samedi 26 avril 2025

213 – 6 décembre 2006

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JURISPRUDENCE RECENTE p. 2

Urbanisme
Absence de parking, et de permis de construire : responsabilité du maître d’ouvrage envers la commune

PROJETS p. 2 et 3
La réforme du permis de construire est sur le point de paraître : La présentation de Philippe Baffert (DGUHC)
La réaction des professionnels

ACTUALITE p. 3

La fédération Habitat et Développement dresse un premier bilan du plan de cohésion sociale

AU PARLEMENT p. 5 à 7

Le projet de loi « engagement national pour le logement» voté par les sénateurs
Des dispositions fiscales, sur les contrats de vente, la copropriété, les rapports locatifs…

EN BREF p. 7

Au fil du J.O.
Nominations
Agenda

NB: l’abondance de l’actualité nous a conduits à reporter à la semaine prochaine l’actualité des réponses ministérielles et de la jurisprudence

RENCONTRE p. 8

Jean-Pierre Lourdin et Alain Béchade, deux voix pour un même objectif : moderniser la gestion du patrimoine immobilier de l’État


JURISPRUDENCE RECENTEp.2UrbanismeAbsence de parking, et de permisde construire: responsabilité dumaître d’ouvrage envers la communePROJETSp.2et3La réforme du permis de construireest sur le point de paraître :La présentation de Philippe Baffert(DGUHC)La réaction des professionnelsACTUALITEp.3La fédération Habitat et Dévelop-pement dresse un premier bilan duplan de cohésion socialeAU PARLEMENTp.5à7Le projet de loi «engagementnational pour le logement» voté parles sénateursDes dispositions fiscales, sur lescontrats de vente, la copropriété, lesrapports locatifs… EN BREFp.7Au fil du J.O.NominationsAgendaNB: l’abondance de l’actualité nous aconduits à reporter à la semaine pro-chaine l’actualité des réponses minis-térielles et de la jurisprudenceLa DGUHC promet un Code de l’urbanisme… lisible!De très bonnes nouvelles sur l’état d’avancement des tra-vaux relatifs à la réforme du permis de construire. Les explicationsdonnées ce 30novembre par Philippe Baffert (DGUHC) lors d’uneconférence au Simi (lire en page2) laissent à penser que la réfor-me du droit de l’urbanisme programmée par l’ordonnance quidoit paraître tout prochainement va simplifier le droit et accélérerles procédures. Philippe Baffert s’est engagé à ce que les textes duCode de l’urbanisme soient lisibles - pas plus de deux alinéas pararticle - et compréhensibles même pour un non-initié! Par ailleurs,même s’il n’y a pas de mesure sensationnelle pour combattre lesrecours abusifs, une série de dispositions devraient contribuer àaccélérer le cours de la justice en matière d’urbanisme. Le faitqu’une prescription puisse jouer pour interdire au-delà d’un délaide dix ans la remise en cause d’une construction édifiée en viola-tion d’une règle d’urbanisme est aussi un facteur d’apaisementdes contentieux.Nous poursuivons cette semaine l’analyse du texte de loi «engage-ment national pour le logement» voté par les sénateurs le 26novembre. Le volume du texte s’est considérablement accru lorsdes débats et il contient désormais des dispositions dans bien desaspects du droit. Exemples : nouveau report d’un an de l’entrée envigueur des obligations comptables des copropriétés, institutiond’un contrat de vente en l’état futur de réhabilitation. Les séna-teurs ont voulu aussi briser la jurisprudence sur le statut des négo-ciateurs des agents immobiliers, pour leur permettre de disposerdu statut d’agent commercial. Quant au diagnostic obligatoire lorsdes ventes de logements, il s’alourdit, comme à chaque loi sur lelogement, d’un nouveau volet, qui concerne cette fois-ci l’étatintérieur de l’installation électrique.Les sénateurs ont aussi rectifié une erreur du Gouvernement ensupprimant l’article7 du projet de loi qui contenait une exonéra-tion de CRL alors que le projet de loi de finances abroge cettecontribution. On sait que l’élaboration des textes pâtit du parcourslégislatif parallèle de plusieurs textes sur un même sujet. En voiciun exemple : l’entrée en vigueur de la réforme de l’indexation desloyers d’habitation. Les sénateurs ont voté l’avancée de la réformeau 1ermars 2006 (lire page 6), mais le ministre préfère - pour allerplus vite - que la loi de finances fixe la date au 1erjanvier 2006.Bertrand DesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 2136DECEMBRE 2005ISSN1622-14196EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRE p.8Jean-Pierre Lourdin et AlainBéchade, deux voix pour unmême objectif: moderniser lagestion du patrimoine immobi-lier de l’EtatJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction:Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de10000euros constituée en août2002 pour 99 ans Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 221 C Actionnaires: BertrandDesjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
6décembre 2005page2JURIShheebbddooimmobilier••JURISPRUDENCEPROJETSAbsence de parking et de permisResponsabilité envers la commune(Cass. Civ. 3e, 23 nov. 2003, n°1254, FS-P +B, cassation)Le fait d’échapper à la participation pour non-réali-sation de parking, faute d’avoir demandé un per-mis de construire, ne permet pas toutefois d’échap-per à tout recours de la commune. Cet arrêt ledémontre : «Vu l'article1382 du Code civil;Attendu, [que la commune] soutenant que […laSCI] avait, en 1995, transformé un immeuble enle divisant par appartements sans demander depermis de construire et en infraction aux disposi-tions du POS lui imposant de réaliser deux airesde stationnement par appartement, a, enoctobre2001, assigné cette SCI en paiement dedommages-intérêts sur le fondement del'article1382 du Code civil;Attendu que pour rejeter cette demande, l’arrêtrelève qu'afin de chiffrer son préjudice, la com-mune se réfère à l'article L.421-3 du Code del'urbanisme, lequel permet au pétitionnaire, lors-qu'il ne peut satisfaire aux