samedi 14 juin 2025

ns 09 – 21 février 2006

AccueilAnciens numérosns 09 - 21 février 2006

Sûretés immobilières

DOSSIER p. 2 à 5

La genèse de la réforme
Vers une hypothèque moins chère
La création d’une hypothèque rechargeable
… et d’un prêt viager
La suppression des privilèges spéciaux immobiliers
Les autres réformes

Encadrés
La caution devenue majoritaire
La percée du nantissement
Les exemples étrangers

JURISPRUDENCE p. 8

Contrat de vente
Vices cachés : la rigueur de l’action estimatoire

Procédure
Erreur matérielle de jugement : l’exemple de l’indemnité d’éviction

REPONSES MINISTERIELLES p. 9

Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
Urbanisme

EN BREF p. 10 et 11

Au fil du J.O. ; nominations ; agenda
Les plafonds de ressources du PTZ
Le taux de l’intérêt légal

INITIATIVES p. 12

La vente par lots : où en est-on ?
Critiques sur l’OPCI : l’UFG réagit
Pierre-André Périssol remet le prix Haussmann
Nexity s’engage pour le logement

INTERVIEW p.6 et 7

Emmanuel Guillini (LefèvrePelletier & associés) avocat : «l’arrêt du Conseil d’Etat a jeté le plus grand trouble sur l’urbanisme commercial».

