Baux d’habitation
Congé pour vente : le nombre de logements
Vente de l’immeuble loué : quand informer le locataire ?
Baux commerciaux
Libération des lieux : la pénalité de 1 % par jour de retard
Urbanisme
Une tonnelle est une construction
Emplacements réservés : construction à caractère précaire
Résorption de l’habitat insalubre : l’opération d’Antibes validée
Référé suspension : un alignement non respecté
Fiscalité
Taxe locale d’équipement : aménagements de bâtiment
Réponses ministérielles p. 8
Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
En bref p. 9
Au fil du J.O.
Nominations
Actualite p. 10
Urbanisme : la chronique de Catherine Minot (étude Lacourte, notaires à Paris) : demande d’urbanisme : l’effet de l’expiration du délai d’instruction
Initiatives : Snoupi se mue en clameur, GPD devient Perial, pas de fusion Cnab – CSAB
Au parlement p. 5 à 8
La loi Engagement national pour le logement examinée par les sénateurs.
25avril 2006page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCECongé pour vente❑Le nombre de logements(Cass. Civ. 3e, 5avril 2006, n°476, FS-P+B,rejet)Une société foncière avait donné congépour vente à des époux locataires en2001. Or un règlement de copropriétéétabli en 2002 faisait apparaître unemodification du nombre des apparte-ments de l’immeuble, porté de 7 à 12. leslocataires en tiraient argument pourdemander la nullité du congé. Ils esti-maient que le bailleur n’avait pas respec-té l’article11-1 de la loi de 1989 et avait«frauduleusement omis de se soumettreà» la procédure applicable aux ventes deplus de dix lots. Son argument, rejeté enappel, l’est aussi devant la Cour de cassa-tion :« Mais attendu, d'une part, qu'ayant sou-verainement apprécié la valeur et la por-tée de l'ensemble des éléments de preu-ve qui lui étaient soumis, la cour d'appela, sans violer l'article6-1 de la Conven-tion européenne de sauvegarde desdroits de l'homme et des libertés fonda-mentales, usé de son pouvoir discrétion-naire d'ordonner ou de refuser la mesured'instruction sollicitée;Et attendu, d'autre part, qu'ayant relevéque l'immeuble ne comportait que septlogements lorsque le congé pour venteavait été délivré aux épouxT., la courd'appel, qui n'était pas tenue de procé-der à une recherche que ses constata-tions rendaient inopérantes, en a exacte-ment déduit que les dispositions de l'ar-ticle11-1 de la loi du 6juillet 1989étaient inapplicables;D'où il suit que le moyen n'est pasfondé».Observations de Jurishebdo: la Cour decassation rejette un autre argument tiréde la prétendue violation de l’article6-1de la CEDH du fait que la cour d’appelavait refusé d’entendre des témoins.Plus intéressant est l’argument sur la ven-te des lots. Lors de la délivrance ducongé, l’immeuble comportait 7 loge-ments. En conséquence, les règles appli-cables aux ventes de plus de 10 loge-ments (articles11-1 et accords collectifs)n’étaient pas applicables. Le fait que, unan plus tard, ce nombre ait été porté à12, ne modifiait pas la donne. On peuten déduire que c’est à la date de la déli-vrance du congé qu’il faut se placer pourapprécier le nombre de logements Vente de l’immeuble loué❑Quand informer le locataire?(Cass. Civ. 3e, 5avril 2006, n°477, FS-P+B,rejet)En cas de vente de l’immeuble loué, l’ar-ticle3 de la loi du 6juillet 1989, par unedisposition introduite en 1994, impose aunouveau bailleur de «notifier au locatai-re son nom ou sa dénomination et sondomicile ou son siège social, ainsi, le caséchéant, ceux de son mandataire». Iln’est pas précisé le délai dans lequel doitse faire cette information. Dans cetteaffaire, le nouveau bailleur avait notifiéun congé au locataire. Cet acte pouvait-ilvaloir information du locataire à proposde la vente? La réponse est positive :« Attendu selon l'arrêt attaqué (Paris,23novembre 2004), que, par acte du18février 2002, la société Cefina (la socié-té) a donné congé pour vendre auxépouxT., preneurs à bail d'un local à usa-ge d'habitation; que ceux-ci ont soulevél'inopposabilité à leur endroit de cecongé;Attendu que les époux T.font grief à l'ar-rêt de leur avoir déclaré le congé oppo-sable, alors, selon le moyen:1°qu'en cas de mutation à titre gratuitou onéreux des locaux loués, le nouveaubailleur est tenu de notifier au locataireson nom ou sa dénomination et sondomicile ou son siège social; qu'en énon-çant que l'information ainsi prescrite parl'article3 de la toi du 6juillet 1989 res-sortait du congé pour vendre délivré auxépoux T.et qu'ainsi il avait été satisfaitaux exigences légales, quand il ne résul-tait aucunement de ce congé que lechangement de bailleur avait été préala-blement notifié aux épouxT., de sorteque le congé leur était inopposable, lacour d'appel a violé l'article3 de la loi du6juillet 1989; […]Mais attendu qu’ayant relevé que l’actede congé comportait l’indication de ladénomination et du siège social du nou-veau bailleur, dont il n’était pas alléguéqu’il eût un mandataire, la cour d’appelen a exactement déduit qu’il avait étésatisfait aux exigences légales».Le pourvoi est donc rejeté.Observations de Jurishebdo: afin d’in-former le locataire qu’il a changé de pro-priétaire, l’article 3 de la loi impose aunouveau bailleur de le prévenir de sonnom et adresse (ou dénomination socialeet siège pour une personne morale). Maisaucun délai n’est prévu pour cette infor-mation. Le congé pour vente donné parle nouveau bailleur contenait bien cesinformations. La Cour de cassation estimeque cet acte peut valoir notification ausens de l’article3 de la loi. L’arrêt ne pré-cise pas la date à laquelle la vente avaiteu lieu. C’est une décision souple favo-rable au bailleur Libération des lieux par le commerçant❑La pénalité de 1% par jourde retard(Cass. Civ. 3e, 5avril 2006, n°472, FS-P+B,cassation partielle)L’article L 145-28 du Code de commercefixe le principe que le locataire peut res-ter dans les lieux tant qu’il n’a pas perçul’indemnité d’éviction. L’article L 145-29fixe le délai de libération des lieux impo-sé au preneur : 1erjour du terme d’usagequi suit l’expiration du délai de quinzaineà compter du versement de l’indemnitéau locataire ou à un séquestre. En cas denon-remise des clés, l’article L 145-30 pré-voit une pénalité de 1% par jour deretard à charge du preneur.Dans cette affaire, le juge avait ordonnéla consignation de l’indemnité. Lebailleur avait consigné les fonds et assi-gné le locataire en expulsion et en paie-ment de l’indemnité de 1%.Se posait laquestion de la date à partir de laquelle ilfaut calculer l’indemnité de 1%.