samedi 17 mai 2025

330 – 21 octobre 2008

AccueilAnciens numéros330 - 21 octobre 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Compromis de vente
✓ Faculté de substitution

Vices cachés
✓ Efficacité d’une clause d’exclusion de garantie

Sûretés
✓Renouvellement d’une inscription inopposable à la caution bancaire

Association syndicale libre
✓ Responsabilité de l’aménageur qui tarde à procéder à la constitution de l’ASL

Servitude
✓ Manquement de la ville de Paris à son devoir d’information loyale

■ Au parlement p. 4,5 et 8
Le temps du Grenelle à l’Assemblée avec le Grenelle I
✓ Les enjeux : la réforme de l’urbanisme
✓ L’empreinte écologique
✓ La consommation d’énergie des bâtiments
✓ Rénovation accélérée, pour les bureaux aussi
✓ Charges locatives et répartition entre bailleurs et locataires
✓ Lutter contre l’étalement urbain
Certificats d’économie d’énergie

■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
✓ Questions orales : logement social, loi Périssol et résidences de tourisme

■ En bref p. 4, 7
✓ Au fil du J.O.; Nominations
✓ Sur votre agenda, Chiffres
✓ Procédure : la justice se modernise
✓ Conservation des hypothèques

■ Projets p. 8
✓ Premiers éléments sur le projet de loi Grenelle II.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4CompromisdeventeFacultédesubstitutionVicescachésEfficacitéd’uneclaused’exclusiondegarantieSûretésRenouvellementd’uneinscriptioninopposableàlacautionbancaireAssociationsyndicalelibreResponsabilitédel’aménageurquitar-deàprocéderàlaconstitutiondel’ASLServitudeManquementdelavilledeParisàsondevoird’informationloyaleAUPARLEMENTp.4,5et8LetempsduGrenelleàl’AssembléeavecleGrenelleILesenjeux:laréformedel’urbanismeL’empreinteécologiqueLaconsommationd’énergiedesbâtimentsRénovationaccélérée,pourlesbureauxaussiChargeslocativesetrépartitionentrebailleursetlocatairesLuttercontrel’étalementurbainCertificatsd’économied’énergieREPONSESMINISTERIELLESp.6Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesQuestionsorales:logementsocial,loiPérissoletrésidencesdetourismeENBREFp.4,7AufilduJ.O.;NominationsSurvotreagenda,ChiffresProcédure:lajusticesemoderniseConservationdeshypothèquesGrenelle:letempsduParlementL’actualitéparlementaireétanttrèsabondante,nouscommençonscettesemaineparuneanalysedesdébatssurlaloidemiseenœuvreduGrenelledel’environnement.Loid’orientation,laloiGrenelleIfixelesgrandsobjectifsderéductiondelaconsommationd’énergieetderéductiondesémissionsdegazàeffetdeserre.Elleserasuivied’uneloiGrenelleII,quicomporteralesmesuresplusconcrètes,notammentenmatièredeconstructionetd’urbanisme.Sespremierstraitscommencentàêtredévoilés(lirepage8).Leprojetdeloicomportantdestextesfixantlastratégienationalededéveloppementdurable(article1er),lespremiersdébatsontdonnélieuàdeséchangestrèsintéressantssurlaconceptionquenotresociétéadesonavenir(p.4).Faut-ilsoutenirunecroissanceous’engagerversunevoiededécroissance,ouderéductiondel’empreinteécologique,com-melesoutientavecfougueledéputéYvesCochet?Leconceptdedéve-loppementdurablen’est-ilpasenlui-mêmecontradictoire?Onassisteactuellementàuneconjugaisondetendancesversunralentis-sementd’activité:lacriseimmobilièreconduitàuneréductiondespro-grammesdeconstruction,lacrisefinancièrevaconduireàuneréductiondesprogrammesd’investissementetlesdébatssurleGrenellecondui-sentàunencadrementdel’urbanisationdesterres.Maislesinjonctionsdeperformanceénergétiquevont,àl’inverse,soutenirl’activité.Ainsiquel’expliqueFranckFaucheux(MEEDDAT,àl’occasiond’uneconférenceorganiséeparHerbertSmith,lirep.8),onneparviendrapasàatteindrelesobjectifsfixésàKyotosionselimiteauximmeublesneufs,carilsnereprésententque1%duparc.Ilexpliquequel’objectifdespouvoirspublics,avecl’éco-prêtestd’inciterlesparticuliersàfairelesautquereprésentelesurcoûtdetravauxpermettantd’atteindreunbonniveaudeperformanceénergétique.Lesrèglesd’urbanismedevraientégalementêtreprofondémentmodi-fiées,defaçonàfavoriserladensitédesconstructions.Ils’agit,indiqueFranckFaucheux,d’organiserlararetédufoncieretdejustifierlatrans-formationd’unterrainagricoleenterrainurbanisé.Lesdocumentsd’urbanismedevraientêtrepluscontraignants.Ilspourraientparexemplecomprendredesrèglesdedensitésminimalesouencoreexigerdesniveauxdeperformanceénergétiquesupérieursauxnormesrégle-mentaires.Parailleurs,ilseraitquestiond’établirlesPLUauniveauinter-communal;lebutétantalorsdeparveniràunepolitiqued’urbanismecohérenteentrelavillecentreetlescommunespériphériques.Ilneseraitpluspossiblederefuseruneautorisationdeconstruirepourunmotifliéàl’utilisationd’unmatériaurecourantauxénergiesrenouvelables(pasd’interdictionduboisenfaçadeparexemple).Ils’agitnotammentdefavoriserl’installationdepanneauxsolaires.Ilestprévuaussid’assouplirlesrèglesdeladomanialitépourautoriserlaposed’unrevêtementexté-rieurquiempiètesurledomainepublic.Enmatièredepollution,ilseraitinstituéuneobligationd’informerlelocatairedelaprésence,danslepassé,d’uneactivitésusceptibled’avoirpolluélesol.Lebutrecherchéestdefavoriserl’urbanisationdesitespolluéssituésenzoneurbaine.Undesintervenantsaudébatajudicieusementposélaquestiondelapertinen-cedelaparticipationpourdépassementduplafondlégaldedensité.Ilestvraiquesil’onveutfavoriserladensité,unetelletaxedoitdisparaîtretantellevaàl’encontredesnouveauxobjectifs.LaloiSRUvoulaitreconstruirelavillesurlaville;elleetaéchouéenfavorisantl’urbanisationlointaine.EspéronsqueleGrenelleseraplusefficace.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 33021OCTOBRE 2008ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierPROJETS p.8 Premiers éléments sur le pro-jet de loi Grenelle II.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
