dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 737 du 8 octobre 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 737 du 8 octobre 2018
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Bail d’association. Usage des locaux. Clause pénale
Fiscalité : Revenus fonciers. Répartition forfaitaire des charges déductibles et non déductibles / Dépréciation de stock pour un promoteur dont le projet prend du retard
Procédure fiscale : Revenus dissimulés et plus-value immobilière
Urbanisme commercial : Intérêt à agir d’un professionnel dont l’activité est hors zone de chalandise du projet
– 2 – Chiffre –
Taux de l’usure
– 5 – Actualité –
L’UNIS s’insurge contre l’attitude des pouvoirs publics
Contentieux de l’urbanisme ; Herbert Smith Freehills approuve la réforme
Solhia et la rénovation énergétique / Critique de la CFDT sur la loi Élan
– 6 – Au Parlement –
Retour de la loi Élan à l’Assemblée
Débat sur la politique énergétique au Sénat
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. – Actualité –
Congrès de l’UNAM
– 8 – Rencontre –
UNPI : les propriétaires s’engagent pour la rénovation énergétique

jugé>La cour d’appel de Paris valide une clausepénale d’un bail commercial consenti à uneassociation, prévoyant un taux d’intérêt de15% par an sur les loyers impayés (p.2).>Si la zone de chalandise du projet autori- par la CDAC chevauche celle du requé-rant, celui-ci a un intérêt à agir pour contes-ter la décision de la CDAC (CE, 26 sept.2018, p.4).>L’estimation d’un bien exproprié en valeurlibre exclut une indemnisation de la pertede revenus locatifs (CE, 27 sept. 2018, p.4).>En cas d’expropriation d’un local princi-pal d’un local principal, les annexes peu-vent faire faire l’objet d‘une demande deréquisition d’emprise totale (CE, 27 sept.2018, p.4).débattu>La politique énergétique a été débattueavec les sénateurs le 2 octobre. François deRugy intervenait à cette occasion pour lapremière fois au Sénat comme ministre del’écologie (p.5).publié>Un avis du 26 septembre fixe le taux del’usure à compter du 1eroctobre (p.2).réunis>Les adhérents de l’UNPI étaient réunis encongrès le 28octobre à Dijon (p.8).>Ceux de l’UNAM étaient en congrès le24septembre en Avignon (p.7).analysé>L’UNIS s’insurge contre l’attitude des pou-voirs publics.>Herbert Smith Freehills approuve la réfor-me du contentieux de l’urbanisme dans leprojet de loi Élan (p.5).Passer à l’écologie punitive?Le projet de loi Élan vient d’être adopté de façon définitivepar l’Assemblée nationale le 3octobre (lire p.6) dans sa ver-sion élaborée par la commission mixte paritaire. Le Sénat doitprocéder au vote solennel le 16octobre. Jacques Mézard s’estfélicité de l’accord trouvé entre députés et sénateurs. Alorsque le projet de loi comportait initialement 65 articles, le tex-te final en contient 234. Nous y consacrerons prochainement unnuméro spécial.L’UNPI tenait son congrès ce 28 septembre à Dijon, mais leministre ne s’y est pas rendu. Peut-être était ce préférable: ledésaccord est net. Alors que le président des propriétaires, JeanPerrin a fait adopter une motion par ses congressistes s’opposantà la mise en place d’un malus pour les logements à faible efficaci- énergétique, le ministre de l’écologie a annoncé au Sénat (lirep.6) qu’on ne pouvait se contenter de mesures incitatives et qu'ilfallait adopter des mesures contraignantes. Sur ce point, les pro-priétaires peuvent compter sur la convergence d’analyse de la FFBqui a rencontré le cabinet de François de Rugy le 3octobre pourlui faire part de son inquiétude face au “retour de l’écologie puni-tive”. Exposant les inquiétudes des artisans et des entrepreneurssur l’évolution du CITE et la réforme des attestations RGE (recon-nu garant de l’environnement), redoutant un “monstre de com-plexité”, la FFB a fait part de son opposition totale à cetteapproche. Elle déplore la méthode consistant à fixer des objectifsambitieux, à réduire les incitations et enfin, à constater la non-atteinte des objectifs pour justifier une approche punitive… Lepassage d’une écologie incitative à une écologie punitive est donctrès mal accepté.L’UNAM a eu plus de succès dans ses invitations puisque JulienDenormandie s’est rendu au congrès des aménageurs le 24 sep-tembre. Sur le terrain fiscal, Pascale Poirot a renouvelé sa deman-de que soit inversé le régime de calcul des plus-values immobi-lières, pour inciter les propriétaires de terrains à les vendre rapi-dement. Mais le secrétaire d’État lui a rétorqué qu’il ne fallait paschanger les règles du jeu en cours de route et qu’il n’y aurait doncpas de modification fiscale en matière d’aide à la pierre.En revanche, l’entente était plus nette sur les questions d’aména-gement proprement dites. Pascale Poirot a salué le souhait duGouvernement de remettre l’aménagement sur le devant de lascène, son choix d’intégrer dans la loi Élan de nouveaux dispositifset de simplifier certaines procédures comme celle des ZAC ou dupermis d’aménager. Une inquiétude toutefois des aménageursprivés: être exclus du jeu des grandes opérations d’urbanisme etdes projets partenariaux d’aménagement. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 7378 OCTOBRE 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Bail d’association. Usage des locaux. ClausepénaleFiscalité: Revenus fonciers. Répartition forfaitaire des charges déduc-tibles et non déductibles / Dépréciation de stock pour un promoteurdont le projet prend du retardProcédure fiscale: Revenus dissimulés et plus-value immobilièreUrbanisme commercial: Intérêt à agir d’un professionnel dont l’acti-vité est hors zone de chalandise du projet- 2 -Chiffre-Taux de l’usure- 5 -Actualité-L’UNIS s’insurge contre l’attitude des pouvoirs publicsContentieux de l’urbanisme; Herbert Smith Freehills approuve la réformeSolhia et la rénovation énergétique / Critique de la CFDT sur la loi Élan- 6 -Au Parlement -Retour de la loi Élan à l’AssembléeDébat sur la politique énergétique au Sénat- 7 -Nominations - Au fil du J.O. - Actualité-Congrès de l’UNAM- 8 -Rencontre-UNPI: les propriétaires s’engagent pour la rénovation énergétiqueSOMMAIREEDITORIAL
