mardi 13 mai 2025

343 – 10 février 2009

AccueilAnciens numéros343 - 10 février 2009
■ Jurisprudence récente p. 2 à 3
Urbanisme
✓ Absence de mention de l’obligation de notification des recours sur le panneau d’affichage des permis : quelles conséquences ?

✓ Irrégularités matérielles n’étant pas de nature à justifier l’annulation d’un permis de démolir

✓ Le désenclavement doit être certain à la date de l’examen par la mairie de la demande de permis

✓ Installations de toilettes publiques dans la bande littorale des 100 mètres

Bail commercial
✓ La fraude corrompt tout… mais pas rétroactivement

■ Au parlement p. 4, 5
Les deux projets de loi du plan de relance votés au Sénat
✓ La loi de finances rectificative
✓ Le projet de loi accélérant les programmes de construction
✓ Les deux textes en CMP

■ Actualite p. 6
✓ Le SCI d’accession à la propriété ont leur décret
✓ Une ordonnance sur la fiducie
✓ Eric Woerth Pierre d’Or 2009
✓ Taxe locale d’équipement

■ En bref p. 7
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Sur votre agenda
✓ Formation à l’accessibilité
✓ Catastrophe naturelle

■ Rencontres p. 8
✓ UNIS : 3 syndicats se regroupent
✓ Les diagnostiqueurs réagissent à la crise.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à3UrbanismeAbsencedementiondel’obligationdenotificationdesrecourssurlepanneaud’affichagedespermis:quellesconséquences?Irrégularitésmatériellesn’étantpasdenatureàjustifierl’annulationd’unpermisdedémolirLedésenclavementdoitêtrecertainàladatedel’examenparlamairiedelademandedepermisInstallationsdetoilettespubliquesdanslabandelittoraledes100mètresBailcommercialLafraudecorrompttout…maispasrétroactivementAUPARLEMENTp.4,5LesdeuxprojetsdeloiduplanderelancevotésauSénatLaloidefinancesrectificativeLeprojetdeloiaccélérantlespro-grammesdeconstructionLesdeuxtextesenCMPACTUALITEp.6LeSCId’accessionàlapropriétéontleurdécretUneordonnancesurlafiducieEricWoerthPierred’Or2009Taxelocaled’équipementENBREFp.7AufilduJ.O.NominationsSurvotreagendaFormationàl’accessibilitéCatastrophenaturellePromotion:objectifsurvivreLespromoteursétaientréunisporteMaillotles3et4févrierpourlestraditionnellesjournéesd’étudesprofessionnellesdelaFPCpourétu-dier,au-delàdesaspectstechniquesdeleurmétier,lesmanièresd’aborderlacrise.CatherineBosgiraud,directeurduCridondeParis,étaitinvitéeàs’exprimersurlesclausesanti-spéculativesdanslesopéra-tionsd’accessionàlapropriété.Elles’estlivréeàuneanalyseminutieusedecesclausesetlesclasseentroiscatégories.1.Desclausesrestreignantledroitdedisposer.Uneclaused’inaliénabilitédubienacquisestvalableàconditiond’êtrelimitéedansletempsetliéeàunintérêtlégitime.Uneclaused’agrémentdusous-acquéreurestenrevancheinenvisageable.2.Desclauseslimitantl’usagedubien.Ellessontvalablessousréservedenepasaltérerledroitdel’acquéreur(oui,pourobligeràconstruiredansuncertaindélai,non,pourobligeràhabiterpersonnellement).3.Desclausesrelativesauprixdevente.Uneclausequilimiteraitleprixdereventeàunprixindexéseraitdiscutable,uneclausequisupposeraitunaccorddelacommunepourfixerleprixdereventeneseraitpasvalable.Outrelefaitquel’examendecetypedeclauseauncôtéprovocateurdanslaconfigurationactuelledumarché,CatherineBosgiraudconclutsonproposenindiquantquenonseulementcesclausessontdélicatesàrédigeretdifficilesàmettreenœuvremaissurtoutqueleurefficacitéestillusoire.Maisellessontcependantefficaces…entermesdecommunica-tion.Onestloindel’objectifdupromoteur.Ons’enrapprocheavecunemesured’actualité:l’extensionduPass-Fon-cierauxlogementscollectifsprévueparleprojetdeloisurlelogementdeChristineBoutin.OnsaitquelePass-Foncierutilisépourlesmaisonsindividuellesreposesurunedissociationdufoncieretdubâti,leterrainétantportéparunCILetacquisultérieurementparl’accédant.L’extensiondecedispositifauxappartementsestrendueextrêmementcomplexeparlaprésenced’unecopropriété.AndréMetzger,Directeurdel’habitatduCréditFoncier,expliquequ’ilestdoncprévuderemplacerladissociationdubâtietdufoncier,parunsimplecréditàlongterme.Leplafondduprêtseraitde30000à50000,avecundifférétotaldurem-boursementpendantunelonguepériode.Pourvaincrelaréticencedesvilles,desgarantiesderachatetderelogementsontprévues.L’impactd’améliorationdelasolvabilitédel’acquéreurestconsidérable,souligneleCréditFoncier,del’ordrede50000.Jean-FrançoisGabillareconnaîtque2008aétécatastrophiqueavec40%debaissedesventesentre2007et2008.Maissilaprofessionabienajustél’offrenouvelleàlacapacitédumarché,l’Etatetlescollectivi-téslocalesn’ontpasbaisséleursexigencesréglementairesoutechniques.LeprésidentdelaFPCreconnaîtquetouslesclignotantssontaurougemaisilsouligneaussilessignesd’espoir:lesmesuresfortesduplanderelancedevraientporterleursfruits,depuis15jourslespromoteurssen-tentuncertain“frémissement”danslesbureauxdevente.IlévoqueaussilesprojetsdeloiGrenellequivont“radicalementchangerlepaysa-ge”etsontunacte“derefondationdenotreprofession”.Maispour2009,ilyaurapeudebâtimentsbasseconsommationcar,pourl’heure,l’objectif,c’estdesurvivre…BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 34310FEVRIER 2009ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRES p.8 UNIS: 3 syndicats se regrou-pent Les diagnostiqueurs réagis-sent à la crise.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
10février 2009page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEUrbanismeAbsence de mention del'obligation de notification desrecours sur le panneau d’affichagedu permis: quelles conséquences?(CE, 2eet 7esous-sections réunies, 19novembre2008, n°317279, avis)Le 22mai 2008, le tribunal administratif deGrenoble avait sursis à statuer sur unedemande d'annulation de permis deconstruire pour soumettre au Conseil d’Etatla question suivante: «Les dispositions del'article R.600-2 du CU ont-elles pour effetd'empêcher le délai de recours contentieuxde courir en cas d'absence de la mention del'obligation de notification de la requêteprévue par l'article R.600-1 de ce code, ouces dispositions ont-elles pour seule consé-quence de priver d'effet les dispositions del'article R.600-1?».Voici la réponse du Conseil:« Depuis l'entrée en vigueur du décret précitédu 5janvier 2007, le point de départ du délaide recours contentieux à l'encontre d'un per-mis de construire est le premier jour del'affichage sur le terrain, pendant une pério-de continue de deux mois, du permis assortides pièces mentionnées à l'article R.424-15du CU. Si l'article R.424-15 