mardi 3 juin 2025

360 – 30juin 2009

AccueilAnciens numéros360 - 30juin 2009
■ Jurisprudence récente p. 2 à 3
Maîtrise d’œuvre
✓ Prouver l’existence d’une mission de maîtrise d’œuvre sans contrat écrit

Construction
✓ Rebouchage d’une fissure extérieure par le constructeur 8 ans après réception : reconnaissance de responsabilité ?

Promesse de vente
✓ Condition suspensive de prêt et mandat de financement
✓ Lorsque le promettant n’est pas propriétaire au jour de la signature

Succession
✓ Assignation pour les héritiers de l’administrateur judiciaire

■ Au parlement p. 4
✓ Grenelle I
✓ Projet de loi tourisme
✓ Sociétés publiques locales
✓ Tarifs des syndics
✓ Loi littoral
✓ Réforme de la taxe professionnelle

■ Réglementation p. 5
✓ Agrément des géomètres étrangers
✓ Travaux facilités pour accessibilité
✓ Mesure d’activité du radon
✓ Modification simplifiée des POS et PLU

■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Les dernières réponses publiées

■ En bref p. 7
✓ Nominations,
✓ Arrêtés Eco-PTZ, normalisation

■ Acteurs p. 8
✓ Pierre Etoile : un promoteur confronté aux contradictions du développement durable

■ Rencontres p. 8
✓ La hausse des loyers dépassant 25 % pousse les locataires à renégocier les baux de bureaux.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à3Maîtrised’œuvreProuverl’existenced’unemissiondemaîtrised’œuvresanscontratécritConstructionRebouchaged’unefissureextérieureparleconstructeur8ansaprèsréception:reconnaissancederesponsabilité?PromessedeventeConditionsuspensivedeprêtetmandatdefinancementLorsquelepromettantn’estpaspropriétaireaujourdelasignatureSuccessionAssignationpourleshéritiersdel’administrateurjudiciaireAUPARLEMENTp.4GrenelleIProjetdeloitourismeSociétéspubliqueslocalesTarifsdessyndicsLoilittoralRéformedelataxeprofessionnelleREGLEMENTATIONp.5AgrémentdesgéomètresétrangersTravauxfacilitéspouraccessibilitéMesured’activitéduradonModificationsimplifiéedesPOSetPLUREPONSESMINISTERIELLESp.6LesdernièresréponsespubliéesENBREFp.7Nominations,ArrêtésEco-PTZ,normalisationACTEURSp.8PierreEtoile:unpromoteurconfrontéauxcontradictionsdudéveloppementdurableLesSCPIamortissentlacriseUneétudequevientdepublierl’IEIFfournitunesérieinté-ressantedechiffressurlesfondsimmobiliersfrançais.Fin2008,lacapitalisationdusecteurétaitestiméeà53,8milliardsd’euros.Lapremièreplaceenrevientauxsociétésimmobilièrescotéesqui,avec68sociétéstotalisent33,95milliards.Parmielles,lesSIICsontlesplusnombreuses(46sociétéssurles68)maissurtout,ellesreprésententlapartessentielledelacapitalisation(31,3milliards).LesSCPIavec130sociétés,atteignent17,3milliards.Enfin,lesOPCVMimmobiliersreprésentent2,5milliards(46organismes).Quantàlacollecte,elles’estélevéeà1,1milliarden2008pourl’ensembledusecteurdesfondsimmobiliers.Lessociétésimmobi-lièrescotéesontcollecté1,1milliardd’euros,alorsquelesSCPIattiraient874millions.LesOPCVMimmobiliersenrevancheontétéendécollectepourunmontantlégèrementsupérieurde888millions.Aucoursdel’année2008,l’ensembledesfondsimmobiliersontdistribué3,4milliardsd’eurosetperçu7,2milliardsdeloyers.LesOPCI,quisontencoredecréationrécente(avril2007),sontaunombrede60etcapitalisent6milliardsd’euros.DansleclassementcommundesfoncièrescotéesetgroupesdegestiondeSCPI,entermedecapitalisation,14sociétésdépassaientlemilliardd’eurosfin2008.LafoncièreUnibail-Rodamcoestlarge-mententêteavec8,7milliards,devantlesSCPIdel’UFGà4,9mil-liards.Suiventquatresociétésfoncières:Foncièredesrégions(3,2milliards),Gecina(3,1),Icade(2,9)etKlépierre(2,9)puislesSCPIduCréditAgricole(1,7milliard).Surles20sociétés,oncomp-te10groupesdeSCPIet10foncières.LesSCPIsontessentiellementinvestiesenimmobilierd’entreprise(93%)soituneorientationplusmarquéequecelledessociétésimmobilièrescotées(82%enimmobilierd’entreprise).Pourlesperformancesdel’année2008,l’écartentrelestypesdeplacementsestparticulièrementaccusé:alorsquelaperformanceestnettementnégativepourlesSicavimmobilières(-42,2%)etdansunemoindremesurepourlesfoncièrescotées(-36,0%),elleesttrèslégèrementpositivepourlesSCPI(+0,7%).Mesuréesurtroisans,lacomparaisonlaisseencorel’avantageauxSCPI.Ilfautprendredureculsur5anspourquelacomparaisondeviennefavorableauxfoncièrecotées:performanceannuellede16,1%,alorsquelesSicavimmobilièresplafonnentà3,1%.PourlesSCPI,laperformanceannuellesur5ansestde9,9%.LesSCPI,danslestempsdecrise,montrentdoncunenouvellefoisleurrôled’amortisseur,particulièrementappréciablepourlesépargnants.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 36030JUIN 2009ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRES p.8 La hausse des loyers dépas-sant 25% pousse les locatairesà renégocier les baux debureaux.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineLe prochain numéro de Jurishebdoun numéro spécial consacréà la jurisprudence
30juin 2009page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEMaîtrise d’œuvreProuver l’existence d’une mis-sion de maîtrise d’œuvre enl’absence de contrat écrit(CA Paris, Pôle 4, Ch. 9, 28mai 2009, n°07/12572)M.D., économiste de la construction, n'avaitpu obtenir paiement de sa mission« d'assistance dans les études de l'opérationde réhabilitation d'immeuble » réalisé pourM.B., avec lequel, en raison de liens d'amitiéles unissant, aucun contrat écrit n'avait étéconclu. Il avait alors assigné ce dernier devantle TI, lequel avait fait droit à sa demande.M.B. a interjeté appel.« Considérant que M.B. […] soutient à l'appuide son appel que M.D. n'avait pour missionque d'évaluer l'enveloppe financière de sonprojet sur la base de données techniques qu'illui transmettait […]; que les prestationsdont il demande la rémunération ont étéeffectuées à sa seule initiative en détour-nant et en réutilisant les documents exis-tants[…] ou encore se sont limitées à desimples tâches de secrétariat […];Que M.D. réplique que M.B. l'a chargé d'unemission non seulement financière mais aussitechnique et que ses travaux (plans et descrip-tif des prestations) ne sont nullement la copieservile de plans élaborés préalablement pard'autres intervenants […];Considérant que […] les 6 plansd'aménagement des logements datés du3mars 2006 concernant les studios du rez-de-chaussée et les appartements de deux piècesdes 1eret 2eétages que M.D. fait valoir com-me étant le produit de son travail reprennentde toute évidence les esquisses des proposi-tions