Baux commerciaux
Déplafonnement : quadruplement de taxe foncière
Clause de garant : quelle durée ?
Renouvellement de bail : sous-location non autorisée
Baux d’habitation
Restitution du dépôt de garantie : compétence du juge de proximité
Urbanisme
Calcul de hauteur de bâtiment
Au parlement p. 3 à 5
La loi sur le droit au logement opposable devant les sénateurs : de nombreux articles additionnels
Le rôle des architectes en chef des monuments historiques
Réglementation p. 6
Textes pour le logement public
Une décision de la Halde sur l’attribution des logements HLM
Acteurs p. 6
La FPC demande un mécanisme complémentaire d’aide à l’investissement locatif
Analyse p. 7
Les diagnostiqueurs immobiliers sur la sellette, par Bruno Wertenschlag, avocat Fidal
Réponses ministérielles p. 8
Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
En bref p. 9
Au fil du J.O. ; nominations ; agenda
Interview p. 10
Georges Cavallier (Président de la Fédération des Pact-Arim) : « la gouvernance du logement est toujours aussi incohérente ».
20février 2007page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEDéplafonnement des baux commerciaux❑Quadruplement de taxefoncière(Cass. Civ. 3e, 7 fév. 2007, n°117, FS-P+B,rejet)La Cour de cassation admet qu’un quadru-plement de la taxe foncière constitue unmotif de déplafonnement du loyer. Lepreneur indiquait que l’augmentation dela taxe foncière correspondait, pour lelocataire à une hausse de la taxe profes-sionnelle, mais son argument a été rejeté:«Mais attendu qu'ayant constaté quel'augmentation au cours du bail expiréde 418% de la taxe foncière supportéepar les bailleurs avait affecté de manièresubstantielle les revenus tirés des locauxloués, la cour d'appel, qui n'était pastenue de procéder à une recherche queses constatations rendaient inopérante, asouverainement retenu le caractèrenotable de la modification des obliga-tions du bailleur justifiant le déplafonne-ment du loyer du bail renouvelé;Par ces motifs: rejette».Observations de Jurishebdo: la Cour decassation avait déjà admis qu’une fortehausse de la taxe foncière peut constituerun motif de déplafonnement (Cass. Civ.3e, 2 fév. 2000, Bull. Civ. III, n°22), en cequ’elle constitue une modificationnotable d’une obligation à la charge dubailleur. Elle le confirme dans l’arrêt rap-porté. Une corrélation avec la hausse dela taxe professionnelle, à charge du pre-neur ne permet pas à celui-ci d’échapperau déplafonnement Clause de garant❑Quelle durée?(Cass. Civ. 3e, 7 fév. 2007, n°118, FS-P+B, cas-sation)Cet arrêt traite de la question de la duréede la clause de garantie, qui permet aubailleur d’être garanti du paiement duloyer par le cédant en cas de défaillancedu cessionnaire. En l’espèce, la cour d’ap-pel en avait limité l’effet au bail en cours,mais l’arrêt est cassé:«Vu l'article L.145-9, alinéas1 et2, ducode de commerce;Attendu que par dérogation auxarticles1736 et1737 du code civil, lesbaux de locaux soumis au statut des bauxcommerciaux ne cessent que par l'effetd'un congé donné suivant les usageslocaux et au moins six mois à l'avance;qu'à défaut de congé, le bail fait parécrit se poursuit par tacite reconductionau-delà du terme fixé par le contrat,conformément à l'article1738 du codecivil et sous les réserves mentionnées ci-dessus;Attendu, selon l'arrêt attaqué (Poitiers,11octobre 2005), que par acte du 30juin2000, MmeR. a cédé à la société Fusible2000 le fonds de commerce, avec le droitau bail, qu'elle exploitait dans des locauxappartenant à la société civile immobiliè-re du Plateau (la SCI); que le bail s'estpoursuivi par tacite reconduction aubénéfice de la société Fusible 2000; qu'in-voquant la clause de garantie du cédantdu fonds de commerce stipulée au bail, laSCI a assigné MmeR. en paiement d'unarriéré de loyers et de charges;Attendu que pour rejeter partiellementcette demande, l'arrêt retient que leseffets de la clause selon laquelle le pre-neur pourra céder le droit au présent bailà un successeur dans son commerce touten restant garant du paiement des loyerset des charges, sont limités à la duréecontractuelle du bailqui s'est achevé le1ermai 2001;Qu'en statuant ainsi, alors que lorsque lebail se poursuit par tacite reconductionau-delà du terme fixé par le contrat, laclause par laquelle le cédant reste garantsolidaire du cessionnaire doit s’appli-quer jusqu’à l’expiration du bailreconduit, la cour d’appel a violé le tex-te susvisé».L’arrêt est donc cassé.Observations de Jurishebdo: pour lesbaux commerciaux, la tacite reconductionne met pas fin au bail (contrairement audroit commun où l’article1738 opère unnouveau bail puisque l’arrivée del’échéance a mis fin au précédent). En conséquence, le même bail se poursuitmais pour une durée indéterminée. Il enrésulte que le bail se prolonge avec lesmêmes clauses(sur ces points, voir codedes baux Litec commentaires et réfé-rences citées sous l’article145-9, n°1537).La Cour de cassation en déduit ici lesconséquences pour la clause de garant. Sielle est stipulée dans le bail initial, elle sepoursuit dans le bail qui fait l’objet d’unetacite reconduction. L’arrêt indique quela clause produit effet jusqu’à l’expirationdu bail reconduitRenouvellement de bail❑Sous-location non autorisée(Cass. Civ. 3e, 7 fév. 2007, n°106-FS-P+B, cas-sation)La sous-location dans les baux commer-ciaux est régie par l’article L 145-31. L’ar-ticle prévoit un mécanisme de limitationdu sous-loyer par rapport au loyer princi-pal. En l’espèce, le preneur avait saisi lejuge d’un litige sur le loyer de renouvel-lement et le bailleur avait alors invoquél’existence de la sous-location. La Cour decassation censure l’arrêt d’appel qui avaitadmis cette demande car le bailleurn’avait pas respecté la procédure dedemande d’augmentation de loyer liée àla sous-location, c’est-à-dire la procéduresur mémoire prévue par l’article L 145-56et les articles29 et suivant du décret de1953:«Vu les articles L.145-31, alinéa3, etL.145-56 du code de commerce, 29 et 29-2 du décret du 30septembre 1953;Attendu que lorsque le loyer de la sous-location est supérieur au prix de la loca-tion principale, le propriétaire a lafaculté d'exiger une augmentationcorrespondante du loyer de la loca-tion principale, augmentation qui, àdéfaut d'accord entre les parties, estdéterminée selon une procédure fixéepar décret en Conseil d'Etat, enapplica-tion des dispositions de l'articleL.145-56; que les contestations relativesà la fixation du prix du bail révisé ourenouvelé sont portées, quel que soit lemontant du loyer, devant le président dutribunal de grande instance ou le jugequi le remplace; qu'il est statué surmémoire; que le juge ne