dimanche 22 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 781 du 21 octobre 2019

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Résiliation du bail pour sous-location irrégulière et changement de destination
Baux commerciaux : Un bail dérogatoire verbal / Nullité d’un congé délivré par lettre recommandée / Déplafonnement du loyer : le cas du mode de fixation initial du bail
Baux ruraux : Conversion du métayage en fermage : atteinte disproportionnée au droit des biens ?
Fiscalité : CFE et location de chambres d’hôtes
Procédure d’appel : Attention au paiement du timbre fiscal
Urbanisme : Annulation du document d’urbanisme, appréciation de
la validité du permis au regard du document remis en vigueur
– 5 – Au Parlement –
Le PLF 2020 à l’Assemblée : 468 niches fiscales / le budget et les gilets jaunes / Confiance et fiscalité écologique / Espionnage des contribuables / Le sacerdoce des députés La REM
– 7 -Nominations – Au fil du J.O. –
Conférence des financeurs de l’habitat inclusif
IRL du 3e trimestre 2019
– 8 -Rencontre –
L’UNPI dénonce une hausse de 34,7% des taxes foncières en 10 ans.

jugé>Le locataire qui sous-louele logementloué en contravention aux clauses du bailencourt la résiliation du contrat de location(CA Paris, 11 oct. 2019, p.2).>Un bail dérogatoire peut être conclu parbail verbal (CA Paris, 9 oct. 2019, p.2).>Une minoration de loyer de 35% lors de laconclusion du bail d’origine peut justifier undéplafonnementdu loyer lors du renouvelle-ment du bail (CA Paris, 2 oct. 2019, p.3).>Il ne suffit pas qu'un logement loué meu-blé soit classé chambre d’hôte pour êtreexonéré de CFE, encore faut-il que le contri-buable s’en réserve la jouissance en dehorsdes périodes de location (CE,9octobre2019, p.3).débattu>Le PLF en débat à l’Assemblée (p.5). Lessujets de fiscalité locale sont au cœur desdébats.publié>L’IRL du 3etrimestre 2019 a été publié. Ilest en hausse de 1,20%en un an (p.7).examiné>Le Conseil constitutionnel examine leprojet de loi énergie et climat dont la publi-cation est donc retardée (p.5).nommés>Jean-Michel Sommerest nommé prési-dent de chambre à la Cour de cassation;Jean-Michel Hayatest nommé premier pré-sident de la cour d’appel de Paris (p.7).dénoncé>Le président de l’UNPI dénonce la haussedes taxes foncières; +34,7% en dix ans,alors que l’inflation n’a été que de +9,9%sur cette période (p.8).PLF: une ambiance un peu étrangeLe débat en séance publique sur le projet de loi de financespour 2020 a commencé à l’Assemblée le 14octobre. Lors de la discussion générale, des arguments attendus ont étééchangés. Les deux ministres, Bruno Le Maire et Gérald Darma-nin, se félicitent des promesses tenues, des engagements res-pectés, même si les trajectoires de certaines réformes doiventêtre ajustées, comme c’est le cas pour la baisse de l’impôt sur lessociétés. À l’inverse, les députés de l’opposition adressent au Gou-vernement deux types de reproches. Pour certains, comme ValérieRabault, la faute est de faire des cadeaux fiscaux aux ménages lesplus aisés, en poursuivant la suppression de la taxe d’habitationpour les 20% de ménages qui devaient initialement continuer àl’acquitter. Pour d’autres, comme Charles de Courson, l’erreur est derenoncer aux objectifs initiaux de réduction des déficits publics. ÉricWoerth résume en une formule l’attitude qui caractérise le budget:il est celui que le Gouvernement n’aurait pas voulu présenter, si lacrise des gilets jaunes n’avait pas fait bouger les choses. On voit icien effet se profiler l’ombre de la crise sociale de l’an dernier. Les députés de la majorité soutiennent, comme leur position le leurimpose, le texte du Gouvernement. Mais l’enthousiasme n’est pluscelui des premiers mois. Olivia Grégoire par exemple s’exprime avecphilosophie, arguant qu’exercer le pouvoir, c’est trancher, ajoutantque pour ne pas frustrer les Français, il faut accepter de faire un tra-vail parfois frustrant.Ajoutons que la complexité atteint un nouveau sommet avec laréforme de la taxe d’habitation dont l’article 5 est lourd de 520 ali-néas. Quelques députés espiègles se gaussent du “coco”, ce coeffi-cient correcteur qui doit “corriger les écarts de compensationengendrés par la perte du produit de la taxe d’habitation afféren-te aux habitations principales pour les communes” (il siège à l’ali-néa 376 de l’article 5), pour observer que rares sont ceux qui pour-ront en maîtriser les arcanes. La hausse de la fiscalité du gazole quirevient en débat pourrait par ailleurs pousser de nouveaux acteursà prendre le chemin de la contestation.Emmanuelle Ménard a centré son analyse sur l’article 57 qui donnedes pouvoirs importants à l’administration pour collecter des don-nées sur internet. La CNIL elle-même s’en est inquiétée.Au-delà des dispositions techniques, comme le coefficient de reva-lorisation des valeurs locatives servant de base à la taxe foncière et àla taxe d’habitation, il est comme une ambiance un peu étrange encet automne. Les enjeux de ce PLF paraissent moindres que ceux desexercices antérieurs, mais le débat semble ailleurs. Ce qui inquiète lesFrançais ou ce qui les pousse à sortir dans la rue parait comme décon-necté de la teneur des débats du Palais Bourbon… BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 78121 OCTOBRE 2019ISSN1622-141920EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Résiliation du bail pour sous-location irrégulièreet changement de destinationBaux commerciaux: Un bail dérogatoire verbal / Nullité d’un congédélivré par lettre recommandée / Déplafonnement du loyer: le cas dumode de fixation initial du bailBaux ruraux: Conversion du métayage en fermage: atteinte dispro-portionnée au droit des biens? Fiscalité: CFE et location de chambres d’hôtesProcédure d’appel: Attention au paiement du timbre fiscalUrbanisme: Annulation du document d’urbanisme, appréciation dela validité du permis au regard du document remis en vigueur- 5 -Au Parlement-Le PLF 2020 à l’Assemblée: 468 niches fiscales / le budget et les giletsjaunes / Confiance et fiscalité écologique / Espionnage des contribuables /Le sacerdoce des députés LaREM- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Conférence des financeurs de l’habitat inclusifIRL du 3etrimestre 2019- 8 -Rencontre-L’UNPI dénonce une hausse de 34,7% des taxes foncières en 10 ans.SOMMAIREEDITORIAL
