Baux d’habitation
Inexécution des jugements d’expulsion : la responsabilité de l’État
Financements
Subventions de l’Anah : location à l’État
Architectes
Les honoraires et la capacité financière du maître d’ouvrage
Contrat de construction de maison individuelle
Le rôle du banquier
Urbanisme
Le droit à un procès équitable concerne également le permis de construire : l’analyse de Catherine Minot (étude Lacourte, notaires).
ACTUALITE p. 4 et 5
La loi de finances à l’Assemblée
Réforme des OPCI : les textes d’application ne seront pas prêts avant mars 2006
Éric Ranjart (Ségécé) : la proposition de loi Fouché ne répond pas à la question posée
REPONSES MINISTERIELLES p. 6
Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
EN BREF p. 7 et 8
Au fil du J.O., nominations
Bibliographie
RENCONTRE p. 8
Les 100 amendements de Dominique Braye étoffent le projet de loi engagement national pour le logement.
22novembre 2005page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEInexécution des jugements d’expulsion❑Responsabilité de l’Etat(Conseil d’Etat, 10 oct. 2005, n°267043,annulation, Sté Transimmeubles)La société Transimmeubles avait acquisun immeuble en 1999 et avait demandéle concours de la force publique pourl’exécution d’un jugement d’expulsionobtenu par le vendeur. Le Conseil d’Etatprécise la date à partir de laquelle l’ac-quéreur peut demander une indemnisa-tion et se prononce sur divers préjudicessubis par l’acquéreur:«En ce qui concerne la période de res-ponsabilité de l'Etat:Considérant que l'acte de vente interve-nu au bénéfice de la société requérantel'a subrogée exclusivement aux droitsdu vendeur dans l'action que ce dernierpouvait engager contre les occupantssans droit ni titre de l'immeuble;qu'ainsi, le refus de faire droit à lademande de concours de la forcepublique présentée par le précédentpropriétaire n'a fait naître aucun droità indemnisation contre l'Etat au profitde la société Transimmeubles; que, parsuite, le tribunal administratif n'a pascommis d'erreur de droit en jugeantque la responsabilité de l’Etat à l’égardde la société requérante n'était enga-gée qu'à compter de la date àlaquelle est né le refus implicite dupréfet opposé à la demande présen-tée par elle pour obtenir le concoursde la force publique, soit le 7août1999».Le Conseil d’Etat censure la décision dutribunal administratif qui avait invoquél’existence d’arrêtés préfectoraux d’in-terdiction d’habiter pour refuser l’in-demnisation:«en se fondant sur ces motifs sansrechercher l’existence d’un lien entre lesinterdictions d'habiter et le refus del'administration de prêter le concoursde la force publique à la société requé-rante pour l'exécution de l'ordonnanced'expulsion des occupants sans droit nititre de l'immeuble, alors qu'il ressortdes pièces du dossier qui lui était sou-mis, que ces interdictions résultaient enl'espèce, pour certaines d'entre elles, del'impossibilité dans laquelle s'était trou-vée la société propriétaire d'effectuerlestravauxdemiseenconformitéenraison du danger qu'ils auraient com-porté pour les occupants, le tribunaladministratif de Paris a commis uneerreur de droit».Le Conseil d’Etat juge alors l’affaire aufond:- sur la perte de loyers: il admet la res-ponsabilité de l’Etat, tout en relevant:«eu égard toutefois au prix de cessiondont a bénéficié la société en acquérantun immeuble occupé sans titre, au faitqu'elle aurait nécessairement dû enga-ger des frais importants de remise enétat de l'immeuble avant de le donneren location, et à la circonstance qu'unepartie des logements ont finalement puêtre réaménagés à la fin de l'année2000», le conseil d’Etat retient uneindemnité de 70000euros.- sur les travaux réalisés en vue d’assu-rer la protection des occupants sanstitre d’un danger des peintures auplomb: «ces travaux prescrits en urgen-ce ont constitué des mesures pallia-tivesdont le seul objet a été dediminuer les risques sanitairesencourus par les occupants sansdroit ni titre; que, par suite, et alorsmême que de tels travaux avaient déjàété ordonnés au précédent propriétaire,ils constituent un préjudice ayant unlien direct avec le refus du concours dela force publique opposé par l'Etat; quela société justifie à ce titre de dépensesd'un montant de 57096 €». - sur le relogement: «la société a pro-cédé au relogement provisoire de cer-tains occupants afin de permettre laréalisation des travaux d'urgence pres-crits pour la sécurité des occupants sanstitre et de procéder à la libération pro-gressive des locaux; que ces frais sonten relation directe avec la carence del'Etat;». Indemnité: 10290euros.