dimanche 18 mai 2025

338 – 30 décembre 2008

AccueilAnciens numéros338 - 30 décembre 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 3
Droit de propriété
✓ Servitudes de l’article L 515-8 du code de l’environnement : indemnisation pour baisse de valeur vénale

Baux d’habitation
✓ Baux de sortie de la loi de 1948 : le délai de justification des ressources n’est plus prescrit à peine de forclusion

Baux commerciaux
✓ Procédure de conciliation et clause résolutoire

Vente
✓ Obligation du notaire de vérifier la réalité du titre de propriété

Expropriation
✓ L’évaluation du bien ne tient compte que de l’usage effectif de l’exproprié

■ Au Parlement p. 4
✓ La loi de finances au Sénat : les sénateurs tentent de simplifier la fiscalité

■ Rencontre p. 6
✓ La stratégie 2009 des entreprises publiques locales

■ Initiatives p. 7
✓ Solibail pour louer sans souci
✓ Fédération FCT
✓ 3 Questions à Bruno Dhont, directeur de l’Arc

■ En bref p. 7
✓ Les permis de construire prorogés d’un an : parution du décret
✓ La majoration des plafonds du PTZ pour le neuf
✓ Quels freins à l’accession ? Une étude de l’Anil

■ Fiscalite p. 9, 10
✓ La loi de finances 2009 :les principales mesures.
Verdissement de la fiscalité, plafonnement des niches fiscales…


JURISPRUDENCERECENTEp.2à3DroitdepropriétéServitudesdel’articleL515-8ducodedel’environnement:indemnisa-tionpourbaissedevaleurvénaleBauxd’habitationBauxdesortiedelaloide1948:ledélaidejustificationdesressourcesn’estplusprescritàpeinedeforclusionBauxcommerciauxProcéduredeconciliationetclauserésolutoireVenteObligationdunotairedevérifierlaréalitédutitredepropriétéExpropriationL’évaluationdubiennetientcomptequedel’usageeffectifdel’expropriéAUPARLEMENTp.4LaloidefinancesauSénat:lessénateurstententdesimplifierlafis-calitéRENCONTREp.6Lastratégie2009desentreprisespubliqueslocalesINITIATIVESp.7SolibailpourlouersanssouciFédérationFCT3QuestionsàBrunoDhont,direc-teurdel’ArcENBREFp.7Lespermisdeconstruireprorogésd’unan:parutiondudécretLamajorationdesplafondsduPTZpourleneufQuelsfreinsàl’accession?Uneétudedel’AnilL’époqueestpassionnante!Voustrouverezdanscederniernumérodel’année2008lesprin-cipauxélémentsdelaloidefinancespour2009etdesélémentsdesdébatsauSénat.LessénateursontoffertàChristineLagardeuneocca-siondesimplifierlesystèmefiscalparlasuppressiondel’ISFetdubou-clierfiscalencréantunenouvelletranchedel’impôtsurlerevenu,maisellen’apasvoulusaisircetteoccasion.Lessénateursétaientenveinedesimplificationpuisqu’ilsavaientdansunpremiertempsrefusédevoterl’articlequi“verdit”lePTZetontrechignéàlacréationdel’Eco-PTZqu’ilsjugenttropcomplexeetfondésuruntexted’applicationduGre-nelleII,nonencoreexaminéparleconseildesministres.Leregret-justi-fié-duParlementestdeconsacrertropdetempsàdesmesurestech-niquesetpasassezàl’architecturedelafiscalité.Maisauseuildecetan2009,laissonsuninstantnosréflexionssurl’évolutiondelafiscalitéoucelledesrapportslocatifsoudel’urbanisme,pourtâcherdeprendreunpeuderecul.Aprèsuneannéechargéedemouvements,tantdanslestextesquesurlesmarchés,sil’annéenouvelles’annonceégalementrichedenouveautéslégislatives(urbanisme,projetdeloisurlelogement…),letonn’estpluslemême.Demêmequelepassagedusolsticed’hivermarqueimperceptiblementunrenversement,lebasculementdesmarchésen2008aouvertunenouvelleèreetlescomportementsdedemainneserontpasceuxd’hier.QuiparexempleauraitpensénotreactuelGouvernementouvertàunretourdel’Etat?Onanticipebiensûrpour2009desnouvellesécono-miquesbrutales,aupointquenombred’acteurséconomiquess’yprépa-rentet,cefaisant,ycontribuent.Maispeut-êtrepeut-onaussiescomp-ter,plusfondamentalement,unretouràdavantagedesérénité.L’insolenteprospéritépasséedesmarchésamontréseslimitesetsonartifice.L’époquequis’ouvrenousrenvoieàdeschoixplusessentiels.Decepointdevue,lapériodequenoustraversonsestpassionnante!Ellenousinviteàdescomportementsnouveaux.Ellebousculedescertitudesetremetdesvéritésànu.Lafaillited’ungrandfinancieraméricainrévè-leunefraudetellementsimplequ’elleenestdéconcertante.Payerlesintérêtsdesunsavecleversementencapitaldesautres…Certes,lacrisepourraprovoquerdesdifficultésfortespourcertains,maiselledevraitaufondnousmettrefaceàunealternative:soitnousinciteràunrenforce-mentdelacompétition,soitnousinviteràunefraternitéretrouvée.Lapremièrebranchedel’alternative,pratiquéecesdernièresannéesavecacuitéamontréseslimites.C’estbiensûrladeuxièmebranchedel’alternativequenousappelonsdenosvœux.N’est-ilpasexactqueclamersurlestoitsnosréussitesnousisole,alorsquereconnaîtrenosfaiblessesnousrapproche?Ilestétrange,maisbienréel,deconstaterquel’aveudenoséchecs,denosinsuffisances,touchel’autreetnouslesrendplusproches.Regarderunetropbelleréussitepeutnouslaisserungoûtd’amertume,alorsquepartagerunefaiblesseetnoussoutenirdansladétressenousréchauffelecœur.C’estdanslevœud’uneattentionretrouvéeau3eélémentdutriptyquedenotreRépubliquequenousvoussouhaitonsunetrèsheureuseannée2009.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 33830DECEMBRE 2008ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierFISCALITE p.9, 10 La loi de finances 2009 :les principales mesures.Verdissement de la fiscalité,plafonnement des nichesfiscales…JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineLe prochain numéro de Jurishebdosera daté du 13 janvier 2009.
