mardi 13 mai 2025

325 – 16 septembre 2008

AccueilAnciens numéros325 - 16 septembre 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Vente d’immeubles
✓ Réseau d’assainissement : application d’une clause d’exclusion de garantie des vices cachés
✓ Réticence dolosive : graves défauts ayant conduit à l’insalubrité du local vendu
✓ Compromis de vente : la remise en mains propres de la lettre de rétractation à l’agence
✓ Vente frauduleuse : une action paulienne réussie pour le créancier

Troubles de voisinage
✓ Le canal St Martin : un quartier à vocation festive
✓ Parking public en limite de propriété

Fiscalité
✓ Taxe foncière : la méthode d’appréciation directe est subsidiaire
✓ Revenus fonciers : l’indemnité d’assurance versée à une SCI est imposable comme revenu foncier

■ Actualite p. 5
✓ Le RSA bientôt au Parlement
✓ Instructions fiscales : bouclier fiscal, taxe de 3 %
✓ Un rapport sur l’hébergement d’urgence
✓ A suivre : facturation des syndics, avoués, enquête de la DGCCRF

■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 7,8
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Sur votre agenda
✓ Mikit ne redoute pas la crise

■ Rencontre p. 8
✓ Jean Perrin (UNPI) : « la course à la construction n’est plus d’actualité ».

JURISPRUDENCERECENTEp.2à4Vented’immeublesRéseaud’assainissement:applica-tiond’uneclaused’exclusiondegarantiedesvicescachésRéticencedolosive:gravesdéfautsayantconduitàl’insalubritédulocalvenduCompromisdevente:laremiseenmainspropresdelalettrederétracta-tionàl’agenceVentefrauduleuse:uneactionpaulienneréussiepourlecréancierTroublesdevoisinageLecanalStMartin:unquartieràvocationfestiveParkingpublicenlimitedepropriétéFiscalitéTaxefoncière:laméthoded’appréciationdirecteestsubsidiaireRevenusfonciers:l’indemnitéd’assuranceverséeàuneSCIestimposablecommerevenufoncierACTUALITEp.5LeRSAbientôtauParlementInstructionsfiscales:bouclierfiscal,taxede3%Unrapportsurl’hébergementd’urgenceAsuivre:facturationdessyndics,avoués,enquêtedelaDGCCRFREPONSESMINISTERIELLESp.6Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.7,8AufilduJ.O.NominationsSurvotreagendaMikitneredoutepaslacrisePourfinancerleRSADesprécisionssurlefinancementdurevenudesolidaritéacti-vefigurentdansletexteduprojetdeloiquiaétédéposésurlebureaudel’Assembléele3septembre.C’estl’undestextesquifigu-rentàl’ordredujourdelasessionextraordinaireduParlementquis’ouvrefinseptembre.Ildoitêtreexaminéparlacommissiondesfinancesdel’Assembléele17septembre.C’estdoncparunecontributionadditionnelleauxcontributionssociales,d’unmontantde1,1%,queleGouvernemententendabonderlenouveaufondsnationaldessolidaritésactiveschargédefinancerleRSA,auxcôtésdesdépartements.Poursuivrel’objectifdediminuerdes“trappesàpauvreté”oudesupprimerdesmécanismesquifreinentlareprisedutravailestévi-demmenttoutàfaitnécessaire.Maisàl’heureoùsemultiplientlesannoncesnégativessurl’activitédel’immobilier,laperspectived’unecontributionnouvellequifrapperaenparticulierlesrevenusfonciersetlesplus-valuesimmobilièrestombeparticulièrementmal.Leprési-dentdel’UNPI,enprésentantlanouvelleéditiondesonlivreblanc,aparexempleréaffirmétoutlemalqu’ilpensaitdecettenouvellecontribution.PrécisonsquelanouvellecontributionnedevraitpasaffecterlesbénéficiairesdubouclierfiscalcardepuislaréformeissuedelaloiTEPA,lescontributionssocialessontinclusesdanslabasedecalculdubouclier.Cetteannoncevientparailleurscontrecarrertantl’objectifduPrésidentdelaRépubliquedediminuerlesdépensespubliquesqueceluidestabiliserlesprélèvementsobligatoires…LajurisprudencedelaCourd’appeldeParisquenouspublionscettesemaineàproposdestroublesdevoisinagepermetdefairelepointsurcettequestion.Dansuneaffaire,ellereconnaîtqueletroubleestconstitué.Ilrésultaitdubruitdecamionsstationnantsurunparking,maisaussidufaitqueleparkingservaitdedéchargesauvage.Dansuneautreaffaireenrevanche,lacourrefused’admettrel’existenced’untroubleanormal.Lebruitétaitincontes-tablemaisl’auteurdutrouble,exploitantuncommercederestau-rant,avaitengagédestravauximportantspourendiminuerl’impact.Parailleurs,ilbénéficiaitdel’antériorité:ayantdébutésonexploita-tionavantl’installationduvoisinquiseplaignaitdubruit.Enfin,lacourrelèvequelequartier,ils’agissaitducanalSaintMartin,dansleXIearrondissementdeParis,estàvocationludiqueetfestive.L’acquéreurnepouvaitdoncseplaindredesouffrirdubruitdansunquartierfestif…Notonsenfinqu’undéputéaétéchargéd’unemissionsurl’intégrationdudroitdel’urbanismecommercialdansledroitcommundel’urbanisme(lirepage7).Cetteperspectiveétaitannoncéeparlesdébatssurlaloidemodernisationdel’économie.Ellemarqueiciunpasdeplus.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 32516 SEPTEMBRE 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRE p.8 Jean Perrin (UNPI): «la course à la constructionn’est plus d’actualité».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro : Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineCe numéro de Jurishebdocomporte un encart sur la matinée rencontre du 13 octobre consacrée au thème : usufruit et nue-propriété : la propriété immobilière autrement”.
