samedi 17 mai 2025

313 – 6 mai 2008

AccueilAnciens numéros313 - 6 mai 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Rente viagère
✓ Efficacité d’une clause résolutoire pour défaut de paiement du “prix”

Expropriation
✓ Procédure de l’évaluation et principe de l’égalité des armes
✓ Instances en cours à la date de modification de l’article L 135 B du LPF
✓ Terrain réservé par un POS : la date de référence doit s’apprécier à la date de la décision de première instance

Baux d’habitation
✓ Procédure de résiliation de bail

Baux commerciaux
✓ Demander l’expertise au bon moment

■ Acteurs p. 4
✓ Des avocats conseillent
✓ Résultats d’Adomos

■ Analyse p. 5
✓ Le droit de préemption gagne du terrain : l’analyse de Jean-Philippe Sorba et Karim Hamri, avocats, DLA Piper

■ Réglementation p. 5,8
✓ Conventions globales de patrimoine
✓ 20 % de logements sociaux
✓ Prix plafonds de vente HLM
✓ Plafonds de ressources Anah
✓ Etat de l’installation intérieure d’électricité
✓ ADIL et DALO

■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 7
✓ Au fil du J.O., affichage des permis
✓ Nominations
✓ Sur votre agenda

■ Interview p. 8
✓ Marie-Odile Vaissié (avocat, LPA & Associés) : « Les accords commerciaux supposent une rédaction ciselée ».


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4RenteviagèreEfficacitéd’uneclauserésolutoirepourdéfautdepaiementdu“prix”ExpropriationProcéduredel’évaluationetprinci-pedel’égalitédesarmesInstancesencoursàladatedemodificationdel’articleL135BduLPFTerrainréservéparunPOS:ladatederéférencedoits’apprécieràladatedeladécisiondepremièreinstanceBauxd’habitationProcédurederésiliationdebailBauxcommerciauxDemanderl’expertiseaubonmomentACTEURSp.4DesavocatsconseillentRésultatsd’AdomosANALYSEp.5Ledroitdepréemptiongagneduterrain:l’analysedeJean-PhilippeSor-baetKarimHamri,avocats,DLAPiperREGLEMENTATIONp.5,8Conventionsglobalesdepatrimoine20%delogementssociauxPrixplafondsdeventeHLMPlafondsderessourcesAnahEtatdel’installationintérieured’électricitéADILetDALOREPONSESMINISTERIELLESp.6Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.7AufilduJ.O.,affichagedespermisNominationsSurvotreagendaJean-LouisBorlooprésentelaloiGrenellePrésentéàlapressece30avrilparJean-LouisBorloo,NathalieKoscuisko-MorizetetHubertFalco,le«projetdeloid'orientationetdeprogrammationduGrenelledel'environnement»estuntextecadre:leministremartèlequesaloi«reprendfidèlementlesconclusionsduGre-nelledel'environnement».AprèsunpassageauConseild'Etat,ildoitêtreprésentéauConseildesministresfinmaietêtresoumisauParle-mentavantl'été.Texted'orientationetdeprogrammation,ilsedéclineensuiteenloisd'application.Deuxdoiventêtrefinaliséesdanslesjoursquiviennent:l'uneviseàtransposerladirectivesurlaresponsabilitéenvironnementale,l'autrecomprendradesmesuressurlesrèglesther-miquesdel'habitat.CederniertexteseratransmisenConseildesministresd'icilafinmai,pourunvoteavantl'été.Jean-LouisBorlooestconfiantsurlaphaseparlementairecar,a-t-ilassuré,«lesparlementairesontconsciencedelanécessitéd'opérercettemutationécologiqueduGrenelle».Ceprojetfixedesobjectifsambitieux:parexemplelaFrancedoitdeve-nirl'économielaplusefficienteencarbonedel'Unioneuropéenned'ici2020(article2).Lebâtimentapparaîtenpremièreligne,auxcôtésdestransportsetdel'énergie.Àproposdesimpactsdutexte,leministreesti-mequ’ildoitpermettrelacréationde500000emploisetsusciter0,8%pointdecroissancesupplémentaire.Balayantlacritiqueselonlaquelleceprogrammecoûteraitcher,leministreindiquequec'estunprogrammed'investissementquiestfondésurleséconomiesd'énergiequecesinvestissementsvontpermettre.Pré-sentantlesgrandeslignesdutexte,leministreinsistesurlebâtiment.Toussontconcernés:tantl'immobilierrésidentiel,quetertiaire,tantlesecteurpublicqueprivé.Lesdispositifsfiscaux(notammentlecréditd'impôtissudelaloiTEPA)seront«verdis»c'est-à-diremodifiéspourinciterauxéconomiesd'énergie.Ledroitdel'urbanismedoitaussiévo-luerpouraccompagnercesobjectifs.NathalieKoscuisko-Morizetestimequesilaloiestambitieuse,elleassurenotammentsonfinancementparlesmesuresquivontgénérerdeséco-nomiesd'énergie.Ellecitel'exempledel'hôteldeRoquelaure,quiabriteleministèredel'écologieboulevardSaint-Germainetpourlequelaétéconcluuncontratdeperformanceénergétique.Labaissedeschargesvapermettreenquelquesannéesderembourserladépensed'investissement.Danslamesureoùlaréductiondesdépensesd'énergiefinancelestravaux,il«suffit»detrouverlespréfinancements…Sipourleneuf,lescontrainteseffectivessontprogramméesetchiffrées,pourlesbâtimentsexistants,onestplusdansleregistredel'incitatif.LamesurequiavaitétéévoquéelorsduGrenellesuggérantqu'untexteimposedesnormesd'isolationdesbâtimentslorsdelaventen'apasétéreprise.MaisJean-LouisBorlooaindiquéquelaquestionrestaitouverte.L'ambitionduprojetestdeprésenterdesobjectifsetilpeutsurcepointprovoquerl'adhésion;safaiblesseestsonarchitecturequirisqued'attirerlescritiquesdepuristesdel'élaborationdesnormesetluireprocherl’absencedecaractèrenormatifdenombredesesdispositionsBertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 3136MAI 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierINTERVIEW p.8 Marie-Odile Vaissié (avocat,LPA & Associés): «Les accordscommerciaux supposent unerédaction ciselée».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineLe prochain numéro de Jurishebdosera un numéro spécial daté du 20mai 2008.Retrouvez d’autres informationssur le projet deloi Grenelle sur notre site jurishebdo.fr
