mercredi 9 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier numéro spécial 72 du 3 septembre 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier numéro spécial 72 du 3 septembre 2018
Au sommaire :


– 2 – Législation –
La loi du 10 août 2018: l’État au service d’une société de confiance
Loi du 3 août : eau et assainissement
– 3 – Réglementation –
Loi de 1948: hausse des loyers de +1,05%
l’État des risques s’étend au radon
Bonus de constructibilité
Retrait d’une décision administrative
– 5 – Au Parlement –
La loi Élan au Sénat: Règles d’accessibilité / Logements préfabriqués / Contentieux de l’urbanisme / Contrats de construction / Réforme du logement social / Vente de logements sociaux / Action Logement / Le bail mobilité / Attribution des logements sociaux / Location intergénérationnelle / Prévention des expulsions / La caution sans clause manuscrite / Action de groupe / Encadrement des loyers / Loi SRU: passer à l’intercommunalité ? / Logements décents / Locations de courte durée / Le CNTGI / Revitalisation des centres-villes / Aménagement commercial / Rénovation énergétique / Colonnes montantes / Carnet numérique / Lutte contre les marchands de sommeil Autorisation de location / Réforme de la copropriété / Bail numérique / Haut débit
– 15 – Nominations – Au fil du J.O. –
Professions / Aménagement de plage / ZTI

adopté>Le projet de loi Élana été adopté par leSénat. Notre dossier (p.4) analyse les débatsde cet été qui ont conduit au vote de l’en-semble du texte le 25juillet. Le texte a étéinfléchi mais pas au point d’inciter les séna-teurs de la République en marche à votercontre. Leur abstention laisse augurer d’unsuccès de la CMP en septembre.publiés>L’augmentation des loyers relevant de laloi de 1948est de +1,05% au 1erjuillet2018 (décret du 3août 2018, p.3).>Un nouveau modèle d’état des risquestechnologiques et naturelsa été publié enapplication de l’arrêté du 13juillet 2018; ilintègre le risque radon (p.3).>La loi pour un Etat au service d’unesociété de confianceest parue au J.O. du10 août. Elle autorise le Gouvernement àlégiférer par ordonnance pour réformer leCCH. Passer d’une obligation de moyens àune obligation de résultat sera le fil rougequi guidera les rédacteurs du nouveau code.La loi vise aussi une meilleure transparencede marchés fonciers et immobiliers (p.2).étendu>La liste des zones de tourisme internatio-nal(ZTI) qui permettent une ouverturedominicale des commerces, s’est accrued’une nouvelle zone pour le Palais desCongrès de Paris ; par ailleurs, celle desChamps-Élysées est étendue (p.16).chiffré>Les SCPIont collecté 2,4milliards d’eurosau 1ersemestre 2018. Un niveau en netrecul par rapport à 2017 mais supérieur à lamoyenne décennale (p.16).nommé>Denis Burckelest nommé directeur géné-ral de la CGLLS (p.15).L’administration invitée à changerde cultureLa loi pour un Etat au service d’une société de confiance estparue le 10 août (lire p.2). De nombreux outils pratiques sontmis en place ou confirmés afin de tisser une relation nouvelleentre l’administration et les citoyens. L’objectif est d’améliorer cesrelations comme en témoigne par exemple la création d’un droit àrégularisation qui permet à un citoyen de redresser une erreur sanss’attirer les foudres de l’administration. Les citoyens doivent a prio-ri se réjouir d’une telle intention. Naturellement, c’est au vu de lapratique, après parution des textes d’application, qu’ils pourrontvérifier si des progrès sont accomplis dans ce domaine. Un premiertexte est déjà paru pour permettre la délivrance d'un certificat d’in-formation sur les règles d’une activité (mais l’immobilier n’est pasconcerné). Les professionnels de l’immobilier seront plus spécialement attentifsà la parution des textes qui doivent réformer les normes deconstruction (une première ordonnance doit paraître dans les troismois) ou à la procédure de rescrit qui permet à un opérateur de sol-liciter d’avance l’administration sur l’application de certaines règlescomme la taxe d’aménagement des grands projets. Plus encore, ilspourront titre expérimental) joindre à leur demande un projet deréponse de l’administration; si celle-ci reste taisante au-delà de troismois, son silence vaudra accord. Il y a ici une méthode très nouvel-le de s’adresser à l’administration qui témoigne, sinon d’une quasi-méfiance de l’État à son égard, du moins d’une incitation très forteà une grande réactivité. L’administré est en quelque sorte en posi-tion de sommer l’administration de prendre position, ce qui est trèsnouveau.Cette loi demande donc à l’administration un travail conséquent surses modes de fonctionnement et l’invite à un profond changementde culture. La parution des décrets sera un premier test pour voir sila réforme est abordée avec enthousiasme ou prudence.Signalons aussi que la loi prévoit de multiples ordonnances (parexemple sur la réforme du taux effectif global) et des rapports, com-me sur l’application du principe selon lequel le silence de l’adminis-tration vaut accord ou encore sur la sur-transposition de directives.Nous abordons cette rentrée avec ce numéro spécial qui com-porte un dossier sur la loi Élan, adoptée le 25 juillet au Sénat. Cesera une étape importante pour les professionnels de l’immobilier,même si l’actualité de la fin août est marquée par le départ duministre de l’écologie et des doutes sur la mise en œuvre du prélè-vement à la source. Nous vous souhaitons une bonne rentrée. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO Spécial 723 SEPT 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Législation-La loi du 10août 2018: l’État au service d’une société de confianceLoi du 3 août : eau et assainissement- 3 -Réglementation-Loi de 1948: hausse des loyers de +1,05%l’État des risques s’étend au radonBonus de constructibilitéRetrait d’une décision administrative- 5 -Au Parlement-La loi Élan au Sénat: Règles d’accessibilité / Logements préfabriqués /Contentieux de l’urbanisme / Contrats de construction / Réforme dulogement social / Vente de logements sociaux / Action Logement / Le bailmobilité / Attribution des logements sociaux / Location intergénération-nelle / Prévention des expulsions / La caution sans clause manuscrite /Action de groupe / Encadrement des loyers / Loi SRU: passer à l’intercom-munalité ? / Logements décents / Locations de courte durée / Le CNTGI /Revitalisation des centres-villes / Aménagement commercial / Rénovationénergétique / Colonnes montantes / Carnet numérique / Lutte contre lesmarchands de sommeil Autorisation de location / Réforme de la copro-priété / Bail numérique / Haut débit- 15 -Nominations - Au fil du J.O.-Professions / Aménagement de plage / ZTISOMMAIREEDITORIALNuméro spécial:Loi pour une société de confianceLa loi Elan au Sénat
Droit à régularisation et droit aucontrôleL'article 1erinstitue deux droits nouveaux,dont la législation est insérée dans le codedes relations entre le public et l'adminis-tration.1. Un droit à régularisation en cas d'erreur(art. L 123-1 et L 123-2). Lors d'une premiè-re erreur, la régularisation spontanée ousur demande de l'administration ne donnepas lieu à sanction. Le principe ne n'ap-plique pas en cas de mauvaise foi ou defraude.2. Un droit au contrôle(art. L 124-1 et L124-2). Une personne peut solliciter del'administration qu'elle exerce un contrôle.L'administration doit y procéder dans undélai raisonnable. La personne peut alorsopposer à l'administration les conclusionsexpresses de ce contrôle.Instruction des dossiersL'article L 114-5-1 fixe un principe sur l'ins-truction des dossiers par l'administration:"l'absence d'une pièce au sein d'un dossierdéposé par un usager en vue de l'attribu-tion d'un droit ne peut conduire l'adminis-tration à suspendre l'instruction de ce dos-sier dans l'attente de la transmission de lapièce manquante". Toutefois, si la piècefait toujours défaut lors de l'attribution dudroit, l'attribution du droit n'est effectivequ'après la réception de cette pièce parl'administration.Ce principe est cependant tempéré parune exception: lorsque la pièce est indis-pensable à l'administration pour instruirevalablement le dossier (art. 4).Intérêt de retard (art. 5).Si le contribuable dépose une déclarationrectificative, le montant de l'intérêt deretard est réduit de 50%. Lors du dépôtspontané de la déclaration rectificative, ladéclaration doit être accompagnée dupaiement des droits simples (art. 1727 V duCGI).Télédéclarations (art. 6)Les contribuables personnes physiques quirésident dans des zones n'existe aucunservice de mobile sont dispensés de l'obli-gation de télédéclaration et de télé-paie-ment de leur impôt.Régularisation fiscaleLes articles 8 et suivants prévoient desrègles de calcul de pénalités et amendesen cas de régularisation.Transparence des marchés fon-ciers et immobiliers (art. 13)La loi impose à l'administration fiscale derendre librement accessibles au public,sous forme électronique, les informationsqu'elle détient sur les valeurs foncièresdéclarées lors des mutations des 5 der-nières années (art. L 112 A du LPF). Undécret est prévu.Circulaires (art. 20)Les instructions et circulaires sont réputéesabrogées si elles n'ont pas été publiées. Lesmodalités de cette règle seront fixées pardécret (art. L 312-2 du code des relationsentre le public et l'administration). Toutepersonne peut se prévaloir de l'interpréta-tion d'une règle, même erronée, tantqu'elle n'est pas modifiée (art. L 312-3).Procédures de rescrit (art. 21)La loi insère une procédure de rescrit dansle code de l'urbanisme, d'abord pour lataxe d'aménagement.Si un projet dépasse 50000m2de surfacetaxable, le redevable peut demander àl'administration de prendre formellementposition sur l'application des règles dedroit sur la taxe d'aménagement. L'admi-nistration dispose de trois mois pourrépondre (art. L331-20-1 du code de l'urba-nisme). Le principe est le même :- pour le versement pour sous-densité (art.L 331-40-1) ainsi que - pour la taxe pour construction debureaux (1)en Ile-de-France (art. L520-13-1),- les redevances des agences de l'eau (art.L213-10 du code de l'environnement) et - la redevance d'archéologie préventive (1)(art. L 524-7-1 du code du patrimoine).Pour certaines procédures de rescrit, à titreexpérimental, il est prévu d'autoriser ledemandeur à joindre à sa demande un3septembre 20182SOCIÉTÉDECONFIANCEJURIShebdoimmobilierllLÉGISLATIONLoi du 10 août 2018: L’État au service d'une société de confianceLa loi pour un Etat au service d'une société de confiance, publiée le 11août,entend tisser une relation nouvelle avec les administrés en allant vers uneadministration de conseil et de service (titre 1er). Celle-ci doit "accompagner,s'engager et dialoguer" (titre II). L'action publique doit être "modernisée,simple et efficace". Voici quelques-uns des dispositifs pratiques mis en placepour atteindre ces objectifs.projet de réponse de prise de position (art.22). Le silence de l'administration vautalors acceptation. Les modalités serontfixées par décret.Certificat d'information (art. 23)La loi nouvelle permet à un usager d'obte-nir une information sur l'existence et lecontenu des règles d'une activité. L'adminis-tration délivre un certificat d'informationsur ces règles (art. L 114-11 du code desrelations entre le public et l'administration).Référent unique (art. 29)L'administration peut instituer à titre expé-rimental, pour des procédures détermi-nées, un référent unique traitant lesdemandes qui lui sont adressées pour l'en-semble des services concernés.Politique de la ville (art. 31)Dans les QPV, les porteurs de projet pour-ront (décret à paraître) effectuer leurdemande de concours au moyen d'undépôt unique dématérialisé.Dérogation aux règles deconstruction (art. 49)Une ordonnance doit permettre au maîtred'ouvrage de déroger à certaines règles deconstruction, en prouvant qu'il obtiendrades résultats équivalents à ceux découlantde l'application des règles auxquelles il estdérogé. Il devra préciser les conditionsdans lesquelles l'atteinte de ces résultatsest contrôlée. Cette ordonnance doit êtreprise dans les 3 mois.Une autre ordonnance (dans les 18 mois)Certificat d'information sur lesrègles d'une activitéDécret d'application de l'article L 114-11du code des relations entre le public etl'administration, ce texte du 21août fixed'abord les domaines concernés. Il donneune liste de 7 points comme l'exportationde biens à double usage, mais aucun neconcerne l'immobilier.(Décret n°2018-729 du 21août 2018 relatifau certificat d'information sur les règles régis-sant une activité, J.O. du 22août 2018, n°12).Permis de faire et règles du CCHLe ministère précise que la premièreordonnance, qui consacre le “permis defaire”, doit être soumise à consultationd’ici la fin de l'été.L’objectif de la deuxième ordonnance estla réécriture complète des règles deconstruction. Sa préparation commenceradébut septembre sous l’égide du Conseilsupérieur de la construction.(Communiqué du 14août2018)(1)pour les projets de plus de 50000m2.
doit prévoir la possibilité pour le maîtred'ouvrage de satisfaire à ses obligations enmatière de construction s'il prouve qu'ilparvient à des résultats équivalents à ceuxde l'application des normes de référence.Les règles de construction doivent êtrerédigées de façon à éclairer le maîtred'ouvrage sur les objectifs poursuivis.Légalité des décisions d'expro-priation ou d'urbanisme (art. 54)La loi nouvelle crée, à titre expérimental,une procédure de demande en apprécia-tion de la régularité d'une décision. Ellepeut être formée par le bénéficiaire (oul'auteur) d'une décision administrative nonréglementaire, devant le tribunal adminis-tratif. Elle porte notamment sur une déci-sion prise sur le fondement du code del'expropriation ou du code de l'urbanismeet vise la légalité externe de la décision.Taux effectif global (art. 55)Le Gouvernement est habilité à légiférerpar ordonnance pour modifier le code dela consommation et le code monétaire etfinancier sur le taux effectif global. Le tex-te pourra supprimer le TEG dans lescontrats de crédits aux entreprises (saufpour les prêts à taux fixe).L'ordonnance doit aussi harmoniser lessanctions prévues en cas d'erreur de taux.Autorisation environnementale(art. 55)La loi permet à titre expérimental, pourtrois ans, de délivrer une autorisation envi-ronnementale, si le projet a donné lieu àconcertation préalable sous l'égide d'ungarant, en remplaçant l'enquête publiquepar une participation du public par voieélectronique. Le même article ratifie l'or-donnance du 26janvier 2017 relative àl'autorisation environnementale et prévoitun rapport sur le bilan d'application del'ordonnance du 3 août 2016 réformantles procédures de participation du public.Sur-transposition (art. 69)La loi prévoit un rapport sur le maintiende mesures allant au-delà des exigencesminimales de l'Union européenne.Principe du silence vaut accord(art. 72)Un autre rapport et prévu sur l'applicationdu principe que le silence de l'administra-tion vaut acceptation.(Loi n°2018-727 du 10août 2018 pour unEtat au service d'une société de confiance,J.O. du 11août 2018, n°1).3septembre 20183LÉGISLATIONLOISETDÉCRETSJURIShebdoimmobilierllEau et assainissementUne loi du 3août 2018 modifie la loiNOTRe à propos du transfert de compé-tences eau et assainissement aux commu-nautés de communes.La loi NOTRe a fixé le principe de transfertobligatoire de ces compétences au 1erjan-vier 2019.La loi nouvelle permet aux communes quin'exercent pas ces compétences, de s'op-poser au transfert, en délibérant en ce senssi elles regroupent au moins 25% des communes membres et au moins 20% dela population.La loi permet aussi l'exploitation des ser-vices publics de l'assainissement des eauxusées et de la gestion des eaux pluvialesurbaines par la création d'une régieunique (art. L 1412-1 modifié du CGCT).(Loi n°2018-702 du 3août 2018 relative à lamise en œuvre du transfert des compétenceseau et assainissement aux communautés decommunes, J.O. du 5août 2018, n°6).Loi de 1948: hausse de 1,05%La hausse des loyers applicable au 1erjuillet 2018 est de 1,05%, sauf pour ceux de la caté-gorie IV, qui ne subissent aucune augmentation. Les valeurs au m2de surface corrigéesont donc fixées selon le tableau suivant.Agglomération parisienneHors agglomération parisienneCatégoriePrix de base de chacundes dix premiers m2desurface corrigéePrix de base desm2suivantsPrix de base de chacundes dix premiers m2desurface corrigéePrix de base desm2suivantsII AII BII CIII AIII BIV12,258,426,453,902,310,267,264,563,452,091,210,1210,006,895,273,201,900,265,963,752,831,770,980,12(Décret n°2018-717 du 3août 2018 modifiant le décret n°48-1881 du 10décembre 1948déterminant les prix de base au mètre carré des locaux d'habitation ou à usage professionnel,J.O. du 8août 2018, n°14). L’état des risques s’étend auradonLe modèle d'état des risques naturels ettechnologiques a été modifié pour tenircompte de l'ajout de zones à potentielradon. La nouvelle rubrique de l'ERNTconcerne les biens immobiliers situés dansune zone à potentiel radon de niveau 3.Le texte est pris en application de l'articleL 125-5 du code de l'environnement quiimpose au vendeur d'informer son acqué-reur et au bailleur d'informer son locataired'un certain nombre de risques, dont celuide la situation d'un bien dans une zone àpotentiel radon de niveau 3 (zone àpotentiel radon significatif). Le modèledoit être publié sur le bulletin officiel duministère.(Arrêté du 13juillet 2018 modifiant l'arrêtédu 13octobre 2005 portant définition dumodèle d'imprimé pour l'établissement del'état des risques naturels et technologiques,J.O. du 2août 2018, n°9).Ce modèle est disponible sur le site inter-net georisques.gouv.fr. Bonus de constructibilitéL'article L 151-28 (3e) du code de l'urbanis-me autorise le PLU à prévoir un bonus deconstructibilité pour les constructions fai-sant preuve d'exemplarité énergétique ouenvironnementale. En application de cetexte, l'arrêté du 12octobre 2016 (article1erI) a prévu que, pour les bureaux, lebonus suppose pour être accordé que laconstruction justifie d'une consommationd'énergie inférieure de plus de 20% à laconsommation de référence. Il est sur cepoint annulé par le Conseil d’État.(CE, n°409460, 409461 du 26juillet 2018,J.O. du 2août 2018, n°87). Retrait d'une décision adminis-trativeLe Conseil d’État a émis un avis sur lesmodalités de retrait par l'administrationd'une décision qu'elle estime illégale etpour laquelle elle dispose d'un délai de 4mois pour procéder au retrait (art. L 242-1du code des relations entre le public etl'administration).Si le retrait est annulé et, en conséquence,que la décision est rétablie, cette annula-tion ne rouvre pas de délai de 4 mois pourretirer la décision initiale mais l'administra-tion doit transmettre la décision remise envigueur au préfet qui peut la déférer autribunal administratif.(Avis n°419204 du 26juillet 2018, J.O. du29juillet, n°33).