8octobre 20182JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUX- FISCALITÉBaux commerciauxBail d'association. Usage deslocaux. Clause pénale(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 27septembre2018,n°16/22905)Une SCI avait loué des locaux à une associa-tion à Pantin par deux baux en 2011. Lamairie avait pris un arrêté de fermeture deslocaux en 2013, sur le fondement desarticles L 123-1 et R 123-1 et suivants duCCH. L'association avait donné congé pourun bail et la SCI avait engagé une actionpour obtenir la résiliation judiciaire del'autre bail et condamnation de la locataireet des cautions pour des impayés. Onretiendra deux aspects de l'arrêt d'appel:l'un sur la clause d'usage et l'autre sur laclause pénale.1. Clause d'usageLe bail prévoyait que les preneurs voulaientutiliser les locaux « dans le cadre de l'activi- choisie: local pour association ». La courd'appel juge que « cette clause de destina-tion du bail ne donne aucune définitionprécise d'activité pour laquelle a étécontracté le bail […] Il s'infère […] de ces sti-pulations que le local a été donné à bail àl'usage d'une activité associative, activitéqu'il appartiendra aux preneurs de définiren fonction de laquelle il leur incomberad'aménager les lieux loués.M.P. n'est donc pas fondé à se prévaloir del'état dans lequel le local a été livré puisqu'ilrevenait aux preneurs, selon le bail, de lerendre conforme aux activités qu'ilsavaient choisi d'exercer, à savoir un lieu deculte et de célébration de cérémonies reli-gieuses ». La cour refuse de constater unmanquement du bailleur à son obligationde délivrance.2 . Clause pénaleLe bail prévoyait, en cas de non-paiement àl'échéance du loyer, une majoration de10% du loyer échu et impayé avant mise endemeure et envoi d'une lettre RAR. De plus,il ajoutait que tout loyer non payé àl'échéance produirait un intérêt au taux de15% l'an. Le premier juge avait fait appli-cation de la première partie de la clausemais non de la seconde. Plus strict, l'arrêtd'appel fait application des deux:« Il n'y a pas lieu […] d'écarter l'applicationdu taux d'intérêt conventionnel de 15%contractuellement applicable sur tout loyernon payé à l'échéance, au motif que "ladate d'exigibilité n'aurait pas été préciséepar la bailleresse, dès lors que cette date estprécisée dans le contrat ».Observations:Cet arrêt fait une stricteapplication des clauses contractuelles. Ladestination contractuelle faisant référenceà un "local d'association"; le locataire quisouhaitait utiliser les locaux comme lieu deculte devait obtenir au préalable les autori-sations requises au titre des établissementsrecevant du public et auprès de la copro-priété. Le locataire n'a donc pu se retour-ner contre le bailleur au titre de son obli-gation de délivrance.La jurisprudence comporte de nombreuxarrêts qui sanctionnent le bailleur pourdéfaut de délivrance. Par exemple, lebailleur manque à son obligation de déli-vrance lorsque, un mois après la prise d'ef-fet du bail, un arrêt impose la fermeturedu magasin (Civ. 3e, 28 nov. 2007). Maisdans cette affaire, le bailleur s'était enga- à garantir la commercialité du lieu. Demême, l'obligation de délivrance imposeau bailleur de permettre au locataire d'ex-ploiter les lieux conformément à leur desti-nation (Civ. 3e, 7mars 2006). Mais dans l'ar-rêt rapporté, les locaux devant être à usa-ge de local associatif, le bailleur ne pouvaitdonc être tenu pour responsable de l'im-possibilité d'utiliser les locaux comme lieuxde culte.Quant à l'application de la clause pénale,l'arrêt est sévère. Curieusement, le locatai-re n'avait pas demandé de modération dela clause pénale au titre de l'article 1231-5du code civil.A retenir:Est validée une clause pénaleprévoyant une application d'un taux d'in-térêt de 15% par an sur des loyersimpayés.Fiscalité Revenus fonciers. Répartitionforfaitaire des charges déductibleset non déductibles(CE, 3eet 8echambres, 26septembre2018,n°405911)Une SCI avait déduit de ses revenus fonciersdes dépenses de travaux de jardinage maisl'administration avait contesté cette déduc-tion. La difficulté venait de ce que certainesdépenses relevaient de charges récupé-rables sur le locataire (désherbage, nettoya-ge, arrosage…) tandis que d'autres nel'étaient pas (élagage). La cour administra-tive d'appel avait rejeté le recours du contri-buable, mais sa décision est censurée par leConseil d’État.L'arrêt rappelle que sont déductibles lesdépenses de réparations et d'entretienincombant au propriétaire et effectivementsupportées par lui, à l'exclusion des chargesrécupérables dont la liste figure en annexedu décret du 26 août 1987.« Dans le cas la dissociation des chargesincombant au propriétaire et des chargesrécupérables auprès du locataire n’est paspossible, il est recouru à une répartition for-faitaire en fonction des données dispo-nibles».L'arrêt rappelle la liste des charges récupé-rables au titre des espaces extérieurs etajoute « Il résulte, en revanche, d’une juris-prudence constante de la Cour de cassationque les dépenses d’élagage des arbres nesont pas au nombre des charges récupé-rables ».L'arrêt conclut: « Dès lors qu’il ressortait despièces du dossier soumis aux juges du fondque ces dernières charges étaient, au moinspour partie, directement liées à celles quiont été regardées comme incombant aupropriétaire, la cour, qui devait déterminerla proportion dans laquelle ces chargesétaient déductibles, a commis une erreur dequalification juridique ».Il juge l'affaire au fond :« En l’absence d’autres données dispo-nibles, il y a lieu de considérer, dans les cir-constances de l’espèce, que les charges liti-gieuses relatives aux frais de déplacementet à la mise en décharge des déchets incom-baient au propriétaire à proportion de lapart, dans le total des autres charges, decelles qui incombaient aussi au propriétaire,c'est-à-dire à hauteur de 67,56 %. Dès lorsqu’il est, en outre, constant que la SCI I. aopté pour l’assujettissement à la TVA desloyers perçus sur ses propriétés auxquels cescharges se rapportent, celles-ci sont déduc-tibles de ses revenus fonciers, non pas pourleur montant TTC comme le soutiennent lesrequérants, mais hors taxe ».Observations:Cette décision tranche ladifficulté. Lorsqu'une facture correspondpour partie à des charges récupérables surJURISPRUDENCETaux de l’usure.Le taux de l'usure pour les prêtsimmobiliers est fixé à compter du1eroctobre 2018 à: Prêts à taux fixe:- moins de 10 ans: 2,83%- de 10 ans à moins de 20 ans:2,85%- de 20 ans et plus: 3,08% Prêts à taux variable: 2,45% Prêts relais: 3,25%.(Avis du 26septembre 2018, J.O. du26 sept. n°135).Chiffres
