lundi 2 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 728 du 25 juin 2018

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Au Sommaire :


– 2 -Jurisprudence
Baux d’habitation : Congé. Solidarité /Conséquences de l’annulation du bail / Loi de 48. Décès du locataire. Maintien dans les lieux du sous locataire
Baux commerciaux : Pas de QPC pour une disposition réglementaire
Droit de propriété : Prescription acquisitive / Servitude de passage : droit de faire passer des canalisations? / Servitude de passage et chemin d‘exploitation
– 4 -Débats
La loi Elan à l’Assemblée : vente de logements sociaux / Bail mobilité mission des commissions d’attribution / Caution / Action de groupe
Encadrement des loyers / Meublés touristiques / Mission du CNTGI / Revitalisation des territoires / Urbanisme commercial / Rénovation énergétique / Marchands de sommeil / Un DPE opposable / Copropriété / Réseaux de télécommunications
– 9 -Propositions de loi
Coût excessif des garanties hypothécaires / Pour l’accession populaire à la propriété / Résolution sur la cession du foncier public
– 9 -Nominations – Au fil du J.O. –
Étiquetage énergétique / Livret A
– 10 -En bref
Plafonds de loyer et de ressources des dispositifs d’investissement locatif

jugé>La solidarité stipulée pour le loyer nes’étend pas à l’indemnité d’occupation (Civ.3e, 14juin 2018, p.2).>Pour la création d’une servitude, il estrecommandé de prévoir, outre le passage ensurface, le droit de faire passer des canalisa-tions en sous-sol (cf. Civ. 3e, 14juin 2018,p.3).>Les QPC sont irrecevables si elles portentsur une disposition réglementaire, mêmeindirectement. La Cour de cassation l’a rap-pelé pour une question de baux commer-ciaux (Civ. 3e, 14juin 2018, p.3).résolu>Les députés ont voté le 18juin une résolu-tion présentée par Jean-Paul Mattéi pour unusage plus pertinent de la décote sur les ces-sions de biens du domaine de l’État (p.9).publié>Les plafonds de ressources et de loyersapplicables aux divers régimes incitatifs àl’Investissement locatif, pour 2018, ont étépubliés au Bofip (p.10).chiffré>Les performances comparées des place-ments selon l’IEIF: sur dix ans, les foncièresarrivent en tête (p.7).débattue>La loi Elan: nous revenons sur la dernièrepartie du débat à l’Assemblée de la loi Elan:vente des logements sociaux, commissionsd’attributions, loi SRU, copropriété, rénova-tion énergétique, performance énergétique:voir notre dossier p.4 et suivantes.nommé>Camille Pelageest nommé président del’Agence pour la mise en valeur des 50 pasgéométriques en Guadeloupe (p.9).De quelques mesures de la loi ElanC’est par un article adopté en commission (art. 47 bis) quele législateur insère l’action de groupe dans le domaine du loge-ment. L’introduction de l’action de groupe dans le code de laconsommation remonteà la loi du 17mars2014. Mais jusqu’àprésent, une incertitude planait sur l’application de l’articleL623-1 du code de la consommation au secteur du logement. Ledéputé Stéphane Peu avait obtenu en commission l’adjonction dansla loi Elan de cet article47 bis. Le vote de l’article a été confirmé lorsdes débats en séance publique le 8 juin et un amendement du Gou-vernement a expressément précisé que la location d’un bien immo-bilier relève de l’action de groupe. C’est une modification importan-te du droit en la matièrecar les associations de consommateurs vontdésormais pouvoir relayer des actions contentieuses de leurs adhé-rents, y compris lorsque les sommes en jeu sont relativementmodiques pour chaque locataire, mais que le total des baux concer-nés représente des sommes conséquentes pour les bailleurs. Il en vade même pour les copropriétaires à l’égard des syndics. Cette inno-vation ne change donc pas le fond du droit mais elle est susceptiblede bouleverser la pratique contentieuse.Sur la loi SRU, le Gouvernement est resté fidèle à la ligne qu'il s’étaitfixée: pas de modification, à l’exception du doublement de la durée(de 5 à 10 ans) pendant laquelle les logements sociaux vendus restentintégrés dans le calcul du pourcentage de logements sociaux. Cela adonné lieu à une séance assez stérile car consacrée presque exclusive-ment au rejet d’amendements voulant modifier la loi SRU, que ce soitpour l’assouplir, ou pour la rendre plus contraignante.Sur les thèmes qui doivent être traités par ordonnances, le Gou-vernement a également refusé la plupart des amendements ; c’estle cas pour la copropriété et la refonte des dispositifs de lutte contrel’habitat indigne ou indécent.Le débat sur la loi Elan a fait émerger de nouvelles personnalitésqui s’intéressent de près au logement et qui ont été actives dans ledébat à l’Assemblée. Citons par exemple dans la majorité ChristelleDubos (LaREM, Gironde) et Michaël Nodal (LaREM, Haute Garonne),ou pour l’opposition, chez les Républicains, Robin Reda (Essonne),Thibault Bazin (Meurthe-et-Moselle) et Brigitte Kuster (Paris) ouenfin, pour le groupe GDR, Stéphane Peu (Seine-Saint-Denis). Cesnouveaux élus ont croisé le fer avec des députés chevronnés commeJean-Christophe Lagarde, André Chassaigne ou François Pupponi,parfois jusqu’au petit matin, comme à l’aube du 9 juin, à 3h15! Ilrevient maintenant aux sénateurs de se saisir du texte. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 72825JUIN 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Congé. Solidarité /Conséquences de l’annulationdu bail / Loi de 48. Décès du locataire. Maintien dans les lieux du sous-locataireBaux commerciaux: Pas de QPC pour une disposition réglementaireDroit de propriété: Prescription acquisitive / Servitude de passage:droit de faire passer des canalisations? / Servitude de passage et che-min d‘exploitation- 4 -Débats-La loi Elan à l’Assemblée: vente de logements sociaux / Bail mobilitémission des commissions d’attribution / Caution / Action de groupeEncadrement des loyers / Meublés touristiques / Mission du CNTGI /Revitalisation des territoires / Urbanisme commercial / Rénovation énergé-tique / Marchands de sommeil / Un DPE opposable / Copropriété /Réseaux de télécommunications- 9 -Propositions de loi-Coût excessif des garanties hypothécaires / Pour l’accession populaire à lapropriété / Résolution sur la cession du foncier public- 9 -Nominations - Au fil du J.O.-Étiquetage énergétique / Livret A- 10 -En bref-Plafonds de loyer et de ressources des dispositifs d’investissement locatifSOMMAIREEDITORIAL
25juin 20182JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSBAUXDHABITATIONBaux d'habitationCongé. Solidarité(Civ. 3e, 14juin 2018, n°597, F-P+B, cassationpartielle, pourvoi n°17-14365)Une locataire d'une maison d'habitationavait donné congé en juin2009 mais soncolocataire était resté dans les lieux. Ellecontestait devoir payer un arriéré de loyer,mais la cour d'appel l'avait condamnée àpayer en se fondant sur la clause de solida-rité insérée dans le bail. L'arrêt est sur cepoint confirmé:« Mais attendu qu'ayant relevé que le bailstipulait que les copreneurs étaient tenussolidairement et indivisiblement de son exé-cution et que tout congé ne pouvait êtrevalablement donné que simultanément parl'ensemble des preneurs et retenu queMmeC. avait expressément renoncé au droitde rompre seule le contrat, la cour d'appela exactement déduit, de ces motifs non cri-tiqués, que celle-ci restait tenue de la totali- des loyers impayés jusqu'à la résiliationdu bail;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ».L'arrêt est cependant cassé sur l'interpréta-tion de la clause:« Attendu que la solidarité ne se présumepoint; qu'il faut qu'elle soit expressémentstipulée;Attendu qu'après avoir constaté que MmeC.avait quitté les lieux, l'arrêt retient […] queles deux copreneurs sont tenus solidaire-ment de payer aux bailleurs une indemnitéd'occupation à compter de la résiliation dubail et jusqu'à la libération des lieux;Qu'en statuant ainsi, sans constater que lebail prévoyant que