jeudi 5 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 694 du 11 septembre 2017

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 694 du 11 septembre 2017
Au sommaire :


– 2 – interview –
Cécile Rouquette-Térouanne (Cornet Vincent Ségurel): “la location meublée de courte durée sous haute surveillance”
– 4 – Marchés –
Les loyers du parc privé en baisse dans un contexte de réduction d’activité, selon Clameur
– 4 – Analyse –
“La durée du bail commercial : état des lieux des incidences de la loi Pinel”. L’analyse d’Hanan Chaoui, avocat
– 5 – Marchés –
Inquiétude chez les promoteurs ; les chiffres de la FPI
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
PPRN et mouvements de terrain
– 6 – Rapport –
L’EPF d’Ile-de-France propose des mesures pour lutter contre les marchands de sommeil
– 7 – Nominations – Au fil du J.O –
Saint Étienne devient métropole
Barème des terres agricoles en 2016
– 8 – Rencontre –
Propriétaires et architectes : des droits qui peuvent s’entrecroiser
Analyse par Alexandra Néri, avocat associé chez Herbert Smith Freehills

analysé>La location meublée de courte durée estsous haute surveillance”. Cécile Rouquette-Térouanne, avocat associé chez Cornet Vin-cent Ségurel, fait le point sur l’action de laville de Paris face au développement deslocations touristiques (p.2).>Le bailleur de locaux commerciaux peut-il donner congé en fin de période triennale?Hanan Chaoui, avocat spécialiste en droitimmobilier, revient sur la réforme issue dela loi Pinel et son interprétation par les tri-bunaux. (p.4).>Comment concilier le droit du propriétai-re sur son immeuble et le droit de l’archi-tecte sur son œuvre? Alexandra Néri, avo-cat associé chez Herbert Smith Freehillsdonne des éléments de réponse à cettequestion délicate (p.8).chiffré>Les loyersdes logements du parc privésont en baisse de -0,6% en août2017 englissement annuel, analyse Clameur (p.3).proposé>Face à la multiplication des divisions abu-sives de logements dans certaines zonespavillonnaires d’Ile-de-France, l’EPF d’Ile-de-France a émis une série de propositions pourlutter contre les marchands de sommeil(p.6).attendu>Dans l’attente des mesures fiscales qui pour-raient affecter le régime Pinel, les promoteurssont inquiets: si les chiffres de vente sont satis-faisants pour le 1ersemestre, les adhérents dela FPI redoutent une désaffection des investis-seurs, qui attendent d’y voir plus clair dans lesintentions des pouvoirs publics (p.5).nommé>Aurélien Tachéest nommé président duConseil national de l'habitat. (p.7).Une injonction de réduire les loyers“J’appelle publiquement tous les propriétaires à baisserles loyers de 5 par mois C’est cela la responsabilité collec-tive” a déclaré le Président de la République sur Franceinfo le5septembre. Cette annonce, qui reprend les propos deGérald Darmanin émis au cours de l'été, a suscité de vivesréactions.Pour le réseau Era “on se doutait que notre Président n’aimaitpas l’immobilier”.Pour le président de la FNAIM, il s’agit d’un “dérapage”. Il invitele Président de la République à considérer le secteur avec lapatience de l’analyse plutôt que par des phrases offensives etajoute que les locataires valent mieux que la “compassion dis-tante”.L’UNPI indique que les propriétaires sont “excédés par tantd’acharnement”. L’UNIS se fonde sur les travaux de l’observatoi-re Clameur (lire page3) pour indiquer que la baisse des loyers, encas de relocation, est estimée en moyenne à 6euros par mois etdonc que cette baisse de 5euros a déjà été effectuée. Bien sûrcette moyenne recouvre des disparités régionales: elle varie de 3ou 4euros en Aquitaine, Pays de la Loire et Rhône-Alpes et elleatteint 12euros en Haute Normandie et en PACA. L’UNIS contes-te le fait que les APL soient inflationnistes puisque les loyers bais-sent dans la quasi-totalité des régions.À la suite de ces annonces, qui provoquent quelques troubles, ildevient urgent de répondre à l’attentisme des acteurs. Les pro-moteurs réclament également des explications sur les projetsgouvernementaux car il devient difficile aux commerciaux de ren-seigner leurs clients sur le régime fiscal qui pourra être en vigueurau 1erjanvier prochain. La vente des logements à des investisseurspourrait donc s’en ressentir dans les mois qui viennent et Alexan-dra François Cuxac demande au moins que les contrats signés d’icila fin de l’année sous le régime Pinel puissent faire l’objet d’unacte authentique dans les premiers mois de 2018. La présidentede la FPI a aussi réclamé de mesures pour débloquer la construc-tion des quelque 35000 logements qui font actuellement l’objetde recours (lire page5). Elle ajoute que la plupart seront sansdoute rejetés mais que, dans l’attente des décisions, les chantiersne peuvent pas démarrer.Il est vrai que cette injonction présidentielle est un peu surpre-nante. Si elle est simple invitation à la modération des loyers, onpeut douter de son impact; si elle est l’amorce d’une contrainte,il faudra qu’elle soit confortée par un texte officiel. L’annonce cemercredi des orientations de la future loi sur le logement n’en estque plus attendue. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 69411 SEPTEMBRE 2017ISSN1622-141917EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -interview-Cécile Rouquette-Térouanne (Cornet Vincent Ségurel): “la locationmeublée de courte durée sous haute surveillance”- 4 -Marchés-Les loyers du parc privé en baisse dans un contexte de réduction d’ac-tivité, selon Clameur- 4 -Analyse-“La durée du bail commercial: état des lieux des incidences de la loiPinel”. L’analyse d’Hanan Chaoui, avocat- 5 -Marchés-Inquiétude chez les promoteurs; les chiffres de la FPI- 6 -Tableau des réponses ministérielles-PPRN et mouvements de terrain- 6 -Rapport -L’EPF d’Ile-de-France propose des mesures pour lutter contre les mar-chands de sommeil- 7 -Nominations - Au fil du J.O-Saint Étienne devient métropoleBarème des terres agricoles en 2016- 8 -Rencontre-Propriétaires et architectes: des droits qui peuvent s’entrecroiserAnalyse par Alexandra Néri, avocat associé chez Herbert Smith FreehillsSOMMAIREEDITORIAL
