mardi 13 mai 2025

345 – 3 mars 2009

AccueilAnciens numéros345 - 3 mars 2009
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Agents immobiliers
✓ Pas de mandat apparent pour l’agent immobilier
✓ Détournement de séquestre et caisse de garantie

Vente
✓ Résolution d’un viager
✓ Ce qui est VEFA et ce qui ne l’est pas

Expropriation
✓ Qualification de terrain à bâtir en l’absence de POS

■ Au Parlement p. 4 à 7
✓ Les débats à l’Assemblée sur la loi “logement” de Christine Boutin

■ Rencontre p. 8
✓ Jean-Louis Borloo lance l’Eco-PTZ

■ En bref p. 4, 7 et 9
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Sur votre agenda
✓ Recommandations sur l’amiante
✓ La FFC se félicite de la recommandation sur la publicité des constructeurs
✓ Projet sur les syndics bénévoles
✓ Taux de l’intérêt légal

■ Réglementation p. 9
✓ Décret sur les saisies immobilières
✓ Habitat social
✓ Conventions collectives

■ Législation p. 12
✓ La loi accélérant les programmes de construction est parue
✓ Archéologie préventive : plus court, plus cher

■ Fiscalité p. 10
✓ Quelques points à retenir dans l’actualité fiscale : rencontre avec le cabinet Gide, Loyrette, Nouel


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4AgentsimmobiliersPasdemandatapparentpourl’agentimmobilierDétournementdeséquestreetcaissedegarantieVenteRésolutiond’unviagerCequiestVEFAetcequinel’estpasExpropriationQualificationdeterrainàbâtirenl’absencedePOSAUPARLEMENTp.4à7Lesdébatsàl’Assembléesurlaloi“logement”deChristineBoutinRENCONTREp.8Jean-LouisBorloolancel’Eco-PTZENBREFp.4,7et9AufilduJ.O.NominationsSurvotreagendaRecommandationssurl’amianteLaFFCsefélicitedelarecomman-dationsurlapublicitédesconstruc-teursProjetsurlessyndicsbénévolesTauxdel’intérêtlégalREGLEMENTATIONp.9DécretsurlessaisiesimmobilièresHabitatsocialConventionscollectivesLEGISLATIONp.12LaloiaccélérantlesprogrammesdeconstructionestparueArchéologiepréventive:pluscourt,pluscherL’Eco-PTZestlancé.Le26févrierdansl’HôteldeRoquelaureboulevardStGermain,Jean-LouisBorloolançaitdeuxrégimesdeprêtspourlarénovationdeslogements,danslaligneduGrenelledel’environnement:d’unepartl’Eco-PTZpourlarénovationéner-gétiquedeslogementsanciens,d’autrepartl’Eco-prêtlogementsocialpourfinancerlestravauxde800000logementsduparcHLMlesplusconsommateursd’énergie.Denombreuxparte-nairesétaientprésents,dusénateurThierryRepentin,présidentdel’USH,audirecteurdelaCaissedesdépôts,AugustinRoma-net,enpassantparlesreprésentantsdusecteurprivé(FFB,Capeb,Fnaim,Unis…).ChristineBoutinétaiteuphorique,soute-nantchaleureusementsoncollègueJean-LouisBorlooetinsis-tant,outresurle“changementd’époque”quenousvivons,surlanécessitédeveillerauxéquilibressociaux.Leministredulogementaincidemmentannoncéuneprochaineréunionaveclespartenairesdulogementpourfairelebilandesaloi.ChantalJouannoavaituneplacetouteparticulièredanscetteprésentationdel’Eco-PTZ,entantquetoutefraîchesecrétaired’Etatàl’écologieetancienneprésidentedel’Ademe,carl’institutiondontelleaquittélaprésidenceaeuunrôleactifdanslapréparationdelacampagnequidoitinciterlesproprié-tairesàselancerdanslestravauxd’économied’énergiesurlethème“faisonsvite,çachauffe”.UnebelleunanimitépourremercierJean-LouisBorloodesonaction.Ilestvraiquelesec-teurdubâtimentàtoutintérêtàseféliciterd’uneincitationàlaréalisationdecestravaux,poursouteniruneactivitéenmaldedynamisme.Maisencorefaut-ilconvaincrelespropriétairesdeselancerdansdestravauxpourlesquelsilfaudrarembourserleprêt,fut-ilàtauxzéro,pouruneéconomied’énergiedontilsrecueillerontlesfruitsfinanciersdansdixans…Nouspoursuivonsl’étudedelaloisurlelogementdeChristineBoutin,parlestravauxdel’Assemblée.Lapublicationdelaloiaprisquelqueretard,enraisondelasaisineduConseilconstitutionnelparlesparlementaires.C’estnotammentl’articlequiprévoitlaréductiondesplafondsderessourcespourl’accèsauparcHLMquifaitl’objetdecritiques.Signalonsenfinlaparutiondelaloisurl’accélérationdespro-grammesdeconstruction,qui,entreautresmesures,aapportéuneréformedesrèglesdel’archéologiepréventive.Lebutrecherchéestd’accélérerlesdélaisdetraitementdesdiagnosticsetdesfouilles.Encontrepartie,laredevanced’archéologiepré-ventiveestmajorée.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 3453MARS 2009ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierFISCALITE p.10 Quelques points à retenirdans l’actualité fiscale: ren-contre avec le cabinet Gide,Loyrette, NouelJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
3mars 2009page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEAgents immobiliersPas de mandat apparent pourl’agent immobilier(CA Paris, 2eCh.A., 21janv. 2009, n°08/05164)Le 8juin 2001, MmeD. donnait un mandatexclusif à la société C.pour la vente d’unappartement à Paris, au prix de 895000. Le22juin suivant, la société concluait la venteavec M.M., locataire de la venderesse. Celle-ci ayant refusé de réitérer la vente, M.M.avait obtenu du TGI la reconnaissance judi-ciaire de la vente ainsi que 16000 de dom-mages-intérêts, confirmés en appel. MmeD. aformé pourvoi en cassation. La Cour a cassél’arrêt pour violation de la loi du 2janvier1970 et du décret du 20juillet 1972. Voicil’arrêt de la cour d’appel de Paris, statuantsur renvoi:« Considérant qu’il résulte des articles1 et6de la loi du 2janvier 1970 et 72 du décret du20juillet 1972 que les conventions concluesavec les personnes qui se livrent habituelle-ment, notamment, à la vente d’immeublesdoivent être rédigées par écrit et lorsqu’ellescomportent l’autorisation de s’engager pourune opération déterminée le mandat en faitexpressément mention; que ces dispositionssont d’ordre public;Considérant que […] le mandat ne contientpas de clause par laquelle MmeD. aurait char- la société C.de signer à sa place un com-promis de vente […];Considérant, sur l’apparence du mandat,que M.M. fait valoir que MmeD., sa bailleres-se, et lui-même s’étaient rapprochés en vuede la vente, que la société C.[…] a encaisséla fraction de prix en compte séquestre; quetous ces éléments l’ont de bonne foiconvaincu que la société C.était dûmentmandatée pour vendre;Considérant cependant que l’exigence léga-le d’un pouvoir express pour vendre conduit,sauf à priver d’effet une disposition d’ordrepublic, à devoir écarter l’application de lanotion de mandat apparent; qu’au demeu-rant M.M., gérant de société, ne pouvaitprétendre ignorer la loi et qu’une lecture unpeu attentive du mandat était de nature àlui révéler l’absence de clause expresse devente […];Considérant en conséquence que le juge-ment mérite réformation en ce qu’il a dit lavente parfaite […];Considérant […] que MmeD., qui n’étaitpas tenue de régulariser avec M.M. unevente consentie sans mandat express,n’a pascommis de faute; qu’en revanchela sociétéC., professionnelle del’immobilier, qui ne pouvait seméprendre sur l’étendue des pouvoirsconférés par sa mandante […] a com-mis une fauteengageant envers M.M. saresponsabilité quasi délictuelle».Observations de Jurishebdo: La cour d’appelde Paris statue ici sur renvoi d’un arrêt de la1re chambre de la Cour de cassation du31janvier 2008 (n°05-15774), et tire lesconséquences de la cassation: la théorie dumandant apparent doit s’écarter face auxdispositions d’ordre public de la loi Hoguet.Une même solution a été appliquée peuaprès pour un administrateur de biens ayantadressé un congé avec offre de vente aulocataire (Civ., 1e, 5juin 2008, n°04-16368).Ainsi, la protection des tiers de bonne foi dis-paraît-elle face à la protection des manda-taires telle qu’organisée par la loi, c’est-à-direfondée sur un strict formalisme du mandat.Sans clause autorisant à vendre pour lecompte du mandataire, le mandat n’estqu’un mandat d’entremise. Comme pournuancer cette solution sévère, la cour d’appeltient à souligner que l’acquéreur, ayant toutecompétence pour mesurer l’étendue dumandat, s’était en l’espèce montré négligent.Est-ce à dire que pour un profane, la solutionaurait été différente, et la vente confirmée?Au regard du principe fermement énoncépar la Cour de cassation, une telle solutionsemble toutefois peu probable.Détournement de séquestre etcaisse de garantie(CA Paris, 2eCh.A., 21janv. 2009, n°07/22302)En janvier2002, les époux B.avait consenti àla SARLB., par l’intermédiaire del’agenceG., un compromis sur un immeublesis à Tours, pour un prix de 167000. Enmars2002, l’agence était mise en liquidationjudiciaire, suite à quoi les parties étaientconvenues d’annuler la vente. L’acheteuseayant sollicité le remboursement de sonacompte, versé entre les mains de lasociétéG., elle avait appris que la quasi-tota-lité de la somme avait été déséquestrée etviré sur le compte de l’agence. Elle avaitalors demandé sa garantie à la Caisse degarantie de la FNAIM, laquelle avait opposéforclusion. La SARL a assigné la Caisse enpaiement. Cette demande ayant étéaccueillie par le TGI, la Caisse a interjetéappel.