Urbanisme
Référé suspension pour un centre de compostage de déchets : le critère de l’intérêt public
Une motivation insuffisante pour un référé-suspension
Une redevance pour entretien d’espaces verts illégale
Non réalisation d’aire de stationnement : une participation annulée
Au Parlement p. 4
La proposition de loi Aurillac sur les ventes à la découpe : le texte de la CMP voté dans les deux Assemblées
Réglementation p. 5
Termites : s’attaquer aux termites dans le neuf
Caractéristiques thermiques des bâtiments : deux textes publiés
Concessions de plage : 80 % de la plage doit rester libre
Réponses ministérielles p. 6
Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
En bref p. 5 et 7
Au fil du J.O.
Nominations
Sur votre agenda
Pelletier et Doutreligne disent non au permis de louer
Interview p. 8
Reine-Claude Mader (CLCV) : « les actions de groupe sont nécessaires comme arme de dissuasion ».
6juin 2006page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCERéféré-suspension❑Le critère de l’intérêt public(Conseil d’État, 15mars 2006, n°284165,commune de Sainte Maxime)Deux associations de défense avaientdemandé la suspension d’un arrêté muni-cipal qui autorisait la construction d’uncentre de compostage de déchets.Alors que le tribunal avait estimé qu’il yavait urgence à suspendre la décision, leConseil d’État censure l’ordonnance deréféré:«Considérant qu'il appartient au jugedes référés, l'urgence s'appréciant objec-tivement et compte tenu de l'ensembledes circonstances de chaque espèce, defaire apparaître dans sa décision tous leséléments qui, eu égard notamment àl'argumentation des parties, l'ont conduità considérer que la suspension demandéerevêtait un caractère d'urgence; qu'en sefondant, pour juger que l'urgence justi-fiait la suspension du permis de construi-re un centre communal de compostagedes déchets ménagers, sur les caractéris-tiques de la construction projetéeet sonimpact sur l'environnement, sansexaminer si l'intérêt public invoquépar la commune de Sainte-Maximerelatif aux risques financiersauxquelselle serait exposée en cas de retard duprojet était de nature à faire échec à cet-te mesure, le juge des référés a méconnules exigences liées à son office; que sonordonnance doit, pour ce motif, êtreannulée;Considérant qu'il y a lieu de régler l'affai-re au titre de la procédure de référé enapplication de l'article L.821-2 du codede justice administrative;Considérant que, pour demander la sus-pension du permis de construire litigieux,l'Association de défense et de protectiondu littoral et du site de Sainte-Maxime etl'Association de défense et de protectionde la qualité de vie des Maximois sou-tiennent qu'il ne ressort pas des piècesdu dossier que le président du syndicatintercommunal à vocation mixte du Gol-fe aurait été régulièrement habilité àdéposer la demande de permis deconstruire; que le bail à constructionjoint à la demande de permis de construi-re est entaché de nullité; que l'article IIINA 1 du règlement du plan d'occupationdes sols, applicable dans la zone d'im-plantation, ne permet pas la constructiond'une installation classée pour la protec-tion de l'environnement; que, contraire-ment aux dispositions du même article, ladélivrance du permis de construire n'apas été précédée d'une modification duplan d'occupation des sols ni de la créa-tion d'une zone d'aménagement concer-té; que le permis de construire mécon-naît l'obligation de raccordement auréseau public d’assainissement figurant àl’article III N 4 du règlement du plan d'oc-cupation des sols et les dispositions duplan d’occupation des sols relatives auxemplacements réservés n°85 et86;Considérant qu’aucun de ces moyens neparaît, en l’état de l’instruction, de natu-re à créer un doute sérieux quant à lalégalité du permis de construire liti-gieux».L’ordonnance du juge des référés estannulée.Observations de Jurishebdo: l’associationde défense succombe donc dans sademande. Il est intéressant de constaterque le conseil d’État met en balance lesintérêts de protection de l’environnementet les impératifs de gestion des financespubliques, un retard dans la réalisationdu projet étant susceptible d’exposer lacommune à des risques financiers Référé suspension❑Motivation insuffisante(Conseil d’État, 15mars 2006, n°270660,Association interdépartementale et inter-communale pour la protection du lac deSainte-Croix)Le Conseil d’État annule une ordonnancedu tribunal administratif de Marseille quiavait admis l’urgence à suspendre l’exé-cution d’un permis de construire, fautede motivation suffisante :« Considérant que, dans l'analyse de l'ar-gumentation présentée par l'Associationinterdépartementale et intercommunalepour la protection du lac de Sainte-Croixau soutien de ses conclusions tendant àce que soit suspendue l'exécution de l'ar-rêté du 13novembre 2003 du maire de lacommune