dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 696 du 25 septembre 2017

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 696 du 25 septembre 2017
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Droit au statut : point de départ du délai pour demander l’application du statut
Vente : Amiante non détecté dans l’immeuble vendu. Responsabilité du diagnostiqueur
ASL : Désignation du syndic : pas de renouvellement tacite du mandat
Responsabilité des constructeurs : Éléments d’équipements
Dommages-ouvrage : Non-respect du délai de 60 jours : quelle sanction pour l’assureur ?
Vente ou VEFA : Critère de distinction : qui a la charge des travaux ?
– 4 – Rencontre –
LCA-FFB : inquiétude chez les constructeurs de maisons individuelles
– 5 – Projets –
La stratégie logement du Gouvernement : conférence de presse du 20 septembre avec Jacques Mézard et Julien Denormandie
– 7 – Nominations – J.O. – Initiatives –
Prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu
Le SNAL devient l’UNAM
Point de vue de Cerenicimo sur la réforme de l’ISF
– 8 – Interview –
Marycaroline Chabrière(D.O.N.C Immo): “le marché à Détroit ne peut que remonter”.

jugé>L’action en requalificationd’un bail enbail commercialdoit être exercée dans lesdeux ans de la souscription du bail (Civ. 3e,14 sept. 2017, p.2).>Le diagnostiqueurne doit pas se limiter àune investigation visuelledes lieux suscep-tibles de contenir de l’amiante (Civ. 3e, 14sept. 2017, p.2).>Dès lors qu’ils rendent l’immeubleimpropre à sa destination, les désordresaffectant des éléments d’équipement relè-vent de la responsabilité décennale (Civ. 3e,14 sept. 2017, p.3).programmés>Le régime fiscal des plus-valuesimmobi-lières en cas de cession de terrains à bâtirdoit être assoupli pour 3 ans en zones ten-dues (voir p.5).>Le bail mobilité doit voir le jour via leprojet de loi logement programmé pour lafin de l’année 2017.>Le nombre de logements sociaux vendusà leurs locataires doit être augmenté.dénommé>Le Syndicat national des aménageurs devientl’Union nationale des aménageurs (p.7). prolongés>Le dispositif Pinel et le PTZ doivent êtreprolongés de 4 ans, jusqu’à fin 2021, maisau prix d’un recentrage (p.5).reportée>La mise en œuvre du prélèvement à lasourcede l’impôt sur le revenu est reportéeau 1erjanvier 2019(p.7).nommée>Claude Dorianest nommée présidente de laCommission nationale de concertation (p.7).Stratégie logement: choc d’offreLe Gouvernement a présenté ce 20septembre la stratégie qu’ilentend mener en matière de logement. Le ministre de la cohé-sion des territoires, Jacques Mézard, et son secrétaire d’État,Julien Denormandie, ont exposé le projet à deux voix (p.5).La volonté affichée est de provoquer un choc d’offre de loge-ments sur toute la chaîne de production, d’abord en facilitant lavente de terrains constructibles, puis en assouplissant les normes deconstruction et en accélérant la délivrance des permis de construire,enfin en facilitant la location (par un bail mobilité par exemple) eten augmentant la mobilité dans le parc social (par une revue tousles six ans des conditions d'occupation des logements). Le détail desmesures n’est pas encore arrêté. Celles qui nécessitent un textelégislatif seront adoptées soit au moyen d’un projet de loi loge-ment, programmé pour la fin de l’année en conseil des ministres,soit, pour les règles fiscales, dans le projet de loi de finances.Les aspects qui suscitent les critiques les plus vives se focalisent surle PTZ (voir par exemple les réactions du SNAL devenu UNAM, oudes constructeurs de maisons individuelles de LCA-FFB, p.4 et 7), etsur la volonté de baisser les APL et les loyers dans le parc social. Surce point, Julien Denormandie a expliqué que les bailleurs sociauxbénéficieront d’une amélioration des conditions de financement dela construction des logements sociaux. Ils seront invités à la réper-cuter par une baisse des loyers au bénéfice des occupants.S’agissant de la lutte contre les recours abusifs, les appréciationssont positives, tant les opérateurs sont irrités de la lenteur des pro-cédures et du nombre d’autorisations d’urbanisme qui font l’objetde recours. Il faudra attendre le détail des mesures pour en évaluerl’impact. Leur efficacité ne dépend pas que des textes, mais aussi deleur mise en œuvre. Ainsi, rehausser le montant plafond desamendes pour recours abusifs dépend, in fine, de l’appréciation desmagistrats dont on sait la modération à en faire usage.Une autre mesure attendue était celle du “bail mobilité”. Sur cepoint encore, le détail des mesures permettra d’en saisir l’impact.Son champ d’application semble à ce jour mesuré notamment car ilne doit pas pouvoir faire l’objet de renouvellement. Le bail devraitdonc être compris entre un et dix mois. A noter aussi la volonté despouvoirs publics de favoriser le “bail numérique”. Si la facilité d’usa-ge est mise en avant, le ministre a aussi évoqué un autre objectif:assurer le contrôle des niveaux de loyers. La finalité statistique n’estdonc pas seule en cause, elle se conjugue avec une finalité répressi-ve… En résumé, même si un plan de rénovation des petites etmoyennes villes est programmé, l’ensemble des mesures paraît prin-cipalement orienté vers l’augmentation de l’offre en zones tendues,et donc au détriment des zones plus rurales. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 69625SEPTEMBRE 2017ISSN1622-141917EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Droit au statut: point de départ du délai pourdemander l’application du statutVente: Amiante non détecté dans l’immeuble vendu. Responsabilitédu diagnostiqueurASL: Désignation du syndic: pas de renouvellement tacite du mandatResponsabilité des constructeurs: Éléments d’équipementsDommages-ouvrage: Non-respect du délai de 60 jours: quelle sanc-tion pour l’assureur?Vente ou VEFA: Critère de distinction : qui a la charge des travaux?- 4 -Rencontre-LCA-FFB: inquiétude chez les constructeurs de maisons individuelles- 5 -Projets-La stratégie logement du Gouvernement: conférence de presse du20septembre avec Jacques Mézard et Julien Denormandie- 7 -Nominations - J.O. - Initiatives-Prélèvement à la source de l’impôt sur le revenuLe SNAL devient l’UNAMPoint de vue de Cerenicimo sur la réforme de l’ISF- 8 -Interview-Marycaroline Chabrière (D.O.N.C Immo): “le marché à Détroit ne peutque remonter”.SOMMAIREEDITORIAL