«Vu les articles L.145-28, L.145-29 etL.145-30 du Code de commerce;Attendu qu'aucun locataire pouvant pré-tendre à une indemnité d'éviction nepeut être obligé de quitter les lieux avantde l'avoir reçue; que, jusqu'au paiementde cette indemnité, il a droit au maintiendans les lieux aux conditions et clausesdu contrat de bail expiré; qu'en casd'éviction, les lieux doivent être remis aubailleur pour le premier jour du terme 25avril 2006page3JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEd'usage qui suit l'expiration du délai dequinzaine à compter du versement del'indemnité entre les mains du locatairelui-même ou, éventuellement, d'unséquestre; qu'en cas de non-remise desclés à la date fixée et après mise endemeure, le séquestre retient 1% parjour de retard sur le montant de l'indem-nité et restitue cette retenue au bailleursur sa seule quittance;Attendu que, pour dire que la pénalitéde 1% par jour de retard a commencé àcourir à compter du 22novembre 2002,l’arrêt retient qu'aucune disposition dudécret du 30septembre 1953, aujour-d’hui codifié, n’interdit d’assortir le verse-ment de l'indemnité d'éviction de l'exé-cution provisoire, que celle-ci n'est pasincompatible avec le droit au maintiendans les lieux du locataire jusqu'au paie-ment de l'indemnité d'éviction tel quedéfini par l'article L.145-28 du Code decommerce dès lors que l'indemnitéallouée par le tribunal a été versée entreles mains d'un séquestre pour être remiseau locataire dans les conditions fixées parl'article L.145-29 du Code de commerceet que cette consignation des fonds entreles mains du séquestre vaut paiement ausens des articles L.145-29 et L.145-30 dumême Code;Qu'en statuant ainsi, alors que la pénali-té de 1% ne peut commencer à cou-rir tant que n'a pas été fixé par unedécision passée en force de chosejugée, le montant de l’indemnitéd'éviction, la cour d'appel a violé lestextes susvisés».Observations de Jurishebdo: rappelonsque cette pénalité de 1% ne peut s’ap-pliquer que lorsque l’indemnité d’évic-tion a été versée à un séquestre. Elle n’apas le caractère d’une astreinte et nepeut pas être réduite (CA Paris, 27juin1990, RDImm. 1990, p.149).L’indemnité d’éviction avait été fixée parle tribunal et le bailleur l’avait consignéepuis mis en demeure le locataire de quit-ter les lieux. Le preneur soutenait dansson pourvoi que «la retenue de 1% parjour de retard due par le locataire nepeut être due qu’après que l’indemnitéd’éviction a été définitivement fixée».Cet argument l’a emporté Emplacements réservés❑Constructions à caractèreprécaire(Conseil d’Etat, 6mars 2006, n°283987, Vil-le de Lyon, annulation)La Ville de Lyon avait enjoint une person-ne à démolir les installations d’un poneyclub dont il était propriétaire et quiavaient été construites en vertu d’un per-mis de construire à titre précaire, accordéau précédent propriétaire. Le juge desréférés du tribunal administratif de Lyonavait suspendu cette décision, mais leConseil d’Etat annule la décision du juge.«Considérant qu'aux termes de l'articleL.423-1 du Code de l'urbanisme : « Lors-qu'un emplacement est réservé par unplan d'occupation des sois rendu publieou approuvé, ou un document d'urbanis-me en tenant lieu, pour un ouvragepublic, une voie publique, une installa-tion d'intérêt général ou un espace vertet que la construction à édifier a uncaractère précaire, le permis de construi-re peut exceptionnellement être accor-dé... » et qu'aux termes de l'articleL.423-5 du même code : « Nonobstanttoutes dispositions contraires ... les titu-laires de droits réels ou de baux de toutenature portant sur des constructionscréées ou aménagées en application desarticles précédents ne peuvent prétendreà aucune indemnité./ … A peine de nulli-té et ce, sans préjudice de réparation civi-le s'il y a lieu, tout acte portant vente,location ou constitution de droits réelssur des bâtiments frappés de précarité enapplication des dispositions qui précè-dent doit mentionner le caractère précai-re desdites constructions.»; qu'il résultede ces dispositions que le caractère pré-caire d'une construction autorisée sur lefondement d'un permis de construiredélivré en application des articles L.423-1et suivants du code de l'urbanisme estattaché à la construction et, dès lors,opposable non seulement à la personneà laquelle le permis a été accordé maiségalement, le cas échéant, à toute per-sonne détentrice de droits sur cetteconstruction; que ce caractère précairen'est pas subordonné, en cas de change-ment de propriété, au transfert préalabledu permis de construire; que, dès lors, lejuge des référés a commis une erreur dedroit en retenant comme propre à créerun doute sérieux quant à la légalité de ladécision contestée le moyen tiré de ceque le permis de construire précairen'avait fait l'objet d'aucun transfert auprofit de M.C.».Observations de Jurishebdo: Le Conseild’Etat rappelle que le caractère précairede la construction édifiée sur un empla-cement réservé (art. L 423-1 du Code del’urbanisme) est attaché à la constructionet qu’il est opposable non seulement à lapersonne qui a obtenu le permis mais àtoute personne à qui il a été transféré Taxe locale d’équipement❑Aménagement de bâtiment(Conseil d’Etat, 10février 2006, n°277754,annulation)Des travaux d’aménagement à l’intérieurd’un bâtiment avaient conduit à créerune SHON de 167 m2au rez-de-chausséeet, au niveau inférieur, à affecter au sta-tionnement des véhicules une surface jus-qu’alors affectée à l’habitation corres-pondant à une SHON de 109 m2. Le requérant soutenait qu’il fallait dédui-re, pour le calcul de la TLE, la surface quin’était plus affectée à l’habitation. Ilavait obtenu gain de cause en appel,mais la décision est censurée par leConseil d’Etat qui s’appuie sur lesUne tonnelle est une construc-tionUn ouvrage «constitué de deux allées enéquerre d’une longueur respective de13,84 et 9,48 mètres, constituées depoutres horizontales soutenues par descolonnes, à raison de trois travées de septpoteaux côté Est, et de quatre travées deneuf poteaux côté Nord» est uneconstruction au sens de l’article L 421-1 duCode de l’urbanisme.Le Conseil d’Etat confirme l’arrêt d’appelen rappelant que l’article L 421-1 4e duCode de l’urbanisme exclut du champd’application du permis de construire lesouvrages qui en raison de leur faibledimension ne peuvent être qualifiées deconstruction. La tonnelle est donc uneconstruction.(Conseil d’Etat, 15 fév. 2006, n°268242, rejet) 25avril 2006page4JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEarticles1585 A du CGI et de l’article317septies de l’annexe II du même code.