lundi 12 mai 2025

394 – 27 avril 2010

AccueilAnciens numéros394 - 27 avril 2010

2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : fin du bail avec renonciation au droit au renouvellement : congé inutile
Vente : insectes xylophages ; étendue de la garantie du vendeur de mauvaise foi / Vente de parts de société d’attribution /
Vente contre engagement de nourriture : un exemple de nullité
Contrat de construction : garantie décennale / Étendue de la garantie d’achèvement
Marché de travaux : retenue de 5 % et procès-verbal de réception

– 4 – Au Parlement –
Le projet de loi sur le Grand Paris au Sénat
Les sénateurs adoptent le projet de loi sur l’EIRL

– 5 – 8 – En bref –
Foncière Logement se réorganise / Communiquer le bulletin de salaire du concierge ? À quand le Scellier en zone C ?

– 6 – Tableau des réponses ministérielles –

– 7 – Nominations – Agenda –

– 8 – Au Parlement –
La réforme du crédit à la consommation votée à l’Assemblée


JUGÉ>>Lorsque le preneur a valablement renoncéà son droit au renouvellement du bail com-mercial, le bail cesse de plein droit au termefixé. Le congé est donc inutile (lire page2).>>Un vendeur qui connaissait la présencede capricornes dans l’immeuble vendu sansen avoir prévenu l’acquéreur est de mauvai-se foi et est tenu de l’intégralité desdésordres imputables au vice (p.2).RÉPONDU>>Les dérogations aux obligations en matiè-re d’accessibilité des bâtiments existent pourles immeubles existants, mais celles qui ontété instituées pour les immeubles neufs ontété annulées par le Conseil d’Etat, il n’estdonc pas possible d’en accorder pour laconstruction d’immeubles neufs (voir p.6).PUBLIÉ>>Une nouvelle zone d’aménagement diffé-rée à La Défense a été créée par décret surla commune de Nanterre.DÉBATTU>>Le projet de loi sur l’EIRL (entrepreneur àresponsabilité limitée) a été voté au Sénat. Ilpermet à un entrepreneur d’affecter une par-tie de son patrimoine à son activité profes-sionnelle en laissant le reste de son patri-moine à l’abri des créanciers professionnels.Par ailleurs, le même projet de loi valide lacréation de l’ILAT.>>Le projet de loi sur le crédit à la consom-mation comporte quelques mesures intéres-sant aussi l’immobilier (lire page8), commeune mesure qui interdit au prêteur de refu-ser un contrat d’assurance individuel appor- par l’emprunteur.NOMMÉ>>Marc Pons de Vincentest nommé direc-teur adjoint du cabinet de Benoist Apparu.Nouvelle taxation immobilièreen vueLe projet de loi sur le Grand Paris comporte la création d’unenouvelle taxe sur les cessions de terrains et d’immeubles, en Ile-de-France. Il s’agit d’une taxe forfaitaire sur la valorisation desterrains et immeubles bâtis résultant des projets d’infrastructure detransport public du Grand Paris. La taxation sera assise sur 80% dela plus-value et fixée à 15% pour l’Etat et 15% pour la région Ile-de-France, dans la limite de 5% du prix de cession. Le champd’application géographique des immeubles concernés par la mesuresera fixé par un périmètre arrêté par l’Etat, dans une limite de 800mètres autour des gares. La mesure doit s’appliquer pendant 15 anset comportera des cas d’exonération, notamment les ventes en l’étatfutur d’achèvement et les cessions d’immeubles à des organismesHLM ou SEM gérant des logements sociaux.Le projet de loi sur l’entrepreneur individuel a été voté au Sénat.Il comporte une innovation majeure en autorisant la création d’unpatrimoine d’affectation. Il rompt ainsi avec une tradition, celle del’unicité du patrimoine, pour permettre à l’entrepreneur de mettreson patrimoine personnel à l’abri des créanciers professionnels.Mais l’innovation n’est pas totale car, ainsi que le rappelait le rap-porteur Jean-Jacques Hyest (voir page5), il y a un vieux précédenten droit maritime. En effet, l’ordonnance de la Marine de Colbertavait créé en 1681 le patrimoine de mer dit “fortune de mer”. Plusrécemment, le législateur a également dérogé au principe en créantla fiducie par la loi du 19février 2007.Autre mesure notable: la validation de la création de l’indice desloyers d’activité tertiaire dans ce même texte de loi. Rappelons quecette disposition avait déjà été adoptée par le Parlement, mais inva-lidée par le Conseil constitutionnel. Votée dans le cadre de la loi definances pour 2010, la mesure avait été déclarée inconstitutionnel-le au motif qu’elle n’avait pas sa place dans une loi de finances. Letexte de loi qui lui sert cette fois de support est davantage en rap-port avec l’objet principal du texte et ne devrait donc pas encourircette censure, même si le député Richard Yung a estimé qu’ils’agissait d’un cavalier.Quelques articles méritent aussi attention dans la loi qui réforme lecrédit à la consommation (voir page8). Un article oblige les vendeursde produits de défiscalisation LMNP et Scellier à informer leurs acqué-reurs de ce que le non-respect de leurs obligations entraîne la pertedes incitations fiscales., un autre article vise à assurer l’indépendanceentre le contrat de prêt immobilier et l’assurance. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO39427AVRIL 2010ISSN1622-141910EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: fin du bail avec renonciation au droit au renou-vellement: congé inutileVente: insectes xylophages; étendue de la garantie du vendeur demauvaise foi / Vente de parts de société d’attribution / Vente contre engagement de nourriture: un exemple de nullitéContrat de construction: garantie décennale / Étendue de la garan-tie d’achèvementMarché de travaux: retenue de 5% et procès-verbal de réception- 4 -Au Parlement-Le projet de loi sur le Grand Paris au SénatLes sénateurs adoptent le projet de loi sur l’EIRL- 5 - 8 -En bref-Foncière Logement se réorganise / Communiquer le bulletin de salaire duconcierge? À quand le Scellier en zone C?- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Agenda-- 8 -Au Parlement-La réforme du crédit à la consommation votée à l’AssembléeSOMMAIREEDITORIALLe prochain numéro de Jurishebdosera daté du 11mai 2010.
