Au sommaire :
– 2 – Jurisprudence –
Crédit-bail : Résiliation du contrat de crédit-bail : sort de la sous-location ?
Vente de la chose d’autrui : Condamnation des dirigeants de la société venderesse à payer l’insuffisance d’actifs
Inexécution d’un contrat de vente : Indemnisation du vendeur
Responsabilité des entrepreneurs : Portée d’une expertise réalisée à la demande d’une seule partie, principe de réparation intégrale
Construction de maison individuelle : Nécessité de disposer d’un terrain. Le cas de la donation
– 4 – Initiatives –
Surcoût de la crise sanitaire / Garder le moral !
– 5 – Ordonnances –
Fonctionnement des copropriétés, difficultés des entreprises : deux ordonnances du 20 mai 2020
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Coup de pouce chauffage dans le tertiaire. Reprise des délais en matière d’habitat indigne
– 8 – Rencontre –
Comment réagit le marché face à la crise sanitaire ?
Analyse de Philippe Hameau et Jean-Pascal Bus, avocats associés, Norton Rose
    
	
		
		
		
		
		
	
	
■ jugé ■ > En   cas   d’obligation   d’agrément   du   sous-bail prévue   au   contrat   de   crédit-bail,   le   sous-loca- taire   ne   peut   se   prévaloir   de   sa   qualité   de   tiers au   contrat   principal   pour   échapper   aux   sanc- tions   résultant   du   défaut   d'agrément   (CA   Paris, 20mai2020,   p.2). ■ répondu ■ > L’ordonnance   n°2020-306   a   prévu   la   sus- pension   des   clauses   pénales .   Les   “pénalités   de retard”   en   font-elles   partie?   Réponse   affirmati- ve   du   ministère   de   la   justice   (p.6). ■ publiée ■ > L’ordonnance   du   20mai2020   (n°2020- 595)   revient   sur   les   conditions   de   tenue   des assemblées   générales   de   copropriété   et   en autorise   la   tenue   par   visio-conférence   (p.5). ■ critiqué ■ > Les   nouveaux   emblèmes   de   la   Fnaim   ont attiré   les   critiques   du   Conseil   supérieur   du notarial.   Le   CSN   y   voit   le   risque   dans   l’esprit du   public   d’une   confusion   avec   les   profes- sions   réglementées.   Faute   de   pouvoir   trouver un   terrain   d’entente,   le   CSN   a   saisi   le   tribunal. L’audience   a   été   reportée   (p.6). > Ne   dites   pas   BIMBY ,   terme   condamné   par   la Commission   d’enrichissement   de   la   langue   fran- çaise.   Dites   plutôt   densification   parcellaire   (p.7). ■ analysé ■ > Jean-Pascal   Bus   et   Philippe   Hameau,   avocats associés   chez   Norton   Rose,   analysent   l’ impact de   la   crise   sur   le   marché   de   l’investissement immobilier .   Le   triptyque   investisseur   /   banque   / locataire   est   en   difficulté.   Le   défaut   de   paiement du   locataire   provoque   un   effet   boule   de   neige sur   le   bailleur   et   sur   la   banque.   L’arsenal   législa- tif   est   abondant,   des   procédures   de   conciliation à   celles   de   redressement   ou   de   liquidation. Mais   la   crise   aura   un   impact   sur   le   marché   et   ils estiment   que   les   loyers   vont   baisser,   y   compris pour   les   baux   en   cours   (p.8). Le   crédit-bailleur   face   au   sous- locataire M ettons   en   regard   quatre   arrêts   en   matière   contractuelle, deux   de   la   cour   d’appel   de   Paris,   deux   de   la   Cour   de   cassation. Le   premier   mettait   en   présence   un   crédit-bailleur   et   un   sous- locataire.   Le   bail   principal   avait   été   résilié   faute   de   paiement   des redevances   par   le   crédit-preneur.   Menacé   d’expulsion,   le   sous-loca- taire   tentait   de   faire   valoir   qu’étant   un   tiers   au   contrat   principal   de crédit-bail,   ce   contrat   lui   était   inopposable.   La   cour   d’appel   n’a   pas admis   cet   argument,   observant   que   le   locataire   ne   peut   transmettre plus   de   droits   qu’il   n’en   dispose   lui-même.   Le   crédit-preneur   n’ayant pas   respecté   la   clause   du   crédit-bail   qui   lui   imposait   de   faire   agréer ses   sous-locataires,   et   ayant   manqué   au   paiement   ponctuel   de   ses redevances,   la   résiliation   du   contrat   se   répercutait   sur   son   sous-loca- taire.   