DOSSIERp.2à5La genèse de la réformeVers une hypothèque moins chèreLa création d’une hypothèquerechargeable… et d’un prêt viagerLa suppression des privilèges spé-ciaux immobiliersLes autres réformesEncadrésLa caution devenue majoritaireLa percée du nantissementLes exemples étrangersJURISPRUDENCE p.8Contrat de venteVices cachés: la rigueur de l’actionestimatoireProcédureErreur matérielle de jugement:l’exemple de l’indemnité d’évictionREPONSES MINISTERIELLESp.9Le tableau hebdomadaire synthé-tique des dernières réponses publiéesUrbanismeEN BREFp.10et11Au fil du J.O.;nominations; agendaLes plafonds de ressources du PTZLe taux de l’intérêt légalINITIATIVESp.12La vente par lots: où en est-on?Critiques sur l’OPCI: l’UFG réagitPierre-André Périssol remet le prixHaussmannNexity s’engage pour le logementCoup d’envoi à la réformedes sûretésInitiée par le Garde des Sceaux depuis le bicentenaire duCode civil, la réforme des sûretés est dans les starting-blocks. Letexte vient d’être déposé au Conseil d’Etat pour examen avant saprésentation au conseil des ministres. Le calendrier est en effetserré. La loi du 26juillet 2005 a donné en effet neuf mois au gou-vernement pour légiférer par ordonnance sur le sujet. La loi seraensuite transmise au Parlement pour ratification.La réforme est d’envergure! En dehors de la création de quelquessûretés particulières pour telle ou telle profession, le droit dessûretés n’avait pas été modifié depuis 1804. Le texte introduit uncertain nombre d’innovations qui met la France à l’égal sinon dansle peloton de tête des pays développés en la matière. Les deuxprincipales dispositions - la création de l’hypothèque rechargeableet de l’hypothèque inversée - constituent en effet une petite révo-lution dans le monde du crédit et de l’immobilier. Au-delà dudroit, elles devraient modifier les habitudes de penser et les com-portements des Français au regard de ce à quoi ils attachent leplus d’importance après la famille: la propriété. D’autant que laChancellerie a dans son texte initial privilégié à chaque fois la solu-tion la plus large, permettant l’usage le plus extensif de la régle-mentation.Le texte comporte également des avancées notamment en ce quiconcerne le gage sans dépossession. Elles font partie des sugges-tions préconisées par les auteurs du rapport Grimaldi du nom deson président, Michel Grimaldi, professeur à l’université Panthéon-Assas, rapport remis le 31mars dernier au ministre de la Justice.Il faudra néanmoins attendre l’avis du Conseil d’Etat et les décretsd’application pour apprécier l’ampleur exacte de la réforme. Il esten effet relativement courant que la réglementation atténue laportée d’une loi. De même l’usage qu’en feront les établissementsfinanciers, sera déterminant.Laurence AllardJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO Spécial 921FEVRIER 2006ISSN1622-14196EANNEE..immobilierINTERVIEW p.6et7Emmanuel Guillini (LefèvrePelletier & associés) avocat:«l’arrêt du Conseil d’Etat ajeté le plus grand trouble surl’urbanisme commercial».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro : Laurence Allard JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 221 C Actionnaires:Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an(41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineAU SOMMAIRENuméro spécial: Sûretés immobilièresSûretés immobilièresLe dossier de ce numéro spécial de Jurishebdo a étérédigé par Laurence Allard.
21février 2006page2JURIShheebbddooimmobilier••LA REFORME DES SURETESA l’origine de la réforme, une volontéet un constat. Le Chef de l’Etat et aveclui le gouvernement ont en effet àcœur de créer un ou des dispositifs faci-litant la consommation, moteur de lacroissance et le financement desretraites. Il s’agit de compenser la baissedes pensions servies par les régimes parrépartition du fait du vieillissement dela population en rendant liquides desactifs qui ne le sont pas, en l’occurrencel’immobilier.Le constat est plus classique. N’ayantpas été réformé depuis 1804, le droitdes sûretés était devenu illisible etobsolète au regard des attentes descitoyens. «Trop technique, trop seg-menté et pas assez efficace »selon lespropos de MeEliane Fremeaux, notaireà Paris. «La dispersion de textes et l’ac-cumulation de réformes ponctuellesaccomplies sans vision d’ensemble etl’intensité d’une activité jurisprudentiel-le parfois incertaine et fluctuante, sesont conjuguées pour priver le droitd’une bonne part de sa clarté et de sacohérence »explique le Professeur Gri-maldi, professeur de droit à Paris II,chargé par le Garde des Sceaux de réflé-chir à la réforme des sûretés. Or le droitdes sûretés a pour mission «de rendresûrs ceux qui dispensent le crédit et deprotéger ceux qui y recourent ». Il fal-lait donc remédier à cet état de choses.Pour ce faire fut créée sous l’égide duministère de la Justice, une commissioncomposée de onze membres: six univer-sitaires, deux banquiers, un magistrat,un notaire et un avocat qui remit sonrapport le 31mars au Garde des Sceaux.Parallèlement, il fut commandé un rap-port à l’Inspection Générale desFinances sur le prêt viager hypothécaireet la mobilisation de l’actif résidentieldes personnes âgées. Ce document aux-quels participèrent Nicolas Jachiet, ins-pecteur général des Finances, JacquesFriggit, ingénieur en chef des Ponts etChaussées, Bernard Vorms, directeurgénéral de l’ANIL et Claude Taffin,directeur des études économiques etfinancières de l’Union sociale pour l’ha-bitat, fut présenté au ministre de l’Eco-nomie et des Finances en juin2004.A la lumière de ces deux rapports et desréactions des professionnels auxquels ilsont été communiqués, le gouvernementa opté pour une réforme par ordonnan-ce. «Par souci de rapidité et d’efficacitéafin que le texte très juridique ne soitpas déformé par une série d’amende-ments »explique l’entourage du Gardedes Sceaux. Le vote de la loi d’habilita-tion du 26juillet 2005 l’y a autorisé, luidonnant neuf mois pour élaborer laréforme.Le gouvernement est dans les temps. Letexte vient d’être remis au Conseild’Etat pour examen. Il passera ensuiteen conseil des ministres, probable-ment fin mars, avant d’être promulguéau plus tard le 27avril.La genèse de la réformeVers une hypothèque moins chèreLes banques ne sont ni philanthropes niimprudentes. Elles n’acceptent de finan-cer un projet que moyennant rémuné-ration et garanties. L’objectif de ces der-nières est de les protéger contre le non-remboursement du capital emprunté etdes intérêts par le débiteur. S’agissantd’un prêt immobilier, l’hypothèque dubien a été la formule longtemps privilé-giée. Aujourd’hui, elle n’est plus majori-taire au détriment de la caution et dansune moindre mesure du développementdu nantissement.La garantie hypothécaire reste domi-nante s’agissant de l’acquisition d’unbien neuf ou lorsque l’emprunteur ades revenus modestes. Ce dernier a eneffet plus de difficultés à satisfaire lescritères relativement stricts imposés parles établissements bancaires pourmettre en place une caution.L’hypothèque peut prendre deuxformes: l’hypothèque conventionnelleou le privilège de prêteurs de deniers.Elles offrent les mêmes garanties maisle privilège de deniers ne peut s’appli-quer qu’aux biens existants.Appelées «sûretés réelles », ces deuxmodes d’hypothèque ont pour caracté-ristique d’être attachés au bien et non àl’emprunteur. Ce qualificatif confère àl’établissement bancaire, un certainnombre de prérogatives. Il peut ainsiengager une procédure de saisie immo-bilière auprès du tribunal de grandeinstance du lieu de situation de l’im-meuble si l’emprunteur n’est plus enmesure de rembourser l’emprunt. Lasaisie sera suivie par la vente forcée etle préteur pourra se faire payer sur leproduit de la vente avant les autrescréanciers du débiteur. Il possède égale-ment un droit de suite. Il est dispenséégalement d’avoir à faire constater sacréance en justice préalablement com-me doit le faire tout créancier ordinaireappelé chirographaire.Pour en bénéficier, le Code civil imposeun certain formalisme: l’acte d’empruntdoit avoir été passé devant notaire etLa percée du nantissementPour garantir un prêt, les établisse-ments bancaires acceptent de plus enplus facilement comme garantie, unautre bien que celui qui fait l’objet duprêt. Ce peut être un contrat d’assuran-ce-vie, un portefeuille de valeurs mobi-lières voire un objet d’art.Le nantissement est utilisé principale-ment dans les crédits in fine où l’em-prunteur ne rembourse le capital qu’àl’issue du prêt. Le bien apporté engarantie continue d’être géré par sonpropriétaire mais ce dernier ne peutvendre sans l’autorisation de l’établisse-ment qui a consenti le crédit et acceptéle bien en nantissement.Ce type de garantie se développe enFrance à la faveur de l’augmentationdes achats de logements à titre d’inves-tissement ou dans le cadre d’opérationsde défiscalisation (Loi Malraux….). Cette pratique est très développée auRoyaume Uni.