11septembre 20172CORNETVINCENTSÉGURELINTERVIEWCécile Rouquette-Térouanne (avocat associé département immobilier):”La location meublée de courte durée sous haute surveillance”La mairie de Paris cherche à sanctionner de plus en plus durement les propriétaires de logements qui ne res-pectent pas la réglementation en matière de location meublée de courte durée. La ville de Paris a en effetobtenu 615000euros d'amendes pour le 1ersemestre 2017. Un point de la situation avec Cécile Rouquette-Térouanne, avocat spécialiste en droit immobilier, associé au sein du cabinet CORNET VINCENT SEGUREL.>Quelles sont les pratiques sanction-nées?C.R-T.: “Dans les communes de plus de200000 habitants et celles de la petite cou-ronne parisienne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), les pouvoirspublics cherchent, depuis de nombreusesannées, à préserver les locaux à usage d'ha-bitation principale. Mais depuis le déve-loppement des locations de courte duréepar des plateformes numériques, de typeAirbnb, les pouvoirs publics ont renforcé laréglementation. Une "chasse aux sorcières"est engagée à l'encontre de ceux qui font dela location de leur habitation une activitécommerciale”.>Comment distinguer ce qui est autoriséde ce qui est proscrit?C.R-T.: “Précisons au préalable que lalocation d'un logement à un locataire qui yétablit sa résidence principale, que ce soiten location vide ou meublée, n'est pasconcernée par cette réglementation.Un local est réputé à usage d'habitation s'ilétait affecté à cet usage au 1erjanvier 1970.Les locaux construits ou rénovés postérieu-rement à cette date sont réputés avoir l'usa-ge pour lequel la construction ou les tra-vaux sont autorisés (habitation ou autre).Le fait de louer un local meublé destiné àl'habitation de manière répétée pour decourtes durées à une clientèle de passagequi n'y élit pas domicile constitue un chan-gement d'usage, conformément au dernieralinéa de l'article L. 631-7 du code de laconstruction et d’habitation.Depuis la loi Alur du 24mars2014, si lelogement constitue la résidence principaledu propriétaire, il peut la louer pour decourtes durées, sans avoir à entreprendreune procédure de changement d’usage,sous réserve que la durée totale des loca-tions n'excède pas 120 jours par an. Jusqu'à4 mois par an, il n'a donc pas d'inquiétudeà avoir.En revanche, si le logement n'est pas larésidence principale de son propriétaire, lalocation pour de courtes durées à uneclientèle de passage qui n'y élit pas domi-cile, constitue un changement d'usage quiimpose au propriétaire d'obtenir une auto-risation préalable. À Paris, cette autorisa-tion n'est accordée que si le propriétaireeffectue une compensation sous forme detransformation concomitante en habitationde locaux ayant un autre usage. Cette pro-cédure étant lourde, de nombreux proprié-taires ne la respectent pas. Si la mairie estinformée de leurs pratiques, les proprié-taires encourent des sanctions lourdes (cf.infra).Par ailleurs, un décret n°2017-678 du28avril2017 (texte d'application de la loidu 7octobre2016 pour une Républiquenumérique) a modifié le code du tourismepour permettre aux communes de plus de200000 habitants et à celles de la petitecouronne parisienne d'exiger, avant toutelocation, une déclaration préalable en vuede l’obtention d’un numéro d’un enregis-trement du loueur. La règle s'impose que lelogement constitue ou non la résidenceprincipale de son propriétaire.Le Conseil de Paris a décidé début juillet(délibération du 5juillet2017) de se saisirde cette nouvelle prérogative. Il a ainsi étédécidé que toute location pour de courtesdurées d’un local meublé en faveur d’uneclientèle de passage qui n’y élit pas domi-cile, situé ou non dans la résidence princi-pale du loueur, doit faire l’objet d’unedéclaration préalable soumise à enregistre-ment auprès des services compétents de laville de Paris. Cette déclaration, qui men-tionnera les informations requises néces-saires (identité, adresse postale et adresseélectronique du déclarant; adresse du localmeublé; statut de résidence principale ounon; nombre de pièces composant le meu-blé, nombre de lits), sera effectuée par télé-service.Cette déclaration donnera lieu à la déli-vrance d’un numéro d’enregistrement.Elle entre en vigueurle 1erdécembre 2017. Ce numéro d’enregis-trement devra figurer dans toute offre delocation, qu'elle soit proposée en direct parle propriétaire ou par l'intermédiaire d'uneplateforme internet. Cette obligation n'estpas, à ce jour, assortie de sanctions.S’agissant des plateformes numériques delocation, la loi pour une République numé-rique rend le professionnel qui prête sonconcours à la mise en location de ces meu-blés touristiques responsable du respect decette limite de 120 jours. L’article L. 324-2-1 du code du tourismeprécise ainsi que «Au-delà de cent vingtjours de location, le logement ne peut plusfaire l'objet d'une offre de location par sonintermédiaire jusqu'à la fin de l'année encours”.>Quels conseils donner aux loueurs?C.R-T.: “Lorsqu'il loue sa résidence prin-cipale, le propriétaire doit vérifier qu'il nedépasse pas la limite de 4 mois pour éviterd'être en infraction avec la réglementation.S'il loue un logement qui n'est pas sa rési-dence principale, il doit être conscient qu'ildoit préalablement à cette location, sousréserve qu’elle soit de courte durée pourune clientèle qui n’y élit pas domicile, obte-nir une autorisation de changement d’usa-ge”.>Quelles sont les sanctions encourues?C.R-T.: “Ceux qui ne respectent pas laréglementation sont susceptibles d'êtrecondamnés à une peine d'amende allantjusqu'à 50000euros par local irrégulière-ment transformé (au lieu de 25000€ jus-qu’au 20novembre2016).Pour un exemple de condamnation: 5000€d’amende par le Tribunal de grande ins-tance de Paris porté à 25000€ par la Courd’appel de Paris.En ce qui concerne le montant de l'amende,
