dimanche 1 juin 2025

312 – 29 avril 2008

AccueilAnciens numéros312 - 29 avril 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Promesse de vente
✓ Biens issus du domaine public : défaillance de la condition sur l’incommutabilité du titre (affaire France Télécom – Cogedim)

Diagnostic amiante
✓ Responsabilité du diagnostiqueur limitée à l’examen visuel

Condition suspensive de prêt
✓ Montant, taux et durée :ce qui est conforme et ce qui ne l’est pas
✓ Condition réputée acquise et clause pénale

Ventes
✓ Informer l’acheteur d’un terrain avec installation classée

Copropriété
✓ Le compte séparé doit être au nom du syndicat et non du syndic
✓ Le pouvoir du syndic d’agir en justice

■ Etudes p. 5, 6
✓ Le Conseil économique et social plaide pour le viager : interview de Corinne Griffond, rapporteur de l’étude
✓ Le financement du logement social, à l’aune de la hausse des coûts : comment réagissent les opérateurs

■ Fiscalite p. 7
✓ Taxe de 3 % sur les immeubles
✓ Crédit d’impôt pour résidence principale
✓ Vente d’hôtel, café, restaurant à une SIIC

■ Au Parlement p. 7
✓ Archéologie préventive, niches fiscales, eau de pluie…

■ Réponses ministérielles p. 8
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 9
✓ Au fil du J.O., l’IRL
✓ Nominations

■ Interview p. 10
✓ Eric Cosserat (président de Périal) : « OPCI et SCPI : que le meilleur gagne ».


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4PromessedeventeBiensissusdudomainepublic:défaillancedelaconditionsurl’incommutabilitédutitre(affaireFranceTélécom-Cogedim)DiagnosticamianteResponsabilitédudiagnostiqueurlimitéeàl’examenvisuelConditionsuspensivedeprêtMontant,tauxetdurée:cequiestconformeetcequinel’estpasConditionréputéeacquiseetclau-sepénaleVentesInformerl’acheteurd’unterrainavecinstallationclasséeCopropriétéLecompteséparédoitêtreaunomdusyndicatetnondusyndicLepouvoirdusyndicd’agirenjusticeETUDESp.5,6LeConseiléconomiqueetsocialplai-depourleviager:interviewdeCorinneGriffond,rapporteurdel’étudeLefinancementdulogementsocial,àl’aunedelahaussedescoûts:com-mentréagissentlesopérateursFISCALITEp.7Taxede3%surlesimmeublesCréditd’impôtpourrésidenceprincipaleVented’hôtel,café,restaurantàuneSIICAUPARLEMENTp.7Archéologiepréventive,nichesfis-cales,eaudepluie…REPONSESMINISTERIELLESp.8Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.9AufilduJ.O.,l’IRLNominationsLeCESfavorableauviagerLeConseiléconomiqueetsocialvientdepublieruneétudefortintéressantesurleviageretleprêtviagerhypothécaire(lirepage5).L’idéelaplusnovatriceestdeproposerqueleproduitduprêtviagerhypothécairesoitorientéverscertainstypesdedépenses:améliorationdelaqualitéénergétiquedulogementouadaptationdeslieuxpourpermettrelemaintienàdomiciled’unepersonneâgée.C’estàlafoisunemanièredetrouverunfinancementdestra-vauxquevaimposerleGrenelledel’environnementetunmoyenderépondreauxenjeuxduvieillissementdelapopulation.Maisc’estaussiunemanièredeleverunfreinculturelàcesmécanismes:onaccepteraitplusfacilementdeconsentiroudesouscrireunprêtaffectéàcesdépensesqu’àdesdépensesdepureconsommation.LapisteestàexplorercarlesdépensesinduitesparleGrenellevontnécessiterdeseffortsd’imaginationpourtrouverdesfinancements.Signalonsaussiuneétudedel’Unionsocialedel’habitatsurlecoûtdulogementsocial.Ellemetenévidence,outrel’importancedufinancementpublic,ladifficultéd’équilibrefinancieràlaquellesontconfrontéslesorganismesdelogementsociauxdevantlahaussedescoûtsdeconstruction.Lemodedecalculdesaidesétantdécorréléducoûtdeconstruction,unefortehaussedecescoûtsobligel’organismeàaugmentersapartdefondspropres.D’autresorga-nismeschoisissentdélibérémentdelancerdesopérationsdéséquili-brées.Danslajurisprudence,ons’arrêterasurunedécisiondelaCourdecassationrelativeàlavented’unterrainsurlequelestexploitéeuneinstallationclassée.L’articleL514-20ducodedel’environnementobligelevendeuràinformerparécritsonacheteurqu’uneinstallationsoumiseàautorisationaétéexploitéesurleter-rain.LaCourdecassationfaituneinterprétationrestrictivedecetterègleetestimequecetteobligationnes’appliquepasàlavented’unterrainsurlequell’exploitationd’uneinstallationclasséeestencours.Ilestvraique,danscecas,l’acquéreurpeutplusfacilements’informerdelanaturedel’activitéquiestexploitéesurleterrainlorsdelaventeetquel’obligationd’informationduvendeurestdoncmoinsnécessaire.Etc’estsansdoutesurtoutpourlepasséquelevendeurestplusàmêmededisposerd’informationsquel’acquéreurignore.Dansl’affaireencause,l’acquéreuravaitd’ailleursprécipitélasignaturedelavente,pourconclurelatransac-tionavantlafind’unexercice,alorsmêmequelenotairel’avaitaler-tédelanécessitéd’obteniruneattestationdelapréfecture…BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 31229AVRIL 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierINTERVIEW p.10 Eric Cosserat (président dePérial): «OPCI et SCPI: que lemeilleur gagne».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
29avril 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEPromesse de venteBiens issus du domaine public:défaillance de la condition tenantà l’incommutabilité du titre(CA Paris, 2eCh.B., 10avril 2008, n°07/10263)Aux termes d’une promesse de vente notariéedu 13octobre 2000, la filiale FTImmo de Fran-ce Télécom avait promis de vendre àl’entreprise Cogedim, moyennant un prix de206000000F et une indemnitéd’immobilisation de 10300000F, un ensembleimmobilier acquis auprès de la Poste endécembre1993. La promesse avait été consen-tie sous la condition que le promettant justifie« d’un droit de propriété régulier au moinstrentenaire, remontant à un titre acquisitif ».Les échanges entre les parties ayant abouti àconstater l’impossibilité de cette condition, laCogedim avait dit y renoncer, mais consenti àabandonner 50% de l’indemnitéd’immobilisation à France Télécom dans laperspective d’un projet de restructuration surledit ensemble. En 2004, la Cogedim saisissaitle TGI pour faire constater la nullité de la pro-messe, sur le fondement de l’inaliénabilité dudomaine public. Déboutée de sa demande,elle a interjeté appel.« Considérant, en l’espèce, […] que les avis desnotaires et des spécialistes du droit publicconsultés par les parties divergeaient quant à lalégalité de la vente du 20décembre 1993 […];Que la légalité de l’apport de l’immeuble opé- le 12avril 2000 par France Télécom au pro-fit de la société FTImmo était contestée pardifférents conseils; […]Qu’il est vain d’invoquer les dispositionsde la loi du 11décembre 2001[…] en ver-tu de laquelle les biens immobiliers de la Posterelevant de son domaine public ont étédéclassés et ont pu être librement aliénés dansles conditions de droit commun, dès lors quecette loi est postérieure à l’échange de volon-tés intervenu entre les parties […];Considérant qu’il ressort de l’ensemble de ceséléments que la condition suspensivetenant à la justification del’incommutabilité du titre de propriétéde France Télécom n’a pas été accompliedès lors que la promettante n’a pas transmis àla société Cogedim un titre de propriétévalable et incontestable […];Considérant, cependant, que la pertinencede cette condition suspensive ne peutêtre remise en causepar la société FTImmoqui en a accepté l’insertion à la promesse devente sans en discuter la teneur en son temps;Considérant que la défaillance de la condi-tion suspensive entraînant la caducité de lapromesse de vente, et, par voie de consé-quence, la restitution sans contrepartiede l’indemnité d’immobilisationà lasociété Cogedim, il y a lieu de rechercher sil’accord […] aux termes duquel la secondemoitié de l’indemnité d’immobilisation neserait restituée à la société Cogedim qu’encas de réalisation d’un montage complexe derestructuration et de promotion immobilière,était causé […];Considérant, en l’occurrence, que l’espoir degain ou l’intérêt commercial ayant déterminél’acceptation par la société Cogedim del’accord dont il s’agit ne constituait pas unecontrepartie réelle et sérieuse à sa renon-ciation à la perception de la sommede785112 qui lui était contractuellement due,dès lors que cet espoir ne