d'Esparron-de-Verdon accor-dant un permis de construire à M.F., l'or-donnance attaquée s'est bornée à indi-quer, dans ses visas, sans autre préci-sion, que l'association soutenait, l'urgen-ce étant établie, que l'autorisation liti-gieuse était entachée d'erreur manifested'appréciation ainsi que de violation desrègles de droit en la forme et au fond;qu'elle n'a pas davantage précisé quelsétaient les moyens invoqués en énon-çant, dans ses motifs, qu'aucun d'entreeux ne paraissait de nature, en l'état del'instruction, à créer un doute sérieuxquant à la légalité de l'arrêté dont la sus-pension était demandée; que, dès lors,l'Association interdépartementale etintercommunale pour la protection dulac de Sainte-Croix est fondée à soutenirque l'ordonnance attaquée est entachéed'un défaut de motivation et doit êtreannulée».Le Conseil d’État juge l’affaire au fond:«Considérant, d'une part, qu'il résultedes dispositions précitées de l'articleL.521-1 du code de justice administrativeque la condition d'urgence à laquelle estsubordonné le prononcé d'une mesure desuspension doit être regardée commeremplie lorsque la décision contestée pré-judicie de manière suffisamment grave etimmédiate à la situation du requérant etaux intérêts qu'il entend défendre; que laconstruction du bâtiment autoriséepar le permis de construiredélivré parle maire de la commune d'Esparron-de-Verdon présentait un caractère diffici-lement réversible; qu’ainsi, l’Associa-tion interdépartementale et intercommu-nale pour la protection du lac de Sainte-Croix justifie de l'urgence à demander lasuspension de l'exécution de l'arrêté du13novembre 2003 du maire de la com-mune d'Esparron-de-Verdon accordant unpermis de construire à M.F.;Considérant, d'autre part, que, en l'étatPrécisionA la suite de notre article sur les pers-pectives d’évolution du régime Siic(n°232), la remarque d’un lecteurattentif nous conduit à la précision sui-vante.La perspective évoquée par le repré-sentant de l’administration fiscale estque le taux de 33 1/3% serait réduitvers un taux proche de 16,5%.L’avocat Pierre Popesco confirme qu’il ya une tendance lourde à la diminutiondu taux de l’impôt. 6juin 2006page3JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEdu dossier soumis au Conseil d'État, lemoyen tiré de ce que le permis deconstruire dont la suspension est deman-dée aurait été délivré en application dedispositions d'un plan d'occupation dessols illégales au regard de celles du III del'article L.145-3 du Code de l'urbanisme,est de nature à créer un doute sérieuxquant à la légalité de ce permis deconstruire».Observations de Jurishebdo: le Conseild’État fait ici une interprétation de lanotion d’urgence qu'impose l’article L521-1 du Code de justice administrativefavorable au demandeur. Il s’appuie eneffet sur le caractère difficilement réver-sible de la construction, ce qui peut s’ap-pliquer dans bien des hypothèses Urbanisme❑Une redevance illégale(Conseil d’État, 10mars 2006, commune deMontclar, n°276541)Le Conseil d’État a confirmé l’illégalité dela décision d’une commune qui avaitdemandé le paiement d’une redevanced’entretien des espaces verts et des par-kings à des personnes qui n’en étaientpas propriétaires:«Considérant que, par délibération endate du 7juillet 1995, le conseil munici-pal de Montclar (Alpes-de-Haute-Pro-vence) a décidé que la charge de l'en-tretien des espaces verts et du déneige-ment des parkings de la station «ColSaint Jean» donnerait lieu au versementpar les copropriétaires des immeublesde cette station d'une contributionannuelle de 70F par appartement;qu'en application de cette délibération,la commune de Montclar a émis destitres exécutoires aux fins de recouvre-ment des contributions dues par lescopropriétaires des immeubles «Le Dor-millhouse». Le tribunal administratifavait déclaré la délibération illégale,solution confirmée en appel par leConseil d’État:«Considérant qu'il ressort des pièces dudossier que les copropriétaires desimmeubles «Le Dormillhouse» I et II nesont pas propriétaires des espaces vertset parkings au titre desquels la contri-bution litigieuse leur est demandée etn'y disposent pas d'un droit d'usagespécifique; que la commune de Mont-clar ne pouvait dès lors légalementmettre à leur charge une telle contribu-tion, qui n'est pas la contrepartie direc-te d'un service rendu; que la communen'est, par suite, pas fondée à soutenirque c’est à tort que, par le jugement du20novembre 2001, le tribunal adminis-tratif de Marseille a déclaré illégale ladélibération du 7juillet 1995».Observations de Jurishebdo: les requé-rants avaient aussi mis en avant le faitqu’ils ne s’étaient pas davantage contrac-tuellement engagés à payer, le Conseild’État retient l’argument que, n’étantpas propriétaires des terrains en cause,l’entretien n’était pas la contrepartiedirecte d’un service rendu