mardi 13 mai 2025

309 – 8 avril 2008

AccueilAnciens numéros309 - 8 avril 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Fiscalité
✓ Taxe foncière et TP : évaluation de la valeur locative d’un magasin de stockage
✓ Acte anormal de gestion : cession d’immeubles à un prix inférieur à leur valeur vénale
✓ Monuments historiques : modalités de déduction des charges

Urbanisme
✓ Loi littoral : un espace urbanisé appartient par nature à une agglomération ou un village
✓ Refus injustifié d’une demande de raccordement au réseau électrique

Copropriété
✓ Une appropriation irrégulière des parties communes
✓ Union de syndicats : rémunération du gestionnaire

Baux commerciaux
✓ Droit au statut pour des locaux accessoires ?

■ Actualite p. 4, 6,8
✓ Christine Boutin confirme le recentrage du Robien et la baisse des plafonds HLM
✓ Un nouveau décret sur les SIIC
✓ La chambre des notaires de Paris lance le “dépôt électronique”
✓ ERA demande le DPE dès le mandat
✓ Les prix des logements en Ile-de-France

■ Au parlement p. 7
✓ 15 propositions pour les prêts à taux variable
✓ Proposition PS rejetée sur le logement

■ Réponses ministérielles p. 9
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 10
✓ Le décret ascenseurs, Anah

■ Debat p. 12
✓ La cession temporaire d’usufruit : un montage à redécouvrir
✓ Interview de Bérénice Tournafond (Ykonne) : “on peut obtenir une baisse de 30 % des loyers”.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4FiscalitéTaxefoncièreetTP:évaluationdelavaleurlocatived’unmagasindestockageActeanormaldegestion:cessiond’immeublesàunprixinférieuràleurvaleurvénaleMonumentshistoriques:modalitésdedéductiondeschargesUrbanismeLoilittoral:unespaceurbaniséappartientparnatureàuneagglomé-rationouunvillageRefusinjustifiéd’unedemandederaccordementauréseauélectriqueCopropriétéUneappropriationirrégulièredespartiescommunesUniondesyndicats:rémunérationdugestionnaireBauxcommerciauxDroitaustatutpourdeslocauxaccessoires?ACTUALITEp.4,6,8ChristineBoutinconfirmelerecentrageduRobienetlabaissedesplafondsHLMUnnouveaudécretsurlesSIICLachambredesnotairesdeParislancele“dépôtélectronique”ERAdemandeleDPEdèslemandatLesprixdeslogementsenIle-de-FranceAUPARLEMENTp.715propositionspourlesprêtsàtauxvariablePropositionPSrejetéesurlelogementREPONSESMINISTERIELLESp.9Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.10Ledécretascenseurs,AnahRéformeenvuepourlesHLMLaréformequelePésidentdelaRépubliquesouhaiteentre-prendrepasseaussiparlesHLM.Le4avrildernier,danslesquelquesexemplesqu’ilamisenexergueparmiles166mesuresadoptéesparleConseildelamodernisationdespolitiquespubliques,figuraitlaquestiondesplafondsderessourcesd’accèsauxHLM.LePrésidents’estétonnéquelafusiondesSMICaiteupoureffetdefairepasserde60%à70%lenombredeFrançaisquisontsouslesplafondsderessources.Laréfor-me,a-t-ilindiqué,viseà”éviterd’allongerinutilementlafiled’attentedeslogementssociaux”.Ilaaussijustifiélapolitiquedessurloyersàl’égarddespersonnesquidépassentlesplafondsderessources:“N’est-ilpasnormalqu’ellespayentunloyerplusélevéquelesautres,pourfinancerlaconstructiondenouveauxlogementssociauxouycontri-buentenaccédantàlapropriété?”Lecadredelaréformeestdoncfixé.Lemêmejour,ChristineBoutinaesquissélescontoursdesmesuresquiendécoulentlorsd’uneconféren-cedepresse(lirepage4).Sil’objectifglobalannoncéestderéduirelesdépensespubliques,lelogementnedevraitpasêtreaprioritropaffectéparcesmesuresderestriction.ChristineBoutintientàdéfendresonbud-get…toutaumoinspourlelogementsocial.D’autresréformesontétéactéesparceConseildelamodernisationdespolitiquespubliques.Exemples:généralisationdeladéclarationetdupaiementdématérialisédel’impôtsurlerevenu,puisdelataxed’habitationetdelataxefoncière;généralisationdeséchangesd’actesetdedonnéesentrelesnotairesetlesconservationsdeshypothèques;réexamendurôledel’Établissementpublicd’aménagementetderestructurationdesespacescommerciaux,EPARECA,danslesprojetsderénovationurbaine,ouencore,danslecadredelagestiondupatrimoi-neimmobilierdel’Etat,négociationdebauxpublicsentrelesoccupantsetl’Etatpropriétaire,représentéparlepréfet.Encasdevente,letauxderetoursurcessiondesbâtiments(85%auprofitdesadministrations)seraabaisséàcompterde2009.Onlevoit,lesréformesdoiventavancerdefrontdansdenombreuxsecteurs.Lesnotairessemodernisentaussi.LachambredesnotairesdeParisvienteneffetdelancerunnouveauservicetrèsintéressantde“dépôtélectronique”dedocuments(lirepage6).Ilviseàprotégerle“patrimoi-neinformationnel”desclients.ChristianPisani,ancienprésidentdelachambre,quiprésentaitceservicele3avril,soulignequecelapeutnotammentserviràdescontractantsquisouhaitentconserverlesdiffé-rentesversionsd’unavant-contratpouruneimportantevented’immeuble.Ilestensuitepossiblederécupérerledocumentdéposéet“l’empreinte”attesteradel’intégritédudocumentrestituéparrapportàl’originaltransmisaunotaire.C’estuneinnovationquirépondàlademandedecertainsclientsetquiestparticulièrementintéressantepourlescontratstrèsvolumineux.Lesystèmeallieainsilacapacitédestockageinformatiquedessystèmesmodernesd’informationaveclaforceproban-ted’unacteauthentique.C’estuneinnovationquimérited’êtresaluée.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 3098AVRIL 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierDEBAT p.12 La cession temporaire d’usufruit:un montage à redécouvrir Interview de Bérénice Tour-nafond (Ykonne): “on peutobtenir une baisse de 30% desloyers”.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineCe numéro de Jurishebdocomporte exceptionnellement12 pages.