le locataire et pour partie à des dépensesnon récupérables, il convient de faire unerépartition forfaitaire, en fonction desdonnées disponibles.L'arrêt en fournit un exemple pour desdépenses de jardinage qui sont pour partierécupérables, suivant la liste figurant dansle décret du 26août 1987.Dépréciation de stock pour unpromoteur dont le projet prend duretard(CE, 3eet 8echambres, 1eroctobre 2018,n°408595, Sté Hermitage)Une SNC, dont un promoteur était action-naire, avait comptabilisé une provision pourdéprécation de stock mais l'administrationfiscale avait remis en cause la déduction decette provision et assujetti le promoteur àun supplément d'impôt sur les sociétés. Lerecours du promoteur avait été rejeté tanten première instance qu'en appel et leConseil d’État confirme la décision.L'arrêt constate que la SNC, créée en 2007,avait acquis un terrain et des immeublespour réaliser un projet de deux tours à laDéfense. Terrain et immeuble étaient ins-crits en compte intitulé « en-cours de pro-duction de produits et de travaux ». Or,devant le retard pris pour réaliser le projeten raison des recours, la SNC avait constatéune dépréciation importante du terrain etdes immeubles et déduit une provisionpour dépréciation des stocks. Le Conseild’État se fonde notamment sur lesarticles38 nonies et 38 decies de l'annexe IIIau CGI et indique que les éléments du stockpeuvent le cas échéant être évalués d'aprèsle cours du jour et leur éventuelle déprécia-tion constatée par une provision égale à ladifférence entre le prix de revient et le coursdu jour mais les productions en cours doi-vent être évaluées à leur seul prix de revientet ne peuvent donner lieu qu'à une provi-sion pour perte.L'arrêt en déduit:« Après avoir relevé que la SNC Les Loca-taires avait pour objet social la promotionimmobilière, qu’elle n’avait pas renoncé àl’opération immobilière initialement proje-tée, pour laquelle elle avait été spéciale-ment constituée, et qu’à la date de la clôtu-re de l’exercice 2009, elle avait déposé lesdemandes de permis de démolir les bâti-ments existants et les dossiers de demandede permis de construire, la cour a pu, sanserreur de qualification juridique, juger queles biens litigieux constituaient des produc-tions en cours, alors même que lesimmeubles étaient encore occupés par leurslocataires et que la société n’avait pas enco-re obtenu les autorisations demandées. Ilrésulte de ce qui a été dit […] ci-dessus quela cour n’a pas davantage commis d’erreurde droit en jugeant que ces biens devaientêtre évalués pour leur prix de revient, sanspouvoir faire l’objet de provision pourdépréciation».Observations:Il résulte de cet arrêt qu'unterrain et un immeuble dont le promoteurestime qu'ils ont été dépréciés du fait duretard pris par le projet de construction surce terrain doivent être évalués pour leurprix de revient et ne peuvent faire l'objetde provision pour déprécation.Procédure fiscaleRevenus dissimulés et plus-valueimmobilière(CE, 3eet 8echambres, 1eroctobre 2018,n°408543)Un contribuable faisait l'objet d'un examencontradictoire de sa situation fiscale person-nelle. Dans ce cadre, il avait été imposé autitre de revenus d'origine indéterminée partaxation d'office pour des crédits venant deses comptes bancaires.Le Conseil d’État indique que l'article L 16du LPF permet à l'administration de deman-der des justifications au contribuable si elleétablit que le contribuable peut avoir desrevenus plus importants que ceux qu'il adéclarés ; elle doit établir que les sommesportées au crédit des comptes du contri-buable équivalent au moins au double deses revenus. L'arrêt précise d'abord que l'ad-ministration doit neutraliser les virementsde compte à compte de l'intéressé puis il seprononce notamment sur le cas des plus-values immobilières.« Toutefois, le montant mentionné au cré-dit d'un compte bancaire ou d'un comptecourant d'un contribuable qui correspondau prix de la cession d'un immeuble ayantfait l'objet d'une déclaration à l'administra-tion fiscale ne peut constituer l'indice d'unrevenu dissimulé. Par suite, quand, enapplication de l’article L. 16 du livre des pro-cédures fiscales, l'administration compareles crédits figurant sur les comptes bancairesou les comptes courants d'un contribuableau montant brut de ses revenus déclaréspour établir si des indices de revenus dissi-mulés l'autorisent à demander à l'intéressédes justifications, il lui incombe de neprendre en compte ni ce montant ni la plus-value éventuellement réalisée par le contri-buable dans aucun des deux termes de lacomparaison ».Le Conseil d’État ajoute, pour les plus-valuesexonérées qu'aucune déclaration ne doitêtre déposée, mais que l'acte de cessionprésenté à l'enregistrement précise la natu-re et le fondement de l'exonération.Il en résulte que « si la plus-value résultantd’une cession d’immeuble légalement exo-nérée n’a pas à être déclarée dans la décla-ration de revenus, l’administration fiscaleen est toutefois informée dans le cadre dela formalité fusionnée ou de l’enregistre-ment ».Le Conseil d’État approuve la cour d'appeld'avoir considéré que l'administrationn’avait pas à tenir compte, dans les revenusdéclarés, de la plus-value réalisée lors de lacession d'un immeuble, mais qu'elle aurait rechercher « si le prix de la cession avaitété par ailleurs extourné des crédits figu-rant sur les comptes bancaires du contri-buable. » L'arrêt est donc annulé.Observations:La cession d'un immeublepar un contribuable peut être exonéréed'imposition sur la plus-value, mais l'admi-nistration est néanmoins informée de laraison de l'exonération par les indicationsfigurant sur l'acte de cession présenté parle notaire à la formalité de l'enregistre-ment. De ce fait, lorsque le contribuablereçoit le prix de vente sur son compte ban-caire, il n'y a pas lieu de tenir compte de cemouvement de fonds au titre d'un éven-tuel revenu dissimulé au sens de l'article 16du LPF.Urbanisme commercialIntérêt à agir d'un professionneldont l'activité est hors zone dechalandise du projet(CE, 4eet 1echambres, 26septembre 2018, 402275, Sté Distribution Casino France)La commission nationale d'aménagementcommercial avait rejeté la demande d'unesociété Les Peupliers de créer une surfacecommerciale de 1529m2à Brax (Lot-et-Garonne). La société avait exercé avec suc-cès un recours devant la cour administratived'appel pour annuler la décision. La sociétéCasino contestait alors l'arrêt d'appel. Il seposait la question de la recevabilité de sonrecours. La cour administrative d'appelavait jugé que le recours de la société Casi-no n'était pas recevable car elle n'avait pasd'intérêt à agir. Mais le Conseil d’État citel'article L 752-17 du code de commerce quipermet à toute personne ayant intérêt àagir d'exercer un recours contre la décisionde la CDAC.8octobre 20183JURIShebdoimmobilierllFISCALITÉ- URBANISMEJURISPRUDENCE
