dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 710 du 29 janvier 2018

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Au sommaire :

Droit de pratiquer une hausse de loyer dans la limite de la convention. Pas de QPC / Règles de congé spécifiques aux établissements publics de santé. Validité ?
Baux commerciaux : Obligation de délivrance ; combinaison d’un bail et d’un contrat de promotion / Droit de repentir. Délai de prescription pour obtenir le paiement de l’indemnité d’occupation
Droit de propriété : Atteinte au droit de propriété par une commune sans privation définitive du droit. Compétence administrative
Copropriété : Division d’un lot
Autorisation d’urbanisme : Avis de la commission de sécurité
Taxe foncière : Organisme à but non lucratif. Critère d’appréciation
– 5 – Rencontre –
Voeux des ministres de la cohésion des territoires
– 5 – En bref –
Rémunération des agents immobiliers / Rénovation des copropriétés
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Prélèvement à la source / Annulation de crédit pour les HLM
– 8 – Rencontre –
Knight Frank : le marché de l’immobilier d’entreprise dynamique
Bureaux et commerces

jugé>L’octroi d’une subvention de l’ANAH neconstitue pas un droit (CE, 19janv.2018, p.4).>La faculté spécifique de donner congé àson locataire, accordée à trois établisse-ments publics de santé, sera soumise aucontrôle du Conseil constitutionnel (Civ. 3e,18janvier 2018, p.2).>Le bailleur est tenu d’une obligation dedélivrance, même si le preneur a conclu parailleurs un contrat de promotion immobiliè-re pour la rénovation du local qu'il doitlouer (Civ. 3e, 18janvier 2018, p.2).répondu>L’assurance de garantie financière pour lagestion immobilière est obligatoire, précisele ministère de l’économie (voir p.6).>Les autorisations d’urbanisme sont dépo-sées à la mairie du lieu de situation des tra-vaux envisagés, mais les pétitionnaires pour-ront en novembre prochain déposer leurdossier par voie électronique (p.6).>Le Conseil d’État a statué sur l’incidencede l’irrégularité de l’avis de la commissionde sécurité sur l’autorisation d’ouvertured’un établissement recevant du public (CE,19janvier 2018, p.4).conseillé>Le CSCEE invite le Gouvernement à prêterattention à la rénovation énergétique descopropriétés (p.5).critiqué>Onze fédérations ou associations ontcosigné un communiqué critiquant les pro-jets d’encadrement de la rémunération desprofessionnels de l’immobilier (p.5).analysé>Le marché de l’immobilier d’entreprise futdynamique en 2017 et l’année 2018 com-mence également sous de bons auspices.Analyse avec Knight Frank (p.8).“Julien et Jacques” à MalakoffSouvent fut avancée l’idée que la coexistence d’un ministre etd‘un secrétaire d’État est chose difficile. Les deux personnalitésà la tête du ministère de la cohésion des territoires tendent àdémontrer le contraire. Présentant leurs vœux aux acteurs dulogement ce 25janvier, Julien Denormandie et Jacques Mézardont affiché une harmonieuse entente. Cédant à la tentation duprénom, le secrétaire d’État a cité “Jacques” à d’abondantesreprises et ce dernier, à l’expérience déjà fort longue, a rendu un vifhommage au digne représentant d’une génération nouvelle.Sur le fond, le ministre a fait remarquer que son secrétaire d’Étatn’avait pas prononcé le discours technocratique que son poste sem-blait plus logiquement annoncer. Julien Denormandie a en effetplacé son propos sur un terrain résolument politique. Les consé-quences techniques des politiques menées viendront vite. Pour neretenir qu’un seul des exemples évoqués, indiquons que le secrétai-re d’État entend arracher une page sur cinq du code de la construc-tion et de l’habitation!On sent chez Julien Denormandie une passion, ou plutôt une ten-sion, qui se lit dans son expression même, et qui marque l’implica-tion de tout son être dans la réalisation de sa mission. La visée de samission, telle qu’elle ressort de son discours, est la recherche de lacohésion. Cohésion, non pas tant d’abord celle des territoires, quecelle de la nation. Si l’usage est d’appeler ministre le secrétaired’État, l’étymologie du nom, qui renvoie au serviteur, qualifie exac-tement la figure de celui qui est à ce jour investi de cette mission.Jacques Mézard, rompu aux discours, une compétence acquise tant augré de 38 années de pratique de la profession d’avocat, qu’au fil de sesmandats électifs, rappelle son appartenance au parti radical, parti -désormais réunifié - qui a participé à tous les Gouvernements de laVeRépublique. Il revendique cette radicalité même s’il feint de s’of-fusquer de l’affichage quotidien d’une lutte contre le radicalisme.Mais le chantier de la cohésion est vaste. Il y a fort à faire pourremettre la République au cœur des quartiers, selon les propos mêmedu ministre. Les ministres ont indiqué leur attention à la politique dela ville au point de solliciter l’un de leurs prédécesseurs, Jean-Louis Bor-loo, convié à remettre ses propositions d’ici le mois de mars. Ces vœuxfurent présentés au-delà du périphérique, dans l’ancienne distillerieClaquesin. Classé monument historique, reconverti en lieu de récep-tion, ce site est situé à Malakoff, petite commune du sud des Hauts-de-Seine, restée à ce jour assez largement à l’écart des travaux derénovation de ses voisines. Il ressortait de cette cérémonie de vœux aucontexte inhabituel car extraite des boiseries dorées des hôtels minis-tériels parisiens, une impression d’unité paisible à la tête du ministère.C’est sans doute le premier atout requis pour une action réussie avecl’ensemble de ceux qui travaillent au service des ministres et de lanation. C’est un vœu que l’on peut ensemble partager. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 71029 JANVIER 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Droit de pratiquer une hausse de loyer dans lalimite de la convention. Pas de QPC / Règles de congé spécifiques auxétablissements publics de santé. Validité ?Baux commerciaux: Obligation de délivrance ; combinaison d’unbail et d’un contrat de promotion / Droit de repentir. Délai de pres-cription pour obtenir le paiement de l’indemnité d’occupationDroit de propriété: Atteinte au droit de propriété par une commu-ne sans privation définitive du droit. Compétence administrativeCopropriété: Division d’un lotAutorisation d’urbanisme: Avis de la commission de sécuritéTaxe foncière: Organisme à but non lucratif. Critère d’appréciation- 5 -Rencontre-Vœux des ministres de la cohésion des territoires- 5 -En bref-Rémunération des agents immobiliers / Rénovation des copropriétés- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du JO-Prélèvement à la source / Annulation de crédit pour les HLM- 8 -Rencontre-Knight Frank: le marché de l’immobilier d’entreprise dynamiqueBureaux et commercesSOMMAIREEDITORIAL