reposait que sur unesuite aléatoire d’événements dont la réalisa-tion était de nature purement potestative,dépendant du seul bon vouloir de la sociétéFrance Télécom».La cour ordonne la restitution du solde del’indemnité d’immobilisation.Observations de Jurishebdo: La loi du11décembre 2001 (MURCEF) a déclassé lesbiens de la Poste, mais sa promulgation étantpostérieure à la promesse, le caractère oné-reux de la transaction pouvait poser question,s’agissant d’une transmission entre personnespubliques. France Télécom n’est en effet deve-nue entreprise nationale (SA) qu’en 1996 (loin°96-660 du 26juillet). Seconde fragilité descessions successives: l’absence de soumissionau Ministre de tutelle, prévue à peine de nulli- par l’article 23-1 de la loi n°90-568 du2juillet 1990, disposition encore en vigueur àl’époque, depuis abrogé par la loi n°2003-1365 du 31décembre 2003. De l’ensemble deces incertitudes, il résultait l’absence d’untitre de propriété incommutable, c'est-à-dire non susceptible d’être remis en cau-se. Aussi, si la cour d’appel ne tranche pas lespoints de droit public soulevés par l’affaire, dumoins en tire-t-elle toutes les conséquences surle terrain judiciaire: la condition suspensiven’ayant pu se réaliser, la promesse était tom-bée caduque. Dès lors, l’indemnitéd’immobilisation devait être intégralementrestituée. Il revenait alors aux juges de recher-cher pourquoi tel n’avait pas été le cas, c'est-à-dire d’examiner la validité de l’accord posté-rieur; celui-ci prévoyait que la Cogedim accep-tait d’abandonner la moitié de l’indemnitécontre une possible participation dans un pro-jet de restructuration, dont le devenir dépen-dait directement de l’opérateur national. Orl’aléa n’est admis à rentrer dans les conven-tions que s’il est extérieur aux parties, sansquoi il fait disparaître la cause. La transactionétait donc nulle sur le fondement de l’article1131 du code civil, selon lequel l’engagementsans cause ne peut avoir d’effet.Diagnostic amianteResponsabilité du diagnosti-queur limitée à l’examen visuel(CA Paris, 2eCh.A., 9avril 2008, n°07/09156)En 2004, les consorts D.avaient vendu auxépoux E.un pavillon situé à Neuilly Plaisance,ayant donné lieu à un diagnostic amiante réa-lisé par la société O.Ayant entrepris des tra-vaux et découvert que le diagnostic n’était pasconforme à la réalité, les acquéreurs ont assi-gné les vendeurs en réparation et diminutiondu prix de vente. Déboutés par le TGI, ils ontinterjeté appel.«Sur la responsabilité des vendeurs:Considérant […] que les épouxE., informés dela présence d’amiante sur le revêtement de sold’une chambre, et sur le toit du garage, ayantdéclaré en faire leur affaire personnelle et neprétendant pas que les vendeurs aient euconnaissance, lors de la vente, de la présenced’amiante en d’autres points de la construc-tion, les consorts D.sont fondés à leuropposer la clause d’exonération degarantie des vices cachés stipulée aucontrat;Sur la responsabilité de la société O.:Considérant […] qu’aux termes de son rapport[…] M.L., expert désigné par le juge des réfé-rés, conclut qu’en sa forme et pour l’essentiel,le diagnostic produit est conforme à lanorme, débordant même les exigences mini-males, mais qu’il comporte cependant deserreurs, en ce qu’il […] n’a pas décelé d’autresendroits « possiblement amiantés »;Qu’il relève ainsi que la présence au sous-solde champs de plaques détériorées rendaitvisibles à l’œil nu la texture interne du maté-riau dont l’aspect devait amener au moins ausoupçon; qu’il note de même qu’une simplefrappe sur les doublages des murs extérieursdu séjour devait permettre de détecter àl’oreille la présence d’un matériau plus raideque le plâtre […];Que cependant, alors quela mission exigéeen vue de la constitution du dossier tech-nique « amiante » préalable à la vented’un immeuble consiste en une inspec-
29avril 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEtion visuelle sans travaux destructifsetque les appelants expliquent que la présenced’amiante en d’autres endroits que ceux indi-qués sur le diagnostic a été découverte lors-qu’ils ont entrepris des travaux de restaura-tion, il n’est pas établi qu’au moment de laréalisation du diagnostic avant la vente la tex-ture des matériaux au sous-sol ait été visible àl’œil nu ni que le revêtement des murs duséjour ait permis de détecter à l’oreille la pré-sence d’amiante; qu’en ce qui concerne lefaux-plafond de la salle de piano, l’expertindique qu’il aurait fallu un examen des-tructif que les textes n’exigent pas;Que le jugement sera en conséquence confir- en ce qu’il a estimé qu’aucune faute tech-nique n’était caractérisée à l’encontre de lasociété O.».Observations de Jurishebdo: La jurisprudencede ces dernières années a été dans le sens dela sévérité envers les diagnostiqueurs: en 2003,la Cour de cassation estimait que leur devoirde conseil leur imposait de s’enquérir « eux-mêmes, des caractéristiques complètes del'immeuble concernant la présence éventuelled'amiante », indépendamment des informa-tions délivrées par le propriétaire (Civ. 3e,2juillet 2003, n°01/16246). En cas de faute, lesacquéreurs pourront leur réclamer réparationpour la perte de valeur des locaux sur le fon-dement délictuel (Civ., 1e, 28janvier 2003,n°01/13875). Cette responsabilité ne sauraitcependant aller jusqu'à les obliger au paie-ment de la restitution du prix en casd'annulation de la vente (Civ. 3e, 5décembre2007, n°06/15332). Au regard de ces décisions,la présence espèce rappelle une limite impor-tante: le repérage prescrit est seulement visuelet ne comprend aucun sondage destructif, sibien qu’il ne peut être reproché au diagnosti-queur de n’avoir pas vu ce qui n’était pasvisible. La cour refuse ici de lui reprocher uneabsence de soupçons supplémentaires.L’essentiel, s’agissant du dossier techniqueavant vente, et ainsi que le souligne la normeAfnor NF x 46-020, est que la visite porte surl’ensemble des locaux et que, le cas échéant,l'opérateur précise par écrit au propriétaire lesparties inaccessibles.Condition suspensive de prêt1. Montant, taux et durée: ce quiest conforme et ce qui ne l’est pas(CA Paris, 2eCh.B., 10avril 2008, n°06/14025)Les consorts F. avaient consenti à MelleJ.unepromesse sur un appartement sous conditiond’obtention d’un prêt. Ayant apprisqu’aucune de ses demandes n’avait abouti, lesvendeurs l’ont assignée en paiement du soldede l’indemnité d’immobilisation et versementà leur profit du séquestre. Les premiers jugesont fait droit à cette demande. MelleJ.a forméappel.« Considérant que [] la promesse de venteétait conclue sous la condition suspensive del’obtention par la bénéficiaire d’un ou plu-sieurs prêts d’un montant de 190000d’une durée de 15 ans maximum au tauxde 5% hors assurance; que pour recouvrerla somme de 14484 séquestrée, la bénéficiai-re devait justifier « s’être vu opposer un refuspar au moins deux banques ou établissementsfinanciers différents »; […]Considérant qu’il résulte d’une lettre de labanque BNP PARIBAS que MelleJ.a sollicité unprêt d’un montant de 133000 au taux de5% l’an sur une durée de 15 ans; que ce prêtest conforme aux caractéristiques de lapromesse dès lors que la somme sollici-tée est inférieure au montant maximumprévu à la promesse;Considérant que la banque UCB indique quel’appelante avait sollicité un prêt de181968 au taux révisable initial de 3,55%remboursable sur une durée de 300 mois;que si le montant sollicité est inférieur aumontant maximum prévu dans la promesse,cependant, le taux révisable de 3,55%initial, inférieur au taux prévu, et ladurée de 25 ans supérieure à la duréemaximum de 15 ans prévue au contratne correspondent pas aux caractéris-tiques de la promesse ».La cour rejette l’appel.Observation de Jurishebdo: Le principe restecelui de l’exigence d’une exacte conformi- des prêts sollicités avec la condition de lapromesse. En particulier, un prêt demandépour un montant supérieur à celui prévu seradisqualifié (Civ. 3e, 19mai 1999 n°97-14529).Cependant, s’agissant du