lundi 12 mai 2025

318 – 24 juin 2008

AccueilAnciens numéros318 - 24 juin 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 et 3
Vente : devoir d’information du vendeur
✓ Perte d’une chance de pouvoir déplafonner les loyers

Bail commercial
✓ Faute imputable aux personnes dont le locataire doit répondre
✓ A défaut de refus par acte extrajudiciaire, le bailleur est réputé avoir acquiescé à la demande de despécialisation plénière

Saisie immobilière
✓ L’action en rescision est ouverte à l’encontre des ventes amiables intervenues avec l’accord du créancier poursuivant

Construction
✓ Aggravation des désordres entre la première instance et l’appel

■ Au parlement p. 4 et 5
✓ La loi de modernisation de l’économie adoptée par les députés le 17 juin

■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 7 et 8
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Réforme de la prescription : de 30 à 5 ans
✓ Résidences hôtelières à vocation sociale : une circulaire très détaillée
✓ Bibliographie
✓ Des avocats conseillent
✓ Norisko propose une veille réglementaire
✓ Instructions fiscales

■ Au parlement p. 8
✓ Les députés adoptent la loi sur les détecteurs autonomes avertisseurs de fumée.


JURISPRUDENCERECENTEp.2et3Vente:devoird’informationduvendeurPerted’unechancedepouvoirdéplafonnerlesloyersBailcommercialFauteimputableauxpersonnesdontlelocatairedoitrépondreAdéfautderefusparacteextraju-diciaire,lebailleurestréputéavoiracquiescéàlademandededespécia-lisationplénièreSaisieimmobilièreL’actionenrescisionestouverteàl’encontredesventesamiablesinter-venuesavecl’accordducréancierpoursuivantConstructionAggravationdesdésordresentrelapremièreinstanceetl’appelAUPARLEMENTp.4et5Laloidemodernisationdel’économieadoptéeparlesdéputésle17juinREPONSESMINISTERIELLESp.6Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.7et8AufilduJ.O.NominationsRéformedelaprescription:de30à5ansRésidenceshôtelièresàvocationsociale:unecirculairetrèsdétailléeBibliographieDesavocatsconseillentNoriskoproposeuneveillerégle-mentaireInstructionsfiscalesEconomie,etdroit,semodernisentC’estl’économiequiestsurledevantdelascèneaveclepro-jetdeloide“modernisationdel’économie”,dontnousanalysonsicilafindeladiscussionàl’Assemblée,maisledroitestaussitrèsdirec-tementencause.Nonseulementdanscetexte,maisdansd’autres,commeceluiquivientdevoterleSénatsurlaréformedelaprescrip-tion.Laloidemodernisationdel’économieadoncétévotéeparlesdéputésle17juin.Pourlaquestion,importante,del’urbanismecom-mercial,cetexteconstitueunepremièrephasederéforme.Lamesu-rephare,lerelèvementde300m2à1000m2duseuild’autorisationd’implantationdessurfacescommerciales,abienétévotée,commeletexteinitialleprévoyait.Maiselleasuscitéundébatsurl’opportunitéd’intégrerl’urbanismecommercialdansl’urbanismeengénéraletLucChatels’estengagéàtravaillerdanscettevoie.Danslessixmois,leGouvernementdevraprésenterunrapportdanscetobjectif.Nousentronsdoncdansunephasetransitoire.Onnoteraaussil’adoptiond’unamendementimportant(lirepage5)quiviseàréduirelesdélaisderecoursenmatièred’urbanismecommercial.Ilautoriseladélivrancedupermisdeconstruiremêmesilesdélaisderecourscontreladécisiondelacommissiondépartementaled’aménagementcommercialnesontpasexpirés.Ils’agitderendreconcomitantslesdélaisderecoursconteladécisiondelaCDACetcontrelepermisdeconstruire.Toutefois,ilconvientd’êtreprudentsurlesensduvotedéfinitifcarletexteaétévotécontrel’avisdusecrétaired’Etat.Lamodernisationdel’économieestdoncenrouteaveccetex-teetiln’estpasexcluquelestextessurlebailcommercialnotam-ment,soientétofféslorsdeleurpassageauSénat.C’estunsujetàsuivreavecattention.Nousyreviendrons.Maisilfautévoqueraussilevotece5juinparlessénateursdelapropositiondeloiquiréfor-melesrèglesdelaprescriptionenmatièrecivile.C’estuneréformepratiqued’envergure.Nonseulementledélaideprescriptiondedroitcommunpassede30ansà5ans,maisildevientpossibleauxpartiesd’aménagerladuréedelaprescription,danslalimitesupé-rieurede10ansetinférieured’unan(article2254nouveauducodecivil).Toutefois,cettedérogationn’estautoriséenipourlesloyers,nipourlescharges,qu’ils’agissedebauxd’habitationoudebauxpro-fessionnelsoucommerciaux.Lessénateursayantvotéàl’identiqueletextedesdéputés,ilapuêtrepromulguérapidement(loidu17juin2008,publiéeauJournalofficieldu18juin).Lagardedessceauxad’ailleursindiquéauxsénateursqu’ellepréparaituneréformeplusglobaledudroitdesobligations,qu’elleespèreprésenterauconseildesministresavantlafinseptembre.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 31824JUIN 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierAU PARLEMENT p.8 Les députés adoptent la loisur les détecteurs autonomesavertisseurs de fumée.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
24juin 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEDevoir d’information du vendeurPerte de chance de pouvoirdéplafonner les loyers(CA Paris, 2eCh.A., 11juin 2008, n°07/11588)Le 23décembre 2002, les sociétés F.etA.avaient signé avec la SCI C.un compromisde vente sur un immeuble situé à la VarenneSt Hilaire, pour un prix de 1676939. La ven-te définitive avait été signée le 14avril 2003.Constatant que les baux des locaux avaientété renouvelés et ne pouvaient conduire àun déplafonnement des loyers, les sociétésF.et A.avaient assigné la venderesse pour lavoir condamner à 844989 à titre de réfac-tion de prix ou de dommages et intérêt pourdol. Déboutées en première instance, ellesont interjeté appel.« Considérant que l’état locatif communiquépar la société A.et annexé à la promesse du23décembre 2002, mentionne, tant en cequi concerne la société J.que la société M.unbail de 9 ans du 1eroctobre 1991 au 30sep-tembre 2000 avec la mention « non révisé nien 1994, ni en 1997, ni en 2000 »; que l’étatd’occupation précise « tacite reconductiondepuis le 1eroctobre 2000, déplafonnementau 30septembre 2002 »;Qu’il est établi que, contrairement à ces indi-cations, le bail consenti à la société J.et lesdeux baux relatifs au terrain et aux murs louésà la société M.avaient fait l’objet, par acte du30janvier 2002, d’un renouvellement pourune durée de 9 ans à compter du 1eroctobre2000 et qu’il n’est pas contesté que seul lerenouvellement du bail des murs à la sociétéM.a été dénoncé aux appelants […];Que Maître P.