8avril 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEFiscalitéTaxe foncière et professionnelle:évaluation de la valeur locatived’un magasin de stockage(CE, section du contentieux, 7esous-section,16janvier 2008, n°296840)La société M.était propriétaire d’un maga-sin de stockage situé dans le port deLorient. Elle y exerçait une activité demanutention, transit, consignation, sur-veillance et affrètement routier portant surdes matières premières d’origine agricole.Contestant l’évaluation de ses locaux rete-nue par les services fiscaux pour la déter-mination des cotisations de taxes foncièreet professionnelle, la société avait obtenuun supplément d’instruction. Le ministèrea saisi le Conseil d’Etat:« Considérant […] que revêtent un carac-tère industriel, au sens de [l’article1499 CGI], les établissements dontl’activité nécessite d’importantsmoyens techniques, non seulementlorsque cette activité consiste dans lafabrication ou la transformation debiens corporels mobiliers, mais aussilorsque le rôle des installations tech-niques, matériels et outillages mis enœuvre, fût-ce pour les besoins d’une autreactivité, est prépondérant;Considérant, en premier lieu, que c’est sanserreur de droit […], que la cour administra-tive d’appel, pour juger quel’établissement dans lequel la sociétéM.exerce ses activités de manutention etde stockage ne revêtait pas un caractè-re industrielpour l’application des dispo-sitions de l’article 1499 du CGI, s’est fondéenotamment sur les circonstances […] quela société ne se livrait à aucune opérationde fabrication, de transformation ou deconditionnement de produits ou de matiè-re et se bornait à stocker les produits quiétaient confiés en vrac, et que sil’entreprise utilisait à cet effet des équipe-ments et matériels dont les prix de revientétaient de 986039, il y avait lieu de com-parer ce montant au prix de revient horsterrain de l’immeuble abritant le magasinde stockage dans lequel la société exerceson activité qui s’élevait à 2227088;Considérant, en second lieu, que c’est sanserreur de droit, et par une appréciationsouveraine des faits […], que la cour s’estabstenue de prendre en compte desgruesque la société louait pourl’appréciation de l’importance des moyenstechniques mis en œuvre dans le cadre deson activité ».Le Conseil rejette le pourvoi.Observations de Jurishebdo: Ces dernièresannées, la notion d’établissement indus-triel avait suscité des décisions incertaines.Plusieurs arrêts sont venus éclaircir un peula situation (CE, 27juillet 2005, n°261899,273663 puis 21décembre 2006,n°279277). Pour le Conseil, le critère prin-cipal est celui de l’importance des moyenstechniques mis en œuvre, laquelle peuttenir à la nature de l’activité (transforma-tion de biens corporels mobiliers) ou aurôle prépondérant des installations tech-niques. La présence espèce apporte uneprécision supplémentaire: l'estimation decette prépondérance peut se faire en com-parant le prix de revient des équipementsà celui de l’immeuble. Autre point, nonnégligeable: des matériels loués, grues enl’espèce, peuvent être écartés del’appréciation, selon les faits d’espèce. Lesmarchands en gros utilisant des engins delevage de grande puissance (ponts rou-lants, monte-charge) ne sont donc pasautomatiquement dans le champ indus-triel. Sur le sujet, voir également la répon-se ministérielle du 24août 2006 de Philip-pe Marini, JO Sénat Q p.2186, n°23138.Acte anormal de gestion: cession d’immeubles à un prixinférieur à leur valeur vénale(CE, section du contentieux, 8esous-section,26novembre 2007, n°289790 et289789)Au cours d’une vérification de comptabili-té, l’administration avait constaté quel’EURL Y., qui exerçait une activité de pro-motion immobilière, avait vendu 4 lotsd’un ensemble immobilier pour un prixmoyen de 17000F TTC le m2, alors que, lemême jour, elle avait cédé à une SCId’autres lots de ce même ensemble à12000F TTC le m2. Considérant que cettecession présentait le caractère d’une libéra-lité, constitutive d’un acte anormal de ges-tion, les services avaient imposé la sommecorrespondante chez les associés de la SCI.L’un de ceux-ci, M.C., a contestél’imposition devant les tribunaux adminis-tratifs. Le ministère ayant obtenu en appelle rétablissement des pénalités dont il avaitété déchargé en première instance, M.C. asaisi le Conseil d’Etat:« Considérant que, s’il incombe àl’administration d’apporter la preuve del’existence d’un acte anormal de gestion,la charge de la preuve est transféréeau contribuable, […] si celui-ci a accep- les redressements;Considérant, en second lieu, que M.C faitvaloir […] qu’à supposer que la cession à laSCI ait été effectuée à un prix préférentiel,l’avantage ainsi consenti trouve unecontrepartie dans la circonstance que cettecession permettait à l’EURL de présenterau Crédit du Nord des contrats de réserva-tion représentant un chiffre d’affaires suffi-sant pour obtenir auprès de cet établisse-ment bancaire le prêt nécessaire àl’achèvement de l’opération immobi-lière[…]; que, cependant, dès lors que lacession litigieuse à la SCI a porté sur latotalité des lots restant à vendre, pour unmontant de plus de 12millions de F, alorsque M.C. n’établit ni ne soutient que laSCI se serait refusée à n’obtenir que lenombre de lots nécessaires à l’obtention,par l’EURL, du financement recherché,celui-ci n’apporte pas la preuve […] quecette obtention aurait constitué la contre-partie de l’avantage consenti;Considérant [que] M.C. était à la fois legérant et l’un des associés de la SCI ces-sionnaire, bénéficiaire à ce titre de la distri-bution litigieuse; qu’il était également, parailleurs, président de la SAC., actionnaireunique de l’EURL cédante; qu’il n’est pascontesté qu’il est un professionnel del’immobilier; […] que dans ces conditions,l’administration doit être regardée appor-ter la preuve de ce que M.C. ne pouvaitignorer le caractère anormalement bas duprix convenu pour la transaction litigieuse,constitutive d’une distribution de revenussociaux, et par la suite de son intention dese soustraire à l’impôt ». Le Conseil confir-me le redressement et les pénalités.Observations de Jurishebdo: L'acte anor-mal de gestion se traduit par une écriturecomptable affectant le bénéfice impo-sable, et que l'administration souhaiteécarter au motif qu’il est contraire auxintérêts de l'entreprise. Il peut s’agir d’unelibéralité en faveur de tiers, d’un prêt sansintérêt, d’un abandon de créances… Dansces cas, l’entreprise doit prouver qu'il yavait un intérêt pour elle à consentir cesavantages: en l’occurrence, l’obtentiond’un prêt grâce à la justification d’un cer-tain montant de chiffre d’affaires. Les
8avril 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEjuges ont cependant un pouvoird’appréciation souverain sur les élémentsde preuve apportés par le contribuable. Sil’acte anormal de gestion est retenu,l’administration contrôlera également lescomptes de la société bénéficiaire, ce quipeut aboutir à un double redressement.Dans la présente affaire, M.C était à la foisl’auteur de la libéralité (actionnaire del’EURL venderesse), et son bénéficiaire(associé de la SCI acheteuse)… un détailimportant témoignant de sa mauvaise foiet qui, ajouté à sa qualité de professionnel,a légitimé les pénalités (40%).Régimes spéciaux. MonumentsHistoriques: modalités de déduc-tion des charges(CE, section du contentieux, 3eet 8esous-sec-tion réunies, 28décembre 2007, n°287847)M.et MmeP., propriétaires et résidents d’unchâteau dont certaines parties avaient étéinscrites à l’inventaire supplémentaire desMonuments Historiques, s’étaient vus noti-fiés des redressements pour des dépensesdéduites de leurs revenus imposables.N’ayant obtenu en appel qu’une déchargepartielle, ils ont saisi le Conseil d’Etat.« Considérant […] qu’il résulte de la combi-naison des dispositions des articles31et156 du CGI et des articles41 E à 41J del’annexe III audit code que, […], dans le cas seules certaines parties du monu-ment ont été classées ou inscrites, nesont déductibles à ce titre que les dépensesse rapportant à des travaux, des fourni-tures ou des services qui sont nécessairesà la conservation et à l’entretien desparties classées ou inscrites, soit qu’ilsconcernent directement ces parties dumonument soit qu’ils sont rendus indispen-sables par l’état général de l’immeuble à lapréservation de celles-ci;Considérant […] que la cour administratived’appel a admis […] diverses dépenses serapportant aux parties inscrites du monu-ment et de ses dépendances, ainsi qu’unedépense relative à un systèmed’intrusiondont elle a considéré qu’il étaitnécessaire à la conservation des parties ins-crites; que la cour a en outre réexaminé lesconditions de déductibilité des dépenses dechauffage, d’eau, d’électricité et derémunération des salariés; qu’elle aindiqué qu’elle ne maintenait que la réinté-gration des dépenses de passementerie etde travaux se rapportant à des parties noninscrites des immeubles ainsi que celles por-tées sur des factures dont l’objet étaitimprécis; […]; que la cour d’appel a ainsiporté sur les éléments qui lui étaient sou-mis une appréciation souveraine» etsans dénaturation.Observations de Jurishebdo: Lorsquel’immeuble n’est pas occupé par le proprié-taire, l’imputation des charges foncières sefait sur le seul revenu foncier. En revanche,lorsque l’immeuble est occupé par les pro-priétaires, comme en l’espèce, ces mêmescharges sont déductibles du revenu global.Dans les deux cas, l’éventuel déficit estdéductible du revenu sans limitation demontant.UrbanismeLoi Littoral: un espace urbaniséappartient par nature à une agglo-mération ou un village(CE, section du contentieux, 6eet 1esous-sec-tion réunies, 22février 2008, n°280189)M.B. avait sollicité un permis de construirepour une maison d’habitation. Le maireayant rejeté sa demande, il