taux et de la durée,les décisions apparaissent plus diverses. Lesjuges peuvent prendre en compte les consé-quences réelles ou non en terme de chancesde succès de la demande auprès des banques.La Cour de cassation a par exemple refusé deréputer la condition accomplie, dès lors qu’entoute hypothèse, une demande mêmeconforme aurait été refusée (Com., 12sep-tembre 2007, n°06/15640; demandes rejetéespour 12 et 10 ans, promesse prescrivant unprêt de 15 ans). Le pouvoir d’appréciation desjuges est souverain, selon les faits d’espèce.2. Condition réputée acquise etclause pénale(CA Paris, 2eCh.B., 10avril 2008, n°06/18182)Les époux X.avaient vendu un appartementsous condition suspensive d’obtention de prêtpar les acquéreurs, la convention prévoyantune clause pénale à hauteur de 18751,23.Ces derniers n’ayant pu obtenir l’empruntescompté, les vendeurs les ont assignés sur lefondement de l’article 1178 du code civil.La cour reconnaît l’efficacité de la clause maisla juge excessive:« Considérant […] que les acquéreurs ne justi-fiant pas du dépôt d’une demande de prêtconforme aux stipulations de l’acte de vente,la condition suspensive doit être réputéeréalisée[…] ;Considérant, au cas d’espèce, que M.et MmeX.font valoir qu’ils avaient, en considération del’engagement de vendre contracté par M.etMmeL., prévu d’acquérir un autre appartementen vu de l’achat duquel ils avaient souscrit unemprunt bancaire […] ;Mais considérant que […] leur bien n’a étérendu indisponible à la vente que pendantune quinzaine de jours au maximum, […];Qu’il n’y a aucun rapport direct de causalitéentre les initiatives prématurées qu’ils ontprises pour souscrire un emprunt destiné àfinancer l’achat d’un nouvel appartement etl’échec de la vente projetée avec les intimés,dès lors qu’ils auraient attendre lasignature de l’acte authentiqueavantd’engager à la légère de tellesdémarches;Qu’il s’ensuit que le montant de la clausepénale fixé contractuellement à la somme de18751,23 est manifestement excessif auregard du préjudice subi par les vendeurs etqu’il convient de le réduire […] à la sommede 1500 ».Observations de Jurishebdo: L’échec de lacondition rend la convention caduque, et laclause pénale avec elle. Au contraire, si elle estréputée acquise, la responsabilité de la non-réalisation de la vente devient imputable àl’acquéreur, si bien que la clause pénale peutêtre mise en œuvre à son encontre. Néan-moins, l’application de l’article 1178 du codecivil n’empêche pas celle de l’article 1152 al. 2:le juge peut réduire le montant des pénalitésexcessives et les limiter au seul préjudice réel, àl’exclusion de celui découlant de l’imprudencedes vendeurs (De même, s’agissant d’une clau-se de 30000 réduite à hauteur du séquestre:Civ. 3e, 30janvier 2008, n°06/21145) H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
29avril 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEVente d’immeubleInformer l’acheteur d’un terrainavec installation classée(Cass. Civ. 3e, 9avril 2008, n°418, FS-P+B+I, rejet)Le vendeur d’un terrain sur lequel une instal-lation soumise à autorisation a été exploitéedoit en informer son acheteur par écrit (art. L520-14 du code de l’environnement). Qu’enest-il si l’exploitation est en cours? La Cour decassation estime que le texte n’est pas appli-cable. Dans l’affaire en cause, un immeuble àusage d’entrepôt loué par bail commercialavait été vendu en 2000. Le locataire ayantreçu un procès-verbal d’infraction pourdéfaut d’autorisation d’exploitation d’uneinstallation classée, il avait donné congé à lafin de la première période triennale en 2002.Le bailleur avait alors engagé un recours toutà la fois contre son vendeur, le preneur et lenotaire rédacteur. Ce recours est rejeté, lacour d’appel ayant jugé que l’obligationd’information qui pèse sur le vendeur autitre des installations classées ne s’appliquaitpas, l’exploitation étant toujours en cours.Cette solution est confirmée par la Cour decassation:“Mais attendu quel'alinéa 1 de l'articleL.514-20 du code de l'environnement,qui dispose que lorsqu'une installation sou-mise à autorisation a été exploitée sur un ter-rain, le vendeur est tenu d'en informer parécrit l'acheteur, ne s'applique pas à la ven-te d'un terrain sur lequel l'exploitationd'une installation classée est en cours;qu'ayant constaté que les sociétés Natexisbail, Fructicomi et Unibail avaient cédé unepropriété bâtie, exploitée à la date de cettevente dans des conditions relevant du régi-me de l'autorisation, la cour d'appel en adéduit à bon droit que l'alinéa 1 de cetarticle n'était pas applicable”.L’arrêt écarte également la responsabilité dupreneur:“Mais attendu qu'ayant retenu, par uneappréciation souveraine, exclusive de déna-turation, des termes du contrat que leurambiguïté rendait nécessaire, que les stipula-tions relatives à la destination des locaux etaux travaux d'aménagement à la charge dupreneur n'avaient pas pour finalité d'imposerà la société CFM l'exécution de travauxnécessaires à l'obtention de l'autorisationpréfectorale permettant le stockage, dansl'entrepôt loué, de matières, produits ou sub-stances combustibles en quantité supérieureà 500 tonnes, mais de mettre le bailleur àl'abri de toutes poursuites trouvant leur cau-se dans l'exploitation faite par le preneur deslieux loués, la cour d'appel, qui a relevé quela SCI n'avait à aucun moment été inquiétéeou recherchée par la préfecture des Yvelinesà raison des conditions d'exploitation del'entrepôt par sa locataire non conformes àla réglementation des installations classées,et qu'elle avait de son propre chef décidé dese substituer à la société CFM après que cettedernière ait donné congé en déposant le16août 2001 un dossier de demanded'autorisation à la préfecture des Yvelines, apu en déduire […] que la responsabilitécontractuelle de la société CFM n'était pasengagée”.L’arrêt écarte par ailleurs la responsabilité dunotaire en relevant que celui-ci avait alerté laSCI lors de l’achat de l’immeuble de la néces-sité d’une attestation de la préfecture sur lessites classés mais que c’est sur demande insis-tante de la SCI que l’acte avait été signéavant la réponse de la préfecture, car la SCIsouhaitait signer l’acte avant le 22décembre2000.Observations de Jurishebdo: cet arrêt faitdonc une interprétation restrictive del’obligation d’information de l’acheteur: elles’applique si une installation a été exploitée,mais non si l’exploitation est en cours.CopropriétéLe compte séparé doit être aunom du syndicat et non au nom dusyndic(Cass. Civ. 3e, 9avril 2008, n°423, FS-P+B+I, cas-sation)Un litige opposait un copropriétaire au syn-dic sur la notion de compte séparé. On saitque l’article 18 de la loi de 1965 impose ausyndic de soumettre au vote de l’assembléela décision d’ouvrir “un compte bancaire oupostal séparé au nom du syndicat”. Dans cet-te affaire, le commissaire aux comptes avaitindiqué que si le titulaire du compte était lecabinet W.on ne pouvait en tirer aucuneconséquence car il fonctionnait “comme uncompte séparé” et que c’était “pour depures raisons pratiques” que les demandesde prélèvement automatique proposées auxcopropriétaires portaient l’indication ducréancier W.immobilier et non du syndicat etque les chèques devaient être établis àl’ordre de “cabinet W, syndicat rés. de Mont-tessuy”. La cour d’appel avait estimé que cet-te situation respectait la loi, mais la Cour decassation censure la décision au visa del’article 18 de la loi de 1965“Attendu […] qu’en statuant ainsi, alors quele syndicat des copropriétaires doit être titu-laire d’un compte bancaire ou postal séparéouvert à son nom, la cour d’appel a violé letexte susvisé”.Observations de Jurishebdo: il y avait bienun compte séparé pour le syndicat, cequ’avait également attesté l’agence bancai-re, mais c’est l’intitulé du compte qui posaitproblème. Il comportait donc le nom du syn-dic, suivi de celui du syndicat. Cette situationne respecte pas la loi. Des arrêts antérieursavaient statué en ce sens: Civ. 3e, 21 janv.2004 (revue des Loyers 2004, p.252) ou, dansdes circonstances parfaitement similaires: CAParis, 29juin 2000 (AJDI, 2000, p.846).Le pouvoir du syndic d’agir enjustice(Cass. Civ. 3e, 9avril 2008, n°419, FS-P+B+I, cas-sation partielle)Cet arrêt traite des effets d’un défaut depouvoir du syndic pour agir en justice.