dimanche 18 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 765 du 27 mai 2019

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 765 du 27 mai 2019
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Changement d’usage et locations touristiques : l’action du maire
Urbanisme : Classement d’un chemin dans la voirie communale sans droit de propriété / Action en démolition. Pas d’exigence de préjudice personnel pour la commune
Expropriation : Références de prix et droits à construire
Fiscalité : Taxe de 3% sur les immeubles et trusts
– 4 – Réglementation –
Réquisition pour les J.O. de 2024
Logement social : politique expérimentale de loyers
Participation à distance dans les OPH / Gouvernance de l’ANRU
Procédure : surendettement et résiliation du bail
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Ravalement des immeubles de moyenne hauteur
Actionnariat des EPL
QPC sur l’ISF et les droits de succession
– 8 – Rencontre –
Baisse des mises en vente de logements neufs selon la FPI. Les promoteurs redoutent des mesures contre-productives

jugé>Un trust peut être soumis à la taxe de 3%sur les immeubles, qu’il ait ou non la per-sonnalité morale, a jugé le Conseil d’État(p.3).>La commune qui agit en démolition d’uneconstruction illicite n’a pas à faire la preuved’un préjudice personnel (Civ. 3e, 16mai2019).>En matière d’expropriation, des référencesde prix portant sur des droits à construiredoivent être écartées, leur nature juridiqueétant distincte de celle des biens immobi-liers (CA Paris, 16mai 2019, p.3).répondu>Les propriétaires ou les copropriétés nesont pas autorisés à mettre en place unevidéo protection qui filme la voie publiquea répondu le ministre de l’intérieur à Christi-ne Herzog (voir p.6).publiés>Une ordonnance du 15mai 2019 fixe lesmodalités d’expérimentation d’une nouvellepolitique des loyers dans les logementssociaux. Baisses et hausses de loyers doiventse compenser. Une autre ordonnance dumême jour adapte le calcul du SLS (p.5).>Un décret du 16mai 2019 vise à mieuxcoordonner les procédures de traitement dusurendettement et de résiliation des bauxd’habitation (p.5).programmé>Le CSCEE travaille au projet de réglementa-tion environnementale mais préconise dereporter sa date d’entrée en vigueur (p.5).chiffré>La baisse des mises en vente de loge-ments neufs est de 36,9% au 1ertrimestre2019, selon la FPI (p.8).Force reste à la loiLes critiques sur notre arsenal législatif sont fréquentes, il arri-ve qu’elles soient justifiées! Mais on ne saurait reprocher auxautorités publiques de ne pas s’y soumettre. Bien au contraire,elles y prêtent main-forte. L’actualité cette semaine entémoigne.On a déjà signalé la parution de nombreux textes réglemen-taires de la loi Élan (Jurishebdo du 6mai); voici que le rythme deparution des textes s’accélère: ordonnances sur la politique expéri-mentale des loyers des logements sociaux, et sur le calcul du sup-plément de loyer de solidarité (p.5), coordination entre procédurede surendettement et résiliation des baux d‘habitation… D’autrestextes sont en préparation, notamment pour élaborer la futureréglementation environnementale, en remplacement de la régle-mentation thermique (p.4) au point que les promoteurs redoutentune application trop rapide des nouveaux textes (p.8).Quoi qu’il en soit, la production réglementaire est soutenue, ce quicontredit le souhait de réduction de production de normes, mais estconforme aux exigences du législateur.Le juge apporte sa pierre à la solidité de l’édifice: dans un arrêt du16mai2019, la Cour de cassation s’est prononcée sur la réforme desrègles de contrôle des meublés de tourisme pour protéger l’habitataccordant au maire un pouvoir propre pour faire respecter lesrègles de changement d’usage. La Cour a jugé que s’agissant d’uneloi de procédure, elle était applicable immédiate, y compris aux ins-tances en cours, ce qui accélère donc son entrée en vigueur.Le Conseil d’État a, le même jour, statué sur la faculté du maire d’in-tenter une action en démolition contre une construction irréguliè-re (art. L480-14 du code de l’urbanisme). Contrairement à ce quesoutenait le requérant, il a jugé que le maire n’avait pas à faire lapreuve d’un préjudice personnel à l’appui de sa demande de démo-lition. On ne peut qu’approuver cette solution. À l’heure l’atti-tude de quelques élus risque de jeter le discrédit sur l’ensemble deleurs confrères, il est heureux que le Conseil d’État indique que lemaire agit pour faire cesser une situation illicite. L’action de l’élu estdonc fondée sur la défense de l’intérêt général, qui consiste à fairerespecter une règle édictée par l’autorité nationale ou locale, etnon à assurer la défense d’un quelconque intérêt personnel.Au risque de jeter un ombre sur la clarté de ce tableau, on ajoute-ra que les promoteurs ne voient pas encore les effets bénéfiques desmesures visant à contrecarrer les recours abusifs (p.8). Mais le jugeadministratif, qui est invité à statuer en dix mois sur les recours d’ur-banisme, pourra prochainement faire la preuve qu’il se plie aux exi-gences du législateur.Ainsi donc, par le truchement du pouvoirréglementaire et de l’autorité judiciaire, force reste à la loi.BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 76527 MAI 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Changement d'usage et locations touristiques: l’action du maireUrbanisme: Classement d’un chemin dans la voirie communale sansdroit de propriété / Action en démolition. Pas d’exigence de préjudicepersonnel pour la communeExpropriation: Références de prix et droits à construireFiscalité: Taxe de 3% sur les immeubles et trusts- 4 -Réglementation-Réquisition pour les J.O. de 2024Logement social: politique expérimentale de loyersParticipation à distance dans les OPH / Gouvernance de l’ANRUProcédure: surendettement et résiliation du bail- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Ravalement des immeubles de moyenne hauteurActionnariat des EPLQPC sur l’ISF et les droits de succession- 8 -Rencontre-Baisse des mises en vente de logements neufs selon la FPI. Les promo-teurs redoutent des mesures contre-productivesSOMMAIREEDITORIAL