«considérant […] qu’il résulte de ces dis-positions que la taxe locale d'équipementest assise sur la surface hors œuvre nette(SHON) créée à l'occasion de toutes opé-rations de construction, reconstruction ouagrandissement de bâtiments, sans qu'il yait lieu d'en déduire les surfaces corres-pondant à une surface hors œuvre nettepréexistante que ces opérations auraientpour effet de détruire ou d'affecter à unnouvel usage les rendant déductibles,pour le calcul de la surface hors œuvrenette du bâtiment, de sa surface horsœuvre brute».Observations de Jurishebdo: la transfor-mation de locaux d’habitation en par-king s’avère donc défavorable au requé-rant du point de vue de la taxe localed’équipement Résorption de l’habitat insalubre❑L’opération Antibes validée(Conseil d’Etat, 15 fév. 2006, n°290030,rejet)Un propriétaire contestait la déclarationd’utilité publique visant à acheter desterrains nécessaires à la résorption del’habitat insalubre route de Nice àAntibes. Son recours en référé est rejeté.«Considérant qu'à la suite du constat parles services de la direction départementa-le des affaires sanitaires et sociales desAlpes-Maritimes du caractère insalubredes habitations dans lesquelles résidaientplus de cinquante personnes, route deNice à Antibes, un arrêté du préfet de cedépartement, pris sur le fondement desdispositions du code de la santé publiqueet du CCH relatives à la résorption del'habitat insalubre, a déclaré, après avisdu conseil départemental d'hygiène, leslogements concernés insalubres, sans pos-sibilité d'y remédier; que la déclarationd'utilité publique dont les requérantsdemandent la suspension a été prise afinde permettre l'acquisition des terrainsnécessaires pour supprimer ces bâtimentsinsalubres et construire des logementssociaux destinés au relogement de leursoccupants;Considérant que, si un lien d'opérationcomplexe existe entre un arrêté préfecto-ral déclarant l'insalubrité d'immeubles etla déclaration d'utilité publique prise afinde les exproprier, les requérants ne pré-sentent pas, en l'état de l'instruction, demoyen de nature à créer un doutesérieux sur la légalité de l'arrêté préfec-toral d'insalubrité; que le décret dont ilsdemandent la suspension autorise la réa-lisation de l'opération telle qu'elle a étédécrite dans les documents et plans sou-mis à l'enquête publique; que les décla-rations du maire d'Antibes relatives à laréalisation de locaux commerciaux nonprévus dans ces documents et plans sont,en conséquence, sans incidence sur salégalité; qu'enfin, eu égard à l'objet del'opération projetée, le moyen tiré de ceque son coût excessif serait de nature àlui retirer son caractère d'utilité publiquen'est manifestement pas davantage denature, en l'état de l'instruction, à fairenaître un doute sérieux sur la légalité dudécret contesté».Observations de Jurishebdo: le Conseild’Etat ne se prononce pas sur l’urgence,car il rejette le recours au motif qu’il n’yavait pas de doute sur la légalité de ladécision contestée Référé suspension❑Alignement non respecté(Conseil d’Etat, 27 fév. 2006, n°284349, SCILa Tilleulière)Une personne contestait la légalité d’unpermis de construire accordé pour uncentre de parapharmacie en ce qu’il nerespectait pas les prescriptions du POSrelatives à la hauteur des constructions età l’alignement. Le Conseil d’Etat recon-naît qu’une société civile immobilière,propriétaire d’une pharmacie voisine de60 mètres du projet, avait un intérêt àagir, puis constate le doute sur la légalitéde la décision.«Considérant qu'aux termes de l'articleUA6 du plan d'occupation des sols de lacommune de la Côte Saint André: «Dansles séquences urbaines aux façades orga-nisées en ordre continu, les ouvrages ouconstructions seront dans tous les cas dis-posés de manière à assurer la continuitédu front de rue… » ;Considérant que les dispositions précitéesdu POS de la commune de la Côte SaintAndrée ne réglementent pas l'implanta-tion des constructions par rapport auxvoies et emprises publiques mais impo-sent une continuité des façades desimmeubles limitrophes; qu'il résulte despièces du dossier soumis au juge des réfé-rés que la façade du bâtiment projeté esten recul de 2,20 mètres par rapport àl'alignement des façades des bâtimentsexistants; qu'ainsi le juge des référés,alors même que l'Architecte des Bâti-ments de France aurait suggéré cetteimplantation, n’a ni dénaturé les piècesdu dossier ni commis d'erreur de droit enestimant, qu'en l'état de l'instruction,était de nature à faire naître un doutesérieux quant à la légalité de la décisionattaquée le moyen tiré de ce que le per-mis de construire méconnaissait les dispo-sitions de l'article UA6 du plan d'occupa-tion des sols; […]Considérant qu'aux termes de l'articleUA10 du plan d'occupation des sols de lacommune de la Côte Saint André: «Lesconstructions en ordre continu sur voieou destinées à s'insérer dans desséquences urbaines aux façades organi-sées en ordre continu seront respective-ment modifiées ou insérées en respectantune hauteur : / - correspondant sensible-ment à la hauteur moyenne du front derue dans lequel elles sont ou serontsituées ou bien composant avec celles deleurs voisins immédiats»;Considérant qu'il ressort des pièces dudossier soumis au juge des référés que laconstruction autorisée devait avoir unehauteur très inférieure à celle desimmeubles voisins et à la hauteur moyen-ne des immeubles composant le front derue; qu'ainsi le juge des référés n'a nidénaturé les pièces du dossier ni commisd'erreur de droit en estimant, qu'enl'état de l'instruction, était de nature àfaire naître un doute sérieux quant à lalégalité de la décision attaquée le moyentiré de ce que le permis de construireméconnaissait les dispositions de l'articleUA10 du POS».Observations de Jurishebdo: en consé-quence, le permis de construire le bâti-ment qui était en recul de 2,20 mètrespar rapport à l’alignement, est considérécomme affecté d’un doute sérieux affec-tant sa légalité qui justifie la suspensionde l’exécution de l’arrêté du maire accor-dant le permis de construire 25avril 2006page5JURIShheebbddooimmobilier••LA LOI ENL AU SENATEngagement national pour le logement : la loi au SénatTrois semaines de débat sont prévues pour l’examen du projet de loi ENL par les sénateurs. En voici les pre-miers éléments.Les sénateurs ont commencé le 30mars ladeuxième lecture du projet de loi «enga-gement national pour le logement». Dansson propos introductif, Jean-Louis Borloorappelle que le texte comporte désormais90 articles dont seuls 12 ont été votésconformes par les deux chambres. Il se féli-cite que 80000 logements sociaux aientété financés en 2005, tout en rappelantl’objectif annuel de financement de120000 logements sociaux d’ici trois