- sur les frais de procédure: il est allouéen plus une indemnité de 9299euros.En revanche, sont refusés l’indemnisa-tion des frais relatifs à divers travauxd’extérieurs et les frais de protection del’immeuble pour empêcher l’occupationdes logements libérés.Observations de Jurishebdo: en consé-quence, lorsqu’un investisseur achèteun immeuble pour lequel un jugementd’expulsion a été obtenu par le ven-deur, il peut en demander l’exécutionvis-à-vis des occupants, mais il ne peutpas obtenir d’indemnisation pour refusd’exécution de la force publique tantqu’il n’a pas lui-même présenté unedemande d’exécution de la décision.Il fournit par ailleurs un cas très concretpermettant de vérifier quels types depréjudices peuvent être indemnisés Subventions de l’Anah❑Locations à l’Etat(Conseil d’Etat, 26 oct. 2005, n°264677,Anah, annulation)Des particuliers avaient obtenu une sub-vention de l’Anah, puis se l’étaient vuretirée au motif qu’ils avaient consentila location à l’Etat. La décision de lacommission d’amélioration de l’habitat,qui avait été confirmée en première ins-tance puis par la cour administratived’appel, est censurée :«considérant que ces dispositions [art.740 et 741-bis du CGI] énumèrent defaçon limitative les opérations exoné-rées de TADB, au nombre desquelles nefigurent pas les locations consenties àl'Etat; que si l'article L.80A du livre desprocédures fiscales permet à un contri-buable d'opposer à l'administration sapropre doctrine, ces dispositions sontsans application en l'espèce; que, dèslors, l’Anah ne saurait utilement se pré-valoir de l'interprétation de l'ar-ticle1040 du CGI donnée par l'instruc-tion du ministre des finances du19juillet 1971; que, par suite, c'est àHonoraires d’architecteÀ la suite d’un litige sur l’évaluation detravaux, une association refusait depayer des honoraires à l’architecte, aumotif que l’architecte savait qu’ellen’avait pas les moyens financiers de com-mander ces travaux. La décision est cas-sée au visa de l’article1147 du Code civil«Attendu […] qu’en statuant ainsi, alorsque l'architecte n'est pas tenu derenseigner le maître de l'ouvragesur ses propres capacités financièreset par des motifs qui ne suffisent pas àjustifier la privation des honoraires affé-rents aux travaux exécutés par le profes-sionnel, la cour d'appel a violé le textesusvisé» (Cass. Civ. 3e, 9 nov.2005,n°1201 FS-P +B, cassation). 22novembre 2005page3JURIShheebbddooimmobilier••JURISPRUDENCEtort que, par la décision du 15sep-tembre 1994, la commission d'améliora-tion de l'habitat des Yvelines a retiré lasubvention accordée le 1eravril 1993aux épouxB., au motif que la conditiond'assujettissement du bail qu'ils consen-taient à l'Etat à la TADB posée par l'ar-ticle R.321 -1 du CCH pour l'octroi desaides de l'Anah n'était pas remplie».Le Conseil d’Etat ordonne le versementde la subvention litigieuse.Observations de Jurishebdo: la locationd’un logement à l’Etat n’était pas exo-nérée de taxe additionnelle au droit debail. Rappelons par ailleurs, que le pro-jet de loi de finances pour 2006 prévoitla suppression de la contribution sur lesrevenus locatifs, qui a pris la suite de laTADB Contrat de maison individuelle❑Le rôle du banquier(Cass. Civ. 3e, 9 nov. 2005, n°1191, FS-P+B, rejet)Des particuliers avaient conclu uncontrat de construction de maison indi-viduelle avec un constructeur qui avaitfourni une garantie de livraison par lebiais d’une société italienne (CFI).N’ayant pu obtenir le fonctionnementde la garantie après abandon de chan-tier par le constructeur, ils avaientengagé une action en dommages-inté-rêts contre leur banquier prêteur.Action rejetée en appel et confirmée encassation:«Mais attendu, d'une part, que lesconsorts H.n'ayant pas soutenu devantla cour d'appel que l'éventuelle absencede vérification par la Caisse d'épargne del'annexion au contrat de l'attestation degarantie de livraison leur aurait portépréjudice, la cour d'appel n'était pastenue de procéder à une recherche de cechef;Attendu, d'autre part, qu'ayant relevéque l'attestation de garantiesoumiseà la Caisse d'épargne étaitapparem-ment régulière, étant revêtue ducachet et de la signature manuscrite dureprésentant d'une société qui indiquaitagir en qualité de mandataire du garant,et exactement retenu que la loi ne metpas à la charge du prêteur l'obliga-Un permis de construire avait été délivrésur la base d’une concession d’endigageconcernant le domaine public du portautonome de Nouméa.La création de cette concession d’endigageprésentait quelques irrégularités, mais lelégislateur l’avait validée rétroactivementpar une loi du 6mars 1998. Cette loi com-prenait également les actes qui seraientpris sur le fondement de la concessiond’endigage, tel que les permis construire,pour ce qui est de la question de la compé-tence de l’autorité ayant autorisé cesconcessions.Les requérants contestaient, par la voied’une exception d’illégalité, tant la compé-tence du signataire du permis que la vali-dation législative qui avait eu lieu.Pour ce faire, ils arguaient de l’ir-régularité de cette situation au vude l’article6-1 de la conventioneuropéenne de sauvegarde desdroits de l’homme. Cet article estrelatif au droit à un procès équi-table pour ce qui est des «droitset obligations de caractère civil»du requérant.La question était de savoir si la légalitéd’un permis de construire entre dans lechamp d’application de cet article, alorsqu’il s’agit d’un acte de nature administra-tive.L’article6-1 CEDH est applicableaux permis de construire.Aucune restriction n’est faite par le Conseild’Etat