peut, à peined'irrecevabilité, être saisi avant l'expira-tion d'un délai d'un mois suivant laréception par son destinataire du premiermémoire établi;Attendu, selon l'arrêt attaqué (Bourges,9mai 2005), que, par acte du 12octobre2000, MmeB., propriétaire de locaux à usa-ge commercial pris à bail par les épouxC.,leur a donné congé pour le 15avril 2001; que les parties ne s'étant pas accordéessur le prix du bail renouvelé, le juge desloyers commerciaux a été saisi par les pre-neurs; que les bailleurs ont invoqué l'exis-tence d'une sous-location;Attendu que pour fixer le prix du nou-veau bail à une certaine somme, l’arrêtretient que le juge des loyers commer-ciaux avait été saisi par les preneurs eux-mêmes d'une action en fixation du loyerdu bail commercial et que ce juge n'a pasoutrepassé ses pouvoirs en examinant lemoyen tiré de l'existence d'une sous-loca-tion invoqué par la bailleresse dans sesdifférents mémoires;Qu’en statuant ainsi, alors que la contes-tationrelative à la fixation du prixdu bail renouveléportée par les pre-neurs devant le juge des loyers commer-ciauxétant distincte de la demanded'augmentation du loyer en raisonde l'existence d'une sous-location,une telle demande ne pouvait être vala-blement formée par la bailleresse qu'ennotifiant un mémoire, puis en saisissantle juge des loyers dans les conditions pré-vues par la loi, la cour d'appel a violé lestextes susvisés».L’arrêt est donc cassé.Observations de Jurishebdo: on retien-dra donc que le bailleur qui souhaiteinvoquer l’article L 145-31 pour obtenirune majoration du loyer en conséquenced’une sous-location, doit respecter la pro-cédure sur mémoire de l’article L 145-56et qu’il ne peut pas invoquer l’argumenten réponse à une procédure engagée parle preneur et relative à la fixation du prixdu bail renouvelé. A demande distincte,procédure distincte… Restitution de dépôt de garantie❑Compétence du juge deproximité(Cass. Civ. 3e, 7 fév. 2007, n°108 FS-P+B, rejet)Un locataire (bail d’habitation) avaitdemandé devant le juge de proximité leremboursement du dépôt de garantie. Lebailleur avait, par demande reconven-tionnelle, demandé le paiement de troismois d’arriéré de loyers pour un montantde 4219 €. Le juge de proximité avaitcondamné les locataires à payer cettesomme, mais ceux-ci estimaient que leseuil de compétence du juge de proximi-té (4000euros) était dépassé. La Cour decassation confirme néanmoins ladécision:«Mais attendu que si le juge de proximi-té, saisi d'une demande de restitutiond'un dépôt de garantie, est compétentpour connaître, dans la limite de4000euros, d'une demande reconven-tionnelle liée à la demande principale,l'article92 du nouveau code de procédu-re civile ne lui fait pas obligation de rele-ver d'office son incompétence, même encas de violation d'une règle de compé-tence d'ordre public;D'où il suit que le moyen n'est pasfondé;Sur le second moyen […]:Attendu que le juge de proximité a omis,au dispositif du jugement, de statuer sur lademande [du locataire] en paiement d'in-térêts sur le montant du dépôt degarantie; que cette omission pouvant êtreréparée par la procédure prévue àl'article463 du NCPC, le moyen n'est pasrecevable».Observations de Jurishebdo: le juge deproximité n’était donc plus compétentpuisque l’objet de la demande dépassaitla somme de 4000euros, mais sa décisionest confirmée puisqu'il n’a pas l’obliga-tion de relever son incompétence. Ilappartient donc à la partie qui le souhai-te d’invoquer cet argument. Par ailleursl’article463 du NCPC permet au juge decompléter son jugement, il suffit qu’il soitsaisi par l’une ou l’autre des parties Urbanisme❑Calcul de hauteur de bâtiment(Conseil d’Etat, 22janvier 2007,n°279284, annulation)Le Conseil d’Etat s’est prononcé sur unerègle de calcul de hauteur des construc-tions:«Considérant qu'aux termes du premieralinéa de l'article UH 10 du règlementd'aménagement de la zone d'aménage-ment concerté dite du Parc de Belleville,relatif à la hauteur des constructions:«La hauteur des constructions à l'égoutdu toit ne dépassera pas six mètres, soitun étage droit sur rez-de-chaussée et lahauteur totale ne dépassera pas douze20février 2007page3JURIShheebbddooimmobilier••❑Le rôle des architectes en chef desmonuments historiquesChristine Lagarde, ministre déléguée au com-merce extérieur, indique au sénateur PhilippeRichert que l’ordonnance du 8septembre 2005relative aux monuments historiques réaffirme laqualité de maître d’ouvrage pour les travaux derestauration de monuments historiques aux per-sonnes publiques et privées qui en sont proprié-taires. Désormais, le propriétaire choisira sonmaître d’œuvreparmi les architectes en chefdes monuments historiques ou parmi d’autresarchitectes de l’Union européenne présentantun niveau de qualification comparable. Lesdécrets sont en cours d’élaboration.(JO Sénat déb. 31 janv. p.636).ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCESur les 7200km de littoral, il existe4700km de sentier ouvert au public,soit 63%. Il y a peu de contentieuxliés à la servitude de passage le longdu littoral, les services administratifslocaux engageant des actions d’expli-cation auprès des propriétaires. Leszones les plus difficiles à aménager res-tent à ouvrir et nécessitent parfois destravaux lourds: passerelles, escaliers… (rép.du min. de l’équipement à Jean-Paul Dupré,J.O. AN Q 6 fév. 2007, p.1420, n°105455).L’objectif est d’atteindre la protection du«tiers naturel» soit un total d’acquisition parle Conservatoire du littoral de 270000 hec-tares(rép. Robert Tropeano, JO Sénat Q, 8fév. 2007, p.291, n°24933).Chiffres…mètres. En aucun cas, la hauteur d'unefaçade ne dépassera la moitié de sa lon-gueur.» ; que, pour l'application d'unetelle règle, qui vise à limiter la hauteurdes façades en proportion de leur lon-gueur, la hauteur s'apprécie, sauf dis-positions contraires du document d'urba-nisme, à l'égout du toit pour l'en-semble des façades, y compris pourles murs pignon qui ne comportent pasde rabat du toit; que, par suite, enjugeant que la hauteur devait être mesu-rée au faîtage, pour les façades qui sontdes murs pignons, et à l'égout du toitpour les autres façades, la cour adminis-trative d'appel de Versailles a commisune erreur de droit; que, dès lors, M.D.et autres sont fondés à demander l'annu-lation de l'arrêt attaqué».Observations de Jurishebdo: le requé-rant obtient donc gain de cause, laméthode de calcul admise par le Conseild’Etat lui étant favorable 20février 2007page4JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIRENous poursuivons l’analyse du texte adop-té par les sénateurs sur le droit au loge-ment opposable (que nous avons abordédans notre n°261), avec l’article3.Jack Ralite appelle à bien distinguer ce quirelève du droit à l’hébergement, de ce quirelève du droit au logement (JO Sénatdéb. 