« Considérant, […] qu’en l’espèce la Caissede garantie FNAIM justifie avoir procédé les28 et 29mars 2002 aux publicités légales dela cessation de garantie à l’encontre de lasociété G.qui ont ouvert un délai de 3 moisaux créanciers non mentionnés au registrerépertoire de l’agence G.pour demander sagarantie financière; qu’elle démontre égale-ment que les noms et adresses de la SARLB.n’étaient pas inscrits au registre répertoirede l’agence G.qui portait seulement « B.»[…] de sorte qu’elle était fondée à lui oppo-ser le délai de trois mois visé à l’article 45 dudécret de 20juillet 1972 prenant effet 3jours francs après cette publication […];Considérant, sur la garantie due par la Caissede garantie FNAIM à raison de la fraudecommise par la sociétéG., que si la loi du2janvier 1970 et le décret du 20juillet 1972mettent à la charge des organismes degarantie collective un devoir de contrôlede leurs affiliés et leur imposentnotamment de retirer leur garantielorsque les documents comptables pré-sentés révèlent de graves anomalies degestion, la SARL B.ne caractérise pasl’existence d’un manquement de la Caisse degarantie FNAIM à ses obligations qui seraiten relation de cause à effet avec son préjudi-ce eu égard aux délais qu’implique nécessai-rement un contrôle de comptabilité et à laquasi-concomitance entre le « détourne-ment » dont elle se plaint, le placement enliquidation judiciaire de la société et leretrait par la Caisse de sa garantie ».Le jugement est infirmé et la demande de laSARL B.est rejetée.Observations de Jurishebdo: La garantiebénéficie à toute personne ayant une créanceliquide et exigible, client ou non (Civ., 1e,3avril 2007, n°05-20949), mais les juges refu-sent de faire peser sur le garant la responsabi-lité de l’inexactitude du registre clients, qu’ils’agisse des noms, ou même des coordonnées(Com, 24février 1975, n°74-10597). Quant àl’obligation de contrôle, les magistrats sanc-tionnent les garants en cas de négligenceavérée (Civ., 1re, 3mars 1998, n°95-21693)avec intérêts au taux légal (Civ., 1re,16octobre 2008, n°06-16066). Mais, pourqu’il y ait négligence, le garant doit avoir étéen mesure de déceler les signes d’une gestionanormale, tel qu’un nombre excessif decomptes mandats débiteurs (Crim., 26juin2001, n°00-88309). Lorsque, comme enl’espèce, la dégradation de la situation s’avèreplus rapide que la mise en œuvre du contrôle,
3mars 2009page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEles juges estiment qu’il y a impossibilité maté-rielle à prévenir la faillite et les préjudices quipeuvent en résulter. Un problème de délaiqui est au cœur des débats sur le système decouverture des fonds séquestre.VenteRésolution d’un viager(CA Paris, 2eCh.A., 11fév. 2009, n°08/23180)En 1991, MmeB. avait vendu en viager occu- à MmeQ. un appartement à Paris pour leprix de 100000F plus rente annuelle de60000F. En juin2006, MmeB. rentrait en mai-son de retraite. La rente était revalorisée parle notaire, et le 30janvier 2007, les clés dulogement étaient remises à MmeQ. Cettedernière ayant cessé de verser les rentes etcontesté la revalorisation, MmeB. avait intro-duit une demande en résiliation du contratde vente. Ayant vu sa demande rejetée enpremière instance, elle a interjeté appel.« Considérant […] MmeQ. n’a pas acquittédès février2007 les échéances résultant de lasimple transformation du viager « occupé »en viager « libre »; que sans contesterl’indexation au 1erseptembre 2007, elle nel’a pas appliquée, a fait des versements quin’apuraient pas sa dette et a cessé tous paie-ments; qu’en ces circonstances, l’offred’apurement sous délai n’est paspropre à compenser pour MmeB. lesbesoins d’hébergement qui requièrentdes paiements ponctuels et réguliers etqu’il convient, par réformation, de pro-noncer la résiliation de la vente;Considérant que conformément aux clausesde l’acte les améliorations et termesd’arrérages payés par MmeQ. resterontacquises à MmeB. […];Considérant que la clause selon laquelle d’uncommun accord il est stipulé que toute rentenon payée après un mois de la dated’échéance portera intérêts à titre de clausepénale au taux de 20% l’an […] est manifes-tement excessive et sera ramenée à 500 ».Observations de Jurishebdo: La résiliationde la vente pour défaut de paiement desarrérages est très défavorable audébirentier: non seulement il perd la pro-priété de l’immeuble, mais encore les rentesdéjà versées, soit que le contrat le prévoit,soit que le juge les accorde à titre de dom-mages-intérêts au crédirentier. Seul le « bou-quet », partie en capital versé lors de lasignature, devra être restitué. Si la clauserésolutoire ne stipule pas une résolution deplein droit, ou si elle apparaît ambiguë, lejuge dispose d’un large pouvoird'appréciation: il pourra octroyer des délaisou prononcer une résolution immédiateselon la situation du crédirentier et la gravitédes manquements constatés (Civ., 1e,13juillet 2004, n°01-16443). Dans cetteaffaire, la légèreté de la débirentière avaitmis en péril la solution d’hébergement de laretraitée, un comportement que les jugesestiment suffisamment grave pour ne plusrisquer d’y exposer la crédirentière à l’avenir.Ce qui est VEFA et ce qui ne l’estpas(Cass. Civ., 3e, 28janvier 2009, n°157 FS-P +B,cassation)En octobre2002, les époux L.avaient donnéà la société F.un mandat pour la vente d'une« maison de ville avec jardin, terrasse et par-king extérieur ». Le 5décembre, MmeC.signait une offre d'achat portant sur une« maison composée d'une entrée, doubleséjour, trois chambres, une cuisine, salle debains, WC, jardin et parking » et recevait peuaprès un devis pour travaux d’un montant de63363,30. A près signature, elle avait assi-gné ses vendeurs aux fins de requalifier lavente en VEFA. Condamnée en appel, lasociété F.a formé pourvoi.« Vu l'article 1601-1 du code civil, ensemblel'article L.261-1 du CCH;Attendu que la vente d'immeuble à construi-re est celle par laquelle le vendeur s'oblige àédifier un immeuble dans un délai détermi- par le contrat;Attendu que pour qualifier le contrat de ven-te en l'état futur d'achèvement […] l'arrêtretient que l'opération, dans son économiegénérale, supposait la réalisation de travauxde rénovation assimilables à des travaux deconstruction d'un logement que le coût del'opération incluait, en sus du prixd'acquisition, et que, lors de la signature del'acte authentique, il n'est pas justifié que lestravaux étaient achevés;Qu'en statuant ainsi, tout en constatant queMmeC. avait été destinataire d'un devis del'entreprise P.[…] établi avant la promesse devente, […] que les parties à la promesse devente avaient signé une convention le28mars 2003 par laquelle MmeC. avait levél'option et avait été autorisée à procéder àdes travaux avant la signature de l'acte nota-rié, et sous sa responsabilité, et que cette der-nière avait bien prévu dans l'acte authen-tique le financement de son acquisition dansson ensemble […], ce dont il résultait que lestravaux de transformation étaient à la char-ge de MmeC., la cour d'appel […] a violé lestextes susvisés ».Observations de Jurishebdo: Ecartantl’argument soulevé par la cour d’appel quantà la nature des travaux, la Cour de cassationvient rappeler qu’en VEFA c'est le vendeurqui s'oblige à construire, dans un délai déter-miné, et que cette obligation ne saurait êtreassimilée à l’autorisation donnée àl'acquéreur de mener, avant signature, destravaux selon devis reçu par lui à titre person-nel et engagés sous sa seule responsabilité.ExpropriationQualification de terrain à bâtiren l’absence de POS(Cass. Civ., 3e, 11février 2009, n°194 FS-P +B,rejet)M.V. ayant refusé les propositionsd'indemnisation faites par la commune suiteà l'expropriation de parcelles lui apparte-nant, la commune avait saisi le juge del'expropriation en fixation judiciaire del’indemnité. Contestant le montant retenu,la commune a formé pourvoi en cassation.;« Attendu qu'ayant relevé qu'à la date deréférence, la commune de Jausiers n'étaitpas pourvue d'un plan d'occupation des solset que les terrains expropriés étaient situéstout près du centre, près de la route, avecaccès à tous les réseaux mais que la réalitéphysique des lieux empêchait une construc-tion, la cour d'appel […] a retenu à bondroit que le plan de prévention desrisques naturels ne pouvait être assimi- à un document d'urbanismeau sensde l'article L.13-15 du code del'expropriation pour cause d'utilité publiqueet que le terrain était un terrain à bâtir ».Observations de Jurishebdo: Le requérantsoutenait que son terrain était un terrain àbâtir, ce que la commune contestait… L’enjeurésidait dans l’évaluation de l’indemnitéd’expropriation. La qualification de terrain àbâtir fait intervenir deux critères: les condi-tions physiques du terrain, et sa désignationpar les documents d’urbanisme. Sur le pre-mier point, la Cour opère une distinctionentre une constructibilité « matérielle »,concrète, et une constructibilité « juridique »,liée à l’accessibilité et au raccordement auxPages réalisées par Hélène Lécot
