jeudi 15 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 626 du 5 janvier 2016

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Au sommaire :

2 – Jurisprudence
Droit au logement : Violation du PLU et protection du domicile / Logement indécent. Application du règlement sanitaire départemental,
suspension du paiement du loyer ?
Locations meublées : Désaccord sur le montant du loyer. Quelle procédure pour le renouvellement du bail ?
Loi de 1948 : Extinction du droit au maintien dans les lieux pour un enfant majeur
Copropriété : Responsabilité du syndicat pour des dommages même antérieurs à la naissance de la copropriété / Assemblées : contestation après le délai de deux mois
– 4 – Au Parlement –
A l’Assemblée : le projet de loi de finances rectificative: taxation des terrains à bâtir, ZRR, taxe pour création de bureaux en Ile-de-France
Au Sénat : Régime Malraux / Dématérialisation des DIA / Révision de la loi SRU / Le projet de loi de finances 2016 : prélèvement à la source
Dématérialisation du Journal officiel
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Les schémas régionaux de carrière doivent succéder aux schémas départementaux
Un décret d’application de la loi Alur relatif à l’information des occupants des immeubles en copropriété des décisions d’assemblée

jugé>Le droit au logement sort renforcé par unarrêt de la Cour de cassation qui censureune décision d’expulsion de caravanes ins-tallées en violation des règles d’urbanisme(Civ. 3e, 17décembre 205, p.2).>La location d’un logement indécentexposele bailleur à une demande du locataire delui reverser les loyers perçus (Civ. 3e,17décembre 205, p.2).>Le syndicat des copropriétaires est respon-sable des vices de constructionde l’im-meuble, même antérieurs à la mise en copro-priété (Civ. 3e, 17décembre 2015, p.3).>Si un copropriétaire ne peut plus contester lavalidité d’une décision d’assembléegénéraleplus de deux mois après la réception du procès-verbal d’assemblée, encore faut-il que le syndi-cat soit en mesure de prouver que la notifica-tion du procès-verbal a été régulière (p.4).publié>Le décret du 15décembre 2015 fixe lesmodalités d’information des occupants desimmeubles en copropriété sur les décisionsprises en assemblée générale (p.7).programmé>La généralisation de la dématérialisationdes DIA doit être mise en œuvre par unarrêté à paraître début 2016 (p. 4).>La dématérialisation du Journal officielaété adoptée par les sénateurs le 8décembre,via deux propositions de loi (p.8).>Le projet de loi “égalité et citoyenneté” pré-paré par le ministère du logement devraitcomporter une réforme de la loi SRUpourdavantage de mixité sociale dans le logement(lire les indications de Sylvia Pinel lors desdébats du projet de loi de finances p. 6).nommé>Gilles Bouvelotest nommé directeurgénéral de l’EPF d’Ile-de-France (p. 7).Délicats ajustements fiscauxLes débats parlementaires de la fin de l’année montrent la dif-ficulté d’élaborer des dispositions fiscales adaptées. En voici troisexemples, présentés ici sous réserve des ultimes modifications dederniers jours de débats(1). Le premier vise la taxation des terrainsconstructibles non bâtis (lire p. 5 le débat sur le PLF rectificative).Devant la réaction des contribuables, le ministre du budget areconnu que cette taxe (dont il souligne qu’elle fut créée par l’ancien-ne majorité) était aujourd’hui mal calibrée. Il a donc proposé d’enmodifier une nouvelle fois le mécanisme, en créant un abattement de200m2et en modifiant le barème.Le second exemple est tiré de la réforme des valeurs locatives pour lesimpôts locaux. Devant l’ampleur de la tâche, le Gouvernement a admisla nécessité de décaler une nouvelle fois d’un an l’entrée en vigueurde la réforme des valeurs locatives pour les locaux professionnels. Maisle débat a surtout montré que la nouvelle fixation des valeurs locativesaboutissait à des résultats qui n’étaient pas du tout recherchés. Selonles résultats présentés par les députés Charles de Courson et Marie-Christine Dalloz, il en résulte une forte diminution de l’imposition desgrandes surfaces et une augmentation de l’imposition des petits com-merces de centre-ville. Les établissements pour personnes âgées subi-raient également une hausse du prélèvement fiscal… Les députés ontadopté en conséquence une réforme de la taxe sur les surfaces com-merciales (TASCOM) notamment pour y soumettre certains établisse-ments qui en étaient exonérés (ceux construits avant 1960).Le dernier exemple concerne la redevance pour création de bureaux enIle-de-France, qui est modifiée par le PLF rectificative (art. 21). Au-delà duchangement de nom (de redevance, elle devient taxe pour la construc-tion, la reconstruction ou l’agrandissement des locaux à usage debureaux, de locaux commerciaux et de stockage), la difficulté, y comprisavec le nouveau barème, est que son montant peut dépasser celui de lacharge foncière. Les députés ont donc adopté un amendement pour pla-fonner le montant de la taxe à 30% de la charge foncière. Gilles Carrezcite l’exemple d’un quartier ANRU la charge foncière est de 150, et la taxe aurait pu être de 400 ; elle ne pourra pas dépasser 30% deces 150. Le texte a été voté en dépit des réserves du ministre qui obser-vait que le dispositif proposé avait été élaboré de façon consensuelle parun groupe de travail réuni autour du préfet de région.On voit donc que les ajustements fiscaux adoptés lors de ces débats,souvent très techniques, montrent la difficulté de parvenir à un objec-tif de justice fiscale. En ce début d’année, et quelles que soient lesréformes fiscales qui seront adoptées par nos élus, formons le vœuqu’ils soient inspirés par une recherche de l’intérêt général et d’uneplus grande justice fiscale. Nous vous présentons tous nos vœux pourla nouvelle année! BD(1)Nous reviendrons sur les lois de finances dans un numéro spécial courant janvier.JURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 6265 JANVIER 2016ISSN1622-141916EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Droit au logement: Violation du PLU et protection du domicile /Logement indécent. Application du règlement sanitaire départemen-tal, suspension du paiement du loyer?Locations meublées: Désaccord sur le montant du loyer. Quelle pro-cédure pour le renouvellement du bail ?Loi de 1948: Extinction du droit au maintien dans les lieux pour unenfant majeurCopropriété: Responsabilité du syndicat pour des dommages mêmeantérieurs à la naissance de la copropriété / Assemblées: contestationaprès le délai de deux mois- 4 -Au Parlement-A l’Assemblée: le projet de loi de finances rectificative: taxation des ter-rains à bâtir, ZRR, taxe pour création de bureaux en Ile-de-FranceAu Sénat: Régime Malraux / Dématérialisation des DIA / Révision de la loiSRU / Le projet de loi de finances 2016 : prélèvement à la sourceDématérialisation du Journal officiel- 7 -Nominations - Au fil du JO-Les schémas régionaux de carrière doivent succéder aux schémas départe-mentauxUn décret d’application de la loi Alur relatif à l’information des occupantsdes immeubles en copropriété des décisions d’assembléeSOMMAIREEDITORIALLa rédaction de Jurishebdovous présente tous ses vœux pour 2016!