avait saisi le tri-bunal administratif, et obtenu l’annulationde l’arrêté municipal. Mais, sur actionintroduite par le préfet, la cour administra-tive d’appel était revenue sur ce jugement,annulant le permis accordé. M.B a saisi leConseil d’Etat:« Considérant que […] le tribunal adminis-tratif a annulé l’arrêté […] par lequel lemaire a refusé de délivrer à M.B. le permisde construire […]; que cette annulation aété prononcée au motif, qui en constituele support nécessaire et se trouve, par sui-te, revêtu de l’autorité de la chosejugée, que « la construction projetée doitêtre considérée comme située dans unespace urbaniséau sens des dispositionsdu III de l’article L.146-4 »;Considérant qu’un espace urbaniséausens des dispositions du III de l’article L.146-4 précité appartient, par nature, à uneagglomération ou à un village existantau sens du I du même article; que, par suite,en estimant que la chose jugée attachée aujugement ne faisait pas obstacle à ce que leterrain d’assiette du projet soit regardécomme n’étant pas en continuité d’uneagglomération ni d’un village existant, ausens du I de l’article L.146-4, la cour admi-nistrative a commis une erreur de droit ».Observations de Jurishebdo: Mission déli-cate que celle de délimiter ce qui relève ounon de « l’espace urbanisé »! Requérants,autorités municipales et préfectorales peu-vent, à cet égard, avoir des interprétationsbien différentes… L’enjeu est d’abord labande littorale de 100m, sur laquelle, endehors des espaces urbanisés, les construc-tions sont interdites. Ensuite, comme lesouligne ici le Conseil, dès lors que l’on setrouve au sein des espaces urbanisés, laquestion de la « continuité avecl’urbanisation existante » ne se pose pas:le terrain d’assiette appartient nécessaire-ment à un village, agglomération ouhameau intégré à l’environnement. Cettedémonstration de bon sens est aussi pourle Conseil d’Etat l’occasion de rappelerl’autorité de la chose jugée par les jugesdu fond.Refus injustifié d’une demandede raccordement au réseau élec-trique(CE, section du contentieux, 2eet 7esous-sec-tion réunies, 11janvier 2008, n°301373)M.et MmeG., propriétaires d’un terrain enbordure de plage dans une commune deCorse, avaient obtenu un permis deconstruire pour un bâtiment « à destina-tion de structure d’accueil » d’un camping.Plusieurs années après, ils avaient deman- au Syndicat intercommunald’électrification de raccorder au réseauleur « habitation ». Suite au silence conser- par le syndicat, les époux ont saisi le tri-bunal administratif. Leur demande ayantété rejetée, ils ont saisi le Conseil d’Etat:« Considérant qu’aux termes de l’articleL.111-6 du code de l’urbanisme, dans sarédaction applicable, « Les bâtiments,locaux ou installations soumis aux disposi-tions des articles L.111-1, L.421-1 ouL.510-1, ne peuvent […] être raccordésdéfinitivement aux réseaux d’électricité,d’eau, de gaz ou de téléphone si leurconstruction ou leur transformationn’a pas été, selon les cas, autorisée ouagréé»;Considérant qu’il ne ressort pas des piècesdu dossier soumis aux juges du fond queM.et MmeG. aient, postérieurement àl’achèvement de la construction autoriséepar le permis de construire […] devenudéfinitif, exécuté des travaux ayant eu poureffet d’en changer la destination, d’enmodifier l’aspect extérieur ou le volume, ouPages réalisées par Hélène Lécot
8avril 2008page4JURIShheebbddooimmobilierJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEEENN BBRREEFFAACCTTUUAALLIITTEEde créer des niveaux supplémentaires;Considérant […] qu’ainsi, nonobstant lacirconstance que la demande de rac-cordement des intéressés se bornait àmentionner une habitation, et non lastructure d’accueilautorisée par le per-mis de construire produit à l’appui de ladi-te demande, c’est à tort que le tribunaladministratif […] en a déduit que le syndi-cat intercommunal était tenu, sur le fonde-ment des dispositions précitées de l’articleL.111-6 du code de l’urbanisme, d’opposerun refus à la demande des époux G. ».Observations de Jurishebdo: Le Conseild’Etat ne donne pas ici plus d’effet à lamention inexacte qu’à une erreur maté-rielle: le juge ne pouvait se contenter dedéduire de la simple différence de qualifi-cation une transformation irrégulière de lastructure. Dès lors, la demande de raccor-dement était légitime, et le Syndicat sedevait d’y répondre. Cependant, le Conseilne va pas plus loin: il n’ordonne pas le rac-cordement, qui ressort de la décision duSyndicat. H.L.Un nouveau décret sur les SIICUn décret du 31mars concernant les SIICvient d’être publié au JO du 2avril 2008.C’est un texte d’application de l’article 210 Edu CGI modifié par la dernière loi definances. La loi de finances pour 2008 a éten-du l’application du taux réduit d’impôt surles sociétés de 16,5% aux plus-values réali-sées en cas de cession de titres de sociétés àprépondérance immobilière à certaines socié-tés immobilières, SIIC notamment.L’article 210 E du CGI dispose actuellementque les plus-values de cessions dégagées lorsde la cession d’un immeuble, de titres desociétés à prépondérance immobilière à unesociété faisant appel public à l’épargne bénéfi-cient du taux réduit d’impôt sur les sociétés de16,5%. Alors que cet article ne visait que lescessions d’immeubles, de droits réels ou dedroits afférents à un contrat de crédit-bail, laloi y a ajouté les “titres de sociétés à pré-pondérance immobilière au sens du asexies-0 bis du I de l'article 219”.L’article 46 quater-0ZZbis C al. 1erde l’annexeIII au CGI prévoit les modalités del’engagement de conservation des biens oudes titres pendant 5 ans qu’impose l’article210 E. Le nouveau décret complète donc cetarticle en insérant le mot “titres” après lesmots “la cession des biens”.(Décret n°2008-293 du 31mars 2008, pris enapplication des dispositions de l’article 210 E duCGI, JO du 2avril, p.5512).Accessibilité des bâtimentsLes communes de plus de 5000 habitants doi-vent constituer avant le 31décembre 2007une commission communale d'accessibilitédes personnes handicapées. Elles ont pourmission de dresser le constat de l'étatd'accessibilité du cadre bâti existant, de la voi-rie, des espaces publics et des transports.Avant le 1erjanvier 2011, les ERP des 4 pre-mières catégories doivent réaliser un dia-gnostic de l'accessibilité, évaluer les coûts etfixer un calendrier de travaux.La secrétaire d'Etat à la solidarité souhaiteréduire le délai de réalisation des diagnosticsde mise en accessibilité en l'avançant au31décembre 2008.(Rép. à Lionel Tardy, JO AN Q, 25mars 2008,p.2738, n°15980).Christine Boutin confirme le recentrage du Robien et la baisse des plafonds HLMPrésentant ces mesures comme la manifesta-tion d'une « volonté de modernisation de lapolitique du logement », Christine Boutin aaffirmé qu'il ne s'agissait pas de réponsesconjoncturelles et elle s'est montrée trèssatisfaite que le Gouvernement confirmeque « le logement est une priorité ».Un projet de loi est prévu « dès que le calen-drier le permettra ».Le ministre a dégagé 8 mesures quis'articulent autour de 3 priorités: construireet augmenter l'offre de logement, garantir àtous l'accès un logement décent et favoriserl'accession à la propriété.Ces 8 mesures sont les suivantes (lire encadré):Interrogée sur la manière dont son ministèreserait mis à contribution pour participer à laréduction des dépenses publiques, ChristineBoutin a martelé: « il n'y a pas d'économiesur le logement social ». C'est dire nécessaire-ment, mais elle n'a pas voulu le faire expres-sément car elle ne veut ni opposer le publicau privé, ni décourager les investisseurs pri-vés, que les réductions de dépenses se ferontvers le privé.À propos des dispositifs Robien et Borloo,Christine Boutin pense que les promoteursseront rassurés car il ne s'agit pas d'une sup-pression de ces mécanismes. La mesure n'apas encore été chiffrée.Le relèvement du surloyer n'est pas encorechiffré, mais le ministre veut qu'il soit « dis-suasif ». La mesure relève d'un décret. Quantà la baisse de 10% des plafonds de res-sources HLM, Christine Boutin est satisfaiteque la baisse ne soit pas supérieure, seréjouissant que le Président de la Républiqueet le Premier ministre aient tenu compte deson avis comme ministre du logement.À propos des charges locatives, (leur modifi-cation ne relève pas de la loi), le ministrenous a répondu qu'il fallait « trouver uneréponse juste ».Pour le 1%, il s'agit de revoir la « gouver-nance » du système. Christine Boutin assureque les crédits resteront fléchés en faveur dulogement. Refusant de se prononcer plusavant sur les dysfonctionnements du 1%,elle affirme seulement la nécessité de clari-fier sa gestion.Lors d'une conférence de presse ce 4avril, Christine Boutin a précisé les mesures « loge-ment » arrêtées le matin même lors du Conseil de modernisation des politiques publiques.Elle reconnaît que « le calendrier n'est pas faci-le » pour son projet mais elle se félicite d'avoir« acquis la certitude qu'il y aurait un projet deloi ». Christine Boutin a enfin annoncé latransformation de la Délégation interministé-rielle à la ville en secrétariat permanent. Unephase de concertation est lancée pour la miseau point de toutes ces mesures.8 mesuresDonner aux agglomérations les outils deprogrammation,Recentrer les dispositifs Robien et Borloosur les zones ils ne créent pas de surpro-duction,Rassurer les propriétaires bailleurs par unegénéralisation d'un système assurantiel et,probablement, la suppression de la caution,Abaisser de 10% les plafonds de ressourcesHLM et les indexer sur l'indice des prix à laconsommation (et non plus sur le SMIC),Mettre en place une politique de surloyerplus efficiente,Encourager les HLM à construire et les dis-suader de thésauriser,Examiner la performance de toutes lesaides au logement,Réformer en profondeur le 1% logement.