dentes, la hausse des loyers était plus vive(+1,6% par an de 2007 à 2012), mais éga-lement inférieure à l’inflation (+1,7%).Voici donc dix ans que les loyers de marchéaugmentent moins que l’inflation.L’évolution des loyers en 2017 s’expliquenotamment par la baisse d’activité dumarché: la mobilité résidentielle des loca-taires est en recul; la proportion de loca-taire changeant de logements au coursd’une année était de 30,6% en 2015; elleest tombée à 29,8% en 2016 et à 28,6%en 2017.Les loyers sont en baisse dans 55,3% desvilles de plus de 10000 habitants. Unebaisse est également observée dans64,1% des villes de plus de 100000 habi-tants.Les villes les loyers baissent le plus sontRennes (-3,6%) et LeHavre (-3,5%).À l’inverse, les loyers progressent dansdeux villes: à Lyon (+2,1%) et Nîmes(+2,0%). 11septembre 20173MARCHÉLOCATIFRENCONTREla Cour d’appel a rappelé que le montantde l’amende doit être établi en proportionavec les profits que la violation de la loi agénérés (en l’espèce un gain locatif estiméà 80000€ - amende de 25000€): CA Paris,Pôle 1 Ch. 2: Juris-Data n°2017-015143.Le propriétaire peut en outre être condam- à réaffecter les locaux à l'usage d'habi-tation du local dans un certain délai, au-delà duquel le juge peut prononcer uneastreinte d'un montant maximal de 1000€par jour et par mètre carré utile du localirrégulièrement transformé. Passé ce délai, l'Administration peut pro-céder d'office, aux frais du contrevenant, àl'expulsion des occupants et à l'exécutiondes travaux nécessaires”.>Il faut aussi veiller au respect du règle-ment de copropriété…C.R-T.: “Dans un immeuble en coproprié-té, il est en effet utile de vérifier les usagesqui sont autorisés par le règlement decopropriété. Certaines décisions judiciairesadmettent la recevabilité du syndicat àinvoquer l'illicéité de la location en meublé(CA Paris, Pôle 4 Ch. 2 15juin2016: Juris-Data n°2016-013038)”. Loyers en baisse dans un contexte de réduction d’activité selon ClameurLes loyers du parc privé sont en baisse.C’est l’un des constats de l’observatoireClameur en cette rentrée 2017. Les chiffrespubliés ce 5septembre indiquent unebaisse de -0,6% des loyers de marché (englissement annuel à fin août2017).Clameur observe que les loyers baissentd’autant plus que le nombre de pièces dulogement est important: la baisse est de -1,7% pour les 5 pièces et de -1,2% pourles 4 pièces. Elle est plus modérée pour les3 pièces (-0,9%). les petits logements résis-tent mieux: -0,5% pour les 2 pièces et - 0,1% pour les studios.Baisse des loyers de -0,6% en2017Michel Mouillart, professeur à l’UniversitéParis Ouest, fait observer que, sur 5 ans, lesloyers ont moins augmenté que l’inflation:l’évolution moyenne des loyers est de+0,2% par an entre2013 et2017 alorsque les prix à la consommation ont aug-menté de +0,6% par an pendant la mêmepériode. Au cours des 5 années précé- -2024619992000200120022003200420052006200720082009201020112012201320142015201620177DX[ GH YDULDWLRQ GHV OR\HUV HQ 0R\HQQH ,QIODWLRQ L 0R\HQQH  ,QIODWLRQ  0R\HQQH  ,QIODWLRQ  Variation des loyers de marchéFrance entièreVillesLoyers2017(/m2)Variation2017Varia-tionde2013à2017LyonNîmes13,110,62,1%2,0%0,70,4LilleMontpellierNiceStrasbourgToulouseDijon13,813,716,012,612,011,01,0%0,6%0,4%0,4%0,3%0,0%0,10,11,40,10,40,4ToulonNantesSt-EtienneParis ReimsBordeauxAngersGrenobleVilleurbanneMarseilleLeHavreRennes10,812,17,725,111,513,010,211,812,012,010,711,7-0,1%-0,5%-0,5 %-0,6 %-0,6 %-0,8 %-1,4 %-1,8 %-1,8 %-2,7 %-3,5 %-3,6 %-0,30,3-0,40,80,60,8-0,2-0,10,6-0,9-0,8-0,3Faut-il penser que les loyers baissent grâceà l’effet de l’encadrement des loyers? PourMichel Mouillart, il n’en est rien. À Paris en2017, les loyers ont baissé de -0,6%. MaisMichel Mouillart observe que de nom-breux marchés se caractérisent par desbaisses de loyers; ainsi 6 départementsvoient leurs loyers baisser, alors qu’ils necomportent pas de marchés tendus (Aisne,Ardèche, Haute Marne, Nièvre, Vosges etTerritoire de Belfort). Par ailleurs, les loyersbaissent de puis 2013 dans 43,6% desgrandes villes (voir tableau) c’est le cas parexemple à Amiens, Brest ou Toulon.Enfin, les loyers à Lille sont en hausse de+1,0%.Pour Michel Mouillart, la recul de loyerss’explique d’abord par la baisse générali-sée de la demande. Le départ d’une partiede la clientèle vers l’accession (fraction laplus aisée) provoque une baisse du niveaumoyen des ressources des locataires etpèse sur le niveau des loyers.La variation des loyers de relocation (écartentre le loyer de l’ancien locataire et dunouveau) reste négative en 2017 : elle estde -0,8%, comme en 2016. Toutefois, labaisse est forte lorsque le bailleur ne faitpas de travaux (-5,5% à Paris et -8,7% àMarseille). Avec de petits travaux d’entre-tien, les loyers sont stables. En cas de tra-vaux d’amélioration, les loyers progressentde l’ordre de +10%.Baisse de l’effort d’améliorationdes logementsEnfin Clameur observe actuellement uneforte chute du taux d’effort d’améliorationdes logements. La proportion de logementsqui sont rénovés lors d’un changement delocataire (travaux d’amélioration entretien)est ordinairement de 22,2%. Mais ce tauxqui était déjà à un faible niveau depuis troisans (entre 15,9 et 17,6%), s’est encoreréduit en 2017, à 14,2%. En 20 ans, ce tauxn’avait jamais été observé.Quel impact d’une baisse des APL?Alors que les pouvoirs publics, après avoirannoncé une baisse des APL de 5, ontinvité les bailleurs à réduire leurs loyers de5 par mois, la question se pose de savoircomment le marché pourra réagir. MichelMouillart estime que la baisse des aides aulogement va contribuer à la poursuite dela baisse des loyers. Cela va par contrecouppeser sur la capacité des bailleurs à réno-ver les logements. Il s’interroge enfin sur lapossibilité de parvenir à un choc d’offresalors qu’une partie des acteurs va voir sesrecettes déstabilisées. Source : Clameur août 2017