5janvier 20162DROITAULOGEMENT- BAUXDroit au logementViolation du PLU et protectiondu domicile(Civ. 3e, 17décembre 2015, n°1406, FS-P+B+R, cassation, pourvoi n°14-22095)Le propriétaire d'un terrain à Herblay (Vald'Oise) y avait installé des caravanes et descabanons. La mairie estimait que ces instal-lations étaient en infraction avec les règlesdu PLU et avait engagé une action pour enobtenir l'enlèvement.L'arrêt qui lui avait donné gain de cause estcassé au visa de l'article 8 de la Conventioneuropéenne de sauvegarde des droits del'homme et des libertés fondamentales(CEDH) :« Attendu que pour accueillir la demandede la commune, l'arrêt retient que la par-celle appartenant à MmeO. est située dansun espace boisé comme zone naturelle,dans laquelle le PLU interdit l'implantationde construction à usage d'habitation, lesterrains de camping ou de caravanage ain-si que l'implantation d'habitations légèresde loisir et le stationnement de caravanes àl'usage de résidence principale ou d'annexeà l'habitation, qu'il est établi et non contes- que les consorts O., après avoir défrichéet aménagé le terrain, y ont installé cinqcaravanes, une construction modulaire àusage de cuisine, sur un revêtement enciment, et deux petits cabanons de jardinen tôle en violation des interdictions édic-tées par les dispositions du PLU et, s'agissantdes algéco et cabanons de jardin, sansdéclaration préalable, en infraction à l'ar-ticle R 421-9 du code de l'urbanisme, et quel'article 8 de la CEDH et le droit au loge-ment ne peuvent faire obstacle au respectdes règles d'urbanisme ni faire disparaître letrouble résultant de leur violation ou effa-cer son caractère manifestement illicite;Qu'en statuant ainsi, sans rechercher […] siles mesures ordonnées étaient proportion-nées au regard du droit au respect de la vieprivée et familiale et du domiciledesconsorts O. la cour d'appel n'a pas donné debase légale à sa décision;Par ces motifs: casse ».Observations:L'arrêt d'appel était argu-menté, il avait anticipé le risque de censurelié au nécessaire respect du domicile mais ilavait conclu que l'article 8 de la CEDH(droit au respect de la vie privée et familia-le) et le droit au logement ne peuvent fai-re obstacle au droit de l'urbanisme. Cetteaffirmation est censurée. La Cour de cassa-tion exige une proportionnalité entre lesmesures issues du droit de l'urbanisme etle respect de la vie privée. Le droit au loge-ment sort renforcé de cette décision. L'ar-rêt est à comparer avec un autre arrêt dela Cour de cassation (22octobre, Jurisheb-do du 3novembre) qui avait admis l'expul-sion de personnes ayant illicitement instal- des campements, mais la décision avaitété validée en regard des risques liés à lasécurité, car les campements étaient àproximité du périphérique.Logement indécent. Infractionau règlement sanitaire, suspensiondu paiement du loyer?(Civ. 3e, 17décembre 2015, n°1408, FS-P+B,cassation partielle, pourvoi n°14-22754)Le locataire d'un logement meublé avaitreçu un commandement de payer visant laclause résolutoire. Il répliquait en invoquantle défaut de conformité aux règles du loge-ment décent, et en demandant le rembour-sement des loyers versés;La cour d'appel avait condamné le bailleurà rembourser au locataire 3510euros. Sadécision est confirmée par la Cour de cassa-tion sauf sur une possible conséquenced'expulsion.« Mais attendu qu'ayant relevé […] que l'ar-ticle 27-2 du règlement sanitaire départe-mental [RSD] des Hauts-de-Seine disposeque « tout logement doit comprendre unepièce de 9m2au moins, que cette superficieétant calculée sans prise en compte dessalles de bains ou de toilette et des partiesformant dégagement ou cul-de-sac d'unelargeur inférieure à 2 mètres » et retenuqu'il résultait du rapport du service « Hygiè-ne Sécurité Prévention » de la commune deClichy, du diagnostic de mesure effectué le14avril 2011 à la demande du bailleur et ducertificat de mesurage de lot de copropriétédu 13mai 2013, que le logement loué avaitune surface inférieure à 9m2, plus exacte-ment 8,70m2, surface dont devait en outreêtre déduite celle du bac à douche installédans un coin de la pièce et que ce logementne répondait donc pas aux règles d'habita-bilité prévues par la loi, la cour d'appel, quia, à bon droit, fait application des disposi-tions du RSD précité, non incompatiblesavec celles du décret du 30janvier 2002 quine l'a pas abrogé et plus rigoureusesquecelle-ci en a exactement déduit […] que M.S. [bailleur] avait manqué à ses obliga-tions »;Sur le 2emoyen […]Attendu qu'ayant retenu […] que le loge-ment loué avait une surface inférieure à9m2et ne répondait pas aux règles d'habi-tabilité prévues par la loi et que M. S.n'avait pas respecté son obligation de déli-vrer un logement décent, la cour d'appel[…] a souverainement retenu que ce man-quement autorisait le locataire à suspendrele paiement des loyers et légalement justi-fié sa décision de ce chef;Mais sur le 3emoyen;Vu l'article 455 du code de procédure civile;Attendu que, pour rejeter les demandes deM. S. [bailleur], l'arrêt retient qu'il ne justifiepas que son logement était habitable, quele bailleur qui délivre un logement indécentne respecte pas son obligation de délivrancede sorte qu'il ne peut prétendre au paie-ment d'un loyer qui ne serait pas causé, quetel est manifestement le cas en l'espèce etque M. S. doit en conséquence être débou- de l'ensemble de ses demandes;Qu'en statuant ainsi, sans répondre auxconclusions de M. S. qui demandait, dansl'hypothèse le logement serait déclaréinhabitable en raison de sa surface, l'expul-sion de M. T. pour disparition de l'obliga-tion de payer un loyer en contrepartie del'occupation des lieux, la cour d'appel n'apas satisfait aux exigences du texte susvisé;L'arrêt est donc cassé sauf en ce qu'il avaitrejeté la demande de constat d'acquisitionde la clause résolutoire et condamné lebailleur à restituer les loyers.Observations:Plusieurs règles sont à rete-nir de cet arrêt, de nature à faire réfléchirles bailleurs qui s'aventureraient à la loca-tion d'un logement indécent.1. Le règlement sanitaire départementalpeut imposer des règles plus strictes quecelles issues du décret du 30janvier 2002sur le logement décent.2. Le bailleur qui loue un logement indé-cent s'expose à une demande du locataireen restitution des loyers perçus.3. Le locataire du logement indécent peutsuspendre le paiement des loyers. Il nerésulte pas toutefois de la décision que lelocataire puisse le faire sans autorisationjudiciaire.Traditionnellement, la jurisprudence consi-dère que si le bailleur ne remplit pas sonobligation de délivrance, le preneur peutse faire autoriser en justice à se mettre enpossession, s'il n'y a pas d'impossibilitématérielle soit de demander la résiliationdu bail (Cass. soc. 8juin 1956). Le locatairea le choix entre demander des travaux enjustice mais il ne peut faire exécuter les tra-vaux sans autorisation. Il lui faut requérirl'autorisation du juge (Civ. 3e, 6 nov. 2001).Il peut aussi demander de suspendre lepaiement des loyers (Civ. 3e, 8mars 2005)mais ne peut de lui-même suspendre leJURISPRUDENCE
