jeudi 15 mai 2025

346 – 10 mars 2009

AccueilAnciens numéros346 - 10 mars 2009
■ Jurisprudence récente p. 2 à 3
Baux d’habitation
✓ Opposabilité à l’OPAC d’un bail en cours

Baux commerciaux
✓ Loi Murcef et demande de révision de loyer

Copropriété
✓ Soumission d’un ensemble immobilier au statut de la copropriété
✓ Clause du règlement autorisant le syndic à vendre une partie commune

Promesse de vente
✓ Nécessaire précision de la quote-part de parties communes

■ Au parlement p. 4,5
✓3 La fin de notre analyse sur les débats à l’Assemblée sur la loi Boutin
✓ Réforme des HLM : droit au maintien dans les lieux, réduction des plafonds d’accès
✓ Honoraires d’agences et droit de préemption

■ Réponses ministérielles p. 5,6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
✓ Une série de réponses sur les diagnostics et les diagnostiqueurs

■ En bref p. 7
✓ Prévention des intoxications par le monoxyde de carbone
✓ Responsabilité environnementale
✓ Fusion des directions régionales DRIRE, DRE
✓ Nominations

■ Marchés p. 7
✓ Loyers du parc privé : +0,2 % en 2009

■ Rencontre p. 8
✓ La Mairie de Paris se prépare à renforcer le contrôle des changements d’usage.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à3Bauxd’habitationOpposabilitéàl’OPACd’unbailencoursBauxcommerciauxLoiMurcefetdemandederévisiondeloyerCopropriétéSoumissiond’unensembleimmo-bilieraustatutdelacopropriétéClausedurèglementautorisantlesyndicàvendreunepartiecommunePromessedeventeNécessaireprécisiondelaquote-partdepartiescommunesAUPARLEMENTp.4,5Lafindenotreanalysesurlesdébatsàl’AssembléesurlaloiBoutinRéformedesHLM:droitaumain-tiendansleslieux,réductiondespla-fondsd’accèsHonorairesd’agencesetdroitdepréemptionREPONSESMINISTERIELLESp.5,6Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesUnesériederéponsessurlesdia-gnosticsetlesdiagnostiqueursENBREFp.7PréventiondesintoxicationsparlemonoxydedecarboneResponsabilitéenvironnementaleFusiondesdirectionsrégionalesDRIRE,DRENominationsMARCHESp.7Loyersduparcprivé:+0,2%en2009Pariss’attaqueauxmeublésdetourismeLaMairiedePairsadonnédeuxinformationsimportantesàl’occasiondudernierClubPierreorganiséle5marsparlecabinetd’avocatsHerbertSmith.D’unepartlaréformeduchangementd’usage,opéréeparlaloidemodernisationdel’économieetretouchéeparlaloidu17février2009(lireenpage8)entreraenvigueurle1eravril2009ets’appliqueraycomprispourlesdossiersquiontétédéposésavantcettedate.LaMairieestimequ’ellen’apasàdélivrerdesautorisationsensefondantsuruntexteantérieurrédigéparlapréfecture.D’autrepart,elleaannoncéqu’elleentendaitmettrebonordreàunepratiquequisedéveloppeactuellementetquiconsisteàtransformerdeslogementsutiliséscommerésidenceprincipale,enlogementsmeu-blésproposésàdestouristesoudeshommesd’affaire,pourdescourtesdurées.Lalocationétantparhypothèseinférieureàunan,ellenerentreplusdanslanotiondelocauxd’habitationausensdel’articleL631-7duCCH.Sonexercicesupposedoncdedemanderuneautorisationdechan-gementd’usageàlamairie(etnonplusàlapréfecture).Pourobtenirl’autorisation,celasupposedoncd’offrirdeslocauxencompensation,aumoinsdansleratio1pour1,voir1pour2danslenouveausecteurdecompensationrenforcéequicouvretoutl’ouestdeParis.Autantdirequecettemesurevaremettreencauselefonctionnementdecettepra-tiquedeslocationsmeubléestemporaires.Maisl’objectifdelaMairieestprécisémentd’ymettreuntermepourprotégerl’habitatpermanent.Faceàcettevolontépolitiqueforte,l’analysedesloyersduparcprivéàParis,quevientdelivrerl’observatoireClameurprendunesaveurtouteparticulière.Selonleschiffrespubliésce3mars,lesloyersenFran-ceontenmoyenneprogresséde0,2%entrele1ertrimestre2008etle1ertrimestre2009.EnIle-de-France,lahausseestpluslimitée,+0,1%.PourParis,lesloyersdudébutdel’année2009s’établissentenmoyenneà21,3lem2/mois,enbaissede1,8%enunan.Certainsarrondisse-ments,danslenordetl’estdelacapitalesontenbaisseplusmarquée(-6,0%dansleXIXeou-6,2%dansleXe),d’autres,situésàl’ouestetausud,restentenprogression(+1,6%dansleXVeou+2,6%dansleXVIe).Lapressiondumarchés’estdoncréduite.MichelMouillartrelèvequeletauxdemobilitérésidentielles’estcontracté:pourlaFrance,ilestpasséde27,6%en2008à26,1%cetteannée,chiffreleplusbasdepuislacréationl’observatoiredesloyersen1998.Cebasniveaud’activitéconcourtàlabaissedesloyers,endépitd’uneprogressiondel’effortd’améliorationetd’entretien:letauxdelogementsfaisantl’objetdetra-vauxlorsdelarelocationestremontéde23,7%à27,4%entre2008etcetteannée.Lasituationdumarchén’estpasdenatureàencouragerlesbailleurs,maisl’attitudeannoncéedelaMairiedevraitlesdissuaderdepoursuivrelapisted’unediversificationoud’unereconversionverslalocationmeubléetemporaire…BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 34610MARS 2009ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRE p.8 La Mairie de Paris se prépareà renforcer le contrôle deschangements d’usage.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
10mars 2009page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEBaux d’habitationOpposabilité à l’OPAC d’un bailen cours(Cass. Civ., 3e, 18février 2009, n°229 FS-P+B,cassation)En 1993, le centre hospitalier régional universi-taire de Clermont-Ferrand (le CHRU) avaitdonné à bail à MmeC. un immeuble à usaged’habitation. Début 2005, le CHRU avait cédél’immeuble à l'OPAC Logidôme, lequel, le14octobre, avait fait délivrer à la locataire uncongé pour le 15avril 2006. Celle-ci a assignéle bailleur pour annulation dudit congé. Sademande ayant été rejetée en appel, elle aformé pourvoi.« Vu l'article 1743 du code civil, ensemble lesarticles15 et40- I de la loi du 6juillet 1989;Attendu que si le bailleur vend la chose louée,l'acquéreur ne peut expulser le fermier, lecolon partiaire ou le locataire qui a un bailauthentique ou dont la date est certaine […];Attendu que pour rejeter cette demande,l'arrêt retient que le régime dérogatoire définipar l'article 40 de la loi du 6juillet 1989 auprofit des offices d'HLM s'applique, comptetenu de la mission même confiée à ces offices,au contrat de bail en cours pour lequel l'OPACLogidôme avait acquis la qualité de bailleursuite à l'acquisition qu'il avait réalisé du bienconcerné, que le régime dérogatoire exclutl'application aux logements appartenant auxorganismes d'HLM diverses dispositions de laloi du 6juillet 1989, qu'en particulier cellesconcernant la durée du contrat et son renou-vellement ne sont pas applicables […];Qu'en statuant ainsi, alors quele bail encours transmis à l'OPAC Logidôme étaitsoumis aux dispositions légales qui luiétaient applicables jusqu'à sa dated'expiration, la