dimanche 27 avril 2025

220 – 31 janvier 2006

AccueilAnciens numéros220 - 31 janvier 2006

JURISPRUDENCE RECENTE p. 2 et 3

Responsabilité
Travaux de construction : la responsabilité du contrôleur technique
Délai décennal : un délai d’épreuve
Garantie de bon fonctionnement : les éléments dissociables

Contrat de construction
La clause de résolution de pleindroit

Urbanisme
L’analyse de Catherine Minot (Etude Lacourte, notaires à Paris) : primauté du régime des espaces boisés classés et référé liberté

AU PARLEMENT p. 4 et 5

La loi engagement national pour le logement à l’Assemblée nationale :
Vers un permis de louer
Le Borloo étendu à l’ancien

REPONSES MINISTERIELLES p. 6

Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

EN BREF p. 3 et 7

Au fil du J.O.
Nominations
La participation pour non-réalisation d’aires de stationnement
Le Crédit foncier signe une convention sur la maison à 100 000 euros
Selon Laforet, les prix baissent àParis
30 fédérations contre la directive services

RENCONTRES p. 8
Le Snal propose un nouveloutil d’aménagement : «l’Opaig»
Guy Marty (IEIF) : «l’avenir,c’est la valorisation des actifs

JURISPRUDENCE RECENTEp.2et3ResponsabilitéTravaux de construction: la respon-sabilité du contrôleur techniqueDélai décennal: un délai d’épreuveGarantie de bon fonctionnement:les éléments dissociablesContrat de constructionLa clause de résolution de pleindroitUrbanismeL’analyse de Catherine Minot (EtudeLacourte, notaires à Paris): primautédu régime des espaces boisés classéset référé libertéAU PARLEMENTp.4et5La loi engagement national pour lelogement à l’Assemblée nationale :Vers un permis de louerLe Borloo étendu à l’ancienREPONSES MINISTERIELLESp.6Le tableau hebdomadaire synthé-tique des dernières réponses publiéesEN BREFp.3et 7Au fil du J.O.NominationsLa participation pour non-réalisa-tion d’aires de stationnementLe Crédit foncier signe uneconvention sur la maison à100000eurosSelon Laforet, les prix baissent àParis30 fédérations contre la directiveservicesLe permis de louer est sur les railsLe permis de louer est sur les rails. Sa création a été votée le25janvier par le biais d’un amendement présenté par la commissiondes affaires économiques, avec des réserves du ministre mais plus sur lesmodalités que sur le principe. L’objectif affiché est de lutter contre lesmarchands de sommeil. Il fonctionnera de la façon suivante : la mise enlocation de tout ou partie d’un immeuble de plus de 30 ans devra être«précédée d'une déclaration d'intention de louer et de la délivranced'un certificat de mise en location délivré par le maire de la communeconcernée». Le texte précise que «le contrôle technique d'habitabilité[sera] effectué avec le concours d'associations agréées ou d'organismesagréés». Ce système est prévu dans les périmètres des zones urbainessensibles, mais son champ d’application géographique pourrait évoluerdans la suite des débats (lire page5). Ce n’est pas la première fois qu’untel système est évoqué. L’exemple belge est souvent mis en avant, maisla mesure a cette fois passé le cap de l’adoption en première lecture etdevrait donc rentrer prochainement dans le droit positif. Selon GérardHamel, auteur de l’amendement, ce dispositif a «pour but d'assainir defaçon déterminante le marché locatif privé d'immeubles de plus detrente ans». Cette innovation démontre l’insuffisance de portée pra-tique de la loi SRU qui imposait le bailleur à fournir un logementdécent. Personne ne conteste l’objectif de la mesure : lutter contre lalocation de taudis à des prix exorbitants. La question est de savoir si cepermis de louer sera efficace pour y remédier. La sanction prévue estl’impossibilité pour le bailleur qui ne présenterait pas le certificat demise en location de percevoir les allocations logements en tiers payant.Est-ce que cela sera suffisant ? A suivre.Le débat sur les 20% de logements sociaux, qui occupe une part trèsimportante du temps des députés a abouti à l’adoption d’un amende-ment, admettant que les logements locatifs sociaux vendus à leursoccupants restent comptabilisés dans de quota pendant 5 ans. Enrevanche, de multiples amendements sur cette question ont été reje-tés. Notons aussi que le régime du Borloo populaire a fait l’objet d’unamendement pour l’étendre aux logements anciens.Le président du Snal, Dominique de Lavenère fait observer (lirepage8) que la loi ENL va contribuer à aggraver l’empilement desmesures législatives, alors que les élus disposent déjà des outils néces-saires à la régulation du marché du logement. Le vote solennel de laloi à l’Assemblée doit intervenir aujourd’hui.Le marché va-t-il se retourner? Un premier signe est donné par leschiffres de Laforet (page 3), mais à suivre l’analyse de Guy Marty, il n’ya pas de risque de retournement (lire page8) pas plus en logementqu’en bureaux.Bertrand DesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 22031JANVIER 2006ISSN1622-14196EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRES p.8Le Snal propose un nouveloutil d’aménagement :«l’Opaig»Guy Marty (IEIF): «l’avenir,c’est la valorisation des actifs»JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction:Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de10000euros constituée en août2002 pour 99 ans Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 221 C Actionnaires: BertrandDesjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineLe prochain numéro de Jurishebdosera un numéro spécial