d'aménagement qu'il avait dessinées dèsle 10décembre 2005 […];Que l'appelant ne démontre pas que le des-criptif des travaux à prévoir pour chaque corpsd'état ait été rédigé à partir d'un documenttype […]; non plus que les corrections etobservations aient été émises par un profes-sionnel mandaté à cet effet, limitant ainsi letravail de correction de M.D. à un simple« copier/coller »;Que M.D. est donc bien fondé en sa deman-de de rémunération des prestations qu'il aénumérées dans la facture litigieuse qui com-prennent notamment la visite des lieux, lesplans de projet des logements et équipementstechniques, la consultation des entreprises, ycompris les visites et assistances etl'établissement des tableaux d'analyse dontl'ensemble ne se limite pas, de toute évi-dence, à une étude strictement financièremais à une mission de maîtrise d'œuvre;Que la somme de 8970 n'est pas excessiveen prenant pour base soit, comme le faitl'appelant, un travail, en l'espèce justifié, de89heures évalué à 100 TTC de l'heure soit,comme l'indique l'intimé, un pourcentagede 2,50% du montant moyen des tra-vaux envisagés(300000) qui est bien infé-rieur au barèmepratiqué habituellementpar l'Ordre des architectes ».Observations de Jurishebdo: En l’absence decontrat écrit, la preuve de la mission de maîtri-se d’œuvre devait ressortir de tout écrit outémoignage susceptible de la rendre vraisem-blable. En l’espèce, de la datation des planspouvait être déduite l’identité de leur auteur;du caractère détaillé du descriptif des travaux,la nature créative du travail effectué, nonsimple « copié/collé ». Venaient s’ajouter à cescommencements de preuve par écrit le dépla-cement sur les lieux et la prise en charge desappels d’offres, l’ensemble rendant inopérantl’allégation d’une simple mission d’étudefinancière. Ce mécanisme de présomptionpeut bien sûr jouer, à l’inverse, en faveur dumaître d’ouvrage (Civ., 3e, 20janvier 2004,n°02-12674). Il est également susceptible des’appliquer à la rémunération, si les faitsdémontrent que le maître d’ouvrage a tacite-ment accepté des conditions financièresposées par le maître d’œuvre (Civ., 3e, 4juin2008, n°07-14665). En l’absence de telles cir-constances, la cour devait se référer auxusages de la profession pour apprécier lecaractère raisonnable de la demande de paie-ment. Trois modes de fixation des honorairescohabitent: le forfait, la vacation horaire et larémunération au pourcentage du coût destravaux (entre 7 et 12%), cette dernière étantla plus courante pour les missions complètes.À noter que depuis une décision du Conseil dela concurrence (10juin 1997, n°97D45), l'Ordredes architectes français n’est plus autorisé àdiffuser des barèmes d'honoraires.ConstructionRebouchage d’une fissure exté-rieure par le constructeur huit ansaprès réception: reconnaissancede responsabilité?(CA Paris, 2eCh.A., 13mai 2009, n°08/06972)En 1985, les époux B.avaient confiél'édification d’une maison à la société X, dontla réception était intervenue en 1988. Par actenotarié du 30octobre 2003, ils l’avaient ven-due aux époux G.Ces derniers, invoquantl'existence de fissures qui leur auraient été dis-simulées lors de l'acquisition, avaient assignéleurs vendeurs et la société X.Le TGI ayantdéclaré irrecevable comme prescrite leuraction contre la société, ils ont interjeté appel.« Considérant […] queplus de dix anss'étaient écoulés lorsque les époux G.ontassigné la société X.en octobre2004 aux finsd'expertise commune puis en novembre2006au fond;Que les époux G.se prévalent des dispositionsde l'article 2248 du code civil qui énonce que« la prescription est interrompue par la recon-naissance que le débiteur ou le possesseur sefait du droit de celui contre lequel ilprescrivait », invoquant l'exécution volontairede travaux de reprise des fissures par leconstructeur en 1996;Mais considérant que pour interrompre laprescription, la reconnaissance du droit decelui contre lequel le débiteur prescrivaitdoit être claire, précise et dénuéed'équivoque, et qu'elle ne produit d'effetque pour les préjudices causés par lesdésordres reconnus;Que s'il ressort d'une facture de la sociétéC.du 20décembre 1996 d'un montant de5487,30francs TTC qu'à cette époque, la socié- X.a, dans le cadre du service après vente dela marqueX., commandé à cette sociétél'exécution de travaux sur la maison des épouxB.consistant dans le rebouchaged'une fis-sure extérieure sous sol sur pignon gauche(fissure infiltrante) […] ce document est à luiseulinsuffisant à établir que le construc-teur a reconnu que sa responsabilité étaitengagée au titre de dommages relevant del'article 1792 du code civil, s'agissant d'uneintervention amiable d'ampleur très limitée ».Observations de Jurishebdo: L’article 2248 aété transféré à l’article 2240 du code civil parla loi n°2008-561 du 17juin 2008 portantréforme de la prescription civile, après avoirété expurgé de la référence au « posses-seur ». La règle reste inchangée pour le« débiteur» (ici, le constructeur): la recon-naissance par celui-ci du droit de celui contrelequel il prescrit (en l’espèce, les proprié-taires) est susceptible d’interrompre le délaide prescription et d’ouvrir droit à agir « pourl'ensemble des préjudices causés par lesdésordres reconnus », dans le cadre d’unnouveau délai décennal (Civ., 3e,24novembre 1987, n°86-13418). L’intérêt decette disposition est de donner effet à une
