dimanche 18 mai 2025

337 – 23 décembre 2008

AccueilAnciens numéros337 - 23 décembre 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Fiscalité
✓ Contentieux de la redevance d’enlèvement des ordures ménagères : compétence judiciaire
✓ TVA : la location de logements ouvre droit au Fonds de compensation pour la TVA
✓ Taxe foncière : réparations nécessaires mais non suffisantes pour relever de l’article 1517 du CGI
✓ Redressement : un prix de vente insuffisant est un acte anormal de gestion

Urbanisme commercial
✓ Refus illégal de création d’une officine de pharmacie

Permis de construire
✓ Règles d’affichage : avis du Conseil d’Etat

Baux d’habitation
✓ Le bailleur est lié par l’offre de vente contenue dans le congé
✓ Décès du preneur : pas de loyer dû après le décès

Baux commerciaux
✓ Cession de bail : inexploitation légitime

■ Au parlement p. 5,6
✓ Le budget au Sénat
✓ Protection du patrimoine personnel des entrepreneurs individuels
✓ Coût de raccordement des réseaux électriques
✓ Panneaux photovoltaïques

■ Réglementation p. 3,5,7,8
✓ Barème des rémunérations saisissables
✓ Gestion des immeubles de l’État
✓ Urbanisme commercial : les cinémas
✓ Le décret sur les permis de construire

■ En bref p. 7
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Sur votre agenda

■ Fiscalité p. 6
✓ La loi de finances rectificative devant les députés.
Adoption d’une nouvelle réduction d’impôt en faveur de l’investissement dans le locatif.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4FiscalitéContentieuxdelaredevanced’enlèvementdesorduresménagères:compétencejudiciaireTVA:lalocationdelogementsouvredroitauFondsdecompensa-tionpourlaTVATaxefoncière:réparationsnéces-sairesmaisnonsuffisantespourrele-verdel’article1517duCGIRedressement:unprixdeventeinsuf-fisantestunacteanormaldegestionUrbanismecommercialRefusillégaldecréationd’uneoffi-cinedepharmaciePermisdeconstruireRèglesd’affichage:avisduConseild’EtatBauxd’habitationLebailleurestliéparl’offredeven-tecontenuedanslecongéDécèsdupreneur:pasdeloyerdûaprèsledécèsBauxcommerciauxCessiondebail:inexploitationlégitimeAUPARLEMENTp.5,6LebudgetauSénatProtectiondupatrimoinepersonneldesentrepreneursindividuelsCoûtderaccordementdesréseauxélectriquesPanneauxphotovoltaïquesREGLEMENTATIONp.3,5,7,8BarèmedesrémunérationssaisissablesGestiondesimmeublesdel’EtatUrbanismecommercial:lescinémasLedécretsurlespermisdeconstruireENBREFp.7AufilduJ.O.NominationsSurvotreagendaNouvelleréductiond’impôtlogementIlrègneactuellementunesortedefrénésiepourtrouverdesdispo-sitifsefficacesafinderelancerl’activité.IldevientdecefaitdélicatdejonglerentrelePLF,laLFRendiscussion,sanscompterlanouvelleloidefinancerectificativeannoncéepourlemoisdejanvier.Lesaidesàl’investissementlocatifensontunbonexemple.LedéputéFrançoisScel-lieraainsiobtenule10décembrelevoted’unamendementquicrèeunnouveausystèmed’incitationfiscalepourl’investissementlocatifdansleslogementsneufs.Ils’agitd’uneréductiond’impôt(lireenpage6)accor-déàtitretemporairepourceuxquiachètenten2009unlogementloca-tif.LedispositifestconçucommesimpleetaétépréféréauchoixduGouvernementderendreplusattractifl’amortissementRobienouBor-loo,jugétropcomplexe.Lessénateursontconfirmélechoixdesdéputésle19décembremaisenmodifiantlesystème:lapérioded’investissementestallongée(2009-2012aulieudelaseuleannée2009),maisletauxdelaréductiond’impôtestréduit(20%aulieude25%).Leplafonddeladépenseretenuerestefixéà300000euros,lebailleurdevras’engageràlouer9ans.LetexteadoptéparlaCMPetdéposéle22décembreareprisletauxde25%,maisilaconfirmélesdates2009-2012etleplafondde300000euros(article18quater).Lespouvoirspublicsfontdonclechoixduneufpourlarelancedanslelogement.MêmeoptionpourledoublementduPTZ,queChristineBoutinajustifiélorsdel’assembléegénéraledel’ANILle18décembre,enindiquantquepourl’ancien“lesprixdoivents’ajuster”.Désoléedevoirsonprojetdeloisurlelogementreporté,elleregretteenparticulierquelamesured’extensionduPass-Foncierauxlogementscollectifssoit,decefait,retardéed’autant.Elleapréciséle18décembrequeleprojetneseraitpasexaminéparlesdéputésavantfinjanvier,voirelami-février.Unenouvelleétapedelatransitiondupapierversinternetvientd’êtrefranchiepourl’accèsaudroitavecledécretdu8décembre2008.Pourluttercontrelaproliférationdescirculairesetinstructionsetcontrelastratificationdestextes,l’opposabilitédecestextesseradésormaissubordonnéeàleurmiseàdispositionsurunsiteinternetuniquedépendantduPremierministre.Cetterègleentreraenvigueurle1ermai2009.C’estlapublicationsurcesitequipermettraàl’administrationdeseprévaloird’uneinstructionàl’égarddesadminis-trés.Depuis2004,leJOpapiern’estdéjàplusqu’unrecueildesactesconsidéréscommelesplusimportants.PourprendreconnaissanceduJOcomplet,ilfautsereportersurlesiteLegifrancequifournitgratuite-mentl’accèsàl’intégralitédestextes(etdemanièretrèsefficace,ilfautlesouligner).Signalonsd’ailleursquelepapierdisparaîtdanscertainsendroitsainsilebulletinofficielduMeeddatn’auraplusdeparutionpapieràcompterdu1erjanvierprochain.LeJournalofficielva-t-ilbien-tôtêtresupplantéparinternet?BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 33723DECEMBRE 2008ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierFISCALITE p.6 La loi de finances rectificati-ve devant les députés.Adoption d’une nouvelleréduction d’impôt en faveur del’investissement dans le locatif.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro : Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineL’équipe de Jurishebdovous souhaite un Joyeux Noël.