31janvier 2006page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCETravaux de constructionResponsabilité du contrôleurtechnique(Cass. Civ. 3e, 18janvier 2006, n°89, FS-P+B, cassation partielle)Une société de champagne avait faitconstruire des locaux industriels, desbureaux et des cuves. Or un accidentavait eu lieu tuant une personne et enblessant grièvement une autre. La res-ponsabilité de l’architecte avait été rete-nue et celui-ci avait engagé un recourscontre le bureau de contrôle. Alors quela cour d’appel avait rejeté la demandede recours en garantie, la décision estcassée«Vu l'article1382 du Code civil;Attendu que pour rejeter cette demandel'arrêt retient, d'une part, que, si les par-ticularités et les risques des installationsne devaient pas échapper à l'architecte,professionnel chargé de les concevoir, ilsn'étaient pas d'une telle évidence qu'ilsdevaient s'imposer à la conscienced'autres intervenants à la construction,et, d'autre part, que la mission confiéeau contrôleur technique ne vise que lesaléas techniques, générateurs d'accidentscorporels qui découlent d'un défaut dansl'application des dispositions législativeset réglementaires relatives à la sécuritédes personnes, alors qu'aucune de cesdispositions n'a été violée;Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avaitrelevé que l'accident corporel dont avaitété victime un ouvrier était dû à uneerreur de conception du «cuvon» qui necomportait pas de ventilation mécaniquedestinée à éviter l'accumulation de gazméthane, et constaté que le contrôleurtechnique, investi d'une mission por-tant, notamment, sur la sécurité despersonnes, avait examiné le «cuvon»sans formuler de réserves, la courd'appel, qui n'a pas tiré les conséquenceslégales de ses propres constatations, aviolé le texte susvisé;Par ces motifs; casse».Observations de Jurishebdo: la missiondu contrôleur technique portait sur lasolidité des constructions et la sécuritédes personnes. Elle comportait la vérifica-tion des aléas techniques générateursd’accidents corporels découlant d’un,défaut dans l’application des lois etrèglements sur la sécurité des personnes.Or l’accident était dû à un défaut deconception. La cour d’appel avait fait uneinterprétation restrictive de la mission ducontrôleur technique, mais la Cour decassation considère que le contrôleurtechnique ne pouvait pas s’exonérer desa responsabilité Délai décennalUn «délai d’épreuve»(Cass. Civ. 3e, 18 janv. 2006, n°79, FS-P +B+R +I, rejet)La construction d’un parking avait donnélieu à réception en 1974. Des désordressur les corbeaux constatés en 1981avaient donné lieu après jugement en1988 à remplacement. Or de nouveauxcorbeaux avaient été affectés dedésordres en 1997. Le syndicat des copro-priétaires avait engagé une nouvelleaction, mais la cour d’appel a déclaré l’ac-tion irrecevable, ce que confirme la Courde cassation:«Mais attendu que de nouveauxdésordres constatés au-delà de l'expira-tion du délai décennal qui est un délaid'épreuve, ne peuvent être réparés autitre de l’article1792 du Code civil ques'ils trouvent leur siège dans l'ouvrage oùun désordre de même nature a étéconstaté et dont la réparation a étédemandée en justice avant l'expiration dece délai; qu'ayant, d'une part, constatéque les désordres survenus en 1997 affec-taient d'autres «corbeaux» que ceux quiavaient déjà été réparés au cours du pro-cès clos en 1988 et que les derniers «cor-beaux» au nombre de neuf avaient satis-fait au délai d'épreuve décennal, la courd'appel qui n'était pas tenue de procéderà une recherche que ses constatationsrendaient inopérantes sur la qualificationd'ouvrage, a souverainement retenu queles désordres dénoncés en 1997 s'analy-saient en des désordres nouveaux».Le pourvoi est donc rejeté.Observations de Jurishebdo: en consé-quence, la Cour de cassation considèreque doivent donner lieu à réparation desdommages qui se manifestent pendant ledélai de 10 ans, mais que ceux qui ontpassé le «délai d’épreuve» sans se mani-fester, ne donnent pas lieu à garantie,même s’ils existaient «en germe». Lesauteurs du pourvoi soutenaient en effetque certains des corbeaux contenaient engerme une malfaçon, qui avait étéconstatée sur les premiers corbeaux, etqui était inéluctable sur les autres. Ilsindiquaient que le dommage était cer-tain en son principe, comme inéluctable.La Cour de cassation ne les a pas suivis.Les corbeaux pour lesquels aucundésordre n’avait été signalé avaient doncpassé le délai d’épreuve. Leur désordreultérieur constituait donc un désordrenouveau, non garanti après l’expirationdu délai Contrat de constructionClauses de résolution(Cass. Civ. 3e, 18 janv. 2006, n°83, FS-P +B,cassation)Un appartement vendu en l’état futurd’achèvement avait été livré, mais lesacquéreurs n’avaient pas versé le soldedu prix. Le vendeur leur avait donc faitdélivrer un commandement de payervisant la clause résolutoire. La cour d’ap-pel avait rejeté la demande du vendeurde voir constater l’acquisition de cetteclause, mais l’arrêt est cassé:«Vu l'article L.261-13 du Code de laconstruction et de l'habitation; […]Attendu que pour rejeter la demande,l’arrêt retient que le juge des référés aexactement apprécié, malgré les textesdu code de la construction et de l'habita-tion invoqués par la société MarignanHabitat que l'exception d'inexécution dela convention opposée par les époux C.àla société Marignan Habitat apparaissaitsérieuse au vu du constat d'huissier dejustice du 15janvier 2004 relevant ledéfaut d'achèvement, des malfaçons etdes non-conformités alors que les épouxC.avaient engagé une instance au fonden responsabilité contractuelle de lasociété Marignan et séquestré la sommeencore réclamée par le constructeur;Qu'en statuant ainsi, sans rechercher si,dans le délai d'un mois du commande-ment, les époux C.avaient demandé lasuspension des effets de la clause résolu-toire de plein droit, la cour n’a pas donnéde base légale à sa décision».L’arrêt est donc cassé.
