samedi 2 août 2025

JURIShebdo Immobilier n° 717 du 19 mars 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 717 du 19 mars 2018
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux en général : Destruction des locaux : disparition du bail
Baux HLM : Répétition de l’indu. Prescription. Charges de gardien
Baux commerciaux : Calcul du délai de congé / Application du plafonnement du déplafonnement
Safer : La Cour de cassation renvoie au Conseil constitutionnel une QPC sur le droit de préemption
– 4 – Au Parlement –
A l’Assemblée : Marchands de sommeil : un débat avant la loi Elan
Au Sénat : Une proposition de loi visant à simplifier le code de commerce principalement sur le droit des sociétés
– 5 – Actualité –
Réforme de la justice
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
Requalification de bâtiments de stockage en locaux industriels
Taxe foncière et baux commerciaux
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Label “architecture contemporaine remarquable”
Conseil en investissement financier
– 8 – Rencontre –
Le président de l’UNIS, Christophe Tanay, plaide pour un statut du bailleur privé

jugé>La destruction d’un immeublepar incen-die provoque la résiliation du bail. La Courde cassation valide l’application de cetterègle pour un local commercial (Civ. 3e,6mars 2018, p.2).>La Cour de cassation a rendu un avis sur leplafonnement du déplafonnementmis en pla-ce pour les baux commerciaux par la loi Pinelen 2014. Il revient au juge de fixer la majora-tion de 10% mais aux parties de déterminerl’échéancier de paiement (lire p.3).>Le délai de prescription de l’action enrépétition de charges induescourt à comp-ter du jour de la régularisation des charges(Civ. 3e, 8mars 2018, p.2).>Une prorogation de délai de l’article 642 duCPC (pour jour férié) augmente le délai et nepeut le diminuer (Civ. 3e, 8mars 2018, p.3).proposé>L’UNIS propose de mettre en place unstatut du bailleur privépour soutenir l’in-vestissement locatif (voir p.8).débattu>Les sénateurs ont débattu le 8mars d’uneproposition de loi visant à simplifier le codede commerce. A noter son article 1erquisimplifie les formalités de cession des fondsde commerce(p.5).programmé>Le programme de réforme de la justiceprévoit de fusionner les tribunaux d’instan-ce avec les tribunaux de grande instance(p.5).publiés>Les arrêtés permettant l’octroi d’un labelarchitecture contemporaine remarquablepour les immeubles de moins de 100 ansont été publiés au JO du 7mars 2018 (p.7) Des injustices flagrantesUne proposition de loi visant à lutter contre les marchands desommeil a été débattue à l’Assemblée le 8mars. Le texte défendupar Hubert Wulfranc (GDR) a été renvoyé en commission car leGouvernement ne souhaitait pas adopter un texte dont le thèmesera traité par le projet de loi ELAN. Mais il confirme la volonté despouvoirs publics de s’atteler à ce problème qui suscite de nom-breux abus, dont les députés ont fourni quelques exemples (lire p.4).Un des problèmes mis en lumière dans ce débat est celui de proprié-taires endettés qui sont acculés à la vente par adjudication. Il arrivequ’un bien d’une valeur de 200000 et pour lequel le vendeur estendetté à hauteur de 120000, fasse l’objet d’une vente pour…20000. Ainsi non seulement le marchand de sommeil acquéreurrembourse son investissement en quelques mois en louant à un prixexorbitant le bien acquis, mais le vendeur qui est dépossédé de sonbien ne perçoit même pas le montant nécessaire au remboursementde son emprunt. Il y a incontestablement une injustice particulière-ment flagrante qui mérite d’être corrigée.Le montant des amendes est souvent perçu comme insuffisant, mêmes’il est conséquent. Un autre exemple fourni lors du débat à l’Assem-blée évoque une récente décision de la cour d’appel de Paris, qui acondamné le marchand de sommeil à 500000euros d’amende. Cemontant est donc très élevé, mais il restait inférieur au montant duprofit réalisé par l’opération illicite. Dans l’affaire en cause, la mairiede Paris avait engagé une procédure d’expropriation et versé au mar-chand de sommeil une indemnité de 6,7millions d’euros. Devant ces faits assurément choquants, un large consensus se déga-geait parmi les députés sur la nécessité de renforcer l’arsenal législatifpour lutter contre ces pratiques: détection renforcée des pratiques illi-cites, aggravation des sanctions pénales, etc.Un autre député, François Pupponi, s’emporte contre “le sacro-saintdroit de propriété”. Si le Gouvernement affiche sa détermination pourlutter contre ces pratiques, il devra en effet le faire dans le respect dudroit de propriété, auquel veille le Conseil constitutionnel. Il est vraique les procédures sont complexes, comme le montre aussi l’expé-rience des élus ou des associations pour le problème de la divisionpavillonnaire (voir Jurishebdo du 26février).Pour conclure, on observera que les pratiques - justement - vilipendéespar les députés, sont en réalité déjà proscrites: il est interdit de louerdes logements insalubres, indécents. C’est donc que les textes envigueur ne sont pas appliqués. On mesure ici toute la limite de l’actiondes parlementaires. La loi est votée mais elle reste trop souvent lettremorte, surtout dans les cas son application serait la plus nécessai-re… Pour terminer sur une note positive, signalons le succès des ini-tiatives coordonnées entre la CAF et la commune de Béziers, décritespar la députée Emmanuelle Ménard pour faire reculer les pratiques delogements insalubres. La coopération des instances montre ici son effi-cacité. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 71719 MARS 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux en général: Destruction des locaux: disparition du bailBaux HLM: Répétition de l’indu. Prescription. Charges de gardienBaux commerciaux: Calcul du délai de congé / Application du pla-fonnement du déplafonnementSafer: La Cour de cassation renvoie au Conseil constitutionnel uneQPC sur le droit de préemption- 4 -Au Parlement-A l’Assemblée: Marchands de sommeil: un débat avant la loi ElanAu Sénat: Une proposition de loi visant à simplifier le code de com-merce principalement sur le droit des sociétés- 5 -Actualité-Réforme de la justice- 6 -Tableau des réponses ministérielles-Requalification de bâtiments de stockage en locaux industrielsTaxe foncière et baux commerciaux- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Label “architecture contemporaine remarquable”Conseil en investissement financier- 8 -Rencontre-Le président de l’UNIS, Christophe Tanay, plaide pour un statut dubailleur privéSOMMAIREEDITORIALLa semaine prochaine, notre numéro spécialsera consacré au projet de loi ELAN.