3septembre 20184JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENTLes sénateurs ont repris le 19juillet l'examendes articles du projet de loi Élan, par le thè-me des procédures d'urbanisme(1). FrançoisPatriat a proposé de rétablir l'article 17 bistendant à rendre accessible au public lesdonnées de la base de données sur la mise àjour des informations cadastrales (MAJIC).Il a toutefois retiré son amendement à lademande du ministre qui signale que le pro-jet de loi au service d'une société de confian-ce prévoit déjà de rendre accessible la basePATRIM. Il sera donc possible d'accéder à ladescription des locaux concernés par unetransaction immobilière (voir p. 2).Viviane Artigalas suggère de supprimer l'ar-ticle 17 quaterintroduit par la commissionqui complète l'article L 151-5 du code de l'ur-banisme. Cet article prévoit que le projetd'aménagement et de développementdurable fixe des objectifs chiffrés deconsommation de l'espace. Le nouvel articleprécise que l'objectif tient compte de la tailledes parcelles des communes de montagne.Mais l'amendement de suppression (n°556)a été rejeté.Michelle Meunier a proposé (amendementn°615) de préciser par décret les relationscontractuelles entre le maître d'ouvrage et lemaître d'œuvre, mais elle n'a pas été suivie.De même, plusieurs amendements ont étédéfendus pour accroître le rôle de l'architec-te, mais ils ont été rejetés.Laurent Duplomb a obtenu le vote del'amendement n°355 qui rétablit l'article 18A. Cet article étend la dispense de recours àl'architecte pour la construction d'un bâti-ment agricole de moins de 800m2non seu-lement lorsqu'elle est faite par un agricul-teur mais aussi par une coopérative d'utili-sation de matériel agricole (CUMA).LALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENTLes sénateurs adoptent la loi Élanreproduction interdite sans autorisationLes sénateurs ont mis à profit la fin de la session parlementaire pour adopter la loi Élan.Le texte a été voté dans son ensemble le 25juillet.Sur une série de sujets, ils ont réorienté le texte voté par les députés, par exemple sur lesrègles d’accessibilité ou sur la loi SRU, ce qui a conduit le groupe LaREM à s’abstenir surle vote final. En matière de rapports locatifs d’habitation, les sénateurs ont adopté plu-sieurs mesures dans un sens plus favorable au bailleur (art. 53 quater C par exemple surla clause pénale).Rechignant à donner un blanc-seing au Gouvernement pour réformer la copropriétépar ordonnance, les sénateurs ont préféré adopter directement une série d’articlesréformant la loi de 1965. Mais de nombreuses ordonnances demeurent. Exemples: surle logement préfabriqué (art. 19) ou la lutte contre l’insalubrité (art. 58).Le législateur reste fidèle à sa volonté assez systématique d’augmenter les obligationsd’information du vendeur ou du bailleur. Cela se traduit par une nouvelle exigence d’étu-de géotechnique pour les ventes de certains terrains (art. 19 ter) ou un nouveau diagnos-tic sur le dispositif d’assainissement (après l’article 21 C) ou encore une fiche d’informa-tion sur les réseaux de télécommunications dans les copropriétés (art. 63 quinquies). Maisles locations saisonnières sont exonérées de certains diagnostics (art. 51 bis). L’adminis-tration est mise à contribution pour créer des nouveaux observatoires (sur les diagnosticsimmobiliers (art. 21 bis A) ou un répertoire des logements accessibles (art. 18). En matière de technique juridique, soulignons une innovation par l’instauration d’uneclause réputée écrite. On connaissait les clauses réputées non écrites, voici le mécanis-me inverse, pour la clause résolutoire en cas de trouble de voisinage constaté judiciai-rement (art. 40 bis). Pour les baux commerciaux, autre innovation: la création d’unconstat de dynamisation qui serait plus souple que le bail commercial classique (art. 54bis AC).Les perspectives de réforme future se dessinent également à travers les pistes que doitproposer le rapport Cap 22, même si Julien Denormandie, prudent, rappelle qu’il nes’agit que d’un rapport. À noter parmi les sénateurs les plus engagés sur ce projet de loi:outre la rapporteure Dominique Estrosi-Sassone, les anciens ministres Marie-NoëlleLienemann et Marc-Philippe Daubresse et les sénateurs Philippe Dallier (Républicains)mais aussi Martial Bourquin (PS), Marc Daunis (PS) ou, pour l’urbanisme commercial,Rémy Pointereau (Républicains).Patrick Chaize a proposé d'autoriser le PLUà privatiser des parties communes de copro-priété comme des courettes ou cages d'esca-lier de service. Mais il a retiré son amende-ment (n°704), Julien Denormandie souli-gnant que cela relevait d'une décision del'assemblée des copropriétaires.Règles d'accessibilitéL'article 18réécrit l'article L111-7-1 du CCHqui fixe les obligations d'accessibilité desbâtiments. Michelle Gréaume se fait le relaisde la colère des associations de personneshandicapées, relevant que seuls 40% des350000 logements construits par an de 2006à 2014 répondent aux règles d’accessibilitéet d’adaptabilité de la loi de 2005. DidierGuillaume défend la position pragmatiqueadmettant que seuls 10 ou 30% des loge-ments construits soient accessibles.Julien Denormandie explique la notion delogement évolutif: un logement qui s'adap-te à toutes les périodes de votre vie. Le salonet les toilettes sont déjà adaptés à des per-sonnes handicapées. Mais pour la salle debains, il faut pouvoir déplacer une cloisonfacilement, sans toucher des canalisationsou des câbles. Pour financer les travaux, lescrédits de l'Anah seront augmentés.Il ajoute que pour un F3, ce sont 5 à 6m2quine sont pas utilisés pour des pièces à vivre,soit 10% de la surface.Roger Karoutchi estime qu'il faut aussi tra-vailler sur le stock de logements existants.Le débat a porté sur l'opportunité de passerà un seuil de 30% de logements acces-sibles (au lieu de 10% dans le texte initial);les amendements de suppression de l'articleont été rejetés. Pour la commission, Domi-nique Estrosi-Sassone, défend le taux de30% de logements accessibles et les amen-dements visant à modifier ce taux ont étérejetés.Le ministre s'engage à ce que le décret d'ap-plication paraisse d'ici le 1eroctobre. JulienDenormandie précise ce que sera le loge-ment évolutif: un logement visitable parune personne handicapée; parties com-munes et sanitaires seront accessibles maisnon la salle de bains et la chambre. Le décretdonnera des précisions techniques notam-ment sur la taille des siphons permettantaisément de remplacer une baignoire parune douche. Le texte précisera la notion de(1)Lire l’analyse du début des travaux au Sénatdans notre numéro732 du 30juillet.