1erfév. p.727).Un amendement n°21 rectifié a été adop-té (p.730) pour indiquer que le deman-deur prioritaire reçoit une offre de loge-ment ou une proposition d’accueil «enstructure d’hébergement, un établissementou logement de transition, un logementfoyer ou une résidence hôtelière à voca-tion sociale».Thierry Repentin a soutenu l’amendementn°164 pour indiquer que le requérantpeut être assisté par toute associationagréée de défense des personnes en situa-tion d’exclusion. Il a été rejeté.❑Calendrier confirméDominique Braye a proposé de modifier lecalendrierde mise en œuvre du droit aulogement (amendement 49). Il suggèred’appliquer un droit à l’hébergement plustôt: dès le 1erdécembre 2007 et de repor-ter au 1erjanvier 2012 le droit au logementpour les publics prioritaires (au lieu de2008) et au 1erjanvier 2014 (au lieu de2012) pour les autres personnes. Cettemodification est justifiée par l’objet de nepas laisser dormir à la rue 80000 per-sonnes, explique le rapporteur (p.732),mais il l’a finalement retiré.Michelle Demessine propose au contraired’avancer la date de mise en œuvre dudroit au logement opposable de2012à2008 (amendement n°105). Cet amende-ment est tombé, un autre ayant été adop-té (n°22) qui confirme les dates du1erdécembre 2008 et du 1erjanvier 2012.Un amendement n°23 a été adopté pourpermettre l’exercice du recours du deman-deur même en l’absence de commission demédiation. Le recours s’exercera alorsdevant le préfet(p.740).Un autre amendement a été voté pourpermettre l’exercice d’un recours en appelde la décision du tribunal administratif,alors que le texte initial prévoyait une déci-sion en dernier ressort (amendementn°25, p.744).Jean-Pierre Caffet, dénonçant une «super-cherie» du texte, a proposé que le produitde l’astreinte, qui doit être versé aux fondsd’aménagement urbain, soit au contraireversé au demandeur de logement (amen-dement n°170); son texte a été rejeté (p749).Thierry Repentin a proposé (amendementn°172) que les communes qui ne jouentpas le jeu de la mixité sociale soient direc-tement chargées de remplir les obligationsrésultant de la reconnaissance du droit aulogement opposable, mais il n’a pas étésuivi.❑Délégations de compétenceL’article4 prévoit une substitution à l’Etatdu délégataire de la compétence loge-ment dans les obligations de logement.Il aété supprimé (p.757). A cette occasion,Jean-Louis Borloo a évoqué l’idée du trans-fert d’un bloc de compétences élargi allantjusqu’à la police de l’insalubrité fonction-nant sur la base du volontariat et à titreexpérimental.L’article5 a été modifié (amendementn°283) pour préciser que les conventionsconclues sur les délégations et les trans-ferts de contingents conclues avant la loinouvelle seront caduques au 1erdécembre2008. Il s’agit, explique le ministre, d’inciterla collectivité locale concernée à ouvrir unediscussion avec le préfet.❑Un «article 55 de la loi SRU»pour l’hébergementLes amendements suivants sont relatifs à laprogrammation du financement des loge-ments sociaux. Le ministre indique sonaccord pour porter à 100000 le nombre delogements financés par des PLUS et desPLAI en2008 et2009 (article additionnelvoté avant l’article6, p.764).Il a été adopté un article additionnel(amendement n°208) visant à créer, com-me l’explique Dominique Braye qui y étaithostile, une sorte d’équivalent del’article55 de la loi SRU, mais qui concer-ne l’hébergement. A compter de 2008, ilsera effectué un prélèvement sur les res-sources des communes qui n’auront pasatteint l’objectif de places d’hébergementfixé par la loi (p.766).Divers autres amendements qui pré-voyaient une réforme de l’article55 de laloi SRU n’ont pas été adoptés. Ainsi RobertBret proposait que l’objectif de calcul des20% de logements sociaux soit fixé pararrondissement à Paris, Lyon et Marseille(amendement n°11, rejeté, p.775).❑Les aides au logement indexéessur l’IRLJack Ralite a demandé le doublement de lataxe sur les logements vacants (amende-ment n°3), mais il n’a pas été suivi (p.780),le ministre indiquant à cette occasion qu’ilproposait la création du fonds d garantiedes risques locatifs, financé à 100% parl’Etat. D’autres amendements concernaientles allocations logements, mais ils sonttombés sous le coup de l’article40 de laConstitution, interdisant aux parlemen-taires de proposer des hausses dedépenses.En revanche, l’amendement n°38 rectifié aété adopté (p.787): il prévoit d’indexer lebarème des aides au logement sur l’indicede référence des loyers.❑Pour les communes : nouvellescontraintes et nouveaux droitsPierre Jarlier a obtenu le vote d’un amen-dement n°78 qui élargit le périmètre del’article55 de la loi SRU à des communesplus petites: aux communes d’au moins1500 habitants en Ile-de-France et 3500dans les autres régions, qui sans faire par-tie d’une agglomération, sont membred’un EPCI de plus de 50000 habitants,comprenant une commune de plus de15000 habitants (p.789). Dominique Braye(un peu amer!) a signalé qu’il était inop-portun de créer de nouvelles contraintesfinancières à 3 semaines de l‘interruptiondes débats et que cela pousserait des com-munes à refuser de rejoindre des intercom-munalités, mais il n’a pas convaincu et letexte a été voté.Le vote d’un amendement n°29 a pourobjet de confier au Conseil économique etsocial la rédaction d’un rapport sur la miseen œuvre du droit au logement.Jean-Paul Alduy a défendu un amende-ment (n°133) pour qu’aucun permis deconstruire portant sur un immeuble deplus de 10 logements ne puisse être accor-dé s’il ne comporte pas au moins 20% delogements locatifs sociaux. Il a été rejeté…à une voix près (p.803).Le vote d’un autre amendement (n°77 rec-Le droit au logement opposable au Sénat: de nombreux articles additionnels enrichissent le texte 20février 2007page5JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIREtifié) vise à permettre le transfert aux EPCI,à titre expérimental, des pouvoirs du pré-fet en matière de réquisition et de résorp-tion de l’insalubrité et d’opposabilité dudroit au logement (p.815).Un débat a eu lieu sur la question de lavalidité des décisions de préemption descommunes faites dans le but de respecterl’objectif de 20% de logements sociaux.Un arrêt de la cour administrative d’appelde Paris du 23novembre 2006 a cassé lespréemptions ainsi réalisées. Le ministre aconfirmé que la question était désormaisréglée par la loi ENL du 13juillet 2006(p.817).Thierry Repentin a obtenu l’adoption del’amendement n°147 rectifié qui autoriseles organismes d’HLM à intervenir dans lecadre d’OPAH dédiées aux copropriétésdégradées (p.820).Même succès pour l’amendement n°148qui élargit le nombre des communes quipeuvent (depuis la loi ENL) majorer le COSlorsque le programme de constructionconcerné compte au moins 50% de loge-ments sociaux.