6mai 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEERente viagèreEfficacité d’une clause résolutoirepour défaut de paiement du« prix »(Cass., Ass. Plén., 4avril 2008, n°565, FS-P+B+I,rejet)MmeL. avait vendu aux époux A.une mai-son sur laquelle elle se réservait un droitd’habitation jusqu’à son décès et dont leprix avait été converti en rente viagère.L’acte de vente comportait deux clausesrésolutoires, l’une en cas de défaut de paie-ment du prix, l’autre en cas de défaut depaiement de la rente. Après avoir vaine-ment mis en demeure les acquéreurs de ver-ser des arrérages impayés, par LR avec ARreproduisant la clause résolutoire stipuléeen cas de défaut de paiement du prix,MmeL. les avait assignés en résolution etdommages-intérêts sur le fondement desarticles1654 et1656 du code civil. Sademande avait été accueillie en appel; lesacquéreurs ont formé pourvoi.«Attendu que M.et MmeA. font grief àl’arrêt d’accueillir la demande, alors, selon lemoyen, […] que la cour d’appel ne pouvaitfaire application de la clause résolutoirepour non paiement du prix et les condam-ner à payer l’indemnité prévue par laditeclause, et non point les dispositions relativesau non paiement, à le supposer avéré, desarrérages de la rente; qu’il était constantqu’aucune mise en demeure visant lesdispositions contractuelles relatives aunon-paiement de la rente[…] n’avait étéadressée aux époux A.; que la cour d’appela violé l’article 12 du code de procédurecivile;Mais attendu qu’ayant exactement retenuque, dès lors que le prix avait été converti enrente viagère,la rente n’était qu’unemodalité de paiement du prixet qu’ens’abstenant de payer un terme de cette renteà son échéance, l’acheteur étaitdéfaillantdans son obligation de payer le prixaumoment il était exigible, la cour d’appel,qui a constaté que les époux A.ne justi-fiaient pas du paiement des arréragesimpayés dans le délai qui leur a été imparti,en a déduit, à bon droit, que la clause réso-lutoire pour défaut de paiement du prixdevait recevoir application».Observations de Jurishebdo: Confrontée àun défaut de paiement de sa rente, la ven-deresse avait pourtant visé la clause de non-paiement du prix dans son courrier aux ven-deurs. Erreur, inattention de sa part? Quoiqu’il en soit, la question se trouvait poséeaux juges de l’efficacité de sa mise endemeure, et de sa demande subséquentede résolution. En vertu de l’article 12 ducode de procédure civile, le juge doit resti-tuer leur exacte qualification aux faits etactes litigieux. Pour les premiers juges, celadevait aboutir à accueillir la demande. Surpourvoi des acquéreurs, la 3echambre civileavait sanctionné ce raisonnement: « en sta-tuant par application de la clause résolutoi-re pour non-paiement du prix de vente,alors qu'elle avait relevé que, dans l'acte devente, la somme correspondant au montantde ce prix avait été totalement convertie enrente viagère, la cour d'appel a violé l'article12 CPC». La cour d’appel de Lyon, dontl’arrêt est ici l’objet du pourvoi, n’a pour-tant pas suivi, sur la base d’une argumenta-tion plus achevée, qui reçoit ici approbationde l’Assemblée Plénière: la conversion duprix en rente n’est qu'une modalité de paie-ment. Autrement dit, la rente ne cesse pasde représenter le « prix », si bien que laclause de non-paiement du prix lui demeu-re applicable. En s’abstenant de payer unterme de la rente, c’est donc l’obligation depayer le prix à échéance qui est méconnue.Une telle solution n’apparaît toutefois pos-sible qu’à la condition que la conversion aitété intégrale. Sans quoi la coexistence d’un« prix » et d’une « rente » devrait justifierune application différenciée des clauses.Expropriation1. Procédure d’évaluation et prin-cipe de l’égalité des armes(Cass. Civ., 3e, 9avril 2008, n°417, FS-P+B+I+R,rejet)Suite à l’expropriation de ses parcelles auprofit de la commune de Bayonne, une SCIavait contesté le montant de ses indemnitéset invoqué la position dominante du com-missaire du gouvernement, contrevenantselon elle à l’article 6 §1 de la conventioneuropéenne des droits de l’homme, au droità un procès équitable et à l’égalité desarmes.« Mais attendu, d’une part, que les avan-tages dont bénéficie le commissaire dugouvernement par rapport àl’exproprié dans l’accès aux informa-tions pertinentes publiées au fichierimmobilier ne sont pas de nature à euxseuls à créer un déséquilibre incompa-tible avec le principe de l’égalité desarmesdès lors qu’il résulte des dispositionsdes articles R13-7, R13-8 et R.13-32 du codede l’expropriation […] que le commissairedu gouvernement qui exerce ses missionsdans le respect de la contradiction gui-dant le procès civil doit, sous le contrôledu juge de l’expropriation, déposer desconclusions constituant des éléments néces-saires à l’information de la juridiction etcomportant notamment les références detous les termes de comparaison issus desactes de mutation sélectionnés sur lesquelsil s’est fondé pour retenir l’évaluation […];Attendu, d’autre part, que la cour d’appel,ayant, pour fixer les indemnités dues àl’expropriée, relevé que les conclusions ducommissaire du gouvernement […] avaientété régulièrement communiquées etcontradictoirement débattues, et souve-rainement retenu parmi les termes de com-paraison proposés par les parties et par lecommissaire du gouvernement qu’elle aanalysés, ceux qui lui sont apparus les mieuxappropriés, compte tenu des caractéris-tiques et de la situation des parcelles expro-priées, l’arrêt est, par ces seuls motifs, léga-lement justifié».Observations de Jurishebdo: Les contro-verses soulevées par la procédured’expropriation française sont anciennes,mais jusqu’en 2003, la Cour de cassationrefusait de mêler les considérations du pro-cès équitable de l’article 6 §1 de la CEDH àces questions très nationales. La Cour euro-péenne