Baux d’habitation
Renouvellement de bail : trop de précipitation nuit
Baux commerciaux
Application stricte de la clause résolutoire
Fiscalité
Taxe foncière : appréciation directe, méthode subsidiaire
Local de référence
Décharge de taxe foncière : quelle incidence
Plus-values des particuliers : le cas d’un patrimoine de moins de 400 000 F
Au parlement p. 4, 5
La loi de finances au Sénat…
…et à l’Assemblée
Réponses ministérielles p. 6
Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
En bref p. 5 et 7
Au fil du J.O.
Nominations à l’EPAD et à Euroméditerranée
Sur votre agenda
Décret sur le bouclier fiscal
La retenue à la source et les revenus fonciers
Le Conseil constitutionnel censure partiellement la loi de financement de la Sécurité sociale
Avocats
Conventions p. 8
GRL, modération des loyers, accession sociale à la propriété : le logement à l’ère des conventions.
26décembre 2006page2JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCETaxe foncière❑ Appréciation directe,méthode subsidiaire(Conseil d’Etat, 6 nov. 2006, n°366429, GIEGood Year Mireval)Un contentieux portait sur le calcul de lavaleur locative d’un ensemble immobilierdont un GIE était propriétaire. L’adminis-tration avait substitué à une valeur déter-minée par voie de comparaison, unevaleur arrêtée par voie d’appréciationdirecte. La cour d’appel avait refusé deprendre en compte comme élément decomparaison des centres situés dansd'autres communes de France, mais sadécision est censurée. le Conseil d’Etats’appuie sur l’article1498 du CGI:«Considérant qu'il résulte de ces disposi-tions que, d'une part, la valeur locatived'un immeuble qui, comme en l'espèce, estutilisé par son propriétaire ne peut légale-ment être déterminée par voie d'appré-ciation directe que s'il est impossiblede la fixer par voie de comparaison, etque, d'autre part, peuvent, notamment,être retenus comme termes de comparai-son des immeubles situés hors de la com-muneet qui ont, eux-mêmes, fait l'objetd'une évaluation par voie de comparaisonavec des immeubles similaires, loués à desconditions de prix normales à la date de larévision, quelle que soit leur communed’implantation, pourvu que, du point devue économique, toutes les localités encause présentent une analogie suffisante;que la cour administrative a, par suite,comme le soutient le G.I.E. Good YearMireval, entaché les arrêts attaqués d'uneerreur de droit en se fondant, pour juger,notamment, insusceptibles d'être utiliséscomme termes de comparaison en vue dedéterminer la valeur locative de l'ensembleimmobilier dont ce groupement disposequatre centres d'essais ou de recherchesitués en France et dont celui-ci faisait état,sur ce que les dispositions précitées de l'ar-ticle1498 du CGI faisaient obstacle à ceque soit retenu comme terme de compa-raison un immeuble dont la valeur locativea, elle-même, été fixée par voie de compa-raison, ainsi qu'en l'occurrence, l'avait étécelle de chacun des quatre ensemblesimmobiliers désignés; que le G.I.E. GoodYear Mireval est, dès lors, fondé, sans qu'ilsoit besoin d'examiner les autres moyensde ses pourvois, à demander que les deuxarrêts attaqués soient annulés».Le Conseil d’Etat juge l’affaire au fond.Dans la mesure où il existait en Franced’autres ensembles immobiliers compa-rables, centres d’essais de BMW et Klébersitués à Istres et Aix-en-Provence, le Conseild’Etat considère qu’ils pouvaient servir decomparaison.Observations de Jurishebdo: la méthodede l’appréciation directe de la valeur loca-tive n’intervient donc qu’en dernière ana-lyse. Lorsque l’immeuble est utilisé par sonpropriétaire, il n’est pas possible de se réfé-rer au montant du loyer, il convient doncde procéder par comparaison avec desbiens comparables. Ces biens peuvent êtresitués dans des communes éloignées, com-me c’était le cas en l’espèce, pourvu qu’iln’y ait pas de «disparités économiquestelles qu’elles feraient obstacle à ce quesoit opérée toute comparaison de valeurslocatives de l’une à l’autre» Taxe foncière❑Local de référence(Conseil d’Etat, 16 nov. 2006, n°277532, StéMonoprix Distribution)Le Conseil d’Etat a précisé les conditions derecours aux locaux de référence pour lecalcul de la valeur locative servant de baseà la taxe foncière.«Considérant qu'il résulte des dispositionsprécitées [article1498 du CGI] qu'un localde référence ne peut être choisi à l'exté-rieur de la commune que si la communed'implantation du terme de référencechoisi est analogue d'un point de vue éco-nomique, avec la commune d'implantationdu local à évaluer; que ni les dispositionsde l'article324 AA de l'annexe III au codegénéral des impôts, ni aucun autre textenon plus qu'aucun principe ne permet-tent de pratiquer une majoration ouun abattement sur la valeur locativedu terme de référence retenu, afin decompenser les différences de natureéconomique qui séparent la communed'implantation du terme de référence decelle du local à évaluer».Observations de Jurishebdo: la cour admi-nistrative d’appel de Lyon avait pris com-me référence un immeuble situé dans unecommune voisine (Sainte Foix-lès-Lyon)pour calculer la valeur locative de l’im-meuble situé dans la commune de Ville-franche-sur-Saône et y avait appliqué unabattement de 40% pour tenir comptedes différences démographiques et écono-miques existant entre les deux communes.Ce raisonnement est donc condamné parle Conseil d’Etat Plus-value immobilière❑Un patrimoine de 400000F(Conseil d’Etat, 6 nov. 2006, n°279831)Un contribuable demandait l’exonérationd’impôt sur la plus-value au motif que sonpatrimoine ne dépassait pas 400000 F (art.150 B du CGI alors en vigueur). L’arrêt de lacour administrative d’appel de Versaillesqui avait refusé sa demande est censuré: lacour «a commis une erreur de droit enjugeant que Mlle D. ne pouvait bénéficierde l’exonération prévue par l’article150 Bdu CGI, faute d’avoir joint à sa déclarationde l’année de réalisation de sa plus-value,une demande d’exonération et l’état deson patrimoine, en méconnaissance desdispositions de l’article74 Q de l’annexe IIau même code».Toutefois, le Conseil d’Etat refuse l’exoné-ration au motif que le contribuable n’a pasproduit à l’appui de sa demande d’exoné-ration formulée à l'occasion de sa réclama-tion, l’état de son patrimoine.Observations de Jurishebdo: le contri-buable qui souhaite bénéficier de l’exoné-ration d’impôt sur la plus-value en raisonde la modicité de son patrimoine doitfournir l’état de son patrimoine. Rappelons par ailleurs que ce cas d’exoné-ration a disparu avec la réforme des plus-values des particuliers dans la loi definances pour 2004 Décharge de taxe foncière❑Quelle incidence?