mercredi 4 juin 2025

358 – 16 juin 2009

AccueilAnciens numéros358 - 16 juin 2009
■ Jurisprudence récente p. 2 à 3
TVA
✓ Cession d’un ensemble immobilier à une collectivité locale

Taxe professionnelle
✓ Sous-location de studios meublés : exclusion de la valeur locative des locaux de la base imposable du bailleur professionnel

SNC
✓ Amende pour défaut de déclaration de distribution d’intérêts sur comptes courants

Vente
✓ Expertise des structures réalisée entre le compromis et l’acte authentique
✓ Le diagnostiqueur n’est pas garant du prix en cas d’erreur de mesurage

■ Étude p. 4
✓ Le Conseil d’Etat plaide pour une refonte de la politique du logement

■ Au Parlement p. 5
✓ La ministre du logement répond aux questions des députés : vente des logements Icade, surloyer de solidarité, Pass-Foncier, garantie des risques locatifs…
✓ Écologie
✓ Urbanisme commercial

■ Acteurs p. 5
✓ Fusion des SCPI Cortal
✓ Norisko devient Dekra industrial
✓ Des avocats conseillent

■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 7
✓ Commissions administratives prorogées de 5 ans
✓ Au fil du J.O. ; nominations
✓ Sur votre agenda

■ Interview p. 8
✓ Florence Chérel (avocat, Herbert Smith) :
« Le taux d’accord en CDAC n’a pas fondamentalement changé ».

JURISPRUDENCERECENTEp.2à3TVACessiond’unensembleimmobilieràunecollectivitélocaleTaxeprofessionnelleSous-locationdestudiosmeublés:exclu-siondelavaleurlocativedeslocauxdelabaseimposabledubailleurprofessionnelSNCAmendepourdéfautdedéclarationdedistributiond’intérêtssurcomptescourantsVenteExpertisedesstructuresréaliséeentrelecompromisetl’acteauthentiqueLediagnostiqueurn’estpasgarantduprixencasd’erreurdemesurageETUDEp.4LeConseild’EtatplaidepourunerefontedelapolitiquedulogementAUPARLEMENTp.5Laministredulogementrépondauxquestionsdesdéputés:ventedesloge-mentsIcade,surloyerdesolidarité,Pass-Foncier,garantiedesrisqueslocatifs…EcologieUrbanismecommercialACTEURSp.5FusiondesSCPICortalNoriskodevientDekraindustrialDesavocatsconseillentREPONSESMINISTERIELLESp.6Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.7Commissionsadministrativesproro-géesde5ansAufilduJ.O.;nominationsSurvotreagendaL’EtatréduitsessurfacesdebureauxEricWoerthaprésentéle11juinlesrésultatsdelagestiondupatrimoineimmobilierdel’Etat.Lepatrimoinedes655opérateursdel’Etatestestiméà4millionsdem2debureauxetà11millionsd’hectaresdeterrains.625desopérateursontréponduàlademandedetransmissionsd’informationàl’Etat.Leministrearappeléquelesbiensinutilesauservicepublicdevaientêtrevendusetquelessurfacesdevaientêtreajustéesàhauteurde12m2paragent.EricWoerthaaussiprésentélesrésultatsdesréductionsdesurfacesdebureauxoccupésparl’Etat.Aucoursdel’année2008,labaissed’occupationaportésur77530m2.C’estleministèredel’économiequiestàl’originedelaplusgrandediminution(-58649m2),quis’expliqueparlacréationduguichetfiscalunique.Leministèredel’éducationnationalearéduitsessurfacesde15827m2.Enrevanche,leministèredelajusticeaaugmentélessiennesde4510m2.Leministredubudgetaindiquéquelesréductionsdesurfaces,quiontpourl’instant,essentiellementétémenéesàParis,allaientsepoursuivredanstouslesdépartements,parexempleàl’occasiondelaréformedelacartemilitaireetcelledelacartejudiciaire.Etleministredeconclure:“nousdevonsmaintenantpoursuivrenosefforts,carlepatrimoinedel’Etatdoitévoluerencoreplusrapide-ment,aurythmedesesbesoins.Cetteperformancereposesurleprofessionnalismequenousdevonscontinueràacquérirentra-vaillantavectoutelaprofessionimmobilière”.C’estdoncunemaintendueauxprofessionnelsdel’immobilier.LeConseild’Etataprésentécettesemainelasynthèsed’unefortintéressanteétudeintitulée“droitaulogement,droitduloge-ment”.Aufond,ildonneraisonàlapremièreintuitiondeChristineBoutinquinevoulaitpassusciterdeloinouvelleenarrivantàlatêtedesonministère:leConseild’Etatn’appellepasàunegrandeloinouvellemaisplutôtàunestabilitédestextesexistants,exceptionfaited’ajustementstechniques,parexemplesurledroitauloge-ment.Ilémetdesvivescritiquessurlapratiquedel’Etatrefusantuneindemnisationtotaleauxbailleursquiseheurtentàl’inexécutiond’unjugementd’expulsion.Ilsouhaiteaussiquelaquestiondel’expulsionsoittraitéeplusenamontetseprononcepourunegarantieuniverselledesrisqueslocatifs,quiseraitpriseenchargeparlesbailleurs,leslocatairesetl’Etat.IldemandeparailleursauGou-vernementdenepasadopterdenouvellesnormespourrépondreàdessituationsayantsuscitél’émotiondupublic.Bref,cerapportfourmilledebonnesidées!BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 35816JUIN 2009ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierINTERVIEW p.8 Florence Chérel (avocat,Herbert Smith):«Le taux d’accord en CDAC n’apas fondamentalementchangé».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
16juin 2009page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEETVACession d’un ensemble immobi-lier à une collectivité locale(CE, 8eet 3esous-sections réunies, 18mai2009, n°296266)À l’issue d'une vérification de comptabilité, lasociétéM., promoteur immobilier, s’était vuenotifier un rappel de TVA au titre de travauxeffectués sur un ensemble immobilier, ensuitevendu le 8décembre 1994 à la communautéurbaine de Brest. Contestant ce rappel, la socié- a porté le litige devant le tribunal administra-tif, puis devant la cour d’appel. Ayant vu sademande rejetée, elle a formé pourvoi devantle Conseil d’Etat.