19mars 20182JURIShebdoimmobilierllBAUXENGÉNÉRAL- BAUXDHABITATIONBaux en généralDestruction des locaux: dispari-tion du bail(Civ. 3e, 6mars 2018, n°205, FS-P+B+I, cassa-tion, pourvoi n°17-11439)Un local commercial avait été fortementdégradé par un incendie. Les devis chif-fraient la réparation à 115000 et la partieendommagée de l’immeuble avait unevaleur du même ordre. Le bailleur avait alorsnotifié au preneur la résiliation du bail pourperte de la chose louée. Or la locatairedemandait reconventionnellement la remi-se en état de lieux. L'arrêt qui avait refusé leconstat de la résiliation du bail est censuré:« Vu l’article 1722 du code civil;Attendu, selon ce texte, que si, pendant ladurée du bail, la chose louée est détruite entotalité par cas fortuit, le bail est résilié deplein droit;Que doit être assimilée à la destruction entotalité de la chose louée l’impossibilitéabsolue et définitive d’en user conformé-ment à sa destination ou la nécessité d’ef-fectuer des travaux dont le coût excède savaleur; […]Attendu que, pour dire n’y avoir lieu deconstater la résiliation de plein droit du bailet condamner la bailleresse à exécuter destravaux, l’arrêt retient qu’à défaut de pertetotale, la résiliation du bail de plein droit nepeut être constatée et que, le bail se pour-suivant, la société Toulouse Immob, en saqualité de bailleur, doit, en vertu de sonobligation de délivrance, faire procéder auxtravaux de remise en état;Qu’en statuant ainsi, après avoir relevé quel’immeuble était devenu impropre à l’ex-ploitation prévue au bail, la cour d’appel,qui n’a pas tiré les conséquences légales deses propres constatations, a violé le textesusvisé ».Observations:L'article 1722 prévoit la rési-liation du bail en cas de perte de la choselouée. La Cour de cassation applique icicette règle pour le cas de l'incendie ayantendommagé l'immeuble. De nombreuxarrêts avaient déjà statué en ce sens (unarrêt d'appel avait ainsi jugé que, en casde perte totale de la chose louée par casfortuit, le juge ne dispose d'aucun pouvoird'appréciation et doit constater la résilia-tion du bail (Douai, 7juillet 2011). Mais laCour de cassation précise ici deux critèrespermettant d'apprécier la notion de pertede la chose:- un critère d'usage: l'impossibilité d'user lachose conformément à sa destination et- un critère financier: le coût des travauxexcède la valeur de l'immeuble.A retenir:La destruction d'un immeuble parl'incendie provoque la résiliation du bail.Baux HLMPrescription. Charges de gardien(Civ. 3e, 8mars 2018, n°206, FS-P+B+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°17-11985)Dans ce litige de charges locatives dans unimmeuble appartenant à Pays d'Aix habitatmétropole, la Cour de cassation se prononced'une part sur la prescription et d'autre partsur la détermination des charges récupé-rables afférentes à un gardien d'immeuble.1. PrescriptionLa question se posait du point de départ dudélai de prescription de trois ans, permet-tant, en l'espèce au locataire de demanderle remboursement de charges qu'il estimaitindues. Le juge avait considéré que le pointde départ était « la date du paiement dechacune des sommes indues ». Il avait reje- la fin de non-recevoir de la prescriptioninvoquée par le bailleur car celui-ci ne pré-cisait pas la date à laquelle le paiement dela régularisation des charges avait été fait.La décision est cassée au visa de l'article 68de la loi du 1erseptembre 1948 et desarticles L 442-6 du CCH:« Attendu qu’il résulte de la combinaison deces textes que l’action en répétition descharges indûment perçues par le bailleur seprescrit par trois ans à compter du jour letitulaire du droit a connu ou aurait connaître les faits lui permettant de l’exercer;Que ce jour est celui de la régularisationdes charges, qui seule permet au preneurde déterminer l’existence d’un indu, et noncelui du versement de la provision».2. Charges récupérablesLe tribunal avait admis la demande du loca-taire visant à obtenir le remboursement decharges au titre du salaire des gardiens aumotif que, pour l'entretien des parties com-munes intérieures, le bailleur faisait appel àun prestataire extérieur alors que, pour quele salaire soit à 75% récupérable, les deuxtâches d'élimination des rejets et d'entre-tien des parties communes doivent êtreassurées par lui. Ce jugement est cassé auvisa de l'article 2, c, du décret du 26août1987, dans sa rédaction issue du décret du19décembre 2008:« Qu’en statuant ainsi, alors que lesdépenses correspondant à la rémunérationdu gardien ou du concierge sont exigiblesau titre des charges récupérables à concur-rence de 40 % de leur montant lorsqu’ilassure seul l’élimination des déchets ou l’en-tretien des parties communes, le tribunal,qui n’a pas recherché si le gardien ouconcierge n’avait pas effectué seul une deces deux tâches, a violé le texte susvisé ».Observations:1. Sur la prescription.L'article 68 de la loi de 1948 fixe un délaide trois ans pour les actions en répétition.S'agissant du point de départ du délai detrois ans, la jurisprudence traditionnelleconsidère que le délai ne court que du jourde la perception de chaque loyer illicite(Soc. 6 déc. 1961). En matière de charges,le présent arrêt ne fait pas référence à ladate du paiement mais à la date de larégularisation des charges car c'est ce faitqui permet de déterminer si la somme estdue ou non. L'arrêt est rendu pour unlogement relevant du secteur HLM, maison peut penser, sous réserve d'interpréta-tion, qu'il a une portée plus large et pour-rait s'appliquer à l'ensemble des baux, carle visa de l'arrêt mentionne l'article 2224du code civil qui fait précisément référen-ce, comme point de départ du délai deprescription au « jour le titulaire d'undroit a connu ou aurait connaître lesfaits lui permettant [d']exercer [l'action]».2. Sur les charges de gardienLe décret de 1987 dans sa version de 2008prévoit trois hypothèses.- Si le gardien assure les deux tâches d'en-tretien des parties communes et d'élimina-JURISPRUDENCEUne QPC sur le droit de préemp-tion des SAFERLors d'une vente de terres et de bâti-ments d'exploitation, la SAFER avait exer- son droit de préemption. Les acqué-reurs avaient assigné la SAFER en nullitédu droit de préemption. A l'occasion durejet de leur demande, tant en appelqu'en cassation, les acquéreurs avaientposé une question prioritaire de constitu-tionnalité sur l'article L 142-4 du coderural en ce qu'il porterait une atteinte audroit de propriété. La Cour de cassationrenvoie la question au Conseil constitu-tionnel au motif que:« l'absence de sanction du dépassementdu délai de cinq ans laissé à la SAFER pourrétrocéder le bien est susceptible de porterune attente disproportionnée au droit depropriété et aux libertés contractuelle etd'entreprendre».(Civ. 3e, 9 mars 2018, 325 FS-P+B, renvoi,n°17-23567)