Le 28janvier, les députés ont poursuivi la dis-cussion générale du projet de loi.À propos de la loi DALO, Martine Billardsouligne que 6000 ménages ont été déclarésprioritaires à Paris et 10000 en Ile-de-Francemais que seulement 110 ménages à Paris et350 en Ile-de-France ont été relogés (JO AN29 janv. p.899). Elle en conclut qu'il fautrendre effectif l'objectif de 20% de loge-ments sociaux. Philippe Folliot regrettel'inflation législative: les députés doivent exa-miner une 6e loi sur le logement en six ans.À propos du 1%, il reconnaît que des pro-grès doivent être faits en matière de gouver-nance, mais il conteste l'idée que le Gouver-nement mette la main sur les ressources du1% pour compenser le désengagementbudgétaire de l'Etat. Il observe que, sur leterrain, les CIL ne peuvent plus assurer lesinterventions traditionnelles du 1% commele Pass-travaux. Il estime que les petits collec-teurs ne sont pas forcément les plus malgérés (p.901).Olivier Carré relève le paradoxe de notrepays qui a un nombre élevé de résidencesprincipales mais seulement 1,95 habitant parrésidence principale et pourtant les mal-logésy sont encore nombreux.François Pupponi estime que, pour régler lacrise du logement, il faut mettre plus delogements sociaux dans les villes qui n'ontpas encore 20% de logement sociaux. Pourun besoin de 450000 logements sociaux, ilfaut les mettre dans les 4000 communes deplus de 3500 habitants, mais surtout pasdans celles qui en ont déjà beaucoup (750),mais dans les 3200 autres communes(p.904). Il ne faut pas avoir une politique desurloyer qui chasse les classes moyennes deslogements sociaux et contribue à créer desghettos. Il cite à ce propos l'exemple de Sar-celles et pronostique une explosion sociale sile décret sur les surloyers est appliqué à lalettre (p.906).Alain Cacheux déplore que l'aide publique àla construction soit passée de 8% il y aquelques années à moins de 3% en 2008(p.909). Damien Meslot se félicite del'amendement qui prévoit de rendre obliga-toire l'installation de détecteurs de fuméedans les logements (p.911).Christine Boutin, dans ses réponses, confirmeque « nous avons décidé de ne pas toucher àl'article 55 [de la loi SRU] dans la mesure où,depuis le mois d'octobre, nous avons changéde période » (p.917). Elle indique par ailleursque le projet de loi intervient sur tous lesmaillons du logement.Quant aux procédures d'expulsion, ChristineBoutin indique « autant le reconnaître: cetexte envoie peu de signaux aux proprié-taires », mais qu'il était « nécessaire de mon-trer aux propriétaires qu'ils n'étaient pasoubliés ». Par ailleurs, au 15mars, « la loiaura été votée et la GRL sera mise en œuvre.Il ne sera donc plus nécessaire de procéder àdes expulsions » (p.918).À propos des zonages de la loi Robien, elleindique que la concertation se poursuit.Pour les surloyers, elle indique que chaqueorganisme pourra s'affranchir du décret, quis'appliquera seulement par défaut.Les députés ont abordé l'examen des articlesle 29janvier. Nous insisterons ici davantagesur les amendements qui ont été adoptés.Martine Billard a proposé un gel des loyerspendant 3 ans (amendement n°730) et Pier-re Gosnat pendant 5 ans (n°177). La ministres'y est déclarée défavorable et ils ont étérejetés (p.942).L'article 1ervise, pour les organismes HLM,à remplacer les conventions globales depatrimoine par les conventions d'utilitésociale. Jacqueline Fraysse conteste la poli-tique de vente des logements sociaux etévoque le risque de surendettement deslocataires qui se lancent dans des opérationsd'achat (p.945). Philippe Folliot soutientl'article 1er en ce qu'il « restaure une formede culture du dialogue à l'échelon local ».Jean-Louis Dumont indique que les résultatsdu conventionnement global sont positifs etqu'il est regrettable de changer la règle(p.949).Patrick Ollier explique le dispositif proposépour l'application des surloyers. Il s'agit d'undispositif de modulation du supplément deloyer de solidarité (SLS), selon des seuils fixéspar décret en Conseil d'Etat, tenant comptedes spécificités des territoires (amendement798). Jean-Yves Le Bouillonnec critique lemécanisme évoqué par un sous-amende-ment (n°1026) en ce qu'il transférerait à desélus la fixation des modalités du dispositif(p.995). Ce sous-amendement a été retiré etl'amendement 798 a été adopté.L'article 1era été voté.Michel Piron a obtenu le vote d'un amende-3mars 2009page4JURIShheebbddooimmobilierLLAA LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT AA LLAASSSSEEMMBBLLEEEELes débats à l’Assemblée sur la loi “logement” de Christine BoutinEENN BBRREEFFLa CLCV critique la loi de ChristineBoutin, s’insurgeant notamment contre lasuppression du droit au maintien dans leslieux pour les locataires dépassant le doubledes plafonds de ressources et la diminutiondes plafonds de ressources pour accéder àun logement HLM.La FFC se félicite de la recommanda-tion de l’ARPP, sur les publicités desconstructeurs de maisons individuelles.L’Autorité de régulation professionnelle dela publicité (ex-BVP) a en effet publié unerecommandation, entrant en vigueur le1ermars, par laquelle elle demande que lespublicités des constructeurs fassent mentiondes assurances et garanties prouvant que leconstructeur maître d’œuvre respecte bien lecontrat de construction de maison indivi-duelle. La Fédération Française des Construc-teurs mène en effet depuis plusieurs annéesce combat contre les “faux constructeurs”qui ne respectent pas la loi de 1990.Amiante: l’AFSSET recommande dedurcir la réglementation sur l’amiante.Dans un rapport de février2009, l’Agencefrançaise de sécurité sanitaire del’environnement et du travail confirmel’intérêt d’une réglementation fondée surl’état de dégradation du matériau, mais ellerecommande d’abaisser la valeur réglemen-taire pour les fibres longues et d’ajouter uneréglementation pour les fibres courtesd’amiante. Site internet: www.afsset.frProjetsSyndic bénévole: le député Rudy Sallesa rédigé une proposition de loipour res-treindre la faculté des copropriétaires dechoisir un syndic bénévole. Dans sa pro-position (n°1354, déposée à l’Assemblée le18décembre 2008), il préconise de limiter lafaculté de choisir un syndic bénévole auximmeubles de moins de 50 lots et d’un bud-get moyen de moins de 300000 par an.Cette proposition qui vise à protéger les pro-priétaires d’une “gestion défectueuse” a sus-cité la réaction de l’ARC qui juge cette analy-se blessante pour les syndics bénévoles.L’association se réjouit cependant del’information selon laquelle Marc-PhilippeDaubresse ne soutenait pas la proposition.réseaux publics. La classification retenue parle POS sera bien sûr déterminante, mais unclassement en zone NC n’est plus rédhibitoire(Civ., 3e, 19décembre 2007, n°06-21998; Civ.,3e, 11juillet 2001, n°00-70160). Quid enl’absence de POS? La présence espèce vientpréciser qu’un plan de prévention des risquesnaturels ne saurait avoir la valeur d’un POS, sibien qu’en l’absence de tout autre docu-ment d’urbanisme, les critères d’équipementset d’accessibilité deviennent décisifs. H.L.