30juin 2009page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEreconnaissance tacite, ce qui lui confère laforce d’un aveu. D’où l’exigence del’évidence: le comportement du constructeurdoit témoigner de ce qu’il agissait en consé-quence et en conscience de sa responsabilité,ce qui ne pourra se déduire que « d’actesnon équivoques » (Civ., 3e, 15mars 1989,n°87-17573). Tel n’était pas le cas enl’espèce, selon la cour, pour deux raisons: lecaractère amiable de l’intervention, combi-née à sa faible importance.SuccessionAssignation par les héritiers del’administrateur judiciaire(CA Paris, 2eCh. À, 13mai 2009, n°08/07686)Les héritiers de M.H., reprochant àl’administrateur de la succession des fautesdans l'exécution de sa mission, notammentl’insuffisance de l’état locatif dressé pour lavente d’un immeuble, l’avaient assigné enréparation. Déboutés de leurs prétentions enpremière instance, ils ont interjeté appel.«Considérant que les consorts H.ne produi-sent pas […] la promesse […] ni les avenantspar lesquels elle a été prorogée qui permet-traient à la cour d'apprécier, au regard desconditions contractuellement arrêtées notam-ment en ce qui concerne l'état d'occupationde l'immeuble, dans quelle mesure les négli-gences de Maître S.ont retardé la réitérationde la vente au 25février 2005 ou entraînépour eux des frais supplémentaires […];Qu'ainsi que l'a pertinemment relevé le pre-mier juge, les frais financiers d'éviction, dedéménagement et de relogement des loca-taires, d'installation de portes blindées, de gar-diennage et de procédure résultent de lasituation réelle de l'immeuble et non del'insuffisance de l'état locatif fourni parMaître S.; que les consortsH., […] ne justi-fient ni de la date à laquelle ils ont payé lesdroits de succession ni des pénalités ou majo-rations de retard encourues […]; qu'ils nepeuventse prévaloir à la fois de ce que le prixde la vente devait servir à payer les droits desuccession et invoquer un préjudice résul-tant de la perte de chance de réaliser unplacement financier avantageux».Observations de Jurishebdo: Le délai maxi-mum imposé aux héritiers pour payer lesdroits de succession est de six mois. En cas deretard, un intérêt est à l'administration fis-cale. Cette charge supplémentaire participaitdes griefs que les héritiers faisaient valoir àl’encontre de l’administrateur judiciaire. Enoutre, ceux-ci alléguaient de ce que le caractè-re incomplet de l’état locatif avait joué en leurdéfaveur dans la négociation de la vente.Autant d’arguments inefficaces, faute pour leshéritiers de démontrer la réalité de leur préju-dice par la production des actes de vente etavis fiscaux pertinents. Quant au lien de causa-lité, l’état de l’immeuble ne saurait être impu-table à un mandataire, non plus que les diffi-cultés et lenteurs dues à une situation locativecomplexe. Il n’y aura faute de sa part quedans le cadre de ses attributions directes, telleque l’obligation de dresser inventaire desmeubles qu'il est chargé de vendre (Civ., 1e,13mars 1990, n°88-18013).Promesse de venteCondition suspensive de prêt etmandat de financement(CA Paris, 2eCh.A., 13mai 2009, n°08/08059)Le 29avril 2005, les époux B.avaient vendu auxconsorts M.un bien immobilier, par l'entremisede l’agence immobilière C.et sous la conditionsuspensive de l'obtention par M.M. d'un prêtde 55218. Le 7juin 2005, se prévalant d'unrefus de financement, les consorts M.avaientinformé l’agence qu'ils ne donnaient pas suite àl'opération. Condamnés à verser 15000 auxépouxB., ils ont interjeté appel.« Considérant que […] les consorts M. […] nerapportent pas la preuve qu'ils ont déposédans le délai convenu une demande de prêtcorrespondant aux caractéristiques définiesau compromis, la lettre de la Société Généra-le produite, du 27mai 2005, qui ne précisepas les motifs du refus, mentionnant que lademande a été présentée le 21mai 2005,soit plus de 10 jours après la signature ducompromis et ne fournissant aucune indica-tion sur la durée et le taux d'intérêt duprêtsollicité;Considérant, au surplus, que la sociétéC., aussi-tôt informée du refus de la Société Générale, aécrit le 3juin 2005 aux consorts M.pour les avi-ser de ce qu'elle était en mesure de trouverune banque qui accepterait de leuroctroyer un créditdans le cadre du mandatde financement prévu au compromis […];Que […] la CAFPI déclare qu'ayant à lademande de la société C.pris contact télépho-niquement avec MmeM.le 31mai 2005 pourune simulation suivie d'un rendez-vous, aucu-ne suite n'a été donnée à cet entretien télé-phonique ni aucun dossier constitué […];Qu'il s'ensuit que la condition suspensive n'apu se réaliser du fait des négligences et réti-cences des consorts M. […]».Observations de Jurishebdo: Le motif décisifde la mise en jeu de l’article 1178 réside dans lenon-respect du délai convenu pour présenterla demande, et dans l’absence de preuve quecelle-ci était bien conforme aux caractéristiquesconvenues. Le « mandat de financement »n’est qu’une faculté offerte aux acquéreursayant nécessité de recourir à un prêt. Mais cecaractère supplétif a pour corollaire son carac-tère accessoire: autrement dit, il ne dispensepas les acquéreurs de leur obligation principalede mener des diligences personnelles (CA Ver-sailles, 24mars 2000, n°1998-4698).Lorsque le promettant n’est paspropriétaire au jour de la signature(CA Paris, Pôle 4, Ch. 9., 28mai 2009, n°07/11440)Le 16juillet 2001, la société L.promettait devendre un terrain aux époux M.Faisant valoirque la vente n'avait pu se réaliser du fait quela société L.n'était pas propriétaire lors de lasignature de la promesse, les épouxM.l’avaient assignée en restitution del’indemnité versée. Déboutés en première ins-tance, ils ont interjeté appel.« Considérant […] l'inaptitude ne peuts'apprécier qu'au moment doit se faire letransfert de propriété; qu’en l'espèce celui-ci aété différé jusqu'à l'issue de la condition sus-pensive de la délivrance par l'autorité adminis-trative de l'autorisation de vente du 16avril2002 et que la société L.est devenue entre-temps propriétaire, le 1ermars 2002, de sorteque le transfert de propriété était parfaite-ment réalisable et que la promesse de ventene peut être considérée comme la vente de lachose d'autrui […]».Observations de Jurishebdo: Pour qu’unevente tombe sous le coup de l’article 1599 ducode civil, selon lequel la vente de la chosed’autrui est nulle, deux conditions sontrequises: non seulement un défaut de pro-priété du vendeur, mais encore, un transfertde propriété immédiat, ce qui n’était pas le casen l’espèce, la vente ayant été conclue souscondition suspensive. En outre, la jurispruden-ce a fait de la nullité de l’article 1599 une nulli- relative, ouverte au seul acheteur et suscep-tible d’être couverte lorsque le risqued'éviction a disparu avant toute action en nul-lité: soit que le véritable propriétaire ait ratifiéla vente, soit, comme en l’espèce, que le ven-deur ait entre-temps acquis la propriété de lachose vendue (Civ, 1e, 12juillet 1962). H.L.Pages réalisées par Hélène Lécot
