Jurisprudence récente
p. 2 à 4
Baux d’habitation
Proposition de hausse de loyer : contester sans trop attendre
Baux commerciaux
Congé du bailleur avec indemnité : pas de motivation
Tempête : l’effet de force majeure
Obligation du preneur : appel en garantie du bailleur
Contrats de vente
Réticence dolosive : préciser sa demande, résolution ou indemnité
Multipropriété : un exemple de contrat nul
Construction sur le sol d’autrui
Quand évaluer l’indemnité ?
Notaire
Un cas de responsabilité écartée
Actualite p. 5
La réforme des successions : vers plus de souplesse dans l’indivision
Le projet de loi sur le tourisme
Nouveau président pour Orpi
Réponses ministérielles p. 6
Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
En bref p. 7
Au fil du J.O.
Nominations
Sur votre agenda
Conventions collectives
Interview p. 8
Patrick Lenoël (BNP Paribas) : « les OPCI sont des fonds dont la liquidité est excellente ».
7mars 2006page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEProposition de hausse de loyer❑Contester sans trop attendre(Cass. Civ. 3e, 8 fév. 2006, n°174, FS-P +B, rejet)Un bailleur d’habitation avait adressé en1993 à son locataire une proposition dehausse de loyer. Le locataire en avaitcontesté la validité en… 2000, à l’occasiond’une assignation du bailleur en validationde la clause résolutoire. La cour d’appelavait rejeté la demande en nullité, solutionconfirmée par la Cour de cassation:«Mais attendu que le locataire ne dispo-sant que d'un délai de deux mois àcompter de la date de renouvellementdu bail pour saisir la commission deconciliation et contester le montant duloyer du bail renouvelé, MmeG., dont lacour d'appel a constaté qu'elle avaitattendu plus de six ans et demi pour seprévaloir de ce que n'auraient pas étérespectées les prescriptions légales etqu'elle n'avait contesté le montant duloyer qu'en défense à l'assignation enconstatation de résiliation de bail, étaitirrecevable à demander devant elle l'an-nulation de la notification d'augmenta-tion de loyer du 15octobre 1993;Que par ce motif de pur droit substitué àcelui critiqué, l'arrêt se trouve légalementjustifié;D'où il suit que le moyen n'est pas fon-dé».Observations de Jurishebdo: lorsque lebailleur souhaite augmenter le loyer lorsdu renouvellement, il doit respecter laprocédure de l’article17 c de la loi de1989. Or l’article17 prévoit qu’à défautde saisine de la commission de concilia-tion, le contrat est reconduit de pleindroit aux conditions antérieures de loyer.En l’espèce la commission n’avait pas étésaisie, mais le locataire avait payé le nou-veau loyer pendant six ans. Le locataireavait donc raison sur le fond, mais il avaitmanifestement trop attendu pour contes-ter les formes de la procédure de renou-vellement du bail. On peut rattacher cet-te décision à l’idée que les parties peu-vent renoncer à se prévaloir d’une dispo-sition d’ordre public, à partir du momentoù elles ont un droit acquis à s’en préva-loir (cf. Lafond, Code des baux Litec,n°0721). Il appartient donc au locatairede contester plus rapidement l’irrégulari-té de la procédure de hausse de loyer Congé du bailleur avec indemnité❑Pas de motivation(Cass. Civ. 3e, 8 fév. 2006, n°170, FS-P +B,rejet)Un bailleur de locaux commerciaux avaitdélivré à son locataire un congé avecrefus de renouvellement et offre d’in-demnité d’éviction sur le fondement del’article L 145-18 du Code de commerce.Le locataire contestait la validité ducongé, mais le congé a été validé:«Attendu que la société Flores fait griefà l'arrêt de déclarer le congé valable etde dire qu'il a mis fin au bail à compterdu 30juin 1999, alors, selon le moyen,qu'aucun motif ne peut être substitué àcelui expressément invoqué dans lecongé délivré au preneur; d'où il suit quela cour d'appel, qui a retenu que lecongé avait été délivré pour un motiferroné et l'a néanmoins déclaré «valableen tant qu'il est délivré pour le terme dubail et avec offre d'indemnité d'éviction»a violé les dispositions de l'article L.145-9, alinéa5, du Code de commerce;Mais attendu qu'ayant exactement rete-nu que le bailleur est toujours endroit de refuser le renouvellementd'un bail venu à expiration enpayant une indemnité d'éviction etqu'en pareille hypothèse, le congén'a pas à être motivé, la cour d'appelen a déduit, à bon droit, que le congé du28octobre 1998, bien que délivré pourun motif erroné, n'en demeurait pasmoins valable dès lors qu'il avait été déli-vré pour le terme du bail et avec offred'une indemnité d'éviction;D'où il suit que le moyen n'est pas fon-dé».Observations de Jurishebdo: l’article L145-18 permet au bailleur de donnercongé pour «construire ou reconstruirel’immeuble existant», à charge pour luide payer l’indemnité d’éviction.Or ce droit suppose que la reconstructionsoit totale.Des travaux de transformationou d’aménagement ne suffisent pas(Cass. Com. 7juillet 1959, Bull. Civ. III,n°309). Dans cette affaire il s’agissaitégalement d’une démolition partielleavec réhabilitation, le congé de l’article L145-18 n’était donc pas applicable. Maisla cour d’appel avait néanmoins considé-ré que le bailleur