11septembre 20174La durée du bail commercial constitue unenjeu primordial pour les preneurs commepour les bailleurs.La durée du bail commercial détermine eneffet la durée des engagements du pre-neur et constitue un élément de valorisa-tion de l’actif immobilier pour le bailleur.La durée du bail commercial, qui a récem-ment été réformée dans le cadre de la loidu 18juin2014, dite loi Pinel, suscite denouveau l’attention des praticiens en rai-son d’une réponse ministérielle du31mai2016 qui a considéré que les règlesrelatives à la durée des baux instituées parla loi Pinel seraient applicables aux baux encours, au motif notamment que cettemesure « relève de l’ordre public de pro-tection et que cette solution est justifiéepar la nécessité d’assurer l’égalitéde traitement des preneurs debaux commerciaux et dans un sou-ci d’efficacité de la règle nouvel-le »(1).C’est l’occasion de faire le pointsur cette question en quatrepoints.Question 1: Quelles sont lesrègles applicables à la durée dubail commercial, depuis la loi Pinel?La durée du bail commercial est régie parl’article L145-4 du code de commerce quiest d’ordre public.Le bail commercial est consenti pour unedurée minimum de neuf années.Toutefois, le preneur peut, en principe,mettre fin au contrat de bail à l’expirationde chaque période triennale, raison pourlaquelle la pratique évoque souvent lecadencement 3/6/9 pour définir la duréedu bail commercial.Depuis, la loi du 18juin2014, dite loi Pinel,les parties ne peuvent déroger à ce caden-cement 3/6/9 que dans quatre cas stricte-ment prévus par le législateur à savoir:- les baux ont été conclus pour une duréesupérieure à neuf ans, - les baux des locaux construits en vued'une seule utilisation, - les baux des locaux à usage exclusif debureaux - les baux des locaux de stockage mention-nés au du III de l'article 231 ter du codegénéral des impôts.Cela signifie, en pratique, que le preneurne peut renoncer à exercer sa faculté derésiliation triennale que dans les quatre casprévus par l’article L145-4 du code de com-merce, alors que précédemment les partiespouvaient déroger à ce principe dans tousles cas de figure, en prévoyant une clauseexpresse.C’est la nouveauté issue de la loi Pinel quirestreint donc les cas dans lesquels il estpossible de prévoir une durée ferme dubail supérieure à trois années.Question 2: Cette modification de la duréedes baux commerciaux est-elle applicableaux baux en cours?D’après les principes généraux d’applica-tion de la loi dans le temps (issus de l’ar-ticle 2 du code civil), la loi ne saurait,en principe, rétroagir sur des situa-tions préexistantes.C’est pourquoi la loi Pinel, qui estentrée en vigueur le 20 juin 2014,n’est pas applicable, en principe, auxcontrats en cours au 20 juin 2014, envertu du principe de non-rétroactivi- des lois.Ce principe de non-rétroactivité deslois connaît toutefois des exceptionsde nature légale ou jurisprudentielle. En l’espèce, il n’existe aucune exceptionlégale concernant les règles relatives à ladurée du bail puisque la loi Pinel n’a prévuaucune disposition transitoire à ce titre.Qu’en est-il de l’exception jurisprudentielleconstituée par la théorie des effets légauxdes contrats?Cette théorie des effets légaux du contratrepose sur la distinction entre:- d’une part, les effets du contrat (quidécoulent de la seule volonté des parties), - et, d’autre part, les effets légaux descontrats (qui découlent de la loi).De fait, cette théorie permet aux juridic-tions de déroger au principe de non-rétro-activité des lois et de considérer que la loiest applicable aux contrats en cours lors-qu’il s’agit de mettre en œuvre les effetslégaux du contrat, sans modifier l’équilibrecontractuel décidé par les parties.La doctrine a, dans sa majorité, considéréque la théorie des effets légaux du contratn’était pas applicable à la réforme de ladurée du bail commercial au motif que laHanan Chaoui revient sur l’entrée en vigueur de la règle de la loi Pinel selon laquelleles dérogations au droit du preneur de donner congé en fin de période triennale nepeuvent intervenir que dans quatre cas précis. Une réponse ministérielle et un premierarrêt ont une interprétation divergente.ANALYSEL’analyse d’HananChaoui(Docteur en droit, Avocat, Spécialiste en droit immobilier)La durée du bail commercial: état des lieux des incidences dela loi PinelEffets ducontrat eteffetslégauxducontratremise en cause de la durée ferme des bauxen cours remettrait en cause l’équilibre éco-nomique des conventions précédemmentconclues (2).D’autant que, lors des débats parlemen-taires relatifs à la loi Pinel, la volonté dugouvernement et des parlementaires étaitde ne pas remettre en question les situa-tions contractuelles en cours.C’est la raison pour laquelle la réponseministérielle du 31mai2016, qui s’appuiesur cette théorie des effets légaux ducontrat pour considérer que les dispositionsde la loi Pinel relatives à la durée du bailcommercial sont applicables aux baux encours, nous semble critiquable.Question n°3: Quelle est la portée de laréponse ministérielle du 31mai2016?Les réponses ministérielles, sauf en matièrefiscale, ne lient pas les tribunaux.En effet, les réponses ministérielles « nesont que des actes indicatifs (3)».D’ailleurs, à plusieurs reprises, les hautesjuridictions ont eu l’occasion de prendreposition dans un sens contraire auxréponses ministérielles qui avaient été pré-cédemment rendues sur les sujets concer-nés (voir notamment Cass. Com. 10mars1976, n°74-14681).En conséquence, la réponse ministérielle du31mai2016 n’a pas de valeur juridique ensoi et il appartient aux juridictions de déter-miner si les règles liées à la durée ferme desbaux sont applicables aux baux en cours au20juin2014.Question 4: Que dit la jurisprudence?Par un arrêt 26avril2016 (4), antérieurcertes à la réponse ministérielle du31mai2016, la cour d’appel de Poitiers aprécisé que la règle relative à l’interdictionde principe des baux fermes, telle qu’issuede la loi Pinel, n’était pas applicable auxbaux en cours. En effet, cet arrêt de la cour d’appel de Poi-tiers précise: « L’article L145-4 du code decommerce dans sa rédaction antérieure à laloi du 18juin2014, seul applicable au bailconclu le 22juin 2010 […] »(5).Les magistrats ont ainsi considéré que ladurée ferme des baux, telle que prévue parla loi Pinel, n’était pas applicable aux bauxen cours.A notre connaissance, il n’existe pas
