lundi 12 mai 2025

414 – 9 novembre 2010

AccueilAnciens numéros414 - 9 novembre 2010

– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Résiliation admise en 1e instance, refusée en appel
Indivision : Modalités du partage
Baux commerciaux : Droit au renouvellement : chaque copreneur doit être immatriculé
Agent immobilier : Responsabilité pour avoir conclu deux baux dérogatoires requalifiés en bail commercial
Fiscalité : Loyer excessif ; un avantage anormal consenti au bailleur, donc imposable

– 4 – Au Parlement –
Au Sénat : Électricité : adoption de la loi NOME / CRL et blocage des loyers / Taxe d’habitation
À l’Assemblée : Prélèvement sur les HLM / Jean-Luc Warsmann sort de ses gonds / PLF 2011

– 6 – Législation –
Loi de régulation financière

– 6 – 8 – Au fil du J.O. –
Risque sismique / DALO : délais prorogés / Dépollution / Servitude de passage sur le littoral / Surendettement



JUGÉ>>Le paiement d’un loyer établi au doublede la valeur du marché a été qualifié d’acteanormal de gestion, justifiant un redresse-ment fiscal. Voir l’arrêt du Conseil d’Etat du6octobre 2010 (p.3).>>La conclusion de deux baux dérogatoiressuccessifs ayant été convertie en bail com-mercial de 9 ans à la demande du locataire,a justifié la mise en jeu de la responsabilitéde l’agent immobilier, bien que celui-ci aiteu le pouvoir de conclure des baux com-merciaux (arrêt de la Cour d’appel de Parisdu 12octobre 2010, p.2).RÉPONDU>>Benoist Apparu a indiqué au Sénat que leGouvernement entendait modifier les règlesd’indexation des baux des organismes HLMsur l’IRL afin d’éviter que la mise en placede la contribution sur les revenus locatifs nese traduise par une hausse des loyers. Cesujet a fait l’objet de vifs débats (voir p.4).PUBLIÉ>>De nouvelles règles et une nouvelle carto-graphie du risque sismiqueont été publiéespar décrets et arrêté du 22octobre 2010(voir p.8).PROROGÉS>>Les délais de réponse de la commissionde médiation du DALO, qui devaient êtreprochainement raccourcis ont finalementété maintenus à 6 mois (décret publié auJ.O. du 28octobre, lire page5).NOMMÉS>>Jérôme Vignona été nommé président del’Observatoire de national de la pauvreté etde l’exclusion sociale>>Pierre Veltzest nommé PDG del’établissement public de Paris-Saclay.Taxation accrue des plus-valuesLe 21octobre, à l’initiative du rapporteur général de lacommission des finances, Gilles Carrez, les députés ont adop- un amendement qui accroît sensiblement la fiscalité desplus-values immobilières réalisées par les particuliers. Le rap-porteur général a en effet considéré qu’il y avait une “ano-malie” dans le régime actuel des plus-values immobilières. Ilobserve que “l’ensemble des plus-values même si elles bénéfi-cient d’exonérations fiscales, ne font pas l’objet de prélèvementssociaux contrairement aux plus-values mobilières”. Or, il estimeque la CSG doit être la plus universelle possible et il ne faut pasqu’elle subisse comme l’impôt sur le revenu, un ensemble dedérogations. Or ce n’est pas le cas des plus-values immobilièrespuisque, dès lors qu’elles sont exonérées fiscalement, elles sontexonérées de prélèvement social. Les députés ont donc voté lechangement de régime qui devrait assujettir, à compter du1erjanvier prochain, les plus-values immobilières à prélèvementsocial, même si elles sont exonérées d’impôt du fait del’abattement pour durée de détention. De plus, le taux du prélè-vement subit également une hausse: il passe ainsi de 12,1% à12,3%. Cette règle fait une avancée vers la “pureté de la CSG”ainsi que l’observe Gilles Carrez en augmentant le caractère uni-versel de la contribution mais elle a l’inconvénient d’être assisesur une plus-value dont le calcul ne tient pas compte del’inflation et qui sera donc lourd.Par ailleurs, le taux d’imposition de la plus-value est lui-mêmeaugmenté: il passe de 16% à 19%. Dans le texte initial, il devaitprogresser d’un point, mais c’est finalement un saut de troispoints qui a été retenu.Il reste aux sénateurs à confirmer cette décision des députés. Maison peut observer que ce choix de fiscalité du patrimoine est faità un moment le Gouvernement a refusé d’adopter le fameuxtriptyque: abrogation du bouclier fiscal, abrogation de l’ISF etcréation d’une tranche complémentaire sur le revenu. Cette der-nière partie du triptyque pourrait d’ailleurs évoluer, ainsi que lelaissent entrevoir les débats (lire notre compte rendu des débatsp.5) par une taxation rénovée des revenus du patrimoine. Mieuxvaut, estiment certains députés, taxer les revenus du patrimoineplutôt que de taxer le patrimoine lui-même.Le débat sur la fiscalité du patrimoine, voulu par le Président dela République, dans une optique de rapprochement avec la fisca-lité de l’Allemagne, est donc de plus en plus urgent. Il est pourl’heure annoncé pour le premier semestre 2011. Mais à ce jour, lafiscalité est donc concrètement alourdie sur les plus-values alorsque le débat général est renvoyé à des jours meilleurs. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 4149 NOVEMBRE 2010ISSN1622-141911EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Résiliation admise en 1einstance, refusée enappelIndivision: Modalités du partageBaux commerciaux: Droit au renouvellement: chaque copreneurdoit être immatriculéAgent immobilier: Responsabilité pour avoir conclu deux bauxdérogatoires requalifiés en bail commercialFiscalité: Loyer excessif; un avantage anormal consenti au bailleur,donc imposable- 4 -Au Parlement-Au Sénat: Électricité: adoption de la loi NOME / CRL et blocage desloyers / Taxe d’habitationA l’Assemblée: Prélèvement sur les HLM / Jean-Luc Warsmann sort deses gonds / PLF 2011- 6 -Législation-Loi de régulation financière- 6 - 8 -Au fil du J.O.-Risque sismique / DALO: délais prorogés / Dépollution / Servitude de pas-sage sur le littoral / SurendettementSOMMAIREEDITORIAL
