mardi 13 mai 2025

296 – 18 déc. 2007

AccueilAnciens numéros296 - 18 déc. 2007
■ Jurisprudence récente p. 2 à 3
Urbanisme
✓ Droit de préemption urbain : le projet d’aménagement de la commune doit être suffisamment précis mais il ne requiert pas une délibération du conseil municipal l’approuvant
✓ Logements locatifs sociaux : quand le droit de l’urbanisme croise le droit de la construction
✓ Conditions de régularisation de l’affichage d’une décision de non-opposition à travaux

Droit de propriété
✓ Quand le refus du concours de la force publique pour l’exécution d’une décision d’expulsion constitue une atteinte au droit de propriété

■ Au parlement p. 4
✓ La loi de finances au Sénat

■ Réglementation p. 5, 8
✓ Travaux sur monuments historiques
✓ La gestion de La Défense
✓ Extension du contrôle technique pour les risques sismiques
✓ Protection des incapables majeurs
✓ Barème des rémunérations saisissables

■ Acteurs p. 5
✓ Le congrès de la Fnaim

■ Politique du logement p. 6
✓ Un décret sur le DALO
✓ Adoption des PPALPD
✓ Hausse des loyers HLM
✓ Cotisation additionnelle à la CGLLS

■ en bref p. 7
✓ Au fil du J.O., nominations
✓ Sur votre agenda
✓ Participation pour non-réalisation d’aires de stationnement

■ réformes p. 8
✓ La politique du logement fixée par le président de la République.
✓ La réforme de l’IRL est lancée


JURISPRUDENCERECENTEp.2à3UrbanismeDroitdepréemptionurbain:leprojetd’aménagementdelacommu-nedoitêtresuffisammentprécismaisilnerequiertpasunedélibérationduconseilmunicipall’approuvantLogementslocatifssociaux:quandledroitdel’urbanismecroiseledroitdelaconstructionConditionsderégularisationdel’affichaged’unedécisiondenon-oppositionàtravauxDroitdepropriétéQuandlerefusduconcoursdelaforcepubliquepourl’exécutiond’unedécisiond’expulsionconstitueuneatteinteaudroitdepropriétéAUPARLEMENTp.4LaloidefinancesauSénatREGLEMENTATIONp.5,8TravauxsurmonumentshistoriquesLagestiondeLaDéfenseExtensionducontrôletechniquepourlesrisquessismiquesProtectiondesincapablesmajeursBarèmedesrémunérationssaisissablesACTEURSp.5LecongrèsdelaFnaimPOLITIQUEDULOGEMENTp.6UndécretsurleDALOAdoptiondesPPALPDHaussedesloyersHLMCotisationadditionnelleàlaCGLLSENBREFp.7AufilduJ.O.,nominationsSurvotreagendaParticipationpournon-réalisationd’airesdestationnementDesprojetsderéformestousazimutsVousavezaimélaréformedesautorisationsd’urbanisme?Vousadorerezlaréformedel’urbanisme.Alorsquelesconséquencesdelaréformequiestentréeenvigueurle1eroctobre2007sontencorepeuconnues,leprésidentdelaRépubliqueaannoncé(lirepage8)qu’ilfallaittravailleursuruneréécriturecomplèteducodedel’urbanismeparvoied’ordonnance.Lesdéputésapprécierontsansdoute.Quantauxpétitionnaires,leurenthousiasmeàs’approprierlaréformequivientd’entrerenvigueurrisqued’êtrequelquepeurafraîchis’ilssaventqueletexteestpromisàunerefonteimminen-te…Danssondiscoursdu11décembre,leprésidentdelaRépubliqueaparailleursconfirmésonintentionderéformerlerégimed’indexationdesloyersd’habitationetdelimiterlemontantdudépôtdegarantieàunmoisaulieudedeuxactuellement.Ceder-nierpointn’estpassansposerunequestiondedroittransitoire(lirepage8).LeprésidentaaussiappeléàuneréformedusystèmedudroitaumaintiendansleslieuxpourleslocatairesduparcHLM.L’Unionsocialepourl’habitatarépliquéqu’elle“avaitelle-mêmeproposéleprinciped’unrendez-voustouslestroisansavecleslocataires,tantpoursatisfaireleurssouhaitsdemutationoud’accessionàlaproprié-té,quepourmieuxrépondreauxdemandesenattente”,toutenfai-santobserverque“l’examendessituationsdesménagesprésentsdansleparcsocialdevraêtreréaliséavecpragmatisme,entenantcomptedessituationsetdestauxd’effortdesménages”.Lasignatu-red’uneconventionce18décembreentreleministredulogementetleprésidentdel’USHpourlaventede40000logementsHLMpourraêtrel’occasiond’unéchangedevuesurcethème…NotonsparailleursquelerégimedesSIICaétéamendéen1electuredelaloidefinancesgrâceauxinterventionstoujoursefficacesdusénateurPhilippeMarini(lirepage4).L’alourdissementdelafiscalitédesplus-valuesestdoncépargnéauxSIIC.Unepetiteleçondelobbyingaétédélivréeauxagentsimmobiliersréunisencongrèsce13décembreparledéputéUMPetprofesseurdedroitDanielFasquelle.Celui-ciinvitelesprofessionnelsàagirdavantageàBruxellesetsurtoutàagirdefaçonconcertéeavecdesreprésentantsd’autrespayseuropéens,pournepasdonnerl’impressiondenedéfendrequ’unepositionstrictementnationale.Ilinviteaussilesorganisationsàagirdavantageenamont.Lorsqu’ils’agitdetransposerunedirectiveendroitfrançais,c’esttroptard.Ilestainsiplusquetempsd’agirvis-à-visdeladirectiveservicesdontlatranspositiondoitêtrefaiteavant2009.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 29618DECEMBRE 2007ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierREFORMES p.8 La politique du logementfixée par le président de laRépublique. La réforme de l’IRL est lancéeJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 221 C Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
18décembre 2007page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEDroit de préemption urbainLe projet d’aménagement dela commune doit être suffisam-ment précis et certain mais il nerequiert pas une délibération duconseil municipal l’approuvant(CE, section du contentieux, 1ère sous-sec-tion, 15octobre 2007, n°296814)Sur la demande de la sociétéA., le tri-bunal administratif avait annulé unedélibération du conseil municipal de laville de Senlis par laquelle elle décidaitd’exercer son droit de préemptionurbain sur une maison d’habitation etde commerce. Son appel auprès de lacour administrative ayant échoué, lacommune se pourvoit en cassation.