Non-réalisation d’aire de stationnement❑Une participation annulée(Conseil d’État, 24mars 2006, n°261591, vil-le de St Denis de la Réunion)Un requérant obtient gain de cause sur lemode de calcul de la participation pournon-réalisation d’aires de stationnement:«Considérant qu'aux termes du qua-trième alinéa de l'article L.421-3 ducode de l'urbanisme, dans sa rédactionissue de la loi du 30décembre 1996:«Lorsque le pétitionnaire ne peut satis-faire lui-même aux obligations impo-sées par un plan d'occupation des solsou par un plan de sauvegarde et demise en valeur rendu public ou approu-vé en matière de réalisation d'aires destationnement, il peut être tenu quittede ces obligations soit en justifiant,pour les places qu'il ne peut réaliser lui-même, de l'obtention d’une concessionà long terme dans un parc public destationnement existant ou en cours deréalisation, soit en versant une partici-pation, fixée par délibération du conseilmunicipal […], en vue de la réalisationde parcs publics de stationnement dontla construction est prévue ou de la réali-sation des travaux nécessaires à la des-serte des constructions par des trans-ports collectifs urbains»; qu'aux termesde l'article UA f12 du règlement duplan d'occupation des sols de la Ville deSaint-Denis de la Réunion «En cas d'im-possibilité notoire de réaliser sur le ter-rain d'assiette ou d'acquérir dans unprogramme de maîtrise publique lesplaces de stationnement nécessaires aubon fonctionnement de l'opération, lepétitionnaire peut se libérer de sonobligation en payant une taxe dont l'as-siette ne peut excéder 20% des placesexigibles; […] Dans le cas de créationde surface hors œuvre nette supplé-mentaire à l'intérieur d'un bâtimentexistant (changement de destination desurfaces de stockage ou de parking) lepaiement de la taxe pour non-réalisa-tion d'aires de stationnement pourraêtre autorisé pour la totalité des placesexigibles» ;Considérant qu'il ressort des pièces dudossier que le permis de construire déli-vré à la société civile immobilière GanyFrères autorise l'extension d'un bâtimentexistant et non pas la création de surfacehors œuvre nette à l'intérieur de ce bâti-ment; qu'en conséquence, les disposi-tions précitées du règlement du pland'occupation des sols, qui limitent à 20%des places exigibles le montant de la par-ticipation pour non-réalisation d'aires destationnement, faisaient obstacle à ceque cette participation soit calculée sur labase de la totalité de ces aires de station-nement; que la société civile immobilièreGany Frères est donc fondée à soutenirque c'est à tort que par le jugement atta-qué, le tribunal administratif de Saint-Denis de la Réunion a rejeté sa demandedirigée contre les dispositions du permisde construire mettant à sa charge unetelle participation».Observations de Jurishebdo: la sommeen jeu était de 600 000F. Il s’agissait icide l’extension d’un bâtiment.Le Conseil d’État indique par ailleursque la SCI pouvait demander l’annula-tion du permis en tant seulement qu’ilmet à sa charge une participation pournon-réalisation d’aire de stationnement.Il se fonde sur l’article L 332-7 du Codede l’urbanisme selon lequel l’illégalitédes prescriptions exigeant des taxes oudes contributions aux dépenses d’équi-pements publics est sans effet sur lalégalité des autres dispositions de l’au-torisation de construire 6juin 2006page4JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIRELes députés ont adopté le 1erjuin en2electure le texte de la commission mix-te paritaire.Christian Decocq, rapporteur de la CMP,explique que restaient en discussionl’article 1erqui a «pour objet d'éviterdes reventes en bloc successives à viséepurement spéculative et l’article 1er bis.L’article 1er prévoit que toute vente enbloc d'un immeuble devra s'accompa-gner d'un engagement de l'acquéreur àproroger pour six ans les contrats debail en cours à la date de conclusion dela vente. À défaut d’un tel engagementde la part de l’acquéreur, les locatairesdisposeront d’un droit de préemptiondans des conditions très favorables, ledélai d’exercice de ce droit de préemp-tion étant de quatre mois par déroga-tion au délai habituel qui est de deuxmois».La CMP a retenu le seuil de 10 loge-ments. Le décompte du délai à partirduquel il faut conserver l’usage locatifdu logement est effectué à partir del’acte authentique de vente.Par ailleurs, l’article 1erbis crée une inci-tation fiscale pour l’acquéreur d’unlogement vendu par lot, s’il conserve lestatut locatif pendant six ans.Le rapporteurprécise les dates d’entréeen vigueur du texte. La loi sera « d'appli-cation immédiate pour toute vente enbloc et toute vente par lots ayant lieupostérieurement à sa publication. Seulesles ventes en bloc et les ventes par lotsayant déjà été conclues ainsi que lescongés pour vente régulièrement délivréset devenus exécutoires ne