jeudi 15 mai 2025

440 – 14 juin 2011

AccueilAnciens numéros440 - 14 juin 2011
– 2 – Jurisprudence
Baux commerciaux : Immatriculation de copreneurs, indivision postmariage
Obligation de délivrance appréciée en fonction du quartier
Règles de construction : Annulation du décret admettant des dérogations à l’obligation d’accessibilité
Bail à construction : Impossibilité de construire pour retrait du permis
Vente: Droit de rétractation exercé par voie de conclusions
Contrat de construction : Garantie de livraison
– 4 – Réglementation
Nouveau texte relatif à l’amiante / Gestion des déchets de bâtiments /
Documentation cadastrale
– 6 – Au Parlement
Accessibilité non négociable / Logement outre-mer / Loi sur les syndics
– 7 – Nominations – Agenda – Au fil du JO
Réglementation acoustique / État des risques naturels et technologiques
– 8 – Rencontre
Les États généraux du logement à Paris: consensus pour une loi d’orientation foncière

JUGÉ>>L’exercice du droit de rétractation parl’acquéreur dans un contrat de vente peuts’effectuer par voie de conclusions d’avocat(lire p.3 l’arrêt de la Cour de cassation du25mai2011).>>Pour un contrat de construction de mai-son individuelle avec fourniture de plan, lemaître d’ouvrage n’est pas tenu de s’assurerde la délivrance de l’attestation de garantiede livraison (arrêt du 25mai2011 de laCour de cassation, voir p.4).>>Le Conseil d’Etat a annulé le décret du21octobre 2009 qui apportait des déroga-tions à l’obligation d’accessibilité des bâti-ments neufs (p.3).PUBLIÉ>>Un nouveau décret du 3juin2011 refondles textes relatifs à l’obligation de repérageet, le cas échéant, d’enlèvement del’amiante dans les bâtiments (p.4).>>Les obligations imposées aux maîtresd’ouvrage pour la gestion des déchetsde bâti-mentsont été fixées par décret du 31mai (p.5).>>L’attestation de prise en compte de laréglementation acoustique a été définie parun décret du 30mai (p.7).PROGRAMMÉ>>Les 33 organisations du secteur du loge-ment réunies en Etats généraux du logementont demandé, à partir de 15 propositions, lamise au point d’une grande loi d’orientationfoncière (p.8).MISSIONNÉ>>Dominique Braye s’est vu confier parBenoist Apparu une mission sur les copro-priétés.ERRATUM>>Notre dernier numéro était par erreur numé-roté39, mais il s’agissait bien du n°439.Rue de la Paix, l’obligation dedélivrance du bailleur est renforcéeLa cour d’appel de Paris a rendu début juin (lire p.2) un inté-ressant arrêt sur l’obligation de délivrance du bailleur, dont leprincipe est fixé par l’article 1719 du code civil. Il s’agissait delocaux situés dans un quartier recherché de Paris, rue de la Paix etdans lesquels le preneur se plaignait de troubles de jouissance. Ilreprochait notamment à son bailleur un dysfonctionnement duchauffage et de la climatisation et souffrait d’odeurs pestilentiellesde poubelles. En dépit des mises en demeure du preneur, le bailleurn’avait pas réagi promptement aux demandes et la cour le condam-ne à des dommages-intérêts. Or la cour relève que l’immeuble étaitsitué dans une rue prestigieuse du quartier central des affaires quicorrespond à des critères de standing qui participent de l’obligationde délivrance du bailleur. On voit donc que la cour apprécie plussévèrement l’obligation du bailleur en raison du standing del’immeuble. Cela revient à dire que la localisation de l’immeuble et,naturellement du niveau de loyer qui en résulte, crée pour lebailleur une obligation de délivrance renforcée. La Cour de cassa-tion avait indiqué plus anciennement que la chose louée doit êtrepropre à sa destination quelle que soit la modicité du montant duloyer (Civ. 3e, 26juin 1996). L’obligation de délivrance fait partie eneffet de la nature du contrat. La cour d’appel fait ici un raisonne-ment différent en renforçant l’obligation par la qualité de la situa-tion. C’est donc une référence intéressante à garder en mémoiredans le cadre de négociations contractuelles.Trente-trois organisations du secteur du logement ont réuni ce8juin la deuxième édition des Etats généraux du logement. À par-tir de 15 propositions, le monde du logement a questionné les par-tis politiques sur leurs objectifs prioritaires en matière de logement(lire p.8). Si de nombreux sujets recueillent l’assentiment général,comme la nécessité de construire davantage ou l’idée de demanderau législateur une grande loi d’orientation foncière, d’autres susci-tent davantage de débats. La question de savoir s’il faut bloquer lesloyers de relocation et les loyers des nouvelles locations appelle uneréponse positive pour Martine Aubry et pour Cécile Duflot. On saitque Benoist Apparu n’est pas favorable à cette piste, mais les élusde la majorité présents à ces Etats généraux, Marc-Philippe Dau-bresse et Valérie Létard, ne se sont pas prononcés directement surla question. L’ancien ministre du logement a en revanche approuvél’idée de renforcer la fiscalité sur les terrains constructibles non bâtiset celle de mieux lutter contre les recours abusifs contre les permisde construire. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO44014JUIN 2011ISSN1622-141911EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Immatriculation de copreneurs, indivision post-mariageObligation de délivrance appréciée en fonction du quartierRègles de construction: Annulation du décret admettant des déro-gations à l’obligation d’accessibilitéBail à construction: Impossibilité de construire pour retrait du permisVente: Droit de rétractation exercé par voie de conclusionsContrat de construction: Garantie de livraison- 4 -Réglementation-Nouveau texte relatif à l’amiante / Gestion des déchets de bâtiments /Documentation cadastrale- 6 -Au Parlement-Accessibilité non négociable / Logement outre-mer / Loi sur les syndics- 7 -Nominations - Agenda - Au fil du JORéglementation acoustique / Etat des risques naturels et technologiques- 8 -Rencontre-Les Etats généraux du logement à Paris: consensus pour une loid’orientation foncièreSOMMAIREEDITORIAL
