dimanche 22 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n °513 du 26 mars 2013

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Au Sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Fiscalité. Taxe foncière : Procédure de réclamation / Annulation d’une imposition / Local de comparaison pour un immeuble commercial
Impôts sur les sociétés : Provision pour dépréciation d’immeubles
Bail à construction : Traitement fiscal de la vente au locataire
Apport de titres à une SCI et revente : abus de droit ?
Classement de communes : Recours de la commune de Rochefort
– 4 – Projets –
Le plan logement en 20 mesures
Lever les freins aux projets / Relancer de nouveaux projets / Plan de rénovation énergétique
– 5 – Réglementation –
Détecteurs de fumée / Emprunt collectif dans les copropriétés
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Interprétation de la règle fiscale
– 8 – Rencontre –
Comment soutenir le logement intermédiaire ?
Rencontre avec NMW avocats

JUGÉ>La production d’un rapport d’expertise etd’un rapport de commissaire aux comptesn’est pas nécessairement suffisante pour jus-tifier de l’évaluation d’un immeubleafin depratiquer une provision pour dépréciation(lire p.2 l’arrêt du 20février2013 duConseil d’Etat).>Dans le cas d’un bail à construction, lavente du bien au locataire avant le terme ducontrat produit, du point de vue civil,extinction du bail par confusion des qualitésde bailleur et de locataire. Mais du point devue fiscal, la vente produit les mêmes effetsqu'une résiliation amiable tacite du bail etdonc transfert des constructions du preneurvers le bailleur, puis transfert du terrain etdes constructions vers le preneur en tantqu’acquéreur (CE, 27février2013, p.3).RÉPONDU>Des réunions de concertation sont organi-sées par le ministère de la justice pour éva-luer la nécessité d’une réforme de la loi surla multipropriété.>Le projet de loi relatif au patrimoine pour-ra comprendre des mesures relatives àl’archéologie préventive(voir p.6).PUBLIÉS>Un décret du 11mars2013 fixe lesmodalités de l’emprunt collectifdans lescopropriétés.>Un arrêté du 5février2013 est relatif aux détec-teurs de fumée dans les lieux d’habitation (p.5).>Un avis du Conseil d’Etat surl’interprétation de la règle fiscaleparl’administration (p.7).NOMMÉ>Christian Vigouroux, précédemmentdirecteur de cabinet de Christiane Taubiraest nommé président de la section du rap-port et des études du Conseil d’Etat.20 mesures pour le logementLe Président de la République, entouré de Delphine Batho et deCécile Duflot, a présenté le 21mars un plan pour le logement (voirle contenu des 20 mesures p.4). Si les professionnels ne peuventque se réjouir que les pouvoirs publics aient pris acte de la néces-sité de soutenir un secteur créateur d’emplois, certains déplorentson contenu quelque peu décevant. En effet, une partie desmesures a en réalité déjà été annoncée, comme celles qui découlentde la loi de mobilisation du foncier public. (On lira sur ce point les pré-cisions fournies par Philippe Bauchot, délégué à l’action foncière etimmobilière, sur le contenu des décrets en préparation, p.8).Du point de vue fiscal, l’annonce la plus notable est la décisiond’appliquer une TVA réduite à 5% pour le logement social.S’agissant des plus-values immobilières sur les terrains à bâtir, aprèsla censure de la précédente réforme par le Conseil constitutionnel, lePrésident renvoie la mesure en chantier pour le PLF 2014 et ellen’aura donc pas d’impact cette année.Une mesure attendue est celle qui prévoit un “moratoire des normespour deux ans”, afin d’assurer une stabilité des textes pour les opé-rateurs. On peut saluer l’objectif mais douter de sa mise en œuvre:pour plusieurs raisons. 1. Le dossier du Gouvernement précise expres-sément que l’objectif est assorti de dérogations pour la transpositionde directives communautaires. C’est dire que son impact risque d’êtresingulièrement amoindri. 2. La stabilité des règles n’est pas assuréepuisqu’une autre dérogation au principe est admise en cas de “sim-plification”. 3. Une question : comment ce moratoire va-t-il se conci-lier avec la volonté de prendre des mesures pour assumer la transitionénergétique?S’agissant de la lutte contre les recours abusifs, l’efficacité desmesures ne pourra être appréciée que lorsque le détail en seraconnu. La balle est dans le camp de la commission présidée par leconseiller d’État, Daniel Labetoulle, qui doit rendre ses conclusionsen avril. L’adoption des règles doit se faire par ordonnance. À ce jour,il est seulement évoqué une majoration du montant de la pénalitéque peut prononcer le juge pour recours abusif. Son montant passe-rait de 3000à 10000euros, ce qui reste sans grande mesure avec lesenjeux financiers des grandes opérations. D’autres mesures sontintéressantes car plus concrètes comme la réduction de l’exigence deconstruction de parking en zone dense, où la faculté de conclure uncontrat de “vente en l’état futur de parachèvement” pour permettreà l’acquéreur de terminer lui-même le logement neuf qu’il a acquis.Les réactions aux annonces sont mitigées. Les promoteurs Guy Nafi-lyan pour Kaufman&Broad et Alain Dinin pour Nexity par exemplesoulignent que ces mesures n’auront pas d’impact en 2013. Enrevanche pour le secteur social, Jean-Louis Dumont a fait part de sasatisfaction. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 51326 MARS 2013ISSN1622-141912EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Fiscalité. Taxe foncière: Procédure de réclamation / Annulationd’une imposition / Local de comparaison pour un immeuble commer-cialImpôts sur les sociétés: Provision pour dépréciation d’immeublesBail à construction: Traitement fiscal de la vente au locataireApport de titres à une SCI et revente: abus de droit?Classement de communes: Recours de la commune de Rochefort- 4 -Projets-Le plan logement en 20 mesuresLever les freins aux projets / Relancer de nouveaux projets / Plan de réno-vation énergétique- 5 -Réglementation-Détecteurs de fumée / Emprunt collectif dans les copropriétés- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du JO -Interprétation de la règle fiscale- 8 -Rencontre-Comment soutenir le logement intermédiaire?Rencontre avec NMW avocatsSOMMAIREEDITORIAL