pouvait toujours don-ner congé sans offre de renouvellementen offrant de verser une indemnitéd’éviction ainsi que l’autorise l’article L145-9. Le raisonnement est validé par laCour de cassation. Le bailleur voit doncson congé sauvé Bail commercial et tempête❑L’effet de la force majeure(Cass. Civ. 3e, 22 fév. 2006, n°233, FS-P +B+I, cassation partielle)Des locaux commerciaux avaient étéendommagés lors de la tempête de 1999.Le locataire et son sous-locataire repro-chaient au bailleur de ne pas avoir faitdes travaux de réfection suffisammenttôt. Mais le bailleur avait aussi délivré uncongé avec refus de renouvellement sansindemnité pour cause de sous-locationnon autorisée:«Mais attendu que la force majeuren'exonère le débiteur de ses obliga-tions que pendant le temps où ellel'empêche de donner ou de faire ce àquoi il s'est obligé; qu'ayant relevéque le délai de neuf mois entre la tempê-te du 26décembre 1999 et le26décembre 2000 démontrait que MmeS.[bailleur] n'avait pas fait les diligencesindispensables pour la réparation de latoiture dans un délai admissible, la courd'appel, qui a exactement retenu que sile cas de force majeure invoqué était denature à exonérer la bailleresse de sonobligation de délivrance d'un lieu norma-lement couvert, cela n'exonérait celle-ci que le temps strictement requispour effacer les effets de l'événe-mentet constaté que le soulèvement dela couverture avait entraîné des inonda-tions qui avaient rendu l'alimentationpar le sol impossible alors que MmeS. étaittenue d'assurer la permanence du cou-vert aux termes du bail, la charge des tra-vaux des articles605 et606 du Code civillui incombant, a pu en déduire, […] queles travaux de réfection n'ayant été faitsqu'en septembre2000, le rétablissementde l'installation électrique et la répara-tion du chauffage radiant devaient êtrepris en charge par la bailleresse;D'où il suit que le moyen n'est pas fon-dé». 7mars 2006page3JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEL’arrêt est en revanche cassé pour deuxmotifs et d’abord au visa de l’article L145-31 al. 1eret 2 du Code de commerce.La cour d’appel avait admis que lebailleur ne tirait aucun grief de la sous-location et n’avait pas fait de réserve surla qualité du sous-locataire qui réclamaitdes travaux :«Qu'en statuant ainsi, alors que laconnaissance ou la tolérance dubailleur ou l'autorisation de principedonnée à la sous-location ne peuventêtre assimilées à son concours à l'ac-te, la cour d'appel a violé le texte susvisé;Et sur le troisième moyen;Vu l'article455 du nouveau Code de pro-cédure civile;Attendu que pour débouter MmeS. de sademande en indemnisation des consé-quences des multiples violations desclauses du bail et en réparation dutrouble de jouissance subi et pour abusde faiblesse, l’arrêt retient que les rap-ports agressifs des dirigeants de la sociétéAG Bois envers MmeS. ne sont que desimples allégations qui ne sauraientétayer l'octroi de dommages-intérêts;Qu'en statuant ainsi, tout en relevantque MmeS., âgée de 94 ans, avait subidepuis des années des pressions, desmenaces continuelles, des insultes de lapart des dirigeants de la société AG Bois,ainsi que des troubles de jouissance etqu'il s'agissait là d'un véritable abus defaiblesse, la cour d'appel, qui s'estcontredite, n'a pas satisfait aux exigencesdu texte susvisé».Observations de Jurishebdo: cette déci-sion traite de plusieurs points:- l’article L 145-31 interdit la sous-locationsauf accord du bailleur. Mais l’accordpeut résulter d’une clause postérieure aubail. La tolérance du bailleur ne suffit pasà l’engager, ce que cet arrêt confirme.- Quant à la force majeure, elle exonèrele preneur de l’obligation dont il a lacharge (art. 1755 du Code civil). Quant aubailleur, l’article1720 lui impose une obli-gation d’entretien. Les travaux restent àsa charge s’ils sont rendus nécessaires parla vétusté ou la force majeure (Civ. 3e,3avril 2001, Juris-Data, n°2001-009195).L’arrêt rapporté précise cette règle: lebailleur est exonéré pendant le temps oùla force majeure l’empêche de faire ce àquoi il est obligé. Après un certain délai,qui est a priori apprécié par le juge dufond, le bailleur doit assumer son obliga-tion.- Notons enfin que la Cour de cassationreconnaît un cas d’abus de faiblesse àl’égard du bailleur, très âgé, ce qui estassez rarement admis Obligation du preneur❑Appel en garantie du bailleur(Cass. Civ. 3e, 22 fév. 2006, n°238, FS-P +B,rejet)Un syndicat des copropriétaires et deuxcopropriétaires avaient engagé uneaction à l’encontre d’une société exploi-tant un restaurant dans l’immeuble etleurs bailleurs. Ces derniers avaientdemandé à être garantis par leurs loca-taires de la condamnation prononcée àleur encontre.La cour d’appel l’avait admis et la Courde cassation confirme la décision:«Attendu que la cour d'appel a retenu,par des dispositions passées en force dechose jugée, que les condamnations pro-noncées in solidum contre les bailleurs etle locataire trouvaient leur cause dansl'inexécution par la société PRG Restaura-tion des obligations mises à sa charge parle bail et que cette société