seront pasconcernés par l'entrée en vigueur de laloi».Marine Aurillac rappelle que le texte estdestiné à lutter contre les pratiques deventes en bloc successives jusqu’à laphase ultime de vente à la découpe àdes prix exorbitants. Elle indique que laloi contient un droit de préemption dèsla première mise en copropriété.Evoquant les critiques adressées au tex-te, elle précise qu’il était nécessaire derespecter le droit de propriété et lanon-rétroactivité.Elle se réjouit par ailleurs de l’intentiondu Gouvernement de faire «émergerune profession assainie de promoteursrénovateurs, notamment avec le contratde vente en l'état futur de rénovation».Muguette Jacquaint dénonce « la len-teur coupable» de l’examen de la loi«au regard de la frénésie spéculativequi sévit dans le secteur immobilier».Elle réclame l’instauration d’un permisde diviser. Jean Tibéri annonce son sou-tien au texte.Jean-Yves Le Bouillonnec déplore qu’ilait fallu 18 mois pour élaborer ce texte.Il estime que la protection accordée estinsuffisante et que le droit de préemp-tion pourra être détourné, et il citel’exemple suivant: «si au moins unlocal d'un immeuble – une cave parexemple – était vendu préalablementaux autres lots, puisque l'article premierne vise que les immeubles vendus«dans leur totalité et en seule fois».Quant à l’accord du 16mars 2005, ajou-te le député, «il peut être facilementdéjoué: il suffit que le premier acheteuren bloc revende l'immeuble à unsecond preneur pour que celui-ci soitdégagé de toute contrainte à l'égarddes occupants». Et de conclure « àdéfaut d'interdire tout congé ventedans un délai de six ans après une venteen bloc, le législateur expose les loca-taires aux combinaisons les plus torduesdes spéculateurs».Martine Billard déplore que le texte nesoit pas applicable aux ventes en courset indique voter contre le texte.Les députés ont adopté le texte.❑Adoption au Sénat le mêmejourLes sénateurs ont adopté le texte de laCMP le 1erjuin également, après un brefdébat.Nelly Olin indique qu’il y a urgence àlégiférer pour réguler les ventes à ladécoupe. Nicole Borvo Cohen-Sehatdéclare que le gouvernement a voulufavoriser les intérêts des sociétés immo-bilières et déplore que le seuil de 5logements n’ait pas été retenu.Le texte de la CMP a été voté.Les articles qui ont été adoptés concer-nent les deux points suivants:L’article 1erajoute un article aprèsl’article10 de la loi du 31décembreVente à la découpe: le texte de la CMP adopté à l’Assemblée et au Sénat1975 (article10-1).L’hypothèse est celle de la vente «danssa totalité et en une seule fois» d’unimmeuble à usage d'habitation ou mix-te de plus de 10 logements.Deux solutions se présentent:- l’acquéreur s’engage à proroger lesbaux d’habitation en cours à la date dela conclusion de la vente pour per-mettre à chaque locataire de disposerdu logement qu’il occupe pour unedurée de six ans à compter de la signa-ture de l’acte authentique. Le droit depréemption créé par la loi nouvelle nes’applique pas.- si l’acquéreur ne prend pas cet enga-gement, le bailleur doit faire connaîtrepar lettre recommandée à chaque loca-taire le prix et les conditions de la ventedans sa totalité et en une seule fois, etle prix du local qu’il occupe.L’exigence de notification est prescrite àpeine de nullité de la vente en bloc.Elle comporte le projet de règlement decopropriété et des informations surl’état de l'immeuble: diagnostic tech-nique sur l’état de la solidité du clos etdu couvert, l’état des conduites et cana-lisations collectives et des équipementscommuns et de sécurité.La notification vaut offre de vente.L’offre est valable 4 mois. A compter dela date d’envoi de sa réponse, le loca-taire dispose de 2 mois pour réaliser lavente (4 mois s’il recourt à un prêt).Si le bailleur décide de vendre à un tiersle logement occupé, le notaire doitnotifier le prix au locataire (si lebailleur n’y a pas procédé).Le B de l’article 1erprévoit une informa-tion par le bailleur du maire de la com-mune sur le territoire duquel est situél’immeuble des prix de vente en bloc.Il est par ailleurs inséré un nouvel articleL 210-2 dans le Code de l’urbanismeselon lequel la commune peut faire usa-ge de son droit de préemption pourassurer le maintien dans les lieux deslocataires.L’article 1erbis est d’ordre fiscal. Ilprévoit que le conseil municipal peutréduire le taux de la taxe additionnelleaux droits d’enregistrement, jusqu’à0,5%, pour les ventes qui déclenchentun droit de préemption (art. 10, 10-1 dela loi de 1975 ou congé pour vente de Termites: s’attaquer aux ter-mites dans le neufUn nouveau décret du 23mai contientdes mesures destinées à lutter contre lestermites en amont, c’est-à-dire dès laconstruction des bâtiments.