lundi 23 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 588 du 3 février 2015

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Remise de quittances sur 5 ans / Droit au statut en loi de 1948: le bailleur doit prouver le défaut d’occupation
Baux commerciaux : Quand le fait du prince modifie l’équilibre du contrat
Sous-traitance : Sous-traitants en cascade
Responsabilité des constructeurs : Participation aux travaux du maître de l’ouvrage
– 4 – Au Sénat –
Les sénateurs examinent le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe)
– 5 – Prospective –
Guy Marty (IEIF) : les conditions sont favorables à la croissance
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Le Conseil constitutionnel valide l’article L 442-3 du CCH sur les charges locatives / Moins de 300000 logements construits en 2014
– 8 – Actualité –
Les Pierres d’Or 2015 / Remise en cause de l’APL ?
Le moral des professionnels : nouvel indicateur du Crédit Foncier
Le marché de bureaux selon Knight Frank

La cour d’appel de Paris a condamné le22janvier 2015 un bailleur à remettre lesquittancesà son locataire sur une période de5 ans (sans référence à la loi Alur), lire p.2.C’est au bailleur qu’il appartient de prouverque son locataire n’occupe pas les lieux pen-dant 8 mois par an, pour obtenir ladéchéan-ce du droit au maintien dans les lieuxprévupar la loi de 1948 (CA Paris, 22janvier 2015).Pour un bâtiment édifié par le preneur surun terrain loué nu au bailleur, son classementau titre des monuments historiques fait obs-tacle à l’application de l’article 555du codecivil: ce fait du prince interdit au bailleurd’exercer le choix entre démolition et conser-vation du bâtiment (CA Paris, 21janvier2015).Le directeur régional des affaires cultu-relles doit mettre en place un collège ABFpour harmoniser le niveau d’exigence desactes émis par les architectes des Bâtimentsde France (voir p.6).Les sénateurs débattent du projet de loiportant nouvelle organisation territorialedela République (NOTRe), lire p. 4.La ministre du logement conteste fairesiennes les conclusions d’un rapport sur lelogement qui préconise de baisser les aidespersonnelles au logement (p.8)297500: c’est le nombre de logementscommencés en 2014, selon les statistiquesdu ministère du logement (p.7).Xavier Lépine(La Française) a été éluPierre d’Or 2015, professionnel de l’année,par les lecteurs d’Immoweek.Sachons voir les facteursd’optimisme!Lors de la cérémonie de vœux du 29janvier, la ministre dulogement, Sylvia Pinel, a décrit, après avoir évoqué les événe-ments du début janvier, les outils qu’elle entend mettre enœuvre pour lutter contre la fracture territoriale. Ce grand chan-tier de 2015 passera par quatre axes: agir sur la mixité par construc-tion de différents types de Logements (favorisant ainsi le parcoursrésidentiel), agir pour la mixité urbaine (via une application fermede la loi SRU), favoriser la mixité par une refonte des modalités d’at-tribution des logements sociaux et rénover le parc existant.La ministre du logement n’a que brièvement évoqué la loi Alur, rap-pelant qu’elle donnait la priorité de publication aux décrets suscep-tibles d’avoir un impact sur le pouvoir d’achat des ménages. Poursoutenir la construction, elle a rappelé que le projet de loi sur lacroissance et l’activité en cours de discussion comportait des outilspour accélérer la délivrance des permis de construire.Rappelant les mesures déjà engagées, la ministre n’a donc pasannoncé de mesure nouvelle. Évoquant les “événements que nousvenons de traverser”, Sylvia Pinel a limité son discours à un proposstrictement économique. Elle a affirmé: “On voulait nous diviser etnous nous sommes rassemblés” sans préciser qui était-ce “on”…Il est un point de dépression où le patient ne perçoit plus lesbonnes nouvelles. C’est le diagnostic qu’a livré Guy Marty à