obligations imposéespar un document d'urbanisme en matière de sta-tionnement, de verser à la commune une partici-pation fixée par le conseil municipal, selon lesmodalités de l'article R.332-21 du Code de l'ur-banisme et qu'en cas d'absence, comme en l'es-pèce, de permis de construire, le fait générateurdes taxes ou participations prévues réside dansl'achèvement des travaux, et retient qu'il enrésulte que sous le couvert d'une action en paie-ment de dommages-intérêts, l'action de la com-mune tend en réalité au recouvrement de la par-ticipation qu'elle reproche à la SCI d'avoir éludéeet que dès lors seule l'action spéciale de l'articleR.332-21 du Code de l'urbanisme lui étantouverte, elle ne peut utilement invoquer les dis-positions de l'article1382 du Code civil;Qu'en statuant ainsi, alors que l'action en recou-vrement de la participation pour une réalisationd'aires de stationnement ne pouvant être exercéelorsque les constructions ont été édifiées irrégu-lièrement sans permis de construire, la commu-ne pouvait demander réparation du préjudi-ce par elle allégué du fait de la violation desprescriptions d'urbanisme sur le fondementdes règles de la responsabilité civile, la cour d’ap-pel a violé le texte susvisé». L’arrêt est cassé.Observations de Jurishebdo: en conséquence,même si le fait générateur de la participationpour non-réalisation d’aire de stationnementest la délivrance du permis de construire, l’ab-sence de permis ne fait pas ici obstacle à l’in-demnisation de la mairie, sur le fondement del’article1382 du Code civil A l’occasion d’un débat organisé au SIM le30novembre, des précisions ont été appor-tées sur le projet d’ordonnance sur laréforme du permis de construire.Les professionnels sont unanimes à deman-der une réforme. Ainsi le président de lafédération des promoteurs, Marc Pigeon,estime la réforme nécessaire «pourconstruire plus et plus vite». Mais il rappel-le que «ce n’est pas parce qu’on a uneautorisation qu’on va pouvoir la mettre enœuvre» et encore «je voudrai qu’onaccepte l’idée de bâtir dans ce pays». L’ar-chitecte Jean-Jacques Ory considère quantà lui que si «on a laissé la France s’abîmer»par le développement des villes, «on aaujourd'hui tendance à tout conserver,alors que ce n’est pas toujours justifié». S’illui paraît légitime que les associationsinterviennent en amont, il ne lui paraît pasnormal que des recours puissent être exer-cés alors que les autorisations ont été obte-nues.Philippe Pelletier indique que les per-sonnes consultées par la commission sur lasécurisation des autorisations d’urbanisme,étaient toutes d’accord pour réclamer uneamélioration du système juridique actuelmais non son bouleversement complet.En Allemagne, l’instruction d’un permis estplus longue car elle inclut une phase deconcertation avec l’ensemble des parte-naires, puis a un caractère définitif. L’idéed’adopter en France un régime de ce typea été rejetée tant par les promoteurs quepar les élus, explique Philippe Pelletier.Philippe Baffert, qui est le maître d’œuvrede ce projet à la DGUHC, explique l’avan-cement des travaux. Le projet d’ordonnan-ce a été adopté mardi 29novembre enréunion interministérielle et il doit êtreprésenté mercredi prochain 7 décembre enconseil des ministres.- Philippe Baffert indique que l’objectifrecherché a été de rendre lisible le Codede l’urbanisme, car il reconnaît qu’au-jourd’hui «même les conseillers d’Etat lesplus éminents s’y perdent». Le livre IV duCode de l’urbanisme a donc été totale-ment réécrit. «Aucun article ne comporte-ra plus de deux alinéas» promet PhilippeBaffert. Et «ils seront lisibles par eux-mêmes ».- le nombre d’autorisationsest considé-rablement réduit: il passera d’une quinzai-ne, à trois: permis de construire, permis dedémolir et permis d’aménager.- pour l’instruction des permis, il y a actuel-lement un certain arbitraire dans lesdemandes de pièces complémentaires.Pour y remédier, il est prévu que le décretprécise la liste exhaustive des pièces com-plémentaires. Il sera interdit à l’administra-tion d’en demander d’autres. Par ailleurs,afin de sécuriser les délais, le schéma sui-vant est prévu. Le délai sera de :2 mois pour obtenir un permis deconstruire une maison individuelle3 mois pour les autres constructions.Dans le mois qui suit, l’administrationpourra notifier un délai supplémentaire.(par exemple pour le cas d’un site classé ouune construction commerciale). Mais il nesera plus possible de majorer le délai parune demande de pièce complémentaire.Le champ d’application du permis tacitesera généralisé (sauf en cas d’enquêtepublique ou d’instruction nécessitant l’ac-cord d’un ministre).D’autres points sont prévus pour lesrecours.On peut aujourd’hui attaquer un permisde construire même s’il a été délivré depuis20 ans car pour purger les recours, il fautapporter la preuve que le permis a bienété affiché. Cette situation peut provoquerdes baisses de valeur de 30% lors des tran-sactions avec les investisseurs étrangers parexemple, indique Philippe Baffert.Il est prévu que la déclaration d’achève-ment non contestéepar l’administrationsuffise pour faire courir les délais derecours. Il ne sera donc plus nécessaire deprouver que l’affichage a bien été effectuéconfirme Philippe Baffert.Par ailleurs, en cas de contentieuxadmi-nistratif ou civil, le délai de validitédupermis de construire sera interrompu. LeLa réforme du permis de construire sur le point de paraîtreUn exemple de lenteurL’exemple de Colony Capital qui réalise la tour T1dans la ZAC Danton (un projet de 390millionsd’euros pour 70 000 m2), est éclairant. L’opérationa démarré en 1999 et a donné lieu aux phases sui-vantes:- achat du terrain: avril1999- convention ville-Etat,- agrément (2002),- projet d’architecte,- appel d’offre des entreprises,- permis de construire et recours (2003), et enfin:- construction de mars2005 à décembre2007.