29janvier 20182JURIShebdoimmobilierllBAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUXBaux d'habitationDroit de pratiquer une hausse deloyer dans la limite de la conven-tion. Pas de QPC(Civ. 3e, 18janvier 2018, n°137, FS-P+C, n°17-40065 non-lieu à renvoi)Une série de locataires d'une SA d'HLMcontestait le droit pour leur bailleur de pra-tiquer une hausse de loyer, dans des bauxen cours, en application de l'article L 353-16du CCH. Les requérants estimaient notam-ment que cet article remettait en cause ledroit au maintien de l'économie généraledu contrat. Mais la Cour de cassation refusede transmettre la QPC au Conseil constitu-tionnel:« Attendu […] que la question posée neprésente pas un caractère sérieux en ce quel'augmentation du loyer consécutive à l'en-trée en vigueur d'une convention conclueen application de l'article L 351-2 du CCHest plafonnée et proportionnée aux res-sources des locataires et qu'elle est justifiéepar un motif d'intérêt généralvisant à assu-rer le droit au logement des locataires dotésde ressources modestes et à financer laconstruction et l'amélioration du parc loca-tif social, de sorte que l'atteinte ainsi portéeaux contrats légalement conclus n'est pasdisproportionnée au regard des objectifspoursuivis».Observations:La Cour de cassation recon-naît implicitement que l'application de laconvention remet en cause le bail en courspuisqu'elle autorise une hausse du loyer.Mais elle estime que cette remise en causeest justifiée par un motif d 'intérêt généralet donc qu'il n'y a pas lieu de la soumettreau Conseil constitutionnel.Règles de congé spécifiques auxétablissements publics de santé.Validité?(Civ 3e, 16janvier2018, n°136, n°17-40059,renvoi)Un locataire de l'AP-HP avait reçu de sonbailleur un congé fondé sur l'article 14-2 dela loi du 6juillet 1989. Cet article, issu de laloi du 26janvier 2016, a créé un dispositifspécifique de congé permettant à trois éta-blissements (Assistance publique Hôpitauxde Paris, de Marseille et aux Hospices civilsde Lyon) de donner congé à leur locataireafin de loger une personne en raison del'emploi qu'elle occupe dans l'un de ces éta-blissements.Cette disposition, qui s'applique spécifique-ment à trois établissements est-elle contrai-re au principe d'égalité?La Cour de cassation renvoie la question auConseil constitutionnel en estimant qu'elleprésente un caractère sérieux car ces dispo-sitions sont « susceptibles de porter atteinteau principe d'égalité devant la loi» etqu'elles sont « de nature à porter à l'écono-mie des contrats légalement conclus uneatteinte disproportionnée au regard del'objectif poursuivi».Observations:Cette règle est en effet trèssurprenante pour deux raisons, l'une liée àson champ d'application, l'autre sur sonmode de mise en œuvre.- La mesure est d'application trèsrestrictive: elle vise explicitement trois éta-blissements publics dont le nom est indi-qué dans la loi elle-même et n'a donc pasvocation à s'appliquer à d'autres établisse-ments qui auraient des besoins analoguesen matière de logement de leur personnelet qui assurent tout autant une mission deservice public imposant un logement àproximité de leur lieu de travail.- La mesure est d'application très rapide:elle permet au bailleur de donner congéavec un préavis de six mois, mais sanségard à la durée initiale du contrat concluavec le locataire. Elle aboutit donc àremettre en cause la durée du bail sansque le bailleur soit tenu d'attendre la findu bail pour donner congé.Baux commerciauxObligation de délivrance: combi-naison d'un bail et d'un contrat depromotion(Civ. 3e,18janvier 2018, n°26, F-P+B+I, pour-voi n°16-26011, cassation partielle)Une association avait conclu un bail com-mercial pour des locaux à usage de crèche.Mais elle avait préalablement conclu uncontrat de promotion immobilière avec unesociété pour réhabiliter l'immeuble. Le pro-moteur ayant découvert des plaques defibrociment contenant de l'amiante, il avaitréalisé des travaux de retrait de l'amiante,non prévus dans le contrat. L'associationréclamait au bailleur la prise en charge destravaux de désamiantage.La cour d'appel avait rejeté cette demandeau motif que le promoteur était tenu d'uneobligation de résultat, qu'il devait respecterles règles en vigueur relatives à l'amiante,que le contrat de promotion était annexéau bail et en conséquence que le locatairene pouvait exiger du bailleur qu’il supportele coût de retrait de l'amiante. Cette déci-sion est cassée au visa de l'article 1719 ducode civil:« Qu’en statuant ainsi, alors que les obliga-tions pesant sur le promoteur immobilierenvers le preneur, au titre des travaux deréhabilitation d’un immeuble loué, n’exonè-rent pas le bailleur, tenu d’une obligation dedélivrance, de la prise en charge des travauxnécessaires à l’activité stipulée au bail, saufclause expresse contraire, la cour d’appel,qui s’est déterminée par des motifsimpropres à caractériser une exonération dubailleur, a privé sa décision de base légale ».Observations:L'article 1719 du code civilimpose au bailleur une obligation de déli-vrance. En matière d'amiante, la Cour decassation avait jugé que l'obligation dedélivrance n'est pas entièrement satisfaitelorsque les travaux de désamiantage, à lacharge du bailleur indépendamment detoute clause contractuelle, n'ont pas étéréalisés avant l'entrée dans les lieux (Civ.3e, 2juillet 2003). La jurisprudence estgénéralement stricte à l'égard du bailleuren matière d'amiante. Il a ainsi été jugéque l'obligation de désamiantage neconstitue pas un cas de force majeure (CAVersailles, 19mai 2011) ou qu'un bailleurqui omet volontairement d'informer de laprésence d'amiante dans les lieux loués,alors qu'il connaissant les activités du pré-cédent locataire liées à l'amiante, commetun dol (CA Paris 16septembre 2009).Mais la particularité du présent arrêt estque le preneur avait par ailleurs conclu uncontrat de promotion immobilière pour larénovation de l'immeuble. La Cour de cas-sation s'en tient au rapport contractuel issudu contrat de location qui impose aubailleur une obligation de délivrance. Laprise en charge des travaux peut toutefoisêtre transférée au preneur, comme le relè-ve incidemment l'arrêt, sous réserve d'uneclause expresse.A retenir:Le bailleur est tenu d'une obli-gation de délivrance, même si le preneur aconclu par ailleurs un contrat de promo-tion pour la rénovation du local qu'il doitlouer.Droit de repentir. Délai de pres-cription pour obtenir le paiementde l'indemnité d'occupation(Civ. 3e, 18janvier 2018, n°6, FS-P+B, cassa-tion, pourvoi n°16-27678)Un bailleur avait refusé une demande derenouvellement de bail émanant de sonlocataire, sans offre d'indemnité d'éviction.JURISPRUDENCE