8octobre 20184JURIShebdoimmobilierll❘◗Le cabinet d’avocatsSimons Associésrenforceson département immobi-lier avec l’arrivée d’AnneEspeisse(collaborateur).Elle est spécialisée en urba-nisme et aménagement commercial.❘◗Gaëlle Menu-Lejeuneest promue co-Directeur du département droit fiscal deFidal.❘◗Philippe Le Trungassure l’intérim de ladélégation générale de la FSIF, après ledépart de Dorian Kelberg. Par ailleurs,Aude Martinrejoint l’association com-me directrice des affaires publiques.Acteursreproduction interdite sans autorisation« Considérant que, pour l'application del'article L. 752-17 du code de commerce[…], tout professionnel dont l'activité, exer-cée dans les limites de la zone de chalandi-se d'un projet, est susceptible d'être affec-tée par celui-ci, a intérêt à former unrecours devant la CNAC contre l'autorisa-tion donnée à ce projet par la commissiondépartementale puis, en cas d'autorisationà nouveau donnée par la commission natio-nale, un recours contentieux; que s'il en vaainsi lorsque le professionnel requérant estimplanté dans la zone de chalandise duprojet, un tel intérêt peut également résul-ter de ce que, alors même que le profes-sionnel requérant n'est pas implanté dansla zone de chalandise du projet, ce dernierest susceptible, en raison du chevauche-ment de sa zone de chalandise et de cellede l'activité commerciale du requérant,d'avoir sur cette activité une incidencesignificative».L'arrêt d'appel ayant rejeté le recours aumotif que le requérant n'était pas dans lazone de chalandise est donc annulé. LeConseil d’État enjoint à la CNAC de réexa-miner la demande dans un délai de 4 mois.Observations:Il résulte de cet arrêt quelorsqu'un requérant est hors de la zone dechalandise du projet mais que le projet, enraison du chevauchement des zones dechalandise, risque d'avoir une incidencesignificative sur son activité, il a un intérêt àagir pour contester la décision. Le Conseild’État fait donc une appréciation souple del'intérêt à agir pour permettre à un requé-rant de contester la décision de la CDAC.A retenir:Si la zone de chalandise durequérant chevauche celle du projet, il aun intérêt à agir pour contester la décisionde la CDAC.ExpropriationEstimation d'un bien occupé parbail précaire(CA Paris, Pôle 4, ch. 7, 27septembre2018,n°17/04284)Une SCI était en contentieux avec une SEMsur l'estimation d'un local commercial encours d'expropriation. Le bien situé à Massy,place de France, avait été estimé en premiè-re instance à 1500 le m2en valeur libre. Eneffet, le local était occupé en vertu d'uneconvention d'occupation précaire, le contratprécisant que l'occupation s'achèverait aujour de la consignation ou du paiement del'indemnité d'expropriation. La cour d'appelramène cette estimation à 1250. À cetteoccasion, elle répond au propriétaire expro-prié qui demandait une indemnisation autitre de la perte de revenu:« Il est de principe que lorsquela valeur dubien exproprié est fixée en valeur libre,comme en l'espèce […]la demande d'uneindemnité pour perte de revenus locatifsdoit être rejetée en l'absence de préjudicedirect, matériel et certain an sens de l'articleL 321-1 du code de l'expropriation ».Observations:La solution est logique.Lorsque le bailleur, informé que son bienva faire l'objet d'une procédure d'expro-priation, consent un bail précaire, il imposeau locataire de quitter les lieux sansindemnité lorsque l'expropriation prendeffet. La perspective de l'expropriation esten effet un élément extérieur, indépen-dant de la volonté du bailleur, qui permetd'écarter l'application du statut des bauxcommerciaux (Civ. 3e, 19 nov. 2003). Depuisla loi Pinel de 2014, cette convention d'oc-cupation précaire est désormais définie àl'article L 145-1-1 du code de commerce.En matière d'expropriation, cette conven-tion n'affecte pas la valeur du bien qui estestimée en valeur libre. Mais le bien étantconsidéré comme libre, il est logique quele propriétaire ne puisse prétendre à per-cevoir de plus une indemnité pour pertede revenu locatif.A retenir:L'estimation d'un bien expropriéen valeur libre exclut une indemnisationde la perte de revenus locatifs.Demande de réquisition d'em-prise totale(CA Paris, Pôle 4, ch. 7, 27septembre2018,n°17/06495)La Communauté d'agglomération d'Évry(devenue Grand Paris Sud) avait engagéune procédure d'expropriation pour réno-ver un secteur du centre commercial Évry 2.La cour d'appel devait fixer le montant del'indemnité. Il s'agissait d'un lot à usage derestaurant pour lequel la cour fixe uneindemnité de 1300 le m2.À cette occasion, la cour fait droit à unedemande du propriétaire en réquisitiond'emprise totale:« Aux termes de l'article L 242-1 du code del'expropriation lorsque l'expropriation neporte que sur une portion d'immeubles bâtiset si la partie restante n'est plus utilisabledans des conditions normales, l'expropriépeut demander au juge l'emprise totale.Aux termes de l'article L 242-2 du code sus-visé, si la demande d'emprise totale estadmise, le juge fixe d'une part le montantde l'indemnité d'expropriation, d'autrepart, le prix d'acquisition de la portionacquise ensuite de la partie expropriée […]En l'espèce le juge a indiqué que les lots89et 92 apparaissent n'avoir aucune utilitépropre et ne sont que des annexes du lotnuméro20, et il a fait droit en conséquen-ce à la demande de réquisition totale pourle lot 89 et la moitié indivise du lot 92 ».La cour confirme le jugement (sauf rectifi-cation d'une erreur matérielle).Observations:La réquisition d'emprisetotale permet au propriétaire expropriéd'exiger de l'expropriant qu'il étende lechamp d'application de l'expropriation. Samise en œuvre suppose que la partie res-tante ne soit plus utilisable dans des condi-tions normales. Le présent arrêt fait appli-cation de cette règle pour des annexes,devenues inutiles car détachées du lotprincipal exproprié.A retenir:En cas d'expropriation d'unlocal principal, les annexes peuvent fairel'objet d'une demande de réquisitiond'emprise totale. EXPROPRIATIONJURISPRUDENCEBibliographieLe guide des investisseursd’Innovapresseest paru. Cette 28eédition analyse le patri-moine, les stratégies d’investissement etd’arbitrage de 54 sociétés. 395 .Tél. Innovapresse. 01 48 24 81 20Prélèvement à la sourceLes contribuables ont choisi- le taux du foyer: 93,2%- le taux individualisé: 5,8%- le taux neutre: 1%(Communiqué du ministère des finances du21 sept. 2018)BRÈVES