21 octobre 20192JURIShebdoimmobilierllBAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUXBaux d'habitationRésiliation du bail pour sous-location irrégulière et changementde destination(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 11octobre2019,n°17/03521)Un bailleur louait deux biens à proximité àun même locataire, par baux séparés. L’unconcernait un appartement, l’autre un localcommercial à usage de boucherie. Le litigeportait sur le bail d’habitation dont le loyerétait de 450 par mois.En raison d'impayés de charges, le bailleuravait engagé une action pour obtenir leconstat de la résiliation du bail après uncommandement visant la clause résolutoireet resté infructueux. La cour ne fait pasdroit à cette première demande au motifque le commandement visait des sommesmal justifiées (consommations d'eau del'immeuble réparties par lots sur un critèremal fondé). Mais la cour d'appel prononcela résiliation pour un autre motif:« Il est reconnu par M. B. [… locataire] lui-même qu'il n'occupe pas personnellementle logement. Il y a donc de sa part violationde la clause de son bail à usage exclusifd'habitation. Il est aussi établi qu'il a instal- à sa place durant un temps un sous-loca-taire, M.H., moyennant un loyer de 650par mois, ainsi qu'en atteste un autre loca-taire, M.L.; l'EDF précisant de son côté, quele compteur électrique était alors à ce nom,ce qui est également prohibé par le bail. Parla suite, M.B. a disposé du logement pourétendre ses activités commerciales, modi-fiant ainsi la destination contractuelle deslieux. Enfin, il ne manifeste nullement l'in-tention de régulariser sa situation, se bor-nant à proposer d'évacuer les lieux, au seulbénéfice de la Boucherie d'Aubervilliers.Ces circonstances qui ont jalonné le coursdu bail dès son origine, constituant desatteintes graves aux obligations du contratjustifient la résiliation de celui-ci aux tortsdu locataire ».La cour ordonne l'expulsion.Observations:Voici un exemple de résilia-tion judiciaire d'un bail d'habitation poursous-location irrégulière et pour change-ment de la destination contractuelle deslieux. La loi de 1989 pose le principe (art.8) de l'interdiction de la sous-location, saufaccord écrit du bailleur. En cas de sous-location, le sous-loyer au m2ne peutdépasser celui du loyer principal. Lebailleur peut faire intervenir un huissierpour constater les conditions d'occupationdu logement, sans que le locataire puisse yopposer le droit au respect du domicile(Civ. 2e, 6mai 2010). La sous-location prohi-bée est par ailleurs un motif légitime etsérieux justifiant un congé en fin de bail(Paris, 22mars 1984).Quant à la destination, c'est-à-dire l'affec-tation contractuelle que les parties ontdonnée aux lieux loués (Civ. 3e, 6 déc.1995), elle ne peut être modifiée qu'avecl'accord du bailleur. Un accord tacite n'estpas possible (Civ. 3e, 5mars2013). L'obliga-tion de respecter la destination est la règlede droit commun du bail (art. 1728 ducode civil).Par ailleurs, le présent arrêt invoque ledéfaut d'occupation personnelle des lieux.Il a déjà été jugé que manque à son obli-gation contractuelle d'occupation des lieuxla locataire qui, depuis sa mutation profes-sionnelle, n'occupe plus l'appartementloué à titre de résidence principale (Civ. 3e,16juin 1999).A retenir:Le locataire qui sous-loue lelogement loué en contravention auxclauses du bail encourt la résiliation ducontrat de location.Baux commerciauxUn bail dérogatoire verbal(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 9octobre2019,n°17/22453)Bailleur et locataire étaient en litige à la find'un bail pour des locaux loués pour uneactivité de brocante antiquaire. Le locatairesoutenait qu'il s'agissait d'un bail précaire,lui permettant de quitter les lieux quand ill'entendait, tandis que le bailleur y voyaitun bail commercial imposant au locatairede respecter la fin d'une période triennalepour pouvoir donner congé.La location était consentie sans acte sousseing privé.« Un bail commercialsoumis au statut demême qu'un bail dérogatoireconclu enapplication de l'article L 145-5 du code decommerce, ou une convention d'occupa-tion précaire, peuvent être consentis verba-lement.En l'espèce le preneur qui soutient qu'ils'agirait d'une convention d'occupationprécaire ne justifie d'aucun motif extérieuraux parties, justifiant la conclusion d'unetelle convention. Cette qualification doit enconséquence être écartée. »La cour retient un courrier de l'avocat dubailleur évoquant un bail commercial et larelocation du bien à un tiers par un acteanalogue qualifié de bail précaire pour endéduire que la commune intention des par-ties était de soumettre leurs relations à unbail dérogatoire et non à un bail commer-cial de 9 ans.Le bailleur ayant demandé et obtenu enpremière instance la résiliation du bail, lacour d'appel en déduit:« Le bail ayant pris fin au 31décembre2014du fait du prononcé de sa résiliation à cettedate, le bailleur n'est pas fondé à solliciter leJURISPRUDENCEConversion du métayage en fermage: atteinte disproportionnée audroit des biens?Le titulaire d’un contrat de métayage pour des parcelles de vigne avait demandé laconversion de son bail en bail à ferme. La question de savoir si cette faculté légale por-tait atteinte excessive au droit de propriété avait déjà donné lieu en 2018 pour cetteaffaire à une demande de QPC. Mais la Cour de cassation (arrêt du 28juin 2018, n°17-28862) ne l'avait pas transmise au Conseil constitutionnel au motif que celui-ci avaitdéjà jugé l'article L 417-11 al. 8 du code rural conforme à la Constitution.La cour d’appel avait alors considéré qu’il existait un juste équilibre ente les exigencesraisonnables de l’intérêt général et la protection du droit des biens du bailleur et que leslimitations apportées au droit d'usage de ce dernier n’étaient pas disproportionnées auregard du but légitime poursuivi. Mais la Cour de cassation censure cette décision:“Qu’en statuant ainsi, sans rechercher concrètement comme il le lui était demandé, si laconversion du métayage en fermage, en ce qu’elle privait le GFA [bailleur] de la percep-tion en nature des fruits de la parcelle louée et en ce qu'elle était dépourvue de toutsystème effectif d’indemnisation, ne portait pas une atteinte disproportionnée au droitau respect de ses biens au regard du but légitime poursuivi, la cour d’appel n’a pas don- de base légale à sa décision”.(Civ. 3e, 10 oct. 2019, 799, FS-P+B+R+I, cassation, pourvoi n°17-28862)La Cour de cassation se montre ici vigilante sur le droit du bailleur, en dépit de la décision duConseil constitutionnel. Elle invite donc le juge du fond à mieux charpenter son argumenta-tion ; ce qui sera délicat pour la cour de renvoi puisque le Conseil constitutionnel a déjà vali- la disposition qui permet de transformer le métayage en fermage.
