lundi 23 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 538 du 19 novembre 2013

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Le locataire privé du droit au renouvellement et responsabilité du rédacteur d’acte / Action du locataire en difficulté : légitime ou abusive ? / Une clause de souffrance de travaux mise en échec par l’obligation de délivrance du bailleur
Construction : Mission de l’entrepreneur, en l’absence d’architecte
– 4 – Au Parlement –
Le projet de loi de finances à l’Assemblée
Transposition de la directive AIFM et SCPI
La loi simplifiant les relations entre l’administration et les citoyens
– 5 – Projets –
Le projet de loi de finances rectificative en conseil des ministres
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – En bref –
Les Champs-Élysées 3e artère commerciale la plus chère du monde
La Capeb satisfaite des annonces de Bernard Cazeneuve
– 8 – Interview –
François Payelle, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers : “Il faut prendre des mesures urgentes”

JUGÉ>L’insertion d’une “clause de souffrance”dans un bail commercial qui impose aulocataire de supporter les travaux en dépitdes nuisances qui en résultent, ne dispensepas le bailleur de son obligation de déli-vrance. La cour d’appel de Paris a dispenséun locataire de payer son loyer pour deslocaux à usage de restauration alors que lebailleur avait engagé d’importants travauxde rénovation dans l’immeuble (voir p.3l’arrêt du 23octobre 2013).RÉPONDU>Les entrepôts logistiques peuvent relever dela valeur locative des locaux commerciaux oudes locaux industriels, selon le cas. Mais leministre de l’économie estime inopérant, euégard à la diversité des situations, de les défi-nir par voie législative (voir p.6)PUBLIÉ>Le décret qui fixe les modalités de fonc-tionnement des commissions départemen-tales des valeurs locatives des locaux profes-sionnels a été publié au JO du 9novembre(lire p.7).PROGRAMMÉ>Le projet de loi de finances rectificativepour 2013 a été adopté en conseil desministres le 13novembre. Il prévoit la créa-tion d’un nouveau régime d’assurance-vie etcontient aussi une modification du régimefiscal des SIIC (p.5).>Également adopté en conseil des ministresle 13novembre, le projet de loi surl’agriculture va renforcer le pouvoir desSAFER (p.7)NOMMÉ>Raymond Cointeest nommé directeurgénéral de l’Institut national del’environnement et des risques. Il étaitconseiller spécial au cabinet de PhilippeMartin.Quel sera l’impact de la réformedes plus-values?Lors de l’examen de la loi de finances pour 2014, les députésont débattu de la réforme du régime des plus-values immobi-lières, tout en soulignant que le régime pourrait encore être pré-cisé d’ici le vote définitif. L’impact de cette réforme demeureincertain sur le déblocage du marché. Il se fait un consensus sur l’idéequ’une durée de 30 ans pour atteindre l’exonération de plus-valueétait trop longue et contribuait à bloquer le marché. Mais il faut icireprendre le propos pertinent du président de la commission desfinances, Gilles Carrez, selon lequel il est paradoxal de prétendre flui-difier le marché immobilier en dédoublant le régime d’imposition: laloi va accélérer le rythme des abattements pour durée de détentionpour les immeubles bâtis, mais elle va supprimer les abattementspour durée de détention sur les terrains à bâtir. Comment peut-onfluidifier ces deux marchés en procédant à des réformes qui vontdans un sens diamétralement opposé? De plus, les contribuablessavent bien que lorsqu’un régime fiscal devient trop contraignant, ilconvient d’attendre qu’une nouvelle loi défasse ce qu’a fait la pré-cédente. Cela revient à admettre que l’instabilité de la loi fiscale pri-ve d’efficacité la loi nouvelle.À entendre le représentant des promoteurs (voir l’interview du Pré-sident de la FPI, p.8), les ventes de logements neufs ne vont pas seredresser à court terme. Pourtant, en dépit de ces sombres pronos-tics, il ajoute que la situation n’est pas inéluctable. La FPI proposedes mesures simples consistant notamment à sécuriser le régimeDuflot. La question du montant des loyers plafond suscite des inter-rogations dans de nombreuses régions, lorsque le préfet n’a paspublié d’arrêté fixant des plafonds spécifiques à sa région. On com-prend aisément que les promoteurs peinent à vendre un logementdont le montant du loyer plafond n’est pas connu avec certitude.Un autre motif d’interrogation vient de ce que ces loyers pourraientaussi être soumis au loyer de référence majoré que va mettre enplace la loi ALUR. Un amendement a bien été défendu au Sénat (lirenotre numéro spécial 48), pour exclure du dispositif les logementsneufs, mais la ministre n’a pas voulu créer de dérogation. Reste auxpromoteurs à convaincre les parlementaires pour la 2e lecture.En matière de baux commerciaux, on lira avec intérêt un arrêt dela cour d’appel de Paris qui a admis la responsabilité d’un rédacteurd’acte vis-à-vis d’un locataire (p. 2). Lors de la création d’une socié-té, le locataire personne physique avait signé le bail et ses engage-ments devaient être repris par la société en cours de création. Maislors du renouvellement, le locataire personne physique n’était pasimmatriculé et il n’avait pas respecté les clauses du bail pourtransférer son droit au bail à la société nouvelle. D’où une pertedu droit au renouvellement. Le rédacteur a été condamné pourmanquement à son devoir de conseil. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 53819NOVEMBRE 2013ISSN1622-141914EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Le locataire privé du droit au renouvellementet responsabilité du rédacteur d’acte / Action du locataire endifficulté: légitime ou abusive? / Une clause de souffrance de travauxmise en échec par l’obligation de délivrance du bailleurConstruction: Mission de l’entrepreneur, en l’absence d’architecte- 4 -Au Parlement-Le projet de loi de finances à l’AssembléeTransposition de la directive AIFM et SCPILa loi simplifiant les relations entre l’administration et les citoyens- 5 -Projets-Le projet de loi de finances rectificative en conseil des ministres- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - En bref-Les Champs-Élysées 3e artère commerciale la plus chère du mondeLa Capeb satisfaite des annonces de Bernard Cazeneuve- 8 -Interview-François Payelle, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers:“Il faut prendre des mesures urgentes”SOMMAIREEDITORIAL