8octobre 20185JURIShebdoimmobilierllACTUALITÉBRÈVESSolhia et la rénovationénergétique Le réseau Solhia (Solidaires pourl’Habitat) lance une campagne decommunication sur la rénovationénergétique. Elle vise à informerles ménages sur les aides dispo-nibles notamment de l’Anah. Leréseau rappelle qu’il propose unaccompagnement personnalisé duménage pour réaliser son program-me de travaux.(Communiqué du 26 sept. 2018).Pas d’Elan pour le loge-ment social selon la CFDT La CFDT critique les orientationsprises par le législateur dans laloi Élan. Elle redoute un désen-gagement de l’État dans le finan-cement du logement social. Elledéplore la réduction à 20% dunombre de logements accessibleset dénonce la possibilité pour lebailleur de demander des pénali-tés en cas de retard de paiement,ce qui risque de fragiliser leslocataires.(Communiqué du 24 sept. 2018).L’UNIS s’insurge contre l’attitude des pouvoirs publicsDans une tribune publiée le 28septembre, le président de l’UNIS, Christophe Tanay,dénonce la stigmatisation dont font preuve les pouvoirs publics à l’encontre des profes-sionnels de l’immobilier.Il reconnaît que Cécile Duflot a laissé un mauvais souvenir, mais qu’au moins “elle necachait pas ses sentiments”. Aujourd’hui, en revanche, “le pire est de pas savoir qui on aen face” et l’UNIS constate que l’exécutif ne cesse de révéler qu’il mésestime l’immobilier.D'où la question: les pouvoirs publics veulent-ils étouffer le marché ?L’UNIS déplore les mesures de la loi de finances de l’an dernier, qui réduisaient le PTZ, lePInel ou les aides personnelles, et ont contribué à peser sur le marché. Quant à la loiElan, l’UNIS critique le retour de l’encadrement des loyers, en dépit des deux décisions dejustice. Le syndicat juge absurde la création d’un bail numérique type au motif que lesagents immobiliers ne sont pas tous équipés du même logiciel et dénonce qu’une “startup d’État” Locatio, se substitue aux professionnels et soit dotée de prérogatives exorbi-tantes de l’administration pour vérifier la qualité des candidats locataires. ChristopheTanay indique enfin que la stratégie de stigmatisation a des effets; la dynamique de l’im-mobilier est cassée et les ventes de logements neufs et anciens baissent…(Communiqué publié le 28 sept. 2018).Contentieux de l’urbanisme:Herbert Smith Freehills approuvela réformeLes perspectives de réforme du conten-tieux de l’urbanisme contenues dans leprojet de loi Élan, inspirées du rapport deChristine Maugüé, devraient avoir deseffets positifs, selon le cabinet d’avocatsHerbert Smith Freehills.Le cabinet relève que le TGI de Paris arécemment condamné un requérant quiavait engagé 60 recours à 30 mois de pri-son avec mise à l’épreuve et à indemniserles parties civiles pour 450000(4juillet2018).Les avocats espèrent que la nouvellerédaction de l’article L 600-7 du code del’urbanisme va permettre au juge adminis-tratif de disposer d’outils aussi efficaces.Le texte qui doit être adopté dispense lebénéficiaire du permis de construire deprouver l’existence d’un préjudice excessif,il lui suffira de prouver le préjudice. Iln’aura plus besoin de prouver que lerequérant a agi dans des conditions quiexcèdent la défense de ses intérêts légi-times mais il devra prouver son comporte-ment déloyal. Le cabinet espère que la jurisprudence PTZ85%des professionnels de l’im-mobilier souhaitent le rétablisse-ment du PTZ dans sa version de2017, indique le Crédit foncier.(baromètre Crédit foncier CSA).Pour le Crédit foncier, le nombrede PTZ distribué en 2018 devraits’établir à 93000, soit une baissede -25%par rapport au chiffre de2017 (123000).(Communiqué du 1eroct. 2018).Chiffresadministrative suivra celle de la Cour decassation qui estime que tout recours quine serait pas inspiré “par des considéra-tions visant à l’observation des règles d’ur-banisme” a de fait un caractère abusif (Civ.3e, 5juin2012, n°11-17919).La loi Élan comporte d’autres mesurespour lutter contre les recours abusifs.Exemples; réduction à 10 mois du délai dejugement, réduction à 6 mois du délaipour contester un permis de construireaffiché irrégulièrement.Herbert Smith Freehills espère donc que lejuge va s’emparer de ces nouveaux outilspour lutter efficacement contre les recoursabusifs.(Analyse publiée le 27 sept. 2018).Budget logementLe ministère de la cohésion des territoiresindique à l’occasion de la présentation dubudget que l’effort public en faveur dulogement s’élève à plus de 35milliardsd’euros, soit 2% du PIB.Le principal poste de dépenses est celuides APL qui atteint 16,2milliards, financépar l’État pour 13,1milliards (le complé-ment étant assuré par des taxes affectéeset des cotisations employeurs). Le ministè-re indique que les réformes en cours doi-vent permettre d’améliorer l’efficacité decette politique par :- la réduction de loyer de solidarité dans leparc social, - la contemporéanisation des ressourcesprises en compte dans le calcul des APL(référence de ressources en année n etnon plus n-2). Un calcul sera effectuéchaque trimestre et prendra en compte lesressources des 12 derniers mois.Le calcul sera effectué dès le printemps2019 et se basera sur les données du prélè-vement à la source.- la revalorisation des APL de 0,3%en2019 et2020.Le budget de l’Anah est augmenté de 110M en 2019, comme en 2018, pour lui per-mettre d’atteindre l’objectif de 75000logements rénovés chaque année.S’agissant de la politique de la ville, le bud-get bénéficie de 85 M supplémentairesen 2019.Le ministre souligne que le budget de l’AN-RU a été doublé à 10milliards d’euros;apportés par l’État (1milliard), ActionLogement (2milliards) et le monde HLM(2milliards).Ce nouvel apport permet de financer80000 démolitions de logements sociaux,de mieux prendre en charge des interven-tions sur les copropriétés très dégradées(hausse de 50 à 80% du taux de subven-tion pour la transformation en logementsocial ou la démolition) ou majorer lefinancement pour la reconstruction delogements sociaux en zones tendues.Quant au programme “Action cœur de vil-le” le ministère confirme que les 222 villesretenues auront signé les conventionscadres à l’automne 2018.(Dossier publié le 27septembre2018).