9novembre 20102JURIShheebbddooimmobilierBBAAUUXX-- AAGGEENNTTIIMMMMOOBBIILLIIEERRBaux d’habitationRésiliation admise en 1einstan-ce, refusée en appel…(Cass. Civ. 3e, 27 oct. 2010, n°1294, FS-P+B,cassation partielle sans renvoi, pourvoi n°09-11160)En première instance, le tribunal avait pro-noncé la résiliation du bail pour trouble devoisinage et défaut d’entretien. En appel, lacour avait rendu une solution contraire eninvoquant que les faits ne s’étaient pasrenouvelés. Le bailleur (OPAC) soutenaitque: “il n’est nul besoin que les manque-ments invoqués aient été renouvelés, pos-térieurement à la décision rendue en pre-mière instance, dès lors qu’en soi, ils peu-vent être considérés comme graves et justi-fier la résiliation judiciaire“. Mais son argu-ment n’a pas été retenu par la Cour de cas-sation:“Mais attendu qu’ayant relevé que Parishabitat reprochait à M. L. [locataire] undéfaut d’entretien des lieux et des troublesanormaux de voisinage, le locataire ayantlaissé s’introduire dans le logement des tiers,notamment MmeD., ainsi que des animaux,et constaté que M. L. avait fait procéder aunettoyage du logement, que les manque-ments du locataire commis en 2006 étaientponctuels, que le bailleur, contrairementaux incidents de 2006, n’avait adressé aucu-ne mise en demeure au locataire de fairecesser des troubles prétendument persis-tants et n’avait pas été en mesure de les fai-re constater par témoins ou huissier de justi-ce et que MmeD. était désormais domiciliée àla Fondation de l’armée du salut, la courd’appel, qui a souverainement retenu que,compte tenu du contexte, les faits nepouvaient justifier la résiliation du bailque s’ils avaient persisté au jour ellestatuait, a pu, sans violer les dispositions del’article 1184 du code civil, en déduire que lerenouvellement de ces manquementsn’étant pas établi, les griefs de défautd’entretien et de troubles de voisinage nepouvaient être utilement invoqués à l’appuide la demande de résiliation du bail”.L’arrêt, qui avait par ailleurs refusé decondamner MmeD. in solidum est cependantcassé: la Cour de cassation juge que la courne pouvait pas aggraver le sort du bailleursur son appel à l’égard de MmeD. enl’absence d’appel de celle-ci.OObbsseerrvvaattiioonnss:Cet arrêt est intéressant caril tient compte de faits postérieurs au juge-ment de première instance pour justifier ladécision d’appel. Autrement dit, la gravitédes faits qui avaient justifié la résiliation dubail par le tribunal se trouvait amoindriedu fait qu’ils ne s’étaient pas renouveléspendant la période postérieure. Toutefois,la Cour de cassation renvoie au pouvoirsouverain d’appréciation du juge et relèveque la décision pouvait se justifier “comptetenu du contexte” ce qui paraît limiter saportée.IndivisionModalités du partage(Cass. Civ. 3e, 27 oct. 2010, n°1296, FS-P+B,cassation, pourvoi n°09-13600)Une cour d’appel avait refusé de faire droità une demande de partage d’une parcelledétenue en indivision au motif que le par-tage judiciaire, en cas de désaccord desdeux indivisaires, les parties encouraient lerisque de “se voir attribuer un terrain nonjointif du restant de leur propriété”. Elle enavait déduit qu’il s’agissait d’une indivisionperpétuelle.L’arrêt est cassé au visa des articles815et834 du code civil:“Attendu […] qu’en statuant ainsi, sanscaractériser en quoi la division en deux lotsde la cour rendrait impossible l'usage oul'exploitation des fonds principaux ou ledétériorerait notablement, la règle du tira-ge au sort étant écartée lorsque son appli-cation conduit à l'attribution à chaque indi-visaire du lot situé devant la propriété del'autre, la cour d'appel n'a pas donné debase légale à sa décision”.OObbsseerrvvaattiioonnss:Le partage des lots se faitpar tirage au sort (art. 834 du code civil.Les textes ont été modifiés par la loi du23juin 2006. On retrouve le principe dupartage judiciaire à l’actuel art. 840).La Cour de cassation indique ici que le tira-ge au sort est écarté lorsqu’il conduit àl’attribution d’un lot qui se trouverait faceà la propriété de l’autre. Le juge pouvaitdonc procéder au partage et affecterchaque lot en fonction du caractère jointifavec la propriété de chaque indivisaire.Baux commerciauxDroit au renouvellement:chaque copreneur doit être imma-triculé(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 27 oct. 2010,n°09/09537)Un bailleur de locaux commerciaux usaged’hôtel) avait donné congé à son locataireavec refus de renouvellement sans indemni- au motif que le locataire n’était plusimmatriculé au registre du commerce et dessociétés à la date du congé. Le bail arrivait àéchéance en 2008 et le preneur avait cédéla moitié du fonds en 2005. Le bailleur aobtenu gain de cause:“Considérant […] que la Société Parisiennede Gestion Hôtelière verse en cause d’appelun extrait du registre du commerce et dessociétés au 4avril 2008 portant mention, au12avril 2005, de la radiation de MmeL. pour“cessation d’activité le 10octobre 2005 parsuite de vente”; qu’elle établit ainsi qu’à ladate du congé régulièrement délivré àMmesL. et B.le 9avril 2008 pour le30novembre 2008, l’une d’elles, MmeL.,n’était plus immatriculée au registre ducommerce et des sociétés; que [la bailleres-se] est en conséquence bien fondée àdénier aux cotitulaires du bail le droit aubénéfice du statut des baux commerciaux;que MmesL. et B.qui n’ont pas droit au béné-fice du statut des baux commerciaux,devront les restituer et leur expulsion seraordonnée…”.Les locataires sont condamnées au paie-ment d’une indemnité d’occupation.OObbsseerrvvaattiioonnss:Pour avoir droit au renou-vellement du bail, le preneur doit justifierd’une immatriculation (art. L 145-1 ducode de commerce). En cas de copreneurs,chacun d’entre eux doit justifier del’immatriculation (pour un exemple: Cass.Civ. 3e, 14 nov. 2007). Cet arrêt d’appel enfournit un exemple.Rappelons toutefois que depuis la loi du4août 2008, et si le copreneur exploitantest bien immatriculé, l’article L 145-1n’exige plus l’immatriculation des copre-neurs non exploitants.Agent immobilierResponsabilité pour avoir concludeux baux dérogatoires requalifiésen bail commercial(CA Paris, Pôle 2, ch. 5, 12octobre 2010,n°08/05953)Un bailleur avait confié un mandat de ges-tion immobilière à une agence pour unlocal commercial le 28janvier 2000. Lemême jour l’agence avait signé un “bailprécaire” de 23 mois avec une société KimSrun, prenant fin au 31décembre 2001. Puisl’agence avait signé un nouveau “bail pré-caire” avec une société Roth Thini du1erjanvier 2002 au 30novembre 2004. Lasociété Rotheany, autre orthographe deRoth Thini, avec adjonction de Kim Sruncomme enseigne avait obtenu la reconnais-sance par le TGI d’un bail commercial parJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