tion des rejets, son salaire et les chargessociales sont récupérables à 75%.- Si le gardien assure l'une de ces deuxtâches, son salaire est récupérable à hau-teur de 40%.- En revanche, s'il s'agit d'un employé d'im-meuble, ces dépenses sont récupérables entotalité.En l'espace, il s'agissait bien d'un gardienet le bailleur faisait appel à une entrepriseextérieure pour l'entretien. Restait à préci-ser si le gardien effectuait seul la tâched'élimination des rejets pour déterminer sisa rémunération était récupérable à hau-teur de 40%. Faute de l'avoir fait, le juge-ment est cassé.A retenir:Le délai de prescription de l'ac-tion en répétition des charges indues courtà compter du jour de la régularisation descharges.Baux commerciauxCalcul du délai de congé(Civ. 3e, 8mars 2018, n°225, F-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-11312)Un bail commercial avait été renouvelépour 9 ans le 1eroctobre 2010. Le locataireavait signifié un congé le 2avril2013 pourle 30septembre2013, date de la premièreéchéance triennale. Or le bailleur contestaitla validité du congé au motif qu'il ne res-pectait pas le préavis légal et il réclamait lepaiement du loyer jusqu'en sep-tembre2016. La cour d'appel avait donnégain de cause au bailleur et la Cour de cas-sation confirme la décision:« Attendu […] que la prorogation prévue àl’article 642 du code de procédure civile nes’applique que lorsqu’un acte ou une for-malité doit être accompli avant l’expirationd’un délai, la cour d’appel qui, ayant retenuque le congé, qui devait être donné six moisavant l’échéance triennale et prendre effetle 30septembre d’une année, dernier jourde ce mois, devait être signifié par le pre-neur au bailleur avant le dernier jour dumois de mars précédent, soit au plus tard le31mars de la même année, en a exacte-ment déduit que le congé signifié le2avril2013 ne pouvait produire effet au30septembre2013 ». Le pourvoi est rejeté.Observations:Le preneur qui souhaitequitter les lieux doit respecter un préavisde six mois (art. L 145-9 du code de com-merce) avant la fin de l'échéance triennale.La question se posait ici de la computationdu délai. Le locataire invoquait l'article 642du code de procédure civile selon lequel ledélai qui expire un samedi, un dimancheou un jour férié ou chômé est prorogé jus-qu'au premier jour ouvrable suivant et l'ar-ticle 641 relatif au calcul du délai en mois.En l'espèce, le délai expirait le 30sep-tembre, le locataire, faisant le calcul àrebours, faisait partir le délai le 30mars. Cejour étant férié, fallait-il reporter le délaiau 2avril ? L'argument n'a pas été admis.La Cour de cassation avait déjà suivi lemême raisonnement pour une matière dif-férente: la saisie immobilière. La sociétésaisie avait déposé un dire pour demanderla nullité de la procédure. La vente étaitfixée au 9février et la société avait déposéson dire le 5février. La cour d'appel l'avaitjugé tardif car le délai de 5 jours n'étaitpas respecté, quand bien même le 5févrierétait férié. La Cour de cassation approuve« attendu que les dispositions de l'article642 du CPC ne s'appliquent que lorsqu'unacte ou une formalité doit être accompliavant l'expiration d'un délai; Et attendu que le Tribunal qui a constatéque le dire avait été déposé moins de 5jours avant l'adjudication a déclaré à bondroit, l'incident irrecevable comme tardif»(Civ. 2e, 4février 1998, n°96-13391).Pour les baux commerciaux, un arrêt de2004 (Civ. 3e, 13janvier 2004, n°02-18337)avait statué sur le congé d'un bailleur déli-vré le 30décembre 1996 pour un bail expi-rant le 30juin 1997. La cour d'appel l'avaitjugé tardif au motif qu'il aurait êtredélivré le 29décembre. Censure de la Courde cassation: « en statuant ainsi, alors quele congé notifié le 30décembre 1996 fai-sait courir un délai de préavis de six moisqui expirait le 30juin 1997 à vingt-quatreheures, la cour d'appel a violé [lesarticles641 et642 du CPC]».L'article 642 peut s'appliquer pour le calculdu délai imposé au copropriétaire pourcontester la décision d'assemblée, dans lesdeux mois de la notification du procès-ver-bal. Si le délai expire un dimanche, il estprorogé au lundi. Pour un PV notifié le15juillet 1991, le délai de deux mois expi-rant le dimanche 15septembre est proro- au lundi16 (Civ. 3e, 26mars 1997, n°94-21498).L'arrêt rapporté est dans la même ligneque celui de 1998. Le report de délai enraison des jours de fin de semaine ou fériésne permet pas de raccourcir le délai dontbénéficie le destinataire de la formalité.A retenir:une prorogation de délai del'article 642 du code de procédure civileaugmente le délai et ne peut le diminuer.Application du plafonnement dudéplafonnement(Civ. 3e, 9mars2018, n°15004 P+B, avis n°17-70040)La Cour de cassation a rendu un avis sur lesmodalités d'application de l'article L 145-34du code de commerce, issu de la loi Pinel,qui prévoit une limite de 10% par an auxaugmentations de loyer résultant d'undéplafonnement.La Cour de cassation précise qu'il revientaux parties en non au juge d'établirl'échéancier de l'augmentation progressivedu loyer et que l'étalement s'opère annuel-lement par application d'un taux qui doitêtre égal à 10% du loyer de l'année précé-dente (sauf si la différence entre la valeurlocative restant à atteindre et le loyer decette année est inférieure à ce taux). Ellerappelle que l'étalement n'étant pasd'ordre public, les parties peuvent convenirde ne pas l'appliquer.L'avis est le suivant:« L'étalement de l'augmentation du loyerdéplafonné prévu par le dernier alinéa del'article L 145-34 du code de commerces'opère chaque année par une majorationnon modulable de 10% du loyer de l'annéeprécédente.Il n'entre pas dans l'office du juge desloyers commerciaux, mais dans celui desparties, d'arrêter l'échéancier des loyers quiseront exigibles durant la période au coursde laquelle s'applique l'étalement de lahausse du loyer instauré