s’étant cependant prononcée demanière peu favorable (CEDH, 24avril 2003,Yvon c/ France, requête n°44962/98), la 3echambre civile, par un arrêt du 2juillet 2003(Civ. 3e, n°02/70047), avait finalement admisque la position du commissaire, à la foisexpert et partie, était à l’origine d’un désé-quilibre incompatible avec le principe del’égalité des armes. De ces soubresauts juris-prudentiels, est issu le décret n°2005-467 du13mai 2005, modifiant le Code del’expropriation pour imposer au commissai-re, notamment, de notifier ses conclusionset de communiquer l’ensemble des pièceset références sur lesquelles il fonde son éva-luation. Peu de changement cependant sui-te à l’entrée en vigueur de ces dispositions.Par un arrêt du 28septembre 2005(n°04/70143), la 3echambre civile approu-vait une cour d’appel d’avoir écarté lesconclusions du commissaire pour cause de
6mai 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEposition dominante… mais aussi de n’avoirpas annulé la procédure, « le principeconventionnel de l'égalité des armesn’impliquant pas nécessairementl'annulation de la procédure ». Pour lesjuges, les modifications législatives ont aucontraire fait disparaître le grief de la posi-tion dominante. Et pour le Conseil d’Etat:«la circonstance que la fonction de commis-saire du Gouvernement auprès de la juridic-tion de l’expropriation soit assurée par ledirecteur des services fiscaux du départe-ment dans lequel la juridiction a son siège,ou un fonctionnaire de son service qu’ildésigne, ne méconnaît pas à elle seule leprincipe de l’égalité des armes» (CE, 3sep-tembre 2007 n°282385). Le présent arrêtest dans le droit fil de cette jurisprudence.2. Instances en cours à la date demodification de l’article L.135 B dulivre des procédures fiscales(Cass. Civ., 3e, 9avril 2008, n°416, FS-P+B,rejet)N’ayant pu trouver d’accord amiable avecles époux H.sur les indemnitésd’expropriation d’une parcelle leur apparte-nant, la SEM pour l’aménagement du Vald’Oise avait saisi le juge de l’expropriation.Contestant la procédure et l’évaluation, lesépoux H.ont interjeté appel. Déboutés deleur demande, ils se sont pourvus en cassa-tion.« Attendu que les époux H.font grief àl’arrêt de rejeter leur demande d’accès, soitdirectement soit par l’intermédiaire de tou-te personne compétente, au fichier immobi-lier tenu par les services fiscaux, […], alors,selon le moyen, […] que l’article L.135 Bdu livre des procédures fiscales dans sarédaction issue de la loi n°2006-872 du13juillet 2006 qui prévoit quel’administration fiscale transmet gra-tuitement, à leur demande, aux proprié-taires faisant l’objet d’une procédured’expropriation les élémentsd’information qu’elle détient au sujetdes valeurs foncières déclarées àl’occasion des mutations intervenuesdans les cinq dernières années, poursuitcet objectif de respect des droits de ladéfense et, est, à ce titre, d’ordre public etd’application immédiateaux instances enindemnisation en cours; qu’en ayant jugéque cette disposition était pourtant inappli-cable en l’espèce […] la cour d’appel a violél’article L.135 B du LPF […], ensemblel’article 6 de la CEDH;Mais attendu qu’ayant statué au vu desseuls éléments fournis par l’expropriant etles expropriés, la cour d’appel, dès lorsqu’elle a relevé que la modification del’article L.135 B du LPF était intervenuepostérieurement au délai imparti, àpeine de déchéance, aux expropriéspour produire leurs moyens d’appel,n’était pas tenue d’accueillir une demandetendant à rechercher tardivement des élé-ments complémentaires non nécessaires à lasolution du litige ».Observations de Jurishebdo: L’article 21 dela loi n°2006-872 du 13juillet 2006 (ENL) amodifié l’article L.135 B alinéa 1 du LPF,dont la mise en œuvre était jusqu’ici réser-vée aux services de l’Etat, collectivités terri-toriales, et autres établissements publics,pour en étendre le bénéfice aux proprié-taires expropriés. Les informations commu-niquées sont cependant circonscrites auxéléments en rapport avec l’immeuble: lademande doit en préciser les caractéris-tiques et la zone géographique. Pourchaque mutation, sont communiquées lanature, la situation, la contenance, les réfé-rences cadastrales du bien, la date de lamutation, la valeur foncière déclarée, ainsique les références de publication au fichier(date, volume, numéro). Point important, latransmission de ces informations est gratui-te. La mesure est entrée en vigueur le16juillet 2006, d’application immédiate,mais non rétroactive. Pour les instances encours, la Cour précise ici que les requérantsdevaient encore être en mesure d’en fairela demande: en l’occurrence, avant la datelimite de dépôt de leurs conclusions (voiraussi, Instruction du 23octobre 2007, BOIDGI, 13 K-8-07, n°116).3. Terrain réservé par un POS: ladate de référence doit s’apprécier àla date de la décision de premièreinstance(Cass. Civ., 3e, 9avril 2008, n°433, FS-P+B,cassation)Expropriés de leur parcelle au profit de lacommunauté d’agglomération du Soisson-nais et contestant l’évaluation retenue par lejuge de l’expropriation, les consorts B.etMmeR. avaient obtenu en d’appel 8997,56au titre du préjudice subi du fait de la dépré-ciation de leurs terres agricoles. La commu-nauté a formé pourvoi contre cette condam-nation, et les consorts B.etR., pour leur part,contre la date de référence retenue.