8avril 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEECopropriétéUne appropriation irrégulièredes parties communes(Cass. Civ. 3e, 27mars 2008, n°355, FS-P+B,cassation partielle)Il était reproché à un copropriétaired’avoir effectué la restructuration d’unhôtel et commercialisé les “lots” créés. illui était demandé de restituer les jardinset terrasses et de restituer le libre accèsd’un espace paysager, partie commune.La cour d’appel avait condamné le copro-priétaire à restitution et la Cour de cassa-tion confirme la décision:“Attendu d'autre part, qu'ayant relevéque le règlement de copropriété ne sti-pulait pas que le titulaire du lot n°80était propriétaire du sol et du sous-solcorrespondant à l'assise de ce lot ainsique des anciens abords de la piscinetransformés en jardins et que le fait qu'ilait été question d'un "droit de passage"des copropriétaires pour accéder au frontde mer ou qu'il soit indiqué que "le pro-priétaire de l'hôtel ou le gérant del'immeuble a lajouissance exclusivedela piscine et de la cour intérieure"n'établissait pas l'existence d'undroit de propriétéde la société MaisonAzur sur le sol ou le sous-sol de sonlotet exactement retenu que le droitde jouissance exclusif d'un copro-priétaire pouvait être affecté d'unequote-part de parties communes cor-respondant aux charges que son titu-laire devait supporter sans pourautant être assimilé à un droit depropriété, la cour d'appel a pu endéduire, sans dénaturation, que la socié- Maison Azur avait procédé à une opé-ration de restructuration dansl'immeuble en copropriété sansl'autorisation de l'assemblée générale,qu'elle s'était accaparé des parties com-munes en commercialisant des biensimmobiliers créés en emprise sur ces par-ties communes et que la décision adop-tée lors de l'assemblée générale du28septembre 2001 était régulière;D'où il suit que le moyen, pour partie irre-cevable, n'est pas fondé pour le surplus”.Observations de Jurishebdo: cet arrêttraite donc du statut du “droit de jouis-sance exclusif” accordé à un copropriétai-re sur des parties communes.Lorsqu’une partie commune est affectéeà l’usage exclusif d’un copropriétaire, ellereste partie commune et ne devient pasprivative (Civ. 3e, 22mai 1973).L’arrêt rapporté indique par ailleurs quece droit peut être affecté de quotes-partsde parties communes, de manière à luiimposer une participation aux chargescommunes, sans que cela lui donne pourautant un droit de propriété.Union de syndicats: rémunéra-tion du gestionnaire(Cass. Civ. 3e, 27mars 2008, n°347, FS-P+B,cassation partielle)Un litige portait sur la rémunération dugestionnaire de l’union de syndicats descopropriétaires du village des Villardsaux Arcs 1800. Il lui était reprochéd’avoir manqué à son obligation deconseil et de gestion diligente. L’unionavait assigné le gestionnaire en répara-tion de son préjudice notamment enmatière de rémunération. La courd’appel avait rejeté la demande, maisl’arrêt est cassé:“Vu les articles1er et 6 de la loi du 2jan-vier 1970 et l'article 66, alinéa2 dudécret du 20juillet 1972, ensemblel'article 29 de la loi du 10juillet 1965dans sa rédaction applicable au litige;Attendu que pour rejeter la demande del'union en remboursement des hono-raires de la société Sati, l'arrêt retient,par motifs adoptés, que le versement deshonoraires est couvert par les quitus etapprobations des comptes;Qu'en statuant ainsi, alors que le gestion-naire professionnel d'une union de syndi-cats ne peut demander ni recevoir, direc-tement ou indirectement, d'autres rému-nérations, à l'occasion des opérations degestion immobilière, que celles dont lesconditions sont précisées dans un mandatécrit préalable à sa désignation ou dansla décision de nomination, la courd'appel a violé les articles susvisés”.L’arrêt est donc cassé.Observations de Jurishebdo: il résulte decet arrêt que le gestionnaire de l’unionde syndicats de copropriétaires doit dis-poser d’un mandat pour pouvoir perce-voir sa rémunération. S’il ne dispose pasde mandat, le fait qu’il ait reçu quitus desa gestion ne couvre pas l’irrégularité liéeà l’absence de mandat.Baux commerciauxDroit au statut pour des locauxaccessoires?(Cass. Civ. 3e, 19mars 2008, n°259, FS-P+B,cassation)Un bail avait été conclu sur un formulairede la loi de 1989, mais la cour d’appel avaitconsidéré que, s’agissant d’une location àune personne morale et destinée à logerdu personnel, il s’agissait d’un local acces-soire relevant du décret de 1953 (art. L145-1-I-1e) du code de commerce.Cette solution est censurée par la Cour decassation:“Vu l’article L 145-1-I-1e du code de com-merce; […]Attendu que pour rejeter [la demande dubailleur] et dire que le bail liant les partiesest un bail commercial, l'arrêt retient que,suivant acte notarié du 2juillet 2001,MmeA. a vendu à M.V. l'appartement, qu'ilétait stipulé à cet acte que l'entrée enjouissance aura lieu par la perception desloyers selon les conditions de locationconsentie par l'ancienne propriétaire à lasociété Thor et parfaitement connue dunouveau propriétaire, que parmi les docu-ments annexés à l'acte de vente figure unprocès-verbal en date du 13mars 2001 del'assemblée générale des copropriétairesde l'immeuble, que dans sa résolution 21, il est indiqué "il est fait état des nui-sances résultant de l'appartement A.lequel sert aussi bien d'entrepôt que delocation au personnel du locataire en titre,le renouvellement constant de ces "souslocataires" entraînant une difficulté degestion des étiquettes de la boîte auxlettres" que les dispositions de la loi du6juillet 1989 ne régissent pas les locationsconsenties à des personnes morales, le faitd'avoir utilisé pour la rédaction du contratun document préimprimé visant cette loine suffisant pas pour démontrer unevolonté non équivoque des parties de sou-mettre le bail à ces dispositions législatives,que la société Thor justifie quel'appartement loué servait àl'hébergement de son personnel, que cethébergement était connu des coproprié-taires suivant le procès-verbal del'assemblée générale susvisé, la société uti-lisant aussi l'appartement comme entre-pôt, que, par ailleurs, compte tenu de lanature de ses activités, de l'emploi d'unpersonnel en majorité d'origine étrangère
La chambre des notaires de Paris lance le “dépôt électronique”8avril 2008page6JURIShheebbddooimmobilierJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEAACCTTEEUURRSSAvec “Stop-carbone”, Era demande le DPE dès le mandatLe réseau ERA a décidé de demander à ses clients de fournir le DPE dès la publication del’annonce immobilière. C’est le programme “diagnostic au mandat” qui vient d’être lancélors de la convention des agents immobiliers ERA.Il s’agit, explique Jean Lavaupot, directeur exécutif du réseau, de faire d’une contrainte,un argument de vente.Le site internet www.stop-carbone.fr qui a été mis en place avec Promodul (associationpour la promotion du confort thermique qui travaille avec EDF) permet au clientd’effectuer lui-même un DPE sur son propre logement et d’avoir une idée des améliora-tions qu’il peut lui apporter pour passer d’une classe à la classe supérieure.ERA joue ainsi la transparence, ajoute Jean Lavaupot qui précise que son réseau a concluun accord avec l’UCB qui accorde un prêt de 6000 à un taux de 1% aux acquéreurs quiacceptent d’engager des travaux d’économie d’énergie.En demandant la fourniture du DPE dès l’annonce, ERA applique une proposition du rap-port Pelletier et devance ainsi la mise en œuvre des mesures qui pourraient résulter duGrenelle de l’environnement.travaillant pour de courtes périodes et dece que la fourniture d'un logement consti-tue un avantage en nature consenti auxemployés et artistes recrutés, il s'avère quece local accessoire à l'exploitation estnécessaire à celle-ci, étant relevé que cettenécessité d'avoir un local accessoire doits'apprécier sans considération de reloge-ment en d'autres lieux;Qu'en statuant ainsi, par des motifsimpropres à établir que l'appartementavait été loué au vu et au su du bailleuroriginaire en vue de son utilisation pourl'activité principale exploitée par la sociétélocataire dans d'autres locaux appartenantà un propriétaire différent, la cour d'appela violé le texte susvisé”.Observations