ans.Quant au nombre de prêts à taux zéro, ilest passé de 80000 en 2004 à 200000 en2005. Si le nombre de logements autorisésa atteint 512000 en 2005, le ministre esti-me qu’il faut aller plus loin, de façon à ceque la production de logements atteignele chiffre de 500000.Jean-Louis Borloo cite les mesures essen-tielles du projet de loi : exonération detaxe foncière au profit des opérations delogement social, faculté pour les collectivi-tés locales de majorer la taxe foncière surles propriétés non bâties pour les terrainsconstructibles, baisse de la TVA à 5,5%pour l’accession sociale à la propriété dansles quartiers en rénovation urbaine, créa-tion du «Borloo populaire» pour l’inves-tissement locatif intermédiaire avec recen-trage de l’investissement Robien, déduc-tion forfaitaire de 30% sur les revenusfonciers en cas de remise sur le marchéavant 2007 de logements vacants, élargis-sement du rôle de l’Anah, interdiction descoupures d’eau, de gaz et d’électricitépour les ménages en difficulté en hiver,renforcement des mécanismes d’attribu-tion de logements sociaux et réforme desSACI.❑Le rapporteur plaide pour l’ac-cessionDominique Braye, rapporteur de la com-mission des affaires économiques, estimeanormal que notre pays laisse subsister dessituations de mal-logement et que «notrepays consacre autant de ressources finan-cières et humaines pour maintenir nosconcitoyens dans le secteur locatif quandl’immense majorité d’entre eux n’aspirentqu’à une seule chose en la matière : l’ac-cession à la propriété» (JO déb. Sénat31mars, p.2739).Quant à l’instauration d’un permis delouer ou l’assujettissement à la taxe d’ha-bitation des logements vacants depuis plusde 5 ans, le sénateur considère que cela«laisse trop peu de place à la diversité desterritoires».Daniel Dubois évoque le surcoût sur laconstruction que provoque l’instaurationde normes nouvelles, il cite un chiffre de5%, et sans tenir compte des normes HQE(p.2742).❑Article 55 et déconventionne-mentThierry Repentin déplore le choix d’utiliserle levier des aides fiscales sans garantie surles loyers ou sur les ressources des loca-taires (p.2743) avec un «effet boule-de-neige s’agissant de la flambée des prix del’immobilier». Il conteste par ailleurs laremise en cause de l’article55 de la loiSRU. En revanche, Catherine Procaccia, quiestime que l’Ile-de-France est trop dense,juge qu'il faudrait modifier cet article55pour éviter de favoriser l’urbanisation deses derniers villages (p.2745). Elle cite parailleurs le cas de certaines communes duVal-de-Marne qui perdent un nombreimportant de logements sociaux lorsque lebailleur (Icade) décide de ne pas renouve-ler les conventions à leur expiration et quisont donc tenues de payer la pénalité surl’insuffisance de logements sociaux.Gérard Delfau dénonce l’attitude de cer-tains promoteurs et agents immobiliers quipoussent sans arrêt les prix à la hausse(p.2747). Il suggère différentes mesuresnotamment un moratoire d’un an desloyers ou la restitution de la caution avecla remise des clés. La suite de la discussiongénérale a largement porté sur la questiondes 20% de logements sociaux.A propos de la réforme des Saci, MarcelVidal indique que les sociétés anonymes decrédit immobilier ont confirmé au Gouver-nement leur intention de participer active-ment aux grands chantiers de l’engage-ment national pour le logement. Les Saciattendent leur évolution statutaire maiscette évolution «ne peut se faire sans lapréservation de leurs filiales concurren-tielles qui constituent la source actuelle etfuture de financement de leurs actions»(p.2775).Le ministre des transports, Dominique Per-ben constate que le législateur a fait preu-ve d’innovation en imaginant le mécanis-me de partage de plus-values foncières(p.2781). A propos des déconventionne-ments, le ministre relève que le bailleursocial en cause, Icade, n’a pas augmentéles loyers immédiatement après la fin de laconvention, mais six ans après, puis ilindique soutenir les propositions visant àinformer les maires très en amont desintentions de déconventionnement(p.2782).❑Réglementation thermiqueDans la discussion par articles, le 4avril,Michel Demessine a défendu un amende-ment pour instituer un permis de diviser.Il a été rejeté (JO déb. Sénat, 5avril,p.2814). L’article 1er concerne les opéra-tions d’intérêt national. Il a été votéavec quelques amendements notammentl’un (n°52) qui a rétabli une date limite, au1er janvier 2010, pour la création de cesopérations. Rappelons que trois sont pré-vues : Seine-Amont, Seine-Aval et Massy-Saclay. L’amendement n°53, égalementvoté (p.2825) autorise la vente de terrainspublics avec décote pouvant aller jusqu’à35% dans les zones où le marché foncierest le plus tendu c’est-à-dire dans les zonesA du dispositif de la loi Robien, ainsi quel’explique Dominique Braye (p.2820).Avant l’article2, un amendement n°505visait à imposer le recours à l’énergie solai-re dans les constructions neuves. Il n’a pasété adopté, mais le ministre a annoncéque «la nouvelle réglementation ther-mique des constructions, qui serapubliée dans les prochains jourset quientrera effectivement en vigueur le 1erseptembre, préconisera le recours à l’éner-gie solaire dans les maisons individuelles etdans certains logements collectifs tout endonnant au maître d’ouvrage la possibilitéde choisir les techniques alternatives, parexemple une isolation supplémentaire,quand elles sont moins coûteuses, dès lorsqu’elles permettent un bilan d’économie d’énergie identique à celui qu’apporteraitl’utilisation de panneaux solaires»(p.2829).L’article5 bis B qui permet notammentd’assimiler à des logements locatifssociaux, pendant 5 ans, d’une part les loge-ments locatifs sociaux vendus à leurs loca-taires et d’autre part les logements neufsen accession sociale sous plafonds de res-sources, a suscité un débat extrêmementlong et passionné. Michel Demessine etThierry Repentin ont défendu des amen-dements de suppression totale de l’article.Ils ont été rejetés (p.2857). En revanche,l’amendement n°409 qui supprime le tex-te voté par les députés qui intègre dans cedécompte les logements en accession à lapropriété financés par des aides de l’Etat, aété voté (p.2861), contre l’avis du Gouver-nement.