[…] ne démontre pas quel’analyse des quittances de loyer pour le 3etrimestre 2002, également annexé à la pro-messe de vente, ait été de nature à éclairerles appelantes, ou leurs conseils […];Qu’il est ainsi établi que la société A.amanqué à son devoir d’information etde loyauté[…];Que la communication des états locatifset d’occupation des lieux dans le cadredes négociations préalables entre les parties,également professionnelles de l’immobilier,leur annexion ainsi que celles des baux qui yétaient visés aux actes, indiquent suffisam-ment que la situation locative des biens et lerendement qui en dépendait étaient déter-minants de la décision d’acquérir et duprix d’acquisition convenu; […]Considérant que sans suivre les parties dansleur demande reposant sur de simples sup-putations […] les éléments du dossier per-mettent à la cour de fixer à 300000euros lepréjudice résultant pour les appelantes de laperte d’une chance de déplafonner lesloyers […] et d’améliorer ainsi le rendementlocatif des bien acquis ».Observations de Jurishebdo: L’annexion desétats locatifs, le contexte et le type de la tran-saction une vente entre sociétés profession-nelles de l’immobilier constituait un faisceaud’indices suffisant à démontrer que la situa-tion locative des biens avait été déterminantede la décision d’achat, et que la venderesse nepouvait qu’en avoir eu conscience. Le silencetrès « opportunément » gardé par cette der-nière témoignait d’un manquement à sondevoir de loyauté: car en omettant de men-tionner le renouvellement des baux, elle lais-sait ses acheteuses envisager l’opération sur labase d’informations périmées, donc faussées,et dont elle avait pourtant toutes compé-tences pour mesurer l’aspect déceptif. Certes,l’obtention du déplafonnement serait quoiqu’il en soit demeurée incertaine, mais dumoins était-elle envisageable. La perte dechance de déplafonner représentait bien unpréjudice certain et direct pour les acquéreurs.Quant au montant de l’indemnisation, il relè-ve du pouvoir souverain des juges. Un principereste de mise: «la réparation d’une perte dechance doit être mesurée à la chance perdueet ne peut être égale à l’avantage qu’auraitprocuré cette chance si elle s’était réalisée»(Civ. 1e, 16juillet 1998, n°96/15380).Bail commercial1. Faute imputable aux personnesdont le locataire doit répondre(Cass. Civ., 3e, 11juin 2008, de pourvoi:07/14256, cassation)MmeZ. avait donné à bail à MmeA. un localcommercial. En novembre2002, elle cédaitaux époux X.l'immeuble dans lequel étaitexploité le fonds. Suite à la demande, le17juillet 2003, de MmeA. de renouvellementde son bail, les époux X.lui avaient notifiéson congé avec refus de renouvellement etrefus d'indemnité d'éviction. La preneuse aporté l’affaire devant les tribunaux et obtenuun renouvellement en appel. Les bailleursont formé pourvoi.« Vu l'article L.145-17 du code de commerce;Attendu que le bailleur peut refuser lerenouvellement du bail sans être tenu aupaiement d'aucune indemnité s'il justified'un motif grave et légitime à l'encontredu locataire sortant;Attendu que pour dire le refus de renouvel-lement du bail non justifié, déclarer nul lecongé délivré le 22octobre 2003 et dire quele bail s‘est renouvelé à son échéance, l'arrêtretient que le bailleur ne peut invoquer pourjustifier son refus de renouvellement ducontrat que des faits imputables au loca-taire lui-même;Qu'en statuant ainsi, alors que le motif graveet légitime du refus de renouvellement peutêtre constitué par une faute imputable aulocataire ou aux personnes dont ilrépond, la cour d'appel a violé le texte susvi- ».Observations de Jurishebdo: La formulationde l’article L.145-7, qui vise seulement unmotif grave et légitime « à l’encontre dulocataire sortant », offre à la Cour de cassa-tion assez de souplesse pour adjoindre à laresponsabilité personnelle du locataire celledu fait d’autrui, telle qu’élaborée par sa juris-prudence sur le fondement de l’article 1384du code civil: pourront être opposés au loca-taire les actes des personnes dont il « doitrépondre », c'est-à-dire dont il est respon-sable, ou qui agissent sous son autorité et sadirection. On pense en premier lieu àl’ensemble des préposés à l’activité du fonds.Mais le domaine jurisprudentiel de l’article1384 est vaste, et il s’agira pour les juges dele préciser pour le refus de renouvellementdu bail. Cet élargissement du motif del’article L.145-7 ne modifie cependant pas lesexigences posées quant à sa nature: il doitêtre suffisamment grave pour empêcher lacontinuation du bail, et il doit être légitime,ce qui exclut les raisons de pure convenance.Notamment: travaux non autorisés, change-ment de destination, sous-locations irrégu-lières, absence d'immatriculation au jour dela délivrance du congé (Civ., 3e, 10juillet2002, n°00/20909), ou défaut d’exploitation(cessation de l’activité depuis plus de six ans:Civ. 3e, 14juin 2006, n°05/12708).2. À défaut de refus par acteextrajudiciaire, le bailleur est réputéavoir acquiescé à la demande dedespécialisation plénière(Cass. Civ., 3e, 11juin 2008, de pourvoi:07/14551, rejet)En 1990, la SCI K.donnait à bail à la sociétéB.un local à usage commercial pour l’activité« d’achat, vente à emporter de collations,petits plats, glaces, pâtisseries de toutes