l’effet de deux baux dérogatoires successifsconsentis à la même société. La cour recon-naît la responsabilité de l’agence à l’égardde son mandant, ayant commis une erreursur la durée du second bail et ayant insuffi-samment informé son mandant des consé-quences d’un tel bail:“Considérant qu’en signant le bail précairedu 28décembre 2001 la société Inter Fran-chine engageait son mandant par uncontrat de bail de courte durée inférieure à24 mois soit de 23 mois; que ce bail étaitd’ailleurs entaché d’une irrégularité lapériode mentionnée du 1erjanvier 2002 au30novembre 2004 correspondant en réalitéà un bail de 34 mois; que l’ayant signé suc-cessivement avec la société titulaire du pre-mier bail précaire du 28janvier 2000 à effetau 1erfévrier 2000 ce second bail, soumisau statut des baux commerciaux, amanqué son effet de bail de courtedurée recherché par sa signature, mêmes’il relevait des actes de gestion de ce localcommercial pour lequel la société InterFranchine avait effectivement reçu un man-dat général de gestion et de locationincluant les possibilités de signature du bailcommercial par acte sous seing privé du28janvier 2000;Qu’outre l’erreur l’entachant dans sa durée, cecontrat a ainsi manqué son effet de bail decourte durée par un défaut de diligence dela société Inter Franchine lors de sa signatureavec un locataire qui ne remplissait pas lesconditions légales pour préserver cet effetcontractuel; que les éléments tels quel’identité de gérance, de siège social et d’objetsocial, impliquaient pour la société Inter Fran-chine d’inviter le gérant à justifier del’indépendance des deux SARL Kim Srun etRotheany pour lesquelles il contractait succes-sivement des baux de courte durée au-delà dela seule différence de dénomination; que cemandataire ne peut être exonéré de sa fauteà l’égard de son mandant par une faute dulocataire, soit une insuffisance volontaire ounon de renseignements, dont il lui apparte-nait de se prémunir par des diligences rele-vant de ses compétences professionnelles;Qu’il en résulte que la société Inter Franchi-ne n’a pas utilement informé ni conseilléson mandant en considération de la réalitédes conditions de la signature de ce secondbail et de ses effets de bail commercialreconnus par jugement du 17mai 2005”.L’assureur de l’agence est condamné à ver-ser au bailleur une provision de10000euros à valoir sur le montant del’indemnité”.OObbsseerrvvaattiioonnss:Cet arrêt mérite attentiond’un double point de vue.1. Concernant la succession de baux déro-gatoires, il admet que le 2e bail peut êtrerequalifié en bail commercial bien queconsenti à une société à dénomination dis-tincte car il s’agissait en réalité de sociétésayant même gérance, même siège etmême objet social.2. S’agissant de la responsabilité de l’agentimmobilier, la cour retient la faute del’agence. Elle est motivée:- d’une part par l’erreur sur la durée dusecond bail, qui excédait 24 mois et setrouvait donc pour ce seul motif entacherle bail d’irrégularité;- d’autre part, par l’insuffisance de rensei-gnements fournis au mandant qui se rat-tache au devoir de conseil de l’agence.FiscalitéLoyer excessif: un avantageanormal consenti au bailleur, doncimposable(CE, 9eet 10esous-sections réunies, 6octobre2010, n°299986)Cet arrêt statue sur les conséquences d’uneattitude qualifiée d’acte anormal de ges-tion.Une personne (M. K.) était propriétaire desdeux tiers du capital dune SA exerçant uneactivité d’expertise comptable. Ayant dépla- son siège social de Paris à Fréjus, la socié- avait pris en location des locaux apparte-nant à une SCI dont M.K. et son épousedétenaient 80% et qui avait la mêmeadresse que les conjoints. L’administrationavait effectué un redressement fiscal pourdifférents motifs et notamment pour le faitque les loyers étaient d’un montant exces-sif, ce qui constituait pour la SA un acteanormal de gestion.Le Conseil d’Etat confirme cette qualifica-tion:“Considérant qu'il ressort des pièces du dos-sier soumis aux juges du fond que M.K. asoutenu que les services fiscaux avaient esti- à tort que la société ECA 3 avait commisun acte anormal de gestion en acceptant deverser des loyers d'un montant excessif à laSCI Arsinoe, dont il est l'associé, pour lajouissance de locaux à usage de bureaux àFréjus; qu'il a soutenu en effet que les tra-vaux importants de remise en état de ceslocaux justifiaient desloyers supérieursau double des loyers relevés parl'administration dans le mêmeimmeuble; que la cour administratived'appel de Versailles, qui a souverainementapprécié les faits de l'espèce, sans les déna-turer, en estimant que M.K. n'avait pasapporté cette justification pour répondreaux éléments de référence recueillis parl'administration, n'a pas méconnu les règlesd'administration de la preuve en estimantquela société ECA 3 avait consenti unavantage anormal à la SCIArsinoe etque cet avantage devait être regardé com-me appréhendé par M.et MmeK., déten-teurs des parts de cette société de per-sonnes à 80%; que la cour n'a pas pluscommis d'erreur de droit en jugeant quecet avantage anormal était imposableen tant que revenus distribués entre lesmains de ces derniers, alors même que lasociété civile immobilière n'était pas action-naire de cette société”.L’arrêt approuve aussi la cour d’appeld’avoir relevé la profession de l’actionnaire,expert comptable et sa volonté de dissimu-lation des bases d’imposition et l’usage deméthodes comptables non explicites pourappliquer la majoration de 40% des péna-lités.L’arrêt d’appel est cependant annulé car lacour n’avait pas répondu à un moyen tiréde ce que l’administration n’avait pas misen œuvre la procédure de répression desabus de droit concernant des redressementsissus de la qualification de revenus distri-bués attribuée aux deniers d’entrée dus parla SA, locataire, à la SCI, bailleresse, et versésau compte d’associé du requérant. LeConseil d’Etat juge l’affaire au fond:Il rappelle les règles de la novation parchangement de créancier:“Considérant qu'aux termes, respective-ment, des articles1271 et1277 du codecivil: La novation s'opère de trois manières:/ (...) Lorsque, par l'effet d'un nouvelengagement, un nouveau créancier est sub-stitué à l'ancien, envers lequel le débiteur setrouve déchargé et La simple indication fai-te, par le débiteur, d'une personne qui doitpayer à sa place, n'opère point novation. / Ilen est de même de la simple indication fai-te, par le créancier, d'une personne qui doitrecevoir pour lui”.L’arrêt conteste alors la qualification invo-quée par le contribuable selon lequel lacréance constituée par les deniers d’entréedus par la SA locataire à la SCI, a fait l’objetd’une novation par substitution de M.K.nouveau créancier, à l’ancien créancier queserait devenue la SCI. Car la SCI avait bienindiqué par lettre à sa locataire qu’elledevait payer à M.K. mais “qu'il ne résultecependant pas de l'instruction que la SCIArsinoe a entendu libérer la société ECA 3de la dette qu'elle avait à son égard”.En conséquence, l’arrêt conclut: la nova-tion alléguée ne saurait par suite êtreconsidérée comme opéréeet que la9novembre 20103JURIShheebbddooimmobilierFFIISSCCAALLIITTÉÉJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