27mai 20192JURIShebdoimmobilierllURBANISMEChangement d'usage et locationstouristiques Action de la mairie(Civ. 3e, 16mai2019, n°400, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-24474)L'usufruitier d'un appartement parisienavait été condamné en première instance àune amende civile de 2500 pour l'avoirloué en contravention avec l'article L 631-7du CCH. Le procureur de la Républiqueayant fait appel et la ville de Paris étantintervenue volontairement à l'instance, lacour d'appel avait porté l'amende à15000.Lors du pourvoi en cassation, l'usufruitiercontestait la validité de l'interventionvolontaire de la ville de Paris au motifnotamment que cette intervention prévuepar la loi du 18novembre2016 (art. L 651-2du CCH) n'était pas applicable aux instancesen cours. Son argument est rejeté:« Mais attendu, d’une part, que les disposi-tions de la loi 2016-1547 du18novembre2016, en ce qu’elles confèrentqualité au maire de la commune ou àl’ANAH pour saisir le président du TGI en casde violation des règles sur le changementd’usage des locaux destinés à l’habitation,revêtent le caractère d’uneloi de procédu-re et sont, à ce titre, d’application immédia-te aux instances en cours;Attendu, d’autre part, qu’ayant retenu àbon droit que, lorsque l’intervenant se pré-vaut d’un droit propre, le sort de son inter-vention n’est pas lié à celui de l’action prin-cipale et relevé que l’intervention volontai-re de la Ville de Paris était une interventionprincipale puisqu’elle agissait pour sonpropre compte et non pas pour soutenir laprétention du ministère public, la cour d’ap-pel a exactement déduit, de ces seulsmotifs, que l’irrecevabilité de l’appel duprocureur de la République était sans inci-dence sur la recevabilité de l’interventionprincipale de la Ville de Paris ».Observations:Ce sont deux motifs de pro-cédure qui sont rejetés par la Cour de cas-sation.1. Le premier était lié à la date d'entrée envigueur de la loi du 18novembre2016donnant qualité au maire pour saisir lejuge en cas de violation des règles dechangement d'usage des locaux d'habita-tion. La procédure était antérieure mais laCour de cassation juge la règle applicableaux affaires en cours au motif qu'il s'agitd'une loi de procédure.2. Le second était lié à la faculté pour laville d'intervenir à l'instance. Les requé-rants soutenaient que l'appel du ministèrepublic étant tardif, et partant, irrecevable,une intervention de la ville ne pouvait êtreadmise. Or la Cour de cassation juge quel'intervention de la ville était faite à titreprincipal et non à l'appui de celle du minis-tère public. L'irrecevabilité de l'appel duministère public était donc sans effet surl'intervention de la ville.A retenir:La faculté de la commune de sai-sir le juge pour faire respecter les règles dechangement d'usage, prévue par la loi du18novembre2016, est applicable aux ins-tances en cours. UrbanismeClassement d'un chemin dans lavoirie communale sans droit depropriété(Civ. 3e, 16mai2019, n°401, FS-P+B+I, cassationpartielle sans renvoi, pourvoi n°17-26210)Des propriétaires contestaient un arrêtéd'alignement par lequel le maire avait inté-gré dans la voie publique un chemin de des-serte de leur propriété. Le juge administra-tif avait sursis à statuer dans l'attente de ladécision du juge judiciaire. Le maire soute-nait à l'inverse que le juge judiciaire devaitsurseoir à statuer dans l'attente de la déci-sion du juge administratif. Sa demandeavait été rejetée par la cour d'appel. LaCour de cassation confirme l'arrêt sur cepoint:« Mais attendu que la cour d’appel a exac-tement retenu que, si la juridiction adminis-trative est seule compétente pour se pro-noncer sur l’appartenance d’une voie com-munale au domaine public ou privé de lacommune, c’est à la condition que soit préa-lablement tranchée, par le juge judiciaire, laquestion de la propriété de l’assiette de cet-te voie lorsqu’elle est revendiquée par unepersonne privée ».L'arrêt confirme également la décisiond'appel ayant jugé que la commune neprouvait pas son droit de propriété:« Mais attendu qu’ayant retenu à bon droitque la délibération du conseil municipalclassant un chemin dans la voirie commu-nale ne constitue pas un titre de propriétéet que, en cas de revendication, il appar-tient à la commune de fonder son droit depropriété sur un titre ou sur la prescriptionacquisitive, la cour d’appel, […] a légale-ment justifié sa décision en retenant, sansen dénier le caractère exécutoire, que ni lesdélibérations successives du conseil munici-pal ayant notamment classé le chemin dansla catégorie des voies communales le15mars 1962, approuvé le tableau de clas-sement de ces voies le 29août 1964 ouapprouvé la carte communale le 24juillet2003, ni le plan de réorganisation foncièrehomologuant le plan des voies commu-nales, devenu définitif à la suite de l’arrêtépréfectoral du 2juin 1999, ni l’arrêté d’ali-gnement individuel du 20mai 1999 neconstituaient des titres de propriété ».En revanche, l'arrêt est censuré sur saconclusion faisant injonction à la communede procéder au déclassement du chemin:« Qu’en statuant ainsi, alors que, en l’ab-sence de voie de fait, il n’appartient pas aujuge judiciaire d’enjoindre à l’administra-tion de déclasser un bien ayant fait parerreur l’objet d’une décision de classementdans la voirie communale, et qu’un tel clas-sement, bien qu’illégal, n’est constitutifd’une voie de fait que s’il procède d’un actemanifestement insusceptible de se ratta-cher à l’un des pouvoirs de l’administration,la cour d’appel a violé [l’article 13 de la loides 16-24 août 1790 et le décret du 16 fruc-tidor anIII] ».Observations:Cet arrêt conforte le rôle dujuge judiciaire dans son rôle traditionnelde gardien de la propriété privée. Diversactes administratifs de la commune ne sau-raient se substituer à un titre de propriétépour fonder le droit de la commune sur unterrain. En revanche, l'arrêt rappelle lalimite du pouvoir du juge judiciaire, il nepeut adresser d'injonction à l'administra-tion et ne peut intervenir qu'en cas de voiede fait, ce qui n'était pas le cas en l'espèce.Action en démolition. Pas d'exi-gence de préjudice personnel pourla commune(Civ. 3e, 16mai2019, n°402, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-31757)Une commune avait engagé une actionenvers une SCI qui avait construit sans auto-risation une maison, une piscine et desboxes pour chevaux sur une parcelle classéeen zone NC réservée aux activités agricoles.Elle avait obtenu gain de cause en appel,mais la SCI contestait la faculté d'action dela commune, estimant qu'elle devait prou-ver un préjudice personnel. Cet argumentest balayé par la Cour de cassation:« Mais attendu que l’actionattribuée à lacommune par l’article L. 480-14 du code del’urbanisme, qui a pour objet la démolitionou la mise en conformité, est destinée àJURISPRUDENCE
