mardi 3 juin 2025

ns 22 – 4 novembre 2008

AccueilAnciens numérosns 22 - 4 novembre 2008
■ Projet de loi logement p. 2 à 10
Les débats au Sénat
✓ Critiques sur le 1 % et l’article 55
✓ La mission de service public des HLM
✓ Vers des conventions d’utilité sociale
✓ Inciter les HLM à construire
✓ La gouvernance du 1 %
✓ La mise à jour des règlements de copropriété
✓ Le PLU pourra fixer un pourcentage de logements sociaux dans un programme
✓ Rejet de la réforme de l’article 55
✓ Restriction du cautionnement
✓ Réduction des délais d’expulsion
✓ 2 principaux cas de mobilité dans les HLM
✓ Rejet temporaire de l’article réduisant les plafonds de ressources HLM
✓ Mentionner la surface d’un logement loué
✓ Délai de prescription pour les contrats de construction
✓ Seconde délibération

■ Grenelle p. 10
✓ Vote solennel du projet de loi Grenelle I à l’Assemblée

■ Simplification du droit p. 11
✓ Les députés votent la proposition de loi de simplification du droit

■ Marchés p. 12
✓ Immobilier d’entreprise : actualités et tendances du marché

■ En bref p. 14, 16
✓ Sur votre agenda
✓ Prêts relais
✓ Deux nouveaux indices de l’IEIF
✓ Bibliographie
✓ Crise financière

■ Tribune libre p. 15
✓ Louis G. Pelloux : « le marché secondaire des SCPI va à nouveau poser problème ».


PROJETDELOILOGEMENTp.2à10LesdébatsauSénatCritiquessurle1%etl’article55LamissiondeservicepublicdesHLMVersdesconventionsd’utilitésocialeInciterlesHLMàconstruireLagouvernancedu1%LamiseàjourdesrèglementsdecopropriétéLePLUpourrafixerunpourcentagedelogementssociauxdansunprogrammeRejetdelaréformedel’article55RestrictionducautionnementRéductiondesdélaisd’expulsion2principauxcasdemobilitédanslesHLMRejettemporairedel’articlerédui-santlesplafondsderessourcesHLMMentionnerlasurfaced’unloge-mentlouéDélaideprescriptionpourlescontratsdeconstructionSecondedélibérationGRENELLEp.10VotesolennelduprojetdeloiGrenelleIàl’AssembléeSIMPLIFICATIONDUDROITp.11LesdéputésvotentlapropositiondeloidesimplificationdudroitMARCHESp.12Immobilierd’entreprise:actualitésettendancesdumarchéENBREFp.14,16SurvotreagendaPrêtsrelaisDeuxnouveauxindicesdel’IEIFBibliographieCrisefinancièreDominiqueBrayeenpremièreligneLeprojetdeloideChristineBoutinapassél’étapeduSénat.Nousyconsacronsledossierprincipaldecenuméro.Letexteconfirmequelesujetdulogementimposel’examendedispositionstrèstechniques,ilmanifesteaussiuneinterventionrécurrentedulégislateurpuisque4textesdeloiontétéadoptésen5annéessurlesujet.Loiurbanismeethabitaten2003,loideprogrammationpourlacohésionsocialeen2005,loiengagementnationalpourlelogementen2006,loiDALOen2007.Cesdébatsmontrentparticulièrementbienl’évolutiondesespritssurtellleoutellequestion.SurleDALO,parexemple:sonprincipeestdésormaisacquisetils‘agitmaintenantdelerendreeffectifpardesaméliorationstechniques,commelafacultéreconnuedecréerplusieurscommissionsdansundépartement.Lesdébatslaissententrevoird’autresréformes.Ilfaudraainsisurveillerl’évolutiondestextesconcernantlesmeublés(indépendammentdesquestionsfiscales)carlaministre,àl’occasiond’unamendementfinalementretiré,aévoquélanécessited’enrevoirlalégislation.L’analysedesdébatsparlementairespermetenfindedécouvrirdesréactionsétonnantes.AinsiSergeDassaultparexempleestimequeledispositifRobienaundéfautmajeur,c’estqu’ilempêchelesmairesd’exerceruncontrôlesurl’attributiondesloge-ments.Étonnantpourunlibéral!Letexteapportesonlotd’innovations.Exemple:lebailleuraural’obligationdefairefigurerdanslebaillasur-facedulogement:laloiCarrezestétendueàlalocation.C’estàPhilippeDallierqu’ondoitcetamendement.Cedernierestintervenuàdiversesreprises,notammentsurlaloiDALO.Lessénateursactifssurcedossiersontenréalitétrèspeunombreux,demêmequelessénateursprésentsenséance,OutrePhilippeDallierquiaunrôleactifpourlacommissiondesfinances,signalonslesocialisteThierryRepentin,toujoursprésentenmatièredelogement,maisaussiDominiqueVoynetouOdetteTerrade.Insistonssurtoutsurl’actiondurapporteur,DominiqueBraye.CetéludesYvelinesfaitpreuved’uneefficacitéd’analysehorsducommun,expli-quantparexemplel’objectifdunouveauprélèvementimposéauxorga-nismesHLM,pourquesecréeunesolidaritéfinancièrevisantàfavoriserlaconstructiondelogementssociaux.Ilaaussiprocédéàlaréécrituretrèscomplètedenombreuxarticlesduprojetdeloi(parexempleceluisurlescopropriétésendifficulté),cequiexpliquequeletexteissuduvoteduSénatsoitsensiblementdifférentdutexteinitial.Lerapporteuraaussiexpliquéqu’iln’étaitpasopportunderelancerledébatsurl’article55delaloiSRUetlasuitedesdébatsluiadonnéraison.Ilfautrendrehommageàcetéluquiaeffectuéuntravailremarquablelorsdecesdébats,défendantavecténacitédetrèsnombreuxamendements,enpoussantsesinterlocuteursdansleursretranchements,enlesrenvoyantàleursproprescontradictions,toutenétantouvertàcertainesproposi-tionsdel’opposition.Ilnecraintpasdavantagedes’opposerauGouver-nement,notammentsurl’article55delaloiSRU,maisillesoutientsurl’article21quiprévoyaitderéduirede10%lesplafondsderessourcesd’accèsauxHLM.Quellequesoitl’opinionqu’onpeutavoirsurletexte,ilfautaumoinss’accordersurlefaitque,parlaqualitédesontravail,c’estunsénateurquirendhonneurauParlement.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO spécial 224NOVEMBRE2008ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierTRIBUNE LIBRE p.15 Louis G.Pelloux: «le marchésecondaire des SCPI va à nou-veau poser problème».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineNuméro spécial: actualité législative
4novembre 2008page2JURIShheebbddooimmobilierPrésentant son projet de loi aux séna-teurs, projet qui a été déclaré d’urgence,Christine Boutinrappelle que notre paysn’a pas suffisamment construit pendantune décennie, mais que la production delogements a ensuite fortement progres-sé, de 308000 en 2002 à 435000 l’an der-nier. Mais le ralentissement actuel devraitconduire à terminer l’année à 360000mises en chantier (JO déb. Sénat 15 oct.p.5285).La ministre présente les trois objectifs dela loi:- soutenir l’activité de la constructionpour la location et l’accession populaire àla propriété,- permettre aux classes moyennes etmodestes d’accéder au logement et- lutter contre le mal-logement.À propos des bailleurs sociaux, elleévoque “la mise en œuvre d’une véri-table solidarité financière entre les orga-nismes sous la forme d’une péréqua-tion”. La ministre évoque aussi, à proposdu 1%, “le temps de réformer profondé-ment la gouvernance de ce dispositif,d’en limiter les coûts de gestion et deréorienter l’utilisation des ressources versles priorités de la politique du loge-ment”.Pour l’accession à la propriété, l’une desmesures est l’ouverture du Pass-Foncieraux logements collectifs.L’objectif est de réaliser 30000 logementspar ce dispositif. La ministre défend éga-lement la mesure visant à élargir ledécompte des logements sociaux de la loiSRU à l’accession (dans le cadre du Pass-Foncier et du prêt social de location-accession). Elle cite aussi la mesure favori-sant l’agrandissement des logementsd’habitation en permettant le dépasse-ment des normes d’urbanisme dans lalimite de 20% pendant deux ans(p.5287).Pour le logement social, la ministre pré-voit de diminuer de 10% les plafonds deressources d’accès aux HLM, ce qui rédui-rait de 70% à 60% la population pou-vant prétendre à un logement HLM. Leprojet vise aussi à interdire le cumulentre une caution et une assurance pourimpayés de loyer.Quant au droit au logement opposable, ilest proposé d’instituer une solidaritéinterdépartementale en Ile-de-France.Pour le logement indigne, sa définitionsera donnée par la loi.Henri Feltz, rapporteur du Conseil écono-mique, social et environnemental, a souli-gné l’intérêt du programme nationalde requalification des quartiersanciens dégradés(p.5288).Il émet toutefois quelques doutes sur lesrôles respectifs de l’Anru et de l’Anah etson “refus de toute captation brutale,sous une forme ou sous une autre, desfonds du 1% logement”.Le Conseil s’est par ailleurs prononcé enfaveur d’un plan ambitieux de rénova-tion thermique des bâtiments anciens.Dominique Braye, rapporteur du projetde loi, rappelle qu’entre2003 et2007,l’on a vu se succéder pas moins de sixtextes consacrés en totalité ou partielle-ment au logement (p.5290). Il déploreles conditions dans lesquelles se sontdéroulées les négociations avec le 1%logement “dont le Parlement a été tota-lement exclu”. À propos de la loi SRU, lerapporteur estime qu’il estinutile dereprendre le débat sur l’article 55,prévu par l’article 17 du projet de loi(p.5291), annonçant un amendement desuppression de cet article17. Il proposeaussi de maintenir le dispositif d’aide auxinvestissements dans les zones de revitali-sation rurale.Brigitte Bout, rapporteur pour avis,approuve les dispositions du texte visantà favoriser la mobilité des locataires duparc HLM, et elle soutient l’article 17 caril lui paraît légitime de considérer que leslogements bénéficiant du régime del’accession populaire à la propriété sontdestinés aux mêmes personnes et fontl’objet du même niveau d’aide que leslogements HLM (p.5293).Elle émet en revanche des réserves sur laquestion du financement du plan derénovation des quartiers anciens.Quant à Philippe Dallier, rapporteur pouravis de la commission des finances, ilregrette la “débudgétisation de la partde l’Etat, totale dans le financement del’Anru et quasiment totale dans le finan-cement de l’Anah” (p.5294).Il suggère, une convention pour 3 ans,pour assurer le financement de l’Anru etde l’Anah.Il approuve par ailleurs la mesure derecentrage du dispositif Robien sur leszones de marché tendu.À propos des financements, ChristineBoutin répond qu’il a été demandé àtous les ministères, et pas seulement aulogement, de recourir à une débudgéti-sation de leurs dépenses (p.5297).Yvon Collinestime qu’il faut renforcerl’article 55 de la loi SRU, par exemple enconditionnant le permis de construire à laréalisation d’un seuil de logementssociaux dans tous les nouveaux pro-grammes. Il évoque par ailleurs l’article19 qui réduit à un an le délai d’expulsiontout en rappelant qu’il revient au juge defixer les délais d’expulsion (p.5299).Critiques sur le 1% et la réfor-me de l’article 55 de la loi SRUThierry Repentinconteste l’idée qu’il y aitune “mobilisation” de l’Etat dans ce pro-jet de loi (p.5300). Il juge par ailleurstimide la mesure de recentrage dudispositif Robien, il estime que le pro-jet menace la pérennité du 1% loge-ment: affectant cette somme à l’Anah, leprojet détourne la fonction de la collectedu 1%. Le texte témoigne d’une “visionstigmatisante du monde HLM et de seslocataires”. Le sénateur socialiste considè-re que le projet est un “véritable contre-sens” car il risque de renforcer certainsdans l’idée que le logement social seraitdestiné uniquement aux plus pauvres.Daniel Dubois(Union centriste) rappelleque le 1% a un fonctionnement paritai-Le projet de loi “logement” au Sénat: un débat riche d’amendements, et de rebondissementsLLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTTAu fil des amendements, le texte de Christine Boutin s’est enrichi de nombreux articles dans des domainestrès variés: régime des locations HLM, rapports locatifs privés, mais aussi urbanisme et copropriété. Ce n’estqu’au prix d’une 2edélibération que la ministre a obtenu la réduction des plafonds de ressources HLM.