l’occa-sion de sa traditionnelle matinée de prospective le 27janvier (p.5).Ainsi nous vivons une période de forte baisse des prix de l’énergieet de baisse de l’euro. Alors que les critiques étaient vives il y aquelques années pour dénoncer les effets pernicieux de la haussedes prix de l’énergie et le niveau excessif de l’euro, personne ne sefélicite aujourd’hui du mouvement inverse. Guy Marty prend lecontre-pied de cette attitude : il met l’accent sur les bonnes nou-velles pour fonder le diagnostic favorable que l’IEIF propose pourl’immobilier. C’est donc à un salutaire exercice de dynamismeauquel Guy Marty nous invite. Des facteurs positifs pour la crois-sance sont présents, ouvrons les yeux pour les voir !Concluons par les Pierres d’Or Immoweek qui mettent en valeurchaque année les professionnels de l’immobilier qui ont marquél’année, avec ce propos qu’Edmont Rostant donne au coq gauloisChantecler et qui invite à l’espérance.Ainsi que l’évoquait Pascal Bonnefille en ouverture de cette 17eédi-tion des Pierres d’Or le 28janvier au Grand Hôtel: “c’est la nuit qu’ilest beau de croire à la lumière”. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 5883 FEVRIER 2015ISSN1622-141915EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Remise de quittances sur 5 ans / Droit au statuten loi de 1948: le bailleur doit prouver le défaut d’occupationBaux commerciaux: Quand le fait du prince modifie l’équilibre ducontratSous-traitance: Sous-traitants en cascadeResponsabilité des constructeurs: Participation aux travaux dumaître de l’ouvrage- 4 -Au Sénat-Les sénateurs examinent le projet de loi portant nouvelle organisationterritoriale de la République (NOTRe)- 5 -Prospective-Guy Marty (IEIF): les conditions sont favorables à la croissance- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du JO-Le Conseil constitutionnel valide l’article L 442-3 du CCH sur les chargeslocatives / Moins de 300000 logements construits en 2014- 8 -Actualité-Les Pierres d’Or 2015 / Remise en cause de l’APL?Le moral des professionnels: nouvel indicateur du Crédit Foncier Le marché de bureaux selon Knight FrankSOMMAIREEDITORIAL
3février 20152BAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUXBaux d’habitationRemise de quittances(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 22janvier 2015,n°13/04674)Un locataire demandait à son bailleur qu’illui remette des quittances . La cour d’appelconfirme le jugement de première instancequi avait ordonné la remise de quittancessur 5 ans:“ Considérant […] que le bailleur ayantl’obligation de remettre des quittances deloyers aux locataires qui le demandent, ilconvient de confirmer le jugement ayantcondamné [le bailleur] à cette délivrancedes quittances sur la période non prescritede cinq années, soit à compter du mois defévrier2010, sous astreinte de 10 par jourde retard, trois mois après la signification del’arrêt”.La cour rejette par ailleurs la demande d’ins-truction (nomination d’un expert) formuléepar le bailleur pour calculer le montant del’indexation. L’arrêt indique que: “il n’appar-tient jamais au juge d’ordonner une mesured’instruction pour pallier la carence d‘unepartie” et il invite le bailleur à s’adresser à unhuissier pour calculer l’indexation sur les 5ans précédant la demande en justice.Observations:La loi du 6juillet 1989 pré-voit que “Le bailleur est tenu de trans-mettre gratuitement une quittance aulocataire qui en fait la demande” (art. 21).Le texte issu de la loi Alur précise que cetteobligation incombe au bailleur ou à sonmandataire). La loi de 1989 ne prévoyaitpas de règle spécifique de prescription surce point. Il y a donc lieu de se référer à laprescription quinquennale prévue par l’ar-ticle 2224 du code civil. Mais depuis la loiAlur, l’article 7-1 fixe une prescription de 3ans pour les actions dérivant d’un contratde