jeudi 17 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 602 du 27 mai 2015

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Droit de propriété : Plantation sur le terrain d’autrui / Propriétaire du sol… et du sous-sol ?
Baux commerciaux : Condition d’immatriculation en cas de location-gérance / Contestation de l’application d’une clause résolutoire : une réaction trop tardive / Requalification d’un contrat de location-gérance en bail commercial : deux ans pour agir / Vente d’un logement acquis en défiscalisation. Faculté pour le propriétaire de contester les conditions de renouvellement du bail commercial
– 4 – Au Parlement –
Révision des bases locatives / Mixité sociale / Amiante et loi santé / OIN pour le logement en Ile-de-France
– 5 – Débat logement –
Un débat à l’Assemblée sur le logement le 5 mai : Prévention des expulsions / Réforme des APL /Projet de loi “égalité et citoyenneté”
– 6 – Réglementation – En bref
Quatre décrets sur le logement social / Mérite / SOLiHA
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Réforme du Fisac / Réforme du BCT pour l’obligation d’assurance locative et de copropriété / Prévention des inondations
– 8 – interview –
Alexandre Couturier (avocat, King & Spalding): “La loi Pinel accroît le dualisme entre les opérateurs”.

Si le locataire conteste trop tardivementl’application de la clause résolutoire d’unbail commercial, le juge peut refuser d’ensuspendre les effets (CA Paris, 19mai, p.3).Pour demander la requalification d’uncontrat de location-gérance en bail commer-cial, le locataire doit agir dans un délai dedeux ans (CA Paris, 13mai2015).Les députés ont adopté, dans le cadre duprojet de loi sur la santé, un article qui ren-force les pouvoirs du préfet si le propriétairene met pas en œuvre les mesures adéquatesde protection contre l’amiante(p.4).Quatre décrets sur le logement social (p.6).Un décret du 11mai modifie les règles duBureau central de tarificationpour tenircompte de l’obligation d’assurance encopropriété qui résulte de la loi Alur (p.7). Un décret du 15mai prévoit les modalitésd’attribution des aides du Fisac, en applica-tion de la loi Pinel de juin2014.Paul Delducest nommé directeur généralde l’aménagement, du logement et de lanature (p.7).La mise en œuvre de la révision des baseslocativesdoit être reportée de2016 à2017.Alain Dininest nommé commandeurdans l’ordre national du Mérite.Gérard Penota reçu le Grand prix de l’ur-banisme 2015.Selon Alexandre Couturier, avocat associéKing &Palding, la loi Pinel accroît le dualis-me entre les opérateurs.« Égalité et citoyenneté »Égalité et citoyenneté: telle est l'appellation retenue par laministre du logement pour résumer les ambitions du projetde loi qu'elle prépare pour l'automne. Un très intéressantdébat qui s'est déroulé au Palais Bourbon le 5mai (lirepage5) a permis à Sylvia Pinel de dévoiler les premières pistesde ce texte. Le logement social devrait y figurer en bonne place.Les décrets d'application de la loi Alur sur le logement social quiviennent de paraître (p.6) devraient donc être appelés à évoluerpuisque la procédure d'attribution des logements sociaux faitpartie des dispositifs que la ministre entend réformer.Eu égard à la diversité des questions posées, émanant de la plu-part des tonalités politiques de l'Assemblée, ce débat est unexcellent baromètre des sensibilités de nos élus et des projets encours. La question de la réforme des APL ne semble pas encoretranchée. François de Rugy reconnaît que les budgets ont explo-sé: de 4,6 à 18milliards en trente ans. Mais la mise en garde deMichel Piron sur l'incidence d'une perte de recette de TVA en casde remise en cause de l'APL accession, semble porter. Le thème dusquat suscite des réactions de certains élus mais la ministre neparaît pas du tout disposée à renforcer la lutte contre les occu-pations illicites, pas plus que la garde des Sceaux (lire p. 4). SylviaPinel prépare en revanche des textes d’application de la loi Alurpour conforter la prévention des expulsions.Si Cécile Duflot n'est pas intervenue lors du débat, son prédéces-seur, Benoist Apparu, a proposé une piste innovante de regrou-pement de plusieurs acteurs du logement social (Foncière Loge-ment, Action Logement et ANRU), et par une politique de cessiondes logements, de trouver une source importante de finance-ment, mais la ministre n'a pas caché son manque d'enthousiasmepour cette idée.En revanche, Sylvia Pinel souhaite à nouveau renforcer les outilspermettant de créer davantage de logements sociaux. La loi SRUdevrait donc une nouvelle fois être rendue plus contraignante. Laposition de Jacqueline Maquet (députée SRC du Pas-de-Calais) esttrès éclairante: pour répondre aux événements de janvier dernieret lutter contre les ghettos, elle défend une politique de peuple-ment qui impose la mixité de produit dans les nouvelles construc-tions. Une position qui ne paraît pas déplaire à la ministre.On voit donc qu'en réponse aux événements de janvier dernier,au-delà des mesures de surveillance de la population prévuesdans le projet de loi sur le renseignement, le Gouvernement pré-voit par ailleurs d'établir par des moyens toujours plus contrai-gnants, la mixité sociale forcée des populations. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 60227 MAI 2015ISSN1622-141915EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Droit de propriété: Plantation sur le terrain d’autrui / Propriétaire dusol… et du sous-sol?Baux commerciaux: Condition d’immatriculation en cas de location-gérance / Contestation de l’application d’une clause résolutoire: uneréaction trop tardive / Requalification d’un contrat de location-géranceen bail commercial: deux ans pour agir / Vente d’un logement acquisen défiscalisation. Faculté pour le propriétaire de contester les condi-tions de renouvellement du bail commercial- 4 -Au Parlement-Révision des bases locatives / Mixité sociale / Amiante et loi santé /OIN pour le logement en Ile-de-France- 5 -Débat logement-Un débat à l’Assemblée sur le logement le 5mai: Prévention des expul-sions / Réforme des APL /Projet de loi “égalité et citoyenneté”- 6 -Réglementation - En brefQuatre décrets sur le logement social / Mérite / SOLiHA- 7 -Nominations - Au fil du JO-Réforme du Fisac / Réforme du BCT pour l’obligation d’assurance locativeet de copropriété / Prévention des inondations- 8 -interview-Alexandre Couturier (avocat, King&Spalding): “La loi Pinel accroît le dualisme entre les opérateurs”.SOMMAIREEDITORIAL
