mardi 29 avril 2025

248 – 24 octobre 2006

AccueilAnciens numéros248 - 24 octobre 2006
Jurisprudence récente p. 2 à 4

Baux commerciaux
Obligation du bailleur : à l’égard du locataire gérant ?

Copropriété
Les charges des équipements collectifs

Expropriation
La date de l’estimation du bien
Expropriation et copropriété : la dépréciation des lots privatifs

Fiscalité
La notion d’habitude pour la profession de marchand de biensIntérêts d’emprunt pour résidence principale
Abus de droit : une location entre une SCI et une SA
Notion d’établissement industriel pour la taxe foncière

Procédure
6 ans pour juger : c’est trop

Actualite p. 5

Permis de construire à titre précaire
Code du tourisme
Nominations
Calendrier des OPCI

Réponses ministérielles p. 6
Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

En bref p. 7

Au fil du J.O.
Nominations
Sur votre agenda

interview p. 8

Jean-Pierre Gautry (président de la Société Française des Urbanistes) : « nous pensons qu’il y a une espérance à construire une ville meilleure »


JURISPRUDENCE RECENTEp.2à4Baux commerciauxObligation du bailleur: à l’égard dulocataire gérant?CopropriétéLes charges des équipements collectifsExpropriationLa date de l’estimation du bienExpropriation et copropriété: ladépréciation des lots privatifsFiscalitéLa notion d’habitude pour la pro-fession de marchand de biensIntérêts d’emprunt pour résidenceprincipaleAbus de droit: une location entreune SCI et une SANotion d’établissement industrielpour la taxe foncièreProcédure6 ans pour juger: c’est tropACTUALITEp.5Permis de construire à titre précaireCode du tourismeNominationsCalendrier des OPCIREPONSES MINISTERIELLESp.6Le tableau hebdomadaire synthé-tique des dernières réponses publiéesEN BREFp.7Au fil du J.O.NominationsSur votre agendaLa croissance économique enpanne… de démographieLes démographes ont souvent des positions qui bouleversent lesidées reçues. Michel Godet, professeur au Cnam et membre du Conseild’analyse économique, qui présentait ses travaux lors d’un passionnantcolloque de l’IEIF ce 17octobre ne déroge pas à la règle. Jugez plutôt. Ilfait ainsi observer que tout le monde est confronté à la mondialisationmais que ce qui compte ce sont les hommes et les projets. Pourquoi letaux de chômage est-il supérieur dans le Valenciennois que dans le paysde Vitré? Il relève que la haute productivité dont se flatte la France estd’abord un indicateur d’exclusion.En Europe, les perspectives démographiques sont faibles, or ce sont leshommes qui font la différence de productivité. Mais, comme le disaitAlfred Sauvy, les économistes refusent de voir le lien entre croissanceéconomique et dynamique démographique et ne cherchent donc pas àle vérifier. Pourtant, explique Michel Godet, l’écart d’un point en moyen-ne annuelle entre les Etats-Unis et l’Europe s’explique pour l’essentiel(80%) par la moindre dynamique démographique. Dans son livre(1),Michel Godet s’étonne d’ailleurs qu’on puisse s’insurger davantagecontre la disparition des baleines que contre le suicide de la vieille Euro-pe par dénatalité où par exemple en Italie du Nord et en Catalogne, letaux de fécondité est de moins d’un enfant par femme. Il se demandeaussi si la japanosclérose qui sévit depuis le début des années 1990 n’apas, au-delà des causes politiques et financières, aussi des origines démo-graphiques dans un pays où on compte 1,3 enfant par femme.Il préconise donc à la fois des mesures familiales comme familialiser laCSG, dont il relève au passage qu’elle rapporte aujourd’hui autant quel’impôt sur le revenu (les réformes majeures se font parfois discrètement)et une meilleure intégration des populations immigrées. Pour le loge-ment, il estime qu’il ne faut pas construire davantage de logementsocial. Michel Godet considère que le problème est celui du taux de rota-tion qui a beaucoup diminué; il déplore qu’on n’ait pas le courage dedemander aux locataires HLM qui disposent de résidences secondaires dequitter ces logements. Mais Michel Godet donne au fond une bonnenouvelle: comme les facteurs de développement sont endogènes, si lescauses de nos difficultés sont en nous, les solutions aussi.Bertrand DesjuzeurNB. Pour en savoir plus, et en attendant la parution prochaine de son nouveau livre, on lira avecintérêt «Le Choc de 2006, démographie, croissance, emploi. Pour une société de projets», cetouvrage de Michel Godet qui vient d’être réédité en collection poches chez Odile Jacob.JURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 24824OCTOBRE 2006ISSN1622-14197EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierINTERVIEW p.8Jean-Pierre Gautry (présidentde la Société Française desUrbanistes): «nous pensonsqu’il y a une espérance àconstruire une ville meilleure».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction:Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de10000euros constituée en août2002 pour 99 ans Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 221 C Actionnaires: BertrandDesjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