19 novembre 20132JURIShheebbddooimmobilier••BBAAUUXXCCOOMMMMEERRCCIIAAUUXXBaux commerciauxLocataire privé du droit aurenouvellement et responsabilitédu réacteur d’acte(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 6 nov. 2013,n°10/17437)Un litige opposait bailleur et locataire sur ledroit au renouvellement du bail. Le bailleuravait adressé en 2007 un congé avec offrede renouvellement puis, en 2008, un congéavec dénégation du droit au statut, aumotif que le preneur n’était pas immatricu-lé. Le bail avait été conclu en 1999 avec lasociété Galerie Art qui avait cédé le droit aubail à M. C. lequel devait se faire substituerune société Racine Art.La cour d’appel reconnaît le bien-fondé dela dénégation du droit au statut:“M. C. et la société Racine Art font valoir aufond, sans produire en cause d’appel lamoindre pièce, que [les bailleurs] connais-saient l’existence de la société Racine Artlaquelle payait le loyer et était régulière-ment immatriculée au registre du commer-ce et des sociétés, que M. C. avait annoncé,dès l’acte de cession, son intention de sevoir substituer la société Racine Art devantle notaire chargé de la rédaction de l’acte,que la société Racine Art a d’ailleurs reprisses engagements, que le notaire aurait dûs’assurer de l’immatriculation de M. C. quiétait à jour dans le règlement de ses loyers,que celui-ci doit en conséquence bénéficierd’une indemnité d’éviction;Or comme l’a justement rappelé le tribunal,la société Galerie Art a cédé avec l’accorddes bailleurs M et MmeT. son droit aubail à M. C. et non à la société RacineArt avec laquelle ils sont sans lien dedroitet qu’ils n’ont à aucun moment consi-déré comme leur locataire, peu importantque celle-ci se soit acquittée des loyers auxlieu et place de M. C. personnellement;l’attention de M. C. avait été spécialementattirée dans l’acte de cession sur la nécessitéde procéder à son immatriculation person-nelle en tant que commerçant au RCS et sonapport revendiqué du droit au bail à lasociété Racine Art, sans intervention desbailleurs à l’acte ni notification, est dénuéede portée et constitue au demeurant uneviolation des dispositions du bail concer-nant la cession du droit au bail;Il s’ensuit que le tribunal a à juste titre ditque les époux T. étaient fondés à opposerun refus de renouvellement du bail com-mercial à M. C. au motif de son absenced’immatriculation au RCS, que le bail a prisfin le 31janvier 2008 et ordonné l’expulsionde M. C et de la société Racine Art occu-pants sans droit ni titre”.Le preneur évincé invoquait la responsabili-té de la société chargée de la comptabilitéqui avait procédé aux formalités de consti-tution de la société:“La société Socef convient elle-mêmequ’elle devait disposer du contrat de bailpour pouvoir établir le siège social de lasociété Racine Art en France; ayant reçul’acte de cession mentionnant M. C. commeseul preneur avec nécessité pour lui des’immatriculer personnellement, elle n’anullement attiré l’attention de ce der-nier sur le fait que la société qui seconstituait n’était pas elle-même titu-laire du droit au bail bien qu’ayant statu-tairement son siège social à l’adresse deslieux loués, la Socef est mal fondée à invo-quer qu’à la date où elle a eu connaissancede l’acte de cession, le délai pourl’immatriculation de M. C. prévue dansl’acte était dépassé alors que la conditiond’immatriculation s’apprécie à la date derenouvellement […].Le tribunal a donc justement apprécié quela Socef a gravement manqué à sondevoir de conseilà l’égard de M. C. denationalité britannique et qui était endroit d’attendre du professionnelauquel il s’était adressé des conseilséclairés sur la constitution de sa socié-té et retenu sa responsabilité dans laréalisation du préjudice subi, constituépar la privation du droit au bénéfice du sta-tut des baux commerciaux, et au renouvel-lement du bail”. Une expertise est ordon-née pour fixer le montant du préjudice.Observations:Deux points à retenir decette décision.1. Sur le régime des baux commerciaux:lorsque le droit au bail est cédé, il incombeau nouveau preneur de respecter son obli-gation d’immatriculation au registre ducommerce et des sociétés. Il doit êtreimmatriculé à la date du congé, pour pou-voir bénéficier du droit au renouvellement.Lors de la cession, c’est une personne phy-sique qui était cessionnaire du bail, car lasociété Racine Art qui devait reprendre sesengagements, était en cours de constitu-tion. Mais le bailleur n’ayant jamais étéinformé de l’apport du fonds de commerceà la société par la personne physique, celle-ci restait locataire en titre. Lors du renou-vellement, le locataire encourait deux cri-tiques: d’une part il n’était pas immatriculéet ne pouvait donc se prévaloir du droit aurenouvellement, d’autre part il avait cédéle bail à une société sans en informer lebailleur contrairement aux clauses du bail.2 Sur la responsabilité du rédacteur: lacour d’appel confirme la responsabilité dela société chargée de procéder aux forma-lités de constitution de la société. Elle amanqué à son devoir de conseil pour nepas avoir informé le locataire en titre de lanécessité de s’immatriculer et de respecterles formalités de cession prévues au bailpour transférer le droit au bail entre lapersonne physique et la société en coursde constitution. L’arrêt mentionne parailleurs la nationalité du client ce qui laisseentendre que le conseil devait être plusparticulièrement appuyé, face à une per-sonne a priori peu au fait des subtilités dudroit français des baux commerciaux.Action du locataire en difficulté:légitime ou abusive?(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 30 oct. 2013,n°12/00481)Un office public de l’habitat était en litigeavec une société à qui elle louait des locauxcommerciaux à usage de garage. Le locatai-re reprochait au bailleur un défautd’entretien, le bailleur réclamait des arriérésde loyers. La question centrale était desavoir si le gérant de la société avait commisune faute volontaire ayant causé un préju-dice au bailleur par immobilisation deslocaux de façon abusive. Le bailleur invo-quait le fait pour le locataire d’avoir enga-gé une procédure au fond et non enréféré, d’avoir saisi le TGI de Paris au lieu decelui de Créteil et d’avoir déposé une décla-ration de cessation de paiement au cours dela procédure de liquidation sans résilier lebail et en restant dans les lieux après la rési-liation prononcée par le juge-commissaire.La cour d’appel ne l’a pas admis le raison-nement du bailleur:“Considérant que le tribunal de commercea très précisément relevé que le non-paie-ment des loyers par la société Garage Beau-harnais résultait, pour une grande part, desrelations conflictuelles entre le bailleur et lelocataire concernant les conditionsd’entretien des lieux, à qui il convientd’ajouter les difficultés financières propresde la société, et non d’une volonté délibé-rée du gérant; qu’il a également considéré,à juste titre, que la déclaration de cessa-tion de paiement était une démarchelégitime du gérant, qui avait permis defaire bénéficier la société d’une périoded’observation de 6 mois; qu’en ce quiconcerne le maintien dans les lieux, aprèsrésiliation du bail, Paris-habitat OPHn’établit pas qu’il aurait été du seul fait deM. C. et non de la société Beauharnais elle-même;Considérant ainsi que les actes de gestionJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