30décembre 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEDroit de propriétéServitudes de l’article L.515-8 ducode de l’environnement: indemni-sation pour baisse de valeur vénale(Cass. Civ., 3e, 3 déc. 2008, n°1258 FS-P+B, rejet)Par arrêté du 14mars 2001, le préfet desDeux-Sèvres avait institué des servitudesd'utilité publique autour des installations defabrication et de stockage de produits explo-sifs dont la société T.prévoyait l'implantation.L’exploitation agricole de M.X. se trouvantsituée en zone de danger Z4 et Z5, celui-ciavait demandé à la société une indemnisa-tion pour le préjudice subi. La société ayantrefusé de faire droit à sa demande, il avaitsaisi le juge de l'expropriation, et obtenu enappel la somme de 15000. La société T.aformé pourvoi.« Attendu qu'ayant retenu que l'institutionde zones de dangerZ4 (possibilités de bles-sures aux personnes, dégâts légers aux biens)et Z5 (très faible possibilité de blessureslégères aux personnes, dégâts très légers auxbiens), applicables aux biens en cause,entraînait un préjudice direct, matérielet certain subi par M.X. consistant en unediminution de la valeur vénale par rap-port à un bien non situé dans une zonede danger, la cour d'appel en a exacte-ment déduit que ce préjudice ouvraitdroit à une indemnitéau profit de M.X.en vertu de l'article L.515-11 du code del'environnement ».Observations de Jurishebdo: Une décisionimportante, s’agissant du préjudice indemni-sable au titre des servitudes d'utilité publiqueinstaurées à raison de la présence d’une ins-tallation à haut risque Seveso »). La ques-tion se posait en effet de la délimitation dupréjudice « direct, matériel et certain »,requis par l’article L.515-11 pour ouvrir droità l’indemnisation au titre d’une installationexistante, ou, depuis la loi du 30juillet 2003,à raison des risques supplémentaires crééspar une installation nouvelle sur site existant.Dans un arrêt du 1eroctobre 2008, la Cour decassation avait approuvé la cour d’appeld’avoir jugé que « la moins-value d’unensemble immobilier résultant de l'existencede servitudes d'utilité publique ne constituaitpas un préjudice indemnisable » au titre del'article L.515-8 (Civ., 1e, 1eroctobre 2008,n°07-15717). Cependant, la haute Cour avaitpris soin de reprendre les motifs d’appelexpliquant que c’était faute pour le requé-rant de pouvoir bénéficier d’une applicationrétroactive de la loi du 30juillet 2003. Acontrario, l’indemnisation pour la baisse de lavaleur vénale semblait donc envisageable.Elle est ici accueillie, quand bien même lerisque concerné reste faible (Z4 et Z5). Sur lefond, les juges reconnaissent donc commepréjudiciable la présence même du bâtimentclassé, sans se limiter à l’effet direct des servi-tudes, à savoir les restrictions de circulation,de construction ou d'exploitation.Bail d’habitationArticle29 de la loi du 23décembre1986: le délai de justification desressources n’est plus prescrit à peinede forclusion(Cass. Civ., 3e, 10décembre 2008, n°1264 FS-P+B, cassation partielle)Le 27septembre 2002, les consorts Y. avaientsignifié à leur locataire une proposition decontrat de location d'une durée de huit ans,en application de l'article 28 de la loi du23décembre 1986. Par lettre du 12novembre2002, celui-ci faisait part de son refus, sur lefondement de l'article 29 de la même loi, auxtermes duquel un bail de huit ans ne peutêtre imposé à un locataire dont l’appartementest soumis à la loi du 1erseptembre 1948 etdont les ressources sont inférieures à un seuilfixé par décret. M.X. avait donc communiquéà ses bailleurs les documents établissant la fai-blesse de ses ressources. Les propriétairesavaient soulevé l'irrecevabilité de sa demande,au motif qu’il n’avait pas justifié des ressourcesde MmeB., avec laquelle il vivait en concubina-ge. La cour d’appel avait retenu cet argument,et déclaré M.X. forclos à invoquer l'article 29.Celui-ci s’est pourvu en cassation:« Vu l'article 31, alinéas3 et6, de la loi du23décembre 1986 dans sa rédaction issue dela loi du 6juillet 1989;Attendu que dans un délai de deux mois àcompter de la réception de la proposition dubailleur, le locataire ou l'occupant de bonnefoi fait, le cas échéant, connaître au bailleur,en présentant les justifications, qu'il remplitles conditions de l'article 29 […];Attendu que pour déclarer M.X. forclos àinvoquer les dispositions de l'article 29 de laloi du 23décembre 1986, l'arrêt retient quedans la mesure les ressources à prendreen compte pour bénéficier de l'applicationde cet article sont celles du locataire maiségalement des autres occupants du loge-ment, M.X. devait impérativement faireconnaître au bailleur ses ressources mais éga-lement celles de MmeB., dont il ne contestepas qu'elle vit en concubinage avec lui depuisplus de vingt ans […]; qu'à défaut M.X. n'apas justifié dans le délai de deux mois de sasituation financière et de celle de MmeB […];Qu'en statuant ainsi, alors que le délaiimparti au locataire pour présenter aubailleur les justifications de ce qu'il rem-plit les conditions de l'article 29 de la loidu 23décembre 1986, n'est pas prescrità peine de forclusion, la cour d'appel a vio- le texte susvisé ».Observations de Jurishebdo: Le délai del’article 31, dans sa rédaction antérieure à laloi du 6juillet 1989, était expressément prévuà peine de forclusion. Les termes de la nou-velle loi n’ayant pas repris cette sanction, laquestion du maintien de la forclusion s’étaitposée. Les juges avaient d’abord globalementestimé que la solution demeurait la même, etque le dépassement du délai continuait àentraîner une forclusion (Civ., 3e, 17 juil. 1992,n°90-18217 et 18mai 1994, n°91-22273; CAVersailles, 23mars 2001, n°99-4906). La 3echambre inverse ici sa jurisprudence. Ellereprend ce faisant l’approche de la cour deParis, laquelle avait récemment jugé qu’« àdéfaut pour le locataire d'avoir respecté ledélai de deux mois […] le bailleur peut sim-plement solliciter le versement de dom-mages-intérêts mais ne saurait utilement fairedéclarer le locataire forclos à revendiquer lebénéfice de l'article 29 » (CA Paris, 6ech., sect.B, 29mars 2007, n°06-03296).Bail commercialProcédure de conciliation et clauserésolutoire(Cass. Civ., 3e, 10décembre 2008, n°1276 FS-P+B, cassation partielle)M.X. avait donné en location à la sociétéN.des locaux à usage de garage. Suite à ladélivrance d’un commandement de payervisant la clause résolutoire, le juge des référésavait, par ordonnance du 2octobre 2006,accordé un délai de paiement à la locataireet suspendu les effets de la clause. Le9octobre, le président du tribunal de com-merce avait nommé un conciliateur. Faute depaiement à l'échéance, M.X. avait fait déli-vrer, le 9novembre, un commandement delibérer les lieux. La locataire a saisi le juge dutribunal de commerce et obtenu de nou-veaux délais, confirmés en appel. M.X. a for-
30décembre 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE pourvoi.« Vu les articles1244-1 du code civil et L.611-7 du code de commerce […];Attendu que pour accueillir cette demande[de nouveaux délais] l'arrêt retient que ladélivrance, le 9novembre 2006, du comman-dement de libérer les lieux constitue un actede poursuite, que l'article L.611-7 alinéa5 ducode de commerce autorise le débiteur àassigner le créancier devant le juge du tribu-nal de commerce afin d'obtenir des délaisdans les conditions des articles1244-1 et sui-vants, que […] l'ordonnance de référé du2octobre 2006 n'a pas acquis l'autorité dechose jugée […] et que le fait que la sociétéN.n'ait pas respecté l'échéancier fixé par leprésident du TGI ne saurait constituer unobstacle à l'octroi de nouveaux délais […];Qu'en statuant ainsi alors que la procédu-re de conciliation instituée par lesarticles L.611-4 et suivants du code decommerce n'entraîne pas la suspensiondes poursuites individuelles et alors quel'ordonnance du 2octobre 2006 était passéeen force de chose jugée et que, dès lors, laclause résolutoire était acquise à la date de lapremière échéance non respectée, la courd'appel a violé les textes susvisés».Observations de Jurishebdo: L’ordonnance deréféré n’a certes pas l’autorité de la chosejugée au principal. Cependant, non frappéed’appel, elle