Après fixation de l'indemnité par le juge enjuin2015, le bailleur avait exercé son droitde repentir en novembre2015. Se posait laquestion du délai de prescription pourdemander le paiement de l'indemnité d'oc-cupation. La cour d'appel avait déclaré pres-crite son action en paiement de l'indemnitéd'occupation, car le bail était expiré depuis2008 mais son arrêt est cassé:« Vu les articles L 145-28 et L 145-60 du codede commerce […];Attendu que, pour déclarer prescrite l'ac-tion en paiement de l'indemnité d'occupa-tion, l'arrêt retient que, la SCI Paca ayantexercé son droit de repentir, le délai deprescription biennale de son action en paie-ment de l'indemnité d'occupation a courule lendemain de la date d'expiration dubail, soit le 30décembre 2008;Qu'en statuant ainsi, alors que le délai del'action en paiement de l'indemnité d'occu-pation fondée sur l'article L 145-28 du codede commerce ne peut commencer à couriravant le jour est définitivement consa-cré, dans son principe, le droit du preneurau bénéfice d'une indemnité d'éviction, lacour d'appel a violé les textes susvisés,Par ces motifs: casse ».Observations:Tant que les parties sont enlitige sur le sort du renouvellement du bailet l'éventualité d'une indemnité d'éviction,le preneur reste généralement dans leslieux. Lorsque le litige est tranché, reste àfixer le montant de l'indemnité d'occupa-tion due par le locataire. Il se pose enconséquence, la question du délai pendantlequel le bailleur peut exiger cette indem-nité.La Cour de cassation avait jugé que la pres-cription biennale (art. L 145-60) s'appliqueà l'action en fixation de l'indemnité d'oc-cupation prévue par l'article L 145-28 (Civ.3e, 25juin 1997). En cas d'exercice du droitde repentir, le point de départ est fixé aulendemain de la date d'expiration du bail(Civ. 3e, 23mars 1977, bull. n°146), et c'estce qu'avait jugé la cour d'appel dans laprésente affaire. Mais dans l'arrêt de 1977,le principe du droit à indemnité d'évictionn'était pas contesté.Il avait été jugé par ailleurs que la prescrip-tion ne commence à courir que du jour est définitivement consacré en son principele droit du locataire à une indemnitéd'éviction (nombreux arrêts, par ex. Civ. 3e,22 janvier 1997, ou 23mars 2011 n°10-13898) Dans cette affaire de 2011, lebailleur avait donné congé avec refus depaiement de l'indemnité d'éviction maisfinalement accepté le paiement d'uneindemnité d'éviction. La prescription del'action en paiement de l'indemnité d'oc-cupation court à compter du "jour estdéfinitivement consacré, dans son principe,le droit du locataire au bénéfice d'uneindemnité d'éviction".C'est ce que réaffirme la Cour de cassationdans le présent arrêt, cette fois pour le casdu droit de repentir exercé par le bailleur.A retenir:Le délai de prescription de l'ac-tion en paiement de l'indemnité d'occupa-tion court à compter du jour est estdéfinitivement consacré, dans son principe,le droit du locataire au bénéfice de l'in-demnité d'éviction.Droit de propriétéAtteinte au droit de propriétépar une commune sans privationdéfinitive du droit de propriété.Compétence administrative(Civ. 3e, 18janvier 2018, n°2, FS-P+B, rejet,pourvoi n°16-21993)Une commune avait effectué des travauxpour aménager un parking et une pistecyclable sur un terrain en vertu d'un arrêtécréant une ZAC. Mais cet arrêté ayant étéannulé, le propriétaire demandait uneindemnisation de cette voie de fait. La com-mune avait soulevé l'incompétence des juri-dictions judiciaires, ce qu'avait admis la courd'appel et que confirme la Cour de cassation:« Mais attendu qu'ayant relevé qu'il résul-tait de l'expertise ordonnée judiciairementque les travaux réalisés par la communeavaient consisté à aménager sur la parcellenue un parking, une piste cyclable séparéepar une haie de lauriers et des espaces vertset que la remise en état des lieux était pos-sible, la cour d'appel en a exactementdéduit, en l'absence de dépossession défini-tive, que l'emprise irrégulière n'avait pas eupour effet l'extinction du droit de propriétéde l'IRC, de sorte que je juge judiciaire étaitincompétent pour connaître de l'action ».Le pourvoi est rejeté.Observations:En vertu de la loi des 16 et24 août 1790 de séparation des ordresadministratifs et judiciaires, le juge admi-nistratif est compétent pour trancher unlitige opposant l'autorité publique à unadministré. Mais le tribunal des conflits ajugé que, en cas d'atteinte à la propriétéimmobilière, qu'elle constitue une voie defait ou seulement une emprise irrégulière,les juridictions judiciaires sont seules com-pétentes pour statuer sur la réparation del'ensemble des préjudices qui en découlent(T Conflits, 15 déc. 2003). La Cour de cassa-tion avait jugé que le juge judiciairedemeure compétent pour indemniser lepropriétaire victime d'une voie de fait,même si une procédure de régularisation aété engagée (Civ. 1e, 25novembre 2009,n°08-18655). Plus récemment, et se ran-geant à une décision du Tribunal desconflits de 2013 (17 juin 2013), la Cour decassation a subordonné la reconnaissanced'une voie de fait à l'extinction du droit depropriété et non pas seulement à uneatteinte à celui-ci (Civ. 1e, 13mai 2014,n°12-28248). Le présent arrêt est dans lamême ligne, car il réserve la compétenceadministrative tant que la dépossessionn'est pas définitive et que la remise en étatdes lieux reste possible.CopropriétéDivision d'un lot(Civ. 3e, 18janvier 2018, n°5 FS-P+B+I, cassa-tion, pourvoi n°16-26072)Une copropriété comportait deux lots. Unacte avait subdivisé un des lots. Or l'assem-blée avait décidé de contester la légalité dumodificatif de l'état descriptif de divisionissu de cette subdivision. Un des coproprié-taires avait attaqué cette décision. La courd'appel avait admis ce recours en considé-rant que « la copropriété ainsi créée n’estpas une copropriété secondaire mais unecopropriété autonome et distincte ».Cette décision est cassée au visa de l'article1erde la loi du 10juillet 1965:« en statuant ainsi, alors quela divisiond’un lot de copropriété ne peut avoir poureffet de donner naissance à un nouveausyndicat des copropriétaires, la cour d’ap-pel a violé le texte susvisé ».29janvier 20183JURIShebdoimmobilierllPROPRIÉTÉ- COPROPRIÉTÉJURISPRUDENCEDroit de préemption des SAFER:motiver la décision de rétroces-sionUne SAFER avait acquis des bois et taillis.Après les mesures de publicité, elle avaitretenu la candidature d'une personne etrejeté celle d'un autre. Le candidat évincéavait demandé l'annulation de la décisionfaute de motivation. Il obtient gain decause en cassation. La Cour de cassationjuge que « la motivation de la rétroces-sion notifiée au candidat évincé doit per-mettre à celui-ci de vérifier la réalité desobjectifs poursuivis au regard des exi-gences légales » (violation des articlesL141-1 et R 142-4 du code rural).(Civ. 3e, 18janvier 2018, n°1, FS-P+B, cassa-tion, pourvoi n°16-20937).
