mardi 3 juin 2025

291 – 30 octobre 2007

AccueilAnciens numéros291 - 30 octobre 2007
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Copropriété
✓ Construction d’une véranda : l’assemblée ne peut accorder de dérogation individuelle contraire au règlement
✓ Frais de sécurisation et de gardiennage : aussi pour les propriétaires de lot transitoires

Ventes
✓ Action en garantie des vices cachés introduite en cause d’appel : le ✓ bref délai s’apprécie à la date des conclusions d’appel
✓ VEFA : ce qui est lisible au plan de masse et ce qui ne l’est pas
✓ Maison comprise dans un projet de village d’exposition : dol du vendeur

Agent immobilier
✓ L’échec d’une vente interdit à l’agence immobilière de réclamer sa commission, pas d’agir en dommages-intérêts
✓ Devoir de conseil : l’agence devait conseiller l’insertion d’une condition suspensive

■ Actualite p. 5
✓ Les 37 propositions du comité de suivi du DALO
✓ Les conclusions du Grenelle de l’environnement
✓ OPCI : des précisions comptables

■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 7
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Codification de l’environnement

■ Rencontre p. 8
✓ “la crise est consommée”
Tonalité d’automne pour le colloque de l’IEIF réuni sur le thème “l’immobilier : et maintenant ?”.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4CopropriétéConstructiond’unevéranda:l’assembléenepeutaccorderdedérogationindividuellecontraireaurèglementFraisdesécurisationetdegardien-nage:aussipourlespropriétairesdelottransitoiresVentesActionengarantiedesvicescachésintroduiteencaused’appel:lebrefdélais’apprécieàladatedesconclu-sionsd’appelVEFA:cequiestlisibleauplandemasseetcequinel’estpasMaisoncomprisedansunprojetdevillaged’exposition:dolduvendeurAgentimmobilierL’échecd’uneventeinterditàl’agenceimmobilièrederéclamersacommission,pasd’agirendom-mages-intérêtsDevoirdeconseil:l’agencedevaitconseillerl’insertiond’uneconditionsuspensiveACTUALITEp.5Les37propositionsducomitédesuividuDALOLesconclusionsduGrenelledel’environnementOPCI:desprécisionscomptablesREPONSESMINISTERIELLESp.6Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.7AufilduJ.O.NominationsCodificationdel’environnementTonalitésd’automneL'ambianceaunpeuchangéautraditionnelcolloqued'automnedel'IEIF,quifaitoffice,chaqueannéeàpareilleépoquedebaromètredusecteur.L'heureestàl'analyseprudenteetauconstat.C'estlesecteurdulogementquisuscitelesinquiétudeslesplusnettes(lirepage8).Cen'estpaslacrisedusubprimequiestencause.Jean-PaulBetbèze(CréditAgricole)rappellequecetypedeprêtestillégalenFrance.SilacriseestbienréelleauxÉtats-Unis,l'économisejugequ'ilnefautpasensurestimerl'importanceetqu'ellenedevraitpasavoird'incidencefortedececôté-cidel'Atlantique.Cesontplusdescausesdomestiquesquisontencause.ChristopheCrémer(Meilleur-taux.com)considèrequelesparticuliersnecroientplusdanslaplus-valueetsontattentistes.PourHenryBuzy-Cazaux(Tagerim),plusdirectencore,«lacriseestconsommée»etlepromoteurdereleverquelesparticuliers,avecbonsens,sententqu'iln'estplusraison-nabled'acheter.OnvoitmêmeAlainDinin(Nexity)appelerlespou-voirspublicsàfaciliterleretourdesinvestisseursinstitutionnelssurlemarchédulogement,pouratteindrel'objectifdeconstructionde500000logementsparan.Enrevanche,pourl'épargneimmobilière,lesperspectivesdecréationd'OPCIsontbonnes,lesprofessionnelstablentsur50milliardsd'eurosdecapitalisationd'iciquelquesannées,maisChristianMicheaud(Pierrepapier.fr)prévient:ilnefautpaslimiterlacréationauxinvestisseursinstitutionnels,sinonlerisqueestgrandquelespouvoirspublicsréagissentetviennentlimiterlesavantagesfiscauxduproduit.Lemarchésembledoncs’orienterversdesépoquesplusdifficiles.MaisilvadevoiraussiintégrerlanouvelledonneenvironnementalequivarésulterduGrenelledel’environnement.Lesconclusionsdesgroupesdetravail,présentéesle24octobre(lirepage5)confirmenteneffetlapistequiconsisteàimposerunDPEàl’occasiondesventesd’immeubles,quecesoitpourl’immobilierd’entrepriseourésidentiel.Laquestiond’unprogrammedetravauxobligatoireresteàl’étude.C’estdoncunaspecttrèsnovateurdanslestransactionsquiseprofileàl’horizon:lesbâtimentslesmoinsper-formantsseraientainsiprogressivementretirésdumarché.L’impératifd’économied’énergies’imposedoncchaquejourdavan-tage.ChristineBoutinesttoutefoisvigilantepourquecesexigences,pourlégitimesqu’ellessoient,nesetraduisentpasparunefractureénergétique,dontlesplusfragilesferaientlesfrais…BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 29130OCTOBRE 2007ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRE p.8 “la crise est consommée”Tonalité d’automne pour le col-loque de l’IEIF réuni sur le thème“l’immobilier: et maintenant?”.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786 site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL depresse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 221 C Actionnaires:Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1an (41 nos +5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineLe prochain numéro de Jurishebdosera un numéro spécial consacrénotamment à la copropriété.