la clause de solidarités'appliquait au paiement de l'indemnitéconsécutive à la résiliation du bail, la courd'appel a violé [l'article 1202 du code civil,dans sa rédaction antérieure à celle issue del'ordonnance du 10février 2016] ».Observations:La Cour de cassation a déjàjugé que la résiliation du bail par l'un delocataires ne met pas fin au bail à l'égarddes autres (Civ. 3e, 27 sept. 2005). La solu-tion est ici confirmée. Cet arrêt montrel'efficacité de la clause de solidarité quipermet au bailleur de demander le paie-ment du loyer à un locataire qui a, seul,donné congé alors que le colocataire estresté dans les lieux (pour un exemple plusancien: Civ. 3e, 8novembre 1995).Interprétant strictement la clause de solida-rité, la Cour de cassation juge toutefois quesi elle s'applique au loyer, il n'y a pas lieude l'étendre à l'indemnité d'occupation.Précisons que les règles nouvelles de colo-cation (art. 8-1 de la loi du 6juillet 1989issue de la loi du 24mars2014), qui dimi-nuent l'effet de la solidarité, n'étaient pasapplicables puisque le congé était anté-rieur à la loi Alur de 2014.A retenir:La solidarité stipulée pour leloyer ne s'étend pas à l'indemnité d'occu-pation.Conséquences de l'annulationdu bail(Civ. 3e, 14juin 2018, n°567, FS-P+B+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°1713422)Un bail portant sur des locaux d'habitationà usage d'office notarial avait été annulépour violation de l'article L 631-7 du CCH. Lacour d'appel devait statuer, après cassationd'un premier arrêt, sur les conséquences del'annulation du bail. L'arrêt est à nouveaucassé sur deux points:1. Sur la prescription.Pour condamner le preneur au paiementd'une indemnité d'occupation, la cour d'ap-pel avait jugé que la prescription de l'article2277 ancien du code civil devait s'appliquerpour la seule période de 2005 à 2008, datede la libération des lieux car la premièredemande du bailleur remontait à 2010.L'arrêt est cassé au visa des articles1304(avant 2016) et 2277 (avant 2008) du codecivil:« Attendu que les restitutions consécutivesà une annulation ne relèvent pas de la répé-tition de l’indu, mais seulement des règlesde la nullité; […]Qu’en statuant ainsi [en calculant la pério-de d'indemnisation à compter de la deman-de du bailleur], alors que la prescription del’action en restitution de la contrepartie envaleur de la jouissance des lieux ne pouvaitcourir avant le prononcé de la nullité dubail, la cour d’appel a violé les textes susvi-sés ».2. Sur le devoir de vigilance du rédacteur.La cour d'appel avait retenu la responsabili- du notaire au titre de son devoir deconseil pour avoir reçu un acte irrégulier etl'avait condamné à garantir le bailleur descondamnations prononcées à son encontre.Cassation au visa de l'article 1382, devenu1240, du code civil« Qu’en statuant ainsi, alors que, les restitu-tions dues à la suite de l’annulation du bailne constituant pas, par elles-mêmes, un pré-judice indemnisable, le notaire ne pouvaitêtre tenu de garantir la restitution des loyersqu’en cas d’insolvabilité de la bailleresse, lacour d’appel a violé le texte susvisé ».Observations:1. Sur la prescription.La cour d'appel avait donc limité le droitdu bailleur a obtenir le versement d'uneindemnité d'occupation à la suite de l'an-nulation du bail, à la seule période de 5ans avant sa demande (application de laprescription quinquennale de l'article 2277ancien). Or la Cour de cassation, accueillantle pourvoi, juge que la demande relevaitdes règles de la nullité. Il faut en déduire,sous réserve d'interprétation, que la pres-cription ne pouvait courir que de la datede l'annulation du bail.2. Sur la responsabilité du rédacteur.En conséquence de la nullité du bail, lebailleur devait restituer les loyers. Le rédac-teur pouvait-il être condamné à garantir lacondamnation? La réponse est donc néga-tive au motif que la restitution des loyerssuite à l'annulation du bail n'est pas, parelle-même, un préjudice indemnisable. Ilrésulte de la décision que le preneur devaitdonc d'abord agir envers son bailleur et, encas d'insolvabilité avérée, contre le rédac-teur dont la responsabilité est engagée.Loi de 1948: décès du locataire.Maintien dans les lieux du sous-locataire(Civ. 3e, 14juin 2018, n°568, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-12512)À la suite du décès d'un locataire, le bailleuravait assigné l'épouse du locataire et unsous-locataire pour obtenir leur expulsion.Un jugement antérieur avait précédem-ment jugé que la sous-location relevait de laloi de 1948. Le bailleur faisait valoir que lesous-locataire se trouvait sans titre mais sonargument est rejeté:« Attendu, d’autre part, qu’ayant exacte-ment retenu que MmeA., dont le titre desous-location avait été judiciairementreconnu, était occupante de bonne foi etbénéficiait à ce titre d’un droit au maintiendans les lieux personnel et indépendant desdroits du locataire principal, la cour d’appelen a déduit, à bon droit, que, si la résiliationde plein droit du bail au jour du décès dulocataire lui avait fait perdre sa qualité desous-locataire, MmeA. avait conservé depuiscette date son droit au maintien dans leslieux, même si aucun congé n’avait été déli-vré au locataire principal ».Le pourvoi est rejeté.La Cour de cassation avait par ailleurs jugéque la veuve du locataire, qui n'occupaitpas les lieux mais qui reversait au bailleur lesous-loyer, n'était pas redevable d'uneindemnité d'occupation.JURISPRUDENCE
Observations:Cette décision confortedonc le droit du sous-locataire, privé detitre du fait du décès du locataire. L'auteurdu pourvoi soutenait que l'article 5-1 de laloi de 1948, qui accorde un droit au main-tien dans les lieux aux proches du locatairelors de son décès ne mentionne pas lesous-locataire. Mais la Cour de cassationjuge qu'il bénéficie du droit au maintiendans les lieux (jurisprudence contraire:Cass. Soc. 23octobre 1953).Baux commerciauxPas de QPC pour une dispositionréglementaire(Civ. 3e, 14juin 2018, n°696, FS-P+B, irreceva-bilité, n°18-40013)A l'occasion d'un litige de charges locativesd'un bail commercial, une question priori-taire de constitutionnalité visait l'articleL145-40-2 du code de commerce issu de laloi du 18juin2014.La Cour de cassation indique d'abord que sile juge peut reformuler la question posée, ilne peut pas la modifier, puis il juge la ques-tion irrecevable:« Attendu que, sous le couvert de critiquerles dispositions législatives relatives à l'ap-plication dans le temps de l'article L 145-40-2 du code de commerce, la question poséene tend en réalité qu'à contester la confor-mité au principe constitutionnel invoquédes dispositions du décret du3novembre2014 qui excluent l'applicationde l'article R 145-35 du code de commerceaux contrats en cours; que ces dispositions,de nature réglementaire, ne peuvent fairel'objet d'une question prioritaire de consti-tutionnalité ».Observations:La Cour de cassation rappel-le ici qu'un texte réglementaire ne peutpas faire l'objet d'une QPC, ces questionsétant réservées aux textes législatifs (cf.art. 61-1 de la Constitution).Droit de propriétéPrescription acquisitive(Civ. 3e, 14juin 2018, n°569, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°16-22539)Deux personnes revendiquaient la proprié- d'une parcelle de terre, soutenant que letitre de 1862 par lequel leur ancêtre avaitvendu ces terres était un faux. La cour d'ap-pel avait rejeté leur demande. Sa décisionest confirmée:« Mais attendu que la cour d’appel, qui aretenu à bon droit que l’article 2265 anciendu code civil était applicable en Polynésiefrançaise et qui n’était pas tenue de suivreles consorts H. dans le détail de leur argu-mentation relative aux déclarations de ter-re faites antérieurement à 1865, en a exac-tement déduit, abstraction faite de motifssurabondants relatifs à une décision juridic-tionnelle antérieure, que la société duMatavai et M. L, dont les auteurs étaiententrés en possession, sans que le vice de cel-le-ci soit établi ni même allégué, en vertud’un juste titre, étaient fondés à invoquer laprescription acquisitive abrégée pour êtredéclarés propriétaires des parcelles liti-gieuses ».Le pourvoi est rejeté.Observations:Cet arrêt fait application dela prescription acquisitive pour un terrain.L'article 2265 ancien prévoyait un délai dedix ans pour celui qui acquiert unimmeuble de bonne foi et par un justetitre. Le délai était porté à 20 ans pourcelui qui est domicilié hors du ressort de lacour d'appel est situé l'immeuble. Lenouvel article2272, issu de la loi du 17juin2008 a unifié les deux délais à dix ans.Servitude de passage: droit defaire passer des canalisations?