bail et d’un an pour l’action en révisiondu loyer. La cour d’appel n’a pas ici faitapplication de ce texte dont on peut pen-ser qu’il ne n’applique qu’aux baux signésdepuis le 27mars 2014 (en ce sens, Bauxd’habitation Delmas, § n°41-21).Droit au maintien dans les lieux(loi de 1948)(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 22janvier 2015,n°13/04314)Un bailleur d’un logement situé dans le 15earrondissement de Paris contestait le droitau maintien dans les lieux de l’occupantentré dans les lieux par bail verbal en 1951.Le bailleur soutenait que le preneur ayantacquis une maison en Bretagne en 2000, ilne respectait pas la condition d’occupationd’au moins 8 mois par an imposée par l’ar-ticle 4 de la loi du 1erseptembre 1948. Maissa demande est rejetée:“Considérant que la preuve de ce que ladurée d’occupation n’a pas atteint 8 moispar an incombe à celui qui le prétend;Considérant que le seul élément versé auxdébats par l’appelant réside dans le fait queM. B. est inscrit sur les listes électorales de lacommune de Ploërdut,Considérant toutefois que cette inscriptionest possible dans n’importe quelle commu-ne dès lors qu’on y est assujetti aux impôtslocaux depuis au moins 5 ans […]Considérant que cette inscription qui nesuppose aucune durée minimum d’occupa-tion ne peut, dès lors, valoir preuve que M.B. habite moins de 8 mois par an dans lelogement loué à M. R.”.La cour condamne le bailleur à verser à sonlocataire 3000euros.Observations:La Cour de cassation a déjàjugé que c’est au bailleur qui entendcontester le droit au maintien dans leslieux de prendre l’initiative d’une action ence sens (Civ. 3e, 13 janvier 1988).Le locataire maintenu dans les lieux doitrespecter les conditions prévues à l’article10 de la loi de 1948. L’exigence d’uneoccupation au moins 8 mois par an figureà l’article 10, 2e. Il ne suffit pas de prouverque le locataire a une résidence secondairepour obtenir la déchéance du droit aumaintien dans les lieux. Il faut prouver quele locataire n’occupe pas le logement prin-cipal 8 mois par an (dans le même sens,TGI Paris, 9 déc. 1997, Revue des loyers1998, 356).Baux commerciauxQuand le fait du prince modifiel’équilibre du contrat(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 21janvier2015,n°12/20291)Un bail avait été conclu en 1939 sur un ter-rain nu situé de la Roquette à Paris 11e. Lepreneur avait autorisation de construire etétait redevable d’un loyer modique. Lecontrat avait été plusieurs fois renouvelémais en 2006, les bailleurs avaient signifiéun congé avec refus de renouvellement enproposant une indemnité d’éviction de3000 en demandant l’application de laclause du bail les autorisant à demanderque le terrain leur soit rendu libre et débar-rassé de construction.Le litige posait plusieurs questions. Onreteindra l’une relative à dénégation dudroit au statut, opposée par les bailleurs enappel, l’autre concernant l’application del’article 555 du code civil alors que le bâti-ment inscrit à l’inventaire supplémentairedes monuments historiques (ISMH), interdi-sant la démolition.1. Sur le droit au statut:“Il est constant que le bénéfice de l’indem-nité d’éviction de l’article L 145-15 du codede commerce n’est accordé qu’au locatairebénéficiaire du statut conformément à l’ar-ticle L 145-1 du code de commerce.Ce n’est qu’en cause d’appel que lesconsorts F. contestent aux époux M. le béné-fice du statut des baux commerciaux aprèsleur avoir signifié un congé, au visa de l’ar-ticle L 145-14 du code de commerce et leuravoir offert une indemnité d’éviction.Il résulte du congé du 27mars 2006 et dudispositif des conclusions signifiées par lesconsorts F. le 23juin 2010 repris dans lecorps du jugement entrepris que lesconsorts F. ont reconnu par actes extrajudi-ciaires aux époux. M., auxquels ils ont offertle paiement d’une indemnité d’éviction, lebénéfice