25septembre 20172BAUXCOMMERCIAUX- VENTEBaux commerciauxDroit au statut: point de départdu délai pour demander l'applica-tion du statut (Civ. 3e, 14 sept. 2017, n°953, FS-P+B, cassa-tion, pourvoi n°16-23590)Une société exploitant un hôtel depuis 1946avait obtenu en 1989 un bail d'un an pourun terrain contigu de l’hôtel, à usage deparking. Or en 2012, les bailleurs du terrainavaient donné congé à la société. Celle-ciinvoquait la nullité du congé pour être nonconforme au statut des baux commerciaux.Les bailleurs avaient alors soulevé la pres-cription biennale de l'action.La cour d'appel, qui avait jugé recevablel'action du locataire, voit sa décision cassée:« Attendu que, pour déclarer recevable l'ac-tion, l'arrêt retient que, le bail consenti à lasociété Hôtel Pension Floride, immatriculéeau registre du commerce et exploitant unhôtel sur une parcelle contiguë, étant sus-ceptible de relever du statut des baux com-merciaux sous réserve de répondre auxconditions de l'article L 145-1 du code decommerce et s'étant poursuivi pendant plusde 23 ans à usage de parking réservé auxclients de l'hôtel, au vu et au su du bailleur,l'action en nullité du congé ne pouvait êtreengagée par la société locataire qu'à partirde la date à laquelle lui avait été dénié ledroit au bénéfice du statut des baux com-merciaux;Qu'en statuant ainsi, alors que le point dedépart de la prescription biennale appli-cable à la demande tendant à la requalifi-cation d'une convention en bail commercialcourt à compter de la date de la conclusiondu contrat, peu important que celui-ci aitété renouvelé par avenants successifs, lacour d'appel a violé [l'article L 145-60 ducode de commerce] ».Observations:Le point à trancher étaitcelui du délai pendant lequel le locatairepeut agir pour obtenir la requalification deson contrat en bail commercial. Ici le bailportant sur le terrain était d'une duréed'un an. Le locataire peut prétendre à larequalification pour le bail d'un terrain, sides constructions y ont été élevées (cf.Cass. com. 9février 1960). Mais il a déjà étéjugé que l'action en requalification d'unbail en bail commercial se prescrit par deuxans à compter de la souscription du bail(CA Versailles, 3juin 2010 et Civ. 3e,23novembre2011). Ce nouvel arrêt leconfirme en précisant qu'en cas de renou-vellements successifs, la règle demeure.A retenir:L'action en requalification d'unbail en bail commercial doit être exercéedans les deux ans de la souscription dubail.Vente Amiante non détectée dans l’im-meuble vendu. Responsabilité dudiagnostiqueur(Civ. 3e, 14 sept. 2017, n°892, FS-P+B+R+I, cas-sation, pourvoi n°16-21942)Découvrant la présence d'amiante dans lamaison qu'ils avaient achetée, les acqué-reurs avaient engagé une action envers lediagnostiqueur qui n'avait pas fait état dela présence d'amiante dans son rapportannexé à l'acte de vente. L'arrêt qui avaitrejeté le recours est cassé.« Vu l'article 1382, devenu 1240, du codecivil, ensemble les articles R 1334-24 et R1334-26 du code de la santé publique, dansleur rédaction alors applicable, et l'article455 du code de procédure civile […]Attendu que pour rejeter la demande, l'ar-rêt retient que l'ensemble des parois desmurs et cloisons était recouvert de papierpeint et que les plaques de revêtementmuraux litigieuses n'étaient ni visibles niaccessibles […] que la méthode dite "parsondages sonores" n'était pas prévue par lanorme NFX 46-020 […] et que les grattagesponctuels au niveau des extrémités despapiers peints ne constituent pas uneméthode d'investigation prévue par les dis-positions réglementaires applicables nicelles du contrat liant les parties;Qu'en statuant ainsi, sans répondre auxconclusions soutenant que l'opérateur nepouvait pas limiter son intervention à unsimple contrôle visuel mais devait mettreen œuvre les moyens nécessaires à la bon-ne exécution de sa mission, tout en rele-vant que le diagnostiqueur s'était abstenud'effectuer des sondages non destructifs,notamment sonores, et sans rechercher […]si, dès lors qu'il n'avait effectué de repérageque dans les parties visibles, il pouvaitconclure à l'absence d'amiante dans lesautres parties sans émettre de réserves, lacour d'appel n'a pas donné de base légale àsa décision;Par ces motifs: casse ».Observations:L'arrêt censuré avait faitvaloir que la réglementation prévoit unrepérage de l'amiante "sans travaux des-tructifs". Le pourvoi invoquait au contrairel'obligation d'effectuer des sondages nondestructifs; il ajoutait que la norme NFX46-020 précise que l'opérateur ne peut selimiter son intervention à un simplecontrôle visuel. La Cour de cassationretient donc cet argument.Un arrêt antérieur (Civ. 3, 21mai 2017,n°13-14891) avait admis que "le contrôleauquel devait procéder le diagnostiqueurn'était pas purement visuel, mais qu'il luiappartenait d'effectuer les vérificationsn'impliquant pas de travaux destructifs" etadmis qu'avait commis une faute la sociétéqui "n'avait pas testé la résistance desplaques, ni accédé au comble par la trappeen verre située dans le couloir". Ce nouvelarrêt confirme cette solution.Ajoutons qu'il est rendu au visa notam-ment de l'article 1240 du code civil (ancienart. 1382). L'acquéreur n'étant pas contrac-tant du diagnostiqueur, il ne peut pas agirà son égard en responsabilité contractuellemais il peut donc invoquer sa responsabili- délictuelle.A retenir:Le diagnostiqueur ne doit pas selimiter à une investigation visuelle deslieux susceptibles de contenir de l'amiante.ASLDésignation du syndic: pas derenouvellement tacite du mandat (Civ. 3e, 14 sept. 2017, n°954, FS-P+B, cassa-tion partielle, pourvoi n°16-20911)Certains membres d'une association syndi-cale libre contestaient la validité de déci-sions prises par l'AG au motif que la déci-sion de nomination de juin2007 n'avait pasprévu la durée du mandat des syndics etdonc qu'il ne pouvait excéder un an. Les sta-tuts prévoyaient une durée maximale demandat de 3 ans. La cour d'appel avait reje- leur demande au motif que « la preuvede l'acceptation tacite du mandat des syn-dics entre le 8juin 2010 et le 21décembre2010 est rapportée par l'absence d'opposi-tion des membres de l'association syndicalelibre aux actes de gestion des syndics et del'absence de désignation d'un administra-teur provisoire à l'expiration du délai detrois ans ».Cette décision est cassée:« Qu'en statuant ainsi, alors que le mandatdes syndics et du président de l'associationsyndicale libre prend fin à l'expiration dudélai prévu par les statuts, la cour d'appel,qui n'a pas constaté qu'une nouvelle élec-tion avait eu lieu, a violé [l'article 1134ancien du code civil] ».Observations:La cour d'appel avait admisJURISPRUDENCE