cour d'appel a violé les textessusvisés ».Observations de Jurishebdo: La Cour de cassa-tion vient ici préciser que la nature particulièredu bailleur, OPAC, ne saurait justifier uneentorse au principe selon lequel les baux encours sont opposables au nouvel acquéreur.Seule exception: lorsque le bail n’a pas datecertaine, quoique cette exception soi elle-même interprétée strictement (Civ., 3e, 29sep-tembre 1999, n°97-22129 et 11février 2004,n°02-12762). Cette approche n’est pas tantdestinée à la protection du locataire qu’à lasécurité juridique. Ainsi, à l’inverse, la loi du6juillet 1989 sera-t-elle opposable à un loca-taire prétendant à une transmission de bail enHLM, qui ne remplit pas les conditions du régi-me dérogatoire conventionnel, quand bienmême ces dispositions lui seraient plus favo-rables (Civ. 3e, 1eroctobre 2008, n°07-13008).Baux commerciauxLoi Murcef et demande de révi-sion de loyer(Cass. Civ., 3e, 18février 2009, n°237 FS-P+B, rejet)Le 25septembre 2001, la société N.avaitacquis de la société H.un fonds de commercede restaurant exploité dans des locaux donnésà bail par la SCI S.Les 4 et 15décembre 2003,la société N.avait demandé la fixation duloyer révisé à la baisse.« Attendu que la société N.fait grief à l'arrêtde la débouter de sa demande, alors, selon lemoyen, que les effets des contrats conclusantérieurement à la loi nouvelle, même s'ilscontinuent à se réaliser postérieurement à cet-te loi, demeurent régis par les dispositionssous l'empire desquelles ils ont été passés;qu'en faisant application de la loi du11décembre 2001 à un contrat de bail com-mercial conclu en 1997, la cour d'appel a violél'article 2 du code civil;Mais attendu qu'ayant constaté que la sociétéN.avait introduit sa demande en révision duloyer les 4 et 15décembre 2003, relevé que lejuge des loyers commerciaux avait à bon droitdit que laloi « Murcef » du 11décembre2001, ayant modifié l'article L.145-38, ali-néa3, du code de commerce, devaits'appliquer,l'instance ayant été introduiteaprès l'entrée en vigueur de cette loi et queles effets légaux d'un contrat étaient régis parla loi en vigueur au moment ils se produi-saient, la cour d'appel qui a estimé que lapreuve d'une modification matérielle des fac-teurs locaux de commercialité ayant entraînéune variation de plus de 10% de la valeurlocative n'était pas rapportée, a pu débouterla société N.de sa demande ».Observations de Jurishebdo: La loi Murcef amodifié l’article L.145-38 du code de commer-ce pour mettre fin à la jurisprudence « Privi-lèges » (Civ., 3e, 24janvier 1996, n°93-20842),qui faisait varier les loyers révisés à la baisse enles plafonnant à la valeur locative. Dans unpremier temps, les magistrats ont fait uneapplication immédiate du nouveau texte (Civ.,3e, 27février 2002, n°00-17902). Puis, en 2004,l’Assemblée Plénière a décidé d’écarter larétroactivité pour les instances en cours (AP.,23janvier 2004, n°03-13617). Les juges de la3echambre civile se conforment depuis à ceprincipe. La présente espèce ne remet pas encause cette solution: en toute hypothèse,l’instance avait été introduite postérieurementà l’entrée en vigueur de la loi. Mais c’est égale-ment sur le fondement de l’antériorité du bailque le requérant arguait de l’inapplicabilité dela loi Murcef. Un argument que la Cour prenden compte, mais auquel elle appliquel’exception des « effets légaux »: si les contratsen cours restent en principe régis par la loisous laquelle ils ont été passés (Civ., 1e, 17mars1998, n°96-12183), leurs effets légaux quant àdes situations juridiques encore non réaliséesdoivent, pour des motifs d’intérêt général,être régis par la loi en vigueur (Civ., 3e,8février 1989, n°87-18046). La demande derévision de loyer entre dans le cadre de cetteexception.CopropriétéSoumission d’un ensemble immo-bilier au statut de la copropriété(Cass. Civ., 3e, 11février 2009, n°198 FS-P+B,cassation)En juin2005, les consortsG., propriétaires deplusieurs lots dans un immeuble, avaient saisile président du TGI pour voir convoquer uneassemblée générale des propriétaires riverainsd'un passage constituant une ruelle privative,en vue de l’adoption d’un règlement decopropriété. Le syndicat des copropriétaires del’immeuble les avait alors assignés en rétracta-tion des ordonnances ayant accueilli cettedemande. La cour d’appel ayant ordonné larétractation, les consorts G.ont formé pourvoi.« Vu l'article 1er, alinéa2, de la loi du 10juillet1965;Attendu qu'à défaut de convention contrairecréant une organisation différente, la présen-te loi est également applicable aux ensemblesimmobiliers qui, outre des terrains, des amé-nagements et des services communs, compor-tent des parcelles, bâties ou non, faisantl'objet de droits de propriété privatifs;Attendu que pour ordonner la rétractationdes ordonnances, l'arrêt retient qu'est vrai-semblable l'existence d'un ensemble immobi-lier au sens de l'alinéa 2, de l'article 1er, de la loidu 10juillet 1965, caractérisé parl'hétérogénéité du sol, et l'existence d'un élé-ment fédérateur, une impasse commune ousur laquelle les riverains sont titulaires dedroits et en usent; qu'il est constant quel'ensemble n'a donné lieu à la mise en place
10mars 2009page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEd'aucune organisation formelle spécifiquedestinée à assurer la gestion de l'impasse com-mune, de sorte qu'il peut être soutenu que lesdispositions de la loi du 10juillet 1965 lui sontapplicables en vertu l'alinéa 2, de l'article 1er;que la copropriété pure et simple appliquée àun ensemble immobilier n'est pas sans incon-vénient et qu'il existe d'autres modesd'organisation envisageablesdans une tel-le configuration;Qu'en statuant ainsi, la cour d'appel, qui n'apas tiré les conséquences légales de sespropres constatations, a violé le texte susvisé ».Observations de Jurishebdo: Lorsque la struc-ture de l’immeuble est « homogène », qu’ilexiste au moins deux lots appartenant à deuxpropriétaires et divisés en parties communeset privatives, le régime de la copropriétés'applique de plein droit, et il est alors impéra-tif (Civ., 3e, 15novembre 1989, n°87-15213).En revanche, pour les structures ne répondantpas à ces critères et mêlant des modesd’appropriation hétérogènes du sol, aucunstatut spécifique ne s’impose. La formed’organisation est libre (copropriété, ASL, asso-ciation foncière urbaine, union de syndi-cats…), le moment de sa création aussi (RM JOSénat 1ermars 2001, p. 756). Tout est doncpossible, rien également. Sauf