« Considérant […] que la documentation admi-nistrative de base référencée 8 A 1141 dans sarédaction applicable à la période d'imposition,admet, dans son paragraphe5, que les acquisi-tions faites par les collectivités locales et leursétablissements publics exonérées des droitsd'enregistrement mentionnés à l'article 1042du CGI peuvent être effectuées en franchise deTVA et précise que « néanmoins, lorsqu'elles yont intérêt, les parties peuvent renoncer àl'exonération. Il en est ainsi lorsque le cédantentend récupérer la taxe sur la valeur ajoutéeafférente aux travaux qu'il a réalisés »;Considérant que la circonstance qu’un contri-buable a entendu bénéficier d'une exonéra-tion non prévue par la loi mais admise parl'administration dans ses instructions ou docu-ments publiés équivalents sans respecter unecondition indissociablement liée à cette exoné-ration et contraire elle-même à la loi ne peutautoriser l'administration qu'à dénier à cecontribuable le droit de se prévaloir de cetteexonération et, en conséquence, à le sou-mettre aux modalités d'imposition fixées par laloi, l'illégalité de la condition à laquellel'intéressé ne s'est pas conformé faisant, enrevanche, obstacle à tout redressement consis-tant à lui faire application de cette condition;qu'il s'ensuit que la circonstance que le ven-deur a déduit la TVA ayant grevé les travauxeffectués sur son ensemble immobilier, alorsqu'une telle déduction est exclue par la docu-mentation administrative de base précitée encas d'option pour le régime d'exonération dela vente du bien, si elle permettait àl'administration d'imposer cette vente, nel'autorisait pas à priver le contribuable dudroit à déductionqu'il tirait des dispositionsdu 1 du 1 de l'article 271 CGI, en réintégrant laTVA qu'il avait déduite ou dont il avait deman- le remboursement ».Observations de Jurishebdo: Le Conseil d’Etatapporte ici une précision intéressante sur lesconditions d’application d’une doctrine admi-nistrative contraire à la loi, en l’espèce la docu-mentation administrative 8 A 1141 issue d’uneinstruction du 22février 1983. On sait quel'article L.80 A du LPF institue un mécanisme degarantie au profit des contribuables s’agissantdes interprétations données parl'administration (CE, 28décembre 2005,n°263982). Cependant, un contribuable peut-ilse prévaloir d'une partie seulement d'une inter-prétation, sans en respecter toutes les condi-tions, pourtant indissociables? Pour la courd’appel comme pour le Conseil d’Etat, la répon-se est négative, mais les conséquences diffé-rentes: la cour d’appel autorisaitl’administration à imposer le respect del’ensemble des prescriptions, le Conseil préciseque l’administration peut seulement retirer lebénéfice de la tolérance (et imposer la vente).Une solution logique s’agissant d’une interpré-tation contraire à la loi et dont l’application esttoujours facultative: a contrario, une SCI quin’aura pas sollicité la renonciation àl’exonération ne pourra requérir du juge leremboursement de taxe (CAA de Nancy,23novembre 2006, n°03NC00944).Taxe professionnelle Sous-location de studios meu-blés: exclusion de la valeur locati-ve des locaux de la base impo-sable du bailleur professionnel(CE, 9esous-section, 6mai 2009, n°306067et308241)La SA R.donnait en sous-location des studios etappartements dans des résidences pour étu-diants. Elle avait été assujettie à des cotisationssupplémentaires de taxe professionnelle en rai-son de l'inclusion par l'administration dans sabase imposable de la valeur locative desdits stu-dios dont elle était elle-même locataire pourdes investisseurs particuliers. N’ayant obtenu enappel qu’une décharge partielle, elle a formépourvoi devant le Conseil d’Etat.« Considérant, d'une part, qu'en cas de sous-location d'un immeuble, le sous-locataire, qui ala jouissance de cet immeuble, en dispose ausens du a du de l'article 1467 du CGI;Considérant, d'autre part, qu'aux termes dudernier alinéa du de l'article 1469 CGI, quis'applique aux biens passibles d'une taxe fon-cière: « Les locaux donnés en location à desredevables de la taxe professionnelle sontimposés au nom du locataire […]»; que ces dis-positions doivent s'entendre comme visant lelocataire qui a la jouissance effective des locaux;Considérant que les étudiants qui ont la jouis-sance effective des logements en cause ne sontpas redevables de la taxe professionnelle;qu'aucune disposition du de l'article 1469CGI, non plus qu'aucune autre dispositionlégislative, ne permet d'imposer les bienspassibles d'une taxe foncière, lorsqu'ilssont donnés en location, au nom d'unautre redevable que le locataire final,même dans le cas celui-ci n'est pas redevablede la taxe professionnelle; que, par suite, la SAR.est fondée à demander l'annulation du juge-ment […] en tant qu'il ne lui a pas accordé ladécharge des cotisations supplémentaires detaxe professionnelle». Observations de Jurishebdo: Les studios pou-vaient-ils être considérés comme étant « sous lecontrôle » de la bailleresse, et « matériellementutilisés pour la réalisation » de ses opérations?Ce sont les conditions explicitées par leConseil d’Etat pour l’application de l’article 1467(CE, 19avril 2000, n°172003; CE, 27juillet 2001,n°219281, CE, 25avril 2003, n°228438). Ilconfirme ici la solution rendue pour une autreimplantation de la même société: si la sociétéétait locataire des locaux, toutefois, seuls lesétudiants en avaient la jouissance effective. Ain-si, la société n’utilisait pas «matériellement» leslocaux et n’en avait pas le contrôle. (CE, 26mars2008, n°293537). Quant au second fondementd’imposition, l’article 1469 1°, le Conseil en faitune application très restrictive: il exclut laremontée de l’imposition vers le locatairelorsque le sous-locataire est non assujetti (CE,9juillet 1997, n°150829).SNC Amende pour défaut de déclara-tion de distribution d’intérêts surcomptes courants(CE, 9eet 10esous-sections réunies, 27mai2009, n°307957)Suite à une vérification de sa comptabilité, laSNCH., marchand de biens, s’était vue notifierune amende pour défaut de déclaration desintérêts sur comptes courants versés aux asso-ciés, en1992 et1993, à hauteur de 725000F et155245F. Sa demande de dégrèvement ayantété rejetée en appel, la SNC a saisi le Conseild’Etat.«Considérant […] que si l'administration fiscalea accepté […] de substituer l'amende forfaitairede 5000F prévue au deuxième alinéa de