paiement du loyer. Ainsi par exemple l'ab-sence de réparation d'une chaudière n'au-torise pas le locataire à suspendre le paie-ment du loyer (Civ. 3e, 18mai 1994, n°92-17168).Locations meubléesDésaccord sur le nouveau loyer(Civ. 3e, 17décembre 2015, n°1409, FS-P+B,cassation partielle, pourvoi n°14-25523)À l’issue d'un bail meublé, le bailleur avaitadressé à son locataire le 17novembre 2009un congé en vue de la réévaluation du loyerpour le 1ermars 2010. Les parties n'étant pasd'accord sur le montant du loyer, le bailleurentendait obtenir le départ du locataire. Lacour d'appel ne l'avait pas admis et la Courde cassation confirme sur ce point son arrêtmais elle le casse sur une question de condi-tion du bail reconduit et sur une clause abu-sive relative aux charges:« Mais attendu que, si le locataire, informépar le bailleur avec un préavis de trois moisde son souhait de modifier les conditions ducontrat à son expiration, n'accepte pas lesnouvelles conditions, le contrat est renou-velé aux conditions antérieures; qu'ayantretenu que le congé notifié le 17novembre2009, qui n'était fondé ni sur la décision dubailleur de reprendre ou de vendre le loge-ment, ni sur un motif légitime et sérieux telque l'inexécution par le locataire de l'unedes obligations lui incombant mais procé-dait de la seule intention du bailleur d'aug-menter le loyer, la cour d'appel en a exac-tement déduit que ce congé n'était pasconforme aux dispositions de l'article L 632-1, alinéa5 du CCH et devait être annulé ».La cour d'appel avait admis l'applicationd'une nouvelle clause relative aux charges,mais la Cour de cassation en censure lemode de mise en œuvre qui faisait fi de l'ac-cord du locataire :« Qu'en statuant ainsi, alors que les condi-tions du bail ne peuvent être modifiées parles parties qu'à l'occasion de la reconductiondu bail donnant naissance à un nouveaucontrat et que la signature d'un nouveaucontrat se substituant au contrat en cours nepeut faire échec aux dispositions de l'articleL 632-1, la cour d'appel a violé ce texte ».L'arrêt d'appel est enfin cassé au visa de l'ar-ticle L 132-1 du code de la consommationrelatif aux clauses abusives. La Cour de cas-sation censure la décision qui avait validéune clause mettant à charge du preneur lesfrais d'entretien et de réparations des par-ties communes pour le bien loué et l'im-meuble, sauf l'assurance et les honorairesde gestion.La Cour de cassation juge « Qu'en statuantainsi, alors que la clause litigieuse qui faitpeser sur le locataire la quasi-totalité desdépenses incombant normalement aubailleur et dispense sans contrepartie lebailleur de toute participation aux chargesqui lui incombent normalement en sa qua-lité de propriétaire, a pour effet de créer, audétriment du consommateur, un déséqui-libre significatif entre les droits et obliga-tions des parties au contrat, la cour d'appela violé le texte susvisé ».Observations:Dans le régime des meublésapplicable en vertu de la loi du 25mars2009 (art. L 632-1 du CCH), le bailleur pou-vait donner congé à son locataire en fin debail à condition de le motiver (reprise, ven-te ou inexécution par le locataire de sesobligations). S'il veut en modifier les condi-tions et notamment augmenter le loyer, ildoit en prévenir le locataire avec trois moisde préavis. L'article L 632-1 prévoyait,qu'en cas d'accord, le bail était alorsrenouvelé pour un an. Mais en cas derefus, le texte ne prévoyait pas explicite-ment la situation. La Cour de cassation ypourvoit: le bail est reconduit aux condi-tions antérieures.Rappelons enfin que depuis la loi Alur, lerégime des meublés a été rapprochédavantage du régime des locations vides.Le régime de la hausse de loyer en cas derenouvellement du bail (art. 17-2) estapplicable aux meublés.On retiendra aussi de cet arrêt le caractèreabusif, dans les rapports entre profession-nels et consommateurs, d'une clause quimet à charge du locataire quasimenttoutes les charges de l'immeuble.Loi de 1948Extinction du droit au maintiendans les lieux pour un enfantmajeur(Civ. 3e, 17décembre 2015, n°1416, FS-P+B,rejet, pourvoi n°12-20672)Un bail relevant de la loi de 1948 avait étéconclu en 1959. Le locataire étant décédéen 1994, le bailleur avait adressé à sonépouse un congé article4 de la loi de 1948.Celle-ci étant décédée en 2003, le bailleuravait alors assigné le fils habitant les lieuxen expulsion. La Cour de cassation confirmele bien-fondé de cette décision:« Mais attendu que le droit au maintiendans les lieux ne bénéficie qu'à l'occupantde bonne foi disposant à l'origine d'un titrepersonnel de location; qu'ayant constatéque le bail avait été signé par M C. seul enqualité de preneur et exactement retenuqu'à son décès son épouse, cotitulaire dubail, était demeurée seule locataire, que lebail avait pris fin par l'effet du congé délivréle 25novembre 2002 et que MmeC., deve-nue occupante de bonne foi, n'avait putransmettre son droit au maintien dans leslieux à son fils qui ne figurait pas parmi lespersonnes énumérées par l'article 5 de la loidu 1erseptembre 1948, la cour d'appel en adéduit, à bon droit, que M. C. [fils] étaitdevenu sans droit ni titre;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ».Le pourvoi est rejeté.Observations:L'article 4 de la loi du1erseptembre 1948 permet au bailleur dedonner congé au locataire afin de faireévoluer son statut vers celui d'occupant debonne foi, et sans qu'il en résulte obliga-tion de quitter les lieux. En l'espèce, lebailleur avait respecté cette formalité. L'ar-ticle 5 prévoit la liste des personnes quipeuvent bénéficier du droit au maintiendans les lieux en cas de décès de l'occupantde bonne foi: conjoint, partenaire et, lors-qu'ils vivaient avec lui depuis un an, lesascendants, les personnes handicapées etjusqu'à leur majorité, les enfants mineurs.Les enfants majeurs ne bénéficient plus dela faculté de transfert.L'enfant majeur soutenait qu'étant dansles lieux depuis l'origine, il devait êtreconsidéré comme occupant de bonne foi,mais la Cour de cassation considère aucontraire que n'était pas à l'origine titulai-re du bail, il ne pouvait tenir un titre quepar transmission de ses parents mais, étantmajeur au décès de sa mère, il ne pouvaitplus bénéficier du transfert, en applicationde l'article 5 dans sa rédaction actuelle. Letexte de l'article 5 a été plusieurs foisremanié et, en dernier lieu par la loi Alur,mais c'est la loi du 23décembre 1986 qui asupprimé la faculté de transfert aux des-cendants majeurs.CopropriétéResponsabilité du syndicat pourdes dommages même antérieurs àla naissance de la copropriété(Civ. 3e, 17décembre 2015, n°1410, FS-P+B,cassation partielle, pourvoi n°14-16372)Pour contester la mise en jeu de sa respon-sabilité liée à des infiltrations anciennesdans l'immeuble, le syndicat des coproprié-taires invoquait deux arguments vis-à-vis du5janvier 20163LOCATIONMEUBLÉES- LOIDE48JURISPRUDENCE