21février 2006page3JURIShheebbddooimmobilier••LA REFORME DES SURETESpréciser un certain nombre de points:l’origine des fonds, le bien financé. Ildoit être publié à la conservation deshypothèques. A défaut, il ne pourraitêtre opposé aux autres créanciers del’emprunteur ni aux acquéreurs succes-sifs du bien. L’inscription détermine lerang de l’hypothèque. Elle s’éteint d’el-le-même deux ans après le paiement dela dernière échéance du prêt.En cas de vente du bien avant le termede l’emprunt ou de refinancement duprêt par un autre établissement bancai-re, le propriétaire doit demander unemainlevée. Celle-ci s’obtient devantnotaire lorsque le débiteur remboursele prêt.Toutes ces opérations entraînent desfrais. Pour la rédaction de l’acte d’em-prunt assorti d’une hypothèque, lenotaire perçoit des «émoluments pro-portionnels » correspondant aux tâchesaccomplies. Ce dernier demande lesétats hypothécaires du bien afin devérifier que l’inscription vient au rangconvenu, notifie l’acte à l’assureur, rédi-ge le bordereau d’inscription à laconservation des hypothèques, réaliseune copie authentique de l’acte, paieles frais de timbre postaux ou de cour-riers recommandés…A ceux-ci s’ajoutent le coût de l’étathypothécaire lui-même, la rémunéra-tion du conservateur d’hypothèque(0,05% du montant de l’emprunt), lataxe de publicité foncière ainsi que lestaxes et frais fiscaux que le notaire per-çoit pour le compte de l’Etat. Les origi-naux et copies authentiques des actesrédigés par les officiers ministériels sonten effet soumis à la TVA et au droit detimbre. S’agissant de ce dernier, le coûtdiffère selon que l’acte d’emprunt estintégré dans l’acte de vente ou pas. Sic’est le cas, le coût de timbre sera plusimportant mais il n’y aura pas de droitd’enregistrement propre à l’acte d’em-prunt. Dans le cas contraire, un droitd’enregistrement fixe est perçu mais lesdroits de timbre sont moins élevés car lacopie authentique pourra porter uni-quement sur le contrat de prêt.Outre ces frais lors de l’inscription, l’em-prunteur peut être amené à payer desfrais de mainlevée s’il vend le bienavant le terme du prêt majoré de deuxans. Le coût, là encore, se décomposeentre des frais de rédaction de l’acte, lesalaire de conservateur des hypo-thèques, un droit fixe d’enregistrement,des taxes…Un coût élevé comparativement auxpratiques de nos voisins. En Allemagneil est trois fois moindre.En tout état de cause, lorsqu’il y amainlevée, la caution s’avère moinsonéreuse que l’hypothèque. Enrevanche, l’avantage tarifaire de la cau-tion est moins net lorsque l’inscriptionde l’hypothèque s’éteint d’elle-même.L’ordonnance devrait réduire de moi-tié le coût en agissant à la fois sur lesalaire du conservateur et sur les émolu-ments du notaire. La caution devenue majoritaireApparue il y a près de vingt-cinq ans, la caution se définit comme l’engagementpris par un tiers, personne physique ou morale, de rembourser l’établissement prê-teur à la place de l’emprunteur en cas de défaillance de ce dernier. Basée sur l’éva-luation de la capacité de l’emprunteur à rembourser, elle est une garantie person-nelle à l’inverse de l’hypothèque qui est une sûreté, assise sur la valeur du bien.Son fonctionnement est régi par les articles2011 et2039 du Code civil. En théorie,elle pourrait résulter d’un engagement d’une personne physique mais dans la pra-tique les banques n’acceptent que les cautions délivrées par des établissements etprincipalement des sociétés de cautions mutuelles.On distingue les organismes dits « de place »qui nouent des partenariats avec desbanques et les organismes « maison »filiales d’établissements financiers. Dans lespremiers figure Crédit Logement le plus ancien, la SACCEF, CNP Caution; dans lesseconds, la CAMCA, filiale du Crédit agricole, le CMH du Crédit mutuel, les SOCA-MI/SOPACEF pour les Banques populaires.La demande de caution est examinée soit par l’organisme de caution soit parl’établissement prêteur sur délégation du premier. Les formalités sont réduites. Lerecours à la caution n’implique pas d’acte notarié. Le remboursement anticipé duprêt ne génère aucun frais.En cas de vente, la caution peut persister si le prêt n’est pas remboursé ou êtretransférée sur un nouveau prêt si le vendeur procède à un nouvel achat immobi-lier. Néanmoins la décision n’est pas automatique.Son atout, être moins chère que l’hypothèque; son inconvénient, ne pas êtreouvert à tous les emprunteurs compte tenu des conditions requises pour en béné-ficier.La tarification diffère d’un organisme à l’autre. Certains restituent à l’emprunteurà la fin du remboursement du prêt, une part de la somme versée initialement.C’est le cas de Crédit Logement et des Socami. Le coût de la caution se décomposeentre une commission acquise définitivement et une cotisation dont plus de 75%sont reversés à l’emprunteur. D’autres en revanche ne restituent rien.Certaines cautions sont d’autre part gratuites ou quasi gratuites. C’est le caslorsque l’emprunteur est adhérent à une mutuelle de la fonction publique.A contrario, la caution n’est pas possible pour les emprunteurs qui recourent à desprêts aidés. Le Fonds de garantie de l’accession sociale (FGAS) exige une hypo-thèque.En cas d’impayés, la société caution en vertu de l’article2029 du Code civil se sub-stitue à l’emprunteur mais est aussitôt subrogée dans les droits qu’avait le créan-cier contre l’emprunteur. Il dispose de toutes les voies d’exécution possibles.Moins chère, facile à mettre en œuvre, mieux acceptée par l’emprunteur, la cau-tion séduit davantage les banques. Son développement devrait se poursuivre indé-pendamment de la réforme en cours.
21février 2006page4JURIShheebbddooimmobilier••LA REFORME DES SURETESL’hypothèque rechargeable consiste àautoriser les personnes qui ont en par-tie remboursé leur crédit immobilier, àbénéficier d’une rallonge de prêt sansdonner d’autre garantie que l’hypo-thèque consentie lors de la souscriptiondu premier crédit.Simple en apparence, sa création modi-fie le droit actuel des sûretés. Celui-cipose en effet le principe despécialité. Le gage que constitue l’hy-pothèque, est attaché au seul bienimmobilier. Il ne peut servir de supportà l’obtention d’autres crédits.Conscient de la révolution que cetteréforme constituerait dans le droit civil,l’ancien Garde des Sceaux, DominiquePerben, commanda une série de rap-ports, d’une part à l’Inspection généraledes Finances et d’autre part et surtoutau professeur Grimaldi, professeur dedroit à l’université Paris II. Quitte àmodifier le droit, autant en profiterpour toiletter l’ensemble de nos règlesjuridiques.L’ordonnance devrait reprendre un cer-tain nombre de recommandationscontenues dans ces rapports. Toutd’abord la rallonge de créditdevraêtre prévue au contrat. Les personnesayant déjà contracté une hypothèque,n’en bénéficieront donc pas automati-quement. Elles devront signer un ave-nant ce qui suppose que l’établissementprêteur soit d’accord. Dans cette hypo-thèse, les conditions de la rallongeseront définies par les deux parties etpourront déroger au droit commun éta-bli par l’ordonnance.La convention de rechargeseraitnotariée et publiéeà la conservationdes hypothèques. Elle serait ouverte àtout établissement et pas uniquement àcelui qui a consenti le premier prêt.Le taux du nouveau crédit sera celui envigueur au jour de la rallonge en fonc-tion des conditions de marché.La création d’une hypothèque rechargeable… et d’un prêt viagerParallèlement à l’hypothèque rechar-geable, le président de la Républiquesouhaite introduire en France leconcept de «reverse mortgage »oud’hypothèque inversée ou encore deviager financier. L’objectif est d’autori-ser un prêt sous forme d’un capital oud’une rente gagée sur la valeur d’unbien immobilier dont le capital et lesintérêts seront remboursés au décès del’emprunteur ou en cas de déménage-ment. Les héritiers auront le choix entrerembourser le crédit en vendant sibesoin le bien de leur propre initiativeou abandonner le bien à l’établissementcréancier.L’introduction d’une telle pratique quiexiste dans les pays anglo-saxons seheurte aujourd’hui à la réglementationen vigueur. Actuellement une banquene peut prêter au-delà de 35 ans. Ordans ce type de prêt, l’établissementprêteur ne connaît pas à l’avance ladurée. Celle-ci sera fonction de la duréede vie de l’emprunteur. Aussi dans sonrapport, le professeur Grimaldi suggèred’étendre la durée légale à 50 ansconsidérant que ce type de prêt ne serafinancièrement intéressant qu’au-delàd’un certain âge. Les experts estimenten effet que seules les personnes deplus de 75 ans seront concernées.L’instauration de l’hypothèque inverséedevrait être conditionnée à une exper-tisede la valeur du bien afin de proté-ger les deux parties d’une sur- ou sous-évaluation. De même, le rapport del’Inspection