dimanche 18 mai 2025

ns 20 – 20 mai 2008

AccueilAnciens numérosns 20 - 20 mai 2008
■ LE CONGRÈS DES NOTAIRES p. 4
✓ 1e commission : gestion économe du sol p. 5
✓ 2e commission : gestion prudente des ressources et espaces naturels p. 6
✓ 3e commission : risques et activités professionnelles p. 8
✓ 4e commission : information et participation des citoyens p. 11

■ DOSSIER COUR DE JUSTICE DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
p. 15
✓ L’ordre juridictionnel communautaire
✓ Avocat général à la cour de justice : un métier différent ?
✓ Le traité de Lisbonne et la CJCE p. 18
✓ Tableaux des procédures p. 19
✓ L’accès à la jurisprudence communautaire p. 22
✓ Quelles langues parle-t-on à la cour ? p. 24

■ LA LOI DE PROGRAMMATION SUR LE GRENELLE p. 25
✓ Le projet de loi présenté par Jean-Louis Borloo

■ PROJET DE LOI DE MODERNISATION DE L’ÉCONOMIE p. 26
✓ Les principales mesures
✓ Assouplissement des règles sur le changement d’usage
✓ L’indexation des loyers commerciaux peut se référer à l’indice des prix p. 27
✓ L’équipement commercial se mue en aménagement commercial p. 28

■ EN BREF p. 30
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations

■ RENCONTRE p. 32
✓ Le réseau Habitat & Développement s’engage dans la lutte contre l’habitat indigne


LECONGRÈSDESNOTAIRESp.41ecommission:gestionéconomedusolp.52ecommission:gestionprudentedesressourcesetespacesnaturelsp.63ecommission:risquesetactivitésprofessionnellesp.84ecommission:informationetpar-ticipationdescitoyensp.11DOSSIERCOURDEJUSTICEDESCOMMUNAUTÉSEUROPÉENNESp.15L’ordrejuridictionnelcommunautairep.15Avocatgénéralàlacourdejustice:unmétierdifférent?LetraitédeLisbonneetlaCJCEp.18Tableauxdesprocéduresp.19L’accèsàlajurisprudencecommunautairep.22Quelleslanguesparle-t-onàlacour?p.24LALOIDEPROGRAMMATIONSURLEGRENELLEp.25LeprojetdeloiprésentéparJean-LouisBorlooPROJETDELOIDEMODERNISATIONDEL’ÉCONOMIEp.26LesprincipalesmesuresAssouplissementdesrèglessurlechangementd’usageL’indexationdesloyerscommer-ciauxpeutseréféreràl’indicedesprixp.27L’équipementcommercialsemueenaménagementcommercialp.28ENBREFp.30AufilduJ.O.NominationsDéveloppementdurable:lesnotairesrelèventledéfiDéveloppementdurableundéfipourledroit.Cethèmedu104econgrèsdesnotairestenuàNicedu5au7maisouslaprésiden-cedeDominiqueLarraldesous-entendqueledéfiestpourtous.Chacundoityprendresapart.Lesnotairesontrelevéledéfi.Qu'onnedisepaslesnotairesconservateurs:ilsnousinvitentàlarévolution!Del'urgenceàl'audaceS'ilestunechosedontl'équipedu104econgrèsasunouspersuader,c'estqu'elleétaitelle-mêmeconvaincuedel'urgencedelasituationclimatiquedelaplanète.Cepointluiad'ailleursparutellementacquisqu'ilneluiapassemblénécessaired'endécrirel'importance,laissantàNicolasHulot,parcamérainterposée,lesoindenouspré-senterl'urgencedelapréservationdelabiodiversité.C'estàlalumièredecettepositionqu'ilfautsansdoutelirelespro-positionsdevœuxquiétaientsoumisauxcongressistesdeNice.Cer-tainseneffetsontaudacieux.Ilsrépondentàl'espritd'audaceauquellesavaitconviésleprésidentduConseilsupérieurdunota-riat,BernardReynis.Certainsvœuxsontpeut-êtremêmerévolution-naires,commelesoulignaitAgatheVanLang,professeuràLaRochelle,danssonrapportdesynthèse,n'hésitantpasàqualifieravechumourlerapporteurgénéral,GabrielVidalenc,de«GabyleVert»,aprèsavoirévoquéle40eanniversairedemai1968!Bienloinderenvoyeruneimagedeconservatisme,lesnotairesdeFrances'affirmenticicommeuneforcedepropositiontrèsinnovan-te.Certessi«lamaisonbrûle»commel'affirmaitJacquesChirac,riennesauraitjustifierderetarderlamiseenœuvredemesuresd'urgence,fussent-ellestrèscontraignantes.Ons'étonneratoutefoisquelesnotaires,dontonpeutdirequ'ilssonttraditionnellementlestenantsd'unedéfenseraisonnéemaisrésoluedelapropriétépri-vée,aientélaboré,etvoté,desmesuresàcepointcontraignantes.Uneautremanièred'appréhenderlesorientationsretenuesparcecongrèsestdesignalerquedansl'éternelchoixentrelecontratetlaréglementation,lesnotairesprennenticirésolumentlepartidelaréglementation.Alorsquelecongrèsdesnotairesde1994abordaitl'écologieparlethème«laprotectiondel'environnement:delacontrainteaucontrat»,cetteoptionsembledésormaisbienlointaine.Nousmarchonsversunordrepublicécologique.JURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO spécial 2020MAI 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRE p.32 Le réseau Habitat & Déve-loppement s’engage dans lalutte contre l’habitat indigneJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineSuite page2Numéro spécial:Congs des notaires
20mai 2008page2JURIShheebbddooimmobilierEEDDIITTOOTous invités à agirUne question qu'on peut se poser, une fois admise la nécessité de réduire la consommation d'énergie est desavoir si les exigences posées sont équitablement réparties entre les différents types de consommateurs. Le méri-te de ce congrès est d'avoir émis des propositions qui concernent plusieurs catégories d'acteurs: les propriétairesde bâtiments bien sûr, collant ici à la ligne du Grenelle de l'environnement, mais aussi les agriculteurs et lessociétés. Pour les agriculteurs, on saluera cet effort à l'égard d'une profession que les politiques ménagent géné-ralement. Il est par exemple prévu un audit des sols affectés à une activité agricole lors des mutations (3ecom-mission, proposition 2) ou même d'engager un classement des exploitations dont le premier échelon interdira àl'exploitant de percevoir des subventions (3ecommission, proposition 5).Les sociétés sont également visées. Sur ce point, le rapporteur général s'est personnellement investi dans cetteidée et l'a présentée lui-même à la tribune. Il a défendu avec vigueur, avec fougue, l'idée que l'administration outoute personne y ayant intérêt, puisse mettre en œuvre la garantie solidaire d'une personne morale actionnaire,lorsque sa filiale a engagé sa responsabilité environnementale (3ecommission, proposition 7). Le rapporteur aaffiché son désaccord fondamental avec l'idée que les profits soient privatisés et les pertes socialisées. Il met jus-tement en avant le fait que les groupes de sociétés ont parfaitement su faire reconnaître la réalité économiquede leurs organisations en matière fiscale: la notion d'intégration fiscale permet en effet à un groupe de sociétésde n'être soumis à l'impôt sur les sociétés que sur le solde des bénéfices ou pertes des sociétés membres du grou-pe. Il n'y a donc pas de raison que la responsabilité d'une filiale, lorsqu'elle est mise en jeu pour des affairesgraves d'environnement, ne puisse pas également viser la société actionnaire. Après un âpre débat, le vœu a étévoté.Les pressions faites sur la propriété privée pour permettre d'atteindre les objectifs de réduction de consomma-tion d'énergie et d'émission de gaz à effet de serre concernent les propriétaires de façon plus directe. Le projetde loi relatif au Grenelle de l'environnement qui vient d'être présenté par Jean-Louis Borloo a choisi de commen-cer par l'incitation, ainsi que l'a rappelé Philippe Pelletier. L'avocat qui préside aux destinées du comité de suividu Grenelle sur les travaux dans le bâtiment ancien a toutefois indiqué que, dans les copropriétés, la loi devaitêtre modifiée pour autoriser une assemblée de copropriétaires à voter des travaux sur les parties privatives pourpermettre certains travaux d'économie d'énergie (changement de fenêtres par exemple).Dans nombre de propositions votées par les congressistes, on dépasse toutefois l'incitation, pour se rapprocherde la contrainte. Quelques exemples: la création d'un diagnostic d'empreinte écologique dédiée à l'utilisation dusol (1ecommission, proposition 7), ou la création d'un tableau de bord eau/énergies dans les bâtiments (4ecom-mission, proposition 1).Faut-il en déduire que les notaires ont sacrifié la défense de la propriété sur l'autel de la protection del'environnement? Si la formulation est sûrement excessive, il y a tout de même un tournant dans l'énoncé de cesvœux. Il est vrai que si la maison brûle, la question de la qualité de son titre de propriété perd de son acuité…Certaines propositions témoignent de volonté de simplification et de pragmatisme. Ainsi la proposition qui vise àregrouper sur un seul formulaire administratif de déclaration d'intention d'aliéner tous les cas de droit de pré-emption (1ecommission, proposition 5) vise à la simplification des formalités. Pour le pragmatisme, on évoqueral'idée d'autoriser le transfert à l'acquéreur de l'obligation de remise en état après cessation d'activité d'un siteayant hébergé une installation classée (3ecommission, proposition 4). Cela faciliterait la cession de sites polluéslorsque l'acquéreur a un projet de réhabilitation.Une proposition laisse un peu perplexe. L'objectif de tenter de réduire le millefeuille administratif a été évoquéet à ce titre il est proposé de rendre systématique la création des PLU ou des PLU intercommunaux (1ecommis-sion, proposition 3) ce qui prive de raison d'être les SCOT. Mais en parallèle, il est proposé de créer un nouveaudocument: le schéma de cohérence environnementale ou SCOE (2ecommission, proposition 4) qui dresserait unétat des lieux des dispositifs de protection environnementale existants. Il est vrai toutefois qu'il est proposé d'enfaire un volet particulier des directives territoriales d'aménagement (DTA).Nombreuses sont les actions proposées qui visent à améliorer l'information. À ce titre, on signalera d'une part laproposition 5 de la 2ecommission qui propose de créer un fichier environnemental, regroupant l'ensemble desmesures de protection des espaces naturels, de la faune et de la flore et d'autre part celle de la 4ecommission(proposition 6) qui prévoit la création d'un groupement d'intérêt public pour mettre en place un fichier environ-nemental. Cet objectif est très ambitieux: il vise à regrouper, au niveau de la parcelle cadastrale, l'ensemble desinformations environnementales affectant la parcelle (servitudes d'utilité publique, mesures de protection dupatrimoine naturel, renseignements en matière d'ICPE, etc.). Ce fichier informatisé permettra aux notaires