indique que doitégalement être affichée sur le terrainl'obligation prévue à peine d'irrecevabilité denotifier tout recours administratif ou toutrecours contentieux à l'auteur de la décisionet au bénéficiaire du permis,cette mention,destinée à mieux informer les éventuelsrequérants de leur obligation de notificationet des risques d'irrecevabilité qu'ils encourentà ne pas l'accomplir, n'est pas au nombredes éléments dont la présence est unecondition au déclenchement du délai derecours contentieux. Cette mention concer-ne en effet une règle de procédure qui doitêtre accomplie postérieurement àl'introduction du recours. Elle ne peut, par sui-te, être assimilée aux éléments substantielsportant sur la nature et la consistance de laconstruction projetée ou sur les voies et délaisde recours, dont la connaissance est indispen-sable pour permettre aux tiers de préserverleurs droits et d'arrêter leur décision de for-mer ou non un recours contre l'autorisationde construire. L'absence, sur l'affichage, de lamention de cette condition procédurale fait,en revanche, obstacle à ce que soit oppo-sée à l'auteur du recours l'irrecevabilitéprévue par l'article R.600-1 du CU».Observations de Jurishebdo: Le nouvelarticle R.424-15 du CU (ancien R.421-39)ayant ajouté à la liste des mentions à fairefigurer sur le terrain celle de l’obligation denotification des recours, la question étaitposée des conséquences en cas d’omission.Dans une ancienne décision, le Conseil avaitadopté une position sévère pour le bénéfi-ciaire: statuant à l’époque sur la mention dela modification du délai de recours opéré parle décret du 28avril 1988, alors obligatoire, ilavait jugé qu’un oubli faisait obstacle audéclenchement du délai de recours conten-tieux (CE, 13janvier 1993, n°116780). Cetterigueur n’est plus de mise. Il faut selon leConseil distinguer entre les informationsdont la connaissance est indispensable auxtiers pour décider de former recours et lessimples indications procédurales. Seules lespremières justifieront la suspension du délaide deux mois. Une solution pragmatique, quiménage les intérêts divergents des porteursde projets et des tiers. Reste toutefoisl’irrecevabilité de l’article R.600-1 du CU: cel-le-ci sera inopposable au requérant, dont lerecours sera valable même s’il n’a pas éténotifié à l’auteur et au titulaire de la déci-sion.Irrégularités matérielles n’étantpas de nature à justifier l’annulationd’un permis de démolir(CE, 1eet 6esous-sections réunies, 8octobre2008, n°292799)M. A., propriétaire d'une parcelle à Marseille,avait obtenu un permis de démolir et un per-mis de construire pour la rénovation d'unbâtiment vétuste. Saisi par M.B., voisin, le tri-bunal administratif avait annulé ces arrêtés.Le 12janvier 2006, la cour administrative deMarseille avait infirmé ce jugement et rejetéles demandes de M.B. Celui-ci a formé pour-voi.« Considérant […] que la cour administratived'appel n'a pas commis d'erreur de droit enjugeant que le permis de démolir accordé àM.A […] n'aurait pu être légalement refuséque pour un motif tiré de la sauvegarde dupatrimoine immobilier dans un intérêt social;que c'est par une appréciation souverainedes faits et sans commettre d'erreur de droitque la cour a estimé que les indicationsmatérielles inexactes relatives àl'implantation et à la consistance exacte de laconstruction existante qu'aurait comportéesle dossier de demande de permis de démolir,à les supposer établies, n'avaient pas decaractère frauduleux et ne pouvaient,par elles-mêmes, avoir une influence surla délivrance de ce permis;Considérant […] qu'en outre il n'était pasavéré que M.A aurait fourni, à l'appui de sademande, des renseignements sciemmenterronés sur l'état du bâtiment existant etqu'enfin les termes de la notice d'impactn'étaient pas de nature à induirel'administration en erreur compte tenu desautres pièces du dossier, la cour, qui a suffi-samment motivé son arrêt, n'a pas non plusentaché de dénaturation l'appréciationqu'elle a portée sur les pièces du dossier ».Observations de Jurishebdo: La réforme desautorisations d’urbanisme est venue modifierle régime des permis de démolir, et notam-ment les motifs de refus possibles (articleL.421-6 al. 2 du CU ). Cette décision n’en gar-de pas moins tout son intérêt pour illustrerl’approche pragmatique des juges face auxirrégularités d’un dossier de demande. Laprésence d’inexactitudes n’est pas en soi suf-fisante pour entraîner la nullité. Les jugesvérifient que les éléments erronés ont étédécisifs dans la décision de délivrance. Parailleurs, le juge administratif ne peut secontenter de présumer l’intention frauduleu-se, il doit la rechercher et l’apprécier auregard de toutes les pièces.Le désenclavement doit être cer-tain à la date de l’examen par lamairie de la demande de permis(CE, 1eet 6esous-sections réunies, 8octobre2008, n°295972)La SARL C.avait obtenu du maire de Dava-zieux (Ardèche) un permis de construire pourun immeuble de quinze logements. Ce per-mis, contesté par des tiers, avait été annuléen appel comme délivré en violation du POSde la commune déclarant inconstructibletout terrain enclavé. La SARL a formé pour-voi devant le Conseil d’Etat.« Considérant qu'aux termes de l'article INA3 du règlement du POS de la commune deDavezieux: «Tout terrain enclavé est incons-tructible à moins que son propriétaire neproduise une servitude de passage suffisanteinstituée par acte authentique ou voie judi-ciaire en application de l'article 682 du codecivil»; que, pour l'application de ces disposi-tions, un terrain doit être regardé commeenclavé et par suite inconstructible si, à ladate à laquelle il est statué sur la demandede permis de construire, il n'a pas d'accès