31janvier 2006page3JURIShheebbddooimmobilier••JURISPRUDENCEObservations de Jurishebdo: l’article L261-13 du CCH réglemente les clauses derésolution de plein droit concernant lesobligations de versement dans lescontrats de construction. Elles ne produi-sent effet qu'un mois après la date de lasommation. Le débiteur peut demanderun délai, s’il se libère dans les conditionsprévues par le juge, la clause est réputéen’avoir jamais joué. Mais encore faut-ilque le débiteur fasse cette demande. Enl’espèce, le client avait engagé uneaction en responsabilité contractuelle,mais cela ne le dispensait donc pas dedemander des délais, pour échapper à larigueur de la clause résolutoire Garantie de bon fonctionnementLes éléments dissociables(Cass. Civ. 3e, 18 janv. 2006, n°88 FS-P +B,rejet)A la suite d’un marché de travaux por-tant sur l’isolation extérieure d’unimmeuble ayant donné lieu à désordres,la cour d’appel avait considéré que lapose de revêtement ne relevait pas de lagarantie biennale, mais de la garantie dedroit commun. La Cour de cassation leconfirme:«Mais attendu qu’ayant constaté, parmotifs propres et adoptés, que la mise enplace du revêtement, dont le produitemployé et la technique mise en œuvren’avaient entraîné aucune atteinte oumodification sur la surface existante,avait été réalisée sur un ouvragedéjà achevé, la cour d’appel en a exacte-ment déduit, que cette installation ne fai-sait pas l’objet de la garantie de bonfonctionnement d’une durée de deuxans, laquelle ne concerne pas les élé-ments d’équipement dissociablesadjoints à un ouvrage existant».Observations de Jurishebdo: cet arrêtprécise donc le champ d’application de lagarantie de bon fonctionnement de l’ar-ticle1792-3 du Code civil. Seuls les élé-ments dissociables sont couverts par lagarantie biennale. En sont exclus parexemple des blocs de cuisines équipées(Civ. 3e, 20 fév. 1991, n°89-19649) ou desenduits de façade (Civ. 3e, 22 oct. 2002,n°01-01539). L’arrêt rapporté est dans lemême sens Il est rare qu’un référé-liberté soit introduitdans une matière concernant l’urbanisme,le référé-suspension allant plus volontiersde soi. Mais l’affaire portait ici sur le res-pect de la propriété privée face aux pou-voirs donnés à l’administration en vue de laréalisation de travaux publics.Les faits sont simples.La communauté d’agglomération du bassind’Aurillac souhaitait réaliser des études desous-sol dans une propriété pri-vée, afin de déterminer la possi-bilité d’y implanter un centre destockage de déchets ultimes.Cette propriété privée était plan-tée d’arbres de différentesespèces, et son propriétaire refu-sait leur abattage.Pour mener à bien ses investiga-tions, la communauté d’agglo-mération avait préalablement reçu unehabilitation par arrêté préfectoral, laquelletrouvait sa source dans une dispositionlégislative (loi du 29décembre 1892). Elleautorisait la communauté d’agglomérationà «effectuer des abattages, élagages etautres travaux» pour la réalisation desétudes.Or, la propriété était inscrite comme espa-ce boisé classé au plan d’occupationdes sols. Ce régime, d’origine légale, pose commeprincipe l’interdiction de tout changementd’affectation ou de tout mode d’occupa-tion du sol de nature à compromettre laconservation, la protection ou la créationdes espaces boisés. Tout abattage d’arbredoit être préalablement autorisé(Codeurb. art. L 130-1 et s). La communauté d’agglomération ne déte-nait pas cette autorisation spécifique.C’est ainsi que l’affaire était portée devantle juge des référés par le propriétaire. Laquestion était de savoir lequel des deuxrégimes était prédominant sur l’autre. Le requérant avait engagé une procédurede référé-liberté. Aussi, il devait égalementdémontrer, avant que le débat ne porte surle fond du problème, que l’administrationportait une atteinte grave et mani-festement illégale à une liberté fon-damentale. En l’occurrence, la liber-té fondamentale en cause était lalibre disposition de ses biens par unpropriétaire.Le débat aurait également puêtre initié par une demande deréféré-suspension, à l’encontrenon plus des agissements de la com-munauté d’agglomération, mais de l’arrêtépréfectoral les autorisant. Dans ce cas, unécueil existait, à savoir l’obligation de pré-senter préalablement et dans le délai derecours contentieux une demande d’annu-lation dudit arrêté préfectoral.Cette exigence de l’existence d’une saisinepréalable du juge du fond n’existe pas enmatière de référé-liberté, ce qui rend sonemploi plus aisé.En l’espèce le juge des référés a estimé quela communauté d’agglomération n’avaitaucun droit pour procéder aux abattagesd’arbres, malgré les dispositions de l’arrêtépréfectoral les prévoyant, faute de détenirl’autorisation prévue dans le cadre du régi-me des espaces boisés classés.C.M.Primauté du régime des espaces boisés classés et référé-liberté(Conseil d’Etat, 8novembre 2005, M.B.M., req n°286606)URBANISMEL’analyse de Catherine Minot, étude Lacourte,notaires associés à ParisLe régime desespaces boisésprime le droit del’administrationd’effectuer descoupesle prix d’achat moyenà Paris des loge-ments anciens est en baisse en décembreselon Laforêt immobilier (les Echos, 27janvier).Le prix moyen de 5276en novembre2005est tombé à 4849en décembre. Le réseau aréalisé en 2005 30000 transactions en 2005,pour un CA de 4,95milliards d’euros et165millions d’euros d’honoraires.30 associations(dont l’USH) se sont grou-pées pour écrire aux élus français du Parle-ment européen en leur demandant d'exclureles services sociaux et santé d'intérêt général(SSIG) du champ de la directive services.A suivrele Crédit fonciera signé le 27janvier unecharte pour la «Maison aujourd’hui, la maisonà 100000» en région Auvergne avec desreprésentants de l’UNCMI et de la FPC enAuvergne et de l’OPAC du Puy-de-Dôme.Le montage financier peut donner lieu soit àune subvention de l’Anru de 10000 et uneTVA à 5,5% (zones de renouvellement urbain),soit à un prêt social location-accession, soitenfin à une mise à disposition du terrain par lacollectivité locale pendant la phase où l’accé-dant paie la construction.