invoqués par Paris-habitat OPH, non paie-ment de loyer, déclaration de cessation despaiements, choix d’une procédure au fondet non en référé, maintien illégitime dans leslieux, relèvent, sous réserve de leurs sanc-tions, de l’activité d’une société représentéepar son gérant, telle qu’elle et prévue etencadrée par les dispositions du code decommerce et, notamment du statut desbaux commerciaux, ne sont pas de nature àconstituer des fautes personnelles du gérantdétachable de ses fonctions, qu’en consé-quence, le jugement doit être confirmé”.Observations:Cet arrêt est intéressant ence qu’il valide l’attitude du locataire qui autilisé des moyens de procédure pourretarder la libération des locaux loués, parexemple en choisissant d’assigner au fondet non en référé.La cour d’appel estime qu’il s’agit de moyensrelevant de l’activité d’une société et queson gérant ne peut donc pas être poursuiviau titre d’une faute personnelle détachablede ses fonctions. Cela n’exclut pas une res-ponsabilité de la société… mais dont lesmoyens sont sans doute réduits à néant.Une clause “de souffrance” detravaux mise en échec parl’obligation de délivrance dubailleur(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 23 oct. 2013,n°11/10178)Un bail commercial comportait une clause“de souffrance” selon laquelle le locatairedevait supporter les nuisances liées à destravaux de rénovation que le bailleur proje-tait d’engager et dont le descriptif avait étéjoint au bail. Or, le locataire réclamait ensui-te une indemnisation pour le préjudice subilors des travaux.La cour d’appel considère que le bailleur n’apas respecté son obligation de délivrancedes locaux, affectés “d’anomaliesmajeures” et il refuse de faire applicationde la clause de souffrance.“Ni la connaissance par le preneur del’existence d’un projet de rénovation del’immeuble non encore mis en œuvre à ladate de la signature du bail ni l’existenced’une clause dite de souffrancetelleque prévue à l’article 8-5 du bail ne peu-vent contrevenir sous couvert des tra-vaux à l’obligation essentielle dubailleur de délivrer pendant toute ladurée du bail un local en état de servirà l’usage auquel il est destiné, quand bienmême le preneur devrait supporter defaçon temporaire les inconvénients liés àl’exécution de travaux dont il a été informé;Or il résulte tant du constat dressé parl’autorité préfectorale que de l’arrêté defermeture pris à la suite le 12février 2010que le local donné à bail comporte des ano-malies qualifiées par l’autorité préfectoralede majeures;Ainsi l’arrêté de fermeture énonce-t-ilqu’une anomalie majeure consiste précisé-ment dans l’existence de gros travaux derénovation dans l’immeuble [sont aussimentionnées comme anomalies: chute decarrelage et existence de fissures, hotted’extraction insuffisante, fenêtre de cuisinedu rez-de-chaussée murée…]Le rapport d’expertise judiciaire, s’il révèleen définitive qu’aucune atteinte à la solidi-té de l’immeuble et des locaux commer-ciaux n’a été apportée par les travaux derénovation entrepris par la bailleresse,conclut que nombre de dégradationscontenues dans le constat de la préfectureet l’arrêté de fermeture pris à la suite résul-tent d’un état de vétusté;Or si le preneur au terme du bail s’est enga-gé à maintenir les locaux en bon étatd’entretien et à y effectuer toutes les répa-rations d’entretien, il ressort du rapportpréventif d’expertise dressé avant le débutdes travaux le 6avril 2009, que la cuisineétait en état d’usage, que les piles maçon-nées présentaient déjà des fissures et que lecarrelage était décollé en plusieurs endroits,ce dont il suit que les locaux présentaientdes dégradations dès avant l’entrée envigueur du bail et qui confirme le constatde vétusté par l’expert auquel le pre-neur n’est pas tenu de remédier[…]Nombre d’autres anomalies ont été détec-tées, rendant l’exploitation normale d’uncommerce de restauration incompatibleavec la réalisation d’importants travaux derénovation […]Le jugement doit donc être approuvé en cequ’il a dispensé le preneur de tout loyerà compter du 1eravril 2009 et jusqu’au jourde l’exécution des travaux mettant fin auxdésordres, soit une date qui peut être fixéeau plus tard au 14juin2012”.Si la cour refuse de donner effet aux com-mandements de payer le loyer en raison de“l’inexécution du bailleur de son obligationessentielle de délivrer le local en état de ser-vir à l’usage auquel il était destiné”, elleprononce toutefois la résiliation du bail enraison d’impayés postérieurs aux travaux.Observations:Cet arrêt sanctionne donc lebailleur pour inexécution de son obliga-tion de délivrance. C’est une obligationessentielle prévue par l’article 1719 ducode civil. Deux arrêts de la Cour de cassa-tion confortent le raisonnement qu’a suividans cette décision la cour d’appel deParis: un arrêt du 1erjuin 2005 (Civ. 3e, Bull.Civ. III, n°119) a indiqué que le bailleur nepeut, par le biais d’une “clause de souf-france” (qui est visée à l’article 1724 ducode civil relative à l’exécution de travaux),s’affranchir de son obligation de délivrerles lieux loués. Un autre arrêt du 9juillet2008 (Civ. 3e, Bull. Civ. III, n°121) a jugé quele bailleur ne peut, en raison del’obligation de délivrance à laquelle il esttenu, s’exonérer de l’obligation de procé-der aux travaux rendus nécessaires par lesvices affectant la structure de l’immeuble.Plus anciennement le Tribunal de commer-ce de Paris, avait jugé qu’une clause quiimpose au preneur de souffrir tous travaux“quels qu’en soient les inconvénients et ladurée” ne saurait autoriser le bailleur àanéantir sa propre prestation, le contrat debail est privé à la fois d’objet et de causequand les travaux exécutés par le bailleursont d’une ampleur et d’une durée tellesqu’ils rendent impossible l’exercice normalde la profession prévue par le bail (TCParis, 20 déc. 1993, RJDA 1994, n°496).ConstructionMission de l’entrepreneur, enl’absence d’architecte(Civ. 3e, 6 nov. 2013, n°1269, FS-P+B, cassa-tion partielle, n° 12-18844)Une SCI avait confié à un architectel’établissement du dossier de demande depermis de construire une villa avec piscine etconfié les travaux de construction à uneautre entreprise. La SCI se plaignant d’uneerreur d’implantation, des recours avaientété engagés. La cour d’appel avait rejeté lerecours contre l’architecte et contrel’entreprise. Sa décision est confirmée sur lepremier point, mais censurée sur le second:“Attendu qu’ayant relevé que le cabinet F.[architecte] n’avait reçu qu’une mission deréalisation des plans de permis de construi-re, la cour d’appel, qui […] a pu en déduireque les défauts d’altimétrie et de planimé-trie ne sauraient lui être imputés, a légale-ment justifié sa décision de ce chef;Mais sur le 2emoyenVu l’article 1147 du code civil;Attendu que pour débouter la SCI de sademande de dommages-intérêts forméecontre la société Carlon, l’arrêt retient qu’ilrésulte des pièces contractuelles del’opération, que le poste implantationn’était pas à la charge de la société Carlon,laquelle n’avait pas reçu contractuellementla mission d’implanter la maison conformé-19 novembre 20133JURIShheebbddooimmobilier••CCOONNSSTTRRUUCCTTIIOONNJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