des Finances relève la néces-sité de mettre en place des règles deprotection: l’emprunteur doit bien com-prendre l’économie générale du pro-duit, en apprécier le coût global, com-parer les offres concurrentes. Il doitégalement être protégé contre le risqued’une commercialisation indélicate.Le code de la consommation devraitrendre obligatoire la remise d’uneoffre préalable, comprenant un cer-tain nombre de mentions obligatoires:les engagements pris, les risques encou-rus, le taux annuel effectif global(TAEG). La durée de rétractation pour-rait être de 10 jours.La loi devrait renvoyer à un texte éma-nant de Bercy, le régime fiscal de la ren-te qui sera versée. Celle-ci sera-t-elleassimilée à une rente viagère onéreuseet donc imposée en fonction de l’âgede l’emprunteur, au jour du premierversement. Sera-t-elle considérée plutôtcomme une pension et imposée commetelle à l’impôt sur le revenu? Ou étantLes exemples étrangersLes «reverse mortgage»existent auRoyaume Uni, aux Etats-Unis et à unmoindre degré au Canada. Peu répan-dus (23000 prêts de ce type au Royau-me Uni, 18000 aux Etats-Unis en 2003),ils sont néanmoins en forte croissance.L’âge moyen est de 75 ans. Le montantemprunté croît avec l’âge de l’emprun-teur. Le taux du prêt, relève le rapportde l’Inspection des Finances, est supé-rieur à celui d’un crédit immobilierclassique et le coût de l’acte relative-ment élevé. Au Royaume Uni et auCanada, le risque de«dépassement»est assumé par l’éta-blissement de crédit. Aux Etats-Unis, ilest pris en charge par l’Etat au traversd’un fonds de garantie. Ce qui se tra-duit, relève le rapport, par un montantde crédit de 30% de la valeur du loge-ment outre-manche et de 60% outre-atlantique.Pour protéger l’emprunteur, il existeau Royaume uni un code de bonneconduite qui recommande la présenced’un « solicitor »(avocat) indépendant.Aux Etats-Unis, la loi exige le recours àun conseil indépendant.
l’émanation d’un prêt échappera-t-elleà toute taxation? Qu’en sera-t-il auregard de la CSG?Le gouvernement semble avoir enrevanche trancher s’agissant sur l’exis-tence d’une garantie donnée à l’établis-sement prêteur en cas de paiementd’un montant de rentes supérieur à lavaleur du bien au jour de sa vente. LeGarde des Sceaux se refuse à créer unfonds public de garantie à l’instar de cequi existe outre-Atlantique.Cette décision devrait limiter le mon-tant du prêt accordé et accroître l’âgeauquel les banques accepteront deconsentir une hypothèque inversée.Pour beaucoup de praticiens, l’emprun-teur devrait avoir au moins 75 ansmême si la loi ne précisera aucun âge.En effet le banquier n’aura aucunrecours s’il prête davantage que lavaleur du bien. Pour Bernard Vorms,directeur général de l’ANIL, la valeursera déterminée à partir de l’âge moins15. Ainsi si vous avez 75 ans, la banquevous prêtera 60% de la valeur du bien.Que se passera-t-il en cas de non-res-pect par l’emprunteur de son engage-ment de bon entretien du logement? Ilsemblerait que le créancier puisse obte-nir la vente immédiate du bien.De même l’ordonnance devrait préciserla compatibilité de l’hypothèque inver-sée avec certaines règles du droit patri-monial de la famille.En créant l’hypothèque inversée, legouvernement a décidé de passer outreaux critiques qui accusent celle-ci depousser au surendettement. Il entenden effet permettre aux retraités quin’ont pas de pensions de retraite suffi-santes pour vivre de percevoir des reve-nus complémentaires en rendant liqui-de leur patrimoine immobilier.21février 2006page5JURIShheebbddooimmobilier••LA REFORME DES SURETESEN BREFLa suppression des privilèges spéciaux immobiliersLes autres réformesLa proposition du rapport Grimaldi deremplacer les privilèges immobiliers spé-ciaux par des hypothèques légales spé-ciales, a suscité une levée de boucliernotamment de la part des administra-teurs de biens.L’objectif du Professeur Grimaldi étaitde supprimer les sûretés occultes (c'est-à-dire qui ne donnent pas lieu à inscrip-tion à la conservation des hypothèqueset donc qui ne sont pas portées à laconnaissance de tous). Parmi elles, figu-re le privilège des syndicats de copro-priétaires (article20103) introduit dansle droit en 1994. Celui-ci permet à cedernier lors de la vente d’un lot, de sefaire rembourser en priorité sur le prixde la vente, les sommes dues par lecopropriétaire vendeur (charges decopropriété, quote-part des travaux…)correspondant aux deux dernièresannées d’exercice. Pour les années anté-rieures, le syndicat devient un créancierordinaire.Devant les protestations des syndics etles arguments avancés, le gouverne-ment devrait maintenir ce droit.Le projet d’ordonnance devraitreprendre une série de propositionscontenues dans le rapport Grimaldi:Tout créancier professionnel devraitêtre tenu envers toute personne phy-sique qui s’est portée caution, d’uneobligation d’informationannuellerappelant le montant des sommesgaranties, les possibilités de résiliation…Le gage sur stocks sans dépossessionet avec la possibilité d’être vendu etremplacé par un bien équivalent seraitautorisé.L’ordonnance instituerait l’obligationd’un écrit qui serait publié afin d’êtreconnu des tiers. Le gage pourrait êtreporté sur un meuble, présent ou futurainsi que sur des objets fongibles.un créancier pourra se faire payer surle bien sans avoir à le faire vendre enjustice. Il pourra se faire attribuer lebienpar les tribunaux après expertisejudiciaire. Celle-ci a pour but d’éviterque la sûreté ne soit un gage d’enrichis-sement du créancier ou ne porte préju-dice aux autres créanciers. Ce droit nepourrait être exercé lorsque le bienhypothéqué est la résidence principaledu débiteur.Laurence AllardLevée d’hypothèquesLe projet d’ordonnance sur l’hypothèquedoit modifier l’article2154 du Code civil.Il est prévu de réduire à un an la duréeextrême d’effet de l’inscription priseavant l’échéance ou la dernière échéan-ce lorsque le principal de l’obligationgarantie doit être acquitté à une ou plu-sieurs dates déterminées.Rappelons que l’article2154 fixe actuel-lement cette durée à deux ans.(rép. du garde des seaux à Michel Sergent,JO Sénat Q, 2 fév. 2006, p.302, 20654)L’ANCC rassuréeUn courrier d’Alain Resplandy-Bernard,conseiller technique chargé du logementauprès du Premier ministre, a confirméle 24janvier au président de l’ANCC quela nouvelle version de l’ordonnance enpréparation ne prévoyait plus la suppres-sion du privilège spécial immobilier dusyndicat des copropriétaires.Michel Thiercelin se réjouit par ailleursde constater qu’une partie importantede ses propositions ont été votées par lesdéputés dans la loi ENL. A suivre.
21février 2006page6JURIShheebbddooimmobilier••INTERVIEWJurishebdo Immobilier: le Conseil d’Etat arendu un arrêt qui perturbe le fonctionne-ment de l’urbanisme commercial. De quois’agit-il?Emmanuel Guilini:«le Conseil d’Etat arendu le 28 septembre2005 un arrêt«Louis» (1)qui a jeté le plus grandtrouble sur l’urbanisme commercial. Il ajugé que dans les matières où le législa-teur avait posé une obligation derecours préalable, ce recours était unecondition de recevabilité, non seule-ment pour les personnes que le législa-teur mentionne comme devant exercerce recours, mais aussi pour toutes lespersonnes ayant un intérêt suffisantpour l’exercer.»JHI: en quoi cet arrêt concerne-t-il l’ur-banisme commercial?E.G.: «c’est un arrêt de principe. Si onle transpose dans le contentieux de l’ur-banisme commercial, cela signifie quedes tiers qui veulent contester une déci-sion de la commission départementaled’équipement commercial doivent saisirla commission nationale d’équipementcommercial, avant de saisir la juridictionadministrative, même si le législateur nel’a pas prévu ainsi.La loi prévoit en effet que seul le pré-fet, le demandeur ou deux membres dela CDEC dont un élu doivent saisir lacommission nationale. Or, selon la juris-prudence «Louis», même si le législa-teur n’a pas visé les tiers concurrents,toute personne y ayant intérêt doitd’abord contester la décision de laCDEC devant la CNEC. A défaut, sonrecours contentieux sera déclaré irrece-vable.»JHI: comment réagissent les juridictionsdu fond?E.G.: «la situation actuelle est trèstroublée. Deux tribunaux administratifs,Strasbourg et Nancy, ont transposé lasolution du Conseil d’Etat et ont déclaréirrecevable un recours direct exercécontre une décision de la CDEC devantle tribunal car les requérants n’avaientpas saisi préalablement la CNEC. Unautre tribunal, celui de Poitiers, a consi-déré que la lettre du texte de l’articleL.720-10 du Code de commerce ne per-mettait pas d’opposer l’irrecevabilité.Le Conseil d’Etat ne s’est pas encoreprononcé. Mais dans deux affaires encours, il a soulevé un moyen d’office quiaboutirait à l’irrecevabilité de la requê-te au motif qu’il n’y a pas eu de recourspréalable devant la CNEC.Cette situation est troublante d’unepart car la lettre du texte