16 septembre 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEERéseau d’assainissementApplication d’une claused’exclusion de garantie des vicescachés(CA Paris, 2eCh.A., 2juillet 2008, n°06/03138)Par acte du 9octobre 1992, M.C. avait acquisdes consorts D.une propriété à Fontaine-bleau, constituant le lot « B » de la division entrois lots de la propriété des parents des ven-deurs. Le 21décembre 2000, M.C. revendaitle bien à MmeL. Celle-ci, se plaignant du non-raccordement de l’immeuble au réseaud’assainissement collectif, avait assigné sonvendeur pour vice caché et défautd’information, lequel s’était retourné vers lesconsorts D.Par jugement du 8décembre2005, le TGI avait rejeté les demandes de MelleL.Elle a interjeté appel.« Considérant que MmeL. ne rapporte pas lapreuve, qui lui incombe, que M.C., vendeurnon professionnel, savait que l’immeublen’était pas raccordé au réseaud’assainissement public comme il est obliga-toire et fonctionnait sur un dispositifd’assainissement individuel […];Qu’elle ne s’appuie en effet que sur des pré-somptions insuffisantes à démontrer la mau-vaise foi du vendeur, alors que les propres ven-deurs de M.C., les consortsD., prétendentavoir ignoré la non-conformité du réseaud’évacuation des eaux usées de l’immeuble etn’en ont donc pas informé leur acquéreur;qu’un certificat d’urbanisme établissantque cet immeuble était desservi par leréseau public d’assainissementa étéannexé à l’acte de vente du 9octobre 1992 etque M.C. a réglé la taxe correspondante, cequi a pu l’induire en erreur sur le raccorde-ment effectif à ce réseau du bien acquis, etque l’expert relève qu’une ancienne fosse sep-tique […] peut fonctionner pendant dix ansou plus sans être vidangée, de sorte qu’il esttout à fait possible que M.C. n’ait rencontréaucun problème d’évacuation des eaux uséesau cours des huit années durant lesquelles il aoccupé la maison […];Qu’il s’ensuit qu’en application de la clau-se contractuelle d’exclusion de garantie[…] la responsabilité de M.C. ne peut êtrerecherchée au titre des vices cachés».La cour confirme le jugement.Observations de Jurishebdo: Lorsqu’il existeun réseau d’assainissement public, le raccorde-ment doit obligatoirement être réalisé dansles deux ans suivant la création du réseau. Lescarences affectant les raccordements du bienvendu aux réseaux publics relèvent du devoirgénéral d’information du vendeur (concer-nant le réseau d’eau potable: Civ., 3e, 28juin2000, n°98/20376). En l’espèce cependant, unlarge faisceau d’indices concourrait à démon-trer la bonne foi des vendeurs, et leur réelleignorance de la situation. Quant au vice caché,la cour d’appel de Paris donne ici effet à uneclause d’exclusion de garantie. Une fois n’estpas coutume, car ces clauses n‘ont générale-ment pas l’affection des juges. Cette solutionest à remettre dans le contexte d’un arrêt dela Cour de cassation, laquelle s’est montréeplus radicale, jugeant que le « non-raccorde-ment d’une habitation au réseaud’assainissement ne suffit pas « à caractériserune atteinte à l'usage du bien » justifiant unecondamnation au titre des vices cachés (Civ 3e,28mars 2007, n°06/12461).A noter qu’à compter du 31décembre 2009,un « diagnostic de l’assainissement non collec-tif » sera à fournir pour toute promesse devente d’un bien disposant d’un assainissementde ce type, et dès le 1erjanvier 2013, pour tou-te transaction (loi n°2006-1772 du30décembre 2006 relative à l'eau et auxmilieux aquatiques). Dans l’attente, il revientaux acquéreurs de se montrer curieux et auxvendeurs de prévoir toutes déclarations utilesdans l’acte.Réticence dolosiveGraves défauts ayant conduit àl’insalubrité du local vendu(CA Paris, 2eCh.A., 2juillet 2008, n°07/00357)Le 28février 2000, MelleL.avait acquis deM.B. le lot n°9 d’un immeuble en coproprié- à Alfortville, désigné comme un « studioen rez-de-jardin ». Le 8avril, elle mettait lebien en location, mais le 18décembre, le pré-fet prenait un arrêté d’interdiction définitiveà l’habitation. Le 1erjuillet 2005, MelleL.assignait son vendeur en nullité de la ven-te. Le tribunal avait accueilli la demande etcondamné M.B. à lui verser 4500 de dom-mages et intérêts. Celui-ci a interjeté appel.« Considérant […] que le « studio » en rez-de-jardin vendu par M. B. à MelleL., désigné aurèglement de copropriété non pas com-me un logement mais comme une pièceen sous-solà laquelle on accède par la cour,est définitivement impropre à l’habitation enraison de causes d’insalubrité auxquelles il nepeut être remédié: normes d’habitabiliténon respectées (surface de la pièce inférieu-re à 9m2et hauteur sous plafond inférieur à2,20m), absence de ventilation et d’éclairagenaturel, importante humidité et forte odeurde moisi, inondation dans le logement en casde forte pluie;Considérant qu’il est établi […] que le bienvendu à MelleL.souffre d’une humidité et d’unmanque d’étanchéité à la pluie structurels quipréexistaient donc nécessairement à lavente; que M.B., qui a été propriétaire deslieux du 3juillet 1989 au 28février 2000, soitpendant plus de dix ans, ne peut dès lorssérieusement prétendre les avoir ignorés […];Considérant qu’en dissimulant ces gravesdéfauts contribuant à l’insalubrité du local àMelleL., dont il est évident qu’elle ne l’auraitpas acquis si elle les avait connus puisqu’elledestinait le bien à la location, M.B. a commisune réticence dolosive, le privant du droit dese prévaloir de la clause contractuelled’exonération de garantie;Considérant en conséquence que le jugemententrepris sera confirmé en ce qu’il a annulé lavente et condamné M.B. à restituer à MelleL.le prix de vente et les accessoires […]».Observations de Jurishebdo: Si l’acheteuseavait pu constater par elle-même l’absenced’éclairage naturel et la présence de moisissu-re affectant le logement, elle n’était pas enmesure d’évaluer l’ampleur des défauts. Unegravité qui l’aurait très