“Vu l'article 55 du décret du 17mars 1967,ensemble les articles120 et125 du code deprocédure civile;Attendu qu'ayant constaté, par arrêt du26septembre 2006 que seule la sociétéAlbingia avait soutenu que les demandesd'indemnisation étaient présentées par unsyndic qui n'avait pas été habilité et relevéd'office à l'égard des autres parties, en appli-cation de l'article 125 du CPC cette fin denon-recevoir tirée du défaut de qualité, lacour d'appel, après avoir invité les parties às'en expliquer a […] déclaré irrecevables lesdemandes du syndicat à l'encontre de toutesles parties;Qu'en statuant ainsi, alors que le défautd'habilitation du syndic en vue d'agir enjustice pour le compte du syndicat descopropriétaires constitue un défaut depouvoir sanctionné par une nullité defond qui ne profite qu'à celui quil'invoque et non une fin de non-recevoirque le juge peut relever d'office, la courd'appel a violé les textes susvisés”.Observations de Jurishebdo: en conséquen-ce, si le syndic n’est pas habilité à agir en jus-tice, il s’agit d’une nullité de fond. La person-ne assignée par le syndic peut l’invoquer,mais le juge ne peut pas la relever d’office
29avril 2008page5JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEECorinne Griffond, rapporteur de l’étude “les viagers immobiliers en France”Jurishebdo Immobilier: pourquoi une étudesur le viager?Corinne Griffond:«à la suite de la loi sur leprêt viager hypothécaire, nous noussommes interrogés sur le viager lui-mêmeen nous demandant quelle place il peutavoir pour la politique du logement. Ornous avons réalisé que l’enjeu est davantagede savoir comment financiariser l’actifimmobilier des personnes âgées. Cet actifreprésente en effet 700milliards d’euros (1).Le viager est ancien, il existait avant mêmele code civil, mais il a aujourd’hui toute saraison d’être. Par exemple, il permet à unepersonne âgée, qui vend son bien en viagerde ne pas devenir financièrement dépen-dante de ses enfants».JHI: que préconisez-vous pour le viager?C.G.: «il n’y a que 5000 viagers en Francepar an. Il faut améliorer la communicationsur le viager et le moraliser. Tout en conser-vant son caractère aléatoire, il faut protégerles deux parties.De nombreuses possibilités existent avec laloi actuelle. On peut par exemple prévoirune clause selon laquelle la rente sera payéependant une durée minimale de 10 ans etmaximale de 20 ans. Mais c’est parfoisl’acquéreur qui peut se trouver dans unesituation difficile. Or la loi prévoit qu’en casde revente, il reste solidaire de son acqué-reur à l’égard du vendeur initial. Celabloque toute transaction.Il y a également des pistes d’améliorationfiscale. Par exemple, si un bien est vendu àun enfant et que celui-ci verse une rentefixée en fonction du besoin de ses parentset non en fonction d’un prix, l’administra-tion fiscale peut considérer que la rente estimposée en fonction du prix convenu et nonde la rente versée. Il faudrait aussi améliorerle financement du bouquet. Actuellement,le vendeur dispose d’un privilège qui primecelui du banquier qui consent un prêt àl’acquéreur pour financer le bouquet».JHI: on évoque aussi des freins culturels audéveloppement du viager…C.G.: «il est vrai qu’on considère commenormal de dépenser des sommes sur livret,mais pas de vendre sa maison. Le sujet estsouvent tabou. Il arrive que des héritiersapprennent au décès de leur parent que lebien a été vendu en viager. Pourtant, le via-ger peut être utile. Par exemple dans desfamilles recomposées, le viager permet devendre un bien et de distribuer le bouquetaux héritiers plus facilement».JHI: quelle réponse apporte votre étude surle prêt viager hypothécaire?C.G.: «ce prêt n’a donné lieu qu’à 3800contrats souscrits depuis sa création. Le Cré-dit Foncier de France est la seule banque àle proposer. Les autres banques que nousavons interrogées nous ont fait part du pro-blème d’assurance pour couvrir le risque. Lapublicité est interdite pour ce genre de prêt.Nous avons eu une approche critique.Dans le cadre du Grenelle del’environnement, le prêt viager hypothé-caire pourrait servir à mobiliser des fondspour financer des travaux d’économied’énergie ou d’adaptation du logement.Nous suggérons donc qu’il y ait une garan-tie pour l’affectation des fonds».JHI: est-ce que la promotion de ce prêtn’intervient pas à contre cycle?C.G.: «les ménages français sont globale-ment peu endettés, mais il est vrai qu’ontrouve actuellement dans les commissionsde surendettement des ménages qui ontsouscrit il y a quelques années des prêts àtaux variable. L’idée de s’endetter pour unprêt à la consommation peut les faire hési-ter» Le Conseil économique et social plaide pour le viagerLe viager n’a pas bonne image, pourtant il peut être fort utile. Une étude duConseil économique et social qui lui est consacrée plaide pour l’améliorationde la diffusion du viager et suggère d’améliorer l’efficacité du prêt viagerhypothécaire en l’affectant à des travaux d’amélioration du logement.Le président de la section du cadre de viedu Conseil économique et social, BernardQuintreau, reconnaît d’emblée que le via-ger souffre d’une image vieillotte et quele prêt viager hypothécaire est stigmatisépar la crise immobilière. Il souligne pour-tant que ces formules peuvent permettreun maintien de revenus à une populationâgée et contribuer ainsi à répondre auxenjeux liés au vieillissement de la popula-tion (rapport, p.56).Une des idées force de ce rapport est demettre l’accent sur l’usage qui est fait desfonds mobilisés par un prêt viager hypo-thécaire. Au lieu d’en laisser un usagelibre, il suggère de l’affecter à certainsusages, comme aux travaux d’isolation deslogements qui vont résulter du Grenellede l’environnement ou aux travaux demise en accessibilité des logements.Des freins au viagerLe viager est peu développé: on en comp-te moins de 5000 par an et le prêt viagerhypothécaire du Crédit Foncier, seulebanque à le proposer, n’a donné lieu qu’à3800 contrats depuis sa création. Le rap-port souligne son coût (p.23). Le tauxd’intérêt dépassant 8% “ce qui freineindiscutablement son essor”.Le rapport propose d’améliorer l’image duviager et d’en faciliter l’accès; par exempleau moyen de la constitution d’un réseaud’agences spécialisées implantées dans les50 principales villes de France. Il préconisedes améliorations techniques (p.63).Exemples: pour le calcul de la fiscalitéd’une donation, admettre qu’un parentpuisse faire une donation à un enfant encontrepartie d’une rente correspondant àses besoins et non à la valeur du bien.Admettre la possibilité pour l’acheteur devendre le bien à un autre acheteur quireprend le service de la rente, mais sansavoir à garantir ce paiement. Le rapportpropose aussi d’encourager les personnesmorales à s’engager sur ce marché. Ainsides caisses de retraite par exemple pour-raient acheter un grand nombre de loge-ments en viager, répartissant ainsi le risque.Affecter le produit du prêtPour le prêt viager hypothécaire, le rapportpréconise, dans la ligne de ce qu’il avait indi-qué en 2006 au moment de la rédaction desdécrets d’application de l’ordonnance de2006, de privilégier l’affectation du créditaux travaux de rénovation conformes auxcritères HQE. Il s’agit de développer le créditde manière ciblée, en vue de certains typesde travaux: amélioration de la qualité éner-gétique du bâtiment, adaptation pour facili-ter le maintien à domicile (p.66). À titred’exemple, le rapport cite une loi américainequi a réduit les frais d’emprunt lorsque larente est affectée au financement d’unegarantie dépendance.(1)calcul: 5500000 ménages retraités propriétaires x 126000, valeur globale des résidences principales (rapport CES, p.31).