paiement du loyer jusqu'à la fin de la pério-de triennale, en cours selon lui à cette date,ni même jusqu'à la fin du bail dérogatoire.En effet, seule une indemnité d'occupationirrégulière est due pour la période posté-rieure à la résiliation destinée à compenserla perte de jouissance des lieux, laquelle estsans objet au cas présent, puisque lebailleur a récupéré les locaux à compter du31décembre2014. »Observations:Le bail étant verbal, le jugeétait contraint de rechercher la volontésupposée des parties par des éléments defait. La Cour de cassation a déjà admis lafaculté de conclure un bail commercial parcontrat verbal (Civ. 3e, 24février 1999). Ellea pu l'admettre également pour un bail decourte durée d'un an et demi (Civ. 3e, 25juin 1986, Revue des loyers 1986, 358). Leprésent arrêt le confirme.A retenir:Un bail dérogatoire peut êtreconclu par bail verbal.Nullité d’un congé délivré parlettre recommandée(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 2octobre2019,n°17/20708)Un entrepôt et trois bureaux avaient étéloués le 26novembre 2009 par bail de 9 ans.Le locataire avait donné congé le 17avril2013 pour le 30août 2013 par lettre recom-mandée et en visant les articles12 et15 dela loi du 6juillet 1989. Il avait quitté les lieuxle 2octobre2014.La cour se fonde sur l'article L 145-4 du codede commerce, modifié par la loi du 13juillet2006 et l'article L 145-9 modifié par la loi du22mars2012:« S'agissant d'un bail commercial soumisaux dispositions des articles L 145-1 et sui-vants du code de commerce, les dispositionsde la loi du 6juillet 1989, relative aux bauxd'habitation étaient inapplicables. Le congéne pouvait être délivré, ainsi que le rappe-laient les termes du bail conclu entre lesparties, qu'en respectant les dispositions desarticles L 145-4 et L 145-9 du code de com-merce, par acte d'huissier de justice et pourla fin de chaque période triennale, en res-pectant un préavis de six mois.Ainsi que l'a relevé le premier juge, le congédélivré est irrégulier et le bailleur est endroit de se prévaloir de cette irrégularité etde poursuivre l'exécution du bail sans quepuisse lui être reproché un abus dans l'exer-cice de ce droit ». La cour analyse les faits enraison de plusieurs reports de la date dedépart du locataire et conclut:« La SCI bailleresse n'a manifesté dansaucun écrit dépourvu d'équivoque qu'elleacceptait une résiliation amiable du bail, àune date devenue incertaine compte tenudes atermoiements de la société locataire,qui à plusieurs reprises a différé son départ.[…]La SCI est bien fondée à solliciter le paie-ment du loyer, qu'elle limite à la fin de ladeuxième période triennale, soit le30novembre2015 ».Observations:Le congé délivré par le pre-neur était irrégulier à plus d'un titre: déli-vré par lettre recommandée et non paracte d'huissier, en visant la loi de 1989 etnon le code de commerce et donné pourune date en cours de période triennale.S'agissant de la forme, l'article L 145-9imposait l'acte extrajudiciaire, avant d'êtremodifié par la loi du 18juin2014, autori-sant le recours à la lettre recommandée,jusqu'à la loi du 6août 2015, imposant ànouveau le recours à l'huissier.En l'espèce, le congé ayant été délivré en2013, il supposait de faire appel à l'huis-sier. La cour en déduit les conséquences; lanullité. Elle permet au bailleur de deman-der le paiement du loyer jusqu'à la fin dela période triennale, à laquelle le preneuraurait pu donner congé. Si les parties se mettent d'accord pourmettre fin au bail, le bailleur ne peut plusse prévaloir du non-respect par le locatairedes conditions de forme et de délai ducongé, pour une réclamation postérieure àla fin du bail (Civ. 3e, 2octobre 1996).A retenir:En cas de congé irrégulier dulocataire, le bailleur peut réclamer le paie-ment du loyer jusqu'à la fin de la périodetriennale en cours.Déplafonnement du loyer:le cas du mode de fixation initialdu bail(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 2octobre2019,n°17/14884)Un contentieux portait sur le loyer derenouvellement d'un bail pour une phar-macie (Paris VIIe). Les associés de la SCIbailleresse avaient changé et leurs intérêtsdivergeaient. La cour d'appel analyse lemarché locatif pour déterminer si le loyerinitial avait été sous-évalué, élément denature à justifier un déplafonnement lorsdu renouvellement suivant:« Aux termes de l'expertise judiciaire, il seraretenu une valeur locative au 20septembre2004 de 36700 alors que le loyer a été fixéà la somme en principal de 23500 soit unedifférence d'environ 35%. Il y a lieu deconclure que le loyer initial a été minoré.En conséquence, les conditions visées à l'ar-ticle R 145-8, alinéa3 du code de commerceétant remplies, il y a lieu de faire droit à lademande de déplafonnement du loyer ».La cour d'appel fixe le loyer annuel à62905euros.Observations:En cas de modificationnotable d'un des éléments mentionnés àl'article L 145-33, 1eà 4edu code de com-merce, le loyer de renouvellement est fixéà la valeur locative. Le 3e, qui est relatif auxobligations respectives des parties, est pré-cisé par l'article R 145-8. Le dernier alinéade cet article indique "Il est aussi tenucompte des modalités selon lesquelles leprix antérieurement applicable a été origi-nairement fixé." C'est cette hypothèse quiétait en jeu dans cette affaire. Après unelongue analyse du marché et des relationsentre les associés de la SCI et de la sociétéexploitant la pharmacie, la cour d'appeladmet que le loyer était sous-évalué de35%. Elle en déduit que le loyer de renou-vellement devait être déplafonné et fixé àla valeur locative.La Cour de cassation a déjà admis que ledéplafonnement est possible lorsqu'il estétabli que le loyer a été minoré à l'origineen raison des convenances entre les par-ties, et non lorsque la minoration ne résul-te que du fait du bailleur (Civ. 3e, 10juillet1996). Le présent arrêt est dans la mêmeligne.A retenir:Une minoration de loyer de35% lors de la conclusion du bail d'originepeut justifier un déplafonnement lors durenouvellement du bail.FiscalitéCFE et location de chambresd’hôtes(CE, 9eet 10echambres, 9octobre2019,n°417676)Un propriétaire avait affecté une partied'un immeuble à sa résidence principale etl'autre à la location de chambres d'hôtes. Ilavait demandé à être exonéré de cotisationfoncière des entreprises (CFE) et de la taxepour frais de chambres de commerce etd'industrie. Il avait obtenu gain de cause enappel mais le Conseil d’État censure la déci-sion. L'arrêt relève que les locations, sauf les loca-tions nues, sont réputées exercées à titreprofessionnel mais que l'article 1459 du CGI21 octobre 20193JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUX- FISCALITÉJURISPRUDENCE