10février 2009page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEdirect à la voie publique […]; que le pétition-naire ne peut se prévaloir utilement àcet égard d'un projet de création devoie publiquen'ayant donné lieu à aucuncommencement d'exécution non plus que denégociations en vue de l'acquisition d'uneparcelle ou de l'obtention d'une servitude depassage permettant l'accès à la voiepublique;Considérant qu'en […] jugeant sans inciden-ce sur l'enclavement de ce terrain la circons-tance que le permis […] prévoyait queseraient gratuitement cédés à la communeles terrains nécessaires à la création, àl'élargissement, à la rectification de la voiecommunale, dès lors qu'à la date du permislitigieux la commune n'avait pas mis enœuvre la procédure de cession ainsi prévue[…] la cour administrative d'appel […] n'apas commis d'erreur de droit ».Observations de Jurishebdo: L’inconstruc-tibilité demeure tant que la servitude n’estpas acquise à la date le dossier de deman-de est étudié par les services de la mairie.Cette interprétation exclut qu’il soit donnéun effet juridique à une solution de désen-clavement, même efficace et sérieuse, dèslors qu’elle n’est encore qu’éventuelle. Ainsi,concernant le projet de création de voiepublique, le Conseil prend-il soin de préciserqu’il n'avait donné lieu à « aucun commen-cement d'exécution »: ce n’est donc pas lecaractère futur du désenclavement qui poseproblème, mais bien son caractère certain.Installation de toilettes publiquesdans la bande littorale des 100 mètres(CE, 1eet 6esous-sections réunies, 8octobre2008, n°293469)Par une délibération du 22octobre 2001, leconseil municipal de l'Ile d'Aix avait approuvéun projet de révision du POS de la commune.Les époux B.ont introduit une action enannulation contre cette délibération. Ayant vuleur demande rejetée en première instancecomme en appel, ils ont formé pourvoi.« Considérant […] que les impératifs de sécuri- et de santé publique liés à une fréquenta-tion estivale importante des plages peuventrequérir l'implantation d'installations néces-saires au public; que dans le casd'aménagement de constructions existantes,de telles installations peuvent être regardéescomme nécessaires à des services publics exi-geant la proximité immédiate de l'eau au sensdu III de l'article L.146-4 du CU; qu'ainsi, c'est[…] sans commettre d'erreur de droit ni sta-tuer par des motifs insuffisants ou contradic-toires que la cour administrative d'appel a esti- que l'implantation de sanitaires publics etd'objets mobiliers destinés à l'accueil du publicdans les casemates existantes entrait dans lechamp des exceptions à l'interdiction detoute construction ou installation dans labande littorale de cent mètres ».Observations de Jurishebdo: L’installation detoilettes publiques le long du rivage est l’objetde controverses régulières depuis l’adoptionde la loi Littoral. D’un côté, les défenseurs del’environnement, mettant en avant l’atteinteesthétique; de l’autre, les élus locaux, en char-ge de la sécurité et de la salubrité publique.Juridiquement, la question est de savoir si detelles installations entrent dans le champ del’exception à l’interdiction des constructionsdans la bande de 100m, prévue par l’articleL.146-4 III al. 2 du CU. La cour administrativede Bordeaux, statuant le 9mars 2006, avaitjugé que oui (1re ch., 02BX01974). LeConseil d’Etat reprend cette solution, et enconsacre les motifs: le service public concernéest celui de l’entretien et de l’exploitation desplages, et la nécessité découle de la forteaffluence estivale. Ainsi énoncées, les condi-tions d’application de l’article L.146-4 III duCU sont bien réunies pour les plages de l’Iled’Aix. Un même raisonnement pourra désor-mais être tenu pour toute plage touristiquesituée hors agglomération.Bail commercialLa fraude corrompt tout… maispas rétroactivement(Cass. Civ., 3e, 21janvier 2009, n°111 FS-P +B,cassation)En octobre2002, M.B. avait fait délivrer uncommandement de payer à sa locataire, lasociétéN., au titre du bail consenti à celle-cisur les locaux commerciaux dont il était lepropriétaire. Faute de paiement, il l’avait assi-gnée pour voir constater l’acquisition de laclause résolutoire. La société avait obtenu unsursis, avec une première échéance prévueau 15mai 2003, non respectée. Le 5juin, labanqueC., titulaire d’un gage sur le fonds decommerce, avait réglé à M.B. une partie desloyers, paiements qu’elle avait renouvelés lesmois suivants. La société N.ayant été mise enliquidation et le fonds de commerce vendu,M.B. l’avait assignée pour obtenir son expul-sion et le versement d’une indemnitéd’occupation. Il a formé pourvoi contrel’arrêt d’appel ayant rejeté sa demande.« Vu le principe selon lequel la fraude cor-rompt tout, ensemble l’article 1134 du codecivil;Attendu que, pour rejeter les demandes enexpulsion du preneur et en paiement d’uneindemnité d’occupation formées par M.B.,l’arrêt retient que […] la banque a réglé, du5juin 2003 jusqu’au 27mai 2004, date decession du fonds de commerce à la sociétéC.,la somme totale de 15131,87, soldant inté-gralement la dette de la locataire; qu’enacceptant ces règlements qui avaient pourseule cause l’existence du bail et pour finalitésa pérennité indispensable à la conservationdu gage et en mettant concomitamment enœuvre une procédure d’expulsion, M.B. acommis une fraude au droit de la banquelaquelle ne porte pas sur la perception de cessommes, mais sur le défaut de renonciation àla clause résolutoire, et qu’en application del’adage « la fraude corrompt tout », lebailleur est infondé à se prévaloir de la clauserésolutoire et à solliciter l’expulsion du loca-taire […];Qu’en statuant ainsi, alors que la sanctionde la fraude ne peut porter que sur undroit existant à la date à laquelle l’actefrauduleux a été commis, la cour d’appel,qui a constaté que la fraude avait été com-mise à l’occasion des paiements effectués parla banque à compter du 5juin 2003, quandle droit au bail avait définitivement disparudepuis le 15mai 2003, a violé le principe et letexte susvisés ».Observations de Jurishebdo: Dans cetteaffaire, le bailleur savait que la banque ver-sait les sommes au titre des loyers impayés,afin de préserver son gage, alors le droit aubail était expiré depuis la date de la premièreéchéance non honorée, ce qu’il ne pouvaitnon plus ignorer. La gravité de cette trompe-rie justifiait, selon la cour d’appel, de paraly-ser le droit à requérir la résolution du bail.Mais si la fraude corrompt tout, elle ne peutagir rétroactivement pour venir sanctionnerl’exercice d’un droit régulièrement mis enœuvre en son temps. Or, à la date lebailleur avait accepté les versements, la clau-se résolutoire était d’ores et déjà acquise. Etcette acceptation ne pouvait plus valoir, pourle futur, renonciation à requérir l’expulsion,le rapport locatif n’ayant plus de fondement.En revanche, la banque était fondée à agircontre le bailleur indélicat par une action enrépétition de l’indu. H.LPages réalisées par Hélène Lécot
