samedi 19 juillet 2025

471 – 20 Mars 2012

AccueilAnciens numéros471 - 20 Mars 2012
– 2 – Jurisprudence –
Propriété : La protection possessoire
Baux d’habitation : Saisine de la commission de conciliation
Baux ruraux : Le caractère onéreux de la contrepartie n’est pas lié à sa régularité
Baux commerciaux : Délais accordés rétroactivement pour suspendre les effets de la clause résolutoire
– 3 – À l’Assemblée –
Majoration des droits à construire
Simplification du droit
Loi de finances rectificative
PPRT et incidence de la valeur des logements
– 5 – Congrès et propositions –
Congrès des notaires : transmettre ses avoirs… et son être
Les géomètres experts prennent de la hauteur
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Simplification du droit devant le Conseil Constitutionnel
Prix plafonds en régime Scellier
– 8 – Rencontre –
Pour l’UNPI, la taxation des loyers à 75 % est déjà une réalité

JUGÉ>>Un bailleur qui souhaite obtenir unemajoration de loyer à l’occasion d’unrenouvellement d’un bail d’habitation doitsaisir la commission de conciliation suffi-samment tôt pour qu’elle dispose de deuxmois pour rendre son avis et pour qu’il puis-se saisir le juge avant la fin du bail (arrêt dela Cour de cassation du 7mars, lire p.2).>>Un juge peut accorder au locataire d’unbail commercial un délai de paiementmême si le délai d’un mois après le com-mandement de payer a été dépassé (arrêt dela cour d’appel de Paris, p.2).PROPOSÉ>>L’ordre des géomètres-experts proposed’adopter des règles spécifiques aux petitescopropriétés. Il préconise aussi d’enrichir lecadastre d’une dimension supplémentaireen y intégrant la hauteur (p.6).PUBLIÉ>>Le décret qui fixe les prix de revient pla-fond applicables aux investissements Scel-lier réalisés en 2012 a été publié au JO du7mars (lire p.7).>>Une instruction fiscale relative à la taxesur les cessions de terrains nus construc-tibles dans les zones urbaines a été publiéele 5mars (p.8).VALIDÉE>>La proposition de loi relative à la simplifi-cation du droit a été validée par le Conseilconstitutionnel à l’exception de 9 disposi-tions jugées adoptées selon une procédurecontraire à la Constitution.CHIFFRÉ>>La taxation des loyers, pour un bailleursoumis à l’ISF atteint déjà le taux de 75%,a calculé l’UNPI (p.8) et elle tangentemême le zéro pour les contribuables lesplus imposés.Logement: le taux d’effort a peuaugmenté en 15 ansC’est heure les fédérations professionnelles affûtent leursarguments pour présenter leurs propositions aux candidats à laprésidentielle. Nous en présentons ici quelques-unes, celles del’UNPI (p.8) et de l’ordre des géomètres experts (p.6).Dans ce contexte, il est particulièrement intéressant de consulter lanote que vient de publier l’INSEE sur la dépense de logement en 2010.Cette note vient en effet à contre-courant de bien des idées qui circu-lent sur le sujet.Certes, le budget consacré au logement par les ménages est le premierposte de dépenses: il est de 18,5% (charges de remboursement et decopropriété ou loyers et charges). Ce sont les locataires du parc privéet les accédants pour lesquels le taux est le plus élevé (27%). Ce tauxest à un niveau intermédiaire pour les locataires du parc social (20%)et bien plus fable pour les propriétaires qui ont achevé leurs rem-boursements (10%).Mais l’étude indique que, “depuis 15 ans, le taux d’effort médian apeu augmenté; de 0,8 point entre1996 et2006 et de 0,1 pointentre2008 et2010”. L’INSEE explique que les loyers maîtrisés du parcsocial et les aides au logement ont limité l’évolution du taux d’effortdes locataires du secteur social. Malgré la hausse des prix, le tauxd’effort des accédants s’accroît faiblement car les emprunts se font surdes durées plus longues. À l’inverse, la hausse la plus sensible concer-ne les locataires du secteur privé (+3,1% de 1996 à 2006 et 1% de2008 à 2010) et surtout pour les ménages les plus modestes. L’INSEEajoute que le profil des locataires s’est modifié en 15 ans: “cette caté-gorie s’est progressivement vidée des ménages aux ressources suffi-santes pour accéder à la propriété”. Ainsi la part des locataires au seindes ménages modestes augmente, pour s’établir à 61% en 2006. En2010, les deux tiers des ménages modestes étaient locataires.Pour Michel Mouillart, professeur à l’Université Paris Ouest, cette étu-de montre donc “qu’il n’y a pas d’explosion du taux d’effort”. Si onobserve une augmentation du taux d’effort parmi les locataires duparc privé, c’est qu’une partie des locataires, la plus aisée, est partievers l’accession à la propriété. De même, ajoute Michel Mouillart,l’étude montre qu’il n’est pas vrai de dire que les ménages aux res-sources moyennes ne peuvent plus accéder à la propriété.Voici une étude qui vient à point nommé pour alimenter le débat surla politique du logement. On attend donc avec intérêt les réactions etles propositions des candidats à l’élection présidentielle. Ils pourrontnotamment s’exprimer le 5avril à l’initiative d’une série de fédérationsqui se sont associées pour les interpeller sur leurs intentions en matiè-re de politique du logement. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO47120MARS 2012ISSN1622-141912EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Propriété: La protection possessoireBaux d’habitation: Saisine de la commission de conciliationBaux ruraux: Le caractère onéreux de la contrepartie n’est pas lié àsa régularitéBaux commerciaux: Délais accordés rétroactivement pour sus-pendre les effets de la clause résolutoire- 3 -À l’Assemblée-Majoration des droits à construireSimplification du droitLoi de finances rectificativePPRT et incidence de la valeur des logements- 5 -Congrès et propositions-Congrès des notaires: transmettre ses avoirs… et son êtreLes géomètres experts prennent de la hauteur- 7 -Nominations - Au fil du JO-Simplification du droit devant le Conseil ConstitutionnelPrix plafonds en régime Scellier- 8 -Rencontre-Pour l’UNPI, la taxation des loyers à 75% est déjà une réalitéSOMMAIREEDITORIAL