21octobre 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEECompromisFaculté de substitution(CA Paris, 2eCh.A., 1eroctobre 2008, n°07/11776)Le 20décembre 2002, MmeC. avait concluavec M.O. un compromis de vente sur unappartement à Paris. La réalisation de la ventedevait intervenir avant le 7mars 2003, avecfaculté de substitution pour l’acquéreur, souscondition qu’elle n’entraîne pas l’applicationdes articles L.312-1 et s. du code de la consom-mation. Par acte sous seing privé du 6mars2003, M.O avait cédé le bénéfice du compro-mis à M.S. La venderesse ne s’étant pas pré-sentée à la signature, M.S. avait assigné M.C.,héritier de MmeC. décédée, en réalisation for-cée de la vente. Peu après réception de cetteassignation, M.C. signait un compromis avecun autre acquéreur, M.T. Puis, après accordavec son premier acquéreur, il décidait finale-ment de signer l’acte définitif de vente aveccelui-ci. M.T. a assigné MM.C. et S.pour voirdéclarer parfaite la vente à son profit. En pre-mière instance, le tribunal a fait droit à sarequête. M.S. a interjeté appel.« Considérant que pour prononcer la nullité dela vente intervenue le 7mai 2004, le premierjuge a constaté que la substitution de M.O.par M.S. était irrégulière dans la mesure cedernier avait eu recours à un prêt bancairepour financer l’opération contrairement auxprévisions de la promesse […];Considérant qu’il résulte des termes du juge-ment que M.C., qui concluait alors à la validitéde la vente réalisée avec M.S., n’invoquait pasla violation de la clause subordonnant la facul- de substitution à la condition que cette ces-sion n’entraîne pas l’application des articlesL.312-1 et s. du code de la consommation; queforce est de constater qu’il ne s’en prévaut pasdavantage en cause d’appel;Que cette clause étant stipulée au profit desparties, celles-ci, et notamment le vendeur,pouvaient y renoncer […];Que cependant, en vertu de l’article 1165 ducode civil, les conventions n’ont d’effetqu’entre les parties contractantes;Que si l’effet relatif des contrats n’interdit pas àun tiers d’invoquer la situation de fait crééepar l’inexécution par une partie de ses engage-ments contractuels lorsque cette situation defait lui cause un préjudice de nature à fonderune action délictuelle, tel n’est pas le cas enl’espèce;Que M.T., qui n’était pas partie au com-promis du 20décembre 2002, ne peut doncarguer de l’irrégularité de la substitutionentraînant le recours au crédit».La cour dit parfaite la vente entre MmeC. etM.S. et condamne M.C. à verser à M.T.7500 de dommages et intérêts.Observations de Jurishebdo: Par un arrêt du28juin 2006, la Cour de cassation est venuepréciser, après une période d’incertitude juris-prudentielle, qu’il était loisible aux cocontrac-tants de prévoir une faculté de substitutiondans un compromis sans encourir une requali-fication en promesse unilatérale de vente (Civ.,3e, 05/16084): pas de nullité donc, enl’absence d’enregistrement. La cour d’appel deParis confirme ici cette possibilité, et préciseque si la substitution a été assortie d’une condi-tion suspensive, il appartient aux parties des’en prévaloir, et à elles seules. La nature parti-culière de la faculté de substitution, qui ouvrele contrat vers un acquéreur extérieur incer-tain, n’a donc pas pour effet de justifier uneatteinte au principe de l’effet relatif desconventions. M.T. n’avait donc pas qualité àagir sur le plan contractuel pour voir dire lacondition défaillie, ce qu’il recherchait afind’obtenir la réalisation de sa propre vente. Àdéfaut, il obtient réparation, non pas sur lefondement de l’existence du prêt de M.S.,n’entraînant pour lui aucun préjudice, mais surcelui de la faute commise à son égard par levendeur.Vices cachésEfficacité d’une claused’exclusion de garantie(CA Paris, 2eCh.A., 3 sept. 2008, n°07/14614)Le 1erjuillet 2004, M.L. vendait à M.H. unappartement situé dans le 9e arrondissementde Paris, pour 106500. Constatant quel’évacuation des eaux usées était raccordée àl’écoulement des eaux pluviales, il avait assignéson vendeur en restitution d’une partie duprix. Le TGI avait fait droit à cette demande, luiaccordant 15000 en réduction du prix et610 de dommages-intérêts. M.L. a interjetéappel.« Considérant que si les photographies inté-grées au rapport d’expertise montrent la pré-sence en façade de diverses tuyauteries raccor-dées à la descente d’eaux principale, cestuyaux ne permettaient pas à l’acquéreur,qui n’est pas un professionnel, de détec-ter les évacuations raccordées à ces des-centesni de se convaincre lui-même de lanon-conformité de ces raccordements auxrèglements sanitaires de la ville de Paris […];Qu’en l’espèce, l’acte de vente stipule quel’acquéreur prendra les biens vendus dansl’état ils se trouveront le jour de l’entrée enjouissance sans aucune garantie de la part duvendeur pour raison, notamment, des vices detoute nature, apparents ou cachés, dont ilspeuvent être affectés;Que si M.L. affirme que l’évacuation des eauxusées par la descente d’eaux pluviales est trèsancienne puisqu’elle préexistait à son acquisi-tion et met en avant que cette évacuationétait visible de l’appartement, il ne peut enêtre déduit qu’il reconnaît par avoir connului-même l’existence de ce vice caché depuisson entrée dans les lieux, mais simplement qu’ilest étranger à cette installation déjà en placelors de son acquisition;Qu’en l’absence de tout élément permettantd’établir qu’il avait lui-même connaissance dela non-conformité de ces évacuations,il doitbénéficier de la clause de non garantiesti-pulée au contrat de vente ».Le jugement est infirmé et M.H. débouté deses demandes.Observations de Jurishebdo: Ce n’est pas parceque le défaut est « visible » qu’il est « appa-rent » du point de vue juridique: pour cela,encore doit-il être décelable pour l’œil profane.En l’espèce, l’entremêlement des conduites enfaçade ne permettait pas à non professionnelde deviner l’irrégularité du systèmed’évacuation, nécessitant la séparation des eauxpluviales et usées. Toutefois, a contrario de latendance jurisprudentielle, les juges donnent icieffet à la clause d’exclusion de garantie pourlibérer le vendeur de sa responsabilité. Pourl’invalider, l’acquéreur n’avait d’autre choix quede prouver sa mauvaise foi. Or, précise la cour,que ce n’est pas parce que le vendeur oppose àl’acquéreur qu’il aurait pu déceler le vice, lorsdes visites, qu’il « avoue » ainsi l’avoir connu lui-même au moment de la vente.SûretésRenouvellement d’une inscrip-tion non opposable à la cautionhypothécaire(CA Paris, 2eCh.A., 10 sept. 2008, n°07/15394)Par actes notariés du 5juillet 1989, la banqueFORTIS avait consenti une ouverture de crédità deux sociétés, pour respectivement304898,03 et 457347,05. En garantie de cessommes, la SCI C.avait hypothéqué unensemble de terrains à usage industriel ainsique des lots d’un ensemble immobilier lui