27mai 20152DROITDEPROPRIÉTÉDroit de propriétéPlantation sur le terrain d’autrui(Civ. 3e, 13mai2015, n°501, FS-P+B, cassationpartielle sans renvoi, pourvoi n°13-26680)L’article 555 du code civil est souvent invo-qué en cas de construction sur le sol d’au-trui. Mais il est aussi applicable à des plan-tations effectuées sur le sol d’autrui. C’étaitle cas dans ce litige qui opposait le proprié-taire d’un terrain et son voisin, un groupe-ment forestier ayant planté des arbres. Lepropriétaire demandait une indemnitépour le préjudice causé par l’abattage de 4arbres et le passage d’engins d’exploitationayant dégradé son terrain; le groupementforestier, sur le fondement de l’article 555,demandait une indemnité correspondant àla valeur des plantations subsistant sur leterrain.Le tribunal, qui avait admis la compensa-tion entre les deux demandes, voit sonjugement cassé:« Vu l’article 551 et 555 du code civil […]Attendu que pour accueillir ces demandeset ordonner leur compensation, le juge-ment retient que les arbres plantés par lesauteurs du groupement forestier au coursdes années 1968-1968 ont été incorporésdès leur plantation à la parcelle acquise le25septembre 1976 par les consorts L. etqu'ultérieurement, la propriété forestièreavoisinante a été cédée le 28septembre2006 au groupement forestier et ce, avectous les droits et actions qui y sont attachés,et notamment la qualité de « tiers » prévueà l'article 555 du code civil;Qu'en statuant ainsi, alors que le droit àindemnisation du tiers évincé n'est pasattaché à la propriété d'un fonds mais à lapersonne qui a accompli l'acte de planter, letribunal a violé les textes susvisés ». Le juge-ment est cassé sans renvoi.Observations:L'article 555 permet au pro-priétaire sur le terrain duquel ont été édi-fiées par un tiers des constructions ou desplantations d'en obtenir la suppression. S'ilpréfère les conserver, il doit indemniser letiers. La personne qui peut obtenir un rembour-sement de ses dépenses (matériaux etmain-d’œuvre) en cas de plantation ou deconstruction sur le terrain d'autrui, c'estcelui qui a engagé ces dépenses, il est qua-lifié de « tiers » au sens de l'article 555 ducode civil.S'il était par ailleurs propriétaire voisin etqu'il a vendu son terrain, l'acquéreur nebénéficie pas de cette action en rembour-sement, car elle est une action personnellenon transmissible à l'acquéreur.Le tribunal avait condamné le propriétaireà rembourser des frais au groupementforestier qui avait acquis les parcelles anté-rieurement exploitées par un autre grou-pement forestier, tiers auteur des planta-tions. Or l'action en indemnisation appar-tenait donc à ce précédent groupementforestier, mais n'était pas transmise aunouveau propriétaire.Propriétaire du sol… et du sous-sol?(Civ. 3e, 13mai2015, n°498, FS-P+B, rejet,pourvoi n°13-27342)En principe, en application de l'article 552 ducode civil, le propriétaire d'un terrain est pro-priétaire du sous-sol. Mais cette règle peutêtre combattue par la preuve contraire. C'estla solution qui a été retenue à l'encontre dupropriétaire d'une maison à propos de lacave située sous sa maison. La cave litigieusen'était accessible de plain-pied que par le ter-rain voisin. Le propriétaire de la maison,considérait que le voisin n'était titulaire qued'un simple droit d'usage sur la cave. À la sui-te de la vente du terrain voisin, le propriétai-re avait donc assigné l'acquéreur pour quesoit déclaré éteint le droit d'usage. Mais lacour d'appel ne l'avait pas admis, et la courde cassation confirme la décision:« Attendu que les consorts A. [propriétairesde la maison] font grief à l'arrêt de déclarerles consorts R. propriétaires de la cave liti-gieuse, alors, selon le moyen, que la pré-somption de propriété du dessous au profitdu propriétaire du sol n'est susceptibled'être combattue que par la preuve contrai-re résultant d'un titre de propriété ou deprescription acquisitive […]Mais attendu que la présomption de pro-priété du dessous au profit des consorts A.,propriétaires du sol n'est susceptible d'êtrecombattue que par la preuve contrairerésultant d'un titre, quel qu'en soit le titu-laire, ou de la prescription acquisitive, quela cour d'appel, qui a confronté les diverstitres produits aux débats, en a souveraine-ment déduit que les consorts R. étaient pro-priétaires de la cave litigieuse;D'où il suit que le moyen n’est pas fond; Parces motifs: rejette ».Observations:La cour d'appel avait relevéque des actes de vente de la parcelle don-nant accès à la cave de 1919 puis de 1955mentionnaient la cave. Si les actes ulté-rieurs ne la mentionnaient, pas, aucuneréférence n'y était faite dans les titres dupropriétaire de la maison. L'existenced'une servitude d'usage mentionnée dansdes actes de 1984 et de 1992 n'a pas étéjugée suffisante pour valoir constitutiond'une servitude. La cour d'appel en avaitdéduit que les propriétaires du terrain voi-sins étaient propriétaires de la cave. LaCour de cassation s'en tient au pouvoird'appréciation du juge du fond. La pré-somption de propriété du sous-sol quirésulte de l'article 552 du code civil peutdonc être combattue par une preuvecontraire, ce qui est le cas en l'espèce.Baux commerciauxCondition d’immatriculation encas de location-gérance(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 20mai2015,n°13/11310)Un bailleur entendait dénier à son locatairele droit au renouvellement de son bail com-mercial au motif que le fonds avait fait l'ob-jet d'une location-gérance irrégulière. Lespremiers juges n'avaient pas admis l'argu-ment du bailleur, la cour d'appel confirmele jugement.« Le premier juge a exactement rappelé quele propriétaire du fonds qui le donne enlocation-gérance bénéficie des dispositionsstatutaires sans avoir à justifier de sonimmatriculation au registre du commerce etdes sociétés en tant que bailleur de fonds;Le contrat de location-gérance en date du30juin 2008 passé entre la société H. et lasociété CSF qui n'est soumis à aucun forma-lisme particulier et qu'aucune dispositionne sanctionne de nullité pour porter surplusieurs fonds […] porte sur l'exploitationpar cette dernière de treize fonds dont laliste figure en annexe et qui sont donc iden-tifiables […] ; la société CSF justifie elle-même être régulièrement immatriculée à ladate du refus de renouvellement du5octobre 2010 comme exploitante en tantque locataire gérante du fonds dont s'agitsis 33 rue de Maubeuge à Paris 9e, exploitésous l'enseigne Carrefour Market au RCS dutribunal de commerce de Paris, lieu de situa-tion du fonds ».La cour rejette les arguments du bailleur etjuge que le preneur a droit à une indemni-té d'éviction.Observations:L'article L 145-1 II du codede commerce, en application d'une modifi-cation issue de la loi du 25janvier 1985,prévoit expressément que si le fonds estexploité sous forme de location-gérance, lepropriétaire du fonds bénéficie néanmoinsdu statut, sans avoir à justifier de l'imma-JURISPRUDENCE