30octobre 2007page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEECopropriété1. Construction d’une véranda:l’assemblée générale ne peutaccorder de dérogationindividuelle contraire aurèglement de copropriété(Cass. Civ., 3e, 10octobre 2007, n°903, FS-P+B, cassation)MmeA., propriétaire d’un lot dans unimmeuble en copropriété, avait assigné lesyndicat des copropriétaires en annula-tion d’une résolution de l’assembléegénérale autorisant son voisin à édifierune véranda dans un jardin, partie com-mune de l’immeuble dont il avait droitde jouissance exclusif. En appel elle étaitdéboutée de sa demande et a formépourvoi.« Vu l’article 8 de la loi du 10juillet 1965,ensemble l’article 26 de cette loi;Attendu qu’un règlement convention-nel de copropriété, incluant ou nonl’état descriptif de division, déterminela destination des parties tant priva-tives que communes, ainsi que lesconditions de leur jouissance; qu’ilfixe également, sous réserve des disposi-tions légales, les règles relatives àl’administration des parties communes;Attendu que pour la débouter de sademande, l’arrêt retient que la décisionainsi prise est contraire au principed’interdiction de toute construction dansles jardins, posé par le règlement decopropriété, qu’elle pourrait pour cetteraison être annulable si elle relevaitd’une majorité plus exigeante que lamajorité applicable à la modification durèglement de copropriété, mais que dansle cas elle relève de la même majorité,elle constitue une dérogation aurèglement, qu’en outre, la dérogationest acceptée individuellement sur la based’un principe général d’interdiction etque la seule modification du règlementde copropriété consisterait dès lors àréserver les autorisations individuelles, cequi ne conditionne pas l’autorisationrégulièrement accordée;Qu’en statuant ainsi, alors quel’assemblée ne peut autoriser desdérogations à un principe générald’interdiction posé par le règlementde copropriété sans modifier celui-ci,la cour d’appel a violé les textes susvisés ».La Cour casse et renvoie l’affaire.Observations de Jurishebdo: La formula-tion adoptée par la Cour de cassation estsans équivoque: un système de déroga-tions n’est pas admissible, même à titreindividuel. Cette jurisprudence peut êtremise en parallèle, dans son versant posi-tif, à la censure de la pratique des« clauses d’autorisation » insérées dansles règlements de copropriété: la Cour decassation répute non écrite la clause quiautorise un copropriétaire à effectuersans autorisation de l’assemblée généraledes travaux affectant les parties com-munes de l’immeuble (Civ., 3e, 11mai2005, n°0319183). Ce qui est justifié,d’abord parce le règlement finirait parêtre vidé de sa substance si les déroga-tions et clauses d’autorisation devaient semultiplier, ensuite parce les règles demajorité ont un caractère d’ordre public.Concernant plus particulièrement lesvérandas, Cour de Cassation a récem-ment, et fermement, jugé que « laconstruction d’une véranda sur partiescommunes à jouissance exclusive doitêtre autorisée à la double majorité etnon la majorité absolue » (Civ., 3e,8novembre 2006, n°0519757).2. Frais de sécurisation et degardiennage: aussi pour les pro-priétaires de lots transitoires(Cass. Civ., 3e, 10octobre 2007, n°901, FS-P+B, rejet)La société immobilièreC., propriétaire delots de copropriété, avait assigné le syndi-cat des copropriétaires et le syndic decopropriété aux fins de voir annuler lesrésolutions de l’assemblée générale descopropriétaires approuvant le budget defonctionnement pour 2003, dontdesfrais de sécurisation du site contreles intrusions de gens du voyage. Enappel elle était déboutée de sa demande,et elle a formé pourvoi. Elle avançaitnotamment l’argument selon lequell’emploi d’un service de vigiles et la miseen place d’équipements de sécurisationn’étaient destinés qu’au seul bénéfice decertains lots, les lots bâtis.«Mais attendu qu’ayant retenu à bondroit que les propriétaires de lotstransitoires devaient participer àl’ensemble des dépenses de la copro-priété, sauf à démontrer qu’un teléquipement ne leur était d’aucuneutilitéet relevé que la société immobiliè-re C.ne pouvait ni revendiquer une pra-tique antérieure erronée ni soutenir queles travaux de sécurisation et de gardien-nage ne lui étaient d’aucune utilité alorsmême que des « gens du voyage »s’installaient sur des terrains vides deconstruction, la cour d’appel […] a exac-tement déduit, de ces seuls motifs, qu’iln’y avait pas lieu d’annuler les décisionsn°3 et4 […]; »La Cour rejette le pourvoi.Observations de Jurishebdo: Cette déci-sion est l’occasion pour la Cour de cassa-tion de refuser au propriétaire d’un lottransitoire un régime de faveur quant à lacontribution aux charges: il y est soumiscomme tout autre copropriétaire. Or, il estvrai que la présence de personnel perma-nent, tels que gardien ou personneld’entretien, est une des principales causesde surcoût. On peut donc comprendrequ’un copropriétaire souhaite la contester.Mais son droit est limité: il ne peut s’ysoustraire qu’à la double condition que cescharges soient dites spéciales, et non géné-rales, et qu’elles ne lui soient d’aucune uti-lité. En effet, les premières s’imposent àtous les copropriétaires en proportion deleurs tantièmes tandis que les secondes,relatives aux services collectifs et équipe-ments communs, ne sont dues que dans lamesure de leur utilité pour le lot considéré.Et les juges estiment cette utilité établiedès lors que le copropriétaire a effective-ment la possibilité d’en bénéficier, mêmesans l’utiliser: ce qui, dans le cas d’un servi-ce de sécurisation, ne faisait guère de dou-te. En outre, avec l’entrée en vigueur de laloi relative à la prévention de la délinquan-ce, une majorité simple suffit pour les tra-vaux de sécurisation sur les parties com-munes: nouvel alinéa n) de l'article 25 dela loi du 10juillet, modifié par la loin°2007-309 du 5mars 2007.Garantie des vices cachésAction en garantie des vicescachés introduite en caused’appel: le bref délai s’apprécie àla date des conclusions d’appel(Cass. Civ., 3e, 10octobre 2007, n°904, FS-P+B, rejet)La SCIL., constituée par les épouxL., avaitvendu à la SCIR., constituée par lesépouxR., un immeuble à usage