9novembre 20104JURIShheebbddooimmobilierAu SénatÉlectricité: adoption de la loiNOMELes sénateurs ont poursuivi le 29septembrel’examen du projet de loi relatif au marchéde l’électricité (NOME). Odette Terrade adéfendu un amendement (n°166) visant àinterdire les coupures d’électricité, mais ellen’a pas été suivie (JO Sénat, Déb. p.7045).En revanche, des amendements ont étévotés pour permettre une application auto-matique des tarifs de première nécessité, etnon plus sur demande, tant pour l’électricité(n°6 rectifié) que le gaz (n°7, adopté,p.7053).Roland Courteau a proposé un amende-ment (n°121) pour modifier le régime de lacontribution au coût de raccordement auxréseaux d’électricité, mais il l’a retiré, le rap-porteur Ladislas Poniatowski ayant indiquéque le Gouvernement travaillait à une réfor-me des taxes d’urbanisme (p.7075).ÉÉLLEECCTTRRIICCIITTÉÉ-- CCRRLLEETTHHLLMMAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTdemande reçue et acceptée par la sociétéECA 3 doit être regardée comme consis-tant en une indication de payer, entreles mains d'un tiers, les sommes qu'ellecontinuait de devoir à la SCI Arsinoe”.L’arrêt conclut en relevant que le verse-ment effectué à M.K. n’avait aucunecontrepartie pour la SCI et le qualifie delibéralité consentie par la SCI. De ce fait,cela ne pouvait être qualifié de revenu decapitaux mobiliers.OObbsseerrvvaattiioonnss:Cet arrêt présente donc lesconséquences retenues par le juge d’uneattitude qualifiée d’acte anormal de ges-tion. Sur le terrain des rapports locatifs,c’est le montant excessif du loyer qui estqualifié d’acte anormal de gestion.L’arrêt indique que cette qualification per-met à l’administration de restituer sonvéritable caractère à une opération sansmême avoir à prouver que les actes ont uncaractère fictif ou qu’ils ne sont inspirésque par le motif d’éluder ou d’atténuerdes charges fiscales.Sur la question de la novation par change-ment de créancier, l’arrêt montre bien ladistinction entre une novation et unesimple indication de payer. Il en tire lesconséquences sur l’imposition des revenus.La personne à qui le créancier indique depayer (ici le contribuable) bénéficie d’unavantage. Cet avantage étant sans contre-partie, il s’agissait d’une libéralité, soumiseà imposition et non d’un revenu de capi-taux mobiliers. L’article 5concerne les tarifs réglementés.Le rapporteur explique qu’il s’agit de péren-niser les tarifs réglementés de vente del’électricité et du gaz pour les petits consom-mateurs, de confirmer le principe de laréversibilité et de maintenir jusqu’au31décembre 2015 le tarif réglementé pourles plus gros consommateurs (p.7100). Il aété voté avec quelques amendements,notamment pour permettre aux petitsconsommateurs non domestiques de gaznaturel (moins de 30000kWh par an) debénéficier des mêmes règles que pour lemarché de l’électricité, tant pour la réversi-bilité que l’accès aux tarifs réglementés.À l’article 9, un amendement a précisél’application des articles L.121-87 à 121-94du code de la consommation aux non pro-fessionnels en les définissant comme despersonnes morales ayant un contrat pur unepuissance électrique inférieure à 36 kilovolt-ampères ou une consommation de gaz infé-rieure à 30000kWh par an. Valérie Létardexplique que cela permet de ne pas excluredu code de la consommation les personnesmorales ayant de faibles consommationscomme les petites copropriétés (p.7142).L’article 12concerne les taxes communaleset départementales sur la consommationfinale d’électricité.L’ensemble du texte a été voté (JO Sénat 1eroct. p.7204).CRL et blocage des loyersLes sénateurs ont débattu le 12octobred’une question relative à la soumission desorganismes HLM à la CRL, contribution surles revenus locatifs (JO Sénat déb. 13 oct.p.7843). Yves Pozzo di Borgo redoute quecette nouvelle ponction sur les organismesHLM ne rende plus difficile leur travaild’entretien du parc et son extension.Benoist Apparu lui répond que les 340mil-lions d’euros que représente cette CRL“seront intégralement reversés au mondeHLM”. Il ajoute “ils ne pèseront pas sur lesloyers, car le Gouvernement entend blo-quer l’indice de référence des loyers, l’IRL”(p.7844).Il justifie par ailleurs la suppression du cré-dit d’impôt pour intérêts d’emprunt enexpliquant que cet outil coûtait près de3milliards d’euros par an et qu’il s’agit deconserver les outils les plus efficaces.Jacques Mézard déplore quant à lui que laréforme du PTZ conduise en zone C unménage à ne pouvoir emprunter que31600euros à taux zéro, au lieu de 63000aujourd’hui.À propos du DALO, Philippe Dallierindique que la dimension interdépartemen-tale n’est pas encore entrée dans les têtes etdans les faits. Or, “on ne peut pas régler leproblème du DALO à l’échelle de la Seine-Saint-Denis entre les communes de ce seuldépartement”.Quant au financement HLM, Benoist Appa-ru ajoute “si les bailleurs sociaux tenaientleur engagement et vendaient 1% du parcd’HLM, cela permettrait de constituer 2mil-liards d’euros de fonds propres chaqueannée, c’est-à-dire de réaliser 100000 loge-ments sociaux de plus”. Thierry Repentinlui répond que la ponction de 1milliardd’euros [sur 3 ans] se fera exclusivement surles locataires du monde HLM, et sur euxseuls!” Il conclut en indiquant que cettesomme, destinée au paiement des dettes del’ANRU, est également destinée à financerdes aides à la construction et que “il nerevient pas aux locataires du monde HLM,et à eux seuls, de se substituer à la solidariténationale”. Benoist Apparu précise que”nous avons décidé que l’augmentation desloyers, qui relevait auparavant d’un “conseilde l’Etat” et qui était indexée à l’indice deréférence des loyers, ou IRL, sera plafonnéedans une fourchette de 1% maximum paran. Donc les bailleurs ne pourront pas réper-cuter sur les locataires la contribution enquestion” (p.7948).Répondant à une question de Jean-FrançoisMayet sur l’accession à la propriété, leministre ajoute que, “dans le cadre desconventions d’utilité sociale, les CUS, leGouvernement va pousser le monde HLM àvendre une partie de son patrimoine, carcela permettra de développer la mixitésociale, de dégager des moyens financierssupplémentaires et de donner vie au rêvedes locataires HLM qui souhaitent devenirpropriétaires”.Claude Bérit-Débat indique que la consé-quence de l’institution de la CRL est que lesbailleurs sociaux vont se tourner vers les col-lectivités locales pour remplacer leurs fondspropres afin de faire face au surenchérisse-ment des prix des terrains et aux surcoûtsliés aux normes de performances énergé-tiques.François-Noël Buffet a suggéré de modifierle calcul du quota de 20% de logementssociaux pour y intégrer les logements enaccession sociale à la propriété. Mais BenoistApparu lui a répondu que maintenir ceslogements pendant 5 ans après leur vente,dans le quota de 20% lui paraissait un boncompromis entre la nécessité d’encouragerles organismes HLM à vendre et celled’assurer la rotation des logements sociaux.