4novembre 2008page3JURIShheebbddooimmobilierre et il estime que les mesures proposéesvisent à “casser cet équilibre” (p.5304),l’Etat prévoyant d’amputer le 1% d’unesomme de 1,5milliard d’euros. OdetteTerradeévoque aussi le désengagementde l’Etat.Pierre Jarlierprésente une vision pluspositive. Il approuve par exemple lamesure de recours à la VEFA en faveurdes bailleurs sociaux, qu’il juge extrême-ment utile (p.5307) pour placer rapide-ment sur le marché de nouveaux loge-ments sociaux.En revanche, il estime prématuré derevoir le champ de l’article 55 de la loiSRU. Quant à la mesured’assouplissement des règles de COSen faveur de l’agrandissement des loge-ments, il estime qu’elle ne peut résulterd’une disposition d’ordre général, et qu’ilfaut laisser au conseil municipal le pou-voir de déterminer les périmètres sur les-quels seraient accordées ces dérogations(p.5308).Serge Lagaucherejoint les propos de Phi-lippe Repentin, quand il affirme que le1% est détourné. La définition del’emploi des fonds sera faite par décret.À propos de l’article 55, il indique que330 des 730 communes concernées parun programme de rattrapage n’ont pasatteint leurs objectifs (p.5309).Jean-Marie Vanlerenberghesoutient cer-taines mesures, comme le programme derequalification des quartiers anciensdégradés, mais en critique d’autres, com-me celle relative au 1% ou celle visant ladéfinition des logements sociaux.Christian Cambonsoutient l’idée de favo-riser la mobilité des locataires dans leparc public (p.5314) et la mise en placeen Ile-de-France de l’interdépartementa-lité pour le mécanisme du DALO. Il seréjouit que l’habitat indigne soit définidans le projet de loi.Odette Herviauxcritique la mesure deréduction des délais d’expulsion(p.5316). Serge Dassaultévoque la pra-tique qui consiste à ce que les communesgarantissent les emprunts des organismesHLM. Il considère que cette opérationconstitue un danger considérable pour lacommune, car la commune ne dispose nide fonds propres ni de réserves (p.5317)et il préconise de la supprimer. À proposdu Robien, ce qui lui paraît néfaste, c’estque cela “empêche les maires d’exercerun contrôle sur l’attribution deslogements”. Il ajoute “résultat, les loge-ments sont attribués le plus souvent àdes personnes qui viennent d’ailleurs, cequi nuit à la bonne cohésion sociale descommunes” (p.5317).Dominique Voynetqualifie la décision derachat de 30000 logements invendus de“mesure conjoncturelle de soutien auxpromoteurs déstabilisés par la crise ducrédit” (p.5320). Elle demanded’abandonner la réforme de l’article 55de la loi SRU et aussi de revenir sur le dis-positif prévu pour favoriser les expulsionslocatives.Claude Jeannerot, qui est par ailleurs pré-sident de l’Anil, s’inquiète de lapérenni- du financement des Adil (p.5323)en raison de la réforme du 1%, quiaurait pour conséquence de supprimer lefinancement des associations des sommescollectées au titre du 1%. Pour leRobien, il demande que le mécanismesoit assorti de contreparties sociales. Pourle parc privé, il juge que le projet estrelativement muet, hormis la réductiondes délais d’expulsion et ajoute qu’ilconvient d’engager une réflexion sur lesmoyens nécessaires à une politique deprévention efficace.La mission de service publicdes HLMDans ses réponses aux sénateurs, Christi-ne Boutin a précisé, à propos du 1% queles aides du 1% pour travaux sans condi-tion de plafond de ressources sont deve-nues inutiles, car une aide fiscale doitêtre mise en œuvre à la suite du Grenellede l’environnement.À propos des organismes HLM, elleindique qu’il est anormal et “non confor-me à leur mission de service public” quecertains “se consacrent davantage à leurtrésorerie qu’aux activités de construc-tion” (p.5326).Quant aux PLAI, la ministre précise que lefinancement existe: il était prévu pour8000 logements en 2006, mais pour14000 logements en 2007. Elle insiste “cene sont pas les crédits qui manquent maisles demandes des organismes” (p.5328).Elle rappelle, sur la question de la garan-tie des organismes HLM, que la CGLLSintervient et évite de faire courir desrisques aux communes. Elle indique quele réseau Anil continuera à être financé.Quant aux expulsions, elle se prononcepour la mise en place de la garantie desrisques locatifs, qui figure dans le textesigné jeudi dernier [9octobre] avec lespartenaires sociaux (p.5329).Défendant une question préalable, Domi-nique Voynetse demande, reprenant laconclusion du rapporteur, “s’il est bienopportun de relancer un débat de fondsur l’article 55 pour des ordres de gran-deur aussi modestes” (p.5334).Elle émet aussi des réserves sur le rachatde logements invendus aux promoteurs,“ce sont en fait la SNI et les organismesd’HLM que vous contraindrez à recouriraux VEFA pour des programmes dont ilest permis de penser qu’ils sont malconçus et inadaptés aux besoins des per-sonnes” (p.5335). Elle préconise de lan-cer le chantier de la rénovation énergé-tique des bâtiments. La motion a étérejetée (p.5338).Les sénateurs ont repris les débats le15octobre sur la discussion par articles.L’article 1erconcerne les HLMet il rem-place les conventions globales depatrimoines par les conventionsd’utilité sociale. Guy Fischersoutient unamendement de suppression de l’article,Roland Courteaurelève que les conven-tions de patrimoine dataient de la loi de2004, mais que le décret d’application n’aété publié que le 8mars 2007 (JO déb.Sénat 16 oct. p.5412). Il juge donc qu’il esttrop tôt pour juger des effets de cetteréforme et conteste le caractère obligatoi-re des conventions, qui étaient jusqu’à pré-sent facultatives. Dominique Brayeexplique au contraire que c’est un proces-sus de modernisationqui est engagé etqu’il est nécessaire de stimuler le processusconventionnel pour mettre fin à la sédi-mentation des différentes conventionsAPL, qui abouti à des incohérences.L’amendement de suppression a été rejeté.Guy Fischera proposé (amendementn°512) de supprimer le régime fiscal desSIIC; il n’a pas été suivi (p.5415).Dominique Brayea présenté un amende-ment (n°3) pour donner une base législa-tive à la définition des plans stratégiquesde patrimoine. Il a été voté.L’amendement n°4 prévoit d’associer lesEPCI à l’établissement de ces conventions.Il a été adopté (p.5420).LLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT
4novembre 2008page4JURIShheebbddooimmobilierVers des conventions d’utilitésocialeLes sénateurs ont poursuivi les débats le16octobre. Claude Jeannerota proposé(amendement n°226) que les locatairessoient associés à la préparation de laconvention d’utilité sociale. Il n’a pas étésuivi mais Dominique Braye a fait obser-ver que le droit en vigueur permet déjàde les consulter (JO déb. Sénat 17 oct.p.5448).Le rapporteur a ensuite indiqué qu’ilétait nécessaire de prévoir une procédurecontradictoire entre le préfet etl’organisme HLM, lorsque celui-ci ne res-pecte pas les obligations fixées par laconvention.Christine Boutinprécise à cette occasionque les indicateurs qui seront définisdans le décretconcerneront “la poli-tique de patrimoine, la politique sociale,les programmes de constructions, maisaussi la qualité du service rendu”(p.5452).Elle indique aussi, en s’adressant à Thier-ry Repentin “je puis vous assurer, Mon-sieur Repentin, que l’élaboration d’uneconvention d’utilité sociale donnera lieuà un échange avec le futur président del’USH”.Un amendement n°5 rectifié bis a étéadopté à propos des sanctionsà mettreen œuvre, précisant que le dispositifs’appliquera dans les cas l’examen dela situation de l’organisme démontre quecelui-ci a gravement manqué de son faità ses engagements (p.5456).L’amendement n°6, voté, réduit de 12 à6 ans le délai au-delà duquel les conven-tions APL régissant les logementsconstruits après la loi sur les responsabili-tés locales deviennent caduques et sontremplacées par celles des conventionsd’utilité sociale.Un sous-amendement n°633 du Gouver-nement a été adopté pour permettre auxorganismes de logement social de confierdes actions d’accompagnement social àune association d’insertion (p.5456).Plusieurs sénateurs, dont Annie DavidetPierre-Yves Collombat, ont proposé desupprimer l’article qui autorise desmodulations de loyers pour certainsgroupes d’immeubles déterminés.Dominique Braye répond que cetteexpérimentation des loyers progressifs apour “finalité de favoriser l’accès desménages les plus modestes auximmeubles présentant un niveau dequalité élevé et de financer des réduc-tions de loyers pour ces derniers en fai-sant contribuer un peu plus lesménages qui en ont les moyens”(p.5459). Christine Boutin ajoute qu’ils’agit de “proportionner l’effort deslocataires à leur capacité contributive”,cette disposition étant facultative. Lesamendements de suppression ont étérejetés.En revanche, un amendement n°9 recti-fié a étendu à 2010 l’abattement de30% sur la taxe foncière des organismesHLM ayant signé une convention sur laqualité du patrimoine en 2009.Brigitte Gonthier-Maurina proposé unrelèvement du plafond de dépôt du livretA à 20000euros (amendement n°322),mais il a été rejeté (p.5470).A subi le même sort l’amendementn°359 qui demandait de prolonger de 5ans la majoration à 25 ans del’exonération de TFPB des logementslocatifs sociaux, construits pendant ladurée du plan de cohésion sociale(échéance actuelle fixée à fin 2009).Charles Reveta suggéré (amendementn°460) de créer un fonds national quigérerait les dépôts de garantiedetous les logements, et permettraitd’assurer la garantie globale des loyerspour les organismes HLM. Il l’a finale-ment retiré mais Christine Boutin en asouligné l’intérêt dans la perspective dela mise en place de la garantie desrisques locatifs (p.5474).Inciter les organismes HLM àconstruireL’article 2crée un prélèvement surles organismes HLM qui investissentpeudans la construction. Le prélèvementserait versé à la CGLLS. Dominique Brayepropose d’en modifier la rédaction, pourle limiter aux organismes ayant une acti-vité locative. Odette Terradecritique lecaractère rétroactif de la mesure(p.5490). En réponse, par sous-amende-ment 622, la ministre propose d’atténuerla rétroactivité du dispositif de péréqua-tion en 2009.Dominique Braye explique (p.5496) laphilosophie du dispositif: les bailleurssociaux qui ne construisent pas alorsqu’ils le devraient parce que situés dansdes secteurs tendus, sont des “bailleurssociaux coupables. Ils mènent une poli-tique patrimoniale de propriétairesprivés: leur principal objectif, leur préfé-rence, est non pas la construction, maisbien le profit.” Quant aux bailleurssociaux qui ne construisent pas parcequ’ils sont dans des secteurs il n’y apas de tension, “ceux-là ne sont pas cou-pables, mais nous voulons leur retirer unepartie de leurs fonds pour les confier àdes bailleurs qui sont, eux dans les sec-teurs tendus, c’est-à-dire le besoinse fait le plus sentir”.Christine Boutinindique que le produitattendu de ce prélèvement est de50 à80millions d’euros (p.5498), et que larétroactivité du dispositif peut être atté-nuée, au démarrage du dispositif en2009, et ce pour le seul exercice 2008,pour les organismes qui auraient reprisune activité d’investissement en 2008 etqui, sans cela, seraient pénalisés.Jean-Denis Badréa obtenu le vote d’unamendement qui reporte le dispositifà 2011(n°566 rectifié) contre l’avis de laministre (p.5502). L’amendement 10complété par sous-amendement 622 rec-tifié bis qui reporte notamment la datede paiement du prélèvement au30novembre de chaque année, a étévoté.A l’article 3, Thierry Repentinévoquel’accord conclu avec le 1%, pour un ver-sement annuel de 850millions d’euros,destiné à financer le plan de rénovationdes quartiers anciens (p.5513), qu’il qua-lifie “d’extrême ponction”.Il évoque l’allongement des tâches dévo-lues au 1%, ce qui va le contraindre à enabandonner d’autres, comme le Pass-Tra-vaux, qui représente actuellement900millions d’euros par an.La gouvernance du 1%Dominique Brayeindique “l’impérieusenécessité de revoir la gouvernance du1% logement” (p.5515). Christine Bou-tin explique les termes de l’accord quidevait être signé le 23octobre. Lesgrandes catégories d’emploi des res-sources seront désormais fixées par la loiet le décret, “de manière à conforter leurutilisation au service des priorités de lapolitique du logement”. L’ANPEEC serarecentrée sur ses fonctions de contrôledes collecteurs et des autres organismesassociés.LLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT
Les partenaires sociaux ont accepté deporter le montant des subventions auprogramme de production de logementslocatifs sociaux de 225 à 300millionsd’euros (p.5516).Il a été décidé que 25% des réservationsdu 1% seront mobilisées pour le loge-ment des salariés de droit privé déclarésprioritaires au titre des commissions demédiation DALO.Le 1% interviendra pour intensifier lalutte contre l’habitat indigne, avec l’Anruet l’Anah, à hauteur de 1,3 milliardd’euros chaque année pour 3 ans.Le nombre de Pass-Foncier est porté à30000 logements financés par le 1%.Dominique Brayerappelle que les fondsdu 1% appartiennent aux entreprises etil propose (amendement n°11) de suppri-mer la référence au financement de lapolitique de la ville. Le texte a été voté(p.5523), ainsi qu’une séried’amendements rédactionnels.L’amendement 14 concerne la hiérarchi-sation des emplois de la PEEC. Il a étévoté (p.5535). Il en est de même dun°15 qui autorise, dans ces emplois, lesprises de participation.L’amendement 312, qui a été voté,explique Serge Lagauchevise à maintenirl’équilibre entre l’Etat et les partenairessociaux, dans la gestion du 1%.Pour éviter que le Parlement soit privéde tout moyen de contrôle, la commis-sion et la ministre se sont misesd’accord sur un amendement n°255rectifié bis qui prévoit que la répartitiondes ressources de la PEEC est faite parun document de programmation trien-nal qui est transmis au Parlement. Il aété voté (p.5544).Les débats ont repris le 17octobre surl’article 3. Le vote de l’amendement 21vise à clarifier les dispositions relatives aupouvoir de sanction dont disposel’ANPEEC (JO déb. Sénat, 18 oct. p.5570).Par ailleurs, il a été voté la transforma-tion de l’UESLen société régie par unconseil de surveillance et un directoire(sous-amendement n°634, p.5572). Len°625 précise explicitement que l’activitédu fonds de garantie universelle desrisques locatifs n’est pas une activité deréassurance.De nombreux amendements rédaction-nels ont été votés à propos du 1%.L’article 3 a été voté.Un article additionnel a été ajouté(amendement 35) relatif à l’Anah: il pré-cise que l’Anah participe à la lutte contrel’habitat indigne (p.5585) et il met enplace un collège tripartitepour sonconseil d’administration:- Etat et établissements publics,- parlementaires et élus locaux,- personnalités qualifiées.Dominique Brayerend à cette occasionhommage à Philippe Pelletier, actuelprésident.L’article 4concerne la VEFA. RolandCourteauestime l’article inutile puisqu’unarrêt du Conseil d’Etat (8 fév. 1991) aautorisé le recours par des organismes àun contrat de VEFA si l’opération a pourobjet l’acquisition d’une partie seulementd’un programme immobilier (p.5588).Dominique Brayerépond (en présentantl’amendement n°36, voté) qu’il s’agit desécuriser les opérationset inscrire dansla loi la pratique résultant de circulairesautorisant les HLM à acheter des loge-ments en VEFA dans les programmes deconstruction des promoteurs, à conditionqu’ils ne représentent pas plus de la moi-tié du programme. Au-delà, les orga-nismes devront procéder par appeld’offres. Mais le rapporteur s’interrogesur le dispositif et il propose une autrerédaction sans référence à un critère desurface. Christine Boutin explique qu’ils’agit de “débloquer la construction decentaines de milliers de logements actuel-lement en suspens” (p.5593).Les sénateurs ont rejeté l’amendementn°626 du Gouvernement qui voulait indi-quer que l’Anah participe à la réhabilita-tion des structures d’hébergement, fauted’assurance sur le financement de cetteaction (p.5598).Un article a été ajouté pour corriger lemécanisme de clause anti-spéculativepour les acquéreurs de logements HLM(amendement 37 voté).L’article 5concerne la copropriété. Ilvise, dans les immeubles desloge-ments sociaux ont été vendus aux occu-pants, à constituer des provisions spé-ciales pour travaux. Dominique Brayepropose (amendement n°39) :- d’obliger l’organisme qui doit fournir laliste des travaux à en chiffrer le montant, - de prévoir une présentation annuellepar le syndic de cette liste devant le syn-dicat des copropriétaires, - et de rendre obligatoire la constitutiondes avances, dans le cas les travauxsont votés par l’assemblée. L’organismeserait dispensé de cette obligation deconstituer des avances.Christine Boutin se prononce en faveurde l’amendement n°39, qui a été voté.Un amendement n°336 visait à autoriserles syndicats de copropriétaires à ouvrirun compte d’épargne(livre A), mais il aété rejeté (p.5606).L’article 6crée une procédured’alerte pour les copropriétés en dif-ficulté.Dominique Braye(amendement 40)indique qu’il s’agit de nommer un observa-teur du syndicat quand les impayés attei-gnent 25%. Peu convaincu par cette pro-position, le rapporteur propose de la rem-placer par la nomination d’un mandatai-re ad hoc. Celui-ci pourrait être chargéd’une mission de médiationet d’aide desdifférentes parties en cause. La procédurepourrait être déclenchée par des copro-priétaires représentant au moins 15% desvoix, en cas de carence du syndic.Le rapporteur a soutenu un amendementn°41 qui étend aux charges de copro-priété la procédure de saisie conservatoi-re, par huissier, sans autorisation préa-lable du juge, (modification de l’article68 de la loi du 9juillet 1991). Mais il l’aretiré à la demande de la ministre qui arappelé qu’il est possible d’utiliser la pro-cédure d’injonction de payer (p.5611).Dominique Voyneta proposé de créer unpermis de mise en copropriété, maisl’amendement (n°348) a été repoussé.La mise à jour des règlementsde copropriétéEn revanche, l’amendement n°43 de lacommission, qui pérennise la facultéde mettre à jour les règlements decopropriété à la majorité simplea étévoté, avec l’appui de Thierry Repentin(p.5613). La date limite qui était fixée àfin 2008 est donc supprimée.Deux amendements (347 et 349) visaientà assouplir les règles de majorité pourl’adoption de décision sur les travauxsur parties privatives, s’ils ont un inté-rêt d’économie d’énergie, mais ils ont étérepoussés. La ministre a toutefois estimé4novembre 2008page5JURIShheebbddooimmobilierLLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT
utile de poursuivre la réflexion, en paral-lèle avec l’étude engagée avec les repré-sentants des propriétaires sous la condui-te de Jean Perrin(p.5614).Il a aussi été voté un amendementn°620, précisé par le sous-amendementn°632, qui concerne le droit civild’Alsace-Moselle. Il permettra notam-ment à l’établissement public de perce-voir une redevance pour la consultationdu livre foncier ou la délivrance de copiesà titre de renseignement, explique Chris-tine Boutin (p.5615).L’article 7concerne le programmenational de requalification des quar-tiers anciens dégradés (PNRQAD). Il afait l’objet de nombreux amendements. Ils’agit, explique la ministre, de donnerune dimension nouvelle au renouvelle-ment urbain, par un programme nationalvisant à remédier aux difficultés desquartiers de certaines villes (p.5623), entirant profit de l’expérience de l’Anru. Ilest prévu unbudget de 2, 5milliardsd’euros. Les actions de réhabilitationseront lancées avec l’Anah. L’enveloppesera gérée par l’Anru. L’Anru et l’Anahlanceront un appel à candidature audébut 2009, pour sélectionner les pre-miers quartiers en juin2009.Ce programme contribuera à la résorp-tion de l’habitat indigne, sans transfor-mer ces quartiers en quartiers “boboï-sés”. L’article a été voté avec quelquesamendements (p.5628).Il en est de même de l’article 8quidéfinit le rôle de l’Anru dans la mise enœuvre du programme.L’article 9vise les programmeslocaux de l’habitat (PLH). Il prévoitnotamment une procédure permettantau préfet de sanctionner les EPCI ne pré-sentant pas un PLH suffisamment ambi-tieux, explique le rapporteur (p.5637). Levote de l’amendement n°56 permetd’actualiser les grands objectifs du PLH,notamment la lutte contre l’étalementurbain.Philippe Dalliera déposé un amende-ment d’appel (n°282) pour lancer ledébat sur l’organisation de Paris et de sarégion. Il prévoit, pour Paris et les dépar-tements limitrophes, de la réalisationdans les deux ans d’un programmeinterdépartemental de l’habitatet il aété adopté (p.5647).Le vote de l’amendement n°59 astreintles communes de plus de 20000 habi-tants n’appartenant pas à un EPCI (etnon 30000 comme dans le projet initial),à adopter un PLH (p.5652).Le PLU pourra fixer un pourcen-tage de logements sociaux dansun programmeL’amendement n°63 présenté par le rap-porteur vise à permettre aux communesde délimiter, par leur PLU, des secteursdans lesquels les programmes de loge-ments devront comporter un pourcen-tage défini de taille moyenne, pouréviter la multiplication des petits loge-ments. Il a été voté (p.5655). Quant aun°64, également voté, il concerne ledroit des communes de délimiter des sec-teurs dans lequel les programmes delogements devront comporter un pour-centage minimum de logementssociaux. Il remplacerait le droit dedélaissement qui existe actuellement,mais qui est peu utilisé.À propos du droit de préemptionurbain, le vote à l’unanimité del’amendement 65 (p.5660) vise àéli-miner les fraudes consistant à créer desSCI pour vendre un bien soumis au droitde préemption. La vente de la totalitédes parts est soumise au droit, mais pas lavente d’une fraction des parts, il est pro-posé d’étendre le droit de préemption àla cession de la majorité des parts de laSCI.L’amendement n°69 ajoute à la liste desétablissements publics soumis au droitde prioritédes communes, la RATP etl’AP-HP, afin de faciliter la mobilisationdes terrains publics en faveur du loge-ment (texte voté p.5661).Le n°472 vise à faciliter la constructionde logements à partir de bâtiments agri-coles inutilisés par l’agriculture, il a étévoté à l’unanimité.L’amendement n°67 règle le problèmede la superposition d’un établissementpublic foncier local et d’un EPF d’Etat. Leplafond detaxe spécialed’équipementest fixé en principe pourchacun à 10euros par habitant (au lieude 20 pour chacun actuellement).L’amendement n°68 étend aux SEMl’exonération de taxe spécialed’équipement applicable aux HLM (voteunanime également).Le régime de taxation des plus-valuesen cas de cession de terrains devenusconstructibles est modifié parl’amendement n°70. Il s’agit de rempla-cer l’assiettede la taxe qui était jusqu’àprésent le prix de vente, par la plus-value.Le système actuel, rappelle le rapporteur,avait été imposé par Bercy lors del’adoption de la loi ENL en 2006, mais ilest injuste car “plus la plus-value est éle-vée, moins elle est taxée”. L’amendementa été voté à l’unanimité (p.5668).Il en est de même du n°66 rectifié bis quitransfère le droit de préemption au pré-fet dans les communes qui ont fait l’objetd’un arrêté de carence au titre del’obligation de construire des logementssociaux (p.5671).Au cours de la séance du 20octobre,après des débats sur la question duconstat de carence, les sénateurs ontabordé l’article 10qui autorise, à titretemporaire pendant 3 ans, un dépasse-ment du COS pour permettre, dans lalimite de 20% un agrandissementdes logements. Thierry Repentin, qui ensouligne les difficultés pratiques, proposede supprimer l’article (JO déb. Sénat 21oct., p.5691).Dominique Brayerelève que cela entreen contradiction avec l’incitation faiteaux communes de se doter de documentsd’urbanisme. Il propose d’inverser le prin-cipe: le mécanisme s’appliquera si lescommunes le décident (le texte proposévisait une application de principe, saufdécision contraire de la commune). Sonamendement n°71 a été voté (p.5693), ilest complété par le n°374 qui accorde lamême faculté aux EPCI.Le vote de l’amendement n°73 (p.5697)va autoriser le cumul de la majoration deCOS pour les constructions HPE et lamajoration liée à une part de logementssociaux dans un programme.L’article 10 a été voté.Un amendement n°559 rectifié ter, pré-senté par Denis Badré, a été adopté pourfixer un délai de 6 mois au-delà duquel,si les fouilles d’archéologie préventi-ven’ont pas été réalisées, le programmede construction pourra être engagé(p.5699). Dominique Brayeexplique qu’ils’agit de responsabiliser les personnes quiréalisent les fouilles.4novembre 2008page6JURIShheebbddooimmobilierLLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT
L’article 11, qui vise les opérationsd’intérêt nationala été voté avecquelques amendements rédactionnels.Il permet par exemple d’étendre ce statutà des opérations de logements sociauxsur des terrains appartenant à des socié-tés dont le capital est détenu majoritaire-ment par l’Etat.L’article 12crée le projet urbain par-tenarial. Dominique Brayeindique quece PUP, nouvelle procédure de finance-ment des équipements publics, remplaceles programmes d’aménagementd’ensemble. L’amendement n°79 étendcette faculté aux communes dotées d’unecarte communale ou non dotées dedocuments d’urbanisme. Il a été voté endépit de l’avis contraire de la ministre(p.5705).Le vote du n°81 permettra d’acquitter laparticipation en cédant un immeublebâti ou non.L’article 13autorise l’autorité compé-tente à délivrer un permis de construirepar dérogation à une règle du PLU pourautoriser des travaux nécessaires àl’accessibilité d’un logement.Il a été voté avec un amendement ren-voyant également aux POS (p.5705).Bariza Khiaria tenté, mais sans succès defaire voter un amendement (n°388) pourautoriser des dérogations aux PLU pourpermettre des travaux nécessaires àl’isolation d’un logement.L’amendement n°644 transfère aux com-munes et EPCI la compétence pour déli-vrer un permis de construire à un officedépartemental ou interdépartementald’HLM (voté p.5707).C’est le Gouvernement qui a proposéde réécrire l’article 14, qui précise lesconditions de financement des structuresd’hébergement par l’Anru. Elle pourraaussi en financer la construction.De l’opportunité du Robien…Le débat a ensuite porté sur le dispositifRobien. La ministre indique que depuis2003, 250000 logements ont étéconstruits par ce moyen, mais que 5000à6000 n’avaient pas besoin d’entrer dansce cadre et que “des promoteurs indéli-cats ont incité des personnes qui souhai-taient arrondir leurs retraites à investirdans ces logements. Elles se retrouventaujourd’hui avec un crédit et un loyer àpayer, C’est scandaleux!” (p.5715). D’oùsa proposition de recentrage.L’amendement 399 visant à supprimer ledispositif a été rejeté (p.5716). L’article15 contient précisément ce recentrage.Dominique Brayea préconisé de suppri-mer le II de l’article qui prévoyait la sup-pression des avantages fiscaux pour lesinvestissements dans les zones de revi-talisation rurale(ZRR). Le dispositifétant récent puisqu’il date de la loi surles territoires ruraux du 23février 2005. Ilconvient de le maintenir, explique le rap-porteur. Cet amendement n°86 a étévoté (p.5727) et l’article 15 également.L’article 16concerne letaux de TVA à5, 5%. Il prévoit, explique Christine Bou-tin, que lorsque le propriétaire d’un bienqui a bénéficié de la TVA à 5, 5%, lerevend, il reste tenu de rembourserl’avantage fiscal, mais de façon dégressi-ve, après 5 ans (p.5734).Un amendement n°269, qui a été votéaprès sa présentation par Philippe Dallier,vise à fixer un prix hors taxe identique,pour des appartements identiques d’unmême programme, s’ils ont un taux deTVA différent. Il s’agit de s’assurer quec’est bien l’acquéreur et non leconstructeur, qui bénéficie de la dif-férence de prix.L’amendement n°279, également voté,permet aux opérations réalisées par lePass-Foncier la décote prévue sur lavaleur des terrains de l’Etat vendus pourconstruire du logement social.L’amendement n°88, voté, reporte d’unan, à fin 2010 le bénéfice de la TVA à 5,5% pour les opérations individuelles réa-lisées avec Pass-Foncier.Rejet de la réforme de l’article55 de la loi SRUL’article 17est celui qui tend à assimi-ler aux logements locatifs sociaux leslogements en accession à la propriété,dans le calcul du quota de logementssociaux de l’article 55 de la loi SRU.Dominique Brayeexplique d’emblée, parun argumentaire très structuré, que lacommission ne souhaite pas relancer ledébat sur ce sujet. Il indique quel’équilibre actuel est satisfaisant,qu’introduire une part d’accession dansle quota revient à vider le dispositif de sasubstance. Il affirme cependant êtreouvert à des mesures favorisantl’accession sociale à la propriété (p.5739).En revanche, Brigitte Bout, rapporteurpour avis de la commission des affairessociales, soutient l’article proposé. ThierryRepentinestime que le soutien à la pro-priété ne relève pas du même débat.Christine Boutinrépond qu’elle assumel’objectif de 70% de propriétaires et pré-cise que dans l’accession sociale à la pro-priété, “nous retrouvons les mêmes per-sonnes, les mêmes revenus, la même aidede l’Etat et la même maîtrise laissée aumaire, ainsi que la même durée pour lacomptabilisation dans les 20% que lors-qu’un organisme HLM vend son loge-ment pour en faire une propriété”(p.5745).Dominique Brayereconnaît que les pla-fonds de ressources sont les mêmes maisnon les revenus: “seuls sont éligibles àl’accession sociale à la propriété lesménages dont les revenus sont les plusproches du plafond”. L’amendement desuppression a été voté (p.5750).Restriction du cautionnementAvec l’article 18débutent les disposi-tions visant à favoriser la mobilité dans leparc de logements. Cet article comportedeux ajouts à la loi de 1989 sur les rap-ports locatifs:- il réserve au bailleur personne physique(et aux SCI familiales) la faculté dedemander un cautionnementà sonlocataire et,- pour tout bailleur, il interdit le cumulentre la caution et une assurance locative(article22-1 nouveau de la loi du 6juillet1989).Dominique Voynetsuggère des disposi-tions visant à remplacer l’article 18 parl’institution d’un fonds de garantie uni-verselle et mutualiste contre les risqueslocatifs (p.5752).Dominique Brayepropose (amendementn°90), pour les personnes morales, delimiter l’interdiction de recours au cau-tionnement en l’autorisant:- d’une part s’il est apporté par certainsorganismes comme le 1%, via le Loca-Pass ou le fonds de solidarité pour lelogement, FSL,- d’autre part si le logement est loué à unétudiant non boursier.L’amendement a été voté.Dominique Voyneta proposé, mais sanssuccès, d’obliger le bailleur à fournir des4novembre 2008page7JURIShheebbddooimmobilierLLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT
factures pour motiver son refus de resti-tuer le dépôt de garantie au locataire(rejet de l’amendement 480, p.5756).En revanche, les sénateurs ont approuvél’amendement n°119 qui concerne la res-titution du dépôt de garantieen cas dechangement de propriétaire en cours debail. En complétant l’article 22 de la loide 1989, le texte précise que la restitu-tion incombe au nouveau bailleur(p.5757). Dominique Voynet avait dépo- un amendement identique.Après l’article 18, Daniel Raoula soutenuun amendement (n°483) qui visait à rap-procher le régime des locations meubléesde celui des locations vides. Il l’a finale-ment retiré mais la ministre a indiquéque le Gouvernement était favorable àune précision de la réglementation deslocations meublées, tout en renvoyantà la nécessité d’une concertation entreorganisation de bailleurs et de locataires(p.5769).Réduction des délaisd’expulsion L’article 19réduit à un an le délaimaximum que peut accorder le jugeaprès un jugement d’expulsion. Le rap-porteur soutient cette réforme, rappelantque la procédure est longue, qu’unedécision d’obtention de la force publiquedemande en moyenne deux ans si lelocataire refuse de quitter les lieux(p.5764) et que le délai moyen pourobtenir une indemnisation de l’Etat estde 31 mois. Il approuve l’amendementn°328 qui vise àréduire le délai mini-mum de 3 mois, car cela aboutit parfoisà ce que le juge, qui voudrait accorder undélai d’un ou deux mois, refuse d’accorertout délai, car il serait contraint de lefixer à 3 mois. Cette règle concerne aussilesbaux commerciaux, indique BrigitteBout. Cet amendement a été voté, ainsique l’article 19 (p.5765).A aussi été voté l’amendement n°486présenté par le groupe socialiste, quirend obligatoire la création des commis-sions de prévention des expulsions loca-tives (p.5767). Texte voté avec approba-tion de la ministre qui indique que cescommissions existent dans la moitié desdépartements. Le 21octobre, les sénateurs ont exami- l’article 20qui prévoit notamment lecas de sous-occupation des logementssociaux et qui modifie la loi de 1948.Dominique Voynetcritique l’esprit du dis-positif “déloger pour reloger ne crée pasde logements supplémentaires” (JO déb.Sénat, 22 oct, p.5795).Les députés communistes demandant lasuppression de l’article, le rapporteurs’exclame, à propos de la remise en causede la situation des ménages dont lesrevenus sont deux fois supérieurs au pla-fond, soit plus de 9000euros en régionparisienne pour un couple avec deuxenfants: “Maintenant les communistesdéfendent les riches, c’est-à-dire ceux quigagnent plus de 9000euros par mois […]Les socialistes, quant à eux, défendent les“bobos” parisiens qui gagnent plus de9000euros par mois, et qui constituentdepuis bien longtemps leur clientèle!”(p.5798). Les amendements de suppres-sion de l’article ont été repoussés.2 principaux cas de mobilitéLe rapporteur explique le dispositif visantà favoriser la mobilité dans le parc public(amendement n°91) notamment en casde sous-occupation: le loyer du nouveaulogement ne pourra être supérieur àcelui du logement d’origine, le bailleurversera au locataire une aide à la mobili-té. Au troisième refus, le locataire perdra,si son logement est situé dans un marchéimmobilier tendu, à l’issue d’un délai desix mois, le bénéfice du maintien dans leslieux (p.5800). Le 2ecas est celui lapersonne handicapée n’y habite plus.Divers amendements ont été adoptés:- n°329 laissant au bailleur le soind’apprécier l’opportunité de demanderau locataire vivant dans un logementsous-occupé de quitter les lieux,- le n°553 visant à exclure les ZUS du dis-positif remettant en cause le droit aumaintien dans les lieux des personnesdépassant les plafonds de ressources,- le n°330 rectifié qui fixe à 18 mois ledélai laissé au locataire pour quitter leslieux lorsque la personne handicapée quiy résidait est décédée (et non 6 moiscomme prévu dans le texte initial).