triculation au registre du commerce et dessociétés ou au répertoire des métiers. Cetarrêt en fait application. Le bailleur nepouvait donc pas se fonder sur une absen-ce d'immatriculation du propriétaire dufonds pour contester le droit au renouvel-lement. La cour écarte aussi un motif tiréde la prétendue irrégularité du contrat delocation-gérance: rien n'interdit à cecontrat de porter sur plusieurs fonds decommerce.Contestation de l’applicationd’une clause résolutoire: une réac-tion trop tardive(CA Paris, Pôle 1, ch. 3, 19mai2015,n°14/13536)Un bailleur (la RIVP) avait engagé une pro-cédure à l'encontre d'un locataire (uneSARL) pour défaut de paiement de loyer. Ilavait adressé un commandement de payervisant la clause résolutoire ledécembre2013. Par ordonnance demai2014, le premier juge avait constatél'acquisition de la clause résolutoire le18janvier 2014 et ordonné l'expulsion. Enappel, le locataire produisait un constatd'huissier de juin2014 faisant état dedésordres liés à des infiltrations d'eau etempêchant toutes activités dans le local. Lacour d'appel n'a pas admis cet argument:« Considérant que, faute d'avoir payé oucontesté les clauses du commandement depayer dans le délai imparti, prévu au bail, lelocataire ne peut remettre l'acquisition dela clause résolutoire sauf à démontrer lamauvaise foi du bailleur lors de la délivran-ce du commandement de payer; que l'exis-tence de cette mauvaise foi doit s'apprécierlors de la délivrance de l'acte ou à unepériode contemporaine à celle-ci;Qu'en l'espèce, il est constant que les causesdu commandement de payer n'ont été niréglées ni contestées dans le délai d'un moisimparti par ledit acte conformément auxclauses conventionnelles et à l'article L 145-54 du code de commerce […]Qu'en l'espèce, la SARL G., qui ne contestepas avoir failli à son obligation de payer sesloyers, ne justifie avoir adressé de réclama-tion à la bailleresse sur un éventuel défautde délivrance des lieux conformément àl'usage auxquels ils étaient destinés avant lecommandement de payer;Que l'appelante ne produit, au soutien del'exception d'inexécution par sa bailleresse deson obligation d'assurer à sa locataire la jouis-sance paisible du bien loué, qu'un procès-ver-bal de constat d'huissier en date du 11juin2014, postérieur à l'acquisition de la clauserésolutoire intervenue le 18janvier 2015;Que la société G. ne peut se prévaloir utile-ment devant la présente cour d'une situa-tion constatée postérieurement à l’acquisi-tion de la clause résolutoire du 18janvier2014 pour contester la résiliation de droitdu bail en résultant ».La résiliation du bail est donc confirmée.Observations:La cour fait ici applicationde la clause résolutoire du bail, régie parl'article L 145-41 du code de commerce. Lelocataire avait fait preuve de particulière-ment peu de diligence puisque l'argumentfourni au bailleur, et relatif à des infiltra-tions d'eau, n'était invoqué qu'en appel. Ilproduisait un constat d'huissier daté dejuin alors que la clause avait produit effetdès le mois de janvier. De plus, il n'avaitpas comparu et ne s'était pas fait représen-ter en première instance. Certes, le jugepeut admettre une suspension des effetsde la clause résolutoire, même en appel(Civ. 3e, 20décembre 1994). Mais, pourrefuser de suspendre les effets de la clause,le juge dispose d'un pouvoir discrétionnai-re d'appréciation (Civ. 3e, 21 nov. 1995).L'arrêt rapporté en fournit un nouvelexemple.Requalification d’un contrat delocation-gérance en bail commer-cial: deux ans pour agir (CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 13mai2015,n°13/107901)Une société T. avait acquis un fonds de com-merce d'hôtel et ouvert un restaurant aurez-de-chaussée de l'hôtel. Le fonds decommerce de restaurant avait été donné enlocation-gérance a une société V. en 1995puis à la société L. en 2000. Les associés dela société T. avaient ensuite acquis la pro-priété des murs. Le contrat de location-gérance avait été renouvelé en 2002, unnouveau contrat avait été conclu en 2004.Les parties s'étant opposées sur la réalisa-tion de travaux de sécurité et d'hygiène, lasociété T avait donné congé au locataire-gérant. En 2011, celui-ci demandait larequalification du contrat de location-gérance de 2004 en bail commercial. Lacour d'appel juge sa demande prescrite.« L'action en requalification d'un contrat delocation-gérance en bail commercial estsoumise à la prescription biennale de l'ar-ticle L 145-60 du code de commerce. Ledélai de prescription de deux ans court dujour où le titulaire du droit a connu les faitslui permettant d'exercer l'action. […]Le point de départ du délai de prescriptionde l'action en requalification formée contrela SCI I. est la signature du contrat de loca-tion-gérance du 15février 2004 par la SCI I.,qui déclarait dans l'acte reprendre le fondsde commerce de restaurant exploité dansles lieux, et la société L. […]La société L. a engagé son action en requa-lification le 22 juillet 2011 par assignationdevant le TGI de Paris, soit 7 ans après lasignature du contrat du 15février 2004,alors que le délai de prescription de 2 ans del'article L 145-60 du code de commerceavait expiré le 15 février 2006 ».La cour rejette par ailleurs la qualificationde fraude, non démontrée et juge la socié-té L. irrecevable à demander la requalifica-tion du contrat en bail commercial.Observations:L'article L 145-60 du codede commerce prévoit que toutes lesactions exercées en vertu du chapitre Vrelatif au bail commercial se prescriventpar deux ans. La Cour de cassation a déjàjugé, pour une affaire où les partiesétaient convenues d'abord de deux bauxdérogatoires, puis d'un contrat de loca-tion-gérance, que le délai de prescriptionde l'article L 145-60 trouvait à s'appliquer(Civ. 3e, 29 oct. 2009). Joël Monéger en faitune analyse critique, estimant qu'on auraitpu se fonder sur les textes relatifs à la loca-tion-gérance et non sur le droit des bauxcommerciaux (obs. Sous art. L 145-60, codedes baux Dalloz). La cour d'appel de Parisest ici dans la ligne de la solution retenuepar la Cour de cassation. Au vu de cettejurisprudence, le locataire-gérant doit doncveiller au délai de deux ans, s'il veutdemander une requalification du contraten bail commercial.Vente d’un logement acquis endéfiscalisation. Faculté pour le pro-priétaire de contester les condi-tions de renouvellement du bailcommercial(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 13mai2015,n°11/108089)Dans un programme Pierre et Vacances, unparticulier avait acquis en 1999 un apparte-ment et conclu un bail commercial avec levendeur, pour 9 ans. En application du dis-positif Périssol, l'acquéreur avait récupéré laTVA. En 2009, Pierre et Vacances avait noti-fié un congé et proposé un nouveau bailavec un loyer réduit de 30 %. Refusant lesconditions proposées, l'acquéreur avait ven-du son bien. Mais ayant dû rembourser auTrésor public une fraction de TVA, il avaitassigné Pierre et Vacances, lui reprochantd'avoir modifié l'économie globale du mon-tage financier et être à l'origine de son obli-gation de rembourser 14452euros au Tré-27mai 20153BAUXCOMMERCIAUXJURISPRUDENCE