dit précisé-ment qui peut exercer un recours etd’autre part car ce serait un véritablereversement de jurisprudence en matiè-re d’urbanisme commercial. Or plusieursdizaines de recours sont pendantsdevant les tribunaux administratifs. Al’inverse, des dizaines de projets pour-raient être validés au motif que lesrecours exercés sont irrecevables.»JHI: comment pensez-vous que leConseil d’Etat va réagir?E.G.:«le Conseil d’Etat semble se rendrecompte de ces difficultés. Priver les tiersde recours serait d’ailleurs contraire àl’interprétation donnée par le Conseilconstitutionnel de la loi Raffarin et celarisquerait de poser des problèmes auregard de la CEDH. Comme le Conseild’Etat ne souhaitera vraisemblablementpas revenir sur l’arrêt Louis, on s’ache-minerait vers une solution de compro-mis. Le Conseil d’Etat pourrait considé-rer que ce revirement de jurisprudencene doit pas aboutir à priver les requé-rants de leur droit de recours. Il pour-rait donc maintenir la solution de l’arrêtLouis, mais sans lui donner de caractèrerétroactif.La solution de l’arrêt Louis serait alorsopposable aux recours exercés après cetarrêt. Cette interprétation sur les revire-ments de jurisprudence serait en outrecohérente avec celle récemment adop-tée sur le même thème par la Cour decassation. La décision du Conseil d’Etatest attendue pour fin février ou mars.»JHI: dans l’attente d’une solution, queconseillez-vous aux opérateurs?E.G.: «à titre conservatoire, je conseilled’exercer deux recours parallèles, l’undevant la CNEC et l’autre devant le tri-bunal administratif.»JHI: autre sujet d’urbanisme commercial:où en est la proposition de loi Fouché?E.G.: «le texte, très amendé, a été adop-té en première lecture, mais il sembleraitqu’il soit aujourd’hui abandonné.»JHI: la réforme des autorisations d’ur-banisme progresse. Où en est-on?E.G.: «la volonté du Gouvernement deEmmanuel Guillini (avocat, Lefèvre, Pelletier & associés):«l’arrêt du Conseil d’Etat a jeté le plus grand trouble sur l’urbanisme commercial»Après l’arrêt du Conseil d’Etat de septembre dernier «Louis», Emmanuel Guillini fait le point sur le conten-tieux de l’urbanisme commercial et le trouble qui en est résulté. Il estime qu’une solution attendue duConseil d’Etat est imminente. Par ailleurs, l’avocat qui a fait partie de la commission Pelletier sur la sécurisa-tion des autorisations d’urbanisme, dresse un tableau de l’état d’avancement des travaux.(1)Conseil d’Etat, 28septembre 2005,n°266208, lire l’encadré.Recours préalable: un arrêt deprincipe4ème et 5ème sous-sections réunies,28septembre 2005«Considérant que lorsque des disposi-tions législatives ou réglementairesorganisent une procédure obligatoirede recours administratif préalable àl'intervention d'une juridiction, le res-pect de cette procédure s'impose à pei-ne d'irrecevabilité du recours conten-tieux à toute personne justifiant d'unintérêt lui donnant qualité pour intro-duire ce recours contentieux; qu'il enva ainsi même dans le cas où les dispo-sitions régissant la procédure derecours administratif préalable, dansl'énumération qu'elles donnent despersonnes susceptibles de le former,auraient omis de faire figurer touteautre personne justifiant d'un intérêtsuffisant pour l'exercer».
21février 2006page7JURIShheebbddooimmobilier••INTERVIEWURBANISMEprendre en compte largement les pro-positions du rapport Pelletier est satis-faisante. Ce sont des propositions équi-librées, et souvent techniques. Enrevanche, nous avons encore peu devisibilité sur les décrets d’application àintervenir. Or il y aurait besoin deconcertation sur ces textes. Il faudraitéviter que les textes d’applicationsoient trop compliqués, après la paru-tion d’un cadre législatif clair.»JHI: quel calendrier peut-on prévoir?E.G.: «un projet de décret est soumisau Conseil d’Etat actuellement. Lesdécrets devraient principalement êtrepubliés en mai ou juin prochain.»JHI: votre rapport préconisait desmesures pour accélérer le contentieuxadministratif. Où en est-on?E.G.: «ces propositions relatives à laprocédure supposent pour certaines demodifier le Code de justice administrati-ve. Elles doivent faire l’objet de discus-sion avec la chancellerie et avec leConseil d’Etat. D’autres proposions sup-posent de modifier les pratiques, quidépendent beaucoup des tribunaux. Lesopérateurs sont prêts à accepter descalendriers, par exemple un an en pre-mière instance et un an en appel, maisil faut que les délais soient prévisibles.»JHI: la réforme prévoit de généraliserles autorisations tacites. Certains opéra-teurs sont sceptiques. Qu’en pensez-vous?E.G.: «les pouvoirs publics souhaitentgénéraliser les autorisations et les permistacites, ce qui sanctionne d’une certainefaçon l’inertie de l’administration. Dispo-ser d’une autorisation positive, mêmetacite, va tout de même dans l’intérêt desopérateurs!Il y a deux solutions. Soit après un certaindélai, l’administration est dessaisie et enparticulier dépossédée de son pouvoir deretrait (ce sera le cas des déclarationspréalables), soit elle n’est pas dessaisie etelle peut encore revenir pendant deuxmois sur une autorisation tacite (ce seratoujours le cas des permis de construire).Par ailleurs, il est prévu que l’administra-tion délivre une attestation d’autorisa-tion tacite, ce qui permettra aux opéra-teurs de disposer d’un document.»JHI: le rapport préconisait aussi d’autori-ser les annulations contentieuses par-tielles…E.G.: «cette proposition a été reprisepar le législateur dans la loi engage-ment national pour le logement. C’estune bonne chose car il y a souvent unedisproportion entre une illégalitémineure et la sanction prononcée par lejuge.Le rapport proposait aussi d’autoriserdes annulations conditionnelles pourpermettre au juge de demander à l’ad-ministration de régulariser un vice deforme ou de procédure dans un certaindélai. Le législateur n’a pas à ce jourrepris cette proposition, mais elle pour-rait aussi résulter d’une évolution de lajurisprudence.»JHI: les députés ont en revanche rejetél’idée de mettre fin à l’imprescriptibilitéadministrative des constructions irrégu-lières. Pourquoi?E.G.: «cette proposition a été mal com-prise. Beaucoup de constructions sontirrégulières. Or, même lorsque la prescrip-tion pénale est expirée et que les voisinsn’ont pas engagé de recours civil après10 ans, l’administration peut toujours, àl’occasion d’une nouvelle demande depermis, demander la régularisation. Il y alà une imprescriptibilité qui ne résulteque de la jurisprudence. Nous avions pro-posé que, dix ans après l’achèvement dela construction, s’il n’y a pas eu decontestation de la situation d’irrégularité,la construction soit réputée régulière.Mais la proposition n’a pas été biendéfendue au Parlement et elle a été vio-lemment critiquée par les députés. Per-sonne n’a invoqué le fait que la sécuritéjuridique implique, après un délai raison-nablement long, un droit à l’oubli. Lasituation actuelle est aussi un frein auxcessions: un propriétaire a du mal àvendre une construction qui n’est pasrégulière. En toute matière, il fautqu'une prescription puisse jouer.On peut espérer que la mesure sera favo-rablement réexaminée en deuxième lec-ture.Cette proposition avait été adoptée auSénat, mais avec une imperfection: elledevait jouer uniquement pour l’avenir.Or il faut que la règle, si elle est adop-tée, soit applicable immédiatement.»Infractions aux règles d’urba-nismeA une question écrite de Marie-Jo Zim-mermann, (UMP, Moselle), le ministrede l’équipement indique que les fonc-tionnaires et agents de l’Etat et des col-lectivités publiques, commissionnés etassermentés ne peuvent exercer leursattributions de police judiciaire quedans les limites du code de l’urbanismequi limite leurs pouvoirs à la constata-tion des infractions. Les constatationsqui peuvent être faites de la voiepublique ne nécessitent pas d’autorisa-tion d’une quelconque personne. Si lesconstatations sont faites à l’intérieurd’une propriété, l’agent verbalisateurdoit rechercher l’accord manuscrit del’occupant ou recueillir son accord ver-bal le consigner dans le procès-verbal.En cas de refus, l’agent doit le consi-gner dans le PV et le transmettre auministère public qui peut ordonner uneenquête préliminaire ou saisir le juged’instruction.(Rép. 31 janv. 06, JO AN Q, p.1094,n°74381).Occupation du domaine publicpar un débit de boissonsL’occupation privative du domainepublic des communes est soumise auprincipe de non-gratuité(CAA Mar-seille, 6 déc. 2004). Le montant de laredevance est fixé par l’assemblée déli-bérante de la collectivité en fonction dela valeur locative du bien occupé et del’avantage procuré par la jouissance dudomaine public. Un débitant de bois-sons qui occupe un trottoir doit doncobligatoirement s’acquitter d’une rede-vance.(rép. ministère de l’intérieur à Jean-LouisMasson, NI, Moselle, JO Sénat Q, 2 fév.2006, p.295, n°20211).Notion d’urbanisation et loilittoralLa préfète du Morbihan et les quatremaires des communes de Belle-Ile ontsigné un protocole d’accord sur l’inter-prétation de la notion d’extension del’urbanisation. Des schémas de secteurseront réalisés identifiant les villages ethameaux concernés.(rép. ministère de l’équipement à Josselinde Rohan, JO Sénat Q, p.309, n°18473).