du statut des baux commerciaux.N’ayant pas depuis adressé un nouveaucongé exposant le motif grave et légitimede refus de paiement d’une indemnitéd’éviction qu’ils avaient offert de régler, lesconsorts F. sont irrecevables à contesteraux preneurs l’application du statutsur labase des contestations de l’expert sur leuractivité commerciale de 2008 à 2011”. Ledroit au bénéfice de l’indemnité d’évictionest donc confirmé.2. Sur l’incidence du classement ISMH:Les bailleurs invoquaient ensuite le faitqu’ils ne pouvaient plus demander la démo-lition des constructions en raison du classe-ment de l’immeuble.“L’économie générale de ce contrat per-mettait aux bailleurs de récupérer un ter-rain nu après n’avoir perçu qu’un très faibleloyer [7620 par an] et aux locataires deprofiter des constructions acquises au prixattractif de 80000F en 1988, mais en subis-sant une condition de précarité et sans pou-voir espérer d’indemnité en fin de bail pourla perte des constructions. Cet équilibrevoulu par les parties a été modifié par l’ar-rêté d’inscription du bâtiment sur l’ISMHdu3août 1993 rendant la destruction de laconstruction impossible au regard desrègles découlant de cette inscription”.La cour observe que l’article 555 du codecivil est inapplicable en l’espèce, en particu-lier son alinéa3 car “les propriétairesn’ayant nullement préféré conserver la pro-JURISPRUDENCE
priété des constructionsmais cette conser-vation leur ayant été imposée par le fait duprince après qu’ils ont, dans un premiertemps, dans le congé mettant fin au bail,manifesté clairement leur volonté de voirdémolir les constructions”. […]La cour en déduit:“Il convient en conséquence d’infirmer lejugement entrepris et ce qu'il a dit que l’in-demnité d’éviction devait être évaluée,compte tenu de la situation actuelle desparties, selon les dispositions de l’article 555du code civil et, statuant à nouveau de direet juger que les époux M. ne peuvent pré-tendre à une indemnité pour la perte desconstructions acquises par eux le 21sep-tembre 1988.L’indemnité d’éviction sera évaluée confor-mément à l’article L 145-14 du code de com-merce et sera égale à l’indemnisation dupréjudice causé par le défaut de renouvel-lement du bail”.Observations:La solution de la cour d’ap-pel se fonde sur l’analyse de l’équilibrerecherché par le bail. Le bailleur acceptaitun loyer modique en échange de la facultéde pouvoir récupérer le terrain nu, débar-rassé des constructions. Le preneur profi-tait du loyer modique mais au prix d’unepropriété précaire pouvant se termineravec le bail sans indemnisation. C’est à lalumière de cet équilibre que la cour appré-cie l’élément nouveau apparu avec l’ins-cription du bâtiment construit au titre desmonuments historiques. Cette inscriptionempêchant la démolition, le bailleurn’avait plus le choix ouvert par l’article 555du code civil entre la démolition et laconservation du bâtiment. En conséquen-ce, la cour juge que le preneur ne peut pasprétendre à une indemnité pour perte desconstructions.S’agissant de la dénégation du droit austatut, il résulte de cet arrêt que le bailleurqui a offert à son locataire une indemnitéd’éviction ne peut pas en appel lui contes-ter le droit au statut.Sous-traitanceSous-traitants en cascade(Cass. Civ. 3e, 21 janvier 2015, n°31, FS-P+B,cassation, pourvoi n°13-18316)Une société de construction était titulairedu lot démolition-gros œuvre des travauxde restructuration et de réhabilitation d’unlycée. Elle avait sous-traité une partie duchantier à la société TPIB, laquelle avait faitappel à un sous-traitant (Unoule et Marti-neau) pour l’évacuation de terres endécharge. Le sous-traitant étant impayé, etla société TPIP en liquidation judiciaire, lesous-traitant avait déclaré sa créance et assi-gné la société GOC en paiement de dom-mages et intérêts. L’arrêt qui avait condam-né