19 novembre 20134JURIShheebbddooimmobilier••Suite des débats sur le PLF à l’Assemblée le18octobre.Après l’article 7, plusieurs députés dontGilles Carrez et Marc Le Fur ont soutenu unamendement (n°57) pour éviter le passagede la TVA de 7% à 10% pour le traitementdes ordures ménagères, ce qui va provoquerune hausse de la taxe d’enlèvement desordures ménagères. Mais ils n’ont pas étésuivis (rejet, JO AN 19 oct. p.10110).Jean-Christophe Fromentin a proposéd’appliquer pendant trois ans le taux deTVA réduit à la construction de logements;il n’a pas convaincu (n°697, p.10121). Nico-las Sanssu n’a pas eu plus de succès pour unamendement (n°880) qui visait à appliquerle taux réduit de TVA aux travauxd’amélioration, de transformation etd’aménagement et d’entretien sur les locauxd’habitation.En revanche, le rapporteur Christian Eckerta proposé d’inclure dans le taux réduit deTVA les travaux d’amélioration de la quali-té énergétique des logementsachevésdepuis plus de 2 ans (amendement n°280).Bernard Cazeneuve précise que le périmètrede la mesure sera le même que celui du cré-dit d’impôt développement durable. Ils’oppose à ce que l’assiette soit élargie auxtravaux induits (rejet du sous-amendementn°1103, voir cependant p. 7).Après un débat animé entre Hervé Maritonet le ministre du budget sur l’impact qu’auracette mesure (un effort de 500millionsd’euros pourra-t-il susciter 10milliardsd’euros de travaux?), l’amendement n°280a été voté (p.10126).Jean-Luc Laurent a proposé (amendementn°716) de soumettre à taux réduit de TVAl’accession sociale à la propriété pour lesménages modestes, en expérimentant unmontage fondé sur une propriété dissociéedu bâti et du terrain. Un EPF feraitl’acquisition du terrain et conclurait un bailà construction avec une société civile coopé-rative, qui sera propriétaire du bâti, les accé-dants en seraient sociétaires. Il l’a toutefoisretiré (p.10131).L’article 8concerne les droits de successionen Corse. Bernard Cazeneuve indique,citant le rapport de Maître Spadoni quel’objectif est de permettre la reconstitutiondes titres de propriété permettant la taxationdes Corses au titre des droits de succession(p.10141). Il a été voté avec amendements.Les députés ont sous-amendé et voté unAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSLe projet de loi de finances à l’AssembléeLes députés ont adopté la 1e partie du projet de loi de finances. Son article18 réfor-me le régime des plus-values immobilières.Transposition de la directiveAIFM et SCPILe sénateur Roland Courteau a interrogé leministre de l’économie sur la transpositionde la directive AIFM; il relayait l’opinionde l'Association des porteurs de parts deSCPI, selon laquelle la transposition de ladirective comporte des dispositions sanslien avec la directive.Le ministre répond que la directive du8juin 2001 a été transposée parl'ordonnance du 25juillet 2013. Il a étéconsidéré que les SCPI entraient dans lacatégorie des fonds d'investissement alter-natifs au sens de la directive AIFM. LesSCPI sont donc soumises à l'ensemble desrègles applicables aux FIA. Mais le Gou-vernement a été sensible aux caractéris-tiques propres des SCPI et a mené un tra-vail d'ajustement de leurs règles de gestion.(JO R Sénat, 17oct. 2013, p.3021, n°n°7602).amendement n°775 qui vise à rétablir ledroit commun des successions en Corse en2023, avec un délai d’exonération dégressivede 10 ans.Eva Sas a proposé de revenir sur le régimede déduction des travaux dont bénéficientles propriétaires de monuments historiques,mais elle n’a pas été suivie (rejet del’amendement n°594).En revanche a été voté un amendementn°282 du rapporteur sur les modalités decalcul du plafonnement de l’ISF, quireprend, dans la loi, l’instruction du14juin2013 (p.10152).Même succès pour l’amendement n° 995 deDominique Lefebvre qui accorde une exoné-ration de droits de mutation à titre onéreuxpour les cessions de biens issus desimmeubles domaniauxreconnus inutilespar le ministère de la défense en cas de ces-sion aux sociétés publiques locales (p.10154).L’article 9qui institue la taxe à 75% a étéadopté (p.10165).À l’article 13qui vise l’outre mer, le vote del’amendement n°242 permet de maintenirune déduction d’assiette au profit des acqui-sitions ou constructions de logements neufsdestinés à faire l’objet de contrats de loca-tion-accession (vote p.10192). L’article a étévoté.Jean-Louis Dumont a demandé une exoné-ration d’IS pour les organismes HLM autitre des opérations de cession de certificatsd’économie d’énergie, mais il a finalementretiré son amendement (n°502, p.10201).Daniel Goldberg a proposé (amendementn°741) d’appliquer un taux réduit d’IS lesplus-values de cessions d’immeubles debureaux qui sont transformés en logements,il y a renoncé à la demande du rapporteur.Ajustements de la réforme desplus-valuesReprise des débats le 21octobre avecl’article 18relatif aux plus-values immobi-lières.Frédéric Lefebvre estime inéquitable que letraitement fiscal des contribuables établishors de France soit différent suivant qu’ilsvivent dans ou en dehors de l’Union euro-péenne (JO AN Déb. 22 oct. p.10229).Gilles Carrez approuve l’idée de revenir àune durée d’exonération des plus-valuesau-delà de 22 ans. Mais il juge illogique deprévoir deux régimes dont la philosophieest différente: l’un pour les terrains bâtis,qui raccourcit le délai d’exonération pouraccélérer les mutations et qui met en placeun abattement de 25% pendant un an etl’autre, strictement inverse pour les terrainsment au plan-masse annexé au permis deconstruire;Qu’en statuant ainsi, alors qu’en l’absencede maître d’œuvre et de plansd’implantation, l’entrepreneur al’obligation de vérifier la conformité de laconstruction au permis de construire et à laréglementation de l’urbanisme, la courd’appel a violé le texte susvisé”.Observations:Les défauts reprochés à laconstruction étaient liés à l’altimétrie et laplanimétrie. Le rejet de la responsabilitéde l’architecte face à ces défauts est fondésur l’étendue de la mission qui lui avait étéconfiée: il était chargé de la réalisationdes plans de permis de construire, maisnon de la réalisation des plansd’exécutions.Vis-à-vis de l’entrepreneur, sa responsabili-té est reconnue car il lui incombait, enl’absence d’architecte sur ce point, de véri-fier la conformité de la construction aupermis et à la réglementation del’urbanisme.À retenir:En l’absence d’architecte, c’est àl’entrepreneur de vérifier la conformité dela construction au permis et à la réglemen-tation de l’urbanisme.
