lundi 2 juin 2025

301 – 29 janvier 2008

AccueilAnciens numéros301 - 29 janvier 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 et 3
Baux d’habitation
✓ Intrusion de squatters en période de préavis

Baux commerciaux
✓ Suspension de la clause résolutoire en cas de liquidation judiciaire du preneur

Vente par lots
✓ Champ d’application de la réglementation

Urbanisme
✓ Extension du réseau public d’assainissement : autorisation d’urbanisme contre fonds de concours pour la commune

■ Rapport attali p. 4
✓ Tableau récapitulatif des propositions visant l’immobilier

■ Acteurs p. 5, 8
✓ La Fédération des promoteurs signe une convention sur le Pass-Foncier avec l’UESL
✓ Les diagnostiqueurs abordent le “diagnostic global”

■ En bref p. 6, 7
✓ L’aide à la cuve fixée à 150 euros
✓ Nominations, au fil du J.O.
✓ Urbanisme commercial
✓ Archéologie préventive
✓ Offices de notaire

■ Textes p. 7, 8
✓ La loi sur les tarifs d’électricité promulguée : retour possible au tarif réglementé jusqu’à 2010
✓ Les deux garanties de l’accédant social

■ Interview p. 5
✓ Maxime Simonnet (avocat, Salans) :
« la forte hausse de l’ICC peut créer un déplafonnement surprise ».


JURISPRUDENCERECENTEp.2et3Bauxd’habitationIntrusiondesquattersenpériodedepréavisBauxcommerciauxSuspensiondelaclauserésolutoireencasdeliquidationjudiciairedupreneurVenteparlotsChampd’applicationdelarégle-mentationUrbanismeExtensionduréseaupublicd’assainissement:autorisationd’urbanismecontrefondsdeconcourspourlacommuneRAPPORTATTALIp.4Tableaurécapitulatifdesproposi-tionsvisantl’immobilierACTEURSp.5,8LaFédérationdespromoteurssigneuneconventionsurlePass-Fon-cieravecl’UESLLesdiagnostiqueursabordentle“diagnosticglobal”ENBREFp.6,7L’aideàlacuvefixéeà150eurosNominations,aufilduJ.O.UrbanismecommercialArchéologiepréventiveOfficesdenotaireTEXTESp.7,8Laloisurlestarifsd’électricitépro-mulguée:retourpossibleautarifréglementéjusqu’à2010Lesdeuxgarantiesdel’accédantsocialDulogementaucommerce:cartesrebattuessurl’indexationdesloyersDeuxarticlesnousintéressentdansleprojetdeloisurlepou-voird’achat,enmatièredebauxd’habitation:l’article4surl’indexationdesloyersetl'article5surledépôtdegarantie.L’article4quimodifiel’indicederéférencepourl’indexationdesloyersafaitl’objetd’amendementsrelatifsauchampd’applicationdunouveausystèmed’indexation.Ilestétendud’unepartauxloyersdeshabitationsdépendantdesbauxruraux(amendementn°55modifiantl’articleL.411-11ducoderural)etd’autrepartauxrede-vancesdelocation-accession(amendementn°142).L’articleadonnélieuàd’abondantsdébats,certainssénateursproposantunblocagetemporairedesloyers,maisquiontétérejetées.D’autresmesuresontétédébattues,maisnonadoptés,parexemplesurlesurloyer.ChristineBoutinaindiquéàceproposqu’undécretétaitàl’étudeauConseild’Etat“pourrenforcerlesurloyeretpourassurerunmeilleurciblagedesbénéficiairesdelogementsHLM”.L’article5aétévotéconforme.Letexteestdoncdéfinitif.Ilréduitàunmoislemontantmaximumdudépôtdegarantieetilautoriseleversementémanantsoitdulocatairelui-même,soitd’untiers.Chris-tineBoutinalorsdesdébatsconfirméqu’elletravaillaitàlamiseenplaced’unegarantieuniverselledesrisqueslocatifs,maisqueledébatsursoncaractèreobligatoireoufacultatifn’étaitpastranché.CesdeuxmesuresétaientpréconiséesparJacquesAttali(voirnotretableaurécapitulatifdesespropositionspage4).Maisilproposaitd’adopterensimultanédesmesuresenfaveurdubailleurvisantnotammentàaccélérerlesprocéduresd’exécutiondesjugementsd’expulsion.PourlarapiditédemiseenœuvredespropositionsAtta-li,leGouvernementestaurendez-vous,pourl’équilibre,ill’arompuainsiquel’afaitobserverlesénateurAndréLardeuxenrechignantàretirersonamendementquivisaitàconserverle2emoisdedépôtdegarantiemaisenétalantsonpaiementsur10mois.ChristineBoutins’est“engagéesolennellement”devantlessénateursle24janvieràprésenter“prochainementuntextelégislatifquiseraplusdirecte-mentconsacréauxpropriétaires”.Letextedeloisurlepouvoird’achatétantfrappéd’urgence,ildoitdésormaisêtreexaminéparlacommissionmixteparitaire.Àsuivre.Enmatièredebauxcommerciaux,lahaussedel’ICCestenpassedemodifierladonne.Ainsiquel’analysedefaçontrèsclairel’avocatMaximeSimonnet(lireenpage5)l’envoléedel’ICCpeutprovoquerundéplafonnementsurprisedesbauxcommerciaux.Ledépassementduseuilde25%dehaussedesloyerspeutainsiconduireaudépla-fonnementetrebattrelescartesdesrapportslocatifsdanslesbauxcommerciaux.Leplafonnementestainsiremisencausedefaçoninattendue.Celapeutbiensûrfavoriserlepreneursileloyerestsur-évalué,maisaussilebailleur,sileloyerrestesous-évalué…BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 30129JANVIER 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierINTERVIEW p.5 Maxime Simonnet (avocat,Salans):«la forte hausse de l’ICC peutcréer un déplafonnement sur-prise».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 221 C Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
29janvier 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEBail d’habitationIntrusion de squatters en pério-de de préavis(Cass. Civ., 3e, 9janvier 2008, n°6, FS-P +B,cassation)Par courrier du 10mai 2003, M.B. avaitdonné congé de l’appartement qu’illouait, déclarant quitter les lieux pour le1erjuillet, donc avant expiration du pré-avis le 19août suivant. M.B. avait payéles loyers jusqu’à la fin du préavis, eteffectivement quitté le logement à ladate dite. Peu après son départ, dessquatters s’étaient installés dans les lieux.La bailleresse avait alors assigné son loca-taire en paiement de loyers supplémen-taires, demande accueillie en appel. M.B.a formé pourvoi devant la Cour de Cassa-tion.