que… le droitimmobilier n’aime pas le vide. Il suffit donc àun propriétaire de faire constaterl’inorganisation juridique pour que le caractè-re supplétif de la copropriété disparaisse etque, au vu de cette décision, le régimes’applique alors de plein droit. On a pu repro-cher à cette jurisprudence d'étendre le champde la loi de 1965 de manière impromptue. Lamotivation de rejet de la cour d’appel, formu-lée comme une mise en garde, est à cet égardéloquente. Mais la Cour de cassation s’en tientà la loi: la cour ne pouvait écarter l’octroi durégime dès lors qu’elle avait constaté que lesconditions de l'alinéa 2 étaient réunies.Clause du règlement autorisant lesyndic à vendre une partie commune(Cass. Civ., 3e, 11février 2009, n°196 FS-P+B, rejet)Un syndicat de copropriétaires avait assigné lasociété J.pour la voir condamner sous astrein-te à libérer un local, partie commune, dontelle avait pris possession en application d’uneclause du RDC prévoyant à son profit uneconvention d'occupation précaire. La courd’appel ayant accueilli cette demande, lasociété J.a formé pourvoi.« Attendu que la société J.fait grief à l'arrêtde réputer non écrit l'article 207 du règle-ment de copropriété, alors […] que le règle-ment de copropriété […] peut légalementprévoir la cession future d'un lot commun aubénéfice d'un copropriétaire, la cession étantalors décidée dès l'établissement du règle-ment de copropriété, de sorte qu'elle ne por-te pas atteinte aux pouvoirs de l'assembléegénérale […];Mais attendu […] que l'article 207 du règle-ment de copropriété donnait tout pouvoir ausyndic pour régulariser à première demandede la société J.et à son profit une conventiond'occupation précaire sur un local, partiecommune […] ou lui vendre dans ce mêmedélai ce local […] la cour d'appel en a exacte-ment déduit que cette clause, qui avait poureffet de priver par avance l'assembléegénérale des pouvoirs de disposition etd'administration sur les parties communesconcernées qu'elle tenait des règles d'ordrepublic des articles17, 26 et24 de la loi du10juillet 1965, devait être réputée non écritepar application de l'article 43, alinéa1, de cet-te même loi ».Observations de Jurishebdo: Voici une clausesupplémentaire à ajouter à la liste déjà longuede celles devant être réputées non écrites. Si leRDC constitue un document contractuel, lesdispositions d’ordre public de la loi de 1965limitent grandement la liberté des coproprié-taires et c’est particulièrement vrai concernantles pouvoirs de l’assemblée. Cette affaire vientpréciser que l’antériorité d’une clause sur lacopropriété ne la préserve pas de la censure:un règlement de copropriété ne saurait conte-nir des dispositions réglant par avance desquestions relevant du pouvoir de l’assemblée,tel que la décision de céder des parties com-munes. Le fait que le cessionnaire soit l’auteurde la mise en copropriété ne lui accordeaucun droit exorbitant. Dans le même ordred’idée, une stipulation désignant par avancele président sera réputée non écrite, de mêmequ’une clause autorisant un copropriétaire àeffectuer des travaux affectant les partiescommunes (Civ., 3e, 11mai 2005, n°03-19183).Promesse de venteNécessaire précision de la quote-part de parties communes(Cass. Civ., 3e, 11fév. 2009, n°203 FS-P+B, rejet)Par acte sous seing privé du 12juillet 2003, lesépoux R.avaient vendu aux époux S.unappartement au premier étage d'un chaletleur appartenant. Les vendeurs ayant refuséde signer l’acte authentique, les acquéreurs lesavaient assignés en réitération.« Attendu que les époux S.font grief à l'arrêtde les débouter de leur demande, alors, selonle moyen, […] qu'il est admis qu'en l'absencede précision contractuelle, la répartition desparties communes est fixée par application del'article 5 de la loi du 10juillet 1965 […];Mais attendu qu'ayant relevé qu'il n'était faitmention dans la promesse de vente ni de laconsistance des parties communes, ni dela quote-part de ces parties communesattachées à la propriété de l'appartement etque les lacunes du projet d'acte authentique,qui désignait les biens vendus comme « unappartement et [espace laissé en blanc] de lapropriété du sol et des parties communesgénérales » ne pouvaient être comblées par lamention selon laquelle l'immeuble avait faitl'objet d'états descriptifs de division réaliséspar le notaire et par M.V., géomètre expert,dès lors qu'il n'était pas prétendu que le notai-re avait établi un tel document et que celuidressé par M.V. ne pouvait pas valoir état des-criptif de division, la cour d'appel qui […] asouverainement retenu que la déterminationde la quote-part de parties communes affé-rente au bien vendu constituait pour les par-ties un élément essentiel de la convention, apu en déduire qu'en l'absence de détermi-nation suffisante de l'objet de la vente,celle-ci n'était pas parfaite».Observations de Jurishebdo: La particularitéde la vente en copropriété réside dans lecaractère double de la consistance de l’objet:surface privative, quote-part de parties com-munes. La première pose peu de problèmecar une absence de mention serait immédiate-ment sanctionnée sur le fondement de la loiCarrez. Pour la seconde en revanche, la ques-tion se pose, pour juger du caractère détermi-nable de cet objet « quote-part», de la com-plémentarité des informations contenues dansl’acte défaillant et celles de l’EDD et du RDC.Précédemment, la Cour de cassation a estiméque l’absence d’un état descriptif de division(EDD) conformément rectifié pour tenir comp-te d’un nouveau lot, objet de la vente,n’empêchait pas l’objet de cette vente d’êtredéterminable (Civ., 3e, 10septembre 2008,n°07-16858). En l’espèce, et a contrario, lahaute Cour n’exclut pas qu’un EDD puissevenir combler une lacune de l’acte. Mais enco-re faut-il que l’EDD existe. Un document établipar un géomètre ne saurait avoir cette valeur.H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