devient irrévocable (Civ., 3e,25février 2004, n°02-12021). Prévoyant la sus-pension de la clause résolutoire pour un cer-tain délai, une fois cette échéance passée etfaute de remboursement de la dette, la clausepeut prendre effet. Et la Cour de cassationvient ici préciser que la mise en place d’uneprocédure de conciliation ne remet pas encause les conséquences produites par l’arrivéede l’échéance. En effet, la conciliation, si ellefait obstacle aux procédures collectives, ne sus-pend pas les poursuites individuelles. Dès lorsque la clause était acquise, le commandementde libérer les lieux était régulier et les juges nepouvaient plus octroyer de nouveaux délais.VenteObligation du notaire de vérifier laréalité du titre de propriété(Cass. Civ., 3e, 3 déc. 2008, n°1220 FS-P+B, rejet)M.X., notaire, avait dressé l’acte authentiquepar lequel MmeY. avait vendu à MmeZ. unlot de terrain. Subséquemment à la vente,M.A. avait revendiqué des droits sur cetteparcelle et le conservateur des hypothèquesavait refusé de publier l'acte. MmeZ. avaitalors assigné sa venderesse, l’agent immobi-lier et le notaire pour annulation de la venteet paiement de dommages-intérêts.Condamné in solidum avec la venderesse àpayer à MmeZ. diverses sommes en répara-tion, M.X. a formé pourvoi.« Attendu qu'ayant énoncé à bon droit qu'ilappartenait au notaire de vérifier la réali- des titres qui lui étaient soumis ou quiétaient disponibles, et relevé que M.X. s'étaitcontenté de citer et d'annexer à l'acte devente une lettredu 3août 1989 émanant duservice des Domaines mentionnant que MmeY.était « seule propriétaire de cette terre léguéepar son père par testament, mais qu'il eut étéintéressant de disposer de l'acte d'acquisition,et notamment de ce qui avait pu être détailléau paragraphe origine de propriété », la courd'appel, qui a souverainement retenu que cecourrier ne pouvait contenir de garanties suffi-santes eu égard à son ancienneté et à la for-mule de réserve qu'il contenait et que M.X.n'avait effectué aucune investigation au sujetde l'étendue du droit de propriété du vendeur,a pu en déduire […] quela responsabilitédu notaire était engagée et quel'insolvabilité de la venderesse rendant impos-sible la restitution des fonds versés par MmeZ.[…], il devait être condamné au paiement dessommes dues au titre de la résolution ».Observations de Jurishebdo: Le devoir devérification du notaire se trouve ici sanctionnépar une obligation de prudence. Autrementdit, une vérification superficielle ne suffit pas.Encore faut-il que le professionnel évalue lesinformations qu’il obtient, en l’espèce nette-ment incertaines, et qu’il en tire toutes lesconséquences: nécessité de recherches pluspoussées, informations des clients sur lesrisques commence le devoir de conseil,devoir « actif ». Parmi toutes, la vérificationdu titre de propriété est certainement la plusimportante, car elle engage de manière radi-cale la sécurité juridique de la transaction. Lenotaire est à ce titre tenu d’établir une origi-ne trentenaire, sachant qu’en cas de succes-sion, même trentenaire, il convient de remon-ter au premier titre translatif antérieur, jus-qu’à cinquante ans. Parce qu’il n’est pas enmesure d’effectuer lui-même ces vérifications,le vendeur ne saurait être tenu pour respon-sable des carences de l’origine de propriété.En l’espèce, les juges ont estimé que la vende-resse avait concouru à l’erreur. Mais lorsqu’el-le s’avère entièrement imputable au notaire,sa responsabilité est susceptible d’être la seuleengagée (Civ., 1e, 25mars 1991, n°89-21119).ExpropriationL’évaluation du bien ne tientcompte que de l’usage effectif del’exproprié(Cass. Civ., 3e, 3 déc. 2008, n°1260 FS-P+B, rejet)Par ordonnance du 4septembre 2002, lejuge des référés de Valence avait qualifié devoie de fait l'appréhension par la communede Crest de 3 parcelles appartenant à M.X.Celui-ci avait obtenu en appel une indemnitéde dépossession de 1140. Estimant cetteréparation insuffisante, faute de tenir comp-te de ce que ses parcelles servaient d’assietteà une voie de desserte, il a formé pourvoi.« Mais attendu que l'usage effectif desimmeubles et droits réels immobiliers un anavant l'ouverture de l'enquête prévue parl'article L.11-1 du code de l'expropriation, seulpris en considération pour l'estimation desbiens aux termes de l'article L.13-15, est celuirésultant de la volonté du propriétaireexproprié; que si l'arrêt relève que les ter-rains objet de l'expropriation constituentl'assiette d'une voie de desserte en lacets per-mettant d'accéder à une plate-forme dont leterrain a été acquis par la commune […]l'usage effectif de ces parcelles depuis 1992 estcelui imposé par l'expropriant depuis sa prisede possession illégale des dites parcelles».Observations de Jurishebdo: La prise de pos-session d’un terrain par l'administration sansprocédure d'expropriation régulière préa-lable constitue une voie de fait (Civ., 3e,16février 1994, n°92-70276). Elle ouvre droità une indemnité de dépossession qui vise,comme l’indemnité d’expropriation, à répa-rer le préjudice subi et non à verser àl’exproprié un prix de vente. Cette distinctionexplique la règle selon laquelle le juge doittenir compte de l'usage effectif du bien unan avant l'ouverture de l'enquête publique. Ils’agit en effet d’exclure les améliorations dedernière minute, réalisées dans le but d’uneindemnisation plus élevée, non représentati-ve de « l’usage effectif » de l’immeuble parl’exproprié avant l’expropriation. Or, enl’espèce, l’usage des parcelles en tantqu’assiette d’une desserte ne ressortait pasde la volonté de ce dernier, mais de celle dela commune. Aucun préjudice ne découlaitdonc de l’expropriation des parcelles en tantqu’elle servait d’assiette à cette voie.H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
30décembre 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREELe financement du logementPhilippe Dallier reconnaît que les moyensbudgétaires pour le logement sont en bais-se et que, si cette baisse est compensée engrande partie par le recours au 1% loge-ment, il faudra être en mesure d’assurer lerelais entre les deux (JO déb. Sénat, 5 déc.p.8329).Le sénateur s’interroge sur la disparition duPass-travaux, mais aussi sur la poursuite dufinancement des opérations de l’ANRU.Il s’étonne par ailleurs que les crédits defonctionnement du DALO aient été recon-duits à l’identique en dépit de l’entrée envigueur du recours contentieux pour non-respect du DALO.Thierry Repentin s’étonne de la différencede traitement qui va exister entre le parcprivé qui va bénéficier de l’Eco-PTZ de30000euros par logement, alors que leparc public aura un prêt à taux bonifié de12000euros par logement (p.8332).Christine Boutin indique que l’accord passéentre l’Etat et l’UESL permet une réorienta-tion des emplois du 1% logement vers lespriorités de la politique du logement défi-nies d’un commun accord entre le Gouver-nement et les partenaires sociaux (p.8342).Elle ajoute pour l’ANRU que l’annulationd’un stock d’autorisation d’engagementnon affecté en fin d’année n’est envisagéeque pour des raisons comptables, mais quel’ANRU a les moyens de faire face à sespaiements. À propos de la rénovation deslogements sociaux, elle indique que le prêtsuperbonifié au taux de 1,9% mis en placepar la Caisse des dépôts équivaut à unesubvention de 2300euros par logementpour aider les bailleurs à financer les tra-vaux d’isolation thermique (p.8344).Philippe Dallier soutient un amendementpour supprimer l’article 82qui vise à mettrefin au dispositif d’exonérations sociales etfiscales des ZFU (p.8351). Dominique Brayeajoute que le dispositif des ZFU a permisentre1997 et2007 de créer 13000 emploisà Marseille et 1200 à Mantes-la-Jolie.L’article 82 a été supprimé (p.8354).INRAPLors des débats sur le budget de la culture,Christine Albanel a indiqué que l’effort demaîtrise des prescriptions d’archéologiepréventive avait été poursuivi (JO déb.Sénat 6 déc. p.8483) puisque 6,7% desdossiers instruits par les DRAC ont faitl’objet de prescription de diagnostic, contre14,9% en 2002. Le nombre d’opérateursagréés a été augmenté.