Habitat et développement dresse un premier bilandu plan de cohésion sociale6décembre 2005page3JURIShheebbddooimmobilier••PROJETSACTUALITEMichel Mouillartreconnaît que «si le mar-ché fait preuve d’une vigueur exception-nelle, il produit de la ségrégation et del’exclusion». En 1993, on pensait qu’il fal-lait construire peu et on a donc sous-esti-mé la demande. Certes, depuis deux ans,on construit davantage, mais cela n’est passuffisant pour répondre aux besoins. Ainsile déficit enfle(on peut selon MichelMouillart le chiffrer à 900000 logements)et renforce les mécanismes d’exclu-sion. Mais il reconnaît que le plan decohésion sociale a intégré cette donnée.Par ailleurs, l’offre est inadaptée à lademande sociale» En effet, la constructionsous plafond de ressources a baissé, pas-sant de 210000 logements par anentre1994 et2000 à 150000 en 2004. On adonc perdu en quatre ans 300000 loge-ments sous condition de ressources.Moins d’aide signifierait-il mieuxd’aide?Pour Michel Mouillart, la réponse est néga-tive. L’effort de la collectivité en faveur dulogement est en baisse. Dépassant 2,0%du PIB en 2000, il était inférieur à 1,9% en2004. «Élever l’offre accessible et uneimpérieuse nécessité» conclut MichelMouillart, d’autant qu’une part du pouvoird’achat des aides programmées par le plande cohésion sociale de l’ordre de 10% aété amputée par la hausse des coûts deconstruction et de l’entretien ou du prixdes terrains…Serge Contat(Anah) indique que «pouratteindre les objectifs du plan de cohésionsociale, il faut absolument des Opah et desPIG » et précise, qu’à titre exceptionnel, il yaura des financements 100% Anah. Il luiparaît nécessaire que ces opérations soientlancées en même temps, en non après laréflexion qu’impose le choix pour les délé-gations de compétence logements par lescollectivités locales.Pour Patrick Doutreligne(Fondation AbbéPierre), «il faut faire du logement inter-médiaire, mais pas au détriment du loge-ment social» car «la chaîne du logementn’existe plus». Il explique pourquoi il acombattu le régime Robien qu’il estimeinadapté pour les ménages moyens. Eneffet, explique-t-il, si l’on construit du loge-ment de standing, cela n’améliore pas lasituation de ceux qui cherchent des loge-ments. Et d’indiquer : «on est arrivé aubout de l’amortisseur» que constitue l’hé-bergement. Le nombre de personneshébergées atteint un million de personnes.Pour Paul-Louis Marty(USH) «la sociétéfrançaise n’accepte pas une partie dela population: il y a une partie de lapopulation qu’on ne veut pas voir». Pourle délégué général de l’Union sociale pourl’habitat, «ce n’est pas le logement socialqu’on refuse, ce sont les familles qu’onveut y mettre». Et de poursuivre «lesconditions ne sont pas réunies aujourd’huipour résoudre ce problème».s’il considère que «la loi SRU a eu deseffets positifs» il considère que «certainsélus ont eu des attitudes scandaleuses».Philippe Pelletierexplique qu’il fallaitrecentrer les activités de l’Anah. Le rôle del’Agence est donc maintenant de «traiterles situations de mal logement qui mettenten péril la cohésion sociale».Le président de l’Anah, qui devrait êtrenommé pour un troisième mandat, va «seconsacrer à la fabrication d’une offre delogements à loyer maîtrisé, dans le parcprivé ». Il explique sa vision du convention-nement: assurer au bailleur qu'il n’aura niimpayé ni dégradation et lui apporter la«certitude de retrouver son logementlibre à la fin de la convention». Alain Lecomte(nouveau directeur généralde l’urbanisme, de l’habitat et de laconstruction) a indiqué que l‘ordonnancesur l’habitat indigneserait publiée début2006.En conclusion, le président du réseau Habi-tat et Développement, Pierre Héllier, dépu-té UMP de la Sarthe, reconnaît que le plande cohésion sociale n’a pas vraiment faitdébat à l’assemblée nationale. Rendanthommage aux quelque 700 collaborateursdu réseau dirigé par Michel Pelenc, il aindiqué qu’il fallait «mettre de l’humain»dans tous ces chiffres et mécanismes.délai de deux ans repartira lorsqu’inter-viendra la décision judiciaire définitive,«ouvrant un nouveau délai de deux ans».Diverses mesures sont prévues dans le pro-jet de loi engagement national pour lelogement.:- la faculté plus facile pour le juge de pro-noncer une annulation partielle,- la faculté accordée au préfet de deman-der la démolition d’un immeuble lorsqu’el-le a été obtenue judiciairement,- l’instauration d’un délai de 10 ans(pour les constructions et les lotissements)au-delà duquel «on passe l’éponge».C’est-à-dire que, lorsque la construction aété achevée depuis plus de 10 ans, on nepourra plus engager d’action civile oupénale sur le fondement du Code de l’ur-banisme (sauf danger de mort ou de frau-de notamment).D’autres modifications proposées par lerapport Pelletier ont une portée quidépasse le cadre du droit de l’urbanisme etconcernent la procédure administrativeen général. Il a donc été constitué ungroupe de travail entre la DGUHC, la chan-cellerie et le Conseil d’Etat qui réfléchit àla modification du Code de justice admi-nistrative.Une petite révolutionPhilippe Pelletier fait remarquer qu’iln’était pas question de mettre en placedes dispositions spécifiques au contentieuxdu droit de l’urbanisme. À propos desrecours abusifs, il fait observer qu’il n’a pasété possible d’aller aussi loin que l’auraientsouhaité certains opérateurs. Il a donc étéretenu des propositions visant à raccourcirle temps du procès. Il insiste sur le faitqu’avoir institué une règle de prescriptionen matière d’urbanisme constitue une«petite révolution». Il est bon qu’unesociété soit capable d’oubli.Quant à la fin de la construction, PhilippeBaffert indique qu’on responsabilise leconstructeur. Il lui reviendra de déclarerque la construction est conforme lors de ladéclaration d’achèvement. L’administra-tion pourra décider de le vérifier sur placeou de ne pas le faire. Elle disposera pourcela d’un délai qui devrait être de troismois. À l’issue de ce délai, elle devra déli-vrer un certificat de non-contestation quifera courir le délai de recours.Il reste à traiter la question de la qualitédes documents d’urbanisme, qui suppo-sent de mieux former les fonctionnairesresponsables de l’instruction des permis deconstruire. Mais Philippe Baffert fait obser-ver que la décentralisation des routes vapermettre aux DDE de mieux se consacrerà l’urbanisme. La réforme devrait pour l’es-sentiel entrer en vigueur le 1erjuillet 2007.