10février 2009page4JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTLes sénateurs ont examiné ensembledeux projets de loi servant de support auplan de relance, à partir du 21janvierdernier: le projet de loi de finances recti-ficative pour 2009 et le projet de loivisant à accélérer les programmes deconstruction.Patrick Devedjianexplique que cela vapermettre de construire 100000 loge-ments sociaux supplémentaires grâce àun effort exceptionnel de 1,9milliardd’euros (JO Sénat 22 janv. p.620).Il évoque aussi la création d’un régimede modification simplifiée des PLU et lacréation, par voie d’ordonnance, d’unnouveau régime d’installation classéepour la protection de l’environnementvisant à diviser par 4 les délaisd’instruction pour 500 entreprises par an.Elisabeth Lamure, rapporteur, relève queles députés ont autorisé les organismesHLM à acquérir sous le régime de la VEFAplus de 50% des logements d’une mêmeopération immobilière ou qu’ils ontréduit les délais de l’archéologie préven-tive, tout en augmentant la redevance(p.630). Laurent Béteillecite l’article 2qui écarte les droits de priorité et de pré-emption des communes dans le cadre desgrandes opérations d’intérêt national.Albéric de Montgolfierconteste l’idéed’augmenter la redevance d’archéologiepréventive (p.641).Jacques Mullerconteste le fait que la cri-se des subprime soit de nature conjonc-turelle, il estime au contraire qu’elle était“génétiquement programmée” (p.651).L’opposition a présenté une séried’amendements par exemple pour majo-rer la fiscalité immobilière (n°70 de Ber-nard Vera, p.673) mais ils ont tous étérepoussés.Le 21janvier, Yann Gaillarda soutenu unamendement (n°12) pour doter le fondsnational pour l’archéologie préventive(FNAP) d’un somme complémentaire de20millions d’euros, à titre exceptionnel,mais il l’a retiré. Le ministre s’est toute-fois engagé (p.780) à redéployer 20mil-lions vers l’INRAP.L’article 6 autorise le cumul entre l’Eco-prêt à taux zéro et le crédit d’impôtdéveloppement durable. ThierryRepentina soutenu un amendement(n°23) de suppression de l’article. Il rap-pelle que le débat a déjà eu lieu àl’occasion de la loi de finances et que laCMP avait décidé de supprimer la facultéde cumul en raison de la complexité dudispositif. Il n’a pas convaincu le ministre,mais il a emporté la conviction de Philip-pe Marini, et du Sénat, l’article a doncété supprimé (p.791).Les SIIC et le crédit-bailPhilippe Marinia ensuite présenté unamendement (n°83) afin, “pendant ladurée du plan de relance, d’autoriser lessociétés foncières cotées et assimilées àréaliser des opérations d’acquisitiond’immeubles en crédit-bail” (complémentde l’article 210 E du CGI). Cela élargira lafaculté des entreprises d’apporter leurpatrimoine à des sociétés spécialisées,pour améliorer leur bilan et se concen-trer sur leur cœur de métier, ajoute lesénateur. Il mentionne à ce propos lesSIIC et les OPCI. Eric Woerthsoutient lamesure qui permettra à ces opérationsde bénéficier du taux réduit d’impôt surles sociétés, expliquant qu’elle fluidifierale marché immobilier. L‘amendement aété adopté (p.792).L’ensemble du texte de la loi de financesrectificative a été voté (p.801).Pourquoi la mitoyenneté?Les sénateurs ont alors abordé le projetde loi sur l’accélération des programmesd’investissement.Défendant - sans succès bien sûr - unedemande de renvoi en commission,Thierry Repentins’interroge surl’opportunité d’un texte censé accélérerla construction de logements: la seulemesure sur ce sujet consiste à simplifierles règles de mitoyennetésans recourirà la procédure de l’enquête publique,dont le délai ne peut excéder deux mois:“quel intérêt y a-t-il à raccourcir certainsdélais lorsque, en fait, c’est la machineéconomique qui est grippée? À quoi bonsupprimer une procédure d’enquêtepublique lorsque les mises en chantiersont au point mort? A titre personnel jeme suis d’ailleurs demandé si cet articlen’était pas destiné à résoudre un problè-me local particulier, rencontré par unecommune ou un promoteur immobilier”(JO Sénat déb. 23janvier, p.805). IlLes deux projets de loi du plan de relance votés au Sénatregrette en revanche l’absence de mesurepour faciliter la cession des terrainspublics. Pour le parc HLM, il demande desaides pour la rénovation, plutôt que deles concentrer sur la construction neuve.Patrick Devedjianlui répond que le Gou-vernement prévoit d’affecter 1,9milliardd’euros à la construction de 100000 loge-ments, ce qui représente 120000 emplois.L’ANRU disposera de 350millions supplé-mentaires et l’ANAH, 200millions. Quantà la mitoyenneté, selon le ministre, mamesure concerne 5500 communes et150000 parcelles soit des possibilités deconstruction très importantes (p.806).Un amendement n°75 a été adopté pourfaciliter la construction de stades.A l’article 1er, qui vise à permettre la modi-fication sans enquête publique des PLUpour autoriser la construction de bâti-ments en limite séparative, Charles Revet aproposé un amendement (n°65 quater)pour autoriser de manière analogue laréduction de la taille minimale des par-celles dans une limite de 50%. Il l’a toute-fois retiré à la demande du ministre qui seréfère à la proposition d’un dispositif pluslarge figurant à l’article 1erbis.Cet article institue, explique Patrick Deved-jian (p.811) une procédure simplifiée demodification du PLU. il ne sera plusnécessaire d’organiser une enquêtepublique, il suffira de porter à la connais-sance du public le projet envisagé, afin defaciliter la révision des PLU. La liste desmodifications mineures ainsi autoriséessera fixée par un décret en Conseil d’Etat.L’article 1erbis a été voté (p.816).L’article 2 vise à supprimer le droit depréemption des communes pour les ter-rains faisant l’objet d’une opérationd’intérêt national. Il a été adopté sansmodification (JO Sénat débats 24janvier,p.831).Acquisition HLML’article 2 bis concerne l’acquisition desimmeubles en VEFA par les organismesHLM. Daniel Raoulestime le texte inutilecar le Conseil d’Etat a déjà précisé lesconditions dans lesquelles les organismesHLM peuvent acquérir des logements enVEFA. Pour éviter le contournement desrègles du code des marchés publics, ilsn’ont pas l’autorisation d’acquérir 100%d’un programme (CE 8février 1991). Maisle sénateur n’a pas convaincu. L’article adonc été voté sans modification (p.836).