29avril 2008page6JURIShheebbddooimmobilierAANNAALLYYSSEElent. Si le bailleur social souhaite que sonopération reste équilibrée, il doit investirdavantage de fonds propres: s’il empruntedavantage, la charge financière sera nette-ment plus élevée.Augmenter les fonds propresQue font les opérateurs face à cette con-trainte? Certains décident de monter à20% leur part de fonds propres. D’autresmettent en pace délibérément des opéra-tions déséquilibrées, et modulent parexemple les engagements de rénovationsur d’autres logements. On sait que lagrande période de construction du loge-ment social est la décennie 1965-1975. Ils’édifiait chaque année quelque 100000à120000logements sociaux. Mais ce parcvieillit aujourd’hui rapidement.Pourtant, reconnaît Michel Amzallag, l’Etatn’est pas resté inactif. Avec le plan de cohé-sion sociale, il a augmenté à 25 ans ladurée d’exonération de taxe foncière et aallongé la durée des prêts.Pour desserrer les contraintes actuelles, ilfaut espérer poursuit-il, que la ligne fongi-ble ne sera pas supprimée et que laréforme du livret A permettra de maintenirl’équilibre des fonds d’épargne et que labaisse de rémunération du livret A béné-ficiera en partie au financement du loge-ment social.À propos de la décision de baisser les pla-fonds de ressources, Michel Amzallag indiqueque la réduction de 10% des plafonds réduitla proportion de personnes ayant accès aulogement social de 71% à 65%. Mais ilajoute que la question est de savoir si on metcette réforme à profit pour réarticuler lesautres plafonds. La diminution des plafonds apour effet d’augmenter la nécessité de con-struire des logements sociaux dans lessecteurs la demande est la plus forte (Ile-de-France et Paca). En effet, les besoins serontmoindres dans les autres régions puisque lapopulation éligible sera réduite Michel Amzallag l’annonce d’emblée: “lelogement social a des modalités de finance-ment telles que toute hausse des coûts derevient pose problème, car le financementn’est pas corrélé au prix de revient”.Même s’il n’existe pas de sourced’observation des coûts de financement dulogement social fiable, il existe des observa-toires régionaux qui donnent des ten-dances. Selon les études de l’Union socialepour l’habitat (1), la hausse des coûts peut sechiffrer à 37% en 3 ans. De 2004 à 2007, lecoût moyen est passé de1330 à1820 eurosle m2pour l’ensemble de la France. Il fauttoutefois manier ces chiffres avec pru-dence, car ils peuvent aussi dépendre de lalocalisation des opérations. Ainsi le coûtmoyen à Paris est de 2765, mais de1800 dans le Grand Lyon et de 1310dans la Drôme.L’étude indique l’impact de la taille desopérations: plus les opérations sont depetite taille, plus le coût au m2est élevé.L’étude analyse aussi la question desmodes de production, ce dont il résulteque la production en acquisition améliora-tion n’est pas forcément plus coûteuse quela construction neuve. Quant àl’acquisition en VEFA, ce moded’acquisition s’avère plus cher; même s’ilfaut relever que le surcoût est peut-être liéà des opérations situées davantage en tis-su urbain dense.Quant à l’analyse des facteurs de crois-sance des coûts de construction, l’étudecite bien sûr la rareté du foncier etl’incidence des POS restrictifs, mais aussil’impact du code des marchés publics. Eneffet, dans une situation de marché ten-due, les procédures du CMP sont un handi-cap. Michel Amzallag indique que danscertains endroits, il y aurait des ententesentre entreprises pour que certaines nesoumissionnent pas… Certains acteurssouhaiteraient un assouplissement descontraintes duCMP, de façon àaccélérer les délaisde construction.Quant au coûtque pourraitprovoquer leGrenelle del’environnement,il interviendraiten deux temps.Grenelle: +8 de coût à prévoirLa RT 2010 provoquerait une hausse descoûts de 4%, puis du double avec la RT2012. Pour un logement de 65m2, celareprésenterait un surcoût de 5000 pourla 1eétape et de 10000 pour laseconde. Même s’il faut reconnaîtreque ces impacts sont progressive-ment inclus dans les processus defabrication des industriels, commeon l’a vu pour la RT 2005.Dans le tableau ci-contre, on trouvela liste des aides pour un logementfinancé en PLUS en 2006. C’est laTVA à 5,5% qui a l’impact le plusconséquent. Pour un logement de110000, le total des aidesreprésente 44000, soit 35% dutotal. Ce montage permet de par-venir à l’équilibre financier avec leloyer autorisé, soit de 5 à 6 le m2par mois, à un horizon de 40 ans.Or en 2008, les subventions d’Etatsont à un niveau à peu près équiva-Le financement du logement social, à l’aune de la hausse des coûtsLe financement du logement social n’est pas corrélé avec les prix de revient,ce qui pose un problème, analyse Michel Amzallag, conseiller à la Directiondes études économiques et financières de l’Union sociale pour l’habitat.Logement financé en PLUS en 2006Montant investissement unitaire (TVA 5,5%)110500Subvention de l’Etat (foncier inclus)5500Subvention des collectivités locales11100Subvention 1% relance4200Abaissement du taux de TVA14800Exonération de TFPB (équivalent subvention)8800Montant total des aides reçues44400En% de l’investissement (TVA à 19,6%)35%Accès aux fonds d’épargne10600Gratuité de la garantie des collectivités1600Montant total des aides et avantages reçus56600En% de l’investissement total (TVA à 19,6%)45%(1)pour un écart de taux de 1% avec un prêt du marchéMontant des aides par logementSource: USHSource: USHAnnée20062008Prix de revient unitaire (TVA à 5,5%)110500100,0%122800100,0%Subvention Etat (foncier inclus)55005,0%55004,5%Subvention 1%42003,8%24002,0%Subventions collectivités1105010,0%1230010,0%Prêt principal7845071,0%7210058,5%Fonds propres1130010,2%3050025,0%Plan de financement moyen d’un logement PLUSen 2006 et, pour 2008, plan correspondant à l‘équilibre financieravec un prix de revient majoré de 10%(1)Documents présentés lors d’une conférence “produire du logement social à quel prix? le 4avril à Paris.