(Civ. 3e, 14juin 2018, n°566, FS-P+B+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°17-20280)Une société ayant créé un vaste lotissement(450 logements) demandait d'abord lareconnaissance d'une servitude de passagesur le terrain voisin ayant appartenu à leurauteur commun. La cour d'appel avait inter-prété les actes de propriété, puis admisl'existence de la servitude; la décision est surce point confortée par la Cour de cassation:« La cour d'appel, qui a interprété souverai-nement les titres de propriété des parties[…] a pu retenir que la servitude dont béné-ficie la société C. s'exercera sur la nouvelleassiette du chemin créé par la société A. etconstitué par la rue des Marquis… ».Mais l'arrêt est censuré en ce qu'il avaitadmis que la servitude dont l'acte de créa-tion prévoyait la création de constructionsdestinées au logement, leur desserte dépas-sait le passage et devait s'étendre auxbesoins inhérents à toute construction etdonc que la servitude valait « pour le passa-ge des canalisations et réseaux inhérents àl'équipement des logements ».L'arrêt est cassé au visa de l'article 1134 ducode civil (rédaction antérieure à 2016):« Attendu […] qu'en statuant ainsi, alorsqu'une servitude de passage ne confère ledroit de faire passer des canalisations dansle sous-sol de l'assiette de la servitude quesi le titre instituant cette servitude le pré-voit et que l'acte constitutif du 1erfévrier1962 ne conférait pas le droit de faire pas-ser des canalisations dans le sous-sol de laservitude, la cour d'appel a violé le textesusvisé ».L'arrêt est également cassé en ce qu'il avaitrefusé la demande d'indemnisation présen-tée par le propriétaire du fonds servant:« En statuant ainsi, sans rechercher […] si lacréation, sur le fonds dominant, d'une ZACconduisant à la desserte de plusieurs cen-taines de logements n'entraînait pas uneaggravation de la servitude conventionnel-le, la cour d'appel n'a pas donné de baselégale à sa décision ». L'arrêt est cassé.Observations:La Cour de cassation validel'interprétation de la cour d'appel ayantadmis l'adaptation de la détermination del'assiette de la servitude rendue nécessairepar l'évolution des lieux. En revanche, ellejuge d'une part qu'une servitude de passa-ge n'inclut pas nécessairement le doit defaire passer des canalisations et d'autrepart que l'aggravation de la servitude peutjustifier une indemnisation du propriétairedu fonds servant.A retenir:Pour la création d'une servitudequi prévoit la création de constructions surle terrain dominant, il est recommandé deprévoir outre le passage en surface, ledroit de faire passer des canalisations ensous-sol.25juin 20183JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSBAUXCOMMERCIAUX- PROPRIÉTÉJURISPRUDENCEServitude et chemin d'exploita-tionDeux riverains séparés par un chemind'exploitation étaient en litige sur l'exis-tence d'une servitude de passage. La Courde cassation valide l'arrêt d'appel quiavait admis l'existence de la servitude:« Ayant admis […] que l'usage du cheminétait exclusivement réservé à la communi-cation entre les divers fonds et que l'urba-nisation ultérieure de la commune n'avaitpas modifié cet usage et, à bon droit, quel'existence de servitudes de passage n'ex-cluent pas en soi une telle qualification, lacour d'appel […] a pu en déduire que cechemin devait être qualifié de chemind'exploitation ».Le pourvoi est rejeté.Il résulte donc de cet arrêt qu'une servitu-de de passage peut porter sur un chemind'exploitation.(Civ. 3e, 14juin 2018, n°587, pourvoin°17-20567, rejet).
25juin 20184JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSLa vente de logements sociauxLe 3juin, les députés ont poursuivi le débatsur le secteur HLM. Stéphane Peu voulaitsupprimer la faculté introduite par le textede vendre des logements sociaux vacants àdes personnes physiques, hors plafond,mais il n'a pas été suivi (rejet de l'amende-ment n°1583). Même échec pour Serge Let-chimy voulant interdire la vente de loge-ments sociaux dans les QPV à des personnesmorales de droit privé (amendementn°2689). En revanche, le vote de l'amende-ment n°2932 autorise les EPF et d'aménage-ment de l’État à acheter des logementsHLM.Certains députés voulaient accroître l'infor-mation de l'acquéreur sur le logement ven-du, mais ils ont le plus souvent retiré leursamendements, la commission faisant obser-ver que leur demande était satisfaite par ledroit existant…Mais une autre suggestion a été adoptée:introduire une garantie de rachat, lorsd'une accession sociale à la propriété, en casd'accident de la vie, si l'acquéreur est unepersonne physique remplissant les condi-tions de ressources de l'accession sociale à lapropriété (amendement n°1608 modifié).Jean-Christophe Lagarde (UDI) a aussi obte-nu que soit conservé le droit de préemptiondes communes dans le cadre de la vente delogements sociaux (amendement n°980).François Pupponi émet des doutes sur l'ob-jectif de vendre 40000 logements sociauxpar an et la manière dont leurs nouveauxpropriétaires les géreront. Si ce pari est réus-si, ce dont il doute, dans les beaux quartiers,ils permettront des plus-values ; dans lesautres quartiers, ils seront revendus à ladécoupe ou à des marchands de sommeil, etla ghettoïsation s’aggravera. L'article 29a étévoté.Le ministre réplique que le Gouvernementmet en place des dispositifs de lutte contreles marchands de sommeil et que la vente ades effets vertueux; permettant notammentle financement de nouveaux logementssociaux.Le débat a ensuite porté sur l'opportunité derevenir sur une obligation issue de la loiÉgalité et citoyenneté que les associations delocataires soient affiliées à une associationnationale agrée pour être éligibles au conseild'administration des organismes HLM.Mais Julien Denormandie a demandé lereport du débat, Valérie Rabault expliquantqu'il fallait éviter "l’entrisme pratiqué parcertaines associations communautaristesdans les conseils d’administration". Jean-Christophe Lagarde conteste l'argument,mais voit dans cette exigence un règlementde compte personnel. Il souligne qu'en casde risque communautaire, la loi permet déjàde s'y opposer. Mais son amendementn°981 a été rejeté.Un amendement n°2998, voté, a élargi ledroit de préemption des locataires de l'asso-ciation Foncière logement à leur conjoint,ascendants ou descendants.L'article 29 bisqui ouvre la faculté de trans-former des logements foyers en logementétudiant a été voté.L'article 30a été complété pour sécuriserl'utilisation par l'ANCOLS du répertoire deslogements locatifs sociaux, le RPLS. Adopté.L'article 31ratifie les ordonnances relatives àAction logement. Il a été voté.Guillaume Vuilletet a obtenu le vote del'amendement n°3098 qui permet d'accor-der une aide financière aux propriétairesprivés contribuant à la mobilisation du parcprivé et de rémunérer les intermédiairesagréés.L'article 32reporte la date de conclusion dela seconde génération des conventionsd'utilité sociale. Voté.L'article 33prolonge le délai d'habilitation àlégiférer par ordonnance pour la codifica-tion des textes sur les aides au logement.Même vote.