19 novembre 20135JURIShheebbddooimmobilier••PPLLFF 22001144à bâtir (p.10230). Il juge inopérant de sup-primer les abattements pour favoriser lamise sur le marché des terrains.Bernard Cazeneuve explique que le nou-veau régime supprime tout abattement pourdurée de détention pour les terrains à bâtiret qu’il met en place des abattements pluslinéaires pour les terrains bâtis et les rési-dences secondaires, pour éviterd’encourager la détention longue de cesbiens. Gilles Carrez a retiré son amende-ment (n° 170) dans l’attente de la 2e lecture.Le rapporteur Christian Eckert a indiquéqu’il fallait poursuivre la réflexion sur lesujet car au bout de 30 ans, l’exonération esttotale, tant du point de vue fiscal que desprélèvements sociaux (p.10232). Il a propo-sé de reporter au 1ermars 2014 l’entrée envigueur du dispositif pour les cessions deterrains à bâtir (au lieu du 1er janvier 2014)pour permettre aux opérations qui sontdans les tuyaux de pouvoir aboutir avantmise en œuvre de la suppression de toutabattement (amendement n°926, votép.10234). Un autre amendement (n°514 deJean-Louis Dumont) a été voté pour per-mettre une exonération d’impôt sur la plus-value en cas de cession du terrain à bâtir àdes bailleurs sociaux (pour2014 et2105)réactivant le dispositif qui existait jusqu’àfin 2011. En revanche, l’amendement(n°519) qui visait à rétablir l’article 210 E duCGI autorisant l’application du taux d’IS de19% au lieu de 33,33% a été retiré, le rap-porteur invoquait le risque d’effet d’aubainede la part des SIIC ou des SCPI (p.10236).L’article 18 a été voté.Pouria Amirshahi a obtenu le vote del’amendement n°657 qui élargit le champd’application de l’exonération d’impôt surla plus-value de Français établis hors deFrance. L’exonérationen cas de cessiond’une résidence secondaire est élargie à lacession d’un bien mis en location si la ces-sion intervient dans le délai maximum de 5ans après leur départ de France et dans lalimite de 150000euros de plus-value.Gilles Carrez a tenté d’obtenir une modifica-tion du calcul de la surtaxe sur les plus-values immobilières de plus de 50000€ afinque, pour les SCPI, le seuil soit appliqué parassocié et non au niveau de la société, maisil a retiré l’amendement (n°796).À l’article 19qui concerne la TVA à 5,5%pour le logement social, Jean-Luc Laurent aproposé de revenir au périmètre de 500mautour des zones ANRU au lieu de 300m,comme cela est proposé dans l’article 19(amendement n°332, voir aussi notre inter-view de F Payelle, p.8), mais il y a renoncé(retrait p.10243).En revanche, a été voté un amendementn°936 proposé par Jean-Louis Dumont per-mettant de faire bénéficier les particuliersayant acquis leur logement dans le cadred’une opération de location-accessionagréée des avantages prévus pour les opéra-tions d’accession à la propriété en zoneANRU.Autre amendement voté sur les VEFA(n°523), il permet l’application du taux deTVA de 5,5% au lieu de 7%, y compris surles acomptes déjà réglés au taux de 7%, etqui pourront être régularisés.Enfin, Daniel Goldberg a présenté avec suc-cès un dispositif transitoire pour les opéra-tions situées entre 301m et 500m d’unezone ANRU; il permet aux opérations déjàengagées de bénéficier du taux actuel deTVA (7%) à condition que la demande depermis de construire ait été déposée avant le1erjanvier 2014 (vote de l’amendementn°977, p.10247).L’article 26prévoit d’affecter certainesrecettes directement aux départements. Il aété voté avec amendements (p.10293).Après l’article 33, le rapporteur a proposéd’opérer un prélèvementde 78millionsd’euros sur latrésorerie de la CGLLS, maisil a retiré son amendement (n°299, p.10313).Lors de l’adoption de la 1epartie de la loi definances le 22octobre, Eric Alauzet a souli-gné l’avancée que représente la TVA à 5%pour la rénovation thermique des logementset la construction de logements publics (JOAN déb. 23 oct. p.10355). A suivre.Relations entre administrationet citoyensLes sénateurs ont adopté le 17octobre le tex-te de la commission mixte paritaire relatif auprojet de loi habilitant le Gouvernement àsimplifier les relations entre l’administrationet les citoyens. Le rapporteur Hugues Por-telli souligne que le texte comporte le princi-pe que désormais le silence del’administration vaudra acceptationde cel-le-ci (JO Déb. Séant 18 oct. p.9750).La ministre Anne-Marie Escoffier expliqueque ce texte relève du choc de simplificationvoulu par le Président de la République.Parmi les mesures, elle évoque par exemplele droit de saisir l’administration par voieélectronique, mais aussi le droit pour lesusagers d’accéder à leur dossier en coursd’instruction. Un nouveau code regrouperales grandes lois relatives aux droits desadministrés et des règles dégagées par lajurisprudence.Le Gouvernement a repris le chantier enga-PPRROOJJEETTLe PLF rectificative en conseil desministresLe projet de loi de finances rectificativepour 2013 a été adopté le 13novembreen conseil des ministres. Articles à suivre:- L’article 7réforme le régime del’assurance-viepour orienter davantagel’épargne vers des placements en action,d’une part en favorisant la transformationdes contrats actuels en contrats compor-tant des investissements en unité decompte et d’autre part en créant un nou-veau type de contrats investis en unités decompte (investissements en PME, entre-prises de taille intermédiaire, logement,économie sociale…). Ces contrats devrontêtre investis à hauteur de 33% au moinsdans ces actifs. Les contrats bénéficieraientd’un abattement de 20% avant le calculdu plafond de transmission hors droit de152500euros. À titre temporaire, jusqu’à2016, les contrats actuels pourraient adop-ter cette nouvelle forme.- L’article 10prévoit diverses mesures desimplification. Il ne sera plus obligatoirede déposer un acte de donation portantsur un immeuble dans deux endroits diffé-rents (dans le ressort de l’étude du notairepour l’enregistrement au service desimpôts des entreprises et dans le lieu desituation de l'immeuble pour le fichierimmobilier).