(Conseil d’Etat, 16 nov. 2006, n°283241, SCI Cinvestissement)Une SCI avait consenti un bail à construc-tion à une SARL à charge pour le preneurde construire des entrepôts et desbureaux. Or l’administration avait établi la 26décembre 2006page3JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEtaxe foncière au nom de la SCI. Le tribunalen avait cependant prononcé la déchargeau motif que la taxe foncière était due parle preneur (art. 1400 du CGI). Mais leministre contestait le jugement en ce qu’iln’avait pas désigné la SARL comme rede-vable.Le Conseil d’Etat indique que le juge doitmettre l’imposition à la charge du rede-vable légal:«Considérant qu'aux termes de l'ar-ticle1404 du même code, dans sa rédactionapplicable à compter du 1" août1994 etissue de la loi du 30décembre 1993: «Lors-qu'au titre d'une année une cotisation detaxe foncière a été établie au nom d'unepersonne autre que le redevable légal, ledégrèvement de cette cotisation est pro-noncé à condition que les obligations pré-vues à l'article1402 aient été respectées.L'imposition du redevable légal au titre dela même année est établie au profit del'Etat dans la limite de ce dégrèvement» ;que, pour l'application de ces dispositions,après avoir prononcé le dégrèvement de lataxe foncière sur les propriétés bâties de lapersonne qui n'était pas le redevable légal,le juge a l'obligation, même en l'ab-sence de demande expresse formuléepar les parties, de mettre cette imposi-tion à la charge du redevable légal».Observations de jurishebdo: le Conseild’Etat annule le jugement qui n’avait pasdésigné le redevable légal de la taxe fon-cière, méconnaissant ainsi l’obligation del’article1404 du CGI Renouvellement de baux❑Trop de précipitation nuit(Cass. Civ. 3e, 13décembre 2006, n°1297, FS-P+B+R+I, cassation)Un bail d’habitation prenait fin le 30sep-tembre. Après avoir envoyé une proposi-tion de renouvellement et reçu le refus dulocataire du montant du loyer, le bailleuravait saisi la commission de conciliation le16juin. Avant même que la commission aitrendu son avis, le bailleur avait saisi le tri-bunal le 25juillet. Cette précipitation quin’avait pas été critiquée par la cour d’ap-pel, est sanctionnée par la Cour de cassa-tion:«Vu les articles17 c) et 19 de la loi du6juillet 1989;Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 6sep-tembre 2005), que la Société privée d'ex-ploitation immobilière (la SOPRIDEX) anotifié aux épouxW., locataires d'unappartement lui appartenant, une proposi-tion de renouvellement du contrat de bailassortie d'un loyer réévalué; que les loca-taires ayant refusé sa proposition, elle asaisi la commission départementale deconciliation puis les a assignés pour fairefixer judiciairement le prix du bail renouve-lé; que les preneurs ont soulevé l'irreceva-bilité de la demande;Attendu que pour juger la demande rece-vable, l'arrêt retient que le fait que la datede l'assignation introductive d'instance du25juillet 2003 soit antérieure à celle àlaquelle la commission départementale deconciliation a rendu son avis est dépourvud'incidence quant à la validité de cet actequi est intervenu avant la date du 30sep-tembre 2003 d'expiration du bail;Qu'en statuant ainsi, alors que le juge nepeut être valablement saisi avant quele délai de deux mois imparti à la com-mission de conciliation pour rendreson avis soit écoulé, la cour d'appel, quin'a pas recherché si, à la date de la saisinedu juge, ce délai était expiré, n'a pas donnéde base légale à sa décision».Observations de Jurishebdo: saisir le jugeavant que la commission de conciliationn’ait rendu son avis est une manière impli-cite de refuser d’en tenir compte. L’auteurdu pourvoi avait rappelé que le législateuravait «voulu éviter les abus en privilégiantl’intervention préalable et obligée d’unecommission de conciliation impartiale encas de désaccord». Une saisine anticipée dujuge vise à éliminer cette phase de concilia-tion et la Cour de cassation a voulu l’éviter.L’article18 de la loi de 1989 indique «àdéfaut d’accord constaté par la commis-sion, le juge est saisi avant le terme ducontrat. A défaut de saisine, le contrat estreconduit de plein droit aux conditionsantérieures de loyer…». Le bailleur doitdonc impérativement saisir le juge avant leterme du contrat, sinon sa demande dehausse de loyer est privée d’effet. Si la loiprévoit donc une date limite de saisine dujuge, elle ne fixe pas expressément de dateà partir de laquelle le bailleur peut saisir lejuge. La Cour de cassation interprète doncla loi en imposant au bailleur d’attendrel’avis de la commission, ce qui paraît unesolution de bon sens, de même que lacommission ne doit pas être saisie trop tôt(cf. CA Paris, 11mars 1991, Rev. loyers1991, p.413). La Cour de cassation a jugépar ailleurs que la commission peut êtresaisie jusqu’à la fin du bail (Civ. 3e, 27 nov.2002, RJDA 2/03, n°13). Comment alorsrespecter à la fois le délai de saisine dujuge et la solution de l’arrêt rapporté?1. Il faut éviter d’attendre trop pour saisirla commission.2. Dans l’hypothèse où la commission estsaisie peu avant la fin du bail (ce quin’était pas le cas en l’espèce), on peut sansdoute conseiller néanmoins de saisir lejuge à titre conservatoire avant que lacommission ait rendu son avis Baux commerciaux❑Clause résolutoire(Cass. Civ. 3e, 13 déc. 2006, n°1309, FS-P+B,cassation)Cette décision traite des modalités d’appli-cation de la clause résolutoire:«Attendu selon l'arrêt attaqué (Bourges,2mai 2005), rendu en matière de référésur renvoi après cassation (Com. 3juin2003, pourvoi n°01-10612), que MmeT.,propriétaire de locaux à usage commercial,a signifié le 11août 1999 à M.A., preneurà bail, un commandement de payer visantla clause résolutoire; qu'au motif que lescauses du commandement n'avaient pasété acquittées dans le délai légal, MmeT. aassigné M.A. en constatation de l'acquisi-tion de la clause résolutoire;Sur le moyen unique:Vu l'article L.145-41 du code decommerce;Attendu que, pour accueillir la demande,l'arrêt retient qu'en incluant les intérêtsattachés au loyer, le commandement depayer visait une cause née de l'exécutiondu bail, de sorte que faute d'un règlementintégral de ces intérêts dans le délai légal,la clause résolutoire s'est trouvée acquisede plein droit;Qu’en statuant ainsi, sans rechercher, com-me il le lui était demandé, si une stipula-tion expresse du bailprévoyait que lenon-paiement des intérêts attachés auxloyers par le commandement se trouvaitsanctionné par la clause résolutoire, la courd’appel n’a pas donné de base légale à sadécision».L’arrêt est donc cassé. 