faire cesser une situation illicite;Que la volonté du législateur d’attribuerune action spécifique au profit de la com-mune serait compromise si cette actionobéissait à la même condition de preuved’un préjudice que l’action de droit com-mun ouverte à tout tiers victime de la viola-tion de règles d’urbanisme;Attendu, dès lors, qu’ayant retenu à bondroit que la commune disposait d’uneaction autonome ne nécessitant pas ladémonstration d’un préjudice personnel etdirect causé par les constructions irrégu-lières, la cour d’appel, qui a constaté l’irré-gularité des ouvrages construits par la SCIsans avoir obtenu, ni même sollicité, un per-mis de construire ou une autorisation préa-lable, dans une zone qui faisait l’objet d’uneprotection particulière pour le maintiend’une activité agricole, en a exactementdéduit que la demande en démolitiondevait être accueillie ». Le pourvoi est rejeté.Observations:Cet arrêt conforte l'actionen démolition de la commune. La loi du30juillet 2003 avait institué à l'article L480-14 du code de l'urbanisme une actionspécifique en démolition pour les secteurssoumis à des risques naturels prévisibles. Laloi Grenelle II a généralisé cette action endémolition à toutes les infractions dulivreIV du code de l'urbanisme.Cet arrêt en fournit un exemple et préciseque l'action n'est pas subordonnée à lapreuve d'un préjudice personnel, car ils'agit d'une action autonome. La commu-ne n'agit pas pour compenser un préjudicequ'elle subit mais pour faire cesser unesituation illicite.A retenir:La commune qui agit en démoli-tion d'une construction illicite n'a pas à fai-re la preuve d'un préjudice personnel.ExpropriationRéférences de prix et droits àconstruire(CA Paris, Pôle 4, ch. 7, 16mai2019,n°18/02112)Dans une procédure d'expropriation por-tant sur des locaux situés à Ivry-sur-Seine, lasociété d'aménagement et de développe-ment des villes et du département du Val deMarne (SADEV 94) était en litige avec despropriétaires sur l'évaluation d'un terrainde 4288m2comportant des locaux de stoc-kage. En tranchant le litige, la cour d'appelapporte d'intéressantes précisions sur lemode d'estimation des biens.L'exproprié produisait des références deprix correspondant à des cessions de droitsà construire. La cour d'appel les écarte:« Les droits de construire acquis peuventêtre cédés de manière distincte du terrainauxquels ils sont attachés, soit dans le cadred'une ZAC, avec l'autorisation de l'aména-geur, pour être utilisés sur une autre parcel-le, soit par le biais de l'utilisation de la divi-sion volume […]En conséquence, les cessions de droits àconstruire doiventêtre écartées, car elles necorrespondent pas à des ventes immobi-lières. […] Le coût d'équipement est répartientre les constructeurs en proportion dunombre de m2qu'ils construisent et de lanature et de la destination des futuresconstructions. C'est pourquoi il existe unedifférence de valeur entre les différents ter-rains que vend l'aménageur; ainsi celui quidoit construire essentiellement des loge-ments sociaux ou qui doit intégrer unecrèche en sa construction paye moins cherces droits à construire que celui qui ne feraitque du tertiaire; les valeurs de ces cessions[…] sont donc trop différentes, pour consti-tuer des termes de référence cohérents.Il convient en conséquence de confirmer lejugement en ce qu'il a exactement écartéles références susvisées correspondant à desdroits à construire ».Pour l'estimation du bien, la cour retientune moyenne entre deux méthodes:- méthode de la récupération foncière partir de références de prix de vente de ter-rains comparables, 4288m2x 550/m2,application d'un abattement pour démoli-tion (50 par m2) soit au total 2,1 M);- méthode de la construction terrain inté-grée partir de références de prix, la courretient un prix de 750 par m2soit 3,9 Mpour la partie activité et 3900 le m2pourla partie logement soit 117000).Observations:L'arrêt se fonde sur diverstextes: les indemnités doivent couvrir l'in-tégralité du préjudice direct, matériel etcertain causé par l'expropriation (art. L321-1 du code de l'expropriation). Lesbiens sont estimés à la date de décision depremière instance (art. L 322-2). En cas dedroit de préemption urbain, la date deréférence est celle à laquelle est devenuopposable aux tiers le plus récent des actesrendant public, approuvant, révisant oumodifiant le PLU et délimitant la zonedans laquelle est situé le bien (art. L 213-4et L 213-6 du code de l'urbanisme). La courajoute que le juge de l'expropriation dis-pose du pouvoir souverain d'adopter laméthode qui lui paraît la mieux appro-priée à la situation des parcelles expro-priées.A retenir:Des références de prix portantsur des droits à construire doivent êtreécartées, leur nature juridique étant dis-tincte de celle des biens immobiliers.FiscalitéTaxe de 3% sur les immeubles:quid des trusts?(CE, 8eet 3echambres, 9mai2019, n°426431,sté Amicorp Ltd)Le litige portait sur l'article 990 D du CGI quiprévoit, pour les personnes morales, unetaxe de 3% sur la valeur des immeubles, etdont sont exonérées les personnes moralesayant leur siège en France, dans l'UE ou unEtat ayant signé une convention de luttecontre la fraude fiscale.Une société demandait l'annulation decommentaire administratif sur l'applicationde cette taxe aux trusts. Le §90 du bulletinofficiel du 12septembre2012 prévoit que letrust est redevable de la taxe de 3%.Le Conseil d’État se réfère à l'article 2011 ducode civil qui définit la fiducie et en déduit:« les trusts, au sens donné à ce terme par le1 du I de l’article 792-0 bis du CGI pour l’ap-plication de ce même code, doivent êtreregardés comme des institutions compa-rables à la fiducie, au sens et pour l’applica-tion de l’article 990 D de ce code. En consé-quence, les immeubles situés en France oules droits réels portant sur ces immeublesdonnent lieu, lorsqu’ils sont placés dans untrust, y compris lorsque ce dernier n’est pasdoté de la personnalité morale, à assujet-tissement à la taxe annuelle égale à 3%deleur valeur vénale prévue par ces disposi-tions ».L'arrêt confirme donc que les trusts, y com-pris ceux qui ne sont pas dotés de person-nalité morale, entrent dans le champ del'article 990 D du CGI.Par ailleurs, le §50 du BOI du 5octobre2016 prévoit que les trusts sont présumésavoir leur siège dans l’État selon le droitduquel ont été créées les relations juri-diques qui l'ont institué. Le Conseil d’Étatvalide aussi cette disposition en indiquantqu'une entité qui revendique l'applicationde l'exonération du 3ede l'article 990 E duCGI peut rapporter la preuve qu'elle relèved'un Etat visé par cet article « et renverserainsi la présomption de rattachement àl’État ou au territoire correspondant à la loià laquelle elle est soumise ». Les requêtes dela société sont donc rejetées.27mai 20193JURIShebdoimmobilierllEXPROPRIATION- FISCALITÉJURISPRUDENCE