30octobre 2007page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEd’habitation et commercial. Par un secondacte authentique du même jour, la SARLL.,constituée par les épouxL., avait vendu àla SARLR., constituée par les épouxR., lefonds de commerce de débit de boissonexploité dans les locaux vendus. Le 25sep-tembre 2002, la commission de sécuritéavait dressé un procès-verbal de visite del’établissement constatant qu’il ne pouvaitêtre exploité en raison de travaux néces-saires à la réception du public. Les acqué-reurs avaient alors les veneurs en annula-tion de la vente, pour défaut de conformi- et dol. Le jugement de premier ressortayant rejeté la demande, ils ont interjetéappel, adjoignant à action le fondementdes vices cachés. En appel les demandesétaient rejetées. La SCI et la SARL R.ontformé pourvoi.« Mais attendu qu’ayant constaté que lessociétés R.soutenaient à titre principal queleur demande avait été valablement intro-duite sur le fondement du manquementdes vendeurs à leur obligation de délivran-ce et ayant relevé que ces sociétés étaientmal fondées à alléguer que le fonds decommerce délivré ne correspondait pasaux prescriptions des actes authentiques, lacour d’appel, qui n’a pas constaté que lademande initiale avait été inexactementfondée sur les articles1604 et suivants ducode civil, en a déduit à bon droit qu’ilconvenait de se placer à la date desconclusions d’appel pour apprécier sil’action en garantie des vices cachésavait été introduite à bref délai[…]; »La Cour rejette le pourvoi.Observations de Jurishebdo: Selon la cour,et sur ce point le requérant n’émettait pasde contestation, la date à retenir pour ladécouverte du vice devait être fixée aujour de la visite de la commission de sécuri-té, soit le 25septembre 2002. Le débatportait sur la date d’interruption du délai:alors que la cour retenait la date desconclusions en appel, soit le 17septembre2004, le requérant estimait qu’il fallait seplacer à la date de la première assignation,soit le 25novembre 2002. Dans ce derniercas le délai était assurément bref: un mois.Dans le second, il équivalait à presquedeux ans. Or, lorsqu’une action est origi-nellement et valablement introduite surun fondement (ici l’obligation de délivran-ce), et qu’un autre fondement est adjointen cause appel, la date d’introduction dece dernier est celui des conclusions d’appel.C’est donc au regard d’un délai de deuxans que la cour a statué, et jugé l’actiontrop tardive. L’acquéreur peut se trouverd’autant plus déçu que l’ordonnance 2005-136 du 17février 2005 (JO du18février 2005) a modifié l’article 1648pour supprimer la notion incertaine de« bref délai » et imposer aux juges un délaiunique… de deux ans. Ce nouveau délai,qui constitue un allongement importantau regard des solutions jurisprudentielles(de six mois à un an) s’applique à toutevente conclue après le 18février 2005.VEFACe qui est lisible au plan demasse et ce qui ne l’est pas(CA Paris, 2e ch. B, 20septembre 2007,n°06/11557)Une SCI avait vendu aux époux V.un loten l’état de futur achèvement, composé« d’un studio, situé dans le bâtiment H,au rez-de-chaussée », avec jouissanced’une terrasse et emplacement de sta-tionnement, moyennant le prix total de75000. Découvrant que le studio étaitimplanté en contrebas d’un parking etdonnait sur un talus, les acquéreurs ontassigné la SCI et demandé 22500à titrede dommages-intérêts. En premier res-sort, leur demande était accueillie et lavenderesse a interjeté appel.« Considérant que l’implantation dustudio à proximité du parkingdel’ensemble immobilier ressort claire-ment du plan de masseauquel l’actede vente faisait expressément référence[…];Que les époux V.ne peuvent donc pré-tendre que cette localisation ne serait pascontractuelle;Considérant qu’en revanche, la varia-tion des cotes d’altimétriene résultepas distinctement de ce plan, alors que ladésignation de studio situé au rez-de-jar-din, telle qu’énoncée à l’acte de vente,ne permettait pas aux épouxV., qui nesont pas des professionnels del’immobilier ou de la construction […] dedéterminer que le lot litigieux allait êtreen réalité édifié à 1,50m environ au-des-sous du niveau du parking, en sorte quela vue est partiellement celle d’un talus;Qu’il appartenait à la SCI T.de livrer unlogement conforme à la désignationconvenue […][Que] les acquéreurs ont [] refusé laproposition de résolution de la vente[…] au motif qu’après s’être rapprochésdes experts et professionnels du marchéimmobilier, ils n’accepteraient qu’unrachat du bien au prix de 95 000 […] ;[Que] n’est pas prouvée la dévalorisa-tiondu bien à raison de sa localisationen contrebas d’un talus;Que dans ces circonstances, sera seuleindemnisée la déconvenue d’avoir acquis,à titre d’investissement immobilier […]un studio bordé par un talus partiel aulieu d’ouvrir de plain-pied sur un jardin ».La cour réforme le jugement quant aumontant des dommages-intérêts alloués,les ramenant à 7500.Observations de Jurishebdo: En matièrede VEFA, le défaut de conformité doitêtre apprécié relativement aux docu-ments contractuels. D’où l’importance deleur précision et de leur bonne compré-hension par les acquéreurs. L’articleR.261-13 CCH dispose que la consistancede l’immeuble vendu résulte « des plans,coupes et élévations avec les cotes utileset l’indication des surfaces de chacunedes pièces et des dégagements ». Maisprécision n’égale pas clarté et les jugespeuvent estimer non contractuelle uneinformation qui n’était pas lisible pourdes non professionnels: en l’espèce lescotes d’altimétrie. Cependant, si le ven-deur n’est pas en mesure d’exécuter lamise en conformité (impossibilité maté-rielle de changer la vue), des dommages-intérêts peuvent être alloués à titre subsi-diaire (Civ., 3e, 12mars 1985). Les jugesont alors un pouvoir souveraind’appréciation: en exigeant le rachat àun prix supérieur, les acquéreurs se sontprivés de la possibilité d’être indemnisésau titre d’une dévalorisation du bien(Voir aussi Jurishebdo n°16 spécial VEFA).VenteMaison d’habitation comprisedans un projet de villaged’exposition: dol du vendeur(CA Paris, 2e ch. A, 10octobre 2007,n°07/03741)M.P. avait acquis de la SCI D. une maison àusage d’habitation, l’acte notarié précisantqu’une note de servitudes communalesindiquait que la propriété était située dansPages réalisées par Hélène Lécot