24octobre 2006page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEObligation du bailleurA l’égard du locataire-gérant?(Cass. Ass. Plén. 6 oct. 2006, n°541, P +B+R +I, rejet)Un locataire avait donné son fonds enlocation-gérance. L’immeuble ayant étédégradé (détérioration et interruption dufonctionnement d’un monte-charge) enraison de la présence de squatters, lelocataire-gérant avait engagé une actioncontre le bailleur pour obtenir la remiseen état des lieux et une indemnité.La cour d’appel avait donné raison aulocataire-gérant et la Cour de cassationconfirme la décision:«Mais attendu que le tiers à uncontrat peut invoquer, sur le fonde-ment de la responsabilité délictuelle,un manquement contractuel dès lorsque ce manquement lui a causé undommage; qu'ayant relevé, par motifspropres et adoptés, que les accès à l'im-meuble loué n'étaient pas entretenus,que le portail d'entrée était condamné,que le monte-charge ne fonctionnait paset qu'il en résultait une impossibilitéd'utiliser normalement les locaux loués,la cour d'appel, qui a ainsi caractérisé ledommage causé par les manquementsdes bailleurs au locataire-gérant du fondsde commerce exploité dans les locauxloués, a légalement justifié sa décision».Le pourvoi est donc rejeté.Observations de Jurishebdo: le locataire-gérant a conclu un contrat avec le loca-taire, mais non avec le bailleur. En consé-quence, les rapports entre le locataire-gérant et le bailleur ne sont pas d’ordrecontractuel. Ainsi, l’article1719 du codecivil, qui prévoit les obligations de déli-vrance et d’entretien du bailleur, bénéfi-cie au preneur. Le locataire-gérant doitdonc en principe s’adresser au locatairepour qu’il exécute ses propres obligationscontractuelles. En conséquence, il a étéjugé, dans une situation un peu différen-te, que les articles1719 et1722 ne pou-vaient être invoqués par l’enfant du loca-taire, victime d’un accident causé par lachute d’un panneau posé contre une por-te vitrée en raison des défauts d’isolationnon conformes aux promesses contrac-tuelles, et que seule une action en res-ponsabilité délictuelle (art. 1382 et 1383)était recevable (CA Paris, 7mai 1996,Loyers et copr. 1996, n°472). Toutefois, laCour de cassation admet dans l’arrêt rap-porté que le locataire gérant peut invo-quer un manquement contractuelsicelui-ci lui cause un dommageCopropriétéCharges des équipements(Cass. Civ. 3e, 11 oct. 2006, n°1039, FS-P +B,cassation)La Cour de cassation s’est prononcée surla charge de la preuve de l’utilité d’unéquipement de copropriété, critère quiconditionne la répartition des chargesdes éléments d’équipement commun.«Vu l'article1315 du code civil, ensemblel'article10 de la loi du 10juillet 1965;Attendu que pour rejeter la demande,l'arrêt retient que le lot n°4 n'est pasraccordé à la VMC, que M.L. qui nedémontre pas que le raccordement estimpossible, sera tenu de participer auxcharges d'entretien de la VMC;Qu'en statuant ainsi, alors qu'il apparte-nait au syndicat, qui demandait lepaiement de charges d'entretien dela VMC, de démontrer que le raccor-dement du lotn°4 à cet équipementétait techniquement possible, la courd'appel, qui a inversé la charge de lapreuve, a violé les textes susvisés».L’arrêt est donc cassé.Observations de Jurishebdo: l’article10al. 1erfixe le principe de la répartition descharges liées aux services et élémentsd’équipement collectif en fonction del’utilité que ces services et éléments pré-sentent à l’égard de chaque lot. Enconséquence, un équipement qui ne pré-sente aucune utilité pour un lot ne doitpas être à la charge du copropriétaire dulot concerné. Le cas le plus classique estcelui du copropriétaire du rez-de-chaus-sée qui n’a pas à participer aux chargesde l’ascenseur. Il s’agissait ici d’un équipe-ment de ventilation mécanique contrô-lée. La Cour de cassation fait applicationdu principe de l’article10 al. 1eren préci-sant que la charge de la preuveincombe au syndicat des coproprié-taires. C’est donc lui qui doit prouverque l’équipement pouvait être raccordéau lot et non au copropriétaire de prou-ver le contraire ExpropriationDate de l’estimation(Cass. Civ. 3e, 11 oct. 2006, n°1051, FS-P +B,cassation partielle)Selon l’article L 13-15-I du code de l’ex-propriation, «les biens sont estimés à ladate de la décision de première instan-ce». Faute d’avoir indiqué la précision dela date de l’estimation, une décision estcassée:«Mais attendu qu'ayant relevé qu'iln'avait pas été fait application de l'articleR.13-35 du code de l'expropriation, nides textes susceptibles de donner aucommissaire du gouvernement une posi-tion dominante, que ce dernier avait étésoumis dans la procédure aux mêmesobligations que les parties, celles-ci ayantété autorisées à répondre à ses observa-tions, qu'à la demande de la cour d'appelet de l'exproprié, le commissaire du gou-vernement avait produit l'ensemble desmutations réalisées en2003 et2004 sur lacommune de Potelières et des communeslimitrophes et que les parties avaientindiqué qu'elles ne s'opposaient pas àson intervention, la cour d'appel a rete-nu, à bon droit, la régularité de la pro-cédure au regard du principe del'égalité des armes édicté l'article6-1de la convention européenne de sauve-garde des droits de l'homme et des liber-tés fondamentales;D'où il suit que le moyen n'est pasfondé;Mais sur le deuxième moyen:Vu l'article L.13-15-1, 1er alinéa, du codede l'expropriation;Attendu que l'arrêt infirmatif fixe l'in-demnité d'expropriation sans préciserla date à laquelle il se place pourévaluer la parcelle expropriée;Qu'en statuant ainsi, la cour d'appel n'apas donné de base légale à sa décision dece chef;Par ces motifs […] casse».Observations de Jurishebdo: l’auteur dupourvoi soutenait que le commissaire duGouvernement occupait une positiondominante dans l’accès aux informations.Mais son argument n’a pas été retenu.Rappelons que la loi ENL a amélioré l’ac-cès aux informations des expropriés(article21 de la loi du 13juillet 2006)