21octobre 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEappartenant. Les sociétés ayant fait l’objetd’une procédure de règlement judiciaire, labanque avait fait délivrer un commandementde saisie à la SCI. Celle-ci a soulevé la nullité despoursuites engagées, et obtenu gain de causedevant le TGI. La banque a interjeté appel.« Considérant que les engagements souscritspar la SCI C.fixant la durée de validité des ins-criptions hypothécaires aux 31juillet 1996 et5juillet 2001 sans prévoir de possibilité derenouvellement par référence aux disposi-tions de l’article 2154 du code civil,ces datesmarquaient ainsi sans équivoque la dated’extinction des garanties consenties;Que, certes, l’acte par lequel une personneconsent une hypothèque pour garantir la det-te d’un tiers ne constitue pas un cautionne-ment personnel soumis à l’article 2015 du codecivil, le constituant étant seulement tenu sur lebien donné en garantie jusqu’à la date àlaquelle l’hypothèque cesse de produire effetentre lui et le créancier au titre des engage-ments souscrits par le débiteur principal; qu’iln’en demeure pas moins que la sûreté réellene peut engager le constituant sur le bienhypothéqué au-delà de ce qui a été convenudans l’acte constituant cette sûreté;Que par ailleurs, si le créancier hypothécairedoit inscrire à la conservation des hypothèquesjusqu’à une date qu’il lui appartient de fixer ense conformant aux limites prévues par l’article2154 du code civil et peut, en vertu de l’article2154-1, renouveler cette inscription […] sansavoir à obtenir l’accord de la caution hypothé-caire, ces dispositions légales, qui visent à assu-rer l’opposabilité aux tiers de la sûreté réelle,sont insusceptibles de faire échec auxconventions passées entre le constituantet le créancier;Considérant qu’il s’ensuit que le commande-ment à fin de saisie immobilière […], fondé surdes inscriptions hypothécaires dépourvuesd’effet à l’égard de la SCI est nul, ce qui entraî-ne la nullité de la procédure subséquente ».Observations de Jurishebdo: Lorsqu’un débi-teur consent une hypothèque pour garantir lerèglement de sa propre dette, il appartient aucréancier, avant la date de péremption del’inscription primitive, de procéder au renouvel-lement de celle-ci tant que sa créance subsiste,pour éviter une préemption qui lui feraitperdre son rang. Le délai pendant lequell’inscription conserve son effet est fixé par lecréancier, dans les limites de l’article 2434 ducode civil (ancien article2154, réformé parl’ordonnance n°2006-346 du 23mars 2006).Cependant, l’hypothèque étant en l’espèceconsentie par un tiers caution, les juges esti-ment que le renouvellement ne peut induireune prolongation de la durée de la garantie. Acontrario, si l’engagement avait été pris jusqu’àcomplet remboursement, les inscriptionsauraient pu être renouvelées dans la seule limi-te de l’article 2434 (Civ., 3e, 21février 2001,n°99/17732).ASLResponsabilité del’aménageur qui tarde à procéderà la constitution de l’ASL(CA Paris, 2eCh.B., 11 sept. 2008, n°07/00858)L’Etablissement public d’aménagement de laville nouvelle de Marne-La-Vallée, dit Epamar-ne, s’était vu confier l’aménagement de la ZACdu centre de Noisy-Le-Grand, dans laquelle ilétait resté propriétaire de 5200m2dont il avaitviabilisé et divisé 3972m2. Ces terrains furentcédés en novembre1986 à d’anciens proprié-taires, les actes de ventes mentionnantl’engagement de l’acquéreur à se conformerau cahier des charges, lequel prévoyaitl’adhésion des propriétaires à une ASL. Celle-cin’ayant pu être constituée par suite du refusdes acquéreurs d’en signer les statuts,l’Epamarne les a assignés devant le TGI. Le tri-bunal ayant rejeté sa demande, l’Epamarne ainterjeté appel. La cour accueille la demandede constitution forcée de l’ASL, mais elle préci-se:« Considérant […] quel’Epamarne a com-mis une faute contractuelle ens’abstenant pendant plus de vingt ans deprocéder à la constitution de l’ASLquidevait avoir en charge l’entretien de la voiriequerellée, alors qu’elle en avait fait une obliga-tion déterminante des différentes cessionsintervenues avec les intimés […];Qu’il s’ensuit que l’état de dégradation trèsavancé de la voirie […] est directement impu-table à l’Epamarne en tant que vendeur etaménageur […];Considérant, en conséquence, qu’il sera enjointà l’Eparmarne d’exécuter les travaux de réfec-tion de la voirie […] préalablement à touttransfert de l’assiette des voiries entre lui etl’ASL ».Observations de Jurishebdo: Si, une fois consti-tuée, l’ASL ne peut refuser le transfert de lapropriété et de la gestion des équipementsdont il est prévu qu’elle assurera l’entretien, lesjuges estiment qu’elle est en droit d’êtredéchargée des frais de remise en état impu-tables à la négligence, par le lotisseur, de sonengagement à créer l’ASL. Son inaction au-delà d’un délai raisonnable ne saurait doncêtre excusée par le refus des propriétaires designer les statuts. Les aménageurs ont toutintérêt à agir au plus vite, en cas de difficultés,aux fins de voir prononcer judiciairement laconstitution de l’association.ServitudeManquement de la ville de Parisà son devoir d’information loyale(CA Paris, 2eCh.A., 10septembre 2008,n°07/04719)Le 10novembre 1998, M.B. avait acquis paradjudication de la Ville de Paris un lot dans unensemble immobilier, rue de Charenton àParis. Ayant découvert l’existence d’une servitu-de de passage pour accès à son local, et esti-mant qu’elle n’avait pas été respectée, M.B.avait assigné la ville devant le TGI.«Considérant […] que s’il ne peut être repro-ché à la ville de Paris les choix faits et décisionsprises lorsqu’elle était propriétaire du lot n°73,en particulier de ne pas avoir assuré la réalisa-tion d’une desserte conforme aux vœux del’actuel propriétaire, il lui appartenait néan-moins d’informer loyalement l’acquéreur desmodalités très particulières d’accès au local etde nature à influer sur son exploitation, qu’elleconnaissait parfaitement, peu important à cetégard qu’elle ne soit pas un professionnel del’immobilier;Qu’en désignant dans le cahier des charges lesbiens et droits vendus comme un local dépen-dant d’un ensemble immobilier […] sans préci-ser que […] l’accès normal au local ne pouvaitse faire que par le passage arrière menant à lavoie AA12, objet d’une servitude,la Ville deParis a tu à son cocontractant des informa-tions essentielles qu’une simple visite deslieux préalable à la vente non plus que laseule lecture du règlement de copropriéténe pouvaient révéler à M.B.; ».La cour condamne la Ville de Paris à verser25000 de dommages-intérêts.Observations de Jurishebdo: Ne pouvant êtreconsidérée comme un professionnel del’immobilier, la personne publique, venderessepar adjudication, n’est donc pas soumise austrict devoir d’information et de conseil quipèse sur ces derniers. Elle doit cependant res-pecter l’obligation générale de loyauté et debonne foi qui s’impose à tout particulier ven-deur occasionnel. H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