exonère de CFE trois catégories de locationslorsqu'elles concernent des locaux qui fontfait partie de l'habitation personnelle ducontribuable. Il s'agit des gîtes ruraux, desmeublés classés et de tout ou partie de l'ha-bitation personnelle du contribuable.Le Conseil d’État précise: « Les locaux com-pris dans l’habitation personnelle du contri-buable ou qui constituent tout ou partie decelle-ci au sens de ces dispositions s’enten-dent des locaux dont il se réserve la jouis-sance ou la disposition en dehors despériodes de location saisonnière. » Il endéduit :« En déduisant de leur seul classement enchambres d'hôtes au sens de l'article L. 324-3 du code de tourisme que ces locauxentraient dans le champ de l'exonérationprévue au c du de l'article 1459 du codegénéral des impôts, sans rechercher si MmeB. se réservait la jouissance ou la dispositionde ces locaux en dehors des périodes delocation et si, par suite, ils pouvaient êtreregardés comme faisant partie de son habi-tation personnelle, la cour a commis uneerreur de droit. »Observations:L'exonération de CFE pourdes locaux loués meublés suppose que lecontribuable se réserve la jouissance ou ladisposition des locaux en dehors despériodes de location et si, par suite, ils peu-vent être regardés comme son habitationpersonnelle.A rapprocher d'un autre arrêt pour lanotion d'habitation personnelle relative àla taxe d'habitation (CE, 2juillet 2014,n°369073) le Conseil d’État avait jugé,pour des logements loués en meublé parun propriétaire pendant la saison therma-le, qu'il fallait rechercher "si ces studiosétaient occupés par les requérants ou leursproches en dehors de leur période de miseen location". Dans l'arrêt de 2014, commedans l'arrêt rapporté, le Conseil d’État invi-te à analyser si le propriétaire se réserve ladisposition ou la jouissance du bien pourune partie de l'année.A retenir:L'exonération de CFE pour deslocations meublées suppose que le proprié-taire se réserve la disposition ou la jouissan-ce du bien pour une partie de l'année.UrbanismeAnnulation du document d'urba-nisme, appréciation de la validitédu permis au regard du documentremis en vigueur(CE, 1eet 4echambres, 2octobre2019,n°420808,420851, commune de Limonest)Un maire avait accordé un permis deconstruire mais le tribunal avait annulé ladécision au motif qu'il ne respectait pas lesexigences du PLU en raison de sa forte visi-bilité, compte tenu de son emprise, de sahauteur et son étalement sur la pente et aucaractère essentiellement naturel du sec-teur. Le Conseil d’État valide cette analysemais indique à cette occasion la date àlaquelle il faut se placer pour apprécier lalégalité du permis si le document d'urbanis-me est annulé:« Sous réserve, en ce qui concerne les vicesde forme ou de procédure, des dispositionsde l'article L. 600-1 du code de l’urbanisme,et à la condition de faire en outre valoir quece permis méconnaît les dispositions d’ur-banisme pertinentes remises en vigueur parl’effet de la déclaration d’illégalité, il peutêtre utilement soutenu devant le jugequ'un permis de construire a été délivrésous l'empire d'un document d'urbanismeillégal. Cette règle s’applique que le docu-ment ait été illégal dès l’origine ou que sonillégalité résulte de circonstances de fait oude droit postérieures. Par suite, le tribunaln’a pas commis d’erreur de droit en se pla-çant à la date de délivrance du permis deconstruire attaqué pour apprécier la légali- du plan local d’urbanisme sous l’empireduquel il a été délivré ».21 octobre 20194ACTUALITÉJURIShebdoimmobilierllProcédure d’appel: attention aupaiement du timbre fiscal!Un bailleur et un locataire représenté parson liquidateur, étaient en litige sur unerésiliation de bail. Le premier juge avaitconstaté l’acquisition de la clause résolu-toire mais le liquidateur avait fait appel.Or son appel est jugé irrecevable fautepour l’appelant d’avoir payé le timbre fis-cal:“Aux termes de l’article 962 du code deprocédure civile, “lorsque l’appel entredans le champ de l’article 1635 bis du CGI,les parties justifient à peine d’irrecevabili- de l’appel ou des défenses selon le casde l’acquittement du droit prévu à cetarticle”.La cour indique que le conseil de l’appe-lante s’est vu rappeler le caractère obliga-toire du paiement mais “la SELAFA MJAn’ayant pas acquitté le timbre fiscal, l’ap-pel sera déclaré irrecevable”.