6décembre 2005page4JURIShheebbddooimmobilier••ENGAGEMENT NATIONAL POUR LE LOGEMENTEngagement national pour le logement: urbanisme, contrat de vente, fiscalité… les amende-ments s’enchaînent.Nous reprenons l’analyse du texte votépar les sénateurs à partir des séances du23novembre.Thierry Repentin a proposé un amende-ment (n°384) pour bloquer les loyerspendant un an, et JeanDesessard(n°449) pour deux ans. Dominique Brayerétorque que «le gel des loyers [] nerésoudrait absolument rien! En effet, lespropriétaires seraient dans l'obligationde procéder à des rattrapages les annéessuivantes!». Les amendements ont étérejetés.Michelle Demessine a soutenu un amen-dement (n°248) selon lequel «Le droitau logement est opposable. L'État est res-ponsable de sa mise en œuvre.»Dominique Braye répond: «il ne suffitpas de décréter la création d'un droitpour qu'il devienne effectif»Jacq Ralite, qui est par ailleurs membredu Haut comité pour le logement despersonnes défavorisées, cite l’exemple del’Ecosse qui a fixé un calendrier pourrendre le droit au logement opposable.L’amendement a été repoussé.A l’occasion d’un amendement (n°249rejeté), Jean-Louis Borloo a indiqué que«les représentants du «1%» propose-ront avant la fin de l'année un systèmede réassurance». Il s’agit de faire évoluerle Loca-Pass et de «passer à un systèmede réassurance du contrat et non pas dustatut de la personne».Lors de l’examen de l’amendementn°278, le ministre a par ailleurs préciséque le 2décembre, à l’occasion du votedu budget de la ville, le Sénat devraitvoter un texte proposant d’avancer au1erjanvier la réforme de l’indexationdes loyerscar le texte en cours de dis-cussion ne sera pas publié avant la fin del’année.Un amendement n°279 bis présenté parGérard Delfau visait à instituer un fondsde garantie des risques locatifs, leministre a indiqué que «la conventionconcernant la garantie contre les risqueslocatifs pourrait être signée avant la findu mois de décembre». A ce propos,Thierry Repentin défend un systèmemutualiste et non assuranciel, pour éviterque par un effet de «scoring», les loca-taires aux ressources les plus faibles aientà supporter une prime d’assurance plusélevée. L’amendement (n°279 bis) a étéretiré à la demande du ministre.À propos de l’article5, qui concerne l’ap-plication de la TVA à 5,5% pour laconstruction des logements destinés auxpersonnes ne dépassant pas de plus de30% les plafonds de ressources et situésdans les quartiers faisant l’objet d’uneconvention Anru, la discussion a porté surl’opportunité de réduire ou d’en étendrele champ d’application. Thierry Repentinrappelle à ce propos que pour être«eurocompatible», le dispositif doit êtresoumis à plafond de ressources.Une taxe sur les cessions de terrainsIl est institué un article4 septies (amen-dement n°46) qui crée une taxe sur lescessions de terrains à titre onéreux ren-dus constructibles du fait de leur classe-ment par un PLU dans une zone urbaineou dans une zone à urbaniser ouverte àl’urbanisation ou par une carte commu-nale dans une zone constructible.La taxe est égale à 10%d’un montantcalculé sur les deux tiers du prix de ces-sion du terrain. Elle est exigible lors de lapremière cession à titre onéreux du ter-rain intervenue après son classement enterrain constructible.Dominique Braye s’en explique. Il indiqueque les maires ont un rôle majeur àjouer, mais ils «seront absolument libresd'utiliser ou non» cet outil. Il cite deuxexemples étrangers: l’Allemagne où «levendeur rétrocède un tiers de la plus-value à la commune» et les Pays-Bas où«lorsqu'un terrain est déclaré construc-tible, la commune l'achète à un prix limi-té à deux ou trois fois la valeur de la ter-re agricole, ce qui revient pour elle àrécupérer environ 85% de la plus-value».Il indique par ailleurs que les profession-nels et les propriétaires (via l’UNPI) ontfait part de leur accord au dispositif pro-posé.Le rapporteur de la commission des lois,Pierre Jarlier soutient la mesure: «Récu-pérer une partie de la plus-value réaliséepar le propriétaire d'un terrain renduconstructible par un document d'urbanis-me peut s'avérer très utile pour les com-munes». Gérard Delfau indique aussi: «Ilfaut évidemment casser cet emballementsans fin des prix du foncier» et proposede porter le prélèvement à un tiers(amendement 286 bis, finalement sansobjet).Jean-Louis Borloo voit dans ce mécanis-me, «une avancée conceptuelle», ouencore une «innovation» qui va per-mettre un équilibre «gagnant-gagnant». Est-ce une taxe? Pas réelle-ment: «Il s'agit d'ailleurs davantage,dans l'esprit, d'un partage de la plus-value que d'une taxation» indique leministre (les contribuables apprécie-ront!).Gérard Le Cam (CRC) apprécie le disposi-tif mais trouve le taux bien trop faible.Le ministre explique qu’il ne s’agit pasexactement d’une taxation de la plus-value, même si cela aurait été intellec-tuellement plus satisfaisant, car la taxeest assise sur une partie du prix de vente,ce qui est plus simple. L’amendementn°46 a été voté.Thierry Repentin se réjouit qu’il ait ainsiété fait «un premier pas dans la direc-tion de L'Utopie foncière d’Edgar Pisani»ouvrage paru en 1977; qui proposait pré-cisément ce genre de taxation.Bail à constructionL’amendement n°50, voté à sur proposi-tion de la commission des affaires écono-miques concerne le bail à construction etla maison à 100000euros. Il permet,explique Dominique Braye, que le bail àconstruction prenne fin lorsque l’accé-dant à la propriété le demande, y com-pris lorsque le bail n’a pas atteint ladurée de 18 ans.Un amendement n°311 rectifié bis a étévoté pour «autoriser les collectivités ter-ritoriales, en premier lieu les communes,à vendre les logements locatifs conven-tionnés avec l'État qu'elles possèdent»explique François Zocchetto.Un amendement n°445 rectifié a étendule champ d’application de l’exonérationd’impôt sur les sociétés pour les opéra-tions d’aménagement, un autre (n°51)concerne le prêt social location-accession.L’article6 concerne l’Anah qui change denom et devient Agence nationale de l’ha-bitat et voit ses missions élargies. Jean-