20mai 2008page3JURIShheebbddooimmobilierbien sûr, mais aussi au public d'accéder à des informations exhaustives concernant tout le territoire et à unniveau de précision… de la parcelle. C'est dire l'ampleur du projet. Le vœu, également soutenu personnellementpar le rapporteur général, a été voté avec un certain enthousiasme. La perspective de pouvoir consulter directe-ment de son ordinateur toutes ces données sur l'ensemble du territoire de France est, on le comprend aisément,particulièrement intéressante pour de nombreux professionnels. Non seulement les notaires, mais aussi les géo-mètres les architectes, ou les promoteurs, les aménageurs… Elle soulève toutefois une considération deprudence: l'importance des données ainsi mises en ligne est susceptible de contrarier des exigences de confiden-tialité et de respect de la vie privé. On ne peut que souhaiter que la CNIL soit associée à la naissance de ce GIP.Les notaires sont attachés à leur mission de service public, à leur délégation d'autorité publique. Le garde dessceaux, Rachida Dati les a d'ailleurs confortés dans cette mission: «vous êtes les dépositaires d'une parcelle del'autorité publique» et elle a ajouté «je n'entends pas remettre en cause le statut du notariat, qu'il s'agisse dumode de nomination ou du tarif».C'est la conscience de cette mission qui les a incités à prendre l'initiative de la création de ce fichier.L'administration sera tenue de communiquer gratuitement les informations, qui sont publiques, mais les profes-sionnels participeront financièrement à sa mise en œuvre. Le notariat manifeste ainsi sa volonté de participerconcrètement à la défense de l'intérêt général.Le caractère généreux de la profession a été évoqué plusieurs fois. On peut y rattacher aussi la décision d'offrirune somme de 12euros pour chacun des 3000 congressistes inscrits à une association qui met en place au Brésil,dans le Matto Grosso, un projet d'énergie renouvelable. C'est autant affaire de générosité que de cohérence.Dominique Larralde a en effet indiqué que l'organisation congrès comme celui de Nice provoquait des émissionsde gaz à effet de serre pour un montant de 2300 tonnes d'équivalent carbone. La somme reversée (38400euros)permettra en compensation d'engager au Brésil une action permettant de stocker le carbone.Les débats et la démocratieSur les 15 propositions présentées, toutes, sauf une, ont subi avec succès le double feu du débat et du vote. Troisremarques. C'est d'abord le signe de la confiance apportée par la profession à ceux de ses représentants qui pen-dant deux ans ont préparé des textes avec soin et compétence pour faire progresser une question. Mais c'est aus-si le signe d'un débat vivant qui autorise et favorise l'expression de points de vue divergents, au risqued'emporter la conviction.C'est peut-être enfin le signe qu'entre liberté et contrainte, même justifiée par l'impératif du développementdurable, on ne pouvait pas aller trop loin, et Agathe Van Lang l'a d'ailleurs regretté. Il s'agissait (3ecommission,proposition 6) dans certains cas, de transférer sur le propriétaire l'obligation qui pèse sur l'exploitant de mettrele site dans un état tel qu'il ne puisse porter atteinte aux intérêts mentionnés à l'article L 511-1 du code del'environnement. Les auteurs de la proposition avaient considéré comme inacceptable le fait que la responsabili- du propriétaire dans lequel est exploitée ou a été exploitée une installation classée et dont il ait connaissancene puisse être mise en jeu. Mais ils n'ont pas emporté la conviction.Le notariat source de droitMachine parfaitement rodée, le congrès des notaires est aussi une œuvre de longue haleine. Deux ans de prépa-ration sont nécessaires pour parvenir à l'expression juste de la pensée synthétisée par les propositions. Le pro-chain aura lieu à Lille et sera consacré à la propriété incorporelle.C'est une manifestation de grande qualité, tout spécialement par la haute tenue des débats. À tel point qu'undéputé, Sébastien Huygue a observé, comme à regret, que les débats de l'hémicycle n'aient pas toujours lamême hauteur de vue! La présence de nombreux professeurs de droit, mais aussi celle d'un magistrat à la Courde cassation et de représentants de l'administration contribuait aussi à la qualité des échanges.Les propositions votées seront naturellement transmises aux pouvoirs publics et feront leur chemin. Il n'est pasrare qu'elles finissent par s'inscrire dans le droit positif. C'est tout le succès qu'on souhaite à ces vœux de ce 104econgrès, confortant ainsi la profession notariale dans sa contribution aux sources du droit.On retiendra enfin l'image évoquée par le président du congrès, Dominique Larralde, en clôture des débats: lafermeture du congrès comme celle de la fin de vie d'un papillon. Comme le papillon, symbole de l'éphémère, lecongrès expire après trois jours intenses. Bref laps de temps après deux ans de travaux préparatoires. Quel para-doxe pour des débats consacrés au durable! Mais c'est le but d'un congrès que de s'effacer pour laisser place audébat politique afin qu'il fasse siens les propos qui lui sont adressés…Bertrand DesjuzeurCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
20mai 2008page4JURIShheebbddooimmobilierOuverture du congrèsGabriel Vidalenc(1)(rapporteurgénéral): Les outils du développementdurable existent. Si la notion de déve-loppement durable figure dans diffé-rents codes (code de l'environnementnotamment), elle n'y est jamais définie.Elle se trouve aussi dans la Charte del'environnement qui fait partie du blocde référence constitutionnelle: c'est unacte majeur, son article6 fait du déve-loppement durable une référence caté-gorique. Il s'agit de laisser une planètevivable aux générations futures et auxautres peuples.Les bâtisseurs du développementdurable existent aussi: Conseil constitu-tionnel, Conseil d'Etat, Cour de cassa-tion… Mais il manque une impulsionfondatrice. Les citoyens sont donc invitésà agir. Ils pourront le faire plus aisémentlorsqu'entrera en vigueur l'exceptiond'inconstitutionnalité qui permettra defaire vivre la Charte de l'environnement.Nous sommes par ailleurs dans uncontexte d'incertitude. Par exemple, lapolitique européenne vise à atteindre unobjectif de 10% de carburants issus del'agriculture, mais cela suscite un certainnombre de risques, notamment de pénu-rie alimentaire. Comment construire aus-si les 6millions de logements dont nousavons besoin d'ici 2030?La question est de savoir comment trans-former le fardeau en volonté collective?Dominique Larralde(président ducongrès): «le temps du monde finicommence» disait Paul Valéry. Le droitest requis de mettre en œuvre l'objectifde développement durable. On consta-te l'émergence d'un droit d'un nouveautype. Un droit post-moderne, qui est unmode de régulation plus souple, maisplus complexe.On observe à la fois une dilatation del'objet du droit et un métissage de sessources. Les droits sont menacés parl'épuisement de notre biotope. Onconstate une abondance des règles, unrenouvellement de la formulation de larègle mais aussi une articulation plusincertaine des règles.La mondialisation stimule la productionjuridique. L'Europe a compétence exclu-sive en matière d'environnement. Parun revirement jurisprudentiel éclatanten 2007, le Conseil d'Etat a abandonnéla théorie de la loi écran. Avant d'appli-quer une loi votée par le Parlementfrançais, le praticien doit donc désor-mais vérifier qu'elle n'est pas contraireà un texte de droit communautaire.Rachida Dati conforte lesnotaires dans leur rôleChristian Estrosi, maire de Nice, affirmeque le développement durable sera aucœur de l'action qu'il entend menerdans sa circonscription, notammentpour l'aménagement de la plaine duVar, qui a été classée comme 3e opéra-tion d'intérêt national. Il affiche parailleurs son soutien aux notaires en sou-lignant qu'aux Pays-Bas, le remplace-ment d'un tarif par un plafond a pro-duit des effets négatifs.Bernard Reynis, président du Conseilsupérieur du notariat: le tarif est garantde la protection du consommateur, saremise en cause est inacceptable. À pro-pos du rapprochement de la professionde notaire et d'avocat: les obligationsde nos métiers ne sont pas compatibles.Si les avocats évoquent souvent notremonopole, rappelons que les avocatsaussi ont un monopole, celui de lareprésentation en justice.Rachida Dati, garde des sceaux: vousêtes dépositaires d'une parcelled'autorité publique, mais la présencedes notaires doit être renforcée, notam-ment dans les zones urbaines qui sesont développées. Après les conclusionsdu rapport Attali, je n'entends pasremettre en cause le statut du notariat,que ce soit à propos de la nominationou du tarif. Mais l'idée d'augmenter lenombre de notaires de 20% d'ici 2012est une bonne réponse au rapport Atta-li. Il faut aussi augmenter le nombre desoffices, pour avoir un meilleur maillageterritorial.CCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSCongrès des notairesNice - 5 au 7mai 2008Développement durable: un défi pour le droit(1): les textes publiés dans ce numéro constituent une synthèse des propos exprimés lors du congrès. Ils visent à reprendre fidèle-ment l'idée, mais pas nécessairement la lettre exacte, sauf lorsqu'ils sont placés entre guillemets.