ment n°73 qui modifie le régime des agré-ments délivrés par le préfet concernant lesorganismes agissant en faveur du logementdes plus défavorisés.Il propose de distinguer trois catégoriesd'activité: maîtrise d'ouvrage, ingénieriesociale, financière et technique et intermé-diation locative (art. L 365-2 à 4 nouveaux duCCH). Le texte a été voté (p.1002), FrançoisBrottes, remarquant avec ironie que la sim-plification proposée nécessitait des explica-tions de 12 pages! Mais Christine Boutin s'estréjouie de cette réforme de l'agrément desassociations.L'article 2institue un prélèvement sur lesorganismes de logements sociaux quiconstruisent peu.Michel Piron indiquequ'il ne s'agit pas de stigmatiser les bailleurs,mais de les inciter à construire. Jean-Yves LeBouillonnec s'interroge sur le fondement juri-dique qui autorise la création d'un tel prélè-vement.Un amendement n°285 a été voté, il fixe à2010 l'entrée en vigueur du dispositif.L'article 2 a été adopté le lendemain (JO ANdéb. 3 fév. p.1019).Un amendement n°1023 proposé par laministre, a été voté; il modifie le système deversement de la caisse de garantie du loge-ment locatif social au plan national de réno-vation urbaine. Désormais la CGLLS versera30millions d'euros par an à l'ANRU et unsupplément de 3millions d'euros au titre de2007 (p.1020). François Scellier a obtenu levote de l'amendement n°685 qui retarde de5 ans la réduction de 25 à 15 ans de la duréed'exonération de taxe foncière des loge-ments sociaux.Un amendement 1024 a aussi été votéconcernant les crédits du PNRU.L'article 3concernele 1%. La ministreexplique que les emplois du 1% serontdéfinis par la loi et le décret pour conforterleur utilisation au service de la politique dulogement. Les partenaires sociaux, dans lecadre de l'UESL, seront responsables de lamise en œuvre des orientations définies parla loi. L'ANPEEC sera recentrée sur ses fonc-tions de contrôle des collecteurs et desautres organismes associés. Michel Pironrappelle les critiques de la Cour des comptessur le fonctionnement du 1%. Divers amen-dements de l'opposition ont été repoussés,un amendement n°79 de la commission aété voté, incluant les emprunts éventuels del'UESL dans les sommes qualifiées de res-sources de la PEEC (p.1032). Un autre(n°686) également voté intègre dans la listedes emplois du 1% le versement du Loca-pass rénové pour les bailleurs qui ne recou-rent pas à la GRL. De même l'amendement313, soutenu par François Scellier va per-mettre au 1% de financer un dispositifd'avances sur travaux.Philippe Folliot a suggéré que le décret quifixera la détermination des emplois du 1%soit pris après approbation ou sur proposi-tion des partenaires sociaux (n°861), maisc'est l'amendement 83, qui évoque une« concertation » qui a été adopté (p.1045).La loi programme une concertation tous lestrois ans avec les partenaires sociaux sur lesemplois du 1%, à compter de 2011 (vote del'amendement 86, p.1051). Marc-PhilippeDaubresse a obtenu, contre l'avis du ministre,le vote de l'amendement n°266 qui recentreles missions de l'ANPEEC « sur une stricte mis-sion de contrôle des fonds du 1% pour quel'Agence ne se transforme pas en un ministè-re du logement bis ».Le vote de l'amendement n°746 permet depréciser que l'UESL assure l'information sur lelogement des salariés, non seulement avecles ADIL, mais avec l'ANIL (p.1058).Etienne Pinte a soutenu avec succès unamendement relatif à l'intermédiationlocative (n°559); il permettra au 1% degarantir le paiement du loyer au propriétairepar l'organisme qui assure l'intermédiationlocative.Michel Piron a obtenu le vote d'un amende-ment 95 qui réserve, jusqu'à fin 2011, unquart des droits à réservation dont disposentles organismes collecteurs aux salariés etdemandeurs d'emplois reconnus commeprioritaires par les commissions de médiationdu DALO (p.1061). De même, l'amendement97 réserve à ces mêmes personnes et jusqu'àfin 2011 un quart des droits à réservationdont dispose la Foncière logement (votép.1066).L'entrée en vigueur de l'article a été fixée auplus tard au 30juin 2009 (amendementn°366). L'article 3 a été voté (p.1068).Le 3février, pour l'article 3 bisrelatif auxcompétences de l'Anah, Jean-Yves LeBouillonnec explique que la loi de finances,en opérant des transferts de compétences,n'évoquait plus pour l'Anah la compétencede lutte contre le logement insalubre.L'article 3 bis corrige cette malfaçon, mais ledéputé socialiste le conteste, estimant qu'ilen résulte une confusion de compétences etque, à terme, cela conduira l'Etat à se désen-gager de cette politique (p.1135)L'amendement de suppression n°385 a étérejeté.Le Gouvernement a fait voter un amende-ment qui élargit les compétences de l'Anah àl'amélioration des structures d'hébergement(n°976) et Patrick Ollier l'amendementn°102 qui vise quant à lui la compétencepour l'habitat indigne.Les amendements suivants concernent lacomposition de l'Anah. Le n°104 visel'intercommunalité, le 1047 porte à deux lenombre de représentants de l'UESL. Len°240 concerne ses ressources; elles serontcomplétées par une contribution des fournis-seurs d'énergie. L'article 3 bis a été voté(p.1144).Deux articles ont été ajoutés (amendementsn°109 et329) pour permettre une transmis-sion par l'Anah à l'administration fiscale desinformations relatives aux conventionssignées avec les bailleurs dans le cadre duBorloo ancien.Pour améliorer la transparence du marchéde l'immobilier, Michel Piron a proposé(amendement n°1030) de permettre auxprofessionnels de l'immobilier d'accéder auxvaleurs foncières détenues parl'administration fiscale. Comme la ministre s'yest opposée, l'amendement a été retiré(p.1145), mais Christine Boutin a indiqué quela Direction générale des finances publiqueslançait une étude visant à délivrerl'information utile aux professionnels del'immobilier.L'article 4concernait le régime de VEFApour les organismes HLM. Il a été suppri- car il a été repris dans le projet de loid'accélération des programmes de construc-tions.Olivier Dussopt a par ailleurs obtenul'adoption d'un amendement n°387 quidemande au Gouvernement de fournir unrapport sur le bilan de l'acquisition de loge-ments en VEFA par les organismes HLM.Marc Vampa a obtenu le vote d'un amende-ment n°875 qui rétablit le régime de laloca-tion attribution, qui avait été supprimé en1971 (p.1147).L'article 4 bisqui contient une clause anti-spéculativepour une vente HLM à un parti-culier a été adopté avec un amendement qui3mars 2009page5JURIShheebbddooimmobilierLLAA LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT AA LLAASSSSEEMMBBLLEEEE
précise le mode d'évaluation du prix pour larendre plus contraignante.Un amendement (n°530) concerne lesaccords collectifsentre bailleurs et loca-taires. Il s'agit, explique Alain Cacheux, depermettre la réalisation de travauxd'économie d'énergie, avec une variation decharges locatives. Il a été voté. Il suppose unaccord avec :- soit une ou plusieurs associations affiliées àune organisation siégeant à la CNC,- soit une ou plusieurs associations regrou-pant au moins 50% des voix des locataires,- soit une ou plusieurs associations regrou-pant au moins 20% des locataires directe-ment concernés par l'accord.L'article 5vise à obliger l'organisme HLMqui vend un appartement à une personnephysique de l'informer sur le montant descharges locatives et de copropriété et àconstituer des avances pour travaux. Il a étévoté avec un amendement qui supprime ladispense de constituer l'avance dont bénéfi-ciait l'organisme HLM (n°571).Lionel Luca a soutenu une proposition visantà décaler de 3 ans les obligations de travauxsur les ascenseurs. Le texte a été voté, laministre s'en remettant à la sagesse du Parle-ment (p.1163).Un autre amendement a été voté àl'initiative de François Pupponi qui autorise lamise à disposition du personnel HLM descopropriétés lorsque l'organisme HLM est lui-même copropriétaire (n°501).À propos de la rémunération des syndics,Christine Boutin a indiqué que si les résultatsde l'enquête de la DGCCRF sont favorables, ilne sera pas nécessaire d'intervenir. Dans lecas contraire, « des mesures réglementairespourront […] être envisagées par les pou-voirs publics » (p.1166). Un amendementn°1043 a été voté; il prévoit que seuls les tra-vaux votés par les articles25, 26, 26-3 et 30peuvent faire l'objet d'honoraires spécifiquesau profit du syndic. Un autre amendementconcerne la transmission des archivesdusyndicat en cas de changement de syndic(n°747). Il a été adopté.L'article 6est relatif à la nouvelle procédurepermettant la désignation d'un mandatai-re ad hoc en cas d'impayés de chargesde copropriété. Il a été voté avec quelquesmodifications, l'une par exemple raccourcit à6 mois le délai de lancement de la procédured'alerte.Yannick Patenote a soutenu avec succès letexte (n°591) qui institue un droit de pré-emption pour les lots de parkings. Ilexplique que cela vise à éviter la vente à despersonnes extérieures à la copropriété quipourraient s'en servir pour y entreposer desobjets délictuels (p.1168), le prix est parailleurs souvent payé en liquide par del'argent issu du trafic de drogue. Le texte aété adopté en dépit de vives critiques juri-diques émanant, tant de Jean-Yves LeBouillonnec, que du rapporteur, MichelPiron.Le rapporteur a obtenu le vote d'un amen-dement (n°750) qui oblige la transparenceen cas de double activité bancaire et immobi-lière (p.1170).L'article 6 terqui pérennise la facultéd'adopter à la majorité de l'article 24 lesrèglements de copropriété obsolètesaété voté.Enfin, pour la procédure de carence descopropriétésen difficulté, Jean-ChristopheLagarde a obtenu le vote d'un texte (amen-dement n°825) qui prévoit, une fois la caren-ce constatée par le juge, que le maire recourtà une procédure d'acquisition publique sim-plifiée, et le préfet déclare l'utilité publique.Cela évitera, indique