29avril 2008page7JURIShheebbddooimmobilierFFIISSCCAALLIITTEEAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTLes deux premiers OPCIgrand public agréésLes deux premiers organismes de placementcollectif immobilier grand public viennentd’être agréés par l’AMF. Il s’agit d’ÉcureuilImmo + et de la Banque Postale Immobilier,tous deux gérés par Ciloger.Cela porte à 11 le nombre d’OPCI agréés,mais les précédents étaient des OPCI à règlesde fonctionnement allégées, destinées auxinstitutionnels (proposés par les groupesNatixis, Crédit Agricole, Euragone AssetManagement et Ciloger).Taxe de 3% sur les immeublesdes personnes moralesLe champ d’application de cette taxe a étémodifié par la loi du 25décembre 2007. Ledécret d’application vient d’être publié.Alors que seules étaient visées les personnesmorales, il s’y ajoute aussi les organismes,fiducies ou institutions comparables.L'article 310-0 RB bis de l'annexe III au CGI,qui prévoit le lieu de dépôt de la déclara-tion, vise donc désormais non plus les« personnes morales» mais les « enti-tés juridiques», ce qui est plus large (art.2 du décret).Le décret (article 1er) modifie aussi l'article313-0 BR: certaines personnes sont exoné-rées de la taxe de 3%; elles sont mention-nées à l'article 990 E du CGI, sous réservede déposer une déclaration chaque annéeavant le 16mai. Le texte de l'article 313-0BR ne faisait référence qu'à « la déclara-tion ». Il fait désormais référence à deuxdéclarations (art. 990 E 3ed et 3ee), tirantles conséquences de la modification de cetarticle par la loi du 25décembre 2007.- La 1e(art. 990 E 3e d) concerne les per-sonnes morales, organismes ou fiducies quiprennent, dans les 2 mois de l'acquisitionou, au plus tard le 15mai 2008 pour lesbiens déjà possédés au 1erjanvier 2008,l'engagement de communiquer àl'administration certaines informations surles immeubles et les actionnaires quidétiennent plus de 1% des actions.- La 2e(art. 990 E 3ee) concerne les per-sonnes morales, organismes ou fiducies quisouscrivent chaque année au plus tard le16mai une déclaration (n°2746) indiquantla liste des immeubles et celle des action-naires qui détiennent plus de 1% de leursactions.(Décret n°2008-354 du 15avril 2008 relatifaux obligations déclaratives des entités juri-diques exonérées de la taxe sur la valeurvénale des immeubles possédés en France,J.O. du 17avril, p.6387).Ce décret est complété par un arrêté quimodifie l'article 121 K de l'annexe IV quifixe le lieu de la déclaration de cette taxe,pour remplacer “personnes morales” par“entités juridiques”.(Arrêté du 15avril 2008, J.O. du 17, p.6394).ISFUn décret du 15avril fixe les obligationsdéclaratives des contribuables et dessociétés auxquelles le contribuable sous-crit pour bénéficier de la réduction d'ISF.(Décret n°2008-336 du 14avril 2008 relatifà la réduction d'ISF prévue à l'article 885-0V bis du CGI, J.O. du 15avril 2008, p.6216).Crédit d’impôt pour l’achatd’une résidence principaleLa liste des documentsque le contri-buable doit fournir pour bénéficier ducrédit d'impôt lié à l'achat de sa résiden-ce principale a été fixée par décret:- copie de l'acte authentique d'acquisition,- déclaration d'affectation du logement àl'habitation principale de l'emprunteur,- échéancier de remboursement,- factures de travaux,- acte authentique d'acquisition du terrain,mémoires des entrepreneurs, déclarationd'ouverture de chantier et pièce attestantde sa réception en mairie, copie des fac-tures de travaux de construction.Si l'achat est fait par l'intermédiaired'une société non soumise à l'IS, ilfaut joindre en plus:- attestation de la société que le logementest mis gratuitement à disposition del'associé,- attestation de l'associé qu'il affecte celogement à son habitation principale.(Décret n°2008-360 du 16avril 2008 pris pourl'application de l'article 200 quaterdecies duCGI relatif au crédit d'impôt sur le revenu autitre des intérêts des prêts supportés à raison del'acquisition ou de la construction del'habitation principale, J.O. du 18avril, p.6442).Vente d’hôtel, café, restaurantà une SIICUne instruction a été publiée le 18avril(n°45, 4 B-2-08) sur les reportsd’imposition des plus-values à long termeréalisées sur les cessions de biens immobi-liers affectés à l’exploitation des hôtels,cafés et restaurants.L’article 138 de la loi de finance rectificati-ve pour 2006 permet un reportd’imposition des plus-values réalisées lorsde la cession par les entreprises du secteurdes hôtels, cafés, restaurant, qui cèdentcertains biens ou droits immobiliers à uneSIIC, une société immobilière à capitalvariable ou à l’une de leurs filiales. Le biencédé doit être mis à disposition du cédantpendant au moins 9 ans. La plus-value faitl’objet d’un abattement de 10% pourchaque année échue de mise à dispositiondu bien immobilier à l’exploitant. La ces-sion doit avoir lieu entre le 1erjanvier 2007et le 31décembre 2009.>Christine Boutin a indiqué aux députésque son projet de loi sur le logementserait présent au Parlement avant le15juilletprochain” (JO AN débats,27mars 2008, p.971).>“En colère”, le député Patrick Beaudoins’indignait de constater que 15 mois aprèsle vote de la loi créant un crédit d’impôtpour la récupération des eaux depluie, le texte d’application n’était paspublié. Hubert Falco, secrétaire d’Etat àl’aménagement du territoire, lui a réponduque l’arrêté encadrant les usages de l‘eaude pluie à l’intérieur des habitations devaitparaître rapidement. (JO AN débats, 9avril2008, p.1356).>Il n’est pas prévu de modifier les barèmesd’octroi des aides de l’Anahpour les pro-priétaires occupants, a déclaré ChristineBoutin, répondant à une question deMarie-Louise Fort (JO AN déb. 9avril 2008,p.1359). En 2007, les propriétaires occu-pants ont reçu 153millions d’euros de sub-ventions, soit 27% des aides de l’ANAH.>359: c’est le nombre de niches fiscales,selon le propos de Christine Lagarde devantles députés. “Nous allons donc examiner,l’une après l’autre, les 359 fiches fiscales,et contrôler que leur objectif répond bien àune préoccupation de justice fiscale, afinqu’il n’y ait pas d’abus”. La ministre desfinances a annoncé la remise sous quinzai-ne d’un rapport de l’Inspection généraledes finances qui procède à cet examen (JOAN déb. 17avril 2008, p.1638).>Prescription de fouillesà l’automne2007 et début des fouillesprogramméesau printemps 2009, c’est l’un des exemplesdes difficultés de délais auxquelles sontconfrontés les opérateurs qui doivent réali-ser des fouilles d’archéologie préventive,explique le sénateur Jacques Legendre.Christine Albanel répond que depuis 2003,48 collectivités territoriales et 18 entre-prises privées assurent les fouilles et que letaux de prescription de fouilles émanantde la direction régionale des affaires cultu-relles a été réduit de 13,8% en 2002 à6,7% aujourd’hui (JO Sénat, déb. 16avril2008, p.1680).