23décembre 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEFiscalitéContentieux de la redevance pourenlèvement des ordures ménagères:compétence des tribunauxjudiciaires(CE, 8eet 3esous-sections réunies, 27octobre2008, n°294914, 294915)Par jugement du 13octobre 2005, la commu-nauté de communes de La Tinée avait étécondamnée à restituer à M.B la somme de32,93 correspondant à la redevance pourenlèvement des ordures instituée au titre del'année 2002.« Considérant qu'il résulte des dispositionsdes articles L.2333-76 à L.2333-79 du codegénéral des collectivités territoriales (CGCT)que les communes ou les établissementspublics de coopération intercommunale quiassurent l'enlèvement des ordures ména-gères et qui entendent gérer ce service com-me une activité industrielle ou commercialepeuvent substituer une redevance en fonc-tion du service rendu à la taxe d'enlèvementdes ordures ménagères […];Considérant que, malgré le caractère for-faitaire du montant de la redevanceréclamée aux «foyers éloignés», lesquelsdoivent assurer eux-mêmes le transport deleurs déchets ménagers depuis leurs rési-dences jusqu'aux containers […], la rede-vanceinstituée par la communauté de com-munes, dont ne sont redevables que les usa-gers du service et qui comporte des élémentsde proportionnalité du tarif à acquitter à lavaleur du service rendu,ne saurait êtreregardée comme une taxe; que, dès lors,le litige qui oppose M.B à la communautéde commune de La Tinée au sujet du paie-ment de sa redevance concerne les relationsentre un usager et un service public industrielou commercial et relève de la compétencedes tribunaux judiciaires».Observations de Jurishebdo: Pour pourvoiraux dépenses du service de collecte desdéchets, les communes peuvent instituer unetaxe. Elles peuvent préférer la redevance, quia l’avantage de l’équité, les utilisateurs nepayant que le montant correspondant à laprestation qu’ils reçoivent effectivement. Si lechoix est libre, la proportionnalité du servicea pour conséquence de lui conférer un carac-tère industriel et commercial, avec pour suitequ’il appartient à la juridiction judiciaire deconnaître des litiges relatifs au paiement deces REOM. C’est en 1992 que le Conseil posele principe, (Conseil d’Etat, avis du 24avril1992), et c’est cette solution que le Tribunaldes conflits applique désormais (TC, 19mars2007, C3565). À noter que les caractéris-tiques de la REOM ont inspiré les tablesrondes du Grenelle pour prévoir une partvariable, proportionnelle au volume dedéchet, dans la tarification du service publicdes déchets.TVA: la location de logementssociaux ouvre droit au FCTVA(CE, 3eet 8esous-sections réunies, 27octobre2008, n°284828)En octobre1998, le maire d'Atur avait adres- au préfet de Dordogne un recoursamiable aux fins du réexamen de sa deman-de d'attribution du fonds de compensationpour la TVA (FCTVA) relativement à laconstruction de logements sociaux menéedans la commune. La cour administratived’appel de Bordeaux ayant rejeté son recourscontre la décision de rejet, la commune a for- pourvoi.« Considérant qu'en vertu des dispositions,alors applicables, du III de l'article 42 de la loidu 29décembre 1988 portant loi de financesrectificative pour 1988 et de l'article 49 de laLFR du 30décembre 1993, ultérieurementreprises à l'article L.1615-7 du code généraldes collectivités territoriales, une immobilisa-tion ne peut ouvrir droit à une attribution dufonds de compensation pour la TVA si elleest mise à disposition au profit d'un tiers nefigurant pas au nombre des collectivités ouétablissements bénéficiaires de ce fonds; qu'ilressort tant des travaux préparatoires quedes circonstances qui ont présidé à l'adoptiondu III de l'article 42 […] que par «mise à dis-position au profit d'un tiers», le législateur aentendu viser les seuls cas les conditionsdans lesquelles une immobilisation est remiseou confiée […] à un tiers, non bénéficiaire dufonds de compensation, font apparaître quel'investissement a principalement eu pourobjet ou pour effet d'avantager ce tiers […];Considérant qu'il ressort des pièces du dossierque la commune d’Atur a donné en locationvingt-six logements sociaux dont la construc-tion par cette collectivité a été partiellementfinancée par l'aide personnalisée au loge-ment […]; que la commune d’Atur s'estengagée […] à plafonner les loyers consentisaux locataires et à réserver une partie deslogements à des familles ou à des occupantssortant d'habitat insalubre; que, dans cesconditions, la location de ces logementsne peut être regardée comme une miseà disposition au profit d'un tiers au sensdes dispositions précitées».Observations de Jurishebdo: Voici une déci-sion qui vient opportunément promouvoir laconstruction de logements sociaux, d’autantque la réalisation de logements locatifs ordi-naires, à l’inverse, n'ouvre pas droit au FCTVA(CE 28avril 2006, n°266100). Aux termes dela circulaire interministérielle du 23sep-tembre 1994, «ne doit pas être considéréecomme une mise à disposition au sens del'article L.1615-7 […] la location ou la remiseà titre gratuit d'un bien à un tiers dès lorsque cette utilisation […] ne fait pas obstacle,pour le plus grand nombre des usagerspotentiels, à la possibilité d'y avoir accès dansdes conditions d'égalité caractéristiques dufonctionnement du service public ». Enl’espèce, c’est bien le caractère social de lalocation, renvoyant à la notion de servicepublic, qui justifie l’inapplicabilité de l’articleL.1615-7, alors même que le bail stipuleraitun avantage au locataire condition nonrequise pour justifier l’exclusion du fondspour les locations ordinaires (CE, 28avril2006, supra). Une même approche fut rete-nue pour un établissement destiné aux per-sonnes âgées dépendantes (CE, 29juillet1998, n°172155).Taxe foncière: réparations néces-saires mais non suffisantes pourrelever de l'article 1517 du CGI(Conseil d’Etat, 8esous-section, 20octobre 2008,n°299559)Contestant les montants de taxe foncièreauxquels elle avait été assujettie pour diffé-rentes résidences qu’elle possédait, la SAHLM « Un toit pour tous » avait formulé unedemande de décharge, en vain. Elle s’estpourvue en cassation.« Considérant […] que la mise à jour annuel-le des valeurs locatives d'une propriété bâtie,qui peut résulter d'une modification de soncoefficient d'entretien, notamment au vu destravaux réalisés avant la date de l'imposition[…] ou des travaux éventuellement entreprisdepuis cette date ainsi que de ceux qui sontenvisagés et dont la nécessité est attestée[…] ne peut intervenir que dans le cadre dela constatation annuelle des changementsaffectant cette propriété […]; que, par suite,en jugeant, après avoir relevé qu'il ne résul-tait pas de l'instruction que les réparationsdont avaient besoin les immeubles étaient