quant au domaine d’application dudroit à un procès équitable formulé parl’article6 de la CDEH. Le juge administratiffait application ici de la jurisprudence de laCour européenne des droits de l’homme(CEDH, 25 oct 1989, Allan Jacobsson: A163)Cet article est plus connu pour son utilisa-tion pour sanctionner la lenteur des juridic-tions et ainsi dédommager les justiciableslorsque le traitement de leur affaire adépassé un délai raisonnable (CE, 28juin2002, Magiera, AJDA 2002, p.596, chron. FDonnat et D.Casas).Toutefois, «d’impérieux motifsd’intérêt général» exigent sanon-applicabilité en l’es-pèce pour le Conseild’Etat. Conformément à sa propre jurispru-dence et à celle de la Cour Euro-péenne des Droits de l’Homme, ilestime que cet article peut ne pasêtre utilisé lorsque d’impérieuxmotifs d’intérêt général ont guidéles pouvoirs publics dans leur action.Ici il s’agissait de régulariser législativementl’opération d’aménagement du port auto-nome de Nouméa, laquelle pouvait êtreremise en question en raison de l’incompé-tence des signataires des différents actesadministratifs y procédant.C’est ainsi que les requérants sont débou-tés, à charge pour eux de contester main-tenant cette appréciation devant la CourEuropéenne des Droits de l’Homme. C.M.Le droit à un procès équitable concerne aussi le contentieux despermis de construire(Conseil d’Etat, 2novembre 2005, Association baie de la Moselle, req n°260922)URBANISMEL’analyse de Catherine Minot, étude Lacourte,notaires associés à ParisLe droit à unprocès équi-table : oui, saufimpérieuxmotifs d’inté-rêt généraltion de vérifier la véracité des docu-ments produits, mais seulement leurexistence, la cour d'appel a pu en dédui-re que la Caisse d'épargne n'avait pascommis de faute, le banquier prêteurn'étant pas tenu de vérifier les pouvoirsdu mandataire du garant, ni l'agrémentde ce dernier pour effectuer des opéra-tions sur le territoire français;D'où il suit que le moyen n'est pas fon-dé». Le pourvoi et donc rejeté.Observations de Jurishebdo: cette déci-sion précise l’étendue de l’obligation dubanquier lorsqu’il finance une opéra-tion de construction de maison indivi-duelle. La Cour de cassation apporteune précision positive et trois négatives.- de façon positive, il suffit que le ban-quier vérifie l’existence du document,l’attestation de garantie, - de façon négative, il n’est pas tenu devérifier la véracité de cette attestation.Il n’est pas davantage tenu de vérifier lepouvoir du mandataire. Enfin, à l’égardd’un garant étranger, le banquier n’estpas non plus tenu de vérifier que legarant dispose d’un agrément 22novembre 2005page4JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIRELA REFORME…OPCI: les textes d’application neLe cabinet Gide, Loyrette, Nouel, dont l’as-socié Frédéric Nouel a beaucoup travailléavec les professionnels pour la mise en pla-ce de la réforme des OPCI, faisait le pointce 15novembre sur l’état d’avancementdes travaux d’adoption des textes d’appli-cation de l’ordonnance du 13 octobre surles OPCI.Le sénateur Philippe Marini, rapporteurgénéral de la commission des finances, seréjouit que la réforme ait été adoptéedans un laps de temps bref et rappellequ’elle s’inscrit, après la réforme des SIIC,«dans un projet plus global de modernisa-tion des instruments d’épargne immobiliè-re». Il se félicite du succès de la réformedes SIIC: «le régime des SIIC était unenécessité car les foncières auraient étéatrophiées par la décote. Le régime SIIC atenu ses promesses et il a permis pourl’Etat un rendement fiscal supérieur auxattentes».Pour les OPCI, Philippe Marini met l’accentsur le sous-jacent immobilier et fait obser-ver que «le risque immobilier est irréduc-tible. L’immobilier est un métier concret etnon dématérialisé, quelles que soient lesrègles prudentielles, le placement immobi-lier a ses vertus et ses contraintes».À propos des textes, il juge que le recoursaux ordonnances a été fait de façon har-monieuse. Pour le sénateur, l’habilitationdoit fixer des objectifs, ce qui a été faitpour les OPCI. Et si des imperfections sub-sistent dans le texte, il précise que la loi deratification de l’ordonnance permettra deles rectifier.La loi de finances rectificative pour 2005complétera le dispositif au plan fiscal.Indiquant que la place de Paris et le légis-lateur ont montré leur capacité d’innova-tion, il estime que la réforme va constituer«pour l’industrie de la gestion, un atoutpuissant pour la place de Paris pour luipermettre de se développer».«Alors que le marché est dans une phaseoù on peut anticiper un retournement, laprime à l’évaluation professionnelle, àl’agrément par le régulateur boursier sontdes éléments essentiels pour la sécurité desépargnants» ajoute encore Philippe Mari-ni.