probablement convain-cue d’abandonner son projet d’acquisition, etc’est sur ce fondement que les juges estimentle vendeur coupable de réticence dolosive. Lefait que l’interdiction d’habiter n’ait pas étéeffective au moment de la vente, ou que levendeur n’ait pas été informé de son immi-nence sont ici indifférents. La gravité des pro-blèmes structurels constituait le vice caché,lequel s’est révélé sous la forme de l’arrêtéd’insalubrité qui a suivi.Troubles de voisinage1. Quartier à vocation festive(CA Paris, 2eCh. B., 3 juillet 2008, n°07/08145)En 1998, MmeC. avait acquis un appartementau premier étage d’un immeuble à Paris. Fai-sant état de nuisances sonores provenant durestaurant au rez-de-chaussée, elle avait assi-gné la société propriétaire des lieux et salocataire. Par jugement du 21 mars 2007, leTGI de Paris lui avait allouée une réparationmais rejeté ses demandes quant à des tra-vaux. Elle a formé appel.« Considérant, en premier lieu, que les dom-
16 septembre 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEmages causés aux occupants d’un bâtimentpar des activités artisanales ou commercialesn’entraînent pas droit à réparation lorsquel’acte constatant l’aliénation a été établipostérieurement à l’existence des activi-tés les occasionnant, dès lors qu’elless’exercent en conformité avec les dispositionslégislatives ou réglementaires en vigueur etqu’elles se sont poursuivies dans les mêmesconditions;Considérant, en second lieu, quel’anormalité d’un trouble de voisinageest fonction de l’environnement;Considérant que MmeC. a acquis son apparte-ment en 1998, alors que le restaurant de laSARL H.était exploité au rez-de-chaussée del’immeuble depuis le mois de juillet 1995, […] ; Considérant que […] le nouveau gérant de laSARL H.a fermé le restaurant trois mois pourréaliser des travaux […] lesquels ont notam-ment consisté dans le doublage des murs etplafonds, à l’installation de faux plafonds, deplaques de BA13, à l’insonorisation des mursavec de la laine de roche, […];Or considérant que, s’il est constant qu’endépit des travaux […] MmeC. continue àsubir une gêne inéluctable[…] elle nedémontre pas que cette gêne excéderait, euégard tant à l’antériorité de l’activité de res-tauration exercée dans les lieux qu’à la voca-tion ludique et touristiquedu canal Saint-Martin, un trouble anormal de voisinage denature à justifier les mesures drastiquesqu’elle souhaite imposer au restaurant […];Considérant […] que l’expert a relevé dansson rapport que la SARL H. était en grandepartie responsable des troubles […] en raisond’un vice de construction, l’isolation existantentre les locaux du rez-de-chaussée et ceuxdu premier étage n’étant pas conforme auxexigences réglementaires; Que, compte tenu de cette conclusion […]c’est par de justes motifs que la Cour adopteque les premiers juges ont fixé à 20% la partcontributive du syndicat dans la réparationdes dommages accordés à MmeC. ».2. Parking public en limite depropriété(CA Paris, 2eCh.B., 3juillet 2008, n°07/06990)En 2001, un parking avait été édifié sur laparcelle jouxtant celle du pavillon de MmeB.,propriétaire depuis 1999. Se plaignant desnuisances sonores, olfactives etvisuelles, MmeB. avait assigné la SNCB., pro-priétaire, en dommages-intérêts. Déboutéeen première instance, elle a interjeté appel.« Considérant, en droit, que la propriété est ledroit de jouir et de disposer des choses de lamanière la plus absolue, pourvu qu’on n’enfasse pas un usage prohibé par les lois ou lesrèglements;Considérant que l’exercice, même légitime,du droit de propriété, devient générateurde responsabilité lorsque le trouble qui enrésulte pour autrui dépasse la mesure desobligations ordinaires du voisinage[…];Considérant qu’il est établi […] que l’usage duparking […] a été et est encore source denombreux troubles de voisinages pourMmeB, dès lors que:- les camions qui stationnaient sur le parkingdégradaient, en se garant en marche arrière,le mur de son pavillon, et démarrant très tôtle matin, interrompaient son sommeil […];- la bordure du parking adossée au mur dupavillon de MmeB. sert de décharge « sauva-ge » aux utilisateurs et riverains […];Considérant que ces nuisances excèdent parleur gravité et leur caractère répétitif lestroubles normaux de voisinage et que la SNCB.ne peut soutenir à bon droit qu’elle n’estpas responsable des agissements des utilisa-teurs de son parking, alors qu’il lui appartenaitd’en réglementer les accès et utilisation ainsique d’en assurer le nettoyage régulier ».Observations de Jurishebdo: La preuve d’untrouble est toujours ramenée à un contexteurbanistique précis: celui d’une ville, d’un quar-tier… La particularité du canal Saint Martin,lieu fréquenté de Paris, devait donc être priseen compte dans l’appréciation de la nuisance,pour en atténuer le caractère anormal; aucontraire, dans la seconde espèce, la requéran-te vivait dans une zone pavillonnaire qui nejustifiait en rien les préjudices subis. Secondniveau d’analyse, celui du respect des lois etrèglements: une infraction tendra à faire soup-çonner une situation anormale. Ainsi, dès lorsqu’il était muni d’une licence appropriée, lebar-restaurant pouvait, légalement, faire (unpeu) de bruit. Dernier point, l’exceptiond’antériorité prévue pour les activités commer-ciales par l’article L112-16 du CCH: l’idée estque l’acquéreur ne peut légitimement venir seplaindre d’une nuisance qu’il avait pu prévoir.Plus globalement, la bonne foi des parties n’estpas indifférente à l’appréciation des juges: legérant du restaurant s’était montré coopératif,réalisant des travaux importants. Quant à laréparation, la solution intéressera les com-merces bruyants: l’existence d’un vice deconstruction est susceptible de réduire sensible-ment le coût des réparations à leur charge.Compromis de venteLa remise en mains propres de lalettre de rétractation à l’agence(CA Paris, 2eCh.A., 2juillet 2008, n°07/04505)Le 13mars 2004, les époux G.signaient avecM.B. un compromis de vente sur un apparte-ment à Savigny-sur-Orge, par l’intermédiaired’une agence immobilière. Le 20mars,l’agence accusait réception de leur rétraction,et leur restituait le montant du séquestre.M.B. contestant la validité de la rétractation, ilavait assigné les époux G.et l’agence devantle TGI. Par jugement du 8décembre 2006, letribunal avait déclaré la rétractation inoppo-sable au vendeur. Les époux G.ont interjetéappel.