20mars20122JURIShheebbddooimmobilierPPRROOPPRRIIÉÉTTÉÉ-- BBAAUUXXPropriétéProtection possessoire(Cass. Civ. 3e, 7mars2012, n°282, FS-P+B, cassa-tion, n°11-10177)Le propriétaire d’un terrain victime d’unempiétement de la part d’une société de tra-vaux publics qui refaisait la voie communaleavait engagé une action en cessation dutrouble apporté à sa possession.Or la cour d’appel avait rejeté son action. Cet-te décision est cassée:“Attendu que, pour rejeter ses demandes,l’arrêt retient que l’action qui permet la réin-tégration du possesseur dans la possession etvise à récupérer une possession qu’il a perduene peut être dirigée que contre celui à quiprofite la dépossession, c’est-à-dire le nou-veau détenteur, que la société Moulin tra-vaux publics a réalisé les travaux pour lecompte de la commune et que si, à l’occasionde leur réalisation, M.G. a pu être dépossédéd’une portion de son terrain, cette sociétén’est pas le possesseur ou le détenteurdu bien immobilier auquel profite la dépos-session;Qu’en statuant ainsi, alors que l’action pos-sessoire peut être intentée contrel’auteur matériel du trouble, la courd’appel, qui a ajouté à la loi une conditionqu’elle ne comporte pas; a violé [l’article 2282du code civil, alors applicable]”. L’arrêt estdonc cassé.OObbsseerrvvaattiioonnss:Le principe de l’article 2282du code civil est que “la possession est proté-gée, sans avoir égard au fond du droit,contre le trouble qui l’affecte ou qui lamenace”. L’auteur du pourvoi soulignait quel’action en réintégration est exercée contrel’auteur de la voie de fait, peu importantqu’il n’ait pas profité effectivement de ladépossession. Si l’entreprise de travauxpublics avait effectivement dépossédé lepropriétaire d’une partie de son terrain,celui-ci pouvait donc engager une actioncontre l’entreprise, quand bien même, lechemin appartenant à la commune, c’estelle qui profitait de la dépossession.Rappelons que le texte de l’article 2282 a ététransféré à l’article 2278 par la loi du 17juin2008.Baux d’habitationSaisine de la commission deconciliation(Cass. Civ. 3e, 7mars2012, n°286, FS-P+B, rejet,pourvoi n°10-27820, rejet)Après avoir adressé une offre de renouvelle-ment avec six mois de préavis, un bailleuravait saisi la commission de conciliation le27février 2007. Le bail expirait fin mars2007.La commission avait répondu dès le 7marsque cette saisine était recevable. Le bailleuravait alors saisi le juge. La cour d’appel avaitjugé cette demande irrecevable au motif quele bailleur avait saisi la commission moins dedeux mois avant l’expiration du bail. La solu-tion est confirmée par la Cour de cassation:“Attendu […] que le juge ne peut être vala-blement saisi avant que la commission deconciliation ait donné son avis ou que le délaide deux mois imparti à cette fin soit écoulé;qu’ayant constaté que la bailleresse avait sai-si la commission départementale de concilia-tion par courrier recommandé en date du27février 2007, reçu le 6mars 2007, et que lacommission lui avait indiqué, par courrier du7mars 2007, que le dossier n’était pas rece-vable, la commission devant être saisieplus de deux mois avant le terme dubail,la cour d’appel, qui a retenu, à bondroit, que la saisine de la commissionétait un préalable obligatoire à la saisinedu juge qui, elle-même, doit avoir lieu avantle terme du contrat et que la commission dis-posait d’un délai de deux mois pour donnerson avis, a exactement déduit, de ces seulsmotifs, en l’absence d’avis rendu par la com-mission, que la SCI, qui n’avait pas respecté cedélai, était irrecevable en sa demande de fixa-tion du loyer du bail renouvelé;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé;Par ces motifs: rejette”.OObbsseerrvvaattiioonnss:L’article 17 c de la loi du6juillet 1989 impose au bailleur qui veutobtenir une hausse de loyer à l’occasion durenouvellement du bail de saisir le juge avantle terme du contrat. Le bailleur avait respectéce délai. Mais la loi prévoit aussi que, en casde désaccord sur la proposition de hausse deloyer ou d’absence de réponse du locataire 4mois avant le terme du contrat, l’une oul’autre partie saisit la commission. Elle disposede 2 mois pour rendre son avis (art. 20), maisl’article 17 ne précise pas expressément qu’ilfaut la saisir 2 mois avant la fin du bail. Lacommission avait considéré immédiatementsa saisine irrecevable car elle n’avait plus 2mois pour statuer avant la fin du bail. Lebailleur avait utilisé cette réponse rapidepour saisir le juge, dans le délai légal, maiscela n’a pas suffi à assurer la régularité de saprocédure: il importe que la commission dis-pose de 2 mois pour rendre son avis, il fautdonc la saisir au moins 2 mois avant le termedu bail. Sa réponse rapide pour irrecevabiliténe permet pas de rattraper le retard pris à cestade de la procédure. La Cour de cassationavait déjà jugé que la saisine tardive de lacommission entraîne l’irrégularité de la saisi-ne du juge et la reconduction du bail auxconditions antérieures (Civ. 3e, 15 fév. 1995,Bull. Civ. III, n°48). La cour d’appel de Parisavait estimé que le bailleur doit saisir la com-mission dans un délai suffisant pour que ledélai de 2 mois dont la commission disposepour statuer expire avant l’expiration du bail(Paris, 11 sept. 2008, AJDI 2009, 131). La Courde cassation le confirme dans ce nouvel arrêt.Baux commerciauxSuspension des effets de la clauserésolutoire(CA Paris, 14mars2012, Pôle 1, ch 2,n°11/13094)Bailleur et locataire s’étaient mis d’accord surle montant du loyer de renouvellementdevant la commission de conciliation. Mais lelocataire avait continué à payer le loyer sur labase de l’ancien loyer. Le bailleur avait alorsengagé une procédure et le tribunal avaitprononcé la résiliation du bail en applicationde la clause résolutoire.La cour d’appel revient sur cette décision:L’arrêt cite l’article L 141-41 al. 2 (lire L 145-41)du code de commerce permettant au juge desuspendre les effets des clauses de résiliation.“Considérant que la somme de 12136 récla-mée par le commandement de payer délivréle 28décembre 2010 correspond à la sommedue par suite du renouvellement de bail opé- selon avenant du 29septembre 2010, quecette somme n’a été réglée que le 18juilletJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEBail rural: le caractère onéreuxde la contrepartie n’est pas lié àsa régularitéUn propriétaire avait consenti un “prêt àusage” de parcelles de terres agricoles àune personne qui réclamait l’applicationdu statut du fermage. La cour d’appelavait rejeté cette demande au motif quela contrepartie du prêt était un versementd’argent liquide la première année puis laremise de foin, de viande et de légumesce qui ne permettait pas de retenir le ver-sement régulier de sommes à titre de fer-mage. L’arrêt est cassé au visa de l’article L411-1 du code rural au motif que “lecaractère onéreux d’une mise à dis-position ne dépend pas du caractèrerégulier du versement de la contre-partie”.(Cass. Civ. 3e, FS-P+B, cassation, n°289, pour-voi n°11-14630)La solution rendue pour un bail rural pour-rait être étendue à d’autres types de baux.C’est donc l’existence d’une contrepartie quidonne au contrat son caractère onéreux etnon son caractère régulier.