« Vu l’article L.13-15-II-4° du code del’expropriation;Attendu que lorsqu’il s’agit del’expropriation d’un terrain réservépar unplan d’occupation des sols, devenu planlocal d’urbanisme, au sens du de l’articleL.123-1 CU, le terrain est considéré, pourson évaluation, comme ayant cesséd’être compris dans un espace réservé;que la date de référence est alors celle àlaquelle est devenu opposable aux tiers leplus récent des actes rendant public,approuvant, révisant ou modifiant le pland’occupation des sols et délimitant la zonedans laquelle est situé l’emplacement réser-vé;Attendu que pour fixer la date de référenceau 4septembre 2001, soit un an avantl’ouverture de l’enquête préalable à ladéclaration d’utilité publique, l’arrêt, quirelève que la partie sous emprise de la par-celle expropriée se trouvait, au jour du juge-ment, en emplacement réservé, retient quele plan local d’urbanisme n’ayant étéapprouvé que le 22janvier 2004, n’a pu êtrepublié et rendu opposable aux tiers anté-rieurement au 10avril 2003, date del’ordonnance d’expropriation;Qu’en statuant ainsi, alors que la date deréférence doit s’apprécier à la date dela décision de première instance, la courd’appel a violé le texte susvisé ».La cour renvoie l’affaire.Observations de Jurishebdo: La courd’appel avait jugé impossible l’applicationde l’article 13-15-II-4°, constatant que le PLUn’avait été approuvé que le 22janvier 2004,soit postérieurement à l’ordonnanced’expropriation du 10avril 2003. C’étaitoublier que, pour la détermination de ladate de référence, le juge se place à la datede la première instance, intervenue enl’espèce postérieurement à la publicationdudit PLU, le 10novembre 2004. En effet, sil’article 13-15-II-4° est dérogatoire quant àla fixation de la date de référence, il nemodifie pas la règle de la date de premièreinstance, intangible, même en appel (Civ.,3e, 20octobre 1981 n°80/70246). À noter,par ailleurs, qu’il suffit que le terrain soit enemplacement réservé pour que l'art. L 13-15-II-4° soit applicable, même si la procédu-re est poursuivie pour un but autre quecelui justifiant l'emplacement réservé (Civ.3e, 5juin 1991, n°89-70258). H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
6mai 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEAACCTTEEUURRSSBaux d’habitationProcédure de résiliation debail(Cass. Civ. 3e, 16avril 2008, n°475, FS-P+B+R+I, cassation partielle)Pour obtenir la résiliation du bail,l’article 24 de la loi du 6juillet 1989impose à l’huissier du bailleur de noti-fier l’assignation au préfet au moinsdeux mois avant l’audience. Cette pro-cédure vise à permettre au préfet desaisir les services sociaux et faciliter ainsiune solution d’aide sociale ou de relo-gement.Cette règle issue de la loi de 1998 surles exclusions concerne d’abord la pro-cédure des clauses résolutoires, maiselle a été étendue par la loi SRU en2000 aux “assignations tendant au pro-noncé de la résiliation du bail lorsqu’el-le est motivée par l’existence d’une det-te locative du preneur”. Elle s’appliquedonc aussi lorsque le bailleur saisit lejuge pour qu’il résilie le bail, indépen-damment de toute clause de résiliationde plein droit.Dans cette affaire, le bailleur avait saisile juge pour qu’il résilie le bail pourdeux raisons: absence de jouissance pai-sible du locataire et dette de loyer.Or le bailleur n’avait pas respectél’obligation de saisir le préfet.La question qui se posait était donc desavoir si le locataire pouvait invoquerl’irrecevabilité de la demande. Laréponse est positive:“Vu l'article 24 de la loi du 6juillet1989 dans sa rédaction issue de la loi du13décembre 2000 […]Attendu que pour rejeter la demande[du locataire] et statuer au fond l'arrêtretient que l'assignation initiale déli-vrée à la requête de la société en vuede la résiliation du bail visait toutautant l'absence de jouissance paisibledu locataire que la dette de loyers etqu'il est acquis que l'omission initialen'a pas fait grief puisqu'il y a eu régula-risation par notification au préfet desconclusions signifiées en coursd'audience;Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avaitrelevé que la demande en résiliationétait, notamment, motivée parl'existence d'une dette locative et quela bailleresse n'avait pas procédé à sanotification préalable au représentantde l'Etat dans le délai qui lui étaitimparti, la cour d'appel, qui n'a pas tiréles conséquences légales de ses propresconstatations, a violé le texte susvisé;Et vu l'article 627 du code de procédurecivile;Par ces motifs; casse”.Observations de Jurishebdo: c’est doncl’interprétation favorable au bailleurqui a prévalu. En conséquence, lorsquele bailleur a deux reproches à faire aulocataire, dont celui relatif à une dettede loyer, la procédure de notification aupréfet que prévoit l’article 24 alinéa2de la loi de 1989 est applicable.Baux commerciauxDemander l’expertise au bonmoment(Cass. Civ. 3e, 16avril 2008, n°473, FS-P+B+I, rejet)Une procédure était en cours pour fixerle loyer du bail renouvelé. Le bailleuravait alors demandé, sur le fondementde l’article 145 du code de procédurecivile, la désignation d’un expert pourdéterminer le montant de l’indemnitéd’éviction dont il serait redevable s’ildevait exercer l’option(art. L 145-57du code de commerce) et refuser lerenouvellement du bail.La cour d’appel avait rejeté sa demandeet la Cour de cassation confirme la déci-sion:“Attendu […] selon le moyen […] quel'expertise in futurum prévue par l'article145 du code de procédure civile a pourobjet de permettre l'établissement depreuves avant tout procès et avant mêmela naissance d'un litige; que le droitd'option exercé par le bailleur en applica-tion de l'article L.145-57 du code decommerce étant irrévocable, la courd'appel, en subordonnant l'édiction de lamesure d'expertise sollicitée à l'exercicedu droit d'option a ainsi exigé que le liti-ge soit