dimanche 1 juin 2025

280 – 17 juillet 2007

AccueilAnciens numéros280 - 17 juillet 2007
■ jurisprudence récente p. 2 à 4
Professionnels
✓ Erreurs sur le prix de vente : le marchand de biens doit maîtriser les conversions monétaires

Contrat de vente
✓ Rente viagère : le calcul des revenus d’une nue-propriété doit se faire sur sa valeur vénale au jour de la vente
✓ Promesse de vente : le contrat aléatoire requiert uniquement l’existence d’un événement incertain pour les parties au jour de sa conclusion
✓ Une clause de substitution ne transforme pas une promesse synallagmatique en promesse unilatérale
✓ Conséquences d’un refus de signer l’acte authentique
✓ Vente au locataire ayant reçu congé pour reprise : l’achat ultérieur par les anciens locataires ne constitue pas l’exercice d’un droit de préemption
✓ Vente de locaux commerciaux : défaut de délivrance de l’immeuble de bureaux vendus

Prêts
✓ Une interprétation restrictive de l’engagement pris par l’acquéreur

Copropriété
✓ La réunion de tous les lots en une seule main fait disparaître la copropriété

■ actualite p. 5
✓ Étude : investir à l’ouest ou au sud ?
✓ OPCI : BNP Paribas agréé
✓ Conjoncture contrastée
✓ Le SNAL doute des objectifs du Gouvernement

■ en bref p. 6
✓ Au fil du J.O., nominations, sur votre agenda

Au Parlement p. 7 et 8
✓ Les députés examinent le projet de loi “travail, emploi, pouvoir d’achat”.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4ProfessionnelsErreurssurleprixdevente:lemar-chanddebiensdoitmaîtriserlesconversionsmonétairesContratdeventeRenteviagère:lecalculdesrevenusd’unenue-propriétédoitsefairesursavaleurvénaleaujourdelaventePromessedevente:lecontrataléa-toirerequiertuniquementl’existenced’unévénementincertainpourlespartiesaujourdesaconclusionUneclausedesubstitutionnetransformepasunepromessesynal-lagmatiqueenpromesseunilatéraleConséquencesd’unrefusdesignerl’acteauthentiqueVenteaulocataireayantreçucongépourreprise:l’achatultérieurparlesancienslocatairesneconstituepasl’exerciced’undroitdepréemptionVentedelocauxcommerciaux:défautdedélivrancedel’immeubledebureauxvendusPrêtsUneinterprétationrestrictivedel’engagementprisparl’acquéreurCopropriétéLaréuniondetousleslotsenuneseulemainfaitdisparaîtrelacopropriétéACTUALITEp.5Étude:investiràl’ouestouausud?OPCI:BNPParibasagrééConjoncturecontrastéeLeSNALdoutedesobjectifsduGouvernementENBREFp.6AufilduJ.O.,nominations,suvotreagendaLesdéputésautravail.Lesdéputésontabordélasemainedernièrel’examendupro-jetdeloi“travail,emploi,pouvoird’achat”.Maisn’ayantpul’ache-vervendredisoir,ilsdevaientreprendrelesdébatscelundi16juillet.Nousvousprésentonsicilapremièrepartiedeleurstravaux.Cettepremièreloifiscaleenannonced’autres.Eneffet,enprésen-tantlaréformedubouclierfiscal,GillesCarrez,rapporteurgénéral,aévoquélanécessitédecréerunautreprincipefiscal,tendantàcequenullepersonnebénéficiantd’uncertainrevenunepuisses’exo-nérerd’impôt.Lamiseenplaced’untelprincipesupposederemettreàplatlerégimedesnichesfiscalesetlerapporteurgénéralannoncecechantierpourlaloidefinances2008.Lebouclierfiscalestunmécanismequisemblepeineràsemettreenplace.SelonleschiffrescitésparCharlesdeCourson,àfinjuin,seuls1750contribuablesauraientdemandéàenbénéficier,alorsqueleGouvernementenescomptait93000…Laréformedesdroitsdesuccessionseraaussiimportante,mêmesicertainsdéputés,commeJacquesMyard,auraientaiméallerplusloin.Elleafaitl'objetdequelquesamendements,pourenaméliorerlaportée,notammentenfaveurdesenfantshandicapés,àl'initiativedeMarie-AnneMontchamp.L’article3quicréelecréditd’impôtsurlesintérêtsd'empruntsurl’acquisitiond’unerésidenceprincipaleaététrèscritiquéparlesdéputéssocialistes.Ilsontcherchéàenréduirelaportée,parexempleenlarestreignantauxprimo-accédantsouàlacantonnerauxaccessionsfuturesenl’excluantdesempruntsdéjàsouscrits;maisleurstentativesontétévaines.Enrevanche,undéputéaobtenul’as-souplissementdelamesurelorsqu’uncontribuablequittesarésiden-ceprincipalepourraisonprofessionnelle,ilpourraitcontinueràbénéficierducréditd’impôt,sousréservedenepasmettreleloge-mentenlocation.Lesdéputéssontdoncautravailetilss’écartentpeudelatramepré-paréeparleGouvernement.Ainsi,parexemple,ledéputésocialisteFrançoisBrottesaessayédefairevoterunamendementrelatifauxtarifsd’électricitépourpermettreàunbailleurdontunlocataireachoisilaconcurrence,derevenirautarifréglementé.Demême,ilvisaitàautoriserunlocataire,entrantdansunlogementpourlequelleprécédantoccupantavaitrenoncéautarifréglementé,àpouvoiryrevenir.MaisChristineLagardeaémisunavisdéfavorableetl’amen-dementaétérejeté.Laministredel’économies’estsimplementengagéeàprendrel’attachedelacommissioneuropéenne…Nousreprendronslasuitedesdébatsdansnotrenumérodelasemaineprochaine.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 28017JUILLET 2007ISSN1622-14197EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierAU PARLEMENT p.7et8 Les députés examinent leprojet de loi “travail, emploi,pouvoir d’achat”.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786 site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 221 C Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos +5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