- l’article R 112-2 nouveau du CCH posedes règles applicables de façon généra-le. Il affirme le principe que les bâti-ments doivent être construits defaçon à résisterà l’action des termiteset autres insectes xylophages (bois résis-tants ou renforcés, ou «dispositifs per-mettant le traitement ou le remplace-ment des éléments en bois ou maté-riaux dérivés»).Ces mêmes obligations s’appliquent pourles travaux, en cas d’introduction d’élé-ments en bois ou matériaux dérivés«participant à la solidité de la structure».L’entrée en vigueur de cet article estfixée au 1ernovembre 2006.- l’article R 112-3 ne s’applique quedans les départementsoù a été prisun arrêté préfectoral (art. L 133-5 duCCH). Il faut alors mettre en place «unebarrière de protection entre le sol etle bâtiment ou un dispositif deconstruction dont l’état est contrô-lable».(entrée en vigueur: 1ernovembre 2007).- l’article R 112-4 prévoit que leconstructeur doit fournir au maîtred’ouvrage une notice techniqueindi-quant les dispositifs, les protectionsmises en œuvre.(Décret n°2006-591 du 23mai 2006 relatifà la protection des bâtiments contre les ter-mites et autres insectes xylophages et modi-fiant le CCH, J.O. du 25mai 2005, p.7743).Concessions de plage: 80%de la plage doit rester libreUn décret sur les concessions de plagevient d’être publié. Il prévoit que l’Étatpeut accorder des concessions sur ledomaine public maritime pour aména-ger, exploiter et entretenir les plages.La concession a une durée maximum de12 ans. Elle permet d’installer des activi-tés destinées à répondre « aux besoinsdu service public balnéaire». Il faut pré-server l’accès libre et gratuit des plagesainsi que les impératifs de préservationdes sites et paysage du littoral.Au moins 80% de la plage doit resterlibre, ou 50% s’il s’agit d’une plageartificielle (article2).Le concessionnaire peut sous-traiter sonactivité. La concession ne constitue pasun droit réel et ne confère pas la pro-priété commerciale à son titulaire (art.4). Elle est accordée par le préfet.(Décret n°2006-608 du 26mai 2006 relatifaux concessions de plage, J.O. du 28mai2006, p.7981).Caractéristiques thermiquesdes bâtiments: deux textespubliésDeux textes sont parus à propos desnormes de construction relatives auxcaractéristiques thermiques des bâti-ments.- Un décret (n°2005-592 du 24mai2006) relatif aux caractéristiques ther-miques et à la performance énergétiquedes constructions (J.O. du 25maip.7744), assez bref- Un arrêté du 24mai relatif aux carac-téristiques thermiques des bâtimentsnouveaux et des parties nouvelles debâtiments (J.O. du 25mai p.7747), tex-te de 15 pages de J.O. comportantnombre de définitions techniques et detableaux.Le nouvel article R 111-20 du CCH fixecertaines caractéristiques que doivent res-pecter les bâtiments neufs et les partiesnouvelles des bâtiments. Il prévoit que laconsommation conventionnelle d’énergiedu bâtiment doit être inférieure à laconsommation conventionnelle d’énergiede référence de ce bâtiment. Les normesnouvelles s’appliquent aux bâtiments quifont l’objet d’une demande de permis àcompter du 1erseptembre 2006.L’arrêté définit 8 zones climatiques ettrois classes d’exposition au bruit.Son chapitre VIII concerne le suivi desconsommations. Il prévoit par exempleque si la surface éclairée dépasse1000m2, un dispositif doit permettre desuivre les consommations d’éclairage.Pour les bâtiments à usage autre quel’habitation, si la surface chauffée dépas-se 400 m2, il faut prévoir un dispositifpour suivre la durée de fonctionnementde chacune des centrales de ventilationet un dispositif pour suivre les consom-mations de chauffage, éventuellementconfondues avec celles d’eau chaudesanitaire.6juin 2006page5JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE REGLEMENTAIREBREVES➠Permis de louer: Pelletier etDoutreligne disent nonL’avis demandé par Jean-Louis Borlooau président de l’Anah et au déléguégénéral de la Fondation Abbé Pierre estnet: l’avis rendu par eux ce 30mai estdéfavorable à l’adoption d’un permisde louer conditionnant par un avis del’administration la mise en location deslogements anciens.➠Gérard Canales, 57 ans, notaire àParis VIIe, a été élu président de lachambreinterdépartementale desnotaires de Paris. Il souhaite augmen-ter le nombre de notaires et assurer lerenouvellement des générations de laprofession.