« Si les pouvoirs publics ne sont pas desconseils en allocation d’actifs », indiqueJean-Baptiste Massignon, sous-directeurà la direction générale du Trésor, « ils peu-vent l’orienter ». Or il estime qu’actuelle-Jean-Claude Sandrier a défendu une excep-tion d’irrecevabilité, où il dénonce notam-ment l’idée du bouclier fiscal (JO AN 19 oct.p.5419). Didier Migaud critique aussi laréforme fiscale en citant des exemples depropriétés immobilières et du montant del’ISF correspondant. Pour une maison à Nicevendue 929176euros, l’ISF est de 62,40euros(JO AN déb. 20 oct. p.5447).Dominique Tian contraire indique que «lebouclier fiscal est pratiquement sans effetpour les personnes payant l’ISF au titre deleur résidence principale, notamment lespetits contribuables à l’ISF, soit près de300000 personnes». Et de citer le «syndromede l’île de Ré» (JO AN 20 oct. p.5493). Ildéfend aussi l’utilité de la loi Malraux.Dans la discussion par article, Nicolas Perru-chot a défendu un amendement pour per-mettre la déduction des frais de raccorde-ment aux réseaux d’assainissement (JO AN 21oct. p.5553), mais il n’a pas été suivi.Patrick Beaudoin a présenté un amendement(n°86) pour rendre déductibles les déficitsfonciers résultant des travaux d’adaptationdes locaux aux personnes handicapées,lorsque le logement est mis gratuitement àsa disposition, mais il l’a finalement retiré(p.5561).L’article4 concerne la réduction à 6 ans dudélai, aujourd'hui fixé à 10 ans, nécessairepour permettre une transmission hors droitsde succession d’un don jusqu’à 50000eurospar enfant. La mesure, soutenue par le rap-porteur Gilles Carrez, est adoptée. L’article5,qui relève les limites d’âge pour bénéficier deréductions sur les donations de 75 à 80 ans etde 65 à 70 ans, également (p.5571).L’article6 institue des abattements de 5000€pour les donations entre frères et sœurs.L’article8, également voté (p.5574), institueune déduction de 10% des revenus foncierspendant 3 ans lorsqu’un contribuable, pourdes raisons professionnelles, transfère sonhabitation principale et la met en location.A l’article29, Jean-Louis Dumont a proposé unamendement pour majorer de 3milliards d’eu-ros la dotation globale de fonctionnementpour permettre aux collectivités locales de faireface à leurs objectifs en matière de logement.l’amendement a été rejeté (p.5606).Un amendement rejeté sur la fiscali-té des foncièresJean-Louis Dumont a tenté de faire adopterun amendement (n°182) pour relever de16,5% à 26,5% le taux d’imposition desbénéfices pour les sociétés qui pratiquent desventes à la découpe (JO AN 22 oct.p.5664).Le ministre du budget lui rétorque que lessociétés foncières détiennent pour l’essentielde l’immobilier d’entreprise et que la mesureest donc inadaptée. L’amendement a étérejeté.Une série d’amendements rejetés surl’ISFLors du débat sur l’ISF, Pierre Lelouche a indi-qué «l’ISF est devenu une espèce de surtaxesur le logement qui frappe, non plus les mil-liardaires, mais les familles moyennes» (JOAN 22 oct. p.5672). Il a défendu un amende-ment (n°127) pour exonérer d’ISF les per-sonnes non imposables à l’impôt sur le reve-nu, mais il n’a pas été adopté (p.5692).Didier Migaud estime que l’ISF n’est pasconfiscatoire, en prenant l’exemple d’unappartement de 131 m2 avec vue sur leChamps de Mars, mis en vente à950000euros. L’ISF est de 154euros (p.5694).Jacques Myard voulait exonérer la résiden-ce principaled’ISF, son amendement(n°156) a été rejeté. Jean-Christophe Baguetrappelle qu’en Allemagne, la Cour suprêmede Karlsuhe a demandé à l’Etat fédéra desupprimer l’impôt sur la fortune (p.5695). Unamendement de repli (n°149) pour instaurerun plancher à l’abattement de 20% pour larésidence principale, fixé à 360000euros, n’apas eu plus de succès (p.5704).Le FGAS ou l’Etat gangsterL’article21 concerne la réforme du fonds degarantie d’accession sociale (FGAS). Jean-Louis Dumont dénonce le «siphonage dufonds» (JO AN 25 oct. p.575333), Charles deCourson s’insurge contre «l’Etat gangster».Gilles Carrez explique que le dispositif prévuest constitutionnel car il respecte la conven-tion d’origine, à savoir que l’État peutreprendre des sommes du fonds, s’il reprendla garantie des prêts. Il explique que le FGASdispose de 1,4milliard d’euros mais que lemontant des sinistres pris en charge depuis1993 se chiffre à 8millions d’euros (p.5754).Charles de Courson argumente et indiqueque l’Etat ne peut pas toucher aux fonds quiproviennent du financement des banques(p.5755). L’article a été adopté avec unamendement du Gouvernement qui prévoitla création d’un fonds de garantie privé quiassure la garantie des prêts (p.5757). L’en-semble du texte a été voté le 25 (JO AN 26oct. p.5811). A suivre.La loi de finances à l’Assemblée 22novembre 2005page5JURIShheebbddooimmobilier••… DES OPCIment « le bais est trop fort en faveur desproduits de taux les plus liquides. La réfor-me des OPCI peut donc contribuer àréorienter l’épargner vers les produits longterme ». Il ajoute que l’OPCI est aussi unoutil de reterritorialisation de l‘épargne etpeut «faire venir d’autres pochesd’épargne vers l’immobilier et permettreaux particuliers d’avoir un placementimmobilier autre que leur résidence princi-pale ». Il indique aussi être «serein faceaux risques de retournement du marché»,car «les risques de surchauffe sont locali-sés». Il s’estime confiant dans le succès dela réforme indiquant notamment que lespouvoirs publics ont cherché à apaiser lesinquiétudes en sécurisant.Il admet que les textes d’application neseront pas prêts pour le mois de mars2006mais prévient que la ratification permettrade revoir certains dispositifs qui ne sontpas parfaits.Le président de l’Aspim, Alain Brochardindique que la profession a montré sacapacité d’adaptation. Il précise que laréforme va permettre de renforcer laconfiance des investisseurs et d’élargirl’offre. L’OPCI à règle de fonctionnementallégé va permettre ainsi de reterritoriali-ser des fonds qui sont aujourd’hui auLuxembourg.