23décembre 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEEENN BBRREEFFconstitutives d'un changement de caractéris-tiques physiques de nature à entraîner unemodification de plus d'un dixième de lavaleur locative des immeubles pour lesannées en cause, que les dispositions del'article 1517 du CGI faisaient obstacle à larévision du coefficient d'entretien pour tenircompte de ces changements, le tribunaladministratif […] n'a pas méconnu les dispo-sitions des articles1507 et1517 du codegénéral des impôts et de l'article 324 Q del'annexe III à ce code ».Observations de Jurishebdo: Une modifica-tion substantielle et durable est requise:reprises du gros œuvre, modification de ladestination des surfaces (CE, 28avril 1986,n°43675). Si le seuil des 10% est atteint,l’administration est alors tenue de procéderà la modification. La présente affaire rappel-le que ce seuil est impératif, à la hausse com-me à la baisse. À noter qu’à compter desimpositions 2008, l'augmentation de plus de30% de la valeur locative consécutive à deschangements de caractéristiques physiquesou d'environnement est étalée sur 3 ans.Redressement. Prix de vente insuf-fisant: acte anormal de gestion(Conseil d’Etat, 3esous-sections réunies,13octobre 2008, n°308289)La société L.avait été assujettie à des rappelsd’IS au titre de son exercice clos au 31mars1998.« Considérant que pour demanderl’annulation de l’arrêt qu’elle attaque, lasociété L.soutient que la cour administratived’appel l’a entaché de dénaturation etd’erreur de qualification juridique des faitsen jugeant que le prix qu’elle a consenti àla société X.pour la cession de deuxbâtiments à usage de bureaux etd’ateliers était inférieur à la valeur demarché et, par suite, constitutif d’unacte anormal de gestion;Considérant que ce moyen n’est pas de natu-re à permettre l’admission du pourvoi ».Observations de Jurishebdo:L’administration ne saurait exiger du contri-buable qu’il réalise en toutes circonstances leprofit maximal (principe de non-immixtion).En revanche, tout acte qui apparaît encontradiction directe avec l’intérêt del’entreprise expose à la qualification d’acteanormal de gestion. Le redressement pourcession à un prix minoré sera difficilementcontestable dès lors qu’un tel acte affectedirectement le résultat comptable, quel’administration fiscale a démontré la supé-riorité du prix de marché d’après les transac-tions comparables, et que l’entreprise n’estpas en mesure de justifier d’un intérêt oud’une contrepartie (CE, 17octobre 1990,n°83310).Urbanisme commercialRefus illégal de création d’uneofficine de pharmacie(Conseil d’Etat, 1esous-section, 27octobre 2008,n°305794)En juin1990, MmeA. avait demandé uneautorisation pour la création d'une officinede pharmacie. Cette autorisation lui ayantété refusée, elle avait saisi les tribunaux et,par une décision du 22février 1995, leConseil d'Etat avait jugé le refus illégal. Lacour administrative d’appel de Douai avaitaccordé à la requérante la somme de134389 pour réparation. Estimant ce mon-tant insuffisant, MmeA. a formé pourvoi:« Considérant […] que la cour, pour évaluerle manque à gagner […] s'est fondée, com-me le lui demandait le ministre, surl'excédent brut d'exploitation de la pharma-cie correspondant, à compter de son ouver-ture effective, à une durée équivalente à lapériode pendant laquelle le refus illégale-ment opposé à MmeA a produit ses effets, eta déduit de cet excédent l'impôt personnel-lement réglé par l'intéressée […] ainsi que lessalaires et indemnités perçus par ailleurs pen-dant la période en cause; que si MmeA soute-nait […] qu'il y avait lieu de réintégrer dansl'excédent brut d'exploitation de la pharma-cie, exploitée sous la forme d'une EURL, lessalaires perçus par elle en sa qualité degérante […] c'est […] sans entacher son arrêtde dénaturation ni d'erreur de droit que lacour a jugé qu'il n'était pas établi […] queMmeA aurait perçu des revenus supérieurs àceux correspondant à l'excédent brutd'exploitation de l’officine ».Observations de Jurishebdo: Si l’associéunique de l’EURL a perçu une rémunérationau cours de l’année, les montants devrontêtre réintégrés aux bénéfices. Mais le Conseild’Etat s’en tient ici, pour l’évaluation du pré-judice, à la stricte notion d'excédent brutd’exploitation, représenté par le solde entreles produits et les charges d'exploitation.H.L.Pages réalisées par Hélène LécotAffichage des permis de construireLe Conseil d'Etat s'est prononcé par un avissur l'incidence de l'absence, dansl'affichagedu permis de construire, de la mentionselon laquelle le recours doit être notifiéà l'auteur de l'autorisation et au bénéficiairedu permis (mention imposée par l'article R424-15 du code de l'urbanisme). Pour leConseil d'Etat, la présence de cette mentionn'est pas une condition de déclenche-ment du délai de recours contentieux.En revanche, l'absence sur l'affichage de cet-te mention fait obstacle à ce que soit oppo-sée à l'auteur du recours l'irrecevabilité queprévoit l'article R 600-1 du code del'urbanisme.(Avis n°317279 du 19novembre 2008, J.O. du10 déc. 2008, @).Gestion des immeubles de l’EtatLe nouvel article R 128-12 du code du domai-ne de l'Etat prévoit le principe que lesimmeubles de l'Etat sont mis à disposition deses services ou de ceux des établissementspublics, pour assurer leurs missions de servicepublic au moyen d'une convention. Laconvention est passée entre le préfet, lereprésentant du service utilisateur et le repré-sentant de l'administration du domaine.Pour un immeuble de l'administration cen-trale, la convention est passée entre leministre concerné et le ministre chargé dudomaine. La convention a une durée maxi-male de 9 anspour des bureaux(pluspour certains services comme la défensenationale). Pour les autres immeubles, ladurée de la convention est libre. La conven-tion fixe notamment les conditions finan-cières et les obligations des parties.Il est prévu un délai de 5 ans pour la signatu-re de ces conventions pour les immeubles quiont déjà fait l'objet d'une procédured'affectation antérieure.(Décret n°2008-1248 du 1erdécembre 2008relatif à l'utilisation des immeubles domaniauxpar les services de l'Etat et ses établissementspublics, J.O. du 2 déc. p.18386).Barème des rémunérations saisis-sablesLe barème des saisies et cessions des rémuné-rations a été révisé par décret. Il entre envigueur le 1erjanvier 2009.Les chiffres sont à majorer de 1310 par per-sonne à charge.Tranchesde rémunérationProportionsaisissable34601/20e>3460 et 67901/10e>6790 et 101601/5e>10160 et 134901/4>13490 et 168301/3>16830 et 202202/3>20220Totalité(Décret 2008-1288 du 9 déc. 2008, J.O. du 11, p.18847).