Taxe d’habitationJacques Mézard a posé une question concer-nant les incidences de la réforme de la taxeprofessionnelle sur la taxe d’habitation etd’un nouveau mode de calcul de la taxed’habitation en matière d’abattements, dontles taux peuvent être différents entre lescommunes et les départements. Anne-MarieIdrac annonce aux sénateurs qu’un amende-ment présenté dans le cadre de la loi definances pour 2011 va confirmer la garantiedes ressources de toutes les communes et laneutralité de la réforme pour les ménages(JO Déb. Sénat 22 oct. p. 8711).À l’AssembléeSur ce même sujet de la taxe d’habitation,Christine Lagarde a indiqué aux députésque le transfert de l’intégralité de la taxed’habitation aux communes (dont le produitétait antérieurement réparti entre les dépar-tements et les communes) allait se faire engarantissant le niveau de ressources descommunes et des intercommunalités sansqu’aucune modification des abattementsexistants ne soit nécessaire (JO AN Déb. 21oct. p.7120).Prélèvement sur les HLMRépondant à une question de Jean-Yves LeBouillonnec sur le projet de prélèvement de2% sur les loyers versés par les locataires delogements sociaux, Chantal Jouanno répondqu’en 2010, on n’a jamais construit autant delogements sociaux: 140000 (JO AN Déb. 29sept. p.6289) et que l’objectif de cette CRLest d’assurer une péréquation pour redistri-buer les moyens vers les zones les plus ten-dues.Alain Cacheux est revenu sur cette questionle 5octobre, soulignant que cela représente80€ chaque année par locataire et indiqueque le haut niveau de construction de loge-ments sociaux résulte de la forte mobilisa-tion des fonds propres des organismes et del’engagement massif des collectivités locales(JO AN 6 oct. p.6541). Le secrétaire d’Etat, arépondu notamment qu’il voulait mutuali-ser les fonds du monde HLM, mais il s’estfait traiter de voleur par plusieurs députéssur groupe SRC.Jean-Luc Warsmann sort de sesgondsUn débat très instructif a eu lieu àl’Assemblée le 12octobre. Il concernait unprojet de loi organique relatif à la gestion dela dette sociale. François Baroin a expliquéqu’il fallait allonger la durée de vie de laCaisse d’amortissement de la dette sociale(CADES) pour reprendre la dette exception-nelle. Cela suppose d’apporter une déroga-tion au principe de non-allongement de ladurée de vie de la CADES qui a été inscriteen 2005 au niveau organique (JO AN Déb. 13oct. p.6812). L’allongement prévu est de 4ans et il est prévu par ailleurs de transférer àla CADES 130milliards d’euros de dettes(régime général, Fonds de solidarité vieilles-se, branche maladie et famille).Jean-Luc Warsmann, président de la com-mission des lois, a alors expliqué que le Gou-vernement pouvait demander à la CADESd’emprunter à une seule condition: qu’ilprévoie les ressources pour rembourser lesannuités de l’emprunt dans les délais pré-vus. Or, le Gouvernement demande ici uneautorisation de lancer un programme de130milliards d’euros (qui coûtera 180mil-liards d’euros à rembourser) sans mettre enface les recettes pour les rembourser(p.6815). Il ajoute: “lancer des empruntslorsque l’on sait que l’on n’a pas l’argentnécessaire pour les rembourser, celas’appelle faire de la cavalerie”.Lors des explications de vote le 19octobre,Alain Vidalies a repris l’argumentation duprésident de la commission des lois en indi-quant que nous allons emprunter à long ter-me à 15 ans pour payer des déficits de fonc-tionnement (JO AN Déb. 20 oct. p.7057).Le texte a néanmoins été voté (p.7058)…PLF 2011Les députés ont abordé le 18octobrel’examen du projet de loi de finances pour2011 en même temps que le projet de loi deprogrammation des finances publiques pour2011 à 2014.Christine Lagarde explique les mesuresenvisagées pour la maîtrise des dépenses.Elle cite notamment le relèvement d’unpoint de l’impôt sur les hauts revenus et surles revenus du capital, ainsi que la réductiondes avantages fiscaux en faveur de l’énergiephotovoltaïque ou la réduction homothé-tique, le rabot de 10% des niches fiscales. Ils’agit de “proposer au Parlement de privilé-gier la réduction des dépenses fiscales surl’augmentation générale des impôts” (JOANDéb. 19 oct. p.6987).Elle ajoute que ces mesures ne bénéficierontpas du bouclier fiscal afin que l’ensembledes contribuables participent à cet effort col-lectif. La ministre évoque également le rem-placement du crédit d’impôt pour intérêtsd’emprunt, la TVA à taux réduit pour laconstruction de certains logements (Pass-Foncier) et PTZ par un nouveau PTZ uni-versel.Gilles Carrez juge qu’il s’agit d’une excellen-te réforme (p.6991) qui permettra dès 2012de procéder à une économie de 300millionsd’euros tout en ayant un dispositif pluslisible et plus efficace. Le rapporteur indiqueégalement, à propos du crédit d’impôt déve-loppement durable, que “la dépense fiscales’est révélée totalement hors contrôle”. En2009, il a coûté 2,8milliards d’euros alorsque la prévision était de 1,5milliard. GillesCarrez préconise de remplacer ce systèmede dépense fiscale par une subvention. Ain-si, si les crédits sont épuisés en octobre, onattend l’année suivante.Jérôme Cahuzac insiste sur le fait que lesprélèvements obligatoires vont augmenterl’an prochain de 20milliards d’euros.Dans la discussion générale, Michel Bou-vard indique qu’il partage l’idée d’une remi-se à plat de la fiscalité du patrimoine(p.7024). Philippe Viguier défend l’idée del’abrogation simultanée du bouclier fiscal etde l’ISF (p.7028).Jérôme Chartier justifie la mesure de CRLsur les organismes HLM en indiquant qu’ilne n’agit pas d’une nouvelle taxe, mais de lasuppression d’une exception fiscale (JOANDéb. 21 oct. p.7070).À propos des niches fiscales, Michel Raisonse félicite que soit sauvée la TVA à 5,5%pour la rénovation des bâtiments (p.7099).Discussion par articlesAprès le vote des articles du projet de loi deprogrammation des finances publiques, lesdéputés ont examiné ceux du projet de loide finances.Charles de Courson a proposé d’élargir laliste des niches devant être soumises au“coup de rabot” de 10% (JO AN Déb. 21 oct.p.7149), mais il n’a pas été suivi.Article 2: cet article fixe le barème de l’impôtsur le revenu, et l’article a été voté avec unsimple amendement de coordination(p.7152), François de Rugy ayant proposésans succès de créer de nouvelles tranchesd’imposition pour les plus hauts revenus.Lors de la discussion sur un amendement dePierre-Alain Muet (n°435) proposantd’instituer une cotisation minimale d’impôtsur le revenu, Gilles Carrez a indiqué que ledispositif du plafonnement des niches fis-cales était vraiment efficace et qu’il revenaitde fait à la notion d’impôt minimal.L’amendement a été repoussé (p.7198).David Habib a présenté un amendement9novembre 20105JURIShheebbddooimmobilierPPRRÉÉLLÈÈVVEEMMEENNTTSSUURRLLEESSHHLLMM -- PPLLFF 22001111AAUUPPAARRLLEEMMEENNTT