14juin 20112JURIShheebbddooimmobilierBBAAUUXXCCOOMMMMEERRCCIIAAUUXX-- CCOONNSSTTRRUUCCTTIIOONNBaux commerciauxImmatriculation de copreneurs.Indivision post-mariage(Cass. Civ. 3e, 1erjuin 2011, n°633, FS-P+B,rejet, pourvoi, n°10-18855)Un local commercial était loué à deuxépoux qui avaient divorcé le 17décembre1997. Le bailleur avait adressé le 23avril1987 un congé avec refus de renouvelle-ment sans offre d’indemnité d’éviction eninvoquant le défaut d’immatriculation del’un des ex-époux. La locataire avait alorsassigné les bailleurs, en présence de son ex-époux, en versement de l’indemnitéd’éviction. Elle avait obtenu gain de causedevant la cour d’appel et la Cour de cassa-tion confirme la décision:“Mais attendu qu’ayant relevé que lescopreneurs, qui avaient été mariés sous lerégime de la communauté, se trouvaient enindivision post-communautaire, et que l’ex-épouse, exploitant le fonds dans l’intérêt del’indivision, était immatriculée au registredu commerce, la cour d’appel, devantlaquelle les bailleurs n’ont pas invoquél’exploitation temporaire du fonds en loca-tion-gérance, en a exactement déduit queles bailleurs ne pouvaient se prévaloir dudéfaut d’immatriculation de l’autre copre-neur pour refuser le paiement d’uneindemnité d’éviction;D’où il suit que le moyen n‘est pas fondé”.Le pourvoi est donc rejeté.OObbsseerrvvaattiioonnss:Pour pouvoir bénéficier dudroit au statut, le preneur doit être imma-triculé au registre du commerce et dessociétés en application de l’article L 145-1du code de commerce. Qu’en est-il en pré-sence d’époux copreneurs?Avant la loi de 2008, l’absenced’immatriculation de l’un des copreneursprivait l’ensemble des copreneurs du béné-fice du statut, sauf pour le cas des épouxcommuns en biens ou des héritiers indivis.La loi du 4août 2008 a modifié l’article L145-1 III pour indiquer que si le bail estconsenti à plusieurs preneurs, l’exploitantbénéficie du statut, même en l’absenced’immatriculation des copreneurs nonexploitants du fonds.Cependant l’arrêt est rendu sous l’empirede la loi antérieure. Le divorce étant pro-noncé, les époux restaient en indivisionpost-communuataire. Ils auraient doncnormalement être immatriculés tous lesdeux, comme des époux séparés de biensou des copreneurs (Paris 27juin 2007, AJDI,2008, 291). Mais la Cour de cassation aadmis cette fois, par une appréciationsouple de l’exigence d’immatriculationqu’il suffisait que l’épouse exploitant lefonds soit immatriculée car elle exploitaitle fonds dans l’intérêt de l’indivision.L’obligation de délivrance appré-ciée en fonction du quartier(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 1erjuin 2011,n°10/03286)Une SCI avait consenti un bail commercialpour des locaux de bureaux situés rue de laPaix à Paris, en 1999 pour un étage et en2005 pour un autre étage. Elle avait vendules locaux en 2008 à une autre SCI en stipu-lant qu’elle faisait son affaire de la procé-dure avec le locataire qui se plaignait detroubles de jouissance. La cour d’appeltranche le litige opposant les deux bailleurssuccessifs et le preneur:La cour rejette la demande du bailleur ini-tial d’être mis hors de cause:“La SCI Vendôme Tridor s’est engagée dansl’article du contrat de vente précité à faireson affaire personnelle de la “présente pro-cédure” qui, dès l’origine, […] portait surdes troubles de jouissance allégués, le pre-neur les invoquant au soutien de son oppo-sition aux deux commandements qui luiavaient été délivrés le 7avril 2008, pour jus-tifier du non-paiement des loyers en appli-cation de l’exception d’inexécution.Contrairement à ce que soutient la SCI V.qu’il importe peu que la demande en dom-mages-intérêts ait été formée postérieure-ment à la vente dès lors qu’elle se rattacheà la demande originaire et que la SCI V.s’estengagée à faire son affaire de la procédureinitiale fut-elle élargie à une demande dedommages-intérêts.”La cour relève ensuite la réalité du domma-ge constaté par huissier: trouble de fonc-tionnement du chauffage et de la climatisa-tion, la température étant de 11 à 16° enhiver et de 30° en été, odeurs pestilentiellesde poubelles.“La SCI V.soutient cependant […] qu’auxtermes du bail, seules les réparations rele-vant de l’article 606 du code civil restaient àla charge du bailleur, l’entretien des locaux,y compris les appareils de chauffage et declimatisation, restant à la charge du preneur.Or, ainsi que le rappelle à juste titre la SAAsset Group Opéra [preneur], l’article 1719du code civil met à la charge du bailleur uneobligation de délivrer au preneur la choselouée en un état propre à son usage, del’entretenir afin de servir à l’usage pourlequel elle a été louée et d’en assurer lajouissance paisible pendant toute la duréedu bail.L’immeuble loué à la SA Asset Group Opérase situe dans une rue prestigieuse, dans lequartier central des affaires qui correspondà des critères de standing qui participent del’obligation de délivrance du bailleur. […]C’est également avec pertinence que lespremiers juges ont relevé que la clause denon-recours contre le bailleur incluse dansles baux en cas d’interruption de fourniturede prestations chauffage de climatisationne trouvait pas application en cas de caren-ce persistante du bailleur après mise endemeure restée infructueuse”.La cour condamne le bailleur initial à desdommages-intérêts à hauteur de 150000et rejette son appel en garantie enversl’acquéreur, car elle correspond à des man-quements à des obligations contractuellesréalisés avant la vente et ayant donné lieu àune procédure dont elle s’était engagée àfaire son affaire.OObbsseerrvvaattiioonnss:Cette décision est intéres-sante à plusieurs titres.Elle admet la mise en œuvre del’obligation de délivrance du bailleur, endépit du renvoi à l’article 606 du code civil.Elle fait référence à une appréciation del’obligation du bailleur en fonction dustanding du quartier.Elle applique enfin la clause du contrat devente laissant au vendeur la responsabilitédu litige antérieur. Même si la demande dedommages-intérêts était postérieure à lavente, elle se rattachait au litige antérieurcar lié aux troubles de jouissance constatésavant la vente.Règles de constructionAnnulation du décret admettantdes dérogations à l’obligationd’accessibilité(CE, 8eet 3esous-sections réunies, 1erjuin2011, n°334 892)Quatre associations d’entraide de personneshandicapées avaient intenté un recourscontre le décret du 21octobre 2009 relatif àl’accessibilité des lieux de travail en ce qu’ilautorise des dérogations à l’obligationd’accessibilité fixée par la loi du 11février2005. Le Conseil d’Etat leur donne raison:L’arrêt rappelle que la loi de 2005 a fixé unprincipe d’accessibilité pour les bâtimentsneufs qu’elle a indiqué que ces dispositionsn’étaient pas obligatoires pour les proprié-taires construisant ou améliorant un loge-ment pour leur propre usage.“Considérant qu'il résulte des dispositionsdes articles L. 111-7 et L. 111-7-1 du code dela construction et de l'habitation, éclairéespar les travaux parlementaires ayant précédéJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