26décembre 2006page4JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIRELa loi de finances au Sénat…Dans la discussion sur le projet de loi definances, le rapporteur spécial de lacommission des finances, Fabienne Kel-ler fait observer que plusieurs postesfont l’objet de débudgétisationpuisque des taxes sont affectées directe-ment à certains établissements publics.C’est le cas de l’Ademe (qui va recevoirune taxe sur le charbon) et du Conser-vatoire de l’espace littoralqui varecevoir l’intégralité du produit du droitde francisation et de navigation (JOSénat déb. 3 déc. p.9399).Yves Détraigne se réjouit de l’avance-ment des travaux d’élaboration desplans de prévention des risques. Ilindique que 421 plans de préventiondes risques technologiques doivent êtreréalisés d’ici le 31juillet 2008 et quel’élaboration de 124 plans a été enga-gée au dernier trimestre 2005. Pour lesplans de prévention des risques natu-rels, l’objectif d’en approuver 5000 aété atteint fin 2005. Pour 2007 l’appro-bation des plans inondation et risquessismiques sera privilégiée (p.9405).Pour le budget de la justice, GeorgesOthily note que les crédits sont en haus-se et que 2007 sera l’année de la miseen service de nouveaux établissementspénitentiaires et palais de justice. Ceprogramme immobilier représentera1,1milliard d’euros en autorisationsd’engagement (JO Sénat déb. 5 déc.p.9439).A propos de l’aide juridictionnelle, legarde des sceaux, Pascal Clément,explique son idée de lancer desassisesde l’aide juridictionnelleet de l’accèsau droit qui se tiendront en janvier. Ilrappelle que l’aide juridictionnelle pro-fite à 900000 personnes et coûte320millions d’euros chaque année(p.9459). Selon le ministre «une véri-table réforme de l’assurance de protec-tion juridique constituerait un bondébut». Il propose «de forcer la maindes assureurs pour obtenir des hono-raires libres, à charge pour l’assureur defixer un montant plafond de prestationset pour le citoyen justiciable de complé-ter en fonction de la demande de l’avo-cat».L’archéologie préventivePour le budget de la culture, YannGaillard, rapporteur spécial note avecintérêt (JO Sénat déb. 9 déc. p.9899)l’inscription d’une subvention de 9mil-lions d’euros pour l’Inrap en crédit depaiement pour 2007. Il rappelle «lanécessité de rationaliser la politiqued’archéologie préventive, ce qui peutaller jusqu’au rationnement des dia-gnostics et donc des fouilles».Sur ce sujet, Yves Dauge explique que «leproblème de l’augmentation du nombrede mesures décidées par l’Inrap est lié àl’essor considérable du secteur du bâti-ment et à la multiplication des lotisse-ments». Alors que les lotisseurs «sont desgens très raisonnables et qui sont tout àfait prêts à payer la redevance», il juge«franchement inadmissible» de les enavoir exemptés (p.9913). Le sénateurpropose d’augmenter la redevance et desupprimer les exemptions. Il déplore que«trop d’opérations passent à travers lesmailles du filet».Le ministre Renaud Donnedieu deVabres se félicite de l’augmentation duproduit de la redevance: 32millionsd’euros en 2005, mais 63millions en2006 et de l’augmentation du nombred’opérateurs (p.9919).Les sénateurs ont poursuivi l’étude de laloi de finances le 11décembre. A Ber-nard Vera qui défendait un amende-ment pour supprimer le bouclier fiscalet selon lequel 93000 personnesseraient concernées soit 4300euros parfoyer fiscal, le ministre répond que90% des bénéficiaires de cette mesuresont dans le 1erdécile de l’impôt sur lerevenu (JO déb. Sénat 12 déc. p.9991).Bernard Vera soutient à nouveau unamendement visant à supprimer le régi-me fiscal des SIIC(n°II-292, p.10003),Philippe Marini lui rétorque que 90% desactifs des SIIC sont composés d’immobilierprofessionnel et moins de 10% en immo-bilier résidentiel et en conséquence que«le court-circuit […] entre le statut desSIIC et la vente à la découpe est totale-ment infondé». Le ministre confirme quele sujet sera réabordé lors du collectifbudgétaire. L’amendement a été rejeté.Michel Mercier a défendu un amende-ment (n°II 294) pour limiter l’obligationd’assurance de l’Etat ou des collectivitésterritoriales qui font construire deslocaux autre que d‘habitation, pour leschantiers de grande ampleur; il l’a tou-tefois retiré à la demande du ministre(p.10008).Nicole Bricq a proposé un amendement(II-308) à propos de la taxe forfaitairesur les terrains nus constructiblescréée par la loi ENL, pour l’étendre aubénéfice des EPCI. Il a été adopté(p.10012).Divers amendements ont été proposéspar Jean-Marc Pastor sur la redevancedes ordures ménagères et la TEOM, maisil les a retirés (p.10040). A toutefois étéadopté l’amendement II-314 prévoyant,pour la réforme de la TEOM, une missiond’évaluation en 2007, le ministre seréjouissant de cette technique d’évalua-tion des dispositifs (p.10043)…L’article40 septies qui prévoit une exo-nération de taxe foncière dans les ZRRen faveur des hôtels, gîtes ruraux, meu-blés de tourisme et chambre d’hôte aété adopté avec quelques modifications(p.10047), ainsi que l’article40 octiespour la taxe d’habitation.A propos d’une réforme générale desvaleurs locatives, plusieurs amendementssont été soutenus mais finalement retirésou rejetés. L’article40 nonies qui rééva-lue les bases de 1,018 pour les immeublesnon bâtis et les immeubles industriels en2007 a été voté (p.10051). L’article40decies a aussi été voté, il prolonge d’unan le délai pour la mise en œuvre de lataxe d’habitation pour les résidencesmobiles (p.10056).Une seconde délibération a été deman-dée par le Gouvernement sur une séried’amendement, don l’un concerne lefinancement du fonds national d’aideau logement (p.10111) par une haussede la cotisation à 0,2% de la massesalariale. L’ensemble du projet de loi aété voté le 12décembre (JO déb. Sénat13 déc. p.10135).Observations de Jurishebdo: le fonction-nement de la clause résolutoire dans lesbaux commerciaux est régi par l’article L145-41 du code de