travaux simples Le projet de texte indiqueque "la conception des logements évolutifsdoit permettre la redistribution desvolumes, par des travaux simples, pourgarantir l’accessibilité", c'est-à-dire sanschangement de structure (sur les chutesd'eau, les alimentations en fluide), ni demodification électrique, ni sur les entrées etflux d'air. Autrement dit, il suffira de modi-fier les parois, dans lesquelles se trouventaucune gaine ou circulation de fluide.Un amendement n°1059, voté, ajoute lachambre à la liste des pièces devant êtreaccessibles. Julien Denormandie précise quela conception des logements évolutifs devrapermettre la redistribution des volumes, pardes travaux simples, pour garantir l’accessi-bilité. Même vote pour le n°881 qui préciseque les travaux de mise en accessibilité,seront pris en charge par les bailleurssociaux.Daniel Gremillet a obtenu le vote d'unamendement n°868 qui prévoit le principed'un répertoire national des logementsaccessibles.L'article 18 a été voté.Logements préfabriquésL'article 19programme une ordonnancepour adapter le régime du contrat deconstruction de maison individuelleà laconstruction à partir d'éléments préfabri-qués. Il a été voté.L'article 19 bis Aprécise à l'article L 243-1-1du code des assurances, le champ des dom-mages aux existants couverts par l’assuran-ce décennale obligatoire. Il a été complétéd'un amendement (n°418) qui aligne lechamp de l’obligation d’assurance et celuides dommages couverts.L'article 19 bisdéfinit la notion de préfabri-cation. Amendé, il a été voté.L'article 19 terprévoit d'imposer de produi-re une étude géotechnique préalabledansles zones exposées à des mouvements de ter-rain différentiels consécutifs à la sécheresseet à la réhydratation des sols. Le Gouverne-ment n'est finalement pas favorable à cettenouvelle obligation qui risque de geler cer-taines opérations et il estime qu'il vaudraitmieux suivre les travaux du BRGM qui arecensé les zones argileuses et les faireretranscrire dans les PLU. Mais l'amende-ment de suppression (n°1033) a été rejeté.L'article amendé a été voté.L'article 20, explique Guillaume Gontard,généralise le recours aux procédures deconception-réalisationpour la productionde logements sociaux par les organismesd’HLM. Dominique Estrosi-Sassone indiqueque la commission a souhaité pérenniserl’accès aux marchés de conception-réalisa-tion pour les organismes d’HLM, tout l’enouvrant à titre dérogatoire aux CROUS pourtrois ans. La procédure n'apporte pas d'at-teinte à la qualité architecturale.Julien Denormandie abonde et ajoute queseuls 15% des opérations sont menées avecla procédure de conception-réalisation. L'ar-ticle a été voté.L'article 20 bisprécise que la politique d'aideau logement a notamment pour objet d'amé-liorer l'habitat existant notamment sur leplan énergétique. Il a été voté.L'article 21tend à simplifier les règles enmatière d'individualisation des frais dechauffageen corrigeant une surtransposi-tion (cf. rapport au Sénat). Il restreint l'obli-gation aux seuls bâtiments à usage résiden-tiel et en l'appliquant aux seuls bâtiments lesplus énergivores. Il a été voté.Le vote d'un amendement n°883 vise à favo-riser l'autoconsommation collective d'élec-tricité.L'article 21 bis Acrée un observatoire desdiagnostics immobiliers. il a été voté, endépit des réserves du secrétaire d’État.L'article 21 bis Bconcerne les compétencesdu CSTB. Il a été complété pour assurer unereprésentation des départements d'outremer à son conseil d'administration.Marie-Noëlle Lienemann propose de géné-raliser l'obligation de produire un diagnos-tic de l'installation d'assainissement, en casde vente, qu'il s'agisse d'assainissementindividuel, ou collectif.Jean-Raymond Hugonet observe que lescommunes peuvent déjà rendre obligatoirede vérifier la conformité de l'installation lorsd'une mutation. Mais l'amendement (n°717)a été voté.L'article 21 bis Dconsacre au niveau législa-tif l'existence de l'Observatoire de la qualitéde l'air intérieur. Il a été voté.L'article 21 bis Epermet au préfet d'interdirel'usage d'appareils de chauffage polluants,en particulier les foyers ouverts et les appa-reils de chauffage au charbon. Mais il a étésupprimé.Contrats de constructionL'article 22modifie le régime de la VEFA, ilpermet notamment à l'acquéreur de seréserver la réalisation de certains travaux. Ila été voté.Philippe Dallier a obtenu le vote d'un amen-dement (n°676) qui restreint le champ durégime de la VEFA aux seuls contratsconclus avec un consommateur ou un non-professionnel.L'article 22 bisrelève de 100000€ à 300000€le seuil du régime des marchés privés en co-traitance. Il a été voté.L'article 23vise le contrôle de la conformitédes constructions.Adopté.Les pouvoirs de la DGCCRF sont étenduspar l'article 23 bis. Les sanctions pour non-respect des règles des contrats de construc-tion de maison individuelle sont renforcées.Même vote.Enfin le vote de l'amendement n°396 unifieà 10 jours le délai de rétractation du codede l'urbanisme et du CCH (modification del'article L 442-8 du code de l'urbanisme).Contentieux de l'urbanismeL'article 24modifie plusieurs articles pouraméliorer le traitement du contentieux del'urbanisme.Un amendement (n°27 bis), adopté, traitedu régime de l'enregistrement fiscal obliga-toire des transactionsvisant à monnayer leretrait d'un recours. Il modifie l'article L 600-8 du code de l'urbanisme pour confirmer lanullité d'une transaction qui serait enregis-trée au-delà du délai obligatoire d'un mois.Un amendement n°517 a été voté, reprenantune préconisation de Christine Maugüépour éviter la condamnation pénale d'unconstructeur qui de bonne foi effectue destravaux, conformément à un permis deconstruire définitif, sauf en cas de fraude.L'article 24 a été voté.Même vote pour l'article 24 bisqui préciseque l'obligation de transmission dans lecadre du contrôle de légalité des actes desSEM n'est applicable qu'aux actes pris enqualité de mandataire des communes ou desétablissements publics de coopération inter-communale.3septembre 20185JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENT
L'article 24 tercrée une conférence de conci-liation et d'accompagnement des projetslocaux, et instaure un référent unique del'État dans chaque département. Voté.Réforme du logement socialL'article 25entreprend de restructurer le sec-teur du logement social. Cécile Cukiermandénonce ce "regroupement à marche forcéedes organismes d’HLM."Marie-Noëlle Lienemann estime qu'il y aune absence totale de corrélation entre,d’une part, la qualité de la gestion, y com-pris financière, et le volume de construction,et, d’autre part, la taille de l’organisme.Sophie Primas confirme que la taille d'unorganisme n'a rien à voir avec son efficacité.Julien Denormandie explique imposer unregroupement à partir d'un seuil de 15000logements, afin de renforcer les bailleurs etfaire circuler l'argent entre eux. Marc-Philip-pe Daubresse s'inquiète du risque de casserla relation de confiance avec les éluslocaux.Julien Denormandie ajoute qu'il yaura au moins un organisme par départe-ment.De nombreux amendements ont été repous-sés. Un a été voté (n°1119) sur l'établisse-ment des comptes annuels par la société decoordination (et un autre n°76) sur leurscompétences. Le débat s'est ensuite porté surle seuil de regroupement.Un amendement n°658, voté sur initiativede Philippe Dallier, traite du cas particulierdes organismes dans la métropole du GrandParis pour en prévoir au moins un par éta-blissement public territorial. L'amendementn°973 reporte l'entrée en vigueur de la réfor-me à 2023 pour le seul cas des organismesréglant en même temps une obligation deregroupement et de fusion.Le vote de l'amendement n°773 fusionne lacommission de péréquation de la Caisse degarantie du logement locatif social (CGLLS),avec la commission de réorganisation de cet-te même caisse.Enfin, un amendement n°118 prévoit unedérogation à l'interdiction pour une collecti-vité de détenir plus des deux tiers du capitald'une société d'HLM.L'article 25 a été voté.