10février 2009page5JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTEENN BBRREEFFCommissions mixtes paritaires1. Accélération des programmes deconstructionLors de la réunion d’une commission mix-te paritaire le 28janvier, les parlemen-taires ont confirmé le régime voté par leSénat sur la réforme de l’archéologie pré-ventive (accélération des délais et relève-ment de la redevance)2. Loi de finances rectificativeLe 27janvier, une CMP a modifié notam-ment la rédaction des articles6 (rétablisse-ment, pour 2 ans, de la faculté de cumu-ler, sur la même assiette, les avan-tages fiscaux de l'Eco-PTZ et du créditd'impôtde l'article 200 quater du CGI) et7 bis (acquisition en crédit-bail d'unimmeuble par une société foncière).Cet article modifie l’article 200 quater duCGI.Le texte de la loi de finances rectificativepour 2009 a été définitivement voté etpublié au Journal officiel du 5février.(Loi n°2009-122 du 4février 2009 definances rectificative pour 2009, J.O. du 5,p.2032).En revanche, Daniel Raoul a obtenu levote d’un amendement n°36 qui simplifiela procédure d’octroi des subventions del’ANAH aux propriétaires privés. Il consisteà confier les décisions d’attribution desaides au président de l’EPCI ou au prési-dent du conseil général en supprimantl’avis de la commission localed’amélioration de l’habitat(CLAH).La CLAH ne statuerait plus sur lesdemandes individuelles, mais elle seraitmaintenue pour donner un avis surl’orientation générale des politiquesd’aide; elle sera consultée sur les pro-grammes d’action dans lesquels les déci-sions d’attribution des aides s’inscriront.L’amendement, également soutenu parle rapporteur Elisabeth Lamure, a étévoté (p.837).Réforme de l’usage des locaux:entrée en vigueur au 1eravrilDaniel Raoula suggéré un amendementpour fixer au 1eravril 2009 l’entrée envigueur de l’article 4 de la loi de moder-nisation de l’économie qui a transféré dupréfet au maire la compétence de déli-vrer les autorisations préalables de chan-gement d’usage des logements (art. L631-7 et suiv. du CCH). Le texte devaitêtre accompagné d’un texte sur les com-pensations de charges par les communes,mais qui n’a pas été publié, et il en résul-te actuellement une incertitude surl’entrée en vigueur de la réforme(p.838). Cet amendement (n°35) a étéaccepté par le Gouvernement et il a étévoté. Il prévoit aussi que les arrêtés pré-fectoraux fixant les conditions dans les-quelles sont délivrées les autorisations dechangement d’usage demeurent appli-cables jusqu’à l’entrée en vigueur durèglement qui doit s’y substituer aprèsdélibération du conseil municipal.Un autre amendement, soutenu parJean-Pierre Fourcadea été voté (n°98,p.840) pour autoriser l’Etat à concluredes baux emphytéotiques adminis-tratifs, pour construire des logementssociaux.Archéologie préventive: haussede la redevanceL’article 2 ter concerne l’archéologiepréventive. Jean-Pierre Sueurexpliqueque le rendement de la redevance est del’ordre de 65millions d’euros, mais quela somme qui est affectée à l’INRAP estinsuffisante. Patrick Devedjian préciseque l’augmentation de la redevance quiest prévue dans le texte de loi va per-mettre de créer une recette annuellesupplémentaire de 15millions d’euros.Un amendement a été voté (n°81 recti-fié bis) pour réduire les délais. Le délaiimposé pour l’achèvement des fouillesserait ainsi fixé à 12 mois prorogeableune fois d’une période de 18 mois. Cedélai ne concerne que les travaux sur leterrain et non les travaux en laboratoire(amendement n°78). L’article 2 tera étévoté (p.846).Un nouvel article (amendement n°125) aété voté pour créer un nouveau type decontrat lié à l’archéologie préventivepour les grands travaux.Les articles suivants concernent les mar-chés publics.Signalons qu’un amendement de YannGaillard(n°142) a été adopté pour per-mettre aux propriétaires de monumentshistoriquesdans lesquels s’exerce uneactivité commerciale de percevoir l’aidede mécènes sous certaines conditions,notamment que l’aide soit réinvestiedans les travaux de conservation dumonument (p.867).L’article 5 autorise les établissementspublics de santé à vendre des bâtimentstout en conservant l’usage des locauxpour une période de trois ans. Il a étéadopté.Pouvoir réduit de l’ABFL’article 5 quater supprime l’avisconforme de l’ABF pour les travauxeffectués dans les ZPPAUP pour le rem-placer par un avis simple.Elisabeth Lamurea proposé en complé-ment (amendement n°7) de rétablir lepouvoir d’évocation du ministre de laculture, qui existe dans le système actuel,de supprimer le recours devant le préfetqui n’a plus de raison d’être puisqu’il estpossible de passer outre l’avis de l’ABF.Jean Dessessartdemande au ministre sicette mesure n’est pas destinée à per-mettre à l’émir du Qatar de réaliser destravaux sur l’hôtel Lambert, situé sur l’îleSaint-Louis, alors que le maire de Paris etl’ABF s’y opposent (p.879).L’article 5 quater a été voté.L’article 6 habilite le Gouvernement àadopter par ordonnance la réforme durégime des installations classéespourla protection de l’environnement. JeanVers la suppression des avouésLe Gouvernement a décidé de ne plusrendre obligatoire le recours à un avouépour défendre les dossiers en appel etd’unifier la profession d’avocats etd’avoués a indiqué le garde des sceaux àJean-Pierre Godefroy (JO AN déb. 14 janv.p.225). Rachida Dati a précisé que lesavoués deviendraient automatiquementavocats. Cette réforme qui doit prendreeffet au 1erjanvier 2010est imposéenotamment par la directive services.Desessartestime que, par ce moyen, leGouvernement va tuer le Grenelle del’environnement (p.889). Il rappelle quela procédure actuelle d’autorisation neconcerne que 50000 des 500000 installa-tions classées, mais l’article 6 a été voté.Un autre article a été ajouté (amende-ment n°74) pour valider la procédure deremembrement liée à la construction del’autoroute A28 (p.891).L’article 8 habilite le Gouvernement àadopter la partie législative d’un code dela commande publique. LaurentBéteillea souligné le risque de confusionrésultant de la création d’un code de lacommande publique à côté du code desmarchés publics et il a fait adopter unamendement pour élargir l’habilitation(p.897).L’ensemble du texte a été voté (p.903).