20mars20123JURIShheebbddooimmobilierMajoration des droits àconstruireLes députés ont examiné en nouvelle lectu-re le 5mars le projet de loi relatif à la majo-ration des droits à construire. Benoist Appa-ruindique que la majorité sénatoriale a sou-haité y substituer une mesure de cessiongratuite de terrains de l’Etatmais que leGouvernement n’y était pas favorable, ledroit actuel permettant des cessions à unevaleur inférieure à la valeur vénale, (-35%pour le logement social). Il ajoute que laFrance construit plus de 400000 logementsen 2011, le double de l’Allemagne et le tripledu Royaume-Uni (JO AN déb. 6mars,p.1763).Il ajoute qu’un décret sera publié avant la finmars pour lutter contre les recours abusifsengagés à l’égard des permis de construire:amendes pour recours abusif ou explicationde l’intérêt à agir.Le ministre cite une étude de la SAFERselon laquelle la consommation de terresagricoles qui équivalait à un départementtous les 10 ans est passée à un départementtous les 4 ans.Le rapporteur Bernard Gérardexpliqueque, après la modification du texte au Séant,la commission de l’Assemblée l’a rétablidans la version précédemment votée par lesAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSdéputés. Son objet est de permettred’augmenter l’offre de logements sansaccroître la dépense publique. Il ajoutequ’une modification a été apportée: lorsquela commune prend une délibération contrai-re à la majoration des droits à construire,cette délibération peut être adoptée au coursde la séance de présentation de la synthèsedes observations du public (p.1764).Dans la discussion générale, Jean-PaulLecoqdéplore l’absence de concertation surcette mesure et critique le fait qu’elle aitvocation à s’appliquer d’autorité. Il contestela projection selon laquelle la mesure per-mettrait de faire jaillir de terre 40000 loge-ments. Il observe aussi que la loi permetdéjà une majoration pour les bâtiments BBCet les logements sociaux (loi Grenelle II et loiMolle) mais que “seules 0,5% des com-munes concernées l’ont appliquée”(p.1765). Il ajoute que cette majoration vaprovoquer une hausse des prix.Annick Lepetitabonde en ce sens en indi-quant que la mesure va créer de la com-plexité et de l’insécurité juridique (p.1768).Jean-François Lamourplaide pour une poli-tique de libération du foncier et il dénonceles risques d’un blocage des loyers.Dans la discussion sur l’article, Jean-PierreGrandestime que la mesure va faire monterles prix du foncier et qu’elle est contraire auprincipe de libre administration des collecti-vités locales.Les amendements de suppression del’article ont été repoussés. Un amendement aété voté (n°7). Il concerne la publication dela mesure de majoration dans les communesde moins de 3500 habitants, dans lesquellesil n’existe pas de recueil des actes. La syn-thèse des observations de public sera doncFiscalité et urbanismeLors des dernières séances de la sessionparlementaire, les députés ont débat-tu des droits à construire et de l’ultimetexte fiscal de la mandature. Ils ontaussi adopté la proposition de loi desimplification du droit.2011, soit postérieurement au délai d’unmois ayant suivi la délivrance du commande-ment de payer mais également l’ordonnanceentreprise; que M.O. continuait cependantde s’acquitter du loyer courant, au montantantérieurement fixé […]Qu’il n’est pas contesté qu’un accord de règle-ment échelonné de cette somme était en courset que c’est faute d’avoir reçu une offred’échéancier de M.O. que Mmeet M.B. ont faitdélivrer le commandement; qu’aucune circons-tance ne permet d’écarter l’hypothèse d’unmalentenduquant à la charge et l’initiativede présenter un échéancier de paiement;[…] Que la mauvaise foi de M.O. n’étant pasétablie, il convient de faire droit à la deman-de de délai formée au visa de l’article 1244-1du code civil et d’accorder rétroactivementun délai à M.O. jusqu’au 18juillet2011 pourl’acquittement de sa dette, de constater le res-pect de ce délai et de dire que la clause réso-lutoire est réputée ne pas avoir joué”.OObbsseerrvvaattiioonnss:Il est intéressant de constater quela cour accorde ici au preneur rétroactivementun délai pour se libérer de sa dette locative. Lecommandement de payer resté sans effet pen-dant un mois, qui provoque en principel’application de la clause de résiliation de pleindroit, est ici privé d’effet. Même si le montantréclamé a été payé au-delà du délai d’un mois, ilest réputé réglé à temps puisqu’effectué dans ledélai rétroactivement accordé par le juge. LaCour de cassation a déjà jugé que le preneurpeut demander des délais et la suspension deseffets de la clause résolutoire après l’expirationdu délai d’un mois à compter du commande-ment, tant que la résiliation n’est pas constatéepar une décision passée en force de chose jugée(Civ. 3e, 11juin 1997, Bull. Civ. III, n°135). effectuée par mise à disposition du public.Un avis précisant le lieu de consultation seraaffiché en mairie. Le texte a été voté (p.1775).Vote définitif de la propositionde simplification du droitLes députés ont examiné le 29février, endernière lecture, la proposition de loi relati-ve à la simplification du droit. Étienne Blancrapporteur de la commission des lois, rap-pelle que c’est la 8eloi de simplification qu’ilprésente (JO AN déb. 1ermars, p.1628). Letexte ayant été rejeté par le Sénat, c’estl’Assemblée qui pourra faire usage du der-nier mot pour son adoption. Il indique danssa présentation générale que, dans de nom-breux domaines, la France a surtransposéles directives européennes”: au lieud’utiliser les souplesses utilisées par lesdirectives, nous avons autorisé des rigiditésque les directives ne justifiaient pas(p.1629).Dans la discussion générale, André Chas-saigneindique que, seuls 20% correspon-dent effectivement à une simplificationlégislative et que 120 articles du texte sontdes réformes de fond (p.1635).Pierre Morel-A-L’Huissierdéplorel’obstruction de l’opposition qui a repousséle texte (p.1640).L’ensemble du texte a été voté (p.1642).Logement social à MontreuilJean-Pierre Brarda interrogé Benoist Appa-ru sur l’attitude de deux bailleurs sociaux,LogiRep et Emmaus Habitat qui, selon ledéputé, pratiquent des hausses excessivesde loyers ou de charges. Le ministre arépondu que c’est la raison pour laquellel’Etat avait désormais décidé de plafonnerselon l’IRL les hausses de loyer, et il s’estengagé à regarder la situation de ces deuxbailleurs. (JO AN Déb. 29 fév. p.1498).Avenir des terrains en zoneinondable acquis par l’EtatRépondant à Jean-Marc Roubaud, BenoistApparu indique que les biens acquis parexpropriation ne peuvent pas être cédés ouconcédés à la commune. Pour les biensacquis à l’amiable, s’ils relèvent du domainepublic, ils peuvent être cédés à la communepour l’exercice des compétences de la com-mune; s’ils relèvent du domaine privé, ilspeuvent être cédés à la commune pourl’euro symbolique si la commune poursuitleur gestion conformément à l’objectif delutte contre les inondations.(JO AN Déb. 29 fév. p.1504).