31janvier 2006page4JURIShheebbddooimmobilier••LA LOI ENL A L’ASSEMBLEELa loi ENL à l’Assemblée : de nombreux amendements adoptésEn défendant sa motion de renvoi encommission (rejetée) le 19janvier, Jean-Yves Le Bouillonnec a indiqué qu’il propo-sait une révolution «qui est de recon-naître l'opposabilité du droit au loge-ment». Cela contraindrait les acteurs àconstruire pour répondre à la demande.Et il cite l’exemple de l’Ecosse qui s’estengagée dans cette voie.L’article 1er, qui concerne la mobilisationdes terrains publics, a été adopté avecmodification. Après cet article, un amen-dement n°276 défendu par MartineBillard, visait à intégrer le label HPE auxactions publiques d'aides à l'investisse-ment relatives à l'habitat, mais il n’a pasété adopté.Ce 19janvier, le débat s’est largementpoursuivi sur la question des 20% delogements sociaux. Jean-Pierre Brard stig-matise les «maires délinquants» qui n’ap-pliquent pas la loi SRU.Martial Saddier suggère que dans lescommunes de montagne(comme àChamonix où le prix des logements atteint10000ou 12000 euros le m2) les com-munes puissent réserver une partie du ter-ritoire de leur commune pour la construc-tion de résidences principales (amende-ments 348 et 349), mais ils n’ont pas étéadoptés, le ministre s’engageant toutefoisà travailler sur cette question.Prescription des infractions d’ur-banismeL’article3 bis vise, rappelle Martine Billard,à «entériner l'existence, dès lors qu'ellesont plus de dix ans, de constructions frap-pées d'illégalité au regard du droit de l'ur-banisme». La députée conteste le principede cet article au motif qu’elle «trouvegrave d'écrire dans la loi qu'un acte illégalsera en tout état de cause amnistié aubout de dix ans». Michel Piron partage cetavis et déclare : «Je crains que les disposi-tions de cet article ne constituent une inci-tation à la construction de bâtiments sanspermis de construire». Le président de lacommission, Patrick Ollier, propose de sup-primer l’article à titre conservatoire et depoursuivre le débat en commission. L’ar-ticle3 bis a donc été supprimé.Rodolphe Thomas avait proposé (amende-ment n°328) de lutter contre les recoursabusifsen obligeant le demandeur àconsigner une somme fixée par le juge,mais il l’a retiré. Le rapporteur a indiquéque cette disposition aurait été contraire àla convention européenne des droits del’homme.En revanche, l’article3 ter, qui réécrit l’ar-ticle L 480-13 du Code de l’urbanisme aété voté. Il prévoit que l’action en démoli-tion engagée devant un tribunal del’ordre judiciaire doit être engagée deuxans maximum après la décision du jugeadministratif qui prononce la décisiond’annulation du permis.L’article3 quater qui permet une annula-tion partielle d’un permisa aussi étévoté, de même que l’article3 quinquiesqui introduit un article L 600-6 dans leCode de l’urbanisme selon lequel le préfetpeut engager une action en démolitionquand le juge a annulé un permis deconstruire pour un motif non susceptiblede régularisation.Martine Billard a tenté de convaincre sescollègues de revenir sur l’article3 sexiesqui encadre le droit de recours desassociations, mais elle n’a pas été suivie.Cet article3 sexies modifie l’article L 142-1du Code de l’environnement concernantl’intérêt à agir des associations agréées dedéfense de l’environnement. Il précise queces associations doivent obtenir leur agré-ment avant la date de la décision qu’ellescontestent pour être considérées commejustifiant d’un intérêt à agir. Le texte adonc été voté conforme au texte duSénat.Jean-Yves Le Bouillonnec a ensuite défen-du un amendement pour encadrer lesventes à la découpe(n°107), mais il aété rejeté. En revanche, il a obtenu le voted’un amendement (n°357) qui autorise lescommunes qui disposent d’un droit deprioritélors des biens mis en vente, des’en prévaloir seulement sur une partie dubien vendu (article4).Un amendement 333 a été voté concer-nant les SEM. Il s’agit, explique YvesSimon, de permettre «à des sociétéslocales placées sous le contrôle exclusif decollectivités locales de réaliser des opéra-tions d'aménagement sans êtrecontraintes par les règles de mise enconcurrence, conformément à la jurispru-dence communautaire du «in house».Dans la 3eséance du 19janvier, à l’occa-sion du vote sur l’article4 quater (concer-nant la compensation pour les communesde l’exonération de TFPB) a eu lieu undébat, lancé par Francis Vercamer sur ladépollution des sites industriels en milieuurbain, destinés au logement social. Maisl’amendement a été rejeté en commission.Taxation des terrains construc-tiblesL’article4 quinquies, qui concerne lamajoration de taxe foncièrepour lesterrains constructibles non bâtis a été votéavec une modification (amendementn°42) qui permet au conseil municipald’exonérer les terrains de moins de 500 m2(le Sénat avait prévu 1000 m2).L’article4 septies vise le partage de laplus-valueen cas de vente d’un terrainnu rendu constructible (taxe de 10% assi-se sur les 2/3 du prix de vente). Il a étéadopté avec modifications, notammentune consistant à ce que «la taxe s'appliqueaux cessions intervenues après le 1eroctobre 2006 pour permettre aux com-munes qui ne souhaitent pas appliquercette taxe de prendre une délibérationcontraire», comme l’indique le rappor-teur (amendement 368).L’article5 concerne la vente de loge-ments HLMaux occupants.L’amendement 674 élargit le champ d’ap-plication géographique de l’application dela TVA à 5,5% pour l’accession sociale,pour éviter les effets de seuil.Un amendement (n°46 rectifié) a porté de20% à 35% la décote ou la surcote quepeut pratiquer un bailleur HLM par rap-port au prix des domaines lorsqu'il vendun logement social à l’occupant.La discussion s’est poursuivie le 24janvieren présence, dans les tribunes, de l’abbéPierre (2eséance)Il s’en est suivi un débat houleux sur leslogements locatifs sociaux avec diversespolémiques sur les maires et les politiquesdu logement des années passées…Dans la 3eséance, Christine Boutin adéfendu l’amendement n°400 rectifiévisant à créer des SCI de capitalisationpermettant au locataire d’un logementsocial d’en devenir propriétaire en ache-tant progressivement des parts de sonhabitation. Une fraction du loyer est affec-