17juillet 2007page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEErreur sur le prix de venteLe marchand de biens doit maî-triser les conversions monétaires(Cass. Civ. 3e, 4juillet 2007, n°672, FS-P +B,cassation)Un marchand de biens avait vendu unimmeuble pour un prix en euros inférieurà celui mentionné en francs au cours deses échanges verbaux avec les acheteurs.L’erreur provenait d’une faute de conver-sion de la secrétaire notariale lors de lapréparation des actes, tant dans la pro-messe que dans l’acte authentique. Lemarchand a demandé l’annulation de lavente pour erreur sur le prix, et sademande a été accueillie en première ins-tance, ainsi qu’en appel, au motif que« l’erreur commise [...] portait sur la sub-stance de la chose objet de la conventionet qu’elle était excusable puisqu’ellerésultait d’une mauvaise conversioneffectuée par la secrétaire notariale, qu’ilne pouvait être reproché une faute denégligence [au vendeur] à raison de laconfiance accordée au notaire et que saqualité de marchand de biens lui confé-rait plus un avantage fiscal qu’une expé-rience professionnelle ». La Cour de Cas-sation estime au contraire que l’annula-tion de la vente est injustifiée, dès lors«qu’il entre dans la compétence d’unmarchand de biens, professionnel dela vente, de savoir déterminer etcontrôler la conversion d’un prixnégocié en francs, en euros».Observations de Jurishebdo: La courd’appel fondait cette solution sur uneprécédente décision de la Cour de cassa-tion (Cass. Civ. 3ème, 12juin 1991) danslaquelle un professionnel avait pu bénéfi-cier de l’annulation d’une vente au motifque l’erreur était purement matérielle etindépendante de ses capacités profes-sionnelles. Il convient de rappeler quel’erreur n’est cause de nullité que dans lamesure elle est « excusable »: en pré-sence de professionnels de l’immobilier,elle doit avoir constitué une véritableerreur « obstacle », que le professionnelne pouvait éviter en dépit de ses compé-tences particulières. Tel n’est pas danscette affaire l’appréciation de la Cour decassation, qui adopte une solution plussévère. Appréciation d’autant plus impor-tante que la nullité d’un acte de vente apour conséquence la restitution du prix,la libération des locaux, et, le caséchéant… le versement d’une indemnitéd’occupation.Rente viagèreLe calcul des revenus d’unenue-propriété doit se faire sur savaleur vénale au jour de la vente(Cass. Civ. 3e, 4juillet 2007, n°669, FS-P +B,cassation partielle)La vente de la nue-propriété d’unimmeuble d’habitation et d’une proprié- viticole et agricole avait été consentiecontre versement d’une rente. Une partiede celle-ci consistait en une obligation desoin du vendeur à la charge de l’ache-teur. Au décès du vendeur, son fils ademandé l’annulation de la vente pourprix dérisoire.Cette affaire posait la question de laméthode de calcul des revenus de la nue-propriété, aux fins de comparaison avecle montant des arrérages.La cour d’appel retenait la solution sui-vante: «[...] pour déterminer si les arré-rages de la rente sont inférieurs aux reve-nus de la nue-propriété de l’immeublecédé, il convient de prendre en comptenon une évaluation à dire d’expert maissa valeur telle que fixée contractuelle-ment par les parties à l’acte de vente ».La cour d’appel concluait, avec cetteméthode de calcul, à la nullité de la ven-te pour prix dérisoire et défaut de cause,la valeur contractuellement fixée étantbien supérieure à celle retenu par l’ex-pert. La Cour de cassation casse l’arrêt,estimant « qu’en statuant ainsi, alors quelorsque le vendeur s’est réservé l’usufruitdu bien vendu, l’appréciation de l’aléa etdu caractère sérieux du prix se fait parcomparaison entre le montant de la ren-te et les revenus calculés à partir de lavaleur vénaleau jour de la ventedel’immeuble grevé, la cour d’appel a violé[les articles1131 et1976 du code civil].»Observations de Jurishebdo: Le principeest en effet le suivant: la vente d’unimmeuble contre des prestations viagèresinférieures aux revenus de cet immeubleest nulle pour défaut de cause sur le fon-dement des articles1131 et1976 du codecivil. Plus particulièrement, s’agissant dela vente de la nue-propriété, il y a nullitélorsque les arrérages sont égaux, infé-rieurs ou excédant de peu les intérêtsannuels de la nue-propriété. La Cour pré-cise ici que le calcul de ces intérêts doit sefaire sur la valeur vénale, notamment audire d’expert, et non sur le fondement dela valeur contractuellement fixée entreles parties.Promesse de vente1. Le contrat aléatoire requiertuniquement l’existence d’un évé-nement incertain pour les partiesau jour de sa conclusion(Cass. Civ. 3e, 4juillet 2007, n°697, FS-P +B,rejet)Une promesse de vente avait été conclue,stipulant qu’une partie du prix seraitpayable sous forme d’une obligation desoins au bénéfice d’un homme de 85 ans,oncle de la venderesse, devant habiterune chambre de la maison vendue jus-qu’à son décès. La partie en numérairedu prix devait être versée lors de la signa-ture de l’acte authentique. L’hommeétant décédé avant cette date, la vende-resse a remis en cause la qualification decontrat aléatoire, estimant que si l’aléaexistait bien du côté de l’acheteur, en rai-son de l’incertitude quant à l’espérancede vie du bénéficiaire de l’obligation desoin, il était inexistant du côté de l’ache-teur, lequel recevrait en toutes hypo-thèses la seule partie du prix convenueen capital entre les parties.La Cour de cassation rejette cette argu-mentation: «Attendu qu’il résulte desarticles1104, alinéa2 et1964 du codecivil que l’aléa existe dès lors qu’aumoment de la formation du contrat lesparties ne peuvent apprécier l’avantagequ’elles en tireront parce que celui-cidépend d’un événement incertain».Selon la Cour, en l’occurrence, la courd’appel a pu justement déduire que lecaractère indéterminé de l’obligation desoin contenue dans la promesse « consti-tuait un aléa librement accepté par lesparties comme étant susceptible de profi-ter à l’une ou l’autre en fonction de ladurée de vie [du bénéficiaire de l’obliga-tion] et que la disparition de celui-ci fai-sait partie intégrante de cet aléa ».Pages réalisées par Hélène Lécot