- le n°654 qui fixe à 70 ans la limited’âge du locataire pour l’application del’article L 442-3-2 remettant en cause ledroit au maintien dans les lieux pour lelocataire, lorsque la personne handicapén’y habite plus.L’amendement 91 a été voté (p.5812).L’amendement 92 rectifié du rapporteur,vise le cas des locataires dont les res-sources dépassent le double des pla-fonds, il modifie substantiellement letexte du projet.Il propose que le dispositif ne s’appliqueque dans les zones tendues, définies pardécret et qu’aux personnes dépassant ledouble des plafonds, pendant 2 annéesconsécutives. Il rappelle par ailleurs quele décret sur les surloyers a été publié finaoût et qu’il incitera des locataires à lamobilité.L’amendement n°92 a été voté avec unsous-amendement n°533 présenté parRaymonde Le Texierqui exclut les ZUS del’application de l’article L 442-3-3 suppri-mant le droit au maintien dans les lieuxpour les locataires dépassant le doubledu plafond de ressources. Il s’agit,explique la sénatrice, de favoriser la mixi- sociale (p.5918).L’amendement n°93 vise à permettre auxorganismes HLM de rendre applicable cedispositif aux logements situés hors deszones qui seront fixées par décret,l’amendement a été voté (p.5824). Len°95 supprime aussi le droit au maintiendans les lieux pour les cas dedémolition. Egalement voté, le n°96qui clarifie le régime de sous-locationpartielle aux jeunes de moins de 30ans. Le nouveau texte prévoit de condi-tionner la possibilité par une informationpréalable et un accord formel du bailleur(p.5827). Le n°97 donne une définitionunique de la notion de personnes vivantau foyer et la rend applicable pourl‘attribution des logements sociaux, pourle SLS. Il a été adopté.Quant au n°99, il vise la loi de 1948. Il“modernise un certain nombre deconcepts juridiques obsolètes”. Ainsi, ilsupprime la référence à des usageslocaux. Il remplace la notion d’hygiènenormale par la référence aux caractéris-tiques de décence de la loi de 1989. Il aété voté (p.5831).Visant la loi de 1989, l’amendementn°100 de la commission modifie l’article40 de la loi relatif au transfert du baild’un locataire HLM en cas d’abandon dedomicile ou de décès du locataire. Le rap-porteur explique qu’il s’agit de “fairebénéficier provisoirement les concubinsnotoires et les personnes de plus de 70ans du transfert ou de la poursuite ducontrat de location en cas d’abandon du4novembre 2008page8JURIShheebbddooimmobilierLLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT
logement par le locataire ou de décès dece dernier” (voté, p.5833). L’article 20 aété voté.Ensuite, un long amendement n°101 dela commission vise à “moderniser les dis-positions relatives aux SEMgérant deslogements locatifs sociaux” et à leurrendre applicables les mesures sur lasous-occupation des logements adaptésaux personnes handicapées et cellesconcernant les locataires dont les revenusdépassent le double du plafond. Il a étévoté (p.5841) avec une série de sous-amendements, par exemple le n°680 quirend applicable aux SEM la prime à lamobilité accordée au locataire qui doitquitter les lieux pour sous-occupation.Rejet - temporaire - de l’articleréduisant les plafonds de res-sources HLM L’article 21projette de réduire de10,3% les plafonds de ressourcesd’accès aux HLM. Il a fait l’objetd’amendement de suppression (n°216).Jean-Pierre Fourcadeestime que cetteréforme est une erreur sur le plan poli-tique et sur le plan social (p.5844). Domi-nique Brayeexplique que l’effet de cettediminution sera de rendre 63% de lapopulation éligible au logement social,contre 70% actuellement. Or en 1988,61% de la population pouvait prétendreun logement social. Il s’agit donc simple-ment de revenir à la situation antérieureà la réévaluation du SMIC entre2003et2008.Mais le rapporteur n’a pas convaincu etl’amendement de suppression a été voté(p.5849). L’article 21 est donc supprimé(voir toutefois la seconde délibération enfin de débats).Avant l’article 22, une séried’amendements a été repoussée, parexemple le n°406, proposé par Domi-nique Voynetqui visait à limiter leshausses de loyer qui pourraient résulterde travaux effectués par les bailleurs,notamment dans le cadre du Grenelle del’environnement (p.5852). L’article 22vise l’Agence nationalepour la cohésion sociale et l’égalitédes chances. Il réforme son conseild’administration en réduisant de 24 àune quinzaine le nombre des représen-tants de l’Etat. Dominique Brayesoutientun amendement (n°103) pour y faireréférence aux représentants syndicaux. Ila été voté, ainsi que l’article (p.5857). Pour l’article 23, Dominique Brayerap-pelle qu’il avait été le seul sénateur àvoter contre le vote de l’amendementsocialiste visant à créer un article55 del’hébergement”, lors de l’examen de laloi DALO; jugeant que le texte seraitinapplicable, faute de définition précisedes places d’hébergement comptabili-sées. Il est donc apparu nécessaire de lemodifier pour les définir et en mêmetemps pour intégrer une dimension inter-communale (p.5860). Christine Boutinindique son attachement à l’article, quiest une reprise d’une proposition du rap-port Pinte.Philippe Dallierpropose, pour Paris et les3 départements limitrophes, de créer unplan interdépartemental des per-sonnes sans domicile. Il a été suivi,malgré l’avis du rapporteur (amende-ment 646, voté p.5863). Celui de la com-mission (n°104 rectifié) a également étéadopté.Après l’article 23, le vote del’amendement n°105 autorise les réser-vataires de logements locatifs sociaux, lescollecteurs du 1% par exemple à êtresignataires des accords collectifs inter-communaux sur les attributions de ceslogements aux personnes défavorisées(p.5864).Le n°331, également voté, permet aupréfet de faire travailler ensemble lesassociations avec le SAMU socialpourque le parc d’hébergement d’urgencesoit entièrement utilisé, alors que chaqueservice travaille actuellement sans coordi-nation, explique Brigitte Bout.Quant au vote du n°332 il permet lamise en place, en Ile-de-France, d’un dis-positif de veille sociale au niveau régio-nal.Dominique Voyneta obtenu le vote d’unamendement n°500 qui vise à impulser,dans le PPALPD, une stratégie cohérentede mobilisation des logements dans leparc privé (p.5867). L’article 24réforme le droit au loge-ment opposable.Guy Fischersouligne les difficultés demise en œuvre du DALO: en Ile-de-Fran-ce, pour 23680 demandes déposées, 483personnes ont été relogées soit 2% desdemandes. Il en appelle à la réquisitiondes logements vacants (p.5869).Philippe Dalliercherche à régler la ques-tion de l’Ile-de-France (amendementn°274) en limitant la faculté du deman-deur à saisir une seule commissionpour éviter qu’une commission ne donneun avis favorable alors qu’une autre l’adéjà fait. Son texte a été voté, ainsi quel’amendement n°333, qui donne au pré-fet de région un pouvoir d’arbitrage.Quant au vote du n°273, il autorise lacréation de plus d’une commissionpar département. L’article 24 a étévoté.Le vote d’un article additionnel (amende-ment 278), défendu par Philippe Dallier,précise le calcul du montant del’astreinteà laquelle pourra êtrecondamné l’Etat pour ne pas avoir trouvéde solution de logement (p.5876).Mentionner la surface d’unlogement louéSignalons aussi un amendement n°280également voté à l’initiative de PhilippeDallierqui oblige à faire figurer la sur-face du logement, par complémentde l’article 3 de la loi de 1989(p.5877). On peut observer que la notionde surface n’a pas été précisée. L’article 25concerne l’habitatindigne auquel la loi apporte une défini-tion: “locaux utilisé aux fins d’habitationet impropres par nature à cet usage, ainsique les logements dont l’état, ou celui dubâtiment dans lequel ils sont situés, expo-se les occupants à des risques manifestespouvant porter atteinte à leur sécuritéphysique ou à leur santé”.Il a été voté (p.5881).Quelques articles additionnels ont étévotés: l’un complète l’article L 111-6-1 duCCH qui encadre les divisionsd’immeubles pour préciser que cela viseles divisions en propriété ou en jouis-sance. Il s’agit, explique le rapporteur, delutter contre la division de pavillons oud’appartements dont toutes les piècessont louées à des prix prohibitifs(p.5881). Un autre étend aux locauxvacants la faculté d’exécuter des travauxd’office par le préfet (amendementn°111). Pour lutter contre les marchandsde sommeil, l’amendement n°114, réduit4novembre 2008page9JURIShheebbddooimmobilierLLEE PPRROOJJEETT DDEE LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT
Vote solennel à l’AssembléeAprès le vote solennel des députés le 21octobre, le texte a été transmisau Sénat. Rappelons que ce texte Grenelle I est avant tout une loid’orientation et que les articles normatifs figureront dans le Grenelle II.le montant de l’indemnitéd’expropriation due au marchand desommeil, du coût des travaux de sécuritéou de salubrité. Dominique Voynetavaitdéposé un amendement identique, qui aété adopté. L’article 26concernel’intermédiation locative. DominiqueBrayeindique que l’amendement n°115vise à donner aux organismes HLM lapossibilité de prendre à bail des loge-ments conventionnés du parc privé pourles sous-louer à des personnes en difficul-té. Il a été voté. L’article 27a aussi été voté, il a été pré-cisé par l’amendement n°116 qui préciseles conditions de prise à bail par les asso-ciations de logements du parc privé envue de les sous-louer ou de les utiliserpour l’hébergement de personnes éprou-vant des difficultés (texte voté, p.5889).Thierry Repentina obtenu le vote del’amendement n°413 en faveur deséta-blissements publics fonciers. Actuelle-ment un vendeur est exonéré de plus-value s’il vend son bien à un EPF en vued’une rétrocession à un bailleur social.Mais la rétrocession doit avoir lieu dansun délai d’un an. Le texte voté porte cedélai à 3 ans (p.5890).Même succès pour l’amendement n°44,du même auteur qui épargne au pro-priétaire qui vend son terrain à un EPFLl’envoi d’une déclaration d’intentiond’aliéner. Encore un succès pour les deuxamendements suivants de Thierry Repen-tin. L’uni autorise une modification desstatuts de l’EPFL à la majorité des deuxtiers (n°419) et l’autre assouplitl’exigence de majorité en cas de secondeconvocation de l’assemblée ou du conseild’administration de l’EPFL (n°418).Délai de prescription pour lescontrats de constructionL’amendement n°582, présenté parDaniel Duboisconcerne les construc-teurs. Il vise, explique-t-il, à “éviter unedisparité de traitement en matière deprescription entre vices apparents etnon-conformités apparentes etd’autre part une dualité de régime entrela VEFA et la vente en l’état futur derénovation”.En conséquence, l’article 1642-1 du code4novembre 2008page10JURIShheebbddooimmobilierLLOOGGEEMMEENNTTGGRREENNEELLLLEENous reprenons l’analyse des débats duprojet de loi sur le Grenelle del’environnement (lire le début desdébats dans notre numéro du21octobre).Le 17octobre, les députés ont examinél’article 20 qui ambitionne d’arrêter laperte de biodiversité (JO AN déb. 18oct. p.5983). L’article 21 concernel’élaboration de la trame verte etbleue. La trame verte sera constituéede grands ensembles naturels etd’éléments de connexion les reliant.Elle sera élaborée d’ici à 2012. La tramebleue en est l’équivalent pour les eauxde surface continentales. Jean Lassallese livre à un vibrant plaidoyer en faveurde la suppression des espaces Natura2000. (p.5989). Le complément de cesespaces est prévu par l’article 22, il aété voté.Parmi les articles suivants, signalons quel’article 24 vise à développer la récupéra-tion des eaux pluviales. Philippe Tourte-lier a défendu avec succès un amende-ment visant à ce que l’instruction despermis de construire prenne en compteles modalités d’assainissement des eauxusées (p.5995). Après l’article 27, unamendement n°1476 visait à imposer auprojet architectural de préciser l’insertiondestinée au recueil des eaux pluviales,mais il a été repoussé (p.5998).L’article 29 vise la biodiversité forestiè-re, il a été voté.Lutter contre les inondationsL’article 32 prévoit un plan nationalsanté environnement. Il concerne enparticulier la qualité de l’air intérieur, ila été voté (p.6017). L’article 36 veutréduire les