31janvier 2006page5JURIShheebbddooimmobilier••LA LOI ENL A L’ASSEMBLEEtée à l’acquisition des parts. Ces SCI serontcréées par les organismes HLM. L’amende-ment a été adopté.Un autre amendement (n°50) vise à inci-ter les propriétaires de logements situésen ZFU à venir les habiter en les exonérantde taxe foncière pendant 5 ans.Jean-Yves Le Bouillonnec a défendu unamendement sur l’APL, mais il a finale-ment été déclaré irrecevable.L’article6 concerne le nouveau statut del’Anah, qui devient Agence nationale del’habitat.L’amendement 77 vise à étendre le champd’application de la loi Meyer (art. L.444-2du CCH) aux SCI familiales. Il a été adopté.Le Borloo étendu à l’ancienRodolphe Thomas (Calvados) a défenduun amendement (n°686) pour porter à45% la déduction forfaitaire sur les reve-nus fonciers concernant les «loyerssociaux». Il a été adopté avec le chaleu-reux soutien du ministre qui estime que lamesure aura des effets «massifs».Le ministère a précisé que cet amende-ment, qui supprime par ailleurs le «Bessondans l’ancien» qui était insuffisammentattractif, permettait donc de fixer à 45%la déduction pour les locations avecconvention APL signée avec l’Anah, contre30% pour les loyers intermédiaires etpourrait se cumuler avec la mesure fiscaleconcernant la remise en location des loge-ments vacants.En revanche, l’amendement 498 défendupar Rodolphe Thomas pour augmenter lafaculté de déficit foncier pour le Borloopopulaire n’a pas été adopté.Le débat s’est alors porté sur les avantageset les défauts de l’investissement Robien.Le 25janvier (1eséance), et faisant écho àla présence, la veille, de l’abbé Pierre àl’Assemblée, Patrick Ollier a insisté: «ni leprésident de la République, ni Jean-LouisBorloo n’ont la moindre intention deremettre en cause l’article55 de la loiSRU». L’article7 ter concerne le bail dans lecadre d’une convention d’usufruit.il a été adopté. Martine Billard a tenté,mais sans succès de le faire modifier pourassurer plus de garantie à l’occupant pourretrouver un logement à l'issue de laconvention (par exemple par un amende-ment n°261 rectifié indiquant que la trêvehivernale se serait appliquée à la fin de laconvention).Par ailleurs, l’amendement n°54, qui visaità exonérer de droits de succession lesimmeubles locatifspour lesquels l’héri-tier s’engage à maintenir le statut locatifpendant 9 ans, a été rejeté.L’article7 sexies qui permet au bailleurd’un local commercial de reprendre lapartie habitation lorsqu’elle est inoccupée,a été voté avec un amendement (n°676)qui «complète ce dispositif en mention-nant l'hypothèse de la démolition d'unimmeuble, dans le cadre d'un projet derenouvellement urbain». Cet amende-ment, présenté par Jean-Yves Le Bouillon-nec, a été voté à l’unanimité.A noter, après l’article7 septies, le voted’un amendement (n°410) qui consiste àsupprimer l’exonération de taxe d’ha-bitation des logements vacants, après5 ans d’inoccupation. L’adoption de cetamendement s’est faite contre l’avis duministre. Jean-Louis Borloo y voit unamendement d’appel qui nécessite uneréponse.Annick Lepetit a défendu un amendement(n°421) pour revenir sur la surface mini-male des logements loués aux étudiants.Le ministre lui a fait remarquer que le tex-te avait été abrogé par la loi sur les terri-toires ruraux et l’amendement, maintenupar la députée, a été rejeté.Vers un permis de louerPlusieurs amendements concernent cettequestion de l’institution d’un permis delouer. Ainsi Jean-Yves Le Bouillonnec aprésenté un amendement (n°412) visant àinstituer un permis de louer, et le rappor-teur un autre (n°55) qui institue un «certi-ficat de mise en location».Le ministre se déclare favorable au disposi-tif, tout en évoquant des éventuels risquesd’engorgement et la crainte de créer unsentiment de défiance chez les proprié-taires, il prévoit de retravailler le dispositifpour la 2electure. Le consensus se faisantjour sur ce thème, le débat s’est focalisésur le champ d’application géographiquede ce certificat préalable.C’est l’amendement de la commission (55,2erectification), qui limite ce certificat auxZUS, qui a été adopté, mais il pourraitdonc être élargi lors de la navette. Asuivre.L’article8 concerne le statut des orga-nismes HLM.Jean-Louis Dumont conteste le principe durecours aux ordonnances.L’amendement n°277 présenté par leministre, concerne la réforme des SACI.L’objectif, indique Jean-Louis Borloo, vise:«l'augmentation du dividende social et laréorientation de leur activité, notammentau profit de l'accession sociale à la pro-priété, et donc sur une réforme des statutset des modes de gouvernance». Il affirmeque «l'ordonnance ne prévoira donc pasl'adossement du Crédit immobilier à unautre organisme».Chantal Robin Rodrigo (qui fut directricede SACI) estime que l’objectif du Gouver-nement est de «capter les fonds propres»de ces sociétés. Quant à Charles de Cour-son (président de SACI) se dit choqué parl’amendement du Gouvernement. Ilindique par exemple qu’il est inconstitu-tionnel de solliciter une ordonnance parvoie d’amendement.Le