17juillet 2007page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEObservations de Jurishebdo: La Cour decassation applique ici l’article 1964 à lalettre, qui définit le contrat aléatoire:« Le contrat aléatoire est une conventionréciproque dont les effets, quant auxavantages et aux pertes, soit pour toutesles parties, soit pour l'une ou plusieursd'entre elles, dépendent d'un événementincertain ». La réciprocité vise l’existencede l’aléa, non ses effets, dont l’indétermi-nation peut peser aux termes même del’article sur une seule des parties. Et l’exis-tence de l’événement incertain queconstitue l’aléa s’apprécie concrètementau jour de la conclusion de la conventionentre les parties, quand bien même ils’agit d’une promesse de vente.2. La présence d’une clause desubstitution ne transforme pasune promesse synallagmatiqueen promesse unilatérale(Cass. Civ. 3e, 4juillet 2007, n°702, FS-P +B,cassation)Une promesse synallagmatique de venteavait été conclue avec une faculté desubstitution au profit des acquéreurs. Lapromesse contenait en outre une clauseexcluant l’arbitrage du notaire en cas dedésaccord entre les parties. Les acqué-reurs ont décidé de mettre en œuvre lafaculté de substitution et ont fait venirdans leurs droits un tiers pour la signatu-re de l’acte authentique. Statuant surl’action des acheteurs en réitération for-cée de la vente, la cour d’appel a annuléla promesse pour défaut d’enregistre-ment dans les dix jours de sa signature,condition requise par l’article 1840 A CGIpour les seules promesses unilatérales.Les juges d’appel ont en effet estimé quecette requalification s’imposait en raisonde la présence de la clause de substitu-tion, qui conférait « un caractère aléatoi-re et différé à la vente »; en outre, laclause d’exclusion d’arbitrage « excluaitpar elle-même la qualification de pro-messe synallagmatique ». La Cour de cas-sation sanctionne cette requalification:« En statuant ainsi, alors que ni la facul- de substitution ni la clauseexcluant l’arbitrage du notaire en casde litige n’avait d’effet sur le carac-tère synallagmatique ou unilatéralde la promesse, la cour d’appel, qui n’apas constaté l’absence d’engagementsréciproques du promettant et du bénéfi-ciaire de vendre et d’acheter, a violé [lesarticles1134 et1589 du code civil] ».Observations de Jurishebdo: La facultéde substitution, qui introduit une incerti-tude dans la convention quant à l’identi- des parties, a fait hésiter la jurispru-dence lorsqu’elle était introduite dansdes promesses synallagmatiques, ou com-promis de vente. La Cour de Cassationconfirme ici sa décision du 28juin 2006,en précisant qu’une telle clause n’a paspour conséquence de changer la naturede la promesse. Quant à la clauseexcluant l’arbitrage, la solution est d’au-tant plus justifiée que c’est une claused’usage, présente dans de nombreuxcontrats.CopropriétéLa réunion en une seule mainde tous les lots fait disparaître lacopropriété(Cass. Civ. 3e, 4juillet 2007, n°674, FS-P +B,cassation)Un couple avait acquis l’ensemble deslots d’un immeuble en copropriété. Suiteà l’effondrement d’une paroi rocheuseen surplomb ayant entraîné des dom-mages, ils ont intenté une action enréparation. La cour d’appel a jugé leuraction irrecevable au motif que le syndi-cat des copropriétaires n’avait fait l’objetd’aucune action en dissolution, et quepar conséquent le régime de copropriétéet le règlement afférent restaient appli-cables. La Cour de cassation ne suit pas ceraisonnement: « la réunion de tous leslots entre les mains d’un même proprié-taire entraîne de plein droit la disparitionde la copropriété et du syndicat qui nesurvit que pour les besoins de sa liquida-tion ».Observations de Jurishebdo: La loi du10juillet 1965 prévoit en effet en sonarticle15 que: « Le syndicat a qualitépour agir en justice, tant en demandantqu'en défendant, même contre certainsdes copropriétaires; il peut notammentagir, conjointement ou non avec un ouplusieurs de ces derniers, en vue de lasauvegarde des droits afférents à l'im-meuble ». Cependant, « tout coproprié-taire peut néanmoins exercer seul lesactions concernant la propriété ou lajouissance de son lot, à charge d'en infor-mer le syndic ». Ainsi, quand bien mêmele couple pouvait agir pour obtenir répa-ration de son propre chef, le formalismelui imposait de prévenir le syndicat. Toutela question reposait donc sur la consé-quence juridique de la réunion de lots decopropriété en des mains uniques. Ladécision respecte la logique de la loi: lesyndicat existe parce qu’il y a une copro-priété, et non l’inverse. Reste, peut-être,un point: le syndicat est en principe pro-priétaire du sol de la copropriété, partiecommune obligatoire. Il semble donc quel’existence de parties de nature communedisparaisse également lors de la réunionde la propriété des parties privatives.Condition suspensive d’obten-tion de prêtUne interprétation restrictivede l’engagement pris par l’acqué-reur(CA Paris, 2ech. A, 13juin 2007, n°06/06337)Une promesse de vente avait été signéesous la condition suspensive de l’obten-tion par les acquéreurs d’un prêt en com-plément d’un apport personnel. Lesacquéreurs n’ayant pas obtenu de finan-cement, les vendeurs les ont assignéspour voir dire la condition réputéeaccomplie et obtenir une indemnité d’im-mobilisation. Ils estimaient en effet queles acquéreurs s’étaient montrés volontai-rement négligents en ne fournissant pasles documents nécessaires à l’acceptationde leur dossier, et en n’engageant dedémarches qu’auprès d’une seule etunique banque. Leur refus d’accepter lecrédit vendeur qu’ils leur proposaienttémoignait encore selon eux de cettemauvaise foi.Leur demande est rejetée en premièreinstance, et la cour d’appel confirme lejugement:« Considérant [...] que les acquéreurs, s’ilsont indiqué dans la promesse de venteentendre solliciter le prêt auprès desorganismes financiers de leur choix [...],ne se sont pas engagés à déposer desdemandes auprès de plusieurs orga-nismes, mais bien une ou plusieursdemandes, de sorte qu’ils pouvaient nes’adresser qu’à la Société Générale;Qu’enfin il ressort de la lettre de la Socié-