émissions de lumière artifi-cielle (voté p.6023). L’article 38 prévoitd’achever en 2010 de croiserl’inventaire des sites pollués avec celuides points de captage d’eau. L’article 39réduit l’exposition des populations auxrisques d’inondation en renforçant lamaîtrise de l’urbanisation et par la res-tauration des zones d’expansion descrues et par des travaux de protection(voté p.6026).Quant à l’article 40, également voté, ilprévoit le principe d’aides budgétairespour financer la résorption des pointsnoirs du bruit.L’article 41, dont l’objectif est de rédui-re les déchets, programme une tarifica-tion incitative pour le financement del’élimination de déchets des ménages.L’article 45 traite de l’organisation desdébats publics et de l’action de la Com-mission nationale du débat public. Laprocédure du débat public doit êtrerénovée. Il a été voté (p.6051).Le texte est revenu en discussion le21octobre pour les explications de votesur l’ensemble du texte. Jean-Louis Bor-loo se félicite par exemple del’accélération de la rénovation ther-mique avec 400000 rénovations par anà compter de 2013, mais aussi del’instauration de la trame verte et de latrame bleue. Yves Cochet regrettequ’ait été adopté un amendement per-mettant de moduler, pour les locauxchauffés à l’électricité, la norme des50kWh/m2/an et il déclare que les Vertss’abstiendront. Le Nouveau centre avoté pour le texte.Le projet de loi a été adopté par 526voix pour et seulement 4 contre.civil est modifié. Cet article, qui prévoitun délai d’un mois déchargeant le ven-deur des vices de constructions appa-rents, est complété pour mentionnerégalement les défauts de conformité.De même l’article 1648 qui laisse àl’acquéreur un délai de deux ans pourengager l’action résultant des vices rédhi-bitoires est complété pour faire mentiondes défauts de conformité.L’amendement a été voté (p.5892).Daniel Duboisa aussi obtenu le vote d’unamendement n°560 autorisant jusqu’àfin 2013 les organismes HLM et SEM àrecourir à la procédure de conception-
4novembre 2008page11JURIShheebbddooimmobilierSSIIMMPPLLIIFFIICCAATTIIOONN DDUU DDRROOIITTLes députés votent la loi de simplification du droitLes députés ont voté le 14octobre la proposition de loi de simplification et de clarification du droit etd’allégement des procédures. De nombreux articles ont été adoptés sans aucun débat. La proposition doitmaintenant être examinée par le Sénat.Le rapporteur Étienne Blanc, indiqueque la proposition de loi comporte 4chapitres; citoyens et usagers del’administration, entreprises, collectivi-tés territoriales et services publics, droitpénal (JO AN déb. 15 oct. p.5660).André Santini, secrétaire d’Etat chargéde la fonction publique, se réjouit dutravail de “coproduction” entre le Gou-vernement et l’Assemblée. Jean-PierreSchosteck signale par exemple l’articlequi autorise deux tiers des héritiers indi-visaires à vendre un bien indivis. Fran-çois de Rugy rappelle une décision duConseil constitutionnel de 1999 quiinsistait sur la nécessité de rendre la loiaccessible et intelligible, mais il déplorele caractère “fourre-tout” du texte ets’étonne que l’article 39 allège “commepar hasard” la législation sur les instal-lations classées (p.5664). Jean-MichelClément observe quant à lui que le tex-te va modifier 29 codes.Jean-Paul Lecoq indique qu’en moyen-ne 10% des articles d’un code sontmodifiés chaque année.L’article 4insère un article815-1 dans lecode civil pour permettre aux indivi-saires titulaires d’au moins les deux tiersdes droits indivis d’exprimer devant unnotaire leur intention de vendre lebien indivis. Le notaire signifie cetteintention aux autres. S’ils s’y opposentou ne se manifestent pas, le notaire leconstate par procès-verbal. Le tribunalde grande instance peut alors autoriserla vente.Alain Vidalies a soutenu que cetteréforme était inconstitutionnelle. Il apar exemple relevé un rapport du Sénatqui indiquait que “la vente contre l’avisd’un indivisaire pourrait être assimilée àune expropriation pour cause d’utilitéprivée, encore jamais admise dans notredroit” (p.5669). Son argumentation n’atoutefois pas été suivie et l’article a étévoté en l’état.L’article 5contient plusieurs mesures surla copropriété(lire Jurishebdo n°328pour la présentation du texted’origine). Il s’agit par exemple de per-mettre à l’usufruitier d’être membre duconseil syndical ou de prévoir, de façonautomatique, l’exclusion de prise encharge des frais de procédure du syndi-cat par le copropriétaire qui a vu sa pré-tention en justice aboutir. Cet article aété voté sans commentaire.Il en est de même de l’article 6quiassouplit les règles imposées dans lacopropriété pour surélever un bâti-ment. Le texte de l’article 35 seraitcomplété. Dans les secteurs existe undroit de préemption urbain, la décisiond’aliéner le droit de surélever serait pri-se à la majorité de l’article 25 de la loide 1965. Il faut également l’accord descopropriétaires de l’étage supérieur dubâtiment à surélever et la confirmationpar décision d’une assemblée spécialedes copropriétaires du bâtiment à sur-élever la majorité de l’article 25).L’article 7contient de nombreusesmesures de changement du vocabulai-rejuridique. Exemples: signature privéeremplace seing privé et gage immobilierprend la place d’antichrèse. Il a étévoté.L’article 18vise à regrouper les informa-tions nécessaires au titre de la sécuritédes travaux effectués à proximitédes réseaux. Un organisme habilité,défini par décret, regroupera ces infor-mations et le mettra gratuitement à dis-position des communes, des EPCI, dessyndicats mixtes et des services de l’Etat.L’article a aussi été adopté sans observa-tion.Un article additionnel a été voté pourautoriser le Gouvernement à prendrepar ordonnance des mesures pour har-moniser 600 textes de nature législative,qu’il faut modifier à la suite de lafusion de la DGI et de la Directiongénérale de la comptabilité publique etla création de la direction générale desfinances publiques (p.5675).Une autre habilitation a été adoptée(amendement n°8) pour centraliser lecontrôle de la légalité en préfecture.L’article 42 autorise l’assemblée délibé-rante d’une collectivité locale ou deleur groupement à déléguer à son orga-ne exécutif l’exercice de sa compétenceen matière d’archéologie préventive.Le but est d’accélérer la réalisation desdiagnostics. L’article a été voté sanscommentaire.Egalement voté, l’article 43qui autorisela modification des directives territo-riales d’aménagementpar le préfetde région, si elle ne “porte pas atteinteà l’économie générale de la directive”.Le projet de modification est soumis àenquête publique (modification del’article L 111-1-1 du code del’urbanisme).L’article 46indique que toute personnepeut obtenir de l’administration desimpôts, des informations relativesréalisation pour la construction de loge-ments locatifs sociaux, ce qui, expliqueChristine Boutin, permet de réduire lesdélais de construction. Un amendementproche (n°591) permet aux SEM la réali-sation de logements HLM dans le cadrede la conception réalisation (texte voté).Enfin l’amendement n°518 allège le régi-me de l’enquête sur le parc locatif social.et enfin, le n°517 autorise les HLM à réa-liser des résidences hôtelières à vocationsociale en partenariat avec des SCI ad hoc.Seconde délibérationChristine Boutina demandé aux séna-teurs une seconde délibération pour faireadopter l’article 21 qui réduit de 10% lesplafonds de ressources d’accès aux HLM.Il a été voté (p.5896).Sur l’ensemble du texte, le groupe CRC avoté contre, l’UMP pour, les Verts et le PScontre, le RDSE n’a pas voté le texte.L’ensemble du projet a été voté(page5900).
4novembre 2008page12JURIShheebbddooimmobilierMMAARRCCHHEESSEt la crise fut…Comme en 1990, la crise est née del’immobilier, note en liminaire Jean-Christophe Antoine. Mais si la défaillan-ce prend aujourd’hui sa source dans lesdésormais fameux « subprimes », cesprêts immobiliers accordés dans desconditions limites aux ménages améri-cains, force est de constater qu’une foisencore, l’immobilier n’est que ledéclencheur: en deçà, il y a aussi lesbanques, et les comportements parfoisirresponsables qu’elles ont pu adopter,oubliant leur rôle de garde-fou. Antici-pée dans la perspective d’une haussecontinue de l’immobilier, la richesses’est envolée avec la chute des prix.« Quand les prix s’écroulent, tout le sys-tème s’écroule » résume Jean-Chris-tophe Antoine, ainsi qu’on a pul’observer mi-2007 lorsque le ralentisse-ment américain a provoquél’insolvabilité des consommateurs lesplus endettés. « La transformation de cechoc en choc mondial tient aux orga-nismes prêteurs qui ont transféré lerisque par la titrisation » analyse-t-il.Conséquence: la déstabilisation desbilans bancaires, qui a conduit à laréduction drastique de l’octroi descréditsque nous connaissons actuelle-ment. « Tout le monde est touché: lesinvestissements, la consommation desménages qui reposait sur un endette-ment massif et sur les effets de riches-se ». Un élément positif? Les pressionsinflationnistessont en train de seréduire, avec une prévision de 3,1% en2008 et 2% sur 2009. Ce qui constitueau moins « une bonne nouvelle dans lemagma d’événements que nousvivons ».Les moteurs de l’immobilierd’entreprise: état des lieuxLe marché immobilier français a vu unafflux considérable de liquiditésdepuis les années 2000: près de 12mil-liards en 2001, avec une pointe à25milliards en 2007. « La tendance estaujourd’hui clairement à la réductiondu volume des investissements en2008 » prévoit Jean-Christophe Antoine.Cependant, il faut se garder d’une com-paraison hâtive avec les situations pas-sées, notamment car le marché del’immobilier d’entreprise a changé: « en1993, le volume était aux environ de80millions, donc loin des volumesactuels ». Surtout, « le problème rési-dait dans des prix de marché qui ne sefixaient pas, faute d’acquéreurs ». Eneffet, le contexte était alors principale-ment franco-français, ce qui n’est plusle cas aujourd’hui. Donc, même si l’onrevient à 12milliards sur 2008, cesvolumes restent importants, du fait del’internationalisation des acteurs immo-biliers. Quelques 725milliards de dollarsseraient ainsi prêts à se placer dansl’immobilier, essentiellement en prove-nance des fonds souverains moyen-orientaux. Il n’y a donc pas à l’horizon« d’assèchement » des liquidités mon-diales. Autre moteur essentiel, les tauxd’intérêt: ils ont permis de doper levolume des investissements grâce à uneffet levier largement positif. « Depuisles années 2000, quasiment 75% desinvestissements sont faits en ayantrecours à l’endettement dans propor-tions très élevées, en général à hauteurde 80%, et parfois jusqu’à 95% »remarque Jean-Christophe Antoine.Selon lui, la baisse était inéluctable.Pourquoi beaucoup ne l’ont pas antici-pé? « Parce qu’ils misaient sur unehausse des loyers. Même après les sub-primes à la mi 2007, les investisseurs ontcontinué à acheter à des taux relative-ment faibles, pariant sur une croissancequi allait continuer, et donc une deman-L’immobilier d’entreprise: actualités et tendances du marchéJean-Christophe Antoine, Directeur Général Délégué chez Perial AssetManagement, est intervenu sur le thème de l’immobilier d’entreprise,au cours d’un atelier du Forum de l’investissement qui s’est tenu auPalais des congrès à Paris les 17 et 18 octobre dernier. Décryptage destendances majeures dans le contexte de cette période sensible, à traversun croisement d’analyses des professionnels de l’immobilier.aux immeublessur lesquels une per-sonne désignée dans la demande dispo-se d’un droit réel immobilier.toute personne peut obtenir communi-cation d’informations relatives à unimmeuble déterminé. Il est toutefoisrenvoyé à un décret d’application prisaprès avis de la CNIL. Les informationspourront être transmises par voie élec-tronique. L’article a été voté.L’article 47, également voté, autorise laconstitution de bases de donnéesnumériques comprenant des informa-tions relatives au découpage parcel-laire ainsi qu’aux adresses des par-celles. Ces données pourront être diffu-sées à toute personne, mais n’inclurontaucunes informations à caractère per-sonnel. Ici encore, il est prévu undécret, après avis de la CNIL.L’article 51, adopté, concerne les ins-tallations classéespour la protectionde l’environnement (ICPE).Par exemple, il modifie l’article L 515-12 du code de l’environnement qui viseles terrains pollués par l’exploitationd’une installation classée. Le préfetpeut remplacer l’enquête publique parune consultation écrite des proprié-taires des terrains, lorsque le petitnombre de propriétaires le justifie.Un nouvel article L 512-12-1 prévoitque lorsque l’installation est mise àl’arrêt de manière définitive,l’exploitant place le site dans un étattel qu’il ne puisse porter atteinte auxintérêts de l’article L 511-1. Il en infor-me le propriétaire du terrain et le mai-re de la commune concernée.Enfin, l’article 54modifie quelquesarticles du code de l’urbanisme.Exemple: un ajout est écrit à l’article L332-15 du code de l’urbanisme, relatif àla contribution du propriétaire d’unterrain au branchement électrique et àà l’extension du réseau.L’article 55ratifie des ordonnances,comme celle du 21avril 2006 relative àla partie législative du code général dela propriété des personnes publiques.L’ensemble du texte a été voté(p.5686). Il doit maintenant être exa-miné par les sénateurs. SSIIMMPPLLIIFFIICCAATTIIOONN