le député, les délaisd'expropriation.Le 4février, Jean-Yves Le Bouillonnec a tenté,mais sans succès, de demander que les misesen copropriété soient soumises à un permis(n°390, rejeté, J.O AN débats, 5 fév. p.1193).Philippe Goujon a ensuite défendu un amen-dement (n°978) qui a été adopté dansl'objectif de « pérenniser les emplois de gar-dien » dans les copropriétés. Il prévoit desoumettre la décision de suppression du pos-te de gardien et de vente de la loge à lamajorité des copropriétaires représentant lesdeux tiers des voix. L'amendement a été sou-tenu par le rapporteur et la ministre qui aévoqué le rapport de Philippe Pelletier.On remarquera que cette mesure est assezcurieuse car la décision devait jusqu'à présentêtre prise soit à la double majorité soit àl'unanimité et il fallait distinguer les cas sui-vant que l'existence du concierge était pré-vue par le règlement et examiner si sa sup-pression portait atteinte à la destination del'immeuble. La nouvelle règle qui favoriseune décision à la double majorité n'est doncen aucun cas de nature à empêcher la sup-pression du poste et va donc dans le sensinverse de l'objectif recherché…L'article 7institue un programme nationalde requalification des quartiers anciensdégradés. L'opposition a demandé sa sup-pression (par exemple par la voix d'AndréChassaigne, soutenant l'amendementn°739). Christine Boutin indique avoir obte-nu un financement de 400millions d'eurossur 3 ans (p.1199). La sélection des quartiersà rénover se fera par appel à candidaturepour 25 à 30 quartiers en 2009. Les critèresretenus seront liés à la proportion d'habitatindigne, au taux de vacance et àl'engagement des collectivités locales. Lesamendements de suppression ont étérepoussés.À l'occasion de l'adoption de l'amendement130, François Pupponi a souligné les difficul-tés résultant de certaines situations: lorsqu'ilfaut démolir un immeuble occupé par unefamille issue de l'immigration clandestinemais dont les enfants sont nés en France,« on ne peut pas les expulser car ils sont inex-pulsables, mais comme ils sont en situationirrégulière, on ne peut pas non plus les relo-ger »… (p.1203). La ministre a indiqué qu'ilfallait que les personnes qui résident dans unquartier soient relogées s'effectue larénovation.Philippe Foliot a obtenu que l'objet de larequalification soit élargi aux services publicset de santé, pour favoriser la rénovation derez-de-chaussée d'immeubles pouvantaccueillir ces activités (n°882, voté, p.1205).Par ailleurs l'objectif de 30000 logementslocatifs sociaux a été remplacé par celui de25000 logements locatifs sociaux et 5000places d'hébergement (amendement n°133présenté par François Scellier). L'article 7 aété voté. Il en a été de même de l'article 8,consacré également à ce programme derequalification des quartiers anciens dégra-dés. Un amendement a prévu la possibilitépour les communes et EPCI de créer un fondslocal regroupant les financements nécessairesà la réalisation du programme (n°609).Valérie Boyer a obtenu que l'avantage Mal-raux soit étendu aux quartiers anciens dégra-dés pour mobiliser l'investissement privé versces quartiers pour une période limitée (jus-qu'au 31décembre2015). L'amendementn°744 a été adopté (p.1210).L'article 9vise à renforcer l'efficacité desPLH. Les EPCI indique Pierre Gosnat devrontdésormais adresser au préfet un programme3mars 2009page6JURIShheebbddooimmobilierLLAA LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT AA LLAASSSSEEMMBBLLEEEE
d'action détaillé par commune ou par sec-teur géographique, accompagné d'unéchéancier de réalisation en précisant lenombre et le type de logements réalisés.Un amendement d'Etienne Pinte (n°479)vise à préciser par territoires l'implantationnotamment des logements très sociaux. Il aété voté ainsi que l'article (p.1213) et l'article9 bis. Un autre amendement de Patrick Ollierautorise les EPCI à regrouper dans un seuldocument le PLU et le programme local del'habitat (n°155 adopté, p.1215).Les articles 9 ter et 9 quateront été votéssans amendement.Un article additionnel a été voté à proposdes sociétés publiques localesd'aménagement pour autoriser la réductionà 2 au lieu de 7 du nombre minimumd'actionnaires (amendement n°156).Les articles suivants (9 sexies, 9 septies et 9octies) ont été votés sans grande modifica-tion.L'article 9 déciesconcerne le calcul de la taxesur les cessions de terrains nus rendusconstructibles par un PLU (art. 1529 duCGI). Il est proposé de tenir compte del'évolution des prix en actualisant le prixd'achat à l'aide de l'ICC. Michel Pironexplique qu'il s'agit d'éviter qu'on aboutisseà des montants disproportionnés s'agissantde terrains anciens (p.1223).L'article 9 undeciesconcerne le constat decarenceadressé aux communes n'atteignantpas les 20% de logements sociaux: il prévoitpour ces communes le transfert au préfet del'exercice du droit de préemption.L'article 10est celui qui autorise un dépasse-ment de 20% des règles de hauteur, deCOS, de gabarit ou d'emprise au sol pouragrandir un bâtiment d'habitation. Par unamendement de Michel Piron (n°761), larègle a été étendue aux logements neufs. Unautre amendement concerne le cumul desautorisations de dépassement de COS. Il aété voté, mais Roland Muzeau a dénoncé lefait qu'il soit calibré pour permettre à la villede Levallois d'urbaniser en bord de Seine(p.1232)…L'article 10 bisqui encadrait les délais de réa-lisation des fouilles d'archéologie préven-tivea été supprimé (amendement 764adopté p.1233).À propos des zones d'exposition au bruitprès des aéroports, Didier Gonzales a pro-posé (amendement n°164) de limiter lescontraintes d'urbanisme aux seules zones Aet B (les plus bruyantes). Il supprime la zoneC, mais uniquement pour les aéroports dontle trafic est plafonné. Cela vise donc le sec-teur d'Orly. Il a été adopté en dépit del'opposition du Gouvernement (p.1236) etdu regret de François Pupponi (maire de Sar-celles) que cela ne soit pas applicable au sec-teur de Roissy.L'article 12concerne les projets urbainspartenariaux(PUP). Il a subi quelquesamendements. L'un l'étend aux opérationsd'intérêt national (n°167), l'autre soumet àl'accord de la collectivité de rattachement laparticipation d'un office de l'habitat à unesociété réalisant une opérationd'aménagement ou un PUP (n°169). L'article12 a été voté (p.1238).L'article 13autorise le maire à déroger auxrègles du PLU pour autoriser des travauxnécessaires pour rendre un logementaccessible. Il a été adopté.L'article 14qui étend les missions de l'Anruaaussi été approuvé (p.1241).Pour les bailleurs HLM, Alain Cacheux a obte-nu le vote, en dépit des réticences de laministre, d'un amendement (n°437) quiétend le droit à imputabilité des travauxd'économie d'énergieeffectués sur unimmeuble à des immeubles appartenant aumême bailleur dans la même commune. Cetexte vise à renverser la solution contraireretenue par l'instruction fiscale n°6-C2-08(voté p.1241).L'article 15réforme le dispositif Robien. Ille transforme, rappelle Yves Le Bouillonnec,en réduction d'impôt, à titre temporaire,pour un an et le limite aux zones A etB.Le texte a été adopté, mais la ministre rap-pelle qu'il n'a vocation à s'appliquer quepour un an car la loi de finances rectificativepour 2009 a prévu la suppression du disposi-tif (p.1244).Enfin, François Pupponi a obtenu que soitétablie, dans un délai de deux ans, une car-tographie des logements conventionnés,pour informer les élus et gérer de façonrigoureuse les déconventionnements (amen-dement n°474).Quant à François Scellier, il a proposé, avecsuccès de porter de 45% à 60% le taux dedéduction forfaitaire pour leBorloo ancien,pour les propriétaires qui louent des loge-ments à loyers sociaux (amendement n°326).Il veut renforcer l'attractivité de ce régime3mars 2009page7JURIShheebbddooimmobilierLLAA LLOOII LLOOGGEEMMEENNTT AA LLAASSSSEEMMBBLLEEEE3,79%: c’est le taux de l'intérêtlégalpour l’année 2009 (décretn°2009-138 du 9février 2009, J.O. du11, p.2427).Les plafonds de loyers et de res-sourcesapplicables en 2009 aux diffé-rents régimes aidés, Robien, Borloo etBesson, ont été fixés par une instruc-tion fiscale du 24février 2009 (5D-1-09). Rappelons que le régime Robien recen-tré et Borloo neuf disparaissent après 2009.- 9,22% en 2008: c’est la baisse desvaleurs d'actifs de l'immobilier d'entreprisefrançais, selon l’indice IEIF-EDHEC. La perfor-mance globale (revenus réinvestis) s’établit à- 5,25% sur l'année 2008.Chiffres…car seules 8000 conventions ont été signéesen 2007.Le 5février, un autre amendement (n°171)permet à l'avantage fiscal de continuer aprèsl'échéance de la convention signée avecl'Anah, jusqu'à la date prévue pour le renou-vellement du bail (JO AN déb. 6 fév. p.1301).François Scellier a obtenu que le taux dedéduction soit porté à 70% pour les proprié-taires qui louent à un organisme qui sous-loue à des personnes défavorisées (amende-ment n°222). À suivre.Sur votre agenda18 mars 2009à la Caisse des dépôts etconsignations (rue de Lille, Paris VIIe) auralieu une conférence organisée par le COF-HUAT: Financement des travauxd'infrastructure: quel rôle pour les fondsd'investissement?”Tél. 0140407083ou www.cofhuat.org.3 et 4 avril 2009: l’Anah organise danstoute la France les “rendez-vous del’habitat durable pour inciter les proprié-taires à réaliser des travaux d’amélioration.informations: www.rendezvous-habitatdu-rable.fr.Nominations>Eric Lefebvreest nommé directeur dudéveloppement durable d’ETDE, filiale élec-tricité et maintenance du groupe BouyguesConstruction.>Dominique Finasa rejoint le groupeMPI, Michel Pelège Investissements,comme conseiller du président, en chargedu développement du groupe.>Pierre Bonte, directeur général de Noris-ko, est nommé président de la Coprec Envi-ronnement (Confédération des organismesindépendants tierce partie de prévention,de contrôle et d’inspection).