21février 2006page8JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITE DE LA JURISPRUDENCEVices cachésla rigueur de l’actionestimatoire(Cass. Civ. 3e, 1erfév. 2006, n°134, FS-P +B+I, rejet)Cet arrêt apporte une solution logiquemais étonnante à l’égard d’un vendeursanctionné en raison d’un vice caché alorsque l’immeuble avait été vendu moinscher que sa valeurd’expertise:«Attendu, selon l'arrêt attaqué (Bor-deaux, 19janvier 2004), que le 5février1998, MmeL. a vendu un immeuble auxépoux E.pour le prix de 835000francs;que, par arrêt irrévocable du 30juillet2002, la cour d'appel de Bordeaux a rete-nu l'existence de vices cachés et ordonnéune expertise en vue de déterminer ladiminution du prix de la vente; que l'ex-pert a estimé la valeur de l'immeublenon atteint de vice à 1245 000 francs et à937000francs si les vices cachés étaientretenus et indiqué que malgré les vices,l'immeuble ne pouvait être payé moinscher que ce qu'il l'a été;Attendu que MmeL. fait grief à l'arrêt de lacondamner à payer aux époux E.la sommede 307200francs soit 46153,14 euros àtitre de réduction du prix, alors, selon lemoyen […] que l’action estimatoire nepeut […] autoriser l’acquéreur à réaliser unbénéfice illégitime […]Mais attendu que l'action estimatoire del'article1644 du Code civil permet dereplacer l'acheteur dans la situationoù il se serait trouvé si la chose ven-due n'avait pas été atteinte de vicescachés; qu'ayant exactement retenu queles époux E.étaient fondés à demanderla restitution du prix correspondant aucoût des travaux nécessaires pourremédier aux vicesleur permettantd'être en possession d'un immeubleconforme à celui qu'ils avaient souhaitéacquérir et que l'expert ne pouvait êtresuivi dans son raisonnement aux termesduquel malgré les vices dont il étaitaffecté, l'immeuble ne pouvait être payémoins cher que ce qu'il l'avait été, la courd'appel, qui a constaté que si MmeL.contestait les devis produits par lesépouxE., l'expert qui les avait vérifiésn'avait formulé aucune critique ni réserveà leur encontre, a pu en déduire, sansdénaturation et abstraction faite d'unmotif erroné mais surabondant relatif àla valeur du terrain, que Mme L. étaitredevable envers les époux E.de la som-me qu’elle a fixée».Le pourvoi est donc rejeté.Observations de Jurishebdo: cette solu-tion a un effet étonnant. Elle autorisel’acquéreur à percevoir une indemnitépour vice caché alors que le bien avaitété vendu à un prix inférieur à la valeurd’expertise tenant compte du vice.Cette décision permet de cerner le fonde-ment de l’action estimatoire, permettantune diminution du prix, offerte à l’acqué-reur par l’article1644 du Code civil. SelonLamy (dictionnaire droit immobilier,n°3599), la réduction de prix est appré-ciée à dire d’expert, «en recherchant lamoins-value qui s’attache au vice incrimi-né et les frais correspondants». La Courde cassation s’attache ici au secondpoint: les frais qui sont occasionnés parla découverte du vice. L’action a pour butde permettre à l’acquéreur d’obtenir unremboursement des dépenses de travauxqu’il doit engager pour réparer le vice.Toutefois, la Cour de cassation avait jugéque le juge ne peut pas estimer la réduc-tion de prix à la valeur de l’immeuble, carl’article1644 mentionne «une partie duprix» (Cass. Civ. 3e19avril 2000, n°98-12326). On comprend donc le raisonne-ment de la Cour de cassation dans l’arrêtrapporté, même s’il paraître être cho-quant du point de vue de l’équité Erreur matérielle du jugementL’exemple de l’indemnitéd’éviction(Cass. Civ. 3e, 8 fév. 2006, n°163, FS-P +B,rejet et cassation sans renvoi)L’article462 du NCPC autorise le juge àrectifier une erreur matérielle du juge-ment. Dans cette affaire, la question por-tait sur le montant de l’indemnité d’évic-tion. Le juge avait refusé de rectifier l’er-reur au motif que la rectification auraiteu des conséquences trop importantes.La décision est cassée:«Attendu, selon les arrêts attaqués (Aix-en-Provence, 5juin 2003 et 23octobre2003) que M.T., propriétaire de locaux àusage commercial donnés à bail à lasociété Glaces Manou, lui a donné congéavec offre d'indemnité d'éviction; quecette indemnité ayant été fixée à la som-me de 673196euros par arrêt du 5juin2003, la société preneuse a réclamé lepaiement d'une somme supérieure ensollicitant la rectification de deux erreursde multiplication ayant affecté le calculde cette indemnité;Sur le moyen unique du pourvoiprincipal:Vu l'article462 du nouveau Code de pro-cédure civile;Attendu que les erreurs et omissionsmatérielles qui affectent un jugementmême passé en force de chose jugée,peuvent toujours être réparées par lajuridiction qui l'a rendu ou celle à laquel-le il est déféré, selon ce que le dossierrévèle ou à défaut ce que la raison com-mande;Attendu que, pour rejeter la demande enrectification d'erreur matérielle, l'arrêtretient que dès lors qu'elle conduit àremettre en question le montant de l'in-demnité d'éviction dans des proportionsmodifiant les droits et obligations desparties, la demande de rectification solli-citée n'entre pas dans le champ d'appli-cation des dispositions de l'article462 dunouveau Code de procédure civile;Qu'en statuant ainsi, alors que le jugene peut refuser de rectifier uneerreur matérielle en se fondant surl'importance des conséquences résul-tant de la rectification, la cour d'appela violé le texte susvisé;Et vu l'article627, alinéa1, du nouveauCode de procédure civile;Attendu que la cassation prononcéen'implique pas qu'il y ait lieu à renvoi, laCour de Cassation étant en mesure derectifier les erreurs de calcul».Observations de Jurishebdo: la hautejuridiction a donc censuré la décisionpour une question de principe. Ce n’estpas parce que la rectification de l’erreuraurait des conséquences importantes quele juge ne doit pas procéder à la rectifica-tion. En l’espèce, les deux erreurs de mul-tiplication aboutissaient à un montantd’indemnité d’éviction de 673196eurosau lieu de 982783euros.En somme, ce n’est pas parce que l’erreurest importante qu’elle ne doit pas êtrerectifiée!
21février 2006page9JURIShheebbddooimmobilier••REPONSES MINISTERIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations31 janv. 2006ANp.983n°51632Michel Zumkeller,UMP, Territoire-de-BelfortIndemnités d’assurancede catastrophe naturelle:imposition?EconomiePour les bailleurs personnes physiques, les indemni-tés d’assurance ne sont imposables que si elles sontdestinées à financer des charges déductibles (entre-tien et réparation). Les indemnités qui financentdes dépenses de reconstruction ne sont pas impo-sablescar les dépenses d’investissement ne sontpas déductibles. Pour un propriétaire se réservantla jouissance de son logement, les dépenses pourréparer les dommages d’une catastrophe naturellesont non déductibles. Les indemnités d’assuranceperçues à la suite de catastrophe naturelle ne sontpas soumises à l‘IR.La réponse évoque aussile cas des entreprises:Pour les entreprises, lesindemnités entrainentune augmentation del’actif net. Les indemni-tés dont les primes ontété déduites du revenuimposable, sont en prin-cipe imposables.31 janv. 2006ANp.986n°71440Maurice Leroy,UDF, Loir-et-CherTaxe foncière et crédit-bailEconomieLa taxe foncière est établie au nom du propriétaire. Siles parties peuvent convenir qu’elle sera supportée parun autre débiteur, cette convention n’est pas opposableà l’administration. Ce n’est qu’à la levée d’option que lecrédit-preneur devient redevable de la taxe foncière.Il peut alors, le caséchéant, prétendre àune exonération.31 janv. 2006ANp.993n°66853Guy Geoffreoy,UMP, Seine-et-Mar-neFrais de remise de quit-tance de loyersEmploiLes frais occasionnés par l’envoi d’une quittan-ce ou d’un avis d’échéance ne peuvent êtreréclamés au locataire en sus du loyer. La CNC afait ressortir la nécessité de conduire uneréflexion sur le rôle des syndics et des adminis-trateurs de biens dans les relations locatives.Un groupe de travailsera prochainementmis en place à cet effet.Les solutions rappelées,telle que la gratuité del’envoi de la quittance,sont constantes.31 janv. 2006ANp.1019n°71954Jean-ClaudeAbrioux,UMP, Seine-Saint-DenisSuppression de fournitured’électricitéIndustrieEDF est tenu de consentir un abonnementà toute personne en faisant la demande saufinjonction contraire de l’autorité compétenteen matière d’urbanisme ou de police. EDF nepeut pas conditionner un abonnement à l’oc-cupation légale des lieux ni apprécier le droitd’occupation de ses clients. C’est au juge detrancher les litiges relatifs à