26mars 20132JURIShheebbddooimmobilier••FFIISSCCAALLIITTÉÉTaxe foncièreProcédure de réclamation(CE, 8esous-section, 28janvier 2013,n°352976)Un contribuable obtient l’annulation d’uneordonnance du TA de Basse-Terre qui avaitrejeté sa demande de décharge de taxefoncière. Le texte en cause était l’article R190-1 du livre des procédures fiscales quiimpose au contribuable qui veut contesterun impôt d’adresser d‘abord une réclama-tion au service territorial de l’administrationdes impôts.Le Conseil d’État indique “qu'il résulte de cesdispositions que les demandes tendant à ladécharge ou la réduction d'une impositionne sont recevables devant le tribunal admi-nistratif que si elles ont été précédéesd'une réclamation adressée au servicecompétent”. Or le contribuable produisaitcopie d’une LR adressée au centre des impôtsfonciers et celle d’un avis de réception posta-le de l’envoi en recommandé signé par uncontrôleur de l’administration fiscale.Le Conseil d’État en déduit “quel'ordonnance attaquée a méconnu les dis-positions de l'article R. 190-1 du livre desprocédures fiscales en se fondant, pour reje-ter comme irrecevable la demande de lasociété, sur le motif tiré de ce que la copied'une lettre portant sur l'imposition en liti-ge n'était pas de nature à prouverl'existence d'une réclamation, sans prendreen compte la production de l'avis de récep-tion postal et sans se prononcer sur savaleur probante”.Observations:La copie de la lettre recom-mandée et de l’avis de réception permetdonc de prouver que le contribuable a for-mulé une réclamation, préalable indispen-sable à l’exercice du recours.Local de comparaison pour unimmeuble commercial(CE, 8esous-section, 28janvier 2013,n°348790)La société Ucabail Immobilier contestait lecalcul de la valeur locative de la taxe fon-cière d’un hôtel Novotel au Kremlin-Bicêtre(94).Le Conseil d’État annule le jugement quiavait retenu un local-type au motif qu’ilavait été lui-même fixé par appréciationdirecte. Il cite l’article 1498 du CGI qui fixeles modalités de détermination de la valeurlocative (1e: valeur locative de la location,2e: comparaison ou 3e: appréciation direc-te). Il en déduit “que ces dispositions fontobstacle à ce qu'un immeuble com-mercial dont la valeur locative a étéfixée par voie d'appréciation directepuisse être retenu comme terme decomparaison pour déterminer, selon laméthode indiquée au 2° de l'article 1498 ducode général des impôts, la valeur locatived'un autre immeuble commercial”.Or le juge avait admis le recours à un local-type qui avait lui-même été évalué par com-paraison avec un autre local-type. Ce motifjustifie l’annulation de la décision: “Consi-dérant qu'il ressort des pièces du dossiersoumis au juge du fond que les mentionsportées sur la fiche de calcul relative à celocal-type n°10 font apparaître que lavaleur locative de ce local-type a été fixéepar voie d'appréciation directe […] que, parsuite, en estimant, au vu des mentions por-tées sur la déclaration modèle C, que lelocal-type n°10 avait été évalué à partir deson bail et que les mentions contradictoiresde la fiche de calcul ne permettaient pasd'établir le contraire, le tribunal administra-tif a dénaturé les pièces du dossier qui luiétait soumis”.Observations:Pour le calcul de la valeurlocative des locaux commerciaux,l’administration se fonde, en application del’article 1498, sur le loyer, à défaut sur desloyers de comparaison et à défaut, sur uneappréciation directe. Il résulte de cet arrêtque les loyers de comparaison ne peuventpas être pris parmi des locaux eux-mêmesévalués par appréciation directe.Impôt sur les sociétésProvision pour dépréciationd’immeubles(CE, 10esous-section, 20février2013, n°349658)Une société avait pratiqué des provisionspour dépréciation d’immeubles de SCI dontelle détenait des participations. Pour justi-fier le calcul, elle avait produit d’une partun rapport d’expertise fournissant une éva-luation des immeubles et d’autre part unrapport des commissaires aux comptes. Lacour d’appel n’avait pas admis ces calculs. LeConseil d’État confirme l’arrêt d’appel:“en jugeant que la Société CAPMA et CAP-MI n'établissait ni que la méthode retenuepermettait une évaluation des immeublessituée entre la valeur nette comptable et lavaleur probable de vente de ces biensimmobiliers, ni que la dépréciation de cesimmeubles présentait un caractère pro-bable, la cour administrative d'appel deParis a porté sur les pièces du dossier uneappréciation souveraine”.Observations:Le Conseil d’État se fondedonc sur le pouvoir souveraind’appréciation du juge du fond pour refu-ser d’admettre le pourvoi. Il admet indirec-tement qu’un rapport d’expertise confortépar un rapport de commissaire auxcomptes n’est pas nécessairement suffisantpour justifier une évaluation d’immeuble.Abandon de loyer et avance encompte-courant à un associé(CE, 10esous-section, 20février2013, n°341196)Une société de marchand de biens contes-tait la décision de l’administration fiscale deréintégrer dans ses résultats des abandonsde loyers et une somme inscrite au passif. LeConseil d’État confirme la décision d’appelqui avait rejeté sa demande.Sur les loyers, la société estimait qu’ils’agissait de charges mais l’arrêt validel’appréciation de la cour d’appel selonlaquelle “les sommes d'un montant de5500francs enregistrées dans la comptabili-té de la société pendant deux mois corres-pondaient à des loyers et que ce montantpouvait ainsi être retenu comme loyer men-suel pour les trois exercices”.S’agissant d’une somme de 2,20MF réinté-JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEETaxe foncière: annulation d’uneimpositionLa Société Intercoop demandait uneréduction du montant de sa taxe foncièreau motif que la valeur locative des locauxconcernés avait été évaluée à tort selon laméthode applicable aux immobilisationsindustrielles de l’article 1499 du CGI. Elleobtient gain de cause devant le Conseild’Etat car dans son mémoire présentédevant le TA “la SAS Intercoop s'est préva-lue de la garantie prévue par l'article L. 80B du livre des procédures fiscales en soute-nant que, par lettre du 18juillet 2000,l'administration avait expressémentadmis que les locaux en litige ne pré-sentaient pas un caractère industriel;que le tribunal, qui a visé ce mémoire, n'apas répondu à ce moyen, qui n'était pasinopérant”. Le jugement du TA de Rouenqui avait rejeté la demande du contri-buable est donc annulé.(CE, 23janvier2013, 8esous-section,n°352888)L’article L 80B permet de se prévaloir d’uneprise de position de l’administration sur unesituation de fait pour s’opposer à un rehaus-sement d’imposition. Le Conseil d’Etat enfait ici application pour la qualificationd’usage des locaux.