pour faire application del'expertise in futurum; que ce faisant lacour d'appel a violé l'article 145 du codede procédure civile;Mais attendu qu'ayant constaté quelabailleresse n'avait pas exercé ledroit d'option, la cour d'appel a exac-tement déduit de ce seul motif qu’ilAdomosLa société Adomos a une double activité:courtage en investissement immobilier surinternet et annonces immobilières en ligne,via le site Acheter-Louer.fr. Présentant sescomptes annuels le 23avril, le groupe aannoncé un résultat de 3,8millions d’euros.Si l’activité annonces progresse (64000annonces en janvier et 195000 annonces endécembre2007), le secteur courtagemarque le pas (1139 ventes notariées en2006 et 971 en 2007). Toutefois, Adomosrelève que les taux de commission vontaugmenter car les promoteurs proposentde meilleures conditions quand les stocksaugmentent.Des avocats conseillent…Des avocats conseillent…>Reinhart Marville Torreest intervenucome conseil auprès des prêteurs dans lefinancement d’un projet d’usine d’engraisen Algérie pour 1,1milliard d’euros, parune joint venture (Sorfert) entre OrascomConstruction Industries et Sonatrach,société nationale de gaz et de pétrolealgérienne. Bertrand Thouny et Charles-Edouard Forgarintervenaient pour lesaspects de droit immobilier. White & Caseconseillait la société Sorfert.>Lefevre Pelletier & Associés(Marie-OdileVaissié, Véronique Lagarde, Emilie Germa-ne et Benoît Boussier) a conseillé Belam-bra VVF dans une opération de refinance-ment immobilier (sale & lease back). Ils’agit de 8 actifs en France de 1422 loge-ments. L’étude Wargny Katzintervenaitcomme notaire etBaker & Mc Kenziepour le conseil fiscal.>A noter parmi les 5 avocats nouvelle-ment nommés associés chez Herbert Smi-th LLP, le nom de Pierre-Nicolas Sanzey,spécialisé en droit immobilier depuis 10ans et chez Herbert Smith depuis 2005.n'existait pas en l'état un litigepotentiel, au sens de l'article 145du code de procédure civile;D'où il suit que le moyen n'est pas fon-dé”.Le pourvoi est donc rejeté.Observations de Jurishebdo: il résultedonc de cet arrêt que le bailleur nepeut pas solliciter d’expertise sur le fon-dement de l’article 145 du code de pro-cédure civile tant qu’il n’a pas exercél’option et donc avant d’être exposé àdevoir payer l’indemnité d’éviction
6mai 2008page5JURIShheebbddooimmobilierRREEGGLLEEMMEENNTTAATTIIOONNConventions globales de patri-moineUne circulaire du 4février 2008 relativeaux conventions globales de patrimoinedes organismes d'HLM détaille les élé-ments constitutifs et les modalités pra-tiques d'une convention globale de patri-moine. Elle invite notamment à vérifierque l'organisme « maintient un effortde construction, de réhabilitation et lecas échéant de renouvellement de sonpatrimoine conforme aux besoins locaux età ses propres capacités », mais aussi à unerecherche d'harmonisationentre lesbailleurs. À propos de la ventede patri-moine, il est par exemple indiqué que, si laloi est incitative, la vente ne peut être déci-dée que par l'organisme et qu'elles'appuie sur une « étude raisonnée de lademandeexistante ou latente ».L'objectif peut être de se défaire d'un cer-tain type d'habitat, pavillonnaire parexemple.(Bull. off. min. écologie, 10mars 2008, p.86). 20% de logements sociauxLa mise en œuvre de l’objectif de 20% delogements sociaux à atteindre pour lescommunes a fait l’objet de deux circulaires.L’une concerne le prélèvement de l’année2008 et l’autre la mise en œuvre duconstat de carence pour la 2epériode trien-nale 2005-2007.(Circulaires des 7 et 26février 2008, Bull. off.min. écologie 10mars 2008, p.96 et25mars2008, p.68).Objectifs AnahLes objectifs de l’Anah pour 2008, ont étépubliés. Une circulaire du 14février fixe,département par département, les objec-tifs chiffrés du plan de cohésion sociale.Pour l'ensemble du territoire, il est prévude produire 37000 logements à loyer maî-trisé et de remettre sur le marché 14000logements vacants. La lutte contrel'habitat indigne doit concerner 4500 loge-ments pour les propriétaires occupants et9000 logements pour les propriétairesbailleurs.(Bull. off. min. écologie, 10mars 2008, p.99).La réforme du droit de l’urbanisme récem-ment entrée en vigueur n’épargne pas ledroit de préemption qui connaît, lui aussi,depuis plusieurs mois, d’importantes modifi-cations.Le droit de préemption urbain, permettantaux personnes publiques de se substituer àl’acquéreur lors de la vente de biens, et deles acquérir aux prix et conditions fixées ouà des conditions différentes déterminées parle juge ne concernait pas, jusqu’à présent, lacession des fonds de commerce ou des bauxcommerciaux.La loi du 2août 2005 avait, certes,étendu le champ d’application dece droit aux cessions de fonds decommerce ou de baux commer-ciaux, mais ce texte était restélettre morte à défaut d’un décretd’application, intervenu seulementle 26décembre 2007 (décretn°2007-1827).Désormais, les communes ont lapossibilité de délimiter un péri-mètre de sauvegarde à l’intérieur duquelelles peuvent exercer un droit de préemp-tion lors des cessions de fonds artisanaux,de fonds de commerce ou de baux com-merciaux.Au sein de ces périmètres, toutes les ces-sions doivent, à peine de nullité, fairel’objet d’une déclaration préalable auprèsde la commune.Le modèle de cette déclaration préalable aété récemment arrêté. (Cf. arrêté du21février 2008 paru au JO du 1eravril2008).On relèvera enfin que, si les précédentesversions du décret du 26décembre 2007prévoyaient que la collectivité pouvait saisirle juge seulement lorsqu’elle estimait quele prix indiqué dans la déclaration étaitexcessif par