devait enconséquence être condamnée à garantirles consortsM., [bailleurs] qui sont debonne foi, des condamnations pronon-cées à leur encontre».Observations de Jurishebdo: cet arrêtfournit un exemple des possibilités dedivers recours lorsque des nuisances sontconstatées dans un immeuble en copro-priété. Il appartient au syndicat et auxcopropriétaires d’agir à l’encontre del’auteur du trouble et de son bailleur,lequel peut se retourner contre son loca-taire Réticence dolosive❑Préciser sa demande(CA Paris, 2ech. A, 22 fév. 2006,n°04/22823)La vente d’une maison avait été signéeen février2001 et des inondationsavaient eu lieu en juillet2001. Les acqué-reurs demandaient la nullité de la ventepour dol, des inondations ayant déjà eulieu en 2000 avec publication d’un arrêtéportant constatation de l’état de catas-trophe naturelle.«Considérant que l’agence P.I. égale-ment à Longjumeau, conteste avoir reçules mêmes informations mais que sonnégociateur M.C. admet que M.et MmeR. [vendeurs] lui avaient indiqué qu’ilsavaient eu de l’eau à l’intérieur de lamaison suite à un violent orage et qu’ilsavaient dû changer les papiers peints,mais sans parler du caractère répétitif deces inondations […]Considérant […] que l’agence P.I. a tu ceséléments à M.et MmeD. [acquéreurs]alors qu’installée à Longjumeau elleconnaissait bien ces problèmes puisque laville de Longjumeau avait connu des évé-nements identiques à la même époqueayant également été concernée par l’ar-rêté de catastrophe naturelle du30novembre 2000 […]Qu’il lui appartenait de communiqueraux acquéreurs les informations que lesvendeurs lui avaient eux-mêmes trans-mises et qu’elle a fait preuve à leur égardd’une réticence dolosive […]Considérant en effet que le mandantest responsable du dol commis par lemandataire dans l’exécution de sonmandat;Considérant qu’il n’est pas évident queConstruction sur le sol d’au-trui: quand évaluerl’indemnité?L’article555 du Code civil règle le casdes constructions édifiées sur le sold’autrui. La Cour de cassation a indi-qué, s’agissant d’une construction queM.B. avait fait construire sur un ter-rain appartenant à son ex-épouse, quel’indemnité prévue par l’article555«doit être évaluée à la date à laquellele juge statue».(Cass. Civ. 3e, 22 fév. 2006, n°234, FS-P+B, cassation partielle).L’article555 permet au propriétaire duterrain soit d’exiger la démolition, soitde conserver la construction. Dans cedernier cas, il doit rembourser soit laplus-value du fonds, soit le coût desmatériaux et de la main-d’œuvre. Il fautdonc estimer cette indemnité à la dateoù le juge statue et non à celle de lademande de remboursement. 7mars 2006page4JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEles époux D.n’auraient pas contracté s’ilsavaient été informés des inondations sur-venues l’été précédent, les autoritéslocales manifestant leur volonté d’ymettre un terme, la charge de la preuveleur revenant;Que l’annulation de la vente n’est doncpas justifiée;Qu’en revanche il est évident qu’ils n’au-raient contracté qu’à un prix moindre».La cour relève toutefois que l’acquéreurn’a demandé que l’annulation de la ven-te et n’a pas sollicité à titre subsidiairel’octroi de dommages-intérêts. Elle rejet-te donc la demande en annulation.Observations de Jurishebdo: l’intérêt del’acquéreur qui s’estime victime d’un dolest donc de demander, non seulementl’annulation de la vente, mais encore uneréduction du prix, dans l’hypothèse où sapremière demande serait rejetée. L’inté-rêt de cette décision est aussi d’indiquerque le mandant peut être responsable dudol commis par le mandataire. Rappelonspar ailleurs que la loi va désormais impo-ser au vendeur d’indiquer si le bien a faitl’objet d’un arrêté de catastrophe natu-relle (obligation effective à compter du1er juin 2006 au plus tard, suivant arrêtéspréfectoraux, art. L125-5 du Code de l’en-vironnement et décret du 15février2005) Multipropriété❑Un exemple de contrat nul(CA Paris, 16 fév. 2006, 2ech. A,n°04/17759)Cette affaire avait donné lieu à l’inter-vention de la DGCCRF. La cour constate lanullité du contrat car le vendeur n’étaitpas titulaire des droits qu’il affirmaitcéder:«Considérant qu’en vertu de l'articleL.121-60 du Code de la consommation,en matière de cession de parts de socié-tés d'attribution d'immeubles en jouis-sance à temps partagé régi par la loi du6janvier 1986, l'offre de contracterindique notamment sa date de prise d'ef-fet, les installations et équipements com-muns mis à la disposition du consomma-teur ainsi que les services fournis et leursprestataires, le montant détaillé detoutes les sommes dues périodiquementou leurs éléments de détermination;Qu'en outre, l'offre reproduit en carac-tères très apparents les dispositions desarticles L.121-63 et L.121-68;Que l'offre comporte un coupon déta-chable destiné à faciliter l'exercice de lafaculté de rétractation dans un délai dedix jours prévue à l'article L.121-64;Que, selon l'article L.121-66, avant l'expi-ration du délai de rétractation, nul nepeut exiger ou recevoir du consomma-teur, directement ou indirectement,aucun versement;Considérant