21octobre 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEEENN BBRREEFFIRL: +2,95%L’indice de référence des loyers, applicablepour les locaux d’habitation relevant de laloi de 1989, a été publié par l’Insee le15octobre 2008.Pour le 3etrimestre 2008, il s’établit à117,03, soit une hausse de 2,95%en un an.ILC: +3,85%L’indice des loyers commerciaux, pour lequelun décret d’application est attendu, a pro-gressé en 1 an de 3,85% au 2etrimestre2008, selon les calculs effectués par le CNCC.(Communiqué du 15octobre 2008).Le Grenelle est entré le 8octobre dans saphase parlementaire à l’Assemblée.Jean-Louis Borloo explique (1eséance) que leGrenelle est d’abord “une radiographie enprofondeur de notre société”. Il rappelle queles 33 comités opérationnels ont rassemblé1200 personnes.Le premier domaine qu’il cite est le “chantierthermique”. Il mentionne d’abord le pro-gramme de rénovation des 4, 2millions delogements sociaux, en commençant par les800000 les plus dégradés, qui sera financépar un prêt bonifié de la Caisse desdépôts, à un taux de 1,9%. Il évoque aussil’éco-prêt à taux zéro (qui est dans le PLF2009) et qui coûtera à l’Etat 1milliardd’euros par an. Le crédit d’impôt développe-ment durable aura un coût de 1,5milliard.Il précise que le projet de loi Grenelle II, textede mise au point et d’adaptation de la légis-lation, notamment en matière d’urbanisme,doit être transmis au Conseil d’Etat dans lesjours qui viennent.Evoquant le travail en commission, le rappor-teur Christian Jacob indique qu’au titre desobjectifs du développement durable, celuirelatif à l’accessibilité des bâtimentsa étéajouté. Par ailleurs, il est introduit le principed’une modulation du seuil de 50kWh/m2pour tenir compte de la quantité d’émissionde CO2 rejetée par les différentes sourcesd’énergie. Le rapporteur ajoute que la com-mission a souhaité que le dispositif des certi-ficats d’économie d’énergiesoit d’abordévalué avant d’être étendu.Patrick Ollier, président de la commission desaffaires économiques, souligne l’importancede l’objectif de rénovation du bâti existant etde la définition de normes ambitieuses pourles bâtiments neufs. Il explique, à propos delamodulation du seuil de 50kWhqu’ils’agit d’un “rééquilibrage destiné à tenircompte de la manière dont on produit, oupas, du CO2”.Bernard Quintreau, rapporteur du Conseiléconomique, social et environnemental,évoque une interrogation pour le bâtimentancien : “il ne servirait à rien de multiplier lesdispositifs incitatifs de soutien à la demandesi, en face, l’offre ne peut répondre”.Défendant une exception d’irrecevabilité, quia été rejetée, Philippe Tourtelier indique que“compte tenu de l’inertie dans le renouvelle-ment du parc, il faut obliger à un minimumde travaux à la revente, permettantd’améliorer les performances thermiques eténergétiques des logements”.Les enjeux : la réforme del’urbanismeLors de la 2eséance, consacrée à la discussiongénérale, Michel Piron indique que le projetde loi est une “invitation forte à repenserl’urbanisme à l’aune d’enjeux environne-mentaux de plus en plus manifestes”. Il insis-te sur la nécessité de s’intéresser à l’habitatancien. Quant à Jean-Jacques Queyranne, ilaccuse la majorité de trouver une écoutefavorable aux lobbies qui “veulent détricoterles engagements du Grenelle”.A propos des perspectives de réforme dudroit de l’urbanisme, Serge Grouardprévient: “il faudra veiller à ne pas créerd’inutiles complexités administratives commeil faudra éviter la tentation d’une centrali-sation subreptice”. Et il évoque l’idée defusionner les documents d’urbanisme.Le 9octobre (1eséance), dans la discussiongénérale, Chantal Robin-Rodrigo estime quepour le bâtiment, le chantier est immense,mais que le projet du Gouvernementmanque d’ambition et de moyens financiers;elle estime que la rénovation du bâti ancien“ne bénéficie pas d’un plan de soutien à lahauteur des enjeux”. François Grosdidiers’inquiète des amendements qui viseraient àexonérer des objectifs d’isolation etd’économie d’énergie en faveur des loge-ments chauffés à l’électricité. Il redoute éga-lement une proposition visant à rendre lestrames vertes et bleues inopposables auxprojets d’infrastructure.Nathalie Kosciusko-Morizet insiste sur lanécessité de réduire la facture énergétiquedes ménages, à commencer par ceux quihabitent les 800000 logements les plusdégradés. Elle indique aussi que le projet deloi prévoit une concertation entrebailleurs et locatairespour définir unerépartition juste et équitable des coûts et desbénéfices tirés de la rénovation thermique”.Elle confirme par ailleurs l’objectif des tramesvertes et bleues. Ce ne sont pas des espacesprotégés mais une “interconnexion entre desespaces standards aux activités multiples etdes espaces de qualité remarquable quiconfèrent à l’ensemble une plus grandevaleur environnementale et biologique”.Elles ne peuvent être opposables aujourd’huicar le débat se poursuivra lors du projet deloi Grenelle II. Les élus choisiront les terrainsconcernés.Yves Cochet défend une motion de renvoi encommission car il estime le texte insuffisanten regard des nécessités de réduire les émis-sions de gaz à effet de serre, qu’il faudraitdiviser par 12 et non par 4. Il développe uneargumentation en faveur de la décrois-sance qu’il juge inéluctable en raison de larareté des matières premières et considèreque le projet manque de bases scientifiques.La motion a été rejetée.L’empreinte écologiqueLes députés ont abordé l’examen des articlesau cours de la 