de Jurishebdo: sont proté-gés par le statut les locaux accessoires quisont nécessaires à l’exploitation du fonds.L’article L 145-I-1eprécise cette nécessitépar le terme: locaux dont la “privationserait de nature à compromettrel’exploitation du fonds”. Les juges dufond apprécient souverainement si lacondition de nécessité est remplie pourque le local accessoire soit protégé. Dansle cas le local principal et le local acces-soire appartiennent à des propriétairesdifférents, le preneur doit aussi prouverque le local accessoire a été loué “au vuet au su du bailleur en vue de l’utilisationjointe” (pour un exemple le statut aété refusé au local accessoire, voir Civ. 3e,19 juil. 1995, Bull. III, n°195, n°93-15947).L’arrêt de 1995 reprochait à la cour de nepas avoir “recherch[é] si le local litigieuxavait été loué au vu et au su de sa pro-priétaire, pour une utilisation jointe à cel-le du local principal”.Pour des logements, on trouve des arrêtsqui refusent le statut (Civ. 3e, 29juin 1982)au motif qu’ils ne sont pas indispensablesau maintien de l’activité commerciale,d’autres qui l’admettent (CA Versailles, 15oct. 1998, BICC, 1999, n°775).Dans l’arrêt rapporté, la cour d’appel avaitfourni de nombreux arguments en faveurde l’application du statut, mais c’est unautre argument qui a prévalu dans le sensinverse: le bailleur originaire n’était pasinformé de l’usage pour une activité prin-cipale exercée dans un autre local.Il faut donc que le preneur apporte lapreuve qu’il a informé le bailleur deslocaux accessoires que la location sert àtitre accessoire d’un autre C’est pour répondre à une demande decertains clients que la chambre desnotaires de Paris vient de lancer un nou-veau service de “dépôt électronique”.Ancien président de la chambre, ChristianPisani explique qu’il s’agit d’assurer un lienentre l’information immatérielle et l’acteauthentique qui assure la preuve.Le notaire établit un acte authentique quiatteste que le déposant est bien détenteurde l’information et prouve la date dudépôt.Cela peut concerner tout type de texte,mais aussi des dessins et modèles ou desfilms par exemple. Christian Pisani indiqueavoir été surpris de constater que, dans lespremières études qui ont mis en place cesystème (actuellement une dizaine pourune vingtaine d’entreprises clientes), lademande portait sur des documents trèsvolumineux. Des clients ont d’ores et déjàeu recours à ce service pour des docu-ments très divers comme par exemplel’agenda électronique d’un dirigeant.L’intérêt de ce dépôt est d’assurer une tra-çabilité des documents ainsi conservés.Le dépôt assure naturellement une fonc-tion de conservation, mais il permet sur-tout d’attester qu’à un instant donné, unepersonne était détentrice d’une informa-tion.L’information est conservée pendant unedurée fixée par contrat (de 1 à 10 ans). Parexemple, pour des importants contrats devente, le dépôt va permettre d’archiver lesversions successives d’avant-contrat. Àl’issue de la période convenue, le déposantpeut récupérer l’information en deman-dant la restitution.En pratique, le client remet au notaire lesupport sur lequel sont stockées les don-nées. Le notaire le charge sur son poste etcalcule l’empreinte électronique du docu-ment.Le dépôt se fait en 9 étapes allant de lavérification de l’intégrité des données jus-qu’a la mise au coffre-fort électronique.Le client reçoit un “documentd’empreintes établi par le notaire” éditésur papier et qui comporte les référencesdu document: nom du déposant, référen-ce de l’étude, description du dépôt, etc. Ledocument est mis au rang des minutes dunotaire.A tout moment le client peut obtenircopie du document ou restitution définiti-ve. L’empreinte correspond à une sorte decode génétique et elle change si on modi-fie ne serait-ce qu’une virgule du docu-ment.Le coût du service représente divers élé-ments. Il comporte d’une part la rémuné-ration du prestataire qui assure la conser-vation du document par ce “coffre-fort”en ligne. Le tarif varie en fonction de ladurée et du volume transmis. À titred’exemple, le dépôt d’une enveloppecontenant 200Mo devant être conservée10 ans, le tarif est de 1377 HT.Le service comporte par ailleurs une rému-nération de la partie juridique de l’acte dedépôt (acte tarifé) et, le cas échéant deshonoraires particuliers du notaire au titrede son conseil.
Les députés ont rejeté le 1eravril la propo-sition de loi socialiste (n°737) sur le loge-ment, mais le texte a néanmoins donnélieu à un débat dont nous vous livronsquelques extraits:Jean-Yves Le Bouillonnec explique que lapolitique libérale suivie par le Gouverne-ment doit cesser. Il propose des mesuressur les rapports locatifs, mais aussi sur lafiscalité et les aides au logement. Le textepréconise aussi un renforcement des sanc-tions pour les communes qui ne respectentpas la loi SRU.Christine Boutin rappelle que les besoinssont chiffrés à 500000 logements neufspar an et les mesures prises depuisquelques mois: déduction des intérêtsd’emprunt, signature d’un accord avecl’USH pour la vente de 40000 logementssociaux par an à leurs occupants…À propos de la loi DALO, le ministreindique que, pour les premières semainesde fonctionnement des commissions, 75%des demandes sont franciliennes et quedes “mesures vont être prises” pour éviterque les “populations prioritaires ne se con-centrent sur” certains territoires. Au-delàde l’action publique nationale, ChristineBoutin en appelle à la mobilisation desélus locaux qui “ont un rôle éminent àjouer”, afin qu’ils construisent.Sur le détail des propositions, la ministrecritique l’idée de bloquer les loyers, elleindique par ailleurs que “la suppressiondes dispositifs de Robien et Borloo, commele demandent certains bien-pensants,casserait l’élan de la construction”, maiselle reconnaît qu’il faut sans doute faireévoluer le dispositif. À propos de l’exercicedu droit de préemption urbain par lereprésentant de l’Etat, “les réflexions encours pourront être enrichies par le rap-port du Conseil d’État qui fera l’objetd’une discussion publique en mai”.Daniel Goldberg propose d’obliger lescommunes déficitaires en logements soci-aux à consacrer 30% de la surface de toutprogramme immobilier au logement socialet il suggère de créer un droit de préemp-tion urbain prioritaire en faveur de l’Etatpour qu’il puisse se substituer aux mairesdélibérément réfractaires. Avec PhilippeFolliot, le Nouveau centre défend l’idée de8avril 2008page7JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEProposition de loi PS rejetéesur le logementLe député Frédéric Levebvre, (UMP, Hauts-de-Seine) a présenté devant la commissiondes finances le 26mars un rapport sur lesemprunts immobiliers à taux variable.En introduction, il indique qu’il ne s’agitpas d’affaiblir ces emprunts mais de lesconforter “là ils jouent un rôle clé”.En France, la part de l’offre de prêts à tauxvariable est faible. Si elle avait monté àenviron 15% en2004 et2005, elle estredescendue à 7% en 2007.Le taux d’endettement hypothécaire desménages est de 49% en 2006 en France,contre 87% aux États-Unis, 90% auRoyaume-Uni et 125% en Espagne.Si les défaillances d’emprunteurs ont aug-menté aux États-Unis, le taux de défaut surl’ensemble des prêts immobiliers en coursen France est de moins de 1500 dossierspar an, inférieur à 0,15%. Ce taux n’auraitpas augmenté en 2007 mais “La hausse dutaux de défaut n’est pas impossible sur lesegment des prêts à taux variable dès lorsqu’une proportion, certes faible, deménages s’est endettée aux limites de sescapacités”.Le rapport indique que, pour la primo-accession, l’emprunt à taux variable est unoutil pour “monter dans le train del’accession”, notamment parce qu’il per-met de bénéficier de taux plus faible audébut de la phase d’accession.Le rapport formule 15 propositions (lireencadré) qui visent notamment à amélio-rer l’information de l’emprunteur.Il a été adopté par la commission desfinances le 26mars.Frédéric Lefebvre a proposé d’inviter lesbanques à mettre en œuvre ces proposi-tions et à défaut, de solliciter une interven-tion du législateur.