« Considérant qu’aux termes de l’articleL.210-1 du code de l’urbanisme: Lesdroits de préemption institués par leprésent titre sont exercés en vue de laréalisation, dans l’intérêt général, desactions ou opération répondant auxobjets définis à l’article L.300-1 […].Toute décision de préemption doit men-tionner l’objet pour lequel ce droit estexercé […]; qu’il résulte de ces disposi-tions, d’une part, que les communes nepeuvent décider d’exercer leur droit depréemption urbain que si elles justifientde l’existence, à la date à laquelle ellesexercent ce droit, d’un projet d’actionou d’opération d’aménagement suf-fisamment précis et certain et,d’autre part, qu’elles doivent défi-nir ce projet de manière suffisam-ment précise dans la décision depréemption;Considérant que, pour confirmer lejugement du tribunal administratif […],la cour d’appel administrative a énoncéque « si la ville de Senlis soutient quel’acquisition de cet immeuble avait pourbut l’extension des services munici-paux, elle n’apporte aucun élément denature à établir, ni l’existence d’un telprojet à la date de la décision de pré-emption, ni son caractère précis et cer-tain »; […] qu’en recherchant si la com-mune de Senlis justifiait d’un projet suf-fisamment précis et certain à la date dela décision [...], sans subordonner, com-me l’avait fait à tort ce dernier, la léga-lité de la décision de préemption liti-gieuse à l’existence préalable d’unedélibération du conseil municipalapprouvant le projet qu’entendaitpoursuivre la commune, la cour admi-nistrative d’appel n’a pas, contraire-ment à ce qui est soutenu, commisd’erreur de droit ».Observations de Jurishebdo: Le droitde préemption ne doit pas être utilisécomme un moyen de contrôle desmutations immobilières, ou leur prix,c’est pourquoi il est strictement enca-dré. La motivation de la décision depréemption doit non seulement exister,mais elle doit répondre à l’un des objec-tifs fixés à l’article L.300-1 CU, dont laliste est longue, mais limitative. Lecontenu de cette motivation ne doit pasêtre général, ni se contenter de for-mules types. La jurisprudence a imposéà cet égard une condition de précisiondu projet, afin d’en vérifier la réalité(CE, 25juillet 1986, n°62539). Néan-moins, une délibération du conseilmunicipal n’est pas obligatoirementrequise; si la décision y renvoie, soncontenu sera soumis aux mêmes condi-tions. La motivation s’appréciant à ladate à laquelle la préemption a étédécidée, aucune régularisation posté-rieure n’est possible (CE, 27avril 1994,req. n°13-5588). À noter toutefois quel’article L.210-1 du code de l’urbanismea été complété par les lois SRU et ENL,afin de permettre, notamment dans lecadre d’un plan local de l’habitat oupour la construction de logementsociaux, la simple référence à la délibé-ration définissant les actions.Logements locatifs sociauxQuand le droit de l’urbanismecroise le droit de la construction(CE, section du contentieux, 6ème sous-section, 8octobre 2007, n°301108)En2000 et2001, deux permis deconstruire avaient été accordés à lasociété S.pour la construction de loge-ments locatifs sociaux dans la commu-ne. Saisi par différents requérants, le tri-bunal administratif avait annulé lesdeux permis. La commune avait interje- appel de ces annulations, mais lacour administrative avait confirmé lejugement de premier ressort. La com-mune se pourvoit en cassation.« Considérant que pour demanderl’annulation de l’arrêt attaqué, la com-mune de Val d’Isère soutient […] que [lacour administrative d’appel] a commisune erreur de droit en faisant uneinexacte application […] du POS dontles dispositions étaient applicables auprojet litigieux; qu’ainsi, elle ne pouvaitse fonder sur des articles du code de laconstruction et de l’habitation, dontl’objet est sans rapport avec le droit del’urbanisme, alors que la notion delogement social ne fait pas l’objet d’unedéfinition générale et absolue, pourjuger que la construction projetéen’avait pas les caractéristiques requisespour abriter des « logements locatifssociaux » au sens du POS […]; que lestermes du POS […] révèlent que lesnotions de « logements locatifssociaux », de « lits sociaux à gestionlocale » ou de « logements locatifs àvocation sociale » sont utilisées indiffé-remment pour qualifier un objectifsocial identique; […]Considérant qu’aucun de ces moyensn’est de nature à permettre l’admissionde la requête ».Observations de Jurishebdo: Selon lerequérant, la cour n’avait pas à introdui-re la notion de logement social dansl’appréciation de la conformité des per-mis de construire, cette notion relevantdu droit de l’habitation et de la construc-tion et n’offrant aucune définition géné-rale. Il est vrai que le droit ne dit pas ceque doit être, du point de vue del’habitat, un logement social; prioritaire-ment, la notion est liée aux modalités definancement, d’objectif social des loge-ments et du caractère modéré des loyers.Le Conseil d’Etat ne retient pas ce moyencomme sérieux. La cour pouvait doncvalablement se référer aux « caractéris-tiques requises pour abriter des loge-ments locatifs sociaux », au sens du CCHet du POS local, pour fonder la confirma-tion de l’annulation des permis. La ques-tion de la construction de logementssociaux est, on le sait, très sensible. La loiENL encourage l’initiative des maires enoffrant la possibilité de dépasser le COSpour favoriser la construction dans leszones déficitaires, et de procéder jus-qu’en 2010 à une révision simplifiée desPOS. En outre, l’article L.123-2 CU per-met aux PLU et aux anciens POSd’imposer sur certains terrains la réalisa-
18décembre 2007page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEtion de programmes de logements qu’ilsdéterminent. Reste qu’en l’absence demise en adéquation préalable des règleset des projets, les riverains pourront tou-jours efficacement contester des permisnon conformes.UrbanismeConditions de régularité del’affichage d’une décision denon-opposition à travaux(CE, section du contentieux, 4ème sous-section, 12septembre 2007, n°302029)Les époux L.avaient saisi le tribunaladministratif d’une demanded’annulation d’une décision de non-opposition à la déclaration de travauxdéposée par les époux A.Le même jour,ils saisissaient le juge des référés d’unedemande de suspension de l’exécutionde cette décision de non-opposition,arguant notamment de l’irrégularité del’affichage. Le juge des référés ayantrejeté leur demande, ils la réitèrentdevant le Conseil d’Etat.