grée dans les résultats comme passif injusti-fié, la société indiquait que cette sommeaurait dû être diminuée pour partie desommes versée au crédit d’un associé car ellecorrespondait notamment à des prêts ban-caires à cet associé. L’argument est rejeté:“la cour a estimé, par une appréciation desfaits non arguée de dénaturation, que lanature des sommes portées au crédit de cecompte-courant d'associé n'était pas justi-fiée par les éléments fournis par la société”.Observations:Comme dans le précédentarrêt, le Conseil d’État se réfère au pouvoirsouverain d’appréciation du juge du fond.Bail à constructionTraitement fiscal de la vente aulocataire(CE, 8eet 3esous-sections réunies, 27février2013, n°350663)Une SCI avait vendu à son locataire le terrainqu’elle lui louait par bail à construction etsur lequel le locataire avait édifié desconstructions. La vente avait eu lieu en 2004alors que le bail courait jusqu’en 2012.L’administration fiscale avait estimé que lacession emportait résiliation implicite du bailà construction et transfert, par voied’accession, dans le patrimoine du bailleur,sans contrepartie des constructions. Pour lelocataire il en résultait le retrait des construc-tions à leur valeur nette comptable à la datede cession et réintégration à leur valeurvénale à la suite d‘inscription à son actif àraison de la cession intervenue à son profit.Après avoir cité les articles L 251-1 à L 251-3du CCH ainsi que le 2 de l’article 38 du CGI,le Conseil d’État confirme cette analyse:“Considérant que, dans le cas de la vente,avant le terme du bail à construction,par le bailleur au profit du preneur duterrain faisant l'objet de ce bail, le contratde cession produit, au regard de la loifiscale, pour l'ensemble des parties, lesmêmes effets qu'une résiliationamiable tacite du bailet doit être regardécomme impliquant la remise des immeublesau bailleur préalablement à la vente; que letransfert des constructions dans le patrimoi-ne du bailleur implique nécessairement leursortie du patrimoine du preneur, lequel perdainsi les droits qu'il détenait sur lesimmeubles qu'il a édifiés; que l'acquisitionpar le preneur du terrain d'assiette desconstructions emporte ensuite immédiate-ment transfert dans son patrimoine del'ensemble immobilier, composé du terrainet des constructions; que si la vente par lebailleur au preneur a entraîné sur le plancivil une confusion des qualités de bailleuret de preneur en vertu de l'article 1300 ducode civil et si cette confusion n'apasentraîné la résiliation anticipée du bailà construction mais son extinction, cesdispositions du code civil ne font pas échec,pour l'application de la loi fiscale, à la miseen œuvre des règles exposées ci-dessus”.L’arrêt en déduit le traitement comptable àopérer pour le preneur:- crédit du compte 214 constructions sur sold’autrui des constructions pour leur valeurnette comptable,- réinscription à cet actif des mêmesconstructions pour leur valeur vénale aujour de l’acte de cession par débit du comp-te 213 constructions”- inscription des terrains au débit du comp-te 211.La variation de l’actif net qui en résulteaffecte le bénéfice net du preneur parapplication du 2 de l’article 38 du CGI.L’arrêt se prononce ensuite sur l’indemnitéde résiliation. La cour administratived‘appel avait estimé que l’indemnité derésiliation contractuelle prévue en cas derésiliation anticipée (40196euros) devaitêtre regardée comme une créance acquisesur la SCI. L’arrêt est, sur ce point, annulé. LeConseil d’Etat relève que le contrat prévoitles hypothèses où le preneur a droit à uneindemnité et qu’elle vise à compenser pourle preneur la perte de jouissance, avant leterme du contrat, des constructions qu’il aédifiées à ses frais et qu’il n’a pu amortir surl’entière durée du contrat, dans l’hypothèseoù le bailleur procède à la résiliation ducontrat. Il en déduit:“qu'en l'espèce, si la cession intervenue le25mars 2004 produit, du point de vue de laloi fiscale, les mêmes effets qu'une résilia-tion anticipée du bail à construction, lebailleur ne peut être regardé comme ayantprocédé à une résiliation du contrat; que,dès lors, la SAEN ne peut être regardéecomme ayant détenu, dès le 25mars 2004,une créance sur la SCI de l'Anse au titre del'indemnité prévue par le contrat de bail;qu'ainsi la requérante est fondée à soutenirque c'est à tort que, par le jugement du4février 2010, le tribunal administratif deRennes a rejeté sa demande tendant à ladécharge des cotisations supplémentairesd'impôt sur les sociétés et de contributionadditionnelle à cet impôt correspondant aurehaussement de sa base imposable del'exercice clos en 2004 d'un montant de40196, correspondant au montant del'indemnité contractuellement prévue, eten conséquence à demander la déchargede ces impositions”. En conséquence, labase d’imposition à l’IS de la société locatai-re est réduite de 40196”.Observations:Cet arrêt met en lumière ladifférence de traitement du bail àconstruction suivant qu’on l’analyse dupoint de vue civil ou fiscal.- Du point de vue civil, la vente du bien aupreneur entraîne l’extinction du bail parconfusion des qualités de bailleur et locatai-re en application de l’article 1300 du codecivil (cet article prévoit que par la réuniondes qualités de créancier et de débiteur surune même personne, il se fait une confusionde droit qui éteint les deux créances).- Mais du point de vue fiscal, la vente pro-duit les mêmes effets qu’une résiliationamiable tacite du bail avec un transfert desconstructions du patrimoine du preneurvers le bailleur puis de l’ensemble (terrainet constructions) vers le preneur en tantqu’acquéreur. Ajoutons, que ce transfert ades conséquences (non évoquées par cetarrêt) sur la perception de droits de muta-tion (cf. Cass. com. 24juin 1997, JCP 1998,n°10059). 26mars 20133JURIShheebbddooimmobilier••FFIISSCCAALLIITTÉÉJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEERecours de la commune deRochefort sur son classement enzone CLa commune de Rochefort avait exercé unrecours devant le Conseil d’Etat pour contes-ter l’arrêté du 29avril 2009 en applicationduquel elle était classée en zone C. LeConseil d’Etat rejette le recours en observantnotamment que le Gouvernement pouvaitchoisir des critères permettant le classementd’un grand nombre de communes en zoneB1 et B2 “dès lors qu'il ne ressort pas despièces du dossier que ces communes n'aientconnu aucun déséquilibre entre l'offre et lademande de logement et que ces critèresn'aient pas été appliqués également àtoutes les communes”.(CE, 23janvier2013, 4eet 5esous-sections,n°333405)Apport de titres à une SCI etrevente: abus de droit?Un couple avait effectué l’opération sui-vante “apport de titres à une SCI suivi durachat des mêmes titres”. La cour adminis-trative d’appel de Bordeaux avait validé laqualification d’abus de droit. Le coupleestimait que ce rachat des titres à laSCI peu après leur cession à celle-cis’expliquait par le refus de la société amé-ricaine à laquelle ils comptaient les vendrede les racheter à la SCI. Mais cet argu-ment n’a pas été admis par le Conseild’Etat qui confirme l’arrêt d’appel.(CE, 20 fév. 2013, 10esous-section, n°362161)