5janvier 20164COPROPRIÉTÉAUSÉNATJURISPRUDENCE❘◗Clifford Chance(Fabrice Cohen, Thier-ry Arachtingi etAlexandre Lagarrigue) aconseillé le fonds d'investissement PAIPartners dans l'acquisition du capital dugroupe B&B Hôtels détenu par Carlyle,Montefiore et le management.Acteurscopropriétaire demandeur: - le premier se fondait sur la date desdésordres, qui étaient antérieures à 1995,date de la mise en copropriété,- le second s'appuyait sur l'attitude ducopropriétaire ayant engagé l'action, en cequ'il avait systématiquement voté contre ladécision d'engager les travaux nécessaires.La cour d'appel avait en conséquence reje- l'action de ce copropriétaire, mais sadécision est cassée au visa de l'article 14 dela loi du 10juillet 1965, ensemble l'article1382 du code civil:« Attendu, selon le premier de ces textes,que le syndicat est responsable des dom-mages causés aux copropriétaires par le vicede construction ou le défaut d'entretiendes parties communes; […]Qu'en statuant ainsi [en rejetant la deman-de du copropriétaire] alors que le syndicatdes copropriétaires est responsable de pleindroit des vices de construction de l'im-meuble, même antérieurs à la soumissionde celui-ci au statut de la copropriétéet sanscaractériser une faute de la société A. ayantcausé l'entier dommage et de nature à exo-nérer le syndicat de sa responsabilité, la courd'appel a violé les textes susvisés;Et sur le 3emoyen:Vu l'article 1382 du code civil;Attendu que, pour condamner la société A.à payer à la société F. une certaine somme àtitre de dommages intérêts pour procédureabusive, l'arrêt retient […] que la société A.a systématiquement refusé d'engager lestravaux nécessaires à la suppression desinfiltrations d'eau, alors que le syndic avaitattiré l'attention des copropriétaires sur lanécessité d'y procéder;Qu'en statuant ainsi par des motifsimpropres à caractériser la faute de la socié- A., la cour d'appel a violé le texte susvisé;Par ces motifs: casse ».Observations:L'article 14 de la loi de 1965pose le principe de la responsabilité dusyndicat des copropriétaires des dom-mages causé aux copropriétaires pour vicede construction ou défaut d'entretien desparties communes. La Cour de cassationavait déjà jugé que le syndicat est respon-sable des vices de construction, même s'ilsne sont pas de son fait (Civ. 3e, 18juillet1979). Il est aussi responsable même siaucun défaut d'entretien ne peut lui êtrereproché (CA Paris, 10novembre 1995).Un arrêt d'appel avait jugé que le place-ment de l'immeuble en copropriété n'estpas de nature à faire peser sur le syndicatles obligations qui étaient celles des pro-priétaires d'origine de l'immeuble (CAParis, 19février 2009). Cette position estcondamnée par le présent arrêt. Il fautdonc retenir que la date de la mise encopropriété est sans incidence sur la res-ponsabilité du syndicat.A noter aussi que le seul fait que le copro-priétaire ait toujours voté contre la déci-sion de travaux ne le prive pas de la facul- d'engager la responsabilité du syndicat.Assemblées. Contestation aprèsle délai de deux mois(Civ. 3e, 17décembre 2015, n°1412, FS-P+B,cassation, pourvoi n°14-24630)Une décision d'assemblée ayant validé unplan d'attribution des caves en 2006. Or en2008, un copropriétaire avait demandél'inscription à l'ordre du jour de l'assembléed’une révision de cette attribution. L'assem-blée n'avait pas délibéré sur cette question.Le copropriétaire avait alors assigné le syn-dicat en annulation de l'assemblée de 2008.La décision qui avait jugé la demande irre-cevable est cassée:« Vu l'article 42, al. 2, de la loi du 10juillet1965, ensemble l'article 64 du décret du17mars 1967; […]Attendu que, pour déclarer irrecevable lademande de MmeA. l'arrêt retient que celle-ci s'analyse en une contestation de la onziè-me décision de l'assemblée générale du3mai 2006 et que MmeA. n'a pas agi dans ledélai de deux mois prévu par l'article 42 dela loi du 10juillet 1965, malgré la notifica-tion qui lui en a été faite le 5mai 2006,Qu'en statuant ainsi sans rechercher, com-me il le lui était demandé, si le syndicat descopropriétaires rapportait la preuve de larégularité de la notification du procès-ver-bal d'assemblée générale, la cour d'appeln'a pas donné de base légale à sa décision:Par ces motifs: casse ».Observations:Une décision d'assembléene peut plus être contestée après le délaide deux mois qui suit la notification duprocès-verbal dans les deux mois de l'as-semblée (art. 42). Mais se posait ici un pro-blème de preuve de la notification. Unjugement plus ancien a admis qu'il appar-tient au syndic de prouver que la notifica-tion a eu lieu dans les formes légales (TGIParis, 13 juillet 1975). La Cour de cassationconfirme ici cette jurisprudence. Il en résul-te que si cette preuve ne peut être four-nie, le copropriétaire peut agir au-delà dudélai de deux mois. Lorsque la notificationest irrégulière, le copropriétaire peut agirdans le délai de dix ans (cf. CA Paris,25octobre 2007 et 20décembre 2007). Régime MalrauxJean-Pierre Sueur critique la réforme opéréel’an dernier sur le régime fiscal des monu-ments historiques pour en resserrer lesconditions d’attributions en cas de copro-priété. Axelle Lemaire, secrétaire d’Étatchargée du numérique, lui répond que lenouveau dispositif comporte des critèresplus objectifs, mais que le régime est encours de modification dans le PLF 2016 (JOSénat déb. 2 déc. 2015, p.11978).Taxe sur les conventions d’assu-rance des logements sociauxRépondant à une question de PhilippeMouiller, Axelle Lemaire rappelle que lesconventions d’assurance, sont exonérées deTVA mais soumises à la taxe spéciale sur lesconventions d’assurance. Le taux de principeest de 30% mais réduit à 7% pour l’assuran-ce incendie des biens affectés à une activité,industrielle, commerciale, artisanale ou debâtiments administratifs des collectivitéslocales. Mais les logements des OPH sontsoumis au taux de 30%. C’est la destinationdu bien qui détermine le taux et non le statutde l’assuré (JO Sénat 2 déc. p.11980).Dématérialisation des DIAHenri Tandonnet souligne les effets béné-fiques de la dématérialisation des déclara-tions d’intention d’aliéner, qui a été expéri-mentée à Niort. Secrétaire d’État chargée dela simplification, Clotilde Valter lui répondqu’il a été décidé de généraliser cette procé-dure dématérialisée. Un arrêté doit paraîtredébut 2016 (JO Sénat déb. 2 déc. p.11985).Dématérialisation du JOLes sénateurs ont voté le 8décembre lesdeux propositions de loi relatives à la déma-térialisation du Journal officiel.Coûteuse individualisationDans un communiqué commun du 22décembre, l’USH et l’ARC dénoncent leseffets pervers de la loi sur la croissance vertequi impose l’individualisation des frais dechauffage dans les immeubles collectifs: lamise en place d’un tel dispositif n’est béné-fique que si le coût d’installation est inférieuraux économies d’énergie réalisée, ce quin’est vérifié que pour les immeubles les plusénergivores. le coût de la mesure est estiméà 670millions d’ pour le parc social et1,76milliard pour les copropriétés.