Générale [...] que l’emprunteur a bienfourni des justificatifs concernant l’apportpersonnel, que la banque a simplementestimés insuffisants, ce qui ne constituepas une négligence caractérisée de M.H.et de MmeD. dans l’instruction du dos-sier;Considérant que la condition suspensivene s’étant pas réalisée dans le délaicontractuellement prévu, les acquéreurs[...] n’étaient pas tenus d’accepter lespropositions de financement qui leur ontété ultérieurement faites, [...] et qu’auxtermes de la promesse, rien n’obligeaitles acquéreurs à accepter un prêt complé-mentaire consenti par les vendeurs ».Observations de Jurishebdo: Cette déci-sion, très favorable à l’acquéreur, circons-crit l’engagement à réaliser la conditionsuspensive d’obtention de prêt au seulcadre de la promesse, et autorise ainsil’emprunteur à décliner des solutions definancements non prévues à l’acte. D’au-tant que le contenu de l’engagement estlui aussi très strictement interprété: lacour fait en l’espèce une application pro-prement littérale de la clause qui aboutità en extraire un engagement a minima.La preuve de la mauvaise foi ou de lanégligence s’avérait donc ici très difficile.Une décision qui invite à accorder toutel’attention nécessaire à la formulationdes clauses traitant des conditions sus-pensives d’obtention de prêt dans lespromesses de ventes.Congé locatifL’achat ultérieur par les ancienslocataires du logement dont ilsont reçu congé pour reprise per-sonnelle ne constitue pas l’exerci-ce d’un droit de préemption(CA Paris, 2ech. A, 13juin 2007, n°06/8773)Des propriétaires avaient donné congé àleurs locataires aux fins de reprise deslieux pour leur usage personnel. Unedizaine de mois plus tard, ils consentaientune promesse de vente de leur logement.Le notaire a alors repris contact avec lesanciens locataires pour leur proposer unprotocole d’accord contenant résiliationamiable du bail et renonciation d’acqué-rir au prix exprimé dans la promesse.Ceux-ci ont refusé l’accord, et manifestéau contraire leur volonté d’acquérir. Lesbénéficiaires de la promesse ont de leurcôté levé l’option, puis pris acte de lanon-réalisation de la vente. Ils deman-dent en justice la restitution de leurséquestre, ainsi que le versement dumontant de la clause pénale prévue dansla promesse. Selon les vendeurs, l’exercicepar les anciens locataires de leur droit depréemption avait rendu celle-ci caduque.La cour confirme le jugement en faveurdes acquéreurs:« Considérant que la promesse de ventene comportait pas de condition suspensi-ve liée à l’exercice par les derniers loca-taires d’un droit de préemption [...];Considérant au surplus que l’événementqui a empêché la régularisation de l’acteauthentique entre les parties ne relèvepas de l’exercice régulier du droit de pré-emption ouvert au profit du locataire parl’article 15 II de la loi n°89-462 du6juillet 1989;Qu’en effet les époux V.ont donnécongé aux époux L.aux fins de reprisepersonnelle du logement, pour finale-ment le mettre en vente après le départdes locataires, si bien que ceux-ci n’ontjamais reçu de congé avec offre de ventedes propriétaires dans les conditions pré-vues pas la loi; [...]Considérant en conséquence que la déci-sion d’acquérir manifestée par les épouxL.après la signature de la promesse devente au bénéfice des époux C. n’a puentraîner la caducité de plein droit deladite promesse, dès lors que les promet-tants n’ont pas entendu en faire unecondition suspensive de leurs engage-ments;Considérant qu’il s’ensuit que les condi-tions d’application de la clause pénalesont réunies, l’acte authentique n’ayantpu être signé du seul fait des [ven-deurs] ».Observations de Jurishebdo: le droit depréemption que la loi organise au profitdes locataires ne réapparaît pas suite auchangement d’attitude des propriétaires.La démarche du notaire envers lesanciens locataires visait à obtenir de leurpart une renonciation à acquérir afind’éviter toute contestation ultérieure. Ilest vrai que le formalisme relatif auxcongés locatifs est à l’origine de pro-blèmes parfois très délicats. En l’occurren-ce, cette initiative s’est révélée très défa-vorable pour les vendeurs: en agissant àl’égard des anciens locataires comme s’ilsbénéficiaient encore des dispositions dela loi 6juillet 1989, ils ont fait échouer lapromesse, sans pouvoir pour autant seprévaloir d’une condition suspensive depurge du droit de préemption… et tom-bant ainsi sous le coup de la clause péna-le.Promesse de venteConséquences d’un refus designer l’acte authentique(Cass. Civ. 3e, 4juillet 2007, n°699, FS-P +B,rejet)Un couple avait signé une promesse devente sous condition suspensive de signa-ture de l’acte authentique à une datelimite fixée dans la promesse, assortied’une clause pénale. Peu de temps avantcette date, ils ont décidé de changer denotaire. Le nouveau notaire a alorsconvoqué les parties à son office poursignature, à la date limite prévue pour laréitération. Cependant, ledit jour, la fem-me ne s’est pas présentée à l’étude, etson époux a refusé de signer l’acte. Ulté-rieurement, les vendeurs ont proposé auxacquéreurs deux autres dates de signatu-re. Ces derniers les ont assignés en réali-sation forcée de la vente et paiement dela clause pénale. La cour d’appel aaccueilli leur demande, les condamnanten outre à verser des dommages et inté-rêts à une société, tiers au contrat, dontle siège devait être fixé à l’adresse dubien, et que la non-réalisation de la ven-te avait contrainte à une immatriculationprovisoire. Les vendeurs contestent l’en-semble de ces sanctions et réclament àleur tour des dommages et intérêts auxacquéreurs. La Cour de Cassation rejetteleurs prétentions: les jugesd’appel n’avaient pas à prendre en consi-dération les tentatives ultérieures derégularisation pour écarter l’applicationde la clause pénale, ni à en réduire lemontant qui n’apparaissait pas excessif.En outre, les vendeurs ont bel et bienengagé leur responsabilité délictuelleface à une société dont le siège n’a puêtre immatriculé, puisqu’un « tiers à uncontrat peut invoquer, sur le fondementde la responsabilité délictuelle, un man-quement contractuel, dès lors que cemanquement lui a causé un dommage ».Enfin, la demande de dommages et inté-17juillet 2007page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