20mai 2008page5JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSPremière proposition: Fixerdans les documents d'urbanismeles objectifs quantitatifs enmatière de gestion économedu sol.Les documents d'urbanisme ne fixentpas d'objectifs quantitatifs de gestionéconome des sols, alors que l'article 6de la Charte de l'environnement notam-ment oblige les politiques publiques àpromouvoir le principe de développe-ment durable dont la gestion économedes sols est l'une des composantes. Le 104e congrès propose (1)- Que figurent dans l'article L 121-1 du codede l'urbanisme et dans tout documentd'urbanisme des objectifs quantitatifs deconsommation d'espace pour une réelle ges-tion économe des sols. Deuxième proposition: Ren-forcer le rôle des directives ter-ritoriales d'aménagement.Il ne serait pas judicieux de créer denouveaux documents d'urbanisme. LaDTA est un document pertinent car lesautres documents doivent lui être com-patibles. La proposition est doncd'augmenter le nombre des DTA car iln'en existe que 6 actuellement. Il fautaussi en augmenter les objectifs defaçon quantitative, par exemple pour lapréservation des espaces agricoles. Le 104e congrès propose Que soit poursuivie et accélérée la créa-tion de directives territoriales d'aména-gement sur les territoires vulnérables; Et que chacune fixe les objectifs à attein-dre en matière de consommation d'espace.Dominique de Lavenère(SNAL): nous dis-posons de nombreux documentsd'urbanisme, mais qui ne sont pas appli-qués. Le bon niveau de gouvernancen'est plus celui de la commune. Troisième proposition: Doterchaque commune d'un docu-ment d'urbanismeLes cartes communales sont de portéelimitée car elles ne comportent aucunprojet de territoire. Les PLU sont sou-vent inadaptés et peuvent manquer decohérence avec les documents des com-munes limitrophes. En revanche, un PLUintercommunal est souvent un docu-ment adapté. Si, sur un territoire, tou-tes les communes étaient dotées d'unPLU, cela simplifierait le droit applicablecar les PLU et la DTA seraient suffisantset le SCOT n'aurait plus de raison d'être. Le 104e congrès propose Que toutes les communes soient dotéesd'un PLU ou d'un PLU intercommunal; Que dès lors qu'un territoire sera couvert àla fois par une DTA et par un PLU ou un PLUintercommunal, ces documents seront seulsapplicables sur ce territoire.Laurent Leveneur(professeur de droit):il n'est pas toujours facile de rédiger unPLU; est-ce à la portée d'une communede 200 ou 300 habitants?Gabriel Vidalenc: cette proposition estune réponse au problème que pose le«millefeuille administratif».Philippe Baffert(DGUHC): le Grenellede l'environnement est davantage dansl'idée de renforcer les SCOT et de don-ner plus de poids à l'Etat.Emmanuel Fatôme(professeur dedroit): le problème du financement duPLU est un vrai problème car un mau-vais PLU est pire qu'une absence dePLU, c'est une question de sécurité juri-dique. Quatrième proposition: Lanécessaire densification deszones urbaines ou à urbaniserOn constate que ce sont désormais leszones urbaines qui sont en réseau etnon plus les espaces naturels. L'habitatindividuel diffus est 5 fois plus consom-mateur de gaz à effet de serre que l'ha-bitat collectif. Mais la densification restemal perçue par les particuliers et les col-lectivités locales. Notre arsenal juridiqueest souvent un frein à l'urbanisation:COS trop faibles, maintien dans certainesvilles du PLD… Toutefois, certaines villescomme Rennes, ont délibérément optépour la densification. Il est donc proposéd'inscrire la densification dans les prin-cipes du code de l'urbanisme.Le 104e congrès propose:- Que le principe de densification soit inscritdans le code de l'urbanisme,et par conséquent: que le rapport de présentation des docu-ments d'urbanisme justifie la politique rete-nue par ses auteurs au regard de la densifi-cation; que les communes soient contraintes, saufinopportunité ou impossibilité contrairesdémontrées, d'adopter dans leurs documentsd'urbanisme des règles facilitant la densifica-tion des zones urbaines ou à urbaniser.Patrick Wallut(notaire honoraire): aprèsla loi SRU, la loi urbanisme et habitat amarqué un retour en arrière total. Cinquième proposition: Amé-nagement de la purge des droitsde préemption pour unemeilleure efficacitéIl est constaté une inflation des droits depréemption qui se superposent. D'où laproposition de créer un guichet uniquepour tous les droits de préemption et dedisposer d'un imprimé standardisé pourtous les droits de préemption, qui per-mettrait aussi à tous les ti-tulaires d'undroit de préemption d'être informés del'existence des autres droits de préemp-tion. Un délai unique de purge des droitsserait aussi institué. La proposition viseles droits de préemption dont sont titu-laires les personnes publiques ou semi-PPRREEMMIIEERREE CCOOMMMMIISSSSIIOONN:: GGEESSTTIIOONN ÉÉCCOONNOOMMEE DDUU SSOOLL(1): Toutes les propositions, sauf une, ayant été votées par les congressistes, nous n'avons pas mentionné expressément le sens du vote, sauf pour celle qui aété repoussée.