tué uniquement en fonction des critères dedensité de population et de la richesse deshabitants. Enfin, l’exonération d’impôt surles bénéfices pour les entreprises créées dansles ZRR, qui ne devait plus s’appliquer au-delà de 2015, sera prolongée de 5 ans.François Pupponi demande d’augmenter lacompensation dont bénéficient les com-munes qui ont des logements sociaux exo-nérés de taxe foncière. Il a retiré son amen-dement (n°80), le ministre indiquant notam-ment que le coût supplémentaire d’unecompensation totale au lieu de l’actuellecompensation à hauteur de 26% serait del’ordre de 150millions (p.10112).Location aux saisonniersLe 1erdécembre, après l’article 12, PascaleGot propose (amendement n°367) d’inciterles propriétaires à louer leur résidence prin-cipale à des travailleurs saisonniers enadmettant une exonération identique à celledont bénéficient les personnes louant uneou plusieurs pièces de leur résidence princi-pale. Amendement voté (J.O AN déb. 2 déc.p.10171).Même succès pour Dominique Lefebvre quidemande la suppression de la fixation à unebase forfaitaire égale à trois fois la valeurlocative réelle des habitations dont dispo-sent en France les contribuables fiscalementhors de France (vote de l’amendementn°535, p.10173).Marie-Hélène Fabre propose d’étendre lecrédit d’impôt pour la transition énergé-tique aux résidences secondaires en zonesde revitalisation rurale, mais elle a retiré sonamendement (n°371)Suite des débats le 2décembre.L’article 17prévoit la mise en place d’unéchange automatique d’informations à desfins fiscales pour tous les comptes détenuspar les particuliers (vote JO AN déb. 3 déc.p.10238).L’article 18réforme le dispositif deszonesde revitalisation rurale. La rapporteureVaérie Rabault rappelle, et le propos estconfirmé par Christian Eckert, que lors-qu’une commune cesse d’être classée enZRR, les entreprises qui bénéficiaient del’exonération d’IS ou d’autres exonérationscontinuent à en bénéficier pendant 8 anspour la première et 5 ans pour les autres.Mais si une nouvelle entreprise s’installe,elle ne bénéficie plus des exonérations. Letexte a été voté (p.10242).Réforme des valeurs locativesA l’article 20qui repousse à 2017 la réformedes valeurs locatives des locaux profession-nels, Christian Eckert propose (amende-ment n°704) d’augmenter les coefficientsde modulation des valeurs locatives.Lescoefficients de 10 ou 15%, seraient complé-tés des taux de 20% ou 30%. L’amendementprévoit aussi un nouveau lissage deshausses d’imposition qui vont résulter de larévision des valeurs locatives. Il a été adop- même si Charles de Courson doute forte-ment de la justice fiscale de la réforme, fai-sant référence à son expérience de présidentde la commission départementale de révi-sion des valeurs locatives. La réforme avaitabouti à baisser de 30 ou 40% la valeur desgrandes surfaces et augmenter de 20 à 30%celles des commerces de centre-ville.Marie Christine Dalloz confirme que la réfor-me aboutit à une baisse d’imposition desgrandes surfaces (et une hausse de 101%pour les petits commerces de moins de400m2) mais à une hausse des impositionsdes maisons de retraite, des cliniques et desEHPAD (de 83%), elle demande de les exclu-re du dispositif, mais son amendement(n°22) a été rejeté (p. 10250) et l’article voté.Taxe pour création de bureauxA l’article 21, Gilles Carrez propose d’exoné-rer de redevance pour création de bureauxles locaux de télétravail ou coworking(amendement n°132), mais il a été rejeté.L’article 21réforme cette redevance appli-cable à l’Ile-de-France, qui est renommée“taxe”. Gilles Carrez observe que le tarifproposé ne peut pas fonctionner car il abou-tit dans certains cas à des montants quidépassent la charge foncière: à Bagneuxpar exemple, pour une charge foncière de200€ le m2, la taxe serait de 400€. À Paris,une taxe de 400€ peut fonctionner dans le 8esi la charge foncière est de 7000€, non dansle 19eet le 20e elle est de 1000ou 2000€.Il propose un plafonnement à 30%du coûtde l’opération (acquisition et aménagementde la surface de construction) et son amen-dement (n°133) a été voté. Même succèspour l’amendement n°192 qui propose declasser les communes éligibles à la DSU etau FRSIF dans la 2ecirconscription et l’articlea été voté (p.10253).L’article 22relatif à la gestion informatiséedu cadastre a été adopté.5janvier 20165Christian Eckert a présenté le 30novembredevant les députés le projet de loi definances rectificative pour 2015. Le secrétai-re d’État au budget indique que ce textecomporte une réforme de la fiscalité del’énergie, il s’adapte au droit européen enmatière fiscale, notamment pour le disposi-tif d’encouragement de l’investissement enfaveur des PME. Dans un objectif de moder-nisation, le texte va fusionner les donnéescadastrales avec celles de l’IGN.Réforme de la surtaxe sur ter-rains à bâtirChristian Eckert propose aussi de réformerla surtaxe sur les terrains à bâtir qui était“mal calibrée” (JO AN déb. 1erdéc. p.10080).Le dispositif, appliqué pour la 1efois en2015, a été resserré sur 618 communes maisil est “à la fois disproportionné et trop peuindicatif, du fait d’une insuffisance d’infor-mation des contribuables”. Il est donc prévuen 2016 un abattement de 200m2 par ter-rain, pour cibler la taxe sur les plus grandsterrains et de supprimer la majoration for-faitaire de 5euros. En 2017, la montée enpuissance sera plus mesurée avec une majo-ration de 3euros par défaut. Les élus locauxpourront moduler ce montant entre 1 et5euros et ils pourront supprimer l’abatte-ment de 200m2.ZRRDans la discussion générale, Jean-ClaudeBuisine observe que le Gouvernemententend (art. 15 du PLFR) adapter le régimefiscal de la location meublée pour limiter lesavantages fiscaux aux porteurs de parts defonds de placement immobilier (FPI) pourne pas accorder un avantage supérieur auxloueurs en meublé professionnels qui exer-ceraient en partie leur activité au traversd’un FPI (p.10106). Par ailleurs, la loi réfor-me les zones de revitalisation rurale, fixe denouveaux critères d’exigibilité aux ZRRdevant entrer en vigueur le 1erjuillet 2017.La durée de classement sera de 6 ans, leclassement sera effectué au niveau inter-communal(pour éviter des divergencesentre communes). Le classement sera effec-PFL RectificativeLe projet de loi réforme la surtaxe sur lesterrains à bâtir et la redevance pourcréation de bureaux en Ile-de-France.LEPROJETDELOIDEFINANCESRECTIFICATIVEALASSEMBLÉE