« Considérant que l’article L.271-1 du code dela construction et de l’habitation dispose:« Pour tout acte sous seing privé ayant pourobjet la construction ou l’acquisition d’unimmeuble à usage d’habitation […]l’acquéreur non professionnel peut se rétrac-ter dans un délai de sept jours à compter dulendemain de la première présentation de lalettre lui notifiant l’acte […]»;Que le compromis de vente ayant été établipar l’agence […] qui l’a notifié aux épouxG.par remise en main propre, la rétractation,exercée par les acquéreurs par remise en mainpropre entre les mains du mandataire du ven-deur, soit dans les mêmes formes, apparaîtrégulière et opposable au mandant ».La cour infirme le jugement et déclare larétraction opposable au vendeur.Observations de Jurishebdo: Aux termesl’article L.271-1 du CCH, la notification del’acte de vente est réalisée « par LRAR ou partout acte autre moyen présentant des garan-ties équivalentes ». La jurisprudence avaitadmis la possibilité d’une remise en mainpropre par l’agence aux acquéreurs, jusqu’àce que la Cour de Cassation (3eCiv, 27février2008, n°07/11303) ne vienne récemmentpréciser que « la remise de l'acte en mainspropres ne répond pas aux exigences del'article L.271- 1 du CCH », dans sa rédaction« issue de la loi SRU du 13décembre 2000 ».Si la Cour fait cette dernière précision, c’estque depuis, l'article L.271-1 a été modifiépar la loi ENL du 13juillet 2006 pour validerla pratique de la remise en main propre. Unesolution que reprend ici la CA de Paris pourla rétractation, sur le fondement du parallé-lisme des formes, mais pour une vente de…2004 (déjà, 5mars 2008, n°07/07646). H.LPages réalisées par Hélène Lécot
16 septembre 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEVente frauduleuseUne action paulienne réussiepour le créancier(CA Paris, 4 sept. 2008, 2ech. B, n°06/15184)Une personne avait été condamnée enmars2003 à verser 3,7millions d’euros àun fonds de garantie. Or elle avait venduen octobre2003, à l’insu du fonds degarantie, un appartement à Paris pour2,9millions d’euros. La vente était faite àune SCI et le vendeur avait “fait en sorteque cette somme se volatilise tandis quelui-même fuyait à l’étranger”.La cour d’appel confirme la solution depremière instance qui avait déclaré inop-posable au fonds de garantie la vente dubien à la SCI et elle admet la complicitéde fraude de la SCI:“Considérant […] que Monsieur DidierH.avait en outre manifestementconscience de causer un préjudice àson créancier en appauvrissant sonpatrimoine puisqu'aussi bien, il faisaitmine de négocier avec le fonds de garan-tie des dépôts un échelonnement de sadette alors que dans le même temps ilprocédait discrètement à la vente de sonbien immobilier et quittait le territoirenational;Que s'agissant de la complicité de frau-de commise par la SCID., acquéreurde l'appartement litigieux, celle-ci estétablie par les circonstances très particu-lières qui ont entouré cette vente:Qu'en effet, le gérant statutaire de la SCID.est "domicilié" dans une boîte postalesituée dans le paradis fiscal de Jersey;que sa rencontre avec Monsieur DidierH.aurait été fortuite et que la vente s'estconcrétisée dans un laps de temps tout àfait remarquable, l'acte authentiqueayant été signé le 7octobre 2003 alorsque les statuts de la SCI D.ont été sous-crits le 23septembre 2003, qu'ils ont étéenregistrés le 2octobre 2003 et déposésau greffe du tribunal de commerce deParis le lendemain […]Que si l'hypothèse que développe lefonds de garantie des dépôts selonlaquelle c'est Monsieur Didier H.qui s'estvendu à lui-même son appartement autravers d'un trust soumis au droit anglaiset géré à Jersey par Monsieur Paul E.quia constitué la SCI D.dont il a pris lagérance n'est pas suffisamment confir-mée pour être retenue par la Cour, iln'en reste pas moins que les diverses ano-malies qui ont accompagné la vente liti-gieuse sont exclusives de toute bon-ne foi de la part de l'acquéreur qui apour le moins facilité les manœuvres deMonsieur Didier H.tendant à faireéchapper son bien aux poursuites dufonds de garantie des dépôts; que c'estdonc à juste titre que le fonds de garan-tie des dépôts a diligenté une action pau-lienne que le premier juge a accueillie”.Observations de Jurishebdo: L’article1167 du code civil permet à un créancier,en son nom personnel, d’attaquer un actefait par le débiteur en fraude de sesdroits. C’est cette action pauliennequ’avait engagée le fonds de garantie àl’égard de son débiteur à propos de lavente de l’appartement. Elle supposeréunies une série de conditions: insolvabi-lité du débiteur, antériorité de la créancepar rapport à l’acte attaqué, appauvrisse-ment du débiteur… La cour a donc admisle bien-fondé de son action en raison deplusieurs irrégularités de la vente, ce qui apour effet de rendre la vente inopposableau créancier qui a engagé l’action.Taxe foncièreLa méthode d’appréciationdirecte est subsidiaire(Conseil d’Etat, 9 juill. 