d’autres décisions rendues en matière d’ap-plication de la loi dans le temps concernantl’article L145-4 du code de commerce, telque modifié par la loi Pinel.Il convient toutefois d’évoquer l’arrêt du9février2017 rendu par la Cour de cassa-tion en matière de résidences de tourismequi a été largement commenté et qui aconsidéré que l’article L145-7-1 du code decommerce, relatif à la durée des baux desrésidences de tourisme, était d’ordre publicet applicable aux baux en cours. Le rappel du contexte de cette affaire estnécessaire pour comprendre la portée decet arrêt.La loi n°2009-888 du 22juillet 2009 a insé- un article L145-7-1 du code de commer-ce, aux termes duquel les baux commer-ciaux qui sont conclus en matière de rési-dences de tourisme, sont d’une durée mini-mum de neuf années, sans que les partiesne puissent délivrer un congé à l’expirationd’une période triennale.L’article L145-7-1 du code de commerce aété mis en place afin de permettre aux pro-priétaires d’appartementsde résidences de tourismequi louent leurs biens àdes exploitants, de pou-voir bénéficier d’un avan-tage fiscal qui n’est accor- au propriétaire que sile bien est loué pour unedurée minimale de neufannées.Compte tenu de son utili- pour les propriétaires, qui sont, pour laplupart, des particuliers, le rapport d’appli-cation de la loi relative au tourisme, dépo- le 15juin2011 à l’Assemblée Nationale,a considéré, dans le cadre des débats parle-mentaires, que ce dispositif était d’applica-tion immédiate (6).Ce contexte semble expliquer pourquoi laCour de cassation a considéré que cetarticle L145-7-1 du code de commerce, quimodifiait la durée des baux commerciauxconclus en matière de résidences de touris-me, était applicable aux contrats en cours,sans que l’on puisse en tirer une conclusionsur l’application de la loi dans le tempsconcernant l’article L145-4 du code de com-merce.Il convient donc, à présent, de suivre lesfuturs développements jurisprudentiels surce sujet majeur.Affaire à suivre! H.C. 11septembre 20175MARCHÉSANALYSEPour la CAde Poitiers:pas d’appli-cation auxbaux encours(1) Question n°93154, Réponse publiée au JOle 31mai 2016, page4684.(2) Blatter J.-P., De quelques idées originalesou non relatives à l’application dans le tempsde la loi du 18 juin2014, AJDI 2014, p. 741et s.(3) Réponse du Premier ministre publiée auJO du 3novembre 1980, page4620, n°36214.(4) CA Poitiers, 26avril 2016, 14/02891.(5) CA Poitiers, 26avril 2016, 14/02891.(6) Monéger J. RTDCom. 2017, p.46 ; Chavan-ce E. Loy. et Copr. n°4, avril2017, comm. 79Inquiétude chez les promoteursLes chiffres sont bons, mais le cœur n’y est plus… Tel est, en deux mots,la tonalité chez les promoteurs de la FPI, qui présentait ce 7 septembreles résultats du 1ersemestre 2017.Les ventes de logements neufs au 1ersemestre 2017 sont en hausse de +5, 3%par rapport au 1er semestre 2016. SelonMarc Villand (vice-président de la FPI), cerésultat est satisfaisant. Si la professionenregistre une baisse des ventes en rési-dences services, elle est compensée parune forte hausse des ventes en bloc et parune hausse modérée des ventes au détail.Les ventes en bloc sont en hausse de+31,4% tandis que les ventes au détailaugmentent de +2,5%.Mais si on centre l’analyse sur le 2etri-mestre, la tendance est un peu différente:après 10 trimestres de hausse, le 2etri-mestre 2017 marque un léger fléchisse-ment des réservations (-1,1%) qui sembleindiquer que le marché a atteint un pla-teau. Les ventes en bloc restent en fortehausse (+23,8%) tandis que les ventes derésidences services reculent nettement (-27,8%) et les ventes au détail fléchissentde -4,2%.Les mises en vente de logements sont enhausse. Elles progressent de +7,0% au 1ersemestre et la hausse se poursuit au 2etri-mestre (+7,5%).L’offre commerciale au 2etrimestre s’éta-blit à 99495 logements, ce qui représenteun délai d’écoulement de 9,9 mois (contre9,0 mois le trimestre précédent).S’agissant des prix, ceux des logementsneufs en province sont en hausse de+2,9% (3778 le m2)au 2etrimestre etceux de l’Île-de-France sont quasimentstables +0,3% (4850).La FPI souligne que le dispositif Duflot,modifié sous sa forme Pinel a permis unehausse de la production. La reprise est enroute, il convient de ne pas la casser.Attentisme des acquéreursLa présidente de la FPI évoque le climatd’inquiétude qui règne en raison de l’at-tentisme des acquéreurs, tant investisseursqu’accédants. La FPI souligne que si le dis-positif Pinel est supprimé, cela provoqueraune chute brutale des ventes. AlexandraFrançois-Cuxac rappelle que le recadragedu dispositif Scellier (passage de 25% à13% de l’avantage fiscal) avait provoquéune chute des ventes de 72000à 32000logements. La suppression du dispositifprovoquerait d’autres effets indirects: uneperte de TVA pour l’État, et une baisse desventes des logements en accession et auxbailleurs sociaux. Alexandra François-Cuxacinsiste sur le fait qu’on a réussi à atteindreun équilibre des constructions (un tiersd’accession, un tiers de ventes aux investis-seurs et un tiers de logements sociaux) etque si on touche à l’aide à l’investissementlocatif, cela risque d’avoir un effet boulede neige sur les autres secteurs.La présidente de la FPI indique avoir ren-contré le ministre de la cohésion des terri-toires et lui avoir fait part de la volonté deréforme qui anime sa profession. Les diffé-rentes pistes de réforme sont examinées, ycompris celle de supprimer l’aide à l'inves-tissement. Mais sa mise en œuvre induiraitune vraie responsabilité de réforme. Eneffet, les PLU sont de plus en plus com-plexes, les réglementations de plus en pluscontraignantes ce qui pèse fortement surl’acte de bâtir. Si on supprime les aides, ilfaut donc engager au préalable une réfor-me des règles qui représentent un frein àla construction.35000 logements bloquésLa FPI a recensé les projets qui sont actuel-lement bloqués en raison de recours et lesestime à 35000 logements.Sachant que l’allégement des contraintesréglementaires (normes, délais d’instruc-tion des permis ou de traitement desrecours) ne peut produire d’effet qu’àmoyen ou long terme, la FPI juge indispen-sable de ne pas supprimer dans le mêmetemps et brutalement le dispositif Pinel.Elle propose par exemple d’organiser uneprocédure exceptionnelle pour traiter rapi-dement l’ensemble des dossiers bloquéspar des recours. Le recours aux techniquesde BIM peut contribuer à élaborer des dos-siers de permis plus sûrs, mais il n’empêchepas des recours fondés par exemple sur l’in-terprétation de la notion de bonne inté-gration du projet dans l’environnement.La FPI souligne par ailleurs que si le dispo-sitif Pinel était supprimé, il serait logiqueen contrepartie de supprimer le logementde la base taxable de l’ISF.Un autre projet est évoqué pour réformerles normes de la construction: le passagede l’exigence d’un objectif de moyen à unobjectif de résultat. Mais aucun projet pré-cis n’a encore été transmis aux profession-nels. Incertitude encore…