- L’article 18modifie le régime des SIIC. Ilprévoit une exonération pérenne de lacontribution additionnelle à l’IS de 3% et,en contrepartie, il augmente l’obligationde distribution des bénéfices et des plus-values, portés respectivement de 85% à95% et de 50% à 60%.- L’article 23vise la révision des valeurslocatives des locaux professionnels. Ilest prévu notamment de modifier le calen-drier de travaux des commissions etd’alléger leurs compétences en supprimantla tâche de classement des propriétés.gé par la précédente majorité sur l’armoirenumérique sécurisée des entreprises, maisqui a été impossible à mettre en œuvre enraison de la nécessaire protection des droitsindividuels. Le partage des données seralimité au cas par cas. Fin 2013 sera édité unannulaire de 100 données redondantes.Alain Richard souligne toutefois les inconvé-nients qui s’attachent à une décision d’accordtacite, car certaines seront illégales. Il cite le casde permis de construire tacite qu’un maireaccorde en laissant délibérément passer ledélai pour un dossier “qui l’embête”. Ilévoque aussi le contentieux du DALO pourlequel on a pu constater des “effets déplo-rables” car cela conduit à des décisions préci-pitées et inconsidérées (p.9754). Le projet deloi a été adopté (p.9757).
19 novembre 20136JURIShheebbddooimmobilier••RRÉÉPPOONNSSEESSMMIINNIISSTTÉÉRRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations8oct. 2013ANp.10595n°20169Jean-JacquesCandelierGDR, NordDépollutionPersonne responsable EcologieL'exploitant est chargé de la mise en sécurité de son site en fin d'installationet de sa remise en état conforme à l'usage futur (art. R 512-39-1 et suiv. ducode de l'environnement). Si le responsable de l'exploitant est insolvable, ilest possible de mettre en cause la maison mère (art. L 512-17 du code del'environnement) en établissant une faute de gestion de la société mère.8oct. 2013ANp.10613n°18065Jacques Pélissard,UMP, JuraExcès de zèle dans lescontrôles fiscaux derénovationd'immeublesEconomieLes projets établis en concertation avec l'ANAH ou bénéficiant d'une subven-tion ne préjugent pas du caractère déductibleou non des travaux sub-ventionnés. Mais l'administration met en ligne sa base BOFiP-Impôts et peutrépondre par un rescrit à une demande de garantie sur l'application de la loià leur situation particulière.8oct. 2013ANp.10614n°19564Michel Piron,UDI, Maine-et-LoireEntrepôts logistiquesTaxes foncièresEconomieLa valeur locative des immobilisations industriellesretenue pour le calcul de la taxe foncières'applique pour les usines et pour les établisse-ments où sont réalisées des opérations de manip-ulations ou de prestations de service danslesquelles le rôle de l'outillage et de la forcemotrice est prépondérant. Le Conseil d'Etat avalidé cette analyse qui s'applique même si lesoutils sont mis en œuvre pour une autre activitéque la transformation de biens matériels. Euégard à l'hétérogénéité des situations, une défini-tion par voie législative ne serait pas opérante.Pour le calcul de lavaleur locative, lesentrepôts logistiquessont qualifiés soit delocaux commerciaux soitd'établissements indus-triels. Il en résulte unesource d'insécuritéjuridique.8oct. 2013ANp.10615n°21251Francis Hillmeyer,UDI, Haut-RhinTaxe d'habitationAssociationsEconomieLes associations (reconnues ou non d'utilité publique) sont redevables de taxed'habitation pour les locaux qu'elles occupent et qui ne sont pas retenus pourla CFE. Mais les locaux dans lesquels le public a accès ne sont pas imposables àla taxe d'habitation. Ces organismes supportent donc les mêmes impôtslocaux que les particuliers pour leur logement. Il ne saurait être envisagé deles exclure de toute participation au financement des dépenses locales.10oct. 2013Sénatp.2969n°2001Daniel Laurent,Qualité de l'airintérieurEcologieLa loi du 12 juillet 2010 a imposé une surveillance périodique de la qualité de l'airintérieur, notamment dans les lieux d'enseignement. La surveillance doit être faitepar des organismes accrédités (décret du 5 janvier 2012). ll a été décidé de simplifierle dispositif en limitant l'accréditation aux organismes intervenant dans des étab-lissements disposant de ventilation mécanique. Un plan d'action sur l'air intérieur aété proposé au Conseil national pour la transition écologique en juin 2013.15oct. 2013ANp.10807n°27972Jean-PierreDecool,App. UMP, NordFranchise des contratsd'assurance catastro-phes naturellesEconomieLe montant des franchises des contrats d'assurance socle couvrant les catastrophesnaturelles (multirisque habitation notamment) est fixé par voie réglementaire. - Il est de 380 pour les biens à usage d'habitation, sauf pour les dommagesliés aux mouvements de terrains suite à une sécheresse où il est de 1520 . Unefranchise spécifique a été créé pour les dommages consécutifs à la sécheresse.Les dommages mineurs (micro-fissures) n'ont pas vocation à être indemnisés, - Pour les biens à usage professionnel,la franchise est de 10 % du mon-tant des dommages, par établissement, sans pouvoir être inférieur à 1140 sauf pour les dommages liés à la sécheresse où le minimum est de 3050 .15oct. 2013ANp.10859n°14881Françoise Imbert,SRC, Haute-GaronneTaxe d'aménagementLogementLa nécessité d'atténuer le poids de la taxe d'aménagement sur les annexestels les abris de jardin a été validée en juin2012. Ue piste serait de permettreaux collectivités territoriales de les exonérer en tout ou partie. Un amende-ment avait été déposé mais rejeté en fin 2012. Il est envisagé de déposer lemême amendement lors des lois de finances fin 2013.15oct. 2013ANp.10862n°29392Jacques Cresta,SRC, Pyrénées-OrientalesCharges de copropriétéLogementLes charges de copropriété ont augmenté de 4 % paran entre 2010 et 2012. Pour limiter la hausse, il estprévu de supprimer la faculté de déroger à l'obligationde compte bancaire séparé. Les honoraires du syndicseront fixés par un forfait, sauf