À propos du FISAC, Hervé Novelli indiqueque le Gouvernement a décidé de renfor-cer ses possibilités d’intervention. La procé-dure d’utilisation de ce fonds sera recen-trée au travers d’un Conseil stratégique ducommerce de proximité (JO Sénat 7 déc.p.8532). Il annonce la prochaine parutiondu décret sur la réforme du FISAC et lamise en place du Conseil stratégique. Letaux d’accompagnement de l’Etat pourraaller jusqu’à 40%, l’assiette des dépensessubventionnables est élargie, les plafondsde subventions sont augmentés.À propos des mesures transitoires de laréforme de l’urbanisme commercial,Hervé Novelli indique notamment quedans les cas les extensions ne nécessitentpas de permis de construire, elles doiventnéanmoins faire l’objet d’une visite de lacommission de sécurité et d’accessibilitépour être valides (JO Sénat 7 déc. p.8534).Il ajoute que le député Jean-Paul Charriédoit transmettre avant la fin de l’année sespropositions définitives quant àl’intégration dans le droit commun del’urbanisme du régime d’autorisation appli-cables aux commerces.Attaque contre l’ISF et le bouclierfiscalLe 8décembre, Jean Arthuis a proposé uneréforme fiscale en 3 temps: suppression del’ISF, suppression du bouclier fiscal (dont ilsouligne l’hypocrisie puisqu’appliqué sur unrevenu réduit par les opérations LMP oumonuments historiques par exemple), etcréation d’une nouvelle tranche à l’impôtsur le revenu, au-delà de 100000euros,taxée à 45% ainsi que le relèvement de 18à 19% du taux de prélèvement libératoiresur les produits financiers (JO Sénat 9 déc.p.8555).Philippe Marini soutient le dispositif propo-sé. Christine Lagarde répond que la formu-le proposée ne permet pas de compenser laperte pour l’Etat de la suppression de l’ISF(p.8559). La ministre sollicite le retrait desamendements et estime qu’il faut aborderce sujet dans le cadre de la revue généraledes prélèvements obligatoires.Prenant la parole pour le groupe UMP,Henri de Raincourt estime impossible deremettre en question totalement dans sonprincipe l’ISF, sans que le débat ait étédavantage annoncé (p.8564).L’amendement II-309 a donc été repous- (par 33 votes pour et 300 contre,p.8566).Alain Lambert a par ailleurs proposéd’exonérer de droits de mutation les loca-taires qui achètent le logement qu’ils ontoccupé pendant au moins 2 ans (amende-ment II-281), mais il l’a retiré (p.8571). Enrevanche, il a obtenu le vote del’amendement II-280 qui supprime lasolidarité des héritiers pour le paiement desdroits de succession pour ceux qui sont exo-nérés de droits de mutation par décès.Le recadrage du MalrauxÀ l’article 42, qui concerne le Malraux, Phi-lippe Marini a suggéré de limiter dans letemps les effets de l’avantage fiscal desclassements en ZPPAUP ou en secteur sau-vegardé (p.8579), en prévoyant leur dispa-rition au bout de 20 ans. Christine Lagardea demandé le retrait de cet amendement,expliquant que le Gouvernement proposaitde refondre le dispositif Malraux en uneréduction d’impôt plafonnée à100000euros de dépenses par an (et autotal 400000euros sur 4 ans).L’amendement n’a pas été adopté(p.8583).En revanche, a été voté l’amendement II-330 qui élargit le dispositif Malraux auxopérations de transformation en logementde combles, greniers ou parties communes(p.8585).Le débat a ensuite porté sur le point desavoir s’il faut retenir un taux de réductiond’impôt identique dans les secteurs sauve-gardés et les ZPPAUP. Christine Lagarde aestimé nécessaire de maintenir un taux plusfavorable pour les secteurs sauvegardés quiont des contraintes supplémentaires. A étévoté l’amendement II-360 qui prévoit untaux de 25% pour les ZPPAUP et de 30%pour les secteurs sauvegardés (p.8589).A aussi été approuvé l’amendement I-361 qui porte le montant du plafond àretenir à 150000euros (p.8590).À l’article 42 bis qui concerne les monu-ments historiques, Eric Woerth approuveles amendements qui visent à rétablir letexte initial et à ne plus distinguer entre lesLa loi de finances au Sénat: les sénateurs tentent de simplifier la fiscalité
30décembre 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEmonuments ouverts au public et ceux quine le sont pas (p.8596). Il soutientl’exigence de conservation de l’immeublependant 15 ans et l’interdiction de transfor-mation en copropriété. L’article 42 bisamendé a été voté.Un article a été ajouté pour demander auGouvernement la rédaction d’un rapportsur l’opportunité de fixer un délai maxi-mum sur la réalisation des fouilles archéo-logiques faisant suite à des diagnostics(p.8597).L’article 43fixe un plafond de 40000 auxavantages fiscaux des investissements réali-sés outre-mer. Il a été voté avec amende-ments (p.8606).LMP et plafonnement global desniches fiscalesL’article 44concerne le régime fiscal desmeublés. Il a été voté un amendement (n°II-356) qui inclut expressément les activitésde type chambres d’hôtes, gîtes ruraux oumeublés de tourisme dans les activités sou-mises au seuil de 80000euros des micro-entreprises et les fait bénéficier del’abattement de 71% du chiffre d’affairespour le calcul du bénéfice imposable (pro-pos d’Eric Woerth, JO déb Sénat 9 déc.p.8612).Philippe Marini a expliqué le dispositif (unpeu compliqué) qu’il proposait pour assurerune transition entre le régime actuel et lenouveau régime qui réduit les cas unloueur peut être qualifié de professionnel.L’idée est de gonfler fictivement les recettestirées des locations ayant commencé avantle 1erjanvier 2009 en les multipliant partrois, cette valeur étant progressivementréduite sur 5 ans. L’amendement proposé aétalé la période transitoire sur 10 ans et faitpasser le coefficient multiplicateur de 3 à 5(amendement II-225, voté p.8614).A aussi été voté un amendement II-227 quiétend la réduction d’impôt votée parl’Assemblée aux logements compris dansdes structures affectées à l’accueil familialsalarié des personnes âgées ou handica-pées.L’article 44 bis concerne leplafonnementglobal des avantages fiscaux. Jean-Pier-re Fourcade rappelle au ministre qu’il y aeu une tentative précédente pour encadrerles niches fiscales mais qu’elle s’est heurtéeau Conseil constitutionnel en 2005(p.8620). Eric Woerth juge que le nouveaudispositif est plus simple que le précédent.Il indique que le plafonnement s’appliqueaux niches qui permettent d’obtenir unavantage économique, mais non à cellesqui s’attachent à des situations que l’onsubit.Le 9décembre le débat a commencé sur lasuppression du régime Robien. Nicole Bricqpropose, mais sans succès de le supprimer(JO déb. Sénat 10 déc. p.8639). Marie-Fran-ce Beaufils a aussi suggéré de majorer letaux d’imposition des SIIC pour le fixer à26%, mais elle n’a pas été suivie (p.8643).Le verdissement des incitationsfiscales à la constructionL’article 45concerne l’Eco-PTZ que PhilippeMarini présente comme complexe et nonapplicable avant une bonne année, car lié àdes textes d’application du Grenelle II, nonencore examiné en conseil des ministres. Ilpropose donc la suppression de l’article. Lasecrétaire d’Etat a toutefois proposé desimplifier le mécanisme: en supprimant lacondition de plafond de dépense au m2(qui était fixée à 300euros) et en suppri-mant la variation de la durée du prêt enfonction des ressources de l’emprunteur.Jean Arthuis est également très critique surle dispositif très complexe puisqu’il fonc-tionne avec un crédit d’impôt accordé auxbanques et qu’il suppose la parution dedécrets d’application du Grenelle II(p.8649). L’amendement du Gouvernement(n° II-393) a été voté (p.8651).Avez-vous un père sénateur?