(CA Paris, Pôle 1, ch. 3, 2octobre2019,n°19/07799).Le droit de timbre est de 225, il est lorsque la constitution d’avocat est obliga-toire devant la cour d’appel.Lutte contre les marchands desommeilÉvoquant l’effondrement d’immeubles àMarseille, la députée Nadia Hai interpelle leministre du logement sur le bilan de l’actionde son action relative à l’habitat dégradé.Julien Denormandie répond que la loi Élanconsidère désormais les marchands de som-meil comme des criminels puis qu’un travaila été fait avec le ministère de la justice pourque des sanctions soient prises. Des indem-nités d’expropriation ont été consignées,plutôt que d’être versées aux marchands desommeil. (JO AN débats, 8 oct. 2019, 1eséance).Observations:Pour contester un permis deconstruire, il est possible d'invoquer l'illé-galité du document d'urbanisme, sousréserve que le document d'urbanisme alorsremis en vigueur soit également enfreintpar le permis de construire litigieux. Pourapprécier la légalité du document, il fautse placer à la date du permis.Le Conseil d’État avait statué dans lemême sens en 2008 (CE 7février 2008,n°297227).L'arrêt fait aussi réserve de la règle de l'ar-ticle L 600-1 du code de l'urbanisme quiimpose d'invoquer, par voie d'exception,l'illégalité du document d'urbanisme dansles 6 mois de sa prise d'effet. URBANISMEJURISPRUDENCESpécificité de la montagneJacqueline Gourault a indiqué aux élus dela montagne (ANEM) le 17octobre savolonté de tenir compte de la spécificitédes territoires de montagne. Elle préconiseune sécabilité de la compétence eau etassainissement. Relayant la volonté du Pré-sident de la République d’ouvrir un nouvelacte de la décentralisation, elle évoque lespossibles nouveaux transferts de compé-tence comme la gestion des sites Natura2000 et la labellisation des parcs naturelsrégionaux. Elle annonce par ailleurs uneinstruction sur l’évaluation environnemen-tale des unités touristiques nouvelles. Laministre invite les élus à la “sobriété fon-cière” et à la lutte contre l’étalementurbain. Elle veut les rassurer sur la suppres-sion de la taxe d’habitation, qui sera com-pensée.AGENDA22 novembre 2019(Paris, GrandPalais). Le 10econgrès de l’UNISaura pour thème “Changer; pour unnouveau regard sur l’immobilier.
21 octobre 20195JURIShebdoimmobilierllLEPLF ÀL’ASSEMBLÉEAUPARLEMENTLes députés abordent le projet de loi de financesDémarrage des débats en séance publique avec la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés et la hausse de la taxationdu gazole non routier.reproduction interdite sans autorisationLes députés ont abordé le 14octobre l’exa-men du projet de loi de finances pour 2019en séance publique.Selon le ministre des finances, ce PLF fait lechoix du travail, de la transition écologiqueet d’une politique de l’offre. Bruno Le Mairedécrit le scénario prévu pour la baisse del’impôt sur les sociétés, visant à atteindre25% en 2022.Il évoque aussi la suppression totale de lataxe d’habitation que le PLF programmepour 2023.Des niches fiscales seront supprimées, com-me celle concernant le gazole non routier, lesecteur le plus affecté sera celui des travauxpublics.Gérald Darmanin répond à ceux qui sedemandent comment les impôts peuventbaisser et les recettes augmenter. “Moinsd’impôt crée la recette”. Le prélèvement à lasource a permis d’améliorer le recouvre-ment de l’IR qui est passé de 97% à 98,5% etl’année blanche a donné lieu au paiementd‘impôts sur les revenus non exceptionnels.Ces deux facteurs ont amélioré les recettesde 2milliards d’euros. Le ministre estimemême que le taux de recouvrement pourraitatteindre 99%, soit 600millions d’euros sup-plémentaires. En 2019, l’IR a été calculé sur11 mois en raison d’un décalage au pas-sage au prélèvement à la source. En 2020,l’IR va donc augmenter de 5milliards (som-me correspondant à un mois) mais cela estcompensé par la baisse de l’IR de 5milliardsproposée par le Gouvernement. 468 niches fiscalesQuant aux niches fiscales, il en existe 468,qui représentent 90milliards, Gérald Dar-manin souhaite qu’elles soient mieux éva-luées.En matière de recouvrement, le ministreindique qu’il faut allers vers une unification,afin de permettre de rassembler ce qui relè-ve de la direction des douanes et de la direc-tion générale des finances publiques et parailleurs réformer le recouvrement social.Dégel des valeurs locativesParmi les mesures évoquées par le rappor-teur général, Joël Giraud, figure le tauxréduit de TVA pour favoriser l’investisse-ment dans le secteur du logement social etdans les quartiers prioritaires de la politiquede la ville. Le PLF crée aussi un nouveauzonage pour encourager l’implantation etsoutenir l’artisanat et le commerce descentres bourgs ruraux ou des centres devilles moyennes.Joël Giraud ajoute que la commission a déci- le dégel des valeurs locatives des rési-dences principales en 2020 avec un coeffi-cient de revalorisation “raisonnable”.Un amendement des députés socialistes aété adopté pour porter la fiscalité des loge-ments vacants au même niveau que cellepesant sur les résidences secondaires dansles zones tendues. Le but est d’éviter quedes propriétaires de résidences secondairesles déclarent comme logements vacants.Le budget du fonds Barnier a été augmentéde 43millions d’euros. Il a été voté en com-mission la suppression de la taxe sur lesactes d’huissiers et des amendements sur lataxe de séjour. Joël Giraud propose aussi le“bornage” de certaines dépenses fiscales,comme le dispositif Malraux.Le rapporteur Jean-Marc Zulesi évoquenotamment les mesures de transition écolo-gique et la transformation du crédit d’impôtde transition écologique en prime, pour lacentrer sur les travaux de rénovation globa-le et performante.Le budget et les gilets jaunesÉric Woerth, président de la commission desfinances, est moins enthousiaste que leministre sur le PLF “ce budget est exacte-ment celui que vous n’auriez pas voulu pré-senter si la crise des gilets jaunes n’avait pasfait bouger les choses. Éric Woerth déploreque l’assainissement des finances publiquessoit relégué au second plan.Il reproche au projet de financer les baissesd’impôt par le déficit et la dette et observeque la prévision de déficit pour 2020 est pas-sée de 0,9 à 2,2% du PIB en un an et demi.Sur la fiscalité locale, Éric Woerth estime quela compensation de la taxe d’habitation estun système alambiqué et recentralisateur,qui brouille la lisibilité de la fiscalité locale.Il suggère, pour la fiscalité du commerce, decréer une taxe sur les surfaces commercialespour créer une fiscalité à armes égales