27mai 20154Révision des bases locativesRépondant à une question de Sophie Erran-te, le secrétaire d'Etat au budget ChristianEckert a indiqué que le Gouvernement sou-haitait reporter d'un an la mise en œuvre dela révision des bases locativesdu 1erjanvier2016 au 1erjanvier 2017 (JO AN déb. 26 marsp. 3155). Il explique que les effets de trans-ferts qui sont envisagés ne vont pas « forcé-ment dans le sens souhaité ».Mixité socialeJean-Christophe Fromantin (député maire deNeuilly) demande à la ministre du logementde revoir la manière d'apprécier les exi-gences de la loi SRU en fonction de la nou-velle configuration territoriale. Sylvia Pinelrépond que « la mixité sociale doit s'établirau plus près des citoyens, au niveau de lacommune […] et au sein même de la com-mune, entre les quartiers ». Elle préconisepar exemple un recours aux conventionne-ments de logements existants ou le dévelop-pement de l'intermédiation locative (JO ANdéb. 27 mars, p. 3188).Amiante et loi santéLes députés ont adopté dans le cadre de la loisanté défendue par Marisol Touraine unarticle relatif à l'amiante. Catherine Lemor-ton explique que selon l'article 11, à l'expira-tion du délai fixé dans une mise en demeure,si le propriétaire ou l'exploitant d'immeublesbâtis n'a pas mis en œuvre les mesures pres-crites, le préfet peut suspendre l'accès deslocauxet y faire cesser toute activité (art. L1334-16-1 nouveau du code de la santépublique). Elle explique que cela n'a vocationà s'appliquer que de façon exceptionnelle (JOAN déb. 8avril, p.3645).Un amendement n°1259 a été adopté pourque les ministères rendent publique la listedes sites où les particuliers peuvent déposerdes matériaux amiantés.Dominique Orliac a obtenu le vote de l'amen-dement n°2307 qui vise à intégrer le radondans le dispositif du code de l'environnementconcernant les polluants de l'air intérieur.L'article L 221-7 du code de l'environnementdoit ainsi prévoir des niveaux de référencepour le radon, définis par décrets (p.3647).L'ensemble du projet de loi a été adopté parles députés le 14avril.Occupation illicite de logementsJacques Krabal interpelle la garde des sceauxsur l'augmentation des occupations illicitesdu domicile d'autrui, en résidence principaleou secondaire et sur les moyens de défendrela propriété privée. Christiane Taubiraindique que ces faits ont donné lieu l'an der-nier à 543 condamnations. Elle rappelle quel'article 38 de la loi DALO permet au pro-priétaire de saisir le préfet. Celui-ci peutmettre en demeure les occupants de quitterles lieux dans les 24heures. Passé le délai, ilpeut faire intervenir la force publique. Elleconclut en soulignant la précarité du droit aulogement et en observant qu'inscrire de droitau logement dans la loi ne suffit pas… (JOAN 9avril; p.3672).Transition énergétique et réfor-me territorialeÉvoquant la loi sur la nouvelle organisationterritoriale de la République (NOTRe), Marly-lise Lebranchu se déclare nullement opposéeà ce que, lors de la 2electure du projet de loi,les schémas régionaux relatifs à l'environne-ment soient intégrés dans le nouveau schémarégional d'aménagement du territoire et dudéveloppement durable (réponse à FrancisHillmeyer, JO AN déb. 16avril 2015, p.4140).OIN pour le logement en Ile-de-FranceRépondant aux critiques acérées de JacquesMyard selon lequel le projet du Grand Parisva conduire à bétonner des sites de verdureremarquables, la ministre du logement luirépond qu'une trentaine de sites ont étéidentifiés en octobre2014. Mais « en aucuncas les projets ne sont actés ». L'annonce dessites retenus se fera en septembre (JO ANdéb. 16avril, p.4141).AUPARLEMENTDÉBATSsor public. Les premiers juges avaient rete-nu la responsabilité de Pierre et Vacances,mais cette décision est réformée en appel.« M. V. […] soutient qu'il appartenant aupromoteur de ce « produit financier et fis-cal » de l'informer qu'il se réservait le droitde rompre le contrat de location commer-cial avant la fin du programme fiscal d'unedurée de 20 ans […]Or […] il ne peut […] être reproché à lasociété gestionnaire d'avoir signé avec l'ac-quéreur un bail d'une durée minimum de 9ans conforme aux dispositions du statutdes baux commerciaux et qui est renouve-lable au motif que cette durée ne coïncidepas avec celle pendant laquelle l'exonéra-tion fiscale s'applique […]Il convient d'observer que M. V. n'a pascontesté en premier lieu la validité ducongé délivré à l'initiative de la locataire parLR avec AR contenant annonce de proposi-tion d'un nouveau bail, délivrée de six moisavant l'échéance du bail; il n'a plus qualitépour le faire, étant observé que faute decongé valablement délivré par acte d'huis-sier selon les dispositions applicables, le bailancien se trouvait en réalité prolongé auxconditions antérieures au-delà du termecontractuel et jusqu'à la délivrance d'unnouveau congé régulier.Il ne justifie pas davantage ensuite avoir faitusage des droits qui lui sont accordés par lestatut des baux commerciaux de contesterle prix du loyer de renouvellement tel queproposé par la société locataire […]. Tout enaffirmant que le loyer proposé était en bais-se de 30 % par rapport au loyer antérieur, iln'opère aucune démonstration que le loyerproposé était inférieur à la valeur locative[…]Dans ces conditions, c'est à tort que le tri-bunal a retenu que M. V. n'avait d'autrechoix que d'accepter les conditions quali-fiées à tort par lui de léonines ou de vendrel'appartement, il n'est pas démontré eneffet que la société ait mis de quelconqueobstacle à la reprise en mains par les pro-priétaires de la gestion de leur bien ».Le propriétaire est donc débouté de toutesses demandes.Observations:Le propriétaire avait malchoisi sa stratégie de contestation de l'atti-tude du promoteur. Estimant que lesconditions financières proposées par legestionnaire étaient insuffisantes, en rai-son d'une baisse de 30 % du loyer propo-sé, il avait donc vendu l'appartement, pro-voquant une demande de remboursementde TVA par le Trésor public (sous déduc-tion d'1/20epar année de détention dubien). Or la cour d'appel émet deux obser-vations. D'une part, ce propriétaire auraitpu contester la validité du congé avecoffre de renouvellement qui lui avait éténotifié par lettre recommandée et non paracte d'huissier. Or l'article L 145-9 du codede commerce imposait l'acte d'huissier,avant que la loi Pinel n'ait autorisé lerecours à la lettre recommandée. D'autrepart, il aurait pu contester le loyer proposéou refuser le renouvellement et reprendrela gestion de son appartement, cequ'avaient fait d'autres investisseurs. Maisayant vendu l'appartement, il ne pouvaitplus tirer profit de ces conseils…