27mai 20194JURIShebdoimmobilierllRÉGLEMENTATIONreproduction interdite sans autorisation1. Identité et qualité du demandeur2. Identification des immeubles concernés3. Usage prévu des biens et nécessité d'endisposer4. Durée souhaitée de la réquisition5. Nom et adresse des propriétaires viséset leurs locataires6. Démarches effectuées pour obtenir unaccord amiable, montant des indemnitésproposées et motivation de la nécessité dela réquisition7. Travaux envisagés8. Conditions de remise en état et dateprévueRéquisition pour les JO de 2024La loi du 28mars 2018 a autorisé un régi-me spécifique de réquisition de biensimmobiliers pour l'organisation des J.O. etfaciliter la réalisation du village olympique.Un décret du 13mai en fixe les modalités.La demande de réquisition doit être adres-sée au préfet avant le 1eroctobre 2021.Le dossier de demande comporte les don-nées suivantes (voir encadré):Dans le mois de la réception de la deman-de, le préfet notifie son intention de pro-céder à la réquisition (art. 3). Le destinatai-re a 15 jours pour faire ses observations. Lesilence du préfet pendant 3 mois aprèsréception du dossier vaut rejet de lademande (art. 4).L'arrêté de réquisition indique le bénéfi-ciaire, les biens concernés, leur propriétai-re, la durée de la réquisition, l'usage quiest fait du bien et les motifs de la réquisi-tion.Un recours peut être fait auprès de la CAAde Paris dans un délai de 2 mois (art. 5).Le préfet notifie l'arrêté au bénéficiaire dela réquisition au maire au propriétaireconcerné (art. 7).Si le juge fixe une indemnité supérieure àcelle payée ou consignée, avant la prise depossession, le bénéficiaire de la réquisitiondoit payer ou consigner le surplus (art. 8).À défaut, le propriétaire met le bénéficiai-re en demeure de payer l'indemnité. Le bénéficiaire doit notifier au propriétai-re, au moins un mois avant la date de laréquisition, le jour et l'heure de prise depossession du bien (art. 9).Il est prévu un constat des lieux réquisi-tionnés (contradictoire ou par huissier),lors de la prise de possession et à l'expira-tion de la réquisition (art. 10).Si le bien n'est pas remis dans son étatd'origine, ou dans celui prévu par laconvention, le propriétaire met en demeu-re le bénéficiaire d’y procéder (art. 11). Unmois après, le propriétaire peut saisir lejuge.(Décret n°2019-441 du 13mai 2019 relatif àla réquisition temporaire de terrains et debâtiments nécessaires à l'organisation et audéroulement des jeux Olympiques et Para-lympiques de 2024, J.O. du 15mai, n°25).Bibliographie- LexisNexis lance un nouvel ouvrage surla vente d’immeuble, dans la collectionLexis ®Pratique.L’ouvrage traite des différentes étapes dela vente et notamment: les négociationsprécontractuelles, les contrats prépara-toires, mais aussi de la protection de l’ac-quéreur et des droits de préemption.Ouvrage collectif (12 auteurs), il comportede nombreuses clauses et formules.Prix de lancement: 90. 1800 pages.- Nouvelle édition du Mémento Patrimoi-ne de Francis Lefebvre. Parution le 5juin.1600 pages. 145euros.PROJETSJURISPRUDENCEFuture réglementation environ-nementaleLe Conseil supérieur de la construction etde l’efficacité énergétique a reçu 250contributions dans le cadre de sa missionsur la future réglementation environne-mentale 2020. La mission s’inscrit dans lesobjectifs de la loi Élan qui a prévu d’élargirles exigences de performance énergé-tique, actuellement limitée à la consom-mation d’énergie aux aspects d’émissionde gaz à effet de serre, de la constructiond’un bâtiment à sa démolition. Mais pour éviter que la future réglemen-tation soit inefficace, le CSCEE demandeque 2020 soit l’année de la publication destextes et non celle de l’entrée en vigueurde la réglementation.(Communiqué du 17mai2019).Interdire à la location les passoires ther-miques: quel impact sur l’offre?Dans un nouveau communiqué du 23mai,le CSCEE formule plusieurs demandes- Coefficient énergie primaire / énergiefinale: réviser ce coefficient dans le cadrede la refonte du DPE et redéfinir la perfor-mance énergétique des logements entenant compte de la consommation enénergie finale et de la performance del’enveloppe et des équipements.- Bâtiments neufs: réaliser une étudeapprofondie de la faisabilité technque etde la soutenabilité de la réglementationenvironnementale, en laissant aux profes-sionnels un temps d’adaptation suffisant.- Parc existant: réaliser des études d’im-pact pour mesure les conséquences d’uneéventuelle interdiction de location despassoires thermiques sur l'offre de loge-ments.(Communiqué du 23mai2019).❘◗Clifford Chance(Fabrice Cohen) aconseillé le fonds d’investissement PAIpour son projet de cession du groupeB&B Hôtels à Goldman Sachs.❘◗Clifford Chance(Alexandre Coutu-rier) a conseillé HSBC Reim pour l’ac-quisition, par la SCPI Elysées Pierre, deNative, un immeuble de 19 000 m2debureaux en VEFA à Saint-Quentin-en-Yvelines. ❘◗Bruno Leroyrejoint lecabinet d’avocats PaulHastingscomme asso-cié. Il est spécialisé endroit fiscal.Acteurs Observations:Cet arrêt confirme doncl'application aux trusts de la taxe de 3%sur les immeubles, y compris lorsque letrust ne dispose pas de la personnalitémorale.La loi prévoyant une exonération liée à lalocalisation du siège, le Conseil d’État vali-de la disposition qui pose la présomptionque le trust est localisé dans l’État selon ledroit duquel ont été créées les relationsjuridiques les instituant.A retenir:Un trust peut être soumis à lataxe de 3% sur les immeubles, qu'il ait ounon la personnalité morale.Contenu du dossier de demande de réquisitionPlanifions ensembleC’est le nom du site internet (planifions-ensemble.fr) qui recense depuis débutavril les participations du public sur lesévolutions souhaitables en matière de pla-nification territoriale. Il s’agit notammentde réfléchir à la rationalisation de la hié-rarchie des normes et à la modernisationdu SCOT.Sont aussi organisés en région des ateliersthématiques. La concertation s’achèveraen juillet donnera lieu en septembre auprototypage des outils réglementaires,avant de ratifier en avril2020 les projetsd’ordonnances.(Communiqué du 16mai 2019).