❑Longs débats sur l’article 55Les sénateurs ont poursuivi le 5avril la dis-cussion du projet par articles.L’article8 septies vise à obtenir du Gouver-nement un rapport triennal sur l’applica-tion par les communes de leur obligationd’atteindre 20% de logements sociaux.Dominique Braye présente une réforme del’article55 de la loi SRU. Il explique (JOdéb. Sénat 6avril p.2884) qu’il s’agit d’in-troduire trois mécanismes, sans remettreen cause le principe des 20% de loge-ments sociaux. Ces mécanismes concernentnotamment le calcul de la pénalité infligéeaux communes et la mise en place d’unecommission départementale qui examine-rait les motifs ayant conduit une communeà ne pas atteindre ses objectifs deconstruction. Puis une commission nationa-le pourrait être saisie en cas de constat del’impossibilité de construire pour des rai-sons objectives (absence de foncier dispo-nible, sites classés Seveso…). La ministre Catherine Vautrin a émis unavis favorable (p.2901) sur la mise en placede ce système de commission (amende-ment 97). Il a été voté (p.2913).De nombreux autres amendements ontété examinés sur ce sujet. Ainsi l’amende-ment n°261 vise à soumettre à l’article55toutes les communes d’Ile-de-France mêmecelles qui ont moins de 1500 habitants, il aété rejeté (p.2918). Toutefois, a été votéun amendement n°183 pour ajouter aucalcul du nombre de logements sociaux lesaires permanentes d’accueil des gens duvoyage (p.2921).Christian Cambon a présenté un amende-ment n°484 pour interdire aux bailleurs dedéconventionner des logements lorsque lacommune ne respecte pas les 20%, mais ill’a retiré, à la demande du rapporteur quia suggéré que pendant 5 ans après ledéconventionnement, ces logements res-tent inclus dans le calcul des 20% (amen-dement 482 rectifié bis adopté p.2934).Christian Cambon avait cité l’exemple de lacommune de Sucy-en-Brie dont le taux delogements sociaux est passé de 23% à12,5% «à la suite d’une simple signaturedu directeur général d’Icade» (p.2931).Valérie Létard a soutenu un amendementpour imposer une proportion de 20% delogements sociaux dans les programmesde plus de 19 logements (n°331 rectifié),elle l’a finalement retiré (p.2937) car unautre amendement (346 rectifié ter) avaitété adopté pour fixer un objectif global de30% de logements sociaux sur la produc-tion annuelle de logements (cf. explica-tions p.2910).Le 6avril a été adopté un amendementn°490 rectifié (JO déb. Sénat 7avrilp.2971) qui prévoit la possibilité de consul-ter les organismes HLM à l’élaboration desSCOT. Le vote d’un amendement n°54 asupprimé un article qui prolonge jusqu’au1er janvier 2010 la faculté d’effectuer desrévisions simplifiées des POS(p.2974),car la mesure a été adoptée dans le cadrede la loi de programme sur la recherchequi doit être prochainement promulguée.Le Sénat a aussi rétabli l’article qui autorisela majoration de COS pour des loge-ments sociaux, sous réserve de ne pasporter atteinte à l’économie générale duPLU (amendement n°56 voté p.2980). Il avoté l’amendement n°179 (p.2981) quifacilite la construction dans les zones C desplans d’exposition au bruit (les moinsexposées) en cas de démolition de loge-ments en zones A ouB.Un autre amendement a été adopté(n°463 rectifié bis) pour exonérer pendant30 ans de taxe foncière (au lieu de 25 ans)les constructions réalisées dans le cadre duplan de cohésion sociale, si elles respectentdes normes de construction permettantd’importantes économies d’énergie(p.2989).❑Retraits de permisLe rapporteur Dominique Braye a présentél’amendement n°57 qui ratifie l’ordon-nance du 8décembre 2005 relative aupermis de construire et à la sécurisation desautorisations d’urbanisme. Le texte a étévoté avec un sous-amendement (n°350)selon lequel «le permis de construire,d’aménager ou de démolir tacite ou explici-te ne peut être retiré que s’il est illégal etdans le délai de trois mois suivant la datede cette décision. Passé ce délai, le permisne peut être retiré que sur demande expli-cite de son bénéficiaire». Pierre Jarlierexplique (p.2995) que ce sous-amende-ment a pour objet d’harmoniser le régi-me du retraitdes permis de construire,d’aménager ou de démolir, en fixant undélai de trois mois, que la décision soitimplicite ou explicite, à compter de la seuledate qui ne puisse pas faire l’objet d’unediscussion, à savoir la date de prise de l’ac-te. Il s’agit d’une reprise d’une des proposi-tions du rapport Pelletier. Actuellement, enapplication de la loi du 12janvier 2000 etde la jurisprudence Ternon, l’administrationqui a délivré un permis tacite a deux moispour le retirer pour illégalité mais peut leretirer pendant toute la durée d’une ins-tance contentieuse. Elle dispose enrevanche de quatre mois pour retirer unedécision explicite, sans possibilité de retraitultérieur, même en cas de recours conten-tieux. La proposition unifie à trois mois ledélai de retrait et supprime la possibilité deretrait pendant une procédure contentieu-se engagée au-delà de trois mois. Ces deuxamendements ont été votés, ainsi qu’unamendement 521 relatif auxlotissements. L’article L 443-8 du Code del’urbanisme prévoit que toute promesse devente est subordonnée à la délivrance préa-lable d’un permis d’aménager pour leslotissements avec travaux ou d’une déclara-tion préalable, pour les divisions des lotisse-ments sans travaux. L’amendement permetau «propriétaire d’un terrain, lorsque ladivision des terrains ne nécessite aucunstravaux, de consentir des promesses de ven-te sous condition suspensive que la commu-ne ne s’oppose pas à la déclaration préa-lable et ne fasse pas usage de son droit depréemption». Pierre Jarlier explique quecela permettra d’accélérer les délais designature des promesses de vente dans leslotissements sans travaux.Dominique Braye a par ailleurs défenduavec succès le rétablissement de l’article3bis instituant un délai de prescription de25avril 2006page6JURIShheebbddooimmobilier••LA LOI ENL AU SENAT dix ans en matière administrativepour les règles d’urbanisme(p.2999).Le texte a été voté avec deux amende-ments précisant des exceptions : lorsque laconstruction est sur le domaine public oudans une zone de danger (art. L 562-1 II 1°du Code de l’environnement).A aussi été voté l’article3 quinquies quiinsère un article L 600-6 dans le Code del’urbanisme selon lequel lorsque la juridic-tion administrative, saisie d’un arrêté pré-fectoral, a annulé par une décision deve-nue définitive un permis de construirepour un motif non susceptible de régulari-sation, le préfet peut engager une actioncivile en vue de la démolition dans lesconditions de l’article L 480-13.❑Les recours abusifs : vote tempo-raire ?Un amendement (186 rectifié) visant à lut-ter contre les recours abusifs contre les per-mis de construire visait à subordonner lerecours d’une association à un dépôt deses statuts en préfecture antérieurement àl’affichage en mairie de la demande dupétitionnaire. Le ministre a demandé qu’ilsoit rejeté et s’est engagé à constituer ungroupe de travail composé de parlemen-taires pour trouver des solutions. Le texte atout de même été voté (p.3005), mais ilpourrait être supprimé après les conclu-sions du groupe de travail.