16juin 2009page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEl'article 1768 bis du CGI à la pénalité de 80%initialement notifiée à la société, la réductionde la sanction infligée ne portait que sur lesseules sommes versées par la SNC H.à sonactionnaire la SARLD., pour lesquelles l'identitédu bénéficiaire a été régulièrement déclarée, etnon sur les intérêts perçus par les époux B.[…],pour lesquelles l'amende de 80% a été main-tenue […];Considérant […] qu’en relevant qu'au titre del'exercice 1991, la société requérante n'avait pasdavantage déclaré l'identité et l'adresse desbénéficiaires des intérêts litigieux et en jugeantque la circonstance que cette année ait étéprescrite pour la mise en recouvrementdes impositions était sans incidence sur lavalidité de la constatation des élémentsconstitutifs de l'infraction, pour en déduireque […] ni l'infraction relevée au titre del'exercice 1992, ni celle constatée au titre del'exercice 1993 ne constituaient une « premièreinfraction » au sens […] de l’article 1768 bis duCGI, la cour n’a pas commis d’erreur de droit ».Observations de Jurishebdo: Les infractions auxobligations déclaratives prévues par l'article 242ter du CGI entraînent aujourd’hui l'applicationd’une amende de 50% des sommes non décla-rées (article1736-I-1 du CGI). L'ordonnance du7décembre 2005 portant diverses mesures desimplification en matière fiscale a en effet pro-fondément réformé le régime des pénalités, etadouci celle relative au défaut de déclarationdes versements de RCM en la ramenant de 80 à50%, tout en maintenant la dispense en cas deréparation de l'omission pour une premièreinfraction. Elle a en revanche supprimé la possi-bilité de limitation à un montant forfaitaire. LeConseil précise ici que la notion de « premièreinfraction » est indifférente au délai de reprisede l’administration.Vente Expertise des structures réaliséeentre le compromis et l’acteauthentique(CA Paris, 2eCh.B., 30avril 2009,n°07/20500)Par compromis du 9septembre 1999, MmeD.avait acquis une maison à Pantin. Dansl’attente de la signature de l’acte authentique,elle avait fait expertiser l’immeuble par lasociété Expertises IDF, laquelle avait estiméque l’état du bien était « moyen ». Ayant parla suite constaté d'importants désordres dansla toiture, l’acheteuse avait obtenu en référéla désignation d'un expert, dont le rapportavait révélé un affaissement de la panne faî-tière. MmeD. avait assigné la société en paie-ment des travaux de confortation. Le TGIn’ayant que partiellement accueilli sa deman-de, elle a interjeté appel.«Considérant que, deux jours avant de signerl'acte authentique de réitération de l'acte devente, MmeD. a sollicité une expertise desstructures de la part de la société Expertises etque celle-ci a établi un compte rendu dont ilressortait que l'état d'entretien et de conserva-tion dudit bien était « moyen » et supposaitquelques travaux […] mais qu'aucune réservesur l'état de la charpente n'a été émise par ceprofessionnel;Considérant […] que c'est par des motifsexacts que la Cour adopte que les premiersjuges ont relevé que la faute de la sociétéExpertises avait fait perdre à MmeD. unechance d'acheter son bien en touteconnaissance de cause;Considérant […] c'est sans fondement que lesintimés font valoir que la société Expertises aété sollicitée tardivement et que MmeD., eut-elle été informée des désordres affectant lacharpente du bien objet de la vente, n'auraitpas été en mesure de renoncer à son acquisi-tion alors qu'elle était engagée par un com-promis de vente antérieur, […] alors qu'uneinformation exacte et complète sur l'état desstructures du bien litigieux aurait permis àMmeD.,soit de se désister en arguant dudéfaut d'accord sur la chose et sur le prixou de l'erreur sur les qualités substantielles dela chose viciant son consentement, soit denégocierle prix de la maison en fonction ducoût des travaux de réfection de la charpen-te ». Le jugement est confirmé.Observations de Jurishebdo: Selon la société,la faute professionnelle qu’elle avait commiseperdait de son incidence devant la forcecontraignante du compromis, dont la signatu-re ne pouvait lui être opposée. Ce raisonne-ment faisait fi de l’alternative supplémentairequ’aurait permis la révélation des désordres, àsavoir la possibilité d’arguer d’un vice dans laformation du contrat. Une perspective judiciai-re qui aurait pu convaincre les vendeurs derenégocier le prix. L’acheteuse a donc été pri-vée de cette faculté de redéfinir sa position,«disparition actuelle et certaine d'une éven-tualité favorable », c’est-à-dire perte de chan-ce (Civ. 1e, 21novembre 2006, n°05-15674). Enrevanche, la cour exclut que le coût des tra-vaux soit mis à la charge de l’intimée. La Courde cassation a pu se montrer plus sévères’agissant de diagnostiqueurs ayant remis desconclusions inexactes (Civ., 3e, 28janvier 2003,n°01-13875), qualifiant le coût des répara-tions de « préjudice certain » (Civ., 3e, 26sep-tembre 2001, n°99-21764).Vente Le diagnostiqueur n’est pas garantdu prix en cas d’erreur de mesurage(CA Paris, Pôle 4, Chambre 1, 20mai 2009,n°06/09896)Au printemps 2002, M.F. et MlleP. faisaientl’acquisition auprès de la Caisse autonome deretraite des chirurgiens dentistes (CARCD) dedifférents lots dans un immeuble en coproprié- à Paris XXe. L’acte faisait référence à unmétrage établi par la société Européenne demétré (EDM) en juillet2001, de 103,65m2. Endécembre2003, forts d’un second certificatrévélant une surface de 97,30m2, les acquéreursassignaient leur venderesse en diminution duprix. Le TGI les ayant déboutés de leur deman-de, M.F. et MelleP.ont interjeté appel. La CARCDa appelé en garantie la société EDM.« Considérant qu'il n'est pas contesté que le cer-tificat de mesurage erroné, du 2juillet 2001, aété demandé à la société EDM par la CARCD;[…]; qu'en conséquence, la CARCD est en droitd'invoquer la responsabilité contractuelle de lasociété EDM avec laquelle elle a, seule, un liende droit […];Considérant, toutefois, qu'en premier lieu, laCARCD n'est pas en droit d'appeler la sociétéEDM en garantie du paiement de la diminu-tion du prix, laquelle lui incombe exclusivementen sa qualité de venderesse;Qu'en second lieu, elle réclame à tort lacondamnation de la société EDM au règlementde la totalité de la somme qu'elle est tenue derestituer aux acquéreurs, et […] peut seule-ment se prévaloir de la perte d'une chancede vendreledit bien au même prix pour unesurface moindre».Observations de Jurishebdo: Le professionnelchargé d’établir le mesurage est étranger àI'obligation légale édictée par I'article 46 de laloi de 1965, qui pèse sur le seul vendeur. Lasomme à rembourser au titre de l’action endiminution de prix ne saurait donc lui être« garantie » par le certificateur. Si les vendeurspeuvent trouver cette solution injuste, elle esten droit logique, car ladite somme constitueun trop perçu, et non un préjudice indemni-sable (Civ., 3e, 25octobre 2006, n°05-17427).H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