À suivre.1 La transmission d’un rapport fin 2008 des représentants de la profession, présentant des don-néesquantitatives et qualitatives sur le traitement des dossiers d’emprunteurs à taux variable,les solutions apportées au cas par cas et pour les prêts conventionnés, ainsi que l’information desemprunteurs sur le rôle des médiateurs.2 Supprimer la possibilité de pratiquer des taux d’appel.3 Fournir des simulationsdès le stade de la demande du prêt.4 Élaborer les simulations sur la base de plusieurs scenarii faisant notamment apparaître leseffets d’une hausse de taux intervenant en début de prêt.5 Afficherde façon lisible les fraisafférents à l’exercice des optionsprévues dans lecontrat de prêt par fixation d’un montant en valeur nominale ou, le cas échéant, une formule decalcul compréhensible6 Expliciter les conditions de l’option de passage à taux fixeen donnant le coût de sonexercice et en fournissant en exemple le taux résultant de son application à un instant donné7 Définir des modalités standardisées de production des informations essentielles du prêtregroupées dans un même document à remettre au demandeur durant la phase précontractuelleet à faire figurer dans l’offre8 Envisager de plafonner à un plus faible niveau le montant des indemnités de rem-boursement anticipédues sur les prêts à taux variables ne prévoyant pas de cap de tauxlorsque la précédente révision du prêt s’est traduite par un relèvement du taux du prêt.9 Proscrire les clauses imputant en priorité les remboursements partiels anticipés surles prêts à taux le plus bas.10 Proposer systématiquement en alternative une formule de «prêt à taux maîtrisable»consistant, soit en un prêt avec un cap de taux, soit en un prêt avec une limite d’évolution desmensualités.11 Définir leslimites maximales des variables des prêts à taux maîtrisable(taux oudurée et mensualités) et proscrire toute possibilité d’amortissement négatif, appréciée au niveaude l’ensemble du projet immobilier lorsqu’il se compose de plusieurs prêts accordés parl’établissement.12 Informer les emprunteurs de l’obligation qui serait faite de leur proposer un prêt à tauxmaîtrisable, ainsi que des deux variantes existantes.13 Modifier, y compris par la voie réglementaire, les conditions attachées aux prêts conven-tionnéspour imposer que ces prêts prennent la forme, soit d’un prêt à taux maîtrisable «men-sualités» combiné au cap de taux à 300 points de base maximum, soit d’un prêt à taux maîtri-sable «taux».14 Informer les emprunteursqui sont susceptibles d’en bénéficier de l’existence et des carac-téristiques des prêts conventionnés et particulièrement des prêts à l’accession sociale, ainsi quedes avantages qu’ils procurent aux emprunteurs15 Etudier le relèvement des plafonds de ressources applicables aux PAS dans le cadred’une réflexion sur l’articulation des différentes aides au logement et les divergences de critèresqui les sous-tendent.Les 15 propositions15 propositions pour les prêts à taux variable
construire davantage et se dit “trèsattaché à la garantie du risque locatif”,pour lequel le rapport du Gouvernementest attendu. Il se prononce en faveurd’une prime aux maires bâtisseurs et dudéveloppement de la location-attribution.Quant à Michel Piron, il défend le bilanpositif des logements Robien, soulignantque seuls 5 à 10% ont provoqué uneoffre surabondante.Alain Cacheux soutient l’idée de construiredavantage de logements sociaux et con-teste le projet prêté au Gouvernement devouloir relever les plafonds de ressourcesdes HLM.Joël Giraud insiste sur l’idée de supprimerle mois de carence dans le versement desaides au logement, pour éviter de pénalis-er les travailleurs saisonniers.Etienne Pinte, qui prépare un rapport quidoit être présenté en juin en annonce lesorientations: il souhaite durcir les sanc-tions à l’égard des communes qui nerespectent pas les 20% de logements soci-aux, et rendre obligatoire la création de20% de logements sociaux dans touteopération immobilière. Il ajoute que “tropde nos concitoyens engagent des recoursdevant les tribunaux pour s’opposer à del’habitat social, alors qu’ils en aurontbesoin un jour ou l’autre”.Olivier Carré présente une analyse liée àla crise de l’immobilier qui se profile. Ilsouligne qu’elle risque de provoquer unebaisse de la construction. Il indique qu’ilfaut trancher entre le retour des aides àla pierre dans le giron de l’Etat ou letransfert rapide de cette compétence versles collectivités territoriales et il seprononce en faveur de cette 2eoption.“Assécher les expulsions”En conclusion, Christine Boutin a indiquéque le projet de loi en préparation com-porterait une mesure de généralisation dela garantie du risque locatif ce qui“asséchera le phénomène des expulsions”et qu’il y aurait aussi une mesure de sou-tien aux maires bâtisseurs. Elle a aussi évo-qué des mesures en faveur du logementdans les zones de montagne. À propos desrecours contre les permis de construire ellea indiqué “Je dénonce avec force les abusde recours formés par certaines associa-tions”.Les députés n’ont pas voté le passage à ladiscussion des articles et le texte a doncété rejeté.8avril 2008page8JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTMMAARRCCHHEESSLes prix des logements en Ile-de-France ont encore augmenté en 2007>Thierry Repentina déposé une propo-sition de loi analogueau Sénat le1eravril (n°247), elle a été renvoyée à lacommission des affaires économiques.>Une autre proposition de loi a étédéposée au Sénat le 26mars (n°244). Àl’initiative de Nicole Borvo(CRC, Paris),elle vise à favoriser la prévention desexpulsions locatives. Le texte suggèrepar exemple d’élargir la période de trêvedes expulsions pour la faire passer du15octobre au 1eravril. Il prévoit par ailleursd’augmenter la taxation des plus-valuesimmobilières. Le texte a été renvoyé à lacommission des lois.>Le projet de loi que prépare ChristineLagarde sur la modernisation del’économie devrait comporter des mesuressur l’urbanisme commercial. La ministrel’a confirmé lors de sa présentation des ori-entations du projet lors d’une conférencede presse le 26mars.À propos de la “revue générale desprélèvements obligatoires”, elle a aussimentionné la réforme des valeurs loca-tives.Les 7 arrondissements de Paris qui sont lesplus chers sont ceux qui augmentent leplus, indique Frédéric Dumont, notaire. Cesquartiers ne sont pas affectés par le ralen-tissement du marché. Ce sont égalementles secteurs la part des acquéreurs étran-gers est la plus importante. Ainsi dans 4quartiers, les étrangers ont représenté plusde 20% des acquéreurs. Ils étaient 21,9%dans le quartier Archives (IIIe), 22,% dansle quartier Monnaie (VIe), 23,9% à St Ger-main des Prés (VIe) et même 25,7% auxChamps-Élysées (VIIIe). Les notaires signalentquelques ventes d’exception comme unappartement de 124m2au Palais Royalvendu pour un prix de 29500 le m2ou unappartement de 220m2situé près deNotre-Dame, vendu à 24000 le m2.En banlieue, le prix des appartements aaugmenté mais moins fortement (voirtableau). Le prix des maisons anciennes agrimpé sur l’année de 5,2% en petite cou-ronne, atteignant un prix moyen de344200euros (le 4etrimestre marquant unebaisse de 2,4%). En grande couronne, leprix moyen des maisons atteint 290300,en hausse de 5,1%. Certaines communesont fortement augmenté (+34,5% à St-Germain-en-Laye), alors que d’autres ontbaissé (-4,8% à Meaux).Le volume du neuf en baisseSi le volume du marché de l’ancien s’estmaintenu en 2007 pour les appartements(+1% avec 114621 ventes d’appartements),en revanche, celui du neuf s’est nettementréduit (-8,05%), et surtout pour la grandecouronne (-24% en Seine et Marne et -23% dans les Yvelines). Pour les maisons,l’écart est plus grand encore: stationnairepour l’ancien (-0,5%), il a décru de -14,7%Arrond.Prix/m2Variationen 1 anI820016,1%II704011,1%III754013,0%IV904015,7%V802013,4%VI979014,4%VII926012,9%VIII79909,8%IX642010,7%X55609,4%XI597011,5%XII59807,8%XIII59507,9%XIV64506,8%XV65907,3%XVI747012,2%XVII620012,8%XVIII54506,5%XIX505010,6%XX534012,1%Paris636010,5%Départ.Prix/m2Variationen 1 an9246307,8%9329507,3%9438005,8%7727305,1%7836104,5%9127102,8%9527906,8%Source: chambre des notaires, base BIENPrix des appartements anciensà Paris au 4etrimestre 2007Prix des appartements anciensen banlieue au 4etrimestre 2007pour le neuf; la chute atteignant même39% en Essonne.