À propos de l’article 46qui vise le PTZ et lemajore pour les constructions les plus per-formantes du point de vue énergétique,Jean Arthuis est aussi très sévère. Il indiqueque le mécanisme du PTZ qui est un finan-cement partiel, incite les banques à majorerleurs taux pour les financements complé-mentaires (p.8652).Anne-Marie Idrac explique que, pour unlogement déjà achevé, le promoteur devrajustifier auprès de l’acquéreur que le loge-ment respecte la norme bâtiment basseconsommation, produite par un expert indé-pendant. Pour un logement qui n’est pasencore achevé, le promoteur devra remettrel’attestation à l’achèvement des travaux.Michel Mercier relève que le PTZ est“hyperadministré”. Il cite l’exemple de sonfils qui avait obtenu un PTZ pour8000euros, mais qui devait payer700euros de frais pour produire tous lespapiers à fournir. Il a renoncé à ce prêt etemprunté la somme à son père! (p.8653).L’amendement de suppression a été voté(p.8655).L’article 47qui “verdit” le crédit d’impôtTEPA a été voté.L’article 48qui réserve le régime Robienaux logements les plus performants dupoint de vue énergétique a été voté(p.8657).L’article 49autorise les exonérations, totalesou partielles, de taxe foncière pour leslogements neufs les plus performants. Il aété adopté (p.8664).L’article 50rénove le crédit d’impôt enfaveur du développement durable. Contrel’avis du Gouvernement, il a été étendu auxéquipements de système d’assainissementnon collectif ne consommant pas d’énergieet permettant de récupérer l’eau pourl’irrigation d’un jardin, explique CharlesRevet (n° II-346, voté p.8671).Hausse des droits de mutation?Un amendement a modifié le système decalcul de la majoration de taxe foncièreapplicable aux terrains constructibles. Lafourchette de majoration de la valeur loca-tive actuellement fixée par palier de0,50euro à 3euros a été remplacée parune fourchette de 0 à 3euros (amende-ment II-102 voté p.8679).Par ailleurs, les sénateurs ont adopté unamendement (n°II-368, p.8681) qui autori-se les communes à porter de 1,2 à 2%letaux de la taxe communale additionnel-le aux droits d’enregistrement sur les muta-tions immobilières (elles peuvent actuelle-ment diminuer le taux jusqu’à 0,5% maisnon l’augmenter).François Rebsamen a proposé de relancer lechantier de la réforme des valeurs locatives.Il n’a pas été suivi (rejet de l’amendementn°II-292, p.8699). Christine Lagarde a rappe- qu’Edouard Balladur devait remettre unrapport sur cette question le 1ermars 2009.En revanche il a été voté un amendementconcernant la valeur locative des biens encrédit-bail qui vise à considérer que lavaleur locative après la levée d’optiond’achat demeure la même qu’au début ducrédit-bail et qu’elle correspond à la valeurréelle du bien (II-287, voté p.8701).Lors de la seconde délibération, Eric Woertha souhaité revenir sur l’extension du créditd’impôt aux dispositifs d’assainissement etsur la possibilité des communesd’augmenter le taux de la taxe sur les muta-tions à titre onéreux (p.8755). L’ensembledu texte a été adopté (p.8769).
30décembre 2008page6JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREELe recensement des formesd’actionAu-delà du schéma partenarial de type« actionnarial », qui caractérise les SEM,avec un actionnaire majoritaire public etdes acteurs privés, « il existe de très nom-breuses autres formes d’associations, par-fois plus structurelles, parfois plus contrac-tuelles» constate Jean-Léonce Dupont,vice-président de la FedEpl. Exemples: lescontrats de prestations, les filiales com-munes créées entre les SEM et d’autresentreprises, les groupements momentanés,les sociétés de projets…La Fédération a donc jugé utile de lesrecenser et d’en faire un bilan. Un chantierauquel se sont attelés depuis plus de deuxans les membres du Club des actionnaires,lequel rassemble les principales entrepriseset banques actionnaires des SEM. Le résul-tat de ces travaux prendra la forme d’unguide, dont la publication est prévue pourle début 2009.L’élargissement du champ desSPLALa deuxième grande orienta-tion stratégique de la Fédération pour2009 concerne la généralisation des Socié-tés Publiques Locales (SPL). Ces entreprisesau capital exclusivement public existentdepuis 2006 mais elles ont un champd’action pour le moment limité àl’aménagement (SPLA).L’idée consiste donc à partir de ce « proto-type » pour poser le cadre d’une SPL géné-raliste, susceptible d’intervenir dansl’ensemble des domaines sur lesquels lesSEM exercent aujourd’hui leurs compé-tences: transport public, tourisme, culture,l’eau, les déchets… Car ces sociétés présen-tent un avantage de taille: elles sont consi-dérées par le droit communautaire commele prolongement naturel des collectivités,si bien qu’il n’est pas besoin de les mettreen concurrence. « De tels outils existentdéjà en Allemagne, en Belgique, ou enco-re en Espagne » souligne Jean-LéonceDupont. En outre, « 85% del’investissement public étant issu des collec-tivités territoriales, il est normal de leurdonner les outils dont elles ont besoin ».Une proposition de loi relative à ces SPL adonc été présentée à l’Assemblée Nationa-le, soutenue par près de 150 signataires,appartenant à l’ensemble de la classe poli-tique. Elle sollicite également une déroga-tion à la règle des 7 actionnaires, pour,selon Martial Passi « ne pas freiner inutile-ment la création de SPL dont la mission neconcernerait qu’un nombre inférieur departenaires publics ». Jean-Léonce Dupontse dit confiant quant à l’aboutissement duprojet. Reste à convaincre le ministère del’Intérieur…Vers une meilleure sécurité juri-diqueEn France, le cadre juridique de fonction-nement des EPL reste incertain, et peu sûr,car complexe. En effet, en tant que socié-tés anonymes, les SEM relèvent de la loi du24juillet 1966 sur les sociétés commer-La stratégie 2009 des entreprises publiques localesRecenser l’éventail des outils à la disposition des élus pour développer les terri-toires, et promouvoir les solutions opérationnelles pertinentes, telles que les SPL(Sociétés publiques locales): tel est le mot d’ordre de Fédération des Entreprisespubliques Locales pour 2009. Selon le nouveau président de la FedEpl, MartialPassi, le contexte économique actuel renforce la nécessité d’un investissementaccru des EPL au service des collectivités.Martial Passi, maire de Givors et vice-président du Grand Lyon, qui vient d’êtreélu à la présidence de la FedEpl (nouveau nom depuis 2008 de la Fédération desSEM) en présentait les objectifs à la mi-décembre.ciales. Mais leur nature mixte les fait déro-ger à ces règles sur de nombreux points,notamment pour leurs statuts et leursmodalités de fonctionnement, lesquelssont régis par la loi du 7juillet 1983, modi-fiée par la loi du 2janvier 2002 et codifiéeau code général des collectivités territo-riales (CGCT). Une loi qui ne répond plusaux besoins actuels et qui nécessiterait unimportant toilet-tage. En outre,selon la naturede leurs opéra-tions, les SEM setrouvent sou-mises au codedes marchéspublics.Dans ce contex-te, la communi-cation interpré-tative renduepar la Commis-sion européen-ne début 2008sur les partena-riats public/privéinstitutionnelsprend toute sonimportante. Elley distingue ledroit applicableselon que lesEPL intervien-nent dans lecadre d'uneconcession oud'un marchépublic, et suggère que l'attribution d'unemission à une entité mixte soit effectuéeselon une procédure d'appel d’offresunique, plutôt que par une double procé-dure de mise en concurrence. Ce faisant,elle propose un cadre juridique clair etsécurisé, ce qui, selon Mireille Flam, vice-présidente de la FedEpl, « constitue un pasimportant, notamment car nous avonsbesoin en France de mettre de l’argentpublic dans l’économie, et que les EPLconstituent un moyen simple d’en contrô-ler l’utilisation ».Les EPL face à la criseDifficultés de financement et de refinance-ment des opérations d’aménagement, pro-blèmes de recapitalisation par manque deliquidités… Les EPL subissent la récessioncomme tous les opérateurs. Cependant,Les EPL en 20081094 EPL en activité dont 13 créées depuisle 1erjanvier 2008.254 projets recensés au 4décembre 2008,dont:- 66 dans le secteur Tourisme/Culture/Loisirs,- 52 dans le Développement Économique,- 46 pour l’Aménagement,- 46 dans le domaine de l’Énergie.30 projets de SPLA.51034 emplois en équivalent temps plein(+2,6%).2,8milliards de capitalisation détenue à65% par les collectivités locales.10,3milliards de chiffre d’affaires(+8,7%). (source: Féd.EPL)Martial Passi, nouveauprésident de la FedEpl. Ilsuccède à Jean-PierreSchosteck, député-mairede Chatillon, conformé-ment au principe de prési-dence tournante, dévoluetous les 3 ans à un desgroupes politiques de laFédération (UMP, UDF, PSet PC).Il sera entouré de 4vice-présidents: Paul Blanc,sénateur des PyrénéesOrientales (UMP), Jean-Léonce Dupont, sénateurdu Calvados (NouveauCentre), Mireille Flam,conseillère de Paris (PS) etRoland Muzeau, députédes Hauts-de-Seine (PC).