la société GOC est cassé:“Vu l’article 2 de la loi du 31décembre 1975,ensemble l’article 1382 du code civil […]Attendu que pour condamner la sociétéGOC à payer une certaine somme à la socié-té Unoule et Martineau, l’arrêt retientqu’en acceptant et en favorisant la présen-ce de la société Unoule et Martineau enqualité de sous-traitant de second rang sansla faire agréer auprès du maître de l’ouvra-ge, la société GOC a commis une faute àl’égard de la société Unoule et Martineau;Qu’en statuant ainsi, en faisant supporter àla société GOC l’obligation pesant sur l’en-trepreneur principal de présenter son sous-traitant à l’agrément du maître de l’ouvra-ge alors que la société Unoule et Martineauétait le sous-traitant de la société TPIB etnon de la société GOC, la cour d’appel a vio-lé les textes susvisés”. L’arrêt est donc cassé.Observations:L’entrepreneur principaldoit faire agréer son sous-traitant auprèsdu maître de l’ouvrage (art. 3 de la loi du31 décembre 1975). L’article 2 de la mêmeloi précise que “Le sous-traitant est consi-déré comme entrepreneur principal àl'égard de ses propres sous-traitants.” Lors-qu’il y a une succession de sous-traitants,comme en l’espèce, le sous-traitant qui faitlui-même appel à un sous-traitant est doncconsidéré comme entrepreneur principal.À ce titre, il lui incombe de présenter et defaire agréer son sous-traitant par le maîtrede l’ouvrage. La cour ne pouvait donc pascondamner l’entrepreneur principal pourune faute qu’il n’avait pas commise: c’étaitau sous-traitant considéré comme entre-preneur principal dans ses relations avecson propre sous-traitant qu’il revenait defaire agréer ce sous-traitant.Responsabilité des constructeursParticipation aux travaux dumaître de l’ouvrage(Cass. Civ. 3e, 21 janv. 2015, n° 39, FS-P+B, cas-sation partielle, pourvoi n°13-25 268)Une personne avait fait appel à une sociétéStar Bat pour un marché de travaux portantsur le gros œuvre et le second œuvre d’unemaison d’habitation tout en se réservant laréalisation des cloisons et de l’isolation desmurs périphériques. La maison ayant étévendue, l’acquéreur avait assigné son ven-deur en raison d’humidité en partie bassedes cloisons. La cour d’appel avait condamnéle constructeur à garantir le vendeur de sacondamnation. La Cour de cassation confir-me la décision sur ce point, mais la casse ence qu’elle avait mis l’assureur hors de cause:“Mais attendu qu’ayant relevé qu’il n’étaitpas établi que M. P. eût assumé une missionde contrôle des travaux de la société StarBat ou une mission de coordination desentreprises, ni qu’il fût intervenu dans lestravaux de gros-oeuvre confiés à cettesociété, la cour d’appel, qui a pu retenir quel’exercice de la profession de marchand debiens ne conférant pas de compétencenotoire en matière de construction, que M.P. n’avait pu s’assurer de la réalisation dudrainage ni de la conformité aux règles del’art du vide sanitaire et que la conceptionet la pose des cloisons n’étaient pas la cau-se directe des désordres, a pu en déduireque M. P. n’avait pas commis d’immixtionou de faute ayant concouru à la réalisationdes dommages;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé;Mais sur le premier moyen:Vu les articles L 241-1, L 243,8 et A 243-1 ducode des assurances;Attendu que pour mettre la société CoveaRisks hors de cause, l’arrêt retient que lasociété Star Bat a souscrit une garantie deresponsabilité décennale pour les opéra-tions de construction neuve de maisonsindividuelles qui n’est pas applicable à desmarchés de travaux;Qu’en statuant ainsi, alors que l’activité deconstructeur de maisons individuellesinclut la réalisation de travaux selon mar-chés, la cour d’appel a violé les textes susvi-sés”. L’arrêt est donc cassé en ce qu’il a misl’assureur hors de cause.Observations:L’arrêt se prononce donc surdeux points:- Sur l’étendue de la garantiede l‘assureurdu constructeur: il indique que l’assuranced’un constructeur de maison individuelles’étend aux contrats de travaux selon mar-chés (contrat d’entreprise) et n’est doncpas limitée aux contrats de construction demaison individuelle stricto sensu.