10février 2009page6JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEDDIISSTTIINNCCTTIIOONNSSGel des loyersLa CLCV demande un gel des loyerspour 2009 et la mise en place d’unegarantie des risques locatifs universelleet mutualisée.Les SCI d’accession à la propriétéont leur décretLes SCI d'accession progressive à la proprié- ont été créées par la loi ENL du 13juillet2006.Le décret du 26janvier 2009 y ajoute lestextes réglementaires, codifiés aux articlesR 443-9-1 et suivants du CCH.Il est précisé que l'associé locataire de laSCI bénéficie d'un bail soumis au régimedes locataires HLM. S'il se retire de la SCI,avant d'avoir acquis le logement il peutrester locataire de la société ou, si la SCI estdissoute, de l'organisme d'HLM, quel quesoit le montant de ses ressources à la datedu retrait.Le décret comporte en annexe des statutstype de la SCI.La société d'HLM fait apport en nature del'immeuble, les associés personnes phy-siques font un apport en numéraire etreçoivent en contrepartie les parts de SCIcorrespondantes. L'ensemble des parts estdivisé en lots représentatifs de chaquelogement.La société d'HLM, qui est en même tempsgérant, propose au moins une fois par anà chaque associé personne physiqued'acquérir une ou plusieurs parts. L'associépersonne physique peut à tout momentdemander le rachat de la totalité de sesparts.(Décret n°2009-98 du 26janvier 2009 relatifaux statuts des sociétés civiles immobilièresd'accession progressive à la propriété crééespar l'article L.443-6-2 du CCH, J.O. du 28jan-vier, p.1611)Une ordonnance sur la fiducieLe texte modifie différents articles. Il pré-voit (article2012 du code civil) que lecontrat de fiducie portant sur un bien decommunauté ou un bien indivis doit êtreconclu par acte notarié, à peine de nullité.Certaines mesures visent à protéger lepatrimoine du constituant personne phy-sique par exemple en insérant des men-tions obligatoires dans le contrat ou enprévoyant que si le constituant n'exécutepas son obligation, le bénéficiaire de lafiducie ne pourra pas conserver un biendont la valeur est supérieure à la créancegarantie sans indemniser le constituant.L'ordonnance encadre également lerechargement de la fiducie, lorsqu'elle estconstituée à titre de garantie par une per-sonne physique, dans un esprit proche decelui qui existe pour le rechargement deshypothèques. Le montant de la rechargeest limité à la valeur du bien estimée aujour de la convention de rechargement(art. 2372-5).Le texte comporte aussi des mesures rela-tives aux avocats. Ainsi les éléments dupatrimoine affecté ne transiteront plus parla caisse des règlements pécuniaires desavocats (CARPA). Le titreIII del'ordonnance est consacré aux mesures fis-cales. Il traite par exemple le cas de la plus-value immobilière (art. 10 IX et suivants).L'article 150 VC du CGI précise le calcul dudélai de détention des biens.(Ordonnance n°2009-112 du 30janvier 2009portant diverses mesures relatives à la fidu-cie, J.O. du 31janvier p.1851).Autres ordonnancesParmi les autres ordonnances du 30jan-vier, publiées le 31 janvier 2009, signalons:- l’ordonnance n°2009-104 relative à laprévention de l'utilisation du systèmefinancier aux fins de blanchimentdecapitaux et de financement du terrorisme(p.1815);- l’ordonnance n°2009-107 du 30janvier2009 relative aux sociétésd'investissement à capital fixe, auxfonds fermés étrangers et à certains instru-ments financiers (p.1843).Outre-MerUn décret du 30janvier a été publiéconcernant les subventions et prêts pour laconstruction, l'acquisition et l'améliorationde logements locatifs aidés dans les dépar-tements d'outre-mer. Le taux de subven-tion est fixé à 27% du prix de revient rete-nu dans la limite d'un plafond. Ce taux estporté à 32,5% pour les opérations delogements adaptés aux besoins desménages rencontrant des difficultés parti-culières d'insertion.Un arrêté de la même date relatif aux sub-ventions de l'Etat pour la réalisation delogements sociaux et très sociaux dans lesdépartements d'outre-mer fixe les chiffresde surfaces minimales et fournit des préci-sions sur la notion de prix de revient.(Décret n°2009-100 et arrêté du 30janvier2009, J.O. du 31, p.1784).Taxe locale d’équipementLes valeurs de base pour le calcul dela taxe locale d'équipement, destaxes assimilées et de la redevanced'archéologie préventive ont étéactualisées par circulaire, pourl’année 2009.(Circulaire du 28novembre 2008 relative àl'actualisation annuelle des valeurs de basepour le calcul de la TLE, des taxes assimiléeset de la redevance d'archéologie préventi-ve, art. 1585 DI du CGI, Bull. Off. min. écolo-gie, 10 janv 09. p.121).Catégories deconstructionValeurs par m2de plancherhors œuvreHors Ile-de-FranceIle-de-France1102 112 2188 207 3309 340 4268 295 5a: 1 à 80 m2381 419 5b: 81 à 170 m2557 613 6540 594 7732 805 8732 805 9732 805 Chiffres…Eric Woerth: pierre d’or 2009Les lecteurs d’Expertise Pierre et de Profes-sion Logement ont élu cette année leministre du budget Eric Woerth, pierred’or, homme de l’année 2009. Il s’étaitdéplacé en personne ce 5 février pourrecevoir son trophée. C’est au titre de sonaction pour moderniser la gestion dupatrimoine immobilier de l’Etat qu’il a reçucette distinction, dans la catégorie “utilisa-teurs”.Le ministre a indiqué que l’Etat allait pour-suivre la politique de cession du patrimoi-ne, sans le brader, et mettre l’accent surl’entretien des immeubles. Il estime aussinécessaire de réduire la surface moyenneoccupée par agent, visant un chiffre de12m2au lieu des 15m2pratiqués à Parisou même 18m2en province.Ont également été distingués: FrançoisTrausch(GE Real Estate Europe del’Ouest) dans la catégorie “Managers”,Olivier Bossard(Unibail-Rodamco), com-me “investisseur”, Jacques Bagge(JonesLang Lasalle) au titre des “Commercialisa-teurs”, Olivier de la Roussière(VinciImmobilier) en tant que “Promoteur”. Oli-vier Wigniollea reçu la pierre d’or“Asset, property, facility manager” et c’estl’immeuble Evergreen(The CarlyleGroup, Meunier) qui été récompensé dansla catégorie “Programmes”.