par ce texte ».Observations:La Cour de cassation réponddonc à la demande d'interprétation del'article L 145-34, formulée par un juge desloyers commerciaux, en donnant une inter-prétation restrictive du pouvoir du juge. Lamodification issue de la loi Pinel en 2014vise à étaler la hausse de loyer qui résultedu déplafonnement. Le texte mentionneun taux de 10%. La question évoquait lafaculté pour le juge de fixer une haussecomprise entre 0,1% et 10%, mais laCour de cassation rejette cette faculté d'in-terprétation. La hausse est donc nécessai-rement de 10%. Il résulte de cet avis quele juge est invité à fixer la majoration de10% et les parties à préciser son échéan-cier d'application.La rédaction de l'avis laisse à penser que letaux de 10% est applicable à chaque foissur le loyer précédent, ainsi pour un loyerinitial de 100, le loyer de l'année n+1 seraitde 110 et celui de n+2 de 121 (et non de120), ce qui est une solution plus favorableau bailleur. 19mars 20183JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUXJURISPRUDENCE
19mars 20184JURIShebdoimmobilierllHubert Wulfranc (GDR) a défendu à l’As-semblée le 8mars une proposition de loivisant à lutter contre les marchands de som-meil. Le député indique d’emblée qu’il s’agitd’un texte d’appel, dont le contenu pourraits’insérer dans le projet de loi ELAN. Ilexplique que le phénomène se développe defaçon exponentielle. Il approuve l’objectifdu projet de loi ELAN d’instituer une auto-rité unique exerçant la police de l’habitatindigne au niveau des EPCI, mais observeque cela demandera du temps. Le députésouhaite aussi renforcer les sanctions et ladétection des marchands de sommeil.Le ministre Jacques Mézard reconnaît qu’onn’a pas suffisamment porté remède au malprovoqué par les marchands de sommeil. Ilestime que 200000 logements sont concer-nés, ce qui conduit à la prise de 3000 arrêtésd’insalubrité par an, mais moins de 100 per-sonnes sont condamnées chaque année Lespeines de prison sont rares mêmes si unarrêt de la cour d’appel de Paris (7février2018) a prononcé une peine de 2 ans de pri-son (avec sursis) et 500000€ d’amende.Le ministre souhaite améliorer la détectionpar la mise en place, par les collectivités ter-ritoriales, de services de lutte contre les mar-chands de sommeil. Les astreintes payéespar eux participeront au financement de ceservice plutôt qu’à l’Anah comme actuelle-ment.Fiscalement, les marchands de sommeilseront assimilés aux délinquants qui tirentleurs revenus des délits comme le trafic dedrogue ou d’armes. Les propriétaires pour-suivis pénalement pour location d’un loge-ment insalubre seront fiscalement présumésavoir reçu un revenu imposable de l’infrac-tion, ce qui renverse la charge de la preuve.Les astreintes administratives de la loi Alurseront par ailleurs élargies, pour inciter lespropriétaires voyous à réaliser au plus viteles travaux prescrits.Enfin, les compétences et procédures de lut-te contre l’habitat indigne vont être regrou-pées pour que l’action publique soit plusefficiente.Le ministre approuve l’idée de StéphanePeu de permettre à l’État ou à la collectivitéqui poursuit un marchand de sommeil derécupérer l’aide au logement suspendue encas de non-décence du logement si des tra-vaux d’office sont réalisés. En revanche ildésapprouve l’idée de porter à 10 ans l’in-terdiction faite à un marchand de sommeild’acheter un immeuble, peine actuellementfixé à 5 ans.Le ministre estime par ailleurs injuste le faitqu’un marchand de sommeil qui est expro-prié empoche une indemnité d’expropria-tion importante, dépassant largement lemontant de sa condamnation. Il reprendl’exemple de l’affaire tranchée par la courd’appel de Paris le marchand de sommeilavait payé 500000€ d’amende, mais reçu6,7millions pour l’expropriation.Stéphane Peu confirme, pour cet exempleque le bailleur touchait 1000€ par mois pourun “prétendu logement” de 20m2au nordde la capitale avec le plafond qui tombe,l’électricité qui ne fonctionne plus. Il encais-sait 350000€ par an.Le député ajoute que policiers et magistratssoutiennent la proposition qu’il défend. Ilpropose de doubler la peine d’interdictionde louer (de 5 à 10 ans). Il explique qu’il exis-te un lien évident entre le taux de délin-quance, la circulation d’argent sale dans lesvilles (Seine-Saint-Denis notamment) et lamontée de l’insalubrité des logements. Ilsouhaite conditionner les ventes par adjudi-cation à la réalisation de travaux prescritspar l’arrêté d’insalubrité ou de péril.Richard Liogier (EM) partage la convictionque la lutte contre les marchands de som-meil doit être une priorité mais il estime queles dispositions du projet de loi ELAN per-mettront de lutter efficacement contre leprocessus de dégradation des propriétés etcomporte un durcissement de l’arsenalrépressif. Il propose un renvoi du texte encommission.Robin Redda (Républicains) cite l’exemplede condamnation d’un marchand de som-meil à 3 ans de prison avec sursis, confisca-tion de son pavillon et interdiction de touteactivité de location de biens immobiliers. Ilestime nécessaire de créer un délit de mar-chand de sommeil. Jean Luc Lagleize ajouteque le phénomène touche aussi les zonesrurales. Il déplore le trop grand nombre et latrop grande complexité des procédures delutte contre l’insalubrité.Stéphane Testé invite les élus à mettre enplace le permis de louer, comme il le fait lui-A L’ASSEMBLÉEDÉBATSMarchands de sommeil: débat avant la loi ELAN❘◗Matthias Feklrejoint le cabinet KGAAvocatscomme associé dans le dépar-tement de droit public.❘◗Bruno Dondero, professeur à Paris I,arrive au département doctrine juridiquedu cabinet CMS Francis Lefebvre Avo-cats. Ce spécialiste du droit des affaireset des sociétés est appelé à succéder auprofesseur Alain Couret, qui dirigeactuellement ce département.Acteurs 253milliards d’euros: c’est lemontant des investissements enimmobilier d’entreprise en Europepour 2017, un chiffre en hausse de10% en un an selon BNP ParibasReal Estate. Le précédent record,245milliards en 2015 est doncdépassé. Les bureaux occupent43% des investissements.