16juin 2009page4JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEELe Conseil d’Etat vient de publier un rapportsur le logement intitulé “droit au logement,droit du logement”.>Sa première partie comporte un état deslieuxsur le logement. Il commence par rele-ver que le logement est devenu la premièredépense des Français. Alors que dans lesannées 1970, les Français consacraient 25%de leur revenu au logement, cette part adépassé 30% dans les années 2000.Il reconnaît que le marché joue un rôle utileet qu’il convient de “l’utiliser pour ce qu’ilsait faire” mais en même temps qu’il poseproblème. Exemples: suppression de toutcontrôle sur les loyers en cas de locationnouvelle, attribution quasi-intégrale de laplus-value foncière aux propriétaires du sol.Lois et statistiques ne fonction-nent plusIl constate que les deux outils traditionnelsde l’Etat: la statistique et la loi, ne fonction-nent plus : “des lois à répétition rendent ledroit du logement de plus en plus complexeet renforcent les travers de la législation” etles outils statistiques “ne sont plus à la hau-teur des changements structurels intervenussur le marché”.Il invite l’Etat à résoudre 3 problèmes statis-tiques: définition de la sur-occupation et dela sous-occupation, détermination d’indicespertinents d’indexation des loyers et mesureréaliste des taux d’effort des ménages. Et ilpréconise des lois adaptées à la régulationdu marché ; il propose enfin d’agir sur l’offrede logements.Pour 2010, le Conseil d’Etat analyse les défisà relever en 4 tendances: recompositionsfamiliales; vieillissement de la population,changements de mode de vie et exigencesd’adaptation et de mutation en matièred’emploi.Pour le droit au logement, le rapport consta-te une accélération du rythmed’intervention du législateur. Il y a eu 6 loisen 5 ans (2003-2008).>La seconde partie commence par aborderles difficultés d’application de la notion dedroit opposable au logement. Le rapportconstate que si les commissions de média-tion “jouent un rôle très utile”, la loi souffrede plusieurs défauts de conception (parexemple absence de toute contrainte derésidence qui conduit à une concentrationdes demandes sur les grandes métropoles).La loi DALO est susceptible d’engendrer 5types au moins de contentieux, notammentle contentieux indemnitaire des bénéficiairesdu DALO qui n’ont pas reçu une offre adap-tée de logement.Contentieux Dalo : révélateurd’impuissance publique?Le constat est sévère “si la cohérence entrel’objectif et les moyens assurés n’est pas rapi-dement assurée, le passage devant le jugeadministratif risque de servir de révélateurd’une certaine forme d’impuissancepublique et d’accréditer l’ide que les droitsopposables puissent être théoriques, voirefictifs”.Le rapport constate les dysfonctionnementsdu marché. Exemple: insuffisance d’offrenotamment en région parisienne et enPACA, et concentration de populationpauvres dans les quartiers sensibles.Il décrit l’évolution de la gouvernance dulogement depuis 1945: place prédominantede l’Etat entre 1946 à la réforme de 1977,place prédominante du marché depuis 1977.L’Etat s’est désengagé, se privant des moyensdont il disposait pour contrôler le coût de laconstruction et le niveau des loyers. Ladécentralisation s’est traduite par un mal-thusianisme local et l’Etat en est venu à pui-ser dans les ressources du 1% “au risque dediminuer l’effort collectif en faveur du loge-ment”.>Dans sa 3epartie, le Conseil d’Etat émetdes propositions.Exemples: imposer un minimum de loge-ments sociaux dans les programmes de plusde 10 logements, encourager la densifica-tion, taxer les terrains constructibles à la taxefoncière des propriétés non bâties sur leurvaleur vénale et non cadastrale, concentrerles aides à la pierre sur les zones tendues,reconnaître un statut de bailleur privé pro-fessionnel avec possibilité d’amortissementdu bien, maîtriser l’accumulation désordon-née de normes juridiques, redonner toute saplace à l’auto-construction et l’auto-réhabili-tation du logement, réintroduire de la mobi-lité dans le parc social.Il convient de revoir des pans importants dudroit au logement. Par exemple: revoir lescritères d’attribution des logements sociaux,mettre en place d’une garantie universelleLe Conseil d’Etat plaide pour une refonte de la politique du logementdes risques locatifs, financée par proprié-taires, locataires et Etat.Il propose de mettre un terme aux procé-dures conduisant à ne pas payer l’intégralitédes sommes dues en cas de refus d’octroi dela force publique “inacceptable pour lespropriétaires” et recommande à l’Etat de sesubstituer provisoirement au locatairedéfaillant sans ses rapports avec le proprié-taire.Il convient aussi de mettre à pat les procé-dures pour accélérer les délais de construc-tion. Il invite l’Etat à apporter gratuitementdes terrains nécessaires à la construction delogements sociaux.Pour les normes techniques, il demande delimiter l’application des normes nouvelles aulogement neuf et non à l’ancien et de nepas recourir à des normes techniques pourrépondre à des situations ayant suscitél’émotion du public.Le rapport suggère d’augmenter l’aide à lapierre. Quant à la gouvernance, il invite àun “partenariat décentralisé” en favorisantune responsabilisation accrue des collectivi-tés territoriales, en veillant au maintien d’unfinancement étatique prépondérant, en pri-vilégiant l’intercommunalité.Le rapport estime inapproprié de vendredes logements HLM dans les secteurs lesloyers sociaux sont inférieurs aux prix dumarché.