20mai 2008page6JURIShheebbddooimmobilierpubliques, mais non les droits relatifs àdes rapports privés (notamment les droitsde préemption du locataire).Le 104e congrès propose:- Que la déclaration d'intention d'aliénervisant à purger un ou plusieurs droits depréemption soit établie sur imprimé standar-disé unique sur lequel le déclarant auramentionné l'existence de tous les droits depréemption applicables;- Que cette déclaration d'intention d'aliénersoit notifiée, notamment par voie électro-nique, auprès d'un guichet unique, afind'enfermer la ou les réponses dans un seulet même délai; ce guichet étant chargé de latransférer aux divers titulaires mentionnés etau maire de la commune sur le territoire delaquelle les biens sont situés;- Et que soient modifiés en conséquence lestextes régissant chacun de ces droits de pré-emption, pour autoriser la purge simultanéede tous les droits de préemption.Me Pisani: un rapport du Conseil d'Etat encours de publication va dans le même sens.Pour un notaire: il vaudrait mieux sup-primer certains droits de préemption.Sixième proposition: Pour undroit de délaissement au profitdes communes dans les zones àrisques naturelsDans les plans de prévention desrisques, il existe certaines zones qui doi-vent être abandonnées. Les PPR natu-rels ne créent pas de préjudice indemni-sable. Il faut redonner aux communesun intérêt à la constitution d'un PPRN. Ilest proposé de créer un droit de délais-sement dans le périmètre du PPRN quipermettrait aux propriétaires de pou-voir abandonner leurs biens, à un prixqui tienne compte de l'aléa.Le 104e congrès propose Qu'il soit ajouté à l'article L.562-1 du codede l'environnement, à la fin du le du IIl'alinéa suivant «Dans les zones devenues inconstructiblesen raison d'un PPRN approuvé, les com-munes ou les établissements publics decoopération compétents peuvent instaurerun droit de délaissement qui s'exerce dansles conditions définies aux articles L.230-1 etsuivants du code de l'urbanisme. Pour ladétermination du prix d'acquisition, la va-leur du bien est appréciée en tenant comptede l'aléa pris en considération par le plan».Philippe Baffert(DGUHC): les com-munes sont souvent réservées quant àl'établissement d'un PPRN. La mise enœuvre d'un droit de délaissement sefait au profit du propriétaire, non de lacommune. Il n'est pas sûr que la créa-tion d'un tel droit incite les communesà établir des PPRN. Septième proposition: Pourun diagnostic d'empreinte éco-logique dédié à l'utilisation dusolCe document serait centré sur la consom-mation d'espace. Il est proposé que cedocument soit joint à toute demanded'autorisation d'utilisation des sols.Le 104e congrès propose Que soit créé un diagnostic d'empreinteécologique dédié à l'utilisation du sol per-mettant aux autorités publiques délivrant lesautorisations d'occuper le sol et aux bénéfi-ciaires de celles-ci de prendre leurs décisionsen pleine connaissance; Et que dans des périmètres déterminés parl'autorité compétente, ce diagnostic soitjoint à toute demande d'occuper le soi.Jean-Pierre Gilles: nous sommes pres-que étonnés qu'il n'y ait pas eu plus deréactions dans la salle, car nous remet-tons en cause beaucoup de choses. Cecongrès a été prémonitoire: il y a deuxans, on ne savait pas qu'il y aurait unGrenelle de l'environnement.Gabriel Vidalenc: nous sommes entrésdans le sujet sans le connaître, sansavoir on allait. On a pris le principedu développement durable au sérieuxet on a vu qu'il l'était.CCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSDDEEUUXXIIÈÈMMEE CCOOMMMMIISSSSIIOONN::GGEESSTTIIOONN PPRRUUDDEENNTTEE DDEESS RREESSSSOOUURRCCEESS EETT EESSPPAACCEESS NNAATTUURREELLSSJean-Pierre Prohaszka(président de la2e commission): selon l'UNESCO, unhabitant sur 4 dans le monde n'a pasaccès à l'eau potable. Le droit del'environnement, qui a pour objet lapréservation de la nature et des res-sources, pourrait être un droit transver-sal, mais c'est au contraire le principede l'indépendance des droits quis'applique. C'est-à-dire quel'administration ne procède pas à desanalyses globales. On ne peut pas luidemander de vérifier la régularité d'unprojet à l'égard de toutes les législa-tions. Assurer l'indépendance des légis-lations, c'est aussi assurer leur efficacité,mais cela peut poser des difficultés.Exemple: l'administration peut accorderun permis de construire pour un projetqui ne pourra pas être mis en œuvre enraison d'une autre législation, parexemple au titre des installations clas-sées ou au titre des établissements rece-vant du public.Nicolas Hulot(par interview télévisée):nous sommes dans la civilisation dugâchis. Par exemple l'eau réellementutile à la plante dans l'irrigation estfaible par rapport au volume d'eaudéversée sur les cultures. Quand onconsidère le coût de traitement del'eau, il faut mieux limiter la consom-mation. Il est inadmissible de ne pasinciter à l'économie.Première proposition: Lecontrôle des projets soumis àautorisation ou déclaration autitre de l'urbanisme et de la loisur l'eauIl s'agit d'une proposition de coordina-tion des législations. Pour certains tra-vaux qui peuvent avoir une incidencesur les ressources aquatiques, la loi surl'eau impose un contrôle préalable. Orla réalisation de ces travaux (IOTA) peutêtre liée à une autorisationd'urbanisme. Exemple: constructiond'un immeuble dont le sous-sol sera endessous du niveau de l'eau. Il faut effec-
tuer un pompage et un cuvelage quinécessitent une autorisation au titre dela loi sur l'eau. Autre exemple:l'installation d'une pompe à chaleur. Orles deux régimes d'autorisationss'ignorent.Il est inadmissible que le porteur duprojet puisse mettre en œuvre son per-mis de construire sans attendrel'autorisation au titre de la loi sur l'eau.Il est proposé de coordonner ces législa-tions. Le 104e congrès propose Que lorsqu'une opération, soumise àdéclaration ou autorisation au titre del'urbanisme, nécessite également une décla-ration ou une autorisation au titre de la loisur l'eau, les services instructeurs respectifsen soient informés par le pétitionnaire dansle cadre du dossier joint à chaque demande; Et que lorsque des IOTA (installations,Ouvrages, Travaux ou Aménagements), sou-mis à autorisation ou déclaration au titre dela loi sur l'eau, sont liés à la réalisation destravaux contrôlés au titre de l'urbanisme, cesderniers ne puissent être exécutés qu'unefois la décision obtenue dans le cadre de lalégislation sur l'eau.Un notaire à Lyon : il faut prendre gar-de au fait qu'on ne sait pas toujours audébut du projet si on va être soumis àla loi sur l'eau. Cela peut dépendre dela nature de l'activité qui sera exercéedans les locaux et donc du choix dulocataire.Emmanuel Fatôme: on se dirige vers unordre public environnemental.Deuxième proposition: Lesautorisations d'urbanisme et lecontrôle de conformité del'assainissement non collectifLe contrôle des installationsd'assainissement non collectif ne porteque sur les installations déjà réaliséesmais non sur celles en projet. Il estanormal que ce contrôle ne soit effec-tué qu'après la construction.La liste des pièces que l'administrationpeut demander pour la délivrance d'unpermis de construire est exhaustive etelle ne comporte rien surl'assainissement. Il est donc proposé depermettre le contrôle del'assainissement non collectif dès le sta-de du projet.Le 104e congrès propose La modification de la portée de l'article R111-10 du code de l'urbanisme, afin qu'ildevienne applicable en toutes circonstances,y compris dans les territoires dotés d'un planlocal d'urbanisme ou d'un documentd'urbanisme en tenant lieu; L'aménagement du régime procéduralexistant en matière de permis et de déclara-tion préalable, afin d'une part que le serviced'assainissement soit informé des caractéris-tiques techniques de l'installation prévue, etd'autre part que le permis ou la décision pri-se sur déclaration préalable soit lié par l'avisde ce service.Troisième proposition: Natura2000: amélioration del'effectivité et de la portée desDOCOBNicolas Hulot: il est nécessaire de proté-ger la biodiversité.La protection résultant des parcs natu-rels nationaux ou régionaux ne couvreque 2% du territoire. Avecl'accélération de la prise des arrêtésdécoulant de la mise en place du réseaueuropéen de zones protégées, Natura2000, la protection atteint 12% du ter-ritoire.La création d'une zone Natura 2000 sefait en deux temps: par la détermina-tion d'un périmètre, puis par la déter-mination du régime juridique de lazone. Il y a donc dans l'intervalle unephase d'insécurité juridique. Ce régimeest défini par un document d'objectifs(DOCOB), par le préfet avec un comitéde pilotage. Le projet de loi Grenelleprévoit la mise en place de ces DOCOBd'ici 2013.Il est proposé qu'en l'absence deDOCOB, la désignation d'un site Natura2000 soit sans portée. Le 104e congrès propose Que le document d'objectif soit approuvéau plus tard lors de la désignation par laFrance des sites Natura 2000; Qu'il comprenne des préconisations sur lesdispositifs de protection renforcée à mettreen œuvre par les autorités publiques compé-tentes, pour assurer la conservation ou larestauration de chacun de ces espaces; Que les documents locaux d'urbanisme etautres documents de planification,d'aménagement et de gestion des ressourcesnaturelles soient compatibles ou renduscompatibles avec les dispositions du DOCOB,et que soit sollicité l'avis du gestionnaire dusite lors de leur élaboration, de leur modifi-cation ou de leur révision.Quatrième proposition: Pourla création d'un schéma decohérence environnementale(SCOE)Les zonages de protection se sont multi-pliés au point de