« Vu l’article 7 b) et c) de la loi du6juillet 1989, ensemble l’article 15-1 dela même loi; [...]Attendu que pour accueillir [la deman-de], l’arrêt retient [...] que M.B. [...] agardé la jouissance exclusive del’appartement jusqu’au 19août 2003 etn’a pas satisfait à son obligationd’occuper le logement jusqu’à son termeet de le rendre libre de tous occupants desorte qu’il est tenu au paiement desloyers qui lui sont réclamés;Qu’en statuant ainsi, alors que la libéra-tion des lieux loués au cours du délaide préavis n’est pas en soi constituti-ve d’un manquement à l’obligationde jouissance paisible, la cour d’appel,qui n’a pas recherché, comme il le luiétait demandé, si l’intrusion des squattersdans le logement de M.B. ne constituaitpas un cas de force majeure ayant faitobstacle à sa restitution libre de touteoccupation, n’a pas donné de base légaleà sa décision ».Observations de Jurishebdo: Aux termesde l’article 15-I alinéa3 de loi n°89-462du 6juillet 1989 tendant à améliorer lesrapports locatifs, le locataire qui donnecongé est redevable du loyer et descharges correspondant à toute la duréedu préavis, à moins que le logement nesoit reloué en accord avec le bailleur. Enl’espèce, le locataire ne contestait pasdevoir les trois mois de loyers, mais lebailleur lui réclamait des loyers supplé-mentaires en raison de l’intrusion desquatters, estimant qu’il avait commisune faute en quittant prématurément leslieux. Aucune restitution légale, avecremise des clefs et états des lieux, n’avaiteu lieu, le locataire avait donc conservé lajouissance légale des locaux. La Cour decassation censure néanmoins le raisonne-ment des juges d’appel: le fait de quitterles lieux n’est pas en soi un manquementà la jouissance paisible. On peut supposerqu’il en irait autrement en cas de négli-gence lors de ce départ prématuré (pertedes clefs, dégâts des eaux…). La questionde l’intrusion de squatters devait doncêtre considérée indépendamment du faitqu’elle était intervenue en période depréavis. Or, selon la Cour, l’événementrelevait de la force majeure, exonératoirede responsabilité pour le locataire.Bail commercialSuspension de la clause résolu-toire en cas de liquidation judi-ciaire du preneur(Cass. Civ., 3e, 9janvier 2008, n°5, FS-P +B,cassation)Le 5novembre 2002, la SCI R.avait faitdélivrer un commandement de payervisant une clause résolutoire à MmeT.,titulaire d’un bail commercial. Par juge-ment du 26mars 2004, assorti del’exécution provisoire, le tribunal avait ditla clause acquise à compter du6novembre 2002. Le 7juillet 2004, etalors que l’affaire était en cours d’appel,la SCI délivrait à MmeT. un commande-ment de quitter les lieux, laquelle étaitmise en liquidation judiciaire le 9juin2005. En appel les juges confirmaientl’acquisition de la clause. MmeT et sonliquidateur judiciaire se pourvoient encassation. La Cour accueille leur demandeau visa des articles L 145-41 et L.641-3 ducode de commerce:« Attendu que toute clause insérée dansle bail prévoyant la résiliation de pleindroit ne produit effet qu’un mois aprèscommandement demeuré infruc-tueux; que les juges saisis d’une deman-de présentée dans les formes et condi-tions prévues aux articles1244-1 à 1244-3du code civil peuvent, en accordant desdélais, suspendre la résiliation et leseffets des clauses de résiliation, lorsque larésiliation n’est pas constatée ouprononcée par une décision de justi-ce ayant acquis l’autorité de la forcejugée; [...]Attendu que pour confirmer le juge-ment, l’arrêt retient que le liquidateurjudiciaire ne conteste ni les causes ni larégularité du commandement de payeret que c’est à bon droit que les premiersjuges ont constaté l’acquisition de laclause résolutoire du bail;Qu’en statuant ainsi, alors qu’à la datedu jugement de liquidation judiciaire deMmeT.,l’acquisition de la clauserésolutoirepour défaut de paiement deloyers et de charges antérieur n’avaitencore été constatée par aucunedécision de justice passée en forcede chose jugéede sorte que les effetsdu commandement de payer se trou-vaient suspendus par les effets dujugement ouvrant la liquidation judi-ciaire, la cour d’appel a violé les textessusvisés ».Observations de Jurishebdo: Les bauxcommerciaux contiennent très souventune clause résolutoire qui prévoit que lebail sera résilié de plein droit si le locatai-re manque à ses obligations, au premierrang desquelles le paiement des loyers.Cette automaticité est cependant modé-rée par la nécessité de suivre une procé-dure visant à voir constater la clause« acquise ». Le bailleur doit en premierlieu faire délivrer à son locataire un com-mandement de payer (art. L.145-41 ducode de commerce) visant cette clause. Lelocataire bénéficie alors d’un mois (pourles baux commerciaux) afin de régularisersa situation ou de saisir le juge d’unedemande de délai (articles1244-1 et1244-2 du code civil). À défaut de régula-risation, le bailleur fait constater ladéfaillance devant le TGI et ce n’estqu’une fois en possession d’un titre exé-cutoire (ordonnance de référé, jugementassorti de l’exécution provisoire, juge-ment d’un tribunal non frappé d’appel),signifié au locataire, qu’il peut lui délivrerun commandement de quitter les lieux.En l’espèce, le bailleur ne bénéficiait pasd’une décision passée en force de chosejugée et ne pouvait délivrer un tel com-mandement. En effet, la décision rendueen sa faveur par le tribunal était certesassortie de l’exécution provisoire, maiselle avait été frappée d’appel. La clauserésolutoire n’étant pas acquise au jour dela mise en liquidation judiciaire du pre-
29janvier 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEneur, le jugement de liquidation a eupour effet de suspendre les effets ducommandement de payer.Ventes par lotsChamp d’application de laréglementation(Cass. Civ., 3e, 9janvier 2008, n°2, FS-P +B,rejet)La société L.avait fait signifier des congéspour vendre à plus de 10 locataires d’unmême immeuble, au visa de l’article 15de la loi du 6juillet 1989. Les locatairesavaient assigné la bailleresse en nullitédes congés, estimant qu’elle n’avait pasrespecté les obligations d’information del’accord collectif du 9juin 1998. En appel,la cour avait accueilli cette demande. Lasociété a formé pourvoi, alléguant quel’accord collectif en question ne trouvaitpas à s’appliquer, l’immeuble ayant étéplacé dès sa construction sous le régimede la copropriété. La Cour de cassationne retient pas cet argument:« Mais attendu qu’ayant exactementretenu que l’accord collectif du 9juin1998 et