2008, n°296119, SANatexis-Bail)Un litige portait sur la taxe foncière delocaux de bureaux situés à Viroflay.Le Conseil d’Etat rappelle que parmi lestrois méthodes de détermination de lavaleur locative (montant du loyer pourune location à des conditions de prix nor-male, comparaison et appréciation direc-te) que prévoit l’article 1498 du CGI, latroisième méthode est subsidiaire:“Considérant [qu’il résulte de l’article1498] que l’administration ne peut déter-miner la valeur locative par voied’appréciation directe que si la valeurlocative n’a pu être déterminée dans lesconditions prévues au 1e ou 2e del’article 1598”. Le Conseil d’Etat annule lejugement qui avait écarté un local decomparaison situé à Vélizy et approuvél’usage de l’appréciation directe alorsqu’il aurait “rechercher si un autrelocal pouvait être retenu comme local decomparaison”.Observations de Jurishebdo: Ce n’estdonc qu’à défaut de pouvoir utiliser lesdeux premières méthodes quel’administration peut recourir à celle del’appréciation directe.Revenus fonciersL’indemnité d’assurance verséeà une SCI est imposable commerevenu foncier(Conseil d’Etat, 6août 2008, n°301336,annulation)Une SCI avait contracté un emprunt pourl’acquisition de biens immobiliers locatifs.le prêt était garanti par une assurancedécès-invalidité souscrite par les deuxassociés. L’associé avait, à la suite d’unaccident, reçu une indemnité del’assurance. Se posait la question desavoir comment déclarer cette indemnité.Le Conseil d’Etat juge que l’indemnité estun revenu imposable:“qu'il résulte de la combinaison de cesdispositions [art. 29 et 31 I du CGI], d'unepart, queles indemnités versées parune compagnie d'assurances pour couvrirles charges déductibles du revenu foncierd'un contribuable ont, dans cettemesure, le caractère de recettes fon-cièresde ce dernier et qu'il en va ainsinotamment dans le cas d'une policed'assurance décès-invalidité contractéesur sa tête par l'associé d'une société depersonnes pour couvrir les mensualitésd'un emprunt contracté par celle-ci oupour son compte et, d'autre part, que lesintérêts de cet emprunt présententle caractère d'une charge déductibledes résultats de cette société, y comprislorsque, en exécution des clauses de cettepolice d'assurance, une compagnied'assurances, auprès de laquelle cetemprunt a été garanti, est conduite à sesubstituer à l'emprunteur dans le paie-ment des mensualités du prêt”.Observations de Jurishebdo: En consé-quence, l’indemnité versée par l’assureurreprésente un revenu imposable, maiscorrélativement, les intérêts d’empruntconstituent des charges déductibles.L’administration avait fait une analyse inver-se en admettant que l’indemnité n’était pasimposable au titre des revenus fonciers eten refusant la déduction des intérêts à hau-teur des montants couverts par l’indemnité.Cette solution est donc rejetée
16 septembre 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAA SSUUIIVVRREEFacturation des syndicsDès avril2008, le secrétaire d'Etat à laconsommation a demandé à la DGCCRFd'évaluer l'application de l'avis du 27sep-tembre 2007 du Conseil national de laconsommation. Cet avis a fixé une liste deprestations qui relèvent de la gestion couran-te. Un nouveau bilan sera établi fin 2008. Lesecrétaire d’Etat à l’industrie et à la consom-mation a indiqué: si les résultats ne sont passatisfaisants, l'adoption d'un texte normatifsera envisagée.Il répondait à une question du députéJacques Domergue relayant une demandede l'ARC qui souhaite que l'avis du CNC soittransformé en obligation.(JO. AN Q, 5août 2008, p.6810, n°25689).Vers la suppression des avouésLa double assistance du client, par l'avocat etl'avoué, ne se justifie plus, a écrit la Gardedes Sceaux à Philippe Vuilque. Le Gouverne-ment a décidé de présenter un projet de loiunifiant la profession d'avoué et d'avocat.Lesavoués deviendront automatique-ment avocats, ils seront indemnisés. La pro-fession compte 433 membres. La réformepourrait entrer en vigueur début 2010.De nombreuses questions voisines, dans lesens d'une défense de la profession d'avoué.(JO. AN Q, 12août 2008, p.6990, n°22916)La DGCCRF enquête sur les pra-tiques de banquesDes consommateurs se sont plaints de nepouvoir renégocier leurs prêts immobiliersauprès d'autres banques. L'enquête diligen-tée par la DGCCRF vise à identifier les pra-tiques qui pourraient être déférées auConseil de la concurrence indique ChristineLagarde. Selon le sénateur Marcel Rainaud, ils'agirait d'accords entre banques pour éviterles renégociations.(Rép. de la ministre de l’économie à Marcel Rai-naud, JO Sénat, Q, 21août 2008, p.1657, n°4528).Le RSA bientôt au ParlementLe projet de loi généralisant le revenu desolidarité active a été déposé àl’Assemblée le 3septembre.Le RSA sera financé par les départementset par un “fonds national des solidaritésactives” géré par la caisse des dépôts. C’estce fonds qui sera attributaire de la nouvel-le contribution sociale assise sur les reve-nus du patrimoine et de placements.Cette contribution est prévue à l’article 2du projet de loi qui modifie le code del’action sociale et des familles, à l’article L232-23 nouveau. Son taux est de 1,1%. Ils’agit d’une contribution additionnelle auxdeux prélèvements sociaux de 2% desarticles L 245-14 et L245-15 du code de lasécurité sociale. Les conditions d’assiette,de contrôle et de recouvrement de la nou-velle contribution sont identiques auxdeux contributions actuelles.L’article 6 du projet de loi prévoit la sup-pression de l’exonération de taxed’habitation dont bénéficient les per-sonnes recevant le RMI. Les titulaires duRSA relèveront du régime général de pla-fonnement de la taxe d’habitation enfonction du revenu. Toutefois, les per-sonnes percevant le RSA et dont le revenude référence est nul seront exonérées detaxe d’habitation.Le RSA est par ailleurs incessible, insaisis-sable (art. L 262-48 du code de l’actionsociale) et non soumis à l’impôt sur le reve-nu (application de l’article 81 9e du CGI).Instructions fiscalesBouclier fiscalUne instruction du 26août (n°83, 13 A-1-08) a commenté la réforme de la loi TEPAqui a abaissé à 50% le taux du bouclierfiscal, précédemment fixé à 60%. Rappe-lons que la loi du 21août 2007 a égale-ment prévu que les contributions et prélè-vements sociaux sur les revenus du