mercredi 4 juin 2025

281 – 24 juillet 2007

AccueilAnciens numéros281 - 24 juillet 2007
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Baux d’habitation
✓ Congé du bailleur : le cas du bail solidaire

Contrats de vente
✓ Distinguer l’offre de vente irrévocable d’une simple proposition d’engagement de pourparlers
✓ En l’absence d’abus de droit, la rupture est libre et le manque à gagner non réparable

VEFA
✓ L’acceptation d’une livraison tardive n’exclut pas le droit à indemnisation dès lors que ce retard est fautif

Devoir de conseil
✓ Chambre en sous-sol : n’oublions pas le règlement sanitaire départemental
✓ Manquements du notaire exposant une partie à l’éventualité de voies d’exécution

Droit de préemption
✓ Demander l’expulsion… 7 ans après

Environnement
✓ Le maire saisi d’une demande de remise en état d’un terrain laissé à l’abandon apprécie l’opportunité de faire usage de ses pouvoirs de police

Urbanisme
✓ Délai de recours contentieux contre un permis de construire
✓ Certificat d’urbanisme incomplet et permis de construire illégal

■ Actualité p. 5
✓ Tarif EDF : Poniatowski agit
✓ Agréments OPCI
✓ Propositions de loi

■ En bref p. 6
✓ Au fil du J.O., nominations, agenda

■ Au parlement p. 7
✓ La loi “travail emploi, pouvoir d’achat” à l’Assemblée

■ Interview p. 8
✓ Jean Lavaupot (ERA France) : « le statut des négociateurs mérite un travail actif ».


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4Bauxd’habitationCongédubailleur:lecasdubailsolidaireContratsdeventeDistinguerl’offredeventeirrévo-cabled’unesimplepropositiond’en-gagementdepourparlersEnl’absenced’abusdedroit,laruptureestlibreetlemanqueàgagnernonréparableVEFAL’acceptationd’unelivraisontardi-ven’exclutpasledroitàindemnisa-tiondèslorsqueceretardestfautifDevoirdeconseilChambreensous-sol:n’oublionspaslerèglementsanitairedépartementalManquementsdunotaireexposantunepartieàl’éventualitédevoiesd’exécutionDroitdepréemptionDemanderl’expulsion…7ansaprèsEnvironnementLemairesaisid’unedemandederemiseenétatd’unterrainlaisséàl’abandonappréciel’opportunitédefaireusagedesespouvoirsdepoliceUrbanismeDélaiderecourscontentieuxcontreunpermisdeconstruireCertificatd’urbanismeincompletetpermisdeconstruireillégalACTUALITEp.5TarifEDF:PoniatowskiagitAgrémentsOPCIPropositionsdeloiENBREFp.6AufilduJ.O.,nominations,agendaAUPARLEMENTp.7Laloi“travailemploi,pouvoird’achat”àl’AssembléeLelongchemindespourparlersàlaventeIlestparfoisdifficilededistinguerdeuxsituationsvoisinesdanslesnégociationsdevente.Lapremièreconsisteàconsidérerqueleséchangesentreunpropriétaireetunacquéreurpotentielrelèventdesimplespourparlersquin’engagentpasleursauteurs.Leurrupture,parlepropriétaireparexemple,nepermetpasaucandidatd’acquéreurd’exigerlaconclusiond’uneventenimêmed’engagerlaresponsabilitédupropriétaire,saufencasd’intentiondenuireoudemauvaisefoi.Lasecondesituationconsisteaucontraireàconsidérerqu’unepartieaémisuneoffreetquel’autrel’aacceptée.Lesdeuxpartiesayantalorsdonnéunaccordsurlachoseetsurleprixausensdel’article1583ducodecivil,laventeestréputéefaiteparlarencontredesconsentementsetceluiquisouhaiteenexigerl’exécutionpeutobtenirdutribunalqu’ilprononcelaventeforcée.Deuxarrêtsrécemmentrendusparlacourd’appeldeParisapportentunéclairagesurcettequestion.Danslepremierarrêt,lenotaireduproprié-taireavaittransmisàunacquéreurpotentiell’intentiondevendredupropriétaireàuncertainprix.L’acquéreurpotentiel(enl’espècelocatai-re)avaitdonnésonaccordpouracheteraumoyend’uneoffrefermed’achat.Pourtant,lelocatairen’apaspuobtenirlaventeforcéecarletribunalaconsidéréquelalettreémanantdunotaireconstituaitnonuneoffrefermeetirrévocablemaisunesimplepropositiond’engage-mentdepourparlers.Lacourapréciséquelalettreétaitrédigéeauconditionnel.Ladeuxièmeaffairetraitaitdesconséquencesdelarupturedespourparlers.Lacourrappellel’existenced’undroitderuptureunila-téraledespourparlers.Larupturedespourparlersnepourraitouvrirdroitàindemnisationquesielleétaitabusive.Lacourindique,sesituantdanslalignedelajurisprudencedelaCourdecassation(lireenpage2)qu’ilnesauraityavoird’indemnisationdumanqueàgagnerdufaitdelarupturenonabusive.Enconclusion,onpeutretenirquecesdeuxarrêtsconfortentlalibertédespartiesderenonceràlaconclusionducontratmêmesilesnégociationssontassezavancées.Signalonsaussiledélicatproblèmedestarifsd’électricité.Unaspectdecettequestionestdesavoirsiunbailleurpeutimposeràsonlocatairederecueillirsonaccordavantd’abandonnerletarifréglementé.Laquestionestd’importancepuisquecetabandonestdéfinitif.Apriori,rienneparaîtl’interdireaubailleur.Les19clausesréputéesnonécritesdelaloide1989(art.4)netraitentpasdecettequestion.LesénateurLadislasPoniatowskiarédigéunepropositiondeloitrèsbienargumen-téeoùildémontretouslesinconvénientsquirésultentdeladérégle-mentationdestarifsetdeshaussesdeprixquinemanquerontpasd’enrésulter.Ilnesuggèrepasd’abandonnerleprincipedelaréforme,lesautoritésdeBruxellesnelepermettantpas,maisilproposedelaisserauxparticuliersunepetitepériodetransitoirepourleurpermettrederevenirautarifréglementé.Lirepage5lasuitedenosobservations.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 28124JUILLET 2007ISSN1622-14197EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierINTERVIEW p.8 Jean Lavaupot (ERA France):«le statut des négociateursmérite un travail actif».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786 site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 221 C Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos +5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