un lotissement ayant fait l’objet d’un arrê- « autorisant la réalisation d’un lotisse-ment à usage de pavillons expositions […]dans le cadre d’un village de l’habitat ». Ledocument prévoyait un retour à l’usaged’habitation au bout de 5 ans. L’année sui-vante, M.P avait chargé une agenceimmobilière de revendre le bien, mais lamairie avait émis l’ordre à l’agence de reti-rer le panneau de mise en vente apposésur la maison. M.P. avait alors écrit aux ser-vices municipaux pour protester. Sansréponse à sa lettre, il avait signé avec lesépoux K.une promesse de vente,l’immeuble étant vendu à usaged’habitation. Sur la note d’urbanisme déli-vrée en vue de la réitération, la possibilitéde retour à l’habitation au bout de 5 ansavait été supprimée, et par lettre adresséeau notaire, la mairie avait confirmé que lapropriété ne pouvait être acquise à l’usaged’habitat. Les époux K.avaient déclaré neplus vouloir acquérir. En premier ressort, letribunal a annulé la promesse, et condam- M.P. à verser 10000 de dommages etintérêts aux acquéreurs sur le fondementdu dol. Il a interjeté appel.« Considérant, au fond, que M.P. sedéfend de tout dol en l’absenced’élément matériel puisque les docu-ments […] prévoyaient expressément unretour à l’habitation au bout de 5 ansainsi qu’il a été admis […] lors de sapropre acquisition et en l’absence de toutélément intentionnel, dès lors qu’il étaitde bonne foi, persuadé du retour del’immeuble à l’habitation […];Considérant qu’il n’appartient pas à lacour de trancher sur la règle d’urbanismeeffectivement applicable à l’opération encause […]; qu’il suffit ce constater[qu’antérieurement] à la signature de lapromesse de vente, M.P. était informéde ce que la mairie n’acceptait pasune destination autre que commer-ciale; qu’alors et quelle qu’ait pu être saconviction […] que l’immeuble devaitencore pouvoir être vendu à cette fin,M.P. ne pouvait se contenter, même enl’absence de réponse à sa lettre de persis-ter dans cette conviction et se faire jugede ce qu’il estimait être des « erre-ments » de la mairie, qu’il devait infor-mer ses acquéreurs de la positionprise par la mairie, alors que ceux-ciachetaient dans la perspective affirméed’acquérir un immeuble à l’usaged’habitation […] ».La cour confirme le dol, mais limite lesdommages-intérêts à 5000.Observations de Jurishebdo: Les faits decette affaire sont assez remarquablespour être soulignés. Le comportement duvendeur, particulièrement léger, justifiait,outre l’annulation de la promesse, lamise en cause de sa responsabilité. En casde silence de la mairie ou de doutequant à une décision municipale, il esttrès imprudent de présumer unilatérale-ment une issue favorable, et coupable àtout le moins de ne pas avertir ses acqué-reurs au nom de l’obligationd’information. Concernant la note derenseignement, elle fait usuellementl’objet de la condition suspensive de nerévéler aucune restriction significativesusceptible de déprécier l’immeuble oude le rendre impropre à sa destination.Agent immobilier1. L’échec d’une vente interdit àl’agence immobilière de réclamersa commission, pas d’agir endommages-intérêts(Cass. Civ., 3e, 10octobre 2007, n°895, FS-P+B, rejet)Les époux L.avaient vendu sous seingprivé un immeuble aux épouxB., parl’intermédiaire d’une agence immobilièreet sous diverses conditions suspensivesdont une relative à l’obtention d’un prêt.Le prêt n’ayant pas été obtenu et lesépoux L.ayant assigné les époux B.pourvoir dire que la défaillance leur étaitimputable, l’agence immobilière avaitdemandé leur condamnation à des dom-mages-intérêts, demande accueillie enappel. Les acquéreurs ont formé pourvoi.« Attendu que les époux B.font grief àl’arrêt d’accueillir la demande del’agence immobilière, alors, selon lemoyen, qu’aucune somme d’argent n’estdue, à quelque titre que ce soit, à l’agentimmobilier avant que l’opération pourlaquelle il a reçu mandat écrit ait étéeffectivement conclue et constatée dansun seul acte contenant l’engagement desparties; que lorsque l’engagement desparties contient une clause de dédit ouune condition suspensive, l’opération nepeut être regardée comme effectivementconclue pour l’application de l’article 6de la loi du 2janvier 1970, s’il y a déditou tant que la condition suspensive nes’est pas réalisée […] ;Mais attendu qu’ayant constaté quel’immeuble avait été finalement vendu àd’autres acquéreurs par l’intermédiaired’une autre agence immobilière et relevéque l’agence avait été privée de la réa-lisation de la vente par la faute desépouxB., la cour d’appel, qui ne s’estpas fondée sur les dispositions de laloi du 2janvier 1970, a pu en déduireque ceux-ci devaient être condamnésà des dommages-intérêtsdont elle asouverainement fixé le montant ».La Cour rejette le pourvoi.Observations de Jurishebdo: En applica-tion de l’article 6, de la loi du 2janvier1970, l’agent immobilier ne peut recevoiraucune somme d’argent si la vente n’a pasété effectivement conclue: pour appréciercette condition, il faudra se placer aumoment de la signature de l'acte authen-tique, et en cas de condition suspensive, àla levée de la dernière condition. La ques-tion s’est cependant posée de savoir si lacommission ne serait pas due en cas denon-réalisation imputable à une faute del’une des parties. Mais la Cour de cassations’en tient au critère de l’article 6, celuid’une transaction effectivement conclue(Civ., 1re, 24octobre 2006, 0512026). Enl’espèce, l’acquéreur se prévalait de cessolutions pour contester tout paiement, etson argumentation était exacte… sur leseul plan de la loi Hoguet. En effet,l’agence peut toujours agir sur le fonde-ment du droit commun pour obtenir desdommages et intérêt contre un acquéreur,notamment si elle s’estime abusivementévincée au profit d’une autre agence.L’appréciation du juge reste souverainequant à l’existence de ce préjudice et sonmontant. En général et logiquement, ilpourra être équivalent à celui la commis-sion perdue.2. Devoir de conseil:L’agence immobilière devaitconseiller l’insertion d’une condi-tion suspensive(CA Paris, 2e ch. A, 10octobre 2007,n°07/03741)M.B. avait confié la vente de son appar-tement à l’agence qui en assurait la ges-tion. Les locataires avaient reçu congé30octobre 2007page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