le décret du 22juillet 1999n’ont pas vocation à s’appliquer uni-quement dans le cas d’un immeubleappartenant à un même propriétaireet qui fait l’objet d’une premièredivision en lots de copropriété, etque cet accord renvoie pour l’offre devente aux modalités de forme de l’article10 de la loi du 31décembre 1975 maispas à son champ d’application, et relevéque la société L.n’avait pas respecté lesdispositions de l’accord du 9juin 1998, lacour d’appel, appliquant les dispositionscombinées de l’article 15 II de la loi du6juillet 1989 et de l’accord collectif, en adéduit à bon droit [...] que les congésétaient nuls et de nul effet».Observations de Jurishebdo: L’accord col-lectif du 9juin 1998 contient des disposi-tions protectrices des locataires dans lecadre des opérations dites de « ventes à ladécoupe » lorsque plus de dix logementssont mis en vente par des bailleurs dansun ensemble immobilier d'habitation dontils sont propriétaires. Il a été rendu obliga-toire par décret du 22juillet 1999 et éten-du à tous les bailleurs personnes moralesavec la Loi SRU du 13décembre 2000. Enoutre, depuis la loi du 13juin 2006, la nul-lité du congé est encourue en cas de non-respect de ces obligations protectrices(art.15-II de la loi du 6juillet 1989, 8èmealinéa). Nullité que cherchait en l’espèce àéviter la bailleresse, alléguant quel’immeuble n’était pas concerné par cesdispositions, le champ d’application del’accord de 1998 étant identique selon elleà celui de la loi du 31décembre 1975, quivise dans son article10 la vente « consécu-tive à la division initiale ou à la subdivisionde tout ou partie d'un immeuble parlots ». Mais l’argument confondait simplerenvoi et champ d’application: la Courrappelle que ce n’est pas parce quel’accord de 1998 renvoie à l’article 10 de laloi de 1975 qu’il en adopte le champd’application. À noter que l’accord du16mars 2005, rendu obligatoire à tous leslogements des secteurs II et III par ledécret n°2006-1366 du 11novembre2006, est venu renforcer la protection etl’information des locataires pour ces opé-rations.Extension du réseau publicd’assainissementAutorisation d’urbanismecontre fonds de concours pour lacommune…(Conseil d’Etat, 7ème et 2ème sous-sectionsréunies, 10octobre 2007, n°268205)En 1990, la société D.avait acquis un ter-rain pour y édifier un projet immobilier. Lerèglement du POS de la commune pré-voyait pour la zone une règle de limita-tion du nombre de lots constructibles, àlaquelle il ne pouvait être dérogé quepour les constructions desservies par leréseau public d’assainissement. Deux moisavant l’achat, la commune et la sociétéavaient conclu une convention par laquel-le la commune s’engageait à réaliser lestravaux d’extension du réseau jusqu’àl’entrée de la parcelle acquise, et à accor-der les autorisations d’urbanisme requises,la société s’engageant pour sa part à ver-ser au budget municipal un « fonds deconcours » pour un montant de228673,53. La société avait obtenu lesautorisations, puis elle avait réclamé leremboursement des sommes. Sa demandeayant été accueillie par le tribunal admi-nistratif, la commune se pourvoit en cassa-tion devant le Conseil d’Etat:« Considérant que les dispositions […] del’article L.332-6 du code de l’urbanismefixent de façon limitative les contribu-tions qui peuvent être mises à la chargedes constructeurs à l’occasion de la déli-vrance d’une autorisation de construire;qu’eu égard au caractère d’ordre publicdes dispositions de l’article L.332-6 CU,toute stipulation contractuelle qui ydérogerait serait entachée de nullité;Considérant que si la convention signée[…] entre la société D.et la commune deBiot prévoyait une contribution en contre-partie du raccordement du terrain à lotirau réseau public d’assainissement, cettecontribution ne correspond aucun descas fixés] par l’article L.332-6 CU […];Que, dès lors, la cour d’appel n’a pasinexactement qualifié la contribution pré-vue [...] en la regardant, eu égard au lienexistant entre l’extension du réseaud’assainissement et l’octroi à la socié- des autorisations de lotir et deconstruire[…], comme interditepar lesdispositions de l’article L.332-6 CU; »La requête de la commune est rejetée.Observations de Jurishebdo: Les autori-sations d’urbanisme ne peuvent fairel’objet d’une négociation financière. Leproblème, dans cette affaire, étaitqu’une extension du réseaud’assainissement était aussi en jeu, autitre de laquelle une contribution pouvaiten effet être réclamée par la commune.Mais si les propriétaires peuvent conclureune convention par laquelle ilss’engagent à verser par anticipation laparticipation éventuellement due, celle-cin’est qu’une prescription du permis deconstruire ou de lotir, et non pas lagarantie de son obtention. Ce que laCour condamne, ce n’est donc pas tantl’existence d’une convention régissantcette participation, mais le fait qu’ellesemblait viser à assurer l’obtention desautorisations d’urbanisme. Ce type deconvention doit fixer le délai des travaux,et à défaut, les sommes sont rembour-sées. Quant à la participation, il s’agit,depuis la loi SRU, de la taxe pour «parti-cipation pour voies nouvelles et réseaux»qui peut être instaurée sur délibérationde la commune pour la création ou leréaménagement des réseaux d’eaupotable, d’électricité, d’assainissement etde gaz (articles L.332-11-1 et 332-11-2 ducode de l’urbanisme). HL.Pages réalisées par Hélène Lécot