« Considérant qu’aux termes de l’articleR.422-10 du code de l’urbanisme: « Dèsla date à partir de laquelle les travauxpeuvent être exécutés, mention qu’il n’apas été fait opposition ou, le cas échéantmention de la notification de prescrip-tions doit être affichée sur le terrain, parles soins du déclarant, de manièrevisible de l’extérieur, pendant aumoins deux mois et pendant toute ladurée du chantier si celle-ci est supé-rieure à deux mois[…] »; qu’auxtermes de l’article A.422-1-1 du mêmecode: « L’affichage sur le terrain soit dela mention selon laquelle il n’a pas étéformé d’opposition de l’autorité compé-tente aux travaux projetés, soit d’unextrait de l’arrêté imposant des prescrip-tions, est assuré par les soins du déclarantsur un panneau rectangulaire […] »; qu’ilressort des pièces du dossier du juge desréférés que ce dernier s’est fondé sur leséléments apportés par le bénéficiaire etle signataire de l’autorisationd’urbanisme, attestant de la présenceet de la continuité de l’affichage,lequel permettait l’identification dubénéficiaire de l’autorisation, pourjuger qu’aucun commencement de justifi-cation d’une irrégularité de l’affichagen’était apporté ».Observations de Jurishebdo: La preuvedu contenu de l’affichage incombe aubénéficiaire du permis de construire etle juge administratif apprécie souverai-nement les éléments qui lui sont pré-sentés. Le panneau doit être rectangu-laire, de dimensions supérieures à 80centimètres, il doit faire mention de ladécision, de l’identité du bénéficiaire,des voies de recours et de l'obligation,prévue à peine d'irrecevabilité parl'article R. 600-1, de notifier toutrecours administratif ou contentieux àl'auteur de la décision et au bénéficiaire(A. 424-15 et s.CU). Quant à sa visibili-té, les renseignements doivent êtrelisibles de la voie publique ou desespaces ouverts au public pendant tou-te la durée du chantier. Au regard de lajurisprudence, il apparaît que des pho-tographies ou simples attestations nesuffisent pas toujours à établir la régu-larité de l’affichage: en la matière, leconstat d’huissier reste la règle.Droit de propriétéQuand le refus du concours dela force publique pourl’exécution d’une décisiond’expulsion constitue uneatteinte au droit de propriété(CE, section du contentieux, ordonnancede référé, 19octobre 2007, n°310067)Le 30novembre 2006, le tribunald’instance de Toulon avait ordonnél’expulsion de M.A. du logement dont samère, MmeR., était propriétaire, dont lavente avait été autorisée afin de lui per-mettre de couvrir de ses fraisd’hébergement en établissement médica-lisé. Plusieurs mois s’étant écoulés etM.A. se maintenant dans les lieux, MmeR.avait demandé en référé le concours dela force publique. Le juge des référésayant accueilli cette demande, M.A. faitappel de la décision, soutenant que lui-même étant schizophrène il risquerait dedevoir retourner en hôpital psychiatriqueen cas d’expulsion.« Considérant qu’aux termes de l’articleL.521-2 du code de justice administrati-ve: « saisi d’une demande en ce sensjustifiée par l’urgence, le juge des réfé-rés peut ordonner toutes mesuresnécessaires à la sauvegarde d’une liber- fondamentale à laquelle une person-ne morale de droit public […] auraitporté, dans l’exercice de l’un de sespouvoirs, une atteinte grave et manifes-tement idéale »; que le droit de pro-priété a pour corollaire la liberté de dis-poser d’un bien et que le refus deconcours de la force publique pourassurer l’exécution d’une décision juri-dictionnelle ordonnant l’expulsion d’unimmeuble porte atteinte à cette libertéfondamentale;Considérant [...] qu’il s’est écoulé plusde dix mois depuis le jugementd’expulsion; qu’il ressort des pièces dudossier que MmeR., âgée de 85 ans nedispose plus de revenus suffisants pourpayer en totalité les frais de son séjourdans l’établissement qui l’accueille; quesi M.A., âgé de 52 ans et disposant defaibles ressources est lui-même malade,son père est disposé à lui procurer unhébergement ainsi qu’il résulte d’uneattestation signée de celui-ci le17octobre 2007; qu’il ressort enfin despièces du dossier et des débats orauxqu’aucun trouble à l’ordre publicn’est à craindre; que dans ces condi-tions le refus du préfet de prêter leconcours de la force publique pourl’exécution du jugement du30novembre 2006 apparaît en l’état del’instruction entaché d’une illégalitémanifeste et constitutif d’une situationd’urgence au sens et pour l’applicationde l’article L.521-2 du code de justiceadministrative ».Observations de Jurishebdo: Le fait quel’occupant sans titre soit le fils de la pro-priétaire témoigne d’une situation délica-te. Cela ne modifie cependant pas lamanière dont le juge apprécie la légalité,ou non, d’un refus de concours de la for-ce publique pour exécution d’un juge-ment d’expulsion. Dès lors quel’expulsion est requise hors de la périodehivernale, qu’elle ne fait craindre aucuntrouble à l’ordre public, et que les condi-tions de relogement de l’expulsé sontsatisfaites, ce refus doit être considérécomme illégal. La CEDH a condamné laFrance à ce titre, estimant qu’en dépit deconsidérations d’ordre social louables,l’exercice réel et efficace du droit de pro-priété ne saurait dépendre uniquementdu devoir de l’État de s’abstenir de touteingérence (CEDH, 31mars 2005, 62740/00, Matheus c/ France).Pages réalisées par Hélène Lécot