À propos du rôle de l’AMF sur le contrôledes OPCI, Philippe Marini considère quec’est pour l’AMF un nouveau métier àexercer et que c’est un défi qu’elle doitrelever.Deux critiques principales sont faites àl’OPCI. D’une part l’effet de levier, qui estreconnu par la consécration dans les textesde la capacité d’emprunt et d’autre part lagouvernance en raison du caractère facul-tatif du conseil de surveillance. Répondantà ces critiques, Jean-Baptiste Massignonrelève d’une part que «des SCPI, doncdotées de conseil de surveillance, ont purencontrer des difficultés par le passé. Il n’ya donc pas d’homothétie parfaite entre lasécurité et la présence d’un conseil de sur-veillance». Quant à l’effet de levier et lacapacité d’emprunt, ils sont faits «pour laperformance et pour assurer la liquidité».Frédéric Nouel précise par ailleurs quedans la formule SPICAV, il y aura un conseild’administration et que celui-ci sera com-posé uniquement d’épargnants. Dans laformule FPI, la présence du conseil de sur-veillance s’explique par la continuité avecseront pas prêts avant mars2006la SCPI. Quant à la question de savoir si le succèsde l’OPCI risque de provoquer un afflux decapitaux et donc de déstabiliser le marchéimmobilier, Alain Brochard rappelle quel’OPCI a précisément la possibilité de nepas investir immédiatement les capitauxcollectés Éric Ranjart:«la proposition de loi Fouché ne répond pas à la question posée»ACTEURSLe président de Ségécé, depuis 32 ans dansla maison et qui s’apprête à fêter le cin-quantenaire de l’entreprise, a annoncé leprochain passage de témoin à son actueldirecteur général, Laurent Morel.Éric Ranjart rappelle que lorsque la Ségécéa été fondée il y a 50 ans, on créait desZup pour pallier le problème des bidon-villes, et la Ségécé y implantait des galeriescommerciales. Après cette époque, dansles années 1970, la Ségécé a conçu desgrands centres commerciaux en régionparisienne à Belle Epine, Créteil Soleil etNoisy Arcarde. Troisième étape, le lance-ment d’une nouvelle activité: les cœurs devilles historiques. Il s’agit d’implanter uncentre commercial avec de grandesenseignes au cœur d’un centre ville histo-rique. La 1eopération a été celle de laBourse à Marseille.Un milliard de visiteurs par anÉric Ranjart explique que Ségécé a deuxactivités: d’une part le développement etd’autre part la gestion et la valorisation depatrimoine. L’entreprise est implantéedans 10 pays et reçoit un milliard de visi-teurs par an.A 60 ans, le président de Ségécé juge qu’il«était temps de penser à [sa] succession»et va passer le relais à Laurent Morel, quivient de la Compagnie bancaire. LaurentMorel va être nommé gérant, Éric Ranjartrestera président du conseil de surveillan-ce.Laurent Morel explique; «on recherchel’excellence dans les secteurs où onrecherche un leadership». Il insiste sur lepartenariat avec les enseignes, dans unobjectif de rentabilité à long terme etajoute qu’il prévoit une hausse de 50% duparc géré.«L’important, c’est de créer des flux» ana-lyse Éric Ranjart. «Si tout le monde profitedes flux, c'est réussi; notre force ce sont lesopérations de moyenne taille qu’on pétritpour créer de la valeur».Le groupe s’est développé à l’étranger, il ygère aujourd’hui la moitié de ses centres,par exemple en Pologne, où le pays vad’ailleurs adopter une législation de typeloi Royer. « La particularité du groupe,c’est de gérer aussi du patrimoine pourcompte de tiers. Un tiers des actifs n’appar-tient pas à nos actionnaires ». Éric Ranjarty voit un atout «cela nous permet d’offrirà nos clients une gamme bien plus larged’implantations et cela nous pousse à plusde rigueur».Éric Ranjart explique que, dans la location,il faut penser moins en terme de niveau deloyer (qui peut varier de 100euros le m2 à1000euros) qu’en taux d’effort. Ainsi le total du loyer et des charges rap-porté au chiffre d’affaire du commerçantest très variable. S’il passe de 15% à 12%puis à 9%, c’est «qu’on est dans la bonnevoie». Le taux peut être de 1,5% à 2,5%dans les secteurs alimentaires ou le dis-count. Mais il peut monter à 7 ou 9%pour le textile et grimper à 14 ou 15%dans la bijouterie.Un groupe comme Ségécé est un formi-dable outil pour connaître l’évolution desmarchés: chaque mois, il reçoit environ120000 données sur le chiffre d’affaires deses 14000 locataires (la transmission d’in-formation sur le CA est prévue par le bail).Cela permet au bailleur non seulement deconnaître l’évolution du chiffre d’affairesde son locataire, mais