6décembre 2005page5JURIShheebbddooimmobilier••ENGAGEMENT NATIONAL POUR LE LOGEMENTLouis Borloo à l’occasion du vote d’unamendement (n°145) élargissant la mis-sion de l’Agence dans la connaissance duparc privé, a déclaré solennellement etsaluant l’outil très performant qu’estl’Agence, «Je réaffirme devant le Sénatla mission très forte, très puissante ettrès opérationnelle de l'Anah».« Borloo populaire » : pléonasme!L’article7 concernait une exonération deCRL pour les logements conventionnés,mais comme la loi de finances pour 2006prévoit de la supprimer, la mesure neprésentait en réalité pas d’intérêt. L’ar-ticle a été remplacé par un nouveau dis-positif en faveur des logements conven-tionnés (amendement 54 rectifié). Domi-nique Braye explique qu’il s’agit d’un«mécanisme de déduction forfaitairemajorée à 30% pour les propriétairesbailleurs qui passent une convention avecl'ANAH, puisqu'il est maintenant possiblede le faire, sans travaux».Le Gouvernement a présenté ensuite unamendement n°185, devenu article7 bisnouveau, visant le «Borloo populaire».Le ministre, (pour lequel cette expressionest un pléonasme) explique qu’il fautrecentrer le dispositif Robien et mettre enplace un nouveau dispositif plus social. LeRobien devient donc moins attractif, ceque Dominique Braye considère commeune bonne chose. L’amendement du Gou-vernement a été adopté et le ministre aprécisé, répondant à Valérie Létard, quidemandait si ce nouveau dispositif seraitinclus dans le plafonnement des niches fis-cales, que «le forfait est hors niche, maisl'amortissement en fait partie».Thierry Repentin a fait observer que l’in-vestissement Robien avait fait monter lesprix mais que certains représentants dumonde HLM lui suggéraient de laisser fai-re: «parce que, dans dix ans, ces copro-priétés seront vendues à l'euro symbo-lique».Le 24novembre, un amendement,(n°159) a exonéré de TVA les opérationsde portage des organismes HLM dans lescopropriétés dégradées. Un amendementdu rapporteur (n°55) a été voté à pro-pos de la dissociation de l’usufruit et dela nue-propriété de biens. DominiqueBraye explique qu’il s’agit d’«inciter lesbailleurs privés à placer leur épargnedans la construction de logements tem-porairement affectés au secteur social etloués aux conditions du parc HLM».Les dispositions suivantes concernent lelogement insalubre.Michelle Demessine et Thierry Repentinont proposé des amendements sur la ven-te à la découpe (n°229) et le permis dediviser (n°421), mais ils ont été rejetés.En revanche, l’amendement de Domi-nique Braye concernant ladissociationdes locaux d’habitation des bauxcommerciauxa été voté (n°58). Il s’agitde permettre au bailleur de reprendredes locaux d’habitation «loués accessoi-rement aux locaux commerciaux, s'ils nesont pas occupés à cet usage». La reprisepourrait s’effectuer à la fin de la périodetriennale, avec six mois de préavis et si«après un délai de six mois suivant lecongé délivré à cet effet, les locaux nesont pas utilisés à usage d'habitation». Ilen serait tenu compte dans la fixation duloyer et cette modification n’autoriseraitpas un déplafonnement du loyer au ter-me du bail.Un amendement n°29 quater crée unabattement de 30% pendant deux ans surles revenus fonciers des logements vacantsremis en location et pour lesquels lebailleur a payé la taxe sur les locauxvacants.Les dispositions suivantes (art. 8) concer-nent les bailleurs sociaux et permettent auGouvernement d’adopter par ordonnancela création des offices publics de l’habitatremplaçant les OPHLM et les OPAC.L’article8 bis nouveau autorise les SEM àlouer en meublés les logements conven-tionnés qu’elles gèrent directement. Lesarticles8 quater et 8 quinquies concer-nent la compétence des organismes HLM.Valérie Létard a ensuite défendu unamendement (n°146) sur le contenu desplans départementaux pour le logementdes personnes défavorisées, de façon à«compléter ce plan par des dispositionsrelatives à la prévention des expulsionslocatives et au traitement de l'habitatindécent et indigne».Il s’en est suivi un long débat sur les com-munes qui construisent des logementssociaux pour rattraper leur retard parrapport à l’objectif de 20%, et celles quis’y refusent, et sur la définition des loge-ments rentrant dans la définition delogement social.Le 25novembre, la discussion a étéconsacrée au prélèvement à opérer surles communes ne respectant pas leursobjectifs de construction de logementssociaux.Le lendemain, la discussion s’est prolon-gée sur le même thème. Signalons l’exa-men d’un amendement (n°184 bis) pré-senté par Philippe Dallier et concernantla question des grands logementssociauxoccupés par des familles quin’ont plus d’enfants à charge. Il a toute-fois été retiré, le ministre indiquant qu’ilrevient à l’organisme bailleur «de biengérer ses propositions de mutations» etqu’il y a «certes des dérives scanda-leuses» mais qu’elles sont assez faibles.Les dispositions suivantes concernent leFSL, puis le plan départemental de l’habi-tat. Il a par exemple été ajouté à la listedes personnes prioritaires pour l’accès àun logement social les personnes ayantretrouvé un emploi. Thierry Repentin acritiqué cette disposition car trop de prio-rités tuent les propriétés, ce qu’a reconnule ministre.Le débat a aussi porté sur la question dudroit au logement opposable, puis sur lesurloyer, le groupe CRC proposant, sanssuccès, son abrogation (amendementn°258).Jean-Louis Borloo indique que de nom-breux amendements ont été déposéspour revenir sur le droit au maintiendans les lieux, mais qu’il a été décidé dele conserver. Le ministre explique qu’uncompromis a été trouvé, pour conserverle droit au maintien dans les lieux avecdeux réserves: «La première concerne lerôle du programme local de l'habitat, quidoit veiller à la cohérence des surloyersavec la réalité du terrain […] La secondeest que le surloyer ne s'applique pas dansles zones urbaines sensibles et dans leszones de revitalisation rurale» (amende-ments n°150 et79).Une fois n’est pas coutume, un amende-ment de Michelle Demessine a été voté(n°260) pour permettre la réquisition delogements vacants (art. 10 bis nouveau)par le préfet après avis du maire.Il a été voté un article11 A visant à moder-niser la gestion des logements foyers.Valérie Létard a présenté un amende-ment pour supprimer le délai de carencedans le versement de l’APL(n°152),mais il a été déclaré irrecevable. L’amen-dement n°82 vise à autoriser le verse-ment de l’APL même en dessous du seuilde 24euros, il a subi le même sort.