qu’en l'espèce, la conventionde cession de droits de jouissance concluele 1eroctobre 1999 entre la société Cogepet les époux P.prévoit une date d'effet;Que, néanmoins, cette date ne corres-Responsabilité notarialeUn arrêt a écarté la responsabilité dunotaire dans une affaire où une erreur dedésignation des lots de copropriété avaitconduit le notaire à rédiger un acte recti-ficatif, d’où des frais supplémentaires. Lapromesse de vente, puis l’acte de ventene mentionnaient qu’un seul lot. Maisl’attestation de propriété établie par lemême notaire mentionnait aussi un autrelot (chambre de bonne). Les vendeursayant engagé la responsabilité du notairede l’acquéreur, qui est écartée:«Considérant que […] MeP.ayant reçul’acte définitif au vu d’un avant-contratportant sur le lot 13 et en possession desdocuments ci-dessus relatifs à ce seul lotet qui n’a reçu aucune remarque des ven-deurs le jour de l’acte sur la désignationexacte des biens vendus résultant de laréunion de deux lots sans modificationdu règlement de copropriété et qui,connaissance prise de l’oubli du lot 14 aimmédiatement préparé un acte rec-tificatif que les parties n’ont pasconsenti à signer, aucune d’elle ne vou-lant en supporter le coût, n’a commisaucune faute engageant sa responsabili-té».En conséquence, les vendeurs ont étécondamnés à supporter les frais supplé-mentaires.(CA Paris, 2ech. A, 22 fév. 2006,n°2004/20967).L’action contre le notaire du vendeur estdéclarée irrecevable pour avoir été enga-gée seulement en appel.➠OrdonnanceDominique Perben a présenté ce1ermars en conseil des ministres unprojet de loi de ratification de l’ordon-nance du 8décembre sur les permis deconstruire et les autorisations d’urba-nisme.pondait à aucune réalité puisque lasociété Cogep n'était pas titulaire desdroits de jouissance qu'elle affirmaitcéder;Que la convention n'indiquait pas davan-tage les installations et équipements nonplus que les services fournis à titre acces-soire et leurs prestataires, la mention quele cessionnaire pourrait, dans les six moisde la cession et moyennant le prix de800F, demander copie des documentsconcernant le club et la résidence nesatisfaisant aucunement à l'obligationlégale d'information […]Considérant qu'il s'ensuit que la conven-tion du 1eroctobre 1999 et l'avenant du5avril 2001, qui contreviennent aux obli-gations d'ordre public des textes précités,sont entachés de nullité;Considérant que, surabondamment, cescontrats sont nuls pour défaut d'objetdès lors que la convention initiale portaitcession de droits inexistants puisque lasociété Cogep n'était pas titulaire desdroits par elle prétendument cédés etque l'avenant n’avait pas non plus d'ob-jet, le «produit à définir» établissantl'absence d'objet».Observations de Jurishebdo: la liste descauses de nullité était longue!Indépendamment des règles protectricesspécifiques à la multipropriété que pré-voit le Code de la consommation (art. L121-60 et suivant), l’absence d’objet étaitune cause suffisante de nullité de la ven-te ❑2718 pour les 9 premiers mois de 2005: c’estle nombre d’affaires de rétablissement per-sonnelpour lesquelles le juge a pro-noncé un effacement total des dettesavec ou sans liquidation des biens dudébiteur. Les départements dans les-quels le nombre est le plus élevé sont lessuivants: Morbihan (146), Paris (140),Somme (124), Ille-et-Vilaine (123) etNord (121).(Réponse du ministre de la justice à Paulette Guin-chard, JO AN Q 14 fév. 2006, p.1657, n°81136).Chiffres… 7mars 2006page5JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIRETEXTES➠Nouveau président pour ORPIBernard Cadeau a été élu à la présidencedu réseau d’agences immobilières ORPI. Ilsuccède à Bernard Grech.➠AtisReal Auguste Thouarddevient AtisRealLe groupe que préside Philippe Zivkovic,change de nom et abandonnera au1erjuillet prochain la référence au nom his-torique Auguste Thouard. Le président dugroupe se félicite par ailleurs de constaterque le chiffre d’affaires d’Atisreal a pro-gressé de 20% en 2005, à 270millionsd’euros (dont 70% à l’étranger).Réforme des successionsLe garde des Sceaux Pascal Clément a pré-senté le 21février aux députés le projet deloi portant réforme des successions et deslibéralités.Il indique qu’il faut davantage de souples-se et de simplicité dans les successions eten accélérer le règlement (JO AN déb. 22fév. p.1055).Le projet vise par exemple à faciliter l’ac-ceptation de la succession sous bénéficed’inventaire qui change de nom et devient«acceptation à concurrence de l’actif». Lescréanciers auront désormais un délai de 15mois pour se faire connaître. L’inventaireaura un rôle estimatif (et non plus simple-ment de déterminer la composition dupatrimoine). L’héritier aura aussi un rôleplus important.Par ailleurs, le projet facilite le partageamiable. Le délai pour agir en cas de lésionest ramené de 5 à 2 ans. Le notaire auraun rôle plus important, pour liquider lasuccession dans un partage judiciaire.Pour protéger les héritiers, il est prévuqu’ils pourront effectuer des actes néces-saires à la conservation et l’administrationprovisoire de la