commerce. Cet arrêtconfirme l’interprétation restrictive qu’enfait la Cour de cassation. Une clause réso-lutoire concernant les loyers ne peut pass’appliquer aux intérêts 26décembre 2006page5JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIRE… et à l’Assemblée.Lors de la discussion du budget de lajusticedevant les députés, le garde dessceaux annonce la prochaine présenta-tion par le groupe UMP d’une proposi-tion de loi sur l’aide juridictionnelle (JOAN déb. 17 nov. p.7550).Pour le budget du logement, FrançoisScellier, rapporteur spécial, indique qu’ildoit s’élever à 6,15milliards d’eurosd’autorisation d’engagement et à5,98milliards d’euros de crédits de paie-ment (p.7532). Il indique que l’objectifde financement de logements sociauxs’élève à 100000. L’Anah disposera de353millions d’euros de crédits de paie-ment, lui permettant de contribuer à laconstruction de 37500 logements àloyers maîtrisés, à la remise sur le mar-ché de 18000 logements vacants, aufinancement de travaux de 35600 loge-ments insalubres et à la subvention del’amélioration du logement de 36000propriétaires occupants.Il se réjouit du développement dunombre de bénéficiaires du PTZ:250000 ménages en 2006. Les crédits dela lutte contre l’habitat indigne sont enhausse de 28% en 2007 à 23millionsde crédits de paiement (p.7563).En matière de rénovation urbaine, Phi-lippe Pemezec, rapporteur pour avis,salue le rôle de catalyseur de l’Anruet le «formidable effet de levier dessubventions de l’Agence» (p.7564).Jean-Pierre Abelin se réjouit de la haus-se de la construction en 2006; 430000logements commencés et 550000 auto-risations. Il soutient la mesure consis-tant à revenir sur le seuil de versementde l’APL à 24euros (coût de la mesure:34millions d’euros). Jean-Yves LeBouillonnec critique la création de lanouvelle agence pour la cohésion socia-le et l’égalité des chances, qui «faitcraindre une dilution complète des res-ponsabilités au niveau nationale»(p.7567). Il évoque la menace de l’in-suffisance du financement de l’Anru etle fait que le taux de couverture desdémolitions par les reconstructions quiétait de 53,6% en 2005 ne devrait pasdépasser 76% en 2006.Patrick Braouzec formule de nom-breuses critiques, par exemple sur lenombre insuffisant de logements loca-tifs sociaux construits (p.7588).Rudy Salles suggère une mesure d’exo-nération de taxe foncière pour les pro-priétaires d’appartements en zonesfranches et qui occupent leur logement(p.7591).Un PTZ foncier?Pour faciliter la construction de loge-ments accessibles aux ménagesmodestes, Pierre-André Périssol propose«de créer un prêt à taux zéro foncierqui permettrait de rembourser le fon-cier une fois le bâti amorti» (p.7597), lacollectivité territoriale qui tire desrecettes d’un foncier cher devant parti-ciper au financement de ce PTZ foncier.La ministre Catherine Vautrin présenteles priorités du Gouvernement (p.7599),la première étant l’accélération de laréalisation du programme national derénovation urbaine. Au 1er novembre,218 projets portant sur 383 quartiersont été validés par l’Agence, soit 25mil-liards d’euros de travaux dont 7,8mil-liards pris en charge par l’Anru. Sur lacritique fondée sur la reconstruction, laministre explique que l’objectif est dediversifier l’offre de logements et doncde ne pas reconstruire l’ensemble deslogements sociaux sur le quartier, maisd’opérer une partie des reconstructionsà l’échelle de l’agglomération. Elleannonce une procédure de paiementaccéléré des subventions de l’Anru.Catherine Vautrin indique que les troisopérations d’intérêt national pour l’Ile-de-France (Seine-Amont, Seine-Aval etMasy-Saclay) sont «effectivement enroute».Pour l’augmentation des aides au loge-ment, la ministre indique le taux de1,8% au 1erjanvier 2007 (p.7603).Quantaux chiffres de construction, elle prévoitpour 2006: 7000 à 8000 PLAI, 50000à54000 PLUS et 27000 PLS et 5000 PLSfonciers, soit 95000 logements financés.Janine Jambu revient sur la question desortie de conventionnement deslogements d’Icade. La ministre luirépond qu’un protocole a été signéavec Icade en février2004 avec 5 asso-ciations de locataire (p.7608) et que lamoitié des locataires bénéficient demesures sociales de neutralisation desaugmentations de loyers. Elle rappelleaussi les mesures prises dans la loi ENL.➠Les revenus fonciers hors duprojet de réforme de l’impositiondes revenusSi le Gouvernement décide d’opter pourl’imposition des revenus à la source,cela aura pour conséquence une«année blanche» qui pourrait être fixéeen 2008 pour permettre la transitionavec le système actuel. Après l’imposi-tion en 2008 des revenus 2007, lecontribuable paierait dès janvier2009des impôts sur les revenus de l’année encours (déclaration de Thierry Breton auxEchos, 18 déc. 2006). Le ministre desfinances a précisé que le projet de pré-lèvement de l’impôt à la source nedevait pas concerner les revenus fon-ciers et les revenus financiers.➠La loi de financement de la Sécu-rité sociale censurée partiellementpar le Conseil constitutionnelLe Conseil constitutionnel a censuré le14décembre 11 articles «comme netrouvant pas leur place dans une loi definancement pour la sécurité sociale», 7 articles «comme contraires à la règle[…] selon laquelle le Gouvernementdoit soumettre par priorité à l'Assem-blée nationale les mesures contenuesdans une loi financière». Le Conseil acensuré 2 articles pour une autreraison: ils étaient issus d’amendementsqui n’avaient pas fait l’objet au Sénatd’une vérification a priori commen’étant pas de nature dépensière (viola-tion de l’article40 de la constitution).Le Sénat est donc indirectement invité àmettre en place une telle procédured’examen préalable des amendements.Cette décision est importante, car ellemarque un renforcement de la jurispru-dence du Conseil constitutionnel dans lemode d’élaboration des lois, et ellepourrait trouver à s’appliquer dansd’autres textes comme la loi de financeset ou la loi de finances rectificative.A suivre.BREVESAvocatsHervé Kensicher, et deux collabora-teurs, Amaury de Feydeau et Pierre deBoutiny, ont rejoint le cabinet OrrickRambaud Martel pour renforcer l’activi-té investissement immobilier du cabinetd’avocats.suite page10 26décembre 2006page6JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations30 nov. 2006Sénatp.3000n°22987Jean-Claude EtienneUMP, MarneTVA sur les réseaux dechaleurAffaires européennesL’article76 