l'adoption de la loi du 11février 2005, que lelégislateur, qui n'a, par les articles L. 111-7-2et L. 111-7-3, issues de la même loi, ouvertcertaines possibilités de dérogation auxrègles relatives à l’accessibilité des logementsaux personnes handicapées que pour les tra-vaux sur des bâtiments existants, n’a pasentendu permettre au pouvoir régle-mentaire d'ouvrir des possibilités dedérogationsà ces règles en ce qui concer-ne un bâtiment neuf ou la partie neuved'un bâtiment existant, hormis le cas des pro-priétaires construisant ou améliorant unlogement pour leur propre usage, pourlequel l'article L. 111-7 spécifie que cesnormes ne sont pas obligatoires; que, dèslors, les associations requérantes sont fon-dées à soutenir que l'article 1erdu décretattaqué est entaché d'illégalité en tant qu'ilinsère dans le code du travail l'article R.4214-27 prévoyant d'autres dérogations que cellesdont la loi a admis la possibilité; qu'il y a lieu,par suite, d'annuler, dans cette seule mesure,les dispositions de l'article 1erdu décret atta-qué, qui sont divisibles des autres disposi-tions de cet article et à l'encontre desquellesle même moyen est sans portée”.OObbsseerrvvaattiioonnss:Le Conseil d’Etat s’appuiesur les travaux parlementaires pour analy-ser l’intention du législateur. Il considèreque si le législateur a admis des déroga-tions à l’obligation d’accessibilité, parexemple pour les personnes construisantun seul logement pour leur propre usage, iln’a pas prévu d’autres dérogations pour lesbâtiments neufs. Le décret est donc annulé.Bail à constructionImpossibilité de construire pourretrait du permis(Cass. Civ. 3e, 1erjuin 2011, n°637, FS-P+B,rejet, pourvoi n°07-70502)Une SCI avait accordé un bail à construction àla société Total en vue de la construction d’unestation-service. Le permis avait été accordé enmars2007, mais un arrêté municipal d’octobre2007 avait ordonné l’interruption des travauxet le permis avait été retiré ennovembre2008. La bailleresse sollicitait la rési-liation du bail par application de la clauserésolutoire, mais sa demande n’est pas admi-se, pas plus en appel qu’en cassation.“Mais attendu qu’ayant relevé qu’auxtermes de l’article 11 du contrat de bail àconstruction, la résiliation de plein droitétait acquise à défaut par le locataired’exécuter les charges et conditions du bail,un mois après un commandement de payerou une mise en demeure demeurés infruc-tueux, la cour d’appel qui, sans dénatura-tion de cette clause, a retenu que son acqui-sition supposait non seulement une mise endemeure du débiteur de l’obligation maisencore la manifestation par le bailleurde son intention de s’en prévaloiret aconstaté que la SCI s’était bornée à mettreen demeure la société d’avoir à régler le ter-me du loyer “dès réception de la présente”sans viser la clause résolutoire ni même ledélai contractuel d’un mois, en a souverai-nement déduit que loin de constituer uneinterpellation suffisante, cette mise endemeure qui n’évoquait pas la sanction dela résiliation n’était pas de nature à faireproduire effet à la clause résolutoire;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé”.L’arrêt d’appel qui avait prononcé la résilia-tion du contrat pour force majeure estconfirmé également sur ce point:“Mais attendu d’une part, qu’ayant relevéque le contrat avait été conclu sous la condi-tion suspensive de la délivrance d’un permisde construire, que le permis avait été délivréle 7mars 2007 sans remise en cause descaractéristiques des ouvrages et équipe-ments à mettre en place, qu’un premier arrê- municipal du 7décembre 2007 avaitordonné l’interruption des travaux et quel’annulation ou retrait du permis de construi-re était intervenue le 7novembre 2008 aumotif de précautions sanitaires, la courd’appel, qui n’a pas constaté que les déci-sions administratives résultaientd’agissements fautifs de la preneuse, a pu,tirant les conséquences légales de ses propresconstatations, retenir un revirement del’autorité administrative imprévisiblelors de la formation du contrat et dans lecours de son exécution tel le fait du prince;Attendu, d’autre part, qu’ayant pu retenirque l’interruption des travaux puis le retraitdu permis constituaient des événementsinsurmontables s’agissant de décisionsadministratives s’imposant immédiatementquels que soient les recours possibles etcontraignant la société locataire à inter-rompre sur le champ puis à cesser les tra-vaux, la cour d’appel, qui n’était pas tenued’apprécier le mérite d’un éventuel recoursdevant les juridictions administratives, a puen déduire que l’impossibilité d’exécuter lecontrat caractérisait la force majeure et,sans violer l’article 1184 du code civil, déci-der que devait être prononcée pour cemotif la résiliation du contrat à compter dela date de l’arrêté d’annulation”.Le pourvoi est donc rejeté.OObbsseerrvvaattiioonnss:Cet arrêt est éclairantd’abord sur la mise en œuvre de la clauserésolutoire du bail à construction. La clausen’est pas réglementée au même titre quecelle des baux d’habitation ou des bauxcommerciaux et le bailleur estimait qu’il luisuffisait d’adresser une mise en demeureou un commandement de payer et qu’unmois après, il pouvait s’en prévaloir. Mais laCour de cassation exige pour que la clausepuisse produire effet, que le bailleur vise laclause résolutoire et évoque la sanction dela résiliation. A défaut, elle est sans portée.L’arrêt est aussi intéressant en ce qu’iladmet que le retrait d’un permis deconstruire constitue un fait du prince et,s’imposant immédiatement, caractérise laforce majeure justifiant la résiliation ducontrat sans faute du preneur.VenteDroit de rétractation exercé parvoie de conclusions(Cass. Civ. 3e, 25mai2011, n°592, FS-P+B, cas-sation, pourvoi n°10-14641)Une promesse de vente portant sur un loge-ment avait été conclue et les acquéreurssoulevaient l’irrégularité de la notificationde la promesse, empêchant le délai derétractation de courir. La cour d’appel avaitconsidéré que la remise en main propre dela promesse par l’agence immobilière nepouvait valoir notification au sens del’article L 271-1 du CCH mais qu’ensuite larétractation par l’acquéreur par voie deconclusions déposées devant le tribunal parlesquelles il déclarait se rétracter, ne présen-tait pas les garanties équivalentes pour ladétermination de la date de réception oude remise.Cet arrêt est cassé au visa de l’article L271-1du CCH, dans sa rédaction postérieure à laloi du 13décembre 2000 :“Attendu […] qu’en statuant ainsi, alorsque, lorsque le délai de rétractation n’a pascouru, la notification par l’acquéreur dansl’instance l’opposant à son vendeur deconclusions par lesquelles il déclare exercerson droit de rétractation satisfait aux exi-gences de l’article L 271-1 du CCH, la courd’appel a violé le texte susvisé”.OObbsseerrvvaattiioonnss:L’article L 271-1 a été modi-fié par la loi du 13juillet 2006 précisémentpour autoriser, lorsque la vente est concluepar l’intermédiaire d’un agent immobilierla remise directe du contrat au bénéficiairepour faire courir le délai de rétractation.Mais l’acte avait été conclu avant la modi-fication du texte et supposait nécessaire-ment l’envoi d’une lettre recommandée.L’arrêt reste instructif pour tous les cas le14juin 20113JURIShheebbddooimmobilierBBAAIILLÀÀCCOONNSSTTRRUUCCTTIIOONN-- VVEENNTTEEJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