❑25millions d’euros. Le montantde la taxe sur les logementsvacants, perçus par l’Anah, étaitde 21,74millions d’euros en 2005et devrait être de 25millions en2006 (rép. du ministre de l’emploià Marcel Vidal, JO Sénat Q, 25maip.1458, n°20509).Chiffres…la loi du 6juillet 1989) et, s’agissantd’un logement occupé, si l’acquéreurs’engage à affecter le logement à lalocation pendant au moins six ans. Lasuite de l’article comprend des disposi-tions analogues pour la part départe-mentale des droits d’enregistrement.Cela concerne donc tant la vente à l’oc-cupant (il s’agit d’une extension de lamesure fiscale qui a été proposée auSénat) que la vente à un investisseurqui s’engage pour six ans.Le cas des loges de conciergesMartine Aurillac a posé une questionécrite au ministre de l’emploi à proposde la vente à la découpe et des loges deconcierges. La députée dénonçait la pra-tique de « vente de la loge par le décou-peur à un comparse ». Le syndicat étantcréé, la loge est louée au syndicat.Le ministre répond que c’est au syndicatde copropriétaires qu’il appartient de déci-der du maintien ou non d’un gardien.Interdire la cession de la loge avant la ven-te à la découpe n’empêcherait en rien lesyndicat de décider ultérieurement de lasuppression de l’emploi de gardien (JO ANQ, 16mai 2006, p.5194, n°74872) 6juin 2006page6JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations16mai 2006ANp.5158n°78023Kléber Mesquida,PS, HéraultPlafonnement des avan-tages fiscauxBudgetAprès la censure par le Conseil constitutionnelde l’article78 de la loi de finances pour 2006instituant un plafonnement de certains avan-tages fiscaux, « le Gouvernement étudie, enconcertation avec le Parlement, les solutionsalternativesqui pourraient être envisagées».Les députés faisaientétat d’inquiétude à pro-pos de l’avenir de la loiMalraux.16mai 2006ANp.5182n°78271Sébastien Huygue,UMP, NordCrédit-bail immobilier.Droits de mutation lorsde la levée d’optionEconomie Pour les immeubles acquis par crédit-bail à comp-ter du 1erjanvier 1996, le droit de mutation dulors de la levée d’option est liquidé sur le prix devente, sans considération de la valeur vénale réel-le du bien acquis. Mais il faut pour cela que lecontrat de crédit-bail ait été publié au fichierimmobilier. Si le contrat n’a pas été publié ou l’aété tardivement, l’assiette du droit de mutationest constituée par la valeur vénale du bien au jourde l’acquisition par le preneur si elle est supérieu-re au prix de cession. Pour les contrats de crédit-bail conclus avant 1996, l’assiette des droits estconstituée par le prix de cession, quelle que soit ladurée du bail et qu’il ait été ou non publié.Références de texte:articles683 et1594 D duCGI.16mai 2006ANp.5192n°58596Kléber Mesquida,PS, HéraultLoyers impayésEconomie Aucune extension de l’assurance habitation àla garantie contre les loyers impayés, à la char-ge des locataires, n’est prévue dans le cadredu nouveau dispositif de garantie des risqueslocatifs (GRL). Ce mécanisme, en coursde discussion, sera«opérationnel à l’au-tomne 2006», conclut laréponse.16mai 2006ANp.5192n°60683François Liberti,CR, HéraultObligations comptablesdes petites copropriétésLogement La commission relative à la copropriété a émisun avis défavorable à l’instauration de règlesdifférentes pour la tenue des comptes despetits syndicats de copropriétaires. Mais unamendement a été adopté en ce sens à l’As-semblée, le Sénat pourrait revenir dessus.A suivre également dansla discussion à l’Assem-blée cette semaine.16mai 2006ANp.5192n°61167François Liberti,CR, HéraultAdaptation des règle-ments de copropriétéanciensLogement Le Sénat et l’Assemblée ont adopté un amende-ment pour permettre le prolongement de troisans, jusqu’au 13décembre 2008, de la facultéd’adopter à la majorité de l’art. 24, une adapta-tion des règlements de copropriété anciens.Il s’agit d’une modifica-tion de l’article49 de laloi de 1965, issu de la loiSRU.16mai 2006ANp.5193n°69582Jean-Pierre Blazy,PS, Val-d'OiseCarnet d’entretien desimmeubles. Rémunéra-tion du syndicEmploiSi le syndic reprend les éléments prévus par ledécret du 30mai 2001, la tenue et la mise àjour du carnet d’entretien entrent dans sestâches de gestion courante. Si l’assembléedemandedes informations complémentaires,cela justifie une rémunération spécifique.Selon le député, des syn-dics facturent la tenued’un carnet d’entretienminimum.16mai 2006ANp.5193n°69622Louis Giscardd’Estaing,UMP, Puy-de-DômeInformation des copro-priétairesEmploiIl revient aux copropriétaires de s’informer desévolutions législatives ou réglementaires. Les«copropriétaires peuvent toujoursproposerd’inclure dans le contrat de syndic une obliga-tion d’informer les copropriétaires de l’actuali-té législative».Quand la fiction « nuln’est censé ignorer laloi», citée par le député,s’éloigne toujours plusde la réalité…16mai 2006ANp.5195n°87657Yves Jégo,UMP, Seine-et-Mar-neSignature des PV d’assem-blée de copropriétairesEmploiSupprimer l’obligation de signer le PV d’as-semblée en fin de séance diminuerait la for-ce probante des décisionsdu syndicat,ouvrant alors de plus larges possibilités decontestation. L’obligation de signer en fin deséance oblige le rédacteur du PV à préparer laréunion, à respecter l’ordre du jour et à opé-rer la retranscription des décisions avant la clô-ture de l’assemblée.25mai 2006Sénatp.1459n°22455Jean-Marie Vanle-renberghe,UDF, Pas-de-CalaisClauses abusives dans lescontrats de locationEmploiLe ministère envisage de faire évoluerparvoie réglementaire la liste des clauses abu-sives. Un groupe de travail sera mis en place àla commission nationale de concertation pourproduire des recommandations sur le rôle dessyndics et des administrateurs de biens.Lire aussi notre inter-view de Reine-ClaudeMader en page8.Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande. 6juin 2006page7JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFSur votre agenda19juin 2006: sécuriser le montagejuridiqued’opérations immobilières.26 et 27juin 2006: le permis deconstruire4juillet 2006à Paris: Logement:comment faire face à la crise?Débats animés par Patrice Bertin (Nou-veaux Constructeurs) et Anne-Marie Fri-bourg (ministère de l’équipement). Avecla participation de Catherine Minot,bien connue des lecteurs de Jurishebdopour ses chroniques d’urbanisme.Trois séances de formation organiséespar le Moniteur. Tél.: 0140133707.NominationsCabinets ministériels➠Collectivités locales: Pascal Bolot quitteses fonctions de conseiller technique aucabinet de Brice Hortefeux (arrêté du22mai 2006, J.O. du 24mai 2006, @).PréfetsSont nommés préfets: Bernard Fragneau(Pas-de-Calais), Gérard Moisselin (Esson-ne), Paul Girot de Langlade (Indre-et-Loi-re), Jean-Jacques Brot (Guadeloupe) etRégis Guyot (Deux-Sèvres) par décret du23mai 2006 (J.O. du 25mai 2006, @).Conseil d’ÉtatSont nommés conseillers d'État en serviceordinaire: Nicole Guedj(ancienministre), Olivier Rousselle et d’HenriSavoie (maîtres des requêtes) et DenisPrieur (Décret du 23mai 2006, J.O. du25mai 2006, @).Etablissements publicsEtablissement public de réalisation dedéfaisance: François Tanguy (directionde la comptabilité publique) est nommécomme représentant de l’État au conseild'administration de l'EPRD (Décret du24mai 2006, J.O. du 25mai, p.7815).Au fil du J.O.Forêt: le décret n°2006-585 du 22mai2006 est relatif à l'Inventaire forestiernational (J.O. du 24mai, p.7698).Logement socialL’arrêté du 9mai 2006 fixe les modalitésde calcul de la cotisation additionnelle àla Caisse de garantie du logement locatifsocial (J.O. du 25mai, p.7744).Marchés publicsLe cahier des clauses techniques géné-rales applicables aux marchés de travauxa été approuvé par arrêté du 15mai2006 (J.O. du 25mai, p.7761).Conventions collectives➠Collaborateurs salariés des cabinetsd'économistes de la constructionet demétreurs-vérificateurs: l’accord n°60 du11janvier 2006, relatif à la valeur dupoint, est étendu par arrêté du 12mai2006 (J.O. du 25mai, p.7818). ➠Personnels des sociétés anonymes etfondations d'HLM: l’arrêté du 12mai2006 étend l’avenant n°4 du12décembre 2005, portant révision desrémunérations minimales (J.O. du 25mai2006, page7819).Discrimination: la Halde s’attaqueaux conditions d’octroi des pensions deréversion par la caisse de retraite desclercs de notaires, différentes pour leshommes et les femmes (délibérationn°2006-39 du 27mars 2006, J.O. du25mai 2006, @).ICPELe décret du 22mai 2006 est relatif à l’in-formation du public en matière d’envi-ronnement.Le texte fixe notamment les conditionsdes études d’impact pour le cas des opé-rations transfrontière.L’article R 122-12 prévoit par ailleurs lesmodalités d’information du public en casd’absence d’enquête publique.(Décret n°2006-578 du 22mai 2006 relatif àl'information et à la participation du public enmatière d'environnement, modifiant le codede l'environnement et le décret n°77-1133 du21septembre 1977 relatif aux installationsclassées pour la protection de l'environne-ment, J.O. du 23mai 2006, p.7542).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 €TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 €TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 234UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✂UNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnés 6juin 2006page8JURIShheebbddooimmobilier••INTERVIEWJurishebdo Immobilier: quel est le principalconstat de votre enquête?David Rodrigues:«la violation de la régle-mentation par les administrateurs de biensn’est pas une nouveauté. Mais à cotéd’abus récurrents, comme la facturation dela quittance ou de l’état des lieux, nousvoyons se développer des pratiquesrécentes comme la facturation de l’encais-sement des chèques ou la réservation deslocations.Or, il n’y a pas de lien de droit entre lelocataire et l’administrateur de biens. Cen’est pas le locataire mais le bailleur qui estle contractant de l’administrateur de biens.Il ne peut donc pas y avoir de rémunéra-tion imputée directement au locataire».JHI: la facturation de la quittance n’est-ellepas déjà interdite par la loi?D.R.: «la loi de 1989 l’interdit et cela estconfirmé par un arrêt de la cour d’appelde Paris et de nombreuses réponses minis-térielles, mais la Fnaim par exemple consi-dère que si l’émission et la mise à disposi-tion de la quittance à l’agence sont gra-tuites, son envoi