24octobre 2006page3JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEExpropriation et copropriétéLa dépréciation des lots pri-vatifs(Cass. Civ. 3e, 11 oct. 2006, n°1052, FS-P +B,cassation partielle)Une parcelle appartenant à une copro-priété avait fait l’objet d’une ordonnanced’expropriation. La cour d’appel avaitrefusé d’indemniser les copropriétairesindividuellement pour la dépréciation deleur lot privatif, mais l’arrêt est cassé:«Vu l’article L 13-13 du code de l’expro-priation;Attendu que, pour rejeter la demanded’indemnisation de chacun des copro-priétaires pris individuellement pourdépréciation de son «lot privatif», l'arrêtretient que chaque copropriétaire, indivi-sément propriétaire des parties com-munes, a été indemnisé de la dévalorisa-tion de l'ensemble au prorata de ses mil-lièmes par les indemnités fixées et qu’ilne peut être indemnisé une seconde fois;Qu’en statuant ainsi, alors que l’indem-nisation du syndicat des coproprié-taires pour l'expropriation de partiescommunes n'exclut pas nécessaire-ment celle de chaque copropriétairepour la dévalorisation de la partieprivative de son lot, la cour d'appel aviolé le texte susvisé».Observations de Jurishebdo: selon l’ar-ticle L 13-13 du code de l’expropriation,«les indemnités allouées doivent couvrirl'intégralité du préjudice direct, matérielet certain, causé par l'expropriation». Ilest intéressant de constater que la Courde cassation admet que les coproprié-taires pris individuellement peuvent pré-tendre à une indemnisation pour la pertede valeur de leur lot, au-delà de la seuleindemnisation du terrain exproprié quidépendait de la copropriété FiscalitéActivité de marchand debiens: notion d’habitude(Conseil d’Etat, 4août 2006, n°276555)Un contribuable avait déclaré une activi-té de marchand de biens en juin1992.L’administration avait refusé la déductiondes déficits constatés sur cette activitédes revenus annuels. La cour administra-tive d’appel avait annulé la procédure deredressement au motif que le contri-buable n’avait pas été mis en mesured’user de la garantie que constitue lafaculté de demander l’avis consultatif dela commission pour la répression desabus de droit, mais le Conseil d’Etatconsidère que l’adminisrtation s’étantfondée sur l’ineffectivité de l’exercice,pendant les années vérifiées de l’activitéde marchand de biens dont se prévalaitle contribuable, l’administration nes’était pas placée sur le terrain de l’abusde droit. L’arrêt d’appel est donc annuléet le Conseil d’Etat juge l’affaire au fond:«Considérant qu'il résulte de l'instructionqu'au titre des actes se rattachant àl'exercice de l'activité de marchand debiens qu'elle a déclaré entreprendre àcompter du 30avril 1992, MmeT. n'aretracé, dans les documents qu'elle a pré-sentés au vérificateur et qui couvrent lapériode du 30avril 1992 au 31décembre1994, que l'entrée dans son «stock immo-bilier» d'un immeubledont, par unarrêt de la cour d'appel de Douai du30avril 1992, la propriété a été jugéeacquise par M.T. en conséquence d'uneacceptation d'achat dont il avait préten-du se rétracter, et des «charges» corres-pondant à des frais liés à l'acquisitionpuis à la détention dudit immeuble; que,même si M.et MmeT. ont, ainsi qu'ils lefont valoir, revendu la majeure partie dece bien, à un acquéreur unique, par actedu 26décembre 1995, puis, par un actedu 27novembre 1996, acheté trois mai-sons dont ils ont revendu l'uneparacte du 24juin 1997, le nombre desopérations ainsi effectuées est, enPlafonnement de taxe profes-sionnelle: indemnité versée parun constructeurUne société construisant des bâtimentsindustriels avait été condamnée à verser àl’acquéreur d’une usine une indemnité de157millions de francs au titre de l’ar-ticle1792 du code civil.Elle demandait le plafonnement de sa taxeprofessionnelle en fonction de la valeurajoutée (art. 1647 B du CGI) mais l’adminis-tration avait refusé que soit déduite la som-me de 157millions. La cour administratived’appel avait donné raison au contribuable,mais le Conseil d’Etat censure la décision etjuge l’affaire au fond:«Considérant, en second lieu, que lesindemnités résultant de litiges mettant encause la responsabilité du constructeur surle fondement de l'article1792 du codecivil n'entrent dans aucune des catégorieslimitativement énumérées par l'ar-ticle1647 B sexies pour définir les consom-mations de biens et services en provenan-ce de tiers; qu'il suit de là que la Sociétéfoncière Ariane n'est pas fondée à soute-nir que c'est à tort que, par son jugementdu 16novembre 1999, le tribunal adminis-tratif de Toulouse a rejeté sa demandetendant à ce que l'indemnité en litige soitdéduite de la valeur ajoutée en fonctionde laquelle sont plafonnées les cotisationsde taxe professionnelle».(Conseil d’Etat, 4août 2006, n°267150, Stéfoncière Ariane)6 ans pour juger: c’est tropLe Conseil d’Etat a condamné l’Etat à ver-ser 6000euros à un contribuable à titred’indemnité pour préjudice moral aumotif que «son droit à un délai raison-nable de jugement a été méconnu». Lecontribuable avait saisi le tribunal admi-nistratif de Lyon le 18mars 1994 et lejugement lui avait été notifié le 5mai2000. L’arrêt admet que «la durée deplus de six ans pour statuer sur cetteaffaire qui ne présentait aucune difficultéparticulière et dans laquelle le requérantn’a eu aucun comportement dilatoire, estexcessive».(Conseil d’Etat, 10juillet 2006, n°285311)Notion d’établissement indus-triel pour la taxe foncièreUne société exerçait l’activité de «fabrica-tion et vente en gros, demi-gros et détailde moules, maquettes et modèles en tousmatériaux de tous objets, pièces, articleset outillages thermoformes, coulés injectéset stratifiés pour des donneurs d'ordreindustriels aéronautique et automobile».La société avait été assujettie à un supplé-ment de taxe foncière au motif que cetteactivité devait être considérée commeindustrielle au sens de l’article1499 duCGI. Le Conseil d’Etat confirme cette quali-fication approuvant le tribunal d’avoirestimé que les arguments tirés de l’impor-tance de la main-d’œuvre et de l’absencede production en série étaient sansinfluence sur la qualification d’établisse-ment industriel.(Conseil d’Etat, 13juillet 2006, n°270777,SARL L’immobilière du Parc)