6décembre 2005page6JURIShheebbddooimmobilier••ENGAGEMENT NATIONAL POUR LE LOGEMENTL’article11 prévoit l’interdiction descoupures de fourniture d’énergie etd’eaudans les lieux d’habitation, du1ernovembre au 15mars. Le fournisseuraura l’obligation d’informer le consomma-teur en situation de retard de paiementde la faculté de saisir le FSL. Le bénéficede cette mesure de sursis a été restreintpar amendement n°83 «aux seules per-sonnes bénéficiant ou ayant bénéficiédans les douze derniers mois d'une aidedu FSL».L’article13 nouveau procède à la ratifica-tion de l’ordonnancedu 8juin 2005relative au logement, mais avec certainesmodifications.- le diagnostic «gaz naturel» est rempla-cé par un diagnostic «gaz»,- il est créé un «état de l’installationintérieure d’électricité» pour lesimmeubles de plus de 15 ans qui devraêtre produit en cas devente de tout oupartie d’un immeuble à usage d’ha-bitation«pour évaluer les risques pou-vant porter atteinte à la sécurité des per-sonnes».A ce propos, le rapporteur admet quecela va créer un coût supplémentaire.- le 3ealinéa de l’article L 631-7 du CCHest rédigé différemment. Il devient «Leslocaux construits ou qui ont fait l'objetde travaux ayant eu pour conséquenced'en changer la destination, postérieure-ment au 1erjanvier 1970, sont réputésavoir l'usage pour lequel la constructionou les travaux ont été autorisés».Dominique Braye explique les raisons deces modifications. Il souhaite renforcerles sanctionsà l’encontre de ceux quiprocèdent à des transformations sansautorisations: il est prévu une amendejusqu’à 25000euros et une astreintepouvant aller jusqu’à 1000 par jour etpar m2 de locaux irrégulièrement trans-formés.Par ailleurs, il «préconise notamment lasuppression de la dérogation dont béné-ficient les personnes publiques pour leslocaux qu'elles possèdent, qui ne seraientpas assujettis à la procédure de droitcommun. Je considère en effet que leslogements transformés par l'État enbureaux doivent retrouver leur usage ini-tial en cas de cession ».Quant au diagnostic sur les termites, iln’est pas exclu qu’il soit ultérieurementétendu aux champignons lignivores, maisl’amendement (n°323 bis) en ce sens atoutefois été retiré.Dominique Braye a ensuite présenté unamendement qui introduit dans le CCHdes dispositions réglementant la vented’immeubles à rénover.Elle est définie (art. 14 nouveau du projetde loi) ainsi: «la vente d'immeuble àrénover est celle par laquelle le vendeurd'un immeuble bâti ou d'une partie d'im-meuble bâti, à usage d'habitation ou àusage professionnel et d'habitation,transfère immédiatement ses droits àl'acquéreur et, dans un délai déterminépar le contrat, réalise, a fait réaliser ouprocure des travaux et exige le versementde sommes d'argent ou de dépôt defonds avant l'achèvement des travaux».Le rapporteur indique qu’un «tel régimeva permettre de simplifier et de faciliterla réalisation de bon nombre d'opéra-tions de logements puisque cela nécessi-tera non pas plusieurs contrats commeactuellement, mais un seul».Dans les rapports locatifs, le vote d’unamendement (n°90) a permis d’avancerau 1ermars, au lieu du 1erjuillet 2006 l’en-trée en vigueur de la réforme d’indexa-tion des loyers.L’amendement n°91 visait à sortir en10ans, les logements loués par bail ruralde leur régime actuel à loyer fixé régle-mentairement pour leur permettre derattraper le bail de la loi de 1989. Il acependant été retiré, le ministre s’enga-geant à faire étudier la question.L’amendement (n°92) visant à autoriserbailleurs et locataire à signer un accordcollectifpour déroger aux règles derépartition des charges a été retiré à lademande du Gouvernement.La loi de 1948en revanche a fait l’objetd’une modification. Il s’agit, selon le rap-porteur, d’interdire la transmission dudroit au maintien dans les lieux aux des-cendants majeurs du locataire. Il entendbriser la jurisprudence de la Cour de cas-sation «En effet, en contradiction avecdes textes que nous avions votés, la Courde cassation a rendu les descendantsmajeurs bénéficiaires du droit au main-tien dans les lieux». Par ailleurs, le droitau maintien dans les lieux a été étenduaux partenaires liés par un pacs.En matière de copropriété, l’entrée envigueur des règles comptablesest,une nouvelle fois, reportée d’un an, au1erjanvier 2007 (on observera que celapose une difficulté au moins théoriquecar le texte ne devrait pas être adoptéavant la fin de l’année).L’article20 nouveau vise à modifier le régi-me des délais de réflexion dans lescontrats de vente de logement à desparticuliers (amendent 140 présenté parPierre Jarlier). Il expose qu’il s’agit d’unifierle régime des avant-contrats, qu’ils soientsignés par acte authentique ou sous seingprivé. Il s’agira désormais d’un droit derétractation de 7 jours, dans les deux cas.En effet, le délai de réflexion de 7 joursdans les actes notariés complique les tran-sactions, indique le rapporteur pour avis.«En revanche, un délai de réflexion desept jours devrait toujours précéder lasignature d'un acte authentique de vente»conclut-il.L’article21 nouveau vise à briser unejurisprudence de la Cour de cassation surle statut des négociateurs des agentsimmobiliers. Ils pourront bénéficier dustatut des agents commerciaux. Enfin,l’interdiction d’exercice de la professionest étendue aux personnes condamnéespour discrimination (art. 22 nouveau).L’article suivant concerne le versementdes fonds du 1%. L’ensemble du projet aété voté après une seconde délibérationsur l’article concernant la compensationde l’exonération de taxe foncière pourleslogementssociaux.La vente en l’état futurde rénovationLes grandes lignes du texte voté par les séna-teurs sont les suivantes:- Ce contrat concerne les immeubles à usaged’habitation, ou à usage mixte professionnelet habitation.- Les travaux d’agrandissement ou de restruc-turation complète, assimilables à une recons-truction en sont exclus.- Le vendeur transfère immédiatement sesdroits à l’acquéreur et réalise ou fait réaliserles travaux. Le vendeur reste maître d’ouvragejusqu’à la réception.- La livraisonse fait sur convocation du syndicet tous les acquéreurs, pour constater l’achève-ment des travaux.- Le syndic et l’acquéreur disposent d’un délaid’un moispour dénoncer les vices ou défautsde conformité apparents, l’action en répara-tion des vices doit être intentée dans le délaid’un an après la livraison.- Le contrat, dont le contenu et précisé parl’article L 262-4 est conclu par acte authen-tique.- Ce régime est d’ordre public- L’acquéreur dispose d’une garantie consti-tuée par une caution solidaired’une banqueou d’une entreprise d’assurance agréée. Leprix est totalement payé lors de la signaturede la vente mais 20% du prix est consigné surun compte spécial. Ces fonds sont indispo-nibles jusqu'à la livraison.La promesse de vente doit contenir les indica-tions essentielles sur les caractéristiques, ledescriptif et le délai d’exécution des travaux,le prix et l’engagement du vendeur de produi-re la garantie d’achèvement des travaux et lajustification des assurances.