L’Établissement public foncier d’Ile-de-France a émis une série de propositionspour lutter contre les marchands de som-meil dans les zones pavillonnaires d’Ile-de-France.Le rapport estime que le logement indignereprésente 5% des résidences principalesprivées en Ile-de-France, soit 180000 loge-ments et cite des exemples; 650euros parmois pour 15m2à Pierrefite-sur-Seine ou600 par mois pour 16m2à Stains.Le rapport propose de préciser la notionde marchand de sommeil, d’unifier lanotion de logement décent et de mieuxdéfinir la suroccupation.Voici l’essentiel de ses propositions.- Renforcer les sanctions financières.- Edicter une interdiction légale d’acquérird’autres bien locatifs.- Créer un nouveau régime légal d’expro-priation des biens des marchands de som-meil.- Etendre le fichage des marchands desommeil aux SCI. En effet, le notaire a déjàl’obligation de vérifier que l’acquéreur n’apas été condamné à une peine d’interdic-tion d’acheter un bien pendant 5 ans. Maiscette disposition est contournée par lerecours à l’achat de biens par le biais departs de SCI dont le marchand de sommeiln’est pas porteur au départ.- Systématiser la confiscation des biensimmobiliers utilisés par les marchands desommeil.- Créer un nouveau type de préemptionpour permettre aux maires d’acquérir lespavillons pouvant être achetés par un mar-chand de sommeil. Ce mécanisme pourraitêtre mis en place simplement par l’obliga-tion de mentionner le nom de l’acquéreursur la DIA (comme cela se pratique pour ledroit de préemption dont bénéficient lesSAFER).- Simplifier la loi Alur et ses trop nombreuxrégimes d’autorisations.Le rapport pointe les insuffisances desrégimes actuels d’autorisations de louer.Ainsi, le plus souvent, le marchand de som-meil transforme un logement unique enplusieurs logements mais sans réaliser detravaux, ce qui ne fait pas l’objet d’autori-sation régie par le CCH. Quant au permis11septembre 20176RÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations31août2017Sénatn°24Jean-Louis Mas-son,NI, MoselleEntretien des cheminsrurauxAgricultureLes propriétaires des terrains bordant les cheminsruraux sont tenus d'entretenir les ouvrages con-struits à leur frais pour soutenir les terres (art. D161-19 du code rural). Quand une commune estpropriétaire d'un chemin rural, son entretien estfacultatif. Mais il en va différemment si la com-mune a exécuté des travaux pour en assurer la via-bilité et a accepté d'en assumer de fait l'entretien(CE, 26 sept. 2012 et 24mars 2014).En l'espèce, le proprié-taire voisin du cheminrural se plaignait de nui-sances résultant de lahaie communale bor-dant le chemin.31août2017Sénatn°744Marie-France deRose,Les Républicains,Hauts-de-SeineRéduction du bruit àproximité des aéroportsÉcologieL'évaluation du bruit est obligatoire depuis 2007 à proximité des grandes infras-tructures de transport. Des cartes stratégiques de bruit et plans d'action ont étéélaborées à compter de 2008. Orly et Roissy sont dotés de plans d'action. Letrafic est plafonné à Orly, sa croissance devant se faire par Roissy. A Roissy, lenombre de mouvements est passé de 580000 en 2006 à 500000 en 2016. Leplan d'exposition au bruit du Bourget a été approuvé le 6février 2017.31août2017Sénatn°288Françoise Cartron,PS, GirondePlan de prévision desrisques naturels (PPRN)mouvement de terrainsÉcologieA la suite d'effondrement de carrières enfévrier2011dans la commune de Saint-Germain-du-Puch (Gironde), un plan de prévention desrisques naturels de mouvement de terrain a étéétabli pour 11 communes. Il permet de ne pasexposer de nouvelles personnes au risque. Lesarrêtés affichent le risque notamment pour lesnouvelles acquisitions foncières. Si une propriétéest concernée par une cavité au contour imprécis,une bande de sécurité de 50 m est prévue. Desinvestigations complémentaires peuvent réduirele risque, ou l'étendre. Lorsque des travaux sontimposés par le PPR, le fonds de prévention desrisques naturels majeurs peut participer aufinancement des travaux (dans la limite de 40%pour des biens d'habitation).La sénatrice s'inquiétaitdes baisses de valeur desbiens situés dans lepérimètre du PPR etdemandait d'affiner lezonage des secteurs derisques.RAPPORTLutter contre les marchands de sommeilde louer institué par la loi Alur (art. L 635-1 du CCH), il est accordé sans incidence dela qualification du logement au regard desexigences de décence ou de caractèreindigne de l’habitat. Il est donc proposé decorréler l’autorisation de mise en locationavec les dispositifs de lutte contre l’habitatindigne, indécent et insalubre.Le rapport propose de faire évoluer lalégislation (art. L 111-6-1 du CCH) afin nonseulement de contrôler la division par laréalisation de travaux, mais la simple miseà disposition d’un seul logement à des per-sonnes sans lien de parenté, puisque l’ob-jectif est de contrôler la suroccupation.- Simplifier les règles de construction pourmieux encadrer les divisions pavillonnaires.- Expérimenter le rachat par l’EPFIF depavillons menacés de divisions. Une expéri-mentation est prévue à Aulnay-sous-Boiset à Montfermeil, Cichy sous Bois. Il est aussi proposé de créer une police del’habitatLe rapport a été rédigé par Hugues PérinetMarquet, Gwénaëlle Durand Pasquier etRozen Noguellou, professeurs de droitsous la responsabilité de Geoffroy Didier.(Rapport publié le 5septembre2017).