rendre illisibles lespolitiques de protection de la nature.Certaines zones importantes de la biodi-versité ne sont pas protégées et il n'y apas de politique globale de création desaires protégées. L'Etat et les collectivitésterritoriales devraient se concerter pourla mise en place des zones protégées,notamment pour la mise en réseau deszones Natura 2000. Le Grenelle évoquela création de trois parcs nationaux et lamise en place d'une trame verte etd'une trame bleue constituant des corri-dors écologiques. Il est donc proposé decréer un schéma de cohérence environ-nementale, qui constituerait un aspectde la directive territorialed'aménagement. Le 104e congrès propose Qu'en application de la stratégie nationalepour la biodiversité, soit créé un schéma decohérence environnementale sur un territoi-re pertinent, issu d'une concertation entrel'Etat, les collectivités territoriales et lesacteurs intéressés, dont le rôle sera de dres-ser un état des lieux des dispositifs de pro-tection environnementale existants, de lesévaluer, et de définir pour chacun des sitesou espaces que l'on entend préserver, lesmesures les plus appropriées de protectionet de gestion durable Que ce schéma constitue un volet particu-lier: des directives territoriales d'aménagement(DTA), du schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF), du plan d'aménagement et de développe-ment durable de la Corse (PADD),20mai 2008page7JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
du schéma d'aménagement régional desdépartements d'outre-mer (SAR).Cinquième proposition : Pourla création d'un fichier environ-nementalIl est nécessaire d'améliorer l'informationdu propriétaire, car l'information estactuellement disparate et partielle. Lefichier hypothécaire n'indique pas parexemple l'implantation de la parcelledans un parc national ou un périmètrede captage des eaux pluviales Le 104e congrès propose Que soit créé, à l'échelle de la parcellecadastrale et sous l'autorité de l'Etat, unfichier informatisé identifiant l'ensembledes mesures de protection des espaces natu-rels, de la faune et de la flore, ainsi que lesmodalités de gestion et de mise en valeurqui s'y rapportent, y compris les inventairesscientifiques utiles à cet effet.Un notaire: il vaut mieux parler de basede données que de fichier.Un conseiller à la Cour de cassation: ilfaut que tout le monde ait accès à cefichier, son objet pourrait être très largeet se combiner avec le fichier immobilier.Un représentant de la DGI: cette pro-position concerne la mention d'actesréglementaires mais le fichier immobi-lier a pour fonction essentielle decontenir des actes individuels concer-nant les immeubles et non des actesréglementaires.20mai 2008page8JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSLe Grenelle incite à la rénovation des bâtiments existantsPhilippe Pelletier, qui conduit le comité opérationnel du Grenelle consacré aux travaux dans lesbâtiments existants, présente l'état d'avancement du projet.L'objectif retenu est de réduire la consommation des bâtiments existants pour 2020 de 100kWh/m2/an, pour atteindre 150kWh/m2/an pour 2030 à nouveau de 100kWh/m2/an et atteindre 50kWh/m2/an.Il a pour l'instant été écarté l'idée d'une obligation de travaux. Elle viendra sûrement, mais pasavant 2012 ou 2013. On démarre par l'incitation et non par la contrainte.Le crédit d'impôt va être renforcé: il va être: ouvert au bailleur applicable aux travaux d'isolation des murs opaques, en tenant compte du coût de la main-d’œuvre.Un éco-prêt à taux zéro va être mis en place d'un montant de 15000à 20000euros par loge-ment; son remboursement sera calé sur le retour sur investissement.Les subventions (ANAH et ADEME) seront centrées sur les plus pauvres.Un certificat d'économie d'énergie sera mis en place.Un certain nombre d'adaptations sont prévues: pour les copropriétés: l'assemblée générale pourra décider de travaux sur les parties privatives(fenêtre par exemple) Dans les rapports locatifs: il est prévu un rééquilibrage, pour que celui qui tire parti del'économie participe à l'investissement En matière d'urbanisme, le calcul de la SHON sera adapté pour tenir compte de l'isolation desmurs par l'extérieur.En revanche, l'idée de profiter de la vente du bien pour imposer des économies d'énergie n'a pasà ce jour été retenue.Il faut que la performance énergétique du bien devienne un élément substantiel de la prise dedécision du propriétaire lors de l'achat. Le DPE n'est pas parfait, mais il faut le transformer pourque la connaissance de la performance énergétique du bâtiment soit partagée par le vendeur etl'acquéreur.Conclusion: la réforme commence par l'incitation et non par la contrainte.1 acte 1 arbreBernard Verez: 1 acte 1 arbre: c'est le nom de l'action engagée par les notaires de CharenteMaritime, de Vendée et de la Vienne. Pour chaque acte notarié signé, c'est un arbre qui est plan-té. Le coût en est modique: 50 centimes par arbre et représente une somme de 200 à 300eurospar notaire. Les notaires de ces trois départements ayant signé 124000 actes en 2007, c'est unesomme de 62000euros qui est versée à une association pour une action de reboisement en Asiedu Sud-Est.TTRROOIISSIIÈÈMMEE CCOOMMMMIISSSSIIOONN:: RRIISSQQUUEESS EETT AACCTTIIVVIITTEESS PPRROOFFEESSSSIIOONNNNEELLLLEESSPremière proposition:Adapter et améliorerl'information relative auxrisques de pollution des sols(modification de l'article L 514-20 du code de l'environnement)François-Jean Coutant(président de la3e commission): dans les actes que re-çoit le notaire, il y a souvent une clauserelative à l'environnement, par exemplelorsqu'un garagiste vend son fonds decommerce. Il est proposé de modifierl'article L 514-20 du code del'environnement pour objectiverl'information délivrée par le vendeur etde retenir la responsabilité du proprié-taire lorsqu'il est sachant et taisant.La proposition élargit le domaine del'article L 514-20 aux installations sou-mises à simple déclaration (90% desinstallations classées) alors qu'il n'estapplicable aujourd'hui qu'aux seulesinstallations soumises à autorisation.Elle distingue le propriétaire non exploitant: pourlimiter son obligation aux seules infor-mations dont il a pu avoir connaissancepar les données fournies par l'admini-stration alors qu'actuellement le ven-deur a une obligation de résultat surcette information et qu'il ne peut pass'exonérer de sa responsabilité. le propriétaire ayant exploité: pourl'obliger à fournir un état de pollutiondes sols.Il est proposé d'étendre l'obligationd'information au cas des cessions departs de la société propriétaire. Actuel-
lement l'article L 514-20 n'est pas appli-cable à cette situation. Le 104e congrès propose De modifier l'article L.514-20 du code del'environnement comme suit:«Lorsqu'une installation visée à l'articleL511 -1 du présent code a été exploitée surun terrain, le vendeur de ce terrain est tenud'en informer par écrit l'acquéreur à partirdes informations mises à sa disposition parles autorités publiques compétentes.Il l'informe également, pour autant qu'il lesconnaisse, des mesures de réhabilitationconsécutives à l'arrêt définitif d'exploitation.Si le vendeur a été l'exploitant del'installation ou s'il a eu, directement ouindirectement, la qualité d'associé de lasociété exploitante, il remet en outre àl'acheteur un état de pollution des sols.L'acte de vente atteste de l'accomplissementde cette formalité.Les dispositions qui précèdent sont appli-cables en cas de cession de contrôle, au sensde l'article L.233-3 du code de commerce,portant sur les titres d'une société proprié-taire d'un terrain sur lequel a été exploitéeune installation visée à l'article L 511-1 duprésent code.À défaut, l'acheteur (… texte inchangé)».Rappel de l'article L.514-20 dans sa formeactuelle«Lorsqu'une installation soumise à autorisa-tion a été exploitée sur un terrain, le ven-deur de ce terrain est tenu d'en informerpar écrit l'acheteur; il l'informe également,pour autant qu'il les connaisse, des dangersou inconvénients importants qui résultent del'exploitation.Si le vendeur est l'exploitant de l'installa-tion, il indique également par écrit à l'ache-teur si son activité a entraîné la manipula-tion ou le stockage de substances chimiquesou radioactives. L'acte de vente atteste del'accomplissement de cette formalité.