29janvier 2008page4JURIShheebbddooimmobilierParmi les 316 propositionsLes 316 propositions du rapport Attali étant désormaispubliques, nous vous en proposons dans le tableau ci-dessousune sélection des mesures concernant l’immobilier. Le textecomplet du rapport est en ligne sur le site de la commissionpour la libération de la croissance (liberationdelacroissance.fr).On voit que de nombreux secteurs sont invités à se réformer.Non seulement les professions du droit, notaires, avocats auConseil d ‘Etat et à la Cour de cassation par exemple, mais aussiles agents immobiliers ou les organismes HLM. Au-delà des cri-tiques d’un petit cercle parisien, fustigeant par exemple leconservatisme d’un Jean-Pierre Raffarin, Jacques Attail s’est ditsatisfait de l’accueil reçu par son rapport (Europe 1 le 24janvier).N°Propositions91Construire d’ici 2012 dix Ecopolis, villes ou quartiers d’au moins50000 habitants intégrant technologies vertes et technologies decommunication.92Orienter la fiscalité vers la protection de l’environnement.160Prévoir dans la loi que les surfaces collectives de rez-de-chaus-séene soient pas prises en compte dans le calcul du coefficientd’occupation des sols et inciter les promoteurs à y aménager desespaces de vie, de rencontre et d’accès au numérique.164Autoriser l’Etat à se réapproprier le foncier disponibledans lescommunes ne respectant pas les exigences de la construction delogements sociaux prévus par la loi SRU.165Accroître la hauteur autorisée des immeubles, tout en s’efforçantde préserver des espaces non construits, en particulier des espaces verts.166Permettre aux promoteurs de réaliser directement les aménage-ments publics et les aménagements collectifs auxquels ils contri-buent financièment.167Donner aux préfets le pouvoir de relever d’autorité le COS s’il estmanifestement «malthusien».168Permettre une différenciation du COS selon le type de locaux: loge-ments, bureaux, commerces, etc.169Assouplir les règles de changement d’affectationdes locaux, defaçon à faciliter la transformation de bureaux et commerces en loge-ments.170Regrouper à l’échelon intercommunal les compétences locales enmatière d’urbanisme et d’habitat, notamment en vue de la constitu-tion de réserves foncières.171Élargir les operations de construction a des opérateurs de statutprivé, dans le cadre d’un appel a`la concurrence et sur la base d’uncahier des charges prédéfini.172Promouvoir les Partenariats public-privé (PPP) au moyen de conven-tionnementspermettant à terme le retour des logementsconstruits dans le parc libre.173Logement social : simplifier et clarifier les mécanismes d’aide et definancement, tant pour la construction que pour l’entretien.174Distinguercomplètement le système de financementde l’aide a laconstructionde celui des aides aux locataires, afin de permettreune analyse objective des coûts des projets et des besoins des popu-lations concernées.175Créer sur Internet une Bourse du logement social.176Supprimer totalement les droits de mutation a`titre onéreuxliés a`l’achat ou la vente d’un bien immobilier jusqu’à une valeur de500000. Au-delà, les droits deviendrait progressifs.177Réduire les frais d’agenceen introduisant davantage de concur-rence et en adaptant la réglementation correspondante.179Raccourcir les délais légaux encadrant le régime des expulsions.180Limiter les pouvoirs d’appréciation discrétionnaire du juge en matiè-re de délais de grâceet de paiement aux cas les plus précaires.181Encadrer plus strictement le pouvoir d’appréciation discrétionnairedu préfet, notamment par une compétence liée dans la décisiond’accorder le concours de la force publique.182Réduire le dépôt de garantie à un mois de loyer, raccourcir sondélai de restitution a`huit jours et en confier la garde a`une partietierce au contrat de bail.Propositions183Assouplir les conditions de résolution extrajudiciaire des contentieuxa`travers des modes de règlement à l’amiable, de fac¸on à ne paspénaliser les locataires de bonne foi.184Vendre une partie du parc d’HLMa`ses occupants.185Permettre aux locataires de capitaliser 25% des loyers versés pen-dant 10 ans au moment de l’achat de leur logement HLM.186Permettre à tous les retraités proches du minimum vieillesse de jouirde l’usufruit d’un logement social adaptéa`leur besoin.192Permettre aux élus de mieux utiliser les Schémas de cohérence terri-toriale (SCOT) et les Plans locaux d’urbanisme (PLU).193Intégrer dans les plans locaux d’urbanisme des obligations de diver-sité commerciale en faveur des commerces de détail ou de proxi-mité.195Permettre aux communes et agglomérations d’opérer un «remem-brement commercial», de manière à favoriser le regroupementgéographique des commerces de détail dans les centres-villes ou cer-tains quartiers périphériques.196Augmenter et déconcentrer les aides allouées au commerce deproximité.205Mettre fin aux lois Royer-Raffarin et supprimer les procéduresd’autorisation actuelles gérés par les commissions départementalesd’équipement commercial (CDEC).208Supprimer toute réglementation restreignant le nombre et la locali-sation de nouveaux hôtels, cafés, restaurants, cinémas et stations-service. Remplacer la réglementation actuelle par une réglementa-tion concernant seulement l’urbanisme et l’architecture par le PLUet le Schéma de cohérence territoriale (SCOT).213Supprimer totalement les avoués près les cours d’appel (444avoués regroupés en 235 offices).214Supprimer le numerus clausus pour les mandataires des procédurescollectives.215Supprimer le numerus clausus pour les avocatsau Conseil d’Etat eta`la Cour de cassation.216Ouvrir largement l’accès aux professions juridiques délégatairesd’une mission de service public.217Adapter les conditions d’exercice pour les avocats, les experts-comp-tables et les commissaires aux comptes.231Faire évaluer ex ante et ex post tout projet de loi et de règlement,ainsi que les principaux textes communautaires.232Créer, sur le modèle du «Committee for better regulation» britan-nique, un Comité pour une meilleure gouvernance chargé de fairechaque trimestre des propositions publiques sur les simplificationsadministratives et législatives opportunes.233Charger ce Comité de procéder auréexamen de toutes les loisantérieures à 1970, au vu des difficultés constatées par les ménageset les entreprises.234Informer chaque mois le Parlement de la mise en œuvre des textesvotés.236Publier immédiatement les décrets, dont le projet aura été sou-mis à la consultation, en même temps que le projet de loi.245Accélérer la dématérialisation des procédures.260Faire disparaître en dix ans l’échelon départemental.286Inciter a`la fusion d’organismes d’HLM.RRAAPPPPOORRTT AATTTTAALLII