24octobre 2006page4JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEtout état de cause, insuffisantpourcaractériser l'exercice effectif par MmeT., àla suite de sa déclaration de création defonds du 10juin 1992, de l'activité défi-nie par le 1°du 1 de l'article15 du CGIcomme consistant à acheter «habituelle-ment» des immeubles en vue de lesrevendre, que, par suite, c'est à bon droitque l'administration a estimé que MmeT.n'avait pas subi de déficits commerciaux,et a rapporté les sommes déduites à cetitre de leurs revenus nets imposables parM.et MmeT. auxdits revenus».Observations de Jurishebdo: un achatentre1992 et1994, une vente en 1995,trois achats en 1996 et une vente en1997: la condition d’habitude nécessairepour caractériser l’activité de marchandde biens n’est pas jugée ici remplie.Précisons par ailleurs que le Conseild’Etat accorde toutefois la décharge de lamajoration de 40% pour mauvaise foi,car l’administration n’avait pas apporté lapreuve que le contribuable avait déclaréentreprendre une activité de marchandde biens qu’il n’entendait pas effective-ment développer Abus de droitLocation entre SCI et SA(Conseil d’Etat, 23août 2006, n°262914)La majoration de 80% des intérêts deretard en cas d’abus de droit est prévuepar l’article1729 du CGI. Le Conseil d’Etata apporté une indication sur l’applicationde ce texte à propos d’une SCI qui louaitdes locaux à une SA:«Considérant […] que M.T. est associégérant de la SCI Alexis et PDG de la SAFinest; que par bail du 18janvier 1986,la première a loué à la seconde desbureaux dans un immeuble dont elleest propriétaire; que selon l'administra-tion fiscale, cette opération avait pourunique objectif de permettre à M.T. dedéduire de ses revenus fonciers unepart des déficits résultant des travauxeffectués sur l'immeuble rénové pen-dant la courte période du bail litigieux;que par notification de redressementsdu 20novembre 1990 adressée à lasociété Alexis, l'administration a annuléle déficit foncier déclaré par elle; queson imputation sur le revenu global deM.T., au prorata de ses droits sociaux,au titre des années 1988 à 1991 a étéen conséquence remise en cause; queles impositions supplémentaires enrésultant pour lui ont été assorties del'intérêt de retard et de la majorationprévus à l'article1729 du CGI en casd'abus de droit;Considérant qu'aux termes de l'ar-ticle1729 du CGI dans sa rédaction alorsapplicable: «1. Lorsque la déclaration oul'acte mentionnés à l'article1728 fontapparaître une base d'imposition ou deséléments servant à la liquidation de l'im-pôt insuffisants, inexacts ou incomplets,le montant des droits mis à la charge ducontribuable est assorti de l'intérêt deretard visé à l'article1727 et d'une majo-ration de 40% si la mauvaise foi de l'in-téressé est établie ou de 80% s'il s'estrendu coupable de manœuvres fraudu-leuses ou d'abus de droit au sens de l'ar-ticle L 64 du livre des procédures fiscales.(…)/ 3. En cas d'abus de droit, l'intérêt deretard et la majoration sont à la chargede toutes les parties à l'acte ou à laconvention qui sont solidairement tenuesà leur paiement»; qu'aux termes de l'ar-ticle L 64 du livre des procédures fiscales:«Ne peuvent être opposés à l'administra-tion des impôts les actes qui dissimulentla portée véritable d'un contrat ou d'uneconvention à l'aide de clauses: / 3) quidonnent ouverture à des droits d'enregis-trement ou à une taxe de publicité fon-cière moins élevés;/ b) ou qui déguisentsoit une réalisation, soit un transfert debénéfices ou de revenus;/c ou qui per-mettent d'éviter, en totalité ou en partie,le paiement des taxes sur le chiffre d'af-faires correspondant aux opérationseffectuées en exécution d'un contrat oud'une convention»;Considérant qu'il résulte de ces disposi-tions que l'abus de droit a pour origineun acte ou une convention et que l'in-térêt de retard et la majoration prévuspar l'article1729 du code général desimpôts sont à la charge du contribuables'il s'est rendu coupable d'abus de droiten étant partie à cet acte ouconvention; qu'en jugeant que l'admi-nistration ne pouvait mettre la majora-tion pour abus de droit prévue par leditarticle à la charge de M.T. qui n'étaitpas partie au bail litigieux, la couradministrative d'appel de Douai n'a pascommis d'erreur de droit».L’arrêt est donc confirmé.Observations de Jurishebdo:c’est doncune interprétation favorable au contri-buable, par interprétation stricte du tex-te qui prévoit la majoration des intérêtsde retard en cas d’abus de droit Intérêts d’emprunt pour rési-dence principaleUn litige portait sur le calcul de la réduc-tion d’impôts pour intérêts d’emprunt liéà la résidence principale (art. 199 sexies duCGI). Le prêt avait été mis à disposition ducontribuable le 19août 1990 et le rem-boursement différé au 2novembre 1990.Le Conseil d’Etat indique:«Considérant qu'aux termes de l'ar-ticle199 sexies du code général desimpôts alors en vigueur: «Lorsqu'ellesn'entrent pas en compte pour l'évaluationdes revenus des différentes catégories, lesdépenses suivantes effectuées par uncontribuable ouvrent droit à une réduc-tion d'impôt sur le revenu: /1°a. Intérêtsafférents aux dix premières annuités desprêts