La ministre du logement a répondu à unesérie de questions sur la politique du loge-ment lors d’un débat à l’Assemblée le 5mai.Benoist Apparupropose decréer un acteurmajeur du logement social en regroupantAction Logement, la Foncière Logement etl’ANRU. En cédant chaque année 2% deson patrimoine, cet acteur nouveau pourraitfiancer l’ANAH et inventer une politiquepour les centres-villes.Dans sa réponse, la ministre a décrit la réfor-me réorganisant le réseau Action Logement.La convention quinquennale signée endécembre dernier garantit aux partenairessociaux une meilleure maîtrise des emploisde la PEEC. Elle préserve le modèle écono-mique d'Action Logement et l'autorise àintervenir par des subventions ou des prêtsau bailleur. Reconnaissant une divergenceavec l'ancien ministre du logement, SylviaPinel indiquer attacher « une importanceparticulière à la diversité des bailleurssociaux » (JO AN déb. 6mai, p.4333).Jean-Marie Tetards'inquiète des «effets debord » de la loi SRUqui conduisent unecommune devant rattraper un retard deconstruction de logements sociaux à lesconcentrer sur les terrains qui se libèrent etdonc sans égard à l'objectif de mixité sociale.La ministre répond qu'un amendement dela loi NOTRe doit ménager une période detransition de trois ans avant que la commu-ne ne fasse l'objet d'un prélèvement supplé-mentaire si son taux de logement social estinférieur au taux légal. Par ailleurs, si unecommune est carencée, elle doit produire30 % de logements en PLAI, l'objectif étantapprécié à l'échelle de la commune.Prévention des expulsionsS'agissant des expulsions locatives, pour les-quelles André Chassaignedéplore l'insuffi-sante protection des occupants. La ministreannonce la parution avant l'été de troisdécrets d'application de la loi ALUR. L'unconcerne le renforcement des commissionsde coordination des actions de préventiondes expulsions locatives (CCAPEX), l'autrela mise en place d'une charte des expulsionset le troisième le maintien des APL en casd'impayés de loyers pour les allocataires debonne foi.Quant au rôle de l'Anah, la ministre sou-ligne l'importance du rôle de l'Agence pourla rénovation du parc privé. Le programmeHabiter mieux en faveur de la rénovationénergétique connaît un vif succès. Lesmoyens de l'Agence ont été accrus de120millions d'euros dans le cadre du plande relance d'août dernier et une nouvelledotation de 70millions d'€ a été accordée.Réforme des APLMichel Pironattire l'attention des risquesinduits par les projets de réforme de l'APL:leur suppression pourrait conduire à uneperte de TVA supérieure à l'économieescomptée. Sylvia Pinel assure qu'aucunarbitrage n'est encore rendu et qu'il estinexact de dénoncer la revalorisation desAPL au motif qu'elles feraient augmenterles loyers. Pour la simplification desnormes, un projet de décret relatif à l'acces-sibilité des bâtiments d'habitation doit êtrepublié avant l'été, un arrêté relatif aux ERPneufs et aux logements neufs sera publiécourant 2015.Joël Girauddemande l'élargissement duPTZ dans l'ancienà l'ensemble de la zone C.Mais la ministre estime nécessaire de com-mencer par une évaluation de son applica-tion récente aux communes rurales qui ontété sélectionnées (6000 communes rurales).Pour la rénovation des centres-villes, unplan sera finalisé dans les prochains mois.Le projet de suppression des unités touris-tiques nouvelles par la loi Macron suscite lescritiques de Michèle Bonneton. Sylvia Pinelindique qu'un rapport d'évaluation du dis-positif Censi-Bouvard doit être publié dansles prochains mois. Pour les UTN, le projetdoit supprimer la procédure d'autorisationspéciale applicable aux UTN dans les com-munes de montagne non couvertes par unSCOT, mais il maintient le contrôle des pro-jets d'UTN dans le cadre des documentsd'urbanisme locaux ou des autorisationsd'urbanisme (p.4338).Revenant sur le thème des APL, François deRugyrappelle que le coût de ces allocations,qui était de 4,6milliards en 1984 a atteint18milliards dans le budget 2015. La ministre27mai 20155AUPARLEMENTDÉBATSUn débat sur le logement à l’Assemblée.À l’occasion d’un débat le 5mai, la ministre a présenté aux députés les premières pistesdu contenu de son projet de loi “Égalité et citoyenneté” qu’elle prépare pour l’automne.attend les conclusions du groupe de travailprésidé par François Pupponi.Projet de loi Égalité et citoyennetéPour lutter contre les ghettos, Henri Jibrayeldemande de renforcer la mixité sociale. Laministre répond qu'un projet de loi « égalitéet citoyenneté » sera présenté à l'automne. Ilvise à augmenter la production de loge-ments sociaux et à améliorer la politiqued'attribution de ces logements (p.4310). Lescritères d'attribution seront définis à l'échel-le intercommunale ou métropolitaine. Lemouvement HLM doit établir une cartogra-phie plus précise des immeubles pour pro-céder à des rééquilibrages par la politiquede révision des loyersMartial Saddiers'inquiète du développe-ment des recours abusifs contre les permisde construire, notamment en Haute-Savoieet de l'allongement des délais de jugement.La ministre rappelle que l'ordonnance du18juillet 2013 permet au juge de condamnerl'auteur du recours à des dommages-intérêtset que le décret du 1eroctobre 2013 a suppri-mé l'appel dans certaines villes. Elle entendprendre de nouvelles mesures par exemplepour obliger le maire à motiver de manièreexhaustive son refus de permis.André Chassaignevitupère contre le projetde construction de 24000 logements dans leparc de La Courneuve, la ministre luirépond que les projets des ateliers du GrandParis n'engagent pas le Gouvernement etque les sites ne seront choisis qu'en sep-tembre (p.4343).Gabriel Servilleinterroge la ministre sur l'in-suffisance des procédures pour lutter contrel'occupation illégale des terrains d'autrui, ilévoque l'adoption en première lecture auSénat d'une mesure allongeant de 48 h à 96h le délai de flagrance pendant lequel lapolice peut procéder à une expulsion sansautorisation administrative ou judiciaire. Laministre renvoie à la nécessité de construiredavantage.Sylvia Pinel expose à Audrey Linkenheldlesutilisations du Fonds national de dévelop-pement d'une offre de logements locatifstrès sociaux, alimenté par les prélèvementsimposés aux communes carencées. Le fondsa encaissé 6millions d'euros en 2013 et10millions en 2014. Il a permis de financer lacréation de 1000 PLAI.Pour répondre aux événements de janvierdernier, Jacqueline Maquetaffirme qu'il faut