29janvier 2008page5JURIShheebbddooimmobilierIINNTTEERRVVIIEEWWJurishebdo Immobilier: comment réagissentles bailleurs et les locataires à la hausse del’ICC?Maxime Simonnet:«L’indice du coût de laconstruction, qui se distinguait par ses varia-tions modestes, connaît depuis 2001 uneaugmentation forte. Ainsi, entre le 1er tri-mestre 2001 et le 2e trimestre 2007, l’ICC avarié de 27,55%.Cette forte hausse a d’abord alerté les loca-taires de baux commerciaux, inquiets de voirleur loyer augmenter dans de telles propor-tions. Une négociation a été initiée sousl’égide du Conseil national des centres com-merciaux (CNCC) et a abouti à la création audébut de cette année d’un nouvel indice,destiné à modérer les augmentations deloyer».JHI: la loi prévoit un mécanisme derévision. Qu’en est-il?M.S.: «Sauf à justifier d'une modificationnotable des principaux éléments définissantla valeur locative (caractéristiques du local,destination des lieux, obligations respectivesdes parties, facteurs locaux de commerciali-té), la révision du loyer, qui doit être deman-dée à échéance triennale, ne peut, selonl’article L 145-38, excéder la variation del’ICC.Le système de droit commun prévu par lestatut des baux commerciaux contraint ainsile bailleur à notifier à son locataire, par acted'huissier ou par lettre recommandée avecaccusé de réception, à l'échéance triennaledu bail une demande de révision, laquellene peut, en principe, excéder la variation del’ICC.Ce système, particulièrement rigide, a aboutià ce que se généralise une pratique du mar-ché consistant à introduire dans les baux desclauses d'indexation ou "d'échelle mobile"prévoyant la révision annuelle et automa-tique du loyer en fonction de la variation del’ICC. Ces clauses permettent d’éviter le for-malisme de la révision et de lui donner unepériodicité plus réduite que l’échéance trien-nale.Depuis de nombreuses années, la plupartdes baux contiennent ainsi ce type de clausequi permet au bailleur de réviser le loyer leplus souvent à la hausse seulement, et à desintervalles réguliers, sans formalités particu-lières».JHI: on en reste jusqu’à présent àl’application de l’indexation contractuelle.M.S.: «oui, mais ce que les acteurs du mar-ché immobilier locatif ignorent le plus sou-vent, c’est que le contexte de forte hausseMaxime Simonnet (avocat, Salans):«La forte hausse de l’ICC peut créer un déplafonnement surprise»Maxime Simonnet explique que la hausse de l’indice du coût de la construction peut redon-ner de l’actualité à l’article L 145-39 du code de commerce qui autorise un déplafonnementdes loyers commerciaux.de l’ICC depuis 8 ans et de recours généraliséaux clauses d'indexation du loyer a créé unesituation dans laquelle la grande majoritédes baux commerciaux antérieurs à 2002peuvent faire l’objet d’une demande defixation à effet immédiat de leur loyer à lavaleur locative des locaux concernés c'est-à-dire à un véritable « déplafonnement sur-prise ».Pour les bailleurs comme pour les loca-taires - il ne serait ainsi ni nécessaired’attendre l’échéance du bail, ni même dejustifier d’un motif de déplafonnement pourprétendre immédiatement à la fixation deleur loyer à un montant conforme au mar-ché locatif actuel des locaux commerciaux ».JHI: comment ce déplafonnement « sur-prise » peut-il intervenir?M.S.: «L'article L. 145-39 prévoit que dansl'hypothèse le bail est assorti d'une claused'indexation dite d'échelle mobile, la révi-sion peut être demandée chaque fois que,par le jeu de cette clause, le loyer se trouveaugmenté ou diminué de plus d'un quartpar rapport au montant du loyer initial dubail.Nous nous trouvons par conséquent dansune situation la plupart des baux consen-tis avant 2002, parce que le montant de leur287Mettre en place un cahier des charges dont le respect par les orga-nismes d’HLM conditionnera l’agrément et donc le financement(respect de critères de gestion fixés par l’Etat).288Soumettre les bailleurs sociaux a`des objectifs de constructionet de gestion clairement définis assortis de sanctions effectives.289Imposer que les organismes d’HLM soient au moins deniveauintercommunalet fusionner tous les offices communaux ou infra-communaux.290Dissoudre les organismes qui gèrent moins de 1500 logements etont construit moins de 500 logements au cours des 10 dernièresannées comme le prévoit l’article L 423 du CCH, jamais appliqué.291Retirer tout privilège fiscal, ainsi que les facilités de finance-ment prévues par la Caisse des dépôts et consignations a`toutorganisme d’HLM ne respectant pas ses obligations de servicepublic clairement définies; il sera alors considéré comme un orga-nisme constructeur de droit commun.292Déconventionneret supprimer le financement spécifique a`tousles organismes d’HLM qui n’auront pas rénové, construit ou venduau moins 5% de leur parc chaque année.293Clarifier le mode de détermination des charges locatives enintroduisant une plus grande transparence dans leur calcul et enmettant à disposition des locataires les coûts de gestion des offices,avec certification externe obligatoire des comptes des bailleurs.294Permettre aux sociétés d’HLM de rééaluer leurs bilans par lacession de logements ou le déconventionnement, en s’engageantsur des constructions a`venir.295Promouvoir l’implication d’opérateurs privés tant dans laconstruction que dans la gestion de logements socialement mixtes.296Rebudgétiser le 1% logement, regrouper les organismes collec-teurs en cinq organismes et en faire des organismes constructeurs.298Regrouper les tribunaux de commerce aujourd’hui au nombre de191 et introduire des magistrats professionnels auprès`s des jugesbénévoles.302Restructurer l’ensemble des niches de l’impôt sur le revenu,(actuellement au nombre de 60 et qui avantagent les plus riches),pour limiter leur coût total à 10% de l’impôt sur le revenu et neretenir que celles qui sont favorables à la croissance et celles quifavorisent le développement de l’activité associative et caritative.