29avril 2008page8JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations15avril 2008ANp.3228n°18627Jean-François Chossy,UMP, LoireRetards dans la publica-tion des annonces auBODACC(Bulletin officieldes annonces civiles etcommerciales)Premier ministreLes dysfonctionnements du nouveau systèmed'échange de données informatisées fin 2007ont provoqué des retards de parution desannonces au BODACC, pour les immatriculationset les modifications. Mais les annonces sur lesprocédures collectives ou les dépôts de comptesont été publiées dans les délais normaux. Lesretards sont en cours de résorption.Le député indiquait quecette situation avaitengendré des retards depaiement des cessionsde fonds de commerce.15avril 2008ANp.3244n°11700Xavier Breton,UMP, AinChambres d'hôtesConsommationLes chambres d'hôtes sont des chambresmeublées situées chez l'habitant. Les agriculteurspeuvent en créer dans des bâtiments annexes(granges…). L'activité est limitée à 5 chambrespour 15 personnes. Au-delà, l'activité de loca-tion n'est pas interditemais ne peut utiliserl'appellation chambre d'hôte. Le loueur restesoumis aux obligations fiscales, sociales et desécurité incendie des loueurs de chambres d'hôte.Texte de base: art.L 324-5 du code dutourisme et décret du3août 2007.15avril 2008ANp.3245n°18054Jean-Marc Roubaud,UMP, GardDémarchage: protectiondes professionnels?Commerce, PMEUne révision de l'acquis sur les contrats de con-sommation a été engagée au plan communau-taire. Dans cette attente, la loi du 3janvier 2008a transposé (art. 39) la directive 200/39/CE sur lespratiques commerciales déloyales. Des méthodescommerciales abusives destinées à tromper lecontractant peuvent être appréhendées par cetexte qui prévoit des sanctions pénales.Le texte est codifié àl'article L 121-1 I du codede la consommation.15avril 2008ANp.3247n°15729Yves Cochet,GDR, ParisRecourscontre les per-mis de construire: actiondes associationsEcologieUne association ne peut exercer un recours contreune autorisation d'occuper le sol que si ses statutsont été déposés en préfecture avant l'affichagede la demande en maire. Cette règle vise à éviterla création d'associations de circonstances. Mais leriverain peut toujours agir à titre individuel.Le député estimait quecette règle (art. L 600-1-1du code de l’urbanisme)accentue « les faiblesmoyens collectifs de con-testation des citoyens ».15avril 2008ANp.3293n°13402Jean-Marc Roubaud,UMP, GardVente de fonds de com-merce. Délai d’obtentiondu prix de venteJusticeLes délaislégaux, actuellement de40 jours,durant lesquels le vendeur du fonds de com-merce ne peut toucher son prix de vente,n'apparaissent pas déraisonnables. Les formal-ités de publicité de cession de fonds doivent êtreeffectuées dans la quinzaine du jour de la vente(insertion dans un journal d'annonces légales)puis insertion au BODACC. Les créanciers ont 10jours pour exercer leur droit d'opposition.Le député évoquait undélai de plus de 5 moispour permettre auvendeur de récupérerson prix de vente.15avril 2008ANp.3295n°3659Marguerite Lamour,UMP, FinistèreGarantie des risqueslocatifsLogementLe PASS-GRL couvre les impayés de loyer pendant la durée du bail avec unplafond de garantie de 2300 par mois et les détériorations dans une limitede 7700. Le président de la République souhaite un dispositif d'assurancecontre les risques d'impayés de l'ensemble des propriétaires et locataires.15avril 2008ANp.3296n°9311Pierre Cardo,UMP, YvelinesCalcul de SHON et isola-tion des bâtimentsLogementPour faciliter les techniques architecturales performantes en matièred'économie d'énergie, (espaces tampon thermique, doubles-façades…)elles devraient être déduites du calcul de la surface hors œuvrenette. Cette disposition, suivie par le comité n°1 « bâtiments neufspublics et privés » du Grenelle de l'environnement, est à l’étude.15avril 2008ANp.3296n°9486Henri Jibrayel,S.R.C. Bouches-du-RhôneTravaux d'économied'énergieLogementLe Gouvernement mène une réflexion pour déterminer dans les bâti-ments existants les travaux susceptibles d'assurer dans un avenir procheles économies d'énergie ayant pour conséquence à terme de maîtris-er les dépensesde loyer et de charges locatives.15avril 2008ANp.3297n°14276Dino Cinieri,UMP, LoireDiagnostic électriqueLogementLa mise en œuvre de l'article L 134-7 du CCH qui impose la productiond'un état relatif à l'installation intérieure d'électricité nécessitel'accréditation d'organismes aptes à délivrer la certification, puis la certifi-cation des diagnostiqueurs. Le décret d'application, en cours de signature[voir page 9], a prévu une entrée en vigueur au 1erjanvier 2009.17avril 2008Sénatp.780n°3775Ivan Renar,CRC, NordCharges locatives: rému-nération des gardiensetconcierges. Travaux de laCommission nationale deconcertation (CNC)LogementIl est justifié de revoir les modalités de récupéra-tion des charges pour assurer une juste rémuné-ration des nouvelles tâches effectuées par les gar-diens et concierges. Les travaux de la CNC ontpermis de dégager une approche partagée sur lanécessité de retenir un système simple.Les solutions précises nesont pas évoquées dansla réponse…A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
29avril 2008page9JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFNominationsCabinets ministérielsIntérieur et collectivités territoriales:Philippe Riffautest nommé directeurdu cabinet d'Alain Marleix et Pascal Joly,directeur adjoint du cabinet.(Arrêté du 25mars 2008, J.O. du 18avril, @).ÉquipementMarie-Line Meaux, Hélène Hernu, Ber-trand Ceuchet et Patrick Laporte sontnommés inspecteurs généraux del'équipement (décrets du 17avril 2008, J.O.du 19, @).BudgetTrois directeurs, adjoints au directeur géné-ral des finances publiques, sont nommés:Jean-Marc Fenet, chargé de la fiscalité,Vincent Mazauric, chargé de la gestionpublique et Philippe Rambal, chargé dupilotage du réseau et de ses moyens(décrets du 18avril 2008, J.O. du 19, @).MagistratureTribunal des conflits: Serge Daël et Phi-lippe Belaval, conseillers d'Etat, ont étéélus au tribunal des conflits (J.O. du19avril, p.6584).Commission nationale du débatpublic: sont nommés membres, Jean-Stéphane Devisse et Sandrine Bélier, com-me représentants d'associations de pro-tection de l'environnement agréées;Christian Huard et Alain Fauqueur, repré-sentants des consommateurs et des usa-gers; Jean Bergougnoux et Daniel Ruezen tant que personnalités qualifiées.(Arrêté du 15avril 2008, J.O. du 16, p.6337).Au fil du J.O.Parcs naturelsLe parc naturel régional de Chartreuse(région Rhône-Alpes) et celui des GrandsCausses(région Midi-Pyrénées) ont étéclassés par décrets du 16avril 2008 (n°2008-358 et n°2008-359, J.O. du 18avril, p.6437).IncendieUn arrêté du 24décembre 2007 approu-ve les règles de sécurité contre les risquesd'incendie et de panique dans les gares(J.O. du 16avril 2008, p.6310).Statistiques sur les logementssociauxLes organismes HLM et les SEM doiventfournir chaque année avant le 1ermars desinformations statistiques au préfet qui lescentralise et les retransmet à la DGUHCpour le 1eravril.L'arrêté du 7mars 2008 complète la listedes informations à transmettre. Il compor-te 17 rubriques (logements réservés parcatégories, vacants, attribués à des per-sonnes aux ressources inférieures à 60%des plafonds, etc.) et fournit le modèle deformulaire à remplir. Les 3 rubriques nou-velles sont:- objectif annuel d'attribution en vertu del'accord collectif intercommunal (art. L 441-1-1 du CCH);- nombre d'attributions de logements pro-noncées en application de cet objectif,- dans les attributions, il faut distinguercelles prononcées au profit de candidatsprésentés par l'Etat, les collectivités territo-riales ou par d'autres réservataires.(Arrêté du 7mars 2008 relatif aux informations sta-tistiques annuelles dues par les organismes d'HLMet sociétés d'économie mixte attribuant des loge-ments locatifs sociaux, J.O. du 18avril, p.6453).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 312UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésIndexation des loyersDeux indices de référence des loyers ontété publiés au J.O. du 18avril, (p.6539):- IRL du 1er trimestre 2008(loi nouvellen°2008-111 du 8février 2008 applicabledepuis le 10février 2008, publicationINSEE le 16avril 2008): 115,12, soitune hausse annuelle de 1,81%.Est aussi publié:- IRL du 4e trimestre 2007(loi ancien-ne n°2005-841 du 26juillet 2005,publication INSEE le 10avril 2008):109,81(soit +2,50% en un an).Chiffres…Diagnostic des installations inté-rieures d’électricité: le décret publiéLe décret n°2008-384 du 22avril 2008 rela-tif à l'état de l'installation intérieured'électricité dans les immeubles à usaged'habitation a été publié au J.O. du 24avril2008 (p.6776). Il confirme l’entrée envigueur de l’obligation de réaliser les dia-gnostics au1erjanvier 2009. Nous y revien-drons dans notre prochain numéro.