26mars 20134JURIShheebbddooimmobilier••LLEEPPLLAANNLLOOGGEEMMEENNTTPPRROOJJEETTSS20 mesures pour le logementI Lever les freins aux projets1. Raccourcir les délais de procédures desgrosses opérations de construction de loge-mentPour réduire les délais, il est proposé dedévelopper la procédure de “déclaration deprojet” afin de traiter de façon concomitan-te les adaptations de différents documentsnécessaires au projet. Exemple: réaliser unécoquartier sur une zone inconstructible enraison de cavités souterraines suppose deréviser le plan de prévention des risques, lePLU et le Scot. La déclaration de projet doitsimplifier les adaptations (mesures prévuespar ordonnance).2. Créer un géoportail de l’urbanisme acces-sible à tousCet objectif, qui répond à une exigenceeuropéenne, suppose de standardiser lesdonnées numérisées; il permettra de créerun portail centralisé regroupant les docu-ments d’urbanisme. Le but est que 80% desdocuments d’urbanisme soient accessiblesen 2017.3. Assouplir le taux maximal de garantied’emprunt pour les opérateursd’aménagementDes mesures sont mises à l’étude; d’une partpermettre aux collectivités d’accorder auxaménageurs à qui elles ont concédé leursopérations d’aménagement des garantiesd’emprunt pouvant aller jusqu’à 100%(limite actuellement fixée à 80%) et d’autrepart trouver des moyens de garantir lefinancement de l’aménagement pour facili-ter l’accès au financement bancaire clas-sique.4. Lutter contre les contentieux malveillantset accélérer le traitement des contentieuxd’urbanismeIl est prévu de porter de 3000à 10000 lemontant de l’amende pouvant être infligéeau requérant en cas de recours abusif. Lesmesures permettant d’accélérer le conten-tieux seront prises par ordonnances après lesrésultats du groupe de travail présidé parDaniel Labetoulle (fin avril).5. Faciliter la transformation de bureaux enlogements et favoriser la densité en zonetenduePour optimiser l’usage des ressources fon-cières, quitte à déroger aux règles du PLU, ilfaut:- réduire les obligations de réalisation deplaces de stationnement,- favoriser les alignements de faîtage desbâtiments mitoyens,- faciliter les surélévations d’immeubles delogements en Ile-de-France,- transformer des bureaux en logements.Les mesures figureront dans le projet de loilogement et urbanisme en juin. Exemple:rendre caducs les anciens POS dans un délaide 3 à 5 ans s’ils ne sont pas remplacés pardes PLU.6. Sécuriser les opérations de VEFAIl est prévu de supprimer la garantie intrin-sèque dans les opérations de VEFA dans ledomaine de l’habitat, ce qui conduira à exigersystématiquement une garantie financière.Le plan prévoit par ailleurs de créer un“contrat de “vente l’état futur de parachè-vement” pour autoriser la vente d’appar-tements prêts à aménager dans desimmeubles neufs. Les acquéreurs pourrontainsi poursuivre l’aménagement intérieur(cloisons, revêtements de sol, salles-de-bains…).7. Favoriser la gestion de la trésorerie desentreprises du bâtimentDans le cadre des marchés publics, le cahierde causes administratives générales relativesaux marchés de travaux publics sera modifiépour réduire les délais de production dudécompte général après travaux; les textesseront aussi adaptés pour les marchés privés,notamment pour que les maîtres d’ouvragepaient chaque mois les travaux exécutés parles entrepreneurs sur la base des demandesde paiement mensuel qu’ils présentent.8. Favoriser le développement du logementintermédiaireUn statut du logement intermédiaire va êtredéfini (plafonds de loyer et de ressources)afin de pouvoir être prescrit par les collectivi-tés. La SNI doit construire 10000 logementsintermédiaires cette année.II Relancer de nouveaux projets9. Appliquer le taux de TVA de 5 % au loge-ment socialAlors que le taux intermédiaire doit passerde 7 à 10% au 1erjanvier 2014, un taux de5% serait applicable à la construction et auxtravaux de rénovation des logementssociaux au 1erjanvier 2014. La mesure per-mettrait de construire 22500 logementssociaux supplémentaires.10. Conclure un pacte avec le monde HLMCe pacte fixerait les objectifs; constructionde 150000 logements sociaux et rénovationénergétique de 120000 logements sociaux.Cette mesure doit s’accompagner parexemple d’une plus grande transparenced’attribution des logements et d’une rené-gociation de certains objectifs des conven-tions d’utilité sociale.11. Mobiliser les financements exceptionnelsd’Action logementRéférence à l’engagement signé le12novembre2012 visant un montant d’aidede 1,5 milliard d’euros par an pour le finan-cement du logement locatif social.12. Supprimer les incitations fiscales à larétention de terrains constructiblesDans le PLF 2014, il est prévu de supprimerles abattements pour durée de détentiondes terrains constructibles dans le calcul desplus-values. La mesure serait applicable auxcessions intervenues à compter du 1erjanvier2014 pour inciter les propriétaires à vendreavant cette date.13. Mobilisation du foncier publicLes décrets d’application de la loi du 18jan-vier2013 sont prévus vers le 15avril pour lafixation des modalités de décote et avant le15mai pour la liste des établissementspublics concernés.14. Réduire les normes pour limiter les coûtsde construction- Instaurer un moratoire de 2 ans surl’instauration de nouvelles normes tech-niques. Mais cette règle ne s’appliquera paspour des normes de simplification ni pour latransposition de directives européennes.- Réviser le stock de normes existantes.- Lancer un appel à projets pour trouver despistes d’adaptation des exigences réglemen-taires pour construire à moindre coût.15. Auto-liquidation de la TVA dans le bâti-mentLe PLF 2014 va autoriser dans les travauximmobiliers (construction, réparation, entre-tien, nettoyage, transformation et démoli-tion) l’auto-liquidation de la TVA pour lestravaux réalisés par une entreprise sous-trai-tante. Le sous-traitant ne sera plus autorisé àfacturer la TVA. Le donneur d’ordre men-tionnera la TVA au titre des travaux qu’il aconsommés. Il s’agit d’éviter que des entre-prises sous-traitantes facturent de la TVAsans la reverser au trésor public.III. Plan de rénovation énergétique16. Mise en place de guichets uniquesL’objectif est de mettre en place un guichetunique territorial, “service public de proximi-Le président de la République a présenté à Alfortville le 21mars 20 mesurespour le logement. Elles s’articulent en trois parties.