29janvier 2008page6JURIShheebbddooimmobilierloyer a varié de plus du quart depuis leurconclusion du fait de la variation de l’ICC,peuvent faire dès aujourd'hui l'objet d’unedemande en fixation du loyer à leur valeurlocative, ce qui constitue en pratique undéplafonnement du loyer en cours de bail.Prenons l’exemple du locataire d’un bailcommercial conclu en juin2001, moyennantun loyer annuel initial de 10000, soumis àune clause d’indexation en fonction de lavariation de l’ICC: il serait redevable au1erjanvier 2008 d’un loyer de 12826 HT,soit une augmentation d’environ 28%!S’il considère ce prix comme excessif auregard du marché locatif actuel, ce locatairepourrait solliciter dès aujourd’hui et à effetimmédiat la fixation de son loyer à sa valeurlocative.De la même manière, les propriétaires delocaux commerciaux désireux d’optimiser lerendement locatif de baux consentis ourenouvelés au début de la décennie dansdes conditions financières peu conformes aumarché pourraient saisir cette opportunitépour en réévaluer le prix sans devoirattendre l’échéance du bail ni même justifierd’un motif de déplafonnement».JHI: quelles sont les conditions de cettedemande?M.S.: «Si traditionnellement, une partimportante des tribunaux considérait que lademande en révision ne pouvait être for-mée que par le locataire, dans la mesure cette procédure était comprise comme unrempart à une trop forte augmentation duloyer en fonction de la variation indiciaire, ilest admis depuis un arrêt de la Cour de cas-sation du 6janvier 1993 que les demandesde révision peuvent être formées tant par lepreneur que par le bailleur.Les deux parties au bail peuvent donc for-mer une action en révision fondée sur lahausse du loyer de plus du quart par rap-port à son montant initial, sans être tenues àaucune condition de délai et en particuliersans qu’il ne soit nécessaire d'attendre la finde la période prévue par la clause d'échellemobile.Les conditions de forme de la révision sontcelles de l'ancien article26 du décret du30septembre 1953, c'est-à-dire une deman-de formée par acte extrajudiciaire ou parlettre recommandée avec accusé de récep-tion précisant le montant du loyer deman- ou offert -, préalablement à l'envoi d'unmémoire.La révision entraîne la fixation d’un nouveauloyer égal à la valeur locative qui prendeffet au jour de la demande, sans restrictionquant à l’application de la valeur locative, eten particulier sans prix plafond ni prix plan-cher.À défaut d'accord, la demande est portéedevant le Président du tribunal de grandeinstance suivant la procédure sur mémoireprévue aux articles29-1 et suivants dudécret du 30septembre 1953. Cette procé-dure implique dans la très grande majoritédes cas la désignation d'un expert Judiciairequi a pour mission d'établir un rapport sur lavaleur locative des locaux concernés.Il s’agit en outre d’un processus irréversible,les parties ne disposant pas, comme dans lecadre de la procédure en fixation du loyerdu bail renouvelé, d’un droit d’option leurpermettant de mettre fin au bail, si le nou-veau loyer leur apparaît excessif ou aucontraire dérisoire».JHI: que conseillez-vous aux parties?M.S.: «Il paraîtrait opportun, pour les par-ties bailleurs comme locataires - à un bailantérieur à 2002 comportant une telle clau-se d’échelle mobile, de faire réaliser une esti-mation de la valeur locative des biens loués,s’ils pensent que leur loyer est déconnectéde la réalité du marché actuel, afin de mesu-rer l’opportunité - ou le risque - d’une telleprocédure de révision.Aussi, et paradoxalement, les bailleurs delocaux sur-évalués pourraient être amenés àvérifier avant d'appliquer la révision indiciai-re que celle-ci n'est pas de nature à entraî-ner une augmentation de plus de 25% duloyer depuis la prise d'effet du bail, et éviterainsi de donner à leur locataire le moyen defaire réviser le loyer à sa valeur locative…JHI: comment analysez-vous l’accord conclusous l’égide du CNCC sur la création d’unnouvel indice?M.S.: «La Fédération des Sociétés Immobi-lières et Foncières et l’Union Nationale de laPropriété Immobilière, qui représentent àelles deux environ 90% des propriétaires delocaux commerciaux, ont en effet signé avecle représentant de 29 associations de la dis-tribution un accord à effet à compter du15janvier 2008, afin que les baux commer-ciaux de leurs adhérents fassent désormaisréférence à un nouvel indice pour le calculde l’augmentation du loyer. Les signatairesde cet accord invitent également les partiesà un bail en cours de conclure un avenantprévoyant la substitution de ce nouvel indiceIINNTTEERRVVIIEEWWEENN BBRREEFFà l’ICC. L’application de ce nouvel indice sup-posera donc une démarche volontaire etdonc un accord - des parties qui devront lementionner dans le bail ou dans l’avenant àun bail en cours comme indice de référence.Ce nouvel indice, composé à 50% del’indice des prix à la consommation (IPC), à25% de l’ICC et à 25% de l’Indice duChiffre d’Affaires de Vente du commerce dedétail (ICAV), a été conçu pour modérer lesaugmentations de loyers, compte tenu de laforte hausse de l’ICC au cours des 7 der-nières années.Or, en créant un outil permettant d’adoucirles révisions futures de loyer, il n’est pasimprobable que les signataires de l’accordaient voulu dans le même temps éviter queles conditions de mise en œuvre de l’articleL.145-39, facteur d’imprévision pour les par-ties à un bail, soient à nouveau réunies dansle futur » Urbanisme commercialLuc Chatel a déclaré (les Echos, 21jan-vier) que le “paquet législatif de moder-nisation de l’économie” prévu pour lemois d’avril, comporterait un volet urba-nisme commercial.Notaires: 17 officesde notaires sontcréés par arrêté du 10janvier 2008 etnotamment 2 à Marseille, un à Toulon, etun à Toulouse. (J.O. du 18janvier, p.955).Archéologie préventive: de nouveauxservices sont agréés comme opérateursd’archéologie préventive. Exemples:missions du conseil général de l’Eure ouservice du Pas-de-Calais (arrêtés du9octobre 2007, J.O. du 18janvier, p.972et du 19janvier p.1021). Droits de mutation: un décret du17janvier 2008 fixe les modalités del'engagement de conservation que doi-vent prendre les héritiers ou donatairesdes parts de sociétés pour bénéficier del'exonération partielle des droits demutation à titre gratuit pour des ces-sions d’entreprises (décret n°2008-57 du17janvier 2008 pris pour l'applicationdes articles787 B et 787 C du CGI).France Terrea obtenu la certificationNF Logement de Cerqual, pour tous sesprogrammes tant en Ile-de-France qu’enprovince. Son président, Guy Portmanny voit une étape vers la certificationHQE.