5janvier 20166risé l’année prochaine, l’agence contribueraà la rénovation de 78000 logements dont50000 grâce au programme Habiter mieux.Elle précise que, s’agissant des communesqui deviennent soumises à la loi SRU parsuite de fusion avec une autre commune (cequi freine les fusions, souligne MichelSavin), le projet de loi sur l’égalité et lacitoyenneté comportera un aménagement del’obligation, en complément de celui qui estdéjà prévu par la loi NOTRe (p.12057).Les sénateurs ont rejeté les crédits du loge-ment (p.12058).L’article 54relatif notamment au finance-ment du FNAL a été voté en l’état.Aide au logementL’article 55modifie les modalités de prise encompte de la situation des bénéficiaires desAPL. Michel Le Scouarnec en demande lasuppression. Philippe Dallier estime uneréforme nécessaire notamment car, dans cer-tains cas, un bénéficiaire peut recevoir uneaide supérieure au montant du loyer(p.12061). L’amendement de suppression(n°II-309) a été retiré, mais a été voté l’amen-dement II-158 de Philippe Dallier qui sup-prime le seuil de 30000euros pour tenir comp-te du patrimoine des bénéficiaires des APL.Son amendement II-165 vise à introduireun taux d’effort minimum, car ce taux est par-fois très faible: il est inférieur à 5% pour 10%des allocataires. Il a été voté, contre l’avis de laministre, ainsi que l’article (p.12064).A l’article 55 bisa été voté un amendement(n°II-316) relatif au versement des astreintesprononcées en matière de lutte contre l’insa-lubrité. Même vote pour l’article 55 terquiconcerne la liquidation de l’astreinte.L’article 55 quaterécarte de l’aide au loge-ment les étudiants dont les parents sontredevables de l’ISF (vote p.12065). Il a étécomplété d’un amendement sur la rédactiond’un rapport sur la prise en compte des reve-nus des parents dans l’attribution de l’APL(n° II-161) et d’un autre (n° II-162) sur l’esti-mation de la surface des logements occupéspar les bénéficiaires des APL.L’article 56crée le fonds national des aidesà la pierre. Par amendement (n°II-268) deMarie-Noëlle Lienemann, son objet est cen-tré sur les aides à la pierre. L’article plusieursfois modifié, a été voté.Les sénateurs ont examiné le budget de lapolitique des territoiresle 2décembre.Après l’article 24, le vote de l’amendement330 prévoit que, si les communes peuventrenoncer pendant trois ans à percevoir lataxe d‘aménagement, ce renoncement n’estplus valable en cas de création d’une com-mune nouvelle (p.10254).L’article 25vise le financement du serviced’enlèvement des ordures ménagères. Il aété adopté.Patrice Carvalho propose d’augmenter lataxe sur les logements vacants (amende-ment n°203), mais il n’a pas été suivi (rejet,p.10268).Christian Eckert présente la réforme de lataxe sur les terrains non bâtis: un abatte-ment de 200m2pour l’imposition 2016. Àcompter de 2017 : suppression de la majora-tion de 25%, tarif de la majoration fixé à 3€le m2avec faculté pour les communes demoduler le taux entre 1€ et 5€ et faculté desupprimer l’abattement de 200m2. L’amen-dement n°679 a été voté et modifié pourqu'un dégrèvement de 5€ par m2s’appliquedès 2015.Pour la TASCOM, le vote de l’amendementn°624 permet aux communes qui le souhai-tent de mettre fin à l’exonération de TAS-COM dont bénéficient les surfaces commer-ciales ouvertes avant 1960 (p.10282).L’amendement ° 444 crée un nouveau faitgénérateur de TASCOM en cas de change-ment de propriétaire en cours d’année. Àsuivre. Le PLF 2016 au SénatSuite des débats au Sénat le 1erdécembre surle projet de loi de finances pour 2016. Dansla discussion sur les crédits de la mission“Égalité des territoires et logement”, Philip-pe Dallier salue l’effort en faveur de la créa-tion de places d’hébergement, même si lescrédits restent insuffisants.Il regrette par ailleurs que le Gouvernementn’ait pas souhaité aller plus avant dans laréforme des règles d’attribution des aidesau logement.Il demande par exemple l’in-troduction d’un taux d’effort minimal, larévision de l’APL étudiante et approuvel’idée d’une dégressivité des aides au-delàd’un certain loyer plafond (JO Sénat déb. 2déc. p.12042). Il évoque aussi la création dufonds national des aides à la pierre (FNAP)tout en se demandant si elle n’est pas lepréalable à la disparition de crédits budgé-taires.Dominique Estrosi-Sassone juge anormalque l’ANAH ne dispose pas de ressourcespérennes (p.12044). Valérie Létard critiquela “boulimie législative” relancée par l’an-nonce d’un volet logement dans le projet deloi “égalité et citoyenneté” en préparation.Michel Le Scouarnec déplore l’insuffisancede construction de logements locatifs trèssociaux (35000 logements PLAI) program-més en 2016 sur 135000 logements. Il jugenécessaire de faire porter l’effort budgétairesur les aides à la pierre, plus que sur lesaides à la personne. Il déplore donc la créa-tion du FNAP et le désengagement de l’Étatqu’il induit (p.12046).Pour Marie-Noëlle Lienemann, le dispositifPinel est désormais bien calibré, l’ancienneministre salue la réforme de l’aide à l’acces-sion à la propriété tout en soulignant lanécessité de surveiller l’évolution des prix.Pour les APL, elle considère qu’il faut sansdoute faire baisser leur montant, mais àcondition d’avoir régulé les loyers. Michel Bouvard renouvelle sa demande deréforme du zonage des aides au logement,notamment pour faciliter le logement dessaisonniers dans les stations de sport d’hi-ver. Pour favoriser la construction, JacquesMézard demande de diminuer le nombre denormes.Révision de la loi SRUEn réponse, la ministre du logement se féli-cite de la hausse des ventes des promoteurs.Elle conteste l’idée que la création du FNAP,induise un désengagement de l’État car lemontant des aides sera de 500millionsd‘euros et le niveau sera maintenu en 2017(p.12051). Le projet de loi en préparationportera sur la production de logementssociaux, sur leur attribution et sur la poli-tique des loyers. 15 ans après la loi SRU, ilfaut repenser les outils pour que la mixitésociale progresse concrètement dans notrepays. Pour l’hébergement et afin de faireface à l’afflux de réfugiés, 279millions d’eu-ros seront engagés pour accueillir 30000 per-sonnes supplémentaires en deux ans.Entre2012 et2015, le nombre de placespérennes d’hébergement est passé de82000à 110000.S’agissant de la réforme des APL, la ministreestime inopportun de créer un taux d’effortminimum car cela pénaliserait les ménagesmodestes qui habitent dans le parc social.Quant à l’ANAH, son budget sera sanctua-LEPROJETDELOIDEFINANCESAUSÉNATsuite p. 8