(Communiqué du 15mars 2018).Chiffresmême à Clichy-sous-Bois à partir du1eravril. Mais il observe qu’il faudrait mieuxcontrôler les acquéreurs, notamment dans lecadre d’achat par des SCI.François Pupponi dénonce le scandale debiens qui valent 200000€ et qui sont achetésà 20000€ par des marchands de sommeilalors que leur propriétaire endetté doit120000€. Le vendeur devra rembourser labanque en étant dépossédé du bien et lemarchand de sommeil récupérera son inves-tissement en 4 ou 5 mois. Il estime que sinous avons échoué dans ce domaine, c’estque l’administration défend le sacro-saintprincipe de la propriété. Il invite le ministreà trier les leçons de l’échec de la précédentemajorité.Emmanuelle Ménard ajoute que le problè-me est que des arrêtés sont délivrés mais leplus souvent non suivis d’effets. Elleindique que des moyens concrets peuventêtre mis en œuvre comme à Béziers lacommune et la CAF ont mis en place un dis-positif pour 205 logements indécents, 92 ontété mis en conformité et pour 98 autres, lesallocations logements perçues par les pro-priétaires ont été suspendues.Le ministre répond à François Pupponi qu’ila demandé à services de travailler à la ques-tion des anciens propriétaires expropriés.Christelle Dubos défend une motion de ren-voi du texte en commission, qui a été votée,entraînant la clôture des débats.(AN débats 3e séance du 8mars).
19mars 20185JURIShebdoimmobilierllRéforme de la justiceLe Premier ministre et la Garde des Sceauxont présenté le 8mars l’état d’avancementdu chantier de la réforme de la justice.Voici quelques-unes des pistes de réforme.Procédure civile- Simplification de la saisine des juridictionspar un acte unique de saisine, au lieu des 5modes actuels (déclaration au greffe, assi-gnation, requête non contradictoire,conjointe ou simple).- Autoriser la saisine en ligne par un formu-laire sur justice.fr.- Permettre au juge de statuer sans audience,si les parties en sont d’accord.- Développer les règlements amiables desdifférends.- Permettre de suivre l’avancement de laprocédure par voie dématérialisée.- Créer une juridiction unique dématérialiséede traitement des demandes d’injonctionde payer.- Reconnaître le caractère exécutoire de ladécision de première instance pour que lesdécisions de justice s’exécutent rapide-ment.Numérique- Autoriser l’envoi de LR par voie électro-nique aux justiciables qui y auront consenti.- Permettre d’ici fin 2018 la saisine en lignede la justice pour les procédures civiles.Organisation judiciaire- Fusion des tribunaux d'instance et desTGI. Les premiers présidents de cour d’ap-pel pourront proposer la création de pôlesspécialisés dans un TGI qui traitera d’uncontentieux civil ou pénal pour l’ensembledu département.- Expérimentation en appel à l’échelonrégional de regroupement de contentieuxcivils spécialisés.(Présentation diffusée le 9mars 2018).PROJETSreproduction interdite sans autorisationSimplification du code de commerceThani Mohamed Soilihi (EM) a défendu auSénat une proposition de loi de simplifica-tion, de clarification et d’actualisation ducode de commerce (n°790). Il observe qu’ilest parfois préférable de maintenir une règlecomplexe mais bien comprise et acceptéeplutôt que de la changer pour une règle plussimple mais qui impose un effort d’adapta-tion de tous.Son texte est circonscrit au droit des sociétés.Il cherche à simplifier certaines procédures,parfois en les dématérialisant, et à éviter lesdispositifs trop rigides au profit de la libertédes parties. Il propose aussi de ratifierquatre ordonnances prises en 2017 dans ledomaine du droit des sociétés.André Reichardt, rapporteur, se félicite de lacinquantaine de mesures de simplificationque comporte le texte.Bruno Le Maire approuve cette propositionqui va dans le même sens quele projet deloi “le plan d’action pour la croissance et latransformation des entreprises qu’il pré-sentera au printemps prochain.Fonds de commerceYves Détraigne cite, parmi les mesures dutexte en débat, celle qui vise à simplifier lesformalités de cession des fonds de commer-ce et les conditions de mise en location-gérance. Jean-Pierre Sueur abonde: suppri-mer les informations qui doivent être men-tionnées par le cédant dans tout acte de ces-sion amiable d’un fonds (abrogation de l’ar-ticle L 141-1 du code de commerce) est trèsutile. Supprimer la condition selon laquellele loueur doit avoir exploité le fonds, pourfaciliter la location-gérance est égalementnécessaire.Même approbation pour l’article 10 bis quipermet la dématérialisation des formalitésde cession de parts de sociétés civiles auprèsdu registre du commerce et des sociétés(comme cela a été fait pour les SARL).Le texte remontant à 2014, certains amende-ments ont pour objet de l’actualiser. C’est lecas pour l’article 1erqui vise les cessions defonds de commerce. Il supprime les men-tions obligatoires devant être portée sur l’ac-te de cession, en raison de leur caractèreinadapté et incomplet. L’article amendé aété voté.L’article 5supprime la condition d’exploita-tion préalable de deux ans du fonds de com-merce avant sa mise en location-gérance. Lerapport au Sénat (n°657 au Sénat d’AndréReichardt) observait que ce délai n’est pasune garantie substantielle d’autant que lejuge peut la réduire ou la supprimer et qu’ilexiste par ailleurs une garantie pour les tiersqui résulte de la solidarité financière entre leloueur et le locataire.De plus, l’article 5 modifie le 3 de l’article1684 du CGI afin de supprimer la solidaritéfiscale entre le loueur et le locataire pour tou-te la durée du contrat de location-gérance.L’article 6, voté en l’état, vise à clarifier lesdroits du nu-propriétaire et de l’usufruitieren cas de démembrement de part sociale. Ilpermet au nu-propriétaire et à l’usufruitierde participer aux délibérations.L’article 8précise le point de départ du délaid’opposition pendant lequel un créancierpeut s’opposer à la dissolution d’une sociétédont les parts sont détenues par un seulassocié; c’est celle de la publication auBODACC.L’article 9traite de la prorogation d’unesociété et de la régularisation en cas d’omis-sion des formalités de prorogation par lesassociés.Pour les sociétés civiles, l’article 10simplifiela convocation d’une assemblée en cas devacance du gérant, en autorisant la convoca-tion par un associé (art. 1846 modifié ducode civil). Un article additionnel vise le casdes fusions de sociétés civiles (amendementn°40), il a été adopté.L’article 10 bis, voté, autorise le dépôt de lapublication des cessions de parts sociales auRCS par voie électronique (voté).Un amendement de Mohamed Soilihi (n°1)vise à ratifier quatre ordonnances de 2017sur le droit des sociétés (4mai, 7, 12 et19juillet). Même vote.Ont aussi été votés les articles suivants.L’article 14vise le remplacement du gérantde SARL, placé en tutelle ou curatelle.L’article 15prévoit une nullité relative desdécisions irrégulières prises par l’assembléedes associés d’une SARLLes articles suivants visent les SA.L’article 17prévoit la démission d’office desmandataires placés en tutelle ou curatelle.l’article 18assouplit les conditions d’octroipar le conseil ou le directeur général degaranties par une société mère à ses filialescontrôlées. L’article 21exclut les abstentionsdu nombre des voix exprimées dans les AGd’actionnaires. L’article 23concerne la déma-térialisation de la tenue des AG d’action-naires dans les sociétés non cotées.Les articles 36et suivants visent les sociétéspar actions simplifiées.