ministre précise qu’«il a été proposéqu'un tiers des résultats soit consacré auxmissions sociales ou très sociales, avec unminimum de 50millions par an et unecontribution à l'ANAH en 2006».L’amendement 277 rectifié a été voté.Dans la 2eséance du 25janvier, l’article8bis, qui permet aux SEM de louer enmeublé des logements aux étudiants,a été voté.Un amendement n°424 a été voté pour,selon le rapporteur, «encourager la ventede logements sociaux à leurs locataires endéfiscalisant l'activité de syndic des HLM».Il en est de même notamment d’un amen-dement n°409 qui autorise les organismesHLM à vendre des immeubles en étatfutur d'achèvement.Patrick Ollier a présenté un amendement(645, 4e rectif.) pour instituer un guichetunique de l’accession socialeà la pro-priété… et permettant le décompte deslogements sociaux vendus à leurs occu-pants de conserver leur statut de loge-ments locatifs sociaux au regard de l’ar-ticle55 de la loi SRU. Amendement queJean-Yves Le Bouillonnec juge scandaleux,mais qui a été voté après moult débats.En revanche, l’amendement 11 qui visait àfaire passer l’analyse du quota de 20% duniveau de la commune au niveau de l’EP-CI, a été rejeté.A suivre
31janvier 2006page6JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations17 janv. 2006ANp.520n°46448Jean-Louis Dumont,PS, MeuseTransformation de SAd’HLMLogementL’apport d’actions d’une SA d’économie mixte loca-le dans le cadre d’une augmentation de capitald’une SA d’HLM en vue de leur fusion étant projetésur la stricte base des valeurs comptables, sansréévaluation d’aucune sorte, ne soulève aucune dif-ficulté de droit. Il n’est pas nécessaire de transfor-mer au préalable la SAEML en SA d’HLM.17 janv. 2006ANp.523n°68036Francis Delattre,UMP, Val-d'OiseDépenses de rénovationdes ascenseursEmploiAvant les travaux, il est utile de se rapprocherd’un bureau d’experts spécialisés. Dans cer-tains cas, les améliorations obligatoires peu-vent être apportées par des dispositifs simples.Les propriétaires sous condition de ressourcespeuvent obtenir des subventions de l’Anah.Le député déplorait lecoût important des tra-vaux.17 janv. 2006ANp.523n°69478Jean-Louis Dumont,PS, MeuseVente de logementssociaux et décompte des20%EmploiLe Gouvernement n’entend pas revenir surl’obligation pour les communes de plus de3500 habitants de disposer de plus de 20%de logements locatifs sociaux. 2 amendementspermettant d’inclure soit temporairement soitdéfinitivement les logements sociaux ven-dusdans le décompte de logements sociauxont été présentés au Sénat, mais rejetés.Le député déplorait lefait que la vente d’unlogement social par unbailleur HLM lui fasseperde la qualité de loge-ment social au sens del’article55 de la loi SRU(lire cependant p. 5).17 janv. 2006ANp.526n°75719Pierre Lang,UMP, MoselleColonnes montantesEDFEmploiLe règlement de copropriété détermine les par-ties communes et les parties privatives. Il peutprévoir que les colonnes montantes sont desparties privatives, communes, ou qu’elles res-tent la propriété d’EDF et de GDF. La charge deremise en état ou de mise en conformité descolonnes montantes appartient à celui que lerèglement désigne comme propriétaire. Dans lesilence des titres, les colonnes montantes sontréputées appartenir aux parties communes.17 janv. 2006ANp.526n°77467Marie-Hélène desEsgaulx,UMP, GirondeFrais de rédaction desétats des lieuxEmploiS’il est réalisé par huissier, l’état des lieux donne lieuà partage des frais, en cas d’accord pour recourir àl’huissier ou en cas de refus d’une partie de recourirà l’état des lieux contradictoire. En dehors de cescas, l’état des lieux ne peut donner lieu à aucunefacturation partagée, mais chaque partie eut sefaire représenter à ses propres frais, par tout man-dataire de son choix pour l’établissement d’un étatdes lieux contradictoire.Autrement dit le bailleurqui confie l’établisse-ment de l’état des lieuxà un gérant ne peut pasdemander que les fraissoient partagés.17 janv. 2006ANp.593n°79388Alain Moyne-Bres-sand,UMP, IsèreTaxe de séjouret héber-gement gratuitTourismeLe paiement d’une taxe de séjour ou d’unetaxe de séjour forfaitaire n’est pas exigibledans le cas où le propriétaire met à dispositionà titre gracieux son logement.Réf de textes: art. L2333-26 du CGCT.17 janv. 2006ANp.597n°77342Marie-Jo Zimmer-mann,UMP, MoselleDeux parcelles: préemp-tion partielle?EquipementL 2213-2-1 du Code de l’urbanisme autorise letitulaire du droit de préemption à nepréemp-ter que la partiede l’unité foncière comprisedans le périmètre du droit de préemption. Maisle propriétaire peut exiger de la communequ’elle préempte l’ensemble de l’unité foncière.19 janv. 2006Sénatp.163n°16083Gérard Longuet,UMP,Tenue du fichierimmobilierEconomieL’informatisation de la tenue du fichier immo-bilier par la conservation des hypothèques adonné lieu à une réflexion sur la refonte del’organisation des services. Une politique quise traduit par l’assurance d’une délivrancedans le délai de 10 jours des renseignementshypothécaires et la réductionà un niveau his-toriquement bas des délaisde publication.19 janv. 2006Sénatp.168n°19662Bernard Angels,PS, Val-d'OiseSécurité électriquedesbâtiments d’habitationEmploiLe nombre de décès imputables à des chocsélectriques dans un logement serait de moinsde 100 par an. Le nombre d’incendies ayantpour origine un incident électrique représen-terait 1/5e des incendies d’habitation.Des chiffres utiles avantl’adoption dans la loiENL du diagnostic élec-trique obligatoire dansles ventes de logementsAnos abonnés:le texte complet desréponses ministé-rielles peut vousêtre faxé ou envoyépar mél sur simpledemande.