❑L’exproprié mieux informéL’article4 concerne le droit de prioritéaccordé aux communes sur les projets decession de tout ou partie d’une propriétéde l’Etat; il a été voté avec quelques amen-dements.Après cet article, un amendement n°361rectifié bis a été voté à propos du statutdes établissements publics locaux de réno-vation urbaine (p.3012). L’article4 ter Bconcerne les sociétés publiques localesd’aménagement; il a fait l’objet dequelques modifications.L’article4 ter vise à permettre à l’adminis-tration fiscale de transmettre aux collectivi-tés territoriales les informations sur lesvaleurs foncières déclarées sur les muta-tions. Il a fait l’objet d’un amendementintéressant (n°388), soutenu par ThierryRepentin, autorisant cette transmissiond’information au profit des propriétairesfaisant l’objet d’une procédure d’expro-priation (p.3023). Cette transmission d’in-formation sera gratuite.❑Taxer les terrains constructiblesnon bâtisL’article4 quinquies est relatif à la facultéreconnue aux communes de majorer lataxe foncière des terrains constructiblesnon bâtis, afin de faciliter la libération deterrains. Il a été modifié par divers amen-dements. Signalons notamment le n°64qui remonte à 1000 m2(et non 500 m2) leseuil d’exonération et le transforme enabattement. Ainsi les terrains de moins de1000m2seront exonérés de cette majora-tion de taxe et les terrains plus grandsseront imposés au-delà de 1000m2. Le pro-duit de cette taxe sera par ailleurs plafon-néà 3% de la valeur vénale du terrain.L’amendement n°66 exonère les terrainspour lesquels un permis de construire a étéobtenu (voté, p.3033). L’amendementn°67, également voté, exonère les dépen-dances des habitations.L’article4 sexies réforme le régime de lataxe locale d’équipement, il a été voté(p.3034).L’article suivant (4 septies) est celui qui ins-titue un partage de la plus-value en cas devente de terrains nus devenus construc-tibles. Philippe Marini a défendu un amen-dement de suppression de l’article et il aété suivi (p.3043). Le sénateur estimait quece dispositif était peu clair et susceptiblede provoquer des comportements pervers.Henri de Raincourt était du même avis,estimant par exemple que cette taxe auraitpu contribuer à une hausse du prix des ter-rains (p.3036). Précisons que la ministreCatherine Vautrin avait indiqué que leGouvernement était convaincu de la néces-sité de mettre en place un outil permet-tant de récupérer une partie de la plus-value engendrée par les équipementsqu’elle a installés dans des secteurs de sonterritoire pour les rendre constructibles;elle n’a donc pas été entendue. ThierryRepentin s’étonne de ce retournement et yvoit un discrédit porté à l’institution duSénat (p.3040).❑Droit au logement et accessionEn matière d’accession à la propriété,Thierry Repentin a défendu un amende-ment pour autoriser un accédant à la pro-priété à reporter le paiement de ses men-sualités en cas d’accident de la vie, il n’apas été suivi (p.3047).Jack Ralite a pour sa part émis un plai-doyer en faveur de l’instauration d’undroit au logement opposable, citantnotamment le Haut comité pour le loge-ment des personnes défavorisées quidemande que ce droit fasse l’objet d’uneobligation de résultat (p.3049). CatherineVautrin lui a demandé de retirer sonamendement, le jugeant «prématuré etirréaliste». Il a été rejeté.L’article5 fixe à 5,5% le taux de TVA pourles opérations d’accession sociale à la pro-priété dans les quartiers bénéficiant d’uneconvention ANRU. Thierry Repentin s’inter-roge sur la raison qui a conduit les députésà admettre que soient aussi éligibles à laTVA à 5,5% les opérations situées à moinsde 2km de la limite de ces quartiers(p.3053). Dominique Braye a proposé deréduire cette limite à 500 mètres (amende-ment n°68). Il a été voté (p.3056).L’article5 bis A autorise la vente de loge-ments HLM à des prix inférieurs de 35%à l’estimation des domaines en cas de ven-te à l’occupant. Il a été voté avec un amen-dement (n°69 rectifié bis) qui y insère une«clause anti-spéculative» obligeantl’acquéreur qui revend dans les 5 ans derestituer une partie du prix et lui interdi-sant de louer le logement à un prix supé-rieur à un plafond de loyer.Parmi les articles suivants, signalonsl’article5 sexies relatif aux SCI de capitali-sation. Un amendement du rapporteurn°75 rectifié rédige différemment l’article,tout en en conservant l’esprit, il a été voté(p.3067).L’article5 octies qui exonère de taxe fon-cière pendant 5 ans les résidences princi-pales en zone franche urbaine, a été sup-primé (p.3068).❑Anah et conventionnementL’article6 concerne l’Anah. Il a été modifiépar un amendement n°80 qui regroupedans un paragraphe spécifique les disposi-tions relatives au conventionnementsans travaux (p.3073). Il renvoie à undécret la détermination du contenu de cesconventions avec une «procédure d’entréeen vigueur simplifiée des conventions».Enfin, l’article7 qui met fin à la déductionforfaitaire majorée dans l’ancien (régimeBesson) à compter du 30juin 2006 a étéadopté (p.3077).Pour les nouveaux baux, à compter du 1erjuillet 2006, la déduction de 30% pour leslogements conventionnés, sera portée à45% dans le cadre d’une convention del’article L 321-8 du CCH (convention Anah).A suivre 25avril 2006page7JURIShheebbddooimmobilier••LA LOI ENL AU SENAT 25avril 2006page8JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations28mars 2006ANp.3385n°38802Gabriel Biancheri,UMP, DrômeBarème de l’usufruitEconomieDans le cas d’une donation de nue-propriétéavant le 1erjanvier 2004 et d’une renonciationultérieure à l’usufruit ou sa transmission auconjoint survivant, cela revenait à retenir au totalune quotité excédant 100% de la pleine proprié-té. Il est donc admisen cas de renonciation àtitre gratuit à l’usufruit par le donateur au profitdu donataire, que la valeur de l’usufruit soitplafonnée de façon à ce que son addition avecla nue-propriété n’excède pas 100%.Rappelons que c’est laloi de finances pour2004 qui a réactualisé lebarème de l’usufruitpour les transmissions àcompter du 1erjanvier2004.28mars 2006ANp.3406n°76078Chantal RobinRodrigo,App. PS, Hautes-PyrénéesLogements vacantsEmploiL’objectif du plan de cohésion sociale est lareconquête de 100000 logements vacants paran. Le projet de loi ENL comporte une disposi-tion pour inciter à la remise sur le marché deslogements vacants : déduction spéciale de30% sur les loyers jusqu’à la fin de la 2eannéequi suit la conclusion du