l'existence d'un mandat tacite pour la dési-gnation du syndic, par référence aux règlesde droit de commun du mandat (art. 1984du code civil); observant que les membresde l'association n'avaient pas émis decontestation jusqu'à l'intervention en séan-ce d'un membre ayant ensuite exercé lerecours en annulation. La Cour de cassa-tion rappelle la nécessité du respect desstatuts et censure l'analyse ayant admisque le mandat, au-delà de la durée maxi-male autorisée par les statuts, s'était pour-suivi par un mandat tacite.Sous réserve d'interprétation, il résulte decet arrêt que le mandat du syndic de l'ASLparvenu à son terme statuaire prend fin etqu'il ne peut faire l'objet d'un renouvelle-ment tacite.Responsabilité des constructeursÉléments d'équipement(Civ. 3e, 14 sept. 2017, n°897, FS-P+B+R+I, cas-sation partielle, pourvoi n°16-17323)Un incendie dans un restaurant avait étéprovoqué par un insert. Le locataire avaitassigné en réparation la société ayant posél'insert et son assureur. La cour d'appel avaitrejeté ce recours au motif que « les travauxd'installation de l'insert ne sont pas assimi-lables à la construction d'un ouvrage, quel'insert ne peut pas davantage être qualifiéd'élément d'équipement indissociable puis-qu'il ne résulte d'aucun élément du dossierque la dépose de l'appareil serait de natureà porter atteinte aux fondations ou à l'os-sature de l'immeuble et que, s'agissant d'unélément d'équipement dissociable adjoint àun appareil existant, la responsabilité de lasociété J. n'est pas fondée sur l'article 1792du code civil ». Cette décision est cassée auvisa de l'article 1792:« Qu'en statuant ainsi, alors que lesdésordres affectant des éléments d'équi-pement, dissociables ou non, d'origine ouinstallés sur existants, relèvent de la res-ponsabilité décennale lorsqu'ils rendentl'ouvrage dans son ensemble impropre àsa destination, la cour d'appel a violé letexte susvisé ».Observations:L'article L 111-15 du CCHprévoit que la présomption de responsabi-lité de l'article 1792 du code civil s'étendaux dommages qui affectent la solidité deséléments d'équipement d'un ouvrage,mais seulement lorsque ceux-ci font indis-sociablement corps avec les ouvrages deviabilité, de fondation, d'ossature, de closou de couvert.La Cour de cassation avait déjà jugé que laresponsabilité décennale s'applique dèslors que les dommages affectant un élé-ment d'équipement rendent l'ouvrageimpropre à sa destination (Civ. 3e, 14 oct.1992) peu important que les élémentsd'équipements soient dissociables ou non(Civ. 3e, 11juin 2004). Elle le confirme icidans une formulation de principe, d'au-tant que l'arrêt est publié sur le site de laCour de cassation.A retenir:Dès lors qu'ils rendent l'im-meuble impropre à sa destination, lesdésordres affectant des éléments d'équipe-ment relèvent de la responsabilité décen-nale.Dommages ouvrageNon respect du délai de 60 jours:quelle sanction pour l'assureur?(Civ. 3e, 14 sept. 2017, n°957, FS-P+B, rejet,pourvoi n°16-21696)Un désordre lié à de la condensation dansun bâtiment industriel consacré à la fabrica-tion de pâtisseries industrielles avait donnélieu à déclaration de sinistre. Le litige avaitdéjà donné lieu à plusieurs décisions maisétait notamment en cause, dans l'affairesoumise à la Cour de cassation, le sort del'action en responsabilité délictuelle enga-gée à l'encontre de l'assureur qui n'avaitpas respecté le délai de 60 jours après ladéclaration de sinistre. L'indemnité d'assu-rance avait été perçue par le bailleur del'immeuble (crédit-bail) mais rétrocédée à lasociété locataire exploitant les locaux, celle-ci s'engageant à faire son affaire des tra-vaux. Le recours était engagé par le liquida-teur de la société locataire. La cour d'appelavait rejeté le recours en responsabilité et laCour de cassation approuve la solution:« Mais attendu qu'ayant retenu, à bondroit, que la sanction du non-respect dudélai de soixante jours prévu à l'article L242-1 du code des assurances était limitati-ve, qu'elle autorisait l'assuré à préfinancerles travaux à ses frais moyennant une majo-ration de sa créance indemnitaire et qu'ellene se conjuguait pas avec une cause de res-ponsabilité, la cour d'appel a, par ces seulsmotifs, légalement justifié sa décision derejeter les demandes formées à l'encontrede l'assureur dommages-ouvrage ».Le pourvoi est rejeté.Observations:L'article L 242-1 du code desassurances impose à l'assureur dommagesouvrage, dans les 60 jours de la réceptionde la déclaration de sinistre, de se pronon-cer sur le principe de mise en jeu de lagarantie. Si le délai n'est pas respecté, l'as-suré peut, après l'avoir notifié à l'assureur,engager des dépenses et l'indemnité estmajorée de plein droit d'un intérêt égal audouble du taux de l'intérêt légal. Cettesanction est donc limitative et fait obstacleà un recours complémentaire en responsa-bilité délictuelle.Vente ou VEFA?Critère de distinction : qui a lacharge des travaux?(Civ. 3e, 14 sept. 2017, n°894, FS-P+B, rejet,pourvoi n°15-19753)Une société S. avait acquis l'ancienne manu-facture des tabacs de Riom, bâtiment indus-triel désaffecté, et en partie inscrit à l'inven-taire supplémentaire des monuments histo-riques. Elle avait confié à d'autres sociétésdont la société L., la vente de l'immeuble enl'état, par lots, dans la perspective d'uneréhabilitation et d'une transformation enlogements éligibles aux régimes Malraux etRobien. Les acquéreurs avaient délégué lamaîtrise d'ouvrage pour la rénovation à lasociété L. Mais à la suite de litiges (notam-ment pour remplacement des parkings pré-vus en sous-sol mais finalement non réali-sables, par des parcs aériens), les acquéreursavaient assigné leur vendeur en nullité del'acte de vente. Leur demande est rejetée, tant en appelqu'en cassation:« Mais attendu qu'ayant relevé que la socié- S. avait vendu des lots en l'étatde locauxindustriels désaffectés, que le coût des tra-vaux, non inclus dans l'acte de vente, était àla charge des acquéreurs, qu'aucune obliga-tion de versement de fonds au titre des tra-vaux n'avait été souscrite au profit du ven-deurqui n'avait pas à assurer la charge deleur maîtrise d'ouvrage et retenu souverai-nement que les parties s'étaient accordéesen connaissance de cause pour que lesacquéreurs bénéficiassent d'avantages fis-caux et qu'il ne pouvait être reproché auvendeur d'avoir participé à un montage arti-ficiel ou frauduleux, la cour d'appel a pu endéduire qu'il ne s'agissait pas de ventes enl'état futur d'achèvement et que lesdemandes de nullité devaient être rejetées ».Observations:La cour d'appel avait consi-déré que les biens vendus nécessitaientcertes des travaux importants de rénova-tion pour pouvoir être utilisés conformé-ment à leur destination « mais que si le25septembre 20173CONSTRUCTION- VENTEJURISPRUDENCE