27avril 20102JURIShheebbddooimmobilierBBAAUUXXCCOOMMMMEERRCCIIAAUUXX-- VVEENNTTEEBaux commerciauxFin du bail avec renonciation aurenouvellement: congé inutile(Cass. Civ. 3e, 8avril 2010, n°488, FS-P+B,rejet, pourvoi n°09-10926)Des baux commerciaux de 10 ans avaientété conclus entre une société exploitant unerésidence de tourisme et les propriétairesde 6 appartements. Par acte subséquent,l’exploitant avait renoncé sans indemnitéau bénéfice du droit au renouvellementpour que les bailleurs puissent retrouver lajouissance de leurs biens. La société locatai-re n’ayant pas restitué les clés à l’échéance,les bailleurs l’avaient assignée pour obtenirl’expulsion. La Cour de cassation confirme ladécision d’expulsion:“Mais attendu qu'ayant constaté que lalocataire avait valablement renoncé audroit au renouvellement des bauxetretenu exactement queles baux avaientcessé de plein droit au terme fixé sansque les bailleurs aient eu à notifier uncongé, la cour d'appel a pu en déduire quele maintien dans les lieux de la société Oda-lys constituait un trouble manifestementillicite;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé”.Le pourvoi est rejeté.OObbsseerrvvaattiioonnss:la société locataire invo-quait l’article L 145-9 du code de commer-ce selon lequel, “par dérogation auxarticles1736 et1737 du code civil, les bauxde locaux soumis aux dispositions du pré-sent chapitre ne cessent que par l'effetd'un congé…” Le bail commercial ne cessepas de plein droit par l’arrivée du terme,mais se poursuit par tacite reconduction.Mais la jurisprudence admet que lorsque lebail est exclu du champ d’application dustatut, le congé n’est pas soumis aux dispo-sitions de l’article L 145-9. C’est le cas parexemple pour un terrain nu (Cass. Com. 22déc. 1964).L’arrêt rapporté en fournit un nouvelexemple pour le cas le locataire a vala-blement renoncé à son droit au renouvel-lement. Le congé est donc inutile.Contrat de venteInsectes xylophages: étendue dela garantie du vendeur de mauvai-se foi(Cass. Civ. 3e, 14avril 2010, n°499, FS-P+B,cassation partielle)L’acquéreur d’un appartement avait décou-vert la présence d’insectes xylophages aucours de travaux de rénovation. Il avaitengagé une action estimatoire au titre desvices cachés. Il se posait la question del’étendue de la responsabilité du vendeur,s’agissant d’un immeuble en copropriété.“Attendu que pour limiter le montant de lasomme allouée à MmeH. [acquéreur] à saquote-part de copropriétaire dans le traite-ment de la charpente partie commune,l’arrêt retient que la venderesse connais-sait la présence de capricornes et devrillettesdans la charpente lors de lasignature de l’acte de vente mais qu’en cequi concernait le plancher bas, elle n’avaitété révélée qu’en raison de travaux en pro-fondeur sur partie de celui-ci, de sorte queMmeV. [vendeur] était en droit d’opposer laclause d’exclusion de garantie;Qu’en statuant ainsi, alors que la connais-sance de la présence d’insectes xylo-phages dans l’immeuble obligeait levendeur de mauvaise foi à réparer tousles désordres imputables à ce vice, lacour d’appel a violé les [articles1643 et1645du code civil]”.OObbsseerrvvaattiioonnss:il n’est pas fait état des dis-positions concernant les termites (art. L271-4 du CCH), mais l’obligation de fournirun diagnostic à l’occasion d’une vente,pour pouvoir se prévaloir d’une claused’exclusion de garantie, ne concerne eneffet que les termites et non les autresinsectes xylophages, comme les capricornesnotamment.Le litige relevait donc du droit commun. Levendeur peut valablement s’exonérer degarantie, sauf s’il est de mauvaise foi. Laconnaissance qu’il a du vice caché le consti-tue de mauvaise foi, ce qui était le cas enl’espèce. Mais il ignorait l’étendue du viceet en particulier la présence des capri-cornes dans le plancher bas, qui n’avait puêtre révélée que par la réalisation des tra-vaux par l’acquéreur. C’est ce qui avaitmotivé la décision d’appel limitant la res-ponsabilité du vendeur. C’était toutefoisaller contre le principe de l’article 1645 quiimpose, si le vendeur connaissait les vicesde la chose, de verser tous les dommageset intérêts envers l’acheteur.Le vendeur est donc tenu de l’intégralitédes désordres imputables au vice.Vente de parts de sociétésd’attribution(Cass. Civ. 3e, 14avril 2010, n°510, pourvoin°06-17347, cassation partielle)Les actionnaires d’une société donnantvocation à la jouissance et, en cas de retrait,à la propriété de lots de copropriété,avaient consenti par acte authentique unepromesse unilatérale de vente de leursactions, sous condition suspensive de leurretrait de la société, pour que la cession fûtréalisée sous forme de lots. Le retraitn’ayant pas été effectué, l’acquéreur avaitengagé une action pour ordonner le retraitet la vente. Sur ce, les actionnaires avaientvendu à un tiers.La succession des actes était la suivante:- 6 août 2002: promesse unilatérale de vente paracte authentique (vente 1)- 23avril 2003: assignation par le 1eracquéreurpour obtenir le retrait et la vente- 2juin 2003: vente 2- 26juin 2003: publication de la vente 2- 17juillet 2003: publication de l’assignation parl’acquéreur 1.Pour la cour d’appel il fallait faire prévaloirla 2evente car la 1epromesse de vente, nonenregistrée, n’avait pas date certaine. Cetarrêt est cassé:“Qu’en statuant ainsi, alors, d’une part, quela cession de créance consentie le 2juin 2003à MmeN. [2eacquéreur] n’était opposableaux tiers qu’autant qu’elle avait été signifiéeau débiteur ou acceptée par lui dans un acteauthentique, et, d’autre part, que les dispo-sitions de l’article 1328 du code civiln’étaient pas applicables à l’acte du 6août2002 qui, étant authentique, faisait foide sa date vis-à-vis des tiers sans avoirà être soumis à l’enregistrement, la courd’appel a violé les textes susvisés[articles1328 et1690 du code civil, ensemblel’article 1317 de ce code]”.OObbsseerrvvaattiioonnss:l’article 1328 indique lesconditions dans lesquelles un acte acquiertdate certaine (enregistrement, mort d’unepersonne l’ayant souscrit ou reprise dansun acte dressé par un officier public). Maiscette règle ne concerne que les actes sousseing privé et non les actes authentiquesqui font preuve de leur date sans enregis-trement. L’acte de la 1epromesse de venteétant un acte authentique, sa date étaitdonc opposable aux tiers.Il fallait régler le litige selon les règles de lacession de créance, car il s’agissait d’une ven-te d’actions. L’opposabilité aux tiers supposaitla signification au débiteur ou l’acceptationdans un acte authentique (suivant les règlesde l’article 1690 du code civil). Il fallait doncrechercher laquelle des ventes avait été enpremier lieu signifiée à la société.Vente contre engagement denourriture: un exemple de nullité(Cass. Civ. 3e, 14avril 2010, 509, FS-P+B,pourvoi n°08-21346, rejet)Une vente avait été consentie par un pro-priétaire de 94 ans, contre l’obligation deJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