À partir de l’article 42se trouvent lesmesures communes aux sociétés commer-ciales.L’article 58excède le champ de la proposi-tion de loi, car il modifie l’article 1592 ducode civil pour autoriser la désignation d’untiers subsidiaire dans les conventions ren-voyant, sous peine de nullité, à un tiers pourla détermination du prix de vente (voté).L’ensemble de la proposition de la loi a étéadopté. (Sénat, débats, 8mars 2018).AUSÉNATDÉBATS
19mars 20186JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations20fév. 2018ANn°1161Jean-Michel Mis,REM, LoirePropriété des colonnesmontantes d'électricitéTransition écologiqueIl existerait 1,6million de colonnes montantes d'électricité dont la moitié estintégrée aux concessions de distribution publique d'électricité et l'autre auxcopropriétés. De l'ordre de 4500 ouvrages par an nécessitent un remplace-ment. Un rapport d'avril 2017 préconise une clarification par la loi du statutde ces ouvrages(relevant d'une concession ou d'une copropriété), la prise encharge par le tarif du réseau de la rénovation d'une partie des colonnesmontantes et l'accompagnement par l'Anah des copropriétés en difficulté.20fév. 2018ANn°1327Valérie Rabault,Nouvelle Gauche,Tarn-et-GaronneRequalification de bâti-ments de stockageenlocaux industrielsAction et comptespublicsIl n'est pas possible d'identifier le nombre dedossiers ayant donné lieu à une requalification delocaux de stockage en locaux industriels parmi les1238 dossiers de contrôle sur la taxe foncière etassortis de rappels de CFE en 2016. Toutefois,entre2012 et2016, le service du contrôle fiscal aconnu 20 dossiers de requalification en établisse-ment industriel. La position des services de contrôlea été confirmée dans 16 affaires et infirmée dans 4dossiers. Un rapportdoit être remis au Parlementavant le 1erjuillet 2018 sur les modalités d'évalua-tion des immobilisations industrielleset les propo-sitions de sécurisation de leur qualification.Selon la députée, le nom-bre de requalifications esten forte augmentation.20fév. 2018ANn°2842Arnaud Viala,Les Républicains,AveyronInvestissement Censi-BouvardÉconomieLe dispositif d'aide à l'investissement pour l'acqui-sition de certaines résidences (Censi Bouvard ouLMNP) a été recentré depuis le 1erjanvier 2017sur les acquisitions de logements dans les rési-dences pour étudiants ou personnes âgées. La loide finances pour 2018 l'a prolongé jusqu'à fin2018 mais une évaluationde dispositif doit êtrefaite par un rapport d'ici le 1erseptembre 2018.Le député soutient lemaintien de ce dispositif.20fév. 2018ANn°2772Denis Sommer,REM, DoubsCalcul du taux effectifglobalÉconomieLe projet de loi pour une société de confiance (art. 32) doit habiliter le Gou-vernement à réformer par ordonnance la réglementation du TEG. Les direc-tives n'imposent la mention du TEG que pour les crédits aux consommateurs.De plus la pertinence du TEG n'est pas avérée pour toutes les entreprises.6mars 2018ANn°3675Damien Pichereau,REM, SartheTaxe foncière et bauxcommerciauxÉconomieLa loi du 18juin 2014 a prévu que tout bail devaitcomporter un inventaire précis et limitatif des caté-gories de charges et impôts. Le décret du 3novem-bre 2014 a précisé les impôts et taxes non trans-férables sur le locataire, en excluant la taxe foncière.Ce texte a été élaboré en concertation avec lesreprésentants des bailleurs et des locataires. Sur lataxe foncière, il n'a pas modifié le droit antérieur.Le député demandait lasuppression de la facultépour le bailleur dedemander la récupéra-tion de la taxe foncière.6mars 2018ANn°3510Pierre Vatin,Les Républicains,OiseExonérer l'investisse-ment locatif de l'IFI?ÉconomieL'activité de simple gestion de son patrimoine immobilier, dont relèvenormalement la location d'immeubles, est une activité civile, non exclue del'assiette de l'impôt sur la fortune immobilière. Une exonération est prévuepour les biens affectés à l'activité principale du redevable, mais il n'est paspossible d'étendre cette exonérationpour des raisons de cohérencejuridique de ce nouvel impôt.6mars 2018ANn°2169Valérie Gomez-Bassac,REM, VarTaxe sur lesterrainsdevenus constructiblesÉconomieLes communes peuvent instituer depuis le 1erjanvier 2007 une taxe sur lescessions de terrains nus devenus constructibles par leur classement par undocument d'urbanisme dans une zone urbaine ou à urbaniser ouverte à l'ur-banisation (art. 1529 du CGI). Elle s'applique à la première cession du terraindevenu constructible. Une autre taxe est prévue par l'article 1605 noniespour les cessions à compter du 29juillet 2010. L'appréciation de la cons-tructibilité du terrain au regard des règles d'urbanisme applicables est unequestion de fait appréciée au cas par cas.8mars 2018Sénatn°1812Jean-Noël Guérini,RDSE, Bouches-du-RhôneCoût des niches fiscalesÉconomieLe Gouvernement a pour objectif de réduire de 14milliards d'euros lesdépenses fiscales de2018 à2022.Tout nouveau texte instituant une dépense fiscale doit prévoir undélai limitéd'application maximal de 4 ans.8mars 2018Sénatn°2968Claude Nougein,Les Républicains,CorrèzeMontant de la taxe deséjourÉconomieLa taxe de séjour permet d'améliorer l'accueil destouristes. L'abattement pour zones rurales n'estpas nécessaire car les communes peuvent modulerle montant de la taxe (de 30 à 90 centimes pourun hôtel 2 étoiles). De plus, cette taxe étant facul-tative, le conseil municipal ou l'EPCI peuventrevenir sur sa perception.Le sénateur plaidaitpour un abattement detaxe pour les zonesrurales.