25septembre 20174❘◗Pierre Popesco, Florence ChéreletBenjamin Bill rejoignent le cabinetCMS Bureau Francis Lefebvre commeavocats associés. Venant du cabinetHerbert Smith Freehills, ils sont accom-pagnés deJean-Marc Peyron, avocatcounsel et de 8 avocats. Le pôle immo-bilier de CMS Bureau Francis Lefebvrecompte désormais 40 avocats.Acteursnon-achèvement de la construction estune condition nécessaire à l'application durégime des ventes d'immeuble à construi-re, cette condition n'est toutefois pas suffi-sante; qu'il est en effet exigé du vendeurqu'il s'oblige, lors de la vente, à acheverl'immeuble vendu, dans un délai prévupar le contrat; qu'or, en l'espèce, les tra-vaux étaient à la charge des acquéreurs»et qu'aucune obligation de versement desfonds au vendeur, pour les travaux, n'étaitprévue. En conséquence, la vente visaitdes locaux industriels désaffectés, mais àcharge pour les acquéreurs de réaliser lestravaux. Si l'entreprise chargée d'effectuerles travaux faisait partie du même groupeque le vendeur, la cour d'appel n'y a pasvu de fraude, notamment car les acqué-reurs cumulaient deux dispositifs fiscaux(Malraux et Robien). L'application du régi-me Malraux supposait que les acquéreursse comportent en maîtres d'ouvrage, seulsou réunis en ASL. Les acquéreurs ayanteffectivement bénéficié de l'avantage fis-cal, la cour d'appel a considéré qu'il n'étaitpas prouvé que, faute d'avantage fiscal,les acquéreurs auraient néanmoinscontracté, et a donc validé la vente.Indépendamment de cette nécessité fisca-le que les acquéreurs prennent en chargeles travaux, la cour d'appel fait donc usagedu critère imposé par les textes pourcaractériser la vente d'immeuble àconstruire: le vendeur de l'immeuble àconstruire doit être débiteur d'une obliga-tion d'achever (cf. art. R 261-1 du CCH etCiv. 3e, 9juillet 1986). La Cour de cassationa aussi jugé que la qualification de VEFAne peut être retenue lorsque les travaux àréaliser après la vente n'incombent pas auvendeur (Civ. 3e, 28janvier 2009).A retenir:La vente par lots d'un immeubleindustriel devant être réhabilité pour êtretransformé en logements peut êtreconclue par des ventes de droit commun,si le vendeur ne s'oblige pas à effectuer lestravaux, notamment si le montage fiscalimpose cette distinction. Les Constructeurs Aménageurs de la FFB(LCA-FFB) vivent un paradoxe: leurs résul-tats sont bons, mais leur inquiétude estvive, face aux annonces de la stratégielogement du Gouvernement.Bons résultatsSi, au 2etrimestre 2017, le marché de lamaison neuve est en recul de -1,9%, ilaffiche un taux de croissance annuel de+12,9%. Ce léger repli n’est pas en soiinquiétant, reconnaît le président de LCA-FFB, car il s’explique par l’attentisme habi-tuel qui accompagne les périodes électo-rales. Patrick Vandromme ajoute que lesventes sont reparties à la hausse dès lemois de juillet.InquiétudeMais ce qui l’inquiète, ce sont les perspec-tives de vente après l’annonce des mesuresgouvernementales. En effet, Patrick Van-dromme rappelle que le marché est trèssensible aux ajustements réglementaires.De2012 à2014, après le recadrage du PTZpar Benoist Apparu, le marché avait perdude 40000 à 45 0000 maisons. À l’inverse,dès sa modification en 2014, le marchéavait à nouveau progressé.Patrick Vandromme explique que contraire-ment aux promoteurs qui travaillent dansles grandes villes, ceux qui construisentdans les villes moyennes sont inquiets. Eneffet, ce sont les Français les plus modestesqui construisent dans les zones B2 et C, quisortent du dispositif du PTZ. Les construc-teurs qui travaillent dans les villesmoyennes (Brest, Angers, Chateauroux,Limoges, Chateaudun…) sont donc sacri-fiés. Patrick Vandromme estime que, aprèsune année 2018 de transition, qui va enco-re bénéficier de la mise en œuvre des com-mandes de cette année, dès 2019, le mar-ché va perdre de l’ordre de 40000 maisons.Le président de LCA-FFB s’interroge sur lesobjectifs de droit au logement et de cohé-sion des territoires alors que les jeunesménages ne pourront plus se loger. Cer-tains pourront se tourner vers l’achat d’unlogement ancien à rénover mais ils y trou-veront moins de confort et sans doutemoins de surface.Le Crédit Foncier observe que le marché aété soutenu en 2017 par le niveau très basdes taux d’intérêt (1,58% en août). Peut-on en déduire que la suppression du PTZaurait moins d’impact sur le marché qu’àune époque les taux du marché étaientplus élevés? Le Crédit Foncier répond quel’analyse d’un dossier par une banque sefonde sur les capacités d’emprunt de l’ac-cédant et non sur la définition du zonage.La suppression du PTZ pour le neuf enzones B2 et C aura nécessairement un effetde réduction de la solvabilité de certainsménages. La limite de solvabilité est sou-vent atteinte à quelques euros près.Les constructeurs pourront-ils se reportersur le secteur voisin de la rénovation?Patrick Vandromme reconnaît qu’il s’agitd’une diversification intelligente, mais quine permet pas de répondre à la brutalitéde la mesure qui vient d’être annoncée.Réforme alternativePour y répondre, le président de LCA-FFBentend bien proposer des mesures alterna-tives. Il évoque par exemple l’idée deréduire les plafonds de ressources ou deréduire le taux maximum de quotité definancement du PTZ.Si la mesure de recadrage du PTZ peut êtremotivée par la volonté de limiter l’étale-ment urbain, les constructeurs en contes-tent la pertinence. Dominique Duperret,délégué général de LCA-FFB, rétorque quela dégradation de la solvabilité des jeunesménages qui résulte de la suppression duPTZ en province ne va pas les inciter pourautant à accéder à la propriété en centre-ville. La mesure pourrait même avoir uneffet inverse de celui escompté: moinsbien solvabilisés, les accédants vont s’éloi-gner pour acquérir un terrain moins cher.Patrick Vandromme souligne enfin que lagrande majorité des constructeurs de LCA-FFB (quatre sur cinq) réalisent moins de 50maison par an, et dans un départementunique. Pour eux, la réforme est un tsuna-mi…En 2016En nombreEn%Zone AZone B1Zone B2Zone C2182720647161483162724%23%18%36%Ensemble90249100%Répartition du nombre de PTZdans le neufNombre de ventes annuelles demaisons neuves en diffusSource: LCA-FFBSource: SGFGAS d e L 80 00090 000100 000110 000120 000130 000140 000150 000160 000170 000180 000200620072008200920102011201220132014201520162017 JURISPRUDENCELCA-FFBRENCONTREInquiétude chez les constructeurs de maisons individuelles2016 : 1336002017 : 135000à 140000(estimation)