29avril 2008page10JURIShheebbddooimmobilierIINNTTEERRVVIIEEWWJurishebdo Immobilier: quelles ont été lesperformances de vos SCPI en 2007?Éric Cosserat:«2007 a été une bonneannée pour notre groupe, et pour nosclients puisque nos trois SCPI ParticipationFoncière ont eu une performance globalede plus de 15%. Cette performances’explique par des rendements encore trèsélevés et de belles valorisations. Les expertsont en effet valorisé de 9,5% le patrimoinesous-jacent. Le marché secondaire est désé-quilibré car il y a beaucoup plus de deman-deurs que de vendeurs de parts. Ce marchéest actif, 17millions d’euros, mais étroit caril ne représente que 2% du nombre totalde parts.PF Opportunité a effectué deux augmenta-tions de capital en 2007 et la valeur de parta augmenté de 8,5%.Depuis la création de nos SCPI il y a plus de40 ans, le taux de rendement moyen parannée (TRI) de PF 1 et PF 2 dépasse 10%».JHI: quelle est la capitalisation de vos SCPI?E.C.: «Nos SCPI ont une capitalisation de750millions d’euros, ce qui est le 7erang dumarché et nous avons comme objectif pour2009 d’atteindre le milliard d’euros. La col-lecte brute a été de 70millions d’euros, cequi nous place aussi au 7erang».JHI: quels ont été les faits marquants de2007?E.C.: «Nous avons vendu un portefeuilled’actifs non stratégiques pour 55millionsd’euros pour rationaliser et moderniser lepatrimoine. Perial Asset Management estdevenue une société agréée de gestion deportefeuille. Perial a ainsi participé active-ment à cette étape de la réforme des SCPIpour se mettre aux normes de l’AMF avecun renforcement du contrôle interne».JHI: comment se présente 2008?E.C.: «après un 2esemestre 2007 qui amontré une évolution de marché vers unefin de cycle de crédit facile et de liquiditésabondantes, 2008 s’annonce plus difficile.Mais Périal, acteur essentiellement immobi-lier, achète comptant et retrouve donc sesfondamentaux, plus que dans la périodeantérieure beaucoup d’investisseursfinanciers travaillaient avec effet de levier.Perial Asset Management va donc pour-suivre le développement des SCPI qui res-tent un excellent produit. Mais il faut lesmoderniser car elles ont trop de contraintesréglementaires qui les empêchent de gérerefficacement. PF Opportunité a ouvert enavril une 14eaugmentation de capital pour75millions d’euros avec un objectif de ren-dement de 5,6%».JHI: quelles sont vos autres activités?E.C.: «Perial Property Management quigère aujourd’hui 900000m2a commeobjectif d’atteindre 1million de m2gérésd’ici deux ans. Notre filiale de promotionPerial Développement a lancé un program-me de bureaux à Mougin (Sophia Antipo-lis). Perial Asset Management a aussi voca-tion à créer des OPCI en externalisation depatrimoine (régime SIIC 3)».JHI: quels sont vos projets en matièred’OPCI?E.C.: «Nous avons déposé fin 2007 unedemande d’agrément pour un OPCI grandpublic. Nous attendons l’agrément, l’AMFest très rigoureuse notamment sur les ques-tions de liquidité.Nous accélérons le lancement d’un OPCI àrègles de fonctionnement allégées, desti-nées à une clientèle d’investisseurs avertis.Nous voulons lancer un produit à fortevaleur ajoutée qui assurera de la promo-tion et de la restructuration d’immeublesde bureaux. Il s’agit d’un fonds fermé àdurée de vie de 10 ans, dont le ticketd’entrée est de 3millions d’euros. Cela vanous permettre de diversifier notre clientè-le qui est actuellement essentiellementcomposée de particuliers (retail) que nousprospectons par des conseillers en gestionde patrimoine. Avec l’OPCI RFA, nous pou-vons atteindre une clientèled’institutionnels».JHI: comment les SCPI peuvent-elles sedévelopper aujourd’hui face aux OPCI?E.C.: «Nous nous réjouissons que le législa-teur ait abrogé le texte qui prévoyaitl’interdiction pour les SCPI de collecteraprès 2009. Nous pensons donc poursuivrele développement des SCPI».JHI: Quels sont vos espoirs d’obtenir unemodification de la législation des SCPI?E.C.: «Le législateur a pris acte de la coexis-tence durable des deux produits OPCI etSCPI. Maintenant, que le meilleur gagne!Mais il faut moderniser le produit SCPI.Après l’étape OPCI, il faudrait obtenir desmodifications du statut des SCPI en faisantsauter quelques verrous. Par exemple, siune SCPI dispose d’un immeuble obsolète,elle ne peut pas le détruire et en recons-truire un. Il faudrait aussi pouvoir fairedavantage ou construire sur des terrainsque nous possédons et sur lesquels il restedes droits à construire».JHI: comment voyez vous le marché?E.C.: «nous prévoyons une reconstitutionde l’offre locative avec la livraison de nou-veaux immeubles. Les entreprises analysentleurs charges et avec un ICC dé-corrélé del’évolution du marché, les locataires vont seposer la question de déménager pour avoirdes loyers moins chers. Il y a des demandesde baux avec des loyers capés. Il y a aussiune question d’obsolescence des locaux etune flambée des charges sur les immeublesanciens qui va favoriser les immeublesneufs. Nous allons faire auditer nosimmeubles dans la perspective du Grenellede l’environnement. Nous effectueronsquelques arbitrages opportunistes, notam-ment des ventes à utilisateurs, secteur danslequel il y a une vraie demande.Nous prévoyons d’investir 100millionsd’euros pour les SCPI en 2008. La conjonc-ture nous est favorable car les vendeursvont préférer des offres sans condition sus-pensive de financement et les taux de ren-dement sont orientés à la hausse. Pour lesOPCI RFA nous prévoyons aussi d’investir100millions d’euros dans une perspectivede création de valeur. Nous recherchonsdes immeubles obsolètes mais bien situés,pour les restructurer» Eric Cosserat (président de Perial):«OPCI et SCPI: que le meilleur gagne!»Le président du groupe de SCPI Périal croit toujours à la SCPI, même s’il réclame quelques améliorations tech-niques pour la moderniser. Il se lance aussi dans l’OPCI, diversifiant sa clientèle vers les institutionnels.
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