24juillet 2007page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEECongé locatifLe cas d’un bail solidaire(CA Paris, 2ech. A, 4juillet 2007, n°06/02203)Un bail avait été consenti à trois frères,colocataires solidaires et indivis. Deuxd’entre eux ont reçu une notification decongé pour vendre. Par lettre en réponsesignée par eux trois, ils ont fait une pro-position d’achat. Les offres étant insuffi-santes et le délai de préemption expiré,l’appartement a été vendu à des tiersacquéreurs. Celui des frères n’ayant pasreçu de notification a demandé l’annula-tion de la vente. La cour rejette sademande:« Considérant que le contrat de loca-tion ayant été donné avec solidaritéentre les colocataires, qui ne sont donc nilocataires conjoints ni époux auxquels letexte de l’article 4 du décret du 30juin1997 [..] prescrit une notification particu-lière à chacun d’entre eux,les notifica-tions faites ses deux frères] luisont opposables en vertu des effetsattachés à la solidarité ».Observations de Jurishebdo: il ressort decette décision qu’un bail solidaire peutdispenser d’un envoi personnel à chacundes locataires. Cette solution a déjà étéaffirmée par la Cour de cassation (Civ. 3e,21 oct. 1992). La prudence commandenéanmoins de préférer les notificationsindividuelles.Offre de venteDistinguer l’offre de vente irré-vocable d’une simple propositiond’engagement de pourparlers(CA Paris, 2ech. A, 4juillet 2007, n°06/21883)Le notaire de M.et MmeR., propriétairesd’un appartement mis en location, avaitenvoyé aux locataires la lettre suivante:« Je me permets de prendre votrecontact concernant l’appartement quevous occupez sis à Paris [...], d’une super-ficie de 60, 26m2. Vos propriétaires, M.etMmeR., m’ont chargé de vous informerqu’ils se porteraient volontiers vendeursdes biens que vous leur louez au prix de239000[...]. Dans l’attente de vos nou-velles… »En réponse, les locataires ont adressé uneoffre ferme d’achat. Les consorts R.ayantrefusé de régulariser la vente, les loca-taires les ont assignés, ainsi que l’officenotarial des propriétaires, se prévalant del’existence d’une offre ferme de vente.En première instance, le tribunal de gran-de instance de Paris a accueilli cettedemande et dit la vente conclue. La courd’appel infirme cette décision:« Considérant que [l’office notarial] neconteste plus qu’ [il] n’a jamais reçu demandat écrit d’aliéner [...] donné par cha-cun des membres de l’indivisionR.,Que cette lettre ainsi rédigée [...] faiteau conditionnel, ne constitue pas uneoffre ferme et irrévocabledes consortsR.de vendre aux époux Z.en cas d’accep-tation du prix proposé, mais s’analyse enune simple proposition d’engage-ment de pourparlersen vue d’une ven-te éventuelle;Qu’il n’y a donc pas eu rencontre desconsentements au sens de l’article 1583du code civil, de sorte que la vente n’apas été réalisée entre les parties ».Observations de Jurishebdo: il est ànoter que la cour déboute les demandesintroduites par l’une et l’autre des partiescontre le notaire, lequel « n’a commisaucune faute », en « adressantune simple offre d’entrer en pourpar-lers ».PourparlersEn l’absence d’abus de droit, larupture est libre et le manque àgagner non réparable(CA Paris, 2ech. B, 5juillet 2007,n°06/09241)Les copropriétaires d’un immeubles’étaient engagés dans des pourparlersconcernant le partage de la copropriétéafin de réaliser une opération immobiliè-re. L’un des copropriétaires, la sociétéP.,avait rompu ces pourparlers, formé unrecours contre plusieurs des décisions del’assemblée générale des copropriétaires,et contesté le permis de construire déjàobtenu. Les autres copropriétaires l’ontassignée en réparation de leur préjudicelocatif et perte des bénéfices futurs envi-sagés. Leur demande est rejetée en pre-mière instance, et la cour d’appel confir-me la décision:« Considérant, en premier lieu, que [lesappelants] ne démontrent pas l’exis-tence d’un abus imputable à lasociétéP., qui a recherché le meilleur pro-fit dans les négociations préalables [...] etqui a pu, à cette fin, modifier à diversesreprises ses prétentions, notammentfinancières, sans néanmoins commettrede faute [...] ;Qu’en toute hypothèse, les circonstancesconstitutives d’une faute dans l’exis-tence du droit de rupture unilatéraledes pourparlers précontractuels ne sontpas la cause du préjudice consistantdans la perte de chance de réaliserles gainsque permettait d’espérer laconclusion du contrat;Considérant, en second lieu, [...] qu’iln’est pas démontré que la sociétéP.aurait eu l’intention de nuire aux appe-lants en contestant les décisions de l’as-semblée générale des copropriétaires ».Observations de Jurishebdo: les pourpar-lers s’entendent de la période desnégociations sont entamées, sans quecelles-ci ne constituent encore un engage-ment liant. Tout partenaire peut doncs’extraire des discussions sans engager saresponsabilité. Une exception, celle de larupture abusive, requiert la preuve d’unabus de droit, sur le fondement de la res-ponsabilité délictuelle (article1382 ducode civil). La Cour d’appel applique ici leprincipe posé par l’arrêt de la Cour decassation en date du 28juin 2006, refu-sant l’indemnisation du manque à gagnerdu fait d’une rupture non abusive.VEFAL’acceptation une livraison tar-dive n’exclut pas le droit àindemnisation dès lors que ceretard est fautif(CA Paris, 2ech. A, 4juillet 2007, n°06/05768)Un couple avait signé un contrat deréservation d’une maison dans le cadred’un programme immobilier, la date pré-visionnelle d’achèvement des travauxétant reportable en cas de « cause légiti-me ». Plusieurs courriers leur ont étéadressés, annonçant des reports successifsdans l’avancement du programme. Ladate prévisionnelle étant dépassée, lesépoux ont demandé à être indemniséspour le paiement des loyers, les frais d’undouble déménagement, une perte deplace en crèche, ainsi que des difficultés