Bruno Dhont (directeur de l’Association des Responsables de Copropriété)30décembre 2008page7JURIShheebbddooimmobilier33 QQUUEESSTTIIOONNSS AAJurishebdo Immobilier: la CNAB a réalisé un travail qui améliore l’information sur le mon-tant des charges de copropriété. Que lui reprochez-vous?Bruno Dhont:« Nous pensons que ce travail n’améliore pas du tout l’information etque ses résultats ne sont pas du tout fiables. Alors que l’étude de l’année dernièredonnait une moyenne de 21,1 euros le m2, celle de cette année présente une moyen-ne de 21,5 euros, soit 1,89 % de hausse. Pourquoi “redresser” le chiffre à 3 % dehausse? L’échantillon sur lequel l’étude est faite n’est d’ailleurs pas représentatif duparc français ce qui fait qu’on arrive à des résultats non pertinents. À titre d’exemple,le montant des charges est présenté comme ayant baissé de 7,1 % à Saint-Denis alorsque rien ne peut justifier une telle baisse. Par ailleurs, l’étude se base sur desmoyennes par m2de surface habitable alors que la plupart des syndics ne possèdentpas ces données et ne disposent que de la surface hors œuvre nette qui n’a rien àvoir. Ce qui fait que les chiffres donnés sont forcément minorés et faussés. Enfin nousremarquons que d’autres analyses, comme celles d’Apogée dont chacun connaît lesérieux, fournissent des moyennes de charges qui sont bien plus élevées que celles dela CNAB».JHI: l’étude apporte cependant des éléments nouveaux sur le montant effectif de larémunération des syndics…B.D.: « Nouveaux mais, aussi, improbables. Il n’est, en effet, pas vraisemblable queles honoraires supplémentaires des syndics qui intègrent les honoraires d‘assembléegénérale, les honoraires travaux et les honoraires privatifs ne soient que de 10,5 %des honoraires de base (0,2 par m2, pour 1,9 d’honoraire de base, alors que lesestimations vont de 50%… à 100%)».Par ailleurs les chiffres sur la rentabilité des syndics avancés par la CNAB pour démon-trer une très faible rentabilité de l’activité de syndic n’intègrent pas les produitsfinanciers, qui représentent pourtant de 10 à 12 % des honoraires de base. On peutse demander aussi si le chiffre de rémunération indiqué intègre les honoraires priva-tifs (frais de relance par exemple ou d’états datés). On peut penser que non. Donc encore les chiffres sont contestables».JHI: comment souhaitez-vous faire progresser les choses?B.D.: «Nous avons écrit à la CNAB pour lui demander de pouvoir faire nous-mêmes uneenquête sur trois problèmes posés par son étude des charges et pris à titre d’exemple: laconfusion entre mètres carrés habitables et mètres carrés de surface hors œuvre net, lemontant très faible (selon la CNAB) des honoraires supplémentaires des syndics et labaisse spectaculaire des charges à saint Denis. Nous attendons leur réponse». L’ARC réagit à la publication des statistiques sur les charges présentées par la CNAB.IINNIITTIIAATTIIVVEESSselon Martial Passi, la crise devrait aussiamener les EPL à jouer un rôle encore plusévident, car leur ancrage territorial repré-sente un atout dans le contexte actuel. Ceque semble confirmer la nature du plan derelance, axé prioritairement surl’investissement, et donc sur les équipe-ments. Plus globalement, pour MaximPeter, directeur général de la Fédération,« la crise économique mondiale appelle àun renouveau de l’action publique loca-le». La FedEpl trouvera naturellement às‘y inscrire dans le cadre de ses activitéstraditionnelles, mais également par unsoutien aux initiatives et aux dynamiqueslocales. Des axes de mobilisation sont ainsiprévus pour 2009 en faveur des pépinières,des incubateurs, ou encore des plate-formes d’innovation.A l’issue de la 11e conférence des EPL enEurope qui s’est tenue à Bruxelles le17novembre dernier, le constat entre lesprincipales fédérations est unanime: lesEPL estiment avoir un rôle essentiel àjouer, dans ces temps incertains, en matiè-re de cohésion sociale et territoriale. Lesfédérations ont rappelé toute leur déter-mination à y faire face par le biais d’unedéclaration commune.Hélène LécotRépartition des 1094 EPLpar activité principale“Solibail pour louer sans souci”Le ministère du logement, en lien avecl’Anah, a lancé le 17décembre une cam-pagne pour favoriser le développementde l’intermédiation locative. Le bailleur estinvité à louer son logement à une associa-tion qui le sous-loue à un ménage en diffi-culté.Trois associations œuvrant en Ile-de-Franceont déjà signé des conventions avec la pré-fecture. Il s’agit d’Aurore (Hauts-de-Seineet Val-de-Marne), AIS 93 (Seine-Saint-Denis), FAPIL IDF (les trois départementsde la petite couronne) et Habitat et Déve-loppement Ile-de-France (Seine-Saint-Deniset Val-de-Marne).Le loyer est plafonné à 16,81 le m2desurface utile, en zone A (même plafonddu loyer dans le régime Borloo ancien). Lebailleur dispose des garanties suivantes:paiement du loyer même en cas de vacan-ce, remise en état du logement, gestiondes contentieux avec les ménages logés,remise à disposition du logement au ter-me du bail.Plus d’informations sur solibail.fr ouauprès du centre de renseignements télé-phoniques: 0 826 80 39 39Fédération FCTLes courtiers en travaux ont constitué unenouvelle fédération professionnelle: laFédération Française du Courtage en Tra-vaux.Présidée par Nicolas Daumont, cette nou-velle organisation souhaite la créationd’une convention collective spécifique. Ellea élaboré un code de déontologie et enappelle à une définition normalisée de laprofession. Elle demande aussi qu’unordre des courtiers en travaux soit institué.