26mars 20135JURIShheebbddooimmobilier••RRÉÉGGLLEEMMEENNTTAATTIIOONNRRÉÉAACCTTIIOONNSSDétecteurs de fuméeLes détecteurs de fumée doivent être ins-tallés au plus tard le 8mars 2015.Un arrêté du 5 février 2013 précise lesconditions d'installation des détecteurs defumée dans chaque logement.- Installation: il faut au moins un détecteurpar logement, de préférence dans la circu-lation ou le dégagement desservant leschambres. L'occupant s'assure de la miseen tension du détecteur et remplace lespiles en tant que de besoin.- Caractéristiques techniques: elles sontprécisées à l'article 2. Exemple: le niveausonore minimal doit être de 85 dbA à troismètres. Les détecteurs de fumée sontmunis du marquage CE (art. 4).- Des blocs-portesséparant les locaux pou-belles des autres parties du bâtiment sontmis en place si ces locaux ne s’ouvrent passur l'extérieur du bâtiment (bâtimentsdont le dépôt de permis de construire estantérieur au 5mars 1987, pour les loge-ments dont le plancher bas du logementle plus haut est à 50 m au plus au)dessusdu sol). Des blocs-portes doivent être ins-tallés s'il n'existe pas de porte pour lesescaliers mettant en communication lessous-sols et le reste du bâtiment.- L'article 6 interdit l'installation de détec-teurs dans les parties communes desimmeubles collectifs d'habitation.- Les plans des sous-sols et du RDC, lesconsignes d'incendie, fixées par l'annexe Isont affichés dans les halls d'entrée, prèsdes escaliers et des ascenseurs (art. 7).- L'annexe II fixe le modèle de l'attestationque l'occupant adresse à son assureur etqui justifie de l'installation du détecteur(application de l'article R 129-15).(Arrêté du 5février2013 relatif àl'application des articles R. 129-12 à R. 129-15du code de la construction et de l'habitation,J.O. du 14mars, p.4459).té au service de la rénovation énergétique”.Il se traduira par un numéro vert unique etun site internet dédié renvoyant vers au gui-chet de proximité.17. Des ambassadeurs de la rénovationénergétique pour les ménages précaires1000 “ambassadeurs de la rénovation éner-gétique” doivent être recrutés d’ici 2015.18. Financer la rénovation énergétique deslogements privésIl est prévu:- “d’optimiser le CIDD et l’éco-PTZ” (PLF2014);- de majorer la subvention complémentairede l’ANAH à 3000 (au lieu de 1600)pour les ménages les plus modestes,- une subvention de 1350 pour lesménages sous plafond de ressource de35000 pour un couple (modification desrègles de l’ANAH en mars2013).19. Rénovation énergétique des logementssociaux avec l’Eco-PLSCe plan passe par une accélération de larénovation énergétique des logementssociaux (prêts de la caisse des dépôts) par unassouplissement des critères d’éligibilité deslogements de la casse D et une bonificationaccrue du taux de l’eco-PLS, fixé à 1%.20. Professionnaliser la filière de la rénova-tion énergétiqueExemples: poursuivre la formation continuedes artisans, fiabiliser le DPE. Emprunt collectif dans les copro-priétésLes modalités de l’emprunt collectif dansles copropriétés ont été précisées par undécret du 11mars2013. Il s'agit d'undécret d'application des articles26-4 à 26-8de la loi du 10juillet 1965 qui autorisent lesyndicat à souscrire un prêt bancaire pour:- financer des travaux ou des actesd'acquisition régulièrement votés,- ou pour préfinancer des subventionspubliques accordées au syndicat pourfinancer des travaux votés.4 modifications sont apportées au décret:- L'état daté, établi par le syndic et transmisau notaire lors de la vente d'un lot decopropriété, est complété. Il doit désormaiscomporter l'indication des sommes que lecopropriétaire doit rembourser au titred'un emprunt collectif (art. 5 1e d dudécret).- L'information relative au lot vendu, trans-mise au syndic, est complétée parl'indication des accords prévus par l'article26-8 de la loi. Cet article prévoit quecontrairement à la règle de droit communsuivant laquelle la mutation du lot entraî-ne l'exigibilité immédiate des sommes duesau titre du remboursement de l'emprunt, ilest possible de convenir que l'obligation depayer ces sommes est transférée àl'acquéreur (avec accord de la banque, dela caution et de l'acquéreur). L'article 6 dudécret est donc complété pour que cesaccords soient portés à connaissancedu syndic.- L'article 11 1e qui fixe la liste des docu-ments qui doivent être communiqués encomplément de l'ordre du jour, à peine devalidité de la décision, est complété. Quandle contrat est proposé a pour l'objet lasouscription d'un prêt bancaire au nom dusyndicat, le syndic doit communiquer lesconditions du projet de contrat et laproposition d'engagement de caution.- Enfin, l'article 38 nouveau du décret de1967 définit la notion de défaillance ducopropriétaire, qui est la condition de miseen œuvre du cautionnement solidaire pré-vu par l'article 26-7 de la loi (par une com-pagnie d'assurance agréée ou un établisse-ment de crédit). La défaillance est consti-tuée après envoi par le syndic d'une LR avecAR dès la première échéance impayéeet restée infructueuse plus de 30 jours.Rappelons que les articles26-4 et suivantsde la loi de 1965 entrent en vigueur deuxmois après la publication du décret.(Décret n°2013-205 du 11mars2013 relatif àl'emprunt collectif de copropriété, J.O. du13mars, p.4384).Réactions aux annonces du planlogementPhilippe Taboret (Cafpi) déplore que le planne comporte aucune mesure pourl’accession et préconise des mesures pourfaciliter la remise sur le marché de loge-ments vacants (exonération de plus-value,PTZ pour l’acquisition et les travaux de réno-vation). La FNAIM approuve la création d’unstatut du logement intermédiaire et sou-tient les mesures en faveur de l’éco-rénova-tion. La CAPEB estime que “le cap donnévers la rénovation thermique des logementsva dans le bon sens” mais regrette que laréduction du taux de TVA à 5% ne soit pasapplicable à tous les travaux. La FFB fait partde sa satisfaction et approuve le choix desordonnances pour l’adoption des mesuresen faveur du développement de l’offre fon-cière et de la densification. La fédérationapprouve en particulier le mécanismed’autoliquidation de la TVA et la modifica-tion du cahier de clauses administrativesgénérales pour les marchés publics. L’ARCjuge les mesures décevantes, indiquant parexemple que la fonction informative desguichets uniques n’est pas à la hauteur desblocages en copropriété.ActeursEn 2012, Paref, le groupe de SCPI pré-sidé par Alain Perollaz a poursuivi sondésendettement grâce à des arbitrages(ratio LTV réduit de 52% à 42% en unan) tout en augmentant les encoursgérés. Le groupe a repris en gestion laSCPI Capiforce. La collecte des SCPI a étéde 45millions d’euros en 2012. Le résul-tat net du groupe est de 5,3 M.(Résultats publiés le 21mars2013).Dominique Jonesest nomméesecrétaire général de BNP ParibasReal Estate.(Communiqué du 21mars 2013)