24juillet 2007page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEliées à une garde alternée de leursenfants. Ils signent cependant la confir-mation de la réservation par acte notarié.La livraison intervient à la dernière dateprévue. Leur action ayant suivi son cours,et accueillie subséquemment à la livrai-son, la décision est contestée en appel. Lacour confirme le droit à indemnisation:« Considérant que les informations don-nées par la [société] pendant le temps dela réservation sur le retard très importantapporté à cette opération immobilière aété tardive et taisantesur la raison duretard pour la première lettre [...],incomplète et trompeusepar la suitesur les dates réelles de livraison [...] ;Considérant que la [société] n’apportepas la preuve d’une cause légitimedépendant de tiers pour le retard trèsimportant apporté à la réalisation duprogramme et a ainsi manqué à sesobligations d’information et de bon-ne foidans le suivi de cette réservation;Considérant que cette faute est en rela-tion avec la prolongation de paiement deloyers au lieu d’amortissement de prêtsavec frais de déménagement intermédiai-re [...] qui sera indemnisé par la sommede 10000».Observations de Jurishebdo: les premiersjuges avaient estimé le préjudice à19000. La cour restreint ce montantpour le limiter aux seuls préjudicesdirects. Elle précise que pour être légiti-me, la cause d’un retard doit « dépendrede tiers », la charge de la preuve repo-sant alors sur la société qui veut s’en pré-valoir. Les promoteurs ont donc intérêt àse montrer parfaitement clairs dans leurscorrespondances. Point important, le faitpour les époux d’avoir signé la confirma-tion du contrat n’est pas contradictoireavec leur action en indemnisation et nevaut pas renonciation à leur droit à répa-ration.Devoir de conseil1. Chambres en sous-sol: n’ou-blions pas règlement sanitaire…(CA Paris, 2ech. B, 21juin 2007, n°05/05846)Trois promesses de vente sous seing privéde « chambres au rez-de-chaussée »avaient été consenties à MmeP., suivantacte rédigé par l’agence immobilière. L’ac-te authentique mentionnait quant à luides lots en sous-sol, « composés d’ate-liers », « observation faite que [ces] ate-liers sont à usage de chambres ». Confron-tée à des difficultés dans l’utilisation deces lots aux fins d’habitation, MmeP. a assi-gné les vendeurs, l’agence immobilière etle notaire. Pour la cour d’appel, MmeP. estnon seulement fondée à obtenir l’annula-tion de la vente et la restitution du prix,mais également le paiement des chargesde copropriété, impôts, taxes, frais de syn-dic, intérêts d’emprunt. En outre:«Considérant que [l’agence immobilière],professionnelle de l’immobilier [...], étaittenue d’un devoir de renseignement etde conseil; qu’elle devait, donc, informerMmeP. de l’existence de dispositions durèglement sanitaire départemental prohi-bant l’utilisation de locaux en sous-sol àusage de chambre;Considérant qu’il incombait, de même, àMmeX., officier public obligée d’assurerl’efficacité des actes par elle reçus ettenue d’un devoir d’information et deconseil, [...] d’avertir l’acquéreur de l’irré-gularité de l’usage des ateliers à titre dechambres ».L’agence devra reverser la commission, etle notaire les frais notariés. Ils sont tenusin solidum avec les vendeurs des dom-mages et intérêts.Observations de Jurishebdo: On a peineà croire que l’acquéreur n’ait pas été misen garde par l’agent immobilier, et plusencore par le notaire. Notons que lesjuges nuancent leurs obligations respec-tives: le premier n’est tenu qu’à undevoir de « renseignement » et deconseil, le second « d’information » et deconseil.2. Manquements du notaireexposant une partie à l’éventuali- de voies d’exécution(CA Paris, 2ech. B, 5juillet 2007, n°06/02747)Une promesse de vente avait été consen-tie par une résidente de Cayenne, laquel-le avait donné procuration au notairechoisi par le bénéficiaire pour signer enses lieu et place la promesse. L’indemnitéd’immobilisation avait été séquestréeseulement à hauteur de moitié, la secon-de moitié étant stipulée payable à lasignature de l’acte authentique. La pro-messe ayant fait l’objet de prorogationssuccessives, la promettante a révoqué lemandat du notaire et l’a assigné avec lebénéficiaire pour voir constater la caduci- de la promesse.« Considérant que [le notaire] avaitl’obligation de conseiller efficace-ment les deux parties à la vente;Considérant [qu’il] n’a pas sollicité l’avisde sa mandanteavant de prendre l’ini-tiative de ne faire séquestrer que 50% del’indemnité d’immobilisation [...] ;Qu’il n’a pas davantage informé celle-cide la non-réalisation de la condition sus-pensive d’obtention de prêt dans le délaifixé et a retardé la signature de l’acteauthentique;Considérant queles manquements [dunotaire] à son obligation de conseilont eu pour conséquence d’exposerMmeG. aux tracas, frais et aléas des voiesd’exécution qu’elle devra diligenter àl’encontre [du bénéficiaire] si celui-ci nes’exécute pas spontanément ou se révèleinsolvable ».La cour ordonne un sursis à statuer sur lemontant de la réparation due par lenotaire.Observation de Jurishebdo: Le devoir deconseil existe au profit toutes les parties àl’acte. En l’espèce, l’éloignement de lacliente aurait inciter le notaire à semontrer d’autant plus vigilant.Droit de préemptionDemander l’expulsion… septans après(Cass. Civ., 3e, 27juin 2007, n°639 FS-P+B, cassation)Fin 1996, un couple avait consenti unepromesse de vente de plusieurs parcellesde terrain à M.R. Préemptés par laSAFER, les terrains étaient peu aprèsrétrocédés par la SAFER à d’autres acqué-reurs. En 2000, M.R. avait obtenu l’annu-lation des décisions de préemption et derétrocession pour insuffisance de motiva-tion. En 2003, il engageait une nouvelleaction, en nullité de la vente consentie àla SAFER et des ventes subséquentes, etexpulsion des rétrocessionnaires. La courd’appel de Paris avait accueilli sa deman-de, au motif que l’annulation des déci-sions de préemption et de rétrocessionavait privé l’acte de vente à la SAFER etles ventes subséquentes de tout fonde-ment légal, justifiant une action en nulli-Pages réalisées par Hélène Lécot