(JO Débats, Sénat 19juillet 2018).Poursuite des débats le 20juillet sur larestructuration du secteur HLM. À l'occa-sion du retrait d'un amendement sur l'APL(n°502), Julien Denormandie admet qu'ilfaut réfléchir aux conséquences de la sup-pression de l'APL accession, notamment afinde lutter contre l'insalubrité.L'article 25 bissoumet les SEM aux mêmesrègles que les organismes HLM en matièrede recueil d'avis de l’État pour leurs acquisi-tions et cessions immobilières. Il a été voté.L'article 26tend à faciliter les opérations defusion et d'absorption des organismesd'HLM et des SEM entre eux. JacquesMézard défend un amendement (n°810) quiprécise les modalités de scission des officespublics de l’habitat. Mais il n'a pas été adop- et l'article 26 a été voté.L'article 27comporte des mesures visant àfaciliter la circulation des capitaux entreorganismes HLM. Julien Denormandie pro-pose d'assouplir les règles en permettantaux organismes de se consentir tout type deprêt et non pas comme actuellement, uni-quement des prêts participatifs. Par ailleurs,le délai d'accord tacite de Bercy est réduit de2 mois à 15 jours (vote de l'amendementn°980). Une autre précision (amendementn°774 du Gouvernement) permet aux orga-nismes de se consentir des prêts participatifsmais uniquement au sein d'un même grou-pe, c'est-à-dire appartenant à une mêmesociété de coordination. L'article 27 a étéadopté.Même vote pour l'article 27 bis Aqui donnela possibilité aux OPH d'accorder des sûre-tés réelles mobilières et pour l'article 27 bis Bqui autorise les organismes HLM à émettredes titres participatifs.L'article 27 bisaccorde un taux réduit decontribution de sécurité immobilière auxfusions des OLS (organismes de logementsocial); en dépit de l'opposition du Gouver-nement, il a été adopté.Le débat s'est ensuite porté sur l'opportunitéde soutenir l'investissement locatif par desdispositifs fiscaux. Le ministre rappellequ'un rapport est attendu pour septembre etpropose de renvoyer le débat sur ce sujet enloi de finances.Vente de logements sociauxL'article 28comporte une série de mesuresde simplification pour les organismes HLM.Il a donné lieu à débat sur la vente des loge-ments HLM. Marie-Noëlle Lienemann esti-me qu'en organisant les ventes on est entrain de réaliser les mêmes erreurs com-mises par les Anglais il y a vingt ou trenteans. Le ministre répond que l'objectif est devendre 40000 logements sociaux par an, soit1% du parc et d'affecter le produit de la ven-te à de nouveaux logements HLM.Philippe Dallier demande au Gouverne-ment de s'expliquer sur les conséquences dela suppression de 1,5milliard d'euros d'au-tofinancement aux bailleurs.Marc-Philippe Daubresse a obtenu le votede l'amendement n°841 qui autorise les SCIqui vendent des logements sociaux à lesvendre à une société d'HLM, pour qu'elle lesintègre dans le parc social.Le vote de l'amendement n°656 permet demieux accompagner les femmes victimes deviolence conjugales.Élisabeth Lamure a proposé un amende-ment (n°953) sur la cession de nue-proprié- de logements par les organismes HLM,mais la rapporteure indique que le Sénat nesouhaite pas la poursuite de cette expéri-mentation dont les bailleurs sociaux ne sesont pas emparés.Le ministre précise que le projet de loi pré-voit un plan de vente des logements au seindes CUS et que la signature de la conventionvaut autorisation globale de mise en vente.Le vote d'un amendement n°568 d'AngèlePréville précise que le plan de mise en ventecomporte un état descriptif du bâti et desgros travaux réalisés et prévus.Même vote pour le n°647 qui ajoute lesgroupements de collectivités aux instancesdevant être consultées sur le plan de mise envente des logements.Le ministre demande alors la suppression del'avis conforme du maire pour la vente delogements sociaux dans sa commune. Il sou-haite un avis simple mais son amendement (n°793) a été repoussé.Jacques Mézard demande ensuite le rétablis-sement de l'habilitation à légiférer parordonnance pour établir une politique desloyers qui tienne compte des capacités finan-cières des ménages, pour réformer le calculdu supplément de loyer de solidarité et lavente de logements HLM avec applicationdifférée du régime de la copropriété. Mais iln'a pas convaincu (rejet de l'amendementn°795).La discussion s'est ensuite portée sur lesconcours d'architecture. Dominique Vérien3septembre 20186JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENT
propose (amendement n°313) de rétablirl'obligation du concours d'architecture à par-tir de 50 logements. Il a été adopté après unvif débat. L'article 28 a été voté.Valérie Létard soutient un amendement(n°847) sur la gouvernance de l'ANRU, pro-posant une représentation à parts égales destrois collèges: Etat, collectivités et secteur dulogement (Action Logement, USH…). Il aété adopté, mais le ministre estime qu'il fautque l’État garde un droit de veto dans cer-tains cas. Un autre amendement (n°1126),également voté, soumet l'ANRU aux règlesde la comptabilité privée.Le vote de l'article 28 bis Aoblige les orga-nismes HLM à accorder à la police et à lagendarmerie une autorisation permanentede pénétrer dans les parties communes deleurs immeubles.Ont aussi été votés en l'état les articles sur lasuppression du caractère subsidiaire descompétences des SACICAP en matièred'aménagement lié à l'habitat (art. 28 bis),l'autorisation de prise de participation desSACICAP dans des sociétés de tiers-finance-ment (art. 28 ter), une modification de lacomposition des collèges des SACICAP (art.28 quater) et une précision sur le rôle del'UES-Procivis comme tête de réseau desSACICAP (art. 28 quinquies).L'article 28 sexiesprévoit que les sociétésanonymes coopératives d'intérêt collectifd'HLM sont soumises à une procédure derévision coopérative (même vote).L'article 29crée un nouveau type de société:la société de ventes d'HLM.Martial Bourquin demande le rétablisse-ment de l'avis des domaines sur le prix devente des logements sociaux (amendementn°565). Mais Jacques Mézard observe que leprix restera contrôlé par l'ANCOLS etl'amendement a été repoussé.En revanche, la rapporteure a fait adopterl'amendement n°1136 qui impose à l'acte devente à la société de ventes d'HLM de préci-ser qui prend en charge les travaux quidevront être réalisés dans les logements ven-dus.Vif débat sur l'opportunité d'autoriser lavente de logements sociaux dans les com-munes carencées. Julien Denormandie esti-me qu'il faut l'autoriser si le produit de lavente est réinvesti dans le même territoire. Ildonne son accord à ce qu'au moins 50% duproduit de la vente soit réinvesti. L'amende-ment en ce sens (n°318) de Valérie Létard acédé le pas à l'amendement de la commis-sion (n°1125), appelé par priorité et quipoursuit le même objectif.Débat abondant également sur la vente delogements PLS que certains sénateurs vou-laient proscrire. La rapporteure expliqueque cela ne vise que les logements de plus de15 ans et que cela permettra aux bailleurs devaloriser leur patrimoine. Par ailleurs, unamendement n°335 a été voté pour autori-ser les EPFL à acquérir des logements dansle cadre d’opérations de renouvellementurbain, en vue de leur démolition.Enfin, Marie-Noëlle Lienemann a convaincules sénateurs de voter l'amendement n°573relatif au prêt social location-accession, quiautorise une accession progressive à la pro-priété. Elle propose de simplifier la règle depréemption pour n'autoriser la mairie à pré-empter que lors du lancement de l'opérationde construction du logement, mais nonlorsque l'occupant devient propriétaire. L'ar-ticle 29 a été voté.Même vote pour l'article 29 bis Aqui préciseque les bénéficiaires des ventes de loge-ments occupés par l'AFL sont les mêmes queceux mentionnés pour les ventes réaliséespar les organismes HLM et pour l'article 29bisqui permet la vente de logements-foyersà des investisseurs en vue de la réalisationde logements étudiants.L'article 30comporte diverses mesures surl'ANCOLS, il a été adopté. Il en est de mêmede l'amendement n°375 selon lequel lesdépartements peuvent continuer de détenirdes parts sociales dans les SEM locales quiexercent plusieurs activités et dont l’une aumoins des activités relève d’une des compé-tences du département.Action LogementL'article 31ratifie les ordonnances relativesà Action Logement. Julien Denormandieindique qu'un décret sur la gouvernanced'Action Logement est en cours de rédac-tion, mais Valérie Létard a obtenu le voted'un amendement n°893 qui, explique-t-elle"supprime les incompatibilités de cumul demandats et de fonctions, afin de permettreaux partenaires sociaux d’Action LogementGroupe et à la direction générale d’assumerle rôle qui leur est conféré".L'article 31 a été adopté.Même vote pour l'article 31 bisqui autorisele financement par la PEEC des aides accor-dées à des personnes physiques ou moralesen faveur de la mobilisation du parc privé età la rémunération de tout intermédiaireagréé, ainsi que pour l'article 32qui reported'une année la date de conclusion de laseconde génération des conventions d'utilitésociale.L'article 33repousse de 6 mois le délai d'ha-bilitation pour la codification des disposi-tions relatives aux aides sociales en matièrede logement. Adopté.Jacky Deromedi a su convaincre pour faireadopter son amendement n°531 pour facili-ter la sédentarisation de personnes habitanten résidences mobiles, pour leur permettred'accéder à un logement social. Le vote del'amendement n°1079 du Gouvernementvise à instituer l'allocation logement (ALS etALF) à Saint-Pierre et Miquelon.L'article 33 bisrétablit la possibilité pour lesassociations locales de locataires de pouvoirse présenter aux élections des représentantsdes locataires. Le Gouvernement s'y oppose,préférant exiger une affiliation à une organi-sation siégeant à la CNC, au CNH ou auConseil national de la consommation, maisil n'a pas été suivi et l'article a été voté.L'article 33 terinstaure la possibilité d'unplafonnement des loyers des places de sta-tionnement pour les locataires de logementssociaux. Voté.Le bail mobilitéL'article 34institue le bail mobilité. Répon-dant à Fabien Gay qui juge que ce bail favo-rise la précarité, Julien Denormandierécu-se l'idée que ce bail ne serait pas protecteurdes locataires. Il en précise les protections:le bail ne sera pas reconductible et il bénéfi-cie du régime de la loi de 1989 (encadre-ment des loyers, plafonnement des fraisd'agence…).Viviane Artigalas redoute que ce bail, coupléavec des locations saisonnières, ne détournedes logements du parc traditionnel. Le Gou-vernement s'engage à un programme deconstruction de 60000 logements pour lesjeunes.Les amendements de suppression de l'ar-ticle ont été rejetés.3septembre 20187JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENT
Lors d'un rappel au règlement, PhilippeDallier évoque la parution prochaine d'unrapport Cap 22 sur lequel va travailler leGouvernement et qui préconise desréformes importantes en matière de loge-ment (voir encadré):Julien Denormandie répond que ce rapportn'engage pas le Gouvernement et qu'il n'en-tend pas aller vers l'homogénéisation du sta-tut des organismes de logements sociaux.Revenant au bail mobilité, les sénateurs ontproposé d'en étendre le champ d’applica-tion, aux locataires en mutation profession-nelle (amendement n°62), l'amendement aété voté.En revanche, il ne sera pas exigé que le loca-taire ait par ailleurs une résidence principa-le (rejet de l'amendement n°718).Julien Denormandie précise que le logementdevra être décent et, qu'à défaut, le locatairepourra saisir le juge, mais non la commis-sion de conciliation dont les délais d'instruc-tion sont trop longs. En revanche, a été votél'amendement n°721 de Marie-Noëlle Lie-nemann, qui impose que les documentsattestant de l’existence d’une convention deformation, de stage, ou d’un contrat d’ap-prentissage soient joints au bail.S'agissant de la fin du bail, le secrétaired’État indique que les parties ne peuventpas, en fin de bail de 10 mois, conclure unnouveau bail mobilité, mais qu'elles peuventconclure un bail de droit commun. L'article34 a été adopté.Michel Canevet propose le rétablissementde l'article 34 bis,qui avait été voté à l'As-semblée et qui tend à créer des "résidencesjuniors", visant les résidences universitaireset des résidences pour jeunes actifs. Maisl'article est resté supprimé, les sénateurs nevoyant pas très bien l'intérêt d'une telle créa-tion.L'article 34 terpermet la création de SCIfamiliales entre partenaires pacsés (modifi-cation de l'article 13 de la loi du 6juillet1989). Il a été voté.Attribution des logementssociauxL'article 35adapte les missions de la com-mission d'attribution des logements. Michel-le Gréaume en demande la suppression aumotif qu'il prévoit un réexamen de la situa-tion des locataires tous les 6 ans, qui porteatteinte au droit au maintien dans les lieux.Julien Denormandie rétorque que les propo-sitions de nouveaux logements, par exemplelorsque le nombre d'occupants a diminué,ne sont jamais contraintes. L'amendementde suppression (n°191) a été rejeté.En revanche, a été voté l'amendement n°533qui ajoute les personnes en sédentarisation,dans la liste des personnes prioritaires pourobtenir un logement sur le contingent pré-fectoral.Joël Labbé a proposé de retenir un délai de 3ans pour le réexamen périodique de la situa-tion des locataires, mais son amendementn°926 a été repoussé, en dépit du soutien duministre et l'article 35 a été voté.L'article 35 biscomplète la liste des per-sonnes considérées comme vivant au foyerpour l'examen de la demande de logementsocial en ajoutant les enfants faisant l'objetd'un droit de visite. Il a été voté.Julien Denormandie a proposé le rétablisse-ment de la partie de l'article 36qui générali-se le système de la cotation de la demandede logement social. Mais il n'a pas été suiviet l'article a été voté sans modification.L'article 37simplifie le dispositif d’attribu-tion de logements dans les quartiers priori-taires de la politique de la ville. Il a été voté.Même vote pour l'article 37 bisqui supprimela pré-commission d'attributiondans lesquartiers prioritaires de la politique de laville.Julien Denormandie demande de revenir àla version initiale de l'article 38visant à assu-rer une gestion de flux, et non pas de stock,dans les attributions de logements sociaux.Mais il n'a pas été suivi. En revanche a étévoté l'amendement n°577 de Marc Daunisqui élargit la liste des bénéficiaires des attri-butions de 25% de logements hors QPV auxpersonnes recevant l’allocation aux adulteshandicapés, ainsi que l'amendement n°1131de la rapporteure qui prévoit que, dans lesquartiers prioritaires de la politique de la vil-le, en cas d’échec de l’attribution de loge-ments à la suite de la désignation du réser-vataire, ces logements soient mis à la dispo-sition, non plus du bailleur social, mais dumaire de la commune pour désigner de nou-veaux candidats. L'article 38 a été voté.Même vote pour l'article 38 bisqui confie auGIP SNE une mission de développementd'un outil d'analyse du parc et de son occu-pation sociale.(Séance du 20juillet 2018).Reprise des débats le 23juillet.L'article 39précise les modalités de verse-ment des aides personnelles au logement encas de sous-location dans le parc social. Il aété voté en l'état.Location intergénérationnelleAgnès Canayer a défendu avec succès lacréation d'un nouveau contrat régissant lacohabitation intergénérationnelle (amende-ment n°750). Elle explique que ce sont descontrats par "lesquels des jeunes âgés demoins de trente ans, qui peuvent êtreapprentis ou encore étudiants, sont logéschez des personnes plus âgées, générale-ment de soixante ans et plus, en contrepartied’un accompagnement bienveillant duvieillissement et d’un logement à un coûtmodéré." La loi de 1989 n'est pas applicableet il suffit au locataire d'informer le bailleurde son intention de sous-louer.Prévention des expulsionsL'article 40vise à mieux articuler les procé-dures de surendettement et de résiliation dubail.Jacques Mézard souligne qu'il permet parexemple une meilleure information deshuissiers de justice dans les immeubles. L'ar-ticle a été adopté.L'article 40 bis Aréduit les délais de la pro-cédure d'expulsion. Il a été voté en dépit dudésaccord du ministre.Même vote pour l'article 40 bis Bqui préci-se que le fonds de solidarité pour le loge-ment (FSL) sera le financeur en dernierrecours du diagnostic social et financier,3septembre 20188JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENTLe rapport Cap 22- Transformation du régime de la PEEC enressource fiscale, - Prise en compte de l'ensemble des res-sources pour le calcul des APL,- Rapprochement des conditions de marchépour les ménages dont le revenu est suffi-sant dans le parc social,- Remplacement du dispositif Pinel par unrégime de déduction des charges de pro-priété pour l’ensemble des investisseurs.
pour l'article 40 Cqui précise les conditionsde transfert du bail dans le parc social ainsique pour l'article 40 bisqui renforce les sanc-tions en matière d'occupation des espacescommuns des immeubles d'habitation etprévoit deux nouveaux motifs de résiliationdu bail (l'occupation en réunion des partiessouterraines et des caves et occupation enréunion dès lors qu'elle nuit à la tranquillitépublique).A noter que, selon le texte adopté, " Laclau-se résolutoireprévoyant la résiliation deplein droit du contrat en cas d’inexécutiondes obligations du locataire résultant detroubles de voisinage constatés par décisionde justice passée en force de chose jugée estréputée écrite dès la conclusion du contrat".Même vote pour l'article 41qui renvoie à undécret le soin de déterminer les informationsqui devront être transmises par les bailleursà la commission de coordination des actionsde prévention des expulsions locatives, pourl'article 41 bisselon lequel, pour l'exercice deleurs missions, les huissiers de justiceontaccès aux boîtes aux lettres particulières,selon les mêmes modalités que les agentschargés de la distribution au domicile etpour l'article 42qui ouvre la possibilité deconclure un protocole de cohésion sociale enl'absence de dette locative à la suite d'uneprocédure de surendettement.L'article 43modifie le pilotage du dispositifd'accueil, d'hébergement et d'accompagne-ment vers l'insertion et le logement destinéaux personnes sans-domicile ou éprouvantdes difficultés à se loger. Amendé, il a étéadopté.Philippe Dallier a soutenu avec succèsl'amendement n°17 qui sécurise le cadre desorganismes d’accueil communautaire etd’activités solidaires.S'agissant des résidences hôtelières à voca-tion sociale (RHVS), Philippe Dallier propo-se que, lorsque l’État n’a pas contribué aufinancement de ces RHVS, le quota réservéne soit pas de 30 %, mais de 10 %. Amende-ment (n°662) voté.Même vote pour l'article 44qui supprimel'autorisation pour réaliser des travaux dansles établissements recevant du publiclorsque ces travaux conduisent à la perte decette qualité pour la totalité de l'immeuble.L'objectif est de faciliter la réhabilitationd'hôtels en RHVS.L'article 45permet la colocation dans leslogements sociaux. Adopté.L'article 45 bisdéfinit l'habitat inclusifquiest un statut intermédiaire entre le domicileet l’établissement. Voté avec amendement.Vote également de l'article 46 bisqui imposeau bailleur social de demander au locatairecommunication de sa carte d'invalidité.La caution sans clause manus-criteL'article 47supprime le caractère manuscritde l'acte de cautionnement en matière debail (modification de l'article 22-1 de la loidu 6juillet 1989). Voté.L'article 47 bis Aimpose au bailleur de noti-fier à son syndic les coordonnées de sonlocataire, dans un délai d’un mois suivant laprise d’effet du contrat de location. Adopté.L'article 47 bis Bmet un terme à la solidaritéentre membres du couple en cas de vio-lences au sein dudit couple (art. 8-2 nouveaude la loi du 6juillet 1989). Il a été étendu auparc social et aux logements relevant de laloi de 1948 et voté.Même vote pour l'article 47 bis Cqui simpli-fie les informations contenues dans le com-mandement de payer (modification de l'ar-ticle 24 de la loi de 1989).Action de groupeL'article 47 bisprécise que l'action de grou-pe peut s'intenter en matière de logement.Il