29janvier 20184JURIShebdoimmobilierllreproduction interdite sans autorisationObservations:Les rédacteurs du règlementde copropriété initial avaient envisagé dèsl'origine la création de plusieurs coproprié-tés, à l'initiative de l'un ou l'autre des deuxcopropriétaires, la cour d'appel avait enté-riné ce processus, sans décision d'assem-blée.Le pourvoi contestait la faculté du copro-priétaire de diviser son lot pour créer unsyndicat de copropriétaires indépendant.La Cour de cassation a admis le bien-fondéde son argument et cassé l'arrêt d'appel.A retenir:La division d'un lot ne peut don-ner naissance à un nouveau syndicat.Aides de l'ANAHPas de “droit à la prime”(CE, 5eet 4echambres réunies, 19janvier2018, n°403470, ANAH)Un propriétaire avait un projet de réhabili-tation d'un immeuble ancien. Il avait obte-nu une subvention de l'ANAH, mais ildemandait de surcroît le versement d'uneéco-prime prévue par une délibération del'ANAH du 3juillet 2008 (2000 par loge-ment).Cette prime lui avait été refusée au motifque le concours financier de l'Anah s'élevaitdéjà à 180847euros et que l'agence nepouvait immobiliser davantage de res-sources budgétaires sur une seule opérationimmobilière, quels qu'en soient les mérites.Le Conseil d’État valide cet argument etcensure l'arrêt d'appel, en se référant à l'ar-ticle R 321-5 du CCH et à l'article 11 durèglement de l'ANAH selon lequel le délé-gué général de l'Agence décide de l'attri-bution des subventions aux bénéficiaires« dans la limite des autorisations d'engage-ment notifiées par le délégué de l'agencedans la région »:« Considérant qu’il résulte de ces disposi-tions que l’attribution de « l’éco-prime »prévue par la délibération du 3juillet 2008citée ci-dessus ne constitue pas un droitpour les personnes qui remplissent lesconditions définies par cette délibération;que, lorsque ces conditions sont remplies, ilappartient à l’Agence de décider d’attri-buer ou non la subvention, dans la limite deses ressources budgétaires, en tenant comp-te, en application de l’article 11 de sonrèglement général, de l'intérêt du projetsur le plan économique, social, environne-mental et technique ainsi que de l’intérêtdes autres projets pour lesquels la mêmesubvention a été sollicitée ».Jugeant l'affaire au fond, le Conseil d’Étatrejette la demande d'éco-prime présentéepar le propriétaire.Observations:Voici un arrêt qui tranchede façon nette une question de principe etqui est de nature à dissiper une incompré-hension. Les propriétaires qui peuvent pré-tendre à une aide de l'ANAH sont souventperplexes face à un refus d'octroi de sub-vention, alors qu'ils en remplissent formel-lement toutes les conditions. Il résulte decet arrêt que le bénéficiaire potentiel del'aide ne bénéficie pas d'un droit à l'obte-nir mais que l'Agence décide d'attribuerou non la subvention, dans la limite de sesressources. En refusant d'accorder une subvention enraison de ses ressources budgétaires limi-tées, l'ANAH ne commet pas d'erreur dedroit.A retenir:L'octroi d'une subvention del'ANAH ne constitue pas un droit.Autorisation d'urbanismeAvis de la commission de sécuri-té: effet de son irrégularité(CE, 5eet 4echambres réunies, 19janvier2018, n°389523, Sté Udicité, Université ParisDiderot- Paris 7)Une association avait obtenu l'annulationd'une autorisation d'ouverture de certainsbâtiments de la ZAC Paris Rive Gaucheaffectés à l'Université Paris 7. La cour d'ap-pel avait rejeté le recours de l'Université. LeConseil d’État observe que certains desniveaux du bâtiment, affectés au secrétariatpédagogique mais qui étaient accessiblesaux étudiants, devaient être regardés com-me ouverts au public alors que l'avis de lacommission de sécurité comportait unemention contraire. L'arrêt en déduit que lacommission avait fait reposer sur des faitsinexacts l'appréciation des mesures de sécu-rité qu'elle devait recommander. Le Conseild’État confirme donc l'annulation de l'auto-risation d'ouverture au public:« Considérant qu’après avoir constaté quel’appréciation portée par la commission surles mesures nécessaires pour assurer la sécu-rité du public reposait sur des faits inexactsen ce qui concernait l’accessibilité au publicde plusieurs des étages des bâtiments encause, la cour a pu, sans commettre d’erreurde droit, regarder les arrêtés préfectorauxcomme étant, de ce seul fait, entachésd’illégalité ».Le recours de l'université est donc rejeté.Observations:Selon la jurisprudence Dan-thony (CE, 23décembre 2011, n°335033),l'irrégularité d'une décision administrativen'est prononcée que si le vice qui entachela procédure a été de nature à exercer uneinfluence sur le sens de la décision ou a pri- les intéressés d' une garantie.Il résulte de ce nouvel arrêt du Conseild’État admet que l'avis de la commissionde sécurité préalable à l'autorisation d'ou-verture d'un établissement recevant dupublic (art. R 111-19-29 du CCH) constitueune garantie au sens de cette jurispruden-ce.En l'espèce, l'avis de la commission desécurité reposant sur des faits jugésinexacts, la décision administrative prise surson fondement est privée de validité.Taxe foncièreOrganisme à but non lucratif.Critère d'appréciation(CE, 8eet 3echambres réunies,20décembre2017, Mutuelle HarmonieMutuelle, n°401794)Une mutuelle demandait la réduction de sataxe foncière. Elle demandait, en lieu et pla-ce du coefficient d'actualisation de la valeurlocative prévu pour des locaux commer-ciaux, l'application du coefficient retenupour les locaux d'habitation et profession-nels, applicable aux locaux occupés par desorganismes privés à but non lucratif. Le tri-bunal administratif avait fait droit à sademande.Mais le Conseil d’État annule la décision,faute pour le juge d'avoir examiné suffi-samment les conditions requises pour laqualification d’organisme privé à but nonlucratif:« Pour l’application [de l'article 1518 ter IIdu CGI], une mutuelle doit être regardéecomme un organisme privé à but non lucra-tif si, d’une part, sa gestion présente uncaractère désintéressé et si, d’autre part, lesservices qu’elle rend ne sont pas offerts enconcurrence dans la même zone géogra-phique d’attraction avec ceux proposés aumême public par des entreprises commer-ciales exerçant une activité identique. Tou-tefois, même dans le cas la mutuelleintervient dans un domaine d’activité etdans un secteur géographique existentdes entreprises commerciales, le but nonlucratif lui est reconnu si elle exerce son acti-vité dans des conditions différentes decelles des entreprises commerciales, soit enrépondant à certains besoins insuffisam-ment satisfaits par le marché, soit enFINANCEMENT- URBANISME- FISCALITÉJURISPRUDENCE