contractés pour la construction, l'ac-quisition ou les grosses réparations desimmeubles dont le propriétaire se réservela jouissance… Toutefois, lorsque laconclusion du prêt intervient à partir du1erjanvier 1984, la réduction d'impôt s'ap-plique aux intérêts afférents aux cinq pre-mières annuités de ces prêts…» ; que cesdispositions accordent au contribuable unavantage à compter non de la mise à dis-position du capital emprunté mais de lapremière échéance de rembourse-ment, quelles que soient les parts respec-tives de paiement d'intérêts et d'amortis-sement du capital qu'elle comporte;Considérant dès lors qu'en jugeant que ledécompte des annuités ouvrant droit à laréduction d'impôt prévue par l'article199sexies du CGI devait en l'espèce être effec-tué à compter du mois de novembre1990,la cour n'a pas fait une inexacte applica-tion des dispositions précitées; qu'ainsi leministre n'est pas fondé à demander l'an-nulation de l'arrêt attaqué, qui est suffi-samment motivé».(Conseil d’Etat, 4août 2006, n°264, Sté fon-cière Ariane)Rappelons que ce dispositif d’incitation fis-cale à l’accession est aujourd’hui abrogé.
24octobre 2006page5JURIShheebbddooimmobilier••AU FIL DU J.O.Avocats …Avocats …>David Blondel, 39 ans, qui dirigel’équipe de droit immobilier du bureauparisien de Kramer Levina été cooptécomme associé de ce cabinet. Il intervientnotamment dans le financement et l’in-vestissement immobilier pour des opéra-teurs immobiliers, d’établissements finan-ciers et de fonds d’investissement.EN BREFDroit au logement opposableA l’occasion de la journée du refus de lamisère, ATD Quart-Monde et 40 autresassociations ont réclamé le 17octobre lamise en place d’un droit au logementopposable.Ordonnance SACIJean-Louis Borloo a présenté le17octobre en conseil des ministres unprojet de loi de ratification de l’ordon-nance du 25août 2006 sur les SACI.Indices- L’indice de référence des loyersdu2e trimestre 2006 (publié par l’Inseele 13octobre 2006) est de 105,45,en hausse annuelle de 2,78%- L’ICCpour le 2etrimestre 2006s’élève à 1366. Il est en hausse de:- 7,05%en un an,- 13,64% en 3 ans,- 28,87% en 9 ans.Chiffres…Premiers OPCI début 2007Selon Frédéric Nouel, avocat, Gide, Loyret-te, Nouel, qui s’exprimait lors du colloqueIEIF, les premiers OPCI devraient voir lejour début 2007.La souplesse de l’OPCI se caractérise par sadéclinaison en une gamme de placements.Il pourra être soit un produit grand public,soit un produit «semi-grand public» : c’estl’OPCI à règle de fonctionnement allégé,sans effet de levier, soit enfin un produitdestiné aux professionnels: l’OPCI à règlesde fonctionnement allégées avec effet delevier.Pour cette dernière catégorie, la limited’endettement sera seulement fixée parles statuts, mais non par la loi.CalendrierLe décret d’application de l’ordonnancedu 13octobre 2005 est en cours d’examenau Conseil d’Etat. Le plan comptable estfinalisé et doit être approuvé par leConseil national de la comptabilité dansson assemblée du 3février 2007. L’instruc-tion fiscale est en préparation. Selon Fré-déric Nouel, il n’est pas sûr que l’ordon-nance soit ratifiée par les sénateurs d’ici lafin de l’année 2006.L’avocat indique par ailleurs qu’il reste àrégler la question de la migration des SCPIvers les OPCI. Il estime par ailleurs souhai-table que soit créé un OPCI à risque, «cequi permettrait de dépoussiérer le statutdes marchands de biens».Permis de construire à titre pré-caireUn décret du 4octobre 2006 prévoit lesconditions dans lesquelles il est possibled’obtenir un permis de construire à titreprécaire. L’arrêté qui accorde le permisdoit nécessairement comporter l’indica-tion du délai à l’expiration duquel lepétitionnaire doit enlever laconstruction dans les cas dont il donnela liste (terrain non situé dans une zoneurbaine, ou situé dans un secteur sauve-gardé).(Décret n°2006-1220 du 4octobre 2006relatif aux permis délivrés à titre précaire,J.O. du 6 oct. p.14779).Garantie des risques naturelsLe taux de prélèvement du fonds de pré-vention des risques naturels majeurs, surle produit des primes ou cotisations addi-tionnelles relatives à la garantie contre lerisque de catastrophes naturelles, est fixéà 4%à partir du 1er novembre 2006(taux prévu par l’article L 125-2 du codedes assurances).(arr. du 29septembre 2006, J.O. du14octobre, p.15281).Code du tourisme:La partie réglementaire du code du tou-risme a été publiée.Voici quelques-unes des références desarticles:Précisons que de nombreuses dispositionsconstituent des renvois à d’autres textesqui figurent par exemple dans le code del’urbanisme ou dans le code général descollectivités territoriales(Décrets n°2006-1228 et 1229 du 6octobre2006 relatifs à la partie réglementaire du codedu tourisme, J.O. du 7 oct. p.14865 et14867).Conventions collectivesHuissiers: il est envisagé l’extension del’avenant n°25 du 27juillet 2006 sur la modi-fication des classifications et les salaires (avispublié au J.O. du 11octobre, p.15113).Epargne logement: un décret a été prisle 3octobre 2006 en application de l'ordon-nance n°2004-937 du 2septembre 2004portant extension à Mayottedu régime del'épargne-logement (décret n°2006-1215,J.O. du 5 oct. p.14740).NominationsSovafim: Sébastien Moynot (Agence desparticipations de l'Etat) est nommé adminis-trateur de la Société de valorisation fonciè-re et immobilière (SOVAFIM) par décret du11octobre (J.O. du 13 oct. @).EPRD: Bertrand Schneiter, inspecteurgénéral des finances, est nommé prési-dent de l'Etablissement public de réalisa-tion de défaisance, en remplacement deDidier Floquet; Julien Pouget (Trésor) estnommé administrateur en qualité dereprésentant de l'Etat.