11septembre 20177NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSCabinets ministérielsEurope et affaires étrangères: Sontnommés au cabinet de Jean-Yves Le Drian:Jean-Claude Mallet(conseiller spécial);Emmanuel Bonne(directeur de cabinet);Luis Vassy(directeur adjoint) etJean-Chris-tophe Le Minh (chef de cabinet). (Arrêtédu 17août2017, J.O. du 30août, n°50).DREALJean-François Boyerest nommé direc-teur de l'environnement, de l'aménage-ment et du logement de la Guadeloupe.(Arrêté du 28août2017, J.O. du 29août,n°26).Organismes publicsCour des comptes: Xavier Lefortestdésigné comme secrétaire général, en rem-placement de Jérôme Filippini.(Décret du 29août2017, J.O. du 30, n°11).CTMNC: Isabelle Dorgeretest nomméedirectrice générale du centre technique dematériaux naturels de construction.(Décision du 21août2017, J.O. du 30, n°55).CNH: Aurélien Tachéest nommé prési-dent du Conseil national de l'habitat.(Arrêté du 8août2017, J.O. du 3 sept. n°31).Conventions collectivesImmobilier: l'arrêté du 21juillet2017portant extension de l'avenant n°71 du1erdécembre 2016 modifiant l'avenantn°65 bis du 1ermars 2016 relatif à la pré-voyance, est abrogé.(Arrêté du 22août2017, J.O. du 30, n°63).Saint-Étienne devient métropoleLa métropole «Saint-Étienne Métropole»est créée par transformation de la commu-nauté urbaine «Saint-Étienne métropo-le».La loi du 28février2017 a autorisé les EPCIà fiscalité propre à choisir le statut demétropole, s'ils forment un ensemble deplus de 400000 habitants. Elle doitrecueillir l'accord des deux tiers desconseils municipaux des communes repré-sentant plus de la moitié de la populationou la moitié des conseils municipaux repré-sentant les deux tiers de la population. Un décret du 1erseptembre officialise latransformation pour Saint Étienne. Lechangement entre en vigueur le 1erjanvier2018.(Décret n°2017-1316 du 1erseptembre 2017portant création de la métropole dénommée«Saint-Étienne Métropole», J.O. du 3 sept.n°1).Barème des terres agricolesLe barème indicatif de la valeur vénalemoyenne des terres agricoles en 2016 aété publié. Il s’organise en 4 tableaux, avecles valeurs dominantes, minimum et maxi-mum :- terres labourables et prairies naturelles(libres de bail, au mois 70 ares),- terres louées (au moins 70 ares),- terres dans les DOM,- vignes.Il montre la grande diversité du marché.En voici quelques exemples pour lesvignes.(Arrêté du 24août2017, J.O. du 2 sept.BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi694UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.En milliers d’ à l’hectareDéparte-mentAppellationValeurdominanteBas Rhin Alsace99Haut Rhin Alsace143DordogneMonbazillac17GirondeBlaye-Côte de Bordeaux18Fronsac35Pauillac2000Pomerol1300Sauternes35Cote d’OrCôte de Beaune rouge316Côte de Beaune blanc698Bourgogne Premiercru blanc1463Bourgogne Grand Cru5503Saône etLoirePouilly-Fuissé240Macon Rouge28AubeChampagne972MarneChampagne Cote desblancs1533Champagne Cote d’Éper-nay Grande Montagne1182Champagne autrerégions1020CharenteCognac grande Cham-pagne50Cognac Bon bois27AudeCorbières9HéraultMuscat de Frontignan26PyrénéesAtlantiquesJurançon40Madiran15TarnGaillac11Tarn etGaronneCôteaux du Quercy6CherMenetou Salon85Sancerre145Indre-et-LoireBourgueil20Vouvray21ArdècheSaint Joseph110Cornas450Côtes-du-Rhône18RhôneCôte Rôtie1100VarCôte de Provence45VaucluseChateaneuf du Pape390Luberon16Gigondas180Prix des vignes 2016Catastrophes naturellesDeux arrêtés du 25juillet 2017 portantreconnaissance de l'état de catastrophenaturelle ont été publiés. Ils visent- des périodes de sécheresse de 2016 pourl’un,- des inondations de 2016 et de 2017 pourl’autre.(J.O. du 1ersept. n°2 et J.O. du 2 sept. n°1).