27mai 20156RÉGLEMENTATIONBRÈVESSOLiHA: fusion PACT etH&DSOLiHA, solidaires pour l’habi-tat, est le nouveau nom duréseau né de la fusion desréseaux PACT et Habitat et Déve-loppement. Xavier de Lannoyenest le nouveau président etChristian Nicol, le présidentdélégué. (AG du 20mai2015).Gérard Penot grand prixde l’urbanisme 2015L’urbaniste Gérard Penot, ate-lier Ruelle, a reçu le grandprix de l’urbanisme 2015 (com-muniqué du 21mai 2015).DISTINCTIONSSont nommés ou promus dansl’ordre national du Mérite:Premier ministre: Grand croix:Paul Andreu, architecte. Grandofficier: Jean-Louis Nadal, pro-cureur général près la Cour decassation. Officier: IsabelleFalque-Pierrotin, présidente dela CNIL.Ecologie: Officier: FlorenceParly, ancienne ministre.Logement: Commandeur: AlainDinin, PDG de Nexity. Officier:Bertrand Delcambre ambassadeurdu numérique dans le bâtiment.Chevalier: Laurent Girometti,directeur de l'habitat, de l'ur-banisme et des paysages.(Décrets du 15mai 2015, J.O. du16 mai, p.8280).Quatre décrets sur le logement socialQuatre textes d’application de la loi ALUR relatifs aux demandes delogement ont été publiés au J.O. du 13 mai et du 16 mai.Gestion des demandesLa loi Alur a réformé la gestion desdemandes de logement social. Ce premierdécret en prévoit les modalités d'applica-tion.Il élargit la liste des servicesauprès des-quels la demande peut être déposée(article 3).Le décret prévoit une faculté de dépôt enlignede la demande (art. 5modifiant l'ar-ticle R 441-2-4 du CCH).L'article 6prévoit les modalités de trans-mission et d'enregistrement des pièces jus-tificatives dans le dossier unique dans lesystème national d'enregistrement (art. R441-2-4-). Les pièces peuvent être déposéesà l'un des guichets enregistreurs ou parvoie électronique dans le système nationald'enregistrement.Les réservataires de logements sociauxpeuvent gérer en direct ou déléguer leurcontingent de logements réservés (art. 13modifiant l'article R 441-5).Les orientations applicables à l'attributiondes logements, fixées par la commissiond'attribution de l'organisme HLM sont ren-dues publiques, notamment par mise enligne (art. 14modifiant l'article R 441-9).(Décret n°2015-522 du 12mai 2015 portantdiverses dispositions modifiant le CCH enmatière de demande de logement social, J.O.du 13 mai, p. 8149).Gestion partagéeLe deuxième décret d'application de la loiAlur est relatif à lagestion partagée de lademande de logementsocial.Le dispositif de gestion partagée de lademande de logement social est mis enplace entre l'EPCI doté d'un PLH et lesréservataires, les bailleurs sociaux et lesorganismes chargés de l'information desdemandeurs.Le décret prévoit le contenu et le fonction-nement de ce dispositif. L'article 1er(art. R 441-2-15 du CCH) fixe lesinformations que doit contenir le disposi-tif. Par exemple: le caractère prioritaire dela demande et la décision de la commissiond'attribution.Le traitement de la demande permetd'identifier les demandeurs dont le délaid'attente a dépassé le délai fixé par le pré-fet.L'article 2fixe les informations qui doiventêtre mises à disposition du publicet desdemandeurs de logement. (art. R 441-2-16nouveau) : règles générales d'accès auparc, liste des guichets d'enregistrement…L'article 3précise les informations aux-quelles le demandeur de logement doitavoir accès(art. R 441-2-17).(Décret n°2015-523 du 12mai 2015 relatif audispositif de gestion partagée de la demandede logement social et à l'information dudemandeur, J.O. du 13 mai, p. 8151).Plan départementalS'ils sont dotés d'un PLH, les EPCI doiventélaborer un plan départemental de ges-tion de la demande de logement social.(Ce plan est facultatif à défaut de PLH).Ce décret en fixe les modalités d'élabora-tion et de révision.Le plan doit comporter 13 points (art. R441-2-10 du CCH). Exemples:- modalités d'enregistrement de la deman-de,- indicateur pour estimer le délai d'attente,- configuration du service d'information etd'accueil du demandeur,- modalités de mise en œuvre d'un systèmede cotation de la demande.Le plan a une durée de 6 ans (art. R 441-2-13) et il fait l'objet d'un bilan triennalpublic. Le plan doit être publié avant le 31décembre 2015. Toutefois pour l'Ile-de-France et la métropole d'Aix-Marseille-Pro-vence, le délai est repoussé au 31décembre 2016.(Décret n°2015-524 du 12mai 2015 relatif aucontenu, aux modalités d'élaboration, d'éva-luation et de révision du plan partenarial degestion de la demande de logement social etd'information des demandeurs, J.O. du 13mai, p. 8153).Contrôle du logement socialL'Agence nationale de contrôle du loge-ment social (ANCOLS) est l'organisme estchargé de contrôler le logement social etla participation des employeurs à l'effortde construction.Ce décret du 13 mai fixe les modalitésd'établissement et de communication desrapports de cette agence.Il rend systématique la publication des rap-ports de l'agence (art. R 324-14 modifié duCCH).(Décret n°2015-537 du 13 mai 2015 modi-fiant les modalités d'établissement, de trans-mission et de publication des rapports decontrôles de l'ANCOLS, J.O. du 16 mai, p.8304).une politique de peuplement: « il faut viser– par le logement, la rénovation urbaine etl'aménagement du territoire- la mixité despopulations dans tous les territoires […] ilfaut imposer la mixité de produit danstoutes les nouvelles constructions ». Laministre confirme qu'il faut mieux répartirles logements sociaux dans les territoires. Ilfaudra renforcer la loi SRU pour imposerdes PLAI dans les communes déficitaires,les mesures figureront dans le projet de loiÉgalité et citoyenneté.Pour le logement des saisonniers, questionévoquée par Yves Foulon, la ministre renvoieà un « portage politique fort au niveau local »et à des réflexions avec Action Logement.Pour le logement des jeunes,la ministre rap-pelle la création de la caution, pour le loge-ment étudiant (CLE) à la rentrée 2014.