18décembre 2007page4JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTJean Arthuis s’interroge sur la “soutenabili-té” pour les finances publiques de la mesuresur les intérêts d’emprunt, qui va coûter800millions d’euros en année pleine et220millions dès 2008 (JO Sénat déb. 23 nov.p.5085).Thierry Repentin a dénoncé les effets perversde l’amortissement Robien et a proposé sasuppression (amendement I-137), mais il n’apas été suivi (JO Sénat déb. 27 nov. p.5229).Il a ensuite proposé de supprimer ou aumoins de réduire le crédit d’impôts pourl’achat d’une résidence principale. Il n’a paseu plus de succès. Pas davantage pour sa pro-position d’augmenter le PTZ (I-135, rejeté,p.5232).IL a enfin proposé de modifier la loi sur leDALO, mais l’amendement (n°I-138) a étérejeté, Philippe Marini indiquant à cetteoccasion “la commission considère que la loisur le droit au logement est difficile à inter-préter. Nous n’avons toujours pas très biencompris quels en sont les mécanismes etl’étendue” (p.5234).Intérêts d’empruntL’article 7 est relatif au doublement, pour la1eannée, du crédit d’impôt sur les intérêtsd’emprunt pour l’achat d’une résidence prin-cipale. Il a fait l’objet de critiques etd’amendements de suppression, mais EricWoerth a souligné que la mesure était trèsincitative (p.5241). Le texte a fait l’objet d’unamendement qui, explique le ministre, “per-met à une personne achetant un bien enétat futur d’achèvement de choisir sa pério-de de déductibilité et de ne pas déduireimmédiatement les intérêts d’emprunt alorsque leur montant est relativement faible”(amendement I-228 voté, p.5244).Jean Arthuis a ensuite soutenu un amende-ment (I-42) pour exonérer d’impôt sur lerevenu les SCI constituées par des personneshandicapées pour les doter d’hébergementsspécifiques, mais il l’a retiré à la demande duministre (p.5246).L’article 9 concerne l’ISF, il a été voté avec unamendement (p.5263).Puis ont été votés quelques amendementssur le régime fiscal des donations ou des suc-cessions.Philippe Marini, constatant qu’au 30sep-tembre 2007, seules 3861 demandes de resti-tution avaient été reçues par l’administrationen application du bouclier fiscal, alors que lenombre de bénéficiaires potentiels est estiméà 93371 personnes, propose que le contri-buable puisse procéder lui-même à la liqui-dation de ce mécanisme (n° I-14, p.5279),mais il l’a retiré à la demande du ministre.Eric Woerth a par ailleurs indiqué que ledécret relatif à la fiscalité des monumentshistoriques, ainsi que l’instruction, devaientparaître avant la fin de l’année (p.5284).Alain Lambert a une nouvelle fois demandéla suppression de la résidence principale de labase de l’ISF (amendements I-170); mais il l’afinalement retiré (p.5295).La pierre-papierPhilippe Marini, après l’article 11, évoque lapierre-papier, et indique que la création del’exit tax qui a accompagné le lancement desSIIC a permis, depuis 2003, de dégager unsupplément de recettes fiscales de 2,5mil-liards d’euros. (p.5304). Il propose une séried’amendements. Il explique que l’article 11prévoit de soumettre au taux de droit com-mun de l’IS les plus-values de cession de titresde sociétés à prépondérance immobilière; letaux double pour passer de 15% à 33,3%.Le sénateur propose de distinguer les SPIcotées et les non cotées.L’amendement I-251 vise donc à sou-mettre les plus-values de cession de titres deSPI cotées à 16,5% au lieu des 33,33% pré-vus. Il a été voté, de même quel’amendement I-255 qui concerne la fiscali- des non-résidents. Le taux de droit com-mun serait donc de 33,33%, il serait de16,5% pour les SPI cotées, le taux de 16%pour les personnes physiques restant appli-cable (p.5304).A aussi été voté un amendement sur lafusion entre une société de droit français etune société de droit étranger (I-252), qui,explique le ministre, étend le champ del’exonération des SIIC aux dividendes qu’ellesperçoivent de sociétés étrangères dotéesd’un statut équivalent aux SIC, soit de SPPI-CAV.Un autre amendement qui vise “à dynamiserles externalisations d’actifs immobiliers déte-nus par des investisseurs institutionnels” (n°-253) a été adopté. Le ministre explique qu’ils’agit d’étendre le régime fiscal des plus-values immobilières en cas de cession à uneSIIC ou une SPPICAV. Le texte (n° I-253 recti-fié) a été voté en ce qu’il admet l’extensionaux plus-values de cession de titres de socié-tés immobilières, mais non aux plus-valuesréalisées par les sociétés transparentes.Enfin, l’amendement I-254, également voté,repousse de 2 ans, à fin 2009, le dispositiftemporaire d’imposition au taux réduit de16,5% des écarts de réévaluation constatéssur les actifs immobiliers.Philippe Marini a défendu un amendement(I-256) pour exonérer de droitd’enregistrement les rachats de parts ouactions d’OPCI effectués par un fonds ou unepersonne morale, mais il l’a finalement retiré,car le ministre a expliqué que le régime defaveur s’adressait aux OPCI grand public,mais non aux institutionnels.Michel Moreigne a proposé de modifier lavaleur forfaitaire servant au calcul de la TLEpour rendre moins attractive la constructiondes garages, mais il l’a retiré (p.5316).Imprimerie nationaleA l’article 26, relatif à la Sovafim, Thierry Fou-cault demande la nomination d’une commis-sion d’enquête sur la revente au ministèredes affaires étrangères pour 376millionsd’euros, de l’immeuble de l’Imprimerie natio-nale vendu en 2003 au fonds Carlyle pour85millions (JO Sénat 28 nov. p.5355).Jean Arthuis, président de la commission desfinances, explique que la commission a pro-cédé à une audition publique, qui sera suivied’un rapport d’information.Philippe Marini a obtenu le vote (p.5357) del’amendement I-28 qui précise que l’Etat etses établissements publics auront la facultéde transférer leurs biens immobiliers à laSovafim pour qu’elle assure le portagedeces immeubles et les valorise avant le retourle cas échéant dans le patrimoine de l’Etat ouleur cession à un établissement public.En explication de vote, Philippe Marini s’estfélicité de l’extension du régime SIIC 2 et SIIC3 aux cessions de titres de SPI, quel que soitleur forme ou leur régime fiscal (JO Sénat 29nov. p.5530). Le texte a été voté (p.5535).Le rapporteur de la commission des finances,Paul Girod a indiqué que, pour 2008,l’objectif de cessions d’immeubles de l’Etatétait fixé à 600millions d’euros, contre uneprévision de 500millions en 2007 (JO déb.Sénat 2 déc. 07, p.5855). Il préconised’augmenter la part du produit de la vente(15% actuellement) consacrée au désendet-tement de l’Etat, pour la porter à 25%.Le chiffre de 600millions a été confirmé parEric Woerth (p.5859) qui indique par ailleursavoir proposé de développer les pouvoirs etmoyens du Conseil immobilier de l’Etat pourfaire progresser la professionnalisation de lafonction immobilière de l’Etat.La loi de finances au SénatPhilippe Marini a obtenu le vote de divers amendements sur les SIIC.