5janvier 20167NOMINATIONSCabinets ministérielsFinances: Sont nommés conseillers aucabinet de Michel Sapin: Stéphane Cie-niewski (affaires financières bilatérales etdéveloppement, Marie Chanchole(synthè-se des recettes) et Amélie Lummaux(syn-thèse des dépenses). (Arrêté du14décembre 2015, J.O. du 17 déc. @).Budget: Sont nommés au cabinet deChristian Eckert: Marie Chanchole,conseillère synthèse des recettes et AmélieLummaux, conseillère synthèse desdépenses. (Arrêté du 15décembre 2015, J.O.du 19 déc. @).PréfetsSont nommés préfets de région:Stéphane Fratacci(Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine), Pierre Dartout(Aqui-taine-Limousin-Poitou-Charentes), MichelDelpuech(Auvergne-Rhône-Alpes), Chris-tiane Barret(Bourgogne-Franche-Comté),Nacer Meddah (Centre-Val de Loire), Pas-cal Mailhos (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), Jean-François Cordet (Nord-Pas-de-Calais-Picardie),Nicole Klein(Norman-die) et Martin Jaeger(Guyane).(Décrets du 17décembre 2015, J.O. du 19,@).Sont nommés préfets de département:Philippe de Mester (Somme), EmmanuelBerthier (Moselle), Didier Martin (Oise),Didier Lauga (Gard), Eric Spitz (Drôme),Denis Conus (Marne), Patrcia Willaert (Lot-et-Garonne), Bernard Guérin (Alpes-de-Haute-Provence), Raphaël Le Méauté(Haute-Vienne), Nathalie Colin (Cher),Danièle Polvé-Montmasson (Danièle),Jacques Witrowski), Pierre Pouëssel(Hérault), Laurent Fiscus (Calvados), PierreBesnard (Tarn-et-Garonne), Philippe Court(Hautes-Alpes) et Raphaël Bartolt (Doubs).(Décrets du 17décembre 2015, J.O. du 19,@).MagistratureConseil d’Etat: Christine Maugüéestnommée présidente de sous-section de lasection du contentieux du Conseil d'Etat.(Arrêté du 17 déc. 2015, J.O. du 19 déc. @).Organismes publicsSénart: Aude Debreilest nommée direc-trice générale de l'Établissement publicd'aménagement de la ville nouvelle deSénart.(Arrêté du 9décembre 2015, J.O. du15 déc. p.23096).EPF Nord: Loranne Baillyest nomméedirectrice générale de l'Établissementpublic foncier de Nord - Pas-de-Calais.(Arrêté du 9décembre 2015, J.O. du 15 déc.p.23096).EPF Normandie: Gilles Gal est nommédirecteur général de l'Établissement publicfoncier de Normandie. (Arrêté du10décembre 2015, J.O. du 17 déc. p.23287).EPF Ile-de-France: Gilles Bouvelotestnommé directeur général de l'Établisse-ment public foncier d'Ile-de-France.(Arrêté du 10décembre 2015, J.O. du 18 déc.p.23383).Palais de justice de Paris:Marie-LuceBoussetonest nommée directrice généralede l'Établissement public du palais de justi-ce de Paris. (Décret du 14décembre 2015,J.O. du 16 déc. @).Commission nationale consultative desgens du voyage: Parmi les personnes nom-mées: Olivier Dussopt (député) et SophiePrimas (sénatrice), Nelly Debart (Associationnationale des gens du voyage citoyens),Patrick Gohet (représentant du Défenseurdes droits), Lucie Louvet (Association pourle droit à l'initiative économique), EricMalevergne (Fédération des PACT-ARIM),Frédéric Marinacce (CNAF) et ChristopheRobert (Fondation Abbé Pierre).(Arrêté du 15décembre 2015, J.O. du 16,p.23171).Conseil national de la transition écolo-gique: sont nommés membres: - Ann-Gaël Béard (CLCV),- Pascal Coste et Hermeline Malherbe(Association des départements de France).(Arrêté du 15décembre 2015, J.O. du 17,p.23286).Conventions collectivesCentres PACT et ARIM : Texte dont l'ex-tension est envisagée: accord du 19mai2015 relatif à l'évolution de la classificationdes emplois et des coefficients s'y rattachant.(Avis publié au J.O. du 19 déc. p.23458).Schémas de carrièresUn décret du 15décembre fixe le contenuet le mode d'élaboration des schémasrégionaux des carrières (art. R 515-2 et sui-vants du code de l'environnement). Ils doi-vent être mis en œuvre au plus tard le1erjanvier 2020 en métropole et le 1erjan-vier 2025 outre-mer. Ils ont vocation à sesubstituer aux schémas départementauxdes carrières (art. R 515-8-7).(Décret n°2015-1676 du 15décembre 2015relatif aux schémas régionaux et départe-mentaux des carrières ainsi qu'à l'applicationdu code de l'environnement outre-mer, J.O.du 17 déc. p.23233). Informations des occupants desimmeubles en copropriétéLa loi Alur a prévu d'améliorer l'informa-tion des occupants sur les décisions d'as-semblées de copropriétaires.Ce décret, qui entre en vigueur pour lesassemblées convoquées à partir du 1eravril2016, en fixe les modalités.L'obligation incombe au syndic. Dans lestrois mois de l'assemblée, il doit informerles occupants des décisions « susceptiblesd'avoir des conséquences sur les conditionsd'occupation de l'immeuble et sur lescharges des occupants ». Le décret en don-ne une liste indicative, elle vise les déci-sions relatives à- la maintenance et l'entretien de l'im-meuble, les travaux et actes préparatoires(diagnostics, audits, études techniques)- la présence du personnel ou des presta-taires.Les informations personnelles doivent êtreanonymisées.Sont exclues les décisions concernant- une saisie immobilière ou une procédurecontentieuse opposant un ou plusieurscopropriétaires au syndicat;- les prestations de gestion confiées au syn-dic ou pour lesquelles il est mandaté.En cas de licenciement du personnel, l'in-formation ne peut intervenir avant quel'intéressé ait reçu sa lettre de licenciement.Mode d'information: il a lieu par affichagependant un mois ou par dépôt dans lesboîtes aux lettres ou par autre « modalitéhabituelle » de remise de courriers.(Décret n°2015-1681 du 15décembre 2015relatif à l'information des occupants desimmeubles en copropriété des décisionsprises par l'assemblée générale, J.O. du 17déc. p.23284).AU FIL DU J.O.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»