27mai 20157NOMINATIONSA L’ASSEMBLÉECabinets ministérielsNumérique: Bertrand Pailhèsest nom-mé directeur du cabinet de la secrétaired'Etat chargée du numérique, AxelleLemaire. Il est par ailleurs nommé direc-teur adjoint du cabinet du ministre del'économie.(Arrêtés du 7mai 2015, J.O. du 14mai, @).Réforme territoriale: Orod Bagheriestnommé conseiller auprès du secrétaired'Etat, André Vallini.(Arrêté du 30avril 2015, J.O. du 14mai, @).Administration centraleDGALN: Paul Delducest nommé direc-teur général de l'aménagement, du loge-ment et de la nature, en remplacement deJean-Marc Michel.Il était précédemment délégué interminis-tériel au développement durable.(Décret du 15mai 2015, J.O. du 16mai, @).Conventions collectivesPACT et ARIM: il est envisagé l'exten-sion de l’accord du 25 novembre 2014 rela-tif aux salaires minima.(Avis publié au J.O. du 12 mai p. 8112)Fisac: conditions d’attributionDécret d'application de la loi du 18 juin2014 (Pinel), ce texte définit les bénéfi-ciaires des dépenses éligibles au fonds d'in-tervention pour les services, l'artisanat et lecommerce (FISAC) et les modalités desélection des dossiers.Les subventions sont accordées par déci-sion du ministre chargé du commerce. Ilpeut s'agir d'opérations collectives, d'opé-rations individuelles en milieu rural oud'actions spécifiques au niveau national.Les demandes sont sélectionnées à la suited'un appel à projet. Les entreprises bénéfi-ciaires ne doivent pas avoir de CA supé-rieur à un million d'.Les taux de subvention sont plafonnés à30 % des dépenses de fonctionnementsubventionnables et à 20 % des dépensesd'investissement subventionnables (30 %pour l'accessibilité). (art. 5).PlafondLe montant de la dépense subvention-nable est plafonné.- Pour un maître d'ouvrage public:800000 pour les pays, les groupementsde communes rurales et les quartiers prio-ritaires de la politique de la ville (400000dans les autres cas).- Pour une personne de droit privé: 75000.L'aide financière maximale pour une opé-ration collective est fixée à 400000 (pays,groupements de communes rurales etquartiers prioritaires de la politique de laville) ou 200000 (autres opérations col-lectives). Pour des opérations individuellesen milieu rural, le plafond est de100000. Dans les six mois suivant l'achèvement del'opération, le bénéficiaire doit justifier del'emploi de l'aide. Les aides non utiliséesdans un délai de trois ans doivent être res-tituées (art. 9).(Décret n°2015-542 du 15mai 2015 pris pourl'application de l'article L. 750-1-1 du code decommerce, J.O. du 17mai, p.8395)Réforme du BCT pour l'obliga-tion d'assurance locative et decopropriétéUn décret du 11mai comporte une réfor-me du Bureau central de tarification enraison notamment de l'institution d'uneobligation d'assurance en matière decopropriété issue de la loi Alur.Il crée donc au sein du BCT une formationen matière de responsabilité civile locativeet de responsabilité civile des coproprié-taires et des syndicats de copropriétaires(art. R 250-1, 5edu code des assurances).La loi prévoit en effet une obligation d'as-surance en matière de rapports locatifs etde copropriété.- La loi du 6 juillet 1989(art. 7g) oblige lelocataire à s'assurer et permet au bailleur,depuis la loi Alur, de souscrire une assuran-ce pour le compte du locataire. Si le loca-taire ou le bailleur se voit opposer un refusde la part d'une compagnie d'assurance, ilpeut saisir le BCT (art. L 215-1 du code desassurances). Ce décret fixe les conditionsdans lesquelles le BCT peut fixer une fran-chise au contratpar lequel la compagnied'assurance doit proposer le contrat aulocataire ou au bailleur. Son montantmaximum par sinistre est de 1000euros.- La loi Alura introduit une obligationd'assurance incombant au copropriétaire(occupant ou non) et au syndicat (art. 9-1).De façon analogue, le BCT saisi par lecopropriétaire ou le syndicat qui s'est vuopposer par une compagnie d'assuranceun refus, fixe le montant de la prime, etcelui de la franchise. Ce décret fixe le mon-tant maximum de la franchise.Il est de 5000par sinistre pour les petitssyndicats (moins de 10 lots et moins de15000 de budget annuel) et de 10000pour les autres syndicats.(Décret n°2015-518 du 11mai 2015 relatif auBureau central de tarification, J.O. du 12mai2015, p.8091).Prévention des inondationsAfin d'éviter les inondations, un décretréglemente les conditions d'entretien desdigues, existantes ou à construire.Les EPCI ont jusqu'au 31décembre 2019pour régulariser la situation des ouvragesexistants pour les ouvrages de classe A ouB (fin 2021 pour les ouvrages de classe C).Les règles sont insérées aux articles R 562-12 suivants du code de l'environnement.(Décret n°2015-526 du 12mai 2015 relatif auxrègles applicables aux ouvrages construits ouaménagés en vue de prévenir les inondationset aux règles de sûreté des ouvrages hydrau-liques, J.O. du 14mai, p.8218).AU FIL DU J.O.Politique de la ville Interrogé par Régine Povéda sur l'action de l'Etat en faveur des quartiers défavorisés, lesecrétaire d'Etat chargé des sports, Thierry Braillard, répond que le nouveau programmenational de renouvellement urbain (NPNRU) concernera deux types de quartiers priori-taires de la politique de la ville. D'une part, les quartiers d'intérêt national, pour lesquels4milliards d'euros seront mobilisés de2014 à2014. D'autre part, les quartiers d'intérêtrégional identifiés, dans le cadre des contrats de plan Etat régions. 850millions d'eurosseront mobilisés sur la période 2014-2014. (JO AN déb. 6mai 2015, p.4294).Paris: zone touristique internationale ?Pierre Lellouche presse le Gouvernement de classer tout Paris en zone touristique interna-tionale pour permettre l'ouverture des commerces le dimanche et le soir. La secrétaire d'Etatau commerce, Carole Delga, lui répond qu'en application de la loi Macron, et après paru-tion du décret d'application, la délimitation des zones touristiques internationales sera fai-te par arrêté du ministre, sur le fondement de critères réglementaires et après concertation.Mais il ne lui paraît pas souhaitable que tout Paris soit classé en zone touristique interna-tionale. (JO AN déb. 6mai, p.4296).