>Développer des outils d’évaluationetd’aide à la décision>Investir massivement dans la connaissancede la demande de logements: donner desbases plus robustes et plus stables aux indicesd’indexation des loyers…>Passer d’une politique du logement à unepolitique de l’habitat: redonner toute sa placeà l’auto-construction et l’auto-réhabilitiationdu logement…>Maîtriser les coûtsde construction et dulogement; accroître la maîtrise du foncier parles collectivités publiques, mettre sous contrôlele processus de dérapage des coûts deconstruction lié à l’accumulation des normes…>Fiscalité: rétablir la prévisibilité de la fiscali-té, instituer un statut de bailleur privé profes-sionnel avec amortissement du bien sur 50 ans>Accèsau logement: mettre en place lagarantie universelle des risques locatifs, impo-ser 20% de logements sociaux dans tout pro-gramme de plus de 10 logements.>Prévenir les expulsions: substituer l’Etat aulocataire défaillant de bonne foi dans ses rap-ports au bailleur pour accélérer le relogement>Contrôler le processus de normalisation:éviter d’étendre au parc ancien toute normenouvellePrincipales propositions
La ministre du logement répond aux députés16juin 2009page5JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTAACCTTEEUURRSSFusion des SCPI CortalLes deux SCPI gérées par BNP Paribas Reim,Cortal Pierre 1 et Cortal Pierre 2 ont fusion-né. Les associés ont approuvé à 85% cettedécision le 18mai 2009. La nouvelle société,qui prend le nom d’Accès Pierre, détient 60immeubles environ, principalement desbureaux en Ile-de-France, estimés à 300mil-lions d’euros.Norisko devient Dekra industrialLe groupe Norisko, filiale du groupe alle-mand Dekra, a annoncé le 9juin, son nou-veau nom “Dekra industrial”. Mark Thomä,président du directoire de Norisko, indiqueque ce changement intervient quatre ansaprès le rachat par Dekra de Norisko, quiavait été créé en 1883 sous le nomd’Association des Industriels de France.Le groupe Dekra a réalisé en 2008 un chiffred’affaires de 1,6milliard d’euros. Son prési-dent Klaus Schmidt prévoit une hausse pourl’année en cours: 1,8milliard et ambitionned’atteindre le chiffre de 2milliards en 2010.Cet objectif devrait être atteint pour moitiépar croissance organique et pour moitié pardes acquisitions.Le groupe parvient donc au global à éviterles effets de la crise. Si certains secteurs dimi-nuent (travail temporaire par exemple), legroupe continue sur un rythme de croissanced’activité de 10% depuis le début 2009.En France, Norisko a réalisé en 2008 unchiffre d’affaires de 250millions d’euros (et530millions en tenant compte des franchi-sés) avec 3500 collaborateurs (6900 avec lesfranchisés). Le directeur général, Pierre Bon-te, explique que Norisko Industrial a vocationà accompagner ses clients de la conceptiond’une installation à sa cession ou son déman-tèlement.EcologieLes députés ont examiné le 28mai uneproposition de loi de François de Rugyrelative à latransformation écolo-gique de l’économie, dont le titre IIIprévoyait un plan de réduction deconsommation d’énergie dans les bâti-ments, mais le Gouvernement a deman- la réserve sur l’ensemble des articles(JO AN déb. 29mai, p.4710).La proposition de loi a donc été rejetée(JO AN 3juin, p.4796).Urbanisme commercialAnnick Le Floch a interrogé le Gouverne-ment sur les dispositions transitoiresde la LME, évoquant un effetd’aubaine ayant permis par exemple lacréation de 57000m2de surfaces com-merciales dans le Finistère. Mais Anne-Marie Idrac n’a pas vraiment répondu,mentionnant simplement que la loi du12mai 2009 de simplification du droitavait réécrit certains textes de la LME (JOAN 3juin, p.4772).Christine Boutin a répondu le 2juin à unesérie de questions de députés sur le loge-ment:>Sur la vente des 32000 logementsd’Icade en Ile-de-France, la ministre indiqueque les acheteurs peuvent bénéficier, pourdes logements ayant été conventionnés, dePLS en s’engageant à ce que 1/3 des loge-ments soient loués à des personnes sous pla-fond PLAI, 1/3 PLUS et 1/3 PLS. Pour des loge-ments non conventionnés, des règles definancement de droit commun s’appliquent.Le ministère ne consacrera pas d’aide directeà l’achat. Marie-Hélène Amiable dénonce un“scandale d’Etat” (JO AN déb. 3juin,p.4802). propos du nouveau classement descommunes, Christine Boutin explique quel’exclusion de communes figurant dans lazone C des dispositifs Scellier, Robien etBorloo résulte de la volonté de protéger lesménages qui auraient pu être incités à inves-tir dans des territoires pour lesquels les ten-sions locatives sont faibles (p.4804).Elle a ajouté: “compte tenu de la relance del’économie le Gouvernement a décidé de nedéclasser aucune commune en zone C, maisa mis sous observation les territoires les plusproches de la saturation” (p.4808).>Concernant la loi DALO, Jean-MichelVuillaumé signale que, début mars2009, sur72200 recours déposés, 11% ont bénéficiéd’un logement, soit 8000 demandeurs. Christi-ne Boutin répond que les commissions accom-plissent un excellent travail et que, avec 72000demandes, on est loin des 600000 deman-deurs qui avaient été estimés (p.4806).>Marie-Lou Marcel évoque des difficultésd’application du Pass-Foncier: réticence desbanques, blocage du dispositif par le CIL. Laministre s’est engagée à étudier la question(p.4809).>S’agissant des logements vendus en VEFAaux organismes HLM, la ministre annonceque 22000 VEFAsont actuellement enga-gées (p.4811).>Pour le surloyer de solidarité, ChristineBoutin indique à Claude Bodin que lesbailleurs qui souhaitent ne pas appliquer lebarème du SLS ont la possibilité d’y dérogerdans le cadre d’une convention d’utilitésociale passée ave l’Etat (p.4812).Elle répond à 3 questions de Jean-Yves LeBouillonnec: le PLH peut-il minorer le pla-fond de ressources enclenchant l‘applicationdu SLS? Non, mais il est possible de minorerles surloyers. Le PLH s’impose-t-il auxbailleurs? Oui. S’impose-t-il à la conventiond’utilité sociale? Oui (p.4816).