Les conclusions du Grenelle de l’environnement30octobre 2007page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE1. ConstructionTous lesbâtiments et équipements publicsdevront être construits dès 2010 en basseconsommation (50 kwh/m2) ou seront àénergie positive ou positive.Pour la construction des logements privés,le plan prévoit 3 dates:- 2010 : passage anticipé à la réglementationTHPE (très haute performance énergétique) avecobjectif d’un tiers des constructions en basseconsommation ou énergie passive ou positive.- 2012 : généralisation des logements neufs àbasse consommation- 2020 : généralisation des logements neufs àénergie passive ou positive.Pour la construction dans le secteur tertiai-re(bureaux…): mêmes échéances et objec-tifs que les bâtiments publics.2. Bâtiments existantsPour les bâtiments existants: lancement d’un “chan-tier sans précédent de rénovation thermique”.Bâtiments publics: bilan carbone/énergiedans tous les bâtiments publics, rénovationthermique combinée aux travauxd’accessibilité avec objectif de performance2015. L’Etat s’engage à effectuer la rénova-tion de ses bâtiments dans les 5 ans.Parc HLM et bâtiments ANRU: mise auxnormes accélérée de l’intégralité du parc encommençant par les 800000 logements lesplus dégradés. Programme ANRU (40mil-liards d’) réalisé en appliquant par anticipa-tion des normes futures (80 ou 50kWh/m2).Bâtiments privés: mise en place de méca-nismes incitatifs puissants (rénovation du cré-dit d’impôt développement durable…), pourle logement privé et le tertiaire: diagnosticde performance énergétique (amélioré)à chaque cession et mise à l’étude d’uneobligation de rénovation, distinguant pro-priétaires occupants et locataires” (comité depilotage présidé par Philippe Pelletier), luttecontre la précarité énergétique (effort sur laclasse G du DPE).Lancement d’un grand plan de formationprofessionnelle.Par ailleurs, les travaux concernantl’urbanisme, proposent d’engager un pland’éco-quartiers, de lutter contre l’étalementurbain par exemple en créant des “zones dedensification enironnementale” dotées deCOS majorés.valant offre de vente, au prix de130000, qu’ils avaient déclinée. M.B.avait alors signé une promesse de venteavec les épouxV., au prix de 114500. Lenotaire avait notifié aux locataires cettenouvelle offre. Un des locataires l’ayantacceptée, les époux V.avaient mis endemeure M.B. de payer la clause pénalede 12050. Assigné en justice, M.B.avait appelé l’agence en garantie. Le tri-bunal avait réduit à 4000 la clause etcondamné l’agence à prendre à sa chargecette condamnation. Les époux V.ontinterjeté appel.« Considérant que l’acte de vente sousconditions suspensives […] ne compor-tait pas de condition suspensivetenant au non-exercice par le locatai-re de son droit de préemption, unetelle condition ne se présumant pas,[…] ;Considérant que [l’agenceimmobilière], professionnelle del’immobilier, qui connaissait parfaitementla situation locative du bien […] aurait[…] informer M.B. de l’obligationlégale d’ordre public qui s’imposait à luide notifier une nouvelle offre de venteaux locataires et lui conseillerl’insertion dans le compromis d’unecondition suspensive[…] ; Qu’elle […] a ainsi manqué à son obli-gation de renseignement et deconseil vis-à-vis de son mandat, ce man-quement étant la cause directe descondamnations prononcées à l’encontrede M.B. ».Observations de Jurishebdo: La respon-sabilité de l’agence est retenue sur lefondement de l’article 1992 du code civil,selon lequel « le mandataire répond nonseulement du dol, mais encore des fautesqu'il commet dans sa gestion ». Le man-quement à son devoir de conseil sera par-ticulièrement fautif s’il a trait à ce quifait sa mission même de l’agent:connaître le bien, en expliquer les carac-téristiques déterminantes à sonclient telles que servitudes légales, ins-criptions hypothécaires, procédure decongé en cas de location. Au regard deces éléments, l’agent doit s’assurer queles conditions d’une vente efficace sontbien réunies, et à ce titre faire toute pro-position utile afin de sécuriser la vente.OPCI: des précisions comptablesUn décret du 16octobre complète l'articleD 214-207 du code monétaire et financierdans la partie du code consacrée aux règlescomptables communes à tous les OPCI.Il prévoit une règle d'évaluation desactions de SPPICAV ou de parts de FPI. Ilfaut tenir compte de la quote-part dessommes distribuables comprise dans lavaleur liquidative de la société ou dufonds.Par ailleurs, le décret définit le contenu desfrais mentionnés à l'article L 214-107 àretrancher des produits pour le calcul durésultat net: il s'agit des frais et charges quirelèvent du fonctionnement et de l'objetgénéral des OPCI sans pouvoir être affectésdirectement à une catégorie particulièred'actifs. Lorsqu'une acquisition immobilièren'a pas abouti, les frais engagés sont affec-tés aux produits de la catégorie d'actifsauquel l'actif qui devait être acquis auraitété affecté.(Décret n°2007-1481 du 16octobre 2007 relatifaux organismes de placement collectif immobi-lier portant application des articles L.214-107,L.214-128 et L.214-140 du code monétaire etfinancier, J.O. du 18octobre, p.17182).Les 37 propositions du comitéde suivi du DALOLe Comité de suivi du droit au logementopposable a rendu son 1er rapport débutoctobre. Il comporte 37 séries de proposi-tions. En voici quelques-unes:- Sortir de l’ISF les logements affectés au loge-ment très social et gérés par des associations.- Permettre à l’État d’exercer le droit de pré-emption urbain partout il constate undéficit de logements sociaux.- Vendre des terrains de l’État au prix per-mettant d’assurer l’équilibre des opérations.- Traiter en urgence les recours contre les per-mis de construire relatifs au logement social.- Garantir le caractère universel de la Garan-tie des risques locatifs.- Créer une autorité organisatrice du loge-ment au niveau de l’Ile-de-France.- Autoriser l’État à engager la constructiondes logements sociaux prévus par le pro-gramme régional de l’habitat en cas de non-respect des objectifs annuels sur le territoirede la commune.- Mettre en place un plan Marshall logementpour l’Ile-de-France: nommer un préfet loge-ment pour l’Ile-de-France, autoriser l’État àpréempter les terrains et immeubles néces-saires à la réalisation des plans d’urgence.Les relevés de conclusions du Grenelle de l’environnement comportent desmesures fortes qui concernent directement notre secteur.