aussi de déceler destendances précieuses sur la manière dontévoluent la consommation en général et lecentre commercial en particulier.Le groupe a d’autres projets; à Nantes,Angoulême, mais aussi à Madrid parexemple.Laurent Morel fait observer que «toutesles formes de commerce ont été expéri-mentées par la Ségécé, et on a capitaliséces savoir-faire». Il explique: «notre projetest de développer ce savoir-faire dans tou-te l’Europe».La proposition de loi FouchéA propos de la proposition de loi Fouché,Éric Ranjart est net: «on espère qu’il ne sepassera rien». Alors que la Commissioneuropéenne a demandé à la France de fai-re évoluer sa législation pour l’assouplir etpour favoriser la concurrence», le prési-dent de Ségécé s’étonne: «la propositionde loi Fouché ne répond pas à a questionposée». A suivre. 22novembre 2005page6JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations20 oct. 2005Sénatp.2738n°16074Jean-Marc Pastor,PS, TarnParticipation pour voieset réseauxÉquipementQuand le conseil municipal veut moduler la dis-tance de 80 mètres entre 60 et 100m pour l’ap-plication de la PVR, il doit expliquer les motifsde sa décision. Les sommes demandées ne peu-vent être supérieures au coût des travaux.Il ne serait pas opportunde modifier un dispositiftrès récent, conclut laréponse.25 oct. 2005ANp.9963n°58704Jean-Luc Warsmann,UMP, ArdennesTaxe foncière pour bâti-ment à vocation écono-mique, située en zoneinondableBudgetLe coefficient de situation visé à l’article3246R de l’annexe III au CGI permet de moduler àla baisse la valeur locativeen tenant comp-te des inconvénients liés à la situation de l’im-meuble, tels que les risques d’effondrement,d’avalanches ou d’inondations.Lire aussi la réponse quenous avons publié lasemaine dernière, surl’incidence des plans deprévention des risques.25 oct. 2005ANp.9964n°66103Jean-Claude Lenoir,UMP, OrneTEOM et entreprisesBudget Les conseils municipaux peuvent déterminer lescas où les locaux industriels ou commerciauxpeuvent être exonérés de la taxe. Cela viseles immeubles qui, eu égard à l’importance desdéchets produits ne bénéficient pas du serviceassuré par la commune. Son application supposeune délibération du conseil municipal.Il est précisé que cetteexonération n’estqu’une facultépour lacommune (CE, 17janvier1994, n°132988, StéNatiobbail).25 oct. 2005ANp.9966n°73024Vincent Rolland,UMP, SavoieRégime fiscal des per-sonnes morales à prépon-dérance immobilièreBudget Pour la définition exacte des sociétés à pré-pondérance immobilière, un décretsera pro-chainement soumis au Conseil d’Etat etdevrait être publié d’ici la fin de l’année.25 oct. 2005ANp.9981n°62553Jean-Pierre Soisson,UMP, YonnePlus-values des particu-liers: prix acte en mainEconomieLorsque la vente est stipulée acte en mains, c’est-à-dire que le vendeur se charge des frais del‘immeuble vendu, le prix retenu pour le calcul dela plus-value s’entend du prix contrat en mains,sous déduction des droits de mutation àtitre onéreux et des frais de notairemis à lacharge du vendeur. Ces éléments ne sont doncpas compris dans le calcul de la plus-value. Lorsde la revente, l’acquéreur ne pourra pas reteniren majoration du prix d’acquisition ces droits ethonoraires supportés par le vendeur, dès lors qu’ilne les a pas effectivement supportés.Le texte de référence estl’article150 VA du CGI.25 oct. 2005ANp.9986n°66339François Sauvadet,UDF, Côte-d'OrImmeubles vacantsEconomieSi un immeuble n’a pas de propriétaire connuet que les contributions foncières n’ont pas étéacquittées depuis plus de 3 ans, la situation estconstatée par arrêté du maire. L’immeublepeut être présumé sans maître et incorporédans le domaine communal. Une instructiondoit préciser à bref délai aux comptables duTrésor comment informer les maires.Article de référence: art.L 27 bis du code dudomaine de l’Etat.25 oct. 2005ANp.9991n°71951Jacques Bobe,UMP, CharenteRevente d’un immeubleinachevé: régime de laTVAEconomie Un immeuble inachevé est assimilé à un ter-rain à bâtir. S’il est acquis par une personnequi veut y construire un immeuble destiné àson usage privatif, il échappe à la TVA. La ces-sion d’un immeuble achevé est soumise à TVAs’il s’agit de 1ecession et qu’elle intervientdans les 5 ans de l’achèvement. Les cessionssuccessives dans ce même délai par des profes-sionnels de l’immobilier sont soumises à TVA.En revanche, dans lesautres cas, la cession estsoumise aux droits d’en-registrement. Texte: 2e du I du A del’article1594-0G du CGI.25 oct. 2005ANp.10038n°61258Francis Falala,UMP, MarneDossier techniqueamianteÉquipement Le dossier technique amiante doit être commu-niqué par le propriétaire à toute personne phy-sique ou morale appelée à faire les travaux dansl’immeuble et le dossier doit être tenu à disposi-tion des occupants de l’immeuble, des représen-tants du personnel et des médecins du travail.Le député souhaitaitque soit publiée une lis-te de tous les bâtimentsnon désamiantés.25 oct. 2005ANp.10039n°67580Marie-Jo Zimmer-mann,UMP, MoselleLotissementaéronautiqueÉquipement La création d’un lotissement aéronautiquerelève d’une autorisation de lotir. L’édifica-tion de logements et de hangars fera par lasuite l’objet de permis de construire individuelssur chaque lot. Les autorisations de construirepeuvent être admises en zone U ou AU.Il n’y a pas de réglemen-tation spécifiquecontrairement à d’autrespays d’Europe, pour leslotissements aéronau-tiques.Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande. 22novembre 2005page7JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFNominationsCabinets ministériels➠Premier ministre: Frédéric Lazorthes estnommé chargé de mission au cabinet duPremier ministre (arr. du 8 nov. J.O. du 9, @).➠Équipement: Didier Lallement, pré-fet hors cadre, est nommé directeur ducabinet de Dominique Perben (arr. du9novembre, J.O. du 10 nov. @). Il succèdeà Pierre-Etienne Bisch(arr. du7novembre, J.O. du 8novembre, @).AdministrationSGAR: Béatrice Lagarde, magistrate, estnommée secrétaire générale pour lesaffaires régionales auprès du préfet de larégion Poitou-Charentes (arr. du 10 nov.J.O. du 11 nov. @).Organismes et établissementspublicsAgence nationale des services à lapersonne: Laurent Hénart, député deMeurthe-et-Moselle et ancien secrétaired’Etat, est nommé président (arr. du 3nov., portant nomination des membres del’Agence, J.O. du 9 nov. p.17598).Plaine de France: Christian Dors estnommé comme représentant de l'Etat auconseil d'administration de l'EPA de laPlaine de France et Eliane Dutarte(DATAR) est également nommée commereprésentante de l’Etat (arr. du 27 oct.,J.O. du 11 nov. p.17710).Ademe: François Clin (direction de latechnologie) et de François Jacq (direc-tion de l’énergie) sont nommés au CA del’Agence de l’environnement et de lamaîtrise de l’énergie comme représen-tants de l’Etat (décret du 7novembre,J.O. du 9 p.17602).Au fil du J.O.Sécurité gaz: l’arrêté du 5octobre2005 modifie l’arrêté du 2août 1988relatif aux règles techniques et de sécuri-té applicables aux installations de gazcombustible et d’hydrocarbures liquéfiéssituées à l’intérieur des bâtiments d’habi-tation ou de leurs dépendances (J.O. du10novembre 2005, p.17638).Dernières instructions fiscalespubliées:➠Exonération de taxe foncièrepour leslogements pris à bail à réhabilitation.(Article108 de la loi du 18janvier 2005,instruction n°185 du 9novembre 2005).➠Exonération de plus-valuesimmobi-lières des particuliers des cessions réali-sées au profit d'organismes de logementssociaux. Article34 de la loi sur les servicesà la personne (loi du 26juillet 2005, ins-truction n°182 du 4novembre 2005).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 €TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 €TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 211UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✂UNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnésBibliographie: la 13eédition du«marché de l’immobilier français»,édité par l’IEIF chez Delmas est parue.Un ouvrage de référence avec desdonnées statistiques importantes tanten logement qu’en immobilier d’en-treprise et sur les investissements. Uneabondante liste de sources d’informa-tions est également publiée. 308pages. 61 €TTC.Tél. IEIF: 0144826363.Distinctions Trophées du LogementGuy Nafilyan- Kaufman & Broad - aété élu professionnel de l’année 2005par les lecteurs de Profession Loge-ment le 16novembre. Ont égalementété récompensés: Étienne Bertier-Icade (Innovations et projets), Chris-tian Musset- Cogedim (commerciali-sateurs), André Camo- UFG (gestion-naires et propriétaires), Jean-LouisDurand - Vinci Immobilier (promo-teurs).Droit de préemption des com-munes sur les ventes de fondsde commerceLa loi du 2août 2005 en faveur desPME a instauré un droit de préemptionau profit des communes sur les cessionsde fonds de commerce et fonds artisa-naux et sur les cessions de baux com-merciaux. Le décret est actuellement àl’étude sur le plan interministériel (rép.du ministre des PME à Thierry Repentin,JO Sénat Q, 27 oct. 2005, p.2797,n°19260). 22novembre 2005page8JURIShheebbddooimmobilier••PARLEMENTPrès de 100 amendements ont été adop-tés par la commission des affaires écono-miques du Sénat, à partir des 11 articlesdu projet de loi «engagement nationalpour le logement».Le rapporteur Dominique Braye s’en féli-cite: la brièveté du projet de loi est «unappel au Parlement pour qu’il y apportetous les enrichissements nécessaires».Le sénateur considère que «la crise dulogement dépasse le logements social,car ce sont tous les maillons de la chaînedu logement qui sont atteints». Il estimequ’il faut aussi encourager l’accession àla propriété.Pour la mobilisation des pouvoirs publicsen faveur de la libération de terrains, ilindique que «l’Etat doit montrerl’exemple» et sortir d’une certaine schi-zophrénie. Les ministères veulent valori-ser au mieux leur patrimoine, mais ladélégation à l’action foncière veut lesacquérir au meilleur prix… «nous allonsproposer une décote obligatoire sur lesprix des terrains. Cette décote irait de25% à 50% dans les zones tendues, lorsdes cessions immobilières de l’Etat».Mais la libération des terrains