faceau nouveau monde numérique.Stella Dupont évoque aussi la complexité dela réforme de la fiscalité locale avec l’article5 qui comporte 520 alinéas. Elle juge légiti-me de revenir sur le gel des valeurs locativeset approuve le choix du ministre d’admettreune revalorisation de 0,9%.Christine Pires-Beaune défend pour le grou-pe socialiste une motion de rejet préalable,en affirmant “Le Gouvernement sembleignorer la défiance qui monte dans le pays[…] ll ne veut pas voir le sentiment d’injus-tice fiscale qui monte”. Quant à la réformede la fiscalité locale, elle diminue l’autono-mie des collectivités locales.La motion de rejet a été repoussée.L’outil “Leximpact”Parmi les avancées dont Jean-Noël Barrot(Modem) se félicite, le député cite l’interfaceLeximpact qui permet de simuler les effetsd’un amendement et le “budget vert” quidonne une information sur l’impact despolitiques publiques sur l’environnement.Le député propose de rendre l’IR plus pro-gressif et, par ailleurs, de soumettre à laTASCOM les entrepôts des plateformes devente en ligne et de soutenir les foncièressolidaires.Valérie Rabault (socialiste) est plus critique,elle conteste l’idée que la réforme de l’ISF etl’instauration de la flat tax soutiennent lacroissance économique et l’investissementdans les PME. Elle critique aussi la réformede l’APL qui a fait perdre du pouvoird’achat aux étudiants et celle de la taxe d’ha-bitation qui profite aux plus riches: la baissemoyenne est de 778euros pour un habitantde Sceaux (92), mais il est en moyenne de280€ en Lozère.Confiance et fiscalité écologiqueLise Magnier (UDI) soutient le projet tout enestimant, en matière de fiscalité écologique,qu’il est préférable d’accompagner plutôt
21 octobre 20196JURIShebdoimmobilierllENBREFEnergie et climatLe projet de loi relative à l’énergie et auclimat, définitivement voté, a fait l’objetd’un recours devant le Conseil constitu-tionnel, par les sénateurs, le 10octobre.Sa publication est donc retardée.que de punir. Pour le CITE, elle observe quele dispositif est constamment modifiédepuis 2017 et que “Plus personne n’aconfiance, alors même que l’accompagne-ment des propriétaires dans l’améliorationde la performance énergétique des loge-ments est plus que nécessaire”.Appui sur ce sujet de Michel Castellani(Libertés et territoires) qui déplore la baissede 800millions d’euros du budget consacréà la rénovation énergétique, et craint qu’ons’éloigne de l’objectif de rénover 500000logements par an ; il préconise d’ouvrir ledispositif aux propriétaires bailleurs.Éric Coquerel (FI) critique la suppressionannoncée de la taxe d’habitation pour les20% de ménages les plus aisés car elle repré-sente une perte de 8milliards d’euros et nuità l’intérêt général et à l’autonomie des col-lectivités.Il estime qu’il faut davantage investir dansla transition écologique.Propos analogue de Fabien Roussel (GDR)qui considère que les baisses d’impôt sontpour les plus riches. Il invite le Gouverne-ment à taxer le capital et pas le monde rural.et critique la réforme de la taxe d’habitationqui va affecter l’autonomie des collectivitéslocales.Émilie Cariou (LaREM) soutient enrevanche le PLF.Damien Abad déplore que le Gouverne-ment abandonne la politique de l’offre ouencore “la réduction de l’écologie à une fis-calité punitive” avec “aujourd’hui le malusautomobile et demain l’abandon d’une tran-sition écologique qualitative parce que vousexclurez les classes moyennes du CITE.”Il déplore aussi l’abandon du PTZ en zonerurale.Réforme complexe de la taxed’habitationJean-Paul Mattei (Modem) soutient la réfor-me de la fiscalité locale et le dispositif péren-ne et dynamique pour remplacer la taxed’habitation et il invite le Gouvernement à lapoursuivre avec la réforme des valeurs loca-tives. Sur le même thème de la fiscalité loca-le, Jean-Louis Bricout ironise sur la mise enplace du coefficient correcteur, le “coco”.Patricial Lemoine (UDI) reconnaît que lasuppression de la taxe d’habitation redonnedu pouvoir d‘achat, mais que le mécanismede compensation est très complexe pour lescollectivités. Espionnage des contribuables?Emmanuelle Ménard (NI) évoque le risqueque comporte l’article 57 qui autorise l’ad-ministration fiscale à collecter et à exploiterles contenus librement accessibles publiéssur internet. Elle y voit un risque d’espion-nage des contribuables et cite l’avis critiquede la CNIL selon laquelle le nouveau traite-ment reposera «sur une collecte généralepréalable de données relatives à l’ensembledes personnes (…) et non sur une logique detraitement ciblé de telles données lorsqu’undoute ou des suspicions de commissiond’une infraction préexistent ». Autre risque,celui de porter atteinte à la liberté d’opinion.Le sacerdoce des députésLaREMOlivia Grégoire (LaREM) défend le budgetcar exercer le pouvoir c’est trancher, parexemple contre un nouveau bouleverse-ment de l’IFI, que ce soit pour supprimerdes exonérations ou pour en ajouter de nou-velles, même si le budget n’est ni spectacu-laire ni grandiloquent “Voici le sacerdocedes députés de notre majorité: pour ne pasfrustrer les Français, il faut accepter de faireun travail parfois frustrant”.Fabrice Brun juge que la diminution dubudget des chambres d’agriculture est “unegrave erreur” et il alerte le Gouvernementsur le fait que “il y a le feu dans nos cam-pagnes”. Rassurant, Jean-René Cazeneuveindique que les maires auront un impôtlocal du même montant, ils auront la libertéde fixer son taux, il auront une dynamiquedes bases imposables, la compensation àl’euro près et la faculté d’instaurer des exo-nérations.“Budget des illusions perdues “selonCharles de Courson. Il reproche au ministred’avoir renoncé à réduire le déficit public.Par exemple, les efforts structurels de réduc-tion des dépenses seront de 0,3 point de PIB,mais on redonnera 0,6 point en baisses derecettes: “on redonnera davantage que cequi a été économisé ! ajoute Charles deCourson. Il déplore enfin que le Gouverne-ment ait renoncé à sa politique de l’offre,comme en témoigne la concentration desmesures de réduction d’impôt sur lesménages plus que sur les entreprises.