Le   contrat   qui   prévoyait   que   la   résiliation   du   bail   mettrait   fin à   toute   sous-location   est   donc   strictement   appliqué. Le   deuxième   arrêt   tire   les   conséquences   d’une   promesse   de   vente visant   des   parts   de   sociétés.   Les   conditions   suspensives   étaient   réali- sées   mais   le   bénéficiaire   n’avait   finalement   pas   donné   suite.   Assigné par   ses   vendeurs,   il   a   été   condamné   à   les   indemniser   de   l’écart   de valeur   entre   le   prix   auquel   il   s’était   engagé   et   le   prix   auquel   la   ven- te   avait   finalement   été   consentie   à   un   tiers.   Sanction   rigoureuse,   car l’écart   était   de   1,6   M €   pour   un   prix   initial   de   4,9   M € .   Une   solution qui   doit   inciter   les   acquéreurs   hésitants   à   la   prudence   s’ils   refusent de   donner   suite   à   une   promesse   de   vente. Le   troisième   arrêt,   rendu   par   la   Cour   de   cassation,   visait   un   contrat de   construction   de   maison   individuelle.   La   loi   (art.   L   231-4   du   CCH) permet   de   conclure   le   contrat   sous   la   condition   suspensive   de   l’ac- quisition   du   terrain   ou   des   droits   réels   permettant   de   construire   si le   maître   de   l'ouvrage   bénéficie   d'une   promesse   de   vente.   La   Cour de   cassation   fait   une   interprétation   stricte   de   ce   texte   (p.4).   Si   le client   bénéficie   d’un   projet   de   donation,   il   ne   s’agit   pas   d’une   pro- messe   de   vente.   Le   contrat   qui   se   réfère   à   la   donation   ne   respecte donc   pas   l’article   L   231-4   et   encourt   la   nullité. Le   dernier   a   aussi   été   rendu   par   la   Cour   de   cassation   et   concernait l’indemnisation   d’un   client   se   plaignant   de   malfaçons   pour   la   réno- vation   d’un   escalier.   La   cour   d’appel   avait   condamné   l’entreprise   à effectuer   des   travaux   de   reprise   tout   en   refusant   de   condamner   le client   à   payer   le   solde   des   travaux.   Indemniser   le   préjudice,   oui. C’est   le   principe   d   réparation   intégrale.   L’indemniser   deux   fois.   Non. Réparation   intégrale,   mais   pas   davantage. Tous   ces   arrêts   invitent   à   la   rigueur   dans   l’application   des   contrats. Les   juges   ayant   repris   le   chemin,   au   moins   virtuel,   des   salles   d’au- dience,   ils   y   veillent,   bien   réellement.   ■ BD JURIS hebdo La   lettre   du   droit   immobilier pour   les   professionnels www.jurishebdo.fr NUMÉRO   807 2   JUIN   2020 ISSN 1622-1419 20 E A NNEE L’ESSENTIEL . . immobilier -   2   - Jurisprudence - Crédit-bail :   Résiliation   du   contrat   de   crédit-bail:   sort   de   la   sous-loca- tion? Vente   de   la   chose   d’autrui :   Condamnation   des   dirigeants   de   la société   venderesse   à   payer   l’insuffisance   d’actifs Inexécution   d’un   contrat   de   vente :   Indemnisation   du   vendeur Responsabilité   des   entrepreneurs :   Portée   d’une   expertise   réalisée à   la   demande   d’une   seule   partie,   principe   de   réparation   intégrale Construction   de   maison   individuelle :   Nécessité   de   disposer   d’un terrain.   Le   cas   de   la   donation -   4   - Initiatives - Surcoût   de   la   crise   sanitaire   /   Garder   le   moral! -   5   - Ordonnances - Fonctionnement   des   copropriétés,   difficultés   des   entreprises:   deux   ordon- nances   du   20mai2020 -   6   - Tableau   des   réponses   ministérielles - -   7   - Nominations   -   Au   fil   du   J.O. - Coup   de   pouce   chauffage   dans   le   tertiaire.   Reprise   des   délais   en   matière d’habitat   indigne -   8   - Rencontre - Comment   réagit   le   marché   face   à   la   crise   sanitaire?   Analyse   de   Philippe Hameau   et   Jean-Pascal   Bus,   avocats   associés,   Norton   Rose S O M M A I R E E D I T O R I A L A vec   ce   premier   numéro   de   juin nous   reprenons   la   diffusion de   Jurishebdo   par   la   poste.