11septembre 20178Christophe Bouillon (Allianz) présentequelques-unes des nombreuses questionsqui se posent à un propriétaire qui souhai-te rénover ou restructurer un immeuble,dans le respect des droits de l’architecte oude l’artiste dont une œuvre est entreposéeou intégrée dans l’immeuble: qu’est-cequ’une œuvre? Comment agir si l’im-meuble a été dessiné par un architectepuis modifié par un autre? Faut-il prévoirune clause dans le bail?Alexandra Néri rappelle la distinctionentre les droits patrimoniaux de l’auteur etson droit moral. Architectes, peintres etsculpteurs peuvent être des auteurs, àcondition qu’ils aient réalisé une œuvre del’esprit. L’œuvre est caractérisée lorsqu’ellese distingue d’autres créations par son ori-ginalité. Si c’est le cas, la création peut êtreprotégée à diverses étapes: plan de masse,esquisses…Les multiples facettes du droitpatrimonialLes droits patrimoniaux recouvrent plu-sieurs facettes. En voici quelques aspects.- droit de reproduction: il interdit parexemple au propriétaire de réaliser unecarte de vœux avec photo de l’immeublesans autorisation de l’architecte;- droit de présentation: il s’oppose à ceque l’acquéreur d’un tableau le mettredans un hall d’immeuble sans autorisationde l’artiste.- droit d’adaptation: l’œuvre ne peut pasêtre modifiée sans autorisation. Une repro-duction miniaturisée d’un tableau pourl’insérer dans un catalogue de vente sup-pose aussi l’accord de l’auteur.- droit de suite.Ces droits patrimoniaux ont une limite: ilss’éteignent 70 ans après la mort de l’au-teur; ils tombent alors dans le domainepublic.Le droit moral est en France protégé defaçon absolu. Il emporte:- Le droit au respect du nom de l’auteur.La carte de vœux avec photo de l’im-meuble devra mentionner le nom de l’ar-chitecte, ce nom doit aussi être apposé surl’immeuble- Le droit au respect de l’œuvre: elle nepeut pas être modifiée, altérée, affectéed’une adjonction, sans autorisation: on nepeut pas porter atteinte à son intégrité.Ainsi, ont été condamnés: l’acquéreurd’un immeuble rue de Tilsitt qui avaitdémoli la fresque des années cinquantequi figurait dans l’immeuble, un bailleursocial qui avait retiré une boule rouge quigênait l’ouverture de la porte d’unimmeuble.Consulter l’architecte avant demodifier l’œuvreLa jurisprudence a évolué: elle ne considè-re plus que le droit de propriété prévautsur le droit moral mais elle exige du pro-priétaire qu'il consulte l’architecte avantde porter atteinte à une œuvre.Le déplacement de l’œuvre doit aussi lecas échéant être autorisé par son auteur.Une réponse ministérielle (Sénat, 21 déc.2006) a invité à faire la balance des inté-rêts pour respecter un équilibre entre lesdroits de l’architecte et ceux du maître del’ouvrage. Le 7janvier 1992, la Cour decassation a affirmé que l’architecte nepeut pas imposer l’intangibilité absolue deson œuvre si le propriétaire a des besoinsnouveaux qui lui imposent de la modifier.Un tribunal a admis le droit pour un pro-priétaire de démolir un immeuble à Évryen raison de la nécessité de rénover lequartier. Les tribunaux tiennent compte dela durée pendant laquelle l’œuvre a déjàété exposée et des considérations de sécu-rité: une statue qui menace de s’effondrerpeut justifier son enlèvement. Les tribu-naux exigent du propriétaire qu’il agisseavec précaution et discernement pour sau-ver ce qui peut l’être (CA Paris 24juin1994). Si des raisons de sécurité imposentde démolir un immeuble, il faut néan-moins consulter l’architecte et examiner lessolutions alternatives qu’il pourraitJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsHERBERTSMITHFREEHILLSRENCONTREPropriétaire et architectes: des droits qui peuvent s’entrecroiserLes droits de l’architecte sur son œuvre peuvent se heurter à ceux du pro-priétaire d’un immeuble, notamment lorsque celui-ci veut l’adapter à denouveaux usages. Comment combiner leurs droits respectifs? Tour d’hori-zon avec Alexandra Néri, avocat associé, Herbert Smith Freehills(1). émettre. Un souhait de modifier l’œuvrepour des raisons purement esthétiquesn’est pas suffisant. La jurisprudence admi-nistrative invite aussi à respecter l’équilibreentre droit de propriété et droit de l’au-teur. Le propriétaire peut invoquer lanécessité d’améliorer la gestion des flux devisiteurs ou la sécurité des utilisateurs.Transmission du droit moralLe droit moral est inaliénable mais setransmet aux héritiers. Si l’auteur est mort,il faut, pour modifier l’œuvre, rechercherses héritiers et le cas échéant l’associationou la fondation à laquelle sa gestion a puêtre confiée.Le droit d’auteur peut faire l’objet d’uneclause de cession, mais celle-ci doit êtrerédigée avec précaution car elle ne doitpas être trop générale sous peine d’êtrefrappée de nullité, si elle aboutit à paraly-ser le droit moral.Quelles sanctions?Le tribunal peut faire injonction au pro-priétaire de replacer une sculpture dansson emplacement initial. Le plus souvent ilaccorde une sanction pécuniaire. Elles sontgénéralement de l’ordre de 30000à100000 . Elles peuvent être complétéesd’une obligation de publier la décisiondans un Journal ou sur le site internet del’entreprise qui n’a pas respecté l’œuvre.En pratique, si un propriétaire veut modi-fier le hall d’un immeuble, il pourra le fairesans autorisation de l’architecte si le halln’a pas de caractéristiques spécifiques, ildevra requérir l’autorisation dans le cascontraire. Si dans le hall a été installée unesculpture, la modification du hall pourra lecas échéant requérir l’autorisation à la foisde l’architecte et du sculpteur.Si une œuvre est installée à l’initiative d’unlocataire, le bailleur doit, dans le bail, luidemander de faire son affaire des relationsavec l’auteur de l’œuvre. Si le propriétaire a acquis une œuvre avecdes droits patrimoniaux et qu’il cède l’im-meuble, il est conseillé de prévoir dans lecontrat de vente la cession de ces droitspatrimoniaux.Il peut être utile également, si une œuvreest intégrée à une copropriété, de prévoirdans le règlement des dispositions pourassurer la préservation de l’œuvre et invi-ter le syndicat à consulter l’artiste avantd’engager des modifications. Conférence organisée le 6septembre par le cabinet Herbert Smith Freehills avec Allianz Real Estate