(décrets des 10 et 13octobre, J.O. du 12oct. p.15172 et du 15 oct. p.15324).Agence nationale pour la cohésionsociale et l'égalité des chances: Alix dela Bretescheest nommée présidente decette nouvelle agence qui comporte 41membres (décret du 6 oct et arrêté du5octobre, J.O. du 7 oct. p.14926).Conseil national de la montagne. Sontnommés membres de la commission per-manente de ce conseil, les élus: Jean-Marie Binetruy, Paul Blanc, Augustin Bon-repaux, Michel Bouvard, Joël Giraud, Ali-ce Morel, Martial Saddier, Daniel Spa-gnou et René Souchon ainsi que lesmembres désignés pour des fonctionsélectives professionnelles ou associatives:Dominique Barrau, Jean-Louis Cazaubon,Jean-Claude Eyraud, Jean-Charles Farau-do, Jean Laurens, André Marcon. MarcMaillet et Rolande Sassano (arr. du15septembre 2006, J.O. du 5 oct.p.14741).ThèmeArticlesRésidences de tourismeD 321-1Villages résidentiels de tourismeR 323-1Meublés de tourismeD 324-1Terrains de campingR 331-1Habitations légères de loisirD 333-1Parcs résidentiels de loisirsD 333-3LittoralD 341-1
24octobre 2006page6JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations5 oct. 2006Sénatp.2546n°23389Jean-Louis Masson,NI, MoselleLocation d’un parking enHLMCohésion socialeLes locataires des HLM construits avec l’aide del’Etat depuis 1977peuvent résilier le bail deleur emplacement de stationnement depuis 1998sans qu’il soit porté atteinte à la validité du bailde leur logement. Ces textes ne sont pas appli-cables aux logements construits avant 1977.Référence de texte: art.L 442-6-4 du CCH.5 oct. 2006Sénatp.2555n°23472Patricia Schillinger,PS, Haut-RhinSuivi des infractions aucode de l’urbanismeEquipementLorsque l’autorité administrative a connaissanced’une construction sans permis, elle doit fairedresser procès-verbal et ordonner l’interruptiondes travaux. Le PV doit être transmis au par-quet qui apprécie l’opportunité d’engager despoursuites. Si le juge prononce la démolition, etque le contrevenant ne s’exécute pas, la démo-lition peut être exécutée et financée par l’Etat.La constatation de l’infraction permet de liqui-der les différentes taxes d’urbanisme.En conséquence, la per-ception des taxes nelégalise pas la construc-tion, contrairement à ceque pensait la sénatrice.10 oct. 2006ANp.10640n°90518Pierre Morel-A-L’Huissier,UMP, LozèreDiagnostic de performan-ce énergétiqueCohésion socialeLe DPE affichera la quantité d’énergie effective-ment consommée ou estimée pour une utilisationstandardisée du bâtiment. Pour les logementsanciens, il est possible d’avoir recours aux relevés defrais de consommation d’énergie. Seront reflétésdans le diagnostic les niveaux de consommationeffectivement constatés sur ce segment de parc.Le ministre annonce laparution d’un guide des-tiné aux diagnosti-queurs.10 oct. 2006ANp.10642n°100091Claude Darciaux,PS, Côte-d'OrQuota de 20% de loge-ments sociauxCohésion socialePour 2005, sur 738 communes recensées, 363n’avaient pas rempli leur objectif triennal deconstruction. 110 arrêtés de carence ont sanctionnéen 2005 les communes manifestement défaillantes(66 en Ile-de-France). Une trentaine d’arrêtés decarence supplémentaires sont prévus en 2006.La réponse précise quela loi a été appliquéerigoureusement.10 oct. 2006ANp.10642n°100174Kléber Mesquida,PS, HéraultRéforme des HLMCohésion socialeLa loi ENL (art. 49) prévoit d’unifier les orga-nismes HLM, OPHLM et OPAC sous un seul sta-tut d’office public de l’habitat (OPH). Il s’agitd’un EPIC local avec exécution d’un serviced’intérêt général défini par le s articles L 411 àL 411-2 du CCH. Les OPH seront dotés d’unegouvernance renforcée avec une fonction exé-cutive confiée à un DG et une fonction délibé-rante confiée à un CA. La transformation neremettra pas en cause le statut des personnels.L’ordonnance sera publiée avant la fin 2006.Le député estimequ’avec la réforme desHLM disparaît la concep-tion sociale qui s’y rat-tache.10 oct. 2006ANp.10662n°85042Jean-PierreDefontaine,App.PS,Pas-de-CalaisFacturation des avisd’échéanceJusticeLe fait pour un gestionnaire d’immeubles louésd‘ajouter aux facturations mensuelles ou tri-mestrielles qu’elle adresse aux occupants leprix du timbre pour l’envoi de la facture paraîtcontraire à l’article1247 al. 3du code civil.C’est l’application du principe selon lequel lesdettes sont quérables et non portables.Une réponse donnéesous réserve de l’appré-ciation des tribunaux.12 oct. 2006Sénatp.2606n°21237Jacques Blanc,UMP, LozèreCoût d’installation desdispositifs d’assainisse-ment non collectifEcologieLes propriétaires qui font procéder aux travaux deréhabilitation peuvent bénéficier des aides del’Anah. Ces travaux sont soumis au taux de TVA de5,5%. Le projet de loi sur l’eau prévoit d’intégrer laréhabilitation des installations non conformes dansles compétences facultatives des communes. Lespropriétaires pourront demander aux communes laréhabilitation de leur installation d’assainissementnon collectif, en s’acquittant d’une redevance.La redevance peut le caséchéant être réduited’une subvention del’agence de l’eau ou duconseil général.12 oct. 2006Sénatp.2606n°21983Jean-Louis Masson,`NI, MoselleRécupération des eaux depluieEcologieLa récupération des eaux de pluie permet deréduire la consommation et les prélèvementssur la ressource naturelle en eau. La récupéra-tion mérite d’être développée. Lecrédit d’im-pôt sur la récupération des eaux de pluiepour les particuliers voté par le Parlement estun signal favorable à son développement.Mais il convient d’éviterleur introduction dans leréseau d’eau potable,tempère la réponse.Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