rêts ne saurait être accueillie, les ven-deurs étant «à l’origine de [la] difficul- », et « la convention n’ayant été exé-cutée de bonne foi par aucune des par-ties ».Observations de Jurishebdo: La présenced’une clause pénale dans les avant-contrats est devenue courante et se veutavant tout préventive; cependant, miseen œuvre devant les tribunaux, elleretrouve sa nature première: celle d’unesanction. Les juges n’ont pas l’obligationde la modérer en fonction des agisse-ments des parties, au risque d’êtreconfrontés à un problème de preuve etalors même que la clause est un instru-ment de sécurité et de prévisibilité. Lepouvoir de réduction dont ils disposentest à cet égard une exception, le principedemeurant le respect de l’intention desparties. Mais quand s’ajoute à cela l’ac-tion délictuelle d’un tiers en réparation,le refus d’honorer une promesse de ven-te s’avère alors très lourd de consé-quences…Vente de locaux commerciauxDéfaut dans la délivrance del’immeuble de bureaux vendus(CA Paris, 2ech. A, 20juin 2007,n°06/06460)Un contrat de vente avait été conclupour un lot de 3034m2dont 1637m2debureaux. A l’acte, le vendeur s’était abs-tenu de mentionner le congé donné parune des sociétés locataires, survenu unequinzaine de jours auparavant, pour unesurface de 871m2et un loyer annuel de458240francs HT. L’acquéreur voit ici sademande d’indemnisation accueillie, aumotif que cette omission constituait bienun « défaut de délivrance à l’origined’une libération et des soucis d’unerecherche anticipée pour ces locaux com-merciaux à l’origine d’un préjudicelocatif ».Observations de Jurishebdo: le menson-ge par omission commis par le vendeurconstitue à l’évidence une cause d’enga-gement de sa responsabilité, l’acheteurn’étant pas justement éclairé sur la sub-stance du bien acheté. Plus délicate est laquestion de l’évaluation du préjudice quien découle. En l’espèce, la cour mention-Seuil de l’usureLe seuil de l'usure à compter du1erjuillet 2007, pour les prêtsimmobiliers est fixé à:- prêts à taux fixe: 6,41%,- prêts à taux variable: 6,53%,- prêts relais: 6,48%.(Avis relatif à l'application des articlesL.313-3 du code de la consommation etL.313-5-1 du code monétaire et financierconcernant l'usure, J.O. du 5juillet,p.11500).17juillet 2007page5JURIShheebbddooimmobilierJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEAACCTTUUAALLIITTEE EENN BBRREEFFÉtudeInvestir à l'ouest ou au sud?Ad Valorem a publié une étude dont ilrésulte que l'investissement en immobi-lier résidentiel est le secteur qui offre leplus de stabilité. Ce secteur offre debelles perspectives en raison du besoinde construction de logements, estimé à500000 logements par an.Quant au choix du lieu d'investisse-ment, Ad Valorem indique: « La régionIle-de-France, longtemps privilégiée parles investisseurs, semble devoir perdrepeu à peu de son attrait au profit desrégions du sud de la France et de lafaçade atlantique que l’analyse des fluxmigratoires place désormais en tête enmatière de développement démogra-phique ».Cette étude indique par ailleurs que lesinvestisseurs s'intéressent aujourd’huidavantage à la valorisation du capitalet pas seulement au rendement. Etselon IPD, le rendement de l'immobilierrésidentiel (capital et revenus) en 2006a été de 22,6%.ConjonctureContraste pour le logement,hausse pour les bureauxLe nombre d'autorisations de construc-tion de logementsreste orienté à lahausse: il s'établit en mai à +3,4% 577460 logements) en rythme annuel.Mais le nombre de logements commen-cés est en revanche en baisse de -3,4% 420999 logements), selon les statis-tiques SESP (ministère de l'Écologie).Le secteur des autres locaux manifesteplus de dynamisme. Pour les surfacesautorisées, la progression est de 4,8%en rythme annuel et de 4,9% en sur-faces déclarées commencées.Dans cet ensemble, les bureauxaffi-chent une augmentation encore plusnette: +15,6% pour les autorisationset +13,7% pour les constructionsdéclarées commencées.OPCI: BNP Paribas agrééBNP Paribas Reim vient d'obtenir sonagrément AMF pour la gestion des OPCI.Le groupe prévoit donc désormais dedemander le visa de l'AMF pour ses pre-miers OPCI, que ce soit sous forme deSPPICAV ou de FPI. BNP Paribas va com-mencer par une SPPICAV « très immobi-lière » et a pour objectif une collecteannuelle de plus de 300millions d'euros,lorsque le dispositif sera rodé.Le SNAL émet des doutes surles objectifs du GouvernementLe SNAL exprime des doutes sur lesobjectifs affichés par le Premierministre de construire 500000 loge-ments par an, dont 120000 logementssociaux. Il fonde son raisonnement surla baisse de consommation de foncieret fait remarquer que les élus locauxpourraient adopter un comportementattentiste en raison de la période élec-torale… Le syndicat des aménageursréclame donc des pouvoirs publics unevéritable politique foncière passant parexemple par un encouragement desmaires bâtisseurs.Chiffres…ne un faisceau d’éléments à prendre enconsidération: la valeur locative deslocaux libérés, la date à laquelle l’ache-teur a eu effectivement connaissance del’information omise, les aléas existantdans la gestion de tous locaux commer-ciaux relativement à leur occupation, larégularité des paiements des loyers ouencore le temps de recherche d’un loca-taire. L’ensemble de ces éléments conduitla cour à confirmer l’évaluation faite parle premier juge du préjudice à hauteurde 45000.