23décembre 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEBaux d’habitationLe bailleur est lié par l’offre devente contenue dans le congé(Cass. Civ. 3e, 10 déc. 2008,n°1263, FS-P+B,cassation)Un bailleur avait délivré un congé pourvente à 149000euros avec un an d’avanceet, 8 jours plus tard, adressé un 2econgépour un prix de 204000euros. Le locataireentendait se prévaloir du 1ercongé. La courd’appel lui avait donné tort en estimantque, en l’absence de toute acceptation despreneurs, le bailleur avait à bon droit faitdélivrer un 2econgé pour vente à un prixsupérieur. Cette décision est cassée:“Vu l’article 15-II de la loi du 6juillet 1989;Attendu […]Qu’en statuant ainsi, alors que les effets ducongé délivré par anticipation doivent êtrereportés à la date pour laquelle le congéaurait être donné et que le propriétai-re est lié par son offre de vente jus-qu’à l’expiration des deux premiersmois du délai de préavis, la courd’appel a violé le texte susvisé”.Observations de Jurishebdo: l’article 15 IIprévoit que le congé vaut offre de vente etque l’offre est valable pendant les deuxpremiers mois du délai de préavis. La Courde cassation en déduit que le bailleur estlié par son offre jusqu’à l’expiration desdeux premiers mois du délai de préavis. Sile congé est délivré par anticipation, celaprolonge donc la période pendant laquellele bailleur ne peut pas rétracter son offre.Comme en l’espèce, il avait pris plusieursmois d’avance, cela prolongeait d’autant lapériode il était lié. Prendre en peud’avance dans la délivrance du congé estprudent, mais prendre trop d’avancedevient inopportun…Expiration du bail de 8 ans desortie de la loi de 1948: quellesituation?(Cass. Civ. 3e, 10 déc. 2008, n°1280, FS-P+B,cassation)La loi Méhaignerie avait créé en 1986 unbail de 8 ans pour permettre aux loge-ments des catégories IIB et IIC de sortir dela loi de 1948. Que se passe-t-il à la fin dece bail? L’article 29 assure un droit aumaintien dans les lieux pour les locatairesde plus de 65 ans ou handicapés. Mais lebailleur peut-il proposer un renouvelle-ment de bail avec hausse de loyer avec lemécanisme de l’article 17 c? La Cour decassation ne l’admet pas, censurant la déci-sion d’appel:“Qu'en statuant ainsi, alors que les disposi-tions de l'article 17 c) de la loi du 6juillet1989 sont relatives au prix du loyer du bailrenouvelé, et. qu’à l'expiration du contratde bail de huit ans qui leur avait étéconsenti,les épouxT., âgés de plus de65 ans, bénéficiaient non d'un bailrenouvelé mais d'un droit au maintiendans les lieux aux clauses et condi-tions du bail expiré, la cour d'appel aviolé les textes susvisés”.Observations de Jurishebdo: si en principe,à l’issue du bail de 8 ans, le logement estsoumis à la loi de 1989 (art. 33 de la loiMéhaignerie), la loi assure une protectionaux personnes âgées ou handicapées enleur accordant le droit au maintien dansles lieux. La Cour de cassation fait uneinterprétation large de cette notion. Ellene vise pas seulement le droit au maintiendans les lieux proprement dit, mais le mon-tant du loyer.Décès du preneur: pas de loyer après le décès(Cass. Civ. 3e, 10 déc. 2008, n°1277, FS-P+B,cassation partielle)Le locataire d’un office d’HLM étant décé- en instituant une associationd’handicapés légataire universel, l’officeréclamait à l’association des loyers pourune période postérieure au décès. Sa pré-tention est jugée infondée, une solutionconfirmée par la Cour de cassation:“Mais attendu qu'ayant énoncé, à bondroit, que le contrat de location était rési-lié de plein droit au décès du locataire s'ilne pouvait être transféré aux personneslimitativement énumérées à l'article 14 dela loi du 6juillet 1989, constaté quel'association, instituée légataire universellede la locataire, ne remplissait pas les condi-tions posées par cet article et qu'aucunepersonne n'était susceptible de bénéficierdu transfert du bail litigieux, la courd'appel, qui en a exactement déduit que lebail avait été résilié de plein droit au décèsde MmeT., n'a pas relevé que l'associations'était, postérieurement, maintenue dansles lieux et a pu […] retenir qu'il apparte-nait au bailleur de prendre les mesuresnécessaires pour faire libérer les lieux, alégalement justifié sa décision de ce chef”.L’arrêt est par ailleurs cassé sur une ques-tion de modalités de restitution de la som-me à l’association.Observations de Jurishebdo: l’article 14limite la liste des personnes susceptibles debénéficier du transfert du bail. Les associa-tions ne peuvent en bénéficier. En consé-quence, le bail était résilié de plein droitpar le décès du preneur. La Cour réservel’hypothèse l’association se serait main-tenue dans les lieux pour fonder parexemple une indemnité d’occupation. Àdéfaut, aucune somme n’est due par lalégataire.Baux commerciauxCession de bail: inexploitationlégitime(Cass. Civ. 3e, 10 déc. 2008, n°1270, FS-P+B,rejet)Un fonds de commerce était resté inexploi- entre le 31août 2001, terme fixé par lejugement qui avait prononcé la liquidationjudiciaire du preneur et août2002, date àlaquelle le fonds avait été cédé à uneautre société. Le bailleur entendait se pré-valoir de cette inexploitation pour contes-ter le droit au statut du nouveau preneur.Sa prétention est jugée infondée, ce queconfirme la Cour de cassation:“Mais attendu qu'ayant relevé que si lefonds de commerce n'avait pas été exploi- entre le 31août 2001, terme fixé par lejugement du tribunal de commerce ayantprononcé la liquidation judiciaire de lasociété KIP Myrys, et le mois d'août 2002,ce défaut d'exploitation, qui n'avaitaucun caractère irréversible, trouvait sacause dans le déroulement de la pro-cédure collectivetelle qu'organisée parle code de commerce permettant, sous cer-taines conditions, la vente du fonds decommerce, incluant le droit au bail, dontl'exploitation a cessé du fait de la liquida-tion, que la bailleresse, régulièrementinformée de la cession, n'avait formuléaucune réserve auprès du liquidateur etqu'elle n’alléguait pas avoir été privée dumontant des loyers ni n'invoquait uneclause du bail s'opposant à la cession, lacour d’appel […] en a souverainementdéduit que la non-exploitation conti-nue du fonds durant les trois der-nières années précédant la date