8octobre 20186JURIShebdoimmobilierllLOIELANPour sa première intervention publique auParlement comme ministre de l’écologie,François de Rugy était au Sénat le 2 octobre,répondant aux questions des sénateurs surla politique énergétique. Le ministre rappel-le la nécessité de baisser la consommationd’énergie et le lancement du programmeFaire (faciliter, accompagner, informer pourla rénovation énergétique) pour sensibiliserles Français à cette nécessité.Roland Courteau interroge le ministre surl’avenir du crédit d’impôt de transition éner-gétique. Le ministre rappelle l’engagementdu Président de la République de supprimerles passoires thermiques d’ici 2025 et mais ilajoute “nous allons nous donner un certainnombre de moyens d'accompagnement,assortis de mesures contraignantes: on nepeut pas se contenter de mesures d'incita-tion pour éradiquer les passoires énergé-tiques. Les locataires paient des factures quileur sont imposées, ce qui représente un troudans leur porte-monnaie. Il en est de mêmedes propriétaires occupants. “Il faut donc à lafois mobiliser l'investissement privé des pro-priétaires et l'amortir dans la durée, grâce auxgains de consommation d'énergie”.Chèque énergie, CITEIl indique par ailleurs à Martine Filleul quele budget du chèque énergie est de 800mil-lions d’euros pour 2019 et que le crédit d’im-pôt de transition énergétique s’élèvera à1milliard d’euros. A Claude Kern, il préciseque si 400000 logements son déjà raccordésà la géothermie en Ile-de-France, le dévelop-pement de cette technologie fait partie de lapolitique du Gouvernement. Il y aura uneaugmentation du “fonds chaleur”, outild’État au service des collectivités territo-riales, pour développer ces réseaux.(JO Débats Sénat, 2octobre 2018).ENERGIEPolitique énergétiqueLe ministre de l’écologie entend adopterdes mesures contraignantes pour éradi-quer les passoires thermiques.Le texte définitif de la loi Elan résultant des travaux de la commission mixte paritai-re a été voté le 3 octobre par les députés.Retour de la loi Elan à l’AssembléeLa rapporteure, Christelle Dubois, se félicitede l’esprit constructif qui a prévalu avec leSénat et sa rapporteure, Dominique EstrosiSassone et qui a permis de parvenir à unaccord. De 65 articles du projet de loi, le tex-te de la CMP en comporte 234. ChristelleDubois insiste sur l’obligation des orga-nismes HLM de se regrouper dès lors qu’ilsgèrent moins de 12000 logements. Un com-promis a été trouvé sur la vente HLM: lesmaires dont la commune n’a pas atteint letaux légal de logements sociaux de la loiSRU auront un droit de veto. Et si la venteest autorisée, le bailleur aura obligation deréinvestir dans la production ou la réhabili-tation de logements. Christelle Dubois sou-ligne aussi le renforcement de l’obligationde mixité sociale lors de l’attribution deslogements sociaux et la généralisation dusystème de cotation de la demande. Leréexamen de la situation des locataires tousles 3 ans dans les zones tendues a été confir-mé.Richard Liogier, rapporteur de la CMPévoque les outils permettant de dynamiserl’aménagement (PPA et GOU) pour lesquelsa prévalu la position du Sénat, exigeant unavis conforme du maire. La libération dufoncier sera facilitée par l’importante réfor-me de la Foncière publique solidaire. Sur lesréductions de normes, il attend des résultatsde la simplification des procédures de trans-formation de bureaux en logements. Sur lerôle des ABF, un compromis a été trouvé:maintenant leur rôle dans la préservation dubâti et confortant la responsabilité desmaires pour l’installation des antennes relaiset la rénovation de certains bâtiments.Pour l’urbanisme commercial dans lescentres villes, le seuil à partir duquel uneautorisation d’exploitation commercialesera obligatoire est fixé à 5000m2pour lessurfaces commerciales générales et 2500m2pour les surfaces commerciales alimentaires.Le rôle du maire confortéJacques Mézard évoque les outils d’aména-gement, soulignant qu’ils émaneront descollectivités: elles en auront l’initiative, cen’est donc pas un exercice de recentralisa-tion. L’avis du maire devra donc être confor-me pour la grande opération d'urbanisme,pour le transfert de compétence à l’EPCI etpour la maîtrise d’ouvrage des équipementspublics.Pour la loi littoral, le ministre indique ne pasavoir voulu en remettre en cause les prin-cipes, tout en admettant des adaptations,par exemple pour les dents creuses ou à lamodification simplifiée des SCOT et desPLU, mais après avis de la commissiondépartementale de la nature, des paysageset des sites.S’agissant des logements évolutifs, un com-promis a été trouvé pour conserver un tauxde 20% de logements adaptés.Concernant les mesures de lutte contre lesrecours abusifs, le ministre indique que desavocats ont intenté un recours contre ledécret du 17juillet2018, qui comporte éga-lement des mesures en ce sens.Mesures équilibréesIl approuve aussi l’équilibre trouvé sur lesmesures de restructuration du secteur HLMet il cite le cas, heureusement très rare, de ladirectrice générale d’un bailleur social dontla rémunération s’élevait à 1,2million d’eu-ros par an.Sur l’avis des ABF, il indique que noussommes passés à un avis simple pour deuxcas: les antennes de téléphonie mobile etl’habitat indigne et insalubre.Sur la vente HLM, il observe que le produitde la vente sera fléché à l’échelle de la com-mune ou de l’intercommunalité pourreconstituer l’offre cédée.Il évoque enfin la création du bail mobilité etl’harmonisation des procédures de préven-tion des expulsions et de surendettement.Pour la création des opérations de revitalisa-tion des territoires, les communes