❑La GRLL’amendement n°34 rectifié, que présenteBernard Seillier crée un fonds de garantiedes risques locatifs au sein de l’UESL. Ilexplique que l’Etat contribue au fondspour la couverture des impayés de loyersde certains locataires non couverts par lesaides du 1% logement, les modalités de lacontribution devant être fixées par uneconvention entre l’Etat et l’UESL.Jean-Louis Borloo précise que le systèmegarantira un système assurantiel automa-tique, du premier mois, jusqu’à la libéra-tion définitive du logement (p.823). Et ilajoute «de la sorte, les loueurs ne se pose-ront plus aucune question sur la couvertu-re ou non de leur locataire». Il doit concer-ner 3millions de propriétaires.L’amendement 219 porte de 5 à 6milliardsd’euros les crédits consacrés par l’Etat auprogramme national de rénovation urbai-ne (p.824).Le 1erfévrier, les sénateurs ont voté unamendement n°143 rectifié bis qui autori-se la délégation au maire du droit de prio-rité en cas de vente de terrains de l’Etat.(JO Sénat déb. 2 fév. p.842).❑Rapports locatifsRobert Bret propose de modifier l’ar-ticle18 de la loi de 1989 pour autoriser pardécret un gel des loyers; il n’a pas été suivi(p.846), pas plus que pour augmenter lenombre de références que doit produire lebailleur en proposant une hausse de loyer(rejet de l’amendement°7).Un amendement de Michelle Demessine(n°123) visait à augmenter le rôle desADIL. Il a été rejeté (p.852).Pour le parc social, il a été voté une modifi-cation de l’article253-15-1 du CCH qui pré-voit l’application du dispositif de préven-tion des expulsions, non seulement encas d’application de la clause résolutoire,mais aussi lorsque le bailleur assigne envue du prononcé de la résiliation du bail,ou en cas de demande reconventionnelle.L’amendement (n°35) a été voté (p.853).L’amendement n°62 concerne le Pass-Foncier, (résultant de la convention signéeavec l’Etat et l’UESL le 20décembre 2006).Il n’autorise l’accédant initial à céder sonlogement qu’à une personne qui respecteelle aussi les conditions de ressources. Adéfaut l’acquéreur devrait payer un loyerou lever l’option de la promesse de venteafférente au terrain en achetant ce terrain(vote p.853).Bernard Seillier a soutenu, mais sans succès,un amendement (n°33 rectifié) permettantau bailleur d’un logement conventionné debénéficier de la nouvelle déduction fiscalede 30% ou 45% y compris à l’occasiond’un renouvellement de bail (et non passeulement lors de la conclusion d’un bailavec un nouveau locataire), mais l’amende-ment n’a pas été voté (p.854).En revanche, il a obtenu le vote de l’amen-dement 32 qui autorise l’accès du dispositifBorloo ancienaux associations oubailleurs sociaux qui louent un logementpour le sous-louer à des occupants sousconditions de ressource et de loyers(p.856), mais hors location familiale. Enfinl’amendement 31 rectifié bis prolonge jus-qu’en 2009 le dispositif d’exonération detaxe foncière dans les ZUS.L’amendement n°60 proposé par Domi-nique Braye modifie la loi de 1989 à pro-pos de l’action du locataire sur la décencedu logement. Il s’agit, indique le rappor-teur «de lever toute incertitude portantsur le caractère obligatoire ou non d’unesaisine préalable de la commission dépar-tementale de conciliation avant touteaction judiciaire, en la rendant clairementfacultative» (p.859). Le texte a été voté.En revanche, Bariza Khiari n’a pas obtenule vote d’un amendement visant à fixerlimitativement le nombre de documentsque le bailleur peut demander à un candi-dat locataire (n°152).Un amendement 154 a été adopté contrel’avis du rapporteur et du Gouvernement,il interdit les coupures d’eaupourimpayé, tout au long de l’année, alors quela loi ENL avait admis l’interdiction descoupures d’eau pendant l’hiver.L’amendement 82 concerne les règles appli-cables aux lotissementset divisions de ter-rains. Il modifie l’article L 442-4 du code del’urbanisme, dans sa rédaction issue de la loiENL ratifiant l’ordonnance du 8décembre2005. Pierre Jarlier explique qu’il s’agit derégler le problème suivant: aucune promes-se de vente de terrain compris dans un lotis-sement ne peut être consentie avant la déli-vrance du permis d’aménager «ou avantl’expiration du délai de réponse à la décla-ration préalable». Cette dernière conditioninterdit la promesse de vente relative à unlot provenant d’une 1edivision. La suppres-sion de cette condition évite que les divi-sions de terrain ne puissent pas bénéficierd’une promesse de vente sous conditionsuspensive avant la date limite du délai deréponse (texte adopté p.861).❑Expulsion sans jugement pour lesquatDeux amendements ont été votés à proposdu squat (84 rectifié ter et 289). En casd’introduction et de maintien dans ledomicile d’autrui à l’aide de manœuvre,voies de fait ou contrainte, le propriétaireou le locataire peut demander au préfetde mettre en demeure l’occupant de quit-ter les lieux. L’occupant a 24heures pourquitter les lieux, à défaut le préfet doitprocéder à l’évacuation forcée. Il y a là uneprocédure d’exception qui se fait donc sansintervention judiciaire. Le texte sera affinéen commission mixte paritaire (p.864).En conclusion des débats, Jack Ralite seréjouit qu'une «nouvelle liberté» soit«mise au jour dans notre pays». Il approu-ve aussi que la juridiction choisie soit lajuridiction administrative et la créationd’un référé-logement. Il explique son «abs-tention positive» par le fait qu’il faut allerplus loin (p.907).Yves Pozzo di Borgo UDF s’interroge sur lerisque de créer des ghettos de personnesen difficulté, mais vote le texte.La loi a été votée avec abstention desgroupes socialiste et communiste (p.909). 20février 2007page6JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE REGLEMENTAIREACTEURSLes plafonds de ressources HLMont été publiés pour l’année 2007.Ils sont les suivants (les logements PLAIfont l’objet d’un autre tableau).(Circulaire UHC/FB 3 n°2006-90 du12décembre 2006 relative aux plafonds deressources des bénéficiaires de la législationHLM et les nouvelles aides de l’Etat en sec-teur locatif, Bull. Off. min. équip. 10 janv.2007, p.361).Valeur de base constructionLes valeurs de base pour le calcul de l’as-siette des subventions de l’Etat et desprêts pour la construction, l’acquisition etl’amélioration des logements locatifsaidés pour l’année 2007 ont été publiés.