(JO AN débats, 3juin, 2eséance).Bail mobilitéL'article 34crée le bail mobilité dont Chris-telle Dubos, rapporteure, rappelle l'intérêt:LALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSLa loi Elan votée à l’Assemblée.Parmi les thèmes qui ont suscité les échanges d’arguments les plus affûtés, on relè-vera la vente des logements sociaux, la création du bail mobilité, mais aussi les meu-blés de tourisme ou l’urbanisme commercial dans le cadre des ORT.reproduction interdite sans autorisationrépondre à une demande non satisfaiteaujourd'hui pour les personnes en mobilité.Ce bail comportera les mêmes diagnosticsde sécurité que pour un logement classiqueet la non-reconduction du bail mobilité au-delà de dix mois évitera toute précarisation.Il pourra seulement être renouvelé une foismais dans la limite de 10 mois. Pour éviterdes hausses de loyer, le dernier loyer devraêtre mentionné dans le bail (en l'absence detravaux).Un échange a eu lieu sur les possibles effetsde ce bail: faciliter l'accès au logement oufavoriser la précarité, si un locataire estconduit à accepter une succession de ce typede baux pour plusieurs logements.Un amendement (n°2871) a élargi le champde ce bail aux volontaires en service civique.Julien Denormandie confirme par ailleursqu'un bail de la loi de 1989 ne peut pas êtretransformé en bail mobilité. En revanche, unlogement vacant peut être proposé à la loca-tion en bail mobilité.Le secrétaire d’État confirme que le bailmobilité sera dans le champ de l'encadre-ment des loyers.La rapporteure précise que le bail mobiliténe donne pas lieu à saisine de la commissionde conciliation, car les délais sont trop longsau regard de la durée du bail mobilité.Émilie Bonnivard a proposé qu'un délaid'un mois soit prévu à l'issue du bail, pouréviter qu'il se transforme en bail de la loi de1989, mais son amendement (n°414) a étérejeté. Mais a été voté l'amendement n°2873de Christelle Dubos qui interdit expressé-ment toute reconduction tacite du bail mobi-lité.Julien Denormandie indique qu'il souhaitevendre le produit dans sa globalité; bailmobilité et garantie Visale. Il préfère doncconserver actuellement l'interdiction dudépôt de garantie.L'article 34 a été adopté.Mickaël Nogal a obtenu la création d'unenouvelle catégorie de résidences, destinéesaux jeunes actifs(n°2995), même si le secré-taire d’État reste dubitatif sur son opportu-nité.Même vote pour l'amendement n°1820 quiouvre aux SCI détenues par des conjointspacsés la faculté de donner congé pour habi-ter.(JO AN débats, 3juin, 3eséance).
La mission des commissionsd’attributionLe 4juin, les députés ont examiné l'article 35qui élargit les missions des commissionsd'attribution des logements (CAL) aux ques-tions de mobilité des locataires.Julien Denormandie en explique l'objectif:créer de la mobilité dans le parc social pourtrouver des solutions en faveur des 2mil-lions de ménages qui attendent un logementsocial. Mais il n'y aura que des propositionset aucune obligation. Les propositions éma-neront de la CAL et resteront dans le péri-mètre du territoire. Il estime souhaitable queles locataires soient accompagnés dans undéménagement comme le fait un organismeen allouant 400euros, mais juge inadapté dele prévoir dans la loi.Brigitte Kuster a proposé que le délaide 6ans prévu pour réexaminer la situation deslocatairessoit ramené à 3 ans et son amen-dement (n°199) a été voté.L'article 35 a été voté.Après le rejet de multiples amendements, lesdéputés ont voté l'article 35 bisqui inclut lesenfants faisant l'objet d'un droit de visitedans le foyer des demandeurs de logementsocial.L'article 36généralise le système de la cota-tion de la demande de logement social.Stéphane Testé, qui a mis en place ce systè-me à Clichy-sous-Bois, en défend les avan-tages. Le système apporte de la transparen-ce et atténue les tensions. Thibault Bazinestime toutefois que cela peut nuire à unepolitique de peuplement et préfère un traite-ment individuel des demandes.André Chassaigne demande la suppressionde l'article, mais il n'a pas été suivi. L'article36 a été voté.(JO AN débats 4juin, 1eséance).L'article 37vise à simplifier le régime d'attri-bution des logements en QPV. Vives cri-tiques sur ce texte qui oblige à créer unecommission d'attribution spécifique en QPV.Ian Boucard par exemple juge préférable delaisser l'examen des demandes dans les QPVaux CAL, une commission spécifique auxQPV étant contre-productive. La rapporteu-re admet qu'une commission spécifique auxQPV peut être lourde et oblige à l'examend'un dossier par deux commissions succes-sives, celle spécifique au QPV puis la CALdu bailleur. Elle approuve la proposition duGouvernement de rendre facultative cettecommission spécifique. L'amendementn°3219 qui en résulte est donc adopté ainsique l'article 37.Ont été votées une mesure pour tenir comp-te de l'individualisation des revenus des per-sonnes en instance de divorce extrajudiciai-re (n°2896), et une sur l'individualisationdes revenus des réfugiés mariés (n°2879).Gérer les réservations en fluxL'article 38tend à assurer la gestion desdroits de réservation des logements sociauxen flux et non plus en stock. Répondant auxquestions de François Pupponi, JulienDenormandie explique les changementsproposés: le préfet doit attribuer en priorité25% des attributions hors QPV aux per-sonnes du 1erquartile de revenus. Ce seuilsera désormais fixé par le ministère et nonplus par le préfet (amendement n°3054). Leseuil de 25% ne pourra plus être modulé àla baisse (amendement n°3226). L'attribu-tion de 50% des logements en QPV est des-tinée aux ménages des 3 derniers quartiles,ce seuil sera désormais au moins de 50%(amendement n°3220).L'article 38 a été voté.Le vote de l'amendement n°2936 vise la col-lecte des données pour le système nationald'enregistrement qui regroupe les donnéesdes bailleurs. Il précise que l'identificationdes personnes doit être rendue impossible.L'article 39 encourage le développement dela cohabitation intergénérationnelle. Il a étévoté.L'article 40entreprend de coordonner lesprocédures de surendettementet d'expul-sion locative.Jacques Mézard explique que ces deux pro-cédures fonctionnant aujourd'hui sans coor-dination, l'article répond à une série de diffi-cultés pratiques. Il a été voté.(JO AN débats, 4juin, 2eséance).Pour mieux lutter contre les perturbationsdes résidents, il est proposé de modifier l'ar-ticle L 126-3 du CCH qui sanctionne l'occu-pation illicite des parties communes: unamendement n°1784 renforce les sanctions(voté).Squat et mission des huissiersLes députés conduits par Valérie Lacrouteont voulu renforcer la lutte contre le squat,mais devant l'opposition du ministre esti-mant que les textes proposés allaient ajouterà la confusion, l'Assemblée a repoussél'amendement (n°1269) ainsi que de mul-tiples autres dans le même sens.L'article 41qui précise les mentions obliga-toires du commandement de payer trans-mis à la CCAPEX a été voté.Christelle Dubos a obtenu le vote de l'amen-dement n°3081 qui améliore l'accès deshuissiers aux boîtes aux lettres, souventconfrontés à une difficulté d'accès aux loge-ments par les systèmes de sécurité. Le textealigne les modalités d'accès des huissiers surcelles des facteurs.L'article 42permet la conclusion d'unproto-cole de cohésion locativelorsqu'un occu-pant a fait l’objet d'un effacement de dettedans une procédure de surendettement maisque son bail a été résilié. Voté.L'article 43renforce les PDALHPD.(JOAN 5juin, 2eséance).Le vote d'un amendement de NicolasDemoulin vise à améliorer la prise en comp-te de la spécificité des personnes dans l'ac-cueil en hébergement d'urgence (n°2013).L'article 43 a été voté. Même vote pour l'ar-ticle 43 bisqui exonère de la procédure d'ap-pel à projet les maisons d'accueil rural pourles personnes âgées.L'article 44facilite la transformation d'hô-tels en résidences hôtelières à vocationsociale(RHVS) en supprimant l'exigenced'une autorisation d'urbanisme pour cer-tains travaux. Mesure de simplification pourla rapporteure, mais qui enlève un pouvoirau maire, selon Thibault Bazin.François Pupponi critique le fait que l’Étatva pouvoir transformer un hôtel en résiden-ce sociale sans l'accord de la commune. Il atoutefois obtenu le vote d'un amendement25juin 20185JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATS❘◗Ashurst LLP(Guillaume AubatieretHassan Javanshir) a conseillé un poold’investisseurs pour l’achat de l’im-meuble “le Balthazar” à Saint-Denis(93), de 35000m2, siège d’OrangeBusiness Services.Acteurs