31janvier 2006page7JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFNominationsCabinets ministérielsJustice: Hervé Machi, magistrat, estnommé conseiller pour les affaires civilesau cabinet du garde des sceaux (Arrêté du11janvier 2006, J.O. du 19janvier, @).AdministrationLéonard Bernard de la Gatinais, procureurgénéral près la cour d'appel de Poitiers, estnommé directeur des services judiciaires(décret du 18janvier 2006, J.O. du 19, @).InstitutGabriel de Broglie est élu chancelier etPierre Messmer chancelier honoraire del’Institut de France. Pierre Mazeaudestélu à l’Académie des sciences morales etpolitiques (Décrets du 20janvier 2006 por-tant approbation d’élections à l’Institut deFrance, J.O. du 21janvier p.1021).Au fil du J.O.Loi ou règlement?Signée de Pierre Mongin, directeur de cabi-net du Premier ministre, une circulaire rela-tive au respect des articles34 et37 de laConstitution adressée aux ministres lesenjoint à ne pas proposer de projets de loicomportant des dispositions qui relèvent dudomaine réglementaire, ou a fortiori, quin’ont pas de portée normative (Circulairedu 19janvier 2006, J.O. du 20janvier, @).Conventions collectivesPromotion-construction: un avis relatif àl’extension de l’accord du 10novembre2005 sur la formationprofessionnelle a étépublié au J.O. du 20janvier 2006 (p.930).L’arrêté du 11janvier 2006 étend l’avenantn°20 du 10novembre 2005 sur les salairesminima (J.O. du 21 janv., p.1024).Gardiens, concierges et employés d’im-meubles: il est envisagé l’extension de l’unaccord départemental (Alpes-Maritimes)du 9novembre 2005 sur la prime d’an-cienneté. (J.O. du 20janvier, p.931).Aires de stationnementLes montants indexés de la participationpour non-réalisation d’aires de stationne-ment ont été fixés par circulaire.- Pour les délibérations de conseils munici-paux intervenues avant le 15décembre2000, le montant plafond actualisé de laparticipation est de 11483,07 , pour lapériode du 1ernovembre 2005 au31octobre 2006.- Pour les délibérations de conseils munici-paux postérieures, le plafond est de13808,34 pour la période du1ernovembre 2005 au 31octobre 2006.(Circulaire UHC/DU 3 n°2005-73 du 14novembre2005 relative à la revalorisation annuelle de la par-ticipation pour non-réalisation d’aires de stationne-ment, Bull. Off. min. équip. 10 déc. 2005 p.74).IRLAprès leur publication par l’INSEE, lesvaleurs de l’indice de référence des loyersont été publiées au J.O. (17janvier p.645et22 janvier, p.1114).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 220UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnésPROFESSIONNELSPierres d’or: Philippe Zivkovic, BNPParibas Immobiliera été élu Pierre d’or,du professionnel de l’année 2006. Unecérémonie organisée ce 25janvier par larédaction d’Expertise Pierre. qui a égale-ment distingué les professionnels suivants,en leur remettant une Pierre d’or. Utilisa-teurs: Philippe Amiotte, Danone; Promo-teurs: Clive Llewellyn, HRO; Programmes:CBX - la Défense; Commercialisateurs:Antoine Derville, CB Richard Ellis; Asset,property, facility managers: FrançoisPochard, Ixis Aew Europe; Investisseurs:Pierre Vaquier, Axa Reim France; Mana-gers: Alain Dinin, Nexity.ORIE: nouveau présidentChristopher Holloway (Capital & Conti-nental) a été élu président de l’Observa-toire Régional de l’immobilier d’entrepriseen Ile-de-France. Il succède à RobertWaterland.Simi 2006: 29-30 novembre et1erdécembre au Palais desCongrès, sur encore plus d’espaceJean-Huges Morel, délégué général duSimi, qui se réjouit de constater que 17%des 8500 visiteurs du Simi sont des utilisa-teurs et que 87% sont décisionnairesdans la prise de décision immobilière, aannoncé que le prochain Simi se tiendraitégalement sur 3 jours cette année (29,30novembre et 1erdécembre) sur un espa-ce agrandi.