29janvier 20185JURIShebdoimmobilierllRémunération des agents immo-biliers: critique commune des pro-fessionnelsOnze fédérations professionnelles ontpublié un communiqué commun pour aler-ter le Gouvernement sur les conséquencesde l’article de la loi de finances 2018 quidoit limiter le montant de la rémunérationdes professionnels. Le projet, issu d’unamendement d’Albéric de Montgolfier, vise-rait à limiter à 5% le montant de cetterémunération. Le communiqué fait observerque la limitation serait limitée aux activitésd’intermédiation, donc lorsque le promo-teur fait appel à un tiers, mais qu'elle nelimiterait pas le coût de commercialisation,lorsqu’elle est effectuée en interne par lepromoteur. La mesure serait porteuse d’in-égalité car elle serait sans effet sur lesgrands groupes dotés d’équipes internes decommercialisation, mais viserait les petitspromoteurs, qui font appel à des servicesexternes de commercialisateurs.(Communiqué signé par Anacofi, CNCGP,Compagnie des CGPI, CNCIF, FNAIM, UNIS,Anacofi Immo, AFG, CNCEIP, ASPIM et Apecidu 22janvier2018).ACTUALITÉRénovation des copropriétésLe Conseil supérieur de la construction etde l’efficacité énergétique demande quesoit apportée une attention particulière àla rénovation énergétique des coproprié-tés. Le CSCEE, que préside Thierry Repen-tin, demande que le plan de rénovationénergétique des bâtiments soit complétéd’un axe transversal dédié à la rénovationdes copropriétés. Il préconise de:- Stabiliser les aides financières, pour lesrendre plus lisibles.- Faciliter le suivi de la rénovation par lamise en œuvre du carnet numérique desuivi et d’entretien.- Simplifier l’accompagnement et la défini-tion des travaux, avec des instances dédiéesà l’ingénierie technique et financière.- Déployer des offres de formation notam-ment à l’égard des syndics.(Communiqué du 19janvier2018).s’adressant à un public qui ne peut norma-lement accéder aux services offerts par lesentreprises commerciales, notamment enpratiquant des prix inférieurs à ceux du sec-teur concurrentiel et à tout le moins destarifs modulés en fonction de la situationdes bénéficiaires, sous réserve de ne pasrecourir à des méthodes commercialesexcédant les besoins de l’information dupublic sur les services qu’elle offre ».Observations:La ministre des financesobtient donc satisfaction, faute pour lejuge d'avoir suffisamment motivé sa déci-sion. Pour admettre de la qualificationd'organisme à but non lucratif, et donc ducoefficient plus favorable sur le calcul desvaleurs locatives, il faut faire une analyseen deux temps. 1. Vérifier le double critère de gestiondésintéressée et d'absence de concurrenceavec des entreprises commerciales,2. En cas de concurrence, vérifier si l'activi- est exercée de façon différente de celledes entreprises commerciales. C’est à deux voix que le ministère de lacohésion des territoires s’est exprimé pourprésenter ses vœux le 25janvier.Julien Denormandie explique que l’an der-nier, beaucoup de gens ne croyaient plus àleur destin, assignés à résidence tant dansles quartiers de la politique de la ville quedans les villages internet est peu acces-sible. Ce qui s’est noué avec l’électiond’Emmanuel Macron, poursuit-il, c’est lapromesse de transformer le pays. Cela sejoue d’abord par la cohésion de la nation,ce qui nous fait tenir ensemble. C’est lamission confiée au ministère de la cohé-sion des territoires, qui rassemble loge-ment, urbanisme, ville et aménagementdu territoire. Le secrétaire d’État voit troispiliers de son action pour son ministère.1. Partir des problèmes desFrançais. Pour ce faire, onconsulte et on tient comp-te des avis exprimés.2. Faire les choses autre-ment. Il cite en exemplel‘accord qui vient d’être signé avec les opé-rateurs de téléphonie, pour la couverturedu territoire en haut débit.3. Assumer qu’on n’a pas toutes les clés, cequi impose de se concerter avec les asso-ciations, qui doivent être acteurs des poli-tiques publiques et avec les élus locaux.Pour 2018, le ministère veut protéger, libé-rer, unir.À ce titre, il entend développer l’héberge-ment d’urgence, simplifier le code de laconstruction (1 page sur 5 doit en êtrearrachée) et faire en sorte qu'un nom, uneadresse ne soit pas une barrière à l’obten-tion d’un emploi. Une mission à cette fin aété confiée à Jean Louis Borloo.Jacques Mézard poursuit cette présenta-tion de vœux en indiquant que l’État serepositionne en Etat stratège dans la luttecontre les fractures territoriales et sociales.L’État est “pour réparer” et pour antici-per les évolutions.Le ministre évoque 5 chantiers.1 Agir pour les plus fragiles.Le plan hivernal a permis l’ouverture de140000 places d’hébergement soit 13000de plus que l’an dernier.2. Garantir l’accès à internet et au télépho-ne mobile sur tout le territoire.Le ministre entend aller vite pour ne pasaggraver la fracture territoriale; l’accordsigné avec les opérateurs le 14janvier doitpermettre d’ici 2020 de couvrir tout le ter-ritoire.3. Villes moyennes.Elles ont été beaucoup oubliées des poli-tiques d’aménagement du territoire,observe Jacques Mézard. Le sentiment dedéclassement de ces villes est accru par lamétropolisation accélérée. Le Gouverne-ment a donc souhaité un plan d’actionpour le développement des villesmoyennes, doté de 5milliards d’euros surcinq ans.4. Stratégie logement.Il s’agit de construire plus, pus vite et enrépondant aux besoins des plus modestes,et d‘agir dans les quartiers du nouveauprogramme de renouvellement urbain. Surla politique du logement social, le ministrerappelle qu’il ne s’agit pas de la supprimermais de la réformer. Le but est de mettre àdisposition les moyens de la restructurationdes acteurs. Il indique que le seuil ennombre de logements minimum par orga-nisme n’est pas encore fixé mais qu’il sou-haite qu’il y ait au moins une structure pardépartement.5. Mobilisation en faveur de la politique dela ville.Le Président de la République a délivré àTourcoing un message fort pour les quar-tiers prioritaires de la politique de la ville. Ilfaut remettre la République au cœur desquartiers pour favoriser l’accès à l’emploi età l’éducation. Il faut lutter pour que, àdiplôme et à âge équivalent, il ne soit pasplus difficile de trouver un emploi.Jean-Louis Borloo a été sollicité pour unemission sur la politique de la ville. Ses pré-conisations sont attendues pour le mois demars.Enfin, le ministre évoque les Jeux olym-piques de 2024. Un projet de loi en débatau Sénat le 6février doit accélérer les pro-cédures pour permettre une constructionplus rapide des infrastructures.Vœux des ministres: à deux voixJulien Denormandie et Jacques Mézard le 25janvier