26mars 20136JURIShheebbddooimmobilier••RRÉÉPPOONNSSEESSMMIINNIISSTTÉÉRRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations28fév. 2013Sénatp.696n°2919Jean-Louis Mas-sonNI, MoselleRemboursementd'impôts locauxBudgetÀ défaut de délibération de vote de taux modifiédans les délais, les impositions peuvent être recou-vrées sur le tarif de l’année précédente. Si un juge-ment annule la délibération fixant les taux 2010, lescontribuables peuvent obtenir le remboursement dudifférentiel entre la taxe 2009 et 2010.Mais il n'est pas possibled'obtenir remboursementde la totalité de l'impo-sition 2010. Voir aussi laréponse 3180 (p.706).28fév. 2013Sénatp.709n°2006Jean-FrançoisMayet,UMP, IndreAction LogementLogementDepuis la réforme de 2009, les emplois de la participation des employeurs àl'effort de construction (PEEC) sont arrêtés par décret. Un accord conclu le 12novembre 2012 prévoit les engagements mutuels pour les objectifs d'ActionLogement. Action Logement ne finance plus l'ANAH mais continue àfinancer l'ANRU. Le cadrage financier de la PEEC sera revu. Le Gouvernements'est engagé à un retour à un mode contractuel entre l'Etat et les parte-naires sociaux pour la gestion des emplois des fonds issus de la PEEC. Ces dis-positions figureront dans la future loi logement.5mars. 2013ANp.2591n°9103Marie-Jo Zimmer-mann,UMP, MoselleAide au logement. TierspayantLogementSi le bailleur demande le tiers payant, le versement au bailleur de l'allocationlogement intervient le mois suivant celui au titre duquel l'aide est versée. L'aideest versée à terme échu, d'où un léger décalage entre le mois au titre duquel leloyer est exigible et celui où l'allocation qui se rapporte à ce mois est versée.Mais il ne serait pas équitable de devoir faire payer au locataire une avancedont le fait générateur serait le choix du bailleur d'opter pour le tiers payant.5mars. 2013ANp.2591n°9607Jean-Luc BeunvenApp. SRCFinistèreLutte contre l'habitatinsalubreLogementIl existe 500000 logements indignes en France. En Ile-de-France le parc potentielle-ment indigne représente 4,77 % des résidences principales et 13 % du nombre derésidences principales potentiellement indignes au niveau national. Il existe desmesures incitatives à la rénovation. En France, l'ANAH a consacré 112millions d'eurosà la réhabilitation de 11508 logements indignes et très dégradés. En 2010, 2283 loge-ments en Ile-de-France ont fait l'objet de procédure coercitive. Il convient de renforcerl'arsenal de lutte contre l'habitat indigneet de lutter contre les marchands desommeil. Ce sera un chantier prioritaire du projet de loi logement et urbanisme.5mars. 2013ANp.2614n°6077Jean-Marie SermierUMP, JuraMultipropriétéJusticeLes associés disposent d'un droit de retrait sur décision unanime des associés ousur autorisation judiciaire pour juste motif (transmission des parts par successiondepuis moins de deux ans, impossibilité de jouir du bien du fait de l'inaccessibilitéde l'ensemble immobilier). Mais l'acquisition d'une majorité des parts par uninvestisseur n'est pas en soi une opération illicite. Si l'associé majoritaire obtientla dissolution anticipée mais que la décision est contraire à l'intérêt social, lesminoritaires peuvent saisir le juge pour qu’il annule la décision pour abus demajorité. Il n'est pas prévu de modifier la loi mais des réunions de concerta-tion sont organisées par le ministère pour évaluer la nécessité d'une réforme.5mars. 2013AN, p.2621n°9432Marie-Jo Zimmer-mann,UMP, MoselleDroit de préemption descommunes. AdjudicationJusticeEn cas d'adjudication après saisie immobilière, la substitution d'acquéreur ne peutintervenir qu'au prix de la dernière enchère ou surenchère (art. R 213-15 du code del'urb.). La commune se substitue à l'enchérisseur; elle ne peut pas préempter avant.5mars. 2013ANp.2662n°16137Hervé Féron,SRC, Meurthe-et-MoselleDésamiantageTravailLe décret du 4 mai 2012 relatif aux risques d'exposition à l'amiante a été pris suiteaux préconisations de l'agence de sécurité sanitaire (ANSES) et de l'institut derecherche pour la prévention des accidents du travail (INRS). Les exigences desécurité en cas de retrait de matériaux contenant de l'amiante ont été renforcées.La distinction entre retrait de matériaux friables et non friables a été supprimée.Toutefois la date butoir d'exigence de formation des travailleurs a été repousséeau 30 juin 2013 à cause de la saturation des organismes de formation. Le coût dela certification des entreprises de couverture est de 2600 par an (13000 pour lecycle de 5 ans de formation. L'exigence de certification a été différée au 1erjuillet2013. La réglementation amiante s'applique également aux auto-entrepreneurs.7mars. 2013Sénatp.783n°4563Rachel Mazuir,PS, AinMonuments historiquesCultureLa réforme de l'ordonnance du 8 septembre 2008a confirmé le rôle essentiel du propriétaire commemaître d'ouvrage des travaux et a prévu le recoursà une assistance à maîtrise d'ouvrage dans certainscas. Un observatoire de la réforme a été mis enplace à la direction générale des patrimoines. Ses conclusions, présen-tées fin 2012, sont encours de finalisation,précise la réponse.7mars. 2013Sénatp.787n°2684NatachaBouchard,UMP, Pas-de-CalaisArchéologie préventiveCultureLe rôle et la place des acteurs du dispositif del'archéologie font l'objet d'une évaluation par unecommission d'évaluation installée en octobre 2012.Ses conclusions prendront la forme d'un livre blancen mars2013. Elles alimenteront le volet archéo-logique du projet de loi relatif au patrimoine.Ce texte devrait êtresoumis au Parlement fin2013, conclut la ministre.7mars. 2013Sénatp.806n°3732Jean-Louis Mas-son,NI, MoselleTaxe d'aménagement.Construction sans auto-risationLogementAvant le 1ermars 2012, le maître d'ouvrage d'uneconstruction édifiée sans autorisation devait régler,outre la TLE, une amende d'égal montant. Depuisle 1ermars 2012, le montant de la taxe est assortid'une pénalité de 80 % du montant de la taxe.Texte de référence: art.L 331-23 du code del'urbanisme.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