9novembre 20106JURIShheebbddooimmobilierDDÉÉBBAATTSSAAUU FFIILL DDUU JJ..OO..(n°355) visant à élargir aux propriétairesbailleurs le crédit d’impôt accordé aux pro-priétaires occupants qui effectuent des tra-vaux dans les logements situés dans le péri-mètre d’un plan de prévention des risquestechnologiques, mais il n’a pas été suivi(rejet, p.7209).Plusieurs amendements ont proposé deréduire le plafond des niches fiscales, parexemple celui de Charles de Courson (n°230qui visait à le fixer à 15000€ au lieu de20000€), mais aucun n’a été adopté.Michel Piron a lancé le débat surl’imposition du patrimoine. Il propose lasuppression du bouclier fiscal et de l’ISF.L’ISF rapportant 3,3milliards d’euros, il pro-pose de remplacer cet impôt sur le patrimoi-ne par des impositions sur les revenus dupatrimoine. Il suggère de majorer de 8 pointsles prélèvements sur les revenus financiers,d’augmenter de 8 points également les prélè-vements sur les revenus financiers et de 3points seulement les prélèvements sur lesplus-values immobilières. Enfin, il proposede relever de 41 à 46% la tranche marginalede l’impôt sur le revenu. Le total de cesrecettes supplémentaires serait de 4milliardsd’euros. Charles de Courson approuve l’idéede supprimer le bouclier fiscal, par exempleparce qu’il a été détourné: certains contri-buables minorent le montant de leurs reve-nus. Il propose un dispositif analogue à celuide Michel Piron (p.7229).Le rapporteur général Gilles Carrez proposela constitution d’un groupe de travail pourréfléchir aux diverses pistes proposées.François Baroin indique que le Président dela République souhaite un débat sur laconvergence fiscale entre la France etl’Allemagne. Il évoque la perspective d’uneloi de finances rectificative pour juin2011(p.7233).Jean-Pierre Soisson se déclare favorable àune modification de la fiscalité sur le patri-moine, ce qui passe par la suppression oul’aménagement du bouclier et de l’ISF(p.7235). Marc Le Fur rappelle que la sup-pression de l’IGF a été compliquée et a valudes difficultés aux élections de 1988(p.7238). Il propose de sortir la résidenceprincipale de l’ISF et de faire évoluer lestaux. Mais les amendements n’ont pas étéadoptés.Majoration de l’imposition des plus-valuesimmobilièresÀ l’article 3, Pierre-Alain Muet a proposé desoumettre les plus-values mobilières etimmobilières au barème de l’impôt sur lerevenu (amendement n°388, mais il a étérepoussé, p.7244). D’autres propositions demajoration d’imposition (amendementn°610 de François de Rugy par exemple) ontété également refusées.Mais François Baroin a présenté (amende-ment n°625) d’aligner le taux forfaitaireapplicable aux plus-values immobilières surcelui applicable aux plus-values de cessionsde valeurs mobilières - 19% à compter du1erjanvier 2011 - et de porter le taux du pré-lèvement social sur les revenus du capital de2% à 2,2% (p.7251).Gilles Carrez soutient cette mesure quiaboutit à faire passer de 17% à 19% le tauxd’imposition des plus-values immobilières.Il rappelle que le taux est jusqu’à présent de16% mais qu’il a été décidé de le porter à17% dans le cadre de la réforme desretraites.L’amendement n°625 a été adopté.En revanche, la proposition de JérômeCahuzac, président de la commission desfinances, de repousser à 12 ans (au lieu de 5ans) le délai à compter duquel s’appliquel’abattement annule de 10% pour le calculde la plus-value. Mais l’amendement(n°263) a été repoussé (p.7252).Gilles Carrez a alors évoqué la question de lasoumission des plus-values immobilièresaux prélèvements sociaux. Il a proposé unamendement qui soumet aux prélèvementssociaux les plus-values immobilières, y com-pris lorsqu’elles sont exonérées d’impôt,François Baroin ajoute que cela consiste àsoumettre à la CSG et aux autres prélève-ments sociaux les plus-values des particu-liers avant application de l’abattement de10% à compter de la 6eannée. Cet amende-ment n°28 a été adopté (p.7255). À suivre.Loi de régulation bancaireUne loi de régulation bancaire et financiè-re a été publiée le 23octobre.Le premier chapitre de cette loi crée unconseil de régulation financière et durisque systémique. Le deuxième vise àdoter l'Autorité des marchés financiers depouvoirs renforcés. Le 3echapitre ambi-tionne de « contrôler les agences de nota-tion », le 4evise à mettre en place la nou-velle Autorité de contrôle prudentiel. Leschapitres suivants concernent notammentl'encadrement des produits dérivés et lesventes à découvert, le renforcement desobligations des professionnels des servicesfinanciers à l'égard de leur clientèle. Dansle second titre de la loi, l'article 57 créeune nouvelle procédure pour les entre-prises en difficulté, intitulée « sauvegardefinancière accélérée » (art. L 628-1 nou-veau du code de commerce). Le chapitre 6vise à soutenir le financement des prêts àl'habitat et il modifie les textes sur lessociétés de crédit foncier (art. L 515-13 etsuivants du code monétaire et financier).L'article 73 concerne les sociétés de finan-cement de l'habitat (art. L 515-34 dumême code).