24juillet 2007page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE absolue pour cause illicite. La Cour decassation sanctionne ce raisonnement:« Qu’en statuant ainsi, alors que l’annu-lation des décisions de préemptionet de rétrocession pour insuffisancede motivation ne rend pas pourautant illicite la cause de l’interven-tion de la SAFER, la cour d’appel a violéles [articles1131 et1333 du code civil] ».L’affaire est renvoyée devant la courd’appel de Rennes.Observations de Jurishebdo: l’actioncontre les décisions de préemption ou derétrocession de la SAFER est soumise àune prescription abrégée de six mois(L143-14 du code rural). L’acquéreur évin- peut se voir proposer à nouveau lebien, ou se contenter d’une réparation.Pouvait-il, sept ans après, demander l’an-nulation des ventes et l’expulsion desrétrocessionnaires? Le droit commun dis-tingue les nullités relatives, de prescrip-tion quinquennale, des nullités absolues,de prescription trentenaire. Il lui fallaitdonc invoquer une nullité absolue.EnvironnementLe maire saisi d’une demandede remise en état d’un terrainlaissé à l’abandon apprécie l’op-portunité de faire usage de sespouvoirs de police(Conseil d’Étal, Section du contentieux, 4eet 5esections réunies, 4avril 2007, n°284681)Une parcelle de terrain non bâtie, situéen zone d’habitation de la commune dePerros-Guirec, avait été laissée à l’aban-don. La propriétaire de la parcelle joux-tant ce terrain a demandé au maire demettre en œuvre ses pouvoirs de policeafin d’imposer une remise en état. Suite àson refus, elle a formé recours contre sadécision.La requérante fondait ses prétentions surdeux dispositions: d’une part l’articleL.2213-25 du code des collectivités terri-toriales, qui stipule que « faute pour lepropriétaire ou ses ayants droit d’entre-tenir un terrain non bâti situé à l’inté-rieur d’une zone d’habitation [...], le mai-re peut, pour des motifs d’environne-ment, lui notifier, par arrêté, l’obligationd’exécuter, à ses frais, les travaux deremise en état de ce terrain après miseen demeure. Si, au jour indiqué par lamise en demeure, les travaux prescritsn’ont pas été effectués, le maire peutprocéder d’office à leur exécution auxfrais du propriétaire ». D’autre, part, lesarticles2212-2, 2214-2 et 2214-4 dumême code, qui autorise le maire àprendre des mesures de sûreté similairesen cas de « danger grave et imminent ».Le Conseil d’Étal rejette sa demande:« Considérant [...] qu’il ne ressort pas despièces du dossier qu’en refusant de faireusage des pouvoirs que lui confère l’ar-ticle L 2213-25 [...], le maire de Perros-Guirec ait entaché d’erreur manifeste sonappréciation sur les atteintes que l’étatde cette parcelle, envahie par une végé-tation en friche et par des broussailles,était susceptible de porter à l’environne-ment »De même: « Considérant [...] qu’il ne res-sort pas des pièces que l’état de non-entretien de la parcelle jouxtant la pro-priété de MmeP. ait constitué un dangergrave et imminent requérant que le mai-re fasse usage [des pouvoirs que luiconfèrent les dispositions de l’article2214-4] »Observations de Jurishebdo: la gêne,principalement esthétique, occasionnéepar la présence de ce terrain en friche neprésentait pas en l’espèce un caractère degravité suffisant pour que soit mise enœuvre la force publique.Urbanisme1. Délai de recours contentieuxcontre un permis de construire(Conseil d’Étal, Section contentieux, 8esous-section, 27mars 2007, n°279565, 279566)En décembre2000, le maire de la ville deChartres avait accordé à M.et MmeD. unpermis de construire pour l’extension deleur maison d’habitation. En août2001,M.et MmeC. en ont demandé l’annula-tion, et la cour d’appel administrative deNantes avait accueilli leur demande. LeConseil d’Étal rappelle ici le délai légalpour un recours contentieux à l’encontred’un permis de construire et sanctionnela cour d’appel qui avait estimé que lesconditions d’affichage n’étant pas rem-plies, le délai n’avait pas commencé àcourir:«Considérant [...] qu’il ressort des piècesdu dossier [...] que M.et MmeD. ont pro-duit de nombreux témoignages et attes-tations de voisins, n’ayant avec euxaucuns liens personnels [...], attestant dela présence du panneau portant les men-tions du permis de construire sur la faça-de de leur maison de la findécembre2000 ou du début 2001 à lami-avril 2001;Que la circonstance qu’un constatd’huissier, dressé le 20août 2001, soitaprès la période d’affichagealléguée, décrive un panneau ne com-portant pas les mentions du permis deconstruire, n’est pas de nature à démon-trer qu’un panneau portant ces men-tions, n’était pas en place les premiersmois de l’année 2001 ».Le Conseil d’Étal estime que la cour d’ap-pel a dénaturé les pièces du dossier: à ladate d’introduction de leur action par lesépouxC., le délai était forclos.Observations de Jurishebdo: la force pro-bante d’un constat d’huissier est en prin-cipe plus grande que celle du témoigna-ge; mais effectuée plus de deux moisaprès la date de délivrance du permis,elle ne permettait pas de prouver que lesdispositions légales n’avaient pas été res-pectées.Attention: l’arrêté du 6juin 2007 paru auJ.O. du 21juin 2007, a modifié le code del’urbanisme (article A 424-1 et s.): si l’affi-chage se fait toujours à la fois sur le ter-rain et en mairie c’est désormais l’affi-chage sur le terrain qui fait partir ledélai de recours contentieux.2. Certificat d’urbanismeincomplet et permis de construireillégal(Conseil d’Étal, Section du contentieux, 6eet1èsous-sections réunies, 28mars 2007, n°282311)Une société avait acquis deux parcellesdans la commune de Bidart, acquisitionassortie de deux conditions suspensivestendant, d’une part, à la prorogation etau renouvellement des certificats d’urba-nisme délivrés au précédent propriétaire,d’autre part au maintien de la superficieconstructible. La commune a accordé laprorogation des certificats et délivré unpermis, annulé par la suite. La société aagi en responsabilité contre la communepour délivrance de certificats d’urbanis-me erronés et de permis de construireillégal.