l’occupation.Référence de texte:article2 de la loi du10février 2000. La solu-tion est la même pourtout gestionnaire deréseau public de distri-bution d’électricité.31 janv. 2006ANp.1065n°76119Françoise Branget,UMP, DoubsDroit de préemption surles baux commerciauxPMEL’article58 de la loi du 2août 2005 a instauréun droit de préemption au profit des com-munes sur les cessions de fonds de commerce etdes baux commerciaux. Les modalités d’applica-tion de ce texte seront précisées par décret quisupposera une concertationinterministérielle.Aucune précision n’estdonnée sur le calendrierde parution.2février 2006Sénatp.286Joël Billard,UMP, Eure-et-LoirImpayés de loyersEmploiLa loi du 26juillet 2005 (art. 32) a prévu queles fonds du 1% logements interviennent encomplément des polices d’assurances pourimpayés de loyers. Ces compensations permet-tront aux bailleurs de disposer au moindrecoût d’assurance, de protections étendues.Une convention doit êtresignée au début 2006 parl’Etat avec les partenairessociaux pour préciser l’ap-plication du dispositif,conclut la réponse.2février 2006Sénatp.286n°19259Thierry Repentin,PS, SavoieLocations meublées. Dis-positions transitoiresEmploiL’article115 de la loi du 18janvier 2005 a élargi le régime du bail meublé quiétait applicable aux bailleurs de plus de 4 logements à tous les propriétairesde logements meublés. Ces dispositions s’appliquent aux contrats signésaprès le 20janvier 2005, date d’entrée en vigueur de la loi et aux contratstacitement reconduits ou renouvelés depuis cette date. Le délai de préavis de3 mois que doit respecter le bailleur n’a pas été modifié par la loi du 18jan-vier 2005. Il continue de s’appliquer aux contrats signés avant le 20janvier2005 et s’applique à tous les contrats renouvelés ou tacitement reconduitsdepuis cette date, quel que soit le préavis prévu à l’origine.2février 2006Sénatp.287n°19825Eliane Assassi,CRC, Seine-Saint-DenisTransformation du statutdes OPHLMEmploiLe projet de loi ENL autorise le Gouvernementà adopter par ordonnance des mesures demodernisation du statut des OPHLM et desOPAC en créant un statut unifié: les officespublics de l’habitat (OPH). Cette réforme vise àassurer la permanence d’un secteur public del’habitat social performant. Elle ne constitueen aucune manière une atteinteaux mis-sions de service public assurées par les offices.La sénatrice voit dans ceprojet un moyen de«soumettre le logementaux seules règles de laconcurrence ».Anos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »21février 2006page10JURIShheebbddooimmobilier••EN BREFSur votre agenda28mars 2006(14h-18h) à Paris, l’UN-PI organise un colloque sur la fiscalitédu patrimoineet dévoilera à cetteoccasion les résultats d’une enquête réa-lisée auprès de ses adhérents.Tél. 0144113242.30mars 2006à Paris: conventionnationale de l’UNCMI.Tél. 0147208208.4avril 2006: l’IEIF organise une for-mation animée par Hervé Parent sur lessites internet immobiliers.Tél. 0144826363 ou www.ieif.fr.6 et 7avril 2006: L’expropriation;une formation organisée par l’Adef,Etudes foncières.Tél. 0156982000ou: foncier@wanadoo.fr14 au 16juin 2006à Saint-Malo: le38econgrès national des géomètresexperts aura pour thème «le foncier:entre maîtrise et liberté».Tél.: 0153890083 ouwww. publi-topex.com.NominationsCabinets ministériels:Relations avec le Parlement: MauriceMeda, directeur du cabinet, est nomméconseiller spécial du ministre; Jean-MarieBrinon, directeur adjoint du cabinet, chefde cabinet, est nommé directeur du cabi-net; Florence de Puylaroque, conseillèreauprès du ministre, est nommée directriceadjointe d’Henry Cuq (arr. du 25janvier,J.O. du 31 janv. @).Emploi, logement et cohésion sociale: ilest mis fin aux fonctions d’Alain Ofcard,conseiller technique; Jean-Martin Delormeest nommé conseiller technique au cabinetde Jean-Louis Borloo (arr. du 25 janv. 2006,J.O. du 31 janv. @).Equipement: il est mis fin aux fonctionsexercées par Jacques Le Pape, conseillerpour les affaires économiques et finan-cières ainsi qu’à celles d’Arnaud Leblin,conseiller communication et presse deDominique Perben (arr. du 30 janv. J.O. du1erfév. @). Olivier Chartierest nomméconseiller technique pour le tourisme (arr.du 31 janv., J.O. du 8 fév. @).Economie: Il est mis fin aux fonctions deDelphine d'Amarzit, conseillère technique;Jacques Le Papeest nommé conseiller aucabinet de Thierry Breton (arrêté du27janvier 2006, J.O. du 8 fév. @).Administration et organismespublicsPréfets: Philippe de Lagune est nom-mé préfet du Territoire de Belfort etFrancis Lamy de la Haute-Saône (décretsdu 10 fév. 2006, J.O. du 11 fév. @).Equipement: Jean-Marie Carteirac estnommé directeur départemental del'équipement des Alpes-Maritimes (arr.du 26janvier, J.O. du 31 janv. @).Vincent Pourquery de Boisserin est nom-mé directeur régional de l'équipementdu Centre et DDE du Loiret (arr. du 26janv. 2006, J.O. du 8 fév. @). Philippe Por-te est nommé directeur de l'équipementde Mayotte (arr. du 31 janv. 2006, J.O. du8 fév. @), Marc Focret, DDE du Cher (arr.du 2 fév. J.O. du 11, @).DRAC: François Erlenbach est nommédirecteur régional des affaires culturellesdu Limousin (arr. du 31 janv. J.O. du 11fév. @).Conseil d’Etat: Anne-Marie Camguil-hem, vice-président du tribunal adminis-tratif de Paris, est nommée conseillerd'Etat en service ordinaire;Sami Naïr, professeur d'université, estnommé conseiller d'Etat en service extra-ordinaire (décrets du 2février 2006, J.O.du 3 fév. @).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:N°TVA intracom.:SIGNATURE:20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi NSfév06UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERéservée aux nouveaux abonnésA noter28février 2006: c’est la date limite àlaquelle doit être payée la taxe annuellesur les bureauxen Ile-de-France, à l’aidede l’imprimé n°6705 BK (ou n°6705 Bpour les nouveaux redevables).
21février 2006page11JURIShheebbddooimmobilier••ACTUALITEConseil national des villes et dudéveloppement social urbain: 55 per-sonnes sont nommées à ce conseil par arrê-té du 6février (J.O. du 7 fév. p.1983). Sontnommés vice-présidents: Agathe Cahierre,adjointe au maire duHavre et MauriceCharrier, maire de Vaulx-en-Velin.Au fil du J.O.Conventions collectivesPersonnels des SA et fondationsd'HLM: l’arrêté du 20janvier 2006 étendl’accord du 30mai 2005 sur la formationprofessionnelle (J.O. du 31janvier,p.1641).Promotion-construction: un avis relatifà l'extension de l’avenant n°21 du16novembre 2005 sur le temps de tra-vail choisia été publié (J.O. du 1erfévrier, p.1689).Huissiers: l’avenant n°21 du9novembre 2005 à la convention collecti-ve nationale du personnel des huissiersde justice sur l’allocation de fin de car-rièrea fait l’objet d’un avis d’extension(J.O. du 1erfévrier 2006, p.1689).Immobilier: l’arrêté du 25janvier 2006étend l’avenant n°27 du 30mai 2005,relatif à la mise en œuvre de l’avenantn°26 (J.O. du 4 fév. p.1891).Pact-Arim: il est envisagé l’extensionde l’accord du 25novembre 2003 sur lesclassifications, à la convention des per-sonnels des centres PACT-ARIM (avispublié au J.O. du 9 fév. p.2096).Sécheresse 2003Un arrêté approuve le dossier type dedemande d’aide financière au titre de laprocédure exceptionnelle pour les dom-mages causés aux bâtiments par la séche-resse entre juillet et septembre2003 quia été instituée par l’article110 de la loide finances pour 2006. Y figurent notam-ment la liste des pièces à fournir et unefiche de description des dommages. Laprocédure concerne les personnes pro-priétaires de leur résidence principaledans les communes qui ont fait unedemande de reconnaissance de l’état decatastrophe naturelle et qui ne l’ont pasobtenue. L’instruction est assurée par lesservices préfectoraux.