10février 2009page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFSur votre agenda31 mars 2009: les Rencontres Opé-rations Immobilièresà Paris. Ce ren-dez-vous annuel qu’organise le GroupeMoniteur est destiné à faire le point surl’actualité économique et juridique del’immobilier. Débats animés par PhilippePelletier (avocat, LPA) et Florence Slove(USH).Programme et inscriptions:Tél. 0140133364 ouconferences@groupemoniteur.frNominationsCabinets ministérielsEconomie: Renaud Riché quitte sesfonctions de conseiller au cabinet deChristine Lagarde (arr. du 29janvier, J.O.du 30, @).AdministrationEquipement: Annick Guerber Le Gall,Marie-Dominique Hebrard de Veyrinas,Claude Bonnet et Patrick Labia sont nom-més inspecteurs généraux de l'équipement(décrets du 29janvier, J.O. du 31, @).Ecologie: Judith Jiguetquitte sesfonctions de directrice de l'eau (décretdu 30janvier 2009, J.O. du 31, @).Affaires culturelles: Kléber Arhoul estnommé directeur régional des affairesculturelles de Basse-Normandie (arr. du16janvier, J.O. du 30, @).Préfets. Sont nommés préfets: PierreSoubellet (Loire), Régis Guyot (Ain),Christiane Barbet (Deux-Sèvres), Jean-Pierre Laflaquière (Manche) par décretdu 30janvier (J.O. du 31, @).FGAS: Bernard Vormsest renouvelédans ses fonctions de président de la Socié- de gestion du fonds de garantie del'accession sociale à la propriété (arr. du 12déc. 2008, J.O. du 28janvier p.1622).CNIL: Jean-Paul Amoudry, IsabelleFalque Pierrotin et Jean-Marie Cotteretsont nommés membres de la Commissionnationale de l'informatique et des liber-tés. (décret du 28janvier, J.O. du 30,p.1715).MagistratureSont nommés présidents de TGI:François Rachou (Toulon), Jean-Françoisde Jorna (Saint-Étienne), Dominique Cou-turier (Rennes), Jean-Luc Stoessle (Cler-mont-Ferrand), Rémi Le Hors (Le Havre),Patrick Henry-Bonniot (Versailles),Guillaume Salomon (Abbeville), MarcSauvage (Laon), Françoise Bardoux (Bas-tia), Claude Czech (Avesnes-sur-Helpe),Elisabeth Wable (Cambrai), Alain Tessier-Flohic (Bayonne), Hubert Hansenne (Châ-lons-en-Champagne), Gisèle Auguste(Basse-Terre), Yves de Franca (Cayenne)et Paul Baudoin (Mamoudzou).(Décret du 27janvier 2009, J.O. du 28, @).Au fil du J.O.AccessibilitéUn nouvel arrêté précise que le contenude la formation à l'accessibilité ducadre bâti doit permettre aux profes-sionnels concernés de tenir compte de ladimension accessibilité dans les diffé-rentes composantes du cadre bâti.La formation porte sur le concept dehandicap, la politique du handicap, lecadre réglementaire, la notiond'accessibilité et de qualité d'usage…(Arrêté du 22janvier 2009 fixant les réfé-rences communes à la formation àl'accessibilité du cadre bâti aux personneshandicapées pris en application des articlesR.335-48 à R.335-50 du code del'éducation et du décret n°2007-436 du25mars 2007 relatif à la formation àl'accessibilité du cadre bâti aux personneshandicapées, J.O. du 30 janv. p.1706).Catastrophe naturelleLes inondations et coulées de bouesintervenues dans le Sud-Ouest du 24 au27janvier 2009ont donné lieu à unarrêté du 28janvier 2009 portant recon-naissance de l'état de catastrophe natu-relle (J.O. du 29janvier, p.1649).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 343UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnés
Les diagnostiqueurs réagissent à la crise10février 2009page8JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREESSLes diagnostiqueurs sont durement frap-pés par la crise. La première raison et quele marché de la transaction de logementsest en chute. Mais selon le notaire ThierryDelesalle, la baisse du volume des transac-tions est très inégale suivant les villes. Pourles appartements (3etrimestre 2008), labaisse du volume des ventes est forte danscertaines villes: -36% à Besançon, -31% àRennes ou -28% à Saint-Étienne, maisfaible à Toulon (-1%) - ou à Aix (-5%),voire en légère hausse dans certaines villes(+3% à Marseille).Pour les maisons, les écarts sont plus forts.La chute est rude à Montbéliard (-45%)Mulhouse (-43%) ainsi qu’à Valence (-39%) ou Poitiers (-37%) alors que le mar-ché reste en hausse à Chambéry (+6%), àCalais (+9%) ou à Brest (+4%). Le notaireconfirme qu’au 4etrimestre, la chute vaêtre plus grave.Face à cette baisse des ventes, que la FIDIchiffre à 25%, les diagnostiqueurs sontplus nombreux: leur nombre a augmentéde 1000 en un an, pour passer de 6000à7000 personnes de 2007 à 2008.La situation, explique le président de laFidi, Philippe Rabut, ne peut qu’être dou-loureuse. La FIDI se réjouit que le groupeEXIM (60 cabinets) ait rejoint la fédéra-tion. Mais, son président redoute que lacrise ne se traduise par une disparation denombreux cabinets.Quelles réponses proposer?On aurait pu penser que la mise en placede la certification allait permettre une cer-taine barrière à l’entrée de la profession.Pourtant, cela n’a pas été le cas. La FIDIdéplore en effet une surpopulation de dia-gnostiqueurs et en appelle à une certainecohérence des pouvoirs publics.Deux exemples :- il est envisagé d’autoriser des diagnosti-queurs de la communauté européenne àpratiquer en France le métier de diagnosti-queur sans leur imposer l’exigence de lacertification: “on se sent trahis” expliquePhilippe Rabut.