Tarif d’électricité: Poniatowski agit au Sénat24juillet 2007page5JURIShheebbddooimmobilierJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEAACCTTUUAALLIITTEEAgréments: la liste s’allongeLa liste des sociétés agréées pour la gestiondes OPCI s’allonge. En voici trois nouvelles :- La société OFI REIM a obtenu un agrémentde l’Autorité des marchés financiers un agré-ment pour OFIMMO, sociétéde gestion deportefeuille habilitée a`gérer des OPCI dédiésaux investisseurs institutionnels. Elle prévoitde lancer un premier OPCI en septembre.- Perial, société qui gère les SCPI ParticipationFoncière, a aussi été agréée. Le groupe pré-voit de lancer son 1erOPCI, sous forme deSPPICAV, au 4etrimestre.- Ciloger(groupe Caisse d’Epargne, laBanque Postale et CNP assurances) a aussiobtenu l’agrément. Cette société prévoit delancer deux SPPICAV cette année et de trans-former en OPCI sa SCPI Opportunité Place-ment Ciloger Immobilier 1.Le sénateur Ladislas Poniatowski a rédigéune proposition de loi, déposé le 5juillet,tendant à autoriser les consommateurs parti-culiers à retourner au tarif réglementé d’élec-tricité. Il commence par rappeler que lesentreprises qui ont exercé leur éligibilité ontvu leur facture augmenter de manière consi-dérable à la suite de leur renonciation autarif réglementé. Il souligne le caractèreparadoxal de la situation puisque la Francedispose d’un parc électronucléaire et hydrau-lique construit dans les années 1970-1980aujourd’hui amorti qui se traduit par descoûts de production extrêmement faibles.Pour les particuliers, Ladislas Poniatowski esti-me que le cadre applicable aux logementsexistants est “porteur de graves menacespour la sécurité juridique et le pouvoird’achat des ménages français.” Il ajoute quela situation va “conduire à la création dedeux marchés de l’immobilier: celui deslogements pouvant bénéficier du tarif etcelui des logements qui n’y ont plus droit”. Ilajoute que rien ne prévoit que le propriétairesera associé au choix du locataire si celui-cisouhaite exercer son éligibilité. Il proposedonc de donner à tout consommateur parti-culier le bénéfice du tarif réglementé dès lorsqu’il n’aura pas fait le choix, pour lui-même,de la concurrence et ce, jusqu’au 1erjuillet2010.Notre avis(lire aussi notre éditorial). Une desquestions est donc de savoir si le bailleur quiestime préférable que son bien reste dans lesecteur réglementé peut empêcher son loca-taire de choisir le tarif de marché. Aucunedes clauses réputées non écrites par la loi de1989 ne traite directement de cette question.Toutefois, il faut évoquer la question voisinedu choix d’un prestataire pour l’entretien desparties privatives (une chaudière parexemple). Un arrêt (Paris 4mars 1997, Loyerset copr. 1997, n°138) a considéré que la clau-se par laquelle le preneur devra souscrire uncontrat d’entretien de la chaudière auprèsd’un professionnel imposé par le bailleurdevait être réputée non écrite.Par analogie, on peut admettre qu’unbailleur ne pourrait pas imposer à sonlocataire de choisir Poweopar exemple.Une autre décision (Colmar, 15 janv. 1988,BICC 1988 du 15 juil. 1998, n°476) a jugé que“si le contrat d’entretien assuré par un systè-me Preventissimmo proposé par l’OPHLMpour les seules parties privatives ne constituepas une clause abusive réputée non écrite parl’art. 4 de la loi du 6juillet 1989, il nécessitepour sa mise en application un accord dulocataire et ne saurait lui être imposé,l’attributaire du logement restant librede choisirles moyens adaptés à l’exécutionde son obligation d’entretien”. La solution decette décision est raisonnable: elle permet aubailleur de s’assurer que le locataire assumeson obligation d’entretien, et elle laisse lelocataire libre des moyens choisis pour l’assu-mer.Cependant, la solution n’est pas parfaitementtransposable au cas de l’énergie car si lebailleur, une fois son locataire parti, peut ànouveau choisir le contrat d’entretien de sonchoix, il ne peut plus revenir à un tarif régle-menté si le locataire l’a abandonné.En conclusion, on peut estimer, sous réservede l’interprétation des tribunaux que lebailleur ne peut pas imposer le choix d’unfournisseur d’énergie, mais qu’il peut obligerle locataire à obtenir l’accord du bailleur surl’abandon du tarif réglementé, qui revêtantun caractère définitif a un impact sur ledroit de propriété.Le Conseil d’Étal relève que « la commu-ne a prorogé les certificats qui men-tionnaient un coefficient d’occupa-tion des sols de 0,9, sans faire aucu-ne réservetenant à la sensible réduc-tion de constructibilité impliquée par lesdispositions de la loi d’aménagement etd’urbanisme, dite « loi littoral », les-quelles rendaient impossible la réali-sation du projet[...]; que cette omissiona constitué une faute de nature àengager la responsabilité de la com-mune».S’agissant du permis de construire:« Considérant que [...] l’illégalité de cepermis de construire est également denature à engager la responsabilitéde la communede Bidart;Considérant toutefois que les caractéris-tiques objectives des parcelles concernéeset leur implantation en zone NA-c duplan d’occupation des sols [...], auraient attirer l’attention de la sociétérequérante, qui, en sa qualité de pro-fessionnelle de l’immobilier, ne pou-vait ignorer les particularités du site;qu’en se portant cependant acquéreurdesdites parcelles au prix du terrain àbâtir, elle a commis des imprudences fau-tives qui, dans les circonstances de l’espè-ce, exonèrent la commune de sa res-ponsabilité pour un tiers ».Le Conseil d’Étal accorde l’indemnisationde la part du préjudice financier corres-pondant à la baisse de valeur vénale duterrain causée par la réduction de la sur-face constructible, ainsi que le rembourse-ment d’une partie des frais d’architecte.En revanche, ni les frais découlant de l’im-possibilité de vendre les appartementsdéjà construits, ni le manque à gagner surl’opération ne sont indemnisés.Observations de Jurishebdo: dans lecadre de la réforme du droit de l’urbanis-me (Ordonnance du 8décembre 2005portant réforme des autorisations d’urba-nisme, dont l’entrée en vigueur est pré-vue pour le 1eroctobre 2007 par le décretn°2007-817 du 11mai 2007) l’omissiond’une information par l’administrationdans un CU n’aura désormais plus deconséquences préjudiciables pour le péti-tionnaire: les règles applicables au jourde la délivrance qui lui sont favorables luiseront garanties. En l’espèce, cela auraitévité que soit recherchée la responsabili- de la commune sur ce fondement.Autres propositions de loiDétecteurs de fumée: pourune 2e lecture des députésLa proposition de loi visant à rendre obligatoire l’ins-tallation de détecteurs de fumée dans tous les lieuxd’habitation a été déposée le 4juillet sur le bureaude l’Assemblée nationale pour une 2electure. Cetexte, adopté par le Sénat le 25janvier 2007, a étérenvoyé à la commission des affaires économiques.Réforme de la loi Royer: versun retour à l'AssembléeLa proposition de loi « tendant à garantir l'équilibreentre les différentes formes de commerce » avait étéadoptée en juin2005 par le Sénat. Elle vient de revenirdevant le bureau de l'Assemblée nationale (le 4juillet2007). Le texte vise à modifier les articles L 720-1 et sui-vants du code de commerce sur les règles d'implanta-tions des surfaces commerciales et sur le fonctionne-ment des commissions d'équipement commercial.