23décembre 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEPPRROOJJEETTLes permis de construire bientôtprorogés à 3 ansLe projet de décret qui doit porter à 3 ansau lieu de 2 ans actuellement la durée devalidité des permis de construire a étéapprouvé en conseil des ministres le19décembre. Selon le communiqué duministère “tous les permis de construireactuellement en vigueur voient leur duréede validité prorogée d'un an”. La mesureconcerne les PC proprement dits, mais aus-si les permis d’aménager et les permis dedémolir ainsi que les non-oppositions àpermis de construire. La mesure, temporai-re, est “mise en œuvre jusqu’à fin 2010”.D’autres mesures d’urbanisme doiventfigurer dans une “loi de procédures” pré-vue “au tout début de l’année 2009”.(Communiqué MEEDDAT du 19 déc. 2008).Le décret qui doit doubler le montant duPTZ pour l’achat de logements neufs a étéadopté lors de ce même conseil.Dernière minute: le texte sur les permis deconstruire a été publié au J.O. du20décembre 2008 p.19543. Lire la dépêchedu 22décembre sur notre site Jurishebdo.frLe budget au SénatFabienne Keller insiste sur la hausse descrédits affectés à l’élaboration des plans deprévention des risques (+30% de 2009 à2011). Pour les PPRT, le Gouvernement apour objectif de 50% des plans approuvésen 2010, ce que la sénatrice juge très ambi-tieux (JO Sénat, 28 nov. p.7774). Elle se féli-cite par ailleurs des budgets consacrés àl’encouragement aux économiesd’énergie: 2,5milliards d’eurosd’allégements fiscaux nouveaux consacrés àl’aide à l’acquisition de logements neufs àbasse consommation énergétique et à larénovation thermique du parc privé.En matière de publicité par affichage,Ambroise Dupont évoque une mesure duprojet de loi Grenelle I, qui substitue aurégime de déclaration qui date de 1995 unrégime d’autorisation préalable, par lemaire, des dispositifs d’affichage (p.7776).L’article 61 qui augmente de 8% à 12%le taux de prélèvement des primes rela-tives à la garantie des risques de catas-trophe naturelle, pour financer le fonds deprévention des risques naturels majeurs aété voté (p.7832).Eric Woerth veut éviter les loca-tions coûteusesLe 27novembre, à l’occasion de l’examendu compte gestion du patrimoine immobi-lier de l’Etat, Nicole Bricq, rapporteur spé-cial de la commission des finances, indiqueque “la supervision de l’Etat locataire resteà construire: cela passera certainement parune centralisation des décisions de prise àbail, qui pourrait peut-être poser quelquesdifficultés d’exécution pour les ministères”(JO déb. Sénat 29 nov. p.7950). Elle relèveque le montant des cessions immobilièresprévu dans le projet de loi de finances pour2009 est fixé à 1,4milliard d’euros, ce quilui paraît aléatoire dans les conditionsactuelles du marché, d’autant que le projetde loi avait fixé pour 2008 un montant de600millions et que l’exécution budgétaires’élevait à 236millions fin octobre. EricWoerth indique les orientations de la poli-tique de gestion du patrimoine immobilierde l’Etat: mise en place d’un dispositif plusmutualisé des produits de cession sur lecompte d’affectation spéciale, pour éviterque seul le ministère vendeur ait un retour,sanction des opérateurs qui ne font pasl’inventaire de leurs biens immobiliers,opposition aux locations de prestige, rési-liation à l’échéance de baux trop coûteux,installation de services dans des bâtimentsdomaniaux avec des normes de 12m2paragents. “Nous n’allons pas systématique-ment louer à l’extérieur à un prix coûteux”a déclaré le ministre. Il confirme l’objectifde 1,4milliard d’euros de cession pour2009, qui s’explique par les emprises duministère de la défense (p.7953).Un amendement (n° II-29 voté, p.7956)prévoit que le produit des cessions debiens immobiliers de l’Etat, sauf exceptiontemporaire pour la défense et le MEED-DAT, est affecté à son désendettement àhauteur d’un minimum de 15%.A l’assembléeProtection du patrimoine per-sonnel des entrepreneurs indivi-duelsLuc Chatel a indiqué aux députés, à pro-pos de la protection du patrimoine person-nel des entrepreneurs individuels, qu’il n’yavait pas d’obstacle à l’instaurationd’un patrimoine d’affectation pour lesartisans qui le souhaitent”, selon le rap-port que vient de rendre Xavier de Roux.Le secrétaire d’Etat indique, en annonçantde prochaines mesures gouvernementales,que l’affectation du patrimoine doit passerpar une déclaration au registre du com-d'effet du congé avait un motif légiti-me;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé”.L’arrêt est aussi confirmé sur la faculté dupreneur de demander une indemnitéd’éviction au motif que la demanded’indemnité qui était formée en défense àl’action principale du bailleur, et bien queformée plus de 3 ans après la date d’effetdu congé, ne se heurtait pas à la forclusionde l’article L 145-9 al. 5 du code de com-merce.Observations de Jurishebdo: l’article L145-8 du code de commerce impose aupreneur qui sollicite le renouvellement dubail d’exploiter le fonds dans les lieux. Lefonds doit avoir été exploité effectivementau cours des trois années précédentl’expiration du bail. Mais le même articleréserve le cas des “motifs légitimes”.La Cour de cassation admet que le défautd’exploitation peut trouver sa cause légiti-me dans le déroulement de la procédurecollective. merce et des sociétés ou au répertoire desmétiers, pour la rendre opposable aux tiers(JO déb. AN 4 déc. 2008, p.8100).Coût de raccordement desréseaux électriquesChristian Blanc, secrétaire d’Etat, a indiqué àJean-Jacques Guillet que le coût du bran-chement et le coût de l’éventuelle extensiondu réseau située sur le terrain d’assiette dudemandeur étaient