31janvier 2006page8JURIShheebbddooimmobilier••RENCONTRESLe Snal organisait le 20janvier une réunion pro-fessionnelle sur la réforme des autorisationsd’urbanisme et les concessions d’aménagementen ZAC. Etat des lieux.Brigitte Phémolant (DGUHC) rappelle que l’or-donnance du 8décembre 2005 qui réforme lesautorisations d’urbanisme ne rentrera envigueur qu’après la parution du décret et pasavant le 1erjanvier 2007. Voici les grandes lignesde la future réglementation.Si les pouvoirs publics ont eu la volonté deréduire le nombre d’autorisations, cela ne signi-fie pas une réduction du contrôle de l’adminis-tration. Brigitte Phémolant indique qu’aucun élune voulait diminuer les contrôles!Alors que les opérateurs critiquaient l’incertitudedes délais pour obtenir les permis, lesdélaisd’instruction seront garantis. Le projet dedécret fixe un délai de base: 1 mois pour ladéclaration préalable, 2 mois pour le permis deconstruire une maison individuelle et 3 moispour les autres permis de construire. L’adminis-tration disposera d’un mois pour indiquer si undélai plus important est nécessaire (consultationde l’ABF, de la CDEC…). A défaut, le délai debase s’applique.Pour les pièces complémentaires, l’adminis-tration disposera d’un mois pour les demander.Passé ce délai, elle ne pourra plus y procéder. Laliste des pièces complémentaires sera fixée defaçon exhaustive.Le certificat de conformitéest supprimé, illaisse place à une déclaration d’achèvement destravaux. Le constructeur s’engage: il déclareavoir effectué les travaux conformément au per-mis de construire.Pour le permis de démolir, il sera exigé dansles communes considérées comme comportantdes secteurs à enjeux (sites, ZPPAUP…). Dans lesautres communes, les communes pourront déci-der de l’installer. Il faudra donc se renseigner àla mairie pour savoir si l’obligation de permisde démolir a été instaurée.Le certificat d’urbanisme aura une durée de vali-dité de 18 mois. Le certificat d’information necomportera plus l’état des réseaux dans le sec-teur.Quant au retrait, Brigitte Phémolant indiqueque l’ordonnance qui devait harmoniser lesconditions de retrait n’a pas été prise dans lesdélais, le Gouvernement n’est donc plus habilitéà légiférer par ordonnance sur ce sujet. Il existedonc deux régimes de retrait? Un pour les auto-risations tacites, qui relève de la loi de 2000,l’autre pour les autorisations expresses, qui peutêtre modifié par décret.Quant au contenu du volet paysager, sonLe Snal propose un nouvel outil d’aménagement : l’«opaig»Pour Guy Marty, directeur général de l’Institut de l’Epargne:«l’avenir, c’est la valorisation des actifs»Sous le titre «les diagnostics immobiliers 2006», l’IEIF a dressé ce 24janvier sous la houlette de GuyMarty, un panorama passionnant de la situation des marchés de l’immobilier en ce début d’année.Le directeur de l’IEIF part du constat que le monde croule sous les liquidités. Ce qui a changé,explique-t-il, c’est que le stock d’épargne est devenu un acteur. Prenant l’exemple d’Alcatel, il relè-ve également que les entreprises ne délocalisent pas mais qu’elles externalisent. Les pays d’Amé-rique du nord et d’Europe sont en train d’arrêter de produire. Mais il en résulte que la volatilité del’emploi diminue. Cela s’est vérifié aux Etats-Unis depuis 4 ou 5 ans, et cela commence à se voir enFrance. En conséquence, affirme Guy Marty, l’avenir de nos pays, c’est la valorisation des actifs. Il nefaut donc plus parler de bulle financière ou d’inflation.Pierre Schoeffler, président S&Partners, après une brillante analyse des marchés donne son point devue sur la composition d’un portefeuille d’actifs à risque minimum pour 2006: 27% de bureaux,1% de logements, 6% d’actions SBF et 66% de TME. Il considère qu’actuellement, les marchésbureaux sont encore assez sous-évalués. Quant au logement, il est «mieux valorisé mais pas suréva-lué». Philippe Tannenbaum (EuroHypo) met l’accent sur le fait que la crise des retraites a généré des fluxvers l’immobilier. Alors que les petits fonds de pension n’investissaient pas dans l’immobilier, ils sontpassés à une allocation d’actifs de 10%. L’analyste estime qu’en 2006, l’allocation en fonds defonds va progresser et passer de 2% à 10%, ce qui représente des milliards. En conclusion des travaux, Guy Marty rappelle l’importance de la baisse des taux qui à elle seulepourrait expliquer totalement la hausse des prix du logement. Il insiste sur le fait que le marché esten position acheteur et qu’il y a aujourd'hui trop de capitaux par rapport aux endroits où ils peu-vent s’investir et enfin que la part de l’immobilier dans les allocations d’actifs est en hausse. Enconséquence, les actifs se valorisent.Pour le logement, Guy Marty est net: «il n’y a aucun risque endogène qu’il y ait un accident».Même en cas de décision politique inadaptée, la pression démographique est telle qu’elle joueraen «force de rappel». Quant au bureau, il observe que le marché est reparti sur une absorptionnette positive, donc sur une réduction du stock. Il met en parallèle les évolutions de création d’em-plois de bureau et de construction de bureau et observe qu’en 2004-2005, on est en période decréation d’emplois de bureau et donc que la phase de baisse de loyer est en passe de s’achever. Prochain colloque de l’IEIF: le mardi 25avril 2006.contenu n’est pas encore arrêté. Il n’existeaujourd’hui que pour le permis, mais les pou-voirs publics souhaitent en faire un documentd’insertion dans l’environnement, mais qui nedonne pas lieu à contestation sur des questionsde pure forme.Le permis d’aménagersera valable deux ans,délai pouvant être prorogé d’un an.Sur la question de la suspension du délai devalidité d’un permis en cas de recours, il estprécisé qu’il s’agit bien juridiquement d’une sus-pension et non d’une interruption qui aurait faitcourir un nouveau délai.Sur la question des recours abusifs, BrigittePhémolant indique que la voie est étroite car laFrance a déjà été condamnée par la CEDH quireconnaît le droit de recours. Quant à la facultéd’annulation partielle, désormais autorisée,Brigitte Phémolant indique qu’il faudra que leconstructeur la demande, faute de quoi, le jugene le décidera pas de lui-même.Le président du Snal, Dominique de Lavenère,propose la création d’un nouvel outil, l’opéra-tion d’aménagement d’intérêt général (Opaig).Il s’agit de créer un instrument d’aménagementplus completque le lotissement, car «le lotisse-ment est surtout un instrument de division fon-cière. Il serait d’intérêt général, car il pourraitintégrer des équipements collectifs à rétrocéderà la collectivité».A propos de la taxe de 10% des 2/3 du prix devente des terrains devenus constructibles, que laloi ENL met en place, Dominique de Lavenèrefait observer que, en cas d’expropriation, la com-mune va ainsi toucher une partie du prix du ter-rain qu’elle aura exproprié!Le président du Snal déplore que cette loi aggra-ve l’empilement des textes de loi et il considèreque les élus disposent déjà des outils pour régu-ler le logement. Et de craindre que les élus deprennent pas les dispositions qui s’imposent enraison de la complexité des textes. Il pronostiquepar ailleurs une raréfaction des terrains, d’autantque nous allons approcher de périodes électo-rales, peu propices aux décisions d’aménage-ment…
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