10mars 2009page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREENous achevons ici l'analyse des débats àl'Assemblée nationale sur la loi logement deChristine Boutin.Le 5février, Etienne Pinte a suggéré unamendement (n°998) pour favoriser ledéveloppement de l'usufruit locatifsocial, mais il l'a retiré (JO AN 6 fév.p.1304).Le débat a ensuite porté sur le Robien. Laministre a finalement accepté un amende-ment pour demander au Gouvernementune carte des logements bénéficiant du dis-positif Robien (n°330, voté p.1307).L'article 16 concerne l'élargissementduPass-foncier au logement collectif. LeCIL achète la nue-propriété. L'accédantacquiert l'usufruit et a la possibilitéd'acheter la nue-propriété à tout moment.Michel Piron a présenté une séried'amendements, qui ont été votés, poursimplifier le dispositif. L'acquéreur aura unseul interlocuteur au lieu de deux, il rem-boursera d'abord le prêt principal contractépour l'acquisition du logement avant derembourser le coût du terrain.Un autre amendement a étendu la décotede 25% à 35% sur la vente des terrains del'Etat pour les opérations de Pass-Foncieraux opérations de location-accessionagréées (n°180, voté p.1306).Louis Cosyns a proposé de supprimer lataxe sur les logements vacants, mais il afinalement retiré son amendement à lademande du ministre (n°16).François Scellier a fait voter un amende-ment (n°332) sur la date d'appréciation desressources pour fixer le taux de TVA surl'acquisition du logement: l'estimation doitavoir lieu au moment du contrat préliminai-re et non au moment de la vente.Christine Boutin a annoncé une mesurevisant à augmenter par décret les plafondsde ressources du PSLA en zone A, pour lesporter au niveau du PTZ et à autoriser lecumul entre le PTZ et le PSLA(p.1316).Au cours de la 3eséance, Alain Cacheux aproposé de créer une déclarationd'intention d'expulser pour les congés déli-vrés par le bailleur (n°465, rejeté, p.1328).En revanche, Pascale Gruny a obtenu levote d'un amendement (n°658, voté àl'unanimité avec avis favorable de laministre) qui crée un nouveau cas de pré-avis réduitpour permettre au locataire dequitter le logement avec un délai d'un mois,pour les étudiants obtenant un stage (textesupprimé ultérieurement par la CMP).La ministre a aussi accepté un amendementqui prévoit que le bailleur doittrans-mettre gratuitement la quittance aulocataireet non pas seulement la luiremettre, ce qui insiste sur le fait que lesfrais d'envoi sont à sa charge (amendement624, voté, p.1330).L'article 19 réduit les délais d'expulsion de 3à un an, « de façon à envoyer un signal auxpropriétaires » explique Christine Boutin. Ila été voté sans amendement (p.1342).Michel Piron a suggéré que le bailleur nepuisse pas arguer du caractère inhabi-table des locaux pour demander et obte-nir l'expulsion des occupants. Cet amende-ment n°187 a été voté (p.1342).Etienne Pinte a proposé de rendre obliga-toire la saisine de la commission de préven-tion des expulsions. Son amendement (476),qui crée par ailleurs un nouveau délai entrela saisine de la commission et l'assignation,a été voté (p.1345). Rappelons que cetarticle a été supprimé par la CMP.A aussi été voté un texte qui confère unebase légale à l'enquête socialeet lui don-ne un caractère obligatoirement contradic-toire (n°188). Jean-Yves Le Bouillonnec aobtenu l'adoption d'un amendement quipermet la colocation dans les logementsgérés par les bailleurs sociaux (n°505).La remise en cause du droit aumaintien dans les logements HLML'article 20 vise la sous-occupation dans leslogements HLM. Christine Boutin expliquequ'il s'agit « d'instaurer une nouvelle cultu-re en matière de logements sociaux, c'est-à-dire que le maintien dans les lieux n'est pasun principe intangible ». Les débats nom-breux sur ce sujet se sont poursuivis le9février. Jean-Yves Le Bouillonnec a faitvoter une précision selon laquelle le loyerproposé du nouveau logement plus petitdoit être inférieur à celui du loyer précé-dent (n°469, adopté JO AN déb. 10 fév.p.1367). François Scellier a fait adopter untexte qui va dans le même sens (n°964).Christine Boutin a précisé à cette occasionque les critères déterminant les conditionsd'occupation ne seront pas modifiés(p.1369). L'amendement n°838, voté, préci-se que, en cas de sous-occupation, si lelocataire a refusé trois offres de reloge-ment, il est déchu de tout titred'occupation.Par ailleurs, la remise en cause du droit aumaintien dans les lieux pour les logementssous-occupés ne s'applique pas aux loca-taires de plus de 70 ans. Jean-Pierre Brard aobtenu que la limite soit abaissée à 60 ans(amendement n°885), en dépit de l'opinionde la ministre (p.1371).Poussant l'avantage, Pierre Gosnat a faitvoter une autre exception, en faveur deslocataires présentant des pathologiesgraves (n°852, p.1373) et Jean-FrançoisLamour une autre (n°1051) pour les loge-ments privés devenus conventionnés.Pour la remise en cause du droit au main-tien dans les lieux des locataires dépassantledouble des plafonds de ressources, lamesure s'applique dans certains secteurs(zones tendues). Le texte prévoit quel'organisme HLM peut décider que celas'appliquera même dans les autres secteurs.Jean-Yves Le Bouillonnec a proposé de sup-primer cette faculté (n°654). Il a suconvaincre (texte voté p.1378).D'autres amendements ont été votés, parexemple concernant les étudiants.Après l'article 20, un article a précisé que lemontant global du loyer et surloyer doitêtre limité au prix du marché libre (n°570,voté p.1381). Un autre (n°193, égalementvoté) indique que la loi Aurillacsur lesventes par lots ne s'applique pas auximmeubles HLM, dont le statut est plus pro-tecteur, précise Michel Piron.A l'article 20 bis, différents amendementsconcernant les SEM ont été votés par cohé-rence avec les modifications apportées aurégime des immeubles HLM.La réduction de 10% des pla-fonds d'accès aux logements HLML'article 21 réduit de 10,3% les plafonds deressources d'accès au parc HLM. ChristineBoutin rappelle qu'il s'agit simplement derevenir à la situation existant en 2000, avantla réforme du SMIC et qu'il y aura encore63% de Français éligibles au logementsocial (p.386). De nombreux amendementsont été rejetés. François Scellier a toutefoisobtenu le vote d'un texte (794) qui prévoitque pour les conventions APL (sauf lesconventions Anah), il faudra prendre encompte comme date de référence pour larévision des loyers l'avant-dernier indicepublié par l'Insee. (p.1393).Les niveaux de plafonds de ressources del'accession sociale à la propriété ont étéLa loi Boutin votée à l’Assemblée