25septembre 20175STRATÉGIELOGEMENTPROJETLa stratégie logement du GouvernementLe Gouvernement entend créer un choc d’offre en facilitant la libération de terrainsconstructibles tout en recentrant les dispositifs d’aide sur les zones tendues. La stra-tégie passera par un projet de loi logement en fin d’année et des mesures fiscalesdans le projet de loi de finances. Les locataires du secteur social verront leur situa-tion revue tous les 6 ans.reproduction interdite sans autorisationC’est à deux voix que le Gouvernement aprésenté sa stratégie logement ce 20sep-tembre.Jacques Mézard, ministre de la cohésiondes territoires, reconnaît d’emblée que lasituation actuelle, insuffisance de loge-ment en zones tendues et logementsinadaptés aux modes de vie et aux exi-gences de mobilité, est due à une respon-sabilité collective. Il propose donc de lever les verrous, de rac-courcir les procédures et de favoriser lesparcours résidentiels. Cela permettra d’évi-ter par exemple qu’il faille 12 ans pourmener à bien une opération d’aménage-ment en Ile-de-France ou, qu’à Toulouse,60% des permis de construire soient frap-pés de recours. Le plan vise à inciter à laconstruction de logements plus écolo-giques, plus adaptés aux besoins et dansun objectif de plus d’équité.Mais dans une perspective de politiqueglobale, Le Gouvernement entend égale-ment apporter un soin aux quartiers priori-taires de la politique de la ville, l’État s’yengageant à hauteur d’un milliard d’eurossupplémentaires et d’autre part, mettre enplace un plan pour les villes petites etmoyenne.Le secrétaire d’État, Julien Denormandie,souligne que la consultation numériqueorganisée cet été a permis de recueillir2250 réponses qui ont toutes été analy-sées. Les attentes des Français s’oriententnotamment sur l’insuffisance de logementsen zones tendues et le niveau trop élevédes loyers, et l’insuffisante qualité de l’ha-bitat (1 Français sur 5 déclare avoir froidl’hiver).Le secrétaire d’État présente les trois axesde la stratégie logement.1. Construire plus, mieux et moins cher,2. Répondre aux besoins de chacun, et pro-téger les plus fragiles,3. Améliorer le cadre de vie.Il s’agit d’abord de construire plus, notam-ment dans les zones tendues.Considérant que le coût du logement excè-de de 23% la moyenne européenne, leGouvernement propose de libérer le foncierpar des mesures visant les particuliers, lesentreprises et les collectivités territoriales.Plus-values sur terrains à bâtira. Pour les particuliersle mode d’imposi-tion des plus-values sur les cessions de ter-rains à bâtir sera modifié à titre temporai-re (jusqu’à fin 2020), dans les zones ten-dues. Un abattement sera consenti à hau-teur de:- 100% sur le terrain est destiné à laconstruction de logements sociaux,- 85% pour la construction de logementsintermédiaires,- 70% pour la construction de logementslibres.Alors que certaines organisations deman-dent une inversion du régime de taxationdes plus-values, Julien Denormandie préci-se que le Gouvernement n’a pas souhaitéaller plus loin pour éviter les spéculations.Le but d’une mesure limitée dans le tempsest de provoquer un choc d’offre.b. Pour les entreprises, le taux réduit d’im-pôt sur les sociétés à 19% sera prolongépour les cessions de bureaux, locaux com-merciaux ou industriels, destinés à êtretransformés en logements.Le régime d’IS à taux réduit sera parailleurs étendu aux cessions de terrains àbâtir pour la construction de logements(de janvier2018 à décembre2020).c. Pour les collectivités, un régime d’inté-ressement financier à la construction seramis en place (il doit être discuté lors de laConférence nationale des territoires).Prolongation du régime Pinel etdu PTZLes dispositifs Pinel et le PTZ, qui doiventselon les textes en vigueur, prendre fin endécembre prochain, seront reconduitspour 4 ans, tout en étant orientés vers lessecteurs ils sont le plus utiles :- Le dispositif Pinel sera applicable unique-ment dans les zones A, Abis et B1.- Le PTZ, pour le neuf, sera prolongé de 4ans dans les zones A, Abis et B1mais pour la zone B2, il ne sera prolongéque d’un an.- Pour l’ancien, le PTZ sera prorogé de 4ans, dans les zones B2 et C.Réduction des normesJulien Denormandie indique que le Gou-vernement entend faire une pause dansl’édiction des normes, sauf celles qui résul-tent de textes déjà votés ou qui sont liéesà la sécurité.Mais plus fondamentalement, il expliquequ’il s’agit de changer de logique: alorsque le code de la construction fixe princi-palement des obligations de moyens (parexemple une dimension de matériau iso-lant), il sera désormais rédigé en fonctiond’un objectif à atteindre. Le choix desmoyens sera laissé à l’initiative des acteurs.Par ailleurs, le Conseil supérieur de laconstruction sera chargé d’une revuepériodique des normes, pour éliminercelles qui sont dépassées.S’agissant des normes d’accessibilité, aprèsconcertation avec les associations de per-sonnes ayant un handicap, (notammentl’APF), il est prévu de changer la règle: aulieu d’exiger, dans un programme enconstruction, de réaliser 100% de loge-ment collectifs adaptés, il sera exigé que100% des logements collectifs soient“évolutifs”, c’est-à-dire aisément modi-fiables pour être accessibles, seuls 10%étant adaptés.Julien Denormandieet Jacques MézardZonesA, AbisB1B2CPinel (neuf)2021202120172017PTZ (neuf)2021202120182017PTZ (ancien)2017201720212021Régimes Pinel et PTZProlongation et recentrageÉchéances prévues à fin…Exonération fiscale- Une personne pourra louer unechambre de son logement (meublée ounon) en bénéficiant d’une exonérationd’impôt sur les loyers.PTZ: prolongé, recentré- Le PTZ dans l’ancienest recadré sur leszones B2 et Cpour soutenir notammentla revitalisation des villes moyennes.- Le PTZ dans le neufcible les zones ten-dues avec une transition en zone B2 pour2018.Pinel: prolongé, recentré- L’incitation à l’investissement locatif estrecentrée sur les zones tenduespour per-mettre d’y construire davantage.