(Circulaire UHC/FB 3 n°2006-91 du12décembre 2006 relative à l’actualisationdes valeurs de base pour le calcul de l’as-siette des subventions et des prêts pour laconstruction, l’acquisition et l’améliorationdes logements locatifs aidés, Bull. off. min.équip. 10 janv. 2007, p.361).Loyers conventionnés et régle-mentation thermiqueUne nouvelle circulaire tient compte del’entrée en vigueur de la RT 2005et modi-fie les majorations maximales de loyerrecommandées en cas de respect des labelsHPE pour les loyers conventionnés:- Alors que la majoration de loyer au m2était de 1% pour le label HPEdans lecadre de la RT 2000, elle passe à 2%dans le cadre de la RT 2005.- Pour le label THPE, la majoration passede 2% (RT 2000) à 4%(RT 2005). Le butest d’encourager les organismes au res-pect de ces normes qui favorisent la maî-trise de la facture énergétique.(Circulaire n°2006-83 du 17novembre 2006modifiant la circulaire du 17juillet 2006 modi-fiée par la circulaire du 5octobre 2006 relative àla fixation du loyer maximal des conventions,Bull.off. min. équip. 10 déc. 2006, p.191).Hausse des loyers HLM: 1,8%en 2007Les préfets sont invités à demander uneseconde délibération aux organismes proje-tant une hausse supérieure à 1,8% en 2007.(Circulaire n°2001-81 UHC/DH2 du3novembre 2006 relative aux augmenta-tions de loyers HLM pour l’année 2007, Bull.off. min. équip. 10 déc 2006, p.190).Une décision de la Halde surl’attribution des logements HLMLa Halde a considéré que le refus d’attribu-tion d’un logement social par une SAd’HLM de Lyon justifiait de lui demanderde modifier ses pratiques d‘enquête etd’investigation dans l’attribution des loge-ments sociaux et de réexaminer le dossierde l’intéressé dans un délai de 2 mois et«sur la base d’éléments objectifs». La SAavait invoqué «l’inadéquation entre lelogement et la composition familiale » etque la composition familiale «serait appa-rue incertaine et vraisemblablement plusdense que ce qui avait été déclaré par l’in-téressé». La Halde en déduit que lebailleur a refusé le logement en lien avecla situation de famille et les origines ducandidat, «le bailleur en ayant tiré uneprésomption de déclaration mensongère»(Délibération n°2006-243 du 6novembre 2006, dela Haute autorité de lutte contre la discrimination etpour l’égalité, J.O.du 9février 2007, p.2505).La FPC demande un mécanismecomplémentaire d’incitation à l’in-vestissement locatif Les 400 adhérents de la Fédération des pro-moteurs de France ont vendu 125000 loge-ments en 2006, soit 30% du marché. Jean-François Gabilla, président, de la FPC, se félici-te de ces résultats mais il fait observer que lesbesoins restent très élevés: on chiffre leretard accumulé de construction à 800000logements au moins. Cette situation n’est paspour contribuer à une baisse des prix d’au-tant qu’elle s’accompagne de la nécessitéd’intégrer les contraintes nouvelles de laréglementation comme la RT 2005 ou les exi-gences d’adaptation des constructions auxhandicapés. Mais Jean-François Gabilla relèveque la forte hausse des prix des logementsneufs, 75% entre 1998 à 2006, est toutefoisinférieure à celle observée pour l’ancien qui aprogressé sur la même période de 125%.Dans un contexte où la demande est forte, laFPC ne prévoit donc pas de baisse des prix.La FPC entend dénoncer les idées reçues surles méfaits du Robien ou du Borloo. Et Jean-François Gabilla d’expliquer qu’on a construit309000 logements sociaux entre2000 et2006mais dans le même temps 354000 logementslocatifs privés. «où en serait-on si on n’avaitpas eu le concours du secteur privé?»conclut-il. Quant aux excès du Robien, queJean-François Gabilla ne nie pas, il en tempè-re l’impact: «moins de 1% du parc neuf estvide».Il se dit prêt à relever le défi de la hausse dela construction «mais au prix d’uneambition: que chacun soit propriétaire d’unlogement à sa retraite». L’objectif corres-pond à une demande des Français, à unbesoin de sécurité, à la nécessité de loger unepopulation vieillissante et il marque l’aboutis-sement d’un parcours résidentiel réussi.La FPC entend aussi favoriser la vie en ville,pour une «densité raisonnée» tout en lut-tant contre l’étalement urbain. Jean-FrançoisGabilla rappelle que la densité de Sarcellesest de 0,5 alors que celle d’un quartier pari-sien haussmannien, considéré comme un cer-tain modèle de ville, est de 5 à 7, c’est-à-direqu’on y a construit dix fois plus.La FPC, qui se félicite de l’adoption du décretsur l’urbanisme de janvier dernier, attend denouvelles mesures pour favoriser davantagela sécurisation des permis de construire. Ellesouhaite que la politique du logement soitplus cohérente par rapport à la politique destransports.La FPC prépare une proposition destinée àinventer un dispositif d’investissement locatifintermédiaire, à titre complémentaire pourcompléter la gamme des dispositifs fiscaux àla disposition des investisseurs privés. Il s’agi-rait d’une sorte de PLUS privé, avec finance-ment par des bailleurs privés. A suivre.MénagesParis etcommuneslimitrophesIle-de-FranceAutresrégions118463 €18463 €16052 €227593 €27593 €21435 €336172 €33169 €25778 €443187 €39730 €31119 €551382 €47033 €36608 €657819 €52926 €41256 €Par pers.supplém.6442 €5897 €4602 €Plafonds de ressources annuelsValeur debaseZone 1Zones 2 et 3CollectifIndividuelCollectifIndividuelConstructionneuve1325 €1325 €1105 €1215 €Acquisitionamélioration1325 €1325 €1037 €1105 €Logementsfoyers1325 €1325 €1105 €1105 €Coût forfaitaireZone 1Zones 2 et 3Garages enterrés 11041 €9937 €Garages en super-structure7508 €6846 €Valeur de base - garagesValeur de base - logementsTextes pour le logement public 20février 2007page7JURIShheebbddooimmobilier••Une profession hétérogèneLe premier diagnostic date du 7février1996 (constat amiante à annexer auxventes immobilières). Au cours de la décen-nie suivante, de nouveaux diagnosticsfurent ajoutés à la charge du vendeurimmobilier, notamment au sujet desinsectes xylophages, du plomb, de la per-formance énergétique des bâtiments, desinstallations intérieures de gaz et desrisques naturels et technologiques.De nombreux professionnels, issus d’hori-zons divers, ont évidemment vu dans cemarché émergent le tremplin à une activitéprometteuse et lucrative. Une arméed’opérateurs (agents immobiliers,experts…; de 1000 à 15000 sociétésemployant 6000 personnes; source: LeMonde du 30décembre 2006. Isabelle Rey-Lefevbre) a ainsi investi l’activité de dia-gnostic, sans toujours justifier d’une com-pétence et sans qu’une organisation de laprofession ait été mise en place. Il est, à cetégard, très révélateur que les diagnosti-queurs ne soient pas encore parvenus à sedoter d’une instance unique de