8avril 2008page9JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations20mars 2008Sénatp.547n°345Serge Dassault,UMP, EssonneDécès de l'associé d'uneSCIEconomieDans la liquidation des droits de succession, les dettes à charge du défuntsont déduites quand leur existence au jour du décès est justifiée. Si ellessont certaines mais que leur montant n'est pas arrêté, elles sont mention-nées pour mémoire dans la déclaration de succession, puis admises endéduction par voie de réclamation lorsque leur montant est définitivementarrêté. Il n'y a pas de différence de traitement suivant que l'associé étaitplein propriétaire ou simplement usufruitier.20mars 2008Sénatp.548n°356Joël Bourdin,UMP, EureRenonciation à usufruit:traitement fiscalEconomieLa renonciation à un usufruit peut s'analyser enune donation si elle révèle clairement l'intentiondu renonçant de consentir une libéralité au nu-propriétaire. L'acceptation peut être tacite, etrésulter par exemple de la perception des loyers.L'auteur de la questioncitait à cet égard un arrêtayant admis l'acceptationde la donation (Cass. Civ.2 déc. 1997).20mars 2008Sénatp.571n°3275Philippe Marini,UMP, OiseDélivrance de la carte pro-fessionnelle loi Hoguet:compétence liée du préfet?JusticeLes conditions d'aptitude définies par les articles11 à16 du décret du 20juil-let 1972 sont d'application stricte. Les textes imposent à l'autorité administra-tive de vérifier le respect des conditions réglementaires, mais ne lui confèrentpas le pouvoir d'y dérogerpar son simple pouvoir d'appréciation.20mars 2008Sénatp.574n°3468Hubert Falco,UMP, VarRécupération des chargesde gardiens etconciergesLogementL'activité des gardiens et concierges a fortementévolué du fait des nouvelles attentes deslocataires, notamment pour les états des lieux,la sécurité, la présence et le dialogue avec leslocataires. « Il apparaît justifié de revoir lesmodalités de récupération des chargesafind'assurer une juste rémunération des nouvellestâches effectuées par les gardiens etconcierges ». Les travaux de la commissionnationale de concertation pourront être mis àprofit pour élaborer un dispositif tenant comptede la réalité des missions de gardiennage.19 questions analogues, la position de laCLCV est souvent citée.Elle considère que larépartition envisagéerevient à faire payer leservice deux fois aulocataire.60 questions iden-tiques à l’Assemblée(JO AN Q, 25mars 2008)25mars 2008ANp.2606n°13258Jean-Marc Roubaud,UMP, GardLotissementsEcologieDepuis le 1eroctobre 2007, les divisions de ter-rains en vue de construire sont soumises soit àdéclaration préalable, pour les plus simples ouà permis d'aménager si le projet prévoit la créa-tion de voies ou d'espaces communs ou s'ilssont situés dans un site classé ou un secteursauvegardé. Les règlements des PLU qui inter-disent les lotissements sont illégaux.Réf de jurisprudencecitée par la réponse: (CE,21mars 198, n°61817).25mars 2008ANp.2647n°15175Céleste Lett,UMP, MosellePéremption des autorisa-tions d'exploitationcommercialeEntreprises et commerceextérieurLorsqu'un projet d'autorisation commerciale estsubordonné à l'obtention d'un permis de con-struire, l'autorisation est périmée pour les sur-faces qui n'ont pas été ouvertes au public dansun délai de 3 ans à compter de la date à laque-lle le PC est devenu définitif. Le délai est pro-longé de 2 ans pour les projets de plus de6000m2dans les ZAC. Même en cas de PC mod-ificatif, le délai de 3 ans courtà compter de ladate à laquelle lePC initial est devenu définitifetil ne peut être prorogépar une nouvelledemande d'autorisation d'utilisation des sols.En l’absence de jurispru-dence, la réponse estdonnée sous réserve del'interprétation des tri-bunaux.25mars 2008ANp.2663 13406François Vannson,UMP, VosgesAssociations syndicalesde propriétairesIntérieurL'ordonnance du 1erjuillet 2004 a modifié la liste des matières pouvant fairel'objet d'une association syndicale. Leur objet est regroupé autour de 4thèmes: prévention contre les risques naturels ou sanitaires, pollutions et nui-sances; préservation, restauration et exploitation de ressources naturelles;aménagement entretien de réseaux, canaux ou voies de circulation; mise envaleur des propriétés. La mise en valeur permet des travaux sur les propriétésprivées des membres ou la réalisation et la valorisation d'un patrimoine pro-pre à l'association. Mais la mise à jour des statuts n'a pas à porter sur l'objet,qui n'est pas remis en cause par le nouveau texte.25mars 2008ANp.2671n°2295Chantal Robin-Rodrigo,App.S.R.C., Hautes-PyrénéesHonoraires sur lespromesses de vente?JusticeL'avant-contrat de vente n'est plus rémunérélorsqu'il est réalise par un notaire. Les notairesétablissent l'acte authentique, il est conforme àl'intérêt des parties à l'acte de ne rémunérer quecelui-ci. Lorsque l'avant-contrat est rédigé par unagent immobilier, il peut le facturer.La députée demandait sile notaire pouvait fac-turer librement la rédac-tion de la promesse devente.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
Travaux sur les ascenseurs: le décret publiéLe décret comporte deux mesures: l’une sur la date de réalisation de la 1etranche de tra-vaux obligatoires, initialement fixé à juillet prochain et l’autre sur le contrôle technique:La date du 3juillet 2008 qui figure à l'article R 125-1-2 est reportée au31décembre 2010. Elle concerne les propriétaires d'ascenseurs installés avant le27août 2000. Les propriétaires disposent d'un délai supplémentaire de 2 ans et demipour mettre en place les 9 dispositifs de sécurité figurant dans cet article.L'article 2 du décret fixe la date du 1ercontrôle technique obligatoire. Le texte pré-voyait jusqu'à présent quele 1ercontrôle techniquedevait intervenir au plustard le 3juillet 2009 pourles ascenseurs installésavant le 3juillet 2003.Il y a désormais 5 cas diffé-rents: voir tableau ci-contre.(Décret n°2008-291 du28mars 2008 modifiant ledécret n°2004-964 du 9sep-tembre 2004 relatif à la sécuri- des ascenseurs et le CCH,J.O. du 30mars 2008, p.5391)8avril 2008page10JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFNominationsCabinets ministérielsBudget: Jean-Marie Saunier quitte sesfonctions de conseiller technique au cabi-net d'Eric Woerth (arr. du 28mars, J.O. du29, @).DRAC: Philippe Geffré est nommédirecteur régional des affaires culturellesdu Limousin (arr. du 28mars, @).Conseil national de la consomma-tion: Dominique Duperret (UNCMI) estnommé membre au titre des profession-nels (arr. du 4mars 2008, J.O. du 26,p.5184).Au fil du J.O.Conventions collectivesCabinets ou entreprises de géomètresexperts, topographes, photogrammètres,experts fonciers: l’accord du 9janvier2008 portant sur les salaires a fait l’objetd’un avis d’extension (J.O. du 26marsp.5192).Cabinets d'économistes de la construc-tion et de métreurs-vérificateurs: il estenvisagé l’extension de l’accord nationaln°64 du 16janvier 2008 et de l’accordrégional (Ile-de-France) n°64 du 16janvier2008 sur la valeur du point (J.O. du26mars, p.5192).La liste des sites classésau cours del'année 2007 au titre du code del'environnement, (art. L.341-1 à L.341-22,R.341-4 et R.341-5) a été publiée (J.O. du30mars p.5387).ANAH: des OPAH aux ORCAD.Les différentes catégories d’opération derénovation de l’habitat vont progressive-ment laisser la place à une nouvelle caté-gorie dénommée ORCAD: opé́rations derequalification de quartiers anciensdé́gradé́s. Il s’agira d’un cadre uniquecontractuel et budgétaire sécuritéEtat/Collectivité/Anah. L’Anah a décidélors de son conseil d’administration du27mars 2008 de majorer les plafonds sub-ventionnables des prestations d’ingénieriepour repérer et traiter l’habitat indigne.Trois instructions du 31décembre concer-nant l’Anah ont été publiées au bulletinofficiel du ministère de l’écologie du25février: l’une adapte les interventionsde