>La non-reconduction des prêts 1%pour le renouvellement urbain est large-ment compensée par la baisse des frais finan-ciers des bailleurs sociaux. Mais les prêts derénovation urbaine ont été maintenus com-me un emploi possible du 1% logementdans le projet de décret en cours d’examenau Conseil d’Etat, précise la ministre (p.4817).>GRL: le 19mai dernier, Christine Lagardeet Christine Boutin ont “avec le 1%, définiti-vement calé l’architecture globale de cettenouvelle garantie des risques locatifs. Ellecomporte un socle commun pour tous leslocataires ayant un taux d’effort inférieur à50%. Il appartient maintenant au 1%, auxassureurs et à l’Etat d’en fixer les dispositionsjuridiques” (p.4817).Des avocats conseillent…Des avocats conseillent…>Gide Loyrette Nouela conseillé BernardArnaud et Dr Stanley Ho, réunis dans unejoint-venture, LuxChina Property Develop-ment Company, pour un investissement enChine. Il est prévu, d’ici 2012 de créer140000m2de bureaux et une galerie com-merciale de haut standing.>Linklaters(dont l’équipe était dirigée parBertrand Cardi) a conseillé Mercialys dansl’apport par des filiales de Casino d’un por-tefeuille de 25 actifs d’une valeur de334millions d’euros.>Levèvre Pelletier & associés(David Blondelet Pierre Appremont) ont assisté Renta Cor-poracion pour la vente à Eurohypo et Fortisd’un portefeuille comprenant 40000m2debureaux (notamment la Tour de la Villette).
16juin 2009page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations2juin 2009ANp.5325n°45281Jean-Louis Idiart,S.R.C., Haute-Garon-neCritère de classement enZRRAménagement du terri-toireLe classement en zones de revitalisation ruralesuppose que la commune se situe en un espacede faible densité et qu'elle réponde à l'un des 3critères suivants: perte de population, perted'actifs, fort taux d'actifs agricoles. La loi du23février 2005 a de plus exigé que la com-mune soit située dans une intercommunalité àfiscalité propre. L'arrêté du 9avril 2009 a actu-alisé le classement des communes concernées.Ce sont actuellement lesdonnées du recense-ment de 1999 qui sontprises en compte.2juin 2009ANp.5330n°31551Alain Vidalies,S.R.C., LandesFondation du patrimoine:convention avec le pro-priétaireCultureLa Fondation du patrimoine peut conclure des con-ventions avec les propriétaires d'immeubles classés,inscrits ou ayant reçu un label pour la réalisation detravaux de conservation sur les parties protégéesdes immeubles. La convention est régie par ledécret du 27février 2008. Les parties protégéesayant fait l'objet de travaux doivent être ouvertesau public (40 ou 50 jours/an suivant les périodes).Deux conventions ontété publiées au bulletinofficiel du ministère,précise la réponse.2juin 2009ANp.5336n°28270Muriel Marland-Militello,UMP, Alpes-Mar-itimesAdhésion obligatoire àune association syndicaledans un lotissementEcologieLes droits et obligations dérivant d'une association syndicale sont attachésaux immeubles et les suivent en quelque main qu'ils passent. L'article R315-6 ancien du code de l'urbanisme rendait obligatoire la constitutiond'une association syndicale dans le cas des équipements communs sontprévus. Cette obligation demeure avec l'ordonnance du 1erjuillet 2004. Siun lot est vendu, les nouveaux propriétaires y adhèrent implicitement.2juin 2009ANp.5337n°44428Damien Meslot,UMP, Territoire-de-BelfortClassement en zoneNatura 2000EcologieSauf sur la base de critères scientifiques, il n'est paspossible de modifier ou échanger des terrains d'unpérimètre Natura 2000. Le cas échéant la procédurerelève du préfet et est poursuivie à l'échelon central.Textes de référence: art. L414-1 et R 414-1 à 7 ducode de l'environnement.2juin 2009ANp.5340n°12765Lionel Tardy,UMP, Haute-SavoieNotion de « consomma-teur»EconomieLe code de la consommation ne définit pas la notion de « consommateur ». Ilfaut donc se référer à la jurisprudence, notamment pour savoir si un profes-sionnel peut invoquer la protection des consommateurs pour un contrat qui nerelève pas de sa spécialité. En matière de clause abusive, la Cour de cassationa, depuis 1995, une conception plus stricte en excluant les transactions ayantun rapport direct avec l'activité professionnelle. Cela rend difficile l'assimilationd'un professionnel à un consommateur. Pour le démarchage, la Cour de cas-sation a reconnu en 2005 que la protection du consommateur pouvaits'appliquer à des personnes morales. Mais le droit communautaireconsidèrele consommateur comme une personne physiqueet une perspectived'harmonisation va faire prévaloir le droit communautaire sur le droit national.2juin 2009ANp.5351n°45028Michel Ménard,S.R.C., Loire-Atlan-tiquePrêts relaisEconomieLe 3mars 2009, les banques se sont engagées à n'appliquer aucunepénalité au client dont la durée initiale du prêt serait allongée ou deséchéances de prêt reportées pour faciliter l'achat revente.Les banques doivent mettre en place dans chaque réseau une « personnecontact crédit relais ». Une instruction fiscale doit préciser que pour les ces-sions de résidences principales en2009 et2010, l'exonération de plus-valuesrestera acquise pendant une durée de 2 ans à compter de la miseen vente si l'immeuble a été occupé par le cédant jusqu'à sa mise en vente.2juin 2009ANp.5355n°46912Raymond Durand,NC, RhôneAuto entrepreneur etassurance constructionEconomieEn matière d'assurance construction, la situation des auto-entrepreneursn'est pas différente de celle des autres professionnels du bâtiment. Pourl'assurance de RC décennale et pour l'assurance de dommage ouvrages quisont obligatoires, un assuré qui ne trouve pas d'offre peut saisir le bureaucentral de tarification. Par ailleurs, un marché de la micro-assurance émergeen partenariat avec l'association pour l'initiative économique (ADIE).2juin 2009ANp.5400n°44234Jacques Remiller,UMP, IsèreExécution des décisionsordonnant une démoli-tionJusticeLorsque le juge ordonne une démolition, la décision pèse sur la personnebénéficiaire des travaux, condamnée par le juge pénal. Si la décision n'estpas exécutée dans l'année, le ministère public peut saisir le juge pourrelever le montant de l'astreinte. Elle est recouvrée par le trésor public surréquisition du préfet. Si la décision n'est pas exécutée à l'expiration dudélai fixé par le juge, le maire peut faire procéder d'office aux travaux.4juin 2009Sénatp.1387n°7170Jean-LéonceDupont,UC, CalvadosAssistance à maîtrised'ouvrage pour monu-ments historiquesCultureLe projet de décret relatif à la maîtrise d'ouvrage a été soumis à l'avis du Con-seil d'Etat en février2009. Il est proposé aux propriétaires de bénéficier d'uneassistance à maîtrise d'ouvrage de l'Etat, à titre gratuite sous certaines condi-tions de ressources et de complexité d'opération. À défaut, et en cas decarence de l'offre, une AMO à titre onéreux pourra être proposée.