succession, sans être consi-dérés comme acceptant tacitement la suc-cession.Le projet introduit le mandat à effet post-hume permettant au défunt de désigner(sic) de son vivant un mandataire pouradministrer tout ou partie de la succession(p.1057).Indivision plus soupleLe projet assouplit les règles de gestion del’indivision. Ainsi, pour les actes d’adminis-tration, la règle de l’unanimité laisse la pla-ce à la majorité qualifiée (deux tiers).Le projet conserve le principe de la réservehéréditaire, mais il autorise le pacte succes-soral, «un héritier réservataire pourrarenoncer par anticipation avec l’accord decelui dont il a vocation à hériter, à exercerson action en réduction contre une libérali-té portant atteinte à sa réserve héréditai-re» (p.1058).La réforme élargit le champ de la dona-tion-partage. Elle sera désormais possibleen faveur des frères et sœurs ou neveux etnièces, elle pourra être effectuée entreenfants issus d’unions différentes.Il est aussi prévu de réformer le PACS,notamment pour lui accorder davantagede publicité car le régime actuel oblige lesgreffes à répondre chaque année à plusd’un million de demandes de certificat denon-pacs (p.1059). Pour le logement, leGouvernement souhaite instituer un droittemporaire de jouissance en faveur du par-tenaire survivant sur le logement commun.Alain Vidalies cite le commentaire de Phi-lippe Malaurie (p.1066) selon lequel ceprojet qui a été préparé dans le secret secantonne à un assemblage composited’une pluralité de réformes techniques etfragmentaires.Alain Vidalies déplore que soit réduit ledroit du conjoint survivant en présenced’enfants non communs (p.1066) par l’ar-ticle21. A suivre.Logement social: changementde zonages?«Le Gouvernement est disposé à étudierau cas par cas des demandes de change-ment de zones, lorsque l’équilibre des opé-rations pose véritablement un problème »,a indiqué Jean-Franços Copé (JO Sénat, 22fév. p.697) au sénateur Jean-Marc Todes-chini.Projet de loi tourisme: chambresd’hôtes et redevances à raquettesLes sénateurs ont examiné en 2e lecture leprojet de loi relatif au tourisme adopté parles députés le 5décembre dernier.Le ministre du tourisme, Léon Bertrand,indique que le projet de loi met en placeune définition des chambres d’hôtes «per-mettant de structurer correctement ce sec-teur» (JO Sénat déb. 22 fév. p.743).Le rapporteur, MmeBariza Khiari, indiqueque le texte réforme la procédure de clas-sement des communes touristiques et desstations classées de tourisme.L’article6 ter dispose que «les chambresd’hôtes sont des chambres meubléessituées chez l’habitant en vue d’accueil destouristes, à titre onéreux, pour une ou plu-sieurs nuitées, assorties de prestations»(art. L 324-3 du Code du tourisme). L’articlesuivant (L 324-4) impose une déclarationpréalable à la mairie du lieu de l’habita-tion pour se livrer à cette activité. L’articlea été adopté (p.766).L’article9 concerne les servitudes pourremontées mécaniques. Un amendement aélargi la servitude aux loisirs non motorisésen dehors des périodes d’enneigement(n°29). L’article14 élargit les redevancespour accès aux sites pour les loisirs de nei-ge non motorisés. Il a suscité un débat,Gérard Delfau reprenant le slogan «contrele racket sur la raquette» (p.772) ou Jean-François Voguet indiquant que «la rede-vance est injuste parce qu’elle rompt leprincipe du libre accès aux sites naturels»et «car elle soustrait de l’espace public,dans lequel s’applique le principe constitu-tionnel de libre circulation, des territoiresou, dorénavant, l’activité marchande auraseule droit de cité» (p.774). Leur amende-ment de suppression a été rejeté. Jean Fau-re au contraire défend le principe de laredevance pour faciliter le règlement desconflits entre différents utilisateurs de lanature.L’ensemble du projet a été adopté (p.781).➠Organisation judiciaire: un décret du20février 2006 donne, par département, la nou-velle liste des juridictions compétentes pourconnaître des procédures de difficultés des entre-prises (en application de l’article L 610-1 du Codede commerce), TGI ou tribunal de commerce(Décret n°2006-185, J.O. du 21 fév. p.2660).➠Livre foncier: un arrêté du 10février 2006(J.O. du 21 fév. p.2667) concerne la tenue du livrefoncier en Alsace Moselle.➠Agence de maîtrise d'ouvrage des travauxdu ministère de la justice. Son statut est définipar décret (n°2006-208 du 22février 2006, J.O. du23 fév. p.2804). Établissement public national àcaractère administratif, l’Agence a pour missionde réaliser toute étude et analyse préalable relati-ve aux investissements immobiliers et à l’entretienet à la valorisation du patrimoine du ministère dela justice, d’assurer la réalisation d’opération deconstruction, de réhabilitation ou de maintenanceet de mener à bien toute mission d’assistancedans le domaine de la gestion et de la valorisationdu patrimoine immobilier. A titre accessoire, ellepeut aussi notamment fournir à la demande del’Etat, des collectivités territoriales ou de leurs éta-blissements publics, à titre onéreux, ce même typede services pour la réalisation de leurs projetsimmobiliers et pour les besoins de la justice (art.2). Elle peut notamment acquérir des biens, gérerles procédures foncières et immobilières, réaliserou faire réaliser des études, négocier des baux, etdes contrats de partenariats. 