30octobre 2007page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations18 oct. 2007Sénatp.1880n°1557Jean-Louis Masson,NI, MoselleDPU: subdélégation?IntérieurLe titulaire du droit de préemption urbainpeut déléguer son droit à l'État, une collectiv-ité locale, un établissement public ou au con-cessionnaire d'une opération d'aménagement(notamment une SEM), mais il ne peut pas yavoir de subdélégation.Référence de texte: arti-cle L 213-3 du code del'urbanisme.23 oct. 2007ANp.6530n°2782Marie-JoZimmermann,UMP, MoselleDistance minimaled'implantation desconstructionsÉcologieLorsque les constructions sont implantées dechaque côté d'une voie publique, il n'y a paslieu d'exiger une distance minimale entre lesconstructions. Seules les règles prévues à l'article6 du règlement du PLU sont applicables.La sénatrice évoquait lecas de deux construc-tions situées de part etd'autre d'un cheminpublic.23 oct. 2007ANp.6353n°3796Maurice Leroy,NC, Loir-et-CherCarte communale:application anticipée?ÉcologieL'article L 111-7 du code de l'urbanisme neprévoit pas pour les communes qui élaborentune carte communale la possibilité de surseoir àstatuer sur les demandes de permis de constru-ire. Il convient d'appliquer le règlement nationald'urbanisme. Il est possible dans certains casd'admettre un sursis à statuer notammentlorsque les constructions sont susceptibles decompromettre l'exécution de travaux publics.Cf. art. R 111-1 à R 111-25 du code del'urbanisme.23 oct. 2007ANp.6535n°2169Daniel Boisserie,SRC, Haute-VienneIndexation des primesd'assurancehabitationÉconomieLa politique tarifaire est libreen matièred'assurance. Il n'existe pas d'indexation tarifaireréglementaire des contrats d'assurance responsabil-ité civile et habitation en fonction de l'indice ducoût de la construction. Certains assureurs peuventl'utiliser, en fonction de leur politique tarifaire.Le député proposait quel'IRL se substitue à l'ICCpour l'indexation de cescontrats d'assurance.23 oct. 2007ANp.6536n°1758Jean-Luc Préel,NC, VendéeISF: calcul individuel?ÉconomieLe législateur a retenu le principe d'une imposition par foyer, analysevalidée par le Conseil constitutionnel. Toutefois, la cotisation est réduitede 150 par personne à charge. Le taux d'abattement sur la résidenceprincipale a été porté de 20 à 30% par la loi du 21août 2007. Les redev-ables peuvent aussi imputer 75% de certains investissements (souscrip-tion aux parts de PME) dans la limite de 50000.23 oct. 2007ANp.6566n°2593Marie-JoZimmermann,UMP, MoselleBâtiments dépourvus deportes et fenêtres: actiondu maireIntérieurL'article L 511-1-1 du CCH permet au maire de pre-scrire réparation ou démolition d'un bâtiment quimenace la sécurité. Mais s'il est simplement ouvert,ce texte n'est pas applicable. S'il existe un dangerpour la salubrité, le maire peut mettre en demeurele propriétaire d'y remédier sur la base de l'article L2212-2 du CGCT conformément au RSD.Le texte du règlementsanitaire départemental(RSD) doit s'inspirer dudocument national.23 oct. 2007ANp.6574n°3710Olivier Jardé,NC, SommeÉvaluation d’un immeu-ble classé, donné oulégué avec une claused'inaliénabilité: déduc-tion de charges?JusticePour l'évaluation d'un bien classé ou inscrit autitre des monuments historiques qui faitl'objet d'une donation ou succession, avec uneclause d'inaliénabilité, il est possibled'admettre en déduction des charges. Ellessont relatives aux travauxd'entretien, deréparation ou de mise en sécurité desimmeubles qui sont nécessaires à la préserva-tion du monument historique classé ou inscrit.Cette réponse est don-née sous réserve del'interprétation des tri-bunaux.23 oct. 2007ANp.6575n°2989Jean-Claude Mathis,UMP, AubeAdministrateurs des SAd'HLM et des SEM:indemnitésLogementL'article R 421-56 du CCH est applicable à l'ensemble des offices publicsde l'habitat (OPH). Un décret va préciser le régime juridique du conseild'administration d'un OPH sur le fondement des articles L 421-8 et suiv-ants. L'arrêté du 31juillet 1985 applicable à l'ensemble des OPH fixe à7,33le taux horaire de l'indemnité maximale (dans la limite de8heures par jour).23 oct. 2007ANp.6576n°3771Denis Jacquat,UMP, MosellePlan d'accueil renforcédes personnes sans abri(PARSA)LogementLa mise en place en janvier2007 du PARSA amarqué un changement dans l'accueil en 2007.Ce dispositif d'accueil d'urgence est destiné à êtreréduit par transformation de places d'urgence enplace de stabilisation et de CHRS (centresd'hébergement et de réinsertion sociale). En2008, le parc CHRS devrait être de 36465 places,soit 4400 places de plus qu'en 2007.Le plan suit les recom-mandations de la Fonda-tion Abbé Pierre,indique la réponse.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