24octobre 2006page7JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFSur votre agenda7 et 8novembre 2006: Mesure,analyse et interprétation des per-formances. Bureaux, logement, com-merce, SIIC, SCPI, OPCI. Une formationde l’IEIF animée par Guy Marty et Pier-re Schoeffler (S&Partners).IEIF. Tél.: 0144826363ou internet: www.ieif.fr14novembreà Paris, «Réussir vosmontages d’opérations immobi-lières». Une formation organisée par legroupe Moniteur. Objectif: maîtriser lesdimensions technique, juridique etfinancière d’une opération immobilière.Avec l’intervention d’opérationnels etavocats qui analyseront les nouveautésréglementaires à chaque étape d'uneopération.Contact: 0140133364Mail: conferences@groupemoniteur.frNominationsPrésidence de la RépubliqueMarie-Claire Carrere-Geeest nomméesecrétaire générale adjointe à la présidencede la République. Elle remplace Augustinde Romanet de Beaune (arrêtés du 13 oct.J.O. du 15 oct. @).Cabinets ministérielsPremier ministre: Marie-Laurence Roy estnommée conseillère technique au cabinetdu Premier ministre (arr. du 2 oct. 2006, J.O.du 7 oct. @).Collectivités territoriales: Jean-Marc For-ge est nommé conseiller technique au cabi-net de Brice Hortefeux (arr. du 15 sept., J.O.du 7 oct. @).Cohésion sociale: Brice Soccol est nomméconseiller au cabinet de Jean-Louis Borloo(arr. du 31août, J.O. du 3octobre, @).Egalité des chances: Samuel Douette estnommé conseiller technique d’Azouz Begag(arr. du 26 sept. 2006, J.O. du 3 oct. @).Tourisme: Dominique Morvant quitte sesfonctions de chargée de mission: éthique,développement durable, parité, auprès deLéon Bertrand (arr. du 28 sept., J.O. du 3oct, @).Intérieur: Samuel Fringant quitte sesfonctions de chef adjoint de cabinet duministre d'Etat (arr. du 4 oct., J.O. du 6, @).Budget: Audrey Arnoux est nomméeconseillère technique au cabinet de Jean-François Copé (arr. du 29 sept., J.O. du 6oct. @).Justice: Jean-Marie Beney, magistrat,est nommé directeur du cabinet du gardedes sceaux. Il remplace Laurent Le Mesle(arr. du 2 oct. 2006, J.O. du 6 oct. @).Jacques Sturm est nommé conseiller diplo-matique au cabinet de Pascal Clément. Ilsuccède à Michel Raineri (arr. du 3 oct. J.O.du 11 oct. @).PME: Ly Lam Fung est nommé conseillertechnique de Renaud Dutreil (arr. du 28sept. J.O. du 6 oct. @). Guillaume Paniequitte ses fonctions de conseiller technique(arr. du 6 oct., J.O. du 10, @).Culture: Jérôme Bascher, quitte ses fonc-tions de conseiller technique au cabinet deRenaud Donnedieu de Vabre (arr. du 1eroct.J.O. du 11 oct, @).Administration et organismespublicsPréfets: Daniel Ferey est nommé préfetde la Creuse (décret du 2 oct. J.O. du 3, @).MagistratureJean-Yves Madec est nommé présidentdu tribunal administratif de Pau (arr. du25 sept., J.O. du 5 oct. @).Equipement: Christian Vinclair estnommé directeur départemental del'équipement des Côtes-d'Armor (arr. du2 oct. 2006, J.O. du 5 oct. @).Commission des infractions fiscales:François Lavondés, conseiller d'Etathonoraire, est nommé président. Jean-Louis Berthet, conseiller maître à la Courdes comptes est nommé membretitulaire; Jean-Pierre Bérard, conseillerd'Etat honoraire, et Daniel Houri,conseiller maître à la Cour des comptessont nommés suppléants (décret du11octobre, J.O.du 13 oct. @).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 248UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnés(Lire aussi page5)
24octobre 2006page8JURIShheebbddooimmobilier••INTERVIEWJurishebdo Immobilier: ces journées mondialesde l’urbanisme en sont à leur 57e édition. Quelen est l’historique?J.-P.G:«le jour mondial de l’urbanisme est le 8novembre. Il a été fondée en 1949 par le pro-fesseur Carlos Maria della Paolera de l'Universi-té de Buenos Aires, afin de faire croître l'intérêtdu public et des spécialistes pour l'urbanisme,tant à l'échelon local qu'à l'étranger.La SFU porte en France cette initiative. Cettedernière s’inscrit dans le champ des missionsconduites par la SFU, dès ses origines en 1911.Nous sommes intervenus, par exemple, dès lacréation de la SFU, sur le contenu de la loi LeCornudet, qui visait la mise en place des plansd’embellissement des villes. A une époque oùl’urbanisme était décentralisé, il s’agissait d’unedémarche municipale. Après la guerre, lesnécessités de la reconstruction ont provoqué aucontraire une centralisation. Depuis les lois dedécentralisation, l’urbanisme revient vers les col-lectivités territoriales. Ce mouvement a été por-té par la SFU, pour être au plus près des habi-tants.Pour parler de quelques actions récentes, citonsla Charte pour l’urbanisme des villes du XXIesiècle publiée en 1998, puis la Nouvelle Charted’Athènes publiée en 2003 ».JHI: quelle est votre vision de la ville?J.-P.G:«nous cherchons à rompre avec le fonc-tionnalisme qui fragmente le tissu urbain. Notrevision de la ville du XXIesiècle place l’Homme aucœur de cette réflexion, c’est une vision impré-gnée des quatre éléments du développementdurable : l’environnement, le social, l’écono-mique et la gouvernance.La ville du XXIesiècle est une ville en réseau etconnectée à l’ensemble des territoires du mon-de.Par ailleurs, le temps de l’aménagement recou-vrant une ou deux décennies, il ne colle pas for-cément avec celui des élus, ni avec celui deshabitants.Enfin, il existe une culture européenne spéci-fique de la ville, et tout particulièrement enFrance, qui doit guider les projets de territoires.En ce sens, nous sommes opposés à la constitu-tion de secteurs réservés en raison de revenusou de communautés, à des populations spéci-fiques, tels seniors aisées, comme on le voit aubord du Lac Léman ou de la côte d’Azur : la villedoit être un espace partagé».JHI: pourquoi avoir choisi la Défense?J.