17juillet 2007page6JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda11 et 12 septembre 2007:l'IEIF orga-nise deux journées de formation sur lethème les contraintes spéci-fiques des actifs immobiliers »ani-mées par Guy Marty(IEIF)et Pierre Schoeffler(S&P Partners).Tél. IEIF 01 44 82 63 63.21 septembre 2007au Sénat :l'Asso-ciation des responsables de coproprié- organise un colloque au Sénat sur lethème« la copropriété en Europe».Des représentants de nombreux paysont d'ores et déjà accepté de partici-per à cette manifestation.Tél. ARC :01 40 30 12 82.NominationsCabinets ministérielsEcologie: Sont nommés au cabinet duministre d'État:- Directeurs adjoints: Alexandre Joly, Philip-pe Ledenvic, Michel Wachenheim, Marie-Claire Daveu.- Conseiller spécialdu ministre, chargé duGrenelle de l'environnement: DominiqueDron.- Chargés de missionauprès du ministre:Paul Benayoun,Laurent Raverat.- Chef de cabinet: Olivier Geffroy.- Chef adjoint de cabinet: Valérie Cocozza.- Conseillers: Yves Colcombet, FrédériqueHenry,Thierry Kalfon, Dominique Morte-lecq, Benoît Parayre, Hélène Pelosse, Vin-cent Piveteau, Brice Soccol, ArnaudRichard.- Conseillers techniques: Olivia Amozig-Bel-lot,Alain Auvé, Jean-Christophe Boccon-Gibod, Muriel Dubois-Vizioz, YouennDupuis, Jérôme Fabre, Ghislain Gomart,Franck Huiban, Fanny Le Luel, Hervé Mar-tel, Emmanuel Mouren, Marc Papinutti,Sandrine Ségovia-Kueny, Edouard Solier,Olivier Thibault.(Arrêté du 3juillet 2007, J.O. du 7, @).Laurent Raverat quitte ses fonctions dechef de cabinet de Jean-Louis Borloo (arr.du 3juillet 2007, J.O. du 4, @).Justice: sont (notamment) nommés aucabinet de Rachida Dati: directeur du cabi-net: Michel Dobkine;directeur adjoint ducabinet: Mathieu Hérondart; chef de cabi-net: Michel Marquer;conseiller pour lesquestions pénales: Philippe Lagauche,magistrat;conseiller technique pour ledroit civil, le droit commercial et les relationsavec les professions juridiques et judiciaires:Jérôme Deharveng(arrêté du 26juin2007, J.O. du 4juillet 2007, p.11367).Haut-commissariat aux solidarités activescontre la pauvreté: sont nommés au cabi-net de Martin Hirsch:directrice ducabinet: Emmanuelle Wargon;chef decabinet, chargée des relations avec le Par-lement: Marianne Duranton; conseillèretechnique chargée des questions budgé-taires: Virginie Magnant; conseillère tech-nique chargée de l'évaluation: Marie OdileSimon (arr. du 26juin, J.O. du 4juillet, @).PréfetsMichel Guillot, est nommé préfet de Seine-et-Marne; Michel Fuzeau, du Haut-Rhin;Christian Decharrière, de la Loire; HuguesBousiges, des Pyrénées-Orientales; RémiThuau, de la Savoie; Lionel Beffre, de Lot-et-Garonne; Michel Lafon, de l'Orne etEvence Richard, préfet de la Meuse.(Décrets du 5juillet 2007, J.O. du 6juillet, @).Affaires civilesPascale Fombeur, maître des requêtes auConseil d'État, est nommée directrice desaffaires civiles et du sceau (Décret du5juillet 2007, J.O. du 6juillet, @).Conseil d’ÉtatPierre-François Racineest nommé prési-dent de la section des finances du Conseild'État (Décret du 6juillet 2007, J.O. du7juillet, @).Au fil du J.O.Conventions collectives:Architecture: un arrêté du 21juin 2007porte élargissement d'avenants à unaccord conclu dans le cadre de la conven-tion collective nationale des entreprisesd'architecture au secteur des maîtresd'œuvre en bâtiment.Il s'agit de l'avenant n°3 du 27octobre2006 relatives aux contributions des entre-prises à la formationet l'avenant n°4 du27octobre 2006 relatif à la rémunérationdes contrats de professionnalisation.(J.O. du 5juillet, p.11471).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre +5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 280UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnés
17juillet 2007page7JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEAu cours de la 1eséance du 10juillet, laministre de l’économie, Christine Lagardedécrit l’ensemble des mesures du projet deloi “travail, emploi, pouvoir d’achat”. Elleprésente l’abaissement du bouclier fiscal de60% à 50% comme “le symbole d’un par-tenariat équitable entre l’individu et l’État cinquante-cinquante, c’est la formule denotre contrat fiscal”.Le crédit d’impôt sur les intérêtsd’emprunt évitera les abusÀ propos de la mesure sur les intérêts d'em-prunt de la résidence principale, elle indiqueque « pour éviter les abus », le crédit d'im-pôt ne sera valable que pour les 5 premièresannées de remboursement, période l'onacquitte 40% des intérêts. Le crédit d'impôtde 20% aura un plafond de 7500euros paran, pour un couple, plus 500euros parenfant (voir ci-dessous la simulation décritepar la ministre).La ministre évoque aussi la réforme de l'ISFet la baisse des droits de succession. Elle citel'exemple d'un couple possédant une rési-dence principale de 800000euros. Au décèsde l'un, aucun membre de la famille nepaiera de droits de succession, alors queceux-ci s'élevaient auparavant à 30000.Pour un bien de 1600000, le conjoint estexonéré et les impôts pour les enfants sontréduits de 20000.Martin Hirsch, haut commissaire aux solida-rités actives contre la pauvreté, s'exprimealors