30juin 2009page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREEA l’assembléeGrenelle ILes députés ont poursuivi le 15juinl’examen du projet de loi Grenelle I.L’article 41aborde la question desdéchets. Il fixe des objectifs de réductionde production d’ordures ménagères et pré-voit notamment le principe d’une fiscalitéincitant à la réduction des déchets (partvariable obligatoire de la TEOM ou REOMdans un délai de 5 ans).L’article 41 biscrée une exonération detaxe foncière pour les usines qui sont bran-chées sur des incinérateurs. Yves Cochet atenté, mais sans succès, de faire supprimercet article (JO AN déb. 16juin, p.5313) etl’article a été voté.L’article 45programme des réformes dans denombreux domaines: développement del’information sur l’environnement, simplifica-tion des procédures d’enquête publique,réorganisation de l’expertise publique enmatière d’environnement. Michel Pironexplique que l’objectif de la simplificationdes enquêtes publiques est qu’elles ne soientplus des gisements de contentieux.Cet article prévoit aussi que, en casd’annulation contentieuse du PLU,l’ancien POS peut faire l’objet de révisionssimplifiées pendant les deux ans suivant ladécision du juge devenue définitive. YvesCochet observe qu’il s’agit de répondre auproblème soulevé à Angers parl’annulation d’un PLU par un jugement du21avril 2009 (p.5321). Son amendementde suppression (n°519) a été rejeté.Projet de loi tourismeLes députés ont commencé le 16juinl’examen du projet de loi de développe-ment et de modernisation des services tou-ristiques. Il comporte notamment uneréforme du régime juridique de la vente devoyage et du classement des hébergementstouristiques, explique Hervé Novelli (JO ANdéb. 17 juin, p.3552). Jean-Louis Léonard,rapporteur, indique que la nouvelle procé-dure de classement hôtelier sera effectuéepar des organismes évaluateurs indépen-dants, agréés par le Cofrac. Il annonce desamendements pour étendre la procédurede classement à l’ensemble des héberge-ments touristiques marchands et à simpli-fier la procédure relative aux chambresd’hôtes (p.5355). Il ajoute qu’il sera néces-saire de moderniser le régime juridique etfiscal des résidences de tourisme. A suivre.Au SénatSociétés publique localesLes sénateurs ont adopté le 4juin une pro-position de loi sur les sociétés publiqueslocales. Son auteur, Daniel Raoul, expliqueque le texte permettra aux collectivitéslocales de contracter avec une sociétépublique locale en tenant compte de lajurisprudence de la CJCE qui précise lesconditions dans lesquelles une collectivitépeut être dispensée d’appliquer les règlescommunautaires des marchés publics (JOSénat déb. 5juin p.5604).Le rapporteur, Jacques Mézard, indiqueque les SEM locales sont soumises aux pro-cédures de mise en concurrence car ellescomportent au moins un actionnaire privé,d’où l’intérêt de créer des sociétéspubliques locales.Les sociétés publiques localesd’aménagement ont été créées par la loidu 13juillet 2006 (ENL). La proposition deloi créerait des SPL pour réaliser, outre lesactivités déjà ouvertes aux SPLA, des opé-rations de construction ou pour exploiterdes services publics à caractère industrielou commercial ou toutes autres activitésd’intérêt général. Elles seront constituéessous forme de SA dont l’ensemble desactions est détenu par des personnespubliques.L’article 2 de la proposition de loi élargitl’objet des SPLA pour leur permettre dedevenir de réels outils d’aménagement etde rénovation urbaine (acquisitions fon-cières, constructions ou réhabilitations,acquisitions et cessions de baux commer-ciaux, expropriations).Yves Jégo rappelle que les SPLA ont étécréées en 2006 à titre expérimental pour 5ans (p.5608). Les nouvelles SPL devrontexercer leur activité exclusivement pour lecompte de leurs actionnaires.L’article 1er crée dans le code général descollectivités territoriales une section consa-crée aux sociétés publiques locales (art. L1525-4). Les SCPL seront créées par les col-lectivités territoriales et leur groupementqui détiendront la totalité du capital.Un amendement (n°2) pérennise les SPLAen supprimant la durée expérimentale de5 ans qui était prévue dans l’article L 327-1du code de l’urbanisme. Il a été voté(p.5616) à l’initiative de Jean-Pierre Sueur.L’article 2 précise le régime des SPLA etnotamment leur objet. Un amendement aété voté pour indiquer que la SPLA nepourra procéder par voie d’expropriationque pour les conventions qui les lient àleurs membres et pour exclure le recours austatut de la société par actions simplifiées.L’ensemble du texte a été voté (p.5618).Caisses d’épargneLe Sénat a examiné le 8juin le projet de loirelatif à l’organe central des caissesd’épargne et des banques populaires.Roger Karoutchi explique que cette unionn’est pas une fusion : les deux réseauxdemeureront distincts. Les caissesd’épargne continueront à lutter contrel’exclusion bancaire, à financer le logementsocial et à contribuer à l’amélioration dudéveloppement économique. Les banquespopulaires resteront attachées à la promo-tion de la culture et de l’entrepreneuriat(JO déb. Sénat 9juin, p.5806). PhilippeMarini rappelle que les caisses d’épargneet Natixis “se sont livrées à une politiqueonéreuse d’acquisitions immobilières, et ceen haut de cycle, avec notamment le mon-tage complexe de l’acquisition du contrôlede Nexity et l’opération Foncia” (p.5808).Le nouvel organe central disposera d’unstatut de SA ayant la qualitéd’établissement de crédit. Le texte a étéadopté le 9juin (JO Sénat 10juin, p.5880),et la loi publiée (loi 2009-715 du 18 juin2009, J.O. du 19, p. 9971).Loi littoralJosselin de Rohan a interrogé Hubert Falcosur les raisons de l’absence de parution dedécret d’application du texte qui exclutl’application de la loi littoral sur les rivesdes rus et étiers localisés en amont d’unelimite située à l’embouchure du coursd’eau. Le secrétaire d’Etat a répondu quedes consultations étaient engagées auniveau local. Le sénateur en conclut : nousattendrons encore longtemps la parutiondu décret! (JO Sénat déb. 10juin, p.5832).Tarifs des syndicsRépondant à Christian Cambon, Luc Chatela affirmé, tout en constant une réelle amé-lioration de la situation “s’il apparaît que lesefforts des professionnels qui sont réels - j’yinsiste -, s’essoufflent, je me réserve la possi-bilité de recourir à un arrêté, sur la base del’article L 113-3 du code de la consomma-tion, pour rendre obligatoire la présenta-tion des contrats selon la préconisation duCNC” (JO Sénat déb. 10juin, p.5842).