PLF rectificative: nouvelle lec-ture à l’AssembléeLes députés ont examiné le projet de loi definances rectificative le 28février en nouvel-le lecture. S’agissant du projet de FrançoisHollande de créer une taxation de 75% durevenu au-delà d’un million d’euros, GillesCarrezindique qu’ajouté à un ISF qui seraitporté à 1%, cela représente, pour un patri-moine de 2,5M€ rapportant 4%, un impôtde 25% du revenu. On parvient ainsi à100% d’impôt, voire plus, si on a un patri-moine supérieur (JO AN Déb. 29 fév.p.1545).L’article 1eraugmente le taux de TVA. Signa-lons par exemple l’examen del’amendement n°67 de Sandrine Mazetier,qui proposait de supprimer le prélèvementforfaitaire libératoire; il a été repoussé(p.1564). Elle a aussi proposé, mais sansplus de succès, de conserver le taux de TVAde 19,6% pour les travaux d’amélioration(rejet de l’amendement n°37).En revanche, Gilles Carrez a obtenu le voted’un amendement (n°8 rectifié) visant àcoordonner l’extinction du régime Censi-Bouvardavec les dispositions votées pourles VEFA et qui reporte la fin du dispositif au30juin2012 (p.1569). Ainsi que l’explique lerapport de Gilles Carrez, il s’agit de mainte-nir à titre transitoire, le régime fiscal des rési-dences avec service pour les programmes delogements neufs ou acquis en VEFA dont aumoins un des lots a été vendu avant le30juin2012. L’article a été voté.L’article 2institue une taxe sur les transac-tions financières. Il a été voté.L’article 8 tersupprime la taxe de pavageinstituée en 1798, mais d’un rendement nul,selon le rapport de Gilles Carrez.Terrains constructibles non bâtisSignalons enfin le vote de l’article 8 septiesqui permet au conseil municipal de majorerjusqu’à 3euros, la valeur locative des ter-rains constructibles non bâtis, dans leszones à urbaniser(AU) des PLU. Cettemesure va dans le sens de la loi ENL quiavait autorisé cette majoration pour des ter-rains situés en zone U. De plus, dans cer-taines zones définies par arrêté ministériel, les tensions immobilières sont les plusfortes, la majoration sera applicable de pleindroit. La majoration pourra être de 5euros àcompter de 2014 et 10euros à compter de2016. Les communes pourront exonérer toutou partie des terrains de cette majoration, oula moduler. L’abattement sur la surface desterrains, retenu pour le calcul est réduit à200m2au lieu de 1000m2actuellement(modification de l’article 1396 du CGI).Cet article a été complété d’un amendement(n°24) qui décale d’un mois le délai maxi-mum dans lequel le conseil municipal peutdélibérer pour l’application de ces disposi-tions de la loi ENL.L’article 8 noniesqui modifie le régime departicipation pour raccordement à l’égout aété voté sans modification. Ce nouveau régi-me sera applicable au 1erjuillet 2012.Il prévoit que le montant de la participation,qui demeure limité à 80% du coût de lafourniture et de pose des installations, pour-ra être diminué du montant du rembourse-ment par le propriétaire (renvoi à l’articleL 1331-2 du code de la santé publique quiprévoit de diminuer le montant de la sommeà rembourser à la commune du montant dessubventions obtenues). De plus, la participa-tion ne sera plus due uniquement pour lesimmeubles construits après la mise en servi-ce du réseau public de collecte, mais aussipour les immeubles existants faisant l’objetd’extension ou de réaménagement.L’ensemble du texte a été voté (p.1574). Fichage des locatairesJean-François Lamoura interrogé le gardedes Sceaux sur la pratique de Paris Habitatqui intégrerait dans ses fiches de locatairesdes informations sur leur santécomme“dépressif”, ou “alcoolique”. Michel Mer-ciera répondu que la CNIL avait adresséune mise en demeure à l’office publicd’habitat de Paris. Cet office aurait pu enviolation de la loi collecter des données surla vie privée des personnes. L’office a deuxmois pour mettre son fichier en conformitéavec la loi (JO AN déb. 22 fév. p.1315).Débat logement à l’AssembléeLes députés ont engagé un débat sur le loge-ment à la demande du groupe socialiste le15février. Jean-Yves Le Bouillonnecdénonceles insuffisances de construction de logementset estime qu’il faudrait construire 500000 loge-ments par an ; il critique également les effetsinflationnistes du PTZ+ ou le gouffre financierdu crédit d’impôt de la loi TEPA.À propos du DALO, Benoist Apparuestimeopportun de développer la pratique descommissions d’attributioninter-orga-nismes, qui existe déjà dans certains terri-toires (JO AN déb. 17 fév. p.1166).Il indique son opposition à l’idée d’un blocagedes loyers. Il estime par ailleurs nécessaire deconstruire davantage de petits logements etapprouve l’idée de développer la colocation.Répondant à Pascal Brindeau, il juge inoppor-tun de supprimer la caution personnelledemandée aux étudiants, sans la remplacerpar un autre dispositif. En revanche, il évoquel’idée de mettre l’APL étudiants sous condi-tion de ressourcesdes parents (p.1169).Du point de vue du financement, le ministreestime qu’il faut supprimer une bonne par-tie du financement public en faveur del’investissement privé “pour une raisonsimple: ces dispositifs alimentent la haussedes prix”.Marie-Hélène Amiabledéfend alors l’idéed’un encadrement des loyers. BenoistApparu répond que la mesure serait totale-ment contre-productive car les bailleursquitteraient le marché du logement. Ilconteste la référence au système allemand.“la loi allemande offre un recours au locatai-re devant les tribunaux si, à la relocation, leloyer dépasse de 20% le niveau du miroir.Cela n’a strictement rien à voir avecl’encadrement, avec la limitation adminis-trative du prix des loyers” (p.1172).S’agissant de l’hébergement, répondant àArnaud Richard, le ministre explique qu’il avouluinverser la logiquequi prévalait précé-demment: “installer durablement des per-sonnes dans l’hébergement, alors qu'ellespourraient avoir accès à un logement, ce n’estpas leur rendre service. Nous souhaitonsinverser la logique et faisant en sorte quel’hébergement devienne subsidiaire la pre-mière réponse étant de fournir un logementassorti d’un accompagnement social.Il justifie enfin le choix qui été fait de financerl’ANRU par le 1% logement, de même quel’ANAH. “C’est que la trésorerie des orga-nismes collecteurs du 1% logement était trèsélevée, 6milliards d’euros à l’époque”(p.1177).PPRT et incidences sur la valeurdes logementsRépondant à une question d’Hervé Gay-mard, Thierry Marianiévoque les travauxde renforcement du bâti, qui peuvent êtreexigés d’un propriétaire, dans la limite de10% de la valeur vénale du bien. Le finan-cement peut être aidé par le crédit d’impôt àhauteur de 30% du montant des travaux. Leplafond associé a été doublé par la loi definances pour 2012 (10000€ pour une per-sonne et 20000€ pour un couple).Par ailleurs, les industriels et les collectivi-tés locales peuvent participer au finance-ment. Il souhaite que l’ANAHétudie lesmoyens dont elle dispose pour soutenircet-te démarche (JO AN déb. 3 fév. p.681).20mars20124JURIShheebbddooimmobilierAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSS
Le notariat prépare son congrès, qui setiendra cette année en septembre à Mont-pellier, sur le thème de la transmission.Le président de ce 108econgrès, PhilippePotentier, indique que la transmission estd’abord un transfert de valeurs, que l’Etatdoit prendre en compte et contrôler. Maiselle représente beaucoup plus que lasimple transmission des avoirs qui transitepar le cabinet du notaire. L’homme trans-met en réalité non seulement ses avoirsmais aussi son être.Le rapporteur général, Bertrand Savouré,présente les quatre commissions ducongrès: une volonté, un cadre, desmoyens, une stratégie.Une volonté: les moteurs de la transmis-sion sont divers, psychologiques, législatifs,fiscaux. À titre d’exemple de questions surlesquelles ont travaillé les notaires, citonscelle de l’assurance-vie; Bertrand Savouréindique que l’assurance-vie est un remar-quable outil de transmission mais qu’ilgagnerait à être mieux coordonné avec lesautres outils de transmission.La question de la réversibilité est aussiimportante; en effet, plus on anticipe latransmission, plus il peut être nécessaire derevenir, sinon sur la donation elle-même,du moins sur sa réversibilité.Un cadre: il est imposé ou proposé. L’ordrepublic ne se réduit pas, mais il évolue. Desdébats existent actuellement sur la notionde réserve héréditaire. Certaines proposi-tions visent à la réduire, voire à la suppri-mer. C’est par exemple le recours àl’objectif de philanthropie qui est utilisépour justifier un éventuel abandon de laréserve: pourquoi interdire à une person-ne de donner à une œuvre, au motif quecela ampute la réserve? S’agissant ducadre proposé, les travaux porteront sur laquestion de l’égalité entre les héritiers, surles libéralités graduelles et résiduelles.Des moyens: Citons, parmi les questionsévoquées, celle des différences entre donmanuel et donation. Il existe, explique Ber-trand Savouré, des dérives techniques surle recours au don manuel. Les donationsgraduelles et résiduelles, sont des outilsremarquables, mais le congrès émettra despropositions pour qu’ils fonctionnentmieux. Par ailleurs, la loi a créé le mandatposthume, mais il est limité dans le temps.Peut-être faut-il le faire évoluer.Une stratégie: il s’agit ici de penser latransmission en terme d’objectifs; cettecommission a travaillé sous forme deconsultations à partir d’études de cas:transmettre une entreprise, transmettredans un cadre international, transmettreavec le conjoint survivant, transmettre àdes petits enfants…Incidence des élections?Si le congrès, pour cause d’échéances élec-torales, a lieu en septembre, les notairesne redoutent pas de “grand soir” sur lessuccessions immédiatement après les prési-dentielles.De plus, de nombreuses questions sontdébattues en dehors de tout clivage poli-tique: la réserve héréditaire, la liberté tes-tamentaire…La question fiscale est cependant impor-tante: la fiscalité est un outil pour accélé-rer la transmission et le siège privilégié derecettes supplémentaires. À l’inverse, unefiscalité trop prégnante, relève PhilippePotentier, peut contrarier la transmission. Ilajoute que contrarier la transmission c’estaussi contrarier les initiatives.La politique fiscale sur la transmission estsouvent une question de quantum et dechiffrage mais, en général, elle ne remetpas en question les principes de fonction-nement des outils. On l’a vu par exempleavec le rallongement de 6 ans à 10 ans dudélai de rapport des donations anté-rieures.Le mandat posthume est un outil nouveaud’appréhension de l’administration de lasuccession. Il faut l’apprivoiser, expliquePhilippe Potentier. Si Bertrand Savouré20mars20125JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSSDDEESSNNOOTTAAIIRREESSRREENNCCOONNTTRREETransmettre… ses avoirs… et son êtreLes commissions1. Une volonté: Xavier Bouché (Nantes), pré-sident et Xavier Guédé (Lens), rapporteur.2. Un cadre: Nicolas Randoux (Orchies),président et Priscille Caignault (Tulle), rap-porteur.3. Des moyens: Stéphanie Arnaud (Nice),président, Sébastien Ginon (Lyon) et Fré-déric Petit (Taverny), rapporteurs.4. Une stratégie: Fabrice Luzu (Paris), prési-dent et Nathalie Le Gall (Aubervilliers), rap-porteur.reconnaît que ce n’est pas aujourd'hui quiconnaît une pratique importante, c’est unoutil révélateur de l’évolution de la socié-té. En effet, il permet à une personne quin’est pas héritier d’administrer la succes-sion. Ce n’est qu’un petit pas qui a ainsiété franchi par la loi de 2006: sa durée estbrève (2 à 5 ans) et le mandataire n’a pasde pouvoir important. La question estalors de savoir s’il faut aller plus loin.Autre exemple d’outil modifié par la loi de2006: le rapport successoral; la loi a autori- la faculté de renoncer au rapport suc-cessoral.Réversibilité n’est pas révocabilitéS’agissant de la donation, les notairesn’entendent pas remettre en cause le prin-cipe de l’irrévocabilité mais ils souhaitenttravailler la question de la réversibilité. Parexemple on peut imaginer, après avoirconsenti une donation, d’y revenir pourl’intégrer, avec l’accord du donataire, dansune donation-partage. Si, rappelle PhilippePotentier, l’irrévocabilité est consubstan-tielle à la donation, il faut aussi tenircompte d’autres éléments commel’augmentation de l’espérance de vie. Sipar exemple le donateur devient dépen-dant, le donataire pourrait accepter derevenir sur la donation qui lui a étéconsentie. Mais s’il redonne le bien à sondonateur, cela doit être comptabilisé parrapport à ses propres enfants. On pourraitalors au contraire envisager d’annuler lapremière donation.La question de la réversibilité est d’ailleurs,relève Bertrand Savouré, un élément quiexplique le succès de l’assurance-vie: il estpossible de modifier la clause bénéficiaire.En conclusion, Philippe Potentier indiqueque favoriser la transmission c’est une opé-ration anti-épargne; cela permet de faireprofiter la génération suivante d’une vraierichesse. La transmission est un vrai moteurde l’humanité, un moment privilégié deredistribution des cartes, même si l’Etat sai-sit cette occasion d’un prélèvement fiscal,au profit de la société.Les lois récentes ont-elles à l’excès autorisédes souplesses au risque de la complexitédes outils? Philippe Potentier ne le pensepas. Il juge que les outils très variés per-mettent de s’adapter à la diversité dessituations.Si les donations graduelles ou résiduellesqui avaient été interdites par le code civildans une volonté de faire obstacle auxmoyens de contourner la suppression dudroit d’aînesse, elles permettent aujour-d'hui par exemple de favoriser un enfanthandicapé. La loi du 23 juin2006 a créé de nouveaux outils de transmission du patrimoine.Comment sont-ils utilisés par la pratique? Comment les améliorer? Le prochaincongrès des notaires qui aura lieu en septembre abordera la question de la trans-mission, qui concerne bien sûr les avoirs, mais touche aussi l’être de celui qui donne.