7mars 2006page6JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations14 fév. 2006ANp.1553n°71771Pierre-Louis Fagniez,UMP, Val-de-MarneBruits de voisinageEcologieLes nuisances résultant bruit émanant dudéchargement de camions sur la voiepublique aux abords d’une installation soumi-se à déclaration sont réprimées par les articlesR 1336-8 et 9 du Code de la santé publique.Peine prévue: 450eurosd’amende.14 fév. 2006ANp.1583n°80537Pierre Morange,UMP, YvelinesAccès des immeubles auxhandicapésEmploiLe travail préalable à la rédaction du décretd’application de la loi du 11février 2005 a misen évidence la nécessité de traiter les abordsdes bâtiments d’habitation et des équipe-ments qui s’y trouvent. Il est prévu parexemple pour les bâtiments d’habitation col-lectifs neufs qu’un cheminement accessibleaux handicapés doit permettre d’atteindre lebâtiment depuis la voirie.Le projet de décret a faitl’objet d’un avis favo-rable du conseil nationalconsultatif des per-sonnes handicapées.16 fév. 2006Sénatp.407n°20781Roger Karouchi,UMP, Hauts-de-SeineLoueurs en meublé ettaxe professionnelleBudgetLe loueur en meublé qui loue à titre habituelest imposable à la TP quelle que soit l’impor-tance des revenus qu’il en tire. Il n’est pas faitde distinction suivant que le loueur est profes-sionnel ou non. Les personnes qui louent leurhabitation personnelle sont exonérées de TPdepuis 1993, sauf délibération contraire descollectivités locales. Si c’est le cas, les loueurssont le plus souvent assujettis à la cotisationminimale prévue par l’article1647 D du CGI.Le poids de la TP estalors proportionnel à lavaleur locative d’unlogement de référence,précise la réponse.16 fév. 2006Sénatp.411n°19616Jean-Louis Masson,NI, MoselleDécret d’application obli-gation d’entretien desterrains privésEcologieL’obligation d’entretien des terrains privés, pré-vue par l’article L 2213-25 du CGCT (loi du 2fév. 95) doit être précisée par décret. Sa rédac-tion pose des difficultés mais la jurisprudence aconfirmé qu’un arrêté municipal pouvait êtrepris même sans que le décret soit paru.Exemple: cour adminis-trative d’appel de Mar-seille (19 déc. 2003).21 fév. 2006ANp.1836n°45871Damien Meslot,UMP, Territoire-de-BelfortIncidence des travaux surles taxes foncièresBudgetLa réalisation de travaux suppose d’une partune demande préalable (permis ou déclara-tion), puis une déclaration à l’achèvement destravaux. La transmission des informationsentre les mairies et les services fiscaux résulted’un protocole du 18mars 1994. Les servicestravaillent à l’amélioration du circuit d’infor-mation et à une normalisation des échangesd’information.Une réflexion sur larefonte du formulaireH1 (demande d’exonéra-tion pour constructionnouvelle) a été entrepri-se (rép. Jean-Louis Mas-son, Sénat JO Q, 16 fév.p.414, n°17660).21 fév. 2006ANp.1857n°60909Louis Cosyns,UMP, CherQualité des diagnosti-queurs amiante et assu-ranceEconomieL’attitude des assureurs qui vérifient la compé-tence professionnelle des diagnostiqueursamiante est justifiée, notamment pour des ques-tions de santé publique. Une étude du ministèremontre que les professionnels reconnus, aprèsdes difficultés passagères, ont pu retrouver desassureurs. Le ministre attire l’attention sur lagrande hétérogénéitédes personnes investis-sant ce nouveau métier. La mise en place de lacertificationet de normes est une conditionessentielle de la rénovation de l’offre.La réponse cite le cas decontrôleurs n’ayant quetrois jours de formation.21 fév. 2006ANp.1862n°76965Jean-Pierre Grand,UMP, HéraultRéforme des SCPIBudgetLes SCPI présentent une «très faible liquidité». La création des OPCI a pour objectif de per-mettre une plus grande liquidité. Le projetd’ordonnance prévu par la loi du 9décembre2004 n’organise pas la suppression des SCPI,mais se veut incitatif pour la transformationdes SCPI en OPCI. Un rapport doit être déposéau Parlement avant le 31décembre 2008.Selon le député, les épar-gnants s’inquiètent de lalégitimité d’une mesurequi leur impose de trans-former leurs titres en unproduit «intégrant desrisques boursiers incon-testables»21 fév. 2006ANp.1871n°52442Jean-Luc Warsmann,UMP, ArdennesDétecteurs de fuméeLogementLa proposition de loi Meslot a été votée à l’As-semblée le 13octobre 2005. Elle doit encoreêtre votée au Sénat. Il n’est pas prévu d’aidefinancière pour l’installation des détecteurs.Toutefois, l’Anah a reçu50millions d’€pour finan-cer les travaux de sécuritéde première urgence.Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande. 7mars 2006page7JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFSur votre agenda13mars 2006: la TVA et les opérationsimmobilièresPour comprendre les mécanismes qui régis-sent l'imposition des opérations immobi-lières et des profits qui en résultent.Tél. Le Moniteur: 014013370716mars 2006: la réception des tra-vaux, garanties et solde des comptesdu marché. Pour déterminer l'ensembledes implications de la réception, notam-ment la mise en œuvre des garanties légaleset acquérir les réflexes préventifs en vued'anticiper les litiges liés à la clôture des tra-vaux.Tél. Le Moniteur: 014013370720mars 2006: nouvelle réglementa-tion ascenseurs, les clés pour mettrevotre parc en conformitéPour identifier le renforcement des obliga-tions en terme de travaux, d'entretien, decontrôle à réaliser sur les ascenseurs et enmesurer les enjeux financiers.Tél. Le Moniteur: 01401337074avril 2006: la réforme des autorisa-tions d’urbanisme. Une journée d’étudesdu JurisClasseur.A Paris (Maison de l’Amérique latine). Avec notamment Philippe Baffert (DGUHC)et, sur la question des délais de procédure,Yves Pittard, avocat à NantesTél. 0145589025.NominationsCabinets ministériels➠Equipement: Thomas Joindotest nomméconseiller technique développement durable etrecherche au cabinet de Dominique Perben,Laurence Lasserre est nommée conseillère com-munication et presse au cabinet du ministre (arr.des 13 et 20 fév., J.O. du 21 fév. @).Préfets:Pierre-René Lemasest nommépréfet de la région Lorraine, préfet de la Mosel-le; Michel Delpuechest nommé préfet de Cor-se, préfet de la Corse-du-Sud et Michel Bartestnommé préfet des Hauts-de-Seine (décrets du23février 2006, J.O. du 25 fév. @).Equipement: Gérard Perot est nommé direc-teur départemental de l'équipement de l'Avey-ron (arr. du 10 fév., J.O. du 21 fév. @).Au fil du J.O.Conventions collectives➠Gardiens, concierges: l'avenant n°62 du21septembre 2005 à la convention des gar-diens, concierges et employés d’immeubles, por-tant modification de l'annexe II «Salaires» estétendu par arrêté du 15février (J.O. du 24 fév.2006, p.2924).➠Collaborateurs salariés des cabinets d'écono-mistes de la construction et de métreurs-vérifi-cateurs: un avis relatif à l’extension d’accords aété publié (J.O. du 23 fév. p.2820). Il s’agit del’accord national n°60 du 11janvier 2006 et del’accord régional n°60 (Ile-de-France) du 11jan-vier 2006 sur les salaires.Organisations professionnelles de l'habitatsocial: il est envisagé l’extension de l’accord surla convention collective nationale des orga-nisations professionnelles de l'habitatsocial du 20septembre 2005.Le champ d’application de cette conventionconcerne les entreprises et associations qui assu-rent la représentation, l'animation et la coordi-nation professionnelles des organismes relevantdu mouvement HLM ainsi que les structures qui,dans ce cadre, interviennent en appui des orga-nismes membres de ce mouvement (associationsprofessionnelles de l’habitat social, structures demutualisation et de gestion paritaire, entre-prises et associations qui interviennent enconseil ou formation dans certains secteurs).(Avis publié au J.O. du 23 fév. 2006, p.2820).➠Habitat social: un avis relatif à l’extensiond’un accord sur la convention collective nationa-le des organisations professionnelles de l'habitatsocial a été publié (J.O. du 24 fév. 2006, p.2925).Il s’agit de l’accord du 20septembre 2005 sur laformation professionnelle.➠Avocats: l'avenant n°81 du 14octobre 2005,relatif aux salaires à la convention du personneldes cabinets d'avocats est étendu par arrêté du6 fév. 2006 (J.O. du 21 fév. p.2680).➠Huissiers de justice: deux avis relatifs à l'ex-tension d'avenants à la convention du person-nel des huissiers de justice ont été publiés (J.O.du 21 fév. p.2682). Il s’agit de l’avenant n°23du 22décembre 2005 sur le contrat de profes-sionnalisation et de l’avenant n°22 du 22 déc.2005 sur l’allocation de fin de carrière NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 €TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 €TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 223UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✂UNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnés 7mars 2006page8JURIShheebbddooimmobilier••INTERVIEWJurishebdo Immobilier: la création des OPCIétait souhaitée par la profession, quel juge-ment portez-vous sur ce nouveau régime?Patrick Lenoël:«la création des OPCI étaitdemandée par la profession. Avec BernardBarret, responsable de la gestion collective deBNPP REIM, nous y avons fortement contri-bué pendant plus de deux ans. La créationd’un nouveau type de fonds immobilier noncoté, qui est une œuvre de longue haleine, sesitue dans le prolongement de la SCPI, pro-duit qui avait fait ses preuves.Alors que les SCPI sont des sociétés fermées,les OPCI sont des fonds ouverts dont la liqui-dité est par construction excellente. En effet,c’est le fonds qui assure lui-même saliquidité: c’est une liquidité intrinsèque.Par ailleurs, l’OPCI dispose d’une plus grandefaculté de distribution. Alors que la SCPI estparfois délicate à commercialiser car il est dif-ficile de prévoir son prix de revente, l’OPCIaura une valorisation à partir de l’actif net, etde la «fair value».En matière de gestion d’actifs, les contraintesde la SCPI disparaissent. Il sera par exempleplus facile de recourir à l’endettement. Onpeut donc prévoir de meilleures perfor-mances.Pour la