27mai 20195JURIShebdoimmobilierllRÉGLEMENTATIONPolitique expérimentale deloyers des logements sociaux La loi Élan a prévu une expérimentationd'une nouvelle politique des loyers deslogements sociaux, qui permette de s'af-franchir des règles habituelles de fixationdes loyers en fonction du financement ini-tial de l'immeuble. Une ordonnance du15mai en fixe les modalités.Compenser baisse et hausse de loyersCette expérimentation est prévue pour 5ans. Facultative, elle est laissée à l'initiativedes organismes. Elle doit être neutrefinancièrement pour le bailleur puisque lesminorations de loyers doivent se compen-ser avec les majorations de loyers suppor-tées par d'autres locataires.- Baisse des loyers: elle vise les locatairesentrants dont les revenus sont inférieurs à80% des plafonds PLAI.Le loyer doit être inférieur au loyer duprécédent locataire et au plafond de loyerpermettant l'octroi de l'APL.- Hausse de loyers: pour d'autres loca-taires entrants, l'organisme pourra prati-quer des loyers supérieurs au plafond desconventions APL, dans la limite des loyersmaximaux des loyers PLS.La commission d'attribution des loge-ments est informée des cas individuelsd'application du dispositif.Le bailleur doit réaliser un bilan annueldel'expérimentation. Son contenu est préciséà l'article 2; il est transmis au conseil d'ad-ministration de l'organisme et au préfet(ou à la collectivité territoriale de rattache-ment). Le préfet peut mettre fin à l'expéri-mentation s'il estime que les objectifs nesont pas atteints ou que l'équilibre entreminorations et majorations de loyers nepeut pas être atteint. Le préfet en informele bailleur qui a un mois pour présenterses observations (délai fixé par décret du15mai 2019, J.O. du 16mai, n°54).(Ordonnance n°2019-453 du 15mai 2019relative à l'expérimentation d'une politiquedes loyers prenant mieux en compte la capaci- financière des ménages nouveaux entrantsdu parc social, J.O. du 16mai 2019, n°51).Calcul du SLS: deux plafonne-mentsLorsqu'un logement privé devient conven-tionné APL, le locataire peut conserver cebail ou conclure un bail conforme à laconvention APL. Il existe alors un plafondde loyer: le loyer + le SLS ne doit pasdépasser 30% des ressources du ménage.Logement socialLes 3 collèges du conseil d’admi-nistration de l’ANRU1. Etat, établissements publics de l’État etCDC2. Organisme intervenant dans la poli-tique du logement social, fédération desEPL et représentants des locataires3. Collectivités territoriales, parlementaireset personnalités qualifiéesLes 9 membres du bureau- Le président de l'ANRU: 1- Représentants des ministres: 3 (ville,logement, économie)- Caisse des dépôts et consignations: 1- Action Logement: 1- USH: 1- Représentants du 3ecollège: 2- Le rôle du commissaire du Gouvernementest fixé par l'article 5. Il peut s'opposer àune délibération et en solliciter une nou-velle. La décision est alors motivée et copieen est adressée au ministre de la ville.(Décret n°2019-438 du 13mai 2019 relatif àl'Agence nationale pour la rénovation urbai-ne, J.O. du 14mai 2019, n°26). ProcédureProcédure de surendettement etrésiliation du bailUn décret d'application de l'article 118 dela loi Élan, du 16mai 2019, vise à mieuxcordonner les procédures de surendette-ment et de saisine du juge en vue duconstat de la résiliation du bail.Lorsque le locataire a repris le paiementmais que la commission accorde de nou-veaux délais de paiement qui se substi-tuent aux délais accordés par le juge enapplication de l'article 24 de la loi de 1989,la lettre de la commission de surendette-ment doit informer le bailleur que, fautede contestation de sa part, les mesures dela commission se substituent aux délais dujuge. La lettre rappelle que les délais neremettent pas en cause l'obligation depayer le paiement du loyer (art. 1er).Dans la procédure de surendettement,lorsque le jugement est notifié au bailleur(art. L714-1), la lettre l'informe que lesdélais de paiement se substituent à ceuxaccordés par le juge saisi en application del'art. 24 de la loi de 1989 et que la procé-dure d'expulsion est reprise en cas dedéfaut de paiement des loyers (art. 2, art. R733-17-1 nouveau du code de la consom-mation).Si la commission prévoit une mesure derétablissement personnel sans liquidationjudiciaire, la lettre qui en informe lebailleur doit mentionner que les mesuresprises se substituent aux délais de paie-ment de la dette locative, fixés par le jugeen application de l'art. 24 de la loi de 1989(art. 3. art. R 741-1 modifié du code de laconsommation).D'autres lettres d'information analoguessont prévues à divers stades de procédure(par exemple lors du jugement de clôturede rétablissement personnel avec liquida-tion judiciaire (art. 5).(Décret n°2019-455 du 16mai 2019 relatif àl'information des bailleurs quant aux consé-quences de l'absence de contestation des déci-sions de la commission du surendettement etdu juge du surendettement sur la décisiond'expulsion conditionnelle antérieurement ren-due par le juge du bail, J.O. du 17mai, n°1).Une ordonnance du 15mai, visant à adap-ter le calcul du SLS, crée un 2eplafonne-ment: le total loyer +SLS ne doit pasdépasser un plafond par m2, à fixer pardécret. Son but est de ne pas excéder lemarché privé (art. L 441-4 modifié duCCH).(Ordonnance n°2019-454 du 15mai 2019portant adaptation du mode de calcul dusupplément de loyer de solidarité, J.O. du16mai, n°53).Participation à distance dans lesOPHLa loi Élan a donné aux conseils d'adminis-tration des OPH la faculté de se réunir parvisioconférence ou télécommunication. Undécret du 16mai en précise les modalités.Toutefois, en cas de recours à ces tech-niques, les personnes y faisant usage nesont pas comprises dans le calcul du quo-rum et de la majorité (art. R 421-13 modi-fié du CCH).(Décret n°2019-462 du 16mai 2019 relatifaux conditions de participation des adminis-trateurs aux conseils d'administrations desoffices publics de l'habitat par des moyensde visioconférence ou de télécommunica-tion, J.O. du 17mai, n°33). Gouvernance de l'ANRULa loi Élan (art. 89) a modifié la gouver-nance de l'ANRU. Un décret du 13mai enprévoit les modalités d'application.- Conseil d'administration: il comporte 18membres répartis en 3 collèges, nomméspour 5 ans, renouvelable une fois (voirencadré).- Il est possible, à titre exceptionnel, deconsulter les administrateurs par voie écrite.- Le bureau est composé de 9 membres.- le bureau institue un comité d'audit.