Ce nouveau décret du 3juin2011 concerneles immeubles dont le permis de construireest antérieur au 1erjuillet 1997.La réglementation sur l'amiante impose auxpropriétaires de repérer l'amiante, le caséchéant de faire des travaux et d'établir desdocuments rassemblant les informationsrelatives à la présence de ces matériaux etproduits. Selon le préambule du décret, ils'agit de « restructurer » la partie réglemen-taire du code de la santé publique relative àces obligations.L'article R1334-14 indique ce qu'il fautentendre par « propriétaire », précisantnotamment, dans le cas des copropriétés,que cela vise le syndicat des copropriétaires.Les obligations sont à la charge du proprié-taire, mais, s'il n'a pu être identifié, pour lecas des immeubles autres que d'habitation,les obligations sont à la charge del'exploitant de l'immeuble.La liste des matériaux et produits à repérerdiffère selon la nature des immeubles.- Immeubles d'habitation ne comportantqu'un logement: liste A et B, en cas de vente- Parties privatives des immeublesd'habitation: liste A et, en cas de vente, listeB.- Parties communes des immeublesd'habitation: liste A etB.- Autres immeubles: liste A etB.- Tous immeubles dont le permis est anté-rieur au 1erjuillet 1997, en cas de démolition:listeC.L'article R 1334-20 précise ce que constitue lerepérage, en fonction de la liste des maté-riaux et produits mentionnés en annexe dudécret. A l'issue du repérage, la personne quil'a réalisée effectue un rapport de repérage.Les articles R 1334-23 et suivants fixent lescompétences requises des personnes quieffectuent les repérages, les mesuresd'empoussièrement et les analyses des maté-riaux et produits.Pour les repérages et l'évaluation de l'état deconservation, il est renvoyé à l'article L 271-6du CCH. Pour les analyses et les mesuresd'empoussièrement,elles doivent êtrefaites par un orga-14juin 20114JURIShheebbddooimmobilierAAMMIIAANNTTEERREEGGLLEEMMEENNTTAATTIIOONNListe de produitsABCNotionde “repéra-ge” Rechercher laprésence des maté-riaux et produits dela liste A accessiblessans travaux des-tructifs;«2° Identifier etlocaliser les maté-riaux et produitsqui contiennent del'amiante;«3° Evaluer l'étatde conservation desmatériaux et pro-duits contenant del'amiante. Rechercher laprésence des maté-riaux et produits dela liste B accessiblessans travaux des-tructifs;«2° Identifier etlocaliser les maté-riaux et produitsqui contiennent del'amiante;«3° Evaluer l'étatde conservation desmatériaux et pro-duits contenant del'amiante et leurrisque de dégra-dation lié à leurenvironnement. Rechercher laprésence des maté-riaux et produits dela liste C; Rechercher laprésence de toutautre matériau etproduit réputécontenir del'amiante dont lapersonne qui effec-tue le repérageauraitconnaissance;«3° Identifier etlocaliser les maté-riaux et produitsqui contiennent del'amiante. Actionencas de doutepersistant surla présenced’amiantePrélèvements dematériaux ou pro-duits effectués parla personne réali-sant la recherche.Analyses.IdemDoute sur les maté-riaux vérifiés outout autre matériauou produit. Prélève-ments effectués parla personne réali-sant la recherche.AnalysesPréconisa-tionsdurapport derepérage Soit une évalua-tion périodique del’état de conserva-tion des matériauxet produits Soit une mesured’empoussièrementdans l’air Soit des travauxde confinement oude retrait del’amianteSi certains maté-riaux ou produitssont dégradés ouprésentent unrisque de dégrada-tion rapide, le rap-port émet desrecommandationsde gestion adap-tées aux besoins deprotection des per-sonnes.La liste A correspond aux flocages, calorifugeages et faux-plafonds.Nouveau texte relatif au repérage de l'amiante dans les bâtimentsnisme accrédité.Les articles R 1334-26 et suivants indi-quent les obliga-tions des proprié-taires après remisedu rapport de repé-rage: évaluationpériodique et, si leniveau dépasse 5fibres par litre,confinement ouretrait.Les articles R 1334-29-4 et suivantsindiquent le conte-nu du dossier tech-nique amiante.L'article 4 du décretcomporte les dis-positions transi-toires.Par exemple lesmatériaux de la listeB qui n'ont pas faitl'objet de repérageavant l'entrée envigueur du décret,doivent faire l'objetd'un repérage com-plémentaire lors dela prochaine vente.(Décret 2011-629 du 3juin 2011 relatif à la protection de la population contre les risques sani-taires liés à une exposition à l'amiante dans les immeubles bâtis, J.O. du 5juin, p.9662)délai de rétractation n’a pas couru faute derespect des formalités de l’article L 271-1.Lorsque l’affaire devient contentieuse, il estdonc admis que l’acquéreur puisse se rétrac-ter par voie de notification de conclusions.Le procédé n’est pas prévu par le texte deloi, mais le texte laisse la porte ouverte à desprocédés présentant des garanties équiva-lentes. Cet arrêt en fournit un exemple.Contrat de constructionGarantie de livraison(Cass. Civ. 3e, 25mai2011, n°594, FS-P+B,cassation, pourvoi n°10-10905)Un contrat de construction de maison indi-viduelle avec fourniture de plan avait étésigné en août 1999 sous diverses condi-tions suspensives, dont l’une relative àl’obtention d’un prêt. Le prêteur avaitdébloqué les fonds pour une première fac-ture en janvier 2000. Or, en dépit d’unemise en demeure du maître d’ouvrage dèsmars2000, la garantie de livraison n’avaitpas été apportée par le constructeur.Le constructeur ayant été placé en liquida-tion judiciaire, le maître d’ouvrage, aprèsavoir fait achever les travaux par uneautre entreprise avait assigné le prêteuren réparation de son préjudice.La cour d’appel avait retenu la responsabi-lité du prêteur, mais à hauteur de 50%seulement au motif que le maîtred’ouvrage avait un devoir de vigilance surl’opération et ne pouvait se décharger surle banquier de ses propres obligationsd’avoir à solliciter du constructeurl’attestation de garantie légalement pré-vue avant l’ouverture du chantier et à laremettre au prêteur avant toute demandede fonds. Cette décision est cassée au visade l’article L 231-10 du CCH et de l’article1147 du code civil.“Attendu […] qu’en statuant ainsi, alorsque le maître de l’ouvrage n’est pastenu de s’assurer de la délivrance del’attestation de garantie de livraisonpour l’obtention d’un prêt destiné àfinancer un contrat de construction de mai-son individuelle avec fourniture de plan, lacour d’appel a violé le texte susvisé;Par ces motifs […] casse”.OObbsseerrvvaattiioonnss:L’article L 231-10 du CCHprévoit très clairement que le prêteur nepeut débloquer les fonds “s'il n'a pas com-munication de l'attestation de garantie delivraison”. Si les fonds sont débloquésavant remise de l’attestation, peut-il yavoir partage de responsabilité avec lemaître d’ouvrage? La Cour de cassationrépond nettement par la négative. CCOONNSSTTRRUUCCTTIIOONN