à la charge du deman-deur. Mais l’extension du réseau située endehors du terrain d’assietteest à la char-ge de la commune. Toutefois, pour lesréseaux électriques, une partie des coûts deraccordement (branchement ou extension)est prise en charge à 40% par le TURPE(tarif d’utilisation des réseaux publicsd’électricité). Le dispositif, issu de l’arrêté du17juillet 2008 entrera en vigueur le1erjanvier 2009 (JO AN déb. 10 déc. p.8284).Réforme du code de l’urbanismepour favoriser les panneaux pho-tovoltaïquesRépondant à Frédéric Reiss qui signalaitdes oppositions de maires à des déclara-tions préalables visant à installer des pan-neaux photovoltaïques sur des toiturespour des motifs de couleurs, ChristianBlanc a annoncé diverses mesures visant àfavoriser le recours à ces panneaux:- suppression de toutes les démarches fis-cales pour les particuliers lorsque la surfacedes panneaux n’excède pas 30m2,- réforme du code de l’urbanisme pour quele permis de construire ne puisse pluss’opposer à l’installation de productiond’énergie renouvelable dans les bâtiments
23décembre 2008page6JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREE(sauf périmètres de protection tels quesites classés ou secteurs sauvegardés),- création d’un tarif de soutien tarifaire de45 c/kWh pour faciliter l’installation despanneaux sur les bâtiments professionnels(JO AN déb. 10 déc. 2008, p.8285).Carte judiciaireLe regroupement des tribunaux d’instancedébutera au 1erjanvier 2009: fermetured’un bon tiers au 1ersemestre. Celui desTGI interviendra au second semestre, aindiqué Rachida Dati à Gnénhaël Huet (JOAN déb. 10 déc. 2008, p.8297).Tarif des syndics de copropriétéLaurent Wauquiez, secrétaire d’Etat chargéde l’emploi a indiqué qu’une nouvellevague de vérification du respect de l’avisdu Conseil national de la consommationsur les tarifs des syndics était en cours, unbilan exhaustif étant attendu pour la findécembre. S’il démontre une tendancepositive, “nous pourrons nous en satisfai-re”. Si les résultats sont insuffisants “leGouvernement […] aura recours à un arrê- pour rendre obligatoire la présentationdes contrats selon les préconisations duCNC” (JO AN déb. 10 déc. p.8301).La loi de finances rectificative àl’AssembléeLes députés ont examiné à partir du9décembre le projet de loi de finances rec-tificative pour 2009. Eric Woerth expose lesmesures qu’elle contient. Il cite parexemple le doublement du PTZ (JO ANdéb. 10 déc. p.8321), mais aussi la refontede la procédure de l’abus de droit. Le comi- consultatif pour la répression des abusde droit voit sa composition élargie à desprofessionnels du droit, le champ du rescritfiscal est élargi par exemple à la valorisa-tion des entreprises en cas de transmission.Quant à Gilles Carrez, il annonce un amen-dement concernant l’investissement locatifordinaire, pour ne pas limiter la relance aulocatif social (p.8323).Dans la discussion générale, Jean-Pierre Brardcite une interview du président de Nexity, surle plan de relance par la construction delogements sociaux et intermédiaires. AlainDinin répond que ce qui a été annoncé n’estpas un plan de relance mais des adaptationsqui ne donneront pas d’effets concrets en2009. Il ajoute “s’il n’y avait eu qu’une mesu-re à prendre, cela aurait être la TVA à5,5%” (JO AN déb. 10 déc. p.8355).Eric Woerth a évoqué l’élargissement de lapossibilité, notamment en centre-ville, dedensifier au-delà des PLUà partir dumoment le conseil municipal en estd’accord, et la nécessité d’un équilibre entrela protection du patrimoine archéologiqueet les nécessités de construire (p.8357).Dans l’examen des articles, le 10décembre(JO AN déb. 11 déc. p.8395), l’article 10,explique Eric Woerth vise à supprimer leFonds pour le renouvellement urbain.Les retours de prêts sont affectés à l’ANRUpour l’essentiel (48millions), ainsi qu’aufond d’urgence pour le logement (15mil-lions) et à l’EPARECA (3millions). L’article aété voté, mais François Pupponi a signalédes difficultés dans le financementd’opérations de renouvellement urbain,notamment à Sarcelles un surcoût de20millions (240 au lieu de 220millions)bloque la réalisation de toute l’opération.L’article 21(voté p.8399) concerne ladéclaration d’un signataire d’un acte demutation à titre gratuit entre vifs, qui peutsolliciter uneassistance del’administrationpour effectuer uncontrôle. Si elle laisse passer le délai, ellene peut plus effectuer de contrôle.Gilles Carrez a proposé un amendementpour instituer un report de l’imposition desplus-values, en cas de cession d’unimmeuble à une société de crédit-bail(amendement n°30), pour favoriser lesopérations d’externalisation, mais il n’a pasété suivi (p.8400).Charles de Courson a obtenu le vote d’unamendement (n°305) qui relève à100000euros le seuil d’exonération par-tielle de droit de succession des partsde GFAet de biens ruraux loués par bail àlong terme pour 75% (p.8402).En dépit des réserves du ministre, les dépu-tés ont voté l’amendement n°31 qui modi-fie les règles d’investissement via dessociétés holding, pour bénéficier de laréduction d’ISF, en réservant ces investis-sements aux entreprises dont le total debilan est inférieur à 10millions d’euros, quiemploient moins de 50 salariés et ontmoins de 10 ans (p.8405).A l’occasion de l’examen d’un amendementvisant à supprimer le bouclier fiscal (n°274,rejeté p.8409), Henri Emmanuelli a dénon- les incohérences du système d’impositiondes revenus prenant son exemple personnelindiquant qu’il ne payait pas d’impôt sur lerevenu grâce aux niches fiscales, alors queson attaché de presse en payait, pour unsalaire de moitié du sien.Les articles 24, 25 et 26qui élargissent laportée du rescrit fiscalont été adoptés(p.8412).Après l’article 18, Christine Lagarde a pro-posé un amendement (n°377) visant àdoubler le PTZ, pour les logements neufsà compter du 1erfévrier 2009. Le montantmaximum de l’avance remboursable seraitporté de 32500 à 65100euros. (Coût:600millions