(n°2741) pour que l'accord reste requis dansles QPV. L'article modifié a été adopté.Julien Denormandie a obtenu la suppressionde l'article 44 bisqui exonérait de CFE et detaxe d'habitation les RHVS (vote de l'amen-dement n°3223).Même succès à l'article 45sur la colocation,pour en étendre l'application à tous lespublics dans le parc social (amendementn°2943). L'article a été adopté.Le secrétaire d’État a demandé d'inscriredans la loi la notion d'habitat inclusif et decréer un forfait pour l'habitat inclusif (votede l'amendement n°2931).La loi SRUL'article 46tend à allonger de 5 à 10 ans laprise en compte des logements vendus autitre de la loi SRU. Robin Reda (Les Républi-cains) invite à débloquer la loi SRU parexemple en évitant de construire des loge-ments sociaux en zone détendue, ce qui pro-duit de la vacance et aussi en travaillant surun taux maximum de logements sociaux.Aurore Bergé soutient la loi SRU mais endemande des adaptations. Eric Coquerelredoute une remise en cause de la loi SRU,Stéphane Peu en fait l'éloge, rappelant qu'en2000, ce texte fut voté à l'unanimité. Jean-Christophe Lagarde estime aussi que cetallongement de délai est une erreur: au lieud'être un simple dispositif de souplesse, ilfavorise l'immobilité. Martial Saddierconteste l'idée que la loi SRU n'ait jamais étémodifiée.Jacques Mézard indique que la loi a produitdes résultats positifs mais que le délai de 5ans date de 2006. Il précise que les préfetsont pris 259 arrêtés de carence, soit plus quepour la précédente période triennale. JulienDenormandie justifie l'article en indiquantqu'en moyenne, lorsqu'un logement est ven-du, l'accédant y reste dix ans. Les amende-ments de suppression de l'article ont été reje-tés.(JO AN Débats, 5juin, 3eséance).Le 6juin, Brigitte Kuster a proposé de fixer à33% le taux maximum de logementssociaux dans une commune (amendementn°1693), mais elle n'a pas été suivie.Jean-Luc Mélenchon a longuement critiquéles mesures de la loi par exemple en ce qu'el-le fragilise la vie des gens par des baux pré-caires et de façon générale, que le texte éta-blit la loi du marché dans le logement social.Il invite le Gouvernement à se saisir de laquestion du foncier, pour empêcher la haus-se des prix.Mickaël Nogal soutient l'article 46 qui vafaciliter l'accession à la propriété. L'article aété adopté. En revanche, la longue listed'amendements visant à modifier la loi SRUa donné lieu à des rejets systématiques.(JO AN Débats, 6juin, 1eséance).La séance suivante a été consacrée pour l'es-sentiel au rejet de nouveaux amendementssur la loi SRU. Exception pour CharlotteLecocq qui a obtenu le vote du n°2165 selonlequel le bailleur social doit demander aulocataire copie de sa carte d'invalidité, afinde s'assurer du calcul exact du montant dusurloyer de solidarité.Le secrétaire d’État annonce qu'il travaille àune réforme de la loi DALO pour que leslogements du contingent réservé aux sala-riés qui ne sont pas attribués puissent reve-nir dans le contingent du maire.La cautionL'article 47supprime l'exigence de la men-tion manuscritedans les engagements decaution.Alain Ramadier a demandé, mais sans suc-cès, de rétablir la faculté de cumuler cautionet assurance de loyers impayés (rejet del'amendement n°416) et l'article 47 a étévoté.François Jolivet propose ensuite (amende-ment n°2458) d'autoriser la réalisation d'étatdes lieux filmés pour éviter les contestations.Thierry Benoit observe que si un tiers deconfiance doit réaliser cette prestation, iln'est pas précisé qui en a la charge. L'amen-dement a été repoussé.(JO AN Débats, 6juin, 2eséance).CopropriétéLe thème de la copropriété surgit le 8juin,avec l'adoption d'un amendement (n°957)de Thibaut Bazin quicontraint le bailleur àcommuniquer au syndic les coordonnéesde son locataire, dispositif jugé utile en casde trouble de voisinage et de mauvais usagedes parties communes.Albane Gaillot voulait introduire la luttecontre les punaises de lit dans les critères dedécence d'un logement mais elle n'a pas étésuivie (rejet de l'amendement n°756).François Jolivet a proposé unecentralisationdes dépôts de garantieà la Caisse desdépôts (amendement n°2451), Julien Denor-mandie fait part de ses réserves sur cettesuggestion, convaincu du bouleversementque cela créerait, mais dubitatif sur sonimpact positif pour l'apaisement des rela-tions locatives. L'amendement n'a pas étéadopté. En revanche, a été voté l'amende-ment n°3088 de Christelle Dubos qui sim-plifie le contenu du commandement depayer (modification de l'alinéa 2 du I de l'ar-ticle 24 de la loi de 1989).Action de groupeL'article 47 bisintroduit l'action de groupedans le domaine du logement (modificationde l'article L 623-1 du code de la consomma-tion). Le Gouvernement a expliqué qu'ils'agissait de "permettre la mise en œuvre del’action de groupe pour la réparation despréjudices subis par les locataires”. L'article L623-1 ainsi rédigé prévoit expressément quel'action de groupe peut être exercée "dans lecadre de la location d'un bien immobilier".Encadrement des loyersAvec l'article 48les députés abordent le thè-me de l'encadrement des loyers. MichelLarive propose, sans succès, de rétablir l'en-cadrement des loyers de la loi Alur (rejet del'amendement n°2323).L'article a été voté sans modification. Lesecrétaire d’État rappelle que le texte permetaux communes de mettre en place un obser-vatoire des loyers sans qu'il y ait automatici- de la mesure d’encadrement des loyers.Robin Reda encourage le Gouvernement àne pas réintroduire l'encadrement desloyers, que prévoit l'article 49, à titre expéri-mental.Jacques Mézard confirme avoir fait appel, etavec l'accord des maires concernés, des deuxdécisions ayant annulé les encadrements deloyer, à Lille et à Paris, mais que les disposi-tifs sont encore trop récents pour être éva-lués et il confirme la décision du Gouverne-ment de poursuivre l'expérimentation pen-dant 5 ans.Précisant la portée de l'encadrement à l'occa-sion de l'amendement n°2751 de MariettaKaramanli, le ministre confirme qu'il nes'applique pas au secteur HLM. L'amende-ment a été rejeté, mais il est satisfait par letexte proposé. L'article 49 a été voté.25juin 20186JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATS
L'article 50vise à régler un problème decompatibilité entre les règles de décence etles règles de divisiondu logement prévuesà l'article L 111-6-1 du CCH en cas de coloca-tion multiples. En application du nouveautexte, les règles de décence de droit communs'appliqueront aux hôtels meublés et en casde colocation multiples. La rapporteureexplique qu'il ne s'agit pas de modifier lesrègles de décence pour les meublés mais aucontraire de permettre de les y appliquer.L'article a été adopté.Meublés touristiquesL'article 51encadre les locations meubléestouristiques. Cédric Roussel (LaREM)explique son contenu: obligation pour lesloueurs de transmettre à la commune lenombre de nuitées de location pour faire res-pecter le plafond de 120 jours par an, alour-dissement de l'amende civile pour lesloueurs, et, pour les plateformes, fixationd'un montant d'amende civile pouvantatteindre 50000€. Les plateformes se sontengagées, indique Julien Denormandie à"caper" le nombre de nuitées à 120, mais aus-si à différencier ceux qui louent leur résiden-ce principale et ceux qui investissent pourfaire de la location touristique. Elles s'enga-gent aussi à supprimer les annonces de ceuxqui louent une résidence secondaire sansrespecter la réglementation et enfin de trans-mettre des informations aux municipalités.Gilles Lurton a demandé d'autoriser lescommunes à moduler le seuil de 120 jourspar an, mais il n'a pas été suivi (rejet del'amendement n°154).En revanche, succès pour Véronique Riottonqui fait entrer dans le champ de l'article L324-2-1 du code du tourisme les plateformesqui mettent en relation à titre gratuit des per-sonnes pour des meublés de tourisme (votede l'amendement n°2172).Les informations seront transmises par lesplateformes à une périodicité fixée pardécret en conseil d’État (n°2975 d'EricBothorel).Le vote de l'amendement n°1885 permetl'habilitation des agents municipaux asser-mentés pour le contrôle des plateformes.L'article 51 a été voté.L'article 51 bisdispense de produire troisdiagnostics pour les locations saison-nières: DPE, état des risques naturels etcontrat de risque d'exposition au plomb.L'article 52prévoit d'inscrire dans les PLHdes objectifs de production de logementsintermédiaires.Il a été complété pour autoriser les sociétésde logement intermédiaires à louer des loge-ments meublés (amendement n°3055) etvoté.Brigitte Kuster a obtenu un délai supplé-mentaire pour que les communes touris-tiques établissent un diagnostic de l’offred’hébergement des employés saisonniers,avant de signer une convention avec l’État.Missions du CNTGIL'article 53prévoit de recentrer les missionsdu CNTGI. Marietta Karamanli demande lasuppression de l'article, jugeant essentiel demaintenir sa fonction disciplinaire. Christel-le Dubos explique que le fonctionnement duCNTGI se heurtant à un problème de finan-cement, il est préférable de s'en tenir à unecommission consultative chargée de repré-senter les professionnels de l’immobilierauprès des pouvoirs publics. Les amende-ments de suppression ont été rejetés.(JO AN Débats, 8juin, 1eséance).L'article 53 a été voté.Le vote de l'amendement n°1553 de Lau-rianne Rossi ajoute un cas de préavis réduitdu locataire à un mois lorsqu'un locatairerésidant dans le parc social se voit attribuerun autre logement.Valérie Gomez-Bassac a fait alourdir lessanctions qui pèsent sur les personnes fai-sant usage du titre d'agent immobilier,d'administrateur de biens ou de syndic sanscarte professionnelle (amendement 1362).L'expérimentation de "points Info habitat"pour les locataires et les propriétaires a étéautorisée par l'amendement 3228 de Vin-cent Thiébaut.Revitalisation des territoiresL'article 54fixe le cadre des opérations derevitalisation des territoires. Les ORT nesont pas limitées aux 222 communes rete-nues au titre du programme Action Coeurde ville, souligne Jacques Mézard. Ce pro-gramme vise à impulser une nouvelle dyna-mique, sans créer de nouvelle structure. Parailleurs, les ORT permettent d'agir demanière coordonnée et de mobiliser certainsdispositifs.Les opérations de réhabilitation de l'immo-bilier de loisirs ont été intégrées aux ORT(amendement n°185).De même, les associations foncières urbainesde projet (AFUP) ont été intégrées aux ORT(amendement n°2954).Le vote de l'amendement n°1623 tend àfavoriser la végétalisation urbaineet desimmeubles.Urbanisme commercialJacques Mézard défend ensuite le dispositifqui réforme le régime des CDAC dans lecadre des ORT: le blocage des dossiers enpériphérie.Marc Fesneau critique l'idée de dispenserd'autorisation les implantations commer-ciales en centre-ville, même si elles dépas-sent 1000m2.Thibaut Bazin a proposé de laisser au mairela faculté de saisir la CDAC à partir de400m2mais il n'a pas été suivi (rejet del'amendement n°1977) ; la ministre souli-gnant qu'il fallait laisser plus de liberté d'ins-tallation des commerces dans les centres-villes.Le vote d'un amendement n°3082 étend aue-commerce et aux drives la possibilité pourle préfet de suspendre, sous certaines condi-tions, l’enregistrement et l’examen d’instal-lations commerciales. L'adoption du n°3254du ministre harmonise les critères d’appré-ciation de suspension de l’AEC – l’autorisa-tion d’exploitation commerciale – sur le ter-ritoire de l’ORT et les territoires limitrophes.L'article 54 a été voté.Richard Ramos a obtenu le vote de l'amen-dement n°77 qui autorise une dérogation àl'interdiction des publicités en zone ruralepour les restaurants.L'article 54 bisporte de1000 à2500 m2leseuil à partir duquel la réouverture aupublic d'un local non-exploité depuis 3 ans25juin 20187JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATS Les foncières en têteL’IEIF a publié un classement desperformances des placements.Sur 10 ans, les Foncières sont enhaut du classement, avec une per-formance de 7,3%(TRI) suivi parl’or (6,2%) et les SCPI (5,9%).Sur 20 ans, les foncières sont aussiau sommet du classement avec 13,7%devant le logement France (11,3%) et lelogement Paris (11,1%).(Communiqué du 20juin2018).Chiffres
ou plus est soumis à une autorisation d'ex-ploitation commerciale. Il a été voté.Même vote pour l'article 54 terqui autorisel'EPARECA à intervenir dans les ORT.En revanche, l'article 54 quaterqui voulaitrevenir sur l'organisation du guichet uniquepour la demande d'autorisation d'AEC et dupermis de construire a été supprimé.Vote favorable en revanche pour l'article 54quinquiesqui pérennise les contrats de revi-talisation artisanale et commerciale.Rénovation énergétiqueL'article 55aborde le thème de la rénovationénergétique des bâtiments. Sandra Marsaudexplique que le calendrier actuel de l'articleL 111-10-3 du CCH est trop court et qu'il estnécessaire de l'aménager pour tirer lesconséquences d'un arrêt du Conseil d’Étatayant suspendu son application.Véronique Riotton a proposé une étapeintermédiaire pour fixer une étape d'écono-mie d'énergie de 15% d'ici 2025. JulienDenormandie expose que cela peut êtrecontre-productif et qu'il vaut mieux parfoisfaire des travaux importants pour atteindre -40% que de procéder par petites étapes.L'amendement n°1100 a donc été retiré.En revanche a été voté le n°3001 du Gou-vernement qui soustrait la chaleur réutiliséede l'énergie consommée pour prendre encompte les efforts de baisse de consomma-tion de l'immeuble. Cela vise notamment lachaleur produite par des data center ou unappareil électrique, dont la chaleur peut êtreréutilisée.Vote également pour le n°1559 qui exclut ducalcul de la consommation énergétique d'unbâtiment l'énergie des installations derecharge des véhicules électriques.Le décret d'application comportera unesanction, dont la forme sera précisée par leGouvernement. L'idée, explique VéroniqueRiotton, est d'organiser des contrôles aléa-toires (vote de l'amendement n°1102). L'ar-ticle 55 a été voté.Un DPE opposableMarjolaine Meynier-Millefert propose derendre opposable le DPEà compter de 2019(amendement n°2546), le secrétaire d’Étatajoute qu'il est convenu de fiabiliser le DPEet l'amendement a été voté.Le vote de l'amendement n°1951 de VincentThiébaut modifie le code de l'environne-ment pour que la construction et la rénova-tion des bâtiments prennent mieux encompte les exigences de lutte contre lesémissions de gaz à effet de serre et du stoc-kage carbone.Même succès pour Vincent Ledoux dontl'amendement (n°1305) étend aux locauxd'entreprise l'obligation pour le serviced'eau d'informer le consommateur d'unefuite, actuellement applicable pour leslocaux d'habitation.L'article 55 bis, voté, précise les critères d'exi-gence environnementale que doit respecterla législation environnementale des bâti-ments neufs. Il a été complété d'un amende-ment mais qui ne fait que placer au niveaulégislatif ce qui l'était déjà au niveau régle-mentaire.Le Gouvernement propose la suppressionde l'article 55 terqui tendait à la mise enœuvre du carnet numérique d'entretien dulogement. Mais son amendement (n°2907) aété repoussé, le rapporteur Richard Liogerestimant au contraire que l'expérimentationdu carnet numérique est un succès.Vote en l'état pour l'article 55 quaterselonlequel le PLH définit les objectifs d'une poli-tique d'amélioration de la performanceénergétique, et pour l'article 55 quinquiesqui prolonge jusqu'à 2021 (au lieu de 2018)l'expérimentation de la tarification sociale del'eau.C'est aussi une expérimentation, mais pour la"résorption de la précarité énergétique" quepropose l'article 55 sexies. Il a été adopté.