de la loi du 13juillet 2006 a soumisau taux réduit de TVA les abonnements auxréseaux de chaleur et la fourniture de chaleurproduite à partir d’au moins 60% d’énergierenouvelable. La mesure est d’applicationgénérale, il n’y a donc pas lieu de prévoir deszones bénéficiant de ces dispositions.Le zonage pour l’appli-cation d’une mesure,c’est très bien, mais il nefaut pas en abuser!30 nov. 2006Sénatp.3013n°24778et24912Jean-Louis Masson,NI, MoselleNomination de notairesJusticeLe nombre de nominations de notaires pourles années 2004, 2005 et 2006 est de 1096 horsAlsace Moselle et pour les années 2003-2006de 37 en Alsace Moselle.Le sénateur demandait lenombre de nominations où lenotaire est un descendant duprécédent, mais l’informationn’a pas été communiquée.5 déc. 2006ANp.12715n°108506Yvan Lachaud,UDF, GardConservateur des hypo-thèquesBudgetLes sommes versées au conservateur des hypo-thèques sont pour l’essentiel reversées au Trésorpublic. En principe ni l’affectation de l‘immeuble,ni la qualité des parties n’ont d’incidence sur l’exigi-bilité des salaires. Mais le Gouvernement mène uneréflexion sur la manière d’alléger le coûtde lamise en place des services publics locaux.Le député soulignaitl’important du salaire duconservateur pour unbail emphytéotique.5 déc. 2006ANp.12732n°101683Chantal Robin-Rodrigo,App.PS, Hautes-PyrénéesConcentration de la pro-fession de syndicEconomieLe ministre de l’économie n’a eu que peu d’opéra-tions de concentration à connaître en raison de lataille modeste des syndics rachetés. Pour autant lespratiques commerciales de groupes ou enseignesnationales sont contrôlées par la DGCCRF. Les orga-nisations professionnelles sont sensibilisées aunécessaire renforcement de l’information des pro-priétaires sur les prix et prestations des syndics.La députée est très viru-lente à l’égard de la pro-fession: abus, factura-tion de prestations farfe-lues…5 déc. 2006ANp.12773n°86707Marie-Jo ZimermannUMP, MoselleInfractions à la législationd’urbanisme: recouvre-ment des condamnationsJusticeLes personnes condamnées pour un même délitsont tenues solidairementdes restitutionsetdes dommages-intérêts. Cette solidarité permetà la partie civile de réclamer à l’une des personnescondamnées la totalité des dommages et intérêtsou l’exécution des mesures de restitutions ordon-nées. Pour l’amende pénale, la solidarité est unedérogationau principe de la personnalité despeines. L’article480-1 prévoit deux conditionspour sa mise en œuvre. Il faut une motivation spé-ciale de la juridiction et que l’intéressé se soitentouré de complices ou coauteurs insolvables.La députée citait le casde la construction sanspermis.5 déc. 2006ANp.12779 n°100604Pierre Morel-A-L’Huissier,UMP, LozèreFiducieJusticeLe Sénat a adopté le 17octobre 2006 une pro-position de loi instaurant la fiducieen droitfrançais. Une personne, le constituant, pourratransférer la propriété de certains biens à untiers de confiance, le fiduciaire, à charge pourlui de les gérer dans un but déterminé au profitd’un ou de plusieurs bénéficiaires. Cet instru-ment sera réservé aux seules personnes morales.Le texte doit prochaine-ment être examiné parles députés.5 déc. 2006ANp.12782n°103997Christian Jeanjean,UMP, HéraultSystèmes d’ouverture àdistance dans lesimmeubles en copropriétéJusticeLa loi ENL a transféré les articles26-1 et 26-2de la loi de 1965 dans l’article25 n. Mais l’ar-ticle9 al. 2 continue à viser l’article26-1 abro-gé. Le législateur n’a pas voulu revenir sur lapossibilité prévue à l’article9 de permettre laréalisation à l’intérieur des parties privatives detravaux décidés en application de l’article25 n.Le ministère entendremédier à cettesituation, conclut laréponse.5 déc. 2006ANp.12782n°104598Pierre Morel-A-L’Huissier,UMP LozèreCommerces de sex-shopdans des copropriétés etpréoccupationJusticeLe copropriétaire qui subit des nuisances causéespar un autre copropriétaire peut exercer uneaction fondée sur les troubles anormaux de voisi-nage. La théorie de la préoccupation, tendantà ce que l’auteur d’un trouble anormal soit exo-néré de responsabilité lorsque son installationest antérieure et qu’il respecte la réglementationafférente à son activité n’est pas applicableaux rapports de copropriétairesentre eux.Une réponse donnéesous réserve de l’appré-ciation des tribunaux.Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande. 26décembre 2006page7JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFSur votre agenda23 et 24janvier 2007: laréformedes autorisations d’urbanisme.Identifier et gérer les nouveauxrisques. Un séminaire organisé par LesEchos. Tél. Caroline Jaubourg.0149532225ou cjaubourg@lesechos.fr8 et 9février 2007: la sécurisationjuridique de la transaction fonciè-re. Un séminaire de l’Associationd’Etudes foncières. Tél. 01 56 98 2005ou foncier@wanadoo.fr.NominationsCabinets ministériels➠Cohésion sociale: Rachid Bouzidi quit-te ses fonctions de conseiller techniqueau cabinet de Jean-Louis Borloo (arr. du11 déc., J.O. du 13, @).Organismes publicsCommission des clauses abusives:Sophie Marmande est nommée commemagistrat à la Commission des clausesabusives, membre suppléant, (arr. du 6déc. 2006, J.O. du 16 déc. @).Cour des comptes: François Lemass-sonfait partie de la liste des membresélus du Conseil supérieur de la Cour descomptes (J.O. du 14 déc.2006, @).Etablissements publics➠Etablissement public foncier des Yve-lines: Aude Debreilest nommée direc-trice générale de l'Etablissement publicfoncier des Yvelines (arr. du 7 déc. 2006,J.O. du 13 déc. 2006, p.18837).De nombreuses nominations au conseild’administration de l’EPAD et d’Euromé-diterranée:➠La Défense: Daniel Barnier (collectivitésterritoriales), Sylvie Esparre (aménagementdu territoire), Francis Rol-Tanguy (cohésionsociale), Hélène Eyssartier et Alain Collot(économie), Pascal Lelarge (urbanisme) etPatrick Vieu (transports) sont nommés pararrêtés des 20, 24 et 27novembre, 1eret7décembre, J.O du 14 déc. p.18905).➠Euroméditerranée: Magali Debatte(collectivités territoriales), Jean-BenoîtAlbertini (aménagement du territoire),Hélène Phaner et Patrick Gatin (budget)sont nommés par arrêtés des 22, 24 et 30nov. J.O. du 15 déc. p.18968).Au fil du J.O.Bouclier fiscalL’article344-00 A de l’annexe III au CGIcomporte la liste des informations quedoit contenir la demande de restitutiondes impôts. Le remboursement est effec-tué par virement.