29janvier 20186JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations7déc. 2017Sénatn°1236Didier Mandelli,Les Républicains,VendéeInstruction de projetssoumis à évaluationenvironnementale.Combinaison entre codede l'urbanisme et codede l'environnementEcologie- Si un projet est soumis à évaluation environ-nementale, l'étude d'impact doit être jointe à lademande de permis de construire (art. R 431-16du code de l'urbanisme)- Si l'évaluation environnementale est exigée parexamen au cas par cas, la procédure s'effectue enamont du dépôt de demande de permis de con-struire. Le pétitionnaire peut donc déposer sademande d'autorisation d'urbanisme accompag-née de l'étude d'impact ou de la décision le dis-pensant de l'étude d'impact.Le sénateur évoquaitl'écart entre le délai de 3mois requis par le codede l'urbanisme pour pro-duire les pièces et ledélai prévu par le codede l'environnement.7déc. 2017Sénatn°3870Daniel Gremillet,Les Républicains,VosgesRéforme des zones derevitalisation ruraleCohésion des territoiresLe Parlement a voté une mesure de transition enfaveur des communes qui sont sorties du classe-ment ZRR. Un arrêté sera pris rapidement pourassurer la mise en œuvre de cette mesure.Le sénateur demandaitun moratoire de trois anspour la sortie du classe-ment ZRR.14déc. 2017Sénatn°1591Jean-Louis Mas-son,NI, MoselleAssurance de garantiefinancière pour la ges-tion immobilière.EconomieL'exercice de l'activité sur les immeubles et fonds de commerce suppose l'ob-tention d'une carte professionnelle. La délivrance de la carte impose de détenirune garantie financière. Certaines exceptions sont prévues mais non pour l'ac-tivité de gestion immobilière. La garantie peut résulter d'une assurance ou del'engagement d'un établissement de crédit ou d'une société de financement.14déc. 2017Sénatn°749Jean-Marie Moris-set,Les Républicains, Deux-SèvresAbrogation des obliga-tions liées à unemplacement réservéCohésion des territoiresLorsqu'une collectivité renonce à acquérir un terrain faisant l'objet d'un emplace-ment réservé, cette décision ne vaut que pour le propriétaire concerné. Si la col-lectivité souhaite renoncer à l'emplacement réservé, elle doit effectuer une modi-fication simplifiée de son document d'urbanisme. En effet, aucun texte neprévoit que le refus de la commune d'acquérir un bien suite à l'exercice du droitde délaissement, provoquerait sa suppression automatique du PLU.21déc. 2017Sénatn°373Jean-Louis Mas-son,NI, MoselleParticipation pouréquipement publicexceptionnelCohésion des territoiresUne participation spécifique pour la réalisationd'équipements publics exceptionnels peut êtredemandée pour tout projet qui, par son impor-tance, sa nature ou sa situation, impose la réalisa-tion d'un tel équipement. Aucune délibérationpréalable n'est nécessaire pour sa mise en place.Elle est exigible dès qu'elle a été prescrite par l'ar-rêté de délivrance de l'autorisation.Textes de référence: art.L 332-6, L 332-6-1 c et L332-8 du code de l'ur-banisme.28déc. 2017Sénatn°1352Guy-DominiqueKennel,Les Républicains, Bas-RhinDésertification des cen-tres-villesCohésion des territoiresLe Gouvernement s'apprête à proposer aux élus locaux des villes moyennesune démarche d'accompagnement partenarial pour construire un projet dedéveloppement de leur centre-ville. Il s'agit d'un acte fondateur de la nou-velle politique de cohésion des territoires.28déc. 2017Sénatn°108Loïc Hervé,UC, Haute-SavoieDématérialisation desregistres d'enquêtepubliqueCohésion des territoiresLe Gouvernement a modernisé la procédure d'enquête publique (ordon-nance du 3 août 2016 et décret du 25avril 2017) notamment en généralisa-tion la dématérialisation. Les pratiques malveillantes ne sont pas davantageà redouter car il est tout à fait possible de censurer une observationdiffamante. Un portail numérique national permettant de déposer lesdossiers d'enquête publique ouvrira au premier trimestre 2018.28déc. 2017Sénatn°1331Hervé Maurey,UC, EureLieu de dépôt desautorisations d'urban-ismeIntérieurLes demandes d'autorisation d'urbanisme doiventêtre déposées à la mairie du lieu de situation destravaux envisagés. il n'est pas prévu de modifiercette règle. De plus, les pétitionnaires pourrontdéposer leur dossier par voie électronique àcompter du 8novembre 2018 (art. L 112-8 du codedes relations entre le public et l'administration).Le sénateur soulignait ledélai de transmission dudossier, de la mairie àl'EPCI, quand celui-ci esten charge de l'instruc-tion des dossiers.12déc. 2017ANn°745Patrick Hertzel,Les Républicains, Bas-RhinCaducité des POS Cohésion des territoiresLa caducité des POS et programmée depuis la loi du 13décembre 2000. Laloi Alur en 2014 a prévu encore trois ans pour transformer les POS en PLU.Un report est aussi prévu pour les communes qui ont lancé un PLUI avant le31décembre 2015 pour conserver leurs POS jusqu'à l'approbation du PLUI,au plus tard le 31décembre 2019. Il n'est pas envisagé de nouveaux reports.19déc. 2017ANn°1001Loïc Prud'homme,La Franceinsoumise,GirondePromotion des matéri-aux de constructionalternatifsTransition écologiqueLe développement de l'usage de matériaux géo-sourcés comme la terre crue dansla construction est un enjeu central pour le ministère de la transition écologique. Ilfinalise un guide de bonnes pratiques et il a financé une étude sur la sinistralitédes ouvrages en terre crue. Un "projet national terre" est en cours d'élaboration.26déc. 2017ANn°1349Muriel Ressiguier,La Franceinsoumise,HéraultLogement des plusdémunisCohésion des territoiresLes locataires HLM bénéficieront d'une baisse de loyer supérieure à celle desAPL. Le Gouvernement souhaite aussi favoriser la mobilité dans le parc social.Dans le parc privé, la mobilité sera favorisée par le "bail mobilité” d'unedurée d'un à 10 mois, non renouvelable. Un chapitre du projet de loi estconsacré à la lutte contre le logement indigne et les marchands de sommeil.