(JO AN débats, 8juin, 2eséance).Marchands de sommeilLa lutte contre les marchands de sommeilest l'objectif de l'article 56. Il présume que lessommes dont un bailleur a la dispositionalors qu'il a interdiction de louer, parexemple à la suite d'une interdiction d'habi-ter, ont été perçues. Elles sont donc impo-sées. Mais le contribuable peut prouver soitqu'il n'a pas perçu de sommes à ce titre, soitqu'il les a bien déclarées. L'article a été voté.Julien Denormandie explique plus loin quecela répond au fait que ces loyers sont enréalité payés au noir.Même vote pour l’article 56 bisqui requali-fie en habitat collectif des immeubles ouappartements divisés par lots, ce qui est des-tiné à accroître le pouvoir d'intervention dumaire.Même sort pour l’article 56 terqui fixe unedate butoir (fin 2019) pour l'adoption desplans locaux de lutte contre l'habitat indigneoutre-mer.L'article 56 quaterapporte deux modifica-tions aux régimes de déclaration ou d'auto-risation préalable de mise en location.D'une part, il en écarte les bailleurs sociaux;d'autre part, il autorise le maire à déléguercette compétence au président d'EPCI.Adopté.Adoption aussi pour l'article 56 quinquiesqui porte de 5 à 10 ans la durée maximaled'interdiction d'acheter un bien immobi-lier en cas de condamnation pour un délitd'habitat indigne.Jacques Mézard cherche à éviter qu'un mar-chand de sommeil, condamné pénalementou faisant l'objet d'une procédure pénalepuisse percevoir une indemnité d'expro-priationpour un immeuble qu'il utilise pourson activité de marchand de sommeil. Vote àl'unanimité pour cet amendement n°2143.En revanche, le ministre juge inutile de ren-forcer les sanctions pénales, au risque de lesfaire passer à la qualification criminelle etdonc de ralentir les procédures ; il a suconvaincre, car l'amendement n°221 de Bri-gitte Kuster a été repoussé.François Pupponi a réclamé de pouvoir inter-venir, en tant que maire, sur les marchands desommeil comme en cas d'immeubles insa-lubres. Afin d'apaiser les débats fortement25juin 20188JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSRénovation énergétiqueLe ministère de la cohésion des territoiresa signé une charte d’engagement pourfédérer les acteurs dans la lutte contre laprécarité énergétique. En s’engageantdans Team pro Habiter Mieux”, les pro-fessionnels signataires doivent informer lesménages, prescrire à bon escient les tra-vaux, proposer des outils de financementcomplémentaires aux aides et encouragerla rénovation énergétique en copropriété.L’Anah s’engage par ailleurs à stabiliser sesrègles d’attribution des aides.(Communiqué du 20juin 2018).suite p. 10
25juin 20189JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAdministration centraleMinistère de l’écologie: la délégation àla mer et au littoral est rattachée à ladirection des affaires maritimes.(Décret n°2018-483 du 13juin2018, J.O. du15juin, n°3).Organismes publicsGuadeloupe: Camille Pelageest nomméprésident du conseil d'administration del'Agence pour la mise en valeur desespaces urbains de la zone dite «des cin-quante pas géométriques» de la Guade-loupe.(Décret du 11juin2018, J.O. du 13juin,n°88).Lutte contre le blanchiment de capitauxet le financement du terrorisme: Pierre-Mathieu Duhamelest nommé présidentdu conseil d'orientation de la lutte contrele blanchiment de capitaux et le finance-ment du terrorisme.(Arrêté du 11juin2018, J.O. du 17juin,n°52).Au fil du J.O. Registre des trustsLe Conseil d’État a annulé le décretn°2016-567 du 10mai 2016 relatif auregistre public des trusts.(CE, 30mai2018, n°n°400912, J.O. du13juin, n°91).Étiquetage énergétiqueUn décret du 12juin renvoie aux disposi-tions communautaires pour la mise à jourde l'étiquetage énergétique.Cela vise par exemple les climatiseurs, lesdispositifs de chauffage, les chauffe-eau etles chaudières à combustible solide.(Décret n°2018-479 du 12juin2018 relatif àl'étiquetage énergétique, J.O. du 14juin,n°14).CSTB développement a créé unenouvelle filiale: BIOGUESSCette société est soumise au contrôle éco-nomique et financier de l’État à raison desrisques financiers qu'elle est susceptibled'encourir. La société est active dans lemarché émergent du diagnostic des aéro-contaminants de l'air intérieur des bâti-ments.À l’inverse, CSTB développement s'est reti-rée du capital de la société CEQUAMI. Soncontrôle est donc supprimé.(Décret n°2018-491 du 15juin2018 relatif à lasoumission de certaines filiales de la sociétéCSTB développement au contrôle économiqueet financier de l’État, J.O. du 17juin, n°15). Modification du mode de calcul dutaux de rémunération du livret AUn arrêté modifie le mode de rémunéra-tion du livret A par:- Suppression du plancher lié à l'inflation;- Introduction d'un plancher à 0,5%.(Arrêté du 14juin 2018 modifiant le règle-ment du Comité de la réglementation ban-caire n°86-13 du 14mai 1986 relatif à larémunération des fonds reçus par les établis-sements de crédit, J.O. du 17juin, n°18).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi728UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.PROPOSITIONSCoût excessif des garantieshypothécairesNathalie Goulet conteste la légitimité destaxes et contributions que doivent acquit-ter les créanciers qui veulent prendre unegarantie hypothécaire sur les biens immo-biliers de leurs débiteurs. En conséquence,elle propose de supprimer ces taxes, pourfaciliter la prise de garanties immobilières.(Proposition de loi n°534 du 1erjuin 2018).Pour l’accession populaire à lapropriétéGuillaume Peltier a présenté une proposi-tion de loi pour développer l’accessionpopulaire à la propriété. Il rappelle le pré-cédent des politiques de “droit à l’achat”mises en place au Royaume-Uni, mais aussien Allemagne et aux Pays-Bas. Il proposenotamment que les conventions d’utilitésociale comportent un plan de vente d’aumoins 10% des logements dont l’organis-me HLM est propriétaire, sur une durée de6 ans et que le locataire acquière progres-sivement des “points” pour une accessionprogressive à la propriété.(Proposition n°1070 du 13juin2018).Pas d’expulsion sans relogementÀ l’inverse, Jean-Hugues Ratenon a propo- d’interdire les expulsions sans reloge-ment et de créer une caisse nationaleunique de garantie des loyers.(Proposition, n°998, du 30mai2018).Résolution sur la cession du fon-cier publicJean-Paul Mattéi a défendu en séancepublique le 18juin une proposition derésolution “pour un usage plus propor-tionné et pertinent de la décote applicableaux cessions de biens et actifs immobiliersdu domaine privé de l’État”.En tant que rapporteur du compte d’affec-tation spéciale «Immobilier de l’État», il aanalysé l’impact de la décote Duflot sur lescessions de biens de l’État au regard duflux de logements construits. Il critiquetant les lourdeurs administratives du méca-nisme (inutilité de la liste par exemple)que l’opportunité de consentir une décoteà certaines collectivités locales, notammentquand elles-ci disposent elles-mêmes d’im-portantes réserves foncières. De plus, lecoût de la décote est parfois dispropor-tionné au regard du nombre de logementsconstruits.Il juge donc indispensable de revoir lemode de calcul de la décote.Le secrétaire d’État, Olivier Dussopt, recon-naît que le bilan de la décote est limité: 85opérations depuis 2013, représentant 8000logements, pour un coût de 130millionsd’euros; il prend l’engagement qu’une ins-truction du ministre du logement repren-ne ces recommandations.La résolution a été votée.(JO AN débats, 18juin, 1eséance).