rapport au prix du marché,dans sa version définitive, le décret (1)sup-prime cette référence, ce qui fait ainsinaître des craintes quant à la fixation desprix à la baisse.Ce contexte potentiellement contentieuxpourrait être amplifié par les derniers assou-plissements jurisprudentiels retenus par leConseil d’Etat en matière de motivation desdécisions de préemption.Dans la mesure il constitue une atteinteau droit de propriété, le droit de pré-emption urbain doit être réalisé dansl’intérêt général et répondre auxobjectifs généraux visés par l’article L300-1 du code de l’urbanisme. À cetégard, et jusqu’à présent, le jugeadministratif contrôlait la motivationdes décisions de préemption en exi-geant de celles-ci qu’elles correspon-dent à un projet revêtant un certaindegré de précisions.Or, par un arrêt du 7mars 2008 (2), leConseil d’Etat a décidé d’assouplir sa juris-prudence en considérant que le droit depréemption urbain peut désormais êtreexercé alors même que les caractéristiquesprécises du projet ne seraient pas encoreclairement définies à la date d’exercice dela décision de préemption.L’assouplissement des conditions relatives àl’exercice du droit de préemption etl’élargissement de son champ d’applicationdevraient favoriser encore davantage lerecours à ce mode d’appropriation publiqueet généreront probablement une augmen-tation corrélative des contestations portéesdevant le juge.Jean-Philippe Sorba et Karim Hamri (avocats, DLA Piper) analysent l'évolutionrécente du droit de préemption, tant par la création d'un droit de préemp-tion sur les baux commerciaux que par un arrêt du Conseil d'Etat qui ouvre lavoie à une utilisation plus large de ce droit.DDRROOIITT DDEE PPRREEEEMMPPTTIIOONNL’analyse de Jean-Philippe Sorba et de Karim Hamri, avocats, DLAPiper.Le droit de préemption gagne du terrainLe Conseild’Etatassouplitsa jurispru-dence(1)Article R 214-6 du code de l’urbanisme(2)Conseil d’Etat, 7mars 2008, Commune de Meung-sur-Loire, n°288371.En eurospar m2Zone AZone B1Zone B2Zone CPour uneTVA à 19,6%4158283623932116Pour uneTVA à 5,5%3667250221121867Prix plafonds de vente HLM enaccessionLes prix plafonds de vente des logementsHLM en accession ont été actualisés par cir-culaire.(Circulaire UHC/FB3 du 29janvier 2008, Bull.off. min. écologie, 10mars 2008, p.85).Plafonds de ressources ANAHLes plafonds de ressources des propriétaires occupantsqui peuvent prétendre àune subvention de l’ANAH en 2008 ont été fixés par circulaire. Extraits:(Circulaire n°2008-02 du 14février 2008, Bull. off. min. écologie, 10mars 2008, p.102).Nombre depersonnesPlafonds debasePlafondsmajorésPlafonds pro-priétairestrès sociauxPlafonds debasePlafondsmajorésProvincePlafonds pro-priétairestrès sociauxIle-de-FranceProvince11576721022105111091716795839822314230855154281596624563122824324524327021635224333451117256
6mai 2008page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations22avril 2008ANp.3436n°18966Jean-Marc Roubaud,UMP, GardNormalisationeuropéenne des normesde constructionAffaires européennesLa création en Europe d'un marché unique dela construction a conduit les Etat membres àadopter un référentiel technique communappelé Eurocodes. Il comporte6 exigences:résistance mécanique et stabilité des ouvrages,sécurité incendie, hygiène, santé et environ-nement, sécurité d'utilisation, protection contrele bruit, économies d'énergie. Les Eurocodesont été publiés en 2007 par le comité européende normalisation (CEN). Ils seront utilisés danstous les Etats membres à partir de 2010.La réponse en conclutque les Eurocodesdevraient dynamiserl'activité en éliminant lesbarrières techniques aucommerce des produitsde construction.22avril 2008ANp.3457n°15052Jean-Jacques Cande-lier,GDR, NordDroit au logement desmineursTravailLe mineur a droit à une prestation logementservie en nature (logement gratuit) ou à défauten espèces (indemnité forfaitaire). Mais toutayant droit qui quitte son logement sans l'accordde l'exploitant perd le droit à la prestation.Le statut du mineur estrégi par le décret du14juin 1946 et l'arrêtédu 2mai 1979.22avril 2008ANp.3459n°17461Marie-Jo Zimmer-mann,UMP, MoselleTaxe locale d’équipement(TLE) etpermis annuléEcologieLa TLE n'est définitivement acquise à la collec-tivité locale qu'à l'achèvement de la construc-tion. Si le permis de construire est annulé, lebénéficiaire du permis annulé reste redev-able de la TLE du fait de l'achèvement de laconstruction (CE 18novembre 1987).Réf. de texte: art. 1723quinquies al. 1erdu CGI.22avril 2008ANp.3462n°14227Alain Marc,UMP, AveyronInstallations classées:modification des textes?EcologieUne étude a été menée avec le ministère del'économie pour vérifier l'efficacité des formal-ités de l'article R 512-47 du code del'environnement (décret du 21 sept. 1977), soitla constitution du dossier de déclaration d'uneinstallation classée pour la protection del'environnement. Les premières conclusions nepréconisent pas d'évolutioncar le dispositifest d'un coût faible et d'une efficacité correcte.La déclaration est adressée au préfet, avantmise en service de l'installation.Seule une dématérialisa-tion de la procédure està l'étude, conclut laréponse.22avril 2008ANp.3486n°8291Marc Le Fur,UMP, Côtes-d'ArmorIndemnisation pour refusde concours de la forcepubliqueIntérieurL'Etat a versé en 2005 78,1millions d'eurosau titre des refus de con-cours de la force publique, toutes catégories confondues (expulsions delocaux d'habitation ou commerciaux, ou de lieux de travail ou entrave àla liberté de circulation). En 2006, cette somme a décru de 46%, à41,4millions d'euros, en raison d'une négociation plus systématique destransactions amiables et la mise en place en 2004 du plan d'urgence deprévention des expulsions dans le parc public.22avril 2008ANp.3488n°13517Henri Jibrayel,S.R.C., Bouches-du-RhôneIndemnisation des dégâtsde la sécheressede 2003IntérieurLes critères de reconnaissance de l'état decatastrophe naturelle ont été assouplis cequi a permis de reconnaître 4300 communesau lieu de 200 selon les critères habituels. Il aaussi été mis en place une procédure excep-tionnelle hors catastrophe naturelle par la loide finances pour 2006. 