30octobre 2007page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFNominationsCabinets ministérielsProspective et de l'évaluation des poli-tiques publiques: Bertrand du Marais estnommé conseiller technique auprès d'ÉricBesson (arr. du 8 oct., J.O. du 16, @).Écologie: Benoît Melonio est nomméconseiller technique, fonctions que quitteOlivia Amozig-Bellot (arr. du 16octobre,J.O. du 19, @).Politique de la ville: DominiqueDufour, conseiller chargé de la coordina-tion territoriale, est nommé directeuradjoint du cabinet de Fadela Amara (arr.du 16 oct., J.O. du 19, @).AdministrationPréfets: Jean-Jacques Brot est nommépréfet d'Eure-et-Loir et Emmanuel Ber-thierpréfet de la région Guadeloupe(décrets du 15octobre, J.O. du 16, @).Magistrature: Ghislaine Fraysse est nom-mée présidente du tribunal administratif deMontpellier (décret du 15 oct., J.O. du 17, @).Ministère de l’écologie: Hélène Jacquot-Guimbalest chargée de l'intérim des fonc-tions de directeur général de l'administrationau ministère de l'écologie et du développe-ment durable, elle succède àEmmanuelRébeillé-Borgella, lequel est par ailleursnommé inspecteur général de l'équipement(décrets du 18 oct. 2007, J.O. du 19, @).INSEE: Jean-Philippe Cotisest nommédirecteur général de l'INSEE (décret du18octobre, J.O. du 19, @).Au fil du J.O.Conventions collectivesAvocats: l'accord du 19janvier 2007relatif aux gratifications des stagiairesdes cabinets d'avocats a été étendu pararrêté du 10octobre 2007 (J.O. du17octobre, p.17120).Immobilier: l’avenant n°37 du 26mars2007, relatif aux salaires,est étendu pararrêté du 12octobre (J.O. du 19, p.17255).Géomètres experts, topographes, photo-grammètres, experts fonciers: l’accord du7juin 2007 relatif aux salaires minima,est étendu par arrêté du 12octobre (J.O.du 19, p.17253).Secteurs sauvegardés:Une nouvelle circulaire sur les secteurs sau-vegardés a été publiée.Elle concerne les conditions de conduite etd’organisation des procédures relatives auxsecteurs sauvegardés et aux plans de sau-vegarde et de mise en valeur (PSMV).(Circulaire n°2007-50 du 31août 2007 relati-ve aux conditions d'application du décretn°2007-452 du 25mars 2007, publiée au bul-letin officiel du ministère de l’équipement, 25sept. 2007, p.112).Codification de l’environnementUne nouvelle partie du code del’environnement a été codifiée: il s’agit dulivreV de la partie réglementaire.Ce livre est consacré à la prévention des pollu-tions, des risques et des nuisances. Son titreIerconcerne les installations classéespour laprotection de l'environnement. Les titres sui-vants sont relatifs aux produits chimiques etbiocides, aux OGM, aux déchets. Le titreV com-porte des dispositions particulières à certainsouvrages ou certaines installations, le titreVIvise la prévention des risques naturels. On ytrouve par exemple les textes sur l'élaborationdes plans de prévention des risques natu-rels prévisibles (art. R 562-1 et suivants), la pré-vention du risque sismique (R 563-1 et suiv.).En annexe de l'article 563-4 figure une liste dessecteurs par départements suivant leurs classifi-cations dans les zones de sismicité, informationnécessaire à la prise en compte du risque dansles règles de construction des bâtiments. Ontrouve aussi les textes sur la prévention durisque d'inondation(art. R 563-11 et suiv.) LetitreVII vise la prévention des risques sonores.Enfin, dans le titreVIII consacré à la protectiondu cadre de vie figurent les textes sur la publi-cité, enseignes et pré-enseignes.(Décret n°2007-1467 du 12octobre 2007 relatif aulivreV de la partie réglementaire du code del'environnement, J.O. du 16octobre 2007, p.17002).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 291UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésAscenseurs : report de dateChristine Boutin a indiqué au congrès del’UNPI le 26octobre que la 1edate de miseen conformité des ascenseurs, du 3août2008, serait reportée au 31décembre 2010.