Légion d’honneurQuelques noms relevés dans la promotiondu 14juillet de la Légion d’honneur.- Écologie: Commandeur: Claude Marti-nand.- Premier ministre: chevalier: Nicolas Bave-rez, Gérard Larcher.- Economie: officier: Reine-claude Mader(présidente de la CLCV).- Justice: commandeur: Jean-Marie Coulon,premier président honoraire de la courd'appel de Paris; officier: Jean-Louis Gillet,président de chambre à la Cour de cassa-tion.- Travail: chevalier: Patrick Doutreligne(délégué général de la Fondation AbbéPierre).- Logement: officier: François Jouven;chevalier: Christian du Châtelier, présidentd'une société d'HLM.(Décret du 13juillet 2007, J.O. du 14,p.11921).NominationsCabinets ministérielsLogement et ville: sont nommés aucabinet de Christine Boutin: directeur ducabinet: Jean-Paul Bolufer, Directeursadjoints:Thierry Berlizotet François-Xavier Schweitzer.Conseiller spécial:Olivier Esquirol.Conseiller politique:Charles-Henri Jamin.Chargé de mission:Jean-Marie Petitclerc.Chef de cabinet:Vincent You.Conseiller budgétaire:HenriPrevost.Conseillère parlementaire: AnnePeyricot.Conseillère chargée de la com-munication:Nora Barsali.Conseiller char- des relations avec la presse:ChristianDupont.Conseillère:Lorraine Kaltenbach.Conseillers techniques:Christine de Chef-debien, Julien Custot, Marie-FrançoiseLecaillon et Marc Bonjour. Chargé de mis-sion:Patrick Rougevin-Bâville.Chefadjoint de cabinet:Caroline Robin. Chefdu secrétariat particulier: Marie-Jo LeNagard.(Arrêtés du 3juillet 2007, J.O. du 10, @).Budget: sont nommés au cabinet d’EricWoerth: Directeur du cabinet: Jean-LucTavernier.Directeur adjoint du cabinet,en charge du budget: Nicolas Calcoen.Directeur adjoint du cabinet, en charge dela modernisation de l'Étal: Sébastien Proto.Chef de cabinet: Vincent Talvas.(Arrêté du 21juin 2007, J.O. du 10juillet, @).Prospective et de l'évaluation des poli-tiques publiques: Vincent Champainestnommé directeur du cabinet d'Eric Bessonet Sandrine Arfi-Haustraete chef de cabi-net, (arrêtés du 5juillet 2007, J.O. du11juillet, @).Justice: Patrick Gérard, conseillerd'État, est nommé directeur du cabinet dela garde des sceaux, ministre de la justice,en remplacement de Michel Dobkine. Sontaussi nommés: Conseiller diplomatique:Pierre Boussaroque, Chef adjointe de cabi-net: Aude Ab-Der-Halden.(Arrêtés des 3 et 10juillet, J.O. du 12juillet, @).Agriculture: Michel Cadotest nommédirecteur du cabinet de Michel Barnier(arrêté du 10juillet, J.O. du 14juillet, @).PréfetsJean-François Carencoest nommé préfetde la région Midi-Pyrénées, préfet de laHaute-Garonne; Evelyne Ratte, préfètede la région Limousin, préfète de la Haute-Vienne.Sont aussi nommés: Stéphane Fratacci (Ais-ne), Rémi Caron (Pas-de-Calais), ClaudeBaland (Seine-Saint-Denis), Jacques Laisne(Var), Richard Samuel (Eure), Paul-HenriTrollé (Val-d'Oise), Albert Dupuy (Vosges)(Décrets du 9juillet 2007, J.O. du 11, @).24juillet 2007page6JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda8 novembre 2007au Cnit de Paris-LaDéfense se tiendra le 7eforum desprojets urbains. Ce rendez-vous desacteurs de l’aménagement urbain adéjà reçu l’inscription de 50 projets etJean-Louis Borloo a indiqué son inten-tion de s’y exprimer.Contact: Innovapresse et Communica-tion. Tél. 0148240897.MagistratureChristophe Devys, conseiller d'État, estnommé secrétaire général du Conseil d'É-tat (décret du 9juillet 2007, J.O. du11juillet, @).Bruno Martin Laprade, conseiller d'É-tat, est nommé président de la cour admi-nistrative d'appel de Paris (décret du13juillet 2007, J.O. du 14juillet, @).Au fil du J.O.Aides au logement. Divers textes ontété publiés au Journal officiel du 12juilletsur les aides au logement (p.11803):- un décret n°2007-1081 du 10juillet 2007relatif à l'allocation de logement, complétépar un arrêté du même jour,- un décret n°2007-1080 du 10juillet 2007relatif aux ressources prises en comptepour les prestations familiales et les aidesau logement.Conventions collectivesGéomètres experts, topographes, pho-togrammètres, experts fonciers: il est envi-sagé l’extension de l’accord n°1 du 9jan-vier 2007 portant modification de certainesdispositions de la convention collective(avis publié au J.O. du 10juillet, p.11682).Organisations professionnelles de l'habi-tat social: il est envisagé l’extension del’avenant n°1 du 15novembre 2006 sur lecongé de formation économique, socialeet syndicale.(avis publié au J.O. du 14juillet, p.11968).Traitement des eauxUn arrêté du 22juin 2007 relatif à la col-lecte, au transport et au traitement deseaux usées des agglomérations d'assainis-sement ainsi qu'à la surveillance de leurfonctionnement et de leur efficacité, etaux dispositifs d'assainissement non collec-tif recevant une charge brute de pollutionorganique supérieure à 1,2kg/j de DBO5, aété publié au J.O. du 14juillet (p.11936).Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilier
24juillet 2007page7JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREELes députés ont poursuivi le 13juillet lesdébats sur le projet de loi « travail,emploi, pouvoir d'achat », par l'article 4consacré aux droits de succession.Jean-Pierre Brard a présenté une séried'amendements pour limiter l'impact dela réforme. Par exemple, un amende-ment n°409 visait à écarter de la réformeles contribuables soumis à l'ISF, le n°408visait à la réserver aux personnes non-imposables. Ils ont été rejetés. Enrevanche, Charles de Courson a obtenu levote de son amendement n°270 quiaméliore le régime de succession entrefrères et sœurs. Le texte exonère de droitde succession les frères et sœurs vivantsous le même toit à deux conditions:- que l'héritier soit âgé de plus de 50 ansou atteint « d'une infirmité le mettantdans l'impossibilité de subvenir par sontravail aux nécessités de l'existence »,- qu'il ait été constamment domicilié avecle défunt pendant les cinq années ayantprécédé le décès.L'article 5 est relatif au bouclier fiscal.Jean Launay dénonce la mise en place dece bouclier fiscal nouvelle formule, « quin'a d'autre but que la disparition del'ISF ». Arnaud Montebourd dénonce lacontradiction qu'il y a à vouloir « dimi-nuer les recettes et augmenter lesdépenses, tout en désendettant le pays ».Jean-Claude Sandrier cite une simulationdu Syndicat national unifié des impôts(SNUI). Un célibataire salarié percevant500000de revenus et payant 10000de taxe foncière et de taxe d'habitationpour sa résidence principale, et disposantd'un patrimoine de 10millions d'eurosbénéficiera d'une restitution de108000euros, soit presque autant quel'ISF de 116000euros. Jean-Yves LeBouillonnec se prononce aussi pour lasuppression de l'article 5.Le rapporteur général défend le bouclierfiscal en précisant qu'il « concerne poten-tiellement 235000 contribuables, dont202000 ne sont pas assujettis à l’ISF » et ilcite les pays qui ont supprimé leur ISF« l’Autriche en 1993, l’Allemagne en1995, le Danemark en 1997, les Pays-Basen 2001, la Suède en 2007 ». La ministreajoute « Je n’ai aucune honte à souhaiterque les riches restent en France ». Lesamendements de suppression ont étérejetés.D'autres amendements visaient à réduirel'impact de la mesure, par exemple, len°313, présenté par Jean-Louis Idiard,visait à en retirer les impôts locaux. Il aété repoussé. Charles de Courson présen-tait un amendement identique (367) quia subi le même sort.Le même député du Nouveau centrepose la question de la portée du bouclierfiscal pour lesquels sur la presque totalitédes 77000 contribuables non imposablesà l'ISF n'ont pas demandé le rembourse-ment auquel ils avaient droit. Par ailleurs,16371 imposables à l'ISF avaient droit àrestitution.Avec le nouveau bouclier fiscal, il devraity avoir 234000 personnes concernéesdont 202000 non imposables à l'ISF (pour131millions d'€)et 32000 redevables del'ISF (pour 79millions d'). Charles deCourson propose de ne pas inclure la CSGet la CRDS dans le bouclier fiscal (n°69).La ministre reconnaît qu'il convientd'améliorer l'information des contri-buables éligibles. L’amendement 69 a étérejeté.Au cours de la 2eséance, a été soumis auvote un amendement de Gérard Baptvisant à plafonner à 500000euros lemontant de la restitution pouvant résul-ter du bouclier fiscal (n° 307), il a étérepoussé. L'article 5 a été voté.Didier Migaud, président de la commissiondes finances, évoque alors la question del'impôt minimum. Gilles Carrez indiqueson accord sur le principe d'un tel impôt,rappelant qu'il y a deux ans un texte avaitété voté pour plafonner les niches fiscalesmais qu'il avait été censuré par le Conseilconstitutionnel. La ministre s'engage à pré-senter différents scenarii d'ici le 15octobre.Seul a été voté l'amendement 488 qui pré-voit la rédaction d'un rapport sur le sujetpar le Gouvernement.Jacques Myard a alors défendu un amen-dement (n°174) de suppression de l'ISF,indiquant que cet impôt rapportait35milliards d'euros depuis 1998 mais que135milliards avaient quitté la France surla même période. Il n'a pas été suivi.En revanche, le rapporteur général a sou-tenu l'amendement n°366 qui « vise àporter de 20 % à 30 % l’abattement autitre de la résidence principale». Laministre a donné son accord, reconnais-sant que les prix de l'immobilier avaient« fortement augmenté entre1997et2006 et que le patrimoine immobilier,et notamment la résidence principale,constituent l’essentiel du patrimoine dela majorité des contribuables redevablesde l’ISF ». Jean-Yves Le Bouillonnec cri-tique la mesure en indiquant que « mon-tant de l’ISF acquitté au titre de la seulerésidence principale est beaucoup plusfaible qu’on ne le croit ». Et le députésocialiste de citer l'exemple d'un contri-buable propriétaire d'un appartement de100m2à Paris pour 940000euros et quine paie, après abattement de 20%, que11euros d'ISF. L'amendement n°366 aété voté (54 voix pour, 20 contre).Taux dubouclierfiscalImpôts concernésContribuablesconcernésSommestotales devantêtre restituéesImposablesà l’ISFNon impo-sables à l’ISFImposables àl’ISFNon impo-sables à l’ISFAvant laréforme50%Impôt sur lerevenu, ISF, taxed’habitation,taxes foncières16371(1750 ont faitla demandefin juin)77000400 millions d’euros(100 millions demandés àfin juin)Après laréforme60%IR, ISF, TH et TF +CSG, CRDS, prélè-vement social3200020200079millionsd’131millionsd’Impact de la réforme du bouclier fiscalLes députés adoptent le projet de loi sur le “paquet fiscal”.Les députés ont adopté le 16juillet le projet de loi “travail, emploi, pouvoir ‘achat”. Le texte doit être examiné par les sénateurs àpartir du 25juillet.(chiffres cités par Charles de Courson)