représenta-tion de leurs intérêts même si, il est vrai, laFédération Interprofessionnelle des dia-gnostiqueurs immobiliers (FIDI) tend àdevenir le porte-parole de nombre desopérateurs du secteur.Trop de droit tue le droitDe 1996 à 2005, les pouvoirs publics ontconfectionné, à l’usage des diagnostiqueursun sandwich juridique particulièrementindigeste, puisqu’ils ont successivement ins-titué le constat amiante (par un décret de1996, modifié dès le 12septembre 1997),l’état parasitaire, le constat de risque d’ex-position au plomb, l’état des risques tech-nologiques et naturels, le diagnostic de per-formance énergétique, celui des installa-tions intérieures de gaz, bientôt celui deséquipements électriques! Tout ceci sur labase de lois, décrets, arrêtés et innom-brables circulaires édictés pour chaque dia-gnostic, sans souci de cohérence avec lesautres. On ne peut donc que constater, sanss’en étonner, que les diagnostiqueurs ontété submergés par la quantité des textes etleur absence de mise en cohérence.L’ordonnance du 8juin 2005L’ordonnance du 8juin 2005 organise(enfin) le régime juridique des états,constats et diagnostics, réunis en un dossierde diagnostics techniques, que les proprié-taires devront bientôt produire lorsqu’ilsvendent ou louent leurs biens immobiliers.L’ordonnance oblige les professionnels às’assurer et à justifier d’une certification deleurs compétences.Mais l’ordonnance ne résoudra pas tout, sil’on s’en rapporte à la DGCCRF, qui met l’ac-cent sur des pratiques commer-ciales irrégulières et la dépendan-ce de certains opérateurs à l’égarddes donneurs d’ordre. L’ordonnan-ce se borne en effet à exiger dudiagnostiqueur qu’il n’ait aucunlien de nature à porter atteinte àson impartialité et à son indépen-dance, ni avec le propriétaire ouson mandataire qui fait appel à elle, ni avecune entreprise pouvant réaliser des travauxpour lesquels il lui est demandé d’établir undiagnostic (article L.271-6 du Code de laconstruction et de l’habitation). S’agissant des pratiques commerciales,nombre d’opérateurs ne justifient pas deconditions générales de vente conformes,les commandes sont parfois prises par télé-phone, les factures tenant parfois lieu decontrats, la pertinence des rapports estinégale. Cela révèle que certains diagnosti-queurs ont privilégié la quantité des actesrémunérés sur la qualité des prestations et,de ce point de vue, la profession est, pourune large part, responsable de la situation.Mais il reste que les pouvoirs publicsauraient dû accompagner les profession-nels dans l’apprentissage des règles juri-diques et instituer une instance de contrôledes modalités de réalisation des opérations.Le chantier est ouvert.Pour ce qui concerne l’indépendance, enfiligrane du constat de la DGCCRF, on com-prend que certains marchés donnent lieu auversement de pots de vin. Mais la questionde l’indépendance embrasse un problèmeplus large. La loi devrait en effet endiguerquatre dérives principales. Premier point, lestextes devraient empêcher que le diagnosti-queur dresse des diagnostics de complaisan-ce au profit de ses clients, vendeurs d’im-meubles. Pour faciliter la transaction, la ten-tation peut être grande en effet d’établir unconstat dissimulant ou minimisant la présen-ce par exemple d’amiante, en vue de rassu-rer l’acquéreur. Par ailleurs, le diagnosti-queur devrait être dissuadé de conclure sesdiagnostics par la nécessité de travauximmédiats, là où ils ne s’imposent pas. Deplus, tout devrait être fait pour éradiquerla pratique des «pots de vin» versés auxdonneurs d’ordres professionnels, en vuede favoriser l’intervention du diagnosti-queur. Enfin, l’attention devrait se porteraussi sur l’indépendance des organismesde diagnostic filiales de grands groupesdu bâtiment.Un groupe de travail du Centre Nationalde la Consommation, associant les consom-mateurs et les professionnels, réfléchit à uneclarification des règles d’indépendance desprofessionnels du diagnostic immobilier. Cet-te commission fournira certainement desréflexions pertinentes. Mais celles-ci n’au-ront de répercussions concrètes positivesque pour autant qu’une instance profession-nelle représentative les relaiera auprès deses adhérents, en assurant une veille juri-dique, en formant les opérateurs et sanc-tionnant, le cas échéant, les réfractaires àune pratique professionnelle de qualité.Dans l’idéal, mais la pratique désormaisrécurrente de légifération par ordonnancelaisse peu d’espoir, les réflexions et proposi-tions du CNC mériteraient d’être reprisesdans une loi, après avoir fait l’objet d’unvéritable débat parlementaire à propos dece qui relève, faut-il le rappeler, d’unequestion de santé publique B.W.Bruno Wertenschlag donne son point de vue sur la situation des diagnostiqueurs, à la suitede la parution du rapport de la DGCCRF.DIAGNOSTICSL’analyse de Bruno Wertenschlag, Fidal, avocats à Paris.Les diagnostiqueurs immobiliers sur la selletteAu terme d’une enquête menée sur le 2ème trimestre 2006 dans le secteur du diagnostic immobilier (sur un panel de 420 entreprises, dia-gnostiqueurs, agences immobilières, notaires) la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression desFraudes (DGCCRF) a relevé 210 rappels à la réglementation et dressé 4 procès-verbaux pour tromperie et publicité mensongère, soit untaux d’anomalie supérieur à 50%. Sur les 210 rappels, 60 concernent l’affichage des prix, 60 la délivrance de notes, 43 les règles de factu-ration, 37 la publicité et 10 la qualification professionnelle. La DGCCRF évoque des cas où l’indépendance des diagnostiqueurs est contes-table, certains d’entre eux versant aux donneurs d’ordres des commissions pouvant atteindre 30% de leur chiffre d’affaires. Pour suivrel’évolution de cette profession depuis 1996, on peut estimer que le haut niveau d’anomalies révélé tient à deux causes.Clarifierles règlesd’indépen-danceBruno Wertenschlag 20février 2007page8JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations1erfévrier 2007Sénatp.247n°24339Sylvie DemarescauxNI, NordStationnement des gensdu voyageIntérieurUn amendement dans la loi sur la prévention dela délinquance, s’il est confirmé, donnera au pré-fet la possibilité, dans les communes disposantd’une aire d’accueil aménagée, de décider l’éva-cuation forcée des résidences mobiles station-nées en dehors de cette aire, sans recours préa-lable au juge. Conditions requises: risque detrouble à l’ordre public, mise en demeure préa-lable des gens du voyage, recours possibledevant le tribunal administratif.La loi sur la préventionde la délinquance faitl’objet d’une commissionmixte paritaire, son rap-porteur à l’Assembléeest Philippe