2eséance. Yves Cochet y aGrenelle : le temps du Parlement, avec le “Grenelle I”.Procédure: la justice se moderniseUn arrêté du 25septembre 2008 porteapplication anticipée pour la procéduredevant le TGI des dispositions relatives à lacommunication par voie électronique.L'article 1erdonne la liste des documentsqui peuvent être transmis par voie électro-nique. Exemples: actes de constitutiond'avocats, conclusions et pièces communi-quées par les avocats entre eux, au juge etau greffe. Mais cette communication n'estapplicable que dans les TGI dont la listeest donnéepar l'article 2. Certainesgrandes villes sont visées (Marseille et Tou-louse par exemple), mais ni Lyon, ni Paris.Les agents du ministère de la justice accè-dent au service par le réseau privé virtueljustice (RPVJ).La messagerie à utiliser est dénommée« ComCi TGI ». Les avocats accèdent au sys-tème par un réseau privé virtuel avocat(RPVA), opéré sous la responsabilité duConseil national des barreaux.Le lien entre les deux réseaux est confié àun « prestataire de services de confiance »au Conseil national des barreaux. Les avo-cats sont identifiés sous la forme« cnbf.nomprenom@avocat-conseil.fr »(J.O. du 8octobre, p.15506).
21octobre 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEdéfendu un amendement visant (n°828) àintégrer dans le projet de loi la notiond’empreinte écologique, comme indicateuren matière écologique. Mesurée en hectare,elle représente la surface de terre et d’eaudont chacun à besoin pour produire les res-sources qu’il consomme et absorber sesdéchets. Il ajoute qu’une décroissance del’empreinte écologique est nécessaire.L’amendement a été rejeté.Jean Lassalle, à l’occasion de l’article 1ersug-gère “d’élever Nicolas Hulot au rang de pèrede la Nation”!A l’article 1erqui fixe les objectifs de la poli-tique de lutte contre le changement clima-tique et d’élaboration d’une stratégie dedéveloppement durable, le vote del’amendement n°38 intègre dans les objec-tifs la notion d’urgence écologique.L’amendement n°40, également adopté,ajoute l’objectif de préservation des pay-sages.L’amendement n°42 qui exprime l’objectifde croissance durable a été voté, àl’épouvante d’Yves Cochet qui dénonçaitl’aberration de l’expression, qu’il décrit com-me impossible en raison de la finitude dumonde et alors que nous abordons une pha-se de récession…Le vote de l’amendement n°43 renverse lacharge de la preuve dans le domaine del’environnement. Il sera nécessaire, pour lesdécisions publiques susceptibles d’avoir uneincidence significative sur l’environnement,de réviser les procédures de décision pourprivilégier les solutions respectueuses del’environnement, en prouvant qu’une déci-sion alternative plus favorable àl’environnement est impossible à un coût rai-sonnable.La consommation d’énergie desbâtimentsAu cours de la 3eséance, les députés ontabordé l’article 2 qui prévoit notammentcomme objectif de réduire la consommationd’énergie des bâtiments.Un amendement 50 et sous-amendementn°1368 a été adopté à propos de la consom-mation d’électricité pour favoriserl’installation de “compteurs intelligents”chez les particuliers et de systèmesd’abonnement avec effacement des périodesde pointe pour les industriels. L’article 2 a étévoté.L’article 3 concerne directement les objectifsde réduction de consommation d’énergie dubâtiment.Jean-Yves Le Déaut propose d’affecter unepart des droits de mutation à la rénovationénergétique des bâtiments mais ses amende-ments ont été déclarés irrecevables. La nou-velle rédaction de l’article 3 intègre la dimen-sion d’accessibilitéet vise un plan de réno-vation énergétique et thermique desconstructions.L’article 4 présente les objectifs et leséchéances de performance énergétiquedes bâtiments neufs et contient le seuil de50kWh/m2/an.L’amendement 57, qui a été voté, a suscitéun débat. Selon Christian Jacob, il “tend àafficher les objectifs poursuivis pour lesconstructions neuves ainsi que les moyens deles atteindre, en préservant la diversité desénergies pour garantir l’indépendance éner-gétique de notre pays.” Yves Cochet l’a criti-qué en en ce qu’il permet une modulationdu seuil de 50kWh, en fonction du typed’énergie.L’amendement 58, également voté, prévoitune modulation du seuil en fonction de lalocalisation, des caractéristiques et de l’usagedes bâtiments.Les débats ont repris le 13octobre (1eséan-ce). Yves Cochet a obtenu le vote d’un amen-dement n°763 qui favorise le recours au boiset aux bio-matériaux. Christian Estrosi avaitsuggéré un avantage fiscal pour les bâti-ments économes en énergie (n°513), mais ill’a retiré, ce débat devant avoir lieu dans lecadre de la loi de finances. L’article 4 a étévoté.L’article 5 vise le parc existant. Jean-Yves LeDéaut rappelle que l’objectif est ambitieux:réduire de 38% les consommations énergé-tiques d’ici 2020, mais il s’interroge sur lefinancement des rénovations envisagées.Yves Cochet souhaite que les objectifs soientmajorés. Jean-Louis Borloo explique que lefinancement se fera, pour l’Etat, notam-ment par les contrats de performanceénergétique, mais qu’il faudra un finance-ment budgétaire complémentaire. Le PLFprévoit, pour les logements sociaux, un prêtde la Caisse des dépôts de 1,9%. Pour lesparticuliers, il est prévu le crédit d’impôtpour les travaux “légers” (modification del’article 200 quater du CGI) et l’éco-PTZ pourles travaux “lourds”. Yves Cochet préconisede fixer un objectif plus ambitieux à80kWh/an (amendement 764), mais il n’apas été suivi, car le ministre a préféré per-mettre des rénovations par étapes, plu-tôt que d’imposer immédiatement unerénovation plus performante. Toutefois, levote de l’amendement 725, soutenu parBernard Plancher fixe comme objectif pourl’Etat la rénovation complète de 400000logements chaque année à compter de2013.André Chassaigne a obtenu le vote d’unamendement n°863, qui supprime la réfé-rence à la modulation de la rénovation desbâtiments de l’Etat selon un programmeadapté aux spécificités de chaque administra-tion. Il craignait par exemple que le ministèrede la culture, via les ABF, s’oppose à la réno-vation thermique de monuments histo-riques.Yves Cochet a soutenu un amendementn°766 pour quel’objectif de réduction deconsommation d‘énergie soit