(Décret n°2006-1602 du 14décembre 2006pris pour l'application des articles 1eret 1649-0 A du CGI, relatif aux obligations déclara-tives et aux modalités d'instruction de lademande de restitution pour le plafonne-ment des impôts, J.O. du 16 déc. p.18999).Outre-merLe décret n°2006-1586 du 12décembre2006 étend à la Nouvelle-Calédonie et à laPolynésie française du décret n°2003-370du 18avril 2003 relatif à la prime d'épargnede l'Etat afférente aux plans d'épargnelogement(J.O. du 14 déc. p.18874).HuissiersLe compte de dépôt obligatoire des huis-siers ne pouvait donner lieu qu’à desvirements. Il peut désormais donner lieuà la remise de formules de chèques.(Arrêté du 5décembre 2006 modifiant l'ar-rêté du 4août 2006 pris pour l'applicationde l'article30-5 du décret n°56-222 du29février 1956 modifié relatif au statut deshuissiers de justice, J.O. du 14 déc. 2006,p.18877).Conventions collectives➠Personnel des huissiers de justice:l’avenant n°25 du 27juillet 2006, relatifaux salaireset aux classifications a étéétendu par arrêté du 6 déc. J.O.du 17déc. p.19063).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 €TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 €TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 256UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✂UNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnés 26décembre 2006page8JURIShheebbddooimmobilier••CONVENTIONSLa modération des loyers de1,8% en 2007L’Union nationale de la propriété immo-bilière a signé à Matignon un «accord demodération des loyers pour 2007». L’UNPI«s’engage à inciter» ses adhérents et l’en-semble des propriétaires bailleurs «à limi-ter à 1,8% les hausses de loyers en 2007intervenant lors des renouvellements debaux et des relocations».La fédération qui revendique 247000adhérents, espère ainsi améliorer les rela-tions entre bailleurs et locataires et seraassociée à la conférence nationale sur lamaîtrise des charges locatives qui doit setenir début janvier.L’UNPI manifeste ainsi son dynamismealors qu'elle vient de renouveler saconfiance à son président Jean Perrinpour un nouveau mandat de trois ans.Quelle portée juridique?L’accord qui indique que «cet effort demodération doit aussi porter sur lescharges locatives», ne précise pas lesmodalités de cet engagement.Pour le propriétaire, est-il juridiquementcontraignant? On peut en douter car ilne s’agit pas d’un accord pris dans lecadre de la commission de concertation,qui aurait engagé les adhérents (art. 42de la loi du 23décembre 1986).Le texte prévoit toutefois un point à lami-2007 sur l’impact de l’accord. Lesbailleurs ont donc intérêt à l’appliquerpour éviter des mesures contraignantes.La Garantie des risques locatifsL’accord sur la GRL est une extension dudispositif Loca-Pass déjà géré par l’Uniond’économie sociale du logement (UESL)et qui permet une avance du dépôt degarantie et une caution couvrant lesloyers impayés.La convention explique que l’UESL a pro-posé de faire évoluer la garantie Loca-Pass «en en faisant une garantie complé-mentaire de produits d’assurance, dans lecadre d’un dispositif global de garantiedes risques locatifs».Le législateur est déjà intervenu pourpermettre au 1% de financer des com-pensations versées aux entreprises d’assu-rance (art. 32 de la loi du 26juillet 2005,art. L 313-1 du CCH).Le mécanisme passe par les assureurs quile souhaitent et ouvre droit à des com-pensations financières du 1% sous condi-tion que le contrat soit conforme à uncahier des charges. Les compensationssont remboursées par l’Etat lorsqu’ellesconcernent certains locataires. Cela per-mettra aux candidats locataires de ne pasavoir à fournir de cautions.Les locataires visés sont mentionnés dansl’encadré ci-dessous. Pour le secteur 1%,sont donc concernés tous les locatairesdes logements conventionnés et certainescatégories de locataires des entreprisesrelevant du 1% (jeunes…). Tous lesautres sont susceptibles de relever du sec-teur hors 1%, à condition de respecterles deux conditions générales.La mise en œuvre est assurée par unesociété de gestion, filiale de l’UESL quisigne un contrat avec les entreprises d’as-surance qui veulent entrer dans le dispo-sitif et qui versent aux assurances lescompensations.Par ailleurs, l’APAGL, association pourl’accès aux garanties locatives, crééepar l’UESL, doit garantir la finalité socialedu dispositif; elle étudie son coût et sonévolution.Le fonctionnementLe bailleur s’adresse à l’assureur de sonchoix qui a adhéré au système et estinformé des critères de solvabilité appli-cables à son contrat. L’assureur aura signéune convention avec la société de ges-tion.Le candidat locataire demande un passe-port à un collecteur du 1%. Ce passeportindique le montant maximal du loyerautorisé.En cas de sinistre d’un locataire non éli-gible, l’assureur se charge de l’indemnisa-tion du bailleur et du recours contre lelocataire. C’est donc le mécanisme ordi-naire de l’assurance qui fonctionne. Si lelocataire est éligible, l’indemnisation estfaite par l’assurance, mais «le choix dessuites à donner au sinistre en dehors del’indemnisation est du ressort de l’APA-GL». Cette association peut en effetinformer l’assureur de la mise en œuvreLes conventions pour le logement sont dans l’air du temps. Trois conventions signées rue de Grenelle avec le1%, une autre signée à Matignon avec l’UNPI, ce même 20décembre. La GRL rentre en vigueur au 1erjanvier2007, la «modération des loyers» aussi. Tâchons de comprendre les mécanismes ainsi créés.GRL, modération des loyers, accession à la propriété: le logement à l’ère des conventionsLes locataires éligibles2 conditionsgénérales cumulatives➠non-respectdes critères usuels de solva-bilité imposés par les assureurs➠taux d’effortlimité à 50% (non mani-festement disproportionné).2 catégories➠locataires éligibles 1% logement- salariés du secteur 1%, y compris retrai-tés depuis moins de 5 ans, travailleurs sai-sonniers; quel que soit le contrat de tra-vail, l’ancienneté…,- jeunes de moins de 30 ans,- étudiants boursiers de l’Etat,- tout locataire d’un logement conven-tionné avec l’Etat ou l’Anah.