d’euros en 2009pour100000logements visés). Par ailleurs, il était prévu,au lieu d’un remboursement du créditd’impôt accordé aux banques en 5 ansactuellement, de le rembourser immédia-tement. Mais Gilles Carrez a proposé(amendement n°252) de supprimer le 2evolet de cet amendement. Charles deCourson se déclare sceptique sur l’efficacitédu doublement du PTZ. L’amendement dela commission a été voté. Seul le double-ment du PTZ a donc été adopté (p.8245).Nouvelle réduction d’impôt pourle logement locatifFrançois Scellier a préconisé une mesurepour l’investissement locatif réalisé en2009: une réduction d’impôt de 25% duprix de revient du logement, retenu dansla limite de 300000euros et étalée sur 9ans (amendement n°241).Christine Lagarde propose un autre disposi-tif, consistant, pour 2009 et 2010, à majorerla déduction pour amortissement. Pour leRobien, la déduction passerait de 50% à65% et pour le Borloo, elle passerait de 65à 80%. Le montant du déficit foncierreportable passerait de 10700 à16400euros. La déduction sur les revenusfonciers passerait, pour le logement inter-médiaire, de 30% à 50% des loyers(p.8426). Gilles Carrez estime que, “plutôtque de rafistoler un produit très usagé [leRobien], nous choisissons d’en proposer unnouveau”. Christine Lagarde n’a pas étésuivie et c’est l’amendement n°241 deFrançois Scellier qui a été voté (p.8429).Un amendement n°416 du Gouvernementa par ailleurs, et au grand dam de Charlesde Courson, été voté pour reporter de 4ans la fin de l’exonération des droits desuccession sur les biens immobiliers en Cor-se (p.8433). A suivre: les sénateurs ontmodifié le dispositif de François Scellier le19décembre…
23décembre 2008page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda30 janvier 2009: les Assistes de lanue-propriétéauront lieu à Paris(Maison de la Chimie), elles sont orga-nisées par PERL et le Crédit Foncier.Avec notamment Hugues Périnet Mar-quet, Christine Boutin et Gilles Carrez.Inscriptions: Agora Europe.Tél.: 0141149900.NominationsGouvernementPatrick Devedjianest nommé ministreauprès du Premier ministre, chargé de lamise en œuvre du plan de relance (décretdu 5décembre 2008, J.O. du 6, p.18608).Bruno Le Maireest nommé secrétaired'Etat chargé des affaires européennes, ilsuccède à Jean-Pierre Jouyet (décret du12décembre, J.O. du 13, p.19026).Cabinets ministérielsJustice: François Séners, maître desrequêtes au Conseil d'Etat, est nommédirecteur du cabinet de Rachida Dati, enremplacement de Patrick Gérard (arr. du27 nov. JO du 3 déc. @).Frédéric Fevre, procureur de la Répu-blique, est nommé directeur adjoint ducabinet en remplacement d’Hervé Machi(arr. du 3 déc. J.O. du 9, @).Jean-Michel Quenet quitte ses fonctionsde conseiller (arr. du 5 déc. J.O. du 6, @).Relance:Michel Thenaultest nommédirecteur du cabinet et Stéphanie VonEuwn chef de cabinet de Patrick Devedjian(arr. du 11 déc. 2008, J.O. du 12, @).Politique de la ville: Jacques Michelotest nommé directeur du cabinet de FadelaAmara; Antoine Troussard est nomméadjoint au chef de cabinet; Jean-FrançoisClerc, précédemment directeur adjoint duMarechal (Vannes), Jean-Baptiste Haquet(Bernay) et Marie-Christine Bertrand(Dole).(Décret du 4décembre 2008, J.O. du 6, @).Conseil d'Etat: Maurice Quénet, profes-seur des universités, est nommé conseillerd'Etat en service extraordinaire.(Décret du 5décembre 2008, J.O. du 6, @).Au fil du J.O.Conventions collectivesPromotion construction: il est envisagél'extension de l'avenant n°1 du 10sep-tembre 2008 à l'accord du 1erjuin 2005portant création d'un PEI et d'un PERCOI(avis publié au J.O. du 3 déc. p.18462).Avocats salariés: l’avenant n°11 du12septembre 2008 sur la période d'essaia fait l’objet d’un avis d’extension (JO du 3déc. p.18462).Gardiens, concierges et employésd'immeubles: l'avenant n°72 du 3juillet2008, relatif à la valeur du point estétendu par arrêté du 1erdéc. 2008, J.O. du6, p.18618).Entreprises d’architecture: l’avenantn°1 du 27mars 2008 modifiant l'annexe 1«Garanties Alsace-Moselle» de l'accord du5juillet 2007 établissant un régime demutuelle complémentaire santéconcludans le cadre de la convention des entre-prises d'architecture est élargi au secteurdes maîtres d'œuvre en bâtiment (arr. du1erdéc. 2008, J.O. du 6, p.18618).PACT-ARIM: l'avenant du 29mai 2008 àl'accord du 30novembre 2007, sur lessalaires minima, est étendu par arrêtédu 1erdécembre 2008 (J.O. du 6, p.18619).Immobilier(secteur des résidences detourisme): deux avenants du 12octobre2007 sont étendus, sous réserve, par arrêtédu 4décembre (J.O. du 11, p.18875). L'un est relatif à la classification despostes et des qualifications profession-nelles dans les résidences de tourisme,l'autre relatif aux salaires minima dansles résidences de tourisme.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobiliercabinet, devient conseiller auprès de lasecrétaire d'Etat.(Arrêtés du 4décembre 2008, J.O. du10décembre, @).Logement: Jean-Christophe Margelidonest nommé conseiller technique au cabinetde Christine Boutin (arr. du 13 nov. J.O du11, @).AdministrationJean-Paul Bolufer, qui fut directeur decabinet de Christine Boutin, est nommécontrôleur général économique et financier(décret du 11décembre 2008, J.O. du 12, @).PréfetsJean-Benoît Albertini est nommé préfetdu Territoire de Belfort, Claude Baland,préfet de la région Languedoc-Roussillon,préfet de l'Hérault. Nacer Meddah estnommé préfet de la Seine-Saint-Denis,Albert Dupuy, de l'Isère, Amaury de Saint-Quentin de l'Ardèche.(Décrets du 11décembre 2008, J.O. du12décembre, @).Etablissements et organismespublicsComité national de l'eau: les membresde ce comité ont été nommés par undécret et un arrêté du 12décembre.André Flajoletest nommé président (J.O.du 14 déc. p.19139).Hervé Masurel, délégué interministé-riel à la ville et au développement socialurbain, est nommé administrateur del'AFTRP, de l’EPA de la Plaine de France etde l’EPARECA (arrêtés du 26novembre2008, J.O. des 5 déc. p.18579 et6 déc.p.18616).MagistratureCour de cassation: Isabelle Renard,Emmanuelle Wurtz, Olivier Becuwe, Oli-vier Mansion, Jean Lecaroz et FrédéricArbellot sont nommés conseillers référen-daires.(Décret du 4décembre 2008, J.O. du 6, @).Sont nommés présidents de TGI: AuroreBlum (Marmande), Jean-Wilfrid Noe (Cher-bourg), Patrick Picquendar (Lisieux), Frédé-ric Pillot (Chalon-sur-Saône), Bruno Lapla-ne (Chaumont), Florence Peybernes(Rodez), Edwige Vercaigne (Troyes), PatrickChevrier (Dinan), David Jobard (Guin-gamp), Christine Lemaire (Morlaix), Eric