ramené de10 à 5 ans. Il a accepté de modifier le texte etc’est le délai de 8 ans qui a été voté, avecl’accord du ministre. Jean-Louis Borloo a tou-tefois évoqué les risques de formation d’ungoulet d’étranglement dans les professionsde la rénovation…Un amendement 292 défendu par YvesAlbarello, vise à tenir compte de la planta-tion d’arbresdans la mesure de la consom-mation d’énergie et des émissions de gaz àeffet de serre. Il a été voté.Lors de la 2eséance du 13octobre, Jean-YvesLe Déaut a proposé que dans l’habitatancien, 25% des besoins en chaleur et enrefroidissement soient couverts par les éner-gies renouvelables en 2020, mais il a finale-ment retiré cet amendement (n°519). Unamendement 61 a été voté pour faciliter lerecours aux contrats de performance énergé-tique globaux. Philippe Tourtelier a suggéréque les organismes HLM puissent aussi béné-ficier du PTZ (amendement 596), mais il n’apas été suivi.Rénovation accélérée, pour lesbureaux aussiDeux amendements 62 et 770 identiques ontété votés pour étendre à tous les bâtimentset aux bureaux notamment, commel’explique Noël Mamère, et pas seulementau secteur résidentiel, l’objectif de rénova-tion accélérée du parc de bâtiments enmatière d’économie d’énergie.Le vote de l’amendement 63 vise à inciter lesassurances à développer des produits quigarantissent l’efficacité des travaux de réno-vation d’efficacité énergétique. André Chas-saigne voulait (amendement 874) taxer lesplus-values sur les ventes à la découpe, maisson texte a été rejeté.suite page8
21octobre 2008page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations7octobre 2008ANp.8595n°28230Yvan Lachaud,NC, GardToursà Paris?Secrétaire d’Etat audéveloppement de larégion capitaleLa densitédes grandes villes contemporainesest aujourd'hui « dans une ardente obliga-tionde développement durable ». La ques-tion des immeubles de grande hauteur pose la question du respect du patrimoine architec-tural et urbain et celle des conditions du caractère véritablement durable de ces formesurbaines.La réponse rappelle aus-si que ce sont les collec-tivités locales qui éla-borent les PLU, l'Etatn'en appréciant pasl'opportunité, maisseulement la légalité.7octobre 2008ANp.8613n°1631Marie-Jo Zimmer-mann,UMP, MoselleLégalité d'une interdic-tion totale defeux debranchages?IntérieurUne interdiction généraleet permanentede brûler les déchets verts, taille de haies oud'arbustes ne pourrait se justifier que parune nécessité absolue, comme la présencede zones particulièrement exposées au risqued'incendie. Le code forestierpermet auxpropriétaires de faire du feu (art. L 322-1).Toutefois, l'article 84 du règlement sanitairedépartemental interdit le brûlage des déchetsménagers à l'air libre et les déchets verts enfont partie. Cela ne concerne toutefois pas lesdéchets verts générés par une activité profes-sionnelle. C'est pourquoi certains règlementssanitaires accordent une autorisation debrûlage sous certaines conditions.La situation est doncfluctuante et suppose enpremier lieu de consul-ter le règlement sani-taire départemental.7octobre 2008ANp.8624n°29107Eric Ciotti,UMP, Alpes-Mar-itimesAmélioration de la procé-dure d'appelJusticeLe rapport de Jean-Claude Magendie, premierprésident de la cour d'appel de Paris, remis àla garde des sceaux le 25juin 2008, proposed'instaurer un calendrier de procédureetde concentrer les mises en cause dans un délailimité. Un projet de décret sera prochaine-ment soumis à consultation des professionsjudiciaires et juridiques.Une autre réponse(n°29109) prévoit aussid'autoriser le juged'appel à relever d'officel'exception de demandenouvelle, alors que lajurisprudence actuellel'interdit.7octobre 2008ANp.8626n°16988AndréWojciechowski,UMP, MoselleAides à la mobilité desjeunesPolitique de la villeL'aide à la mobilité des jeunes est accordée,en application de la convention conclue avecl'Union d'économie sociale du logement le20décembre 2006. Elle s'adresse aux jeunesdes moins de 30 ans et représente une sub-vention de 3 mois de loyers. Elle supposeque le jeune entre dans un logement meubléconventionné à l'APL ou relevant d’un con-vention un CIL ou une chambre de commerceL'aide est réservée auxjeunes prenant oureprenant un emploidans certains secteurs(BTP, hôtellerie…).7octobre 2008ANp.8661n°27565Marc Le Fur,UMP, Côtes-d'ArmorPrévention des accidentsliés au monoxyde decarboneJeunessePour limiter les accidents, il a été mis en placeune obligation de fournir un diagnostic desinstallations intérieures de gazde plus de15 ans, lors de la vente d'un logement.Prochainementdoit être publié un décretfixant les exigences à respecter pourprévenirles intoxicationsoxycarbonnées dans leslocaux existants et les constructions nouvelles.La réponse ajoute que leministère de la santé asoutenu la réforme desnormes pour l'entretiendes chaudières. Le labo-ratoire national d'essaieffectue un travaild'évaluation desdétecteurs.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.Questions oralesLogement socialLuc Chatel, répondant à une question orale de Jean-Yves Le Bouillon-nec, indique que le Gouvernement va:- Augmenter les plafonds des prêts d’accession sociale,- Lancer un plan d‘acquisitionde 30000 logements en VEFA,- Porter à 30000 le nombre de logements bénéficiant du Pass-Foncier,- Etendre aux opérations pass-foncier la décote de 35% existant sur lavaleur des terrains de l’Etat vendus pour la construction de logementssociaux. Lire aussi page 8 le communiqué du ministère du logement.(JO AN déb. 8 oct. p.5352).Loi Périssol et résidences de tourismePar une question orale posée au secrétaire d’Etat aux PME, HervéNovelli, Laure de la Raudière évoquait la surprise d’investisseurs dedécouvrir qu’au terme de 9 ans, ils ne peuvent reprendre la dispositiondu bien loué par bail commercial sans verser une indemnité et que laclause de renonciation à la propriété commerciale était nulle. Le secré-taire d’Etat a répondu qu’il appartenait aux investisseurs d’être vigi-lants, mais qu’un projet de loi sur le développement du touris-me, prévu avant la fin de l’année comprendrait des mesures de simpli-fication et de rationalisation pour préserver l’équilibre entre proprié-taires, exploitants et locataires. (JO AN déb. 8 oct. p.5321).