12 propositions des géomètresexpertsFrançois Mazuyer, président de l’ordre desgéomètres-experts (OGE) a présenté ce14mars les 12 propositions de sa profes-sion qu’il compte adresser aux candidats àLes réflexions qui ont conduit à ces 12 pro-positions concernent tant l’organisation dela profession que l’urbanisme.1. Faire reconnaître l’ordre des géomètresexperts comme autorité de régulation.Il s’agit notamment de faire en sorte quela profession soit mieux reconnue auniveau européen.2. Ouvrir les instances disciplinaires auxreprésentants des consommateurs.Prenant l’exemple sur le Québec, l’ordrepropose que le collège chargé d’examinerles contentieux avec les consommateurs soitcomposé de représentants de la puissancepublique, des professionnels et des clients.Les pouvoirs publics fixeraient les conditionsde désignation de ces représentants.3. Passer du PLU au projet locald’urbanisme.François Mazuyer explique que si le PLUdéfinit actuellement un zonage en deuxdimensions (coefficient, gabarit, affecta-tion…), ces règles restent ensuiteimmuables. Il propose de passer à une cul-ture de projet qui intégrerait la hauteur etle temps. Il s’agit de permettre d’anticiperl’évolution au lieu de la subir. Ce passagede deux à quatre dimensions permettraitque le PLU devienne un outil au service duprojet urbain.Pierre Favier (président de la commissionurbanisme de l’OGE) précise que cettedimension de projet et d’objectifs pourraits’incarner d’abord au niveau du SCOT.Il ajoute que l’actuel projet urbain parte-narial (PUP), issu de la loi Boutin, est deconception trop restrictive et que les opé-rateurs ne s’en sont donc pas saisis.4. Libérer le droit de l’urbanisme par lavoie du contratPour que les projets urbains ne soient pasbloqués et que la règle d’urbanisme nesoit pas contre-productive et encourage larétention foncière, “il faut que le projetprécède la norme et non l’inverse” indiqueFrançois Mazuyer. Il faut donc développerles PPP et les projets urbains partenariauxen décloisonnant les législations del’aménagement.5. Harmoniser les définitions des surfacesbâties en EuropeConstatant que la France utilise une dizai-ne de notions de surface, et que nos voi-sins font de même, un groupe franco bel-ge a travaillé avec la Commission euro-péenne pour élaborer un “Code du mesu-rage”. Il a été présenté notamment auConseil économique et social européen.L’idée est d’indiquer dans les actes unemention de cette surface côté des sur-faces existantes), pour faciliter les compa-raisons internationales.6. Créer un cadastre à trois dimensionsLa présentation actuelle du cadastre endeux dimensions est devenue insuffisantepour présenter une vision exacte de la pro-priété, observe l’OGE. Il préconise donc d’yajouter la dimension volumétrique, ce quipermettrait de rendre compte des copro-priétés et des ensembles immobiliers com-plexes. Une telle démarche a été mise enœuvre au Québec, dans le canton deGenève et au Luxembourg.7. Homologuer le diplôme d’expert foncierau niveau du masterL’accès à la profession, outre la voie de lavalidation des acquis de l’expérience et dudiplôme d’ingénieur, est possible via leDPLG. Or ce diplôme n’est pas reconnu auniveau du master. Lacune que l’ordre sou-haite voir combler.8. Accorder le statut d’officier public auxgéomètres-expertsLe décret de 1955 impose la publicationdes procès-verbaux de bornage. Or, cetteformalité suppose l’intervention du notairequi convoque les parties pour authentifierles signatures puis qui procède à la publi-cation. Or en pratique, les clients répu-gnant à cette double convocation, celle dugéomètre puis celle du notaire, les PV nesont donc pas publiés. L’ordre proposedonc que les géomètres aient la qualitéd'officier public qui leur permettraitd’authentifier les signatures et de publierl’acte, comme cela se pratique au Québec.9. Instaurer un régime juridique pourmieux gérer les petites copropriétés.De nombreuses maisons sont aujourd’huitransformées en copropriétés de deux outrois lots. Or les règles de la loi de 1965 -règles de majorité, de gestion, de compta-bilité, etc. - ne sont pas adaptées à cetteréalité. L’OGE préconise l’adoption derègles spécifiques pour les petites copro-priétés. Il conviendrait que les règles for-malistes de la loi de 1965 (assemblées,comptabilité…) deviennent supplétives.François Mazuyer précise que d’autres pro-positions de réforme de la copropriétéseront présentées au congrès deLaRochelle en septembre.10. Aligner les règles de délimitation de lapropriété des personnes publiques sur celledes personnes privées.Le régime public est issu de l’édit de Mou-lins de 1566, qui a institué l’inaliénabilitédu domaine public. Mais cette volonté deprotection de la propriété publique ne res-pecte pas le principe du contradictoire etconduit parfois à léser les droits des rive-rains. De plus, ces procédures sont fragili-sées par les décisions de la Cour européen-ne des droits de l’homme. L’ordre proposedonc de créer une procédure contradictoirede délimitation de la propriété publique.11. Soutenir la réforme du livre II du codecivil sur le droit des biensDe nombreux articles du code civil remon-tant à 1804 sont obsolètes. L’associationHenri Capitant s’est attelée en 2006 à laréforme du droit des biens. Ce travail,après consultation notamment des géo-mètres, a abouti à l'élaboration d’un pro-jet qui intègre des solutions jurispruden-tielles et modernise les textes. L’OGE sou-tient cette réforme qui est actuellement àla chancellerie.12. Consacrer la dimension environnemen-tale de l’aménagement agricole et fores-tier.L’objectif est ici de repenserl’aménagement (et le remembrement enparticulier) en harmonie avec la dimensionenvironnementale, par exemple en y inté-grant les trames vertes et bleues. 20mars20126JURIShheebbddooimmobilierPPRROOPPOOSSIITTIIOONNSSRREENNCCOONNTTRREELes géomètres-experts prennent de la hauteurL’ordre des géomètres-expertspréconise d’intégrer la dimensionde la hauteur dans le cadastre:une manière de mieux rendrecompte de la configurationactuelle de la propriété dans cedocument. Il propose aussid’ajouter la hauteur, ainsi que ladimension temporelle, dans lesdocuments d’urbanisme, pourpousser la logique de projet.A suivre. L’ordre des géomètres expertsse réunira en congrèsà LaRochelle enseptembre2012 sur le thème de la copro-priété et ses alternatives.