pourront,via le préfet, décider un moratoire sur lesinstallations commerciales de périphériePour réformer la copropriété, il sera faitappel à une ordonnance. Le ministre annon-ce un futur dispositif “initiative coproprié-tés” pour flécher plus rapidement certainsfinancements, à la demande des collectivitéslocales sur les copropriétés dégradées.Julien Denormandie présente le texte desamendements, qui sont presque tousd’ordre réactionnel, à l’exception d’un à l’ar-ticle 64 ter qui oblige les opérateurs deréseaux téléphoniques à proposer des offresactivées. Répondant à Gilles Lurton sur laloi littoral, le secrétaire d’État précise ladérogation admise pour construire deshameaux nouveaux intégrés à l’environne-ment. Elle s’appliquera pour les projets encours jusqu’à fin 2021 ainsi que pour les pro-jets dont les documents d’urbanisme sont encours de modification. Les amendementsont été votés ainsi que l’ensemble du projetde loi par 129 voix contre 72.(AN débats, 3 octobre 2018, 1eséance).AUPARLEMENT
8octobre 20187Congrès de l’UNAMLors du congrès des aménageurs le 24 sep-tembre, la présidente de l’UNAM a rappe- à Julien Denormandie le rôle des amé-nageurs: leur métier ne se résume pas à laproduction de foncier urbanisé, mais s’ins-crit dans un engagement d’excellence:”nous mettons en place les conditions del’urbanité”.Pascale Poirot a salué le souhait de Gou-vernement de réinterroger la politiqued‘aménagement de l’ensemble des terri-toires pour reconquérir les villes moyenneset les bourgs centres. Elle approuve aussile choix de remettre l’aménagement sur ledevant de la scène ou d’intégrer dans laloi Élan de nouveaux dispositifs. PascalePoirot se réjouit de l’expérimentation dupermis d’aménager multi-sites mais sou-haite que l’information foncière soitdébloquée. Du point de vue fiscal, l’UNAMréitère sa demande que le régime de cal-cul des plus-values immobilières soit inver-sé, pour inciter les propriétaires de terrainsà les vendre. L’UNAM demande aussi untraitement identique pour la vente de ter-rains par les particuliers lorsqu’ils lescèdent pour que soient réalisés des loge-ments sociaux, afin que l’exonération dontils bénéficient en cas de cession à unbailleur social, puisse s’appliquer si la venteest faite à un aménageur.François Rieussec succédera à Pascale Poi-rot à la présidence de l’UNAM le15octobre. JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSACTEURSCabinets ministérielsIntérieur: Succédant à Jean-Marie Girier,Isabelle Epaillard est nommée cheffe decabinet du ministre de l'intérieur. Elle étaitprécédemment au cabinet de JacquelineGourault. (Arrêtés des 18 et 19 septembre2018, J.O. du 25 sept. 33 à 35).Ecologie: Thomas Lesueurest nommédirecteur adjoint du cabinet de François deRugy. (Arrêté du 13 septembre 2018, J.O. du27 sept. 2018, 54).Economie: Thomas Revialet BertrandSirvensont nommés directeurs adjoints ducabinet de Bruno Le Maire. (Arrêté du24septembre 2018, J.O. du 29 sept. 83).Administration centraleJustice: Véronique Malbecest nomméesecrétaire générale du ministère de la justi-ce, en remplacement de Stéphane Verclytte.(Décret du 24 sept. 2018, J.O. du 25, 36).PréfetsJoël Mathurin est nommé préfet duDoubs. (Décret du 24septembre 2018, J.O.du 25 sept. 31).Organismes publicsConseil national de la montagne: lesmembres de ce conseil ont été nomméspar arrêté du 21 septembre 2018(J.O. du 27 sept. 2018, 80).Conseil supérieur de la construction etde l'efficacité énergétique: Thierry Repen-tinest nommé président. (Arrêté du 21 sep-tembre 2018, J.O. du 30 sept. 41).Conventions collectivesCabinets d'économistes de la construc-tion et de métreurs-vérificateurs: il estenvisagé l'extension de l’avenant 2 du21 mars 2018 portant mise à jour desrégimes de prévoyance des collaborateurssalariés.(Avis publié au J.O. du 26 sept. 2018, 104).Centres PACT et ARIM: il est envisagél'extension de l’avenant du 13 décembre2017 modifiant des dispositions sur l'in-demnité de licenciement, les congés excep-tionnels et le départ en retraite.(Avis publié au J.O. du 28 sept. 45)Au fil du J.O.Procédure fiscaleDeux articles à noter dans un décret du 24septembre:- Art. 14: modification des articles 117 à119 du livre des procédures fiscales.Il en résulte que le contribuable quientend contester un titre de perceptiondoit, avant de saisir la juridiction compé-tente, adresser sa contestation au comp-table charge du recouvrement. Le droit decontester se prescrit dans le délai de deuxmois suivant la notification du titre ou, àdéfaut du premier acte de poursuite quiprocède du titre en cause.- Art. 15: RemiseLe comptable peut en cas de gène ou d'in-digence du contribuable, accorder uneremise dans la limite de 76000.Pour accorder une remise entre 76000et 150000, il faut une décision duministre et au-delà, une décision après avisdu Conseil d’État (art. 120 modifié du LPF).(Décret n°2018-803 du 24septembre 2018modifiant le décret n°2012-1246 du7novembre 2012 relatif à la gestion budgé-taire et comptable publique et autorisantdiverses expérimentations, J.O. du 25 sept.2018, n°20).Missions du CEREMALes missions du conseil scientifique et tech-nique du CEREMA sont fixées par l'article1erd’un arrêté du 14septembre. Lesarticles suivants précisent son mode defonctionnement et en particulier moded'élection des représentants du personnel.(Arrêté du 14 septembre 2018 relatif auconseil scientifique et technique du Centred'études et d'expertise sur les risques, l'envi-ronnement, la mobilité et l'aménagement,J.O. du 28 sept. 7).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi737UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.