patri-moine, d’activité et sur les produits de pla-cements sont ajoutés à la liste des impôtsqui peuvent être restitués. La réformes’applique pour la première fois en 2008.Taxe de 3% sur les immeublesLa taxe de 3% sur les immeubles due parcertaines entités juridiques qui possèdentdes immeubles en France a été commen-tée par l’administration dans une instruc-tion du 7août (n°81, 7 Q-1-08).La réforme est issue de la loi de financesrectificatives pour 2007, elle s’applique àcompter du 1erjanvier 2008.Le champ de la taxe est élargi à l’ensembledes entités qui détiennent directement ouindirectement des immeubles situés enFrance, que celles-ci soient dotées ou nonde la personnalité morale. C’est le cas parexemple des fiducies ou les trusts. Pour lesfonds d’investissement, l’instruction précisequ’ils rentrent désormais dans le champ dela taxe 25), sous réserve des casd’exonération.Les entités dont les parts ou actions fontl’objet de “négociations significatives etrégulières sur un marché réglementé” sontexonérées de la taxe de 3%. L’instructionprécise cette notion (§59). Les marchéseuropéens sont déterminés par une liste.Hors de l’Union européenne, il faut seréférer à des critères qu’explicitel’instruction. Par exemple le flottant doitêtre supérieur à 25% ou, s’il est comprisentre 5 et 25%, l’entité juridique doit jus-tifier que le seuil satisfait aux conditionsde marché en cause 63).Corrélativement, les cas d’exonération sontétendus. Ainsi, une entité qui détient desimmeubles ou des droits sur des biensdont la valeur vénale est inférieure à100000 ou à 5% de la valeur vénale desbiens est exonérée de la taxe 83).Les entités peuvent être exonérées de lataxe de 3% si elles s’engagent à fournir àl’administration fiscale certains renseigne-ments. L’instruction détaille ces données 101 et suiv.)Les entités juridiques sont dispensées dedéclarer leurs associés ou actionnaire quidétiennent moins de 1% de leur capital.Un rapport sur l’hébergement d’urgenceLe député Etienne Pinte a présenté le 5septembre au Premier ministre son rapportsur l’hébergement d’urgence et l’accès au logement.Ce rapport propose de conditionner les aides à l’investissement locatif à une vraiecontrepartie sociale. Il considère qu’elles devraient être recentrées par exemple sur lalocation à destination des plus modestes.Il préconise également de poursuivre la politique de prévention des expulsions eninsérant dans les baux une obligation pour le propriétaire de signaler les impayés deloyers et de maintenir temporairement l’allocation de logement en cas d’impayéspour faciliter une solution amiable.Il propose aussi de renforcer l’article 55 de la loi SRU et de prendre des mesuresurgentes. Exemple: déclencher l’achat de 1000 logements privés par des opérateurspar une mobilisation des PLAI majorés pour loger des familles prioritaires.Le rapport demande aussi d’accentuer les efforts de lutte contre l’habitat indigne.
16 septembre 2008page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations5 août 2008ANp. 6748 24573Jean-Claude Lenoir,UMP, OrneBTP Terrassement Accès àla professionCommerce, PMEL'activité de terrassement,simple activité depréparation des sites, n'est pas de nature àmettre en cause la sécurité des personnes. Mais sielle implique de réaliser des actes s'apparentant àla construction, elle doit être exercée par unepersonne qualifiée ou sous sa supervision.Il n'est pas opportun deréglementer davantagela profession, conclut laréponse.5 août 2008ANp. 6782 25067Jean-Marc Roubaud,UMP, GardAssurance construction etvoirie publiqueEcologieL'article L111-32-1 du CCH exclut del'obligation d'assurance les voiries (sauf si ellessont l'accessoire d'un ouvrage soumis àl'obligation d'assurance). Mais les entreprisesprivées qui effectuent des travaux de voiriepeuvent être reconnues responsables dedésordres au titre de la garantie décennale.La réponse précise quele contrat de marchépublic peut prévoirnéanmoins une obliga-tion d'assurance.5 août 2008ANp. 6811 18755Philippe Cochet,UMP, RhôneLoi HoguetJusticeEn application de la modification de la loi Hoguet par la loi ENL de juillet2006, les négociateurs qui exercent à titre non salarié sont désormaistenus de s'immatriculerau registre spécial des agents commerciaux. Iln'est pas besoin de décret d'application. Les négociateurs, indépendantsou salariés, restent soumis à l'article 9 du décret du 20 juillet 1972. Ilsdoivent disposer d'une attestation délivrée par le titulaire de la carte pro-fessionnelle visée par le préfet et se soumettre aux obligations sur le con-trôle de la condition de moralité et l'interdiction de recevoir des fonds.12 août 2008ANp. 6924 15602Patrick Beaudoin,UMP, Val-de-MarneDélais de revente desmarchands de biensetintérêts de retardBudgetDès 2002, des aménagements du mode de calculdes intérêts de retard pour le paiement des droitsd'enregistrement ont été apportés, jusqu'à fin1998 (loi de finances rectificatives pour 1992 puis1995). Il n'est pas envisagé d'adopter d'autresaménagements au calcul des intérêts de retardpour les marchands de biens qui n'ont pas purevendre dans les délais prorogés.Un thème qui pourraitredevenir d’actualité, enraison de la conjonc-ture…12 août 2008ANp. 6931 27056Maurice Leroy,NC, Loir-et-CherArchéologie préventiveCultureAujourd'hui 6,7 % des dossiers d'aménagementsinstruits au titre de l'archéologie font l'objet de pre-scriptions (contre 13,8 % en 2002). Il y a 66 opéra-teurs (48 collectivités territoriales et 18 entreprisesprivées). « Si la situation globale de l'archéologiepréventive est tendue, dessolutions locales exis-tent et doivent être favorisées ». La ministre a don- instruction à l'INRAP d'étudier au cas par cas lespriorités d'intervention de ses équipes.Le député évoquait lesdifficultés que posent lesretards dans les opéra-tions d'aménagementque crée la réalisationdes fouilles.12 août 2008ANp. 6953 