218millions d'eurosont été versés aux particuliers sinistrés.Toutefois, prévient leministre, il ne sauraitêtre questiond'indemniser les assuréssur la base des seulsdommages, ce qui“n'inciterait pas à laprévention”.22avril 2008AN, p.3497n°16652Jacques Pélissard,UMP, JuraMultipropriétéJusticeEn raison des nouveaux produits apparus sur le marché, le Gouvernementprendra de nouvelles dispositions lors de la transposition de la direc-tiveen cours de négociation, pour pallier les problèmes encore existants.24avril 2008Sénatp.823n°2226Jacques Mahéas,PS, Seine-Saint-DenisStatistiques bouclier fiscalEconomieAu 29février 2008, pour la législation 2007, ily a eu 23176 demandes de restitution d'impôtau titre du bouclier fiscal, dont 19559 ont ététraitées et qui ont abouti à 13354 restitutionspour 221,8millions d'euros.24avril 2008Sénatp.825n°3188Jean-Louis Masson,NI, MoselleFiscalité locale deséoliennesEcologieLe socle en béton des éoliennes est imposable à la taxe foncièresurles propriétés bâties. Les mâts simplement boulonnés ne sont pas impos-ables. Les mâts fixés à perpétuelle demeure sur le socle sont imposables,mais exonérés dès lors que l'éolienne constitue un moyen d'exploitationd'un établissement industriel.Pour la TLE, la nacelle et le local technique de l'éolienne sont des con-structions constitutives de SHON, assujetties à la taxe.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
6mai 2008page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda23 mai 2008: libérer du foncier:un geste solidaire en faveur dulogement”. Une matinée de colloqueorganisée au Conseil régional d’Ile-de-France, par le SNAL, et animée parGuillaume Erner, maître de confé-rences à Sciences Po Paris.Tél. Syndicat national des profession-nels de l’aménagement et du lotisse-ment. 01 44 20 09 10.NominationsCabinets ministérielsEcologie: Jean-François Carencoestnommé directeur du cabinet de Jean-LouisBorloo, en remplacement de Christian Fré-mont. Laurent Raveratest nommé chefde cabinet; il succède à Olivier Geffroy.(arrêtés du 21avril 2008, J.O. du 23, @).Solidarités actives contre la pauvreté:Jean-Philippe Daniel est nommé chef decabinet de Martin Hirsch. Jean-BenoîtDujol et Etienne Grass sont nommésconseillers techniques en charge du revenude solidarité active.Marianne Duranton devient conseillèretechnique en charge des relations avec leParlement. Renaud Helfer-Aubrac et Mor-gan Poulizac quittent leurs fonctions deconseillers techniques.(Arrêté du 10avril 2008, J.O. du 23, @).Aménagement du territoire: PatrickHeintz est nommé conseiller d'Hubert Fal-co (arr. du 9avril 2008, J.O. du 23, @).Justice: Hervé Machi, Jean-MichelBourles, Alexandra Onfray et Jérôme Poi-rot sont nommés conseillers. Alexis Dela-faye et François Guéant quittent leur fonc-tion de conseillers techniques de RachidaDati.(Arr. du 15avril 2008, J.O. du 23, @).Culture: Jean-Bernard Bolvin quitte sesfonctions de conseiller technique auprèsde Christine Albanel (arr. du 16avril, J.O.du 24, @).MagistratureSont nommés président de tribunauxadministratifs: Dominique Bonmati àToulon, Jean Brenier à Saint-Denis etMayotte, Jean-François Desramé en Nou-velle-Calédonie et Mata-Utu.Sont nommés président de chambre decour administrative d'appel: Alain Per-rier à Marseille, Jean-Claude Stortz etMarion Vettraino à Paris.(Arrêté du 10avril 2008, J.O. du 25, @).Juridictions judiciaires: EtienneMadranges est nommé avocat général à lacour d'appel de Paris et Jean-Paul Dupontavocat général à celle de Bordeaux (décretdu 24avril 2008, J.O. du 27avril, @).AdministrationPréfet: Dominique Burest nommé pré-fet de la région Midi-Pyrénées, préfet de laHaute-Garonne (décret du 24avril 2008,J.O. du 25, @).Economie: Dominique Lamiotestnommé secrétaire général àl'administration centrale du ministère del'économie (décret du 24avril 2008, J.O. du25avril, @)Au fil du J.O.Risque foudreCertaines installations classées doivent fai-re réaliser une analyse du risque foudre(ARF) par un organisme compétent. Leurliste est fournie par arrêté du 15janvier2008 (J.O. du 24avril 2008, p.6778).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 313UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésAffichage des permisLe ministère de l’équipement a mis enligne les modèles de panneauxd’affichage des permis. Ils doivent êtreimplanté de telle sorte qu’ils soient lisiblesde la voie publique. Il y a 8 modèles depanneaux: 3 pour les déclarations préa-lables(camping, construction ou lotisse-ment), 3 pour les permis d’aménager(camping, lotissement et cas général), 1pour le permis de construire, 1 pour lepermis de démolir.Ces documents, qui doivent être rec-tangulaires et avoir des dimensions deplus de 80 cm, sont accessibles sur lesite du ministère:www.urbanisme.equipement.gouv.fr