14juin 20115JURIShheebbddooimmobilierRRÉÉGGLLEEMMEENNTTAATTIIOONNMMAARRCCHHÉÉL’offre de bureaux en chuteen Ile-de-FranceSelon l’étude de Deloitte (CraneSurvey Paris offices), qui mesurel’offre de bureaux disponibles (encours ou livrées au cours des 6 moisécoulés), il y avait 780000m2enchantier dont 420000m2disponiblesà fin mars2011. Ce niveau est enbaisse pour le 5esemestre consécu-tif.A Paris intra muros, l’offre enchantier est de 160000m2, en reculde 40% par rapport au semestre pré-cédent.(Communiqué du 7juin 2011)du 4octobre 2001 relatif aux conditionsd'octroi des prêts conventionnés(J.O. du1erjuin, p.9477). Il en résulte des modifica-tions de calcul du plafond de ressources,calculé par zones.PTZ+ : conventions-types publiéesLa mise en place du prêt à taux zéro+ sup-pose la conclusion de diverses conventions.Les modèles-types ont été fixés par arrêté :- Convention entre l’Etat etl’établissement de crédit (Arrêté du25mai2011 relatif aux conditions dans les-quelles les établissements de crédit sont habi-lités à délivrer les prêts ne portant pas intérêtconsentis pour financer la primo-accession àla propriété, J.O. du 4juin, p.9612).- Convention entre l’Etat et la Société degestion du fonds de garantie del'accession sociale à la propriété. (Arrê- du 25mai2011 relatif à la gestion, au suiviet au contrôle des crédits d'impôt dus au titredes prêts ne portant pas intérêt consentispour financer la primo-accession à la proprié- par la SGFGAS, J.O. du 4juin, p.9615).- Convention entre l’établissement de cré-dit et la SGFGAS. (Arrêté du 25mai2011relatif aux modalités de déclaration par les éta-blissements de crédit habilités des prêts ne por-tant pas intérêt consentis pour financer la pri-mo-accession à la propriété, au contrôle de leuréligibilité et au suivi des crédits d'impôt dus autitre de ces prêts, J.O. du 4juin, p.9618).Loyers HLMLa révision des plafonds de ressourcespour l'accès aux logements locatifs sociauxest désormais faite au 1erjanvier de chaqueannée, en fonction del'indice de réfé-rence des loyers(IRL).(Décret n°2011-624 du 1erjuin 2011 relatif auxconditions d'actualisation des plafonds de res-sources des bénéficiaires de la législation surles HLM et des nouvelles aides de l'Etat ensecteur locatif, J.O. du 4juin, p.9611). Documentation cadastraleDe nouveaux tarifs sont fixés pour la miseà disposition de la documentation cadas-trale. Le plan cadastral « plan minute deconservation » est disponible sur le sitewww.cadastre.gouv.fr.L'arrêté fournit les tarifs en fonction dunombre de feuilles cadastrales demandéeset selon qu'elles sont ou non destinées àune réutilisation à des fins commerciales.(Arrêté du 16mai2011 relatif aux conditionsde rémunération des prestations cadastralesrendues par la direction générale desfinances publiques, J.O. du 31mai, p.9413).Gestion des déchets de bâti-mentsUn décret du 31mai concerne la réalisa-tion par le maître d'ouvrage d'un diagnos-tic portant sur les déchets issus des travauxde démolition d'un bâtiment.Il entre en vigueur pour les démolitionsdont le permis de démolir (ou à défaut ladate d'acceptation des devis ou de passa-tion des marchés) est postérieur au1ermars 2012.Il institue une obligation pour les maîtresd'ouvrage de réaliser un diagnostic por-tant sur les déchets issus des travaux dedémolition d'un bâtiment. Les textes sontinsérés aux articles R 111-43 et suivants duCCH.Les bâtiments concernés sont:- ceux dont la SHOB est supérieure à1000m2,- ceux ayant accueilli une activité agricoleindustrielle ou commerciale ayant été lesiège d'une utilisation, de stockage, defabrication ou de distribution d'une sub-stance dangereuse.Le maître d'ouvrage doit réaliser le diagnos-tic avant le dépôt de la demande de permisde démolir s'il est requis ou avantl'acceptation du devis ou la passation desmarchés de démolition dans le cas contraire.L'article R 111-46 fournit le contenu de cediagnostic. Il est effectué suite à un repéra-ge sur site et donne par exemple les possi-bilités de réemploi sur site ou à défaut, lesindications sur les filières de gestion desdéchets.Le maître d'ouvrage doit faire appel à unprofessionnel de la construction assurépour ce type de mission qui n'a aucun lienavec le maître d'ouvrage ni avec aucuneentreprise susceptible d'effectuer les tra-vaux, de nature à porter atteinte à sonimpartialité et à son indépendance.Le maître d'ouvrage doit transmettre lediagnostic à toute personne réalisant lestravaux de démolition.Après la démolition, le maître d'ouvragedoit dresser un formulaire de récolementrelatif aux matériaux réemployés sur le siteet aux déchets issus de la démolition. Ilmentionne la nature et la quantité desmatériaux réemployés sur le site ou desti-nés à l'être et celles de déchets effective-ment valorisés ou éliminés, issus de ladémolition.Le maître d'ouvrage transmet ce formulai-re à l'Ademe.(Décret n°2011-610 du 31mai2011 relatif audiagnostic portant sur la gestion des déchetsissus de la démolition de catégories de bâti-ments, J.O. du 1erjuin, p.9469).FinancementPrêts conventionnésUn décret du 31mai harmonise les condi-tions de délivrance des prêts convention-nés avec le PTZ+. Il s'applique aux offres dePC émises à compter du 1erjuin 2011.Pour l'assiette de l'opération finançablepar un PC, le texte fait référence àl'assiette de l'opération finançable par unPTZ+. Les conditions de maintien du PCsont alignées sur celles du PTZ+ pour éviterque le PTZ+ puisse être maintenu alorsque le PC doit être remboursé. Le texte del'article R 331-66 qui autorise, à titre déro-gatoire, de louer le logement en principedestiné à la résidence principale del'acquéreur, renvoie aux modalités prévuespour le PTZ par l'article R 31-10-6.(Décret n°2011-612 du 31mai2011 relatifaux prêts conventionnés des établissementsde crédit pour la construction, l'acquisition etl'amélioration de logements, J.O. du 1erjuin,p. 9471).Nouveau zonagePlusieurs textes modifient la réglementa-tion pour faire désormais référence aunouveau zonage de l’article R 304-1 duCCH, issu du décret du 30décembre 2010:- Arrêté du 26mai 2011 modifiant l'arrêtédu 26mars 2004 relatif aux conditionsd'application des dispositions de la sous-section 2 bis relative aux prêts convention-nés pour des opérations de location-accessionà la propriété immobilière (J.O.du 1erjuin, p.9473).- Arrêté du 26mai 2011 modifiant l'arrêtédu 29juillet 2004 relatif aux prêts loca-tifs intermédiairespour la construction,l'acquisition et l'amélioration des loge-ments (J.O. du 1erjuin, p.9473).- Arrêté du 31mai2011 modifiant l'arrêté