l’acquéreur de le loger, l’éclairer, le nourrir,l’entretenir, le blanchir et le soigner.L’héritier du vendeur avait obtenu la nullitéde la vente. L‘acquéreur estimait que sarelaxe de poursuite pénale pour délaisse-ment faisait obstacle à la nullité de la ven-te; mais son argumentation est rejetée, tanten appel qu’en cassation:“Mais attendu, d’une part, que le délit dedélaissement supposant un acte positif,exprimant de la part de son auteur la volon- d’abandonner définitivement la victime,la cour d’appel a retenu à bon droit que lacirconstance que MmeL. [acquéreur], quiavait été pénalement poursuivie du chef dedélaissement de M. C. [vendeur], personnehors d’état de se protéger, en raison de sonâge ou de son état physique ou psychique,avait été relaxée,n’empêchait pas quepussent être constatés, au plan civil, lesmanquements commis par l’intéresséeà ses obligations contractuelles;Attendu, d’autre part, que la cour d’appel amotivé sa décision en relevant qu’il étaitdémontré que malgré les commandementsqui lui avaient été délivrés à la requête del’union des allocations familiales, MmeL.avait manqué à ses engagements derésider de façon permanente dans la maisonvendue, de nourrir à sa table le vendeur etde lui fournir les meilleurs produits et lesmenus qui lui plairaient, de l’emmener, à sademande, en promenade, aux endroits etaux heures qu’il désirerait, de l’emmenerdans les magasins faire des achats et de tenirà sa disposition une ligne téléphonique;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé”.OObbsseerrvvaattiioonnss:ce type de contrat de venteest relativement rare. Cet arrêt confirmequ’il est de nature à susciter des conten-tieux, plus encore que le viager car il sup-pose des prestations en nature quel’acquéreur doit trouver plus difficile àassumer avec les années… On retiendraque la relaxe de l’incrimination pénalepour délaissement (voir art. L223-3 ducode pénal) n’interdit pas l’action en nulli- du contrat de vente.Contrat de constructionGarantie décennale(Cass. Civ. 3e, 14avril 2010, n°497, FS-P+B,rejet, pourvoi n°09-11975)À la suite de désordres affectant une mai-son construite par contrat de constructionde maison individuelle, l’assureur avaitmandaté une entreprise pour effectuer lestravaux de reprise. Or de nouveauxdésordres étant apparus, le maîtred’ouvrage avait assigné l’entreprise ayantfait les travaux de reprise et son assureurqui contestait devoir couvrir les travaux dereprise. L’assureur estimait que les travauxde reprise de fondations n’étaient pas inclusdans le secteur d’activité déclaré par leconstructeur. Mais son argument, rejeté enappel, n’a pas davantage convaincu la Courde cassation:“Mais attendu qu’ayant, par motifs propreset adoptés, relevé que la société SFTS étaitintervenue en qualité de constructeur demaisons individuelles aux lieu et place de lasociété Maisons Phénix constructeur de lamaison des époux D., et qu’elle était assu-rée pour l’activité de constructeur de mai-sons individuelles, la cour d’appel qui aexactement retenu que cette activité inté-grait nécessairement la réalisation de fon-dations, a pu en déduire que la repriseéventuelle de ces fondations, ne consti-tuant pas un secteur particulier du bâtimentdevant faire l’objet d’une garantie spéci-fique, était également intégrée dansl’activité de constructeur de maisons indivi-duelles”.Le pourvoi est rejeté.ÀÀ rreetteenniirr::le constructeur assuré au titre deson activité de construction de maisonindividuelle est donc nécessairement assu- au titre de la reprise des fondations qui,comme l’avait indiqué la cour d’appel, neconstitue par un secteur particulier du bâti-ment devant faire l’objet d’une garantiespécifique.Étendue de la garantied’achèvement(Cass. Civ. 3e, 14avril 2010, n°500 FS-P+B, cas-sation partielle, pourvoi n°09-65475)À la suite d’un litige portant sur la construc-tion d’un immeuble en copropriété, le per-mis de construire avait été retiré pour frau-de mais le retrait avait été annulé par lejuge administratif. Le vendeur du terrain enavait conservé une parcelle. Des travaux deconstructions supplémentaires pour assurerun mur de soutènement avaient été rendusnécessaires et effectués, mais sans permismodificatif. La réception avait eu lieu avecréserves. Se posait la question de la mise enœuvre de la garantie d’achèvement.Le garant est mis hors de cause, solutionconfirmée par la Cour de cassation:“Mais attendu qu’ayant exactement retenuque le garant d’achèvement, qui ne pouvaitêtre d’emblée libéré en l’absence de la pro-duction d’une déclaration ou d’un constatd’achèvement conformément à l’articleR.261-24 du CCH, devait l’achèvement del’immeuble à concurrence du coût définitifdes dépenses du programme tel que décrità l’occasion de la conclusion du contrat sti-pulant cette garantie, et donc le finance-ment des travaux conformes au permis deconstruire, et que l’achèvement devait êtreapprécié dans les termes de l’article R.261-1 de ce code, et ayant relevé que l’expertjudiciaire avait constaté que l’immeuble,dont de nombreux ouvrages avaient étémodifiés sans obtention d’un permis modi-ficatif, pouvait être considéré commeachevé au sens de ce textepuisqu’il nesubsistait aucune non-conformité substan-tielle, mais seulement des malfaçons dont legarant n’avait pas à répondre, la courd’appel a pu déduire de ces seuls motifs quela garantie du crédit agricole n’était pasdue;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé”.Toutefois, alors que la cour d’appel avaitlimité la responsabilité de l’architecte, laCour de cassation censure l’arrêt sur cepoint, au visa de l’article 1147 du code civil.L’arrêt d’appel avait estimé notamment que“s’agissant des piliers et surépaisseurs despoutres en béton armé, conséquence de lamauvaise coordination entre les plansde l’architecte et les plans béton armé,que les modifications de la largeur desemplacements de stationnement qui ensont la conséquence sont le fait del’ingénieur béton et qu’il n’est pas démon-tré de quelle manière l’architecte aurait puempêcher ces modifications, et s’agissant desenduits de façade tombant en plaques ou enpoussières, que les erreurs de mise en œuvresont, selon l’expert reprochables au seulentrepreneur”.Cette solution est censurée:“en statuant ainsi, alors qu’elle avait constatéque l’architecte était contractuellementinvesti d’une mission complète de maî-trise d’œuvre, et par des motifs qui nesuffisent pas à exclure l’existence d’unefaute de M. G. [architecte], tenu, par samission, de suivre et de surveillerl’exécution des travaux, dans la survenancede chacun de ces désordres, la cour d’appeln’a pas donné de base légale à sa décisionde ce chef”.OObbsseerrvvaattiioonnss:l’absence de délivrance depermis de construire modificatif n’a passuffi à mettre en jeu la responsabilité dugarant d’achèvement dans la mesure laconstruction était effectivement achevéeen regard du permis de construire initial.Quant à la responsabilité contractuelle del’architecte (art. 1147 du code civil), elle estmise en jeu au titre de son obligation généra-le de surveillance de l’exécution des travaux.27avril 20103JURIShheebbddooimmobilierCCOONNSSTTRRUUCCTTIIOONNJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