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
16juin 2009page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda7 et 8 octobre 2009. Le 2econgrèsdes Entreprises publiques locales (ex-SEM) aura pour thème: Face à la cri-se: étique et performance”.A Nantes, en même temps que leSalon du développement local.Programme: www.congredesepl.com.NominationsCabinets ministérielsVille: il est mis fin aux fonctions de LuceVidal, conseillère au cabinet de FadelaAmara (arr. du 3juin 2009, J.O. du 5, @).Culture: Marie-Pierre de Surville quitteses fonctions de conseillère au cabinet deChristine Albanel. (arrêté du 29mai 2009,J.O. du 3juin, @)PréfetsSont nommés préfets: Hugues Parant(Var), Joël Fily (Indre-et-Loire), Pierre Bayle(Aisne) et Pascal Lelarge (Yonne).(Décrets du 4juin 2009, J.O. du 5, @).Organismes publicsConseil national de l'information statis-tique: Jean-Pierre Duport, personnalitéqualifiée, est nommé président du Conseilnational de l'information statistique (arrêtédu 2juin 2009, J.O. du 4, p.9128).Magistrature Conseil d’Etat: Yves Struillou est nomméconseiller d'Etat (décret du 4juin 2009, J.O.du 5juin, @). Tribunaux administratifs: Jean-JacquesChevalier est nommé président du tribunaladministratif de Lille. Lucienne Erstein estnommée président du tribunal administratifde Montreuil (décret du 4juin, J.O. du 6, @).Au fil du J.O.Conventions collectivesCentres Pact et Arim: il est envisagél’extension de l’accord du 27novembre2008 sur les salaires minima (avis publié auJ.O. du 6juin 2009, p. 9286).Personnel des huissiers de justice:l’avenant n°35 du 17mars 2009 modifiantl'avenant n°34 du 3décembre 2008 (Salai-re au coefficient 278) a fait l’objet d’unavis d’extension (J.O. du 6juin, p.9287).Parcs naturelsLe décret n°2009-614 du 3juin 2009 a étépris pour l'adaptation de la délimitation etde la réglementation du parc national dela Guadeloupe aux dispositions du code del'environnement issues de la loi n°2006-436 du 14avril 2006(J.O. du 5juin, p.9170).Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierMinistèreNoms des commissionsPremierministreCommission supérieure de codificationMEEDDATCommission de recours contre les décisions relatives aux quotas d'émission de gaz à effet de serreCommission d'agrément des contrôleurs techniques de la constructionCommission de reconnaissance de qualification pour l'exercice de la profession de géomètre expertCommission d'examen du plan national d'affectation des quotas d'émission de gaz à effet de serreCommissions consultatives départementales de sécurité et d'accessibilitéConseil de gestion du fonds de prévention des risques naturels majeursConseil d'orientation du PUCA (plan urbanisme construction architecture)Conseil d'orientation pour la prévention des risques naturels majeursConseil national des déchetsConseil national du paysageConseil scientifique du PUCA (plan urbanisme construction architecture)IntérieurComité d'étude et de classification des matériaux et éléments de construction par rapport audanger d'incendieCommission centrale et commissions locales de sécuritéEconomieConseil national de la consommationConseil national du tourismeJusticeComité de coordination du registre du commerce et des sociétésCommission d'harmonisation du droit privéCommission de localisation des offices de notairesCommission de localisation des offices d'huissiers de justiceCommission relative à la copropriétéConseil national des tribunaux de commerceLogementComité des aides de la Caisse de garantie du logement locatif socialCommission des suites de la mission interministérielle d'inspection du logement socialBudgetCommission d'agrément pour l'exécution des travaux cadastrauxCommissions des cinquante pas géométriquesLes commissions prorogées de 5 ansCommissions administrativesUn décret du 4juin 2009 modifie le décret du 8juin 2006 relatif à la création, à la composi-tion et au fonctionnement de commissions administratives à caractère consultatif (Décretn°2009-613, J.O. du 5juin, p.9169).L'article 17 du décret du 8juin 2006 prévoyait un délai de 3 ans au terme duquel les disposi-tions créant des commissions avant juin2006 étaient abrogées. Le nouveau décret leuraccorde un délai de 5 ans supplémentaire. Une série d’autres décrets du 6juin (JO du 7)fournit la liste des commissions dont la durée est ainsi prolongée. En voici quelquesexemples dans ce tableau.Il est précisé par ailleurs que l'avis de la commission est réputé rendu en principe 5 semainesaprès sa saisine (15 jours en cas d'urgence, voire moins en cas d'extrême urgence).plus de 4500: c’est le nombre decommunes qui ont à ce jour institué lataxe sur les cessions de terrainsnus rendus constructibles(textecodifié à l'article 1529 du CGI et modi-fié par la loi du 25mars 2009).Une réponse de la ministre del’économie à Thierry Repentin (JOSénat, Q, 4juin 2009, p.1389, n°923).Chiffres…