(Loi n°2010-1249 du 22octobre 2010 derégulation bancaire et financière, J.O. du 23oct. p.18984).SurendettementDeux textes concernant le surendettementdes particuliers ont été publiés:Les procéduresde traitement des situa-tions de surendettement des particuliersont été modifiées par décret du29octobre.Le texte traite d'abord des commissions desurendettement des particuliers (composi-tion, fonctionnement, procédure). Il modi-fie aussi les textes concernant la recevabili- de la demande de traitement de lasituation de surendettement (art. R 331-10et suivants du code de la consommation)et des mesures de traitement.Les dispositions particulières à la vente paradjudication d'un bien immobilier figurentaux articles R 334-48 et suivants.(Décret n°2010-1304 du 29octobre 2010,J.O. du 31 oct. p.19604).FICP. L'article 1erde l'arrêté du26octobre définit le contenu du fichiernational des incidents de rembourse-ment des crédits aux particuliers (FICP)qui est géré par la Banque de France: inci-dents de paiement et informations rela-tives au surendettement. L'article 2 préciseles conditions de consultation du FICP(Arrêté du 26octobre 2010 relatif au fichiernational des incidents de remboursement descrédits aux particuliers, J.O. du 30 oct.p.19545).DPEL’arrêté du 11octobre 2010 modifiel'arrêté du 15septembre 2006 relatif audiagnostic de performance énergétiquepour les bâtiments existants proposés à lavente en France métropolitaineUn tableau en annexe de l'arrêté fixe la lis-te des 95 réseaux de chaleur et de froid etdéfinit pour chacun leur contenu CO2.(J.O. du 31octobre, p.19592).
9novembre 20107JURIShheebbddooimmobilierNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERésere auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierNNOOMMIINNAATTIIOONNSSBBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEECabinets ministérielsPremier ministre: Arno Klarsfeld, quitteses fonctions de conseiller au cabinet duPremier ministre(Arr. du 28octobre 2010, J.O. du 29, @).Commerce, PME: Christophe desRoseaux quitte ses fonctions de conseillertechnique au cabinet d'Hervé Novelli.(Arr. du 27octobre 2010, J.O. du 29, @).Administration centraleGroupement d'intérêt public pour ledéveloppement des actes dématérialisésentre les acteurs de la justice: EmmanuelRébeillé-Borgella, secrétaire général duministère de la justice et des libertés, estnommé administrateur.(Arrêté du 15octobre 2010, J.O. du 26 oct.2010, p.19208).France Domaine: Bruno Souliéestnommé directeur de projet à FranceDomaine. Il est responsable de la missionpolitique immobilière de l'Etat.(Arrêté du 28octobre 2010 portant nomina-tion, J.O. du 30 oct. @)PréfetsMarc-René Bayle est nommé préfet duCantal. (Décret du 21octobre 2010, J.O. du22 oct. @).MagistratureConseil d’Etat: Emmanuelle Prada Bor-denave, Rémi Keller, François Delion etArno Klarsfeldsont nommés conseillersd'Etat en service ordinaire.(Décret du 28octobre 2010, J.O. du 27, @)Organismes publicsParis-Saclay: Pierre Veltzest nomméprésident-directeur général del'Établissement public de Paris-Saclay.(Décret du 28octobre 2010, J.O. du29octobre, p.19464)Observatoire national de la pauvreté etde l'exclusion sociale: Jérôme Vignonestnommé président.(Arrêté du 15octobre 2010, J.O. du 20 oct.p.18768).Conventions collectivesOrganisations professionnelles del'habitat social: l'avenant n°8 du 3février2010, portant modification de l'article 2-2«Les institutions représentatives du per-sonnel» est étendu par arrêté du18octobre 2010 (J.O. du 26 oct. p.19210).Gardiens, concierges et employésd'immeubles: l'avenant n°76 du 21janvier2010 est étendu par arrêté du 18octobre2010 (J.O. du 26 oct. p.19210).DépollutionUn décret n°2010-1260 du 22octobre2010 modifie le décret n°2005-1325 du26octobre 2005 relatif aux règles de sécu-rité applicables lors des travauxréalisésdans le cadre d'un chantier de dépollu-tion pyrotechnique.(J.O. du 24 oct. 2010, p.19124).Servitude de passage sur lelittoralLe décret n°2010-1291 du 28octobre 2010étend aux départements d'outre-mer lesservitudes de passage des piétons sur lelittoral (J.O. du 30octobre 2010, p.19530).Qualité de l’airUn décret du 21octobre 2010 relatif à laqualité de l'air transpose la directive du21mai 2008 sur la qualité de l'air ambiantet un air pur pour l'Europe.(Décret n°2010-1250, J.O. du 23 oct.p.19011).Centre de formalités des entre-prisesLa liste des métiers qui peuvent demanderau centre de formalités des entreprises(CFE) le dépôt d'un dossier unique compre-nant les demandes d'autorisations est élar-gie. Elle comporte désormais en plusnotamment la référence aux activités de:- construction, entretien et réparationdes bâtiments,- mise en place, entretien et réparation desréseaux et équipements utilisant desfluides et les matériels et équipements des-tinés à l'alimentation en gaz au chauf-fage des immeubles et installationsélectriques (sauf fluides frigorigènes)(Arrêté du 4octobre 2010 modifiant l'arrêtédu 1ermars 2010 pris en application du III del'article R.123-1 du code de commerce, J.O.du 20 oct. p.18738)BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscriptionà JURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement(41 numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés audroit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1% de TVA aulieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 414UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREA lire: La 20eédition du Guide desinvestisseurs institutionnelsestparue.Préparée par nos confrères de la Lettrede la Pierre, cette édition comportecette année 62 fiches d’investisseurs,français et étrangers, qui opèrent sur lemarché français, d’Acanthe Développe-ment à Züblin Immobilière France. Pourchacun on trouve un rappel historique,le management, l’actionnariat, le patri-moine, ainsi que les politiquesd’investissements, d’arbitrage et dedéveloppement.Dans son éditorial, “2010, un exercicede transition”, Anne Peyret souligneque les banques font toujours preuved’une aversion pour les risques, qu’ilssoient administratifs (recours sur lespermis) ou locatifs. Elle y analyse aussila politique d’arbitrage des foncières,pour raison de réorientation de straté-gie par exemple.Innovapresse. 390euros.Tél.: 0148248128AAUU FFIILL DDUU JJ..OO..