6décembre 2005page7JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFNominationsCabinets ministérielsCohésion sociale: Vincent Chriquiestnommé directeur adjoint du cabinet deJean-Louis Borloo. Il succède à Sophie Bois-sard (arr. du 15 nov. 2005, J.O.du 22 nov.@).Tourisme: il est mis fin aux fonctionsd’Emmanuel Fusiller, chargé de missionauprès de Léon Bertrand (arr. du 25 nov.J.O. du 26 nov. @).EquipementLucien Bollotteest nommé directeurrégional de l'équipement de Basse-Nor-mandie et DDE du Calvados (arr. du 14nov. J.O. du 22, @) et Jean-Yves Belotteest nommé directeur régional de l'équipe-ment de Haute-Normandie et DDE de laSeine-Maritime (arr. du 8novembre, J.O.du 23 nov. @).Jean-François Brocherieux est nommé DDEd'Eure-et-Loir (arr. du 18 nov. J.O. du25novembre, @).Organismes publicsAFTPR: François Delarueest nommémembre du conseil d'administration del’Agence foncière et technique de larégion parisienne comme représentant duministre chargé des transports (arr. du 17nov. 2005, J.O. du 25 nov. p.18303).Au fil du J.O.Conventions collectivesImmobilier: il est envisagé l'extension dedeux accords: l’avenant n°27 du 30mai2005 sur la mise en œuvre de l'avenantn°26 du 22mars 2004 et l’avenant n°29du 23septembre 2005 concernant ledépart et mise à la retraite(avis publié auJ.O. du 25 nov. 2005, p.18306).ZRR: pour la mise en œuvre des méca-nismes concernant les zones de revitali-sation rurale, un décret du 21novembredéfinit les zones de très faible densité depopulation (cantons ou arrondissementsde 5 habitants au km2au plus) et de faibledensité de population (densité de 31 à 33h/km2). (Décret n°2005-1435 du21novembre 2005 pris pour l’application duII de l’article1465 A du CGI et relatif aux ZRR,J.O. du 22 nov. p.18104).Vente à distance: il a été publié undécret relatif à la commercialisation à dis-tance de services financiers auprès desconsommateurs (Décret n°2005-1450 du25nov. 2005, J.O. du 26 nov. p.18364).Anah: un décret du 25novembre 2005relatif à l’Agence nationale pour l’amélio-ration de l’habitat a été publié (J.O. du 26nov. p.18362).HLM: deux décrets du 22novembre2005 concernent les HLM. L’un est relatifaux commissions d’attribution des loge-ments locatifs sociaux et aux organismesd’HLM (n°2005-1439, J.O. du 23 nov.p.18152). L’autre est relatif aux modalitésde désignation des représentants des asso-ciations agréées au sein des commissionsd’attribution des organismes d’HLM(Décret n°2005-1440 du 22novembre2005, J.O.du 23novembre p.1815).Expropriation: une décision du Conseilconstitutionnel se prononce sur la naturejuridique de dispositions du Code de l’ex-propriation pour cause d’utilité publique(décision n°2005-202 L du 17novembre2005, J.O. du 23novembre p.18172).Erratum: dans notre numéro de la semaine der-nière, la promotion du 15novembre que nousavons mentionnée était celle du Mérite… et noncelle de la Légion d’honneur. La rédaction présen-te ses excuses aux lecteurs et aux intéressés.Avocats :Les cabinets d’avocats Orricket Rambaud Martel ont annoncé leurfusion à compter du 1erjanvier 2007. Aprèscette fusion, le cabinet Orrick compteraprès d’une centaine d’avocats à Paris.NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 213UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnésSur votre agenda13 décembreà Paris : 2esrencontres parlementaires sur laconstruction et le logement à la Mai-son de la chimie (Paris, VIIe).Tél. : 01 53 65 37 96.12 et 13 décembreà la porteMaillot 59econgrès de la Fnaim.Tél. : 01 44 20 77 50.