16juin 2009page8JURIShheebbddooimmobilierIINNTTEERRVVIIEEWWJurishebdo Immobilier: Quels sont les change-ments opérés par la LME dans le fonctionne-ment des CDAC(1)?Florence Chérel:«Le premier changementest relatif à la composition des commissions.Des représentants des chambres de commer-ce en faisaient partie, ce qui avait suscité descritiques sur un risque de partialité de la déci-sion. Ils ont été remplacés par des personnali-tés qualifiées. La représentation des élus aété augmentée et ils sont désormais majori-taires. La réforme est entrée en vigueur le25novembre 2008 et les premières commis-sions ont été constituées pour éviter des déci-sions tacites même si la circulaire n’a préciséque début février la composition de la com-mission. Les personnalités qualifiées peuventêtre des architectes urbanistes, des profes-seurs…Le deuxième changement, plus important,est la suppression du critère économique, liéà la densité commerciale, dans l’examen desdossiers et son remplacement par un critèrelié à l'environnement et l’aménagement duterritoire, qui est plus objectif».JHI: en est-on des problèmesd’application des dispositions transitoires?F.C.: «L’article 102 de la LME avait suscité desdifficultés d’interprétation sur le point desavoir si les extensions de moins de 1000m2pouvaient être effectuées sans autorisation.Certains opérateurs ont donc transformé dessurfaces de parkings ou de réserves en sur-faces commerciales sans demanderd’autorisation. Un certain contrôle a toute-fois pu être effectué du fait de la nécessitéde respecter les règles liées aux établisse-ments recevant du public. La question estaujourd’hui réglée: ces surfaces doivent fairel’objet d’une déclaration et il faut tenircompte des extensions réalisées depuis laLME».JHI: Quelles sont les autres difficultésd’application de la LME de ces derniers mois?F.C.: «Nous attendons toujours l’arrêté quidoit préciser le contenu du dossier à déposeren CDAC. Les critères d’examen ont doncchangé, mais la liste des pièces à fournir n’estpas encore précisée. Pour déposer les dos-siers, certains précisent les aspects de déve-loppement durable, de performance énergé-tique… Certaines commissions sont trèsattentives à ces questions. Il y a des ajuste-ments à avoir sur le niveau d’attente descommissions.Il reste aussi quelques incohérences dans letexte. Par exemple, s’il n’est plus obligatoirede déclarer l'enseigne dans la demande ini-tiale, le texte y fait encore références'agissant des changements en cours de réali-sation du projet.Enfin, la procédure parallèle, concernant lesprojets de 300 à 1000m2dans les communesde moins de 20000 habitants(2)est une procé-dure complexe: saisine du conseil municipalpar le maire, saisine de l’organe délibérantde l’EPCI par son président… C’est une “usi-ne à gaz” et qui doit être mise en place dansun délai bref. La procédure ne fonctionnedonc pas très bien. En pratique le maire ad’autres moyens d’exercer son contrôle».JHI: Quels sont les résultats pratiques de cesnouvelles procédures?F.C.: «Le taux d’accord en CDAC n’a pas fon-damentalement changé. On ne sent pas defrein supplémentaire aux autorisations. Lesopérateurs qui faisaient travailler desbureaux d’étude économique, font désor-mais appel à des urbanistes, mais le taux deréussite est encore élevé, les principales diffi-cultés se posant pour les projets ayant unimpact sur plusieurs départements du fait dela composition élargie de la CDAC dans cecas de figure».JHI: Quelle pourrait être l’incidence del’adoption du rapport Charié?F.C.: «Le projet est actuellement examinépar le Conseil d’Etat pour la mise en formejuridique de ses propositions. L’idée principa-le est de créer des commissions interdéparte-mentales chargées d’élaborer un documentd’orientation pour l’urbanisme commercial.Ce document adopté par les élus devraitensuite être intégré dans les SCOT, puis dansles PLU. Il faudra donc du temps et cela pro-voquera une entrée en vigueur à des datesdifférentes suivant l’avancement des travauxdes élus.Il faut aussi voir quel serait le degré de préci-sion des règles d’urbanisme ainsi fixées: sielles sont trop précises, elles risquent d’êtrerapidement inadaptées par rapport àl’évolution des formes de commerce».JHI: quel serait le lien avec le permis deconstruire?F.C.: «Le document d’urbanisme fixerait lesconditions d’implantation et les mairies déli-vreraient les permis tenant compte desconditions. Les CDAC ne seraient donc plusnécessaires.D’ailleurs, certains considèrent qu’on pourraitdès aujourd’hui intégrer ces critères dans lesdocuments d’urbanisme. Certaines com-munes sont déjà allées très loin dansl’orientation des implantations commerciales,même si on peut avoir des contentieux sur lalégalité de ces SCOT…».JHI: Qu’en est-il du contentieux commercial?F.C.: «Le rapport Charié propose de créerdes règles particulières de contentieux pourl’urbanisme commercial pour accélérer lesdélais de traitement. Les litiges pourraientêtre soumis préalablement à une autoritéadministrative ad hoc. L’idée d’une juridictionspéciale n’est pas abandonnée même sid’autres opérateurs font observer que laconstruction de logements est au moins aussiimportante et pourrait donc aussi bénéficierd’un traitement contentieux accéléré.Il est aussi question d’interventions foncièresprovoquées. Le but est de créer un mécanis-me de restructuration des entrées de ville. Siune forte majorité de propriétaires oud’opérateurs (70%) donne son accord à uneopération, les minoritaires devraient accepterde participer au financement de l’opération.Cette formule, innovante, demande à êtreexaminée par le Conseil d’Etat. Il faut aussitenir compte du Grenelle II, qui comporte unvolet urbanisme important et qui pourraitconduire à encadrer davantagel’implantation des activités économiques» Florence Chérel (avocat associé, Herbert Smith):«Le taux d’accord en CDAC n’a pas fondamentalement changé.»Florence Chérel fait le point sur les difficultés d’application de la loi de modernisation del’économie en matière d’urbanisme commercial et esquisse les modifications qui pour-raient résulter des réformes envisagées dans la ligne du rapport Charié.(1)Commission départementale d’aménagement commercial, art. L 751-1 et suivants du code de commerce(2)Article L 752-4
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