À défaut, l'acheteur a le choix de poursuivrela résolution de la vente ou de se faire resti-tuer une partie du prix; il peut aussi deman-der la remise en état du site aux frais duvendeur, lorsque le coût de cette remise enétat ne paraît pas disproportionné par rap-port au prix de vente.»Un conseiller à la Cour de cassation :cette proposition risque d'augmenter lecontentieux.Un notaire: le Grenelle prévoit de créerune nouvelle catégorie d'installationclassée intermédiaire entre celles sou-mises à autorisation et celles soumises àdéclaration.Deuxième proposition : Auditdes sols affecté à un usage agri-coleIl est proposé d'introduire, dans des caslimités, un audit des sols affectés à uneactivité agricole. Divers motifs militenten ce sens: un projet de directive com-munautaire sur la pollution des solsagricoles, l'obligation de délivrance dubailleur et du vendeur, le principe detraçabilité des denrées alimentaires.L'audit serait rendu obligatoire pardécision du préfet. Le 104e congrès propose Que lors de toute mutation ou dation àbail d'un terrain, étant ou ayant vocation àêtre le support d'une activité agricole, soitrendu obligatoire un audit des sols, par déci-sion préfectorale, sur un périmètre défini etsuivant des modalités adaptées au secteurconcerné; Que le vendeur ou le bailleur ne puisses'exonérer de la garantie des vices cachésque par la production de ce document.Un notairepropose d'élargir l'audit auxbâtimentsUn autre suggère de limiter cette obli-gation au cadre de l'état des lieux dansun bail rural.Un troisièmepropose d'élargir la sanc-tion à l'impossibilité de recevoir dessubventions.Un quatrièmed'étendre la mesure auxcas de cessions de parts de sociétés.Troisième proposition: Amé-lioration du principe de pré-occupationLe principe de la préoccupation a étéintroduit dans la législation par la loi du31décembre 1976. Il figure aujourd'huidans le code de la construction et del'habitation. Il est proposé de le subor-donner au respect du code del'environnement.Le code de l'environnement encadreétroitement l'activité de l'exploitant.Cela justifie la suppression dans l'articleL 112-16 du CCH de la référence àl'exercice de l'activité «en conformitéavec les dispositions législatives ouréglementaires en vigueur. Le 104e congrès propose Que l'article L 112-16 du code de la cons-truction et de l'habitation soit rédigé de lafaçon suivante: «Les dommages causés auxoccupants d'un bâtiment par des nuisancesdues à des activités agricoles, industrielles,artisanales, commerciales ou aéronautiques,n'entraînent pas droit à réparation dès lorsque le permis de construire affèrent auxbâtiments exposés à ces nuisances a étédemandé, ou l'acte authentique constatantl'aliénation ou la prise à bail a été établi,postérieurement à l'existence des activitésoccasionnant ces dommages, et dès lors queces activités s'exercent en conformité avec lesdispositions législatives ou réglementairesrésultant du code de l'environnement».Rappel de l'article L 112-16 dans sa formeactuelle:«Les dommages causés aux occupants d'unbâtiment par des nuisances dues à des activi-tés agricoles, industrielles, artisanales, com-merciales ou aéronautiques, n'entraînentpas droit à réparation lorsque le permis deconstruire afférent au bâtiment exposé à cesnuisances a été demandé ou l'acte authen-tique constatant l'aliénation ou la prise debail établi postérieurement à l'existence desactivités les occasionnant dès lors que cesactivités s'exercent en conformité avec lesdispositions législatives ou réglementaires envigueur et qu'elles se sont poursuivies dansles mêmes conditions.»Quatrième proposition: Auto-riser le transfert de la charge dela remise en état d'un site surun tiers justifiant de ses capaci-tés techniques et financièresIl est proposé de permettre àl'acquéreur de prendre à sa chargel'obligation de remise en état d'un sitepollué. C'est en effet souventl'acquéreur qui réhabilite le site en lieuet place de l'exploitant, mais dans lecadre de conventions qui sont inoppo-sables à l'administration. Le 104e congrès propose Que l'acquéreur d'un site ayant hébergé20mai 2008page9JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
une installation classée puisse, à sa deman-de, devenir le débiteur de la remise en étataprès cessation de l'activité et destinatairedes prescriptions administratives, dès lorsqu'il justifie, de ses capacités techniques etfinancières en fonction de son projetd'aménagement, sans que pour autant celaexonère l'ancien exploitant de ses obliga-tions légales en cas de défaillance del'acquéreur.Maître Boivin: cette proposition vadégeler la réhabilitation de sites pol-lués. Le droit des carrières permet déjàcette substitution de débiteur pourl'obligation de remise en état.Cinquième proposition: Lecomportement de bon père defamille de l'exploitant agricole:nécessité d'un cadreCette proposition se base sur la notion declassification et non de certification. Ellerelève que la PAC réformée en 2003conditionne l'octroi d'aides au respect debonnes pratiques environnementales.Elle prévoit des sanctions fortes: impos-sibilité de recevoir des aides ou d'êtrebénéficiaires d'une rétrocession deterres en provenance de la SAFER. Le 104e congrès propose Que soit créé un cadre juridique visant à laclassification des exploitations en plusieurséchelons permettant d'intégrer diversesdémarches productives et qualitatives, etdont le premier constituera un standard sansle respect duquel un exploitant ne pourra: ni revendiquer l'octroi d'aides et de sub-ventions, ni bénéficier d'autorisationsd'agrandissement délivrées dans le cadre desarticles L.331 et suivants du code rural, ni même obtenir la rétrocession ou ladation à bail de biens immobiliers apparte-nant ou gérés par la SAFER.Un congressiste notaire et exploitantagricole: On pourrait aussi soumettreles études de notaires à un contrôle surla consommation de papier, sur le covoi-turage!Il vaudrait mieux interdire les produitsdangereux.Sixième proposition: Respon-sabilité du propriétaire du ter-rain sur lequel est exploité ou aété exploité une installationclassée et dont il avait connais-sanceIl est proposé d'agir contre le proprié-taire du terrain. Toutefois, cette respon-sabilité ne serait mise en cause qu'àdéfaut de succès du recours enversl'exploitant et elle serait limitée au casdu propriétaire informé. Le 104e congrès propose Que, dans les cas le propriétaire d'unimmeuble a été informé des obligations quipouvaient être mises à sa charge lorsqu'il adonné son accord à son usage, ou lorsqu'ill'a acquis après défaillance de l'exploitant eten ayant connaissance de l'exploitationantérieure, le préfet puisse imposer à ce pro-priétaire, en cas de défaillance oud'insolvabilité de l'exploitant, l'exécution àses frais des mesures nécessaires pour placerle site dans un état tel qu'il ne puisse porteratteinte aux intérêts mentionnés à l'articleL.511 -1 du code de l'environnement.Cette proposition a suscité de nom-breuses critiques.Un notaire(étude Thibierge): il faudraitdans ce cas que la DRIRE informe le pro-priétaire des notifications qui sontadressées à l'exploitant.Un notaire: lorsque les propriétairessauront le risque qu'ils encourent, ilsseront réticents à louer à des locatairessoumis à installation classée.Olivier Salvador(rapporteur de la com-mission): Il ne s'agit pas d'intervenir surdes rapports de droit privé mais de res-ponsabiliser les parties par la peur dugendarme.Le bailleur peut déjà être actionné autitre de la police des déchets.Un notaire: il n'est pas normal de fairepeser cette responsabilité sur le bailleur.Maître Boivin: cette proposition va inci-ter les bailleurs à ne plus louer à despreneurs relevant des installations clas-sées, ce qui va forcer les exploitants àêtre propriétaires des terrains. Cela neva pas dans le sens de la tendance àl'externalisation des patrimoines.Un professeur de droit: La mesure pro-posée procède d'un droit très autoritai-re, d'ordre public. Or ce droit a toujourséchoué. On peut se demander si lesbailleurs trouveront des assureurs pourcouvrir ce risque.Un notaire : il y a un risque que la res-ponsabilité des notaires soit engagée.La proposition a été repoussée par lescongressistes.Septième proposition: Pour laresponsabilité environnementa-le des groupes de sociétésGabriel Vidalenc: le président Sarkozy aaffirmé, en présentant les conclusionsdu Grenelle, qu'il n'était pas acceptablequ'une société mère soit exonérée deresponsabilité pour les dommages cau-sés à l'environnement par sa filiale.Mais on touche ici à un principe fonda-mental du droit des sociétés selon lequell'entrepreneur limite sa responsabilité aumontant des capitaux engagés.Deux principes se confrontent: la limita-tion de responsabilité, et l'impératif dudéveloppement durable. Mais les inté-rêts à long terme de l'environnementne sont pas de même nature que lesintérêts de l'entreprise.Non à la privatisation des profits et à lasocialisation des pertes!Les entreprises ont très bien sus'organiser en groupes et revendiquercette qualité de groupes. Un présidentde groupe diffuse parfaitement sonautorité dans toutes les sociétés dugroupe. Du point de vue fiscal, lalogique de groupe a été reconnue dansla notion d'intégration fiscale puisquele groupe n'est imposé que sur la som-me algébrique des pertes et des béné-fices des différentes sociétés qui compo-sent le groupe.Dans l'affaire Métalleurop, la courd'appel de Douai avait admis la confu-sion de patrimoine, mais la Cour de cas-sation ne l'a pas suivie.Certes il faut respecter les catégoriesjuridiques mais il faut donner une auto-nomie aux actions environnementales.Nous attendons l'appui des associationsde défense de l'environnement. Parailleurs, il est prévu la transpositiond'une directive autorisant une action enmatière environnementale.20mai 2008page10JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