a été amendé (même si le texte doit êtremodifié au cours de la navette) pour confir-mer l'intention du législateur sur cet objectifet contrecarrer la jurisprudence qui jusqu'àprésent écarte les rapports locatifs de l'actionde groupe.Encadrement des loyersL'article 48réforme le dispositif d'encadre-ment des loyers. Pascal Savoldelli défend leprincipe de l'encadrement, ainsi que FabienGay et Éliane Assassi. Pour le ministre, il nes'agit pas d'inhumer le dispositif mais depermettre aux collectivités qui le souhaitentde l'expérimenter et de façon déconnectéede la création d'un observatoire. Il confirmequ'un recours devant le Conseil d’Étatseraengagé sur les décisions ayant annulé l'enca-drement à Paris et à Lille.Loi SRU: passer à l'intercom-munalité?Le débat est revenu sur l'article 46qui relatifà la liste des logements décomptés dans lecadre de la loi SRU.Il étend de 5 à 10 ans la durée pendantlaquelle des logements sociaux vendus res-tent comptabilisés au titre de la loi SRU. Letexte a suscité de vifs débats, Philippe Dal-lier défend par exemple une nécessaire sou-plesse pour atteindre les objectifs qui ont étéaugmentés à 25% de logements sociaux.L'une des questions est de savoir s'il fautpasser à l'intercommunalité pour atteindreles objectifs.Le ministre estime qu'il ne faut pas remettreen cause la loi, mais l'adapter sur quelquespoints mineurs. Il indique avoir signé le28décembre 2017 un décret permettantd'exempter 274 communes, en applicationde la loi Égalité et citoyenneté.Dominique Estrosi-Sassone souhaite allerplus loin et notamment insérer deux palierssupplémentaires de 3 ans dans le calen-drier de rattrapage pour pouvoir aller jus-qu'en 2031 et pas seulement 2025. La plupartdes amendements ont été rejetés. Toutefoisont été votés: le n°1081 qui permet de trans-férer à l'intercommunalité les obligations,dans le cadre d'un établissement public ter-ritorial du Grand Paris, le n°519 de Marc-Philippe Daubresse qui transfère les objectifsde logements sociaux à l'intercommunalité,de façon expérimentale, et l'article 46 a étévoté.Philippe Dallier propose de limiter à 20%l'objectif de logements sociaux pour lescommunes éligibles à la dotation de solida-rité urbaine et ayant un nombre importantde ménages pauvres, afin de ne pascontraindre ces communes à construiredavantage de logements sociaux. JacquesMézard estime qu'il n'est pas souhaitable dedécorréler l'objectif de construction de loge-ments sociaux des niveaux de tension de lademande. Marie-Noëlle Lienemann ajoutequ'il vaudrait mieux se préoccuper du parcprivé "dont une partie n’est pas de très bon-ne qualité et n’est pas bien régulée" plutôtque de modifier le taux de logementssociaux.Sébastien Meurant abonde: dans le départe-ment de Seine-Saint-Denis, il y aurait de3septembre 20189JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENT
150000à 400000 clandestins, qu'il faut bienloger. Mais l'amendement n°659 de PhilippeDallier a été voté.L'article 46 bis Auniformise les seuils d'éli-gibilité des communes à la loi SRU. Domi-nique Estrosi-Sassone explique qu'avec ledéveloppement de l'intercommunalité enIle-de-France, "l’exception historique consis-tant à appliquer la loi SRU aux communesfranciliennes à partir du seuil de 1500 habi-tants ne se justifie plus."Les amendements de suppression de l'ar-ticle ont été rejetés et l'article a été adopté.L'article 46 bis Ballonge le calendrier appli-cable pour la loi SRU et prévoit un calen-drier spécifique pour les communesentrantes. Le Gouvernement en demande lasuppression (amendement n°807), criti-quant le report de2025 à2031 de la datelimite d'application des objectifs de la loiSRU. Mais il n'a pas convaincu et l'article aété voté.L'article 46 bis Cautorise la mise en placed'une expérimentation par les communesayant atteint 15% de logements sociaux etdevant atteindre un taux de 25% de loge-ments sociaux de pouvoir conclure avec lepréfet un contrat d'objectifs et de moyens.Il a été complété (amendement n°1139) pourpermettre aux EPT de la métropole duGrand Paris d’être signataires des contratsd’objectifs et de moyens et l'article a été voté,en dépit des réserves du ministre.L'article 9 bis Apermet aux opérations deconstruction de logements collectifs de taillelimitée de déroger aux servitudes de mixitésociale qui s'appliquent bâtiment par bâti-ment. Leurs obligations de construction delogement social sont reportées sur leurs opé-rations voisines.L'article rencontre l'opposition du ministrequi juge inopportun d'offrir la possibilité dereporter sur des opérations voisines l'obliga-tion de construire des logements sociaux.L'article a été voté.Retour du débat sur l'article 48et l'observa-toire des loyers qui a été voté.L'article 49réinstaure l'encadrement desloyers, à titre expérimental pour 5 ans. Leministre reconnaît que le dispositif actueln'est pas sécurisé et il propose d'ouvrir lesystème aux EPCI dans les zones tendues,ainsi qu’à Paris, à Marseille et à Lyon, ce quilaisse plus de libertés aux communes. Unamendement (n°863) a précisé que les com-munes auront un an, à compter de la publi-cation de la loi, pour demander l'encadre-ment des loyers. Par ailleurs, les logementsHLM seront exclus de l'encadrement (votede l'amendement n°969 de Claude Kern).L'article 49 a été adopté.L'article 50modifie les règles relatives à ladécence dans les hôtels meubléset en casde colocation à baux multiples. GuillaumeGontard s'insurge contre cet article au motifqu'il renonce à exiger des règles de décencepour les locaux meublés et qu'il laisse lechamp libre aux marchands de sommeil,même si la rapporteure rappelle que ledécret sur la décence dans les colocations n'ajamais été publié et que l'article règle laquestion. Le ministre explique qu'il n'est pasnécessaire de prévoir des règles spécifiquespour les meublés: si un tel local devient lelogement d'une personne, le juge peutrequalifier le contrat d'occupation en loca-tion, le locataire bénéficie des règles dedécence. L'article a été adopté.Logements décentsMême vote pour l'article 50 bisqui complètela définition du logement décent en préci-sant qu'il doit être exempt de toute infesta-tion d'espèces nuisibles et parasites et pourl'article 50 terqui précise que c'est la com-mune sur le territoire de laquelle est situé lelocal irrégulièrement transformé qui disposede la faculté de saisir le président du tribu-nal de grande instance en cas de fraude àl'autorisation de changement d'usage.Succès pour Marie-Noëlle Lienemann dontl'amendement n°592 a été voté; il permetaux agents du service municipal du loge-ment d’avoir accès aux parties communesdes copropriétés. L'article 25 i de la loi de1965 est complété pour que l'assembléepuisse décider d'autoriser ces agents à accé-der aux parties communes.Locations de courtes duréesL'article 51tend à réglementer les plate-formes de location de biens immobilierspour de courtes durées. Pierre Laurentapprouve le renforcement de la réglementa-tion, afin de défendre le parc de résidencesprincipales. Même soutien de Viviane Arti-galas, qui a rédigé un rapport sur cette ques-tion. Julien Denormandie considère que lecritère de 120 jours pour limiter le recoursaux plateformes n'est pas suffisant, et que levrai problème vient des personnes qui achè-tent des résidences secondaires pour lesconsacrer uniquement à la location de cour-te durée. Il a donc prévu de renforcer lessanctions et obtenu des engagements desplateformes: elles limiteront automatique-ment les locations à 120 jours, elles distin-gueront les locations comme résidencesprincipales des locations comme résidencessecondaires, elles nettoieront leurs bases dedonnées et elles donneront davantage d'in-formation aux collectivités.Pierre Laurent propose de limiter à 90 joursle nombre de nuitées autorisées (amende-ment n°226), mais il n'a pas été suivi. Enrevanche, un amendement n°112 de PatriciaMorhet-Richaud a été voté pour préciser lechamp de l'amende civile et l'article 51 a étévoté.Même vote pour l'article 51 bis Aqui réaffir-me que le régime d'autorisation temporairede changement d'usage ne peut être instituéqu'au bénéfice des personnes physiques.Adoption aussi de l'article 51 bis qui exemp-te les propriétaires ayant recours à la loca-tion saisonnière de fournir certains dia-gnostics techniques: DPE (ce qui était déjà lecas), état des risques naturels et technolo-giques et constat de risque d'exposition auplomb. L'article 52impose à certaines communes(dans les zones tendues) de programmerune offre de logements intermédiairesalors que cela était à ce jour facultatif. Il a étéadopté.Élisabeth Lamure a fait voter un amende-ment n°951 pour faciliter le dispositif del’usufruit locatif. Il autorise la reconstitutionde la pleine propriété au terme de 12 ans, aulieu de 15 ans pour 50% des logements maisuniquement pour le logement intermédiaireet non pour le logement locatif social.Même vote pour l'article 52 bisqui préciseque les règles du CCH relatives à l'usufruitsont applicables aux seuls logementssociaux ou intermédiaires.L'article 52 terconcerne la signature deconvention pour le logement des tra-vailleurs saisonniers. Les communes touris-3septembre 201810JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENT
tiques doivent conclure une telle conven-tion, mais le diagnostic préalable incomberadésormais à l’État. Article voté en dépit desréserves du secrétaire d’État qui ne souhaitepas que l’État porte la responsabilité du dia-gnostic.Le CNTGIL'article 53réforme le Conseil national de latransaction et de la gestion immobilières. Il aété voté en l'état.Même vote pour l'article 53 bisqui donneaux services statistiques publics l'accès auxparties communes des immeubles d'habita-tion.L'article 53 terunifie à deux mois le délaidu congé du locataire dans la loi de 1989(sauf exemptions notamment pour l'état desanté). Le secrétaire d’État est cependanthostile à cette mesure, mais il n'a pas réussià influer le cours du vote du Sénat qui a sui-vi la commission (rejet de l'amendement desuppression) et l'article a été voté. L'articlesupprime aussi la restriction à la faculté dubailleur de donner congé pour vendre moinsde trois ans après l’acquisition d’un loge-ment.A l'occasion du retrait de l'amendementn°1022 de Joël Labbé, le ministre confirmequ'il est interdit à un bailleur d'exiger dulocataire le versement sur un compte blo-qué, de l’équivalent d’un mois de loyer (voi-re plus) en l’absence du dépôt de garantie.L'article 53 quater Asupprime la garantieuniverselle des loyers, qui n'a jamais étémise en œuvre. Adopté.Même vote pour l'article 53 quater Bselonlequel le décret fixant les charges récupé-rables sera révisé tous les deux ans.L'article 53 quater Crétablit la possibilitépour le bailleur d'insérer dans le bail uneclause pénale pour non-paiement des loyersou charges. L'article a été voté malgré l'op-position du ministre.(Sénat, séance du 23juillet 2018).Les débats du 24juillet ont repris sur les rap-ports locatifs avec l'article 53 quater Dquiautorise le bailleur à facturer des frais derelance, à l'exception de la première relance.Il a été voté.Même vote pour l'article 53 quaterqui sanc-tionne l'utilisation de la dénomination«agent immobilier»sans être titulaire de lacarte professionnelle. Il précise les condi-tions de formation des professionnels del'immobilier.Revitalisation des centres-villesJacques Mézard explique la politique prévuepour les villes moyennes. Le programmeAction Cœur de ville donnera lieu à signa-ture de conventions avec les 222 communesconcernées, d'ici le 30septembre. Le vote del'amendement n°1145 de la commission viseà favoriser la construction de logementslocatifs financés par un prêt aidé par l’Étatdans les centres-villes faisant l'objet d'uneORT, en permettant de déroger aux règles dedensité. Même vote pour le n°253 selonlequel le périmètre de l'ORT est automati-quement un périmètre de sauvegarde ducommerce et de l’artisanat de proximité etun périmètre de mise en œuvre du droit depréemption urbain renforcé et pour len°1146 qui programme un bilan annuel desopérations de l'ORT.Une expérimentation est prévue dans lesORT par la délivrance de permis d’aména-ger « multisites », qui constitueraient unealternative aux zones d’aménagementconcerté (amendement n°1144).Le ministre propose ensuite de rétablir l'au-torisation d'exploitation commerciale dansles ORT pour faciliter l'installation de loco-motives commerciales dans les centres-villes. La convention d'ORT pourrait rétablirl'AEC pour les projets de plus de 5000m2(letexte initial dispensait d'autorisation touteinstallation dans le périmètre de l'ORT). Sonamendement (n°1077) a été rejeté. Mais il aété précisé que l'autorisation reste requisepour les projets alimentaires de plus de1000m2(amendement n°950). Un autreamendement (n°255 rectifié) a été voté pourpermettre au préfet de s'auto-saisir et l'ar-ticle 54a été adopté.L'article 54 bis AAcrée deux nouveauxoutils de revitalisation: un bail à réhabilita-tion, avec un loyer réduit en contrepartie detravaux effectués par le locataire, et un bailviager, permettant au locataire d'y séjournerjusqu'à son décès en contrepartie d'un verse-ment forfaitaire unique. Adopté. Même votepour l'article 54 bis ABqui vise à favoriser lemaintien des services publics et de la pré-sence médicale dans les centres-villes etpour l'article 54 bis ACqui crée un nouveaucontrat de dynamisationliant un propriétai-re à un exploitant commercial, plus soupleque le bail commercial classique. Martial Bourquin propose deux outils pourfaciliter le retour des logements de centres-villes: l’interdiction des baux « toutimmeuble »(interdiction d'un bail commer-cial portant à la fois sur des locaux commer-ciaux et des locaux d'habitation) et l’inter-diction de condamner les issues aux étages.Pour le périmètre des ORT, il propose laconstatation automatique de l’abandonmanifeste d’une partie d’immeuble en casde condamnation des accès. Cet amende-ment n°257 a été voté.Le vote de l'article 54 bis Arétablit la possi-bilité d'implanter des pré-enseignes pour lavente de produits locaux dans l'ensembledes restaurants.L'article 54 bis Bétend le dispositif dedéduction fiscale « Louer abordable » auxlogements en zone C, y compris hors inter-médiation locative. Jacques Mézard critiquel'extension de ce dispositif créé par Emma-nuelle Cosse qui est actuellement mobili-sable en zone C uniquement pour l'intermé-diation locative, invoquant une nécessaireévaluation fiscale. Mais l'article a été voté.Aménagement commercialLe fonctionnement des CDAC est l'objet del'article 54 bis Cque Martial Bourquin esti-me indispensable de revoir: "il n’y aura pasde revitalisation commerciale si nous nenous attaquons pas à ces machines à dire« oui »…".Pour le ministre, la question de la composi-tion des commissions n'est pas suffisante. Ils'oppose par ailleurs à exiger l'unanimitépour la décision de la CNAC. Mais il n'a pasconvaincu et l'article 54 bis C a été voté.Vote sans changement pour le renforcementde l'obligation de démantèlement et deremise en état des sites sur lesquels uneexploitation commerciale a cessé (art. 54 bis3septembre 201811JURIShebdoimmobilierllLALOIELANAUSÉNATAUPARLEMENTRéaction de la FNAIMJean-Marc Torrollion, Président de laFNAIM, se réjouit que le Sénat ait adopté laproposition qu’elle avait avancée, ce quipermet “de revigorer le CNTGI en rétablis-sant sa compétence en copropriété et réin-tégrant sa fonction déontologique en pré-voyant une commission de contrôle”.(Communiqué du 31juillet 2018).
D), pour la fixation de seuils spécifiquesd'autorisation d'exploitation commercialepour certains types de commerces en centre-ville (art. 54 bis E), et pour une mesurevisant à rendre plus performante l'évalua-tion des projets d'implantation commercialeen prenant mieux en compte leurs effets surles territoires (art. 54 bis F).Le ministre s'oppose à l'article 54 bis Gquiprévoit l'unanimité dans la décision de laCNAC lorsqu'elle remet en cause un avisdéfavorable émis en commission départe-mentale. L'article a été voté contre l'avis fer-me du ministre.L'article 54 bis Hvise à assurer un meilleurcontrôle de la conformité de l'implantationréalisée à l'autorisation d'exploitation com-merciale. Il a été complété et voté, RémyPointereau indiquant que le respect desautorisations ne fait plus l’objet d’aucuncontrôle.Sont aussi votés: la mesure assurant le carac-tère obligatoire et prescriptif du documentd'aménagement artisanal et commercial ausein des schémas de cohérence territoriale etdes plans locaux d'urbanisme intercommu-naux (art. 54 bis I), une précision sur leseffets juridiques du dépôt d'une demandede modification substantielle d'une autorisa-tion d'exploitation commerciale déjà accor-dée (art. 54 bis J), l'examen direct par la com-mission nationale d'aménagement commer-cial des nouvelles demandes visant àprendre en compte les motivations de sesdécisions (art. 54 bis K), la hausse du seuild'autorisation d'exploitation commerciale à2500m2pour les réouvertures de surfacescommerciales inexploitées pendant trois ans(art. 54 bis).Le ministre s'oppose à l’article 54 ter A, quiprévoit d’abaisser le seuil d’autorisationd’exploitation commerciale de 1000 m2à500 m2pour les projets situés hors du péri-mètre des ORT, les opérations de renouvel-lement du territoire. Mais l'article a été votéavec amendement qui précise que le seuil de1000m2demeure à l’égard des ensemblescommerciaux mentionnés à l’article L. 752-3du code de commerce.L'article 54 ter Bprévoit une expérimenta-tion tendant à déroger à l'application de cer-taines normes dans les périmètres des opé-rations de revitalisation. Adopté.Même vote pour l'article 54 terqui offre lapossibilité à l'EPARECA de participer auxactions menées dans le cadre d'une opéra-tion de revitalisation de territoire.L’article 54 quinquiestraite du contrat derevitalisation artisanale et commerciale.Adopté.Rénovation énergétique.L'article 55aborde la question de la rénova-tion énergétique des bâtiments tertiaires.Fabien Gay défend à cette occasion le princi-pe d'un service public de l'énergie. Jean-François Husson réclame des objectifs plusambitieux de diminution de la consomma-tion d'énergie en demandant la fixation deseuils intermédiaires dans la réalisation desobjectifs, mais il a retiré son amendement,convaincu par le ministre indiquant qu'il fal-lait laisser les acteurs libres du chemin àmettre en œuvre pour atteindre l'objectiffinal (baisse de 40% en 2030 et 60% en 2050).De nombreuses autres suggestions de modi-fications de l'article ont été rejetées commecelle visant à faire dépendre l'objectif de lacapacité d'investissement de l'assujetti (rejetde l'amendement n°761).Didier Rambaud préconise la mise en placede sanctions en cas de non-respect de l'obli-gation (amendement n°765), solutionqu'avait adoptée l'Assemblée, mais la <