24juin 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEsortes et boissons à emporter ». Par acted'huissier du 30décembre 2003, la locataireavait fait signifier à sa bailleresse une deman-de de despécialisation plénière, à laquelle laSCI avait opposé un refus, par LR AR, le18février 2004. Après avoir saisi le TGI, lasociété B.avait obtenu en appel la despéciali-sation envisagée. La SCI a formé pourvoi.« Attendu que la bailleresse fait grief à l'arrêtd’accueillir cette demande, alors, selon lemoyen […] qu’en énonçant que faute pourla SCI, bailleur, d’avoir signifié sa réponse paracte extrajudiciaire dans le délai légal, saréponse faite à l'intérieur de ce délai maispar LR AR était sans valeur et quel'acceptation était réputée acquise, la courd'appel a violé l'article L.145-49 du code decommerce […];Qu'en s'abstenant de constater que l'emploide la LR AR pour notifier la réponse dubailleur à la demande de despécialisationavait causé un préjudice au preneur, la courd'appel a privé sa décision de base légale auregard de l'article 114 CPC;Mais attendu qu'ayant constaté que labailleresse n'avait pas signifié son refuspar acte extrajudiciaire, la cour d'appel quien a exactement déduit que la SCI était répu-tée avoir acquiescé à la demande de despé-cialisation plénière, a, par ces seuls motifs,légalement justifié sa décision ».Observations de Jurishebdo: Aux termes del’article L.145-49 al. 3 du code de commerce,«A défaut par le bailleur d'avoir, dans lestrois mois de la demande, signifié son refus,son acceptation ou encore les conditions aux-quelles il subordonne son accord, il est répu- avoir acquiescé à la demande». S’il est vraique cet alinéa ne précise pas la forme quedoit prendre la réponse à une demande dedespécialisation plénière, les 1eret 2dalinéasdu même article mentionnent explicitementl’acte extrajudiciaire pour la demande dulocataire et l’information des créanciers ins-crits. La règle du parallélisme des formes plai-dait donc logiquement pour que la mêmeexigence soit requise du bailleur. Cette solu-tion concorde en outre avec une jurispruden-ce rigoureuse quant au respect du formalis-me en matière de baux commerciaux. Doitégalement être exclu l’envoi d’un comman-dement visant la clause résolutoire, lequel nepeut « s'analyser comme un refus d'accord àla despécialisation » (Civ. 3e, 5mars 2008,07/13985). Le caractère d’ordre public del'article L.145-49 explique que l’existenced’un grief soit indifférente.Saisie immobilièreL’action en rescision est ouverteà l’encontre des ventes amiablesintervenues avec l'accord ducréancier poursuivant(Cass. Civ. 3e, 4juin 2008, de pourvoi:07/13479, cassation)La société GMF avait saisi un immeubleappartenant à la SCIB., laquelle s'était por-tée caution hypothécaire en garantie d'unprêt. L'immeuble avait été vendu, avecl'accord de la GMF, laquelle avait donnémainlevée du commandement de saisie. LaSCI B.avait ensuite engagé une action en res-cision. Sa demande était rejetée en appel, aumotif que l’action n’était pas recevable. Elle aformé pourvoi.« Vu l'article 1684 du code civil ensemblel'article 1674 du même code;Attendu que la rescision pour lésion n'apas lieu en toutes ventes qui, d'après laloi, ne peuvent être faites que d'autoritéde justice;Attendu que pour rejeter la demande l'arrêtretient que la vente n'a pas eu pour principela libre volonté de la SCI B.puisque la procé-dure de saisie immobilière était toujours pen-dante et qu'elle a été effectuée sous lecontrôle et l'intervention de la justice;Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avaitconstaté que la vente n'était pas intervenuesur conversion en vente volontaire, mais qu'ils'agissait d'une vente amiable avecl'accord du créancier poursuivant quiavait demandé la radiation de la saisie ulté-rieurement, la cour d'appel a violé les textessusvisés ».Observations de Jurishebdo: Le pouvoir derescinder une transaction appartient au jugedès lors que la lésion est établie. C’est pour-quoi la rescision ne saurait être admise pourles ventes judiciaires, car cela reviendrait àconfronter une autorité judiciaire à uneautre. En retenant que la procédure avait étéeffectuée «sous le contrôle et l’interventionde la justice», la cour d’appel s’était placéedans la continuité de la jurisprudence de lachambre commerciale en matière de procé-dure collective, laquelle a notamment jugéque «la vente des immeubles d'un débiteuren liquidation judiciaire par le liquidateur,fût-elle de gré à gré, est une vente qui,d'après l'article L.622-16 du Code de com-merce, ne peut être faite que d'autorité dejustice et n'est en conséquence pas suscep-tible de rescision pour lésion» (Com., 16juin2004, n°01/17185). La 3echambre civile semontre ici plus souple, s’attachant seulementau caractère amiable de la vente sans tenircompte du contexte de saisie.ConstructionAggravation des désordres entrela première instance et l’appel(Cass. Civ. 3e, 4juin 2008, de pourvoi:07/14118, cassation partielle)M.et MmeX. avaient confié l'édificationd’une maison à la société M.Les travaux degros œuvre, charpente et couverture avaientété confiés à M.Y. La réception était interve-nue le 1erjuin 2001, sans réserve, mais desdésordres étaient apparus courant 2002. Lesépoux avaient assigné les constructeurs enréparation et demandé en appel qu’il soittenu compte de l’amplification desdésordres, ce que la cour avait refusé, réfor-mant néanmoins le jugement pour partagerla responsabilité entre les deux participants.Les maîtres de l’ouvrage ont formé pourvoi.« Vu les articles1382 et1792 du code civil;Attendu que pour débouter M.et MmeX. deleur demande en réparation de leur préjudi-ce découlant de l'aggravation depuis le pro-noncé du jugement, des désordres affectantleur immeuble, l’arrêt retient que cetteaggravation leur est imputable dès lors quela décision entreprise était assortie del'exécution provisoire et qu’elle n'a pas étéexécutée;Qu’en statuant ainsi alors qu’elle ne pou-vait reprocher aux époux X.de ne pasavoir mis à exécution la décision assor-tie de l’exécution provisoire qu’elle infir-mait, la cour d’appel a violé les textes susvi-sés ».La Cour casse l’arrêt en ce qu’il a limité lemontant de la condamnation.Observations de Jurishebdo: La cour d’appelestimait qu’il appartenait aux époux X.demettre à profit l’exécution provisoire (indem-nisation pour démolition aux fins de recons-truction) dont le premier juge avait assorti sadécision. La Cour de cassation souligne lacontradiction: les juges d’appel ne peuventopposer aux parties une décision qu’eux-mêmes infirment. Plus largement, le droit civilfrançais n’accueille pas la théorie selon laquel-le les victimes ont le devoir de tout faire pourmodérer le dommage qu’elles ont subi etauquel elles n’ont pas contribué. H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