(AN débats, 14octobre, 1eséance).LEPLF ÀL’ASSEMBLÉEAUPARLEMENTLes députés ont abordé l’examen des articlespar un article liminaire sur la trajectoire desfinances publiques. Bruno Le Maire répondaux objections en expliquant qu’on ne pou-vait pas faire “comme s’il ne s’était rien pas- en France et dans le monde depuis douzemois. Nous avons été confrontés à une crisesociale majeure.” Le message des Français“nous voulons vivre dignement de notre tra-vail” a été entendu, d’où la baisse de l’impôtsur le revenu. Par ailleurs, il paraît plusimportant à Bruno Le Maire d’encourager lacroissance et l’innovation plutôt que deréduire le déficit public.Après l’article 1er, voté, les députés ont abor- l’article 11qui modifie le taux de l’IS pourréviser la trajectoire de baisse pour les entre-prises dont le CA dépasse 250millions d’eu-ros. Il s’agit de freiner la baisse qui était pré-vue. Charles de Courson y est opposé et sou-ligne que cela favorisera l’optimisation fisca-le des grands groupes. Véronique Louwagiesouligne que c’est contraire à l’engagementdu Gouvernement. Le ministre ironise surces critiques: “Vous nous reprochez deréduire l’impôt sur les sociétés alors quevous rêviez, comme moi, de le faire pour queles entreprises françaises retrouvent leurcompétitivité.” De plus, les entreprises quiont plus de 250millions de CA sont aunombre de 764 et ont le taux de profitabilitéle plus élevé. L’article 11 a été voté.L’article 16supprime en 3 ans les tarifsréduits de TICPE pour les carburants ditsgazole non routier. Valérie Bazin-Malgrassouligne que cette suppression entraînera unsurcoût de 500 millions d‘euros pour lesseules entreprises de travaux publics, soitl’équivalent de 60% de leurs marges. Deplus, les entreprises ne pourront pas récupé-rer cette hausse sur les contrats en cours. Letarif passerait de 18 à 59,60centimes le litre.Joël Giraud répond qu’il est indispensablede sortir des énergies fossiles. Le ministreajoute qu’il s’agit de supprimer une nichefiscale et d’accélérer la transition énergé-tique. La mesure donnera lieu à des com-pensations qui ont été négociées avec lesprofessionnels. Les amendements de sup-pression de l’article ont été rejetés.(AN débats, 14octobre, 2eséance).
21 octobre 20197JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSCabinets ministérielsAction et comptes publics: Élise Vale-touxest nommée conseillère en chargedes relations avec le Parlement et de la fis-calité au cabinet au cabinet de Gérald Dar-manin. Elle succède à Sinclair Besombes.(Arrêtés du 30septembre et du3octobre2019, J.O. du 8octobre, n°40et41).Ville et logement:Jérôme Masclauxquitte ses fonctions de directeur adjoint ducabinet de Julien Denormandie; il cesseégalement ses fonctions de conseiller ville,urbanisme et logement au cabinet de Jac-queline Gourault.(Arrêtés du 7octobre2019, J.O. du8octobre, n°42 et45).Relations avec le Parlement: Élise Ade-vah-Pœufest nommée directrice du cabi-net de Marc Fesneau, en remplacement deFrançois Charmont. Thomas Godmezestnommé directeur adjoint du cabinet.(Arrêté du 9octobre2019, J.O. du 11 oct.n°35).Écologie: Emmanuel Constantinestnommé conseiller en charge du suivi del'exécution des réformes au cabinet d'Em-manuelle Wargon.(Arrêté du 9octobre2019, J.O. du 11 oct.n°55).PréfetsSophie Elizeonest nommée préfète del'Aude; David Philotest nommé préfet duTerritoire de Belfort.(Décrets du 9octobre2019, J.O. du 10 oct.n°36 et37).MagistratureCour de cassation: Jean-Michel Sommerest nommé président de chambre à laCour de cassation.(Décret du 11octobre2019, J.O. du 13 oct.n°21).Cours d’appel: Jean-Michel Hayat, prési-dent du tribunal de grande instance deParis, est nommé premier président de lacour d'appel de Paris.(Décret du 10octobre2019, J.O. du 11 oct.n°37).Tribunaux de grande instance : MyriamBendaoud-Acchibardoest nommée prési-dente du tribunal de grande instance deChambéry.(Décret du 7octobre2019, J.O. du 9 oct.n°25).Conseil d’État: Thomas Andrieuet EricThierssont nommés conseillers d’État enservice ordinaire.(Décret du 9octobre2019, J.O. du 10 oct.n°20).Organismes publicsConseil national de l'information statis-tique: Patrice Duranest nommé présidentdu CNIS.(Arrêté du 8octobre2019, J.O. du 12 oct.n°61).Fonds national des aides à la pierre:sont nommés membres du conseil d'admi-nistration du FNAP:1 - Représentants de l’État: François Adamet Cécilia Berthaud (DHUP), Laurent Gué-rin (direction générale du Trésor), PascalLefevre (direction du budget) et MichelleBrosseau (CGET).2- Organismes intervenant dans le domai-ne du logement social: Marianne Louis(USH), Daniel Biard (Polylogis), PhilippeBies (OPH de l'Eurométropole de Stras-bourg), Serge Contat (RIVP) et ChristianNicol (SOLIHA).3 - Collectivités territoriales: François Joli-vet (député), Jean-Paul Bret (ADCF) etFrançois-Xavier Dugourd (ADF).(Arrêté du 8octobre2019, J.O. du 12 oct.n°69).Au fil du J.O.Conférence des financeurs del'habitat inclusifLa loi Élan a créé dans le CCH un chapitreconsacré à l'habitat inclusif pour les per-sonnes âgées et handicapées (art. L 281-1et suivants).La conférence des financeurs de l'habitatinclusif pour les personnes handicapées etles personnes âgées recense les initiativeslocales et définit un programme coordon- de financement de l'habitat inclusif(art. L 233-1-1). Elle doit établir un rapportd'activité dont le modèle est fixé par unarrêté du 11septembre 2019. La conféren-ce des financeurs de la prévention de laperte d'autonomie des personnes âgéesétablit un rapport (art. L 233-4 du code del'action sociale et des familles) qui est com-plété, pour le cas de l'habitat inclusif, parun volet spécifique qui traite notamment - de la présentation du suivi des créditshabitat inclusif,- de la présentation des financements desprojets d'habitat inclusif et - de la description des habitats inclusifsfinancés.(Arrêté du 11septembre 2019 relatif aumodèle du rapport d'activité de la conféren-ce des financeurs de l'habitat inclusif pour lespersonnes handicapées et les personnesâgées, J.O. du 9 oct. 2019, n°4).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi781UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O. +1,20%: c’est le montant de lahausse annuelle de l’indice deréférence des loyersdu 3etri-mestre 2019. Valeur: 129,99.(Publication INSEE du 15 oct. 2019).Chiffres