de des entreprises plus importante ». Lacorrection nécessaire aurait maintenantlieu, qui permettrait de reconstituer laprime de risque de l’immobilier, partrop négligée ces dernières années.Autre facteur déterminant, le niveau decroissance économique, car le déve-loppement de richesses et la créationd'emplois entraînent une augmentationde la consommation de surfaces debureaux. Le moins que l’on puisse dire,c’est que ces indicateurs ne sont pasdans le vert: menace de récession auxEtats-Unis, zone euro en fort ralentisse-ment, correctifs de prévision régulière-ment à la baisse depuis l’été 2007…Seuls points de résistance au niveaumondial, les pays émergents. Bien qu’endécélération, ils dégagent encore unecroissance forte. Quid de la France?Selon Jean-Christophe Antoine,« l’économie française se comporte àl’identique de ses partenaires euro-péens, avec des prévisions de l’ordre de1% pour 2008 et 0,9% pour 2009. Si lacréation d’emplois de bureaux a connuun pic dans les années 85-87 avec la ter-tiarisation de l’économie, cet indice vabaisser car avec une si faible croissance,il n’y a pas de création d’emplois. Onestime que les créations nécessitent unminimum de 2% de croissance ». Unesituation tendue qui aura inévitable-ment des conséquences sur l’immobilierd’entreprise.Aspects locatifsLa demande placée sur le marché fran-çais subit une réduction de 10 à 20%,« un volume cohérent avec la dégrada-tion économique » selon l’intervenant.« La demande est active, mais fragile,analyse-t-il. Si une entreprise décide dedéménager, elle le fait principalementdans un souci d’économie et beaucoupmoins dans une optique de développe-ment ». A noter également que désor-mais, ce sont les petites et moyennessurfaces qui alimentent le marché, lestransactions sur grandes surfaces (plusde 5000m2) se faisant plus rares. Jean-Christophe Antoine estime en outre quesi la demandedemeure sensible à laconjoncture mondiale, les transactionsdevraient se maintenir à un niveau éle-vé, avec pour principal moteur larecherche par les entreprises de locauxalliant qualité et économie. De 2,3mil-lions de m2en Ile-de-France, l’an passé,à 1,9million cette année, la demandereste soutenue. Du côté de l’offre, lesparamètres apparaissent très différentsde ceux de la crise de 90, qui était unecrise de surproduction. L’augmentationest limitée sur l’offre immédiate (libéra-tion d’immeubles, arrivée de nouveauximmeubles) et l’offre future (arrivée à 1,2, 3 ans) reste contrôlée, avec très peude livraisons d’ici la fin 2008 et700000m2assurés sur 2009. L’évolutiondutaux de vacance, de l’ordre de 5%en Ile-de-France au 3etrimestre 2008(contre 10% à 15% dans les annéesquatre-vingt-dix), témoigne d’un mar-ché relativement fluide. « Le stock vaaugmenter à la hausse et une pénurie àcourt terme n’est pas à craindre, noteJean-Christophe Antoine. Mais, ajoute-t-il, on peut se demander si l’on n’estpas en train de créer la pénurie dedemain, en cas de reprise de la croissan-ce. Aujourd’hui, les banques ne finan-cent plus aucun projet de promoteur en« blanc », - sans locataires ou investis-seurs –, et il y a un arrêt de tous leschantiers en province comme en Ile-de-France ». Une question qui reste ouver-te, si le gel devait perdurer… Quant auxloyers, pour l’instant relativementstables par rapport au 2etrimestre 2008,l’intervenant confirme queles valeurshautes ont atteint leur plafond. Ce quipose aussi la question de la pertinencede l’indice INSEE pour le marché desbureaux: «24% d’augmentation en 3ans, ce pourrait être acceptable quand4novembre 2008page13JURIShheebbddooimmobilierMMAARRCCHHEESSPages réalisées par Hélène LécotNOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi ns22UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnés
4novembre 2008page14JURIShheebbddooimmobilierSur votre agenda12 au 14 novembre 2008 à Paris,porte de Versailles: Salon de lacopropriétéet de la gestion de bienswww.saloncopropriete.comLe 22 novembre 2008 à Paris 4e(Espace des Blancs Manteaux) aura lieuune campagne nationale del’association contre le mal logement,organisée par Habitat et Humanisme.www.habitat-humanisme.org.3, 4 et 5 décembre 2008 à Paris, por-te Maillot: SIMI, Salon de l’immobilierd’entreprise.http://salons.groupemoniteur.fr/simile marché monte et les loyers augmen-tent, ce qui n’est plus le cas. Il y a donc un sérieux problème et déjà desdébats. On a vu une modification sur lelogement avec l’IRL, sur les commercesavec l’ILC, il y a donc fort à parier qu’ily aura la mise en place d’un IRB pourles bureaux ».Rétrospective, perspectives« Le marché est désormais plus favo-rable aux utilisateurs. Les avantagescommerciaux aux locataires, en loyer oufinancement de travauxd’aménagement, sont des choses quipeuvent redevenir courantes » expliqueJean-Christophe Antoine. Il souligne àce titre qu’il faut distinguer sur le mar-ché deux types de propriétaires: d’uncôté, les propriétaires long terme, enquête de sécurité et de stabilité desrevenus, peu enclins à consentir desavantages importants, d’un autre côté,les acteurs court terme, plus nom-breux ces dernières années, venus sur lemarché de l’immobilier pour acheter etrevendre vite. « Ces propriétaires ontacquis des immeubles vides pour lesrelouer le plus chers possible, afin dedégager de la valeur en revendant surun taux de recapitalisation sur le loyer.Plus le loyer est cher, plus le prix seraélevé. Ce qui a conduit certains proprié-taires, soit à accorder des franchiseslongues en contrepartie d’un bail de 9ans et d’un loyer très cher, soit quel-quefois à donner au locataire un droitd’entrée (6 mois, un an de loyer), pourobtenir un loyer facial plus cher et doncvendre plus cher. Cela a contribué à ali-menter une certaine formed’euphorie ». Une augmentation desavantages commerciaux en 2008 pour-rait opérer un « déguisement » tempo-raire de la baisse des loyers, laquelle,sans amélioration économique sur2009, produira ses effets de manièredifférenciée selon les segments et lesproduits. Un autre facteur est aussi àprendre en compte: le Grenelle del’environnement. La rigueur des exi-gences de conformité, en particulier desréglementations thermiques trèscontraignantes, entraîne un surcoût de20 à 30% à la construction. Pour que lebilan de construction d’immeublesneufs peu énergivores ou à énergiepositive soit rentable, il faut donc louerplus cher. Or, interroge Jean-ChristopheAntoine, « les entreprises sont-ellesprêtes à payer plus pour avoir de laqualité? Je ne pense pas. Je pensequ’elles sont prêtes à payer le mêmeprix pour avoir la même qualité ». LeGrenelle de l’environnement pourraitdonc susciter une résistance à la baissedes loyers, mais aussi aux nouveauxprojets, les surcoûts ayant un effet limi-tatif sur la production.Du côté des investisseursAvec 8,4milliards engagés au1erseptembre, les volumesd’investissement enregistrent unechute de 54%. La fin d’année devraitatteindre les 10milliards. L’Ile-de-Francedemeure, avec plus de 5,5 milliards, lazone majeure, la plus touchée (volumesdivisés par trois) et la première à avoirmontré les signes du ralentissement,dès la fin 2007. Jean-Christophe Antoi-ne observe parallèlement que Francereste attractive pour les investisseursinternationaux, car c’est un « marchérelativement profond, mature et trèsmutualisé », et cet intérêt concernedésormais la province: « les métropolesavaient beaucoup d’efforts à faire auniveau de leurs infrastructures, et ellesles ont faits (transports, aéropor-tuaires…), si bien que le marché en pro-vince est devenu attractif, contraire-ment à la situation dans les annéesquatre-vingt-dix ». Reste qu’en cettepériode d’aversion risque, les investisse-ments se dirigent prioritairement versles secteurs les mieux valorisés: Parisintra-muros, première couronne ouestet grandes métropoles régionales. Laconjoncture ne fait cependant que ren-forcer une tendance déjà présente, àsavoir la recherche accrue d’actifssécurisés alliant locataires de qualité,valeurs locatives pérennes, tissus écono-miques denses… Pour le moment, c’estau niveau de la rencontre entre les ven-deurs et les acquéreurs que la situations’est crispée: si certains vendeurs com-mencent à accepter une révision de leurprix, la plupart des acquéreurs ont logi-quement adopté une position atten-tiste. Selon Jean-Christophe Antoine, latendance du marché est qu’il y aura« moins d’investisseurs, plus de ven-deurs et les bons produits seront sansdoute plus rares ». Certains vendeursMMAARRCCHHEESSayant des difficultés de refinancement,des opportunités intéressantes se pré-sentent et se présenteront pour lesinvestisseurs liquides immédiatement.Autre facteur central, le retournementdes conditions bancaires du recours àl’emprunt. « Les restrictions d’octroi ducrédit et le renchérissement des margesdes banques au niveau de leur coût definancement ont eu un impact directsur les investisseurs, qui ont revoir lahausse leur attente de rendement, pourmaintenir un niveau correct de rémuné-ration de leurs fonds propres ». Lesbanques ayant encore durci à la rentréeleurs conditions de financement, la hié-rarchie des taux de rendement aété revuesur tous les segments. SelonJean-Christophe Antoine, « cette reprisede hiérarchie de taux tient véritable-ment compte du risque lié à la naturedu produit, de sa pérennité, sa situa-tion. On avait trop oublié ces élémentsces dernières années: la prime de risquen’était plus ». C’est ici la financiari-sation de l’immobilierqui est encause. S’il ne s’agit pas d’en nier lesavantages, l’ensemble des acteurs del’immobilier en découvre aujourd’huiles effets pervers. « Il ne faut pasperdre de vue que la richesse est crééepar l’immeuble, et non pas par un mon-tage financier d’endettement qui induitun effet de levier positif et qui crée dela richesse virtuelle, laquelle existelorsque le marché monte, et n’existeplus dès qu’il baisse ». Serait-ce la leçonmajeure des temps que nous vivons?Retourner à la vraie nature del’immobilier, qui est une valeur dedétention long terme.H.L.