3mars 2009page8JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREEPour atteindre les objectifs de réductionde la consommation d’énergie etd’émission de gaz à effet de serre, lebâtiment est en première ligne expliqueJean-Louis Borloo. Les objectifs fixés parle Grenelle sont ambitieux:- Généraliser les bâtiments basse consom-mation en 2012 et les bâtiments à éner-gie positive en 2020.- Réduire les consommations d’énergiede 38% pour le parc existant d’ici 2020,d’où le programme de rénovation ther-mique et énergétique qui est engagé.- Rénover les logements sociaux en com-mençant par les 800000 les plus énergi-vores.- Rénover les bâtiments de l’Etat d’ici2012.Selon Jean-Louis Borloo, cela représente600milliards d’euros de travaux pour lelogement.Il faut donc considérablement augmenterle rythme des rénovations: ChantalJouanno explique qu’il y a actuellement40000 rénovations par an et qu’il fautpasser à 400000 par an. Alors que desdoutes s’étaient exprimés sur la capacitéde la filière bâtiment à fournir les outilset produits nécessaires à ce chantier, elleindique que: “on maîtrise très bientoutes les techniques nécessaires”. JeanLardin pour la Capeb et Didier Ridoretpour la FFB ont assuré pour leur part êtreprêts et avoir engagé degros efforts de formationdes professionnels.Il reste à convaincre lesparticuliers de se lancerdans des opérations derénovation. Voici deuxexemples fournis par leministère (voir tableau ci-dessous); ilsdémontrent l’intérêt financier à terme del’opération, mais pour l’un d’eux, il y aun surcoût pendant la phase de rem-boursement du prêt. Dans le 1erexemple(maison), il y a immédiatement une éco-nomie à condition de bénéficier ducumul avec le crédit d’impôt qui est sou-mis à condition de ressource. Dans le 2eexemple (appartement), il faut payerdavantage pendant 10 ans (même si on adroit au crédit d’impôt), pour pouvoirensuite bénéficier d’une économie.Le programme de travaux repose sur lechoix entre 2 options:- Soit le “bouquet de travaux” est choisidans la liste figurant dans le tableaupage suivante. Il faut réunir au moinsdeux éléments, pour prétendre à20000 de prêt, voire trois pour obtenirle montant de 30000.- Soit les travaux permettent d’améliorerla performance énergétique du loge-ment (uniquement pour les logementsJean-Louis Borloo lance l’ECO-PTZLe 26février, Jean-Louis Borloo, avec Chantal Jouanno et Philippe Pelle-tier, a signé une convention pour le lancement de l’Eco-PTZ pour larénovation des logements privés et une convention pour le finance-ment de la rénovation thermique des logements HLM.construits entre le 1erjanvier 1948 et le1erjanvier 1990).- Si le logement consomme plus de180kWh/m2/an, il faut atteindre au plus150kWh après travaux,- si le logement consomme moins de180kWh/m2/an, il faut atteindre au plus80kWh/m2/an.La mission de Philippe Pel-letierJean-Louis Borloo a confié àl’ancien président de l’Anah unemission de pilotage de la mise enœuvre opérationnelle du PlanBâtiment. Philippe Pelletier retienttrois mots pour caractériser sa mis-sion: “ensemble, mouvement et confian-ce”. Le bureau du comité stratégique qui aété installé par le ministre ce même26février va se réunir tous les mois. Il com-porte des représentants des maîtresd’ouvrage et de toute la filière de l’offre.Le comité a déjà constitué un groupe detravail sur l’Eco-PTZ. Deux autres sont encours de constitution: l’un sur la coproprié- et l’autre sur les bâtiments tertiaires.Deux conventionsPour la mise en oeuvre de ce program-me, deux conventions ont été signées le26 février.1. Pour le logement social: la conventionest conclue entre l’Etat et l’USH. Le mon-de HLM s’engage à rénover les 800000logements les plus énergivores en 12 ans(ceux dont la consommation dépasse230kWh/an) pour la ramener à moins deCaractéristiquesdu logementTravaux réalisésCoût- de la consomma-tion d’énergieavanttravauxCoût- de la consommation aprèstra-vaux- et du financement des travauxMaison individuelle,années 80, dans laViennechauffage électrique100m2, isolationmoyenne- Isolation descombles perdus- Installation d’unepompe à chaleurCoût: 18000270par mois- 140 par mois de consomma-tion- 150 par mois d’ECO-PTZ(le cas échéant, 30 à déduireau titre du crédit d‘impôt)Total: 290 ou 260Appartement 70m2Immeuble années 60,non isolé, chauffagecollectif gazMise en place de:- fenêtres doublevitrage PVC- chaudière collectiveà condensationCoût: 800090par mois- 45 par mois de consomma-tion- 65 par mois d’ECO-PTZ sur 10ans(le cas échéant, 10 à déduireau titre du crédit d‘impôt)Total: 110 ou 100Deux simulations du financement des travaux par Eco-PTZCaractéristiques de l’Eco-PTZ- Durée: de 3 à 10 ans (voire 15 ans)- Bénéficiaires: propriétaires occupants oubailleurs- Logement: résidence principale, construiteavant le 1erjanvier 1990- Travaux: bouquet de travaux ou travauxengendrant une réduction de la consomma-tion énergétique- Cumul possible avec subvention Anah et avecaide des collectivités territoriales- Cumul possible avec crédit d’impôt dévelop-pement durable, mais uniquement jusqu’à fin2010 et sous condition de ressources (revenusdu foyer 45000).- Un seul prêt par logement- Montant maximum: 20000 pour bouquetde 2 travaux, 30000 pour bouquet de 3 tra-vaux.- Démarches: formulaire type de devis de tra-vaux (voir www.ademe.fr), demande auprèsd’une banque signataire de la convention- Délai de réalisation des travaux: 2 ans maxi-mum après l’obtention du prêt.    « l’Eco-prêt à taux zéro » pour la rénovation thermique des logements
150. Pour2009 et2010, l’objectif est detraiter 100000 logements.L’aide de l’Etat se décline en 2 points etdoit correspondre à 20% du montantdes travaux:- La Caisse des dépôts va mettre à dispo-sition 1,2milliard d’euros de prêts de 15ans à un taux de 1,9%.3mars 2009page9JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREECatégories de travaux éligiblesCaractéristiques techniques minimalesIsolation de la toitureplanchers de combles perdus: R 5 (m2.K) / Wrampants de combles aménagés: R 4 (m2.K) /Wtoiture-terrasse: R 3 (m2.K) / WIsolation des mursdonnant sur l’extérieurisolation par l’intérieur ou par l’extérieur: R 2,8 (m2.K) / WRemplacement des fenêtres et portes-fenêtres donnant sur l’extérieuret remplacement éventuel des portes donnantsur l’extérieurfenêtre ou porte-fenêtre: Uw 1,8 W / (m2.K)fenêtre ou porte-fenêtre munie de volets: Ujn1,8 W / (m2.K)seconde fenêtre devant une fenêtre existante:Uw ou Ujn 2 W/ (m2.K)porte donnant sur l’extérieur: Uw 1,8 W /(m2.K)- Installation ou remplacement d’un système dechauffage(associé le cas échéant à un système de ventila-tion performant)- ou d’une production d’eau chaude sanitaire(ECS)chaudière + programmateur de chauffage: àcondensation ou basse températurePAC chauffage + programmateur de chauffage:COP 3,3 PAC chauffage + ECS + programmateur dechauffage: COP 3,3 Installation d’une production d’eau chaudesanitaireutilisant une source d’é́nergierenouvelablecapteurs solaires: certification CSTBat, SolarKeymark ou équivalentInstallation d’un système de chauffageutilisantune source d’énergie renouvelableChaudière bois: classe 3Poêle bois, foyer fermé, insert: rendementsupérieur ou égal a`70%Les éléments du “bouquet de travaux”NB: Le détail des caractéristiques thermiques doit être fourni dans un arrêté du 2 ou du 3mars, à paraître au J.O.PrécisionDans notre numéro344, la retranscrip-tion des propos de Véronique Lagarde(avocat, LPA), concernant le projet de loiGrenelle I laissait penser que le texteétait définitivement voté. VéroniqueLagarde précise, à juste titre que, le pro-jet de loi Grenelle I va être à nouveauexaminé par l’Assemblée nationale.RéglementationSaisie immobilièreUn décret du 12février réforme le droit desentreprises en difficulté. Ces dispositionsconcernent notamment.les procédures dedésignation du mandataire ad hoc et de laconciliation, la sauvegarde, le redressementjudiciaire et la liquidation judiciaire.Le titreII du décret est consacré aux procé-dures de saisie immobilière et de distributiondu prix de l’immeuble(Décret n°2009-160 du 12février 2009 pris pourl'application de l'ordonnance n°2008-1345 du18 déc. 2008 portant réforme du droit des entre-prises en difficulté et modifiant les procédures desaisie immobilière et de distribution du prix d'unimmeuble, J.O du 13 fév. 2009, p.2596).Habitat socialDeux textes ont été publiés relatifs à la comp-tabilitédes offices publics de l’habitat : - un arrêté du 21janvier 2009 fixant le budgetdes OPH soumis aux règles de la comptabilitéde commerce (J.O. du 21 fév. p.3061).- un arrêté du 26janvier 2009 fixant le budgetdes OPH soumis aux règles de la comptabilitépublique (J.O. du 21 fév. 2009, p.3072).Conventions collectivesAvocats salariés: 3 textes sont étendus.- l'accord n°10 du 14novembre 2008 relatifaux salaires est étendu par arrêté du 5février(J.O. du 14, p.2697);- l'avenant n°11 du 12septembre 2008, relatifà la période d'essai (arr. du 11février 2009,J.O. du 18, p.2865);- l'avenant n°12 du 12septembre 2008, relatifà l'indemnité de départ volontaire à la retraite(arr. du 16 fév. J.O. du 21, p.3091).Personnel des cabinets d’avocats: 2 ave-nants sont étendus.