20mars20127JURIShheebbddooimmobilierNNOOMMIINNAATTIIOONNSSAACCTTUUAALLIITTÉÉAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEECabinets ministérielsCulture: Claire Lamboley cesse ses fonc-tions de conseillère au cabinet de FrédéricMitterrand.(Arrêté du 7mars2012, J.O. du 9mars, @)Economie: François Marion quitte sesfonctions de conseiller affaires financièresau cabinet du ministre de l'économie.(Arrêté du 29février2012, J.O. du 9mars,@).Administration centraleFinances publiques: Alexandre Gar-detteest nommé chef du service ducontrôle fiscal de la direction générale desfinances publiques, à l'administration cen-trale du ministère du budget. Il était pré-cédemment conseiller social et budgétaireau cabinet de François Baroin.(Arrêtés des 1eret 5mars2012, J.O. du6mars, @)Organismes publicsComité consultatif de la législation et dela réglementation financières: sont nom-més membres de ce comité: Tanneguy Lar-zul, conseiller d'Etat et Annie Bac, directri-ce juridique de la Fédération bancairefrançaise.(Arrêté du 1ermars 2012, J.O. du 8mars,p.4343)Tarifs sociaux de gaz etd’électricitéUn décret du 6mars organise l'accès desménages en grande difficulté aux tarifssociaux d'électricité et de gaz pour qu'ilsleur soient accordés sauf opposition deNouvelle OINLa création d’un établissement publicd’aménagement sur le territoire de la com-mune d'Alzette-Belval correspond à uneopération d'intérêt national (OIN). Situéesur la frontière entre la Lorraine et leLuxembourg, elle vise à favoriser le déve-loppement de l'agglomération franco-luxembourgeoise. Son conseild'administration est composé de 17membres (5 pour l'Etat et 12 pour les col-lectivités territoriales).(Décret n°2012-327 du 6mars2012 portantcréation de l'EPA d'Alzette-Belval, J.O. du8mars p.4318).AAUU FFIILL DDUU JJ..OO..Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilier Construire en zone ruralePascal Brindeauinterroge le ministre sur ladifficulté que rencontrent les maires despetites communes pour construire en zonerurale, en raison du principe de l’article L 111-1-2 du code de l’urbanisme. Thierry Mariani,ministre des transports, répond que si cetarticle autorise les constructions dans les par-ties urbanisées des communes non couvertespar un document d’urbanisme, en dehors desparties urbanisées, le principe est celui de laconstructibilité limitée. Si les communes veu-lent construire en dehors des parties urbani-sées, elles doivent élaborer un PLU ou unecarte communale (JO AN déb. 3 fév. p.685).leur part, sans qu'ils aient à renseigner unformulaire.(Décret n°2012-309 du 6mars2012 relatif àl'automatisation des procéduresd'attribution des tarifs sociaux de l'électricitéet du gaz naturel, J.O. du 7mars, p.4239).Investissement Scellier: prix pla-fonds et performanceUn décret du 5mars fixe les plafonds deprix de revient au m2à respecter, pour lesinvestissements réalisés à compter du1erjanvier 2012 (en surface habitable):- zone A: 5000- zone B1: 4000 (ainsi que DOM, col-lectivités d'outre mer et Nouvelle Calé-donie)- zone B2: 2100,- zone C: 2000.Le même décret définit les exigences deperformance énergétique minimaleque laloi impose de respecter, pour les opéra-tions faisant l'objet d'un dépôt de permisde construire en 2012.Pour les bâtiments neufs, il s'agit du labelBBC 2005.Pour les bâtiments existants, il s'agit:- du label HPE rénovation 2009 ou- du label « BBC énergétique rénova-tion, BBC rénovation 2009 » ou- du respect d'exigences définies pararrêt et portant sur 2 au moins des 4catégories suivantes:- isolation de la toiture ou des mursdonnant sur l'extérieur,- fenêtres,- système de chauffage,- système de production d'eau chaudesanitaire.Ces exigences ont été précisées par arrêtédu 5mars.Exemple: pour les fenêtres, le coefficientde transmission thermique doit être infé-rieur à 1,6 W/m2.K.La justification des exigences est apportéepar les facturesdes entreprises ayant réa-lisé les travaux mentionnant les critères deperformance requis.La justification de l'obtention du label estapportée par la fourniture du certificatdélivré par un organisme de certification.(Décret n°2012-305 du 5mars2012 fixant leniveau de performance énergétique globaleet les plafonds de prix de revient par m2desurface habitable pris en compte pour le cal-cul de la réduction d'impôt des logementséligibles à la réduction d'impôt sur le revenuen faveur de l'investissement locatif prévue àl'article 199 septvicies du CGI, J.O. du 7mars,p.4208 et arrêté du 5mars 2012, même JOp.4209).Loi de simplification du droit:texte validéLe Conseil constitutionnel a validé le15mars la proposition de loi relative à lasimplification du droit et à l’allégement desprocédures administratives.Toutefois, il a écarté 9 dispositions quin’avaient pas été adoptées selon une procé-dure conforme à la Constitution. C’est le casen particulier de l’article 89 I qui devait insti-tuer un cas de nullité de l’aliénation à titreonéreux d’un bien rural sans que les SAFERaient été informées de l’intention d’aliénerdu propriétaire.C’est le cas aussi de l’article 95 III et IV 1ebqui prévoyait de modifier la date à laquellecertains classements antérieurs à la promul-gation de la loi du 22juillet 2009 cessent deproduire leurs effets pour les établissementshôteliers 5 étoiles et les établissements decamping.Le texte comporte 134 articles.A noter par exemple:- l’article 2 concerne les baux commer-ciaux. Il remplace dans certains articles ducode de commerce (art. L 145-8, L145-10, L145-12…) le terme de reconduction parcelui de prolongation.- L’article 103 complète la loi de 1965 sur lescopropriétéspar des articles26-4 à 26-8visant à sécuriser le recours aux empruntspar les syndicats de copropriétaires.