30juin 2009page5JURIShheebbddooimmobilierRREEGGLLEEMMEENNTTAATTIIOONNEENN BBRREEFF>Pierre Bibolleta été élu pour un nou-veau mandat de président au conseil supé-rieur de l’Ordre des géomètres experts.Il veut systématiser la prise en compte dudéveloppement durable dans la gestiondes métiers du géomètre expert.>Pascale Poirota étéélue présidente du SNAL.Elle succède à Dominiquede Lavenère à la tête dusyndicat des aménageurs.Présidente de la chambreIle-de-France Picardie duSnal depuis 2005, PascalePoirot gère la sociétéd’aménagement “Urbanisme contempo-rain” basée à Parmain (Val d’Oise).>Michel Havard, député UMP de Lyon, aété élu président de l’association HQE. Ilest aussi vice-président du groupe d’étudeEco-construction de l’Assemblée nationale.>La Fnaim s’est déclarée défavorable àl’idée d’un bonus-malus écologiqueassis sur les droits de mutation>Le conseil d’administration du collecteur1% Alliancea été suspendupar arrêtéde la ministre du logement du 19 juin2009.Agrément des géomètres étran-gersUn décret du 15juin prévoit les modalités deprise en compte des compétences profession-nelles pour les ressortissants d'un Etatmembre de l'Union européenne ou partie àl'accord sur l'Espace économique européen.Le professionnel doit disposer d'une attesta-tion de compétence d'un de ces Etats etavoir suivi une formation. La formationrequise est d'une durée minimale de troisans, sauf exceptions. Pour les Etats qui neréglementent pas la profession, la qualifica-tion est reconnue à ceux qui ont exercé dansleur Etat pendant 2 ans au cours des 10 der-nières années. Mais un stage d'adaptationpeut être requis du ministre chargé del'urbanisme.(Décret n°2009-696 du 15juin 2009 modifiant lerèglement et le code des devoirs professionnels de laprofession de géomètre expert, J.O. du 17, p.9856).Modification simplifiée des POS etPLULa loi du 17février 2009 a autorisé, jusqu'au31décembre 2010, les modifications d’unPLU ou d'un POS ayant pour objetd'autoriser l'implantation de constructionsen limite séparative, sans enquête publique.Un décret du 18juin précise les hypothèsesqui sont concernées (art. R 123-20-1 du codede l'urbanisme):- rectifier une erreur matérielle,- augmenter, dans la limite de 20%, le coef-ficient d'emprise au sol, le COS ou la hauteurmaximale des constructions et les plafondsdans lesquels peut être autorisée l'extensionlimitée des constructions existantes,- diminuer les obligations de recul desconstructions par rapport aux limites de leurterrain d'assiette ou par rapport aux autresconstructions située sur le même terrain;- diminuer, dans la limite de 20%, la superfi-cie minimale des terrains constructibles;- supprimer les règles interdisant l'installationde systèmes domestiques solaires thermiquesou photovoltaïques, l'utilisation en façade dubois ou autre matériau renouvelable évitantles émissions de gaz à effet de serre ou lapose de toiture végétalisée ou retenant leseaux pluviales;- supprimer un ou plusieurs emplacementsréservés ou réduire leur emprise.Le décret fixe aussi la procédure de consulta-tion du public à appliquer (art. R 123-20-2):publication d'un avis dans un journal diffusédans le département et affichage en mairie,mise à disposition du projet de modificationdu POS ou PLU en mairie…(Décret n°2009-722 du 18juin 2009 pris pourl'application des articles 1eret 2 de la loi n°2009-179 du 17février 2009 pour l'accélération desprogrammes de construction et d'investissementpublics et privés, J.O. du 20juin, p.10057).Travaux pour accessibilité, facilitésL'article L 123-5 du code de l’urbanisme pré-voit diverses hypothèses dans lesquelles lemaire peut accorder des dérogations auxrègles du PLU dans l'octroi du permis deconstruire. La loi Boutin du 25mars 2009 arajouté un cas pour les travaux nécessaires àl'accessibilité des personnes handicapées à unlogement existant. Un décret du 18juin enfixe les modalités. Il prévoit que la demandede dérogation qui accompagne le dépôt duprojet doit préciser la nature des travauxpour lesquels la dérogation est sollicitée etjustifiant que les travaux sont nécessairespour permettre l'accessibilité.(Décret n°2009-723 du 18juin 2009 relatif à laprocédure de dérogation visant à autoriser lestravaux nécessaires à l'accessibilité de personneshandicapées à un logement existant, J.O. du20juin, p.10058).Mesure d'activité du radonL'Autorité de sûreté nucléaire a défini lesconditions de mesures de l'activité du radonpar application de l'article R 1333-15 du codede la santé publique qui prévoit les cas danslesquels les propriétaires ou exploitants delieux ouverts au public doivent faire procéderà un contrôle du niveau de radon (dans leslieux définis par arrêtés).Des textes, sur décision de l'Autorité de sûre- nucléaire, doivent préciser les lieux concer-nés et le type de contrôle à effectuer. Deuxarrêtés du 5juin viennent d'homologuerdeux décisions du 7avril 2009 de l'ASN.L'une précise les conditions de mesuredu radon (en bâtiments autres que souter-rains et en bâtiments souterrains et établisse-ment thermaux).L'autre détermine les objectifs, la durée etle contenu des programmes de formationdes personnes qui réalisent les mesuresd'activité volumique du radon.(Arrêtés du 5juin 2009, J.O. du 21juin, p.10168)Haut débit dans les immeublesDans une proposition de loi tendant àfavoriser l’accès au crédit des PME, PhilippeDominati a proposé un amendement(n°10) relatif à au pré-équipement desimmeubles neufs en fibres optiques (dontle principe est prévu par l’art. 109 de la loide modernisation de l’économie).Il s’agit, observe Nicole Bricq de passer dusystème monofibre à un système multi-fibre, proposition qui résulte d’une deman-de de l’opérateur Free (p.5905), maisl’amendement a été rejeté.(JO Sénat, déb. 10juin, p.5908).Réforme de la taxe profession-nelleLuc Chatel a indiqué aux sénateurs le10juin à propos de la réforme de la TPque “le temps des atermoiements [était]révolu” (JO débats Sénat 11juin, p.5955).La suppression de la TP concernera tous lesinvestissements productifs, appelés équipe-ments et biens mobiliers qui représentent80% de la taxe. Il faudra trouver 23mil-liards d’euros.Au titre des compensations, Luc Chatel aévoqué notamment le transfert de res-sources fiscales actuelles de l’État, taxe surles conventions d’assurance, TIPP, ou lerelèvement des bases foncières. La partiefinancière de la réforme sera présentéedans le prochain projet de loi de finances.