Recours abusifsAfin d’éviter que la construction de nom-breux logements soit bloquée par desrecours, Julien Denormandie indique que - les délais de recours des juridictions doi-vent être réduits,- les montants des amendes pour recoursabusifs seront augmentés,- la cristallisation des recours sera obliga-toire: le requérant devra indiquer, dès ledépôt du recours l’ensemble des moyensqu’il présente à l’appui de sa demande.Enfin, il est prévu de relancer des grandesopérations d‘aménagement.Réforme des APL : les enjeuxAfin de répondre à l’objectif de mieuxrépondre aux besoins de chacun, JulienDenormandie présente la réforme des APLet son contexte. Il confirme d’abord l’en-trée en vigueur, au 1eroctobre 2017 de labaisse de 5 des APL. Mais cette mesuresera complétée par une véritable réformedes allocations logement. Le problème defond étant le montant des loyers, l’objectifest de faire baisser les loyers, ce qui provo-quera une baisse des APL. Dans le secteurprivé, c’est la hausse de la construction quipermettra à terme de faire baisser lesloyers.En revanche, dans le parc public, il est pos-sible d’agir rapidement car, rappelle lesecrétaire d’État, ce sont les collectivitésterritoriales, la Caisse des dépôts et l’Étatqui financement le logement social. L’Étatpropose donc d’améliorer les conditions definancement des logements sociaux et, encontrepartie, que les bailleurs s‘engagent àrépercuter le gain en baisse de loyer, maisJulien Denormandie affirme que les loca-taires n’y perdront pas un euro de plus.Par ailleurs, le calcul des APL sera désor-mais effectué à partir des revenus actuelsde l’allocataire et non sur ses revenus del’année n-2. Le gain estimé est de 1mil-liard d’euros.Julien Denormandie rappelle que le systè-me des aides au logement n’a pas étéremis en cause depuis la réforme de 1977.Le choix opéré à l’époque de soutenir lapersonne au lieu de la construction n’estaujourd’hui plus tenable. Le choix retenuaujourd’hui par le Gouvernement est deconstruire davantage pour faire baisser lesloyers. Mais il affirme qu’il n’a jamais étéquestion de supprimer les APL. La réformevisant à baisser les loyers, ce qui est uneaction de long terme, elle n’aura pas unimpact immédiat sur les APL dans le sec-teur privé.En revanche, pour le secteur public, il estpossible d’agir plus rapidement ; d’oùl’idée de proposer d’améliorer les condi-tions d’aide au financement du logementsocial et en contrepartie, de demander auxbailleurs sociaux, qui bénéficieront d’uneamélioration de leur trésorerie, de baisserles loyers. Le dispositif pourra comprendreune stabilisation du taux du livret A.Le bail mobilitéEn faveur des personnes en formation pro-fessionnelle et des étudiants, le Gouverne-ment propose un bail mobilité d’unedurée de 1 à 10 mois. Ce bail aura deuxcaractéristiques :- Aucun dépôt de garantie ne pourra êtreexigé par le bailleur,- une garantie de bonne fin sera accordéeau bailleur pour l’assurer de la remise enétat du logement en fin de bail. Cettegarantie sera mise en œuvre par Actionlogement par une extension du dispositifVisale.Jacques Mézard ajoute que le Gouverne-ment prévoit de financer la constructionde 80000 logements pour les étudiants etles jeunes professionnels (dont 20000 loge-ments en PLAI).S’inscrivant en faux contre des intentionsprêtées au Gouvernement, le ministre dela cohésion des territoires affirme qu’il n’ajamais été dans ses intentions de revenirsur la loi SRU. Un bilan du dispositif seraeffectué à la fin de la période triennale encours, soit en 2020.Vente des logements sociauxLe plan du Gouvernement vise par ailleursà faciliter l’accession à la propriété par lavente de logements sociaux. JacquesMézard observe que seuls 7000 logementssont vendus aux occupants chaque année,ce qui est insuffisant (0,2% du parc). Leministre a demandé à Action Logement età l’USH de mettre en place une structuredédiée pour parvenir à une hausse desventes. Il assure qu’il ne s’agit pas de chas-ser quiconque de son appartement maisobserve que la vente d’un logement per-met de financer la construction de troislogements neufs.Examen tous les 6 ans de la situa-tion du locataire du parc socialPour faciliter la mobilité dans le parc social,qui est “trop verrouillé”, il est proposé unemesure d’équité: un réexamen de la situa-tion de chaque locataire au bout de 6 ans.Cela doit notamment permettre auxménages dont les enfants sont partis de sevoir attribuer un autre logement corres-pondant mieux à leur famille.Répondant à une préconisation de la Fon-dation Abbé Pierre, le Gouvernement pro-pose une politique du “logement d’abord”afin de permettre à ceux qui sont sansdomicile un parcours direct vers le loge-ment. Il est notamment prévu de créer10000 places en pensions de familles,40000 logements PLAI et 40 000 intermé-diations locatives.Améliorer le cadre de vieLe Gouvernement reconnaît qu’il y a beau-coup à faire pour la rénovation descentres-villes, dans les villes petites etmoyennes et annonce le lancement d’unplan d’action spécifique. Ce plan qui béné-ficiera du soutien d’Action Logement àhauteur de 1,5milliard d’euros, doit êtremis en place dès 2018.Pour le numérique, l’objectif est d’assurerl’équipement en haut débit ou très hautdébit du territoire. Pour les modalités dufinancement de ce plan, des discussionssont en cours avec les opérateurs. Le projetde loi doit aussi accélérer les procédurespour que l’installation des pylônes de télé-phonie mobile puisse être plus rapide.Encadrement des loyers : un biland’abordQuant à l’encadrement des loyers, JacquesMézard indique avoir demandé à sonministère un audit pour mesurer les résul-tats de l’encadrement sur les deux villes il est pratiqué. Mais la loi Alur ne sera pasremise en cause sur ce point.Le Gouvernement veut enfin mettre enplace un bail numérique, qui permettra defaciliter les contrôles. 25septembre 20176Le bail numérique (encouragé)- Rempli en ligne- Avec “dispositifs d’auto-contrôle poursécuriser son contenu”Objectifs- Faciliter la connaissance des loyers- Contrôler les dispositifs de maîtrise desloyersSTRATÉGIELOGEMENTPROJETLe bail mobilité- Durée: de 1 à 10 mois.- Non renouvelable.- Garantie: pas de dépôt de garantie,mais garantie des loyers et de la remiseen état des lieux par Visale- Locataires: personnes en formation pro-fessionnelle, en contrat d’apprentissage eten stage- En cas de colocation: clause de “non-solidarité”