animés, Julien Denormandie rappelle que leconsensus existe sur les insuffisances deslégislations et que c'est la raison pour laquel-le une habilitation est demandée pour "fairele ménage" dans les 13 polices de l'habitatindigne et d'insalubrité. L'amendementn°2764 de François Pupponi a été rejeté.En revanche a été voté celui de StéphanePeu (n°2147) relatif à l'obligation pour lenotaire de vérifier si l'acquéreur n'a pas faitl'objet d'une condamnation au titre de la lut-te contre l'habitat indigne. L'amendementélargit l'obligation au cas de la vente suradjudication.Est évoqué à cette occasion le problème desventes sur saisie les biens sont proposéset vendus à des prix très inférieurs à leurvaleur vénale.Même succès pour le n°2146 qui vise à évi-ter que le propriétaire qui n'a pas fait de tra-vaux qui lui ont été imposés et qui ont étéfaits d'office par la collectivité, perçoive lesallocations logement dont le versement aété suspendu.L'article 56 sexiesprévoit la transmission àTracfin d’information sur les revenus présu-més illicites. Il a été modifié (amendementn°3145) pour que l'information soit trans-mise au Procureur de la République, lessyndics ayant déjà obligation de trans-mettre à Tracfin les infractions constatéesmais Tracfin ne peut pas recevoir d'informa-tion sur des présomptions.L'article 57généralise les astreintes admi-25juin 201810JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - Xoopsnistratives en cas de non-respect de mesuresde lutte contre l'habitat indigne. Adopté.L'article 57 bisvise à lutter contre l'expan-sion des bidonvilles à Mayotte et en Guya-ne. Même vote.L'article 58habilite le Gouvernement à amé-nager par ordonnances les polices adminis-tratives en matière de lutte contre l'habitatindigne. Voté.L'article 58 bisgarantit que la procédure dedemande d'autorisation préalable de miseen location soit instruite à titre gratuit. Voté.CopropriétéL'article 59est relatif aux copropriétésdégradées. Il a été amendé et voté.Le vote de l'amendement n°3065 assimile lelocataire du bail réel solidaire au bailleurdans les règles de la copropriété.Thibault Bazin préconise le recours à unmodèle type d'appel de fonds pour lescharges de copropriété, il n'a pas été suivi(rejet de l'amendement n°970). Pierre-YvesBournazel propose d'obliger le syndic àtransmettre au président du conseil syndicalla liste des coordonnées des copropriétairesafin qu'il puisse, le cas échéant, convoquerune assemblée, mais l'amendement n°1143a été repoussé. Thibault Bazin suggère d'im-poser un nombre minimum de réunionsentre le syndic et le conseil syndical (rejet del'amendement n°1001). Refus égalementpour l'amendement n°1044 d'Alain Rama-dier qui voulait réduire les exigences demajorité pour certains travaux.L'habilitation à légiférer par ordonnancepour réformer le droit de la copropriétésiè-ge à l'article 60. Voté.Celle qui doit créer le bail numériquefigu-re à l'article 61. Thibault Bazin évoque à cepropos l'impression que l’État souhaite toutcontrôler. L'article a été voté en l'état.Mais Thibault Bazin a su convaincre pourson amendement n°1010 qui prévoit ladématérialisation d'une partie du baild'habitation; la notice d'information, le dos-sier de diagnostic technique, l’état desrisques et la copie des extraits du règlementde copropriété.Réseaux de communicationL’article 62simplifie le déploiement desréseaux de télécommunication mobile. Unamendement du Gouvernement (n°3225),fixe à un mois deux délais:- pour les nouvelles installations: entre ledépôt du dossier d'information préalable(DIM) auprès du maire et la demande d'au-torisation d'urbanisme,- pour les installations existantes: entre ledépôt du DIM et le début des travauxL'amendement a été voté, ainsi que l'article.L'article 62 bisdéroge à la procédure de miseen concurrence et de publicité pour utilisa-tion du domaine public par des réseaux decommunication électronique (voté).L'article 62 tersupprime la possibilité de reti-rer une décision d’urbanisme autorisant ou nes’opposant pas à l’implantation d’antennes deradiotéléphonie mobile avec leurs systèmesd’accroche et leurs locaux et installations tech-niques. Il est voté avec modification, précisantqu'il s'agit d'une expérimentation.Ont aussi été votés: l'article 63qui simplifieles procédures d'autorisation de servitudepour accélérer le déploiement des réseaux decommunication électronique, l'article 63 bisqui garantit l'accès aux parties communesdes copropriétéspour le déploiement de lafibre optique si une convention a été signéeavec le syndicat, l'article 63 tersur la prise encharge de l'extension du réseau électrique,l'article 63 quaterqui fixe un délai de 12mois pour la tenue de l'AGde la coproprié- sur une proposition de convention pour ledéploiement de la fibre optique dans l'im-meuble, l'article 64relatif aux sanctions encas de non-respect d'engagement de déploie-ment de réseaux de communication électro-niques, l'article 64 bisfacilitant les marchéspublics de conception réalisation passéspour le déploiement de ces réseaux et enfinl'article 65sur la compétence de l'Agencenationale des fréquences en matière de diffu-sion du temps légal français.L'article 66repousse de deux ans l'échéancedu programme exceptionnel d'investisse-ment pour la Corse. Fin du débat à 3h15!(JO Débat AN 8juin, 3eséance). L'ensemble duprojet de loi a été voté le 12juin. Investissement locatifLes plafonds de loyer et de ressources,pour les divers dispositifs d’investissementslocatifs, applicables en 2018 ont étépubliés le 11juin2018 (sur le site duBofip). A titre d’exemple, pour les disposi-tifs Duflot et Pinel, les plafonds de loyersmensuels sont les suivants:Métropole :Zone AbisReste de laZone AZone B1Zone B216,9612,5910,158,82DOM St Martin,St Pierre et MiquelonPolynésie Fr. Nlle Calé-donie, Wallis et F.10,2212,70Outre-mersuite de la p. 8