➠locataires éligibles hors 1% logement:ménages hors des trois 1escatégories ci-dessus et logements autres que ceux visésdans la 4ecatégorie.Les structures mises en place- Une société de gestion, SAS, filiale à100% de l’UESL qui met en œuvre le dis-positif,- l’APAGL: Association pour l’accès auxgaranties locatives, qui garantie la finalitésociale du dispositif,- le fonds de garantiedes risques locatifs,financé par le 1% et les primes des assu-reurs pour les locataires éligibles et parl’Etat pour les non éligibles.Démarches initiales- L’assureur: signe une convention avec lasociété de gestion- Le bailleur: choisit son assureur, informel’assureur de tout changement de locatai-re- Le candidat locataire: demande un «pas-seport» au 1%. Le passeport indique leloyer maximal. d’un traitement social ou demander àl’assureur d’effectuer le recouvrement. Ilfaut donc en déduire qu’il y a un traite-ment social plus favorable pour le cas deslocataires éligibles.La convention prévoit par ailleurs uneextension ultérieure du dispositif auxbailleurs personnes morales qui ne recou-rent pas habituellement aux assurances(organismes HLM, SEM…).Le financement de la GRLLes compensations versées aux assureurssont financées par un fonds spécifiquedit «fonds de garantie des risques loca-tifs». Il est alimenté par les contributionsdu 1% et par les primes mises en dépôtpar les assureurs (ce qui suppose unemesure législative: modification de l’ar-ticle L 310-12 du code des assurances).Une section spécifique est à créer à partirdu fonds d’intervention de l’UESLpourfinancer le fonctionnement de l’APAGL,de la société de gestion et des enquêtessociales. L’article8 de la convention pré-voit que l’Etat prendra en charge lefinancement au titre des locataires éli-gibles hors 1%, sous forme d’un verse-ment annuel au fonds de garantie desrisques locatifs.Ce bel édifice doit être opérationnel au1erjanvier et le décret approuvant lecahier des charges doit être publié avantla fin de l’année.La garantie Loca-Pass doit survivre 18mois et être progressivement remplacéepar la GRL.Le Pass-Foncier pour l’achat endeux tempsDissocier l’achat du terrain et du loge-ment, c’est la grande idée du Pass-Fon-cier.L’objectif est de financer 20000 loge-ments par an, entre2007 et2010.Il s’adresse aux ménages sous conditionde ressources et suppose une interven-tion des collectivités territoriales. La déci-sion d’octroi du prêt relève du CIL-CCI.Certaines opérations dites «fléchées»seront financées en prêt social location-accession (PSLA).Montage pratiqueLe terrain est acheté par une personnemorale désignée par le CIL. Cette person-ne morale signe un bail à construction auprofit du ménage acquéreur avec pro-messe de vente du terrain au terme dubail à construction sous condition suspen-sive du paiement du prix du terrain, pourune durée maximale de 25 ans.Le prix d’achat du terrain est fixé audépart et est indexé au taux de 1,5%pour les salariés du 1% et au taux d’in-flation (dans une fourchette de 2% et4%) pour les autres ménages.Le dossier de demande fait l’objet d’uneévaluation du prix du foncier et des coûtsde construction par un expert indépen-dant.Pour le PSLA le portage des terrains seraassuré par une structure ad hoc de laCaisse des dépôts. Le constructeur signe26décembre 2006page9JURIShheebbddooimmobilier••CONVENTIONSSéance de signature officielle rue deGrenelleJean-Louis Borlooa déclaré le 20décembrelors de la signature des conventions avecl’UESL, qu’elles étaient l’aboutissement d’unlong processus et avaient un double objectif:d’une part «lutter contre la discriminationentre ceux qui ont des garanties (fami-liales…) et ceux qui n’en ont pas» et d’autrepart «favoriser la mise sur le marché de loge-ments». Le ministre vise ici les bailleurs quihésiteraient à louer en raison des risquesd’insolvabilité des locataires. Le ministreexplique que l’extension du Loca-Pass ademandé un effort d’ingénierie de la part del’Etat. Jugement que ne contrediront pas lesservices de l’UESL et que confirme l’analysedes structures ainsi mises en place (voir ci-contre).Le texte sera complété par une dispositionlégislative en janvier, elle devrait concernernotamment l’aspect budgétaire de l’affecta-tion de crédits à cette nouvelle mission del’UESL.Le 2e accord permet, explique Jean-LouisBorloo, de «pouvoir acheter son logementen deux temps», le logement puis le terrain.Le ministre précise que le dispositif s’adresseà des accédants sous condition de ressourceset vise des mensualités au niveau des loyers.Jean-Louis Borloo, s’exclame «cet accordEtat, Caisse des dépôts, 1% va révolutionnerla capacité d’acheter son logement demanière populaire».Jean Luc Berho, vice-président de l’UESL,représentant du collège des salariés, rappelleque le travail a été engagé depuis 5 ans et seréjouit du résultat: «pas une organisationsyndicale ne va pas s’en satisfaire» et se féli-cite que la convention permettre «d’avancersur la question de l’accès au logement loca-tif» et du maintien dans le logement. Quantà la convention sur les populations ayant desdifficultés particulières, il souligne que laconvention est renforcée et qu’elle permet-tra de mettre de la fluidité dans la recherchede logement des salariés les plus modestes.Alain Sionneau, représentant du collègedes employeurs, rappelle que le 1% n’ajamais cessé de s’intéresser au logementsocial, mais que le problème d’aujourd'huiest celui du coût de l’accession. Il estimenécessaire de donner la liberté «au primo-accédant de choisir son lieu de résidence,c’est l’intérêt du Pass-Foncier».Pour la Caisse des dépôts, partenaire du dis-positif Pass-Foncier, Philippe Braidya parailleurs rendu hommage au travail accomplipar le directeur général de la Caisse, FrancisMayer, récemment disparu.Bénéficiaires du Pass-Travaux- Primo-accédants: pour la résidence prin-cipale, logement neuf, individuel ou col-lectif- sous condition de ressources: plafondsPSLA- avec aide de la collectivité territoriale:l’aide varie de3000 à5000 euros.Les 2 montages du Pass-Foncier1. Accédants: une personne morale ➠achète un terrain,➠signe un contrat de location-acces-sionavec l’accédant,➠signe une promesse de ventedu ter-rain au terme du bail à construction.2. - Opérations fléchées: la structure adhoc de la Caisse des dépôts➠achète un terrain,➠signe un contrat de location-acces-sionavec le constructeur➠signe une promesse de ventedu ter-rain au terme du bail à constructionLe constructeur ➠signe un contrat de location-accessionavec l’accédant pour le bâti.