29janvier 2008page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFAACCTTEEUURRSSAu fil du J.O.L’aide à la cuve fixée à 15eurosLes ménages non imposables à l'impôt surle revenu peuvent demander, pour leurrésidence principale et dans la limite d'unedemande par logement, une aide excep-tionnelle de 150euros si leur chauffage estle fioul domestique. L'aide concerne tantles occupants de logements individuels queles logements collectifs. Dans ce derniercas, le gestionnaire de l'immeuble doitfournir une attestation du mode de chauf-fage au fioul.L'aide concerne la période allant du10novembre 2007 au 31janvier 2008.(Décret n°2008-49 du 15janvier 2008 instituantune aide exceptionnelle en faveur des ménagesnon imposables à l'impôt sur le revenu qui utili-sent le fioul domestique comme mode de chauf-fage dans leur habitation principale, J.O. du17janvier 2008, p.872).Tarif de gaz et d’électricité: retourau tarif réglementé jusqu’à 2010La loi du 21janvier 2008 modifie une nou-velle fois la loi du 13juillet 2005.- Pour l'électricité, la loi apporte trois règlesnouvelles temporaires: le consommateur nepeut s'en prévaloir que jusqu'au 1erjuillet2010:Le consommateur final peut demanderl'application du tarif réglementé s'il n'a paslui-même souscrit une offre de marché.Le retour au tarif réglementé devient doncpossible même si le précédent avait optépour un tarif libre.Si le consommateur a choisi un tarif libredepuis plus de 6 mois; il peut égalementrevenir au tarif réglementé.Le petit professionnel(moins de 36 kilo-voltampères) peut demander le tarif régle-menté, s''il n'a pas lui-même demandél'application d'un tarif libre pour ce site.- Pour le gaz, il n'est prévu qu'une seulerègle, également applicable jusqu'au1erjuillet 2010:Un consommateur final domestique de gazpeut revenir au tarif réglementé du gazpour la consommation d'un site, s'il n'apas fait lui-même demandéun tarif librepour ce site.Il n'y a donc pas de règle analogue pour lespetits professionnels et pas de règle deretour possible après 6 mois de pratique dutarif libre.(Loi n°2008-86 du 21 janvier 2008 relative auxtarifs réglementés d'électricité et de gaz natu-rel, J.O. du 22janvier, p.1122).La Fédération des promoteurs construc-teurs a signé ce 23janvier une conventionavec l’UESL pour la mise en place du Pass-Foncier. L’objectif, souligne Bertrand Gou-jon pour l’UESL, est de favoriser l’accessionsociale à la propriété. Pendant une premiè-re période, l’accédant rembourse le prêtpour le bâti; pendant la seconde période, ilpaie le foncier.Si l’accédant relève du 1% logement, ilpeut prétendre à un prêt au taux de 1,5%.Dans le cas contraire, le taux est plus élevé,capé à un montant de 2 à 4,5%.Pour avoir droit à ce montage, il faut res-pecter 3 conditions :- être primo-accédant au sens du PTZ,- respecter un plafond de ressource duPSLA,- l’opération est complétée par une aided’une collectivité territoriale (montant de3000 à 5000 ).L’accédant bénéficie d’une sécurisation encas d’accident de la vie. Bertrand Goujonregrette toutefois que le Parlement n’aitpas accepté que le dispositif soit applicableaux logements collectifs, par le biais dudémembrement de propriété. Mais il tra-vaille à une solution alternative, ce qui sup-pose de trouver un véhicule législatif adap- pour que le texte soit adopté. Dans sondiscours de clôture, Etienne Crépon, direc-teur à la DGUHC s’est montré optimistequant à l’issue favorable de cette demande.Présentant, avec une clarté remarquable, lebudget 2008, Catherine Aubey-Berthelot(DGUHC) souligne que c’est un bon bud-get, dans un contexte contraint. Ce budgetde 36milliards d’euros comprend des cré-dits budgétaires pour 9,2milliards, 13mil-liards de dépenses fiscales et 13,8 milliardsen provenance des partenaires sociaux. Lesdépenses fiscales sont d’une grande variété(cf. tableau dessous).Aides fiscalesMillions d’PTZ500TVA 5,5% accession sociale150Réductions d’impôt propriétairesbailleurs et occupants4836TVA travaux dans les logements5400Exonérations de primes PEL CEL900Exonération impôt sociétés HLM370TVA construction à bâtir1040Exonération impôt sur le revenuet intérêts livret A280Total13036La fédération des promoteurs signe une convention sur le Pass-Foncier avec l’UESLCatherine Aubey-Berthelot rappelle parailleurs que la loi ENL a fait obligation auGouvernement de présenter un rapportsur les aides au logement. Ce rapport estprêt, il devrait être remis au Parlementdans les semaines qui viennent. Une de sesconclusions est de constater qu’à peine undispositif fiscal est mis en place, il est criti-qué et remis en cause.Dans sa présentation des nouvelles lois fis-cales, l’avocat Jean Zamour attirel’attention sur les perspectives de remiseen cause des niches fiscales, contrepartiedu bouclier fiscal. Cela pourrait viser enparticulier le statut de loueur en meubléprocessionnel et les dispositifs Robien etBorloo.Il critique par ailleurs, dans la réforme destaux de plus-values relatives aux cessionsde parts de sociétés à prépondéranceimmobilière, l’application de la mesure lejour de son annonce, à savoir le 27sep-tembre 2007…Accessibilité: pas de remise encause des textesJean-François Gabilla évoque enfin la diffi-culté d’application des règles surl’accessibilité des bâtiments. EtienneCrépon lui répond que dans ce domaine,beaucoup de retard a été pris, qu’il esttemps de passer à l’action et conclut : “nousne remettrons pas en cause l’équilibre destextes auxquels on est parvenu”.Etienne Crépon a aussi évoqué la refontedu code de l’urbanismeannoncée par lePrésident de la République dans son dis-cours de Nancy, précisant que l’objectifétait de parvenir à une gestion équilibréede l’espace en maîtrisant l’étalementurbain.NominationsTribunal des conflits: Philippe Martin,président adjoint de la section du conten-tieux du Conseil d'Etat, est élu vice-prési-dent (avis publié au J.O. du 20janvier,p.1104).DDE: Alain Toullec est nommé directeurdépartemental de l'équipement et del'agriculture du Lot (arr. du 24 déc. 2007,J.O. du 19, @).Le budget 2008