- l'avenant n°94 du 21novembre 2008, relatifaux salaires minima (arr. du 5 fév. J.O. du 14,p.2696) et- l'avenant n°92 du 24octobre 2008, relatif àla période d'essai (arr. du 11 fév. J.O. du 18,p.2865).Par ailleurs, un décret n°2009-199 du18février 2009 modifie la réglementation dela profession d'avocat et transpose des direc-tives communautaires (J.O. du 20 fév. p.2965).Organisations professionnelles de l'habitatsocial: l'avenant n°4 du 23 oct. 2008, surl'évolution du salaire mensuel de base est éten-du par arrêté du 2février (J.O. du 10, p.2308).Promotion-construction: extension del'avenant n°1 du 10septembre 2008 àl'accord du 1erjuin 2005 portant création d'unPEI et d'un PERCOI (arr. du 11 fév. J.O. du 18,p.2862).Géomètres experts, topographes, photo-grammètres, experts fonciers: l'avenant du24avril 2008 relatif au régime de prévoyancea été étendu par arrêté du 11février (J.O. du18, p.2862).Économistes de la construction et métreurs-vérificateurs: l'avenant n°12 du 25juin 2008,relatif à la classification des emplois et l'accordn°65 du 25juin 2008 relatif à la valeur dupoint ont fait l’objet d’un arrêté d’extension(du 11 fév. J.O. du 18, p.2862).- un dégrèvement de taxe foncière estaccordé à hauteur de 25% des travauxd’économie d’énergie (art. 1391 E duCGI). Thierry Repentin, président del’USH explique qu’il a accepté de signerla convention car l’équilibre d’aide entrele parc privé et le parc public a été réta-bli grâce à cette mesure de dégrèvementde taxe foncière qui vient d’être adoptéepar le Parlement.2. Pour le logement privé, la 2econven-tion est signée avec la Fédération bancai-re française, l’ASF, la Fnaim, UNIS, laCapeb, la FFB, l’Ademe et le Comité stra-tégique du Plan Bâtiment Grenelle ainsique les établissements de crédit. Elle viseà promouvoir l’Eco-PTZ. Ariane Obolens-ky, directrice générale de la FBF, indiqueque l’objectif était de concevoir un pro-duit simple et qu’il faut maintenant pas-ser à la distribution de ce produit.
Abus de droit: normalisation destextes, incertitudes de la jurispru-denceL’article L64 du LPF attendait depuis unmoment déjà d’être mis à jour d’une juris-prudence qui l’avait dépassé. C’est désormaischose faite, avec l’article 35 de la LFR pour2008, qui étend son champ d’application àtous les impôts et à toutes les opérations,ainsi qu’en disposaient déjà le Conseil d’Etatet la Cour de cassation dans une approchecommune. Sur le fond, la définition de l’abusde droit reste inchangée, avec les deuxbranches traditionnelles que sont la fictivitéet le but exclusivement fiscal. Une réformebienvenue, car elle rend globalement lamatière plus lisible. Un certain soulagementaussi, le législateur ayant confirmé que lemotif devait bien être « exclusivement » fis-cal, et non pas « principalement » ou« essentiellement » comme le soufflaientbassement certaines voix de l’administration.Autre changement, dans l’air du temps, laprofessionnalisation de l’ancien CRAD (Comi- consultatif pour la répression des abus dedroit), désormais CAD (Comité de l’abus dedroit fiscal), qui s’enrichit des compétencesd’un notaire, d’un expert comptable et avo-cat fiscaliste. La procédure elle-même se veutplus contradictoire, ce qui permet d’espérer« que le comité sera plus équilibré dans sesavis », selon Guillaume Goulard. L’avocatregrette toutefois que dans son enthousias-me le législateur ait ajouté à « l’applicationlittérale des textes », seule visée par les juges,celle des « décisions »… Pourrait-on com-mettre un abus de droit en appliquant unejurisprudence? Ou, plus étonnant encore,une instruction administrative? Si tel était lecas, la solution serait en contradiction ouver-te avec la jurisprudence du Conseil d’Etat.Une interrogation reste donc ici ouverte.Autre point à signaler, l’élargissement duchamp de la pénalité de 80% : le contri-buable ne pourra plus arguer du fait qu’iln’est pas signataire de l’actif constitutif del’abus de droit pour y échapper, ladite péna-lité pouvant désormais s’appliquer à des per-sonnes autres que le seuls signataires.D’un côté les textes, de l’autre les juges, etc'est vers la jurisprudence qu’il convient de setourner pour définir la liste noire. A cetégard, il en va en matière d’abus comme enmatière de grands vins: il y a de bonnesannées, et de moins bonnes… 2008 fut faste,avec une série de 5 décisions(1)identifiant desmotifs non fiscaux pouvant justifier des opé-rations d’apport-donation. Ce schéma est eneffet au cœur des débats qui agitent les fron-tières de l’abus de droit fiscal, du fait del’économie de droit de mutation qu’il per-met. Pour retenir, dans les cinq décisions sus-mentionnées, qu’abus il n’y avait pas, la Courde cassation a notamment estimé quel’opération pouvait permettre d’accroître lepouvoir d’un donateur-gérant, ayant faitapport de la nue-propriété, ou encore demaintenir la « cohérence du patrimoinefamilial » lorsqu’il y a plusieurs enfants ouimmeubles par une mutualisation des aléaset une plus grande stabilité que l’indivision.Plus rare, un autre arrêt rendu àl’automne(2) aborde un cas d’apport de nue-propriété d’actions. Un groupe familial avaitconstitué 4 sociétés holding correspondantaux quatre branches de la famille. La Courde Cassation n’exclut pas qu’il soit avanta-geux de constituer autant de groupes qu’il ya de branches dans la famille, pour la « stabi-lisation du groupe familial ». Guillaume Gou-lard rappelle qu’il faudra tout de mêmeattendre la décision de renvoi.Une ombre plane sur ces solutions bien-veillantes: 2009 s’est ouverte sur unecondamnation(3), celle d’un apport de nue-propriété d’un immeuble, suivi de la dona-tion des parts à l’autre associé, la Cour deCassation déclarant la société fictive au motifqu’elle « n’avait pas pour objet la recherchede profit et aucun moyen financier pour lagestion de son patrimoine» et qu’il nes’agissait donc que d’éluder les droitsd’enregistrement. Pour Guillaume Goulard,le raisonnement ne tient pas au regard ducritère du but exclusivement fiscal. Reste que,dans ce contexte hésitant, mieux vaut semontrer prudent. En particulier, garder à3mars 2009page10JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE FFIISSCCAALLEEQuelques points à retenir dans l’actualité fiscaleLe cabinet d’avocats Gide Loyrette Nouel organisait, le 10février dernier, un petit-déjeuner débat autour de son équipe de droit fiscal. L’occasion de revenir sur lesdernières évolutions légales et jurisprudentielles de la fiscalité du patrimoine.Par Hélène Lécot(1)Cass., com., 26mars 2008, Cere, 20mai 2008,Tabourdeau, 23septembre 2008, Lamarque,21octobre 2008, Thurin, 4novembre 2008,Beneteau(2)Cass., com., 2octobre 2008, Henriot(3)Cass., com., 13janvier 2009, Wurstembergerl’esprit que la « dangerosité » d’un apportdonation de portefeuille de valeurs mobi-lières est plus élevée que celui d’unimmeuble. Il est en effet plus difficile dedémontrer un avantage non fiscal, surtoutlorsque le bénéficiaire est unique: plus demutualisation des risques ou d’alternative àl’indivision. En toutes hypothèses, le meilleurmoyen d’éviter l’abus de droit, selon Guillau-me Goulard, est le plus simple: se donner lapeine d’expliciter les buts non fiscaux de lasociété dans les statuts. Et, bien sûr, faire pro-duire à la société tous les effets de sa nature:fonctionnement régulier, pas de dissolution àtrop courte échéance, etc.Contrôle fiscal: à qui le tour?Le contrôle fiscal s’adjoint une procédure ori-ginale, celle du contrôle sur demande. Le dis-positif vise les déclarations de successions etles actes de donations entre vifs. Les bénéfi-ciaires d’au moins un tiers de l’actif net trans-mis peuvent demander à l’administration decontrôler la valeur des biens dans les troismois à compter de l’enregistrement de ladonation ou de l’acte successoral. Avantagede la manœuvre: une fois le contrôle opéré,le délai de reprise de l’administration estréduit de trois à un an. Selon Laurent Moda-ve, ce système peut s’avérer tout à fait inté-ressant: au mieux, l’administration n’a pas letemps de contrôler; au pire, une mauvaisesurprise est écartée. Mais attention,l’application est exclue en cas de régime defaveur. Et, surtout, le contrôle sur demandeest encore en sursis: le gouvernement leconçoit à titre expérimental jusqu’en 2011.Du côté du contentieux, point de révolution,mais des apports notables: tout d’abord,une extension de la garantie contre leschangements de doctrine (L80A du LPF) àtoutes les règles de recouvrement et pénali-tés, et plus seulement aux règles d’assiette.Les règles de procédure restent toutefoishors champs. Ensuite, l’article L80B duLPF accueille deux nouveaux cas d’accordtacite de l’administration, lorsqu’elle estinterrogée par le contribuable: qualificationde BIC/BNC, et la soumission IS/IR d’unesociété civile. Troisième progrès, le « rescritvaleur »: il s’agit de la possibilité de consul-ter l’administration sur la valeur vénaled’une entreprise ou d’une société avantdonation. L’administration dispose d’undélai de six mois pour répondre, mais unefois la valeur validée, le contribuable sera àl’abri d’une contestation s’il opère sa dona-tion dans les trois mois.