18décembre 2007page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTEEUURRSSUrbanismeTravaux sur monuments histo-riquesL'article 24 du décret du 30mars 1987prévoit que l'autorisation de travaux surun immeuble classé doit être affichée surle terrain pendant toute la durée duchantier. Un arrêté du 9novembre 2007en précise les modalités. Il doit s'agit d'unpanneau rectangulaire dont chacun descôtés est supérieur à 80cm. Il indique lenom ou dénomination sociale du bénéfi-ciaire, le nom du maître d'œuvre, la dated'autorisation et la nature des travaux. Ilindique aussi que le dossier peut êtreconsulté auprès de la DRAC et les délaisde recours.(Arrêté du 9novembre 2007 précisant lesconditions d'affichage de l'autorisation detravaux sur immeuble classé au titre desmonuments historiques, J.O. du 30 nov.2007, p.19441)La gestion de La DéfenseIl est créé un nouveau chapitre III autitreII du livreIII du code de l'urbanismeconsacré àl'établissement public degestion du quartier d'affaires de LaDéfense(art. R 328-1 à R 328-13).Le conseil d'administration est composéde 13 membres (7 pour le départementdes Hauts-de-Seine, 3 pour la communede Courbevoie et 3 pour celle dePuteaux), désignés pour 6 ans.L'article R 328-8 fixe la composition ducomité consultatif. Il comporte notam-ment 4 représentants de l'Association desutilisateurs de La Défense, 1 propriétaired'immeubles de bureaux, 1 propriétaired'immeubles d'habitation, 1 propriétaired'autres catégories d'immeubles, desreprésentants d'associations.Le comité émet un avis sur les orienta-tions retenues par l'établissement public.L'article R 328-10 indique que l'ensembledes ouvrages, espaces publics et servicesd'intérêt général de l'EPAD ont vocation àêtre mis à disposition de l'Établissementpublic de gestion ou à lui être transféré enpleine propriété. Les modalités de cestransferts ou mises à disposition sont fixéespar accord entre les établissements.La 1eréunion du CA de l'établissementpublic de gestion du quartier d'affairesde La Défense doit avoir lieu dans undélai de 3 mois.(Décret n°2007-1684 du 29novembre 2007relatif à l'Établissement public de gestiondu quartier d'affaires de La Défense, J.O.du 1er déc. 2007, p.19482)Risque sismique: extension ducontrôle techniqueL'obligation de contrôle technique estétendue aux bâtiments des classes D, quin'étaient pas jusqu'à présent mention-nées dans ce texte.Le texte s'applique pour les permis deconstruire déposés à compter du 1ermai2008.(Décret n°2007-1727 du 7décembre 2007relatif à l'extension du contrôle techniqueobligatoire à certaines constructions exposéesà un risque sismique, J.O. du 9 déc. p.19951).Protection des incapablesmajeursLa loi du 5mars 2007 a créé le mandatde protection futur. Ce mandat confèreau mandataire un pouvoir d'exercer lesactes d'administration, mais il ne lui don-ne pas en principe droit de vendre lesbiens. Ce pouvoir de disposition peuttoutefois lui être consenti sur option.Ce type de mandat, qui a été créé par laloi du 5mars 2007 sur la protection juri-dique des majeurs, ne peut entrer envigueur qu'à compter du 1erjanvier 2009.(Décret n°2007-1702 du 30novembre 2007relatif au modèle de mandat de protectionfuture sous seing privé, J.O. du 2 déc.p.19537, texte complété par un modèle denotice d’information fixé par arrêté du30novembre, J.O. du 2 déc. p.19542).Lpa au MaghrebLe cabinet d’avocats Lefevre, Pelletier etassociés s’implante en Afrique du Nord:Le bureau d’Alger, actif depuis juin 2007, estdirigé sur place par Pascal Renaudin. Quantà l’implantation au Maroc, elle s’est faite parla signature à l’automne 2007 d’une conven-tion organique avec le cabinet marocaind’Ali Kettani à Casablanca. Alain Gauvin estresponsable de ce bureau et de la collabora-tion avec le cabinet marocain.Congrès de la FnaimLa fédération que préside René Pallincourt aprésenté lors de son congrès le 11décembrele nouveau contrat de syndic qui tient comp-te de l’avis du Conseil national de la consom-mation du 27 septembre dernier. Les 44prestations que l’avis recommanded’intégrer dans la gestion courante figurentdans la colonne “gestion courante inclusesdans le forfait annuel” et les adhérents ontpour consigne de ne pas les modifier. Le syn-dic peut s’il le souhaite, ajouter d’autresprestations dans le forfait. Il peut aussi lesfacturer suivant un tarif variable, soit au syn-dicat, soit au seul copropriétaire concerné(aide aux déclarations fiscales par exemple).Laurence Pinet, consultante juridique de laFnaim, insiste sur le fait que ce nouveaucontrat est plus transparent que le précé-dent et qu’il répond aux directives du CNC. Ilest aussi plus complet car il recense 136 pres-tations et non pas seulement les 44 presta-tions de l’avis.Certains points avaient fait l’objet de discus-sions entre les représentants des syndics etceux des copropriétaires. C’est le cas desarchives. Pour le contrat de la Fnaim, la ges-tion des archives vivantes relève du forfait,mais la gestion des archives dormantes faitl’objet de facturation complémentaire.Précisons que ce contrat n’est pas applicableaux contrats en cours, mais que la Fnaimrecommande à ses adhérents de le proposeraux copropriétaires lors des renouvellementsde contrat.Deux radiations en 2007Le comité d’éthique et de déontologie quepréside Philippe Audras, prédécesseur deRené Pallincourt, doit travailler en 2008 surles conflits d’intérêt (achat d’un bien par unprofessionnel qui l’a expertisé par exemple).Pour l’année 2007, ce sont 43 dossiers quiont été transmis à ce comité. Exemple: unagent immobilier avait commis une erreursur le régime des droits de mutation appli-cable à la vente (droits ordinaires au lieu dedroits réduits). Le comité a demandé, etobtenu, que l’écart de frais (5000) soitremboursé à l’acquéreur. Le comité a pro-noncé deux radiations au cours de l’année.De son côté, la Cnab a également rédigé unnouveau contrat de syndic.Précisons que la DGCCRF doit mener unenouvelle enquête auprès des syndics d’ici lafin 2008 et que si l’avis du CNC n’est pasappliqué, les pouvoirs publics prendront unarrêté réglementant les prix.Réforme de l’urbanismeDominique Bussereau a indiqué queJean-Louis Borloo avait décidé avecl’Association des maires de France, demettre en place un comité de suivi de laréforme des autorisations d’urbanisme(JO Sénat déb. 21 nov. p. 5011).