pour les prestationsparticulières qui pourront faire l'objet d'une rémunéra-tion complémentaire fixée par voie réglementaire.Le député indiquaitqu'en 2011, la haussedes charges a été de3,8 % selon l'UNIS et de5 % selon l'ARC.15oct. 2013ANp.10869n°739Franck Riester,UMP, Seine-et-MarneConstructions illégales.Actions du maire ?IntérieurLorsque l'autorité administrative a connaissanced'une infraction d'urbanisme, elle est tenue dedresser un PV et d'en transmettre copie au ministèrepublic. Le maire peut aussi exercer les droits reconnusà la partie civile. La procédure peut être engagéemême en l’absence de préjudice personnel et direct.Cela a pour effet de mettre en mouvement l'actionpublique. Si le contrevenant s'est vu ordonner unedes mesures de restitutions (art. L 480-5 du code del'urbanisme) et qu'il refuse d'y donner suite, le mairepeut faire procéder d'office aux travaux nécessaires.Le député faisait état dudésarroi de maires deSeine-et-Marne face àl'abondance des con-structions illégales.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
19 novembre 20137JURIShheebbddooimmobilier••NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierNNOOMMIINNAATTIIOONNSSCabinets ministérielsEcologie: Romain Beaucher est nomméconseiller spécial au cabinet de PhilippeMartin; il succède à Raymond Cointe.(Arrêté du 1ernovembre 2013, J.O. du 5 nov.2013, @).Ville: Laurence Nion est nommée chefde cabinet, conseillère parlementaire; JulieTartarin est nommée chef adjointe de cabi-net de François Lamy. (Arrêté du6novembre 2013, J.O. du 9 nov. @)AdministrationAffaires culturelles: Véronique Daniel-Sauvage est nommée directrice régionaledes affaires culturelles du Limousin; PaulLeandri est nommé directeur des affairesculturelles de la Guyane.(Arrêtés du 29 oct. et du 8novembre 2013,J.O. des 9 et 10 nov. @).PréfetsYann Jounot est nommé préfet des Hauts-de-Seine. (Décret du 7novembre 2013, J.O.du 8 nov. @)MagistratureTribunaux de grande instance: Sontnommés présidents de TGI: Jean-PierreMenabe (Meaux), Eric Ruelle (Auxerre) etLaurence Lemaire-Berthier (Roanne).(Décret du 4novembre 2013, J.O. du 6 nov.@).Organismes publicsInstitut national de l'environnementindustriel et des risques: RaymondCointeest nommé directeur général.(Décret du 1ernovembre 2013, J.O. du 5 nov.p. 55930).Commission économique de la nation:Laurence Boone et Nasser Mansouri-Guila-ni sont nommés membres de cette com-mission comme personnalités qualifiées.(Arrêté du 28octobre 2013, J.O. du 6 nov.p.18027)Commissions départementalesdes valeurs locatives des locauxprofessionnelsLes modalités de mise en place et de fonc-tionnement de ces commissions ont étédéfinies par décret du 7novembre.Le texte fixe d'abord les conditions dedésignation de ses membres. Un arrêtépréfectoral fixe la liste des membres de lacommission.Le décret fixe aussi les conditions de dési-gnation des membres des commissionsdépartementales des impôts directs locaux.(Décret n°2013-993 du 7novembre 2013fixant les modalités de mise en place et defonctionnement des commissions départe-mentales des valeurs locatives des locaux pro-fessionnels et des commissions départemen-tales des impôts directs locaux, J.O. du 9 nov.p.18288).Parc national des Cévennes: la chartede ce parc a été approuvée par décretn°2013-995 du 8novembre 2013.(J.O. du 10 nov. p.18384).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 538UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAAUU FFIILL DDUU JJ..OO..>“Les décisions qui ont été prises par lespouvoirs publics sont en effet venuestransformer en récession ce quin’était au début qu’une mauvaiseparenthèse”: c’est l’analyse de MichelMouillart, professeur à Paris Ouest dansImmoweek Logement du 14 novembre.>Le SNALestime que les mesures de laloi de finances pour 2014 vont entraînerinexorablement une baisse de la produc-tion de logements en France. Son prési-dent, Roger Bélier propose de créer unchoc de l’offre foncière en mettant en pla-ce une fiscalité incitative pour les pro-priétaires qui vendent leurs terrains àdes opérateursqui réalisent du loge-ment et en relançant l’accession sociale àla propriété en élargissant le différéd’amortissement du PTZ.(Communiqué du 14 nov. 2013).>Les Champs-Élyséesarrivent en 3eposition du classement des artères com-merciales, selon l’étude de Cushman &Wakefield. La rue la plus chère est à HongKonb (Causeway Bay à 24983 le m2/an),suivie par New York (5eavenue, 20702).Les Champs Élysées affichent un loyer de13255 /m2, en hausse très forte de38,5% en un an.(Communiqué du 13 nov. 2013).>La CAPEBse félicite des annonces faitespar le ministre du budget, Bernard Cazeneu-ve sur l’application du taux de TVA: le tauxde TVA à 5,5% serait applicable, non seule-ment aux travaux de rénovation énergé-tique entrant dans le champ d’applicationdu crédit d’impôt développement durable,mais aussi à ceux qui sont indissociablementliés à ces travaux (cela représente, selon laCAPEB, 20% du coût total des travaux derénovation énergétique).Par ailleurs, le passage de 7% à 10%pour les autres travaux devrait être précisépar des dispositions transitoires permet-tant d’appliquer le taux de 7 % aux tra-vaux ayant fait l’objet de devis accepté etde versement d’acompte avant le31décembre 2013.(Communiqué du 12 nov. 2013).>Le conseil des ministres a adopté le13novembre un projet de loi d’avenirpour l’agriculture, l’alimentation et laforêt. L’exposé des motifs indique que lesrègles d’urbanisme seront adaptées pourlutter contre l’artificialisation desterres, avec la définition d’objectifs chif-frés de consommation économes desespaces. Le rôle des SAFER doit êtrerenforcé.BBRRÈÈVVEESS