24juin 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREELe 11juin, Jean-Yves Le Bouillonnecasoutenu une série d’amendements rela-tifs aulivret A, qui ont été rejetés. Nico-las Forissier, rapporteur pour avis, a pré-senté un amendement qui demande àl’observatoire de l’épargne réglementéede remettre un rapport annuel au Parle-ment sur la mise en œuvre de la généra-lisation du livret A (amendement 246,adopté). Christine Lagardes’est expriméeen faveur de l’amendement 492 relatif àl’accessibilité aux comptes bancaires ; untexte qui précise notamment que laBanque de France désigne un établisse-ment de crédit à proximité du domiciledu demandeur. L’article 40, égalementrelatif au livret A et qui fixe les modalitésde transition du régime actuel au nou-veau régime, a aussi été adopté.Les OPCI visés par une ordon-nanceL’article 42 autorise le Gouvernement àprendre une série d’ordonnances. Ellesvisent par exemple la réforme de l’appelpublic à l’épargne, des OPCVM, desOPCI. L’article 42 1ef concerne notam-ment la modification du “régime desorganismes de placement collectif immo-bilier réservés à certains investisseurs”.Dans la 2eséance du 11juin, PatrickOlliera présenté l’amendement 1562(art. 45 nouveau) concernant lestarifsEDFet qui prolonge le tarif réglementétransitoire d’ajustement au marché (TAR-TAM) jusqu’au 1erjuillet 2010 et permet àtoutes les entreprises d’en bénéficier.Christine Lagardea donné un avis favo-rable. Daniel Paulen conclut qui’il fautconseiller aux entreprises de ne pas quit-ter leur fournisseur et le tarif régulé.Amendements rejetés sur lacopropriétéCharles de Coursona présenté un amen-dement (n° 1316) relatif aux travaux desécurité sur les ascenseurs pour préci-ser quels sont les travaux à la charge desascensoristes et ceux à la charge des pro-priétaires, mais il n’a pas été adopté.Jean Gauberta présenté un amende-ment (n° 1012) pour faciliter la vente desparts des sociétés d’attribution, mais ill’a finalement retiré.Le débat a alors porté sur la copropriétéet notamment sur la question de larémunération des syndics. L’amendement66 (ainsi que plusieurs identiques) propo-se, explique Claude Bodin, de fixer pardécret les modalités de rémunération destravaux exceptionnels et la liste des pres-tations courantes fournies par les syndics.Christine Lagardeindique que “la DGGC-CRF nous a informés que des progrèsavaient déjà été enregistrés et qu’il fal-lait laisser un peu plus de temps auxacteurs”. Elle juge donc prématuréd’aller plus avant dans ce domaine. Lesamendements ont été repoussés.Un amendement 1487, présenté parJean-Paul Charié, rapporteur, a été voté.Il dresse la liste des clauses déloyales vis-à-vis des consommateurs et vise à lesinsérer dans la loi française.Le 12juin, le débat s’est poursuivi sur lesclauses abusives ; les députés ont rejetéde nombreux amendements. Ils ont alorsabordé la question des marges arrière.Dans la 3eséance du 12juin, Michel Pirona obtenu le vote de l’amendement 824qui vise à favoriser le développement duprêt viager hypothécaire. Selonl’exposé des motifs du texte, il contienttrois améliorations: il prévoit de ne pasappliquer le délai de rétractation de 14jours de l’article L 121-20-12 du code dela consommation, car l’emprunteur dis-pose déjà du formalisme lié au prêt(interdiction d’accepter l’offre avant undélai de 10 jours). Par ailleurs,l’amendement autorise expressément lacapitalisation des intérêts du prêt viagerhypothécaire et enfin, il autorisel’emprunteur à arbitrer entre la facultéd’accélérer les versements et demeilleures conditions financières du prêt(art. 22 quater nouveau).L’article 23 vise à créer une Autorité de laconcurrence, par ordonnance, expliqueJean Dionis du Séjour. Jean-Pierre Brardredoute que cette nouvelle autorité n’aitLa loi LME adoptée par les députés le 17juinpas les moyens d’exercer sa mission. LucChatelrépond qu’elle aura des pouvoirset des moyens accrus.L’article 25, concernant la TACA, a étévoté; l’article 26 vise le FISAC. Il a donnélieu au vote de différents amendements,par exemple le n°1565 qui confie auFISAC le financement des études néces-saires à l’élaboration d’un cahier descharges dont les communes pourronts’inspirer pour leurs projets de revitalisa-tion, indique Hervé Novelli.Le droit de préemption élargiLe secrétaire d’Etat a alors présentél’amendement 1495 qui “vise à ins-taurer un droit de préemption au pro-fit des communes pour les terrains faisantl’objet d’un projet d’aménagement com-mercial dans les centres-villes”. Il s’agit,ajoute Patrick Ollier, de laisser aux maires“la possibilité d’intervenir pour maîtriserleur urbanisme commercial”. La commu-ne pourra acquérir des baux commer-ciaux ou une superficie sur laquelle pour-rait être installée une surface commercia-le et préparer en un an un “projet alter-natif de commerce de proximité”. il estprécisé que l’achat et la revente se fontau prix du marché. Le FISAC pourra cou-vrir les intérêts d’emprunt, si la communeemprunte pour l’opération.Il s’agit donc de modifier l’article L 214-1du code de l’urbanisme, qui résulte de laloi du 2août 2005 et qui avait créé undroit de préemption sur les fonds artisa-naux, fonds de commerce et baux com-merciaux, pour l’étendre aux terrainsd’une surface de 300 à 1000m2desti-nés à l’aménagement commercial(art. 26 bis nouveau).A l’article 27, Michel Pironexplique quele problème vient de ce que l’urbanismecommercial reste un urbanismed’exception et se prononce pourl’intégration de l’urbanisme commercialdans l’urbanisme général. Il estime que leproblème est qu’au-delà de 15000 habi-tants, tout devient permis.Vincent Descoeurs’inquiète de ce quel’augmentation des surfaces commer-ciales risque de fragiliser les commercesde détail.Jean-Pierre Brardconteste le bien fondéde la réforme en considérant que si lesmagasins de maxi-discount sont moinsprésents en France, c’est en raison de laEn passant de 44 à 122 articles, le projet de loi a été considérablementétoffé par le débat à l’Assemblée. La question de l’urbanisme commer-cial a notamment donné lieu à de nombreux amendements.