INITIATIVESQui sont les investisseurs?Le Crédit Foncier a réalisé une nouvelleétude sur les motivations des Français quiréalisent des investissements locatifs.L’investisseur type à 45 ans, investit enmoyenne 168000. Il privilégie l’achatd’un appartement (92%) de préférence àune maison (8%). La surface moyenne estde 45m2. L’investissement est le plus sou-vent réalisé avec peu ou pas d’apport etavec un prêt de 20 ans et 5 mois enmoyenne.Dans le neuf, la motivation principale estfiscale (65% des réponses).Dans l’ancien, la première motivation estle désir de se constituer un patrimoine61%) avant la préoccupation fiscale(13%).La part du locatif privé dans les logementsconstruits en 2017 devrait être de 16,3%,estime le Crédit foncier, soit une haussepar rapport à 2016 (14,9%).(Étude publiée le 19 sept. 2017).Partenariat FNAIM - CNCEFLe président de la FNAIM, Jean-FrançoisBuet a signé ce 12septembre une conven-tion de partenariat avec Didier Kling, prési-dent de la Chambre Nationale des ConseilsExperts Financiers (CNCEF) et de laChambre Nationale des Conseils Experts enImmobilier Patrimonial (CNCEIP). L’objectifest d’assurer à leurs adhérents respectifsune formation et une veille juridique dansle domaine juridique immobilier.(Communiqué du 18septembre2017).25septembre 20177NOMINATIONSOrganismes publicsCommission nationale de concertation:Claude Dorian, inspectrice générale del'administration du développementdurable à la retraite, est nommée prési-dente de la CNC. (Arrêté du 29août 2017,J.O. du 15 sept. n°32).Outre-mer: Deux instances sont crééespour la reconstruction des îles de Saint-Barthélemyet de Saint-Martin, à la suitedu cyclone de septembre2017.- Un comité interministérielchargé de défi-nir, d'animer et de coordonner la politiquedu Gouvernement pour la reconstructionglobale et durable de ces territoires.- Un délégué interministérielplacé auprèsdu ministre chargé de l'outre-mer. Il s’agitdu préfet Philippe Gustin. (Décret n°2017-1335 du 12septembre 2017,J.O. du 13 sept. n°32 et décret du 14sep-tembre, J.O. du 15 sept. n°23).Conventions collectivesConseils d'architecture, d'urbanisme et del'environnement: il est envisagé l'extensionde l’avenant n°23 du 7juin 2016 modifiantle régime de frais de santé obligatoire. (Avispublié au J.O. du 12 sept. n°59).Personnels des SA et fondations HLM: ilest envisagé l'extension de l’avenant n°9du 22juin 2017 relatif au barème derémunérations.(Avis publié au J.O. du 14 sept. n°51).Station de tourismeSoulac-sur-Mer(Gironde) et Sète(Hérault)sont classées comme stations de tourisme.(Décrets du 15septembre 2017, J.O. du 17,n°3 et4).Prélèvement à la source de l'IRL'article 10 de la loi du sur le dialoguesocial autorise le Gouvernement à légiférerpar ordonnance pourdécaler au 1erjanvier2019l'entrée en vigueur du prélèvement àla source de l'impôt sur le revenu. Le pro-jet de loi de ratification doit être déposéavant le 16décembre 2017.Le Gouvernement doit remettre au plustard le 30septembre 2017 un rapportpré-sentant les résultats des expérimentationsmenées de juillet à septembre et l'audit del'inspection générale des finances sur leprélèvement à la source.Le Conseil constitutionnel a validé la loid'habilitation, sans se prononcer spécifi-quement sur l'article 10.(Loi n°2017-1340 du 15septembre 2017d'habilitation à prendre par ordonnances lesmesures pour le renforcement du dialoguesocial et décision n°2017-751 DC du 7sep-tembre 2017, J.O. du 16 sept. n°3 et6).AU FIL DU J.O.SCPI et OPCI dans l’IFI?Benjamin Nicaise réagit à la perspectived’intégration des SCPI et des OPCI dansl’assiette de taxation au titre de l’impôt surla fortune immobilière qui doit succéder àl’ISF. Pour le président de Cerenicimo, cettedécision - si elle est confirmée - n’est passurprenante car “il ne paraissait pas envisa-geable qu'un même actif soit taxable à l’IFIou non, selon son mode de détentiondirecte ou indirecte (pierre-papier)”. Ilajoute que “l’inverse aurait conduit à unedissymétrie fiscale. Toutefois, il ajoute quecette décision ne correspond pas à la philo-sophie du Gouvernement de réorienterl’épargne vers l’économie productive. Ilsuggère que les soient exonérés d’IFI lesactifs loués par bail commercial.(Communiqué du 19 sept. 2017)POINTDEVUELe SNAL devient l’UNAMPascale Poirot, présidente duSNAL, a annoncé lors ducongrès des aménageurs le20septembre le changementde nom de son organisationprofessionnelle: le syndicat devient l’Unionnationale des aménageurs. Laprésidente de la nouvelleUnion souligne qu’aménager c’est prévoiret que les aménageurs se sont engagéspour l’amélioration de la qualité des opé-rations. Ils ont par exemple signé la chartedes éco-quartiers.Mais la fête était un peu gâchée par lesannonces du Gouvernement en matière delogement. Pourtant certains aspects sontsalués par les aménageurs: réduction de laproduction de normes, volonté de luttecontre les recours abusifs notamment.D’autres sont plus sujets à critiques.L’UNAM réitère son souhait que soit inver- le régime de taxation des plus-valuesimmobilières, pour inciter les propriétairesà vendre leurs terrains constructibles etsusciter un choc d’offre.Assouplir la loi SRU…Les aménageurs souhaitent également unassouplissement de la loi SRU, observantpar exemple que le maire de Haute Gou-laine (Loire Atlantique) sur la commune delaquelle une opération a précisément étéhonorée d’un trophée de l’aménagementce 20septembre, a se rendre… à la pré-fecture pour répondre aux questions dupréfet sur l’insuffisance de logementssociaux dans sa commune.Pascale Poirot évoque aussi la nécessitéd’encadrer les délais de délivrance desautorisations d’urbanisme et les délais dejugement. Elle s’insurge également contrel’inégalité de traitement dont sont victimesles aménageurs: le vendeur d’un terrainbénéficie d’exonération d’impôt sur laplus-value lorsqu’il le cède à un bailleursocial ou à un promoteur, mais non lors-qu’il vend à un aménageur, même si deslogements sociaux sont prévus dans l’opé-ration.L’UNAM demande également un allége-ment des procédures de création de ZACet de permis d’aménager. Elle préconisepar exemple la création d’un permisd’aménager multisites qui favoriserait leréaménagement des centres-villes.Pascale Poirot déplore la suppression dedispositifs qui ont fait leur preuve et obser-ve que ce sont les ménages modestes quien pâtiront. Elle propose par ailleurs lacréation d’un PTZ senior pour aider les plusde 55 ans à sécuriser leurs retraites