10mars 2009page5JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEDDIIAAGGNNOOSSTTIICCSSmaintenus à leur niveau actuel (amende-ment n°514, défendu par Alain Cacheux,voté).Le DALO régionaliséLes articles suivants concernentl'hébergement. Ainsi l'article 22 prévoitl'établissement dans chaque départementd'un plan d'accueil, d'hébergement etd'insertion des personnes sans domicile,inclus dans le PDALPD. Ils ont été adoptésavec amendements.L'amendement n°601, présenté par Etien-ne Pinte a ajouté un article qui codifiel'article 4 de la loi sur le droit au logementopposable qui pose le principe de non-remi-se à la rue des personnes hébergées et yajoute le principe d'accompagnement deces personnes (vote p.1404).L'article 24 est relatif à la régionalisationdu DALO. Pierre Gosnat rappelle qu'en Ile-de-France, au 31août 2008 on avait enre-gistré 23680 recours et que 483 personnesavaient été relogées, soient 2% desdemandeurs. Le député estime que larégionalisation du DALO provoquera untransfert des demandeurs de Paris vers labanlieue. Christine Boutin ajoute qu'enFrance, il y a eu 60881 recours au31décembre 2008, et que 32% des per-sonnes ont été logées ou relogées. MichelPiron soutient le principe de la régionalisa-tion du DALO en Ile-de-France.Plusieurs amendements ont été votés. L'un(1039) améliore l'information etl'accompagnement socialde ceux quipeuvent bénéficier du DALO (p.1407), unautre (n°999) tient compte du fait quedésormais (cf. art. 3 de la loi), 25% des attri-butions sur le quota du 1% logement irontau public relevant du DALO, le n°1000, éga-lement voté, permet à un préfet d'undépartement de demander à celui d'unautre département, dans lequel travaille ledemandeur, d'accueillir ces personnes dansle cadre de son contingent. Les articles sui-vants ont aussi été votés avec amende-ments. Par exemple, le n°565 permet derefuser un candidat à un logementsocialau motif qu'il est propriétaire d'unlogement adapté à ses besoins (p.1411).L'article 25 bis vise la procédure liée auconstat de plomb dans les immeubles, encas de procédure d'urgence. Un amende-ment (n°600) supprime le constat de risqued'exposition au plomb, pour ne garder quela 2ephase: le diagnostic, c'est-à-direl'expertise technique qui permet ensuite deréaliser les travaux nécessaires. Signalonsaussi l'amendement 216 qui autorise laconclusion de location d'occupation précai-re pour les personnes qui doivent être relo-gées à la suite d'une interdiction temporai-re d'habiter un logement (p.1415).L'article 26 vise l'intermédiation locative.Un amendement n°218 a précisé (votep.1416) que le sous-locataire qui refuse uneoffre de relogement aura un délai de troismois avant d'être déchu du titred'occupation.Etienne Pinte a obtenu l'adoption d'unemesure qui permet de donner base légale àla pratique autorisant le locataire qui occu-pe un logement non décent à faire destravaux, avec ouverture de droit aux aidesde l'Anah (n°605, voté p.1417).Un autre article a été ajouté pour autoriserla conclusion de contrat pour la résidencetemporaire assurant la protection et lapréservation de locaux vacants. EtiennePinte a indiqué que la demande pour cetype de contrat était forte mais que le texteinstaurait à titre expérimental un cadre juri-dique spécifique avec des garde-fous.Honoraires d’agence et préemp-tionLa question des honoraires de l'agentimmobilier en cas d'exercice du droit depréemption par la commune a suscité undébat. Jean-Yves Le Bouillonnec a proposé(amendement n°493) que les honoraires nesoient pas dus en cas d'exercice du droit depréemption dans un périmètred'aménagement ayant fait l'objet d'unedélibération d'une commune ou d'un EPCI.Il a été voté à l'unanimité, Jean-ChristopheLagarde ayant précisé que certainesagences se livrent à un « racket » en mon-tant à 30000ou 50000 une commissionqui devrait être de 10000ou 15000 ,quand elles savent que la commune va pré-empter (p.1420).L'article 35 modifie l'article 1642-1 du codecivil. Il prévoit que le vendeur d'unimmeuble à construirene peut êtredéchargé ni avant la réception, ni avant unmois après la prise de possession parl'acquéreur, des vices de construction ou desdéfauts de conformité alors apparents. Il aété voté.Un amendement adopté (n°327) précise lemontant des astreintes prononcées en casd’exploitations illégales de surfacecommerciales. L'astreinte est de 150eurospar mètre carré (p.1422).Le débat a ensuite porté sur les détecteursde fumée, Patrick Ollier expliquant quel'amendement permettait d'accélérerl'adoption d'un texte en discussion depuis2004 à la suite de la proposition de loi Mes-lot et Morange. Le texte, qui fixe une obli-gation à l'occupant, qu'il soit locataire oupropriétaire, a été voté (n°607, p.1424).En matière de vente, il est proposé que lespromesses de venteconsenties par unepersonne physique pour une durée supé-rieure à 18 mois fassent l'objet d'un actenotarié, sécurisé par le versement d'unesomme ou caution (n°1073, voté).Un amendement n°239 autorise les orga-nismes HLM à récupérer les charges degardiennageen cas d'accords collectifslocaux. Un autre (n°297) facilite la réalisa-tion de travaux d'économie d'énergieenpermettant au bailleur de récupérer unepartie de leur coût sur les locataires, mais enlimitant le montant à la moitié des écono-mies réalisées. Il a été voté (p.1427).L'amendement n°328 précise la dated'application de la révision des loyers de laloi de 1948. L'ensemble du projet de loi aété voté le 10février (p.1480). Plusieurs réponses ministérielles sur les dia-gnosticset les professionnelsdu secteur: propos de l’importance du volumedes annexesdes contrats de vente résultantdes diagnostics, le ministre de la justicerépond que les diagnostics ont pour objetd'informer l'acheteur et qu’ils résultent del'article L 271-4 du CCH et d'une directiveeuropéenne. Toutefois, une réflexion peutêtre envisagée pour améliorer leurs condi-tions de forme. (rép. Patrice Gélard, JOSénat, Q, 5 fév. 2009, p.322, n°3151).>L'idée de créer un ordre professionnelregroupant les organisations existantes n'apas été retenue. Le 1erjuin 2007, la Fnaim s'estdotée d'une chambre des diagnostiqueursindépendants. Mais le propriétaire n'est pastenu de recourir à un professionnel qui soitmembre d'un collège de diagnostiqueursrépertoriés par une organisation profession-nelle (rép. Gérard Hamel, JO AN Q, 3 fév.2009, p.1124, n°10985). La réponse ne citepas les autres organisations (FIDI par exemple).>L’idée d’étendre la loi Carrez aux maisonsindividuelles n’est pas retenue. (Rép. BernardBrochand, JO AN Q 27 janv. p.825, n°21970). propos des conséquences d’une erreurde diagnostic, le ministre du logementindique que le diagnostiqueur doit être assuréet qu’il doit remettre au propriétaire uneattestation qu'il est en situation régulière auregard de l'article L 271-6 du CCH. Cela per-met au propriétaire de vérifier que le diagnos-tiqueur présente les garanties d'assurance exi-gées. (Rép. Sandrine Huel, JO AN Q 27 janv.p.825, n°33796).