20mars20128JURIShheebbddooimmobilierPPOOLLIITTIIQQUUEEDDUULLOOGGEEMMEENNTTL’UNPI a réalisé une étude en réaction auxpropositions d’augmenter la fiscalité desplacements.Le président de l’UNPI s’étonne que le Pré-sident de la République ait récemmentdécouvert que certaines grandes sociétésne payaient pas d’impôts et il entenddémontrer que les petits propriétairespaient déjà beaucoup trop d’impôts. Ildénonce par ailleurs l’assimilation qui estfaite entre revenus immobiliers et revenusfinanciers qui ne sont pas comparables.Premier calcul: la rentabilité immobi-lière. L’UNPI a pris différentes hypothèsesvariant selon la situation fiscale du bailleur.La première vise le cas d’un bailleur taxé à30% en tranche marginale d’impositionsur le revenu et relevant d’un taux d’ISF de0,25% (patrimoine de moins de 3 M),dont les revenus fonciers sont soumis aurégime réel.Pour un bien de 300000 rapportant unloyer annuel de 12000, les frais à déduiresont les frais de gestion (10%); la taxefoncière (15%), les travaux (10%) et descharges de copropriété non récupérablesde 5%, il reste un revenu imposable de7200. L’IR à 30% représente 2160, lesprélèvements sociaux à 15,5%, 1116 etl’ISF, 750. Le revenu net est donc de3174, soit 26,45% par rapport au loyerbrut. L’exemple 2 qui concerne un bailleurimposé à 41% d’IR et à 0,50% d’ISF, laproportion de revenu net tombe à13,60%. Si le bailleur (ex. 3) est de plusredevable de la contribution exceptionnel-le sur les hauts revenus (revenu fiscal deréférence excédant 300000), la propor-tion tombe à 11,80%. S’il est soumis autaux d’IR de 45%, la proportion est de9,40% avec contribution sur les hautsrevenus (ex. 4) et de 0% avec cette contri-bution et avec un régime d’ISF à 1% envigueur avant la réforme de 2011 (ex. 5).Constatant que dès le premier exemple, lebailleur ne perçoit en net que 26% desloyers bruts, Jean Perrin en conclut: “lataxation à 75%, c’est déjà fait!”La situation du bailleur s’est dégradée enquelques années, l’UNPI évoque à ce pro-pos la hausse du coût des assurances, lahausse de la TVA, l’augmentation très for-te des taxes foncières et l’envolée des pré-lèvements sociaux. À ce propos, l’UNPI rap-pelle que la CSG a été créée en 1991 etqu’avec les autres prélèvements sociaux,nous en sommes actuellement à 15,5%.Deuxième calcul: comparaison avecles autres types de revenus.L’UNPI a calculé la taxation d’un revenu de20000 provenant soit de location, soit dedividendes, soit de salaires.Pour un célibataire sans enfant soumis àl’IR au taux de 30% (exemple 1 A et 1B),le revenu net perçu par rapport au revenubrut est de 6540 pour des loyers; il estde 13597 pour des dividendes en cas detaxation au barème de l’IR et de 10700en cas d’option pour le prélèvement for-faitaire libératoire; il est de 9100 pourdes salaires.Il résulte de ces calculs que la taxation desrevenus fonciers est supérieure à celleapplicables aux dividendes ainsi qu’à cellePour Jean Perrin (UNPI), la tranche à 75% d’imposition est déjàune réalité pour la taxation des loyersL’UNPI a comparé la fiscalité applicable aux revenus provenant d’une loca-tion à ceux issus de dividendes ou de salaires. Le placement locatif est singu-lièrement plus imposé. Quant à la rentabilité nette, elle est très faible et tan-gente le zéro pour les patrimoines les plus imposés.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineFFÉÉDDÉÉRRAATTIIOONNSSHypothèsesIR à 30%ISF à 0,25%(ex. 1)IR à 41%ISF à 0,5%(ex. 2)IR à 41%ISF à 0,50%CEHR(1)à 3%(ex. 3)IR à 45%ISF à 0,50%CEHR à 3%(ex 4)IR à 45%ISF à 1% (2)CEHR à 3%(ex 5)Ratio: Total impôts /Revenu foncier56%77%80%84%105%Rentabilité nette1,06%0,54%0,47%0,38%-0,12%Revenus nets (en%de loyers bruts)26,45%13,60%11,80%9,40%0,00%(1)CEHR: contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. (2)régime antérieur(1)La 1eligne correspond à la taxation suivant lebarème de l’IR, la seconde correspond à l’optionpour le prélèvement forfaitaire libératoireCalcul de rentabilité immobilièreFiscalité comparée des revenusfonciers, dividendes et salairesRatioRevenu net /Revenu brutProprié-taireActionnaire(1)SalariéIR à 30%(ex. 1A et 1B)32,70%67,99%ou53,50%45,50%IR à 41%(ex. 2A et 2B)26,10%63,33%ou53,50%38,35%IR à 41%CEHR à 3%(ex. 3A et 3B)24,30%60,86%ou50,50%36,40%IR à 45%(ex. 4A et 4B)23,70%61,63%ou53,50%35,75%des salaires.L’UNPI émet donc une série de 5 proposi-tions, pour remédier à cette situation:1. Supprimer tous les régimes dérogatoiresd’aide à l’investissement locatif.2. Rétablir un abattement forfaitaire pourfrais de 15% sur les revenus fonciers.3. Instaurer un système d’amortissementdes biens immobiliers pour les particulierssur 30 ans, à raison de 3,33% par an.4. Mettre en place un mécanisme de pla-fonnement de la hausse des taxes fon-cières.5. Supprimer l’ISF pour les logementsconventionnés avec l’ANAH (loyer intermé-diaire ou social).EENNBBRREEFFTaxe sur les cessions de terrainsnus constructibles: instructionpubliéeL’administration a commenté par une instruc-tion du 5mars2012 (8M-2-12), l’article 55 dela loi du 27juillet 2010 qui a institué unetaxe sur la cession à titre onéreux des terrainsnus rendus constructibles du fait de leur clas-sement, après le 13janvier 2010 en zoneurbaine ou à urbaniser ouverte àl’urbanisation. La taxe, due par le cédant estexigible lors de la 1e cession à titre onéreuxintervenu après que le terrain a été renduconstructible après le 13janvier 2010.5avril 2012: les candidatsinterpellésNeuf fédérations du secteur du logement(FFB, SNAL, FFB, UMF, USH, UNSFA, UNTEC,Action Logement, Fondation Abbé Pierre) sesont réunies pour interpeller les candidats àl’élection présidentielle sur le thème du loge-ment. Elles les convient le 5avril (de 14h à18h au Théâtre Marigny, Paris VIIIe) pourqu’ils s’expriment sur la politique qu’ils met-tront en place en matière de logement s’ilssont élus.