5janvier 20168JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Numerica Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineDominique Estrosi-Sassone s’inquiète durisque que les règles de financement rédui-sent l’ambition des projets de rénovationurbaine (JO Sénat déb. 3 déc. p.12131).Michel Raison critique la quasi-disparitiondu FISAC alors qu’on a doublé la taxe sur lessurfaces commerciales.Le ministre de la ville, Patrick Kanner,répond que l’ANRU et ses partenaires mobi-liseront 6,4milliards d’euros pour le nou-veau programme de renouvellement urbainavec un préfinancement d’un milliard d’eu-ros de la Caisse des dépôts, l’objectif étant desusciter 20milliards d’euros d’investisse-ment (p.12135).Prélèvement à la sourceLe 4décembre, les sénateurs ont examinél’article 34qui programme, pour 2018, lamise en œuvre du prélèvement de l’impôtsur le revenu à la source.Albéric de Montgolfier demande que le rap-port soit complété de certains principescomme celui de la progressivité de l’impôtou de l’application du quotient familial (JOdéb. Sénat 5 déc. p.12388). Jacky Deromediredoute que la fusion de la CSG et de l’IR setraduise par une progressivité de la CSG.Michel Sapin répond que le prélèvement à lasource n’est ni une réforme de l’impôt ni lafin du quotient familial (p.12390) et qu’il nes’agit pas de fusionner la CSG et l’IR.L’amendement (n° II-359) a été voté ainsique l’article.L’article 34 bisqui crée une progressivitédans l’application de la CSG a été supprimé.L’article 33 octiesvise à régler le problèmedes contribuables qui deviennent impo-sables au titre des impôts locaux après enavoir été exonérés (vote p.12403).L’article 34 quatervise à prolonger le dispo-sitif Malraux dans le cadre du nouveau pro-gramme national de renouvellement urbain,il a été voté contre l’avis du Gouvernement.A l’article 39 ter, Albéric de Montgolfier sug-gère de revenir sur la suppression du statutde gîte rural qui obligerait les propriétairesde gîte à demander un classement en meu-blé touristique. Il propose aussi de suppri-mer le monopole de la Fédération des gîtesde France dans l’attribution du label “gîterural”. L’amendement (n° II-372) a été voté(p.12444).Impôts locauxL’amendement II-373 majore de 10% à20% le taux d’abattement de taxe d’habita-tion pouvant être appliqué par les com-munes pour les personnes handicapées(vote p.12446).L’article 39 octiesqui étend l’application desexonérations de taxe foncière aux petitscommerce situés en bordure d’un quartierprioritaire de la politique de la ville a étésupprimé (vote de l’amendement II-440).L’article 39 noniesfixe à 1,01 le coefficient derevalorisation des valeurs locatives.L’article 39 decies, examiné le 7décembre estrelatif à l’application d’un abattement sur lavaleur locative des lofts. Christian Eckertsouligne qu’il favorise la réhabilitation desfrichesindustrielles ou commerciales. Il aété voté avec amendement du Gouverne-ment (JO Sénat déb. 8 déc. p.12468).L’article 39 undeciesinstitue un abattementsur la valeur locative des centres derecherche. L’amendement II-375 le porte à50% et le limite aux nouveaux investisse-ments.L’article 40réforme le crédit d’impôt pour latransition énergétique (CITE). Il a été com-plété d’un amendement (n° II-421) qui ajou-te les droits et frais de raccordement auxréseaux de chaleur dans la base de calcul duCITE. (vote p.12493, ainsi que l’article, puisde l’article 41).L’article 42a été modifié par un amendement(n° II-335) de Roland Courteau qui autoriseun ménage ayant bénéficié d’un éco-PTZmais qui n’a pas totalement consommé lasomme mobilisable au cours d‘une année,d’utiliser le reliquat de l’enveloppe, dans undélai de 3 ans (vote, p.12495).Le rapporteur général, Albéric de Montgol-fier, a obtenu le vote de l’amendement (n° II-379) quimajore les taux de déduction surles revenus fonciers pour les logementsconventionnés (Borloo ancien). Les taux de30% pour les logements intermédiaires,60% pour les conventions à loyer social et70% pour des organismes de type Croix-Rouge ou Fondation Abbé-Pierre sont portésrespectivement à 50%, 80% et 80%, en dépitde l’avis défavorable du ministre.Même vote pour l’article 42 bis, amendépour permettre de relever à 20% la propor-tion de logements financés par le biais dePLS éligibles à l’aide fiscale à l’investisse-ment outre-mer (p.12498). L’article 43concerne aussi l’aide à l’investissement pourla réhabilitation de logements sociaux outre-mer. Il a été voté avec amendement relevantà de 20000à 60000 euros le plafond dedépense éligible (n°II-131, p.12506).Taux de TVA dans le logementL’article 46 ter, voté par l’Assemblée, visait àsupprimer le dispositif de livraison à soi-même dans le secteur du logement social.Les sénateurs ont supprimé l’article(p.12519).Fabienne Keller a proposé d’étendre le régi-me de TVA à 5,5% applicable pour laconstruction de logements dans les quartiersprioritaires de la politique de la ville auxopérations immobilière d’entreprise. Sonamendement a été voté (n° II-505) en dépit,selon le ministre, de sa contrariété au droitcommunautaire. David Assouline a proposé de majorer lataxe sur les logements vacants (amendement II-74), mais il n’a pas été suivi.En revanche, à l’article 47, André Gattolin asu convaincre (amendement II-498) pourmaintenir l’exonération de taxe foncièreapplicable aux zones Natura 2000 (votep.12526).L’amendement II-496 (voté) autorisel’emphytéote à déduire les dépenses de tra-vaux comme s’il était propriétaire, de façonà faciliter la transmission de monumentshistoriques à un gestionnaire qui est titulaired’un bail emphytéotique.Même succès pour l’amendement II-497 quisimplifie l’avis du ministre requis pour obte-nir un agrément lors de la division d’unmonument historique. Le rôle du ministrede la culture serait renforcé, seules les opé-rations de division (SCI ou copropriété)agréées par le ministre de la culture seraientsoumises à l’agrément fiscal (vote p.12532).L’ensemble du projet de loi a été voté le8décembre. LEPROJETDELOIDEFINANCESAUSÉNATsuite de la p. 6