La SCPI a échappé de justesse àl'exubérance des produits dérivés.Dans sa préface de l'ouvrage «LesOPCI» publié par l'IEIF, le sénateur Phi-lippe Marini indique «qu'en dépit deleurs mérites et de l'attachement denombreux porteurs, les SCPI ne consti-tuaient pas un véhicule d'épargne col-lective suffisamment compétitif àl'échelle européenne». Tout est dit.Mais les épargnants ont-ils investidans les SCPI en pensant àl'Europe. Non sauf si c'étaitl'objectif clairement exprimé parla note d'information. D'ailleurson ne peut pas dire qu'elles aientconnu le succès. Fallait-il donc leursubstituer l'OPCI comme l'a imaginél'ASPIM en les condamnant à disparaîtreau bout de 5 ans avec pour angled'attaque leur manque de liquidité? Cequi est une contre-vérité comme nousallons le rappeler. La synthèse proposéepar le rapporteur général de la commis-sion des finances du Sénat prouve àquel point le lobbying de la bancassu-rance a atteint son but.Au cours de la précédente crise, dans lesannées quatre-vingt-dix, le marchésecondaire des SCPI a été bloqué parcequ'un prix réglementé résultant d'un cal-cul technocratique établi à partird'expertises réalisées par des tiers étaitimposé aux gérants pour réguler le mar-ché. Une erreur économique qui ignoraitla première des règles de tout marché:pour vendre il faut qu'il y ait des ache-teurs. Or à la valeur dite «conseillée» iln'y en avait pas. Les réseaux bancairesont préféré geler le marché pour ne pasfaire constater à leurs souscripteurs qu'ilsavaient perdu de l'argent.Dans le groupe, pour sortir de ce cor-ner, nous avons transféré l'animation denotre marché secondaire à une filialequi avait le statut d'agence immobilièrepour nous placer sous le cadre légal dela loi Hoguet. Nous l'avons fait en toutetransparence en tenant une réunion depresse pour présenter la méthode et lesmoyens mis en œuvre. En 3 mois nousavons rétabli la liquidité en rapprochantprogressivement les demandes de ces-sion des offres d'achat. C'était l'amorced'un marché de gré à gré. Depuis, cettepratique est devenue l'usage dans lesSCPI à capital fixe comme l'EpargneFoncière, la première SCPI fon-dée en 1965 par notre groupepour investir exclusivement dansl'immobilier d'entreprise.Cela lui a d'ailleurs permisd'échapper à la frénésie du mar-ché de ces dernières années. Et l'aempêché de procéder à des acquisitionsqui auraient eu pour effet de diluer lerevenu distribué en raison de la baisseexcessive des taux de rendement. LesSCPI à capital variable masquaient cettechute des revenus distribuables en affi-chant une performance globale cumu-lant revenu et plus value potentiellethéorique basée sur le prix d'acquisitiondes immeubles qui ne cessaient decroître. L'instant de vérité est mainte-nant imminent. Il va falloir traduire laréalité du marché, acter la chute devaleur des immeubles, la baisse dutaux d'occupation des locaux etcelle du prix des loyers en raisondes difficultés des entreprises quivont serrer les boulons et bien sûrla baisse des revenus. Avec tousces éléments conjugués, on peutprévoir à nouveau le blocage dumarché secondaire.Un scénario identique à celui desannées quatre-vingt-dix devrait sereproduire. Les acheteurs exigeront unrendement supérieur et les vendeursdevront accepter les offres des ache-teurs pour vendre leurs parts. La liquidi- a un prix. N'est-ce pas ce que traduitde façon erratique la volatilité de laBourse depuis le début de la crise?Le rappel objectif de l'histoire des SCPIdans son ouvrage par l'IEIF, dont le fon-dateur Guy Marty a été le premier ana-lyste financier à les étudier scientifique-ment, remet les pendules à l'heure auchapitre «La pierre papier non cotée,l'aventure SCPI». Il se termine par cetteremarque: Pour l'avenir, on peuts'interroger si la différence majeure deliquidité entre la SCPI et l'OPCI ne serapas déterminante dans la décision deplacement des particuliers. Aujourd'huion peut retourner la question: commentvont faire les gérants de SCPI pourconvaincre ces particuliers de voter enassemblée générale la transformation deleur SCPI en OPCI après le tsunami desvaleurs mobilières? Sauf si le vote desinstitutionnels associés fait commed'habitude pencher la balance en faveurdes résolutions présentées par la géran-ce, sans tenir compte de l'avis des asso-ciés personnes physiques présentes dansles conseils de surveillance trop souventconsidérés comme des chambresd'enregistrement. Par quel tour de pas-se-passe démontrer qu'un portefeuillede valeurs mobilières est le moyend'améliorer les performances de la Scpiet la garantie tout risque de laliquidité? Le traumatisme bour-sier sera présent dans l'esprit desépargnants pendant de longuesannées quelle que soit l'issue dela crise. D'ailleurs en tête del'ouvrage, l'IEIF a fait figurer unavertissement qui précise: Lesconditions d'agrément parl'autorité des Marchés Financiers desOPCI «grand public» n'étaient pas arrê-tées au moment de l'achèvement del'ouvrage. C'était prudent. En effet sup-posons aujourd'hui un OPCI dans lequelauraient souscrit des institutionnels etdes particuliers et détenant un porte-feuille de valeurs mobilières composéentre autre de produits dérivés toxiques,4novembre 2008page15JURIShheebbddooimmobilierTTRRIIBBUUNNEE LLIIBBRREELouis G.Pelloux: “le marché secondaire des SCPI va à nouveau poser problème”Après avoir cédé la société de gestion des 18 SCPI de son groupe il y a quelques années, Louis G.Pelloux s’estsurtout intéressé à l’art. Mais il reprend la parole aujourd’hui car il considère que les SCPI vont subir lesconséquences des dérives du marché immobilier, tout en affirmant sa conviction qu’il existe un avenir pourles SCPI.On peutprévoir leblocagedu marchésecondaireLes SCPIvont béné-ficier dureflux del’épargnefinancière
TTRRIIBBUUNNEE LLIIBBRREEil est facile d'imaginer les dommagesqu'auraient à subir les épargnants vic-times de l'inconséquence de la sphèrefinancière qui perturbe aujourd'huil'économie mondiale.Les Scpi ont déjà subi plusieurs chocs quipouvaient laisser supposer chaque foisqu'elles n'y survivraient pas. Les scan-dales des années soixante-dix, les chocspétroliers, le crack boursier de 87 etbien sûr la précédente crise des annéesquatre-vingt-dix. Elles vont être à nou-veau secouées mais comme elles répon-dent à un besoin fondamentald'accumuler de l'épargne pour préparerindividuellement sa retraite, une fois deplus elles devront subsister à côtéd'autres formes de capitalisation. Jepense même qu'une fois la crise purgée,elles vont bénéficier d'un reflux del'épargne financière les particuliersayant été traumatisés parl'incompréhension de ce qui se passeactuellement sur les places boursières. Aune seule condition, c'est que les ges-tionnaires reviennent aux fondamen-taux et qu'ils ne les assimilent plus à deslignes financières comme les autres. Onne gère par un parc immobilier commeun portefeuille de valeurs mobilières.Gérer une SCPI, c'est un métier quinécessite d'avoir la fibre immobilière.Depuis la mise en chantier du projet desOPCI j'ai déjà donné mon point de vuedans un supplément consacré aux OPCIdu numéro du 21mars 2006 de Juri-shebdo immobilier. J'avais attirél'attention sur les dérives qu'en l'étatnous pouvions déceler. Depuis, je n'aipas changé d'avis. Bien au contraire ledérèglement de l'économie financièren'a fait que renforcer ma conviction. Ilne faut pas mélanger dans une SCPI desclasses d'actifs différentes, et des inves-tisseurs privés et institutionnels. Lesautorités de marché vont devoir chan-ger de logiciel pour l'appréciation àtout moment de la valeur d'un actifimmobilier collectif et sa traductioncomptable, qui ne doit pas contrarier laconfrontation sur le marché de l'offreet de la demande qui seule déterminele juste prix. Si l'Autorité des MarchésFinanciers a différé à plusieurs reprisesla délivrance de visa pour des OPCIgrand public, ce n'est pas sans raison.Tout ceci ne veut pas dire que le secteurde la SCPI va pouvoir traverser la crisesans dommages. Le marché secondaireva à nouveau poser problème commedans les années quatre-vingt-dix.Mêmes motifs, mêmes punitions. C'estdommage que ceux qui ont connu laprécédente crise n'en aient pas retenules leçons et se soient engouffrés dansla tentation de la financiarisation.L.G.P.4novembre 2008page16JURIShheebbddooimmobilierBBRREEVVEESSPrêts-relaisLe Crédit foncier va proposer desmesures personnalisées pour ses clientsayant contracté des crédits-relais.Il propose trois mesures pour les clientsdont le crédit relais arrive à échéancedans les trois mois:- un avis de valeur gratuit établi par safiliale, Serexim,- une prorogation du prêt pour unepériode de six mois, à un taux préféren-tiel, correspondant au tau légal (actuel-lement 3,90%),- le cas échéant un financement complé-mentaire.(Communiqué du 30octobre 2008).Deux nouveaux indicesL’IEIF, en lien avec Finance Innova-tion, lance deux indices:- L’indice EDHEC IEIF Immobilierd’entreprise France. Cet indicemensuel mesure la “performancedes parts effectivement échangéesd’un portefeuille agrégé de fondsimmobiliers non coté”. L’indicedes prix pour le mois de septembre faitapparaître une baisse de -1,1%.- L’indice Notaires IEIF du logement enIle-de-France. Cet indice sera publiémensuellement à compter de 2009.Expulsions locativesSelon les statistiques du ministère del’intérieur pour 2007, 28021 expul-sionsont été autorisées, avec concoursde la force publique, soit +5,58% parrapport à 2006.Pour 2007, 43227 demandesd’expulsions avaient été adressées auxpréfets (+5,99% par rapport à 2006).(Communiqué du 30octobre 2008)BibliographieLes spécialistes des OPCI de Pricewater-houseCoopers Real Estate ont rédigé unguide intitulé : OPCI: Un supportinnovant de placement immobilier-De la réglementation à l'opérationnel”.Ce “guide de poche” présente les carac-téristiques générales des OPCI du pointde vue réglementaire, comptable et fis-cal.Il analyse aussi les opportunités et lesobligations du produit, et répond auxquestions posées pour leur constitutionet leur gestion.Informations: www.pwc.fr/immobilierChiffres…AvocatsMatthieu Chernetrejoint le cabi-net d’avocats Salans, comme of coun-sel, pour renforcer l’équipe fiscaledans le domaine du private equity.Il était précédemment avocat chez Taj.Le cabinet Rheinart MarvilleTorre, ouvre un bureau à Alger. Com-posé de 5 avocats, il sera dirigé parLaurent Marville et NourredineHamouche.Crise financière, livretsd’épargne et règlesd’évaluationDans sa déclaration au Sénat sur la crisefinancière, le ministre du budget EricWoerth a évoqué la vigueur de la col-lecte supplémentaire sur les livretsd’épargne réglementée, qui atteint unchiffre compris entre 20 et 30milliardsd’euros (JO déb. Sénat, 9 oct. p.5247).Philippe Marini évoque la nécessité queles règles d’évaluation des actifs àvaleur de marché soient modifiéesavant le 31décembre (p.5250).Eric Woerth lui répond qu’il faudra“repenser les règles prudentielles etcomptables”. Il précise que la Commis-sion européenne doit adopter avant lafin du mois un texte sur les règlescomptables applicables aux banques.Ce nouveau dispositif qui permettraune meilleure classification des actifs,devrait entrer en vigueur d’ici la fin del’année (p.5261).
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