10mars 2009page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations27 janv. 2009ANp.756n°11201Gérard HamelUMP, Eure-et-LoirIncidences de la nouvelledéfinition du lotisse-mentEcologieLa 1edivision d'un terrain à bâtir constitue un lotissement depuis laréforme entrée en vigueur le 1eroctobre 2007. La question del'adaptation des PLU à cette nouvelle définition se pose donc. Mais lesdispositions des PLU qui interdisent les lotissements sont illégales (CE,19octobre 2001). La réforme n'a pas remis en causel'impossibilitépour un POS ou un PLU d'interdire un lotissement.27 janv. 2009ANp.757n°21357André Chassaigne,GDR, Puy-de-DômeAssainissement: épura-tion par les plantesEcologiePour le traitement des eaux usées domestiques recevant une charge de pol-lution supérieure à 20 équivalents-habitants, l'arrêté du 22juin 2007 fixe lesrègles techniques. Les filtres plantés de roseaux répondent à ces critères.Pour une charge de moins de 20 équivalents-habitants, un projet d'arrêtéest soumis à la Commission européenne. Il sera publié prochainement.27 janv. 2009ANp.769n°13650Marc Dolez,GDR, NordDéveloppement de lafibre optiqueEconomiePour favoriser le développement de la fibre optique, le Gouvernement aprévu de faciliter le câblage des immeubles. Quatre mesures ont été adop-tées dans la loi de modernisation de l'économie. Il s'agit en particulier d'uneextension du droit à l'antenne. L'obligation de recourir à une conventiontype dont le contenu sera encadré par décret, permettra de protéger les par-ties (propriétaires et opérateurs). Pour mutualiser les coûts, le 1eropérateuréquipant l'immeuble aura l'obligation de donner accès à sa capacité auxautres opérateurs. La loi prévoit aussi le pré-câblage des immeubles neufs.27 janv. 2009ANp.771n°22585Elie Aboud,UMP, HéraultUrbanisme commercialEconomieAvec la réforme des règles de l'urbanisme commercial dans la loi LME, lesélus ont la majorité des voix dans les commissions départementalesd'aménagement commercial. Les critères d'autorisation ont été renouvelés.Le Gouvernement s'est engagé à présenter un projet de loi intégrant le droitde l'équipement commercial dans le droit commun de l'urbanisme. Le Pre-mier ministre a confié au député Jean-Paul Charié une mission d'expertise.27 janv. 2009ANp.772n°24592Jacques Domergue,UMP, HéraultDroit de préemption descommunes: priorité del'acquéreur évincéEconomieSi la rétrocession par la commune n'a pas lieudans le délai d'un an, l'acquéreur évincé a unepriorité d'achat du fonds ou du bail. C'est unesimple priorité d'achat. Mais le délai d'un anest suspendu dans l'attente de l'accord dubailleur à la rétrocession ou, à défautd'accord, jusqu'à l'intervention de la décisiondu TGI saisi par le bailleur.Référence de texte: art.R 214-13 al. 3 du codede l'urbanisme.27 janv. 2009ANp.785n°34141Geneviève Gaillard,S.R.C., Deux-SèvresCession de bail com-mercialsans le fondsEconomieLe régime de la cession des baux commerciauxsans le fondsest régi par le code civil (art. 1717).Le preneur peut céder sont bail hors cession dufonds, sauf clause contraire. Le bail peut interdiretoute cession du bail seul ou prévoir une indemnitécompensatrice. Une demande de compensationhors négociation contractuelle est illégale. Il estpréférable delaisser aux partiesle soin de réglerau cas par cas les règles de cession sans fonds.La députée dénonçaitdes pratiques abusivesde cession avec dessous-de-table.27 janv. 2009ANp.819n°33560Marc Joulaud,UMP, SartheAbandon du logementpar le locataireJusticeLe départ du locataire doit être constaté avant que le bailleur puisse récupérer lebien. Le constat est fait par huissier ou part tout moyen (attestations,témoignages). Le bailleur doit vérifier que le locataire n'est ni marié, ni pacsé, etqu'aucun ascendant ou descendait vivait avec lui. Il peut alors saisir le jugepourfaire constater la résiliation du bail et se faire autoriser à procéder à la reprise.27 janv. 2009AN, p.822n°24604Patrick Bloche,S.R.C., ParisConseil syndical: candi-dature en coupleLogementLorsque deux conjoints sont copropriétaires chacun d’un lot, ils peuventl'un et l'autre poser leur candidature. S'ils sont propriétaires en indivisiond'un ou plusieurs lots, seul un des conjoints peut être candidat.3 fév. 2009ANp.1053n°38911Antoine Herth,UMP, Bas-RhinConstructions métalliquesdes entrepôtsEcologieLe projet d'arrêté ministériel sur les entrepôts comportait une erreur. Letexte final qui a eu un avis favorable du Conseil supérieur des installa-tions classées le 16décembre 2008 permet l'usage de toutes les tech-niques sûres de constructions, notamment métalliques.3 fév. 2009ANp.1055n°17531Robert Lecou,UMP, HéraultCDEC: décisions tacites etrecoursEconomieAvant la LME, la CDEC devait délibérer avec 5 membres présents, ou 4 sur2econvocation. Si la commission ne se prononce pas dans le délai de 4mois, la décision est tacite. Mais cette situation ne s'est présentée que 17fois sur 2971 dossiersen 2007. Le préfet peut par ailleurs exercer unrecours pour que la CNEC puisse exercer un contrôle.3 fév. 2009ANp.1116n°33223Bertrand Pancher,UMP, MeuseRéforme du droit del'urbanismeJusticeLe projet de loi de transition environnementaledoit habiliter le Gouvernement à réécrire parordonnancele code de l'urbanisme. Ce dispositiftendant à la simplification et à la rapidité, viseraaussi les sanctions d'urbanisme.Le député proposait quetoutes les infractionssoient poursuivies parun tribunal unique.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