29janvier 20187JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSCabinets ministérielsNumérique: Naomi Peres quitte sesfonctions de conseillère innovationpublique et inclusion numérique au cabi-net de Mounir Mahjoubi. (Arrêté du 11jan-vier 2018, J.O. du 18janvier, n°38).Organismes publicsConseil d'analyse économique: PhilippeMartinest nommé président délégué etCorinne Prost, membre. (Arrêté du 16jan-vier 2018, J.O. du 17janvier, n°37).Banque de France: Denis Beauet SylvieGoulardsont nommés sous-gouverneursde la Banque de France. (Décret du 17jan-vier 2018, J.O. du 18janvier, n°80).Affaires culturellesFranck Leandriest nommé directeurrégional des affaires culturelles de Corse.(Arrêté du 15 janv. 2018, J.O. du 18 janv., n°83).Stations de tourismeLes communes de Grasse (Alpes-Mari-times), Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie), Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orien-tales) et Leucate (Aude) sont classées sta-tions de tourisme. (Décrets du 19janvier2018, J.O. du 21janvier, n°17 à20).Établissements publics fonciersLes statuts de l'EPF de Bretagne sont modi-fiés pour prévoir de nouvelles modalités dedésignation des représentants des EPCI.(Décret n°2018-31 du 19janvier 2018 modi-fiant le décret n°2009-636 du 8juin 2009 por-tant création de l'Établissement public foncierde Bretagne, J.O. du 21janvier, n°16).Procédure législativeUne résolution adoptée le 14décembre2017 au Sénat pérennise et adapte la pro-cédure de législation en commission. Cetterésolution est jugée conforme à la Consti-tution. (Décision n°2017-757 DC du 16jan-vier 2018, J.O. du 20janvier, n°3).Archéologie préventiveSont agréés en qualité d'opérateur d'ar-chéologie préventive les organismes sui-vants rattachés aux villes d’Arras, Fréjus,Lyon, l'Isle-sur-la-Sorgue et de ToulouseMétropole ou aux départements de Mai-ne-et-Loire, Mayenne, Oise, Vendée.(Arrêtés du 26décembre 2017, J.O. du16janvier, n°11 à19).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi710UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.REPONSES Prélèvement à la source de l’IRLa phase de test, de juillet à septembre duprélèvement à la source de l'impôt sur lerevenu auprès de 753 acteurs écono-miques a permis de détecter des anoma-lies techniques et a mis en évidence lanécessité de renforcer la communicationauprès des organismes collecteurs. Préci-sion apportée par le ministre de l’action etdes comptes publics à Michel Canevet.(JO Sénat Q, 14 déc. 2017, n°343). Bien meublé, démembré suite àune succession. Imposition Le ministre de l’action et des comptespublics répond à Christophe-André Frassa:lorsqu'après une succession, un bien louése trouve démembré entre nu-propriétaireet usufruitier, les loyers sont imposables autitre des BIC entre les mains de l'usufruitierqui ne peut pratiquer aucun amortisse-ment dès lors que le logement ne fait paspartie de son actif immobilisé.(J.O. Sénat Q, 14 déc. 2017, 1405)Annulation de crédits pour lesoffices HLMLes annulations de crédit du décret du20juillet 2017 ne remettent pas en causeles décisions d'attribution de subventionsqui ont été accordées aux organismesHLM. Les organismes d'HLM bénéficientd'un autofinancement très solide quiconforte une situation financière structu-rellement solide.Une réponse du ministre de l’action et descomptes publics à Valérie Rabault.(JO AN Q, 12 déc. 2017, n°564).❘◗Ashurst(Guillaume Aubatier) aconseillé Segro European Logistics Part-nership lors de la cession de deuxactifs logistiques de 38000m2à AEW.❘◗ Justine Gentileet Bertrand Laronzedeviennent associés au départementdroit immobilier du cabinet Cornet Vin-cent Ségurel.❘◗ Marion Roquette-Pfisterrejoint lecabinet Norton Rose Fulbrightà Pariscomme associée en charge de la pra-tique “droit public / regulatory”.❘◗ Après avoir développé la pratiqueimmobilière d’Herbert Smith FreehillsParis, Pierre Popesco, Florence Chérel,Benjamin Billont rejoint le cabinetCMS Francis Lefebvre Avocats, commeassociés.ActeursFinancement de la baisse detaxe d’habitation: quellesolution?Le président de la FNAIM s’interroge surles conséquences induites par la baisse dela taxe d’habitation votée dans la loi definances pour 2018. Elle risque de provo-quer une hausse de la taxe foncière, cequi est injuste à l’égard des propriétairesimmobiliers.Certains élus pensent à une hausse desdroits de mutation, mais cela pourrait fai-re courir un risque de coup de frein sur levolume des transactions.Davantage taxés, les propriétaires pour-raient par ailleurs être contraints dansleur volonté de réaliser des travaux d’en-tretien.(Communiqué du 22janvier2018).