27mai 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations2mai2019Sénatn°7952Jean-PierreDecoolRép. et territoireNordPrélèvement à la sourcesur les revenus fonciersAction et comptespublicsS'agissant des dépenses pilotables (travaux dont lebailleur maîtrise le calendrier de réalisation), larègle consistant à retenir la moyenne des chargessupportées au cours des années 2018 et 2019, viseà ne pas désinciter les contribuables à effectuerdes travauxdans leurs immeubles en 2018.Le sénateur estimait queles bailleurs étaient inci-tés à attendre 2020 pourfaire des travaux.2mai2019Sénatn°9853Jean-FrançoisLongeot,UC, DoubsAffectation de la taxede défrichementAgricultureLe produit de la taxe de défrichement est affecté au fonds stratégique de laforêt et du bois (FSFB), dans la limite d'un plafond, qui était de 10 M, maisa été réduit à 2 M par la loi de finances pour 2017. Modifier ce plafondimpose une loi de finances. Toutefois, les montants alloués au FSFB ont étéaugmentés avec le grand plan d'investissement de 2018 (20 M par an).2mai2019Sénatn°7619Pierre Médevielle,UC, Haute-GaronneConstruction d'annexesen zone non con-structible des cartescommunalesCohésion des territoiresLa loi Élan a modifié l'article L 161-4 du code de l'urbanisme pour autoriser laconstruction d'annexes à proximité d'un bâtiment dans les zones inconstructiblesdes cartes communales. Définition: construction secondaire, de dimensionsréduites et inférieures à la construction principale, qui apporte un complémentaux fonctionnalités de la construction principale. Elle est implantée avec unéloignement restreint par rapport à la construction principale, accolée ou non.7mai2019ANn°18054ChristopheNaegelen,UDI, VosgesDroit de préemption surles ventes de terrainsboisésAgricultureLes droits de préférence ou de préemption (art. L331-19 à 21 du code forestier) visent les projets decession de parcelle forestièrede moins de 4haclassées en nature de bois et forêts. Cela ne viseque les ventes de parcelles et permet à leur bénéfi-ciaire de se substituer aux acquéreurs, à conditiond'accepter la chose telle que proposée à la vente.Le député évoquait desventes séparées du ter-rain et de la coupe debois, ce qui selon luivisait à écarter le droitde préemption.9mai2019Sénatn°5674Christine Herzog,NI, MoselleVidéosurveillancede lavoie publique d'unepropriété privéeIntérieurSont autorisés à mettre en place un système de vidéoprotection les com-merçants (art. 251-2 du code de la sécurité intérieure) et les autoritéspubliques pour les bâtiments exposés au terrorisme (art. L 223-1). Un partic-ulier ou une copropriéténe peut donc pas mettre en place une vidéoprotec-tion qui filme la voie publique. Seul l'intérieur de la propriété privée peutêtre filmé. Les infractions aux interdictions de filmer sont punies de 3 ans deprison et de 45000 d'amende (art. L 254-1 du CSI).14mai2019ANn°17771DanielleBrulebois,LaREM, JuraInterdiction de taille deshaies d'avril à juilletAgricultureEn application d'un règlement européen du 17décembre 2013, la France ainterdit la taille des haies et arbres du 1eravril au 31juillet, période dereproduction et nidification des oiseaux. D'autres pays ont choisi des péri-odes plus longues. Le gestionnaire de voirie peut toutefois intervenir pourdes raisons de sécurité pendant la période interdite en exposant les motifsde l'intervention dans un courrier circonstancié à l'agriculteur, ce qui écarterasa responsabilité.14mai2019ANn°18301Annie Genevard,Les Républicains,DoubsIsolation à 1 euro.FraudesTransition écologiqueLes distributeurs des primes "coup de pouce chauffage" et "coup de pouceisolation" s'engagent à verser une prime minimum à chaque ménage quivient en déduction des coûts d'achat du système de chauffage ou d'isolationet à faire contrôler de 5 à 10% des chantiers d'isolation réalisés pour lesménages en situation de grande précarité énergétique (2,5 à 5% pour lesautres ménages). Le site www.primes-chaudieres.gouv.fr aide les ménages àse déterminer. Les ménages sont incités à signaler les entreprises défaillantesà l'organisme certificateur. Des travaux sont en cours pour renforcer le dis-positif RGE notamment pour améliorer le traitement des réclamations.16mai2019Sénatn°8754Michel Canevet,UC, FinistèreContrôle fiscal aprèsdéclaration faite avecl'aide d'un agent desimpôtsAction et comptespublicsLa loi ESSOC (10 aout 2018) a instauré la garantie fiscale: un contribuablepeut se prévaloir des positions prises par l'administration lors d'un contrôlefiscal externe. Mais les renseignements verbaux donnés par l'administrationlors d’une aide à l'accomplissement de leurs obligations ne peuvent êtreregardés comme une prise de position formelle. L'administration peut donclors d'un contrôle ultérieur, rectifier les déclarations du contribuable, mêmefaite avec l'aide d'un agent de l'administration fiscale. Toutefois, il sera admisde ne pas appliquer l'intérêt de retard, le contribuable étant de bonne foi.16mai2019Sénatn°9678Roger Karoutchi,Les Républicains,Hauts-de-SeineCode de la commandepubliqueAction et comptespublicsLe code de la commande publique est entré en vigueur le 1eravril 2019. Sonarchitecture est intuitive, de la procédure à l'exécution. Le site du ministèreprésente une fiche de présentation synthétique du code et 60 fiches tech-niques thématiques.16mai2019Sénatn°5511Cédric Perrin,Les Républicains,BelfortEtat des servitudesrisques et d'informationsur les solsTransition écologiqueLes articles L 125-5 et R 125-26 encadrent les modalités d'information des acqué-reurs et locataires sur l'état des risques et pollutions auquel le bien acheté ouloué est exposé. Les informations à communiquer sont mises à disposition sur lessites des préfectures. Le site Géorisques ne permet pas de renseigner sur l'étatdes risques. Mais la direction générale de la prévention des risques a engagé unedémarche pour faciliter l'accès à l'information des arrêtés des préfectures.