21octobre 2008page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda4 novembre 2008 : le 8eforum des pro-jets urbainsaura lieu à Paris, au Palais desCongrès. Il doit accueillir cette année plusde 60 projets. Le thème de la séance pléniè-re sera: comment les villes de banlieue peu-vent-elles développer leur projet face à laville centre?Organisation: Innovapresse.www.projetsurbains.com.Tél. 0148240897.NominationsOrganismes publicsCADA: Sophie Rimeu est nommée com-missaire du Gouvernement auprès de lacommission d'accès aux documents admi-nistratifs (décret du 6octobre, J.O. du 8, @).Comité consultatif de la législation et dela réglementation financières:Michel Cardonaest nommé secrétairegénéral (arrêté du 5septembre 2008, J.O.du 9 oct. p.15521).EPF: Alain Toubolest nommé directeurgénéral de l'Etablissement public foncierde Poitou-Charentes (arrêté du 22sep-tembre 2008, J.O. du 11 oct. p.15688).PréfetsSont nommés préfets de région:Daniel Canepa, préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris; Jean-MichelBerard, préfet de la région Nord - Pas-de-Calais, préfet du Nord; Bernard Fra-gneau, préfet de la région Centre, préfetdu Loiret et Bernard Tomasini, préfetde la région Poitou-Charentes, préfet dela Vienne.Sont nommés préfets de département:Michel Camux, dans le Val-de-Marne; Fran-cis Lamy, pour les Alpes-Maritimes et Jean-Claude Bastion, dans le Haut-Rhin.(Décrets du 9octobre 2008, J.O. du 10, @).Au fil du J.O.Conventions collectivesCollaborateurs salariés des cabinetsd'économistes de la construction et demétreurs-vérificateurs. Il est envisagél’extension de deux textes:- accord national n°65 du 25juin 2008 sur lavaleur du point, et accord régional Ile-de-France de la même date,- avenant n°12 du 25juin 2008: classificationdes emploiset salaires.(Avis publié au J.O. du 8octobre, p.15446).Catastrophes naturelles: deux arrêtésdu 7octobre 2008 portent reconnaissance del’état de catastrophe naturelle. Le premiervise des inondations et coulées de boues aucours de l'été 2008 et le second, les séche-resses de2003 et2004 notamment (J.O. du10octobre 2008, p.15572 et15575).Conservations des hypothèquesUn décret et un arrêté du 10octobre modi-fient les conditions d’archivage des docu-ments déposés et produits dans les conserva-tions des hypothèques.Les documents déposés depuis plus de50 ans dans les conservations des hypo-thèques sont désormais versés aux servicesdépartementaux d'archivesalors qu'il fal-lait auparavant attendre 100 ans pour les yremettre. Les documents déposés depuis plusde 50 ans et moins de 100 ans étaient jus-qu'à présent versés aux centres d'archivesspéciaux.(Décret n°2008-1055 du 10octobre 2008 modi-fiant les règles relatives à l'archivage des docu-ments déposés et produits dans les conservationsdes hypothèques, J.O. du 12octobre, p.15727).L’arrêté précise qu’il est prévu un trans-fertdes documents les plus anciens (anté-rieurs au 1erjanvier 1956) qui ont été reçusdans les centres spéciaux d'archives vers lesservices départementaux d'archives, avantle 31décembre2012.Les documents postérieurs au 31décembre1955 doivent faire l'objet d'un premier verse-ment au service départemental d'archivesavant le 1erjanvier 2020. Le texte prévoit lesmodalités de transfert. Dans l'attente du ver-sement, les demandes de copies de docu-ments ou d'extraits du fichier immobiliersont faites à la conservation des hypo-thèques du lieu de situation du bien.(Arrêté du 10octobre 2008 pris pourl'application des articles10 du décret n°55-22du 4janvier 1955 et 9 du décret n°79-1037 du3décembre 1979, J.O. du 12 oct. p.15728).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 330UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnés
21octobre 2008page8JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEPPRROOJJEETTSSDu Grenelle I au Grenelle IIAprès l’adoption prochaine du projet de loiGrenelle I, un nouveau texte doit en décli-ner l’application plus concrète. Le contenucommence à en être connu.Selon les indications du cabinet d’avocatsHerbert Smith, corroborées par un représen-tant du MEEDDAT, Franck Faucheux le16octobre, le texte devrait présenter lesorientations suivantes (lire aussi notre édito-rial) :>Obligation de réaliser un DPE dans undélai de 10 ans, dans les bâtiments équipésd’un dispositif commun de chauffage, suivied’une inscription à l’ordre du jour, par lesyndic, de la conclusion d’un contrat de per-formance énergétique.>Obligation généralisée de réaliser destravaux d’amélioration de la perfor-mance énergétique dans un délai de 15ans à compter du 1erjanvier 2012.>Assujettissementdes propriétaires pri-vés de locaux de bureaux, commerciaux oude stockage, d’une surface supérieure à unseuil, audispositif des certificatsd’économie d’énergie.>Mise à disposition du dossier de diagnostictechnique pour les candidats acquéreurs etlocataires.