30décembre 2008page8JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFLes permis de construire prorogésd’un anLe décret qui prolonge d’un an la durée devalidité des permis de construire a été publié(n°2008-1353 du 19décembre 2008, J.O. du20, p.19543).Il prévoit que le délai de validité des permis deconstruire, d’aménager ou de démolir et desdécisions de non-opposition à une déclarationintervenus au plus tard le 31décembre 2010est porté à trois ans. La majoration s’appliqueaux autorisations en cours et elle peut secumuler avec la prolongation éventuellementdemandée par son bénéficiaire.Majoration des plafonds du PTZpour le neufLe montant plafond de l’avance remboursable(PTZ) a été majoré par décret du 19décembre(n°2008-1366, J.O. du 20, p.19568). Les mon-tants définis sont valables jusqu’à fin 2009. Parailleurs, le système du PTZ prévoit que souscondition de ressources, il est possible àl'emprunteur de bénéficier d'une période dedifféré d'amortissement. Le nouveau décretmodifie les plafonds de ressources qui ouvrentdroit à une fraction plus forte de l'avance avecdifféré de remboursement majoré.Quels freins à l’accession?La mobilité des propriétaires à l’épreuve de lacrise: tel était le thème de l’étude de l’Anilprésentée à l’occasion de son assemblée géné-rale le 18décembre dernier.L’étude a identifié un certain nombred’obstacles à la mobilité. En dehors de l’âgequi explique une faible propension à la mobi-lité, les obstacles le plus souvent cités sont liésau coût de la mobilité: frais et taxes liés autransfert de propriété, au financement del’acquisition et le cas échéant, rémunérationde l’intermédiaire. Sont aussi citées: larecherche malaisée d’un logement à acheteret le délai entre le précontrat et la signaturede l’acte de vente. L’étude indique que, horscommission d’intermédiation, le coût des tran-sactions immobilières en France est parmi lesplus élevés d’Europe. Pour la vente d’un biende 150000 et l’achat d’un bien d’un mêmemontant, le coût de la mobilité est chiffré à18450 plus 9000 de commission d’agentimmobilier, soit au total 27450.Quelles mesures à prendre pour favoriser lamobilité? Propositions des intervenants audébat:- Pierre Quercy(USH): travailler sur la sécurisa-tion pour permettre à des familles d’accéder àla propriété.- Philippe Plancoulaine(CNP Caution): mieuxinformer les emprunteurs sur le coût des cré-dits relais.- René Pallincourt(FNAIM): étendre à l’ancienla majoration du PTZ et construire un statutdu bailleur privé- Jean-François Gabilla(FPC): adopter rapide-ment l’extension du Pass-Foncier aux loge-ments collectifs et autoriser des locations plussouples pour un propriétaire qui veut êtremobile.- Marie-Christine Caffet(Crédit Mutuel): sécu-riser le parcours résidentiel.- Etienne Crépon(directeur de l’habitat, del’urbanisme et des paysages): améliorer latransparence du marché car l’accession repar-tira lorsque les ménages n’anticiperont plus debaisse des prix.NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 300UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443034624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésNombre depersonnesLogement ancienLogement neufZone AZone BZone CZone AZone BZone C17200044000412501070008800069000210125066000618751500001265001030003112500760007125016700014300011900041237508600080625183500159000134500513500096000900002005001775001500006 et +14625010600099375217000191500165500Montants plafonds du PTZNature des fraisMontantVenteDiagnostics500AchatCrédit relais (intérêts)7150Notaire1800Droits d’enregistrement7800Garantie prêt (hypothèque)900Frais de dossier300Total I18450Commission agent immobilier9000Total 227450Non-transfert du PTZ0 à 15 000 Source: AnilÉléments du coût de la mobilitépour un propriétaire
Un nouveau régime d’incitation àl’investissement locatif pour leslogements neufsLe dispositif le plus innovant des lois definances de décembre figure dans la loi definances rectificative pour 2008 (art. 31). Ilinstitue un nouveau régime d’aide àl’investissement locatif dans les logementsneufs (voir tableau ci-dessous). C’est unmécanisme temporaire valable 4 ans, plusfavorable pour les investissements des deuxpremières années que pour les deux sui-vantes, car le taux de la réduction d’impôt yest de 5 points plus élevé (25% au lieu de20%). Il est subordonné à l’engagement dubailleur de louer nu à titre de résidence prin-cipale du locataire pendant 9 ans. L’avantagefiscal est accessible par un investissement endirect, mais il peut aussi être obtenu par lebiais de placements en parts de SCPI.Ce régime n’est pas sans rappeler celui de laloi Méhaignerie de la loi de finances pour1987.En contrepartie de la création de ce nouveaurégime d'incitation fiscale, la loi (art. 31 II dela LFR) met un terme au régime del'amortissement Robien après le31décembre 2009.Autres aménagements desrégimes d'impositionLe législateur a aménagé d'autres régimesd'imposition. En voici deux exemples.Il est désormais possible, pour les réduc-tions d'impôt accordées pour investissementsdans les résidences de tourisme classéessituées dans les zones derevitalisation rurale, et surdemande du contribuable, quele solde soit imputé suivant desmodalités différentes de ce quiest prévu par le texte del'article 199 decies E: après lapremière imputation, la réduc-tion serait étalée sur six annéesau lieu de cinq années (art. 94LF).Ou encore (art. 95 LF), laréduction d'impôt qui est accor-dée aux personnes qui investis-sent dans l'achat d'un loge-ment qui est situé dans unerésidence de tourismeconstruite avant le 1erjanvier1989 et qui est réhabilité estmodifiée. La condition de datede construction est remplacéepar une condition d'âge. Larésidence doit être construitedepuis plus de 15 ans, ce quipar conséquent élargit la listedes immeubles concernés.Le plafonnement desniches fiscalesLe principe du plafonnementdes niches fiscales se trouve àl’article 91 de la loi de finances.30décembre 2008page9JURIShheebbddooimmobilierLLOOII DDEE FFIINNAANNCCEESS 22000099Les grandes lignes de la loi de finances 2009CaractéristiquesModalitésDate del'investissement1erjanvier 2009 31décembre 2012EngagementLocation nue, à titre de résidence principa-le pendant 9 ansPlafond de loyerMêmes plafonds que le RobienTyped'investissement- Logement que le contribuable achèteneuf ou en VEFA- ou qu'il fait construire,- ou local affecté à un usage autre que lelogement et que le contribuable transfor-me en logement- ou encore logement acquis non décentet réhabilité afin d'atteindre des perfor-mances techniques voisines de celles deslogements neufsPlafond de ladépense d'inves-tissement retenue300000Taux de la réduc-tion d'impôt25% pour les acquisitions en 2009 et 201020% pour les acquisitions en 2011 et 2012Imputation de laréduction d'impôt1/9echaque annéeReport del'excédentSi la fraction de la réduction d'impôt pourune année excède l'impôt dû, elle peutêtre reportée pendant 6 ans.Complément deréduction d'impôtEn cas de poursuite de la location après 9ans: 2% par an du prix del'investissement pendant 6 ans maximumApplication géo-graphiqueToutes zones sauf celles qui seront délimi-tées par arrêté et non caractérisées par undéséquilibre entre l'offre et la demandede logementsLa nouvelle réduction d'impôt pourl'investissement dans le logement locatifGrande nouveauté de cette année: le plafonnement des niches fiscales,mesure qui fait le pendant du bouclier fiscal. Cette mesure était attendue.Une l’était beaucoup moins: la création d’un nouveau régime fiscal pourle logement locatif neuf avec la suppression du Robien après 2009.Le principe est que le total de certains avan-tages fiscaux ne peut pas procurer uneréduction du montant de l'impôt supé-rieur à un certain montant. La limite est fixéeà la somme d'un montant de 25000 etd'un montant égal à 10% du revenu impo-sable servant de base au calcul de l'impôt surle revenu. Exemple: si un contribuable a unrevenu imposable de 100000euros, le mon-tant maximum des avantages fiscaux sera de25000 +10000, soit 35000.Quels avantages fiscaux retenir pour cecalcul? La liste en est fixée