pour la première fois devant l'Assem-blée nationale. Se référant à son action mili-tante, il pose la question « pourquoi lanation serait-elle incapable de faire cequ'une association peut réaliser avec desmoyens modestes? ».Il présente le revenu de solidarité active etexplique que « dans les départementsvolontaires, sur tout ou partie de leur terri-toire, les allocataires du RMI pourront sevoir attribuer un revenu de solidarité active(RSA) leur garantissant que chaque heuretravaillée leur apportera des ressources sup-plémentaires ».Vers un impôt minimal sur lerevenu?Gilles Carrez, rapporteur général expose, àpropos de la mesure sur les intérêts d'em-prunt que: « Le coût de l’accession à la pro-priété est passé, en moyenne, de 3,5 à6,5 années de revenu. Il fallait donc réagir ».Pour le bouclier fiscal, il défend la nécessitéd'y intégrer la CSG et en parallèle, l'idée decréer un autre principe fiscal tendant à ceque « nulle personne bénéficiant d’un cer-tain revenu ne [puisse] s’exonérer del’impôt ». Et Gilles Carrez de poursuivre:« On ne saurait fixer un plafond à l’impôtsans établir en même temps un plancher ».Pour le groupe socialiste, Jean-Louis Idiartdéfend une exception d'irrecevabilité duprojet de loi et indique qu'il craint que lamesure sur les intérêts d'emprunt crée uneffet d'aubaine et alimente l'inflationimmobilière. Il suggère de limiter la mesureaux nouveaux prêts et aux seuls primo-accé-dants. Il critique aussi fermement lesmesures de réduction des droits de succes-sion. L'exception a été rejetée.Jean-Pierre Brardredoute un effet perversde la mesure sur les intérêts d'emprunt, quipourrait être utilisée comme argument parles vendeurs pour « résister à la pression à labaisse des prix ».Charles de Courson, au cours d’une inter-vention de la 2eséance du 10juillet, rappel-le l'engagement des élus de la majorité deréduire en 4 ans le déficit de fonctionne-ment, ce qui suppose de ne pas créer dedépense nouvelle non gagée et de réduirede 4 à 4,5milliards d'euros le déficit de l'É-tat, qui s'élève à 22milliards en 2007. Il pré-conise, au nom du Nouveau centre, la miseen place d'un impôt minimum alternatif.Quant aux intérêts d'emprunt, il demandequ'une évaluation dans les 18 mois permet-te de vérifier que « la mesure profite bienaux acquéreurs et non aux promoteurs,aux banquiers ou à ces deux catégories ».Il s'interroge sur l'attitude à adopter face àune banque « qui créerait un produit dontle taux serait en moyenne de 5 %, maiss’élèverait les cinq premières années à 8 %,pour revenir à un taux de 1 % à partir de lasixième année ».Pour le bouclier fiscal il indique qu'à fin juin,il y a eu seulement 1750 bénéficiaires, pour100 millions d', alors que les prévisionsgouvernementales étaient de 93000 contri-buables pour 400millions d'. Il propose desortir du bouclier fiscal les impôts locaux etde ne pas y intégrer la CSG. Pour l'ISF, il sug-gère de fixer un plancher de 300000 pourla résidence principale.Jean-Yves Le Bouillonnecinterpelle lesministres sur les coûts du projet: « La seuledéductibilité des intérêts coûtera au budget3,7 milliards en année pleine » et évoque lacrise du logement et l'augmentation dunombre de demandeurs de logementsdepuis 2002 et cite le chiffre de 1400000demandeurs. Il déplore que le PTZ n'ait pasdavantage été majoré pour les ménagesdont les revenus sont les plus modestes.Claude Darciauxredoute, avec l'objectif devendre 40000 logements locatifs sociaux àleurs occupants que cela ne provoque uneréduction de l'offre locative. Elle s'interrogepar ailleurs sur l'avenir du PTZ.Christine Lagardeestime (1e Séance du11juillet) que la mesure sur les intérêtsd'emprunt « n’entraînera pas de hausse desprix immobiliers » et cite à ce propos uneétude de la FNAIM.Répondant à la critique selon laquelle lesmesures du projet de loi profiteraient sur-tout aux ménages les plus riches, Charles deCourson fait observer que la mesure relativeaux intérêts d'emprunt « est assortie d’unplafond qui correspond à un achat de150000euros, soit le prix moyen d’un loge-ment en France! » et qu'ayant la formed'un crédit d'impôt, elle profite aussi auxménages non imposables.Les 2eet 3eséance du 11juillet et la 1eséan-ce du 12juillet ont été consacrés à l’article1erqui concerne la défiscalisation des heuressupplémentaires.L'article 3 relatif aux intérêts d'emprunt a étéabordé dans la 2eséance du 12juillet. Corin-ne Erhelrelève que la mesure est ouverte àceux qui sont déjà propriétaires et qu'ellen'est donc pas déterminante dans leur déci-sion d'acheter et qu'elle n'est pas subordon-née à un plafond de ressources. La mesuren'est pas davantage centrée sur des loge-ments répondant à des critères de qualité.André Wojciechowskipréconise de porter leLes députés examinent la loi “travail, emploi, pouvoir d’achat” en première lecture.Économie réaliséepar l'emprunteur- Emprunt par un couplede 200000 sur20 ans à 4%: gain de 7000, soit 8% ducoût du crédit- Emprunt par un célibatairede 100000à 4% sur 15 ans: gain de 3500, soit10% du coût total du crédit.- Coût fiscalde la mesure: 3,7milliards d'.