27avril 20104JURIShheebbddooimmobilierLes sénateurs ont examiné le 6avril le projetde loi sur le Grand Paris.Christian Blanc, secrétaire d’Etat chargé dudéveloppement de la région capitale, plaideen faveur d’un Grand Paris “ville monderayonnante et dynamique”, elle sera “unpôle magnétique des routes du monde”.Au titre des financements, il évoque, outreles emprunts, la valorisation foncière via lesexcédents sur les opérationsd’aménagement ou de constructionconduites autour des gares (JO déb. Sénat7avril, p.2337). Jean-Pierre Fourcadeindique que la commission a inscrit àl’article 1er un objectif de construction de70000 logements par an en Ile-de-France(35000 actuellement). Une mesure vise àadapter pour l’Ile-de-France la taxe sur lesplus-values immobilières liées à la réalisa-tion d’infrastructure de transport.L’article 1erdu projet de loi définit le GrandParis comme un projet urbain, social et éco-nomique d’intérêt national s’appuyant sur lacréation d’un réseau de transport public. IlLLEEGGRRAANNDDPPAARRIISSAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTLe projet de loi sur le Grand Paris au SénatPour mener à bien le projet du Grand Paris, et la réalisation du réseau de métro en doubleboucle, le projet de loi vise à accélérer les procédures de concertation et il crée une nouvelletaxe sur les plus-values immobilières. Reprise des débats le 26 avril.Marché de travauxRetenue de 5%(Cass. Civ. 3e, 13avril 2010, n°524, F-P+B, cas-sation, pourvoi n°09 11172)Un entrepreneur ayant abandonné le chan-tier, le maître d’ouvrage avait assigné labanque caution personnelle pour le montantde la retenue de garantie. La cour d’appelavait condamné la banque à payer au maîtred’ouvrage une somme de 5% du montantcumulé de la dernière situation de travauxacquittée. Mais son arrêt est cassé au visa del’article 1erde la loi du 16juillet 1971:“Attendu […] qu’en statuant ainsi, alorsqu’elle avait relevé que le constat contra-dictoire de l’état de la qualité des travauxne constituait pas un procès-verbal deréception de ceux-ci, la cour d’appel, quin’a pas tiré les conséquences légales de sesconstatations, a violé le texte susvisé”.OObbsseerrvvaattiioonnss:l’article 1erde la loi de 1971prévoit que la retenue égale au plus à 5%du montant des travaux permet de “satis-faire, le cas échéant, aux réserves faites àla réception par le maître de l'ouvrage”.La condamnation du garant au versementdes 5% suppose donc la production duprocès-verbal de réception des travaux.mentionne l’objectif de 70000 logements paran. Il a été voté avec amendements (p.2412).L’article 2concerne le réseau de transportpublic du Grand Paris, avec métro automa-tique, également voté avec amendements(p.2446). L’article 3programme le débatpublic, organisé par la Société du Grand Paris.À noter le 8avril, la colère de Philippe Dal-lier qui, soutenant un amendement visant àestimer la progression du potentiel fiscal quirésultera de l’implantation des nouvellesgares, indiquant avoir grandi dans un quar-tier construit dans les années 1960, déploreque le Gouvernement refuse de prendre encompte des demandes pour un départe-ment (Seine-Saint-Denis) qui subit uneségrégation territoriale et sociale (JO Déb.9avril, p.2491).À propos des contentieux sur les projets,Jean-Pierre Fourcade annonceson intentionde déposer prochainement une propositionde loi sur ce sujet, pour éviter que “des col-lectivités publiques ne soient rançonnéespar des personnes avisées, engageant desrecours uniquement pour bénéficier detransactions importantes” (p.2504).L’article 4, examiné le 9avril, prévoit unedouble déclaration d’utilité publique etd’intérêt général, pour faciliter la réalisationdu réseau de transport public, il justifiel’expropriation de biens par la Société duGrand Paris afin de les utiliser en vue de laréalisation des infrastructures du métro et ilfait prévaloir la création de ce réseau surtous les documents d’urbanisme existant,selon les explications de Jean-Pierre Fourca-de (JO Déb. Sénat 10avril, p.2603).L’article 5met en place une procédure accé-lérée pour les expropriations, l’article 6aménage les règles de l’expropriation desbiens soumis au droit de préemption urbaindans le cadre des ZAD. Le titre IIdu projetest consacré à l’Établissement public “Socié- du Grand Paris”.Il peut acquérir tout bien, notamment parexpropriation (art. 7). L’article 8prévoit qu’ilest dirigé par un directoire, sous le contrôled’un conseil de surveillance, l’article 9défi-nit ses ressources.Une nouvelle taxeL’article 9 bisinstitue une taxe forfaitaire surle produit de la valorisation des terrains nuset des immeubles bâtis résultant des projetsd’infrastructures du réseau de transportpublic du Grand Paris. Elle sera exigiblependant 15 ans à compter de la date depublication de la déclaration d’utilitépublique de ces projets.Assise sur 80% de la différence entre le prixde vente et le prix d’achat augmenté du coûttravaux de construction et d’amélioration dela performance énergétique, la taxe sera de15%, dans la limite d’un plafond de 5%duprix de cession. Nicole Bricq observe queson rendement sera variable suivant les fluc-tuations du marché (JO Déb. 10avril,p.2665) et que son rendement sera aléatoire.Un amendement a réduit à 800 mètres (aulieu de 1500) le périmètre autour des garesdans lequel s’appliquera la taxe (amende-ment n°298, voté p.2669).Le Gouvernement a proposé d’autoriser larégion Ile-de-France à créer une taxe ana-logue, pour en affecter le produit au Syndi-cat des transports d’Ile-de-France, mais lesdeux taxes ne devant pas dépasser 5% duprix de cession. Jean Dessessard fait obser-ver que ce système aboutit à taxer davanta-ge les cessions qui génèrent une faible plus-value, car celles qui suscitent une forte plus-value bénéficieront du plafonnement à 5%(p.2671). L’amendement du Gouvernement(n°296) a été adopté. Il en est de même del’amendement n°301 qui prévoit une exoné-ration de taxe lorsque les biens seront ven-dus à une société d’HLM, une SEM gérantdes logements sociaux notamment.L’article a été voté (p.2674).L’article 10prévoit le transfert, hors droit, àla Société du Grand Paris, des biens acquisou réalisés par des tiers pour son compte enpleine propriété dès leur acquisition ou leurachèvement; il a été adopté.Il en est de même de l’article 11qui institueune participation à la charge des EPA dontles opérations d’aménagement bénéficientde la desserte assurée par la réalisation desinfrastructures de transport.Le titre IIIconcerne la réalisation et la gestiondu réseau de transport public du Grand Paris.Le titre IVintitulé “développement territorialet projets d’aménagement” vise à organiserun partenariat entre l’Etat et les collectivitéslocales concernées. Éliane Assassi conteste leprincipe que les documents d’urbanismelocaux doivent s’adapter aux contrats ainsiétablis, mais son amendement de suppres-sion (n°65) a été repoussé (p.2708).Quant au titre IV bis, il comporte des dispo-sitions relatives au logement. L’article 19 bisprévoit que le préfet de région a le soin deterritorialiser l’objectif de construction des70000 logementspar an. Il a été voté(p.2713). À suivre.
27avril 20105JURIShheebbddooimmobilierAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTPPRRAATTIIQQUUEEEco-PTZ et usufruitL'Eco-PTZ (défini par l'art. 244 quater U duCGI et art. R 319-1 à 22 du CCH) peut êtreconsenti à un nu-propriétaire ou bien à unusufruitier et ils peuvent aussi co-emprunter.Mais il ne peut y avoir qu'un seul Eco-PTZ parlogement et il n'est pas possible que chacunbénéficie d'un Eco-PTZ pour le même loge-ment.(Rép. Alain Cousin, JO AN Q, p.4079, n°54461).Charges locatives: communicationdu bulletin de salaire du concierge?S'agissant de la justification des rémunéra-tions versées au gardien ou concierge, si lebulletin de salaire n'est pas communicable, lebailleur se doit de justifier le versement de cesalaire par toute pièce comptable.(Rép. Nicolas Dupont-Aignant, JO AN Q 6avril2010, p.4083, n°62540).Hélène Cloëzrejoint Lefèvre Pelletier &Associéscomme collaboratrice senior. Elle adéveloppé son activité depuis plus de quin-ze ans en droit public général et particulière-ment en droit de l’urbanisme. Elle était pré-cédemment chez la S.C.P Lyon-Caen, Fabia-ni, Thiriez, avocat aux conseils.ActeursLes sénateurs adoptent le projet de loi sur l’EIRLLes sénateurs ont abordé le 8avril l’examendu projet de loi sur l’entrepreneur indivi-duel à responsabilité limitée (EIRL), déjàvoté par les députés.Hervé Novelli rappelle le scandale selonlequel un artisan, un commerçant ou un pro-fessionnel libéral puisse après un revers pro-fessionnel, perdre l’ensemble de ses bienspersonnels. Le projet de statut d’EIRL pré-voit donc de rompre le dogme de l’unicitédu patrimoineen permettant àl’entrepreneur individuel d’affecter à sonactivité un patrimoine professionnel, dis-tinct de son patrimoine personnel. En cas dedéfaillance, l’entrepreneur ne sera respon-sable que sur le patrimoine affecté à son acti-vité (JO déb. 9avril, p.2522). L’entrepriseunipersonnelle à responsabilité limitée(EURL) créée en 1985, n’a pas eu le succèsescompté puisque seules 200000 EURL ontété créées en 25 ans.Quant à la déclaration d’insaisissabilité, ins-taurée en 2003, modifiée en 2008, elle n’adonné lieu qu’à 20000 déclarations.Les formalitésde l‘EIRL doivent êtresimples: déclaration au RCS ou au répertoi-re des métiers, déclaration de la liste desbiens affectés à l’activité professionnelle (paracte notarié pour les biens immobiliers). Lescréanciers professionnels auront pour seulgage le patrimoine professionnel. Les autrescréanciers auront pour gage le patrimoinepersonnel. L’entrepreneur pourra opter àson choix entre l’impôt sur le revenu etl’impôt sur les sociétés.Le secrétaire d’Etat défendà cette occasionle statut de l’auto-entrepreneur et repoussevivement l’idée d’en limiter l’application àtrois ans. Il considère au contraire qu’il fautsimplifier les autres régimes au lieu de vou-loir compliquer celui de l’auto-entrepreneurpour le rendre moins attractif (p.2524).Pour éviter que les banques ne demandentdes cautions personnelles systématiques àl’EIRL, Hervé Novelli indique l’engagementd’OSEO, agence publique de financementdes PME, qui offrira à la banque une garan-tie à hauteur de 70% de ses crédits. Encontrepartie, elle s’engagera à ne retenir quedes garanties sur les biens affectés àl’activité.Un site internet, réalisé avec l’ordre desexperts comptables visera à valoriser cenouveau statut: www.infoeirl.fr. Il doit êtreopérationnel dès le mois de mai.Le rapporteur Jean-Jacques Hyest soulignele succès de la formule d’exercice del’activité professionnelle en nom propre,rencontré en Allemagne (p.2526).Il approuve le projet mais évoque une diffi-culté résultant du choix des députés selonlequel la déclaration d’affectation sera oppo-sable aux créanciers antérieurs.Michel Houel indique que les émolumentsdu notaireseront fixés de manière forfaitai-reet non proportionnelle lorsque le notairerecevra l’affectation d’un bien immobilierdans le patrimoine professionnel (p.2528).Il souhaite par ailleurs que le dispositif dedéclaration d’insaisissabilité soit maintenu.Hervé Novelli regrette que le texte issu de lacommission maintienne ce dispositif dedéclaration d’insaisissabilité.Pas de réforme de l’auto-entrepre-neurL’article 1erinsère les nouveaux textes auxarticles L 526-6 et suivants du code de com-merce. L’amendement n°13 qui visait à limi-ter à 3 ans la faculté d’exercer une activitésous le régime de l’auto-entrepreneur, a étérepoussé (p.2545).L’amendement n°15 prévoyait d’interdirequ’une personne puisse constituer plusieurspatrimoines affectés, mais il a été rejeté(p.2546).D’autres amendements ont été en revancheadoptés, comme le n°43 qui précise lesmodalités de la fin de la déclarationd’affectation. L’affectation reste opposableaux créanciers dont les droits sont nés lorsde l’existence du patrimoine (p.2553).L’article 2, autorisant l’EIRL à opter pourl’IS, a été voté (p.2557). Toutefois, l’article 4prévoit une clause anti-abus”. La part desdividendes qui excédera 10% du patrimoi-ne affecté ou 10% du bénéfice, si ce derniermontant est supérieur, sera soumise auxcotisations sociales (cf. explication de Philip-pe Marini, p.2535). L’article 4 a été voté.Jean Arthuis a déposé un autre amendementpour limiter le statut d’auto-entrepreneur àtrois ans, mais il n’a pas été suivi (amende-ment n°26 rectifié, repoussé p.2565).Les sénateurs ont rétabli l’article 6qui vise àsupprimer pour l’avenir le régime de ladéclaration d’insaisissabilité.L’article 6 bisconcerne la garantie d’OSEO.Un amendement (n° 3) vise à supprimer ladisposition qui prévoit qu’une banqueaccordant un crédit à un entrepreneur pour-ra prendre des sûretés uniquement sur lafraction de ce crédit non garantie par OSEOou un autre organisme de caution mutuelle.Il a été voté, ainsi que l’article (p. 2572).Adoption de l’ILATL’article 8valide la création de l’indice desloyers des activités tertiaires en modifiantd’une part l’article L 112-2 du code monétaireet financier et d’autre part les articles L 145-34(sur le plafonnement) et l’article L 145-38 (surla révision triennale) du code de commerce.Richard Yung a demandé la suppression decet article au motif qu’il “est manifestementun cavalier”, mais il n’a pas été suivi et l’articlea été voté (p.2573). L’ensemble du projet de loia été adopté.Foncière Logement se réorganiseEn application de la loi Boutin de mars2009et de la convention avec l’UESL du 28juillet2009, l’association Foncière Logement a rédi- de nouveaux statuts.Actuellement présidée par Bruno Lucas, Fon-cière Logement crée un bureau et met enplace 4 comités (engagement, gestion locati-ve, audit, éthique). Un décret d’applicationest encore attendu.Changement dans le financement: si ActionLogement (1%) a accordé à la Foncière500millions en fonds propres, la somme estmaintenue en 2010 mais à hauteur de 50%en prêts. Pour 2011, les subventions serontremplacées totalement par des prêts. Lesnouveaux statuts autorisent Foncière Loge-ment à vendre des logements.L’association a par ailleurs mis en place unenouvelle procédure pour la location deslogements. Dans chaque programme nou-vellement acquis, un CIL référent par territoi-re est nommé et choisit les locataires.Les investissements représentent à présent22000 logements (dont 15400 logementslivrés) pour 5milliards d’euros(Communiqué du 14avril 2010).