30octobre 2007page8JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREEMichel Didier(Rexecode) explique que la crise del'été dernier est une crise de liquidités bancairesqui trouve sa source dans une défiance à l'égarddes titres. Aux États-Unis, les mises en chantiersont en chute libre, les stocks à un niveau élevéet le solde des opinions des constructeurs trèsbas « on est rentré dans un ajustement majeur »estime Michel Didier. Il considère que les perspec-tives sont meilleures dans la zone euro, même sile recul des opinions des promoteurs sur lademande de logements neufs est très net. Il pen-se à un « retour de la thématique inflation » et àun possible resserrement des conditions de cré-dit. Tant que les taux de défaut des entreprisesrestent bas, il ne croit pas à un scénario catas-trophe.Pour Jean-Paul Betbeze(Crédit Agricole) « le car-refour de l'immobilier et de la finance est un car-refour dangereux » et il assure que les banquesen France n'ont pas fait de subprime « car c'estillégal » et il évoque à ce propos la réglementa-tion protectrice de l'emprunteur et notammentle taux de l'usure, même si certaines gestion-naires en ont un peu acheté, notamment enAllemagne. Il indique que les États-Unis ont misen place un processus d'innovation débridé, quia dérapé en 2006, (et pour lequel la Fed vadésormais assurer un contrôle) mais qu'il seraitétrange qu'on en souffre de ce côté del'Atlantique. Jean-Paul Betbeze présente uneintéressante analyse selon laquelle la mise enplace du crédit d'impôt pour l'achat d'une rési-dence principale l'été dernier vise à soutenir lemarché du neuf et de l'ancien pour aider à fairepasser les réformes sociales.Alain Dinin(Nexity) indique que l'objectif de500000 logements sociaux nécessite un soutienpolitique fort sur le financement du logement etqu'il faut ré-inciter les investisseurs institutionnels àrevenir sur le marché locatif. Il ajoute que les poli-tiques savent que si on ne soutient pas le loge-ment, la croissance ne sera pas au rendez-vous.Optimisme pour les OPCIAlain Leclerc(AFG) reconnaît que la mise aupoint du produit est assez technique et déplorela rigueur de la direction de la législation fiscaleet plaide pour une simplification de la réglemen-tation administrative et fiscale.Frédéric Bôl(AF2I) attire l'attention « ne vendonspas de la liquidité pour un produit qui n'est pasliquide ». A l'heure ou les premiers agrémentspour OPCI ont été délivrés par l'AMF, la profes-sion est optimiste sur le développement du pro-duit. Christophe Montcerisier(Royal Bank ofScotland) considère que l'OPCI ne va pas se sub-stituer à d'autres produits, Christophe Fléchet(Ciloger) abonde en ce sens, précisant que lesSCPI fiscales se maintiendront puisqu'il ne doitpas y avoir d'OPCI fiscaux. Un consensus se déga-ge pour prévoir qu’en quelques années, la capi-talisation des OPCI dépasse celle des OPCI. Chris-tophe Montcerisier indique que les fonds immo-biliers non cotés en Grande Bretagne représen-tent 100milliards d', mais il pense que les OPCIvont surtout se développer pour les institution-nels. Alain Leclair cite un chiffre de 50 à 60mil-liards d' de capitalisation d'ici trois ans.Christian Micheaud(Pierrepapier.fr) est optimistesur le développement de la pierre-papier. Il rap-pelle qu'en 2006 les particuliers ont investi10milliards d'euros dans l'investissement Robienet autant dans le locatif ancien. Eric Cosseratrap-pelle que le sous-jacent est l'immobilier et qu'ilfaut faire de la pédagogie pour rappeler quel'immobilier impose des frais de gestion plus éle-vés que les valeurs mobilières et que sa liquiditéest moindre.Christian Micheaud évoque la loi de finances2008 qui prévoit d'élever le taux de taxation decertaines plus-values et laisse à penser que lespouvoirs publics pourraient réagir si le produitrestait cantonné aux institutionnels: « faites pro-fiter les particuliers des avantages fiscaux. LesOPCI à règles de fonctionnement allégé, oui,mais à condition de créer aussi des OPCI grandpublic ».Jacqueline Faisant(BNP Paribas Reim) y voit unproduit de diversification. Yves Mansion(SFL)estime qu'il faut lever le doute sur la liquidité:« les OPCI ne sont pas liquides en trois jours ».Les professionnels préparent d'ailleurs une liqui-dité à six mois.Quel est l’état du marché?Pour Hervé Manet(Marignan), nous ne sommes« pas en situation de crise, mais d'ajustement ».Christophe Crémer(Meilleurtaux.com), indiqueque les agents immobiliers se demandent actuel-lement sont passés les acheteurs. Il estimeImmobilier: la crise est consommée…Réunis par l'IEIF, les professionnels de l'immobilier appelés à échanger sur le thè-me « Immobilier, et maintenant? » sont assez optimistes sur le développementdes OPCI, à condition de ne pas le vendre comme un produit liquide. Enrevanche l'analyse de la situation du marché du logement laisse à penser queL'horizon s'obscurcit. L'un d'entre eux estimant que “la crise est consommée”.qu'il y a un changement de comportement desparticuliers qui deviennent attentistes. et que lesmesures de Nicolas Sarkozy « ont fait flop ». Lesparticuliers ne croient plus à la plus-value. Il ajou-te que le nombre de personnes s'endettant sur30 ans a fortement augmenté (17%), ce qui lais-se encore une marge de progression.Henry Buzy-Cazauxest plus net encore: « la criseest consommée » dit-il. Il indique que l'indicateurde solvabilité est en dégradation, qu'il y a undécrochage entre ce que peuvent faire lesménages et ce qui est effectivement proposé.Nous sommes donc dans une situation de ruptu-re. Si l'enjeu est que chacun puisse se loger, onest loin de cette situation.L'analyse de Pierre Touya(Logirep, SA d'HLM quigère, principalement en Ile-de-France, 53000 loge-ments) n'est pas très éloignée. Il estime que la criseest principalement une crise du logement abor-dable et il constate une désolvabilisation des per-sonnes. Il évoque aussi les difficultés d'applicationdes exigences de réglementation environnemen-tales qu'impose la région Ile-de-France pour attri-buer ses subventions. Il évoque aussi l'insécuritéjuridique liée à des contentieux européens. Troiscontentieux sont en cours en Suède, aux Pays-Baset en France (sur les questions d'aides des collecti-vités locales qui pourraient être assimilées à desaides d'État ou sur le livret A).Henry Buzy-Cazaux rappelle qu'il y a trois ouquatre ans, tous les professionnels annonçaientun atterrissage des prix, qui ne n'est pas produit;mais qu'aujourd'hui les particuliers réalisent, avecbon sens, qu'il n'est plus raisonnable d'acheter.Pierre Touya observe la diversité des situations duparc social: son groupe fait de l'usufruit locatifsocial auHavre par exemple, certains groupesvendent des logements sociaux. Il évoque la diffi-culté que pose la loi de 1965 sur les copropriétéset indique que dans certains secteurs, les appar-tements proposés à 10000 pour un 5 pièces nese vendent plus. Citant l'exemple des Pays-Bas,qui pratiquent parfois un partage de la plus-value entre le bailleur et le locataire, il en appelleà davantage d'innovation.Henry Buzy-Cazaux indique que si la connaissan-ce des marchés a beaucoup progressé, il fautélargir l'observation au niveau des EPCI.Retenons l’un des trois graphiques de la conclu-sion de Guy Marty(IEIF) qui met en regard deuxanalyses des demandes de logements pour lesannées à venir. Si l'Insee table sur des besoinsnettement inférieurs aux chiffres actuels de laconstruction, une récente étude de l'UniversitéDauphine estime qu'il en faut 500000… Il restedonc du travail pour la rationalisation des prévi-sions des besoins.
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