Un décret sur le DALOUn décret du 28novembre modifie diversarticles du CCH sur les conditionsd'attribution des logements sociaux d'unepart; il crée des articles sur le droit au loge-ment opposable d'autre part.Attribution des logementsL'article R 441-2-4 définit le contenu del'attestation de demande de logementsocial que doit remettre au demandeurl'organisme qui a reçu la demande. Lenouveau décret y ajoute le délai et les casdans lesquels le demandeur peut saisir lacommission de médiation.L'article R 441-3, qui fixe les critèresd'attribution des logements, est réécrit. Ilprévoit que les commissions attribuent leslogements en veillant à la mixité socialedes villes et quartiers et au bénéficenotamment des demandeurs prioritairesdéfinis aux articles L 441-1, L 441-1-1 et L441-1-2, ainsi qu'au bénéfice des personnesvisées au plan départemental d'actionpour le logement des personnes défavori-sées. Il ajoute que les commissions exami-nent au moins trois demandes pour unmême logement à attribuer.Le nouvel article R 441-6 prévoit une règlerelative aux emprunts des bailleurs quisont garantis par une commune ou unEPCI. Il est prévu une prorogation desdroits à réservation de la commune (ou del'EPCI) pendant 5 ans après la fin du rem-boursement de l'emprunt par le bailleur.L'article 9 du nouveau décret fixe la listedes données statistiques que doivent trans-mettre chaque année les bailleurs sociauxau préfet (art. R 441-12 nouveau).DALOLes textes sur la commission de médiationet le DALO sont insérés aux articles R 441-13 à 18 du CCH.L'article R 441-13 définit la compositionde la commission de médiation. Sesmembres sont nommés pour 3 ans. On ytrouve des représentants de l'Etat et descollectivités locales ainsi que, désignés parle préfet, des représentants des bailleurs etdes associations (locataires, associationsd'insertion…). Le président est une person-nalité qualifiée.L'article R 441-13-1 fixe des critèresd'agrément des associations qui mènentdes actions d'insertion et qui sont suscep-tibles d'être nommées à la commission demédiation.La procédure de saisine de la commissionest fixée par l'article R 441-14. Il est prévuun formulaire de demande, sa réceptiondonne lieu à délivrance d'un accusé deréception.Les 6 catégories de personnes qui peu-vent être désignées par la commissioncomme prioritaires et devant être logéesd'urgence sont fixées par l'article R 441-14-1: personnes n'ayant pas reçu de proposi-tion à leur demande dans un délai donné,personnes dépourvues de logement, per-sonnes logées dans des locaux impropres àl'habitation ou insalubres ou dangereux,personnes ayant fait l'objet d'une décisiond'expulsion, personnes hébergées dansune structure d'hébergement, personneshandicapées à certaines conditions.La commission dispose de 3 moispourrendre sa décision (6 mois dans les DOM etdans les agglomérations de plus de 300000habitants).A compter du 1erdécembre 2008, ledemandeur qui n'a pas reçu d'offre delogement après avoir été reconnu commeprioritaire par la commission de médiationpeut engager un recours devant la juridic-tion administrative (R 441-16-1).S'il n'y a pas de commission de médiation,le demandeur peut saisir le juge si, aprèsavoir saisi le préfet, il n'a pas eu de répon-se pendant 3 mois (art. R 441-17).Pour la demande d'hébergement, la com-mission doit rendre sa décision dans undélai de 6 semaines (art. R 441-18).(Décret n°2007-1677 du 28novembre 2007relatif à l'attribution des logements locatifssociaux, au droit au logement opposable, J.O.du 29 nov. p.19402).Politique du logement:l’adoption des PPALPDUn autre décret du 29novembre est relatifaux plans départementaux d'action pour lelogement des personnes défavorisée. Ilcomporte deux chapitres. Le 1erchapitre prévoit la procédured'élaborationdu plan. Il est élaboré pour3 ans au moins par le préfet et le présidentdu conseil général. Les articles2 et suivantsdéfinissent les modalités d'établissementdu bilan du plan précédent et de concerta-tion pour l'élaboration du nouveau.Le contenu du plan est fixé par lechapitreII. Il analyse les besoins et lesobjectifs à atteindre. Ceux-ci sont variés: ilsconcernent tant la définition des per-sonnes prioritaires pour l'attribution deslogements sociaux que la prévention desexpulsions, la lutte contre l'habitat indigneet le rôle du FSL.La mise en œuvre du plan est placée sousla responsabilité d'un comité (art. 10) quise réunit au moins 2 fois par an et établitun bilan annuel. Pour sa mission, il est des-tinataire de nombreux documents commele bilan trimestriel du préfet des assigna-tions aux fins d'expulsion. Il est chargé demettre en place l'observatoire des loge-ments indignes.(Décret n°2007-1688 du 29novembre 2007,J.O. du 1erdéc. p.19493)Textes sur la CGLLSTrois textes sont parus concernant la coti-sation additionnelleà la Caisse degarantie du logement locatif social:- Un décret n°2007-1689 du 29novembre2007 modifie le calcul de l'autofinance-ment net servant d'assiette à la partvariable de la cotisation additionnelle à laCGLLS pour en exclure les subventions del'Anru et les indemnités d'assurance (J.O.du 1erdéc. p.19496).- La fraction de cotisation additionnelle dela CGLLS affectée à l'Anruau titre de2007 est fixée à 50%(arrêté du 3 déc.2007, J.O. du 8, p.19915).- Un autre arrêté du 3décembre (J.O. du 8,p.19915) fixe les modalités de calculdela cotisation additionnelle pour 2007(application de l'article L 452-4-1 du CCH).La somme forfaitaire par logement estfixée à 5euros.Pour la part variable, la réfaction appli-quée à l'autofinancement est fixée à 12%des produits locatifs.Le taux applicable à l'autofinancement netest fixé à 10%.Loyers HLM: 2,7% en 2008Il est demandé aux préfets de demanderune seconde délibération aux organismesqui prévoient une augmentation supérieu-re à 2,7% des loyers pour 2008, enétant particulièrement attentifs aux orga-nismes qui ont dépassé l'augmentation de1,8% préconisée pour 2007.(Circulaire n°2007-58 du 26octobre 2007relative à l'augmentation des loyers HLMpour l'année 2008, Bull. Off. min. équip. 25nov. 2007, p.101).18décembre 2007page6JURIShheebbddooimmobilierPPOOLLIITTIIQQUUEE DDUU LLOOGGEEMMEENNTT