24juillet 2007page8JURIShheebbddooimmobilierIINNTTEERRVVIIEEWWJurishebdo Immobilier: en est le déve-loppement international du réseau ERA?Jean Lavaupot: “Après la Bulgarie, leréseau ERA s'est implanté en Turquie il y aquelques mois et nous venons de conclureune master franchise avec un opérateuritalien. Cela porte à 19 le nombre de paysdans lesquels ERA Immobilier est implantéen Europe.A ce propos, notre étude annuelle du mar-ché immobilier européen de septembre estune source de données unique”.JHI: Que pensez-vous de la mesure relativeaux intérêts d'emprunt? Va-t-elle soutenirles prix?J.L.: “Cette mesure n'était pas nécessaire.Ce que l'État donne d’une main, il lereprendra d’une autre. Il serait plus utilepour rendre les Français propriétaires deprendre des mesures en libérant le foncier,plutôt que d'imposer aux communes laconstruction de logements sociaux.Ce n’est pas le crédit d'impôt conséquentaux intérêts d'emprunt qui déclenche leprocessus d’investissement pour la résiden-ce principale dans l’esprit des Français. Enrevanche, cela génère des coûts très impor-tants pour l'État qu’il faudra financer.Par ailleurs, même s’il ne fait pas augmen-ter les prix de l’immobilier, le nouveau cré-dit d'impôt contribue à maintenir unedemande forte”.JHI: Quelle est votre analyse de la conjonc-ture? Les prix de vente sont-ils aujourd'huistabilisés?J.L.: Actuellement les prix ne baissent pas,au contraire. A titre d'exemple, je viensd'assister à la signature d'une promesse devente à Levallois à un prix de 7800euros lem², pour un appartement de 65m²!Nous avons constaté un certain attentismedes acheteurs au printemps, ce qui estassez habituel en période électorale, maisles prix restent orientés à la hausse presquepartout car la demande demeure soute-nue.Les chiffres d'affaires des agences ERA sontbons même si la concurrence est en aug-mentation; au final le client est plus exi-geant. Il faut rappeler qu'en 12 ans, lenombre d'agences est passé de 17000 àenviron 33000 avec un doublement desprix de vente, un triplement du volume deshonoraires et une augmentation dunombre de transactions.Cette situation a créé une concurrenceexacerbée, aussi l’agent immobilier se doitplus que jamais d’être « professionnel ».Professionnalisme que les agences enréseau revendiquent avec une moyenne350000à 400000 de chiffre d'affaireschez ERA alors que la moyenne nationaledes agences isolées n’est que de 180000.Nous sommes donc assez sereins sur notreavenir dans ce marché”.JHI: Comment se passent vos relationsavec les diagnostiqueurs?J.L.: “ERA Immobilier a un partenariatavec Agenda qui est un réseau de diagnos-tiqueurs sérieux. Cependant chaque agen-ce franchisée ERA reste libre de son choixdans ses fournisseurs”.JHI: A l'occasion de la réforme du décretde la loi Hoguet, attendez-vous desmesures particulières?J.L.: “Nous aimerions être davantageconsultés sur les projets. N'oublions pasque les réseaux de franchise ne représen-tent que 30% du nombre d'agences maisréalisent 65% de parts de marché!Certains sujets mériteraient un travail actifde la part des instances syndicales commele statut des négociateurs d’agences oul’agrément de logiciels supprimant lespoussiéreux registres…On pourrait ainsi imaginer un statut parti-culier du négociateur immobilier au seind’une agence en transaction comme lesassureurs pour leurs démarcheurs”.JHI: en sont les outils d’échange demandats?J.L.: Nous constatons un engouement réelde la part des agents de tous les réseaux.2000 agences sont aujourd’hui membresdu Fichier Français Immobilier Profession-nel (FFIP) dans toute la France, ce dontnous nous réjouissons puisque, je vous lerappelle, ERA s’est bâti aux USA en 1973sur le principe de l’échange des affaires, etce dans l’intérêt du client en premier lieu,puis de l’agent immobilier ensuite.Jean Lavaupot (président du réseau ERA France):«le statut des négociateurs mérite un travail actif»AAUU PPAARRLLEEMMEENNTTsuite de la page7.L'article 6 concerne les exonérationsd'ISFliées à l'investissement dans cer-taines PME.Signalons le vote de l'amendement 193,qualifié de rédactionnel, qui vise à exclu-re de la mesure certaines entreprises. Laministre explique : « Le Gouvernementest favorable à la clarification apportéepar cet amendement, qui tend à excluredu dispositif les entreprises exerçant uneactivité de gestion de patrimoine mobi-lier ou immobilier. » L'amendement asupprimé le mot « immobilier » à proposde l'exclusion « des activités de gestionde patrimoine mobilier ou immobilier ».En revanche, le texte voté continue àexclure de la mesure les investissementseffectués dans des entreprises qui exer-cent « des activités de gestion ou de loca-tion d’immeubles ».Pierre-Christophe Baguet a proposé « depermettre l’affectation de tout ou partiede la cotisation ISF à un investissementdans le secteur du logement à loyerintermédiaire ou social, soit directement,soit par l’intermédiaire d’OPCI, ou dansdes logements respectueux des impéra-tifs de développement durable » (amen-dement n°211), mais il n'a pas été suivi.L'article 6 a ensuite été voté avecquelques modifications.Le 16juillet, les députés ont adopté lesderniers articles, et notamment l'article 7qui instaure le revenu de solidaritéactive(RSA). A ce propos, RolandMuzeau (CRC) dénonce le « symbole »:« Quel symbole! 3,7 milliards pour lenouveau régime des heures supplémen-taires, 1,89 milliard pour les intérêtsd'emprunt immobilier, 950 millions pourles droits des successions, 810 millionspour le bouclier fiscal… et 25 millionspour la pauvreté laborieuse! ». MartinHirsch, haut commissaire, rappelle l'ob-jectif du président de la République deréduire la pauvreté de 30% en 5 ans. Ilrépond sur le thème du symbole: «Pour-quoi avoir inscrit le RMA dans ce texte?Parce qu’il fallait, de façon très symbo-lique, que le tout premier texte discutépendant cette législature concerne lesallocataires du RMI et de l’API ». Ildéfend aussi le principe de l'expérimen-tation du dispositif et le présente commeune première étape. Les articles sur leRSA ont été adoptés et l'ensemble duprojet a été voté.
Article précédent
Article suivant