A l’AssembléeAccessibilité non négociableRoselyne Bachelot a indiqué aux députés le18mai que l’objectif d’accessibilité, fixé parla loi de 2005, n’était pas négociable.S’agissant de la proposition de loi du séna-teur Paul Blanc, il est prévu des mesures desubstitution. Il s’agit non de revenir sur lanotion d’accessibilité, mais de lui substitueren cas de difficultés, d’autres mesures quipermettent l’accessibilité complète aux bâti-ments neufs (JO AN déb. 19mai, p.3192).Dérogation à la hausse plafon-née des loyers HLMDino Cinieri évoque la décision d’un officepublic d’HLM (Firminy) d’augmenter lesloyers de 1,9%. Sur seconde délibération,demandée par le préfet, la décision a étéconfirmée. Thierry Mariani lui répond quedes dérogations existent à la règle de fixa-tion des hausses sur l’IRL notamment pourles organismes en plan de redressement etqu’en l’espèce l’organisme a anticipé laréponse à la demande qu’il a émise (JO ANQ, 20mai, p.3276).Au SénatLogement outre-merLes sénateurs ont examiné le 4mai une pro-position de loi relative aux quartiersd’habitat informel et à la lutte contrel’habitat indigne outre-mer. Gélita Hoareauindique que la proposition prévoit deuxtypes de mesures: aide financière aux pro-priétaires occupants sans droit ni titre dansle cadre d’une opération d’intérêt public etadaptation des procédures d’insalubritépour une efficacité accrue de l’action contreles marchands de sommeil (JO déb. Sénat,5mai, p.3374).Yvon Collin indique que la reconnaissancejuridique des situations d’habitat informel aété limitée par la commission aux seulsDOM et à Saint Martin pour “rassurer lesélus de métropole”. Thierry Repentin se féli-cite que le législateur sache ainsi adapter lalégislation à des secteurs géographiquesparticuliers. Jean-Etienne Antoinette admetqu’accorder une aide financière légale à desoccupants sans titre pour perte de logementdans le cadre d’une opérationd’aménagement représente une petite révo-lution (p.3381) et rappelle à cette occasion lasituation des expropriés de Kourou, famillesdépossédées lors de l’implantation de labase spatiale dans les années soixante, parcequ’elles ne possédaient pas de titre de pro-priété. Il souligne toutefois qu’en Guyane,on estime à 10000 le nombre de logementsinsalubres ou illicites, et que les construc-tions illicites représentent 50% des construc-tions nouvelles.L’article 1erfixe le principe que, dans le cadred’une opération d’aménagement, les occu-pants sans droit ni titre de locauxd’habitation peuvent être indemnisés par lapersonne publique à l’initiative del’opération. L’article prévoit aussi le cas deslocaux à usage professionnel. Il a été voté àl’unanimité. L’article 2 prévoit le cas del’indemnisation des personnes habitantdans des locaux édifiés sans droit sur un ter-rain dont l’expropriation est poursuivie.L’article 3 concerne l’hypothèse des locauxloués. Même vote unanime pour ces articles.L’article 5, également voté, exclut del’indemnisation les personnes ayant mis àdisposition des locaux frappés d’une mesu-re de police. L’article 6 régit l’aide versée auxpersonnes dont la démolition de l’habitationconstruite sans droit ni titre est ordonnéedans une zone d’un plan de prévention desrisques naturels. Jean-Etienne Antoinette aproposé d’étendre le dispositif à l’ensembledu territoire national, mais il n’a pas été sui-vi (rejet de l’amendement n°6, p.3384).Les articles suivants concernent la luttecontre l’habitat indigne outre-mer. Ils pré-voient une procédure de repérage del’habitat informel, la détermination de sec-teurs les locaux sont impropres àl’habitation. Le préfet peut prescrire ladémolition. L’article 9 vise les immeublesconstituant un danger pour la santé ou lasécurité, l’article 10 les bâtiments menaçantruine. L’article 12 prévoit les sanctionspénales. L’article 16 traite du cas des par-celles en état d’abandon manifeste.Après un débat qui a conduit au rejet d’unamendement visant à modifier la règle decalcul de l’article 55 de la loi SRU pourl’outre-mer, l’ensemble du texte a été voté(p.3394) à l’unanimité.Loi sur les syndicsPatricia Schillinger s’étonne que l’avant-pro-jet de loi de juin2010 sur les syndics ne soittoujours pas porté à l’ordre du jour du Par-lement.Benoist Apparu lui répond que la nouvelleversion de l’avant-projet fait l’objet de dis-cussions au niveau interministériel et que leGouvernement recherche “un niveau opti-mal de sécurité juridique pour l’ensembledes consommateurs et professionnelsconcernés”.(JO Sénat déb. 11mai, p.3513).14juin 20116JURIShheebbddooimmobilierAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTCCOOPPRROOPPRRIIÉÉTTÉÉDDEEBBAATTSSTaxe d’habitation des locauxvacants.Le sénateur Raymond Couderc évoque lasituation de Béziers le produit de la taxed’habitation sur les locaux vacants baisse for-tement (257000€ en 2008 et 75000€ en 2010).Il estime que le dispositif est détourné car lespropriétaires obtiennent facilement un dégrè-vement en présentant une facture de travauxet il souhaite un renforcement des contrôles.Eric Besson répond que les maires peuventappeler l’attention des services fiscaux sur lasituation réelle des logements. A Béziers, lesservices fiscaux analysent les informationsrecueillies par la mairie. Il conclut que le Gou-vernement n’envisage pas actuellement demodifier les règles (JO Sénat, déb. p.3524).Protection des diguesRépondant à une question de PhilippeMadrelle, le secrétaire d’Etat aux transports,Thierry Mariani indique que l’Etat promeutla nécessité de conforter les digues et lesouvrages hydrauliques existants, dans lecadre du plan national “submersionsrapides”. Le schéma de gestion des inonda-tions en Gironde prévoit de poursuivrel’urbanisation dans des champs d’expansionactuels de la crue et les services de l’Etat ontfait connaître leur désaccord sur ce point (JOSénat 25mai2011, déb. p.4169).Une mission pour DominiqueBrayeBenoist Apparu a confié le 6juin à Domi-nique Braye, président de l’Anah, le soin deconstituer un groupe de travail sur les copro-priétés. La lettre de mission adressée au pré-sident de l’Anah distingue trois situations,appelant des réponses différentes:- Copropriétés ayant des signes de fragilitésans gravité, relevant d’une approche pré-ventive ;- Copropriétés en difficulté sur les plans tech-nique, social, et de gestion ayant un poten-tiel de redressement, pouvant faire l’objetd’une action incitative ;- Copropriétés en situation très critiquerequérant des mesures exceptionnelles avectransformation importante de la structure dela propriété.Les propositions sont attendues avant findécembre2011.(Communiqué du 9juin2011).Décrets copropriétéL’ARC déplore la lenteur d’élaboration desdécrets d’application des lois Grenelle sur lacopropriété. Un seul, sur les 6 prévus, ayantfait l’objet de concertation. Il s’agit de celuirelatif à l’audit énergétique dans lesimmeubles avec chauffage collectif de plusde 49 lots.(Communiqué du 6juin 2011).
14juin 20117JURIShheebbddooimmobilierNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERésere auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierNNOOMMIINNAATTIIOONNSSAAGGEENNDDAAPréfetsSont nommés préfets: Jean-Luc Marx(Allier), Bernard Gonzalez (Lot). (Décrets du3juin2011, J.O. du 4juin, @).MagistratureCour de cassation: Jean-Amédée Lat-houd est nommé avocat général à la Courde cassation. (Décret du 3juin2011, J.O. du4juin, @).Tribunaux de grande instance: CécileLeingre est nommée présidente du TGId'Ajaccio et Jacques Rousseau, présidentdu TGI de Mamoudzou. (Décrets du30mai2011, J.O. du 1erjuin, @).Affaires régionalesFrançois Ravier est nommé secrétaire géné-ral pour les affaires régionales auprès dupréfet de la région Corse. (Arrêté du30mai2011, J.O. du 1erjuin, @).Organismes publicsParc national de Port-Cros: GuillaumeSellier est nommé directeur de cet établis-sement public. (Arrêté du 10mai2011, J.O.du 2juin, p.9577).Observatoire national des zonesurbaines sensibles: il a été publié un décretdu 1erjuin réglementant cet observatoire. Ilremplace le décret du 22octobre 2004. Lenouveau texte prévoit la création d’unconseil scientifique. Le décret élargit lespartenariats puisque le conseild’orientation prévoit la présence desacteurs de la politique de la ville (USH,délégués du préfet…) et des opérateurs(Anah, Caisse des dépôts…).(Décret n°2011-628 du 1erjuin 2011, J.O. du4juin, p.9633).Réglementation acoustiqueUn décret du 30mai définit les conditionsde délivrance de l'attestation de prise encompte de la réglementation acoustique àétablir à l'achèvement de travaux de bâti-ments neufs d'habitation. Il s'applique auxbâtiments dont le permis de construire aété demandé à compter du 1erjanvier 2013.C'est un texte d'application de la loi Gre-nelle II. Le maître d'ouvrage doit fournir àl'autorité qui a délivré le permis deconstruire un document attestant de la pri-se en compte de la réglementation acous-tique. Elle est jointe à la déclarationd'achèvement des travaux.Les textes sont insérés au CCH aux articlesR 111-4-2 et suivants.Cela concerne les bâtiments d'habitationcollectifs ou, lorsqu'elles font l'objet d'unmême permis de construire, de maisonsindividuelles accolées ou contiguës à unlocal d'activité ou superposées à celui-ci.Pour pouvoir établir l'attestation, il fautpouvoir justifier de compétence en acous-tique. Il peut s'agir des personnes suivantes:- architecte- contrôleur technique agréé- bureau d'études ou ingénieur-conseil- en l'absence de maître d'œuvre: lemaître d'ouvrage.C'est le maître d'œuvre qui atteste la priseen compte de cette réglementation, s'il estchargé de la double mission de conceptionde l'opération et de suivi de l'exécution detravaux.Mais c'est le maître d'ouvrage qui attestela prise en compte de la réglementationacoustique si le maître d'œuvre chargé del'opération de conception n'est pas lemême que celui chargé de la mission desuivi de l'exécution des travaux, ou si lemaître d'ouvrage n'a pas désigné demaître d'œuvre.Le document est établi sur la base deconstats effectués en phase d'études et dechantier et de mesures réalisées à la fin destravaux suivant des modalités précisées pararrêté.(Décret n°2011-604 du 30mai2011 relatif àl'attestation de prise en compte de la régle-mentation acoustique à établir àl'achèvement des travaux de bâtimentsd'habitation neufs, J.O. du 31mai, p.9346)Etat des risques naturels et tech-nologiquesLe modèle d'imprimé pour l'établissementde l'état des risques naturels et technolo-giques est modifié. Le nouveau modèle,qui tient compte de la prise en compte durisque sismique, est en vigueur à compterdu 1ermai 2011. Il sera publié au bulletinofficiel du ministère et téléchargeable surson site internet.(Arrêté du 13avril 2011 modifiant l'arrêté du13octobre 2005 portant définition du modè-le d'imprimé pour l'établissement de l'étatdes risques naturels et technologiques, J.O.du 31mai, p.9347).Installations soumises à autori-sationLes demandes d'autorisation doivent fairel'objet d'un dossier dont le contenu est fixépar l'article R 512-6 du code del'environnement. Il comporte notammentune étude d'impact dont le contenu estprécisé par l'article R 512-8. Pour certainesinstallations, « ces documents justifient lechoix des mesures envisagées et présententles performances attendues au regard desmeilleures techniques disponibles ». L'arrêtédu 26avril précise le sens de ces notions.(Arrêté du 26avril 2011 relatif à la mise enœuvre des meilleures techniques disponiblesprévue par l'article R.512-8 du code del'environnement, J.O. du 31mai, p.9405).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscriptionà JURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement(41 numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés audroit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1% de TVA aulieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 440UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE11, 12 et 13 septembre 2011(LaRochelle): le 41econgrès de l’Ordredes géomètres-experts aura pourthème copropriété et division envolume”.Il s’articulera en trois commis-sions: état de l’immeuble; divisionen volume et enfin, copropriété, dela mise en place à la gestion.AAUU FFIILL DDUU JJ..OO..