27mai 20158KING& SPALDINGJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Numerica Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineINTERVIEWAlexandre Couturier: “La loi Pinel accroît le dualisme entre les opérateurs.”Avocat à Paris, dans le cabinet King & Spalding, Alexandre Couturier analyse l’impact de la loi Pinel sur lesrelations entre bailleurs et locataires. Cet impact dépend davantage de l’importance économique de l’acteurque de sa qualité de bailleur ou de preneur.>Comment King & Spalding s’est-ilimplanté à France?A.C.: “Le cabinet King & Spalding a été crééil y a 125 ans aux États-Unis, mais ne s’estdéveloppé en dehors de sa ville d’origine,Atlanta, qu’au cours des années quatre-vingt, à Washington, puis à New York. Ledéveloppement international remonte à2005. Il a commencé à Londres, Francfort,puis à Paris en 2009. Le bureau parisien, spé-cialisé au départ dans l’arbitrage internatio-nal, a étendu ses domaines d’intervention àquatre autres secteurs: l’immobilier, l’éner-gie, l’environnement le contentieux.”>Comment est organisé le secteur immobi-lier de votre cabinet?A.C.: “Nous regroupons 31 avocats, dont 11associés. Venant de Freshfields, j’ai rejoint lecabinet avec Benoît Marcilhacy et PascalSchmitz en 2012 pour y développer le secteurimmobilier. Puis en 2014 Aurélia de Viry,associée en fiscalité venant de Clifford Chan-ce nous a rejoints. ”>Pour quels types de clients travaillez-vous?A.C.: “Nous intervenons pour des fonds d’in-vestissement, OFI Reim par exemple ou desassureurs, comme Allianz. Pour Allianz RealEstate, nous avons mis au point la créationd’un OPCI en vue d’une joint-venture avecAltarea (800 millions d’euros) pour la prise departicipation dans cinq centres commerciauxdont celui de Bercy Village. Comme conseil del’acquéreur, Union Investment, qui réalisaitun investissement à La Défense, nous avonspu le même jour conclure l’acquisition enVEFA auprès de Vinci et un bail avec l’opéra-teur hôtelier Mélia. Nous pouvons accompa-gner un client tout au long d’une opérationpar exemple à l’occasion d’une cession de por-tefeuille. Nous avons ainsi conseillé DeutscheBank lors de sa prise de contrôle du groupePrintemps puis au fil de sa restructuration(séparation de l’exploitation de l’immobilier,la vente des murs de certains magasins deprovince) puis, enfin en juillet 2013, lors de larevente de sa participation à un fond qatari.Nous intervenons également sur des opéra-tions de redéveloppement plus opportunistes,comme l’acquisition par Perella Weinberg dela Tour AIG (aujourd’hui dénommée « TourBlanche »). Une période de 18 mois au coursde laquelle le cédant était resté dans les lieuxcomme locataire, a permis de réaliser lesétudes et d’obtenir les autorisations deconstruire. Après libération des lieux, la loca-tion à ERDF a permis de renégocier la dettedans de bonnes conditions, puis de vendre àun autre investisseur.”>Depuis la parution de la loi Pinel, com-ment a évolué la pratique des négociations.L’objectif du législateur, protéger le locatai-re, a-t-il été atteint?A.C.: “S’il est un peu tôt pour faire le bilan dela loi Pinel, on peut considérer que la loi Pinela été bien comprise par les plus gros loca-taires, qui savent en tirer parti. Les chosessont plus nuancées pour les petits locataires.Exemple: certains locataires ont très bien inté-gré la création du droit de préemption en casde vente du bien qui leur est loué, pour s’enprévaloir en cas de cession et négocier diversavantages auprès du bailleur.”>Comment se présente la négociation surles charges?A.C.: “Le législateur a voulu mettre fin à despratiques contestables comme la refactura-tion de charges de locaux vacants sur lesautres locataires, ou la refacturation de coûtsinternes comme les honoraires de gestiondes charges. Ces clauses sont désormaisencadrées et les bonnes pratiques, quiavaient déjà cours chez les bailleurs institu-tionnels, se généralisent. Désormais, les bauxsont assortis de listes de charges qui préci-sent si elles incombent au preneur ou aubailleur. Mais on peut redouter que la loi soitplus délicate à mettre en œuvre pour despetits bailleurs et qu’elle ait un impact néga-tif dans les secteurs moins commerçants despetites villes. En effet,pour un bailleur person-ne physique ou une SCIfamiliale, il est plus difficile de trouver lesinformations sur les travaux réalisés ou envi-sagés, et la gestion des locaux devient trèslourde. L’objectif d’équité du législateur,visant à réduire la dépense du locataire,risque de ne pas être atteint si le bailleur n’aplus la capacité de faire les travaux, et qu’ilen résulte une dégradation des immeubles.”>Comment se met en place le plafonne-ment du déplafonnement?A.C.: “Tant que nous n’avons pas de décisionde la Cour de cassation, les règles resterontfloues. Il y a au moins huit méthodes de calculpossibles pour déterminer le loyer déplafonnéaprès application de ce nouveau mécanisme.L’application dépend de ce qu’il faut entendrepar “loyer acquitté au cours de l’année précé-dente”. Elle dépend aussi du point de savoirs’il est possible d’appliquer l’indexation avantou après le calcul de la majoration de 10 %.Cette nouvelle règle va modifier les rapportsentre bailleurs et locataires lors du renouvelle-ment. Elle est également susceptible d’avoirune incidence sur la valeur de l’indemnitéd’éviction. En effet, pour les baux dont le loyerétait déplafonné, la valeur locative pouvaitêtre appliquée immédiatement, ce qui dimi-nuait la valeur de l’indemnité d’éviction.Désormais, la valeur de marché ne pourra êtreatteinte qu’après une dizaine d’années, voiredavantage. Cela accroît donc la valeur dudroit au bail pour des baux qui peuvent êtredéplafonnés, mais pour lesquels la hausse deloyer est désormais encadrée. La loi nouvelleva aussi favoriser le développement declauses écartant l’application du lissage dudéplafonnement. Ici encore, cela va renforcerle dualisme entre les opérateurs importantsqui vont écarter les règles nouvelles, lors-qu’elles ne se sont pas d’ordre public, et lespetits opérateurs qui n’auront pas pris la pré-caution d’écarter les règles qui leur sont défa-vorables.”