Houillon.6février 2007ANp.1289n°112119Jacques-AlainBénisti,UMP, Val-de-MarneDébroussaillageBudgetLes dépenses de débroussaillage sont déductibles des revenus fonciers. Ledébroussaillage permet, par l’emploi direct d’un salarié ou une entreprise deservice d’ouvrir droit à la réduction d’impôt de 50% des dépenses, retenuesdans la limite de 12000à 15000 €. Pour les sommes versées à une entreprise,le décret du 29décembre 2005 fixe la liste des activités concernées. Y figu-rent les petits travaux de jardinage, auxquels sont assimilés les travaux dedébroussaillement. Mais le plafond de dépense est fixé à 1500 €par an etpar foyer fiscal. Le Gouvernement se prépare à relever ce plafond.6février 2007ANp.1294n°112280Bernard Deflesselles,UMP Bouches-du-RhôneCharte du contribuable:valeur juridiqueBudgetLa Charte du contribuable est «un documentde référencedans la relation unissant le citoyenà l’administration fiscale». Mais, à l’inverse de lacharte portant droits et obligations du contri-buable vérifié mentionné à l’article L 10 du LPF, lacharte du contribuable n’est pasen elle-mêmeun document juridiquement opposable àl’administration.Dans la plupart des cas,ces règles de bonneconduite sont déjà appli-quées par les services,estime le ministre.6février 2007ANp.1303n°107345Pierre Cardo,UMP, YvelinesPPR inondation dans lesYvelinesEcologieLe projet de plan de prévention des risquesd’inondation Seine-et-Oise comporte une dis-position relative à la non-reconstruction desbiens situés dans la zone de grand écoule-ment. Le préfet doit apprécier l’opportunitéde cette disposition qui concerne une emprisede 25 mètres en bordure de Seine, et le préju-dice des propriétaires des biens concernés.Le ministre reconnaît ladifficulté de concilier laprévention des risqueset les droits des proprié-taires concernés par leplan de prévention.6février 2007ANp.1307n°88365Alain Suguenot,UMP, Côte-d'OrTaxation des terrainsconstructibles non bâtisEconomieLa loi ENL a prévu la taxation des cessions de ter-rains rendus constructibles. Le but est de restituerà la commune une part de la plus-value créée parsa décision de classement en zone constructible.Mais la taxation est limitée dans son champ d’ap-plication; elle est due lors de la 1ecession à titreonéreux intervenant après le classement et ellene s’applique pas en cas de terrains construits, auremembrement, aux prix inférieurs à un certainmontant ni aux terrains classés en zone construc-tible depuis plus de 18 ans.Autre mesure de la loi ENL:la majoration de la taxefoncière sur les terrainsconstructibles non bâtis. Lessommes versées par lecontribuable sont verséesau budget général de lacommune (cf. réponse duministre de l’économie àClaude Birraux, JO AN Q 6fév. p.1320, n°109695).6février 2007ANp.1373 n°104907Francis Hillmeyer,UDF, Haut-RhinExpulsions: indemnisationpour refus de concours dela force publiqueIntérieurEn 2005, les préfets ont été invités à privilégier lesprocédures amiables pour indemniser les proprié-taires en cas de refus de concours de la forcepublique. Cela vise à régler la majeure partie desdossiers rapidement et en évitant les contentieux.Cela doit entraîner «des concessions réciproques»et une économie de temps, la rapidité du paie-ment représentant un gain de trésorerie. «Ladécotepeut effectivement atteindre un niveausignificatifselon le montant de la demande».A défaut, le bailleurpeut faire valoir sesdroits devant la juridic-tion administrative,conclut la réponse.6février 2007ANp.1420n°104792Marc Le Fur,UMP, Côtes-d'ArmorAccès au dossier depermis de construireEquipementUne fois la décision prise, le dossier est communicable en son entier à toutepersonne qui en fait la demande. Durant l’instruction, le dossier est un docu-ment préparatoire. Il ne devient communicable au titre de la loi du 17juillet1978 qu’à compter de la prise de décision (accord ou refus). Le code de l’ur-banisme organise une publicité des demandes en cours d’instruction. Dansles 15 jours suivant le dépôt des demandes et pendant toute la durée del’instruction, un avis de dépôt précisant les caractéristiques du projet est affi-ché en mairie.Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mèl sur simple demande. 20février 2007page9JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFSur votre agenda4avril 2007à Paris: «Réforme desautorisations d'urbanisme: quelimpact sur vos pratiques?»Une conférence organisée par le GroupeMoniteur sur le nouveau régime du per-mis de construire et les nouvelles procé-dures d'instruction des demandes d'auto-risation, après la parution du décret du5janvier 2007. Avec la participationnotamment de Christine Maügué,conseiller d'Etat, Francis Polizzi, sous-directeur du permis de construire de laVille de Paris et Patrick Wallut, notaire. Renseignements: 0140133364 -www.lemoniteur-formations.com.NominationsCabinets ministériels➠Equipement: Daniel Bursaux, directeuradjoint au cabinet du ministre, est nommédirecteur du cabinet du ministre, en rem-placement de Didier Lallement (arr. du 8fév. 2007, J.O. du 9, @). Christophe Sain-tillan, conseiller technique routes au cabi-net du ministre, est nommé directeuradjoint (arr. du 8février, J.O. du 10 fév. @).➠Culture: Laurence Franceschini quitte sesfonctions de directrice adjointe du cabinetdu ministre Renaud Donnedieu de Vabres(arr. du 20 janv. J.O. du 7février, @).Administration et organismespublicsPréfets: Dominique Bur, est nommépréfet de la région Bourgogne, préfet dela Côte-d'Or et Michel Cadotest nommépréfet de la région Limousin, préfet de laHaute-Vienne (Décrets du 8février 2007,J.O. du 9 fév. @).Conseil d’Etat: Paul Roncière est nom-mé conseiller d'Etat en service extraordi-naire (décret du 8février, J.O. du 9, @).ANRU et ANPEEC: Guillaume Chabert(Trésor) est nommé administrateur de cesdeux agences par arrêté du 31janvier(J.O. du 10 fév. p.2579).Au fil du J.O.Diagnostics:trois méthodesde cal-cul ont été approuvées pour le diagnosticde performance énergétique en métro-pole: 3CL-DPE, Comfie-DPE et DEL-6-DPE.Elles sont décrites en 56 pages de tableauet formules de calcul (arrêté du9novembre 2006, Bull. off. min. équip.10 déc. 2006, p.120)Investissements locatifs: lesplafonds 2007 publiésLes plafonds de ressources et de loyersapplicables aux dispositifs Robien, Lienne-man et Besson et Robien ont été publiés parinstruction 5 D-1-07 du 8février 2007. Ilsconcernent les locations conclues en 2007.Procédures collectivesUn décret du 5février 2007 détermine lesconditions dans lesquelles les administra-tions peuvent consentir des remises dedettes en cas de procédure de sauvegar-de ou de redressement judiciaire.