23décembre 2008page8JURIShheebbddooimmobilierRREEGGLLEEMMEENNTTAATTIIOONNLe Conseil économique pour le déve-loppement durablea été créé auprès duministre chargé du développementdurable par le décret n°2008-1250 du1erdécembre 2008 (J.O. du 3, @).Bruits de voisinageL’arrêté du 27novembre 2008 modifiel'arrêté du 5décembre 2006 relatif auxmodalités de mesurage des bruits devoisinage(J.O. du 6 déc. p.18615).Natura 2000: la liste des actions éli-gibles à une contrepartie financière del'Etat dans le cadre d'un contrat Natura2000 a été fixée par arrêté du17novembre (J.O. du 2 déc. 2008,p.18363).Exemples de ces actions: création ou entre-tien de mares, curages locaux des canauxet fossés dans les zones humides, chantierd'entretien de haies, travaux d'abattagesans enjeu de production…FinancementDivers textes ont été publiés concernant lelivret A:- Le plafond de dépôt est fixé à 15300pour les personnes physiques et 76500pour les associations. Les organismesd'HLM ne sont pas soumis à un plafond.(Décret n°2008-1263 du 4décembre 2008relatif au livret A, J.O. du 5 déc. p.18562).- Le décret n°2008-1264 du 4décembre2008 est relatif à la rémunération desréseaux collecteurs du livret Aet dulivret de développement durable ainsi qu'àla centralisation partielle des dépôts collec-tés (JO du 5 déc. p.18564).- Un autre décret n°2008-1266 du4décembre 2008 comporte des mesuresde coordination liées à la généralisation dela distribution du livret A (JO du 5 déc.p.18565)- Un arrêté prévoit notamment lefinance-ment sur les encours du livret Aet deslivrets de développement durable non cen-tralisés à la Caisse des dépôts, des travauxd'économie d'énergie dans les bâti-ments anciens (logements, art. 200 qua-ter du CGI). Ces prêts sont accessibles auxparticuliers, mais aussi aux copropriétés etaux sociétés civiles immobilières (annexe Ade l'arrêté).(Arrêté du 4décembre 2008 relatif aux règlesd'emploi des fonds collectés au titre du livretA et du livret de développement durable etnon centralisés par la CDC, J.O. du 5 déc.p.18567).EpargneUne ordonnance prévoit la faculté pour leministre des finances d'homologuer descodes de bonne conduiteélaborés parles associations représentant les professionsfinancières et l'existence de conventionsentre producteurs et distributeurs enmatière d'information et de communica-tion promotionnelle.(Ordonnance n°2008-1271 du 5décembre2008 relative à la mise en place de codesde conduite et de conventions régissant lesrapports entre les producteurs et les distri-buteurs, en matière de commercialisationd'instruments financiers, de produitsd'épargne et d'assurance sur la vie, J.O. du6 déc. p.18612).RelanceDivers textes mettent en musique lesmesures de relance de l’économie:- Le décret n°2008-1296 du 11décembre2008 fixe les attributions du ministreauprès du Premier ministre, chargé de lamise en œuvre du plan de relance.En matière immobilière, et en lien avecles ministres concernés, « il contrôle la miseen œuvre des mesures de soutien au loge-ment, à la construction, à la rénovation del'habitat dégradé et insalubre » (J.O. du 12,p.18946).- Un comité de suivi du dispositif de finan-cement de l'économie française a été créépar décret (n°2008-1287 du 10décembre2008, J.O. du 11, p.18844).Urbanisme commercial: dossierspour les cinémasLe contenu du dossier de demande por-tant sur un projet d'aménagement ciné-matographique a été défini par arrêté. Ledossier comporte 11 points. Outre desinformations sur le projet lui-même(nombre de salles, de places…), il compor-te une carteavec les cinémas implantésdans la zone d'influence cinématogra-phique et une étudedestinée à apprécierles effets prévisibles du projet sur la diversi- cinématographique offerte aux specta-teurs et sur l'aménagement culturel du ter-ritoire, la protection de l'environnement etla qualité de l'urbanisme.(Arrêté du 5décembre 2008 pris pourl'application du III de l'article R.752-7 ducode de commerce et relatif à la demandeportant sur les projets d'aménagement ciné-matographique, J.O. du 12, p.18986)Circulaires sur internetC'est une décision pratique importante:désormais, pour être applicables, et doncpour que l'administration puisse s'en pré-valoir à l'égard des administrés, les circu-laires et instructions devront êtretenues à la disposition du public surun site internetrelevant du Premierministre. Cette règle entre en vigueur le1ermai 2009.Il s'agit, explique le rapport à ce décret, delutter contre la prolifération des circulaireset de faciliter la connaissance de leur exis-tence auprès des citoyens.(Décret n°2008-1281 du 8décembre 2008relatif aux conditions de publication des ins-tructions et circulaires, J.O. du 10 déc.p.18777).Suppression d’organismesconsultatifsFrançois Fillon rappelle que tous les orga-nismes consultatifs créés par voie régle-mentaire avant le 9juin 2006 seront sup-primés le 8juin 2009. Il appelle donc sesministres à établir la liste de ceux qu'ilsestiment indispensables et, également laliste de ceux qui ont été créés par la loi etqui pourraient être supprimés.(Circulaire du 8décembre 2008 relative à lamodernisation de la consultation, J.O. du 10déc. p.18777).Le nouveau“Recueil de jurisprudencede Jurishebdo Immobiliervient de paraître.Pour le commander, avec 20% deréduction pour les abonnés,visitez notre site internetjurishebdo.frNOUVEAUPrès de 300 arrêtsen droit immobilier