Cette proposition a bien sûr une dimen-sion répressive, mais elle aura un effetde prévention. Le 104e congrès propose Que lorsqu'une activité économique est,ou a été, exercée sous le couvert d'unesociété à risques limités, l'autorité adminis-trative, ou toute personne y ayant intérêt,puisse mettre en cause la garantie solidairede toutes personnes morales actionnaires,jusque y compris la société de tête, dans leshypothèses A/ serait constatée une carence del'exploitant:1) dans la poursuite d'une activité non-conforme aux autorisations requises ou déli-vrées2) dans la bonne réalisation par lui des obli-gations de traitement ou d'enlèvement desdéchets3) dans l'accomplissement par lui des obliga-tions de remise en état d'un site après cessa-tion de son activité; et que les carencesconstatées puissent par voie de référé don-ner lieu à délivrance d'injonctions de faire, àdestination des personnes morales appeléesen garantie.B/ serait constatée la défaillance del'exploitant dans la réparation, à laquelle ilaurait été condamné, d'un dommage envi-ronnemental.Françoise Magnien(professeur à Dijon)approuve la proposition.Sébastien Huygue(député du Nord):Nous n'avons pas toujours des débatsde cette qualité dans l'hémicycle. Cetteproposition est la plus révolutionnaire,elle est enthousiasmante. Allez-vous jus-qu'aux actionnaires?Gabriel Vidalenc: Non. Il est nécessaireet suffisant d'aller jusqu'au niveau dugroupe.Maître Meyer: Ne pourrait-on pas plu-tôt créer un fonds d'indemnisationfinancé par une taxe?Gabriel Vidalenc: Si on opte pour unfonds de garantie, cela va mettre vingtans à se mettre en place. Il faut dessolutions pour répondre à un problèmeurgent.William Azan(avocat): Prévoyez-vousdes considérations de droit pénal?Gabriel Vidalenc: Nous restons sur leterrain civil. Le terrain pénal, avec uneamende de 20000euros par exemple,n'aurait aucun impact.Maître Boivin: Faut-il adopter un telbouleversement du droit pour seule-ment deux cas en 30 ans?Gabriel Vidalenc : Je préfère faire appelau portefeuille de ceux qui ont tiré desbénéfices de leur activité plutôt que defaire appel aux contribuables. Il fautresponsabiliser les gens: si le notaire estprudent et légaliste, c'est qu'il est res-ponsable indéfiniment sur ses biens.20mai 2008page11JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSQQUUAATTRRIIÈÈMMEE CCOOMMMMIISSSSIIOONN::IINNFFOORRMMAATTIIOONN EETT PPAARRTTIICCIIPPAATTIIOONN DDEESS CCIITTOOYYEENNSSPhilippe Narbey(président de la 4ecom-mission): il résulte de la conventiond'Aarhus de 1998 que les citoyens ont le droit de savoir: accéder à l'informationenvironnementale et recevoir del'information en provenance del'administration qu'elle doit émettre defaçon spontanée droit de participer: être associé àl'élaboration des projets lorsque rienn'est encore figé, droit de contester: pouvoir exercer unrecours judiciaire.Le titreV du projet de loi sur le Grenel-le consacré à la «gouvernance»reprend ces principes.Le notaire est au cœur de l'informationdu public car l'Etat lui a déléguél'obligation d'information à l'occasiondes mutations immobilières. Il a aussiun rôle de conseil par exemple dans lacréation d'une association de défensede l'environnement.Première proposition: Letableau de bord eau/énergiesPhilippe Narbey: il s'agit d'établir untableau de bord des consommationsd'eau et d'énergies dans tous les bâti-ments, tant d'habitation que tertiaires.Les contrôles effectués lors des muta-tions sont insuffisants car c'est dans lavie de tous les jours que les économiesdoivent être recherchées.Les diagnostics actuels ont un rôle depolice mais ils ne remplissent pasl'objectif de réduire la consommation,sauf à très long terme.Les compteurs étant le plus souvent dif-ficiles d'accès, le consommateur n'a uneidée de sa consommation que lorsqu'ilreçoit sa facture. L'idée est de favoriserl'installation d'un tableau qui indique laconsommation d'eau, de gaz etd'électricité qui affiche la consomma-tion en volume et en euros. L'obligationconcernerait d'abord les bâtimentsneufs, puis les bâtiments existants. Le 104e congrès propose Qu'il soit imposé, par la loi, l'installationd'un tableau de bord «eau et énergies»visible dans un lieu de vie, indiquant lesconsommations d'eau, de gaz, d'électricitéet de fuel, en volume et en euro, dans cha-que logement ou bâtiment tertiaire, neuf ouentièrement rénové ayant fait l'objet d'unpermis de construire déposé après le1erjanvier 2010, et dans tous les autres bâti-ments au plus tard le 1erjanvier 2020; Que soit d'ores et déjà créée une incitationfiscale favorisant l'installation d'un tableaude bord «eau et énergie» visible dans unlieu de vie, indiquant les consommationsd'eau, de gaz, d'électricité et de fuel envolume et en euro, dans chaque logement etbâtiment tertiaire existants.Maître Meyer: il existe un risque que cetableau devienne un mouchard.Philippe Narbey: le produit existe déjà,il fonctionne dans les pays nordiques etconsiste à placer un capteur sur lescompteurs existants.Deuxième proposition: Amé-lioration de l'information et dela participation à la suite d'uneenquête publiqueMichèle Raunet: dans le cadre desenquêtes publiques, si le projet faitl'objet d'une modification qui n'est pasconsidérée comme substantielle, la modi-
fication ne fait pas l'objet d'information.Il est proposé que pour les modificationsnon substantielles, il y ait une informa-tion du public par voie d'affichage. Le 104e congrès propose D'insérer des dispositions dans le code del'environnement prévoyant qu'en cas demodifications n'impliquant pas une nouvelleenquête, la personne responsable du projetmette à la disposition du public les modifica-tions considérées. Le public en sera informépar voie de publication dans des journauxrégionaux ou locaux diffusés dans le dépar-tement. Tout intéressé disposera alors d'undélai d'un mois à compter de la dernièrepublication pour faire connaître à la person-ne responsable du projet ses observationssur ces modifications.William Azan(avocat): il serait égale-ment souhaitable de renforcer le rôledu commissaire enquêteur.Emmanuel Fatôme: la proposition estd'autant plus utile que la notion de modi-fication substantielle est floue. Elle peutaussi être non substantielle à l'égard duprojet mais être substantielle pour le pro-priétaire qui a fait la demande.Troisième proposition: Clarifi-cation et amélioration del'information obligatoire enmatière de vente immobilièreL'ordonnance de 2005 a unifié les dia-gnostics dans le dossier de diagnostictechnique. Depuis le 1ernovembre2007, les diagnostics doivent être établispar des diagnostiqueurs certifiés, ce quia provoqué la création d'une nouvelleprofession réglementée.Mais l'état des risques technologiqueset naturels est d'une nature différente:il ne concerne pas le bâtiment lui-même. Par ailleurs, les diagnosticsreprésentent une masse d'informationque l'acquéreur non-professionnel n'apas le temps d'assimiler.Il convient donc de faire évoluer laréglementation sur deux points: Retirer l'état des risques du dossier dediagnostic technique car il concernel'environnement de l'immeuble et nonl'immeuble lui-même, Ajouter au dossier, un résumé nontechnique de ses conclusions. Seul cerésumé serait annexé à la promesse devente. Le 104e congrès propose Que l'état des risques naturels et technolo-giques ne figure plus dans le dossier de dia-gnostics techniques. Que soit créé un résumé non technique dudossier de diagnostic technique qui seul seraannexé, de même que l'état des risques na-turels et technologiques, à la promesse devente et à défaut de promesse, à l'acte au-thentique de vente; l'ensemble des diagnos-tics techniques étant remis préalablement àl'acte à l'acquéreur, par le notaire sous for-me papier ou électronique, et mention decette remise en étant faite dans l'acte.Philippe Narbey: dans une vente récentequi portait sur 30 logements, l'acte re-présentait 3000 pages de documents…Michèle Raunet: les études d'impactsont devenues tellement techniquesqu'il a fallu y adjoindre un résumé nontechnique.Un professeur : le dossier de diagnostictechnique devient illisible pour un non-professionnel.Quatrième proposition: Propo-sition visant à améliorer la défi-nition et l'articulation des prin-cipes régissant la démocratieenvironnementale.A la suite de la convention d'Aarhus, ilest nécessaire d'améliorer l'informationet la participation du public dans l'éla-boration des projets. Mais en contrepar-tie, il faut accorder davantage de sécu-rité juridique à l'opérateur.Jean-Claude Bonnichot(Cour de justiceeuropéenne, par interview télévisée):on doit avoir un travail de réflexion surl'évolution du temps et du droit. Il estillusoire de penser que tout échappe autemps et il faut réintroduire des délais.Le droit européen a des principes quene connaît pas le droit français: princi-pe de sollicitude (l'administration vavers le citoyen) ou principe de loyauté(le citoyen doit exercer tout de suiteson action s'il est informé).La proposition limite les cas d'exceptiond'illégalité.Michèle Raunet: l'idée générale estd'améliorer l'information en amont, cequi permet de faciliter l'adhésion dupublic au projet. En contrepartie, onaméliore la sécurité juridique des opéra-teurs, sans porter atteinte au droit derecours. Le 104e congrès propose De modifier le de l'article L.110-1 ducode de l'environnement et de redéfinir ain-si les principes d'information et de participa-tion conformément à nos engagementsinternationaux e à la Charte constitutionnel-le de l'environnement: Principe d'information: Chacun a accès auxinformations relatives à l'environnement eta le droit d'être informé tout au long duprocessus d'élaboration des décisionspubliques susceptibles d'avoir une incidencesur l'environnement, y compris celles rela-tives aux substances et activitésdangereuses; Principe de participation: Le public estassocié, dès le début, au processus d'élabo-ration des décisions publiques susceptiblesd'avoir une incidence sur l'environnement.En vertu de ce principe, les autoritéspubliques doivent notamment: garantir une participation du public effec-tive, sous le contrôle d'un tiers garant, justifier leurs décisions au regard desobservations du public, mettre en place un processus de suivivisant à vérifier le respect des engagementspris vis-à-vis du public. D'insérer un article dans le code del'environnement visant à limiter les moyenssusceptibles d'être invoqués dans le cadred'une exception d'illégalité afin de créer unéquilibre entre participation et contestation,prévoyant: Qu'il ne peut être invoqué, par voied'exception, l'illégalité pour erreurd'appréciation ou vice de forme et de procé-dure d'une décision prise au terme d'un pro-cessus de participation que, si les procéduresde participation n'ont pas été menéesconformément aux dispositions de l'articleL.110-1 du code de l'environnement.Le président des Commissaires enquê-teurs approuve la proposition.Hugues Périnet-Marquet(professeur dedroit): jusqu'où faut-il aller dans la miseen place de ces procéduresd'information?Michèle Raunet : la participation dupublic n'est sans doute pas justifiée20mai 2008page12JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