27mai 20197JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsPremier ministre: Sont nommés au cabi-net d'Édouard Philippe dans le pôle écono-mie, finances, industrie: Laurent Martel(conseiller fiscalité, prélèvements obliga-toires et participations publiques); CyrilleReboul(conseiller technique entreprises,attractivité et export) et MohammedAdnène Trojette(conseiller techniquenumérique).(Arrêté du 10mai 2019, J.O. du 14mai,n°27).Agriculture: Isabelle Chmitelinest nom-mée directrice de cabinet de DidierGuillaume; elle succède à Jacques Billant.(Arrêté du 7mai 2019, J.O. du 14mai, n°31).Europe: Au ministère de Jean-Yves LeDrian, Nicolas Rocheest nommé directeurde cabinet, il succède à Emmanuel Bonne.Christophe Parisotest nommé conseillerchargé des affaires européennes.Sont nommés au cabinet de la secrétaired’Etat, Amélie de Monchalin: Vincent Gué-rend, directeur de cabinet (il remplaceGaël Veyssière), Christophe Parisotet BorisMelmoux-Eude, directeurs adjoints etCamille Angué, conseillère, cheffe de cabi-net.(Arrêtés du 16mai 2019, J.O. du 18mai,n°39 et40 et arrêtés du 15mai 2019, J.O. du18mai, n°36 et37).Cohésion des territoires: Julien Autretquitte ses fonctions de conseiller affairesparlementaires et législatives, relation avecles élus au cabinet de Jacqueline Gourault.(Arrêté du 17mai 2019, J.O. du 18, n°54).Administration centraleOutre-mer: Frédéric Mortierest nommédélégué interministériel aux risquesmajeurs outre-mer. (Décret du 15mai 2019,J.O. du 16mai, n°58).Organismes publicsINC: Agnès-Christine Tomas-Lacostequitte ses fonctions de directrice généralede l'Institut national de la consommation.(Décret du 16mai 2019, J.O. du 18, n°46).Au fil du J.O.Ravalement des immeubles demoyenne hauteurPour les immeubles de 28 à 50 mètres (ditsde moyenne hauteur, dont la définition estprécisée par l'art. R 122-30 du CCH), pourles demandes de PC ou de dépôt de décla-ration préalable à compter du 1erjanvier2020, il est désormais prévu des règles spé-cifiques de protection incendie lors des tra-vaux de ravalement.Les travaux ne doivent pas porter atteinteà la sécurité des habitants. Les matériauxutilisés doivent éviter la propagation d'unincendie par la façade (art. R 122-32). L'ar-ticle R 122-33 prévoit des dispositions tech-niques pour éviter l'incendie et renvoie àun arrêté pour ses modalités d'application.(Décret n°2019-461 du 16mai 2019 relatifaux travaux de modification des immeublesde moyenne hauteur, J.O. du 17mai, n°32).Actionnariat des EPLLes collectivités territoriales et leurs grou-pements peuvent créer des sociétéspubliques locales (SPL) dans le cadre descompétences qui leur sont attribuées parla loi (art. L 1531-1 du CGCT). Cet articleest complété pour préciser que "Lorsquel'objet de ces sociétés inclut plusieurs acti-vités, celles-ci doivent être complémen-taires. La réalisation de cet objet concourtà l'exercice d'au moins une compétence dechacun des actionnaires". Cette règlerevient sur une jurisprudence du Conseild’État (14novembre 2018) interdisant àune collectivité de détenir une participa-tion dans une EPL si elle ne détient pas latotalité des compétences correspondantaux missions de l'entreprise. Voir les débatsau Sénat, Jurishebdo du 13mai).Une règle analogue est fixée pour les SEMlocales (art. L 1522-1), les sociétéspubliques locales d'aménagement et d'in-térêt national (art. L 327-1 du code de l'ur-banisme).(Loi n°2019-463 du 17mai 2019 tendant àsécuriser l'actionnariat des entreprisespubliques locales, J.O. du 18mai, n°1).QPC sur l'ISF et les droits de suc-cessionL'article 885 D du CGI prévoit que les dettescontractées par le contribuable auprès deses héritiers ne sont pas déductibles de l'as-siette de l'ISF. La règle est fixée par renvoi àl'article 758 du CGI qui applique cettemême règle pour les successions.Le Conseil constitutionnel estime que cetterègle est justifiée pour des raisons de luttecontre le risque de fraude fiscale. L'inter-diction de déduction des dettes, imitée àcelles contractées auprès des héritiers etnon auprès de tiers est justifiée par unedifférence de situation car le risque defraude est plus élevé compte tenu des liensentre une personne et ses héritiers.(Décision n°2019-782 QPC du 17mai 2019,J.O. du 18mai, n°61). BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi765UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE26 juin 2019(17h30. Paris,Jardin d’acclimatation). Nosconfrères d’Immoweek organisentle 1erForum Immo Parité. Fondépar Pascal Bonnefille, il seracoprésidé par Méka Brunel(Geci-na) et Marc-Antoine Jamet(LVMH).contact@forumimmoparite.fr.2 juillet 2019(Paris, Maisonde la Chimie). l’IFEI organiseles 11eassises de la valorisa-tion immobilièresur le thème“nouveaux usages, nouvellesvalorisations?”AU FIL DU J.O.