doit aussivenir du privé. La commission proposedonc de taxer le foncier non bâti enzone constructible. Dominique Brayeprécise ses objectifs: «je souhaite quecette taxe soit élevée car il faut qu’ellene soit pas perçue, elle est destinée àcombattre la rétention foncière».Il a aussi indiqué que des amendementsseraient destinés à sécuriser les autorisa-tions d’urbanisme, notamment en per-mettant une annulation partielle d’unpermis de construire.A titre de mesure de soutien aux élusbâtisseurs, Dominique Braye déplorantque «les élus qui construisent ne soientpas soutenus», la commission proposeaussi d’effectuer un partage de la plus-valueréalisée par les propriétaires. Rele-vant que la France est le seul pays d’Eu-rope qui ne pratique pas ce système,Dominique Braye propose que 20% dela plus-value soit attribuée aux collectivi-tés locales et 80% au propriétaire.D’autres meures sont destinées d’unepart à assurer une compensation totalede l’Etat en faveur des collectivitéslocales, lorsqu’il y a création d’une exo-nération de taxe foncière en faveur dulogement social et d’autre part à amélio-rer la transparence du marché foncier, enobtenant de la direction générale desimpôts qu’elle transmette les données surles valeurs foncières.Dominique Braye soutient les mesuresrelatives à la maison à 100000euros, etau conventionnement sans travaux, pourles bailleurs qui acceptent des loyers pla-fonnés, pour des locataires sous condi-tion de ressources. A ce propos, il préciseque l’abattement qui sera pratiqué surles revenus fonciers sera de 50%.Quant à l’investissement Robien, Domi-nique Braye explique que le nouveaurégime dit «Borloo populaire» est des-tiné à mettre sur le marché des loge-ments plus adaptés en termes de loyers.Il indique que ce système s’ajoutera auRobien, et n’a pas vocation à s’y sub-stituer. Mais comme il sera plus favo-rable «on espère qu’il prendra la relèvedu Robien» commente Dominique Braye.Pour lutter contre la vacance, il est pro-posé un abattement de 50% sur lesrevenus fonciers aux bailleurs qui remet-traient sur le marché un logementvacant, après avoir payé la taxe sur leslogements vacants.Une mesure est aussi prévue pour per-mettre la dissociation dans un bail com-mercial de la location d’un logement decelle du commerce.Il est également prévu:- la mise en place d’observatoiresdeslogements insalubres et dégradés,- la suppression de la franchise de24euros pour les versements de l’APL,- d’avancer au 1er mars 2006, au lieu du1er juillet 2006, l’entrée en vigueur dunouvel indice des loyers.- d’autoriser, dans les rapports locatifs delogements, la conclusion d’accords col-lectifspour déroger à la répartition descharges prévues par le décret de 1987, àcondition que cela concerne le dévelop-Les 100 amendements de Dominique BrayeTaxer les plus-values sur les terrains constructibles, rénover l’investisse-ment Robien… le Sénat fourmille d’idées pour étoffer le projet de loide Jean-Louis Borloo.pement durable ou la sécurité.- de supprimer les cas de transferts dudroit au maintien dans les lieux de la loide 1948, lorsqu’il s’agit de descendantsmajeurs.Le débat portera inévitablement aussi surla question des 20% de logementssociaux; le point de vue de DominiqueBraye est de contraindre les maires quine peuvent pas construire à le faire, maisde ne pas sanctionner des municipalitésqui sont dans l’impossibilité de construi-re. «On ne solutionnera pas le problèmedu logement social par une pénalité»résume le rapporteur en précisant «jen’accepterai jamais de durcir un systèmesans en avoir exclu ceux qui ne peuventpas construire».Le rapporteur sait aussi faire évoluer saposition; Il signale ainsi qu’il était favo-rable à la vente systématique d’une par-tie du patrimoine HLM aux occupants,mais qu’il a réalisé qu’une partie deshabitants, lorsqu'ils réalisent un projetd’accession souhaitent le faire dans unautre logement que celui qu’ils occupentcomme locataire.Le projet de loi, pour lequel l’urgence n’apas été déclarée, pourrait être promul-gué en mars 2006.BREVES➠Nouvel indice des loyersJean-Louis Borloo indiquait aux députés le18octobre «nous modifierons d’ici à troissemaines, l’indice du coût de la construc-tion, afin d’y intégrer le coût de la vie, cequi nous paraît plus juste » (JO AN 19 oct.p.5372).Il a précisé (JO AN 3 nov. p.6128) à GérardHamel que l’indice serait composé de60% de l’indice des prix, de 20% de l’ac-tuel ICC et de 20% de l’indice d’entretiendes logements.➠Squat«J’ai demandé au préfet de police, com-me à tous les préfets de France, d’évacuertous les squats, afin de ne pas laisser sanssuite les avis des commissions de sécurité»a déclaré le ministre de l’intérieur (JO ANdéb. 19 oct. p.5373).➠APLCatherine Vautrin indique aux députés le4novembre (JO AN 5 nov. p.6285) que«les aides personnelles au logement ontvocation à atténuer les charges de loyerou de remboursement d’emprunt exigibleschaque mois: il faut donc les verser suivantla même périodicité». Et d’évoquer la com-plication de l’instruction des dossiers par laCAF en cas de regroupement trimestriels.