bail, lorsque le bienest remis en location avant le 31 déc. 2007.Chiffres fournis pour 2005- l’Anah a financé la remi-se sur le marché de 12600logements vacants,- la taxe sur les logementsvacants a rapporté 25mil-lions d’euros.28mars 2006ANp.3410n°81909Michel Charzat,PS, ParisComptabilité des petitescopropriétésEmploiUn amendement adopté lors du débat à l’As-semblée de la loi ENL reconnaît aux syndicatsde copropriétaires comportant moins de 10lots de logements, de bureaux ou de com-merce dont le budget prévisionnel moyen surla période de 3 exercices consécutifs est infé-rieur à 15000 €le droit de ne pas tenir leurcomptabilité en partie double et de ne consta-ter leurs engagements qu’en fin d’exercice.A suivre dans la suite desdébats de la loi ENL.28mars 2006AN, p.3411,n°82269Alain Moyne Bres-sand,UMP, IsèreAmianteEmploi Le Gouvernement n’a pas l’intention d’accor-der de délais supplémentaires pour la réalisa-tion des dossiers techniques amiante.30mars 2006Sénatp.938n°21505Jean-FrançoisPicheral,PS, Bouches-du-RhôneAssociations syndicales depropriétairesIntérieurCertaines dispositions de l’ordonnance du1erjuillet 2004 sur les associations syndicales depropriétaires sont d’application immédiate,d’autres supposent un décret.Sa parution est prévue «dans les semaines quiviennent».Il est précisé que la miseen conformité des sta-tuts des associationsexistantes interviendradans les 2 ans de lapublication du décret.4avril 2006ANp.3668n°88870Jean-PierreBalligand,PS, AisneNouveau régime fiscal desPELEconomieLa loi de finances pour 2006 a prévu que, pourles intérêts générés à partir du 1erjanvier 2006,les intérêts des PEL de plus de 12 ans seraientsoumis à l’impôt sur le revenu. Cette réformes’explique parce que les titulaires des vieux plansbénéficient de fortes rémunérations et ne les ontpas utilisés pour acquérir un bien immobilier.Et le ministre de conclu-re qu’il n’est pas anor-mal qu’au bout de 12ans, le PEL redevenu unproduit d’épargneretrouve une fiscalité dedroit commun.4avril 2006ANp.3698n°63036Francis Hillmeyer,UDF, Haut-RhinVentes par lotsLogementLa vente par lots depuis 2001 a une naturespéculative. Il en résulte une diminution duparc locatif. La proposition de loi de MartineAurillac est «destinée à enrayer la vaguespéculative»; elle crée un droit de préemp-tion au profit des locataires dès le stade de lapremière vente en bloc. Elle comporte desincitations fiscales pour maintenir le statutlocatif. «Les occupants d’immeubles découpésdisposeront de protections efficaces».Un rapport au nom dela commission mixteparitaire a été déposépar le sénateur LaurentBéteille et le députéChristian Decocq le11avril 2006.4avril 2006ANp.3700n°69625Jean-Claude Tho-mas,UMP, MarneVersement de l’APL aubailleurEmploiLe versement de l’aide est nécessairementsubordonné au paiement effectif d’une char-ge de logement par le locataire en vertu duprincipe de participation minimalequifonde les aides au logement.La réponse décrit lesdivers cas de paiementdirect de l’APL aubailleur.4avril 2006ANp.3703n°76795Chantal Brunel,UMP, Seine-et-MarneSécheresse et mouve-ments du solEmploiLe Bureau de recherches géologiques et minières(BRGM) établit des cartes de retrait-gonflementdes argiles. Les cartes d’aléas déjà réalisées sontdisponibles sur le site www.argiles.fr.L’ensemble des cartespour les 44 départementsles plus sensibles doit êtreachevé en 2006.Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande. 25avril 2006page9JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFNominationsCabinets ministériels➠Premier ministre: Lionel Beffreestnommé chef du cabinet de Dominique deVillepin (arr. du 13avril, J.O. du 14avril, @).➠Budget: sont nommés au cabinet deJean-François Copé; directeur du cabinet:Philippe Heim; conseiller auprès duministre délégué : Nicolas Calcoen;conseillère technique : Florence Tétrault(arr. du 31mars, J.O. du 4avril, @).Françoise Lopez quitte ses fonctions dechargée de mission; Emmanuelle Robinest nommée conseillère technique (arr.du 3avril, J.O. du 8avril, @).➠Emploi, cohésion sociale et logement:Dominique Duboisest nomméconseiller au cabinet de Jean-Louis Borloo(arr. du 22mars, J.O.du 5avril, @).Vincent Susplugas est nommé conseillertechnique (arr. du 3avril, J.O. du 12, @);France Savelli est nommée conseillère tech-nique, chargée des relations avec le Parle-ment (arr. du 6avril, J.O. du 14avril, @).➠Cohésion sociale et parité: ClaudeViau quitte ses fonctions de conseillèretechnique au cabinet de Catherine Vau-trin (arr. du 30mars, J.O.du 7avril, @).➠Equipement: Olivia Amozig-Bellot estnommée conseillère technique pour lesaffaires économiques et financières aucabinet de Dominique Perben (arrêté du5avril 2006, J.O. du 12avril, @). ➠PME: Arnaud Strasserest nommédirecteur du cabinet et Laurent Fleuriotest nommé conseiller spécial auprès deRenaud Dutreil (arrêté du 6avril 2006,J.O. du 12avril, @).AdministrationDACS: Marie-Noëlle Teiller, magistra-te, est nommée sous-directrice du droitcivil à la direction des affaires civiles et dusceau (arr. du 12avril, J.O. du 14avril, @).Préfets: Jean Charbonniaud est nom-mé préfet de l'Orne (décret du 13avril,J.O. du 14avril, @).Organismes publicsANRU: Jean-Claude Daniel remplaceThierry Repentin comme représentantdes présidents d’EPCI au conseil d’admi-nistration de l'Agence nationale pour larénovation urbaine (arrêté du 4avril2006, J.O. du 7avril, p.5271).Montagne: 57 personnes ont éténommées au Conseil national de la mon-tagne par décret du 12avril 2006 (J.O. du14avril, p.5606).Magistrature➠Sont nommés présidents de chambrede cour administrative d’appel:Joëlle Burleraux-Lackmann à Paris, Jean-nine Felmy et Jean-Louis Guerrive à Mar-seille et Alain Leducq à Bordeaux.➠Sont nommés présidents de tribunaladministratif:Lucienne Erstein à Bastia, Francis Mallol àBesançon, Jean-Pierre Panazza à Nîmes,Daniel Richer à Nancy et Jacqueline Sill àRouen (arr.du 31mars 2006, J.O. du13avril, @).Au fil du J.O.Bruit: un arrêté du 4avril 2006 relatifà l'établissement des cartesde bruit etdes plans de préventiondu bruit dansl'environnement a été publié le 5avril(J.O. p.5126).Incendie et ascenseurs : l’arrêté du6mars 2006 approuve diverses disposi-tions complétant et modifiant le règle-ment de sécurité contre les risques d'in-cendie et de panique dans les établisse-ments recevant du public (meubles rem-bourrés, ascenseurs et autres), il a étépublié au J.O. du 13avril (p.5536).Conventions collectives➠Immobilier: l’avenant n°29 du 23sep-tembre 2005 relatif à la mise à la retraiteest étendu par arrêté du 29mars 2006(J.O. du 5avril, p.5131).