fiscalité, le souscripteur pourra choisirson régime fiscal, soit celui des revenus fon-ciers et des plus-values immobilières, soit celuides revenus de capitaux mobiliers et plus-values mobilières, ce qui est un progrès pourune bonne partie des épargnants. Il y a aussisuppression du frottement des 4,80%».JHI: la réforme ne comporte-t-elle toutefoispas des contraintes?P.L.: «nous avons souhaité et accepté uncadre assez strict avec par exemple l’interven-tion du dépositaire qui contrôlera la confor-mité des actes de gestion de l’OPCI ou lesratios de composition d’actifs. Ces règles per-mettront d’assurer une sécurité du produit etd’en assurer une bonne valorisation. Ainsi ilest prévu d’effectuer quatre évaluations paran. Le processus d’évaluation comporteradonc des contraintes, mais ceci est le prix àpayer pour disposer d’un produit sécuriséd’épargne immobilière crédible. L’OPCI estune transposition sur le plan juridique durégime des OPCVM, régime qui a fait sespreuves. Ce n’est toutefois pas un OPCVMcompte tenu de la nature immobilière dusous-jacent.»JHI: quel est le calendrier de parution detextes?P.L.: «le décret et le règlement de l’AMFsont programmés pour la mi-2006. Il faudraensuite que les gérants obtiennent l’agré-ment de l’AMF, ce qui permet de prévoir unlancement des premiers OPCI à partir de l’au-tomne 2006.»JHI: quel est le programme de lancement del’OPCI pour Bnp Paribas?P.L.: «nous proposerons les deux types defonds pour les épargnants et, pour les institu-tionnels, nous créerons des OPCI à règles defonctionnement allégées (RFA). Les OPCI àRFA permettent par exemple aux institution-nels de procéder à des apports de capitauxdifférés dans le temps.»JHI: comment allez-vous gérer la transitionavec les SCPIexistantes?P.L.: «la SCPI Opéra rendement, que nousavons créée en juin2005 pour les institution-nels, dans l’objectif de la transformer enOPCI, a déjà collecté 50millions d’euros.Nous prévoyons d’effectuer la transformationen OPCI dès la fin de l’année.»JHI: et les épargnants individuels?P.L.: «les textes méritent d’être précisés surce point mais, dans chaque SCPI, nous laisse-rons le choix aux épargnants d’opter pour lerégime Sppicav ou pour le régime fonds.Dans un deuxième temps, la question se pose-ra de savoir s’il y a lieu de regrouper les SCPI.En effet, la majorité des SCPI devraient pou-voir converger parce qu’elles sont pour la plu-part assez voisines et que la taille est un atoutpour la performance globale et la liquidité.»JHI: comment réagissent les épargnants?P.L.: «nous avons déjà tenu une granderéunion d’information pour nos quelque 150conseillers de surveillance. Si certains minori-taires sont hostiles à tout changement, laplupart ont une approche positive. D’autressont dans l’expectative, ce qui est naturel. Sinous pouvons aujourd’hui répondre à 80%des questions qui se posent, tout n’est pasréglé. Nous allons effectuer au cours des pro-chains mois une deuxième phase de commu-nication aussi large que possible auprès desconseillers de surveillance et de tous les asso-ciés.»JHI: certains disent que la gouvernance del’OPCI laisserait moins de place aux épar-gnants…P.L.: «Non! L’OPCI n’aura pas à rougir de sagouvernance, par rapport aux autres produitsd’épargne. Le rôle du conseil de surveillanceest de contrôler la gestion, mais dans cer-taines sociétés, il a pu y avoir des pratiquesqui ont conduit à des dysfonctionnements,vers une certaine immixtion dans la gestion,ce qui n’est pas sain. Le fait qu’il n’y ait plus d’assemblée généraledans l’OPCI à forme FPI ne me paraît pas graveen soi. Il faut que l’information circule et quele conseil de surveillance contrôle a posteriorila conformité de la gestion, mais si le souscrip-teur n‘est pas satisfait de son placement, ilpeut vendre ses parts. Le dispositif de gouver-nance existera, il sera crédible, utile pour toutle monde, mais bien centré sur son objet.»JHI: quelle leçon tirez-vous de la crise desfonds allemands…P.L.: «en Allemagne, une crise de confiancea provoqué une crise de liquidité. Il y a eudes irrégularités, qui ont été sanctionnéesmais qui ont ébranlé le système. Il y avait euune vague importante de collecte, mais laperformance n’a pas été au rendez-vous. Il ya eu aussi un problème d’évaluation, ce qui amis en cause la qualité de la valorisation.Mais l’organisme allemand de régulationparaît s’inspirer des règles de nos OPCI pourles appliquer en Allemagne, comme le gel desortie des institutionnels ou un élargissementdes actifs financiers éligibles.»JHI: pourquoi les OPCI sont-ils fermés auxinvestissements de type Robien…P.L.: «si les textes ne les ont pas encoreexpressément autorisés, il devrait être pos-sible d’en créer demain par le biais des OPCIà RFA.» Patrick Lenoël (Directeur des relations institutionnelles, BNP Paribas):«les OPCI sont des fonds dont la liquidité est excellente»BNP Paribas Reim (ex Antin Vendôme) gère les SCPI du groupe Paribas. Alors que sont attendus le décret et le règlementde l’AMF pour que le lancement des OPCI soit opérationnel, Patrick Lenoël nous fournit son analyse de la situation.