Niches fiscales: un plafond, deuxplafonds…Sujet politiquement délicat et technique-ment complexe, les « niches » fiscalesavaientfait l’objet d’une première tentative de réfor-me il y a trois ans, qui avait eu l’honneurd’une censure du Conseil Constitutionnelpour… illisibilité. Pour Gilbert Ladreyt, euégard à la complexité des nouveaux textes, legrief n’a pas totalement disparu.Le principe de départ est simple: un plafon-nement global vient limiter les avantages fis-caux à 25000 majorés de 10% du revenuimposable par foyer fiscal. (article91 LDF2009). Exemple: prenons un contribuable dis-posant d’un revenu de 300000. Le plafondsera à son égard de 55000 (25000+10% de300000). Seuls sont concernés les avantagesaccordés en contrepartie d'un investissement(défiscalisation immobilière, abattementspour régimes micro, crédit d'impôt pouracquisition de la résidence principale…), àl’exclusion de ceux liés à la situation person-nelle du contribuable (pensions alimentaires,dépendance ou handicap) et, bien sûr, desdons et du mécénat. Le plafond s’appliqueaux investissements réalisés à compter du1erjanvier 2009. Au-dessus du plafond?L’avantage est perdu.Toutefois, les choses se compliquent avec lesmesures de sous-plafonnement spécifiquesqui viennent modifier les régimes de défisca-lisation immobilière. Résumons:Monuments Historiques: trois nouvellesconditions viennent déterminer la déductibi-lité des charges:1. délai de conservation de 15 ans à comp-ter de la date d’acquisition de l’immeuble oudes parts de SCI2. obligation de détention directe, sauf SCIfamiliale ou ayant reçu agrément3. exclusion des immeubles mis en copro-priété après le 1erjanvier 2009.Mais le régime a pour lui un charme que lesautres n’ont pas: l’avantage échappe au pla-fonnement global.Outre-mer:1.pour les particuliers, on distingue deuxrégimes: s’agissant des investissements dansle secteur du logement, la réduction d’IR estplafonnée à 40000 par an. Pour les investis-sements dans le système productif donné enlocation, le plafonnement est plus important(80000 / 100000 ). Pourquoi cette faveur?« Car on tient compte de la rétrocessiond’une part de l’économie fiscale àl’exploitant loueur», explique Gilbert Ladreyt(50 / 60%). Dans les deux cas, le contribuablea la possibilité d’opter pour un plafonne-ment à 15% des revenus imposables, solu-tion qui se révèle intéressante pour des reve-nus supérieurs à 267000. La loi aménage lapossibilité de réaliser l’investissement produc-tif par le biais d’une société à l’IS.2.pour les entrepreneurs, les seuils sont plusélevés et, contrairement aux particuliers, lapossibilité de remboursement est maintenue.LMP et LMNP:1. LMP: le statut de loueur en meublé pro-fessionnel devient plus difficile à obtenir. Lesdeux conditions de recettes (en plus del’inscription au RCS) sont désormais cumula-tives et non plus alternatives, ce qui devraitréduire de manière substantielle le nombrede personnes pouvant bénéficier du statut:- recettes annuelles supérieures à 23000,et- recettes de LMP supérieures aux revenusd’activité du foyer fiscal.Même philosophie s’agissant de l’exonérationdes plus-values, les seuils étant rabaissés res-pectivement de 250000à 90000 (exonéra-tion totale) et de 350000à 126000 (exoné-ration partielle). Cadeau de consolation, laprise en compte des frais financiers engagéspour le lancement de l’activité.2. LMNP: le dispositif est aussi durci. Lesdéficits sont désormais imputables exclusive-ment sur les bénéfices de même nature (loca-tion meublée). En revanche, le délaid’imputation est porté de 6 à 10 ans. Le régi-me des micro-entreprises (micro BIC) estmaintenant réservé aux loueurs dont lesrecettes ne dépassent pas 32000 (au lieu de80000) et l’abattement forfaitaire pourcharges est ramené à 50% (au lieu des71%). Autre nouveauté, une réductiond’impôt de 5%, dans la limite de 25000,est instaurée au titre des investissementslocatifs réalisés dans certaines résidencesmeublées (personnes âgées ou handicapées,résidences étudiantes…). Un cadeau un peuempoisonné, car la contrepartie est uneréduction de 15% de la based’amortissement. « On perd d’un côtél’économie fiscale gagnée de l’autre » regret-te Gilbert Ladreyt.Malraux: la déduction de charges est rempla-cée par une réduction d’impôt pour toutesles demandes de permis de construire oudéclaration de travaux déposées après le1erjanvier 2009, à hauteur de 30 ou 40%selon la localisation (zones de protection dupatrimoine/secteur sauvegardé), et plafonnéà 100000. L’innovation majeure est uneextension du dispositif aux locaux profession-nels. En revanche, l’engagement de locationest porté de 6 à 9 ans.Robien/Borloo: outre l’introduction de cri-tères liés à la qualité environnementale desbâtiments, le nouveau régime substitue uneréduction d’impôt de 25% du prixd’acquisition (20% à compter de 2011) éta-lée sur 9 ans, au régime actueld’amortissement. Le dispositif s’appliquedans la limite d’un logement par an et de300000. Une réduction supplémentaire de2% par an est prévue contre l’engagementde louer sur 6 années de plus (15 ans), soitune réduction totale d’impôt de… 37%. Onne saurait reprocher au dispositif de n’êtrepas incitatif. Pour 2009, l’option reste pos-sible entre les deux régimes. Le fait est que leprofil des bénéficiaires va changer: alors quel’amortissement intéressait les personnesayant déjà des revenus fonciers, « le nouveaudispositif s’adresse à un public plus large »estime Gilbert Ladreyt.Quelle appréciation porter sur ces disposi-tions? Au-delà de leur technicité, ces mesuresde plafonnement vont contraindre à repen-ser certains gros projets, à multiplier les inves-tisseurs et le recours aux sociétés IS.Bouclier fiscal: quandl’administration réinvente lescontrats d’assuranceDrôle d’histoire. En août2008, une instruc-3mars 2009page11JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE FFIISSCCAALLEE(4)26août 2008, n°83, BOI 13-A-1-08.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilier
tion de l’administration est venue dire,s’agissant des revenus de référence àprendre en compte pour la définition duratio de 50%, que devaient être inclus lesproduits des contrats d’assurance-vie « autresque ceux en unité de compte »(4).L’assurance-vie en unités de compte est celleinvestie sur des supports à risque (actions,etc.) à la différence des contrats en eurosL’administration fait ici une distinction quin’existe pas ni dans le CGI ni dans le codedes assurances mais qui a motivé le rejet denombre de demandes de bouclier. Assouplis-sant sa position, l’administration a toutefoisadmis de ne