6mai 2008page8JURIShheebbddooimmobilierIINNTTEERRVVIIEEWWAACCTTUUAALLIITTEEJurishebdo Immobilier: Estimez-vous quel’utilisation de l’ILC mis au point paraccord sous l’égide du CNCC nécessiteune validation législative?Marie-Odile Vaissié:«il y a tellementd’années que l’évolution de l’indice ducoût de la construction est en décalageavec l’évolution des loyers que je suistrès contente de voir qu’il se passeenfin quelque chose! L’accord dedécembre2007 était prévu pours’appliquer vers le 15 janvier 2008, maisses signataires ont pris conscience qu’onne pouvait pas l’appliquer en l’état. Unavenant du 21 février 2008 a retardél’entrée en vigueur de l’ILC jusqu’à unevalidation législative. L’ILC me sembleen effet en opposition frontale avec lecode monétaire et financier. L’article L112-2 de ce code, qui donne la toile defond de cette question proscrit touteindexation sur l’évolution des prix etdes services, mais admet les clausesd’indexation en relation directe avec laconvention ou avec l’activité de l’unedes parties. On peut donc “ratisser pluslarge” que l’ICC. Mais l’ILC qui compor-te pour 50 % l’indice des prix à laconsommation est en opposition avec lecode monétaire et financier et une vali-dation législative est donc nécessaire.Mais l’entrée en vigueur de l’ILC posed’autres questions. Le code de com-merce comporte plusieurs mécanismesqui sont calés sur l’ICC. Il va donc fal-loir adapter certains de ces méca-nismes, pour éviter de déplacer les dif-ficultés».JHI: en sont les projets de modifica-tion du code monétaire et financier, quiseraient dans le projet de loi de moder-nisation de l’économie?M.-O. V.:« J’ai eu sous les yeux une ver-sion du projet de loi qui circule actuel-lement. Il a pris acte de cette question.il reste un important travail de rédac-tion à réaliser; il est en cours».JHI: Que pensez-vous d’une clause quiutiliserait l’ICC mais en limitant sonapplication à l’évolution de l’IRL appli-cable pour les baux d’habitation?M.-O. V.:« Les textes qui empêchent dechoisir un indice sont des textes d’ordrepublic, et même d’un ordre public dedirection. Je suis donc très méfiante àl’égard des clauses qui adoptent l’ICC maisle retravaillent pour lui donner un résultatfinancièrement différent. Le risque n’estd’ailleurs pas que ce reformatage soitannulé mais que la clause d’indexation soitjugée nulle, ce qui produirait alors deseffets néfastes pour toute la durée du bail,et tous ses renouvellements.Une telle clause calant de faitl’évolution des loyers sur l’IRL mesemble dès lors à proscrire.Mais il faut reconnaître que noussommes dans un marché qui exige desadaptations car la hausse de l’ICC estinsupportable pour les locataires et lesbailleurs en ont conscience».JHI: Quel conseil donner aux parties encette période incertaine?M.-O. V.: «Dans les négociationsactuelles de baux, la question del’adaptation de l’indexation de l’ICC sepose toujours. Mais il faut éviter demettre en péril la clause d’indexation.On peut conseiller une modulation aucas par cas de l’évolution des loyers.On peut également envisager desaccords commerciaux le bailleuraccepte de ne pas facturer la totalité dela hausse résultant de l’indexation, maisils supposent une rédaction ciselée.Il faut surtout souhaiter que l’ILC voiele jour rapidement. Quoi qu’il en soit, jeme réjouis qu’il se passe enfin quelquechose sur cette question». Marie-Odile Vaissié (avocat associé, LPA & associés):«Les accords commerciaux suppo-sent une rédaction ciselée»Spécialiste des baux commerciaux, Marie-Odile Vaissiénous donne son avis sur l’ILC.Elle fait partie avec MeAndré Jacquin et MeGilles Hittinger-Roux surl’aspect juridique du comité de suivi du projet.Etat de l’installation intérieured’électricitéQuatre articles complètent le CCH (R 134-11 à 13) et constituent les textes relatifs àl'état de l'installation intérieured'électricité. Ils entrent en vigueur le1erjanvier 2009.Cet état est réalisé dans les parties priva-tives des locaux d'habitationet leursdépendances. Il fournit une description deséquipements et identifie les « matérielsélectriques inadaptés à l'usage ou présen-tant des risques de contacts directs avecdes éléments sous tension » ainsi que les« conducteurs non protégés mécanique-ment ».Un modèle doit être défini par arrêté.L'état doit être réalisé par une personnerépondant aux conditions de l'article L271-6 du CCH (garanties de compétence,d'impartialité et d'indépendance).Si l'installation a fait l'objet d'uneattesta-tion de conformité de moins de 3 ans,elle tient lieu d'état de l'installation inté-rieure.Certains diagnosticsréalisés par des distri-buteurs d'électricité avant l'entrée envigueur de ce décret tiennent lieu de l'étatde l'installation intérieure, s'il a moins detrois ans à la date il doit être produit.(Décret n°2008-384 du 22avril 2008 relatif àl'état de l'installation intérieure d'électricitédans les immeubles à usage d'habitation, J.O.du 24avril, p.6776).Le rôle des ADIL pour le DALOUne circulaire du ministre du logement du18février 2008 soutient le rôle des ADILdans l'information des personnes suscep-tibles de bénéficier du droit au logementopposable, mais émet des réserves sur uneéventuelle présidence de la commis-sion de médiationpar le directeur del'ADIL. Quant à la participation de l'ADIL àl'instruction des dossiers, elle suppose lasignature d'une convention pluriannuelle(modèle fourni par la circulaire).Dans une autre circulaire, le ministreconstate qu'il existait 73 ADILfin 2007 etsouhaite une accélération de leur créationdans les départements qui en sont encoredépourvus.(Circulaire du 18février 2008 relative au rôledes ADIL dans la mise en œuvre de la loi du5mars 2007, Bull. off. min. écologie, 25mars2008, p.67 et circulaire UHC/DH du 8février2008 relative à la création des ADIL, Bulletindu 10mars 2008, p.298).
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