26mars 20137JURIShheebbddooimmobilier••NNOOMMIINNAATTIIOONNSSCabinets ministérielsJustice: il est mis fin aux fonctions deChristian Vigouroux,directeur du cabi-net de Christiane Taubira.(Arrêté du 14mars2013, J.O. du 15mars, @)Logement: Mathilde Castéran estnommée cheffe de cabinet en remplace-ment de Vanina Nicoli.(Arrêté du 11mars2013, J.O. du 15mars, @).Ecologie: Gilles Riconoest nommédirecteur du cabinet de Delphine Batho,en remplacement de Pierre Cunéo.(Arrêté du 14mars2013, J.O. du 16mars, @).AdministrationAffaires culturelles: Anne-France Didierest nommée directrice régionale del'environnement, de l'aménagement et dulogement de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. (Arrêté du 6mars2013, J.O. du14mars, @).PréfetsSont nommés préfets: Patricia Willaert(Alpes-de-Haute-Provence), Fabien Sudry(Saône-et-Loire) et Jean-Louis Géraud(Tarn-et-Garonne). (Décrets du14mars2013, J.O. du 15mars, @).MagistratureConseil d’Etat: Christian Vigourouxest nommé président de la section du rap-port et des études du Conseil d'Etat.Cour administrative d'appel: LucienneErstein est nommée présidente de la couradministrative d'appel de Douai. (Décretsdu 14mars2013, J.O. du 15mars, @).gée pour bénéficier d'une dispense dediplôme d'aptitude aux fonctions de notai-re est réduite à 4 ans. Pour accéder auxcentres de formation professionnelle desnotaires, l'examen d'entrée est remplacépar un accès sur dossier avec entretienindividuel. (Décret n°2013-215 du13mars2013 relatif à la formation profession-nelle en vue de l'exercice de la profession denotaire, J.O. du 15mars, p.4506).Sites classésLa liste des sites classés au cours de l'année2012 (code de l'environnement, art. L.341-1 à L. 341-22, R.341-4 et R. 341-5) a étépubliée au J.O. du 12mars (p.4347).Catastrophes naturellesDeux arrêtés portent reconnaissance del'état de catastrophe naturelle; ils visent:- les inondations et coulées de boues del’été et de l’automne 2012,- la sécheresse de l'été 2011.(Arrêtés du 11mars2013, J.O. du 14mars,p.4461).AAUU FFIILL DDUU JJ..OO..Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOrganismes publicsADEME: Bruno Léchevinest nomméprésident du conseil d'administration del'Agence de l'environnement et de la maî-trise de l'énergie. (Décret du 14mars2013,J.O. du 15mars, p.4559).Haut Conseil des finances publiques:Sont nommés membres de ce Conseil, pré-sidé par le Premier président de la Courdes comptes:- Magistrats de la Cour des comptes: RaoulBriet, Martine Latare, François Ecalle etCatherine Demier;- Membres nommés par l'Assemblée natio-nale et Sénat: Jean Pisani-Ferry et MichelAglietta, professeurs d'économie, Margue-rite Bérard-Andrieu et Mathilde Lemoine(banques);- Membre nommé par le président duCESE: Philippe Dessertine, professeurd'économie.- Le directeur général de l'INSEE estmembre de droit.(J.O. du 16mars2013, p.4653).Conventions collectivesOrganisations professionnelles del'habitat social: il est envisagé l'extensionde l’avenant n°11 du 11décembre2012portant sur l'évolution du salaire men-suelde base.(Avis publié au J.O. du 12mars, p.4355).Architecture: Il est envisagél'élargissement au secteur des maîtresd'œuvre en bâtiment de l'avenant n°6 du19avril2012 à l'accord du 5juillet 2007sur les frais de santéconclu dans le cadrede la convention collective nationale desentreprises d'architecture.(Avis publié au J.O. du 14mars, p.4479).Personnel des sociétés coopérativesd'HLM: il est envisagé l'extension del’avenant n°10 du 14mai2012 portant surla classification des emploisdu person-nel (hors personnel d'entretien et de gar-diennage). (J.O. du 14mars, p.4480).Immobilier: il est envisagé l'extensionde l’avenant du 14janvier2013 portantsur les salaires minima dans les rési-dences de tourisme et hôtelières.(Avis publié au J.O. du 15mars, p.4561).NotairesUn décret du 13mars relève le niveau exi-gé pour accéder à la profession denotaire; les candidats doivent justifier d'undiplôme national de master.La durée de pratique professionnelle exi-Interprétation de la règle fiscaleLe Conseil d'Etat a rendu un avis sur le droitpour un contribuable de se prévaloir del'interprétation de la règle fiscale parl'administration et prévu par l'article L 80 Adu LPF. Le Conseil d'Etat observe que ce tex-te ne confère pas un pouvoir réglementaireà l'administration mais constitue un méca-nisme de garantie au profit du contri-buable, qui est fondé à se prévaloir del'interprétation de la loi formellementadmise par l'administration. Il en résulteque:- Même si un acte est annulé par le juge, lecontribuable peut se prévaloir del'interprétation qu'il comporte. Enrevanche, si le fait générateur de l'impôtest postérieur à l'annulation de l'acte, lecontribuable ne peut plus s'en prévaloir.- Tant que l'administration n'a pas aban-donné une interprétation contenue dansun acte qui bien qu'illégal n'a pas été annu-lé, elle reste invocable par le contribuable.- Si une interprétation a été complétée parun autre acte et que celui-ci a été annulé, lecontribuable n'est plus fondé à se prévaloirdu premier acte car l'administration nepeut pas être considérée comme acceptantcette interprétation. Dans l'attente d'unenouvelle interprétation, seule la loi régit lasituation du contribuable.(Avis n°353782 du 8mars2013 du Conseild'Etat sur le rapport de la 10esous-section dela section du contentieux, J.O. du 17mars,p.4709).