24juin 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEsaturation du marché. Il estime qu’il y aun risque d’installation de supermarchésen surnombre dans les petites villes.Danièle Hoffman-Rispalestime aussiqu’en relevant le seuil de déclenchementde la procédure d’autorisationd’implantation des surfaces commer-ciales, de 300 à 1000m2, l’article 27 vafavoriser le développement de surfacescommerciales à la périphérie des villes.Patrick Ollierexplique qu’il s’agit, tout enmaintenant le relèvement du seuil, dedonner aux maires les moyensd’intervenir s’ils le souhaitent. Un amen-dement permet aux maires d’intervenirs’ils soupçonnent une enseigne d’abus deposition dominante. L’autre réserve auxmaires des communes de moins de 15000habitants le pouvoir de saisine de laCDEC. Mais pour aller plus loin, il propo-se de transférer toutes les dispositionsd’urbanisme commercial dans le code del’urbanisme. Il propose de permettre auxélus d’arrêter les schémas d’urbanismecommercial applicables aux communes etaux EPCI. L’amendement 1489 rectifiédemande au Gouvernement de remettredans les 6 mois un rapport détaillant lesmodalités de ce transfert.François Brottesfait part de certaines cri-tiques, indiquant par exemple que c’estle SCOT qui est le périmètre pertinent etnon la commune.Intégrer l’urbanisme commer-cial dans l’urbanisme généralPour Luc Chatel, nous souffrons d’uneconcurrence insuffisante et nous avonsdéfiguré la périphérie de nos villes. Ils’agit de permettre l’installation “denouveaux arrivants dans des zones dechalandise insuffisamment concurren-tielles”. Il propose de mener un travailen six mois sur la convergence entrele droit de l’urbanisme général et ledroit de l’urbanisme commercial.Dans l’attente, il demande de relever leseuil d’autorisation de 300 à 1000m2.L’amendement 378, qui a été voté, rem-place dans la composition de la CDAC, leprésident du conseil régional, par unadjoint au maire de la communed’implantation.Philippe Folliotsouhaitait (amendement1354) maintenir le seuil de 300m2, maisil n’a pas été suivi.L’amendement 1577, qui vise à maintenirla notion d’ensemble commercial del’article L 752-3 du code de commerce, aété voté. Il s’agit, selon l’exposé desmotifs, de contrôler l’implantationd’ensembles commerciaux de très grandetaille mais qui seraient composés de com-merces ayant chacun moins de 1000m2.Le vote de l’amendement n°767 autorisele maire, dans les communes de moins de15000 habitants, à proposer au conseilmunicipal de saisir la CDAC pour les pro-jets compris entre 300 et 1000m2. Si lacommission estime que le projet n’est pasconforme aux critères de l’article L 752-6,le maire peut refuser le permis deconstruire ou l’assortir de prescriptionsspéciales.L’amendement n°1567 qui permet auprésident de l’EPCI qui porte le SCOT desaisis la commission départementale,comme l’indique Martial Saddier, a aussiété voté.Plusieurs amendements visent les critèressur lesquels se fonde la CDAC. Ainsil’adoption de l’amendement n°108 aajouté la référence aux normes de hautequalité environnementale.L’amendement 635, qui a été voté, per-met à l’autorité de concurrence de pro-noncer des injonctions structurelles àl’encontre d’entreprises en situation deposition dominante.L’article 27 a été adopté.A sa suite, il a été inséré un article addi-tionnel par l’amendement 395 qui ajoutedans les objectifs des documentsd’urbanisme, ceux de diversité commer-cial et de préservation des commerces dedétail et de proximité. Ont été égale-ment votés l’amendement 396 qui viseà prendre en compte les schémas dedéveloppement commercial dans les PLU,et le n°397, qui permettra de délimiterdes périmètres dans lesquels sont définisdes prescriptions pour préserver la diver-sité commerciale (complément de l’articleL 123-1, 7edu code de l’urbanisme).Réduction des délais de recoursL’article 28 concerne l’urbanisme com-mercial en matière cinématographique.Le vote de l’amendement 1276 vise àréduire les délais de recours en rendantconcomitants les délais de recours contrela décision de la CDAC et contre le per-mis de construire. Il a été adopté, maiscontre l’avis du secrétaire d’Etat. Ce texteest important: il modifie l’article L 425-7du code de l’urbanisme. Alors que le PCne peut être accordé avant l’expirationdu délai de recoursde l’autorisationd’exploitation commerciale, le permis nepourrait plus être accordé avant la déli-vrance de l’autorisationd’exploitationcommerciale. Cela gagnerait donc dutemps, même si l’article précise que lamise en œuvre ne pourrait être entrepri-se avant l’expiration des recours. Le textea donc une portée générale puisqu'ilmodifie l’article L 425-7 (il figure dans la2e partie de l’article: 28 II, 3e bis).L’amendement 1277 a le même objectifpour le recours contre la décisiond’exploiter un cinéma. Il a été voté éga-lement contre l’avis de Luc Chatel.De 44 à 122 articlesEn conclusion des débats le 17juin, Chris-tine Lagardecite certaines mesures adop-tées par les députés. Elle indique aprèsavoir relevé le seuil de l’autorisation dessurfaces commerciales de 300 à 1000m2“vous avez rétabli l’équilibre en confor-tant le droit de préemption, de saisine etde recours des maires des communes demoins de 15000 habitants”.Le rapporteur Jean-Paul Charriéindiqueque le nombre d’articles est passé de 44à 122. Catherine Vautrinrappelle le ren-dez-vous pris avec les parlementaires: undélai de 6 mois pour intégrer l’urbanismecommercial dans l’urbanisme général.François Brottesreste très critique sur letexte indiquant à la ministre: “les acteursde la grande distribution vous vouerontune admiration sans nom: ils pourrontdésormais étrangler leurs fournisseurs ets’implanter bon leur semble”. PierreGosnat(GDR) manifeste aussi son opposi-tion notamment sur la déréglementationde l’urbanisme commercial.Jean Dionis du Séjour(Nouveau Centre) aapporté un soutien sur certaines mesures.L’ensemble du texte a été voté.Christine Boutin déclare:>Christine Boutin a annoncé le 20juin 2008sur France Inter une réforme de la dota-tion de solidarité urbaine. Cette réformedoit prendre place dans la loi de finances2009.>Elle a également indiqué que le finance-ment du programme de l’ANRU ne posaitpas de difficulté car sur les 12milliardsd’euros programmés dans le plan pour 200-2013, seuls 3milliards étaient engagés, etseulement 1milliard avait été payé.