Loyers du parc privé: +0,2% en 200910mars 2009page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFMMAARRCCHHEESSNominationsPrésidence de la RépubliqueXavier Muscaest nommé secrétairegénéral adjoint, il succède à François Pérol(arrêtés du 26février, J.O. du 27, @).Cabinets ministérielsLogement: Eric de Laforcade est nom- conseiller spécial auprès de la ministre(arr. du 6 fév. J.O. du 24, @).Ecologie: Xavier Delarue quitte sesfonctions de conseiller auprès de Jean-Louis Borloo (arr. du 25 fév. J.O. du 26, @).Ville: Jean-Paul Lapierre est nomméconseiller technique au cabinet de FadelaAmara (arr. du 16 fév. 2009, J.O. du 28, @).Aménagement du territoire: PatriciaVigne quitte ses fonctions de chef adjointede cabinet d'Hubert Falco (arr. du25février 2009, J.O. du 26, @).Economie: Stanislas Pottier quitte sesfonctions de conseiller de Christine Lagar-de (arr. du 27février 2009, J.O. du 28, @).AdministrationEPRD et EPFR: Christophe Baulinetestnommé président de l'Etablissementpublic de réalisation de défaisance (décretdu 27février 2009, J.O. du 1ermars,p.3802) ainsi que de l’Etablissement publicde financement et de restructuration(décret du 24février, J.O. du 26, p.3435).Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierAMF: Thierry Francqest nommé secré-taire général de l'Autorité des marchésfinanciers (J.O. du 28février, @).Ecologie: Odile Gauthierest nomméedirectrice de l'eau et de la biodiversitéà la direction générale de l'aménagement,du logement et de la nature (décret du26février 2009, J.O. du 27février, @).Grenelle: Jérôme Gatierest nommédirecteur de projet auprès du directeur géné-ral de l'aménagement, du logement et de lanature, au ministère de l'écologie, chargé deconduire et d'animer la mise en œuvre duprojet «Plan Bâtiment Grenelle». (arrêtédu 27février 2009, J.O. du 1ermars, @).Au fil du J.O.Fusion des directions régionalesDans chaque région, la direction régionalede l'environnement, de l'aménagement etdu logement est créée par fusion de ladirection régionale de l'équipement, de ladirection régionale de l'environnement etde la direction régionale de l'industrie, dela recherche et de l'environnement, àl'exclusion de ses missions de développe-ment industriel et de métrologie. Entréeen vigueur: dans chaque région, à la datede nomination du directeur et au plus tardle 1erjanvier 2011. (Décret n°2009-235 du27février 2009, J.O. du 28, @).Responsabilité environnementaleUne ordonnance n°2009-229 du 26février2009 prise pour l'application de l'article 12de la loi n°2008-757 du 1eraoût 2008 rela-tive à la responsabilité environnementaleet à diverses dispositions d'adaptation audroit communautaire dans le domaine del'environnement, a été publiée (J.O. du27février, p.3469).Prévention des intoxications parmonoxyde de carboneL’arrêté du 23février 2009 porte applica-tion des articles R.131-31 à R.131-37 duCCH relatif à la prévention des intoxica-tions par le monoxyde de carbone dans leslocaux à usage d'habitation. Le texte com-porte des dispositions sur l'installation desappareils et l'aménagement et la ventila-tion des locaux d'habitation, ainsi que surl'évacuation des produits de la combustion(J.O. du 27février, p.3476).Selon l’observatoire desloyers du parc privé, Cla-meur, présenté le 3mars,la hausse des loyers audébut 2009 atteint 0,2%en un an par rapport au1ertrimestre 2008. Cettehausse, inférieure à cellede l’an dernier (1,5%),confirme le ralentissementde la hausse des prix.Mobilité en baisseDans le même temps, lamobilité résidentielle deslocataires se réduit. Elleétait de 27,6% en 2008et est tombée à 26,1%en 2009. Face à ce reculd’activité, les bailleurs ont augmenté leureffort d’entretien des logements: lors de larelocation, la proportion de logements ayantbénéficié de travaux d’amélioration, qui étaitde 23,7% en 2008, a monté à 27,4% en2009 (pour une moyenne de 24,0% de 1998à 2009). La variation des loyers en cas derelocation est de 5,4%. Mais ce chiffre estlégèrement plus faible que l’an dernier(5,5%).Un loyer moyen de 12euros.Pour l’ensemble de la France, le loyer moyenest de 12,0 le m2. Les loyers ont continué àprogresser dans 43,8% des villes. Enrevanche, ils ont baissé dans 56,2% d’entreelles. A Paris, les loyers qui étaient de 21,7 en 2008, se sont établis à 21,3 en 2009, soitune baisse de 1,8%. Les loyers ont poursuivileur hausse dans l’ouest et le sud de la capi-tale mais se réduisent dans le nord et l’est. - 16    345 -647/849 -947/$74: -;74$/$74# -743/$743 -;#4$/843 -;#43/84$ -;743/54# -743/546 -749/$745 -:4#/$$4$ -;#4</$#4: -;949/$349 -;74$/$745 -;94#/$749 -$47/548 -74</$746 -749/548 -;643/54< -743/                 84< -$47/848 -74</ !" #$ %&'($# ()*+ ,--./-0. 1 /203 4"/-05 1 /-0. 3"/-0, 1 /-05 ,".0, 1 /-0, 4"602 1 .0, ,"20. 1 602 4" 2   =>?-@ #775  A/-. B >C@ #775>/( * B $#47 =>? -#775 B ;74# A / Loyers de marchéEn /m2/ moisVariation 2009 en%Source Clameur fév. 09