-P.G:«l’année dernière, Les JMU se sont tenusà Marseille sur le thème : « Entre abondance etrareté, vers une ville durable». Les changementsclimatiques, l’épuisement de certaines matièrespremières et les pollutions dont l’humanité estresponsable, suscitent des peurs, mais il fautaussi voir les nouvelles capacités d’évolution ain-si offertes.Nous pensons qu’il y a une espérance à construi-re une ville meilleure, dans un plus grand res-pect de l’Homme envers la Nature et que noussommes redevables de ce patrimoine devant lesgénérations futures.Cette année, nous nous intéressons aux terri-toires des grands quartiers d’affaires, qui sontd’ailleurs très peu étudiés. Nous avons vouluvenir à La Défense qui est le quartier d’affairesle plus emblématique et le plus grand d’Europe.On y compte aujourd’hui quelques 3 millions dem2de bureaux, 600000 m2de logements et200000 m2de commerces.Les grands quartiers d’affaires sont des terri-toires phares et pourtant ils semblent souvent àcoté de la ville, tournés sur eux-mêmes et horsdes préoccupations quotidiennes.La question est de savoir si on accepte des terri-toires fonctionnels, hors de la vie des gens. Lesurbanistes refusent de dire que certains terri-toires pourraient ne pas être vivables : tout ter-ritoire peut être partagé par ses habitants, sesusagers et porteur de l’ensemble des fonctionsdont chacun a besoin, aux différents momentsde sa vie.On ne peut pas accepter d’avoir des territoiresmarqués par une seule fonction.Certains pays disposent de lieux entièrementconsacrés aux affaires et déconnectés du restede la métropole. Mais la fragmentation est por-teuse de ségrégation.L’histoire des quartiers d’affaires montre queleur constitution peut prendre diverses formes,dirigiste et gaullienne tel La Défense, ou encoreprogressive au fil du temps à partir d’initiativesd’entrepreneurs qui se regroupent, comme celas’est produit à Dakar».JHI: où est le développement durable dans ceprojet?J.-P.G:«Ces quartiers d’affaires ont de réellescapacités d’évolution et peuvent appréhenderle développement durable par ces quatregrands axes.On peut réfléchir par exemple à la gestion desressources. Pourquoi ne pas donner l’exemple etque chaque quartier produise ce qu’il consom-me? Tendre vers une démarche de sobriétéénergétique, vers une autonomie et une locali-sation énergétique, c’est dire que la productionénergétique doit être au plus proche de saconsommation.Une telle ambition est à la portée d’un quartierd’affaires, tant dans son organisation généraleque dans ses composantes. On peut voir désor-mais des gratte-ciels, faisant preuve de sobriétéénergétique, comme l’immeuble de Foster àLondres dit «le cornichon». A Valence TGV, unimmeuble de bureaux de 3800 m2a étéconstruit sans climatisation, mais avec du bois,peu de béton et un système d’aération qui nereprésente qu’un surcoût global que de 5 %.En France, on est souvent empêché d’agir enraison de textes ou de comportements peuréactifs. Exemple : si on met en place un systè-me de récupération des eaux de pluie à usagedomestique, on passera pour l’instant, difficile-ment le cap de la DASS ! Or on peut gérer leseaux de pluie et les eaux usées autrement. Ellespeuvent être utilisées sur place et intégrées auconcept d’urbanisme du projet de territoire.Cette démarche n’est pas contradictoire avec latechnologie. Les sociétés qui mettent en placeles systèmes alternatifs de ventilation sont desentreprises de haute technologie».JHI: quel est le programme de ces journées?J.-P.G:«tables rondes, visites de quartiers (LaDéfense, Issy les Moulineaux, Seine Arche, Fau-bourg de l’Arche), intervention de Jacques Atta-li, ateliers, débats en présence d’experts venusd’Europe et d’autres continents…L’EPAD est l’un des grands partenaires de notredémarche et on attend, pour la fin de ces jour-nées, une déclaration de valeurs communes spé-cifiques aux quartiers d’affaires durables». JHI: vous défendez aussi l’objectif de mixité?J.-P.G:«la mixité est au cœur d’un projet de vil-le, même si chaque quartier à son identité spéci-fique. Il faut arrêter de concevoir la ville commeun noyau et un développement concentrique. Ilfaut aussi évacuer le terme de banlieue, péjora-tif, révélant un non sens en terme d’organisa-tion humaine et parler davantage de villes et dequartiers, avec leurs histoires, leurs cultures etleurs centralités. Tout lieu construit doit être unlieu de vie en société. Aussi doit-on rechercherla beauté et l’harmonie. Les villes qui n’ont passu se reconstruire sur elles-mêmes ont péri!» Infos pratiques: Journées mondiales de l’urbanisme: com-ment les grands quartiers d’affaires peuvent-ils êtredurables? Paris La Défense 8 et 9novembre 2006. www.urbanistes. com et www.journeesmondialesurbanisme.org.Jean-Pierre Gautry (président de la Société Française des Urbanistes):«nous pensons qu’il y a une espérance à construire une ville meilleure»A quelques jours des journées mondiales de l’urbanisme- JMU 2006-, qui se tiendront les 8 et 9novembre à la Défense, le pré-sident de la SFU nous présente l’objectif de cette rencontre. L’accent est mis cette année sur le développement durable et lesquartiers d’affaires. Le président de la SFU espère une déclaration commune avec l’ensemble des grands partenaires de lamanifestation et en particulier avec l’EPAD, en fin des JMU. La SFU promeut une vision humaniste de la ville.
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