source: Fidi29janvier 2008page8JURIShheebbddooimmobilierAACCTTEEUURRSSTTEEXXTTEESSLes troisièmes états généraux de la Fédé-ration interprofessionnelle du diagnosticimmobilier étaient l’occasion, ce 22jan-vier, de faire le bilan d’une profession enpleine évolution, après la mise en œuvrede la certification en 2007. Le présidentde la FIDI, Philippe Rabut a souligné lecoût qu’a représenté la mise en place dela certification en 2007: 30millionsd’euros, soit 5000à 7000 par diagnosti-queurs.Par ailleurs, le marché s’est caractérisé parune baisse des prix unitaires, au point quele président de la Fidi évoque un marchésaturé. Il invite aussi les organisationsd’agents immobiliers à clarifier leur posi-tion. Côte positif, il relève que le DPE“nous place en première ligne pour la lut-te contre l’effet de serre”. Cette positionest corroborée par le message adressé auxdiagnostiqueurs par la secrétaire d’Etat àl’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet quia affirmé que le DPE allait prendre deplus en plus d’importance. Elle a émis lesouhait que ce diagnostic soit fourni dèsla mise en vente du bien, rejoignant une des demandes de la Fidi.Lors du débat consacré au thème dévelop-pement durable et diagnostic immobilier,un consensus s’est fait autour de l’idée defaire prévaloir un DPE pour l’ensemble del’immeuble, plutôt que sur les seules par-ties privatives. La Mairie de Paris ad’ailleurs mis en place, explique son repré-sentant, François Davenne, avec le soutiende l’Ademe, un financement à 70% d’undiagnostic effectué pour l’ensemble del’immeuble dans une copropriété. Le DPE; contrainte… et outil deconnaissanceLe DPE continue néanmoins à susciter uncertain scepticisme. Serge Muller, prési-dent de Diagamter, indique par exempleque les vendeurs le vivent comme unecontrainte. Brigitte Brogat pour l’USHindique de même que son organismen’était pas favorable au DPE notammenten raison des risques de contentieux, maisqu’il a été décidé néanmoins d’en faireun outil intéressant de connaissance duparc. Pour l’Ademe, Matthieu Wellhoffévoque les propositions d’étape du rap-port Pelletier et notamment celle qui viseà réduire à 5 ans la durée de validité duDPE ou celle proposant un PTZ pourfinancer les travaux visant à permettre ungain de trois classes de DPE. À ce propostoutefois, Brigitte Brogat fait observerque parfois, même en réalisant des tra-vaux importants, on ne parvient pas àchanger de classe.De façon générale, les perspectives dechiffre d’affaires du secteur sont bonnes.Après un volume d’activité estimé à374millions d’euros en 2007, la FIDI tablesur chiffre de 428 millions pour 2008,indique son délégué général BrunoDumont-Saint Priest.6000 certifiésFin 2007 on comptait 6000 diagnosti-queurs certifiés, ayant obtenu 22 000 cer-tificats, soit en moyenne 3,4 par diagnos-tiqueur. 55% d’entre eux sont titulairesde 4 ou de 5 certificats (voir tableau,selon une enquête Fidi).Jean Lavaupot indique que le groupe ERAva lancer une grande campagne sur leDPE pour en parler de façon positive etinciter les agents immobiliers à obtenirdes “diago-mandats”.Jean-Jacques Ollivier précise que l’objectifde la Fidi est d’harmoniser les listes dediagnostiqueurs certifiés et de parvenir àla gestion d’une liste unique de diagnosti-queurs.À propos de la certification, Jean-PierreLevet pour Dekra Certification depersonnes indique que le Cofrac aestimé que le contrôle effectuépour l’amiante ne devait pas selimiter au contrôle avant ventemais aussi intégrer les diagnosticsavant travaux et avant démolition.Le métier est en pleine évolution;Maher Kassab, président del’entreprise de conseil Galileoconsidère qu’on va passer d’unNombre dediagnosticsPourcentage dediagnostiqueursType dediagnosticsPourcentage dediagnostiqueurs525%DPE89%430%Amiante85%320%Plomb74%215%Gaz55%110%Termites46%La certification des diagnostiqueursLes diagnostiqueurs abordent le “diagnostic global”“diagnostiqueur technicien” à un “dia-gnostiqueur conseiller” et que le profes-sionnel va s’orienter vers une mission devalorisation du bien.Jacques Caille pour la DGUHC indique quele diagnostic électricitédevrait entrer envigueur le 1erseptembre ou le 1ernovembreprochain. Le décret, ainsi que les arrêtés,devraient être publiés fin février ou débutmars. Il faudra alors que le Cofrac procèdeà l’accréditation des organismes de certifi-cation, puis que les diagnostiqueursobtiennent leurs certificats. Donner du sens au diagnosticglobalLes débats ont aussi abordé la question del’évolution vers un diagnostic global dulogement. D’autres diagnostics sont eneffet envisagés pour le radon, la mérule,pour le bruit, la qualité de l’air intérieurou la solidité du clos et couvert parexemple. Philippe Rabut fait observer qu’ilfaut donner du sens à ces démarches; ilrelève que l’intervention du diagnosti-queur sécurise le client et l’occupant dulogement. Le souhait de la Fidi estd’appréhender toute la problématique dela sécurité dans le logement.Le métier étant un métier de compétence,Philippe Rabut en appelle à un effort deformation des diagnostiqueurs.Les 2 garanties de l’accédantsocialUn décret du 16janvier 2008 fixe lesmodalités des garanties dont doiventbénéficier les accédants sociaux à la pro-priété qui sont prévues par l'article L 411-2du CCH (opérations réalisées par des orga-nismes d'HLM) en cas d'acquisition d'unerésidence principale.Il existe 2 garanties (art. R 443-2 nouveau):- la garantie de rachat. Elle s'applique encas de décès, mobilité professionnelle, chô-mage, invalidité, divorce ou dissolution dePACS. Le rachat est fait à un prix d'aumoins 80% du prix de vente initial éven-tuellement minoré de 1,5% par annéeentre la 6eet la 15eannée et diminué defrais de réparation.- La garantie de relogementpeut, dans lesmêmes hypothèses, être demandée dansles 15 ans du transfert de propriété. Elleest subordonnée à condition de res-sources.Les contrats de vente doivent reproduireles articles décrivant des garanties.(Décret n°2008-55 du 16janvier 2008 relatifaux opérations d'accession à la propriété réa-lisées par les organismes d'HLM, J.O. du18janvier, p.970).
Article précédent
Article suivant