30juin 2009page6JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations9juin 2009ANp.5592n°44773Guillaume Garot,S.R.C., MayenneDroit de préemption descommunesPMELorsqu'elle exerce son droit de préemption surles fonds de commerce, la commune disposed'un délai d'un an pour le rétrocéder. Ce délaia été critiqué, en particulier quand l'opérations'intègre dans un projet de réaménagementde ZAC. Des réflexions sont donc en courspour allonger le délai. Il faudra prévoir desdispositions permettant à la commune deprendre en charge efficacement le fonds enattendant la rétrocession.La réponse rappelle quele délai d'un an étaitmotivé par la nécessitéde limiter les risques dedévaluation du fonds.9juin 2009ANp.5600n°44930AndréWojciechowski,UMP, MosellePatrimoine immobilier del'EtatDéfenseLe ministère de la défense et celui du budgetont loué à la SNI, dans le cadre d'un bail civil,les 11000 logements domaniaux du ministèrede la défense, pour 10 ans à compter du1erjanvier 2009. Le loyer a été versé à la sig-nature du bail, sous forme de soulte. Desajustements sont prévus en fonction du chiffred'affaires de sous-location de la SNI.D'autres immeubles peu-vent être vendus, maispas l'hôtel de la Marine.9juin 2009ANp.5617n°41207Marie-JoZimmermannUMP, MoselleRefus illégal d'une autori-sation de lotir: indemni-sation du lotisseur?EcologieSi le juge annule un refus illégal d'autorisation de lotissement, le péti-tionnaire peut former un recours indemnitaire. L'indemnisation incombeà la commune si le maire a agi au nom de la commune, à l'Etat, s'il a agiau nom de l'Etat (CE 20juillet 2007).9juin 2009ANp.5647n°26470Michel Havard,UMP, RhôneCession temporaired'usufruitLogementL'article L 263-1 du CCH prévoit que l'usufruit d'unlogement peut être établi à une personne morale,pour 15 ans au moins. Cet article s'applique aussibien à un logement qu'à un immeuble entierd'habitation, à une construction neuve ou à unimmeuble existant, à une donation ou une cessiontemporaire d'usufruit à titre onéreux.Il n'y a pas de contradic-tion avec l'article 619 ducode civil qui prévoitune durée maximale de30 ans pour une person-ne morale, précise laréponse.9juin 2009ANp.5648n°30943Laurent Hénart,UMP, Meurthe-et-MoselleSurloyersLogementLa loi ENL a prévu un surloyer obligatoire pourtout locataire qui dépasse de plus de 20% lesplafonds de ressources. Mais la somme du loy-er et du surloyer ne peut dépasser 25% desrevenus. Les organismes HLM peuvent dérogerà ces règles en signant une convention avecl'Etat. La loi du 25mars 2009 rend obligatoirel'application du surloyer pour les sociétés quin'ont pas conclu de convention.Les modalitésd'application de lamesure seront fixées pardécret d'ici l'été 2009,assure la réponse.9juin 2009AN, p.5649n°36219Jean-Luc Warsmann,UMP, ArdennesVente de logementsfoyersLogementLa loi du 25mars 2009 a modifié l'article L 443-15-6 du CCH sur la ventedes logements foyers par des organismes HLM. Les mesures d'applicationseront prochainement précisées par décret.9juin 2009ANp.5649n°43758Michel Piron,UMP, Maine-et-LoireSyndic: consultation desfactures par les coproprié-tairesLogementLa loi de 1965 prévoit que le syndic tient les pièces justificatives decharges, et notamment les factures, à disposition des copropriétaires aumoins un jour ouvré entre la convocation de l'assemblée et la tenue decelle-ci. Aucun texte ne prévoit d'obligation pour le syndic de délivrer descopies au copropriétaire demandeur. Le conseil syndical peut obtenircopie de tout document relatif à la gestion et notamment des factures. Iln'est pas prévu de rendre obligatoirela délivrance de copie de fac-tures au copropriétaire demandeur.11juin 2009Sénatp.1463n°8485Jean-Louis MassonNI, MoselleLocaux des professionslibérales et ERPIntérieurLes locaux occupés par des professions libérales(avocats, notaires, infirmières…) ne sont pas desétablissements recevant du public quand l'activitéprofessionnelle s'exerce dans le même ensemblede pièces que la vie familiale. Dans tous les autrescas, ils sont considérés comme des ERP.Texte de références: art.R 111-1-1 al. 2 du CCH.16juin 2009ANp.5937n°34147Jean-PierreBalligand,S.R.C., AisneDate de la révision desloyers d'habitationLogementL'article 17 d de la loi du 6juillet 1989 autorisel'indexation à la date anniversaire du bail ou àune autre date.La première révision peut donc avoir lieuavant la date anniversaire, mais la révisionsuivante n'a lieu qu'un an plus tard.Plusieurs questions en cesens soulignent qu'unerévision au 1erjanvier,pour un bail signé le1eroctobre, donne lieu àindexation sur une varia-tion d'indice d'un an.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
30juin 2009page7JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFNNOOMMIINNAATTIIOONNSSBibliographie>Le Classement des promoteurs 2009édité par Innovapresse est paru.Cette 21eédition constate une baissesignificative de l’activité des deux tiersdes promoteurs analysés. Les deux pre-miers du classement restent BouyguesImmobilier et Nexity.249, 148 pages.Tél. 0148240897.>Le bail commercial.Le Particulier Éditions. 26euros. 160pages. Cet ouvrage s’adresse tant auxbailleurs qu’aux locataires et constitueun guide de la conclusion du bail à sonrenouvellement ou sa résiliation. Il com-porte aussi un modèle de bail commen-té. Disponible en librairie.GouvernementLe décret du 23juin a fixé la composition duGouvernement. Voici les noms des ministrespouvant s’intéresser à l’immobilier:>Jean-Louis Borloo: ministre d'Etat,ministre de l'écologie, de l'énergie, dudéveloppement durable et de la mer, encharge des technologies vertes et desnégociations sur le climat.