(Arrêté du 3février 2006 portant applicationde l'article110 de la loi n°2005-1719 du30décembre 2005, J.O. du 5 fév. p.1929).Protection de la montagneLe J.O. du 8février contient plusieursdécrets publiant des conventions interna-tionales liées à la protection de la mon-tagne dans les Alpes. En voici quelquesaspects qui ont des incidences en matièred’urbanisme.le protocole «Tourisme» (Décretn°2006-124 du 31janvier 2006 portantpublication du protocole d'application dela Convention alpine de 1991 dans ledomaine du tourisme, fait à Bled le16octobre 1998, J.O. du 8févrierp.2021) qui est entré en vigueur le11octobre 2005, prévoit par exempleque les parties contractantes dévelop-pent des politiques d’hébergementqui tiennent compte de la rareté de l’es-pace disponible en privilégiant l’héberge-ment commercial, la réhabilitation etl’utilisation du bâti existant et en moder-nisant et améliorant la qualité des héber-gements existants (art. 11). Elles doiventaussi délimiter des zones de tran-quillitéoù l’on renonce aux aménage-ments touristiques (art. 10).le protocole «Protection des sols»(Décret n°2006-125 du 31janvier 2006portant publication du protocole d'appli-cation de la Convention alpine de 1991dans le domaine de la protection dessols, J.O. du 8 fév. 2006 p.2024) prévoit(article7) qu’il faut veiller à l’utilisationde modes de construction économi-sant les surfaces et ménageant lessols. S’agissant de l’urbanisation, les par-ties contractantes visent de préférenceles zones intérieures tout en limitant l’ex-pansion des agglomérations.L’article17 impose de répertorier les sitesanciennement polluéset les surfacespour lesquelles subsistent des soupçonsde pollution.FinancementPTZ: les plafonds de ressourcespour les offres de prêt émises à compterdu 1erfévrier 2006 ont été publiés:(Décret n°2006-93 du 31janvier 2006, J.O.du 1erfév. p.1673).L’arrêté du 19janvier 2006 modifie l'ar-rêté du 26août 2005 concernant l'attribu-tion de prêts et subventions pour laconstruction, l'acquisition et la réhabilita-tion de logements. Le texte concerne la lis-te des pièces à fournir pour l’obtention duprêt (J.O. du 31 janv. 2006, p.1615).Sites classés: la liste des sites classés aucours de l'année 2005 (code de l'environ-nement, art. L.341-1 à L.341-22, R.341-4et R.341-5) a été publiée au J.O. du 1erfévrier (p.1684). Elle comprend 17 sites.Exemples: la presqu’île de Giens, le massifdu Saint Eynard (Chartreuse).Accessibilité: l’arrêté du 9février 2006(J.O. du 10 fév. p.2128 et rectificatif JO du11 fév. page2187) a fixé la liste desdépenses déductibles de la contributionannuelle prévue à l’article L 323-8-2 duCode du travail, c’est-à-dire la contributionannuelle au fonds de développement pourl’insertion professionnelle des handicapés.Sont déductibles par exemple lesdépenses de travaux dans les locaux del’entreprise pour faciliter l’accessibilité.2,11%: c’est le taux de l’intérêtlégalpour 2006 (fixé par décretn°2006-117 du 31janvier 2006, J.O.du 7 fév.p.1968).1,40%des loyers: c’est le taux de calculde la cotisation à la Caisse de garantiedulogementlocatif social (arrêté du 26jan-vier 2006, J.O. du 3 fév. p.1811).0,27% de la moyenne des produitsréalisés en2003 et2004 (avec décote sila moyenne est inférieure à 176231):c’est le taux de la cotisation due par lesnotairesau titre de la garantie collecti-ve pour l’année 2006 (arr. du 20 janv.2006, J.O. du 3 fév. p.1815).Chiffres…Du bon usage des motsUn «Ensemble d'installations hôtelières etd'équipements de loisirs aménagés en unlieu par un même promoteur» s’appelleun «complexe touristique». L’équiva-lent étranger est «resort», selon l’avis dela Commission générale de terminologieet de néologie (J.O. du 12 fév. p.2239).Nombre de personnesdevant occuper le logementZone AZone B etC1 personne25000 18950 2 personnes35000 25270 3 personnes40000 29230 4 personnes45500 32390 5 et plus51900 35540
21février 2006page12JURIShheebbddooimmobilier••INITIATIVESVente par lots: où en est-on?A l’occasion d’une présentation de l’actua-lité du droit immobilier, le 7février, Philip-pe Pelletier a fait le point sur la législationde la vente par lots.Il a rappelé que l’accord collectif du16mars 2005, s’il n’a pas pu être étenduen raison de l’opposition de certainesorganisations de locataires est néanmoinsapplicable aux adhérents des organismessignataires.La proposition de loi de Martine Aurillacest actuellement soumise à la commissiondes lois du Sénat et devrait être transmiseau Sénat en mars pour la 2e lecture, ce quilaisse prévoir une entrée en vigueur à lafin du 1ertrimestre.Le texte qui prévoit de modifier les condi-tions d’adoption des accords collectifs, vapermettre une extension de l’accord demars2005.Sur le fonds, le nouveau régime va proté-ger les locataires de vente d’immeubles deplus de 5 lots et va contraindre l’acquéreuren bloc de l’immeuble au choix suivant:soit prolonger les baux en cours, soit offrirun droit de préemption aux occupants, cequi, si un seul occupant exerce son droit,obligera à constituer une copropriété.Pour Philippe Pelletier, «ce système nepeut pas fonctionner sainement dupoint de vue économique», mais ajou-te-t-il, le système «a été conçu pour cela».Et de conclure : pour le propriétaire, lasolution sera, soit de vendre lui-même audétail, soit de trouver un acquéreur quiaccepte la prolongation des baux.FiscalitéRappelons les nouveaux tarifs des droits d’en-registrement applicables au 1erjanvier 2006.A propos de fiscalité, l’avocat Pierre Appre-mont (LPA) indique que les différentesmesures fiscales adoptées en lois definances devraient inciter les investisseurs àconstituer des SCI dédiées par immeuble.Critiques sur l’OPCI: l’UFG réagitDevant la diffusion d’un certain nombrede critiques à l’égard de l’OPCI, le groupeUFG a diffusé un document très argumen-té qui défend l’intérêt de la réforme desSCPI. Le groupe estime que, loin d’être«une dénaturation», l’OPCI est «avanttout une création de valeur pour les SCPI».L’UFG considère que «les textes actuelssont de nature à assurer la continuité ducontrat moral qui lie les sociétés de gestionde SCPI à leurs associés».L’UFG craint par exemple une utilisationabusive contre l’OPCI de la crise des fondsallemands. Cette crise, explique l’UFG, estliée à un problème d’évaluation, de retraitmassif des institutionnels et de performan-ce des produits.L’UFG considère que la sortie des investis-seurs institutionnels n’est pas suffisammentencadrée par le système des fonds alle-mands, mais que si le BVI, fédération alle-mande des gérants de fonds, propose desmesures pour encadrer cette décollecte,ces mesures sont proches de celles qui sontprévues pour l’OPCI (par exemple traite-ment particulier de la sortie d’institution-nels pour plus de 20% de l’actif).L’UFG rappelle que le défaut de liquiditéest toujours provisoire, comme l’a montréla crise des SCPI et qu’il faut laisser auxsociétés de gestion suffisamment de latitu-de pour imaginer au mieux les solutionsadaptées à chaque situation. Et de suggé-rer une liste de mesures, dans «la parfaiteinformation du souscripteur». Exemples:allonger le préavis de sortie selon les caté-gories de porteurs, identifier les gros por-teurs et limiter leur sortie à une échéancedonnée, plafonner les demandes de rachatpar échéance (par exemple en montant parporteur) recours possible à l’endettement.Pierre-André Périssol remet leprix HaussmannLa chambre Fnaim Paris-Ile-de-France, pré-sidée par Marcel Ricard, a remis ce16février son prix Haussmann à MarianneJaeglé pour son livre «Histoire de Paris etdes Parisiens» (coédité par Cie 12 et LeParisien).Des accessits ont été accordés à NicolasMichelin pour «Nouveaux Paris, la Villeet ses possibles » (éditions Picard), ainsiqu’à Olivier Mongin pour «la conditionurbaine, la ville à l’heure de la mon-dialisation» (Seuil) et à Roland Castro etSophie Denissof pour «[Re] ModelerMétamorphoser - contre la table rase,pour une ville partageable» (le Moni-teur). Enfin, mentions spéciales pour«Douce Banlieue» de Gérard Mordillat etFrédérique Jacquet, «Paris et l’automobile,un siècle de passion» de Mathieu Flon-neau et pour «Le Paris des Lumièresd’après le Plan de Turgot» d’Alfred Fierroet Jean-Yves Sarrazin.Les prix étaient remis cette année par l’an-cien ministre Pierre-André Périssolenprésence des deux précédents présidentsdu jury, André Santini et Louis Gaston Pel-loux.Pierre-André Périssol a souligné que«depuis dix ans, les Français ont réoccupéle secteur de la pierre» et estimé qu’ils«ne le lâcheront plus». Relevant «ladiversité des besoins en matière de loge-ment», et considérant «qu’on ne peut pasêtre assigné à un logement» l’ancienministre a indiqué que «la politique dulogement doit répondre à la diversitéde cette demande et assurer une fluiditéde l’offre».Nexity s’engage pour le logementLe groupe Nexity a publié une liste de 10engagements pour favoriser l’accès aulogement.Le groupe annonce pour avril2006 la créa-tion d’un Institut Nexity qui aura vocationà réunir des personnalités qualifiées pourorganiser le débat sur la question du loge-ment.Le groupe s’engage à racheter le loge-mentaux personnes victimes d’accidentsde la vie (décès, invalidité, licenciement,mutation). Pour faciliter le financementdes bénéficiaires d’un PTZ, Nexity propo-se de différer le paiement des intérêtsintercalaires. Il propose aussi de dispen-ser de versement du dépôt de garantieles clients de moins de 30 ans qui acquiè-rent leur résidence principale. Il s’engagepar ailleurs à augmenter le nombre delogements proposés à destination desopérateurs sociaux et à répercuter inté-gralement une baisse du coût de fonciernégociée avec une collectivité Taux en vigueurjusqu’à findéc. 2005A compter du1erjanv. 2006Taxe de publicité foncière0,615%0,715%Vente d’immeubles4,89%5,09%Cession de parts sociales etde titres de sociétés à pré-pondérance immobilière4,80%5%Cession d’actions1% (plafon-né à 3049 )1,10% (plafon-né à 4000 )Cession de fonds decommerce (fraction deprix excédant 23000 )4,80%5%Droit de partage1%1,1%Source LPA
Article suivant