18décembre 2007page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda24 janvier 2008(matin) à la chambrede commerce de Paris Diagnostics2008: le temps des turbulences”.Un colloque de l’IEIFTél. 0144826363.NominationsCabinets ministérielsEconomie: Christophe Bonnard et Phi-lippe Rambal sont nommés conseillers aucabinet de Christine Lagarde (arr. du 3oct. 2007, J.O. du 27 nov. @).Logement et ville: Yannick Prostquit-te ses fonctions de directeur du cabinet deFadela Amara et de directeur adjoint ducabinet de Christine Boutin. (arr. des 30nov. et 3 déc 2007, J.O. du 4, @). Domi-nique Dufour, précédemment directeuradjoint de Fadela Amara, est nommédirecteur du cabinet de la secrétaire d'Etat(arr. du 30 nov. J.O. du 5 déc. @).AdministrationMinistère du budget: François-DanielMigeonest nommé directeur général dela modernisation de l'Etat (décret du 30nov., J.O. du 1er déc. @).MagistratureCour de cassation: Christian Raysse-guierest nommé premier avocat général àla Cour de cassation; Serge Petit, GillesLucazeau, Bernard Blais, François Deby,Patrick Bonnet, Patrick Lalande, MichelMarotte et François Badie sont nommésavocats généraux à la Cour de cassation(décrets du 7décembre 2007, J.O. du 8, @).TGI: Annick Dolivet est nommée vice-présidente au TGI de Nanterre (décret du30 nov. J.O. du 2 déc. @).EPF: l'Établissement public foncier deVendéea été créé par décret n°2007-1709 du 5décembre 2007 (J.O. du 6 déc.p.19739).Conventions collectivesAvocats: deux avenants sont rendusobligatoires:- Avenant n°85 du 8décembre 2006 àl'accord professionnel du 20novembre1992 relatif aux régimes de retraite ;- Avenant n°87 du 22juin 2007, relatif auplan de provisionnement du régime deretraite.(arrêté d’extension du 23novembre 2007,J.O. du 1erdéc. 2007, p.19511).PACT-ARIM: deux accords ont faitl’objet d’un avis d’extension:- Accord du 9mars 2005: formation pro-fessionnelle tout au long de la vie;- Accord du 30novembre 2006: formationet contribution des organismes de moinsde 10 et entre 10 et 19 salariés.(J.O. du 8 déc. p.19923).Agréments de SacicapUne série d’arrêtés qui agréent des socié-tés anonymes d’intérêt collectif pourl’accession à la propriété ont été publiés(notamment pour 10 sociétés, au J.O. du30 nov. 2007, p.19440).Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierAires de stationnementPour la période du 1ernovembre 2007 au31octobre 2008, le montant plafond de laparticipation pour non-réalisationdesaires de stationnement est fixé à:12913,96pour les délibérations desconseils municipaux intervenues avant laloi SRU,15527,80pour les délibérations pos-térieures.(Circulaire n°2007-59 du 29octobre 2007 relati-ve à la revalorisation annuelle de la participationpour non-réalisation des aires de stationnement,Bull. off. min. équip. 25 nov. 2007, p.102).Prélèvement sur la ressource eneau. Les modalités de calcul de l’assiettede la redevance pour prélèvement sur laressource en eau ont été fixées par arrêtédu 9novembre (J.O. du 6 déc. p.19739).Affaires culturellesVéronique Chatenay-Dolto est nomméedirectrice régionale des affaires culturellesdu Nord Pas-de-Calais, Jean-Claude VanDam DRAC du Centre, Louis Poulhès deBourgogne, Jean-Luc Bredel de Lorraine,François Erlenbach de Haute Normandie etJean-Paul Godderidge de Poitou-Charente.(arr. du 27 nov. 2007, J.O. du 5 déc. @).EquipementBrigitte Martin est nommée directricedépartementale de l'équipement de laCorrèze (arr. du 3 déc. J.O. du 8, @).Sociétés immobilièresSont nommés administrateurs : ValérieWathier à la Société immobilière de laRéunion (SIDR); Rodolphe Lelté (Trésor) àla Société immobilière de la Martinique(Simar) et Chantal Mirailles (Trésor) à laSociété immobilière de la Guadeloupe(SIG).(Arr. du 21 sept. J.O. du 28 nov. p.19341, arr.du 30 oct. J.O. du 29 nov. p.19406, décret du6 déc 2007, J.O. du 8, @).MIILOS: Denis Vilainest nommé chefde la mission d'inspection du logementsocial (arr. du 28 nov. J.O. du 8 déc @).GéomètresMichel Taillier est nommé président de laCommission nationale d'agrément desgéomètres experts en aménagement fon-cier (arr. du 7août 2007, J.O. du 7 déc.p.19859).Dations en paiementL'article 1716 bis du CGI a institué une com-mission relative à la dation en paiementd'immeubles en nature de bois et forêts ouespaces naturels (art. 384 A de l’annexe II).Sa composition a été fixée par arrêté du30novembre (J.O du 2 déc. p.19549). Jean-Marie Balluen est nommé président àtitre de représentant du Premier ministre.(arr. du 3 déc. J.O. du 5, @).Au fil du J.O.ERP: un arrêté du 16juillet 2007approuve des dispositions modifiant lerèglement de sécurité contre les risquesd'incendie et de panique dans les établis-sements recevant du public. Le texte estrelatif aux établissements hébergeant despersonnes âgées ou handicapées (J.O. du 5déc. p.19646).CCHHIIFFFFRREESS