17juillet 2007page8JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEtaux du crédit d'impôt de 20 à 25% et deprévoir une sectorisation géographique.Alain Cacheuxpropose de relancer laconstruction de logements locatifs sociauxet interroge la ministre sur le maintien duPTZ. Il propose de revaloriser l'APL et decréer un « bouclier logement ». JeanLaunaysuggère de limiter le crédit d'impôtaux seuls primo-accédants. Il cite le proposd'Étienne Wasner, économiste du travail etchercheur à l’OFCE, selon lequel « dans lecontexte actuel, cette mesure contribuera àaugmenter la demande de crédit, donc àsoutenir les cours » de l’immobilier. Quant àFrançois de Rugy, il se réfère à l'exempled'un autre pays d'Europe: « Il ne me semblepas qu’on vive spécialement plus mal enHollande, les gens sont très majoritaire-ment locataires il y a des villes l’on n’at-teint pas 20 % de logements locatifsprivés! » et indique qu'il aurait préféré unprogramme plus vaste sur la question dulogement incluant par exemple un encadre-ment des loyers. Jean-Yves Le Bouillonnecs'interroge sur la mise en œuvre de larécente loi sur le droit au logement oppo-sable. Louis Giscard d'Estaingen revanchefait observer que la mesure va compenserles effets de la hausse des prix de l'immobi-lier.Jean-Claude Sandriera proposé un amen-dement pour relever le seuil du prêt à tauxzéro, mais il a été rejeté. L'amendementn°278, présenté par Jean-Yves Le Bouillon-necvisait à réserve le dispositif aux primo-accédants, il n'a pas été adopté. AlainCacheux(amendement n°279) a demandéde limiter la mesure aux accédants futurs,ou d'y insérer des conditions de ressources(n°280) mais sans plus de succès. Un amen-dement de Marc Le Fur(n°61) proposaitd'étendre la mesure aux travaux, mais il aaussi été rejeté. A subi le même sort l'amen-dement 347 de François de Rugyqui propo-sait de limiter le crédit d'impôt à l'acquisi-tion de logements classés de A à C dans lagrille du diagnostic de performance énergé-tique. Selon les propos du rapporteur, « iln'est pas question de “verdir” letexte »!En revanche, les députés ont voté l'amende-ment 63 de Marc Le Furqui permet de trai-ter du cas une mutation profession-nelle oblige le contribuable à changer derésidence principale et qui évite de remettreen cause l'avantage fiscal. Cela suppose tou-tefois que le contribuable n'achète pas uneautre résidence principale et qu'il ne louepas le logement qu'il quitte (sous-amende-ment 477, également voté). L'article 3 a étévoté.Les députés socialistes ont présenté diversamendements visant à renforcer l'article 55de la loi SRU, ils ont tous été repoussés.Jean-Louis Idiarta suggéré d'instaurer unpermis de mise en copropriété, pour lesdivisions d'immeubles d'au moins 5 loge-ments (amendement 290), il n'a pas été suivi.Le problème du tarif EDF écartéFrançois Brottesa abordé le problème dutarif d'électricité et le caractère irréversibledu choix opéré par un locataire d'adopterun tarif de marché. Il propose que d'unepart (amendement n°315) que « toutconsommateur final domestique bénéficie,comme les entreprises, du tarif de retour s’ille souhaite » et d'autre part (n°314) « derétablir dans leurs droits de libre choix tantle propriétaire du logement que les loca-taires succédant à celui qui a décidé de neplus bénéficier des tarifs réglementés devente d’électricité ».La ministre a déclaré que le problèmes'écartait trop du sujet de l'article 3 et pro-posé de prendre l'attache de la Commissioneuropéenne. Les amendements ont étérejetés.Jean-Louis Idiarta proposé plusieurs articlespour moraliser la profession de mar-chand de biens(n°287 et288). Il expliquequ'il propose un capital social minimum,une garantie financière, des assurances etgaranties en matière de responsabilité civileprofessionnelle et un « impératif que toutlogement vendu soit dans un état décent ».Le texte a été repoussé, le rapporteur géné-ral ayant demandé de « laisser vivre la loiAurillac ». Le même sort a été réservé àl'amendement 289 qui visait à encadrer lecongé pour vente délivré par un marchandde biens.L'article 4 concerne la réduction des droitsde mutation à titre gratuit. RolandMuzeaucritique la mesure en indiquantque peu de successions sont imposables: en2006, on a enregistré 118035 successionsimposables.Jean-Claude Sandrier(lors de la poursuitedes débats du 12juillet) estime que lamesure va favoriser les ménages les plus for-tunés. Sur 540000 décès chaque année,seuls 145000 actuellement donnent lieu aupaiement de droits de succession. Le mon-tant moyen des droits payés est de50000euros. Plusieurs députés ont défendudes amendements de suppression de l'ar-ticle. Le rapporteur général, Gilles Carrezindique que les droits de succession rappor-tent 7milliards d'euros et qu’il en subsisteraencore cinq et demi après le vote de cetteloi. Jean-Yves Le Bouillonnecfait observerque le régime actuel permet déjà d'exoné-rer 80% des successions en ligne directe etque la réforme ne sera donc utile que pour15% de ménages. Il considère que le tauxmoyen des droits étant de 12,6%, il est loind'être confiscatoire. Il conclut en indiquantque la réforme est destinée aux plus aisés.Les amendements de suppression de l’articleont été rejetés.Supprimer les droits de succes-sion?À rebours de cette proposition, JacquesMyardpropose de supprimer les droitsde succession(amendement 176). Laministre juge la proposition tentante, évo-quant notamment les exemples des États-Unis ou de la Suède, mais elle exprimenéanmoins un avis défavorable en raisondes contraintes budgétaires. L'amendementa été repoussé. Différents amendements,notamment défendus par Jean-Yves LeBouillonnec, visaient à limiter les effets de laréforme. Ils ont été rejetés.En revanche, Marie-Anne Montchampasoutenu avec succès un amendement (n°64)en faveur des successions bénéficiant àdes enfants handicapés. Thierry Lazaron'a pas obtenu, quant à lui, le vote del'amendement n°443 qui visait à majorer lesabattements en faveur des neveux et nièces.Louis Giscard d'Estainga soutenu un autretexte (n°355) qui vise à porter de 20000à30000 le plafond des donations en espèce.Charles de Coursonprécise, devant l'ambi-guïté de certaines déclarations, qu'il s'agitdes dons manuels, pratiqués devant notaire,et non de dons en liquide. Le texte a étévoté.D'autres amendements, qui visaient l'assu-rance-vie ont été rejetés, car jugés trop éloi-gnés du texte.Arnaud Montebourgs'est livré à un calculsur le montant moyen des exonérations ain-si accordées: 89% des 500000 successionsannuelles sont exonérées. Le texte vise àexonérer de droits 4% supplémentaires,soit 20000 successions. Le montant de lamesure étant estimé à 1,7milliard d'euros,cela représente 85000euros par succession.Nous reprendrons la suite des débats dansnotre numéro de la semaine prochaine.suite de la page7.
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