21 octobre 20198JURIShebdoimmobilierllUNPI+34,7% en dixans: c’est la haus-se de la taxe fon-cière observéepar l’UNPI, quiprésentait ce14octobre lesrésultats de son observatoire.Le président de l’UNPI, ChristopheDemerson, souligne que cette augmenta-tion représente de 3,5 à 4 fois celle del’inflation ou des loyers. Il y voit un signede désespérance pour les bailleurs, com-me en témoigne la part de ceux qui fontdes travaux lors d’une relocation: alors,qu’il y a quelques années, un bailleur surdeux effectuait des travaux avant derelouer, ce taux est tombé à 13,3%.Pierre Hautus, directeur général de l’UNPIs’étonne par ailleurs que les pouvoirspublics aient décidé de revaloriser lesbases de 2,2%, alors que l’inflation estactuellement très faible (en glissementannuel, l’inflation était de +0,88% enmars2019 et de -0,35% en août 2019).De nombreuses hausses à GrenobleL’UNPI insiste sur la situation particulièrede Grenoble de nombreux contri-buables ont reçu un courrier les infor-mant de réévaluations des bases alorsque les logements n‘avaient pas fait l’ob-jet de changements particuliers. Sur lacentaine de courriers transmis à l’UNPIpour Grenoble, la hausse moyenne est de+13%. La direction départementale desfinances publiques a confirmé que100000 courriers avaient été adressés auxcontribuables, à la demande des élus. Leministère a indiqué qu’environ 134000notifications avaient été adressées auxcontribuables, mais pour l’ensemble de laFrance.Un autre exemple de courrier produit parl’UNPI pour la ville de Tours notifie unerevalorisation au motif que le logementdispose d’un chauffage central mais quecela n’était pas intégré dans le calcul dela valeur locative.Hausse de 39,5% en dix ans de lapart départementale des TFEn 2018, les taux des départementsétaient en moyenne de 19,70% le recordétant détenu par le Gers (33,85%) En 5ans, les parts départementales de taxefoncière ont augmenté de +10,63%. Lahausse la plus forte est celle des Yvelines(+73,39%). Quatre départements affi-chent des hausses dépassant 30%: leVal-d’Oise, l’Essonne, le Loir-et-Cher et lesHautes Alpes.Mesurée sur 10 ans, la hausse est de+39,5%. Trois départements ont doubléleur imposition: Paris (+247,94%), le Vald’Oise (+118,79%) et les Yvelines(+114,37%).Hausse totale des taxes foncièresLe total de l’imposition (part communale,départementale et taxes annexes, horsTEOM), en 2018, représente un tauxmoyen d’imposition de 38,75%, ce quicorrespond à 2,3 loyers mensuels.Sur 5 ans la hausse est de +10,8%, soit2,8 fois plus que l’inflation et 4,7% plusque les loyers. En dix ans, la hausseatteint 34,7%.Grandes villesDans les grandes villes, le taux moyend’imposition en 2018 est de 43,19%. Sixd’entre elles pratiquent des taux quidépassent 50% (Angers, Nîmes, Amiens,Grenoble, LeHavre et Montpellier). Deuxvilles seulement sont sous le seuil de 20%:Boulogne-Billancourt (15,74%) et Paris(14,15%).L’évolution de la taxe foncière en 5 ansaffiche une hausse de +10,8%. Deux villesont augmenté leurs taxes de plus de 20%:Lille (+23,81%) et Nice (+23,15%).Trois villes ont des hausses qui correspon-dent simplement à la majoration de 4,5%des valeurs locatives (Amiens, Nancy,LeHavre et Saint-Étienne). Elles ont donclaissé leurs taux inchangés. Une seule ville,Caen a réduit ses taux mais pas suffisam-ment pour compenser la hausse desvaleurs locatives. La taxe n’a augmentéque de +2,12% en 5 ans.En 10 ans, la hausse moyenne dans lesgrandes villes est de +34,9%. Le record dehausse est celui de Paris (+80,9%) suivid’Argenteuil (+64,0%). Aix est la ville laplus modérée, affichant une hausse de+17,90% en 10 ans.Pour 2019, la plupart des départementsn’ont pas revalorisé leur taux. Le Morbihanse distingue par la baisse de son taux pourla troisième année consécutive.Des chartes avec les élusChristophe Demerson souligne qu’à Nice,une convention a été signée avec l’UNPI. Ilajoute que les élus ont joué le jeu et dimi-nué la part communale de la taxe foncièrepour compenser la hausse de la part liée àla métropole.S’agissant de la réforme en cours de lataxe d‘habitation, l’UNPI relève que cer-tains élus préconisent son remplacementpar un nouvel impôt; tel le maire de Tou-louse Jean-Luc Moudenc.Or la hausse de la fiscalité locale risque defaire obstacle à la rénovation énergétique.Christophe Demerson indique que “la ren-te” est plutôt à chercher du côté des col-lectivités locales, mais que cette situationn’est pas positive pour le logement desFrançais.L’UNPI demande donc la conclusion d’unpacte de la fiscalité entre l’État, les collecti-vités et les propriétaires afin que les éluss’engagent à ne pas augmenter la taxefoncière et à compenser par le taux, leshausses de revalorisation des bases. Cer-tains y parviennent, il faut généraliser cesengagements, conclut l’UNPI. Christophe Demerson: la hausse des taxes foncièresfavorise la baisse des travaux de rénovation L’observatoire de l’UNPI dénonce une hausse des taxes foncières nettement supérieure à l’inflation etaux loyers, ce qui explique le faible taux de bailleurs qui font des travaux à la relocation.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. 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