27avril 20106JURIShheebbddooimmobilierRRÉÉPPOONNSSEESSMMIINNIISSTTÉÉRRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations13avril 2010ANp.4225n°65022Michel SainteMarie,SRC, GirondeAssociations de consom-mateursRéformeCommerce, PMEIl a été décidé de compléter le dispositif actuel des agréments, qui donnedroit à un siège au Conseil national de la consommation et, en pratique, àun financement public, par un mécanisme de reconnaissance des associa-tions les plus actives devant bénéficier d'une priorité pour les désignationsdans les instances de consultation. Il est prévu également de donner un nou-veau cadre pour coordonner les actions de l'INC, de la commission de lasécurité des consommateurs et de la commission des clauses abusives.13avril 2010ANp.4227n°72153Guillaume GarotSRC, MayenneAccessibilité ERPCommerce PMELe Conseil d'Etat a annulé l'article R 111-19-6 du CCH qui autorisait des déro-gations à l'obligation d'accessibilité pour des immeubles neufs. La loi n'a eneffet prévu de dérogation que pour les immeubles existants. Il n'est doncplus possible d'accorder des dérogations pour des immeubles neufs, y com-pris pour des extensions, dans la mesure elles sont assimilées à des con-structions neuves. Le secrétaire d'Etat au logement examine les adaptationsdu droit nécessaires à mettre en œuvre.13avril 2010ANp.4229n°63032Georges Ginesta,UMP, VarDétecteurs autonomesavertisseurs de fumée.ContrôleCommerce, PMEUne enquête nationale de la DGCCRF sur les DAAF aété effectuée en 2009. Plus de la moitié des mod-èles testés sont défaillants(12 détecteurs sur 22sont jugés non conformes et dangereux). Il a étédemandé des mesures de retrait chez les distribu-teurs. Une nouvelle enquête est prévue en 2010.Les mesures de retrait dematériels sont publiéessur le site de la DGGCRF.13avril 2010ANp.4231n°70545Jacques Pélissard,UMP, JuraObservatoires départe-mentauxd'aménagement com-mercialCommerce, PMELa composition et les missions des Observatoiresdépartementaux d'aménagement commercial ontété fixées par les art. R 751-12 et 17 du code de com-merce, issus du décret du 24novembre 2008 et del'arrêté du 13novembre 2009. Les préfectures procè-dent actuellement à la composition de ces observa-toires. Il faut donc attendre la création effectivede ces structures avant d'obtenir les premières don-nées relatives à l'évolution du commerce de détail.La réponse, rappelantaussi le rôle du FISAC,conclut que la protec-tion du commerce deproximité, demeure unepriorité.13avril 2010ANp.4233n°71215Michel Lefait,SRC, Pas-de-CalaisDroit de préemptiondes communes sur lesbaux commerciauxCommerce, PMELa loi du 2août 2005 a créé un droit de préemp-tion des communes pour les fonds de commerce,fonds artisanaux et baux commerciaux. Le décretdu 26août 2007 est en cours de modification pourétendre aux terrainscette procédure spécifique.La réponse donne aussile détail de fonction-nement du FISAC.13avril 2010ANp.4243n°33492Pierrre Morel-A-L'HuissierUMP, LozèreRaccordements élec-triquesEcologieAucune disposition du code de l'urbanisme ne rend la consultationd'Electricité réseau distribution France (ERDF) obligatoire avant la délivranced'un permis de construire. La frontière entre travaux d'extension liés à uneopération d'urbanisme et travaux de renforcement qui détermine le montantde la contribution due par la collectivité a été clarifiée. Le nouveau barèmeentre en vigueur le 7 avril. Il sera revu si le Parlement adopte l'amendementrelatif à la définition d'une opération de raccordement, inclus dans le projetde loi Grenelle II. Un bilan globaldu dispositif sera établi fin 2010.13avril 2010ANp.4252n°60285Patrice Debray,UMP, Haute-SaôneLotissementNécessité de permisd'aménagerEcologieLes opérations de détachement d'une propriétéd'un ou plusieurs lots à bâtir sont soumises:- sans créationde voies ou espaces communs nou-veaux: à déclaration quel que soit le nombre de lots(sauf si elles sont en site classé ou secteur sauvegardé),- avec créationde voies ou espaces communsnouveaux: à déclaration préalable (2 lots) ou àpermis d'aménager (autres cas),- Les opérations en site classé ou secteursauvegardé sont toujours soumises à permisd'aménager.Texte de référence: art.L 442-1, R 421-19 et R421-23 du code del'urbanisme.13avril 2010ANp.4285n°54452Bernard Perrut,UMP, RhôneNom des immeublesIntérieurFace à la décision d'un particulier de donner à son habitation le nom d'un lieu-dit, le maire ne dispose pas de moyen d'action particulier. Il ne peut pas fairemodifier le nom d'un lieu-dit, les noms résultant d'usage devant être respectéslorsqu'ils existent (TA Bordeaux 9mai 1962). L'autorité administrative n'a pascompétence pour modifier le nom d'un lieu-dit (CAA Marseille, 10 déc. 2009), afortiori pour celui d'un domicile, sauf en cas d'atteinte à l'ordre public.15avril 2010Sénatp.953n°12508Pierre Bernard-Reymond,UMP, Hautes-AlpesAntennesEcologieIl n'est pas envisagé de modifier le régime actuel de l'autorisation pourl'implantation d'antennes, pour par exemple les soumettre à permis de con-struire. Cela irait à l'encontre de la simplification entrée en vigueur en 2007.Mais il convient d'étudier les conditions de laconcertation préalable àl'installation d'antennes relais pour les améliorer. C'est l'objet du comitéopérationnel mis en place par Chantal Jouanno le 7 juillet 2009.À nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