24juin 2008page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations5juin 2008Sénatp.1106n°2153Marcel Rainaud,PS, AudeDifficultés d'urbanisationpour des sites classésCultureLes sites classés font l'objet décrets de créationen Conseil d'Etat sur proposition de la Com-mission supérieure des sites. Le périmètre de500 mètres ne s'applique pas, il concerne lesmonuments historiques. Les sites classés fontl'objet d'une présomption d'inconstructibilitéqui se traduit par une autorisation spéciale duministre chargé des sites pour toute modifica-tion de l'état des lieux. Quant au périmètre deprotection de 500 mètres autour des monu-ments historiques, il est désormais possible dele modifier lors de l'élaboration ou de la mod-ification d'un PLU, en accord avec l'ABF.Le ministère n'a pasl'intention de réduire laprotection de ces lieuxpour les petites com-munes, conclut laréponse.5juin 2008Sénatp.1119n°2973Patrice Gelard,UMP, Seine-Mar-itimeUsage du droit depréemptionpourcontrôler le marchéimmobilier?LogementLaloi ne permet pas qu'il soit fait usagedu droit de préemption en vue du con-trôle des mutations de l'immobilier.Le titulaire du droit de préemption peutrenoncer à l'acquisition, postérieurement à sadécision de préemption, dans les conditionsprévues par la loi. Il peut décider d'acquérir àun prix moindre. Le propriétaire peut refuserle prix. Le titulaire du droit a 15 jours poursaisir le juge de l'expropriation.Le sénateur estimait quedans certaines com-munes d'Ile-de-France, seulement 5% desdécisions de préemptionsont suivies d'effet, il yaurait un détournementde procédure.10juin 2008ANp.4919n°14885Serge Grouard,UMP, LoiretRestitution du dépôt degarantieLogementLe bailleur peut pratiquer une retenue sur ledépôt de garantie pour toute somme luirestant due à un titre quelconque. La Cour decassation a précisé qu'il n'est pas nécessairepour le bailleur de produire des factures detravaux acquittés pour justifier sa demande(Civ. 3e, 3avril 2001).Le président de la République a souhaité uneassurance contre les impayés de loyer cou-vrant tous les propriétaires et locataires.La réponse, qui évoqueaussi le rapport sur laGRL, ajoute qu’une con-certation a été engagée.10juin 2008ANp.4919n°17174Denis Jacquat,UMP, MoselleRésorption de l'habitatinsalubreLogementLe plan de résorption de l'habitat insalubre vise à traiter 100000 logementsrelevant de l'habitat indigne d'ici 2012. Le budget spécifique de l'Anah(67,5millions d'euros) doit permettre de traiter 13500 logements indignesdès cette année. Il faut y ajouter 25millions au titre du budget de l'Etat(travaux d'office, opérations de résorption de l'habitat insalubre RHI).12juin 2008Sénatp.1163n°2308Jean-LouisMasson,NI, MoselleBilan des coursd'appel en 2006JusticePour les affaires civiles, il y avait en stock fin2006, 219056 affaires à traiter. Mais les coursd'appel avaient traité dans l'année 228035affaires. Dans l'année, ce sont 212421 affairesnouvelles qui ont été enregistrées. La duréemoyenne des affaires est de 13,3 mois.La situation est très diverse suivant les régions.Le délai de traitement d'une affaire varie enmoyenne de 7,2 mois à Bourges, cour laplus rapide, à 21,6 mois à Nancy, cour laplus lente. On compte six cours d'appel quitraitent les dossiers en moins de 10 mois(Bourges, Dijon, Montpellier, Orléans, Riom etLimoges). Celles qui dépassent 18 mois sont aunombre de trois (Nancy, Nîmes et Poitiers).Sur les 33 cours d'appel, seules 6 ont traitémoins d'affaires qu'elles n'en ont reçues denouvelles dans l'année (Bastia, Rennes, Metz,Paris, Basse Terre et Fort de France). L'écart estparfois faible entre les deux chiffres Rennesnotamment, il est presque identique).A Paris, la cour a traité 38029 affaires et en areçu 39468 nouvelles; le délai de traitementest de 11,3 mois.Dans la mesure lenombre d'affairestraitées excède celui desaffaires nouvelles enreg-istrées, on peut doncestimer que la situations'améliore.Bonne nouvelle pour lesjusticiables !A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilier
24juin 2008page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFNNOOMMIINNAATTIIOONNSSCabinets ministérielsBudget: Marianne Kermoal-Berthoméest nommée conseillère technique aucabinet d’Eric Woerth (arr. du 9juin, J.O.du 14, @).Administration et organismespublicsAFTRP: sont nommés administrateursde l’Agence foncière et technique de larégion parisienne: François Delarue,Etienne Crépon, adjoint au DGUHC etEmmanuel Moulin, au titre du ministrechargé de l'urbanisme; Pascal Lelarge,directeur régional de l'équipement d'Ile-de-France et Jean-Martin Delorme, DDEde l'Essonne au titre du ministre chargédes transports. (Arrêté du 22mai 2008,J.O. du 10juin, p.9535).Direction des affaires civiles et dusceau: Christine Guéguen, magistrate,est nommée sous-directrice du droit éco-nomique (arrêté du 9juin 2008, J.O. du10juin, @)DRAC: Jean-Marc Boyerest nommédirecteur régional des affaires culturellesde la Réunion, François Brouat estnommé DRAC de Provence-Alpes-Côted'Azur et Alain Haussde Martinique(arrêtés du 30mai et du 2juin 2008, J.O.des 12 et 13juin, @).SGAR: Pierre Stussi est nommé secré-taire général pour les affaires régionalesauprès du préfet de la région Nord Pas-de-Calais; il remplace Yves Durufle (arr.du 