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 €TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 €TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 229UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✂UNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnés 25avril 2006page10JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITEA l’expiration du délai d’ins-truction, …Les demandes d’autorisation d’urbanisme(permis de construire, autorisation delotir…) doivent être instruites dans desdélais prévus par le Code de l’urbanisme.La réforme introduite par l’ordonnance du8décembre 2005 confirme cet encadre-ment des délais d’instruction.Le délai d’instruction, ou plus exactementla date à laquelle l’autorité administrativedevra s’être prononcée sur la demande,doit être communiquée au demandeur parlettre avec accusé de réception dans les 15jours du dépôt de sa demande, lorsque cel-le-ci est complète (Code urb, art. R 421-12pour les permis de construire, art. R 315-15pour les autorisations de lotir). … le permis est délivré tacite-ment ou refusé si l’administra-tion ne s’est pas prononcéeAu terme du délai d’instruction, si l’admi-nistration ne s’est pas prononcée, le permisdoit être considéré comme ayant été déli-vré tacitement, sauf exceptions prévues àl’article R 421-19 du code de l’urbanisme.Ces exceptions ont pour objet tant de pré-server des espaces remarquables, bâtis ounon, que de tenir compte des effetsnéfastes que pourraient avoir des construc-tions d’envergure et soumises à ce titre àdes procédures particulières. Ainsi, nepourront pas faire l’objet d’un permis taci-te, les projets mettant en jeu l’applicationdes législations sur la protection des monu-ments historiques, des sites, des réservesnaturelles et des zones de protection dupatrimoine architectural, urbain et paysa-ger (ZPPAUP). Egalement, aucun permistacite ne peut être délivré, lorsqu’il doitêtre précédé d’une enquête publique, oulorsqu’il concerne un mode de productiond’énergie en Corse. Enfin, il en est demême pour les projets visant à donner unenouvelle destination à des locaux d’habita-tion et réglementés à ce titre par l’article L631-7 du Code de la construction et del’habitation.Il est possible de demander lesmotifs d’un refus tacite.L’arrêt commenté ici nous rappelle qu’il estpossible de demander à l’autorité adminis-trative compétente en matière d’urbanis-me de communiquer les motifs de sonrefus. Cette procédure, méconnue, peut se révé-ler fort utile. En effet, si tout promoteur hésite avec rai-son à ouvrir un contentieux avec une col-lectivité au sein de laquelle il projette deconstruire un ou plusieurs bâtiments, pourautant, il convient qu’il préserve ses droits.L’article5 de la loi du 11juillet 1979 per-met à tout citoyen de demander à l’admi-nistration les éléments qui ont justifié sonrefus implicite, et ainsi, le cas échéant, atti-rer son attention sur la naissance de ce der-nier. Cette demande doit être faite dans ledélai de deux mois suivant la naissance durefus. L’administration est alors tenue de seprononcer dans le délai d’un mois. Si elledemeure dans son silence, le requérant atoujours la possibilité d’agir devant le jugeadministratif pour demander l’annulationdu refus implicite. Le délai de recourscontentieux est en effet prorogé. C.M.Demande d’urbanisme : effet de l’expiration du délai d’instruction(CE, 6mars 2006, Société civile immobilière Hugou)URBANISMEL’analyse de Catherine Minot, étude Lacourte,notaires associés à Paris➠Géomètres: l'accord du 12juillet 2005,relatif à la transposition de l'accord UNA-PL du 5janvier 2005 sur la formationprofessionnelle dans le cadre de laconvention collective nationale des cabi-nets ou entreprises de géomètresexperts, topographes, photogrammètres,experts fonciers a été étendu par arrêtédu 28mars 2006 (J.O. du 7avril, p.5280).➠Promotion-construction: l’accord du1erjuin 2005 instituant un PEI et un PER-CO-I est étendu par arrêté du 30mars(J.O. du 11avril, p.5427).➠Collaborateurs salariés des cabinets d'éco-nomistes de la constructionet de métreursvérificateurs : extension notamment del'avenant n°8 du 25mars 2005 et du n°9du 7septembre 2005 relatifs à la formationprofessionnelle tout au long de la vie (arr.du 30mars, J.O. du 11avril p.5427).CDEC : les installations de distri-bution de combustiblesLa loi du 23février 2005 sur les territoiresruraux (art. 49) a modifié l’article L 720-5 duCode de commerce qui donne la liste desprojets qui sont soumis à autorisation d’ex-ploitation commerciale pour ajouter le termede combustibles. Elle a complété le 4equiconcerne désormais les créations ou exten-sion d’installation de distribution au détailde combustibles etde carburants, quellequ’en soit la surface, annexée à un magasinde commerce de détail ou à un ensemblecommercial. La loi renvoyait à un décretqui vient d’être publié. Selon son article 1er,sont considérées comme installations de dis-tribution de combustibles soumises à autori-sation d’exploitation commerciale «les sur-faces de vente affectées à la distribution audétail de combustibles directement acces-sibles aux particuliers et situées sur le mêmesite que le magasin de commerce de détaildont elles sont l'annexe et dont l'activité estexercée sur une surface de vente supérieureau seuil fixé à l'article L.720-5». L’autorisa-tion doit préciser le nombre de postes deravitaillement. L’emplacement ou le local,directement accessibles au public et où sontentreposés les combustibles, correspond à unposte de ravitaillement dans l’hypothèse oùla clientèle ne se sert pas elle-même.(Décret n°2006-423 du 10avril 2006 pris pourl'application du deuxième alinéa du 4°du I del'article L.720-5 du Code de commerce, J.O. du11avril, p.5421).En bref❑Pas de fusion Cnab - CSAB: la Cnaba annoncé qu’il n’y aurait pas de rappro-chement avec le CSAB en raison du refusde l’assemblée générale du CSAB. Le pré-sident de la Cnab, Serge Ivars, regrettecette décision alors que la Cnab avaitadopté à l’unanimité le protocole defusion des deux syndicats.❑GPD devient Perial. Le groupe degestion de SCPI et de gestion d’actifsimmobiliers que préside Eric Cosserattirait son nom depuis 1920 de son originede réseau de distribution d’un fabricantde gants, Gant Perrin Détail. Il abandon-ne sa dénomination historique pouradopter celle de Perial.❑Snoupi mute en Clameur: l’observa-toire des loyers créé par l’UNPI, quiregroupait déjà l’Anah, la Cnab, Foncia etle SNPI a été conforté par l’arrivée de 5nouveaux membres : ICF, la FoncièreLogement, Bouygues Immobilier et leSIRES. A cette occasion, il change de nomet adopte celui de Clameur.suite de la page 9