14juin 20118JURIShheebbddooimmobilierEETTAATTSSGGÉÉNNÉÉRRAAUUXXDDUULLOOGGEEMMEENNTTLes 33 organisations des Etats généraux dulogement souhaitent que le logement soitune priorité de la campagne pour les élec-tions présidentielles. Elles avaient doncconvié des représentants des partis poli-tiques à exprimer leurs priorités pour lelogement, en réagissant aux 15 proposi-tions émises l’an dernier (voir encadré).Bien des propositions ne suscitent pas dedébat de fond chez les élus. Ainsi parexemple l’idée de choisir une tête de filedes politiques de l’habitat au plan localrecueille tant l’assentiment du PS que del’UMP. De même, la volonté de construiredavantage est partagée par tous, ValérieLétard chiffre par exemple l’objectif à500000 logements par an.Consensus également sur le succès del’ANRU, au-delà des querelles sur lessources de son financement et la contribu-tion forcée du 1%. Martine Aubry jugepar ailleurs scandaleuse la ponction sur lesecteur HLM.Marc-Philippe Daubresse indique qu’il yaura un nouveau plan de cohésion socialequi sera présenté à l’automne.L’idée de contrôler le foncier est aussi par-tagée par de nombreux intervenants. Pier-re Laurent indique que l’Etat doitreprendre la main sur la maîtrise du fon-cier au moyen d’une grande agence natio-nale décentralisée. Marc-Philippe Daubres-se propose aussi que les terrains de RFF oude Voies navigables de France soient reprispar l’Etat par une agence nationale.Contrôler les loyersC’est sur l’idée de réguler les loyers que lesdébats ont été le plus vif. Cécile Duflot estla plus virulente. Elle estime qu’il faut unerégulation du marché, plafonner les loyers,admettre qu’un locataire puisse en justicefaire constater que les loyers du voisinagesont plus faibles et obtenir une baisse duloyer et elle demande aussi une police desagences immobilières. Martine Aubryconsidère qu’il faut encadrer les loyers depremière location et de relocation danscertains secteurs.Marc-Philippe Daubresse n’a pas évoqué laquestion des loyers, il a en revanche indi-qué qu’il fallait aller vers une universalisa-tion de la GRL.Taxer davantage les terrainsconstructiblesLes intervenants sont également d’accordsur l’idée de taxer davantage les déten-teurs de terrains constructibles non bâtis.Marc-Philippe Daubresse juge qu’il fautmême aller plus loin sur cette question,évoquant par ailleurs la nécessitéd’encadrer les recours abusifs contre lespermis de construire.Valérie Létard reconnaît qu’il y a uneréflexion à avoir sur les systèmesConsensus pour une loi d’orientation foncière.La 2esession des Etats généraux du logement s’est tenue à Paris ce 8 juin au théâtredu Rond-Point à l’initiative de 33 organisations du secteur.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRREENNCCOONNTTRREELes priorités essentielles pourMartine Aubry (PS):- construire des villes sociales denses etdurables avec le principe des trois tiers: 1/3privé, 1/3 intermédiaire, 1/3 social.- construire 450000 logements par an dont150000 logements sociaux, hors PLSPierre Laurent (PC):- Construire 200000 logements sociaux par anet consacrer au logement 2% du PIB.- Encadrer les loyers et arrêter les expulsions.Marc-Philippe Daubresse (UMP):- Pour lutter contre le foncier trop cher, taxerles plus-values sur les terrains constructiblesnon-bâtis.- Simplifier les règles pour mieux lutter contreles recours abusifs contre les permis deconstruire.- Universaliser la GRL- Accentuer la lutte contre la précarité énergé-tique.Valérie Létard (Nouveau Centre):- Construire 500000 logements par an- Faire un PNRU 2- Lutter contre la précarité énergétiqueCécile Duflot (Europe Ecologie-les Verts):- Habitat choisi: sortir de l’objectif “tous pro-priétaires”, habitat adapté pour les jeunes, lespersonnes handicapées- Lutter contre la cherté; bloquer l’IRL, taxerles plus-values du foncier, lancer un pland’économie d’énergie.Les 15 propositions1. Réaffirmer le rôle de l’Etat, garant de lasolidarité nationale et faire émerger au planlocal un chef de file des politiques del’habitat.2. Mettre en place un système partagéd’observation des besoins en logement et desdemandes en cours et des prix de vente et desloyers.3. Associer les habitants et les acteurs locauxde l’habitat à l’élaboration du programmelocal de l’habitat et aux choix fondamentauxen matière d’habitat.4. Consacrer 2% du PIB à l’effort public enfaveur du logement5. Refonder une politique du 1% dans uncadre conventionnel.6. Une loi d’orientation foncière mettant lefoncier au service du logement sans spolier lespropriétaires, en adaptant les règlesd’urbanisme et d’aménagement et en réfor-mant la fiscalité foncière et immobilière.7. Réévaluer les aides à la pierre unitaires sansdiminuer le nombre de logements sociaux.8. Moduler les aides à l’investissement locatifprivé. Proportionner les aides fiscales àl’investissement locatif à leur contrepartiesociale.9. Accession : assurer de manière pérenne uneaide reposant sur la TVA à 5,5% et un différéd’amortissement des prêts pour l’accessionsous conditions.10. Mobiliser conventionnellement le parc pri- existant pour offrir des logements abor-dables (en ouvrant le parc privé existant auDALO).11. Favoriser une politique patrimoniale dansles copropriétés: provision pour travaux obli-gatoires, rénovation de la gouvernance12. Élaborer le PLU au niveau intercommunal.13. Réévaluer les aides à la personne.14. Prévenir les difficultés d’insertion desménages pour éviter les expulsions.15. Mettre en œuvre des solutions adaptéesaux jeunes.d’incitation fiscale. Le PS et les Verts veu-lent favoriser la réquisition des logements,mais Marc-Philippe Daubresse rappelle queMarie-Noëlle Lienemann avait tenté cettevoie sans succès.Selon l’enquête TNS Sofres réalisée pourles Etats généraux, le logement n’arrivequ’en 7eposition dans les priorités desFrançais pour la campagne présidentielle.La première priorité à résoudre en matièrede logement en 2012 serait de limiter lesniveaux des loyers. Mais, si 84% estimentque les politiques s’occupent insuffisam-ment des problèmes de logement en Fran-ce, ils ne sont plus que 43% à penser que,dans leur commune, les politiques ne s’enoccupent pas suffisamment.La nécessaire action sur le foncier doit setraduire par une loi d’orientation foncière.C’est l’une des 15 propositions et ThierryRepentin (USH) en conclusion a soulignéque tout le monde y était favorable defaçon à fiscaliser les plus-values et éviter larétention foncière.Quant à Didier Ridoret (FFB) il a soulignéqu’il fallait construire davantage en zonetendue mais sans arrêter de construireailleurs, soulignant par ailleurs les acquisde la politique actuelle, le PTZ+ notam-ment.
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