13juin 2008, J.O. du 14, @).Préfets: Anne Boquetest nomméepréfète des Yvelines; Adolphe Colratest nommé haut-commissaire de la Répu-blique en Polynésie française (Décrets du13juin 2008, J.O. du 14, @).Equipement: Jean-François Desbouisest nommé directeur départemental del'équipement et de l'agriculture del'Ariège et Jean-Luc Iemmolo du Gard(Arrêtés du 3juin 2008, J.O. du 14juin, @).Conservatoire de l'espace littoral etdes rivages lacustres: sont nommés: Pier-re Dartout, au titre du ministre chargéde l'aménagement du territoire etMichel Moly, président des conseils derivages Méditerranée (Arrêté du 12juin2008, J.O. du 15juin, p.9775).Des avocats conseillent…Des avocats conseillent…>Salansa conseillé ING Real Estatedans l’acquisition de deux immeublesde bureaux pour 74millions d’euros. Ils’agissait d’un immeuble de 9168m2,l’Open, à Issy-les-Moulineaux et du Mil-lenium, de 6873m2situé à Bordeaux.Antonia Raccat, associée, était assistéede Géraldine Lancel pour l’opérationd’Issy-les-Moulineaux et de VéroniqueBruchet pour celle de Bordeaux.Au fil du J.O.Professions. Notaires: “Nul ne peut seprésenter plus de trois fois à l'examen decontrôle des connaissances techniques”:c’est l’une des innovations du décretn°2008-544 du 9juin 2008 modifiant ledécret n°73-609 du 5juillet 1973 relatif àla formation professionnelle dans le nota-riat et aux conditions d'accès aux fonctionsde notaire (J.O. du 10juin, p.9507).Résidences hôtelières à voca-tion sociale: une circulaire trèsdétailléeCes RHVS agréées par l'Etat ont vocation àoffrir une solution d'hébergement de quali- à coût maîtrisé, alternative aux hôtelsmeublés. Il s'agit de créer un secteurd'hôtellerie meublée d'intérêt général aufonctionnement souple et permettant decompenser la disparition du parc d'hôtelsmeublés. Par le contingent de logementsréservés au préfet (30% des logements), ilscontribuent au DALO. Ils sont définis parl'article L 631-11 du CCH. Les collecteurs du1% et les collectivités territoriales peuventles financer en contrepartie de réservations.Les RHVS sont créées soit par filière privée,encouragée par une réduction d'impôt,soit par filière institutionnelle (SEM,1%…). La mise en place de la résidencesuppose un double agrément du préfetportant sur la résidence et sur l'exploitant.Une commission nationale des RHVS éva-lue et assure le suivi du dispositif. Sonsecrétariat est assuré par l'ANPEEC. La cir-culaire donne en annexe des précisions surles publics visés et la durée de séjour, lescaractéristiques techniques des RHVS ainsique de leur exploitation, les procéduresd'agrément et un exemple de cahier descharges.(Circulaire du 8avril 2008 relative aux rési-dences hôtelières à vocation sociale, Bull. off.MEDAT, 10mai 2008, p.207).Prescription: de 30 à 5 ansLes sénateurs ont voté le 5juin en 2electurela proposition de loi qui réforme la prescrip-tion en matière civile. Rachida Dati expliqueque le nouveau délai de droit commun serade 5 ans, mais qu’il est “encadré par un nou-veau mécanisme, le point de départ “glis-sant”qui est une consécration de la jurispru-dence actuelle. Il fait partir le délai de pres-cription du jour le créancier a connu ouaurait connaître les faits lui permettantd’exercer son droit” (JO Sénat déb. 6juin,p.2656). Mais pour éviter des actions impres-criptibles, ce délai est encadré par un délaibutoir: l’action sera prescrite vingt ans aprèsle fait générateur. L’autre nouveauté c’est lafaculté d’aménagement contractuel de laprescription, soit en l’allongeant dans la limi-te de 10 ans, soit en la réduisant, dans la limi-te d’un an.Laurent Béteille indique que la Cour de cas-sation a recensé plus de 250 délais de pres-cription, entre 30 ans et un mois. La réformela plus spectaculaire est de réduire à 5 ans ledélai de droit commun de 30 ans. La facultéd’aménagement contractuel de la prescrip-tion est toutefois interdite pour les contratsd’assurance et les contrats conclus entre unprofessionnel et un consommateur (p.2657). L’interdiction de l’aménagement de la pres-cription était initialement limitée aux bauxd’habitation.Les déutés l’avaient étendueaux autres créances périodiques donc notam-ment aux baux professionnels ou com-merciaux. Laurent Béteille suggèred’accepter cette solution votée par les dépu-tés. Richard Young ajoute qu’ainsi lesbailleurs ne pourront pas imposer à leurslocataires une durée de prescription de 10ans de l’action en paiement ou en répétitionde loyers (p.2658). Il attire l’attention sur laquestion de la prescription pour la respon-sabilité des constructeurs, qui ne passeraitpas à tous les professionnels de la construc-tion (p.2659). Mais la garde des sceaux luiassure que la jurisprudence de la Cour decassation assimile les promoteurs ou contrô-leurs techniques aux constructeurs et que larédaction du nouvel article1792-3-4 ne lesexclut pas (p.2664).BibliographieLe classement des promoteurs 2008est paru. Pour cette 20eédition du gui-de d’Innovapresse, c’est BouyguesImmobilier qui arrive en tête (4mil-liards d’euros de chiffre d’affaires).Ce guide, qui comporte 7 nouveauxentrants, étudie en particulier cetteannée les stratégies des groupes encette période de ralentissementd’activité.Contact. Frédéric Vérot. Innovapresse.Tél. 0148240897. 156 pages, 238.