- Le projet de loi Grenelle II prévoitd’autoriser des collaborateurs de gestion-naires de patrimoine immobilier ou desociété d’HLM à réaliser un DPE. La FIDIestime cette mesure “scandaleuse” car elleremet en cause l’exigence d’indépendanceet l’obligation de certification.Pour améliorer la situation, la FIDI deman-de que les questions de conflit d’intérêtsoient réglées par voie réglementaire etque soit affirmée l’incompatibilité des acti-vités de transaction immobilière etd’exercice de diagnostic immobilier. Lafédération va également faire des proposi-tions au ministère du logement pour luidemander d’interdire la pratique du com-missionnement.La FIDI est un peu amère sur la certifica-tion: tant d’efforts et de fonds engagéssans que les résultats soient au rendez-vous… Les diagnostiqueurs déplorent aussila lourdeur des dispositifs de contrôle de lare-certification.Étendre les diagnostics à la loca-tionPour soutenir l’activité, la FIDI demandeque le diagnostic électrique et le diagnos-tic gaz, aujourd’hui applicables en cas devente, soient rendus obligatoires pour lamise en location.Pour 2009, la FIDI s’est fixée comme objec-tifs d’axer sa communication sur l’apportdu diagnostic sur la sécurité des per-sonnes, indiquant par exemple que 17%des diagnostics montrent la présenced’amiante dans les locaux examinés ouque 82% des logements construits avant1948 comportent du plomb dans les pein-tures. La FIDI a aussi engagé un rappro-chement avec les deux autres syndicats dediagnostiqueurs.En terme de stratégie, le consultant MaherKassab déconseille aux diagnostiqueurs debaisser leurs prix. Il faut “protéger lavaleur prix” pour éviter la spirale défla-tionniste.Les cabinets ont en moyenne un chiffred’affaires de 55000euros par diagnosti-queurs, pour un chiffre d’affaire global dela profession de l’ordre de 380 à 400mil-lions d’euros. Mais pour les cabinets anté-rieurs à 2005, cette moyenne grimpe à80000euros. Ce sont les cabinets les plusrécents qui sont donc les plus fragiles.Une recomposition du paysage de la pro-fession est donc en marche.UNIS: trois syndicatsse regroupentChantal Coste, présidentede l’UNIT,Etienne Ginot,président du CSAB et Ser-ge Ivars, président de la Cnab, ontannoncé le 4février la création d’unnouveau syndicat: UNIS, l’union des syn-dicats de l’immobilier.Serge Ivars explique les trois motivationsprincipales de la création de cette union:répondre à une attente de simplificationpour être plus représentatif et parlerd’une seule voix, faire face à la profondemodification des métiers depuis la loiHoguet et répondre aux attentes dupublic dans le respect d’une éthique.UNIS a pour objectif de respecter unedéontologie rigoureuse.L’effectif total issu du regroupement destrois syndicats est de l’ordre de 3500cabinets. Chacune des trois organisationsa déjà adopté en assemblée générale leprincipe de création d’UNIS, mais ilrevient maintenant à chaque adhérentd’adhérer directement au nouveau syndi-cat, acte que chacun est invité à faireconcrètement en versant sa cotisation àUNIS.Serge Ivars devient, pour un mandat de3 ans, président de la nouvelle structure.Chantal Costes est présidente déléguéepour le secteur transactions immobilièreset Etienne Ginot, président délégué pourle secteur administration de biens et ges-tion locative. Serge Ivars suivra plus par-ticulièrement les questions de coproprié-té. Le nouveau syndicat espère ainsi êtremieux entendu et parmi ses priorités, ilentend défendre l’idée d’un statut dubailleur privé.Autres chantiers: pour le contrat de syn-dic, Serge Ivars confirme que les profes-sionnels respectent la recommandationde la CNC et attend avec sérénité lesrésultats de la seconde enquête lancéepar les services de la DGCCRF. EtienneGinot affirme que les enquêteurs de laDGCCRF qu’il a rencontrés lors d’uncontrôle dans son propre cabinet sontparfaitement compétents. En revanche, ils’insurge contre l’idée d’une réglementa-tion impérative sur la liste des tâches quidevraient relever de la rémunération for-faitaire car il estime que cela conduiraitinévitablement à une taxation des tarifs.Quant au statut des marchands de biens,Chantal Coste souligne que la professionremplit un rôle social grâce à la rénova-tion des immeubles, mais souhaite obte-nir une réglementation de la profession.Le nouveau syndicat, qui sera doté d’unevingtaine de salariés du fait du rassem-blement des trois équipes, est à larecherche d’un nouveau siège. Pour ses 4esétats généraux réunis au Palais des congrès de Paris le6février, la FIDI analyse la crise et examine les moyens d’y faire face.
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