➠A la levée d’optionpar l’accédant,- les droits sur le bâti lui sont transférés- les droits sur le terrain lui sont transféréspar substitutionau bénéfice de la pro-messe de venteentre la structure ad hocet le constructeur.Zones (zona-ge Robien)Zone AZone BZonec COpérationsaccédants50000 €40000 €30000 €Opérationsfléchées30000 €25000 €20000 €Le montant du Pass-Foncier La ministre explique aussi les nouvellesmodalités d’intervention de l’Anah. Il aenfin été voté un amendement pourpermettre une contribution de 25mil-lions d’euros de la CGLLS au finance-ment de l’Anru (n°305, p.7615).A propos de l’utilisation des produits dela cession des immeubles de l’Etatenvue de contribuer (à hauteur de 15%) audésendettement de l’Etat, Georges Troncite le cas de l’ENA qui a cédé unimmeuble à la Fondation nationale dessciences politiques, laquelle a contractéun emprunt pour financer l’opération…ce qui a alourdi la dette de l’Etat. PourJean-François Copé, «c’est une exceptionà la règle, mais elle me paraît fondée»(JO AN déb. 18 nov. p.7725).A propos des PEL, le ministre confirme lemouvement de décollecte qui est uneconséquence de la réforme qui visait à«recentrer le dispositif sur sa mission ori-ginelle: accumuler l’épargne pour l’inves-tissement immobilier». Entre le31décembre 2005 et le 30juin 2006,l’encours est passé de 227 à 211milliardsd’euros et 800000 plans ont été fermésen six mois (JO AN 18 nov. p.7739).500millions d’euros de cessionsen 2007A propos de la gestion du patrimoinede l’Etat, Jean-François Copé donne desorientations pour 2007: l’objectifdecessions pour 2007 est de 500millionsd’euros, après 480millions en 2006.Les ministères paient désormais desloyers réels pour les biens de l’Etatqu’ils occupent. Mis en œuvre à titreexpérimental sur 17 immeubles, le systè-me sera étendu en 2007 à toutes lesadministrations centrales, soit 257immeubles et la moitié du parc debureaux de l’Etat, en attendant del’étendre en 2008 à tout ou partie desservices déconcentrés (p.7755). D’autrepart, le montant des loyers sera porté à5,4% de la valeur vénale, «pour inci-ter les ministères à procéder à des arbi-trages». Pour améliorer l’entretien duparc «nous utiliserons notamment desprestataires de service».Pour la stratégie immobilière, leministre propose la fixation d’un cadreélaboré par France Domaine; l’Etataménagera plus de bureaux paysagerset dans les schémas de stratégie minis-térielle, tous les ministères seront inté-ressés aux résultats.Le rapporteur Georges Tron, par ailleursprésident du Conseil de l’immobilier del’Etat, estime que la cession ne sauraitêtre l’alpha et l’oméga de la politiqueimmobilière de l’Etat; il s’interroge surl’opportunité d’accorder des déroga-tions à la règle que 15% de la venteserve au désendettement de l’Etat.Charles de Courson, pourtant peu sus-pect de complaisance à l’égard desministres, indique à Jean-François Copé«je dois reconnaître que l’immobilier del’Etat est un des rares domaines où vousavez fait un pas dans la bonne direc-tion» (p.7759)!Le ministre indique que l’affaire de l’im-meuble des Bons enfants (30 000 m2enplein Paris, dépendant du ministère dela culture et resté vide pendant 12 à 13ans), ne pourra plus se poser grâce à latechnique des loyers budgétaires.Taxer les friches commercialesDaniel Garrigue a présenté un amende-ment (n°117) pour autoriser le double-ment de la taxe foncière sur les terrainssupportant des friches commerciales(p.7772), avec le soutien du rapporteurgénéral, Gilles Carrez. Il l’a retiré, leministre s’engageant à étudier la ques-tion lors de la loi de finances rectificati-ve. Jean-Luc Warsmann a proposé(amendement 137) d’autoriser les com-munes à exonérer de taxe foncière leslocaux issus de la transformation engîtes ruraux, chambres d’hôtes ouhôtels dans certaines communes rurales.Il a été voté (p.7775). La même facultéa été admise pour la taxe d’habitation(vote de l’amendement 135), mais nonpour la taxe professionnelle.Sébastien Huygue a suggéré de lissersur plusieurs années la hausse desvaleurs locatives en cas de mise à jourde ces valeurs (amendement n°300). Letexte a été retiré et renvoyé à la loi definances rectificative (p.7778).Le coefficient de revalorisation des basespour 2007 a été fixé à 1,8% (amende-ment 324, voté p.7778). L’amendement270 a repoussé à 2008 l’entrée en vigueurde la taxe d’habitation pour les gens duvoyage. L’ensemble du texte a été voté le21novembre (JO AN déb. 22novembre,p.7812) 26décembre 2006page10JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE PARLEMENTAIREun contrat de location-accession avec lefutur accédant. Quand l’accédant lèvel’option, les droits réels sur la construc-tion lui sont cédés. L’accédant est substi-tué au bénéfice de la promesse de ces-sion du terrain signée entre la structurede portage et le constructeur.Le bail à construction est d’une durée de18 à 25 ans, mais l’accédant peut acheterle foncier à tout moment. Au terme duportage, l’accédant peut acquérir le fon-cier ou renoncer au bénéfice de la promes-se de cession du terrain. Il en reste alorslocataire, mais il paye un supplément deloyer et il devient propriétaire du terrain àl’issue d’une période de 15 ans.SécurisationLe bénéficiaire est doublement garanti,en cas d’impayés de plus de trois mois duprêt souscrit pour la phase de portage dufoncier:- le bénéficiaire dispose d’une garantiede rachat du logement, par une person-ne désignée par le CIL- garantie de relogement. Le maintiendans les lieux sera garanti «chaque foisque possible».Le financement du Pass-Travaux est assu-ré par le 1% et par la Caisse des dépôts.Après la signature de la conventionconclue entre l’Etat, la CDC et l’UESL le20décembre, il est prévu la créationd’une association de développement duportage foncier (ADPF) par la Caisse desdépôts et l’UESL.Convention pour les popula-tions ayant des difficultés parti-culièresLa troisième convention signée le20décembre pour 7 ans vise d’abord unplan de traitement des foyers de tra-vailleurs migrants (280millions d’euros).Son deuxième volet concerne un pland’action en faveur des salariés ou desdemandeurs d’emploi ayant des pro-blèmes particuliers d’accès ou de main-tien dans le logement.Cela permettra par exemple la produc-tion de logements meublés. Le 1%négociera en contrepartie des réserva-tions qu’il attribuera à des publics priori-taires. Des interventions spécifiques sontenfin prévues pour le logement desgrands infirmes ou le traitement descopropriétés dégradées CONVENTIONSsuite de la page5