19mars 20187JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsÉconomie: Inès Boulant est nomméechef adjointe au cabinet de la secrétaired’État, Delphine Gény-Stephann. (Arrêtédu 5mars2018, J.O. du 8mars, n°95).AdministrationDREAL: Alice-Anne Medardest nomméedirectrice régionale de l'environnement,de l'aménagement et du logement de larégion Nouvelle-Aquitaine. (Arrêté du5mars2018, J.O. du 9mars, n°65).MagistratureCours d’appel: Gracieuse Lacoste-Ete-cheverryest nommée première présidentede la cour d'appel de Bordeaux et BernardKeime-Robert-Houdin, premier présidentde la cour d'appel de Versailles. (Décret du5mars2018, J.O. du 7mars, n°75).Organismes publicsOffice national des forêts: Jean-YvesCaulletest nommé président du conseild'administration de l'ONF. (Décret du7mars2018, J.O. du 8mars, n°100).Institut national de l'environnementindustriel et des risques: Alain Dorisonestnommé président. (Décret du 7mars2018,J.O. du 9mars, n°64).Commission supérieure de codification:Daniel Labetoulle, président de sectionhonoraire au Conseil d'Etat, est nommévice-président. Sont désignés membrespermanents: Denis Jardel, conseiller doyende la Cour de cassation, Philippe Terneyre,professeur agrégé de droit à l'Universitéde Pau et des pays de l'Adour,ChristineMaugüé, conseillère d'Etat et SylvieToraille, conseillère maître à la Cour descomptes.(Arrêté du 5mars2018, J.O. du 6mars, n°35,arr. du 6mars, JO. du 7mars, n°72 et arr. du8mars, J.O. du 9, n°63).Conventions collectivesAvocats salariés: il est envisagé l'exten-sion de l’accord du 15septembre2017créant la commission paritaire permanentede négociation et d'interprétation.(Avis publié au J.O. du 9mars, n°108).Immobilier: il est envisagé l'extensionde trois avenants:- n°3 du 27octobre2017 à l'accord du19novembre2011 relatif aux régimes deprévoyance et frais de santé,- n°39 du 17novembre2017 qui met enplace la commission paritairepermanentede négociation et d'interprétation;- n°2 du 17novembre2017 à l'accord du10novembre2015 relatif à la formationprofessionnelle.(Avis publié au J.O. du 9mars, n°115).Au fil du J.O.Conseil en investissement finan-cierA noter parmi les règles figurant dans lesmodifications du règlement général del'AMF et applicables aux conseillers eninvestissement financier:- Toutes les informations, y compris àcaractère promotionnel, émises par unconseiller en investissements financiers,présentent un caractère exact, clair et nontrompeur. - L'information doit s'abstenirde mettrel'accent sur les avantages potentiels d'unservice d'investissement ou d'un instru-ment financiersans indiquer aussi, correc-tement et de façon très apparente, lesrisqueséventuels correspondants.(Arrêté du 23février2018 portant homolo-gation de modifications du règlement géné-ral de l'Autorité des marchés financiers, J.O.du 8mars, n°40).Label "architecture contemporai-ne remarquable".La loi du 7juillet2016 a créé un label pour"Les immeubles, les ensembles architectu-raux, les ouvrages d'art et les aménage-ments, parmi les réalisations de moins decent ans d'âge, dont la conception présen-te un intérêt architectural ou techniquesuffisant" (art. L 650-1 du code du patri-moine).L'article R 650-2 envoie à un arrêté le soinde fixer le formulaire de demande delabel. C'est l'objet de cet arrêté du22février. La demande de label est faitepar le propriétaire, toute personne y ayantintérêt ou le préfet. Elle est présentée aumoyen du formulaire CERFA 15853* 01(art. 1er).La réalisation de travaux susceptibles demodifier le bien labellisé impose l'informa-tion du préfet. Elle est effectuée via le for-mulaire CERFA 15863* 01 (art. 2).En cas de mutation de propriété du bien,le propriétaire doit informer le préfet (art.R 650-6). L'arrêté précise que cette infor-mation doit être transmise dans un délaide deux mois suivant la signature de l'actede vente, de transfert de propriété ou delegs (art. 3).La transmission des formulaires peut êtrefaite par voie postale ou numérique aupréfet de lieu de situation du bien (art. 5).(Arrêté du 22février2018 relatif auxmodèles de demandes d'attribution du label« Architecture contemporaine remarquable», d'information relative aux travaux et d'in-formation de mutation de propriété concer-nant le bien labellisé, J.O. du 7mars, n°31).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi717UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE4 mai 2018(Marrakech, Maroc).La Chambre Nationale des Expertsen Copropriété organise avecl’ICH Plus Rabat et JuristesConseils Partners un colloquesur le thème Copropriété desimmeubles bâtis”. Conclusion parDaniel Tomasin, professeur émé-rite à Toulouse. www.la-cnec.orgAU FIL DU J.O.