à l'article 200-0 A2 du CGI; les modalités seront précisées pardécret. L’amortissement Robien en fait partiemais certains régimes ne seront retenus qu'àconcurrence d'une fraction de l'avantage fis-cal.Le plafonnement s'appliquera pour la pre-mière fois pour l'imposition des revenus de2009, sous réserve de dispositions transitoires.Par ailleurs, et dans le même esprit, un autrearticle (art. 87) instaure un plafond aux avan-tages fiscaux des investissements réalisésoutre-mer. Le total des réductions d'impôtadmis pour un contribuable pour une annéepour ses investissements outre-mer (art. 199undecies A et B du CGI) ne peut excéder40000.Mesures de recadrage: Malraux,LMP, monuments historiquesPlusieurs régimes fiscaux sont plus ou moinsprofondément réformés.1. Le régime Malraux devient une réduc-tion d'impôtLe nouveau régime se trouve à l'article 199duovicies du CGI, issu de l’article 84 de la loide finances. Il fonctionne désormais sur leprincipe d'une réduction d'impôt et nonplus sur le principe du déficit reportable surles autres catégories de revenus. La réduc-tion est égale à 30% des dépenses, rete-nues dans la limite annuelle de100000euros. Elle est portée à 40% lorsqueles immeubles sont situés dans des secteurssauvegardés. La location doit prendre effetdans les 12 mois qui suivent l'achèvementdes travaux.Le nouveau régime s'applique aux dépensesportant sur des immeubles pour lesquels unedemande de permis ou une déclaration detravaux est déposée à compter du 1erjanvier2009.Les monuments historiquesDésormais, pour bénéficier du régime fiscaldes monuments historiques (ou inscrits à
l'inventaire supplémentaire des MH ouencore ayant reçu le label de la fondationdu patrimoine), le propriétaire doits'engager à en conserver la propriétépendant au moins 15 ansà compter deleur acquisition (art. 85 LF).La réforme des meublésLa définition du loueur en meublé profes-sionnel est restreinte par l’article 90 de la loide finances. Pour relever du régime LMP, ilfaut désormais remplir trois conditions cumu-latives:- un membre du foyer fiscal au moins est ins-crit au registre du commerce comme loueurprofessionnel,- les recettes annuelles retirées de cette activi- par l'ensemble des membres du foyer fis-cal excèdent 23000,- ces recettes excèdent les autres revenus dufoyer fiscal (sous réserve de dispositionstransitoires plus favorables pour les loca-tions ayant commencé avant le 1erjanvier2009).(Voir à ce propos les explications de PhilippeMarini dans les débats au Sénat, p.5).Par ailleurs, la loi nouvelle crée un nouveaurégime de réduction d'impôt en faveurde l'investissement dans les logementsmeublés compris dans certains établis-sements (art. 199 sexvicies du CGI, art. 90 Vde la LF). Il s'agit des établissements pourpersonnes âgées ou handicapées, des rési-dences avec services pour étudiants, des rési-dences de tourisme classées ou des établisse-ments de santé.La réduction d'impôt, calculée sur le prix derevient des logements est de 5%. Le mon-tant annuel de la réduction d'impôt ne peutpas dépasser 25000euros. Le propriétairedoit s'engager à louer le logement pendantau moins 9 ans à l'exploitant de la résidenceou de l'établissement.Les incitations aux économiesd’énergie.De nombreuses dispositions de la loi definances visent à orienter les investissementsvers les logements les plus économes enénergie.Le plus nouveau est l’Eco-PTZ, d’autresréorientent des dispositifs existants dans lesens d’une plus grande incitation environne-mentale.L’Eco-PTZL’ « Eco-PTZ » destiné à financer destravaux d'économie d'énergie estconçu sur le modèle du PTZ pourl’accession. L’avance peut être consen-tie pour des logements achevés avantle 1erjanvier 1990, utilisés comme rési-dence principale. Elle est accessible auxpropriétaires occupants et auxbailleurs. Notons que l’avance est limi-tée 30000euros par logement.Le verdissement du PTZDeux mesures affectent le prêt à tauxzéro pour l’accession.La première (art. 100 de la loi definances) majore de 20000 le plafonddu prêt pour les opérations deconstruction ou d'acquisition de loge-ments neufs ou en VEFA « dont leniveau élevé de performance énergé-tique globale […] et justifié par lebénéficiaire de l’avance, est supérieur àcelui qu’impose la législation envigueur. ». Le système entrera envigueur lors de la parution du décretqui en fixera les modalités et au plustard le 1erjanvier 2010.Par ailleurs, le plafond du PTZ est majo- pour le neuf (voir le décret page8),par la loi de finances rectificative (art.30). Mais c’est une mesure temporaire.Le plafond du PTZ, qui est fixé à32500euros, est porté à 65100eurospour les avances émises entre le 15jan-vier 2009 et le 31décembre 2009.Crédit d’impôt TEPAPour le crédit d’impôt de la loi TEPA,basé sur les intérêts d’empruntd’acquisition d’une résidence principa-le, la loi nouvelle rend le dispositif plusintéressant pour les logements les plus éco-nomes en énergie par 2 moyens:- la durée du crédit d’impôt est portée de 5 à7 ans,- le montant du crédit d'impôt est majoré.Au lieu d'être de 40% du montant des inté-rêts la 1eannée et de 20% du montant desintérêts pendant les 4 années suivantes, lecrédit d'impôt est de 40% chaque annéependant 7 ans.Travaux dans les logementsLa loi (art. 109 LF) étend au bailleur le régimedu crédit d’impôt pour certains travaux àcondition qu’ils s’engagent à louer le loge-ment pendant 5 ans. 30décembre 2008page10JURIShheebbddooimmobilierLLOOII DDEE FFIINNAANNCCEESS 22000099Eco-PTZCaractéristiquesTrois typesde travauxéligibles1. Une combinaison d'au moins 2 des 6catégories suivantes:- Travaux d'isolation thermique perfor-mants des toitures- Travaux d'isolation thermique perfor-mants des murs donnant sur l’extérieur- Travaux d’isolation thermique perfor-mants des parois vitrées et portes donnantsur l’extérieur- Travaux d’installation, de régulation oude remplacement de systèmes de chauffa-ge, le cas échéant associés à des systèmesde ventilation économiques et perfor-mants, ou de production d’eau chaudesanitaire performants- Travaux d’installation d’équipements dechauffage utilisant une source d’énergierenouvelable- Travaux d’installation d’équipements deproduction d’eau chaude sanitaire utilisantune source d’énergie renouvelable2. Travaux permettant d’atteindre une per-formance énergétique globale minimale dulogement3. Travaux de réhabilitation de systèmesd’assainissement non collectif par des dis-positifs ne consommant pas d’énergiePersonneséligibles- Personnes physiques, occupants à titre derésidence principale ou bailleurs- Sociétés civiles non soumises à l'impôt surles sociétés, dont un associé au moins estune personne physique, pour des travauxfait gratuitement pour un des associés oupour une location- Personnes physiques copropriétaires pourles travaux sur parties communes (résiden-ce principale ou logement donné en loca-tion)- Sociétés civiles (comme supra) pour lestravaux sur parties communesMontantmaximum30 000 euros par logementFormalitésL'emprunteur fournir un descriptif et undevis détaillés des travaux envisagés.Dans les 2 ans à compter de l'octroi del'avance, il fournit les éléments justifiantque les travaux ont été réalisés.L’Eco-PTZMesures destinées aux investisseurs- La réforme des SIIC, qui assouplit certainesde fonctionnement, se trouve aux articles 24et suivants de la loi de finances.Ainsi le régime de l'article 210 E du CGI quifacilite l'externalisation des patrimoinesimmobiliers d'entreprise, qui devait prendrefin au 31décembre 2008 est prorogé de troisans. Il se poursuit donc jusqu'à 2011, mais letaux favorable d'impôt sur les sociétés de16,5% est remplacé par un taux de 19% (art.25 LF).Par ailleurs, il est expressément précisé quedans le cadre du régime SIIC, les opérationsde démolition suivie d'une reconstruction nesont pas considérées comme remettant encause l'obligation de conservation del'immeuble pendant 5 ans (art. 26 LF).- L'article 67 autorise la cession aux com-munes des immeubles domaniaux reconnusinutiles par le ministère de la défense, à uneuro symbolique.
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