>Michèle Alliot-Marie: ministre d'Etat,garde des sceaux, ministre de la justice etdes libertés.>Eric Woerth: ministre du budget, descomptes publics, de la fonction publiqueet de la réforme de l'Etat.>Hervé Novelli: secrétaire d'Etat chargédu commerce, de l'artisanat, des petites etmoyennes entreprises, du tourisme, desservices et de la consommation.>Benoît Apparu: secrétaire d'Etat char- du logement et de l'urbanismeLa secrétaire d'Etat chargée de la politiquede la ville (Fadela Amara) est rattachée auministre du travail. (JO du 24juin, p.10274).NB: le secrétaire d’Etat au logement, quiest rattaché à Jean-Louis Borloo, disposecontrairement à Christine Boutin, de lacompétence urbanisme.Cabinets ministérielsPremier ministre: Pascal Helwaser estnommé conseiller technique (macroécono-mie et prévisions économiques); CorsoBavagnoli est nommé conseiller pour lesaffaires économiques et financières, enremplacement de Delphine d'Amarzit(arr. du 19juin 2009, J.O. du 20, @).au programme, son périmètre et les actionsproposées. Elle transmet son avis au ministrechargé du logement. (J.O. du 19juin, @).NormalisationLa normalisation est définie par un décretdu 18juin comme une activité d'intérêtgénéral qui a pour objet de fournir desdocuments de référence élaborés demanière consensuelle par toutes les partiesintéressées, portant sur des règles caracté-ristiques, recommandations ou exemplesde bonnes pratiques relatives à des pro-duits, des services, méthodes, processus etorganisation. Elle vise à encourager ledéveloppement économique etl'innovation tout en prenant compte lesobjectifs de développement durable.La normalisation et sa promotion sontassurées par l'Afnor et les bureaux de nor-malisation sectoriels agréés.Un délégué interministériel aux normesassure la définition et la mise en œuvre dela politique française des normes.L'homologation d'une norme par l'Afnorsuppose une enquête publique. Lesnormes rendues obligatoires par arrêtédoivent être consultables gratuitement surle site internet de l'Afnor.(Décret n°2009-697 du 16juin 2009 relatif àla normalisation, J.O. du 17juin, p.9860).GazUn arrêté du 27avril 2009 a modifié l'arrêtédu 2août 1977 modifié relatif aux règlestechniques et de sécurité applicables aux ins-tallations de gaz combustible etd'hydrocarbures liquéfiés situées à l'intérieurdes bâtiments d'habitation ou de leursdépendances (J.O. du 20juin, p.10058).Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierMagistratureJean-Paul Jullièreest nommé président dutribunal administratif de Clermont-Ferrand(décret du 18juin 2009, J.O. du 20juin, @).Au fil du J.O.Trois arrêtés sur l’Eco-PTZLes textes permettant la distribution del’Eco-prêt à taux zéro viennent d’être com-plétés par trois arrêtés du 4mai récem-ment publiés:Les banquesqui distribuent l'Eco-PTZdoivent conclure une convention typeavec la SGFGAS (société de gestion dufonds de garantie de l’accession sociale àla propriété, dont l’objet a été étendu). Lemodèle vient d'être fixé par arrêté du4mai. Le texte prévoit les modalités detransfert d'information entre la banque etla SGFGAS. L'accès au site extranet de laSGFGAS suppose un droit d'entrée de8000 HT et une redevance annuelle demême montant. La convention, valablejusqu'à fin 2013, est conclue en applica-tion de l'art. R 319-12 du CCH.Les banques doivent aussi signer uneconvention avec l'Etat. Un autre arrêtédu 4mai en fixe le contenu type (en appli-cation de l'article R 319-11 du CCH). Laconvention, valable jusqu'à fin 2013, pré-voit les modalités de versement du créditd'impôt auquel la banque a droit pour ladistribution des prêts. Le prêt est sans inté-rêt, mais la banque peut percevoir une pri-me d'assurance et des intérêts de retard.Pour sa communication, la banque doitrespecter la charte graphique de l'Eco-PTZétablie par le ministère.Enfin, la SGFGAS a conclu uneconvention avec l'Etat pour enregistrerles Eco-PTZ, gérer le suivi des créditsd'impôts dus aux banques, diligenter lescontrôles auprès les banques et produiredes statistiques du dispositif. La conven-tion a été approuvée par arrêté.(Arrêtés du 4mai 2009, J.O. du 16juin,p.9786 et suiv.).Quartiers anciens dégradésUn décret (n°2009-720 du 17juin 2009) afixé la composition et le fonctionnementde la commission du programme nationalde requalification des quartiers anciensdégradés.Composée de 20 personnes, cette commis-sion émet un avis sur l'éligibilité du quartier
30juin 2009page8JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREESSAACCTTEEUURRSSLorsque le loyer se trouve augmenté deplus d’un quart par le jeu de la claused’indexation, la révision peut être deman-dée par l’une ou l’autre partie (art. L 145-39 du code de commerce). Avec la fortehausse de l’indice du coût de la construc-tion de ces dernières années, cette hypo-thèse est devenue une réalité pour cer-tains baux, notamment ceux signés de2001 à 2003, période le marché était àun niveau haut.Denis Chardiny (avocat LPA) explique quece mécanisme n’est pas contraint: il est àdisposition du bailleur ou du locataire et ilpermet d’aller directement à la valeurlocative, même si elle est inférieure auloyer d’origine.Comment réagissent les professionnels?Côté bailleur, Philippe Depoux (Generali)insiste sur la démarched’accompagnement du locataire dans cet-te période de négociation. En acceptantde renégocier, il cherche à pérenniser lebail à une valeur plus proche du marché.Cette révision est l’occasion de négociernon seulement le montant du loyer