10mars 2009page8JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREEXavier Housset, directeur adjoint à la directiondu logement et de l’habitat a indiqué que laMairie de Paris réclamait depuis 2001 cettecompétence sur les changements d’usage deslocaux. La loi du 4août 2008 a prévu le trans-fert de compétence de la préfecture à la Mai-rie, mais l’entrée en vigueur de la réformeétait initialement subordonnée à une condi-tion de compensation financière par l’Etat. Il afallu attendre la loi du 17février 2009 (1)pourque l’entrée en vigueur des dispositions nou-velles soit clairement fixée au 1eravril 2009. Syl-vain Mathieu, sous directeur de l’habitat, pré-cise que l’arrêté municipal ayant été voté endécembre2008, il entrera en vigueur le1eravril, “y compris pour les dossiers déposésavant cette date”. Pour la Mairie, il est donctrès clair que ce sont les orientations nouvellesdéfinies dans le nouveau règlement qui servi-ront de base à l’examen des dossiers, mêmedéposés avant le 1eravril.Quels changements?Xavier Housset explique qu’il n’y a pas debouleversement, mais qu’il s’agit de mieuxcontrôler les transformations de logementsen bureaux. Le principe de la compensationsubsiste, les exonérations sont maintenues,notamment si elles portent sur des locaux aurez-de-chaussée ou sur des locaux affectés àdes missions d’intérêt général.La nouveauté porte sur la création d’unezone de compensation renforcée. Dans cettezone, qui couvre tout l’ouest de Paris, latransformation de bureau en logement estsoumise à compensation à hauteur de 2pour 1 : 1 m2de bureau créé impose detransformer 2m2de bureau en logement.Toutefois, si la transformation du bureau enlogement est faite pour du logement social,le ratio est de 1 pour 1. En dehors de cettezone, le ratio reste de 1 pour 1.Le cas des meublés de tourismeSylvain Mathieu, sous-directeur de l’habitat,observe d’une part qu’il y a à Paris des mil-liers de logements offerts en location enmeublés pour des séjours touristiques etd’autre part que la Mairie est saisie deplaintes de voisins qui se plaignent de latransformation de logements en résidencesmeublées. Certains secteurs se vident de leurshabitants permanents. Sylvain Mathieuindique fermement “la ville est décidée àmettre bon ordre à ces transformations”. Orla Mairie ne reçoit aucune demanded’autorisation de transformation. Elle vadonc d’abord agir sur les immeubles entiersen demandant à leurs propriétaires uneLa Mairie de Paris se prépare à renforcer le contrôle des changements d’usage1eravril 2009: c’est la date d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation deschangements d’usage. La Mairie de Paris, prenant officiellement à cette date lerelais de la préfecture, a indiqué deux axes de son action: lutter contre les trans-formations illicites de logements en locations meublées de tourisme et renforcerles règles de compensation pour la transformation de logements en bureauxdans tout l’ouest de Paris. Rencontre avec les représentants de la Mairie, organi-sée par le cabinet d’avocats Herbert Smith le 5 mars dernier.(1)loi n°2009-179 du 17février 2009 pourl'accélération des programmes de constructionet d'investissement publics et privés, article6.Secteur de compensation renforcérégularisation. Franck Affortit, chef dubureau de la protection des locauxd’habitation, précise que la loi autorisel’usage de location meublée qui remplit lesconditions de l’article L 632-1 du CCH (loca-tion à titre de résidence principale, d’aumoins un an ou 9 mois pour les étudiants).Mais à défaut, si le bail est de moins de 12mois, pour pouvoir pratiquer la locationmeublée, il faut une compensation.Les nouvelles règlesFlorence Chérel, Herbert Smith, rappelle quedepuis l’ordonnance de 2005, la date de réfé-rence est le 1erjanvier 1970. L’autorisation detransformation a un caractère personnel, saufs’il y a compensation. Dans ce cas,l’autorisation a un caractère réel (voir le détaildans le tableau). Sylvain Mathieu indique que“notre souhait est de mieux contrôler” et que“l’orientation logement est particulièrementimportante.” Alors que les autorisationsétaient délivrées par le préfet, elles le serontdésormais par le maire, à Paris, par le maireaprès avis du maire d’arrondissement. La nou-velle réglementation peut susciter des ques-tions d’interprétation. Ainsi Florence Chérelfait observer que la notion de missiond’intérêt général va relever d’une apprécia-tion au cas par cas.Les volumes en jeuLa Mairie de Paris reçoit en moyenne de 400à 500 dossiers par an, portant sur 30000à40000 m2(mais 49000m2en 2008).Usage mixteChangement totald’usageAutorisation préalable de l’usagemixte avecréception de clientèle oude marchandise. Conditions:- pas d’opposition du bail ou durèglement de copropriété- pas de désordre dans le bâti, ni denuisance de voisinage- résidence principale du demandeur- Paris: pas plus de 50% d’usageprofessionnelSans autorisation préalableActivité professionnelle, y compriscommerciale, si:- pas d’opposition du bail ou durèglement- résidence principale de l’occupantAutres conditions- Tout local: pasde réception declientèle ou de marchandise- Rez-de-chaussée: pas de trouble devoisinage, pas de désordre sur le bâtiPrincipe: nécessité d’une compensation- par transformation d’autres locaux en logements, parl’opérateur- par acquisition de titre de compensation (cession de com-mercialité)Nature des locaux proposés en compensation- qualité équivalente- surface équivalente (1 pour 1), hors rez-de-chaussée- situés dans le même arrondissementCondition pour le secteur de compensation renforcée:- surface 2 pour 1- mais 1 pour 1 si transformation en logements sociauxExonération de compensation1 de droit:- rez-de-chaussée- logement à usage mixte (avec limite de 50%)2 facultative:- demande pour exercer une mission d‘intérêt général- pour exercer une profession libérale réglementée (4 cas:dans les quartiers autres qu’à dominante bureaux: 50m2par professionnel et dans la limite de 150m2; quartierscontrat de cohésion sociale: sans limite; dans les ZUS; etpartout si remplacement d’un professionnel déjà installé).Conditions de fond des changements d’usage à ParisRetrouvez le texte du règlement sur notre site internet Jurishebdo.fr
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