- L’intervention du maître d’ouvrage sur lechantier, au motif qu'il s’est réservé unepartie de travaux ne suffit pas à exonérer leprofessionnel de sa responsabilité en cas dedommages. S’il est établi que la partie réser-vée par le maître d’ouvrage n’est pas la cau-se directe des dommages, la prise en chargepar le maître d’ouvrage d’une partie destrvaux n’exonère pas le professionnel de saresponsabilité. 3février 20153SOUS-TRAITANCE- RESPONSABILITÉJURISPRUDENCE
3février 20154Les sénateurs ont poursuivi le 15janvier lesdébats sur le projet de loi portant nouvelleorganisation territoriale de la République.L’article 2fait de la région la collectivité ter-ritoriale responsable des orientations depolitique économique.Marylise Lebranchu explique qu’il ne s’agitpas d’interdire (par exemple à une région des’occuper d’immobilier d’entreprise alorsque les collectivités décident de créer unepépinière d’entreprises) mais d’encourageret de permettre aux régions de jouer un rôlefort de stratégie industrielle (JO Sénat, déb.16 janv. 2015, p.124). La région doit avoirl’entière responsabilité des aides directes (ily a 6000 interventions économiques enFrance !). Philippe Adnot se demande si undépartement pourra continuer à acquérirl’immobilier d’une entreprise. Philippe Bas,président de la commission des lois,explique que le texte a supprimé la compé-tence économique générale des départe-ments mais sans supprimer les compétencesqui s’exercent au plus près des réalités éco-nomiques. Compétence de la région pourles aides à l’immobilierLa ministre ajoute que la région aura unecompétence exclusive pour définir l’orienta-tion des aides aux entreprises et à l‘immobi-lier (p.131). Les autres collectivités pourrontattribuer des aides mais dans le respect desorientations fixées par la région. Pour l’im-mobilier d’entreprise, seuls les EPCI à fisca-lité propre se voient réserver une possibilitéd’intervention autonome, encadrée par lesorientations du schéma.Les sénateurs ont examiné une séried’amendements sur le mode d’élaborationdu schéma régional de développement éco-nomique, d’innovation et d’internationalisa-tion (SRDEII) et l’article 2 a été voté.L’article 3décrit les compétences de larégion en matière d’aide aux entreprises. Ila été voté avec amendements (p.197).Jean-Marc Gabouty a soutenu un amende-ment (n°668) selon lequel la région a la res-ponsabilité des politiques du logement,pour décentraliser, mais il l’a retiré.L’article 3 bisnouveau donne compétence àla région en matière de service public del’emploi (vote p.222).L’article 4est relatif au tourisme, dont leschéma régional est élaboré par la région. Ila été voté le 16janvier (JO Sénat déb. 17 janv.p.252). La région est couverte par un planrégional de prévention et de gestion desdéchets (art. 5, voté p.260).Supprimer les CESER?Jacques Mézard a proposé (amendementn°43) de supprimer les conseils écono-miques et sociaux régionaux (CESER)notamment car “du fait de ce mode de dési-gnation qui constitue le moyen de faire plai-sir aux recalés du suffrage universel ou à desamis, les CESER ne sont pas un véritable ins-trument de réflexion et d’aide à la décision”(p.261). Mais il n’a pas été suivi (rejet,p.264).L’article 6concerne le schéma régionald’aménagement et de développement duterritoire. Il a été complété de plusieursamendements. L’un par exemple vise à faci-liter la conciliation du développement éco-nomique avec la protection de l’environne-ment dans les communes visées par la loiLittoral (n°935, voté p.291). L’article 6 a étévoté.L’article 7, également voté, vise