9novembre 20108JURIShheebbddooimmobilierLLOOIISSEETTDDÉÉCCRREETTSSJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineAACCTTUUAALLIITTÉÉDALO: délais prorogésLe délai de 6 mois accordé à la commissionde médiation pour rendre sa décision, quandelle est saisie d'un recours pour l'attributiond'un logement dans une agglomération deplus de 300000 habitants est maintenu jus-qu'au 1erjanvier 2014. Ce délai devaitprendre fin au 1erjanvier 2011, pour êtreremplacé par un délai de 3 mois (art. R 441-15 du CCH). Le demandeur qui n'a pas reçud'offre de logement dans le délai de 6 moisà compter de la décision de la commission,peut engager un recours devant le jugeadministratif. Ce délai devait être remplacé,au 1erjanvier 2011, par un délai de 3 mois. Ledélai de 6 mois est également maintenu jus-qu'à 2014 (art. R 441-16-1).(Décret n°2010-1275 du 27octobre 2010 relatifau droit au logement opposable et modifiantle CCH, J.O. du 28 oct. p.19359)Redevances pour l’eauPlusieurs avis d’Agences de l’eau ont étépubliés. Ainsi l’avis de l’Agence de l’eau deLoire Bretagne fixe les tarifs des différentesredevances, par exemple la redevance pourmodernisation des réseaux de collecte. Laredevance acquittée par les personnes assu-jetties à la redevance pour pollution de l'eaud'origine domestique est fixée à 0,19europar m3.L’avis de l’Agence de l’eau Rhône Méditerra-née et Corse fixe la redevance pour pollutionde l'eau d'origine domestique à 0,21 parm3en 2011 et à 0,22 en 2012. (Avis publiésau J.O. du 26octobre 2010, p.19225).BBRRÈÈVVEESSSupprimer le CESEHervé Mariton a déclaré (le Figarodu 3novembre) qu’il fallait sup-primer le Conseil économique etsocial et environnemental qui coûte40millions d’euros par an (et 30pour les CESE régionaux) “le CESEest un rite qui ne rebondit sur rienet qui ne transmet rien de ce qu’ilentend”. (Les membres du CESE ontété nommés par décret du 28octobre2010, J.O. du 29 oct. p.19460).PLF rectificativeLe projet de loi de finances recti-fivative pour 2010 devrait compor-ter une réforme de la fiscalité del’urbanisme regroupant les 8 taxesactuelles en une seule taxe.RisqueJusqu’au30avril 2011A compter du1ermai 2011normal”: les conséquences d’un séismedemeurent circonscrites à leurs occupants et àleur voisinage immédiatcatégoriedite“à risque nor-mal”classedite “àrisque normal”spécial”: bâtiments, les équipements et lesinstallations pour lesquels les effets sur lespersonnes, les biens et l'environnement dedommages même mineurs résultant d'un séis-me peuvent ne pas être circonscrits au voisi-nage immédiat desdits bâtiments, équipe-ments et installations (art. R 563-6)catégoriedite“à risque spé-cial”classedite “àrisque spécial”Définition du risqueNouveau vocabulaire et cartographie du risque sismiqueLe risque sismique vient d’être analysé pardeux décrets et un arrêté du 22octobre2010. L’un apporte des changements dedénomination, l’autre délimite le territoireen fonction du risque:Dans les articles R 563-2 et R 563-3 ducode de l'environnement qui présententles types de risques sismiques, les distinc-tions qui étaient faites en deux « catégo-ries » seront désormais faites en deux« classes».Dans les installations de la classe à risquenormal, le territoire national était diviséjusqu'à présent en 5 zones de sismicitécroissante de 0 à III. Ces zones serontdésormais réparties de 1 à 5.(Décret n°2010-1254 du 22octobre 2010relatif à la prévention du risque sismique, J.O.du 24 oct. p.19086).L'article D 563-8-1 du code del'environnement donne la liste des com-munes; classées par départements, enfonction des zones de risque de sismicité.(Décret n°2010-1255 du 22octobre 2010portant délimitation des zones de sismicitédu territoire français, J.O. du 24 oct.p.19087).L’arrêté fixe les règles de construc-tion parasismique.L'article 2 de l'arrêté apporte des préci-sions sur les catégories de bâtimentsselon leur importance (de I à IV). Parexemple; les immeubles de bureaux deplus de 28 mètre sont placés dans lacatégorie d'importance III. Les bâtimentsd'habitation individuelles sont placés encatégories d'importance II.L'article 3 définit lesrègles de construction,tant pour les bâtimentsnouveaux que les bâti-ments existants. Il fixedes conditions particu-lières en fonction des zones de sismicité.L'article 4 indique les normes NF appli-cables et l'article 5 prévoit les dispositionstransitoires.(Arrêté du 22octobre 2010 relatif à la classifi-cation et aux règles de construction parasis-mique applicables aux bâtiments de la classedite « à risque normal », J.O. du 24 oct.p.19097).Répartition des bâtiments, équipementset installations(art. R 563-3)Jusqu’au30avril2011A compterdu 1ermai2011ClassesCatégoriesd’importanceCeux dont la défaillance ne présentequ’un risque minimepour les personnesou l’activité économiqueAICeux dont la défaillance présente unrisque moyenpour les personnesBIICeux dont la défaillance présente unrisque élevépour les personnes et ceuxprésentant le même risque en raison deleur importance socio-économiqueCIIICeux dont le fonctionnement est primor-dialpour la sécurité civile, pour la défenseou pour le maintien de l’ordre publicDIVRisque “normal”Répartition des bâtimentsZones de sismicitécroissante(art. R 563-4)Jusqu’au30avril2011A compter du1ermai 2011ZonesZones1e0Zone de sismicité 1(très faible)2eI aZone de sismicité 2(faible)3eI bZone de sismicité 3(modérée)4eIIZone de sismicité 4(moyenne)5eIIIZone de sismicité 5(forte)Risque “normal”Répartition du territoire national
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