27mai 20198JURIShebdoimmobilierllFPILes permis de construire sont en baisse:recul de -8,2% au 1ertrimestre 2019, sur12 mois. Les mises en chantiers de loge-ments reculent de -5,2%. Quant auxréservations, elles baissent de -2,5%(35598 logements au 1ertrimestre 2019).Analysant la répartition des ventes entreles différents secteurs, la FPI observe queles ventes au détail en accession sont lesplus importantes (15789 ventes) devantles ventes au détail aux investisseurs(13567 ventes). Les ventes en bloc sontbien moins nombreuses (1014 pour lesacteurs du logement intermédiaire et404 pour les autres investisseurs).Pour les réservations au détail, elles sontplus stables (-1,2% pour 29356 ventes).La part des investisseurs est assez stable,ils représentent 46% des ventes, et lesaccédants, 54%.Le vice-président de la FPI, Marc Villand,résume la situation conjoncturelle enindiquant que le marché affiche une ten-dance globale à la baisse, tout en restantà un niveau supérieur à celui observé il ya trois ou quatre ans.Il ajoute que la France subit une fiscalitéforte pour l’immobilier: sur un investisse-ment de 200000, la fiscalité représente50000, alors qu’elle n’est que de28000 en Allemagne.Chute des mises en venteC’est le chiffre le plus marquant: lesmises en vente de logements neufs chu-tent de plus d’un tiers: 21685 logementsau 1ertrimestre, soit un recul de -36,9%,par rapport au 1ertrimestre 2018. MarcVilland y voit une cause principale: lesélections municipales. Cette baisse a unimpact direct sur l’offre commerciale, quipasse sous la barre des 10 mois de stock,l’offre disponible représentant un rythmede vente théorique de 9,7 mois en fonc-tion du volume des ventes des 12 der-niers mois. Ce taux était au trimestre pré-cédent de 10,3. La FPI en déduit quenous allons vers une pénurie car lesventes vont mathématiquement êtrefreinées par la baisse de l’offre.Les prix des logements neufs en Franceen un an ont augmenté de +1,8% parrapport au 1ertrimestre 2018. En Ile-de-France, la hausse est un peu supérieure(+1,9%).Avec de bonnes ventes mais une baissede l’offre, la FPI anticipe une haussemodérée des prix. Mais l’augmentationdes prix risque d’être assimilée à un mou-vement spéculatif et Marc Villand redou-te une réaction contre-productive despouvoirs publics. La FPI considère que lemarché va être en tension.Le frein des municipalesSi certains élus poursuivent leurs projetsde construction, beaucoup en revanche,les freinent. Les moyens sont divers:refus de délivrer des permis sur des zonespavillonnaires sanctuarisées en dépit despossibilités qu’offre le PLU, demandeinformelle de ne pas mettre en chantierun permis sur lequel l’autorisation estdonnée… mais le résultat est le même:lancer un chantier devient plus difficile.De plus, en cas de changement de maire,les nouvelles équipes mettent au moinsun an à reprendre les dossiers, et souhai-tent généralement changer d’interlocu-teurs chez les promoteurs.Un risque techniqueL’aspect technique est également en jeu.La FPI dit sa vigilance sur les projets demise en place de la réglementation envi-ronnementale. Marc Villand insiste pourque les mesures soient mises en placeprogressivement.Le Conseil supérieur de la construction etde l’efficacité énergétique (CSCEE) estengorgé par l’examen de textes trèstechniques.La FPI redoute de se voir imposer troprapidement de nouvelles contraintestechniques et que la filière industriellefrançaise n’ait pas le temps de s’adapterpour fournir des produits correspondantà ces nouvelles exigences.Sans être opposée par principe à unchangement de normes, la FPI rappellequ’il se traduit toujours par un renchéris-sement du coût des logements.Baisse des mises en vente de logementsParadoxe: le marché est bon mais la production baisse. Inquiets face à la perspec-tive des municipales, les promoteurs redoutent des mesures contre-productives.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTRELes recoursEn dépit des mesures prises pour limiterle contentieux de l’urbanisme, Marc Vil-land ne voit pas encore leur impact posi-tif. Il y a même un paroxysme desrecours; certains achètent des logements,les louent, pour exercer un recours contreles projets voisins. Les demandes d’in-demnisation, qui étaient de l’ordre de50000 peuvent maintenant atteindreun million d’euros. Le délai imposé aujuge, de statuer en 10 mois, n’étant pasassorti de sanctions, la FPI attend de voirs’il va être respecté.La transformation de bureaux enlogements Ce marché reste marginal, la FPI regretteque la majoration de droits à construireen faveur de ce type de projets soit réser-vée à la discrétion du maire. De plus, lecoût de la transformation excède celui dela construction neuve.Les promoteurs confirment par ailleurs labaisse des ventes liée à la restriction durégime Pinel.Ils estiment en revanche que le secteurdu logement intermédiaire en zone ten-due devrait progresser, car il correspondà un vrai besoin et permet au promoteurde retrouver un équilibre financier. Enrevanche, le secteur social offre actuelle-ment moins de perspectives.En conclusion; un marché bon mais uneproduction insuffisante, qui risque depeser sur les prix.La FPI redoute que les politiques se trom-pent de cible et adoptent des mesurescontestables comme le blocage desloyers. Pourtant, le Président de la Répu-blique voulait réduire la production nor-mative… Type de ventesNombre delogementsRésidences services au détail1500Ventes au détail à investisseurs13567Ventes au détail en accession15789Ventes en bloc aux bailleurssociaux3325Ventes en bloc aux acteurs dulogement intermédiaire1014Ventes en bloc aux autres inves-tisseurs404Total35599Répartition des réservations sur3 mois (1ertrim. 2019)source: FPI, conférence de presse 23 mai 2019