(Décret n°2007-153 du 5février 2007 prisen application de l'article L.626-6 du codede commerce, J.O. du 7 fév. 2007, p.2325).Conventions collectives➠Promotion-construction: l’avenant n°22du 26septembre 2006, relatif aux salairesminima a été étendu par arrêté du 31jan-vier 2007 (J.O.du 10 fév. p.2585).➠Huissiers de justice: un avis relatif àl'extension et à l'élargissement de l'ave-nant n°26 du 7septembre 2006 relatif àl'adoption d'un nouveau règlement deretraite complémentaire par capitalisa-tion collective a été publié au J.O. du10février (p.2604).Garanties des notairesLe taux de la cotisation due par lesnotaires au titre de la garantie collective aété fixé pour 2007. Le taux de la cotisationprévue à l'article7 du décret du 29février1956 susvisé, due par chaque notaire pourl'année 2007, est fixé à 0,27% de lamoyenne de ses produits totaux réalisésaux cours des années2004 et2005.Des décotes variant de 25% à 100%sont prévues pour les notaires dont lamoyenne est inférieure à 176231euros.(Arrêté du 25janvier 2007, J.O. du 8 fév.2007, p.2424).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 €TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 €TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 263UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✂UNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnés 20février 2007page10JURIShheebbddooimmobilier••INTERVIEWJurishebdo Immobilier: Pourquoi prendrela parole aujourd’hui?G.C.: «Nous craignons qu’une foisretombé le «soufflé» du projet de loisur le droit au logement opposable, lesproblèmes du logement n’avancent guè-re. Or la gouvernance du logement esttoujours aussi incohérente. Par ailleurs,depuis plus de 50 ans que la fédérationdes Pact-Arim accompagne des gens quiont des difficultés d’accès au logement,nous avons une légitimité à nous expri-mer sur ce sujet: en 2006, nous avonsaidé à l’amélioration de 100000 loge-ments».JHI: Vous êtes néanmoins favorable auprincipe du droit opposable?G.C.: «Nous avons publiquement annon-cé notre soutien au droit au logementopposable, mais nous sommes vigilantssur sa mise en œuvre. Il faut le prendrecomme un point de départ.Nous ne voudrions pas que le texte soitl’occasion de revenir sur les exigences dedécence, ni que l’on passe du droit aulogement au simple droit à l’héberge-ment».JHI: Trouvez-vous l’idée d’un recours juri-dictionnel adaptée?G.C.: «Le recours juridictionnel est sou-haitable et il faut éviter que la décisionne soit pas susceptible de recours. Le tex-te adopté par le Sénat prévoit effective-ment la faculté de faire appel».JHI: Qu’attendez-vous du futur présidentde la République?G.C.: «Notre première demande vise àériger le logement en grande causenationale. Nous proposons que soientorganisées chaque année des assisesnationales du logement, préparées pardes assises régionales».JHI: … comme celles organisées en sontemps par Marc-Philippe Daubresse?G.C.: «C’était le bon modèle: il s’agit demettre autour de la table les théoricienset les praticiens, pour voir ensemble cequi marche et ce qui ne marche pas.Alors que le CNH réunit plutôt des prati-ciens qui défendent des intérêts catégo-riels, il faut procéder à un diagnostic par-tagé et proposer les mesures qui endécoulent, comme cela se fait parexemple dans le cadre de la conférencede la famille.Dans les conditions actuelles de déficit del’offre de logement abordables, l’instau-ration d’un droit effectif risque fort de sefaire en sacrifiant la mixité urbaine etsociale: on va mettre les gens en difficul-té dans les quartiers où il y a des loge-ments sociaux disponibles, c’est-à-diredans les quartiers déjà sensibles.Nous souhaitons donc la création d’uneinstance indépendante qui suive la miseen œuvre de la loi sur le droit au loge-ment opposable et fasse des constats etpropose des ajustements. D’autre part,alors qu’en Ecosse, depuis 2003 les effortsd’accompagnement social ont été multi-pliés par huit, en France, on n’a pas pré-vu de tels budgets.Il faut aussi assurer un rééquilibrage ter-ritorial de l’offre et notamment renforcerl’article55 de la loi SRU, construire deslogements sociaux et très sociaux là ou ily en peu ou pas».JHI: Vous prenez également position surles aides fiscales?G.C.: «Il faut revoir les aides fiscales aulogement. Nous demandons qu’il n’y aitpas d’aide fiscale sans contrepartie socia-le effective. Par exemple l’octroi de laTVA à 5,5% doit être assorti de condi-tions de ressources pour les propriétairesoccupants ou d’effort sur les loyers pourles bailleurs. Il faut aussi que cesse lalogique de guichets et la remplacer parune logique de projets. Les aides doiventêtre attribuées dans le cadre d’accordsterritoriaux, comme dans le régime desOPAH.Le parc à vocation sociale a besoin d’êtrerequalifié. L’augmentation de l’offre nedoit pas se faire au détriment du parcexistant. Il faut éradiquer l’habitatindigne, insalubre ou dangereux quicompte plus de 500000 logements, maisaussi accompagner le vieillissement de lapopulation en favorisant l’adaptation deslogements et améliorer la performanceénergétique des bâtiments».JHI: Quelles sont vos autres propositions?G.C.: «L’agglomération parisienne ignoreles frontières administratives. Pourprendre en compte la spécificité de l’Ile-de-France, et comme cela s’est fait dansle domaine du transport, nous proposonsla création d’un syndicat du logementpour l’Ile-de-France, qui fédérerait les col-lectivités locales et pourrait subdéléguerses compétences aux EPCI compétents enmatière de logement.En matière européenne, le logement(activité d’insertion par le logement etd’amélioration de l’habitat à finalitésociale) a été exclu de la directive serviceset on a échappé à une mesure généralequi n’aurait pas tenu compte de la spéci-ficité de ces activités, mais on est dansune «zone grise». Il faut clarifier etdéterminer les règles du jeu. Nous propo-sons que les activités de productionimmobilière à vocation sociale ou desprestations personnalisées fournies à despersonnes en difficulté soient réservées àdes opérateurs agréés».Georges Cavallier (président de la Fédération des Pact-Arim):«La gouvernance du logement est toujours aussi incohérente»La Fédération des centres Pact-Arim, qui regroupe 145 associations en France et a contribué en 2006 à l’améliora-tion de 100000 logements induisant un milliard d’euros de travaux et gère 15000 logements d’insertion, présen-te les grands axes de la politique du logement qu’elle attend du futur président de la République.En bref❑ Anne Chenu, vient d’être nomméedirecteur général de la FNAIM. Entréedans la fédération en 1998, elle étaitprécédemment délégué généraladjoint.