24juin 2008page8JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTLe 17juin, l’Assemblée a examiné en 2electure la proposition de loi qui rend obli-gatoire l’installation de détecteurs defumée dans tous les lieux d'habitation.Christine Boutincommence par rappelerque les incendies domestiques provo-quent 500 morts par an mais quel’installation des systèmes d’avertissementne constitue pas une protection absolue.Elle doit notamment s’accompagnerd’information sur la conduite à tenir encas d’incendie.La qualité technique des appareils, quifonctionnent sur piles, sera précisée pardécret. La ministre se dit favorable à unerédaction qui laisse la responsabilité del’installation et de la maintenance àl’occupant, et non au propriétaire (saufcas définis par décret, par exemple pourdes locations de vacances), car celui-ci n’apas le droit de pénétrer chez le locataire.Luc Chatelindique qu’il y a une forte cor-rélation entre le taux d’équipement deslogements et le nombre de victimes.Quand le taux d’équipement dépasse80%, la mortalité est réduite de moitié. Ilajoute avoir demandé à la DGCCRFd’enquêter sur la conformité des détec-teurs à la norme européenne (NF-EN-14604) et qu’une réglementation plus exi-geante s’applique depuis le 1ermai.Damien Meslot, rapporteur indique quele dispositif est simple, peu coûteux (15 à20euros par appareil) et permettra desauver 300 à 400 vies par an. D’oùl’urgence à le rendre obligatoire. Actuel-lement ,1% des logements sont équipés.Pierre Morangeévoque aussi les expé-riences étrangères pour soutenir le texte.Jean-Yves Le Bouillonnec, citant le rap-port Pelletier - Doutreligne de 2005, rap-pelle que le caractère obligatoire del’installation n’est pas suffisant, mais qu’ilfaut l’accompagner de campagnesd’information et que la loi ne devait pasprendre parti sur un type particulier dematériel. Il préconise le renvoi à un décretpour le choix du matériel. Jean Grellierévoque aussi le récent décret publié au JOdu 24avril dernier qui rend obligatoire, àcompter du 1erjanvier 2009, la fournitured’un diagnostic obligatoire des installa-tions électriques lors des ventes de loge-ments de plus de 15 ans.Christine Boutinindique que le Gouverne-ment soutient la position affirmant la res-ponsabilité de l’occupant.L’article 1era été voté avec un amende-ment de libellé qui permet d’insister,explique Damien Meslot,sur la sécuritédes occupants, et non des équipements.Le même député soutient, à l’article 2, unamendement pour que pèse surl’occupant, et non sur le propriétaire,l’obligation d’installation du détecteur, defaçon à améliorer l’efficacité du dispositif.Il propose de préciser, revenant au texteinitialement voté par les députés, que ledétecteur soit autonome (non relié ausecteur). Christine Boutin donne sonaccord à l’amendement et précise qu’undécret donnera la liste des cas l’obligation pèse sur le bailleur.L’amendement (n°2) a été adopté. Jean-Yves Le Bouillonnec a proposé (amende-ment n°7) que la responsabilité soit par-tagée entre bailleur et locataire, mais iln’a pas été suivi. En revanche, DamienMeslot a obtenu le vote del’amendement n°3 qui acte la responsabi-lité première de l’occupant et subsidiairedu propriétaire, dans certains cas précis.En explication de vote, Damien Meslotrappelle que le dispositif sera obligatoiredans 5 ans et qu’il faut mettre à profit dedélai pour des campagnes d’information.L’ensemble du texte a été voté.Puisqu’il a été modifié, il va en consé-quence donner lieu à commission mixteparitaire.Les députés adoptent la loi sur les détecteurs de fuméeNorisko propose une veilleréglementaireBaptisé Watson, ce service personnalisé estdestiné aux responsables hygiène, sécuri-té, environnement et construction desentreprises. Il donne accès en ligne à unebase de données comportant 5000 textesou articles. Un système de favoris permetà l’utilisateur de créer son propre référen-tiel réglementaire. Watson est proposépar Norisko, filiale du groupe Dekradepuis 2005.Contact pour un essai : consultez le sitewww.norisko.com.46000 le m2 à LondresC’est le prix du m2résidentiel haut degamme à Londres, en hausse de 29% etau sommet du classement établi parKnight Frank (évolution entre le 4etri-mestre 2006 et le 4etrimestre 2007).La hausse moyenne des biens haut degamme est de 11% en un an. Les 4 autressecteurs les plus chers sont Monaco(43750), St Jean Cap Ferrat (43490),Courchevel (35000) et Manhattan(32100).Mikit ignore la criseAlors que le marché de la maison indivi-duelle recule, Mikit, spécialiste du “prêt àfinir”, constate que les mises en chantierdu groupe ont progressé de 15% entre le1ertrimestre 2007 et le 1ertrimestre 2008.Instructions fiscales>Une instruction du 13juin 2008 (n°63,6E-2-08) donne les seuils d’exonérationtemporaire de taxe professionnellepour les zones urbaines en difficulté. Pour2009, le plafond est de 132382euros dansles ZUS et zones de redynamisation urbai-ne, il est de 357093euros pour les ZFU.>Une instruction du 6juin 2008 (n°60, 8M-2-08) commente les mesuresd’exonération d’impôt sur la plus-valuedont bénéficient les particuliers qui ven-dent des biens immobiliers à des orga-nismes de logements sociaux. La loi definances a prorogé la mesure jusqu’au31décembre 2009 (initialement program-mée jusqu’à fin 2007) et l’a étendue auxcessions au profit de certains établisse-ments publics, en vue de leur cession ulté-rieure aux organismes de logementssociaux. Les établissements concernés sontles EPCI, les établissements publics fonciers(locaux ou d’aménagements) et les SEMnon gérantes de logements sociaux.Les mesures résultant du voteà l’Assemblée(les articles3 et3 bis ont déjà été votésconforme par les deux chambres)Le texte voté, dans l’état actuel comportedonc les articles suivants1: intitulédes textes dans le CCH2: insertion dans le CCH de 2 articles:>L 129-8: obligation à charge del’occupantou le cas échéant du propriétai-re, d’installer un détecteur avertisseur auto-nome de fumée dans un logement. Il notifiecette installation à l’assureur incendie.>L 129-9: renvoi à un décretpour fixer lescas dans lesquels l’obligation pèse sur le pro-priétaire, les caractéristiques du DAAF, lesconditions d’installation, d’entretien et defonctionnement.3: faculté pour l’assureur de prévoir uneminoration de la prime d’assurancesil’assuré s’est conformé aux obligations desarticles L 129-8 et 9.3 bis: interdiction pour l’assureur de pré-voir une clause de déchéance en cas de non-respect des articles L 129-8 et 94: entrée en vigueur: fixée par décret etau plus tard dans les 5 ansde la publication.Rapport à transmettre au Parlement.
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