au locataire peut être fac-turé».JHI: que se passe-t-il à propos des fraisd’encaissement des chèques?D.R.: «Depuis 2005, Sergic a adressé à seslocataires une lettre les invitant à opterpour le prélèvement automatique pour lerèglement des loyers et annonçant qu’àdéfaut une somme de 5 €serait facturéepar encaissement, soit 60 €par an, ce quireprésente 1,2million d’€pour les 20000logements gérés! Or aucun texte ne per-met de facturer l’encaissement deschèques. La CLCV a engagé une actioncontre Sergic devant le TGI de Lille il y adeux mois pour que 15 clauses illicitessoient éliminées des baux».JHI: l’article de la loi ENL qui doit étendrela liste des clauses réputées non écritesdoit vous satisfaire?D.R.: «nous sommes à l’origine de cetamendement. Après une enquête quenous avons menée il y a six mois, nousavons demandé que soient prohibées desclauses comme l’interdiction d’hébergerdes proches, la clause qui impose la factu-ration automatique de l'état des lieux oude la quittance ou la reconduction auto-matique du bail pour une durée inférieureà trois ans».JHI: d’autres dispositions interdisent déjàces pratiques?D.R.: «oui, mais l’article4 de la loi de 1989qui donne la liste des clauses réputées nonécrites a un caractère très pédagogique.Nous espérons que cela va faire changerles comportements».JHI: quelles autres clauses dénoncez-vous?D.R.: «certaines clauses visent à facturerles frais d’état des lieux, même lorsqu'il n’ya pas de litige entre les parties (entre 30 et80euros).D’autres facturent des frais de visites tech-niques obligatoires (60euros) et même35euros en cas d’absence du locataire. Onpeut se demander si le bailleur a le droitd’exiger ces visites qui constituent une vio-lation de son obligation d’assurer la jouis-sance paisible du locataire.Enfin, il se développe une pratique de réser-vation de location, qui est une sorte de pro-messe unilatérale de louer pour le candidatlocataire. S’il renonce à la location, il perd lasomme versée. Si le bailleur ne l’accepte pascomme locataire, la somme est restituée.Cette pratique est critiquable car lesbailleurs profitent de l’état du marché. Enplus, c’est une pratique contraire à la loiHoguet si c’est l’administrateur de biens quiconserve la commission. Le contrat est désé-quilibré car il ne comporte aucune obliga-tion pour le bailleur.Nous sommes par ailleurs inquiets d’unamendement de la loi ENL qui permettraità l’agent immobilier de percevoir une com-mission indépendamment de la conclusiondéfinitive de l’opération».Reine-Claude Mader:«tous ces frais sontillicites. La dérive de la facturation des fraisaux locataires que nous constatons est dueà la concurrence à laquelle se livrent lesadministrateurs de biens. Ils annoncent desfrais bas aux bailleurs et se rattrapent surles locataires.Le problème est celui des organisationsprofessionnelles: je suis surprise que laFnaim ou la Cnab n’interpellent pas leursadhérents.Même si ce problème existe dans touteorganisation professionnelle, nous consta-tons une incapacité des fédérations à fairepasser auprès de leurs adhérents ce qui estdécidé ».JHI: la Commission nationale de concerta-tion a-t-elle un rôle efficace?R.-C. M.: «Beaucoup d’organismes deconcertation ont été créés, mais la concer-tation n’est pas suffisante. Les 12 perma-nents de notre fédération passent les deuxtiers de leur temps à participer à des ins-tances de concertation! Il faut arrêter.Lorsque la concertation ne débouche surrien de concret, on parvient à des situa-tions de blocage et on est au bout de laconcertation. D'où la nécessité des actionsde groupe comme arme de dissuasion».JHI: qu’envisagez-vous comme recours?R.-C. M.: «la simple saisine de la commis-sion de conciliation a peu d’impact. L’idéalserait que l’avis de la commission soit exé-cutoire. Nous rêvons qu’une action degroupe puisse être utilisée. C’est lorsqueles comportements sont dénoncés que leschoses changent…».JHI: que pensez-vous de l’idée d’instituerun permis de louer?D.R.: «nous y sommes favorables sur leprincipe, mais nous ne voyons pas com-ment les municipalités pourront effectuerles contrôles. Il faut aussi que des sanctionssoient prévues, sinon ce ne sera qu'uneformalité de plus qui restera sans effet». Reine-Claude Mader (présidente de la CLCV):«les actions de groupe sont nécessaires comme arme de dissuasion»L’association de consommateurs CLCV a mené une enquête sur les pratiques des administrateurs de biens. Elle fustige notammentle comportement de Sergic, à l’encontre duquel elle a engagé une action en justice. Forte de 400 unions en France et assurant plusde 50000heures de permanence par an, la CLCV dénonce le développement de pratiques abusives dans les rapports entre admi-nistrateurs de biens et locataires. Interview de sa présidente Rene-Claude Mader et de David Rodrigues, juriste de l’association.