19mars 20188JURIShebdoimmobilierllUNISA quelques semaines de la présentation enconseil des ministres du projet de loi ELAN(1) le président de l’UNIS fait part des pro-positions de son syndicat.Les réformes en cours se présentent soustrois facettes: réforme de la politique dulogement sous la houlette du ministre dela cohésion des territoires, plan climat avecle ministère de la transition énergétique etreforme de la copropriété, pilotée par lachancellerie. Face à ces perspectives, Chris-tophe Tanay se demande si la loi ELAN varéparer les effets négatifs de la loi Alur etsi le plan climat va apporter des réponsesaux questions de précarité énergétique.Autoriser l’amortissementLe taux de propriétaires (58%) est suffi-sant et le parc social est saturé. Face à dedouble constat, l’UNIS propose de mobili-ser le parc ancien à rénover. D’où sa pro-position principale: rendre attractif l’inves-tissement locatif. Pour cela, il convient detraiter le bailleur comme un acteur écono-mique. L’UNIS propose donc d’autoriser unamortissement d’un montant variable sui-vant le type de location; 2% par an pourune location intermédiaire, 3% en cas delocation sociale et 4% pour une locationtrès sociale. En parallèle, l’UNIS estime qu’ilfaut considérer le logement en fonction desa valeur intrinsèque c’est-à-dire unique-ment en fonction de son loyer de sortie etnon du statut de son propriétaire.L’UNIS voit quelques points de satisfactiondans le projet de loi ELAN: la faculté dedématérialiser l’acte de caution, la décor-rélation entre l’observation des loyers etleur encadrement.Par ailleurs (cf. art. 51 du projet de loi,modifiant le code du tourisme), le texte varenforcer les sanctions à l’encontre despropriétaires et des plateformes qui ne res-pectent pas la loi. Les sanctions sont toute-fois très lourdes puisqu’elles peuventatteindre 50000.Mais l’UNIS appelle à la vigilance surd’autres points. Sur l’encadrement desloyers, les incertitudes actuelles (le débatjudiciaire sur la validité de l’encadrement àPari et à Lille n’est pas clos) provoquentune baisse des mandats de location: lesadhérents de l’UNIS observent que desbailleurs vendent à des propriétaires occu-pants.Les incertitudes du bail mobilitéLe bail mobilité, qui doit être inséré dans leprojet, suscite un certain nombre de ques-tions. Comment le bailleur peut-il déciderqu’il est dédié à la mobilité professionnel-le? Comment éviter qu’il ne soit détournépour pratiquer de la location touristique?Les bailleurs ne vont-ils pas être rebutés parl’absence de dépôt de garantie? Quel est lerégime du bail si le locataire reste dans leslieux en fin de contrat? Sur ce dernierpoint, l’UNIS préconise de prévoir, commepour les baux dérogatoires, un délai d’unmois après l’échéance du bail pour per-mettre au bailleur de manifester son inten-tion que le locataire quitte les lieux et évi-ter la transformation du contrat en bail dedroit commun.Questions autour du bail numé-riqueLe bail numérique pose aussi des ques-tions, l’UNIS faisant observer qu’il n’est pasclairement défini. A quel titre, les pouvoirspublics seraient-ils autorisés à collectertoutes les données d’un bail?Selon l’UNIS, la signature d'un bail sur siteinternet pourrait être proposée par l’ANILet l’UNIS y voit un risque de captation detoutes les données du parc privé.À l’inverse, Christophe Tanay propose lerétablissement de la clause pénale, sous lecontrôle du juge, l’autorisation de cumuldu cautionnement et de la garantie detype GLI.Réformer la copropriétéC’est par le biais d’une ordonnance que ledroit de la copropriété doit être réformé.L’UNIS ne conteste pas la nécessité d’uneréforme mais appelle à des points de vigi-lance. Elle observe que le contrat type desyndic comporte trop de rémuné-rations forfaitaires et que les outilsChristophe Tanay plaide pour un statut du bailleur privé Présentant les propositions de son syndi-cat, le président de l’UNIS insiste sur lanécessité d’un statut du bailleur privé.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTRE(1)Nous y consacrerons notre numéro spécial la semaine prochaine(1)Conférence de presse du 9mars 2018de financements sont inadaptés. Le fondstravaux est voté par les copropriétaires, caril est obligatoire, mais il est insuffisant.L’emprunt collectif fonctionne de moins enmoins bien. Le diagnostic technique globalest coûteux et décourage les coproprié-taires à engager des travaux.L’UNIS propose des mesures de simplifica-tion comme la faculté de procéder auxappels de fonds par voie électronique.Pour lutter contre les impayés, il est propo- de faciliter le recouvrement en mettanten place un prélèvement automatiquemensuel des charges (au lieu d’un verse-ment trimestriel).En matière d’organisation, il est proposéde donner de la souplesse et de la libertépar exemple en donnant aux conseils syn-dicaux plus de responsabilité dans les prisesde décision. Pour inciter les copropriétairesà participer aux décisions collectives, lesdécisions majoritaires prises par les copro-priétaires présents ou représentésdevraient emporter décision définitive. Ilest proposé d’autoriser le vote par voieélectronique.Déplorant les effets néfastes d’une mise enconcurrence des syndics trop fréquente,l’UNIS propose de revoir la durée du man-dat. Afin de valoriser les compétences, ilest proposé de labelliser les syndics signa-taires de la charte d’engagement du Planbâtiment ayant suivi un cycle de forma-tion.Du permis de louer à la présomp-tion de décence?Par ailleurs, l’UNIS préconise d’adapter lesmesures visant à renforcer la lutte contreles marchands de sommeil. Constatant quecertaines communes (comme Bezons) fac-turent des frais de dossier de 60 pour lepermis de louer, l’UNIS demande que lelogement loué par l’intermédiaire des pro-fessionnels sorte du champ de l’autorisa-tion ou de la déclaration de mise en loca-tion. L’UNIS invite à tirer les conséquencesdu renforcement des conditions d’exercicede la profession depuis la loi Alur et suggè-re d’instituer une “présomption de décen-ce” pour les logements loués par des pro-fessionnels loi Hoguet.Par ailleurs, l’UNIS s’interroge sur le rôle duCNTGI en constatant que les professionnelsde la loi Hoguet n’ont pas été consultés surdes mesures récentes les concernant, com-me le plafonnement des honoraires desagents immobiliers (en Pinel). ChristopheTanay GéraudDelvolvé