27avril 20107JURIShheebbddooimmobilierNNOOMMIINNAATTIIOONNSSAAGGEENNDDAACabinets ministérielsLogement: Marc Pons de Vincentestnommé directeur adjoint du cabinet dusecrétaire d'Etat chargé du logement et del'urbanisme.(Arr. du 8avril 2010, J.O. du 14avril, @).Organismes publicsHALDE: ont été nommés membres de laHaute Autorité de lutte contre les discrimi-nations et pour l'égalité: Jeannette Bou-grab(présidente), Eric Molinié, Maryvon-ne Lyazid, MYazid Chir, Cécile Petit etMansour Zoberi.(Décret du 16avril 2010, J.O. du 17avril2010, p.7211)AdministrationDREAL: Philippe Caron est nommé direc-teur régional de l'environnement, del'aménagement et du logement de larégion Picardie (arr. du 9avril 2010, J.O. du20avril, @).Nouvelle ZAD à La DéfenseUne zone d'aménagement différé dans lesecteur dit «des Groues» sur la communede Nanterre (Hauts-de-Seine) a été crééepar décret. il s’agit d’un secteur proche dela Défense et inclus dans le périmètre del'opération d'intérêt national Seine Arche.(Décret n°2010-374 du 13avril 2010, J.O. du15avril, p.7033).Installations classées: procédured’enregistrementUn nouveau décret comporte une série dedispositions concernant le nouveau régimedes installations soumises à enregistrementet en particulier la procédure del’enregistrement, régime intermédiaireentre la déclaration et l’autorisation (art. R512-46-1 et suivantes du code del'environnement). La demande doit êtreadressée au préfet du département danslequel l'installation doit être installée.Si l'implantation de l'installation nécessitel'obtention d'un permis de construire, lademande d'enregistrement doit êtreaccompagnée ou complétée dans les 10jours suivant sa présentation par la justifi-cation du dépôt de la demande de permisde construire. L'octroi du permis deconstruire ne vaut pas enregistrement (art.R 512-46-6). Ces règles valent, mutatismutandis, pour les autorisations de défri-chement.Dans les 15 jours de la réception du dossiercomplet, le préfet le transmet au maire dela commune l'installation est projetéeet aux maires de certaines communes voi-sines (art. R 512-46-11).Le préfet dispose d'un délai de 5 moispour statuer sur le dossier de demanded'enregistrement (délai pouvant être pro-longé de 2 mois par arrêté motivé, art. R512-46-18).Les règles relatives à la mise à l'arrêt défi-nitif sont prévues par les articles R 512-46-25 et suivants.Ce décret comporte par ailleurs des dispo-sitions concernant les installations soumisesà autorisation et notamment celles sur lamise à l'arrêt définitif et la remise en état(art. R 512-39-1 et suivantes).(Décret n°2010-368 du 13avril 2010 portantdiverses dispositions relatives aux installationsclassées pour la protection del'environnement et fixant la procédured'enregistrement applicable à certaines deces installations, J.O. du 14avril, p.6979)EntrepôtsUn arrêté du 15avril 2010 est relatif auxprescriptions générales applicables auxentrepôts couverts relevant du régime del'enregistrement au titre de la rubriquen°1510 de la nomenclature des installa-tions classées pour la protection del'environnement (J.O. du 16avril, p.7135).ÉlectricitéLes modalités du contrôle à effectueravant mise en service d'une installation deproduction électrique sont fixées par arrê-té. Cet arrêté indique le contenu du dos-sier à fournir au gestionnaire de réseau:- schéma de principe de l'installation,- certificat de conformité de la protectionde découplage,- attestation de conformité del'installation.(Arrêté du 29mars 2010 précisant les modali-tés du contrôle des performances des instal-lations de production raccordées en bassetension aux réseaux publics de distributiond'électricité, J.O. du 17avril, p.7213).Bulletin officiel du ministère dela justiceÀ l’origine trimestriel, le bulletin officiel duministère de la justice est désormais men-suel. Il peut être consulté sur le sitewww.textes.justice.gouv.frOn peut notamment y trouver des textesnon publiés au JO, comme les circulairesde la direction des affaires civiles et dusceau.Le dernier numéro en ligne (février2010)contient par exemple une circulaire relati-ve à la présentation des dispositions issuesde la transposition de la directive2005/60/CE du 26octobre 2005 relative à laprévention de l'utilisation du systèmeDu 21 au 24 mai 2010à Paris (por-te de Versailles) se tiendra le Salonde l’Immobilier marocain(7eéditionSMAP IMMO, 140 exposants).www.smapgroup.com17 juin 2010 :les 2esassises del’expertise immobilièreauront lieuà Paris (Centre Marceau) sur le thè-me “Industrie immobilière: quelleplace pour l’expert? Une manifesta-tion du Groupe Moniteur avec l’IFEI.Au programme: panorama del’expertise, regard des autorités decontrôle, comment les experts tra-duisent ces évolutions au niveau desdifférents types d’immobilier.Tél. Véronique Leroi: 0140133002.1er et 2 juillet 2010 :L’association “Planète Copropriété”organise deux jours de colloqueeuropéen: la copropriété et ledéveloppement durable en Europe(Maison de la Chimie, Paris VIIe).80 kWh/m2/an en copropriété: commentfaire?Pour répondre à cette ques-tion et à partir d’expériences dansles différents pays d’Europe, cecolloque permettra de savoir commentbien programmer les travaux, élabo-rer un bon plan de financement, obte-nir un accord massif des coproprié-taires et bien accompagner lescopropriétés.Une série de dispositifs pratiquesseront présentés au cours de 8 tablesrondes: plan d’épargne copropriété“vertueux”, contrat de performanceénergétique, système de tiers inves-tisseurs, prêt à taux zéro collec-tif…Pour en savoir plus, consultez lesite: www.planetecopropriete.com.AAUU FFIILL DDUU JJ..OO..financier aux fins de blanchiment des capi-taux et de financement du terrorisme (n°DACS/DACG n°CIV/02/10/M1/03 du 14jan-vier 2010).(Arrêté du 8avril 2010 modifiant l'arrêté du30octobre 1981 portant création d'un BO duministère de la justice, J.O. du 17avril, p.7222)Nouveau Comité GrenelleLe Comité national du développementdurable et du Grenelle de l'environnementa été créé par décret du 13avril.Ce Comité assure le suivi de la mise enœuvre des engagements du Grenelle del'environnement.Présidé par le ministre chargé du dévelop-pement durable, il se réunit au moins 4fois par an. (Décret n°2010-370 du 13avril2010, J.O. du 14avril, p.6988).
27avril 20108JURIShheebbddooimmobilierAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTRRÉÉGGLLEEMMEENNTTAATTIIOONNJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineLivre foncier: nouveaux formu-lairesDe nouveaux formulaires pour présenterla requête en inscription au Livre foncieront été publiés.(Arrêté du 26février 2010 complétant l'arrêtédu 23 déc. 2009 pris en application de l'article61 du décret n°2009-1193 du 7octobre 2009relatif au livre foncier et à son informatisationdans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, J.O. du 17avril, p.7214).Procédure fiscale: pasd’estoppelLe Conseil d'Etat a rendu un avis sur laquestion de savoir si le principe del'estoppel est applicable en droit français.Selon ce principe, issu du droit anglais,une partie ne saurait se prévaloir de pré-tentions contradictoires au détriment deses adversaires.Le Conseil d'Etat, rappelant que les com-portements de l'administration qui pour-raient être qualifiés de changements deposition sont encadrés par des garantiesau bénéfice du contribuable, indique quele contribuable ne peut pas invoquer ceprincipe de l'estoppel dans une procédurecontentieuse fiscale (Avis n°334465 du1eravril 2010, J.O. du 15avril, p.7055).DépollutionDominique Bussereau a rappelé la procédureapplicable en cas d’abandon d’un site pollué parune entreprise en liquidation. Si le site exige destravaux de sécurité, l’Etat vérifie qu’il n’existeplus de responsable solvable (exploitant ou pro-priétaire du terrain). Il indique aussi que leseffectifs de l’inspection des installations classéesdoivent être renforcés. Enfin, la loi Grenelle IIdoit permettre de rechercher la responsabilitéd’une société mère lorsque sa filiale a été mise enliquidation sans que la remise en état du site aitété effectuée (JO Sénat déb. 7avril, p.2317).À quand le Scellier en zone C?Le décret qui doit fixer les règles d’agrément descommunes permettant à titre dérogatoire debénéficier du dispositif d’aide à l’investissementen zone C doit être publié “dans les prochainessemaines” a indiqué Dominique Bussereau àBernard Fournier.L’agrément sera demandé par le maire ou le pré-sident d’EPCI. Il portera en principe sur uneseule commune, mais des demandes groupéespar EPCI seront possibles. La commune devradisposer d’un programme local de l’habitat (ouêtre membre d’un EPCI doté d’un PLH). Lademande sera soumise pour avis au comitérégional de l’habitat, elle sera instruite par leministère (JO Sénat déb. 7avril, p.2320).Bouclier fiscalLe ministre du budget, François Baroin, a défen-du le bouclier fiscal devant les députés au nomde la stabilité fiscale: “la France est malade deson instabilité fiscale” (JO AN déb. 7avril,p.2079).Tempête XynthiaJean-Louis Borloo a défendu le principe d’unecartographie en zone jaune la protection peutêtre améliorée et en zones noires il existe unrisque vital pour les populations. Dans ces der-nières, tout habitant pourra faire acquérir àl’amiable par l’Etat le bien à la valeur desdomaines avant les incidents, sans tenir comptedu risque, qui était inconnu à l’époque. Il a ren-voyé le débat à la discussion du Grenelle II, enmai (JO AN déb. 8avril, p.2143).Les députés ont poursuivi le 8avrill’examen du projet de loi réformant le crédità la consommation.Christine Lagarde indique être défavorableà l’idée de créer un fichier positif des per-sonnes surendettées: ce système qui existeen Belgique n’a pas démontré son efficacité.À propos de la réforme du taux de l’usure,elle propose que le taux soit variable enfonction du montant du crédit. Un pour lespetits crédits (besoins de trésorerie et petitséquipements), un pour les crédits moyens(équipement de la maison et petits travaux)et un pour les gros crédits (financement devéhicules et travaux immobiliers) (JO ANdéb. 9avril, p.2253).C’est le sens de l’article 1er A, qui a été voté.L’article 2vise à encadrer la publicité du cré-dit à la consommation. L’article 3concerneles informations précontractuelles del’emprunteur, les articles 4 et 5la formationdu contrat.La réforme du crédit à la consommation votée à l’AssembléeLes débats se sont poursuivis le 9avril. Envoici quelques aspects: l’article 14prévoitune sanction de déchéance des intérêts encas de violation par le prêteur de ses obliga-tions d’information de l’emprunteur.Prêt immobilier et assuranceLes articles 16 et 17visent “le contrat de cré-dit et l’assurance emprunteur”.Jean-Dionis du Séjour explique que l’article17 “vise à rendre indépendantsle prêt et lecontrat qui l’assure” (JO déb. AN 10avril,p.2325). Il prévoit notamment que le prêteurne peut pas refuser un contrat d’assuranceindividuel apporté par l’emprunteur dèslors que ce contrat présente un niveau degarantie équivalente au contrat d’assurancegroupe qu’il propose.L’article 18concerne leregroupement de cré-dits. Si le groupement comporte des créditsimmobiliers, et que sa part relative ne dépas-se pas un certain seuil, le crédit relève de lalégislation sur le crédit à la consommation.En revanche, si elle dépasse ce seuil, le créditrelève des textes sur le crédit immobilier.L’article a été voté sans modification (p.2327).Publicité pour le ScellierL’article 19 bis Aprévoit des obligationsd’informationdans les publicités pour lesinvestissements locatifs dans les dispositifsScellier et LMNP: la publicité doit mention-ner que le non-respect des engagements delocation entraîne la perte du bénéfice desincitations fiscales (voté p.2335).Un amendement (n°12) prévoyait que larecevabilité de la procédure de surendette-ment entraînait suppression des mesuresd’expulsion et de saisie, mais il a été retiré(p.2342). Un amendement (n°192) a été votépour préciser que dans la procédure de sai-sie immobilière, seul le juge compétent pourla saisie demeure compétent pour ordonnerle report de la date d’adjudication, date quientraîne l’expulsion du locataire surendetté.Un autre amendement (n°193) vise à empê-cher de suspendre l’expulsion d’un locatairesurendetté lorsqu’il est en train de dégraderle bien du propriétaire saisi lui-même de dif-ficultés financières (voté p.2350).L’article 23réduit de 10 à 8 ansla durée desplans de surendettement(cela s’appliqueraaux plans en cours, en revenant devant lacommission). L’article 25précise que le seulfait d’être propriétaire de sa résidence prin-cipale ne peut être tenu comme empêchantque la situation de surendettement soitcaractérisée (voté p.2358).Le vote sur l’ensemble du projet de loidevait intervenir ce 27avril.
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