19 novembre 20138JURIShheebbddooimmobilier••PPRRÉÉSSIIDDEENNTTDDEELLAAFFPPII>Quels sont les chiffres de vente des pro-moteurs?F.P.: “Les promoteurs ont vendu 17192logements neufs au 3e trimestre 2013, ce quireprésente un volume stable par rapport au3e trimestre 2012 (-1,0%), mais une fortechute par rapport à 2011 (-25,5%) et plusencore par rapport à 2010 (-34,6%).”>La chute est-elle plus forte pour lesinvestisseurs que pour l’accession?F.P.: “Les deux courbes de vente conver-gent vers le bas. Mais alors que les ventes enaccession sont relativement stables, lesventes aux investisseurs ne progressent pascet automne, contrairement à ce qui se pro-duit ordinairement en fin d’année.”>Comment se présente le marché pour lesmois qui viennent?F.P.: “Les mises en vente reculent de -18,5%par rapport à l’an dernier (18801 logementsmis en vente au 3etrimestre 2013). Contrai-rement à l’habitude, on n’a pas constaté cet-te année de dynamique de mise en vente àla rentrée. Cela s’explique par une volontédes acteurs d’adapter la production à lademande. Nous prévoyons pour 2013 unvolume de mise en vente de 90000à 92000logements, contre 115000 en 2012.La stabilité des ventes combinée à la chutedes mises en vente a au moins la vertu destabiliser l’offre commerciale: 92330 loge-ments au 30septembre 2013 (-0,6% par rap-port au 30septembre 2012). Cette offre com-porte pour 48% des logements en cours dechantier mais seulement 8% de logementslivrés. Le délai d’écoulement des ventess’allonge, il est de 13,8 mois au 3e trimestre2013, mais il reste dans l’emprise de ladurée du chantier.”>Quel impact sur les prix?F.P.: “Les prix de vente sont assez stables ;ils s’effritent de quelques pour cents: -2,2%en un an (au 3e trimestre 2013 par rapportau 3e trimestre 2012), un peu plus en pro-vince qu’en Ile-de-France.”>La conjoncture reste donc maussade?F.P.: “Dans certaines régions, la baisse deproduction est très préoccupante, nousredoutons un mauvais 4e trimestre et undébut 2014 pire encore. Notre inquiétudeest que la machine s’arrête progressive-ment. Les entreprises de promotion immo-bilière ne tiendront pas longtemps à ce ryth-me et leur désarroi est devenu palpable.Mais tout cela n’est pas inéluctable.”>Que préconisez-vous?F.P.: “Il faut prendre des mesuresd’urgence. Le premier sujet est le foncier.Pour le foncier public, des mesures ont étéprises, mais il faut du temps pour qu’ellesse traduisent dans les faits. Pour le foncierprivé, les propriétaires attendent, estimantque lorsque la situation aura empiré, l’Étatsera contraint de prendre de nouvellesmesures. Pour que les terrains soient missur le marché, nous proposons un effortd’abattement de 50% sur le montant desplus-values de cessions de terrains pendantdeux ans. Le coût de cette mesure serait de460millions d’euros. Mais elle permettraitune rentrée fiscale de 3milliards d’euros deTVA, auxquels il faut ajouter 1milliardd’économie de transferts sociaux, grâce à lacréation induite de 50000 emplois (2emplois pour chacun des 25000 logementscréés).”>Que proposez-vous pour le régimeDuflot?F.P.: “L’objectif de créer des logementsintermédiaires en centre-ville est bon. Maisseuls 4 ou 5 préfets de région ont pris lesarrêtés fixant les prix de loyer plafond. Pourles autres régions, il subsiste donc un risqueque les préfets prennent un arrêté fixant unloyer inférieur à celui prévu de façon géné-rale par le décret du 30décembre2012. Celacrée une forte incertitude: il est très difficilede vendre un logement à un investisseur sion ne peut pas lui indiquer quel sera leloyer plafond applicable. Nous proposonsde stabiliser la situation actuelle et de neplus prendre d’arrêté supplémentaire. Pourl’Ile-de-France, le projet actuel qui compor-te dans certains secteurs des baisses deloyers de 25 à 30% risque de provoquer unarrêt de la production.”JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineIINNTTEERRVVIIEEWW>La loi ALUR devrait compor-ter cependant un nouveau pla-fond de loyer, également appli-cable au neuf…F.P.: “Il faut éviter ce double cliquet sur lesloyers. Nous demandons que les investisse-ments Duflot ne soient pas soumis à laréglementation des loyers de la loi ALUR.Par ailleurs, le taux de TVA doit passer de7% à 5,5% sur les logements sociaux. Cettemesure doit aussi s’appliquer aux loge-ments en PSLA et en zone ANRU. Mais à lasuite d’un sous-amendement adopté à lademande du ministère des finances, le béné-fice de la TVA à taux réduit serait limité auxzones ANRU dans un périmètre de 300mau lieu de 500m actuellement. Cela risquede provoquer une perte de construction de5000 logements. Nous souhaitons que larègle actuelle de distance soit maintenue.Par ailleurs, il faudrait que la loi ALURavance sur le PLU intercommunal, alorsque les sénateurs sont revenus sur l’articlevoté par les députés. Je me réjouis que l’idéed’introduire un coefficient de biotope surles terrains ait été abandonnée et que lereclassement en zone naturelle des terrainsconstructibles non bâtis ait été assoupli.”>Où en est la concertation sur la stabilitédes normes?F.P.: “Avec l’USH et la FFB, nous travaillonssur cette question, qui doit aboutir à larédaction d’un cahier de propositions. Ilconcernera par exemple les normesd’accessibilité et les normes sismiques. Maissur la RT 2020, il faut attendre! Les opéra-teurs en sont encore à assimiler la RT 2012 etil faut faire le bilan du coût d’entretien deséquipements et de la qualité de l’air inté-rieur. Il faut aussi parvenir à des résultatsconcrets concernant l’obligation deconstruction de parking.”>Les promoteurs s’adaptent donc aux dif-ficultés de conjoncture?F.P.: “La situation est très différente de cel-le que nous avions connue en 1991. Actuel-lement, la production baisse et il pourra yavoir des licenciements mais le tissu desprofessionnels est assez adaptable. Il y a unconsensus pour construire 500000 loge-ments, or on n’y parvient pas. Il faut doncagir d’urgence.”Les promoteurs sont inquiets: les indicateurs sont orientés à la baisse. Pourtant, la situation n’estpas inéluctable; la Fédération des promoteurs immobiliers propose quelques mesures simplespour inverser la tendance et relancer la production de logements. Son président s’explique.François Payelle : “Il faut prendre des mesures urgentes”