26mars 20138JURIShheebbddooimmobilier••LLEESSAATTEELLIIEERRSSDDEELLIIMMMMOOBBIILLIIEERR“Le vrai sujet de 2013 ce n’est pas la fuitedes capitaux”, indique d’emblée Jean-Christophe Boucharden introduction dudébat organisé ce 19mars par le cabinetd’avocats NMW sur le thème du logementintermédiaire “mais c’est le logement etnotamment le logement intermédiaire”.Philippe Bauchot, délégué à l’action fon-cière et immobilière, explique les objectifsde la loi du 18janvier2013 de mobilisationdu foncier public: renforcement des obliga-tions de construction de logements sociauxpour les collectivités locales et accroissementde l’offre par la mobilisation du foncier del’État. Il observe que si ce foncier public nereprésente au global que 2 à 3% du mar-ché, cela représente dans les zones tendues18% du marché, ce qui est plus que symbo-lique. La loi a élargi la décote aux établisse-ments publics de l’État et a accru la décoteen autorisant de la porter à 100% au lieude 35%, précédent plafond.Il ajoute que les modalités de ce texte doi-vent être précisées par un décret à paraîtreen avril et actuellement au Conseil d’Etat.Le décret d’application doit apporter lesprécisions suivantes. Les établissementspublics concernés seront la SNCF et RFF ainsique la RATP et l’APHP.Modalités de la décoteS’agissant du mécanisme de la décote, Philip-pe Bauchot ajoute qu’elle sera calculée à par-tir de la comparaison entre la valeur de mar-ché et la valeur à laquelle il faut vendre leterrain pour que l’opération de logementssociaux soit faisable. Mais il ne s’agit pas debrader. L’opération doit être “essentielle-ment” affectée au logement. Ce terme doits’entendre comme représentant 75% dessurfaces de plancher, dont une part de loge-ments sociaux. Le montant de la décote serafixé en fonction des circonstances locales.Il est prévu deux régimes de décote: unrégime de droit (pour une liste de terrainsétablie au niveau régional, au bénéfice descollectivités territoriales ou des maîtresd’ouvrage sociaux) et un régime de décoteconsentie, pouvant s’appliquer à n’importequel terrain de l’État ou d’un établissementpublic. La décote peut être accordée àn’importe quel maître d’ouvrage, y comprispar exemple un promoteur devant engagerune opération en VEFA.Le type de terrains concernés est très large:tous terrains sauf ceux sont qui sont affec-tés aux logements et devant être revendusen logements.Le calcul de la décote sera instruit par l’Étatet variera en fonction du type de logementet de la zone concernée.Chaîner la politique du logementUn éclairage local est fourni par MarionUnal, directrice adjointe en charge du pro-jet de rénovation urbaine de la Ville deBondy (Seine-Saint-Denis). Elle indique quele discours dominant, qui se focalise sur lelogement social, masque le problème réeldu prix relatif: il faut que le logement necapte pas le pouvoir d’achat des ménages.Or, la classe moyenne est confrontée à unedifficulté de financer le logement, alorsqu’elle doit faire face à des hausses dedépenses en matière de santé par exemple.Marion Unal estime que ce problème estinsuffisamment relayé en termed’économie urbaine.La Seine-Saint-Denis souffre d‘un déficit delogements privés et il faut reconstruire laprésence des investisseurs institutionnelspour qu’ils passent l’effet de seuil permet-tant de construire un marché dans ce sec-teur. Il faut répondre aux besoins de toutela population en fonction de la demande.Marion Unal ajoute qu’il est nécessaire dedresser un inventaire du foncier construc-tible. Le département qui ne compte que26 logements à l‘hectare a beaucoup depotentiel. Elle souligne aussi le problème dufinancement de la dépollution mais surtoutcelui du chaînage de la politique du loge-ment: on fixe des objectifs très ambitieuxau niveau national mais qui ne se déclinentpas au niveau local: en Seine-Saint-Denis,sur 40 communes, 4 seulement ont adoptéun programme local de l’habitat! Tout lemonde s’accorde sur la nécessité deconstruire mais dans le département, on nerecense que 828 logements à vendre. ElleComment soutenir le logement intermédiaire ?Quels moyens mettre en œuvre pour doper l’offre de logements inter-médiaires, dont on reconnaît unanimement l’insuffisance pour faireface à la demande de la classe moyenne? Éléments de débat ce19mars, lors d’une rencontre organisée par le cabinet d’avocats NMW.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRREENNCCOONNTTRREEajoute que l’absence de productionengendre rareté et spéculation. Elle préco-nise notamment que l’existence du PLH soitune condition de vote du PLU.Pourtant les outils existent. Si le Pass-fonciera disparu, ce qu’elle regrette, il subsiste lebail emphytéotique administratif. En acces-sion, l’ancien, qui n’est pas de très bonnefacture dans ce département, vient enconcurrence du neuf en accession sociale.Définir le logement intermédiaireSarah Lugan(avocat, NMW avocats) évo-quant la définition du logement intermé-diaire en fonction de plafonds de loyer etde plafonds de ressources, estime souhai-table que le législateur intervienne pour cla-rifier cette notion. Le développement dulogement intermédiaire est promu par lebiais de l’objectif de mixité sociale (fixé parl’article L 302-5 du CCH), mais aussi par lesPLH ou encore la mise en œuvre du droit dedélaissement (art. L 123-2 du code del’urbanisme).Jean-Christophe Bouchard évoque aussi ledémembrement de propriété, via l’usufruitlocatif social qui permet à un bailleur definancer un logement social pour 15 ans enachetant l’usufruit pour un prix de 40% duprix du bien. Pour améliorer l’attrait dulogement intermédiaire, Jean-ChristopheBouchard préconise d’étendre le taux deTVA à 7% au logement intermédiaire car ilest préférable pour l’État percevoir 7% deTVA sur un logement construit que19,6%… sur un logement qui ne l’est pas. Une autre piste est de promouvoir la trans-formation de bureaux en logement. L’aidefiscale, prévue par l’article 210 F du CGI,accorde un taux réduit d’IS à 19% au ven-deur en cas de transformation de bureauxen logement par l’acquéreur, mais Jean-Christophe Bouchard indique que très peud’opérateurs en bénéficient. En effet, lesinstitutionnels se sont déjà largementdésengagés du logement. Le potentiel exis-te plutôt chez des particuliers qui disposentde terrains en 2eou 3ecouronne, mais dontils hésitent à se défaire en raison de fortesplus-values latentes. Pour en faciliter la ven-te, il faudrait donc, estime Jean-ChristopheBouchard, créer un pendant de l’article 210F pour les particuliers et s’appliquant donc àl‘impôt sur les revenus.Enfin, pour inciter au retour des institution-nels vers le logement, il pourrait être créédes OPCI de démembrement.