>Généralisation de l’obligation d’annexerle DPE au bail.Charges locatives et répartitionentre bailleurs et locatairesUn amendement n°957 d’Yves Le Dréautvisait à modifier le décret sur les chargeslocatives de 1987, mais il a été repoussé. Anoter que l’amendement 67 de la commis-sion qui prévoyait un partage des coûts etdes économies entre bailleurs et locatairessur les travaux de rénovation lourde a étérejeté, Noël Mamère par exemple, ayant faitobserver que cela pouvait contraindre leslocataires à partager les coûts de rénovationd’un bien qui ne leur appartient pas.Le vote de l’amendement 878 impose pourles audits énergétiques, de recourir à desprofessionnels agréés. L’article 5 a été voté. Ilen a été de même de l’article 6, relatif à laformation professionnelle.Lutter contre l’étalement urbainL’article 7 concerne l’urbanisme. SergeGrouard se félicite de l’objectif de luttecontre l’étalement urbain, point de vue par-tagé par d’autres orateurs.Jean-Louis Borloo indique que le projet deloi Grenelle II sera présenté en fin de semai-ne prochaine. Il a invité les parlementaires àretirer une série d’amendements, afind’améliorer le texte au cours de la navette.Le premier point de l’article consiste à favori-ser la réalisation de plans climats énergie ter-ritoriaux avant 2012.Les débats se sont poursuivis le 14octobre (3eséance). Un amendement 730, voté, a fixé àun an le délai dans lequel les modificationsdu droit de l’urbanisme doivent être adop-tées.L’amendement 841 visait à hiérarchiser lespriorités et les surfaces d’usage des terres,pour compléter l’alinéa qui fixe l’objectif depréservation des terres agricoles. Yves Cocheta rappelé que tous les 6 ans l’équivalent d’undépartement agricole est urbanisé en France,mais le texte a été repoussé. En revanche,l’amendement 71 de la commission qui pré-cise que les documents d’urbanisme privilé-gient la revitalisation des centres villes, a étévoté.De même l’amendement 72 qui vise à adap-ter le droit de l’urbanisme pour prendre enconsidération, comme l’explique FabienneLabrette-Ménager, les travaux d’améliorationde la performance énergétique, notammentl’isolation extérieure qui sont “souvent entra-vées par des règles juridiques inadaptées”.Eric Ciotti a défendu l’amendement 472pour faciliter l’installation de panneauxsolairesévoquant notamment la questiondes rapports avec les ABF; il l’a finalementretiré, dans l’attente d’une meilleure rédac-tion. L’amendement 73, voté, a fixé à 2012 ladate limite à laquelle chaque communeayant un programme de développementsignificatif de l’habitat doit être dotée d’unéco-quartier. L’article 7 a été voté.A l’article 8, un amendement 75 a été votépour ajouter aux objectifs du droit del’urbanisme le maintien de la biodiversité(complément de l’article L 110 du code del’urbanisme).Christian Jacob a défendu, avec succès, unamendement n°77, qui prévoit, pour touteopération d’aménagement, une étude defaisabilité sur le potentiel de développementdes énergies renouvelables de la zone.L’amendement 76, également défendu parle rapporteur, vise à supprimer l’avis confor-me des architectes des bâtiments de Francedans le cadre des ZPPAUP, car explique-t-il,dans ce cas, la commune impose un règle-ment d’urbanisme très strict et le projet doitrecueillir en plus l’accord de l’ABF, ce qui estune “double peine”. Mais l’amendement aété rejeté. L’article 8 a été voté.Un amendement n°78, défendu par MartialSaddier vise à étendre la participation pourvoirie et réseau au financement du trans-port collectif. Il a été voté.Les articles suivants concernent le transport.Le 16octobre (2eséance), il a été voté unamendement 123 après l’article 13 qui vise àmodifier la procédure d’appel des déci-sions des architectes des bâtiments deFrance, en la confiant au préfet de départe-ment au lieu du préfet de région.Certificats d’économie d’énergieA l’article 16, Serge Poignant a obtenu levote d’un amendement 130 qui vise à faireune évaluation du dispositif des certificatsd’économie d’énergie, avant de les étendre.Jean-Yves Le Déaut a aussi été suivi pour sonamendement 992 qui vise à encourager “ledéveloppement des procédés de construc-tion normés, avec des chartes qualité, pourgarantir l’efficacité énergétique des bâti-ments”.Christiane Taubira a présenté, avec succès unamendement 132 pour prévoir une régle-mentation thermique spécifique pourl’outre-mer. Le débat a ensuite porté sur lessources d’énergie. A noter le vote d’unamendement n°1108 qui prévoit qu’un“soutien appuyé sera apporté aux réseauxde chaleur alimentés à partir de sourcesrenouvelables”. A suivre. suite de la page5Précisions sur l’achat de 30000 loge-ments aux promoteursLe ministère a indiqué que l’objectif était deconstruire des logements malgré un contextede crise, notamment dans les zones les plustendues. Le communiqué précise que,s’agissant de travaux qui n’ont pas commen- “il ne s’agit pas d’un programme de sau-vetage des promoteurs qui auraient pris desrisques”. La SNI s’est engagée à acquérir10000 logements. La procédure doit respec-ter un principe de transparence pourl’expression de la demande des opérateurs etun principe de concurrence pour garantir unniveau de prix décoté par rapport aux prixactuels. Les préfets de région doivent convo-quer d’ici fin octobre les comités régionauxde l’habitat. “La volonté d’aboutir à unrachat de 30000 logements ne se fera pas àn’importe quel prix, une vraie décote doitêtre mise en place” insiste le communiqué.D’autres mesures sont prévues: mobilisationdes terrains de l’Etat, augmentation du pla-fond du prêt d’accession sociale (PAS) auniveau du PTZ, augmentation de 20000à30000 du nombre d’opérations finançablesen Pass-Foncier.(Communiqué du 13 octobre 2008).
Article précédent
Article suivant