maisla durée du bail, par exemple en obtenantun bail ferme de 6 ans.Le rôle des experts est délicat dans cettepériode, et Stéphane Imowicz observequ’un prix de présentation est presqueaujourd’hui un prix d’objectif, même siPhilippe Depoux estime qu’on connaîtcertes les valeurs faciales mais aussi l’écartqui permet de retrouver les valeurs écono-miques.Côté locataire, Philippe Joseph considèreque l’article L 145-39 ouvre un espace dedialogue. Pour les 100millions d’euros deloyer dont il assume la charge comme uti-lisateur pour Natixis, il a pour objectif derenégocier la moitié des baux etd’économiser 15millions d’euros de loyer.Il privilégie la négociation amiable, face àdes bailleurs qui sont des “industriels del’immobilier”, mais estime que cela pour-rait être plus difficile face à des fondsopportunistes envers lesquels il n’exclutpas les contentieux.L’issue des contentieux n’est pas parfaite-La hausse des loyers dépassant 25% pousse les locataires àrenégocier les baux de bureaux.Comment réagissent les professionnels face à la hausse des loyers indexés surl’ICC et la faculté de demander la révision de l’article L 145-39? Réponse àl’occasion d’un débat, organisé par nos confrères d’Expertise Pierre le 24juin.La FPC espère vendre 80000 loge-ments en 2009Jean-François Gabilla quitte ces jours-ci laprésidence de la fédération des promo-teurs, laissant place à Marc Pigeon quiredevient président après l’avoir été de2003 à 2006. Jean-François Gabilla estimeque la profession a particulièrement bienanticipé le retournement du marché et abien réagi pendant la crise.Après un volume de vente de 79400logements en 2008, il estime que lenombre de ventes devait être au moinsidentique en 2009, et espère atteindre80000, confirmant que grâce au Scellier,les épargnants sont revenus sur le mar-ché. Grands absents toutefois dumarché: ceux qui achètent en revendantun logement.Pierre Etoile: un promoteur confron- aux contradictions du développe-ment durableL’économie d’énergie ne séduit pas sponta-nément tout le monde. Marc Gédoux, prési-dent de la société de promotion Pierre Etoileen a fait l’amère expérience pour la mise aupoint de son programme à très basseconsommation d’énergie, Terra Natura à Cor-meilles-en-Parisis. Cette commune du Vald’Oise a créé une ZAC de 110 hectares (moi-tié logements, moitié activités et commerces),les Bois Rochefort, dont l’AFTRP est aména-geur. François Delarue, président de l’AFTRPindique qu'une première tranche de 800logements a été lancée en 2004. Il est prévuà terme de 1300 à 1400 logements.Pierre Etoile a été retenu pour deux pro-grammes, l’un portant sur 21 maisons indivi-duelles et l’autre sur 38 appartements et mai-sons de ville. Il a fait le choix du label suisseMinergie®. Pour cela, il a mis en œuvredivers moyens: solarisation optimisée avecdes séjours orientés au sud, isolation parl’extérieur, ventilation double flux, puitscanadiens, chauffage électro-solaire, pompesà chaleur géothermiques… et prévoitd’atteindre 42kWh/m2/an.Mais il résulte de ces équipements un sur-coût. Pierre Etoile avait fixé un prix de venteinitial dépassant de 5% le marché de Cor-meilles, à 4000 le m2… et n’a rien vendu. Ila donc baissé ses prix à 3900 et pu ainsiattirer les acheteurs. La mairie de Cormeillesa acquis la moitié du pro-gramme avec la foncièrelogement. Le promoteurchiffre à 40% le surcoûtlié au recours aux éner-gies renouvelables, maisil considère qu’un bon tiers de ce surcoûtvient des contradictions de réglementation.Quelques exemples: non-prise en comptedes apports de la pompe à chaleur pourl’eau chaude sanitaire qui nécessite de pré-voir une puissance installée supplémentairemais non utilisée, nécessité d’une surpuissan-ce pour la relance du plancher chauffant desappartements. Par ailleurs, le gaz, bien queproduisant plus de CO2 qu’une pompe àchaleur est privilégié dans les calculs ther-miques. Le résultat est que les logements Ter-ra Natura vont avoir un classement C surl’échelle du DPE (mais quand même A pourl’étiquette CO2) à cause de la puissance ins-tallée supplémentaire et la pénalisation del’énergie électrique. Pourtant leur consom-mation sera inférieure à 42kWh/m2/an.Marc Gédoux demande donc un ajustementdes règles aux nouvelles technologies si onveut aller dans le sens du Grenelle del’environnement…ment sûre car, comme le fait observerDenis Chardiny, il y a peu de jurisprudence.Une question se pose par exemple:lorsque le loyer a été modifié en cours debail cela remet le compteur à zéro pour lecalcul de la variation de 25%. Or faut-ilconsidérer que c'est le cas même pour unemodification mineure, comme parexemple lorsque le locataire a pris en loca-tion deux parkings supplémentaires? Àsuivre la lettre du texte, il faut repartir àzéro…Dans ce contexte, le remplacement del’ICC par un nouvel indice applicable auxbureaux, est attendu, tant par les bailleursque les preneurs. Dorian Kerlberg (FSIF)rappelle que l’indice en préparation, ILAT(indice des loyers d’activités tertiaires) seracomposé de l’indice des prix à la consom-mation, de l’ICC et de l’indice du PIB envaleur. Un arbitrage de Christine Lagardeest attendu. Il faut trouver un véhiculelégislatif pour valider la création de l’ILAT.Cela pourrait se faire en juillet, pour unepromulgation de la loi en août. DorianKelberg indique que l’ILAT restera option-nel mais que les pouvoirs publics réfléchis-sent de leur côté à rendre obligatoirel’application de l’ILC.Des maisons avec jardin, au calme d’une Résidence privée…
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