25septembre 20178D.O.N.C IMMO>Quelle est l’origine votre société?M.C.: “La société D.O.N.C Immo animeune plateforme immobilière qui a été crééepar trois conseillers en gestion de patrimoi-ne, Solange Dahan, Franck Nogues et moi-même comme. Elle propose des solutionsd’investissement aux États-Unis, commeoutil de diversification.Cette plateforme est opérationnelle depuis18 mois, en conformité avec la réglementa-tion française qui nous impose, contraire-ment à celle des États-Unis, de disposer d’unmandat conforme à la loi Hoguet et d’uneresponsabilité civile professionnelle.>A qui vous adressez-vous?M.C.: “Nous travaillons avec des profes-sions de l’immobilier en vue de commercia-liser des biens aux Etats Unis pour leursclients particuliers. > Quels sont les marchés que vous propo-sez?M.C.: “Nous avons d’abord ciblé le marchéde la Floride que Franck Nogues analysedepuis 2008. Puis comme les perspectives deplus-values s’y atténuent, nous noussommes intéressés depuis deux ans au mar-ché de Détroit. Nous y sélectionnons desagences locales pour trouver des biens etd’autres agences pour en assurer la gestion.Notre idée est de permettre aux clients d’in-vestir dans l’immobilier de façon aussisimple que s’ils souscrivaient un contratd’assurance-vie. Le client achète un bien etnous lui trouvons les partenaires pour enassurer la gestion.>Quelle peut être la garantie locative d’unbien à Détroit?M.C.: “Nos agences partenaires recherchentparticulièrement des locataires qui sont éli-gibles à des subventions dites du secteur 8,ce qui est l’équivalent de nos APL. Attri-buées sous condition de ressources et decomposition familiale, ces allocations per-mettent que le loyer soit payé par l’État fédé-ral, pour un montant allant de 50% à 100%du loyer. De plus, ces logements reçoivent lavisite annuelle d’un inspecteur qui vérifiel’état du logement. Ce contrôle assure unegarantie complémentaire à l’investisseur. >Quelle est l’opportunité d’investir dansun marché comme celui de Détroit, qui asubi une grave crise?M.C.: “Il est vrai que la ville a fait failliteavec les déboires de General Motors et quetout y est à reconstruire. Mais la ville a déjàremboursé un tiers de sa dette et de grandsacteurs économiques s’y installent: Ama-zon, Alphabet (maison mère de Google),Microsoft. La ville est aujourd’hui en pleinerenaissance et ouvre des perspectives écono-miques très intéressantes.>Quel type d’investissement proposez-vous?M.C.: “Les prix du foncier y sont très favo-rables. On y trouve des maisons de 100m2pour des prix allant de 50000à 60000 $,(42000à 50000€). Ces maisons se louentpour un prix mensuel de 750 à 850$, ce quioffre une forte rentabilité. Si les valeursvénales ont fortement baissé, de moitié envi-ron, les loyers n’ont pas bougé. Le marchéde la transaction n’est pas encore très actif,car il faut du temps pour que les entreprisesqui s’y installent recrutent des salariés maisd’ici un à deux ans, celaouvre des perspectives inté-ressantes.>N’y a-t-il pas un risquelocatif?M.C.: “Suivant la règle géné-rale en immobilier, ce qui faitla différence, c’est l’emplace-ment. D'où l’importance dela qualité de la sélection quenous opérons pour limiter lerisque. Si notre siège socialest parisien, nous nous ren-dons aux États-Unis une foistous les deux mois en moyen-ne et plus si besoin pour véri-fier l’état du marché et développer lescontacts avec nos partenaires. Il faut égale-ment souligner qu’il s’agit d’un actif immo-bilier locatif dont les risques locatifs sont lesmêmes qu’en France.>Quels sont vos résultats?M.C.: “Nous avons réalisé 120 ventes à Détroitdepuis 18 mois et précédemment nous avionsréalisé 100 ventes de maisons en Floride.>Comment sont traités les revenus fon-ciers des investisseurs?M.C.: “Les revenus locatifs perçus auxÉtats-Unis sont déclarés sur place puisreportés dans la déclaration du contribuableen France, mais il n’y a pas de double taxa-tion: l’impôt payé aux États-Unis est consti-tutif d’un crédit d’impôt en France.De plus nous préconisons la création d’unesociété aux Etats Unis (coût 250$). Avec lesdiverses déductions possibles (gestion loca-tive, taxe foncière, assurance, tenue comp-table), l’imposition pour une maison estquasiment réduite à zéro.>Et pour la plus-value?M.C.: “Les plus-values immobilières sonttaxées au taux de 15% si le bien est détenudepuis plus d’un an. Comme pour les reve-nus fonciers, l’imposition américaine donnelieu un crédit d’impôt en France.>A qui conseillez-vous parti-culièrement un tel placement?M.C.: “Il s’adresse aux inves-tisseurs qui souhaitent effec-tuer une diversification deplacement et qui recherchentrentabilité et sécurité. Il fautprévoir un investissementd’une durée de 5 à 10 ans. Lesconditions sont actuellementfavorables: bonnes conditionsde marché, parité euro dollar.Le marché immobilier a telle-ment baissé à Détroit qu'il nepeut que remonter! Marycaroline Chabrière: “Le marché à Détroit ne peut que remonter”Investir aux États-Unis? Une option que propose la société D.O.N.C Immo spécialisée dansl’investissement locatif outre Atlantique, à titre de diversification patrimoniale.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsINTERVIEWInvestissementAchat + travauxFrais d’acteConstitution LLC500881670209Total51966Revenu brut moyenLoyer mensuelLoyer annuel6688014Frais annuelsGestion locativeProvision entretienAssurancesTenue comptable LLCTaxes foncièresRenouvellement LLC8016687512921211125Rendement annuel8,05%Exemple d’investissementà Détroit maison de 87m2