18décembre 2007page8JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEPPRROOJJEETTDans son constat, le président de la Répu-blique considère que « depuis 30 ans, onempile les aides et les dispositifs, sansligne directrice et sans continuité » etajoute « depuis 30 ans, une bonne partiede ces dépenses sert à alimenter la haussedes prix ». Il confirme l'objectif de 500000logements construits par an. Pour alimen-ter l'offre de terrains, il s'engage à ce quel'Etat mette en vente des terrains dudomaine public pour construire 60000logements d'ici 2012. Si les élus sont tropmalthusiens, l'Etat reprendra la main.Pour simplifier et libérer le secteur del'urbanisme, le président demande àJean-Louis Borloo de « travailler sur uneréécriture complète, par voied'ordonnance, du code de l'urbanisme »,car la réforme des autorisationsd'urbanisme « ne constitue qu'une pre-mière étape ».Il s'est prononcé pour une densificationdes centres villes et la construction detours, à condition qu'elles soient belles, etpour le lancement d'une « dizaine devilles qui intègrent emploi, logement etcadre de vie dans une perspectived'aménagement durable ».Pour l'investissement locatif, le prési-dent a indiqué qu'il fallait que « les avan-tages fiscaux soient proportionnés auxavantages sociaux accordés par ceux quien bénéficient ». Il a demandé à ChristineLagarde et à Christine Boutin «d'élaborerun régime unique d'aide àl'investissement locatif qui soit suffisam-ment avantageux pour permettre la loca-tion à des personnes à faible revenu ». Il aaussi évoqué l'idée de créer un régimed'intermédiaires sous-louant à des per-sonnes défavorisées, tout en garantissantle paiement du loyer au bailleur.Pour les économies d'énergie, il a indi-qué qu'il fallait doubler le nombre debâtiments anciens rénovés chaque année.Pour les rapports locatifs, la réduction àun mois du dépôt de garantie est confir-mée ainsi que la réforme de l'indexationdes loyers d'habitation. Il est souhaité aus-si « une assurance contre les risquesd'impayés de loyers qui concernel'ensemble des propriétaires et des loca-taires ». Un projet de loi est prévu « début2008 ».Quant aux expulsions, le président a évo-qué l'amélioration de la prévention et lanécessaire exécution des décisionsd'expulsion. Il a chargé Christine Boutind'un plan de lutte contre l'insalubrité etl'insécurité de tous les hôtels meublés.Le président s'est attaqué à la question dulogement social« je veux qu'on réintro-duise de la transparence dans les procé-dures d'attribution et qu'on mette fin auxabus ». Il affirme que le logement socialdoit accueillir en priorité ceux qui ne peu-vent pas se loger dans le marché privé. Ilpropose de nouvelles règles pour le fonc-tionnement du supplément de loyer desolidarité, d'attribuer en priorité des loge-ments aux personnes qui doivent déména-ger pour raisons professionnelles. La situa-tion de chaque locataire devrait êtreréexaminée tous les trois ans pour envisa-ger soit un maintien dans le logement,soit un relogement dans un logement plusadapté du parc social, soit une accession.Tout en se félicitant de l'accord concluavec le monde HLM pour la vente delogements sociaux, il en appelle à laconclusion d'un nouveau pacte, « en tou-te transparence » pour que les avantagesperçus par les organismes soient liés auxrésultats.Pour faciliter l'accession à la propriété,il propose de modifier les systèmes degarantie, en garantissant les emprunts surle prix de l'immobilier acheté, plutôt quesur les cautions ou les fiches de paye. Ilsouhaite aussi un mécanisme permettantd'abord d'acheter les murs avantd'acheter le terrain.Le président de la République a présenté le 11décembre à Van-doeuvre-les-Nancy un discours sur la politique du logement.La politique du logement fixée par Nicolas SarkozyLa réforme de l’IRL est lancéeLe projet de loi sur le pouvoir d’achat a étédéposé à l’Assemblée le 12décembre (pro-jet n°498). Déclaré d’urgence, il est exami- ce 18décembre par les députés.Son article 4prévoit laréforme del’indexation des loyers d’habitation.Selon l’exposé des motifs, après le remplace-ment de l’ICC par l’IRL par la loi du 26juillet2005, il s’agit de “mener la réforme à sonterme”. L’IRL sera désormais fondé surl’évolution des prix à la consommationhors loyers et hors tabac. La réforme estapplicable aux contrats en cours.L’article 5modifie l’article 22 de la loi de1989 afin de réduire à un mois le montantplafond du dépôt de garantie. Cet articledoit s’appliquer aux baux conclus à comp-ter de la publication de la loi. Il ne concer-ne donc pas les baux en cours, l’exposé desmotifs évoque les nouveaux contrats et jus-tifie la réforme par la difficulté d’accès aulogement.Ce texte suscite une question de droittransitoire. Si un locataire entrant dansles lieux après la loi nouvelle est incontes-tablement soumis au nouveau régime,qu’en est-il d’un locataire pour lequel lebailleur propose un renouvellement?Le texte proposé indique “contratsconclus”. Un renouvellement de bail estbien un contrat conclu. Cette interpréta-tion largede la mesure nouvelle, qui obli-gerait le bailleur à rembourser un mois deloyer lors du renouvellement du bail, vadans le sens d’une hausse du pouvoird’achat du locataire, mais elle ne répondpas à l’objectif de faciliter l’accès dans leslieux puisque, par hypothèse, le locataires’y trouve déjà. Elle lui est même contrairecar lorsqu’un locataire quitte un logementloué pour en louer un autre, il récupèredeux mois de loyers. Cette épargne forcéepeut lui servir à payer le nouveau dépôt degarantie. Mais cette interprétation largeest, à notre avis, et sous réserve de préci-sion dans les débats parlementaires, la plusconforme au texte proposé.Barème des rémunéra-tions saisissablesA compter du 1erjanvier 2008, lesfractions saisissables des rémuné-rations sont fixées ainsi qu’il résul-te du tableau ci-contre:Ces sommes sont majorées de1270par personne à la charge.(Décret n°2007-1729 du7décembre 2007, J.O. du 9décembrep.19952).Rémunérations annuellesFractions saisissables33501/20e>3350 et 65801/10e>6580 et 98501/5e>9850 et 130801/4>13080 et 163201/3>16320 et 196102/3>19610TotalitéChiffres…
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