6décembre 2005page8JURIShheebbddooimmobilier••RENCONTRE«Le sujet est polémique» reconnaît d’em-blée Jean-Pierre Lourdin, le délégué généralde la mission interministérielle pour la valori-sation du patrimoine immobilier de l’Etat,qui a commencé sa mission en 2004. «Il nes’agit pas de vendre pour vendre mais derationaliser la gestion du patrimoine del’Etat». Il définit ainsi les deux objectifsmajeurs qui lui ont été assignés: «valoriser,c’est-à-dire vendre ce qui est inutile et parti-ciper ainsi au désendettement de l’Etat etproposer des outils de modernisation dupatrimoine».Il dispose d’une équipe de 6 à 8 personnes ettravaille en collaboration avec les services duministère des finances.Il confirme que l’objectif est de vendre aumeilleur prix, dans une perspective de sainegestion du patrimoine public.Jean-Pierre Lourdin rappelle que des disposi-tions ont été prises pour améliorer les outilsjuridiques: ordonnance du 19août 2004opérant un déclassement des bureaux dansle domaine privé de l’Etat, décret du22novembre 2004 autorisant les ventes degré à gré, réforme de l’article L 631-7 duCCH supprimant la notion de «bureau admi-nistratif». Cette dernière réforme (ordon-nance du 8juin 2005) a permis de supprimerl’obligation de re-transformation desbureaux en logements et autorise désormaisde fait la vente des bureaux administratifsau prix des bureaux commerciaux, et nonplus au prix des logements.Ventes en hausseJean-Pierre Lourdin expose que depuisnovembre2004 fonctionne un comitéd’orientation, associant tous les ministères,qui a établi trois programmes de cessions.Les deux premiers ont déjà été validés(novembre2004 et printemps 2005). Le troi-sième est en cours.L’Etat a vendu des immeubles pour 170mil-lions d’euros en 2004. Le chiffre de 600mil-lions devrait être atteint en 2005. Pour 2006,un montant de 460millions devrait finale-ment figurer dans la loi de finances.Le délégué interministériel rappelle que lescommunes disposent d’un droit de prioritélors des ventes du patrimoine de l’Etat etprécise que la Ville de Paris a effectivementexercé ce droit pour certains immeubles. Lescommunes peuvent alors acheter au prix fixépar les domaines. Si la commune n’achètepas, la vente a alors lieu de gré à gré. Lesventes sont parfois faites à un prix supérieurde plus de 40% à l’estimation desDomaines. Jean-Pierre Lourdin n’y voit paspour autant motif de critique à adresser auservice des Domaines, car il avait par ailleursrecueilli des expertises privées qui n’étaientpas plus élevées… Le président d’Atis Realinternational, Alain Béchade, tempère cepropos en relevant que les experts desDomaines n’utilisent pas la méthode d’ex-pertise qui tient compte d’une valorisationdes cash-flows futurs.Des ventes sans conditionÀ la suite du rapport(2)de Georges Tron(député UMP, Essonne), le ministre du bud-get, Jean-François Copé, a décidé de piloterlui-même ce travail. Il s’est engagé à moder-niser le service des Domaines, qui devient«France Domaines» et à mettre en placeune commission de transparence qui partici-pe aux ouvertures des offres, et à créer unconseil de surveillance.À propos des modalités de la vente, Jean-Pierre Lourdin ajoute: «il est demandé aucandidat acquéreur de fournir une caution(de l’ordre de 5% de l’estimation du bien àvendre) et l’Etat fournit avant la ventetoutes les informations sur l’immeuble, maisensuite, la vente est réalisée sans aucunecondition suspensive». Il avait proposé devendre des ensembles d’immeubles par lots,mais il reconnaît ne pas avoir été suivi. Selonla méthode classique des Domaines, la ventese poursuit immeuble par immeuble. Ilreconnaît que sur Paris la méthode a portéses fruits. Jean-Pierre Lourdin rappelle que85% du produit de la vente peut-être affec-té au ministère concerné.Une foncière de 5milliardsAlain Béchade rappelle que la dette del’Etat grimpe à 2000 milliards d’euros et quele vieillissement de la population pose unproblème de financement des retraites. Afinde désendetter l’Etat tout en contribuant aufinancement des retraites, il suggère d’ex-ternaliser une partie des immeubles occupéspar les services de l’Etat. Les immeublesrégaliens (les plus prestigieux) ne seraientpas concernés, d’autres seraient vendus,dans la suite de la mission de Jean-PierreLourdin, mais une part des 15000immeubles de bureaux occupés par l’Etatpourrait être logée dans une foncière. «Cemécanisme d’externalisation a été pratiquéà l’étranger» fait observer Alain Béchade. Letravail consiste donc d’abord à recenser lesimmeubles concernés (travail de «due dili-gence») puis à les externaliser par la créa-tion d’une foncière de type SIIC. De ce fait,les ministères paieraient les loyers, en appli-cation de baux de droit commun. C’estd’ailleurs un travail qu’a engagé la Poste(création d’Immo Poste) et que commence àfaire EDF. La foncière, d’un volume de 5 à6milliards d’euros, serait alors introduite enbourse. Pour Alain Béchade, cela serait pré-férable à une solution de vente à des inves-tisseurs étrangers. «Il est possible, et je l’aifait vérifier à Bruxelles, d’en réserver unepartie de la souscription aux épargnantsfrançais». La foncière pourrait alors céderdes actifs après les avoir valorisés et encais-ser ainsi les plus-values pour payer des divi-dendes aux retraités.Il y a sûrement encore bien du travail àabattre pour convaincre de l’opportunitéd’une telle opération. Mais le travail engagépour moderniser la gestion publique com-mence à porter ses fruits. Trois ministères(dont la justice et les affaires étrangères)sont pilotes dans le recensement et lamodernisation de leur patrimoine. Ainsi,observe Alain Béchade, «les ministèresprennent conscience de ce que leur coûtel’immobilier par agent».Jean-Pierre Lourdin reconnaît que les minis-tères qui se sont engagés dans le processusde réflexion sur la gestion de leur patrimoine«réagissent plutôt bien: ils sont intéressésmais veulent que la règle du jeu soit claire».Jean-Pierre Lourdin et Alain Béchade; deux voix pour un même objectif:moderniser la gestion du patrimoine de l‘Etat.Valorisation du patrimoine de l’Etat, mission confiée à Jean-Pierre Lourdin, et création d’une foncière pour yloger le patrimoine public, projet défendu par Alain Béchade, ne sont pas des idées incompatibles. Ellespourraient utilement se combiner. Rencontre(1)ce 28 novembre avec les deux intéressés.(1)Rencontre organisée par l’Ajibat, association de journalistes.(2)Rapport du 6juillet 2005 sur la gestion et la cession dupatrimoine immobilier de l’Etat et des établissements publics
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