pour un lotissement de 6 maisons maiselle l'est pour un lotissement de 15 mai-sons dans un village de 75 habitants.Cinquième proposition: Ducertificat tacite au certificatenvironnementalMichèle Raunet: le certificatd'urbanisme cristallise les règles appli-cables. Mais avec la réforme, le législa-teur a créé le certificat d'urbanismetacite; cela s'est fait au détriment desdroits des administrés car le CU tacitene permet pas une bonne information.Dans une vente récente d'un porte-feuille qui portait sur 75 immeubles si-tués dans 75 communes différentes, levendeur souhait obtenir un CU pourchaque immeuble. La demande a étéfaite en janvier. Début mai, seules 40communes avaient répondu.La notion de CU tacite nuit donc àl'objectif d'information.L'idée est de créer un certificat qui com-porterait une portée environnementale. Le 104e congrès propose 1) D'apporter les modifications suivantes àl'article L.410-1 du code de l'urbanisme,«Le certificat d'urbanisme, en fonction de lademande présentée:a) Indique les dispositions d'urbanisme, leslimitations administratives au droit de pro-priété et la liste des taxes et participationsd'urbanisme applicables à un terrain au jourde la délivrance et, en tout état de cause, auplus tard à l'expiration du délai d'instructiondu certificat ;b) inchangé Lorsqu'une demande d'autorisation ou unedéclaration préalable est déposée dans ledélai de dix-huit mois à compter de la déli-vrance d'un certificat d'urbanisme, les dispo-sitions d'urbanisme, le régime des taxes etparticipations d'urbanisme ainsi que les limi-tations administratives au droit de propriététels qu'ils existaient au jour de la délivranceet au plus tard à l'expiration du délai d'ins-truction du certificat d'urbanismene peuventêtre remis en cause à l'exception des disposi-tions qui ont pour objet la préservation de lasécurité ou de la salubrité publique.»(suite inchangée). En conséquence, de supprimer l'articleR.410-12 du code de l'urbanisme et de réta-blir l'obligation de délivrer le certificatd'urbanisme. 2) D'élargir les informations fournies par lecertificat d'urbanisme- aux mesures de protection prévues auxLivres 111 et IV du code de l'environnementne figurant pas sur la liste annexée à l'articleR. 126-1 du code de l'urbanisme;- aux projets de règlement, servitude, plan,construction ou installation, pouvant avoirune incidence environnementale sur le ter-rain concerné et dont a connaissance l'auto-rité compétente pour délivrer le certificat.Philippe Baffert : nous avions proposéque le droit soit stabilisé au stade de lademande de certificat d'urbanisme maisle Gouvernement ne l'a pas souhaité,pour éviter de multiplier les demandes.Il faut maintenir l'idée que l'absence de réponse del'administration n'a pas d'incidence surla stabilisation des règles, le principe selon lequel le fait de nepas répondre ne dispense pas l'adminis-tration de son obligation de réponse.Emmanuel Fatôme: il y a une difficultéà exiger de l'administration qu'elledélivre un CU alors que le certificat taci-te a été délivré.Sixième proposition: Amélio-ration de l'information environ-nementale: la création d'ungroupement d'intérêt public envue de mettre en place unfichier environnementalGabriel Vidalenc: je propose de nom-mer ce projet Mélina, du nom de la fillede Michèle Raunet.Michèle Raunet: Les autorités publiquesont une obligation de diffuserl'information en matière environne-mentale. Mais cette information estaujourd'hui pléthorique et complexe,au point qu'il est difficile de sel'approprier. Il existe déjà certains por-tails d'information comme celui de l'IGNou du Conseil supérieur du notariat. Lebut est de mettre à disposition de tousune information environnementalefiable, exhaustive et permanente.La parcelle cadastrale est le niveaud'information pertinent. Il sera ainsipossible de savoir, pour chaque parcelle,si elle est dans un périmètre Natura2000, à proximité d'un aéroport, dansun périmètre de protection des risquesnaturels, etc.Il faut se réunir pour travaillerensemble, dans le cadre d'un groupe-ment d'intérêt public (GIP). C'est uneproposition généreuse, de nature àcontribuer au développement durable. Le 104e congrès propose La création d'un groupement d'intérêtpublic dans le cadre des dispositions del'article L.131-8 du code de l'environnementcomposé d'une part, de l'Etat, des régions etdes établissements publics concernés, etd'autre part, des professions intéressées(notaires, avocats, géomètres, architectes,diagnostiqueurs et autres professionnels del'audit et de l'expertise…) afin d'assurerdans un délai de 5 ans le financement, laconception et la réalisation d'un fichier envi-ronnemental à l'échelle de la parcelle cadas-trale regroupant l'ensemble des informa-tions environnementales affectant la parcel-le: servitudes d'utilité publique, dispositionsd'urbanisme, mesures de protection du pa-trimoine naturel prévues aux LivresIII etIVdu code de l'environnement, renseigne-ments en matière d'ICPE et de pollution…Le GIP aura, notamment, pour mission:- de déterminer les outils informatiques per-mettant la réalisation de ce fichier,- de déterminer précisément le contenu etles modalités de transmission del'information,- de proposer la structure pérenne pour enassurer le financement et la gestion,- et de prendre en charge de manière transi-toire sa gestion.Un congressiste: faut-il lier ce fichier aufichier immobilier?Michèle Raunet: aujourd'hui, on ne lesait pas, mais c'est l'objet du GIP, qui està durée déterminée, que de répondre àces questions. Il permettra une dématé-rialisation du certificat d'urbanisme. Leprojet est de nature à convaincre queles notaires sont porteurs du développe-ment durable.20mai 2008page13JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSDe Nice à LilleLe prochain congrès des notaires aura lieu enmai2009 à Lille et sera consacré aux pro-priétés incorporelles de l'entreprise.
20mai 2008page14JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSL'éthique de la responsabilité:éthique du congrèsEn séance de clôture, un message deNicolas Sarkozy, lu par Dominique Lar-ralde, salue l'initiative du notariatcomme un exemple de la prise de con-science collective des exigences dudéveloppement durable.Agathe Van Lang, rapporteure de syn-thèse: mai1968 a été une révolutionsociale. Aujourd'hui, le thème dudéveloppement durable appelle à unchangement radical et à réviser nombred'idées reçues. Il appelle à une approcherénovée du rapport entre l'homme et lanature.Gabriel Vidalenc, «Gabby le vert, estnotre Danny le rouge». Il faut soulignerl'audace des propositions.Le concept du développement durableest fédérateur. Défini en 1987 par le rap-port Bruntland, il a été introduit en droitfrançais par la loi Barnier de 1995. Il pos-tule de concilier développementéconomique et préservation del'environnement. L'effet de mode dudéveloppement durable nuit à sa crédi-bilité et la plasticité du concept le rendpropre à tous les usages.Les propositions du congrès sont tech-niques ou politiques. La première com-mission a montré que l'espace est rare etque le développement du béton doitêtre maîtrisé, d'où le principe de densifi-cation des zones urbaines. La créationd'un imprimé unique pour les diversdroits de préemption est une mesuretechnique mais simplifie la procédure. Lacréation d'un schéma de cohérence envi-ronnementale répond à une approchemoderne de la planification.La 2e commission répond au problèmede l'indépendance des législations, parexemple en proposant un aménagemententre la loi sur l'eau et le droit del'urbanisme. Il est proposé d'améliorerl'information du public. L'idée est decréer un équilibre entre contestation etconcertation. Il faut admettre, en con-trepartie de la concertation, plus de sécu-rité juridique. La 4ecommission restreintl'exception d'illégalité sans la remettreen cause. La 3ecommission a osé aborderle sujet tabou de l'agriculture qui doitimpérativement mener sa révolutionécologique.Certaines propositions sont des innova-tions; le diagnostic écologique, letableau de bord eau/énergies, le projetMélina.NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTNS 20UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésJe déplore que vous ayez rejeté la propo-sition relative à la responsabilité du pro-priétaire.L'information est la clé du développe-ment durable et une condition de laresponsabilisation qu'il appelle.Le 4e pilier du développement durablec'est l'éthique de la responsabilité.L'éthique de la responsabilité, c'estl'éthique de ce congrès.On assiste à une réhabilitation de laréglementation, qui vient à l'appui d'unordre public écologique.Les acteurs du 104e congrèsPrésident du congrès: Dominique Lar-ralde (Saint-Jean-de-Luz);Rapporteur général: Gabriel Vidalenc(Paris);1e commission: président: Jean-PierreGilles (Arles), rapporteur: Jean-PhilippeRoux (La-Grande-Motte) avec AgnèsDupie (Paris);2e commission: Président: Jean-PierreProhaszka (Villeurbanne), rapporteur:Catherine Dubois-Sallon (Tulle);3e commission: président: François-JeanCoutant (Saint-Emilion), rapporteur:Olivier Salvador (LeHavre);4e