8octobre 20188JURIShebdoimmobilierllUNPIJulien Denormandie n’avait pas jugé bonfaire le déplacement de Dijon pour serendre au 104econgrès de l’UNPI ce28septembre. Il allait inaugurer un centred’accueil pour migrants. Pourtant, le thè-me choisi par les propriétaires était de pri-me abord consensuel: les propriétaires pri-vés, acteurs centraux de la transition éner-gétique et de la rénovation thermique.Le ministre avait toutefois envoyé unreprésentant, Paul Dolduc (DGALN) qui aremercié l’UNPI d’avoir choisi ce thèmereconnaissant que les propriétaires sontdes acteurs de premier plan pour la réno-vation énergétique.De premier plan, mais pas à n’importequelles conditions! Jean Perrin, qui achèvecette année sa présidence après 15 ans auservice de la fédération, a fait adopter unemotion par les congressistes pour s’oppo-ser à toute mesure de malus pour les loge-ments qui sont peu performants du pointde vue énergétique, notamment sur lestaxes foncières ou lors des transactions.L’UNPI demande aussi des allégements fis-caux par exemple pour exonérer d’IFI etbaisser la taxe foncière des logementslocatifs conventionnés.L’idée de profiter de l’occasion de la vented’un bien pour inciter le nouveau proprié-taire à effectuer des travaux d’efficacitéénergétique est défendue par le présidentdu Plan Bâtiment Durable. Rassurant lespropriétaires inquiets du caractère possi-blement contraignant d’une telle piste,Philippe Pelletier souligne qu’il est plusfacile d’embarquer la performance éner-gétique lors de la rénovation du bien.Un enjeu majeurL’enjeu est-il majeur? Pour en convaincrel’auditoire, l’UNPI avait convié le climato-logue Serge Planton. Il indique que l’hom-me pourrait en 250 ans provoquer unréchauffement comparable à ce que lanature a produit pendant 10000 ans. Ilreconnaît qu’il est difficile de distinguer cequi est à un phénomène naturel de cequi résulte de l’activité humaine. Il semblepar exemple que l’aggravation des inonda-tions, comme au printemps 2016 soit due àl’homme contrairement aux tempêtes,comme celle de 1999. En France leréchauffement se traduit par un déplace-ment du climat vers le Nord de 180km, cequi se constate dans la faune et la flore.Un DPE fiable?Une question qui a agité les débats est lafiabilité des diagnostics. Plusieurs retoursd’expérience témoignaient de l’agacementdes propriétaires face au résultat d’un DPEqui varie en fonction du diagnostiqueurou du logiciel utilisé… Sébastien Pénidon(Bourgogne Énergies Renouvelables)conseille de recourir à l’audit plutôt qu’auDPE, et l’Ademe indique que le choix a étéfait de travailler à fiabiliser le DPE afin, àterme, de le rendre opposable.S’il est fréquent d’entendre des critiquessur l’excessive complexité de la réglemen-tation, musique souvent entendue de lapart des propriétaires, tel n’était pas l’opi-nion des intervenants des tables rondes.Ainsi par exemple, André Pouget (Pougetconsultants) observe que les travaux réali-sés pour rénover des logements vont trèsgénéralement au-delà de ce qu’impose laréglementation.Coté simplification, Valérie Mancret-Taylor(Anah) indique que les demandes et lagestion des dossiers de subvention va d’icila fin de l’année pouvoir se faire par voiedématérialisée.Michel Pelenc (Solhia) reconnaît que lesaides sont compartimentées, mais il inviteles propriétaires à faire appel à un ensem-blier, les membres de son réseau assurantaussi le suivi social des locataires.Nombreux sont les bailleurs qui déplorentles difficultés de dégradation de logementsen raison d’un mauvais usage. Les bâti-ments bien isolés doivent en contrepartieêtre bien ventilés: à défaut, les risquesd’apparition de moisissure sont élevés.Une opération d’ensembleLe coût des travaux (voir exemple en enca-dré) montre que le strict gain financierque procure l’investissement n’est pasLes propriétaires s’engagent pour la rénovation énergétiqueLes propriétaires privés réunis en congrès à Dijon font le choix de la rénova-tion énergétique. Mais pas à n’importe quel prix: le président Jean Perrin ditnon à toute forme de malus qui s’appliquerait lors d’une vente.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTREExemples Rénovation d’une maison individuelle:travaux de 61800 (haut de gamme).Aide (CITE et CEE) 7500 (12% des tra-vaux). Gain de 16209 sur 20 ans. Rénovation d’un appartementtravaux de 26930 (dont 10000 de toi-ture). Aides 1437 (5% des travaux)Gain de 7339 sur 20 ans.(Source: Association Bourgogne ÉnergieRenouvelables)déterminant pour le bailleur (alors qu’ilpeut l’être pour un propriétaire occupantqui voit sa facture de chauffage baisser).Mais chacun s‘accorde à considérer que larénovation énergétique doit être envisa-gée dans un ensemble, qui participe del’entretien du patrimoine. Certains pour-ront en plus, comme le dit Philippe Pelle-tier, agir en conscience de citoyen du mon-de. On quitte ici le strict terrain techniquepour embrasser le terrain politique, ou phi-losophique. C’est l’intérêt d’un congrès del’aborder! et qui montre que les proprié-taires ont une vision qui excède celle durentier. Un terme, prêté au PrésidentMacron, que le président de la régionFrançois Sauvadet a déploré, dans son cha-leureux mot d’accueil aux congressistes.Il est le plus souvent conseillé de faire unerénovation globale, mais le propriétairen’a pas forcément le choix ou la volonté deles engager en une seule fois. L’optionretenue par la région Bourgogne-FrancheComté, explique Frédérique Colas, vice-pré-sidente de la région, est d’inciter les pro-priétaires à engager une rénovation globa-le, tout en leur laissant le choix de procé-der par étapes. La région a par ailleurs misen place un service public de l’efficacitéénergétique.DéterminationLe tempo technique des débats futquelques instants allégé par le témoignagede Charles Rozoy, champion paralympiquede natation aux Jeux Olympiques deLondres en 2012. Sa détermination à sur-monter les épreuves, sa volonté de parve-nir au sommet en dépit d’un terrible acci-dent de moto qui l’a privé de l’usage par-tiel d’un bras ont tenu l’assistance en halei-ne et invité chacun à s’inspirer del’exemple…Concluant les débats, Jean Perrin a invitéses adhérents à afficher leur fierté d’êtrepropriétaire, rappelant que le droit de pro-priété permet à ses titulaires d’être pluslibres et plus responsables.