l’Anah pour la mise en œuvre de la loiDALO, la seconde vise les subventions del’Anah pour la lutte contre l’habitatindigne et la dernière concernel’adaptation des loyers conventionnés.Le Comité interministériel pour le déve-loppement de l’offre de logements(CIDOL) du 28mars 2008 a chiffré à 70100le nombre de logements qui vont pouvoirêtre mis en chantier entre2008 et2012 àPour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierDate de l’installation de l’ascenseurDate du 1ercontrôletechnique obligatoireAvant le 27août 2000Ascenseur mis en conformité avec l'art.R 125-1-2 al 1 et I avant le 3juillet 20083juillet 2009Ascenseur mis en conformité à partir du3juillet 20081 an après l'achèvementdes travauxAscenseur ne répondant pas à cesconditions31décembre 2011A partir du 27août 2000Avant le 1erjuillet 200430juin 2009A partir du 1erjuillet 20045 ans maximum aprèsl’installationDate du 1ercontrôle techniqueBibliographieGuide des plus-values immobi-lières des particuliers.Ce guide de 340 pages qui vient deparaître fournit une liste extrêmementfournie des hypothèses une personneest soumise à l’impôt sur les plus-valuesou est exonérée. Présenté sous forme detableaux, il indique à la fois les condi-tions de taxation, les taux, les modes decalcul et les références des textes du CGIou des instructions fiscales (les textesofficiels sont reproduits en annexe). Ony trouve aussi des formules pour rédigerles actes. Les tableaux visent aussi lanouvelle taxation forfaitaire des terrainsnus devenus constuctibles.Un ouvrage très pratique pour lesnotaires et rédacteurs d’actes de vente.Lexis-Nexis. Edition de mars2008,42euros. www.lexis.nexis.frDes avocats conseillent…Des avocats conseillent…>Clifford Chance(Aubry d'Argenlieu etAlexandre Poupard, pour les aspects immo-biliers) et l'Etude Allez & Associés ontconseillé Merida capital pour l’acquisition de8500m2de bureaux et commerces à Paris(IXe). Ce fonds espagnol réalise ici son pre-mier investissement en Europe.Le vendeur était conseillé par le cabinetCleary Gottlieb Steen & HamiltonLLP. Lefinancement était assuré par EuroHypo quibénéficiait du conseil de Gide LoyretteNouel(Hélène Lefebvre). partir de la mobilisation des terrainspublics.
Bérénice Tournafond (présidente d’Ykonne):«On peut obtenir une baisse de 30% des loyers»8avril 2008page11JURIShheebbddooimmobilierIINNTTEERRVVIIEEWWDDEEBBAATTLa cession temporaired’usufruit: un montage àredécouvrir?Organisatrice d’une rencontre le 31marsà l’Institut sur le thème des solutions à lacrise du logement, Bérénice Tournafondcroit à une solution très efficace: la ces-sion temporaire d’usufruit, comme alter-native à la location. Au lieu de signer unbail, celui qui cherche à se loger achètel’usufruit d’un bien pour une durée de 5à 15 ans et le coût de l’achat est de 50%à 60% de celui du loyer. Le statut del’occupant n’est pas régi par la loi de1989. Le propriétaire perçoit un capitalimmédiat pour la cession de l’usufruit etil est exonéré d’ISF.Mais le système peut présenter desrisques, que souligne Gilles Artaz, spécia-liste du viager: l’usufruitier doit suppor-ter les charges qui sont presque celles dupropriétaire et celui-ci peut être confron- à un risque de requalification fiscale.L’administration pourrait considérer quele prix de vente est en réalité un revenufoncier, surtout s’il est payé en rente. Laméthode a toutefois fait ses preuvespour le neuf. Une société comme PERL,qu’a créée Alain Laurier en 2000 a déjàréalisé avec ce schéma 1200 logements.PERL associe des investisseurs privés quiachètent la nue-propriété du bien et desorganismes HLM qui acquièrent l’usufruitpour 15 ans. Chacun y trouve donc sonintérêt. Le financement est le plus sou-vent un PLS, mais PERL souhaiteraitpourvoir recourir à des PLUS.Régine Ricour pour l’UNPI indique parailleurs qu’une convention est en coursde signature avec la chambre des pro-priétaires d’Orléans pour la cession del’usufruit de plus de 200 logementsauprès d’un organisme HLM. Les chosessont donc en train de bouger.Alternative à la location?Ce système pourrait-il être une alternati-ve à la location traditionnelle? Elle nepeut qu’être limitée, estime Jean-Fran-çois Gabilla pour la FPC. Le propriétaireclassique, qui, explique le président de lachambre des propriétaires de Nantes,Bernard Mallet, investit dans l’immobilieren prenant sa retraite, est en train dedisparaître en raison des multiplescontraintes qui pèsent sur le bailleur (dia-gnostics, fiscalité, rapports locatifs enfaveur du preneur…). D’un point de vueopposé, Patrick Doutreligne estime pourla Fondation Abbé Pierre que l’équilibrebailleur - locataire a été rétabli et qu’ilfaut au contraire assortir les avantagesfiscaux de contreparties sociales.Les pouvoirs publics seront-ils convaincusde la pertinence de la proposition? Lecabinet de Christine Boutin n’a pasapporté de réponse à ce jour à BéréniceTournafond. Quant au sénateur BernardSeillier, il a simplement affirmé que, sansêtre convaincu de la pertinence desmesures techniques mises en œuvre parla loi DALO dont il fut le rapporteur, ilapprouvait cette loi destinée à donner“un coup de boutoir” pour affirmerqu’on ne peut pas laisser quelqu’un à larue. Ainsi, ajoute-t-il, le législateur a“réinvesti le politique”.Les propositions évoquées lors de cetterencontre ont fait réagir vigoureusementun élu comme François Garay, maire desMureaux. Il clame que les solutions évo-quées présentent un caractère techniqueincompréhensible et inadapté pour lesdemandeurs, tant des jeunes qui sontforcés de rester chez leurs parents, quedes familles nombreuses polygames de saville. Il en appelle à une mixité des popu-lations et préconise que le loyer soit fixéen fonction du revenu du locataire…Jurishebdo Immobilier: vous présentez lacession temporaire d’usufruit commeune méthode pour régler la crise dulogement. Pourquoi?Bérénice Tournafond:« si la crise résulted’une insuffisance de logements, queMichel Mouillart estime à 800000 unités,la construction n’est qu’une petite partiedu problème. Si on examine les causes dece manque de logements, on s’aperçoitque c’est en grande partie au manquede moyens financiers de la populationFrançaise (les revenus des Français sonttrop bas par rapport au prix de vente oude location) et au désintérêt des investis-seurs privés pour l’investissement locatifd’habitation. Or plus on manque delogements et plus le coût du logementest élevé, ce qui entraîne un cerclevicieux. Par conséquent, pour résoudre lacrise du logement, il faut bien entenduconstruire mais aussi réduire le coût dulogement sans en réduire la qualité. Or laplupart des solutions proposées pourl’instant sont des solutions ou l’Etat aideau financement de la construction ou dela location. Que ce soit pour compenserdirectement le manque de revenu oud’investissement ou pour tenter de mobi-liser le parc privé et notamment par desmesures d’incitation fiscale qui restentponctuelles et qui ne concernent qu’unetoute petite minorité de Français. Orl’Etat n’a plus d’argent. Il faut donc trou-ver une incitation très générale qui per-mettrait de mobiliser l’ensemble du corpssocial. Pour ce faire, la cession temporai-re d’usufruit pourrait être une voie àexplorer car cette technique est loind’être développée à l’heure actuelle.Or c’est justement une solution qui peutinciter le plus grand nombre à investirdans l’immobilier et qui permettrait pourles propriétaires qui ont déjà un ou plu-sieurs biens en location de rendre le prixde leur logement moins élevé sans dimi-nuer la rentabilité de leur bien!»JHI: Comment est ce possible?B.T.:«Il y a plusieurs facteurs qui expli-quent le coût élevé du logement. Parmiceux-ci, l’on trouve le coût de gestion desbiens immobiliers donnés en location.Coût d’autant plus élevé qu’il concernerades petits propriétaires d’un ou deuxlogements qui ne