16282Jean-Pierre Giran,UMP, VarLotissementsEcologieLes divisions de terrains effectuées dans le cadre d'un permis de construirevalant division (art. R 431-24 du code de l'urb.) ne constituent pas deslotissements et ne sont pas soumises à permis d'aménager. L'article R 442-1les exclut du champ d'application de la réglementation sur les lotissements.Les lotissements font appel à plusieurs opérateurs (lotisseur et constructeurs),le permis de construire valant division peut faire intervenir plusieurs opéra-12 août 2008ANp. 7016 23279André Wojciechowski,UMP, MoselleMise en accessibilité desbâtiments publicsSolidaritéLa loi de 2005 a fixé au 1erjanvier 2011 la date limite pour réaliser undiagnostic au regard de l'accessibilité imposée aux ERP des 4 premièrescatégories. Le ministre de la santé souhaite accélérer la réalisation de cesdiagnostics pour qu'ils soient échelonnés de 2008 à 2011. Lesnouveauxdélaisseront fixés dans un décret à paraîtreprochainement.21 août 2008Sénatp. 1646 4515Patricia Schillinger,PS, Haut-RhinPermis taciteEcologieLorsque le pétitionnaire dépose une demandede permis de construire, il reçoit un récépisséqui indique qu'il bénéficiera d'un permis tacitesi aucune décision ne lui est notifiée dans ledélai qui est indiqué. Dans le délai d'un mois, ilpeut lui être notifié que son projet correspond àun cas le permis tacite n'est pas possible.Les recours contre lesautorisations tacitesn'ont pas été modifiéspar la réforme du 1eroctobre 2007, précise laréponse.21 août 2008Sénatp. 1652 3152Raymond Couderc,UMP, HéraultTaxe foncière sur bâti-ments à démolirEconomieAucune exonération de taxe foncière ne viseles bâtiments désaffectés ou dégradés. Maisune construction ne présentant plus les carac-téristiques d'un bâtiment ne peut plus êtreimposée. Ainsi, une construction peut ne plusêtre imposée à la taxe foncière au 1erjanvier,même si elle ne doit être démolie qu'après.Le sénateur maire deBéziers, évoquait le cas de sacommune un bâtimentdevait être démoli. Il déplo-rait que l'administrationadmette que le bâtimentn’était pas imposable.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
16 septembre 2008page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda10 au 12 octobre 2008à Bordeaux : leXVIIIe congrès des experts de justice àBordeaux aura pour thème Justice etvérité : de l’autorité de l’expert”. Informations : Tél. 01 45 74 50 60.15 et 16 octobre 2008: Actualitédes baux commerciaux, à Paris, 20 octobre 2008: actualité des bauxd’habitation.Une série de formations du groupeMoniteur. Tél. 01 40 13 37 07.www.lemoniteur.fr/formation.NominationsCabinets ministérielsÉconomie: Serge Novais est nomméconseiller technique (arr. du 1ersept. J.O.du 6, @).Sophie Boissardquitte ses fonctions dedirectrice adjointe du cabinet de ChristineLagarde (arrêté du 5septembre 2008, J.O.du 6 sept. @). Il est mis fin aux fonctions deconseiller exercées par Thomas Chenevier.(Arrêté du 1erseptembre 2008, J.O. du 3, @).Justice: Sont nommés au cabinet deRachida Dati, chef de cabinet:JacquesBillant, conseillère: Édith Sudre, conseillerstechniques: Didier Ribes (professeur desuniversités) et Stéphanie Teissier.Laurence Lasserre quitte ses fonctions deconseillère.(Arrêté du 28août 2008, J.O. du 4sep-tembre, @).Logement: Jean-Louis Helary, quitteses fonctions de chargé de mission auprèsde Christine Boutin (arr. du 4septembre,J.O. du 5, @).Administration et organismespublicsJustice: Mathieu Herondart, maître desrequêtes au Conseil d'Etat, est nommédirecteur, secrétaire général adjoint, auministère de la justice.(Décret du 3septembre 2008, J.O. du 5, @).Etablissements publics d’aménagement:Thierry Bahougneest nommé directeurde l'EPA de la plaine du Var et MarcArnaud, directeur général de celui de Lan-guedoc-Roussillon (arrêtés du 26août2008, J.O. du 6 sept. p.13966).Au fil du J.O.Urbanisme: Jean-Paul Charié, député duLoiret, est chargé d'une mission auprès duministre de l'économie. Cette mission,débutée le 1erseptembre concerne« l'intégration du droit relatif àl'implantation des équipements com-merciaux dans le droit commun del'urbanisme » (décret du 1ersept. 2008, JOdu 2 sept. p.13777).Tourisme: Un décret du 2septembremodifie la définition des communes tou-ristiques(art. R 133-32 du code du touris-me) et celle des stations classées detourisme(art. R 133-37). Il précise aussi lesmodalités de classement des communes.(Décret n°2008-884 du 2septembre 2008 rela-tif aux communes touristiques et aux stationsclassées de tourisme, complété par un arrêtédu même jour, J.O. du 3, p.13814 et13817). Logement social: Un organisme de loge-ment social est éligible à la procédure depréventionsi le ratio d'autofinancementest inférieur à 5% des loyers. Le taux del'aide est fixé à 70% jusqu'à 100000 dedépense subventionnable et 50% au-delà.(Délibération n°2008-16 du 2juillet 2008 duCA de la Caisse de garantie du logementlocatif social, Bull. off. min. écologie, 10août2008, p.161).Certificats d’économie d’énergie: unarrêté du 21juillet 2008 définit les opéra-tions standardisées d'économies d'énergieCes définitions concernent tant le résiden-tiel que le tertiaire. À titre d'exemples,pour le tertiaire, ces définitions visent:l'isolation des murs par l'intérieur dans unbâtiment de grande taille, de 5000à10000m2ou, pour ces mêmes locaux, lesplanchers chauffants à eau basse tempéra-ture, les chaudières de type condensation,les pompes à chaleur de type eau/eau, etc.Pour les logements, il s'agit par exemplede l'isolation des murs.Chaque opération donne lieu à un mon-tant de kWh cumac, utilisé pour le calculdes certificats d'économie d'énergie.(J.O. du 5septembre, p.13895).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 300UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnés
16 septembre 2008page8JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREESSPour le président de l’UNPI, qui présen-tait ce 9septembre la nouvelle éditionde son “Livre blanc”, “la course à laconstruction n’est plus d’actualité”. Cefaisant, il se met délibérément en opposi-tion avec Christine Boutin, qui avait clô-turé les entretiens de Bunus fin août enmartelant encore et encore: “il fautconstruire”.En effet, Jean Perrin constate que la crisedu logement est désormais à doublesens. Si à Paris, il reste difficile à un loca-taire de trouver à se loger, dans de nom-breux secteurs, ce sont les propriétairesqui ne trouvent pas preneurs.Après une enquête auprès de ses adhé-rents, la fédération des propriétaires adressé une carte des 27 départements quisont maintenant touchés par la vacanceou qui évoluent vers la vacance.Dans ces secteurs, de nombreux pro-grammes Robien ne sont pas loués.En conséquence, l’UNPI observe que lesloyers, et les prix de vente, sont orientésà la baisse. Pour Jean Perrin, la baisse desprix est même plus forte que ce que lais-sent voir les statistiques car les prix desbons produits se tiennent, mais les loge-ments de moindre qualité ne se vendentpas: il y a donc moins de transactions surces logements et leurs prix n’apparaissentdonc pas sur les moyennes. L’UNPIconclut sur ce point que “la politique dulogement ne peut plus être centralisée”.Jean Perrin déplore par ailleurs que leGouvernement veuille mettre en placeune taxe de 1,1% pour financer le RSA.Il estime qu’il serait préférable de com-mencer par harmoniser la fiscalité mobi-lière avec la fiscalité immobilière et ilajoute que cette mesure est contradictoi-re avec l’objectif de faire de la France unpays de propriétaires.Le Livre blanc met aussi l’accent sur unestatistique peu souvent mise en valeur etselon laquelle il existe en France 513logementspour1000 habitants, ce quiest un record, alors que certains de nosvoisins en ont beaucoup moins, commele Luxembourg, par exemple, avec 391logementspour1000 habitants.Le Livre blanc constate par ailleurs que laFrance a décidé de vendre une part duparc public, mais que cet-te politique tarde à seconcrétiser. En 2005, 2885logements sociaux ontété vendus aux occupants alors que cechiffre s’élève à 26655 logements enAngleterre pour la même année).Jean Perrin regrette également que leprojet de loi de Christine Boutin ne com-porte pas de mesure sur les rapportslocatifs. Or, selon l’UNPI, le développe-ment du parc locatif passe par une refon-te de la loi de 1989. Jean Perrin s’est parexemple déclaré ouvert à une réductiondu délai imposé au locataire pour quitterles lieux, mais sous réserve de donnerégalement au bailleur la faculté dereprendre son logement plus facilement.Côté fiscal, l’UNPI préconise la mise enplace d’un contrat de développement dulogement social privé qui se déclineraiten trois régimes de l’entrepreneurbailleur privé. Un régime libre privé, unrégime intermédiaire (engagement sur10 ans à pratiquer un loyer modéré) etun régime social privé qui aurait lesmêmes conditions de ressources et deloyers que le parc public, mais aurait encontrepartie les mêmes avantages fis-caux.Jean Perrin a par ailleurs fait part de sesvives réserves sur la GRL. En effet, pourl’UNPI, la garantie des risques locatifs nefonctionnera que elle est inutile: àParis par exemple, le bailleur, qui peutchoisir son locataire n’aura aucun intérêtà prendre un locataire avec GRL, car celaaura un coût pour lui, mais à Belfort aucontraire, il sera incité à le faire pourtrouver un locataire, mais il est inutile demettre en place ce système dans une ville les bailleurs ont du mal à trouver deslocataires…L’UNPI préconise aussi d’abandonner lesystème des aides à la pierre “qui ne vapas toujours au bon endroit” et de reve-nir massivement à l’aide à la personne.Jean Perrin (UNPI) : “la course à la construction n’estplus d’actualité”Mikit ne redoute pas la criseC’est une page qui se tourne pour Mau-rice Penaruiz qui, après 25 ans passés àla tête du réseau de franchise spécialisédans la construction de maison “prêt àfinir” laisse place à Alexandre Macieira-Coelho.Le nouveau dirigeant du réseau voittrois axes dans ses perspectives de déve-loppement: densification du territoirepour atteindre 270 points de vente,augmentation de la performance localedes agences et consolidation del’animation du réseau de franchisés.Alexandre Macieira-Coelho vise unobjectif de 3000 maisons par an fin2012. Le nouveau patron de Mikit estconfiant : “la crise nous conforte dansnotre positionnement” indique-t-il carces maisons sont souvent un produitd’entrée dans l’accession à la propriété.Toutefois, évoquant le développementdes contraintes qui vont résulter desexigences du développement durable,Maurice Penaruiz se demande si on neva pas atteindre un objectif inverse decelui qui est recherché par les pouvoirspublics. En effet, le renchérissement descoûts va exclure de l’accession à la pro-priété toute une partie de la clientèle,qui va rester dans des logements trèsconsommateurs d’énergie.La motivation des clients est en traind’évoluer. Traditionnellement attiréepar un coût de construction inférieur de30% à celui d’une maison classique, laclientèle est désormais aussi intéresséepar une “motivation plaisir” qu’elletrouve dans le fait de participer à laconstruction.Pour le franchisé, le droit d’entrée estde 42000, auquel s’ajoute une rede-vance de 4,5% sur le chiffre d’affaireset une redevance de 1,5% au titre dela publicité.Le réseau, qui compte 50 personnes ausiège de Bougival est désormais détenu à60% par le fonds d’investissement IDI, à35% par le groupe Platina Finance et à5% par Alexandre Macieira-Coelho.Christine Boutin lance des rencontres avec la populationLe ministre du logement engage une série de rencontres avec la population à proposdu projet de loi de mobilisation pour le logement et de lutte contre l’exclusion. Première rencontre ce 19septembre à Lille.
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