29janvier 20188JURIShebdoimmobilierllKNIGHTFRANKLe marché de l’immobilier d’entreprise estfort dynamique. Tour d’horizon ce 25 jan-vier avec les équipes de Knight Frankqu’anime Philippe Perrelo. Premier indica-teur, le volume de l’investissement enimmobilier d’entreprise en France a atteint26,9milliards d’euros en 2017. Haut volume d’investissement,surtout en fin d’année 2017Vincent Bollaert souligne que cette perfor-mance est dans la ligne de celle de 2016,mais surtout que le 4etrimestre 2017 aconnu une très forte accélération du volu-me des investissements.Le marché a été notamment porté par lestrès grandes transactions, 19 transactionsont représenté plus de 200millions d’euros(dont Cœur Défense). En 2018, VincentBollaert indique que de nouvelles grandestransactions sont attendues. (Window à laDéfense ou Kosmo par exemple).Il souligne surtout que la collecte des SCPIet des OPCI qui a connu des records en2017, a soutenu le marché. La part desSCPI et des OPCI dans les investissements aatteint 37% en 2017 (27% en 2016). Si onajoute la part des assureurs (13%), cesacteurs représentent la moitié du marché.Pour 2018, les objectifs des SCPI sont tou-tefois un peu revus à la baisse. Les SCPIvont moins pratiquer d’investissement sousforme de club deal.S’agissant des types d’investissement, lesbureaux restent dominants (70% desinvestissements), contre 14% pour lescommerces et 16% pour les locaux indus-triels.Les taux de rendement restent stables à3% pour les bureaux (Paris QCA) et à2,75% pour les locaux commerciaux àParis (rues commerçantes). En revanche, ilssont orientés à la baisse pour les locaux delogistique (5% en 2017). Knight Frankobserve une compression des taux danstoute l’Ile-de-France grâce à la confiancesur le marché locatif. Vincent Bollaert ajou-te constater un engouement pour des sec-teurs hors quartier central des affaires, carles investisseurs anticipent une hausse desloyers sur ses secteurs.Demande placée en hausseLa demande placée en Ile-de-France, avec2,6millions de m2 en 2017, est égalementen hausse et Marc-Henri Bladier souligneque les perspectives sont encourageantespour 2018. Les grandes transactions vontperdurer. En 2017, ce sont les grandestransactions qui ont tiré le marché. KnightFrank perçoit un effet Grand Paris avec lareprise du marché dans le croissant ouestet le dynamisme des transactions constatéssur des secteurs comme Clichy Batignolles,Nanterre, Villejuif ou Bagneux.A signaler l’arrivée de nouveaux acteurs:Nextdoor, Wework et Bureaux à partager.Le marché des bureaux partagés qui étaitde 10800m2en 2015 a fortement progres-sé: 33200m2en 2016 et 88200m2en 2017et la tendance devrait se poursuivre en2018.Les taux de vacance sont au plus bas:3,1% dans le QCA, ou même 2,7% dansle reste de Paris, mais plus élevé en péri-phérie (11,2% dans le croissant ouest).Enfin, les mesures d’accompagnementvont demeurer mais se restreindre danscertains secteurs. Elles sont de 20 à 25%en Ile de France mais de 8 à 17% dans lequartier central des affaires.La boutique, avenir du webLe commerce bénéficie aussi de perspec-tives encourageantes.Avec le retour des touristes étrangers, la fré-quentation des hôtels approche des records.Le commerce parisien bénéficie de l’arrivéede nouvelles enseignes comme Dyson, Vor-werk ou Marius Fabre, mais aussi de l’arrivéeLe marché de l’immobilier d’entreprise dynamiqueLe dynamisme du marché de l’immobilier d’entreprise, observé en 2017devrait se poursuivre en 2018 selon l’analyse de Knight Frank.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTRE ¼ ¼¼¼ ¼¼¼¼WQDWQR0 ¼HFQDU)QHVLWVHYQLVWHFQDU)HGHO,HFQDU)HGHO,OHGWUD3 d’enseignes implantées en zones périur-baines qui deviennent plus urbaines (Maisondu Monde, Wedlom ou Gifi).Alors que pointait l’inquiétude sur le futurdes boutiques avec le développement ducommerce électronique, Antoine Salmonjuge au contraire que “le magasin estl’avenir du web”. Les enseignes pratiquentde plus en plus l’omni-canal (la FNAC Dartypar exemple). Par ailleurs, la pratique demise espace de show room, en lien avecdes entrepôts se développe.Pour s’adapter à la réalité du commerce, ilfaut “faire moins pour faire mieux”. L’ou-verture d’Occitane/Pierre Hermé sur lesChamps Elysées, qui invite à faire uneexpérience, en est une illustration. Plu-sieurs marques sont en phase d’agrandisse-ment de leurs surfaces de ventes sur lesChamps Elysées (Nike, Adidas).Le luxe est gagné par la pratique desmagasins éphémères (qui ouvrent pourune période brève, le plus souvent de 3 à12 mois). À noter un certain report desenseignes du Faubourg Saint Honoré(gênées par les contraintes de sécurité) versla rue Saint Honoré. Les valeurs locativessont en cours de stabilisation.Le secteur du commerce est en cours demutation. Ceux qui sont le plus affectéssont les centres commerciaux de taillemoyenne. Pour Antoine Grignon, les fon-cières vont engager des arbitrages pourcéder des actifs non stratégiques. S’agis-sant des taux de rendement, ils sontstables pour les rues commerçantes(2,75% en 2017) ainsi que dans les retailparks (4,75%) mais en phase de remontéepour les centres commerciaux régionaux(4%).Antoine Salmon indique que Paris vit unemétamorphose de ses surfaces commer-ciales. À l’exception du quartier Saint Ger-main qui va bénéficier de la prochaineréouverture du Lutetia, la plupart des opé-rations nouvelles sont situées rive droite.Le quartier du Marais poursuit son déve-loppement avec par exemple l’arrivéed’Eataly, rue Sainte Croix de la Bretonne-rie. D’autres projets sont en cours parexemple pour le Louvre des Antiquaires oul’ancienne Bourse de Commerce.En conclusion, pour Knight Frank, le mon-de du commerce est en mutation mais ledéveloppement du digital est un relais decroissance pour le commerce. Montant des investissements enFrancesource Knight Frank