la procédured’élaboration et de révision d’un schémarégional d’aménagement et de développe-ment du territoire. L’article 8concerne lestransports.Les intercommunalitésSuite des débats le 19janvier. Après lestransports, les sénateurs ont examiné letitreII intitulé “des intercommunalités ren-forcées”.Le Gouvernement propose à l’article 14(amendement n°1105) de fixer à 20000 habi-tants le seuil minimum des intercommunali-tés, mais avec de possibles adaptations pourles zones de montagne et une mesure transi-toire pour les intercommunalités constituéesdepuis le 1erjanvier 2012 afin, expliqueMarylise Lebranchu, de leur éviter derecommencer le travail. Mais les sénateursne l’ont pas suivie (rejet JO Sénat déb. 20janv. p.407). L’article 14, amendés plusieursfois, a été adopté.L’article 15concerne également les EPCI.AUSÉNATDÉBATSOrganisation territorialePoursuite de l’examen de la loi “NOTRe” au Sénat.Christian Favier voulait obtenir la suppres-sion de l’article (amendement n°875) aumotif qu'il renforce les pouvoirs des préfetsdans la mise en place des intercommunali-tés, mais il n’a pas été suivi (rejet p.465) etl’article a été voté.L’article 15 bissupprime une disposition ducode de l’urbanisme (art. L 122-3 IV dern.alinéa) selon laquelle un SCOT ne peut êtreétabli sur le périmètre d’un seul EPCI maisdot obligatoirement avoir un périmètre pluslarge. Il a été voté.Jean-Claude Gaudin a obtenu le vote d’unamendement (n°2) qui modifie la procédu-re d’adoption d’un PLU intercommunal afinde donner plus de pouvoirs aux maires enrevenant sur la loi du 27janvier 2014 relati-ve aux métropoles (p.474).L’article 16permet aux préfets de supprimerles syndicats intercommunaux dans undélai de deux ans après la publication duschéma départemental de coopération inter-communale. Il a été voté.L’article 17instaure un nouveau dispositifde rattachement intercommunal des com-munes isolées (vote p.479). Un article addi-tionnel (amendement n°462) permet auxcommunes de se retirer d’une communautéd’agglomération pendant la période d’unifi-cation des taux de cotisation foncière desentreprises. L’article 17 bisreporte d’un an lecalendrier d’achèvement de la rationalisa-tion de la carte des intercommunalités enIle-de-France.D’autres amendements ont été votés relatifsà la métropole d’Aix-Marseille.Rattachement des HLMMarie-Noëlle Lienneman a obtenu le voted’un amendement (n°188) concernant lerattachement des offices d’HLM aux inter-communalité. Il autorise le rattachement àplusieurs EPCI. Même vote pour l’amende-ment n°189 qui permet de constituer unsyndicat mixte entre plusieurs EPCI et d’yrattacher l’office HLM (p.506).L’article 18est relatif aux compétences desintercommunalités. Il a été amendé et voté.L’article 21voté le 21janvier, concerne lesregroupements communaux.A l’article 23, Eric Doligé conteste le trans-fert automatique de compétences départe-mentales vers les métropoles. L’article a étévoté (p.595). Marylise Lebranchu propose(amendement n°1104) de revenir sur la loiMATPAM pour le Grand Paris. A suivre.
Pourquoi les grands économistes sont-ilsd’aussi piètres conseillers? Se livrant au tradi-tionnel exercice de prévision de l’IEIF endébut d’année, Guy Marty s’interroged’abord sur cette énigme. Deux élémentsd’explication. Le premier est que la réalitééconomique n’est pas encore intégrée dansles manuels. Exemple: les banques centralesont pris le pouvoir. Ce fait n’est pas encoreintégré dans les manuels. Deuxième explica-tion; l’ambiance “mainstream” est très foca-lisée et réductrice. Elle est le plus mauvaisdes conseillers. Illustration; on se plaignaitdu prix excessif du pétrole et du niveau tropélevé de l’euro. Or l’un et l’autre ont baisséet on n’entend pas de cri d’allégresse ! C’estque, explique Guy Marty, nous sommes dansune phase de dépression qui nous empêched’entendre les bonnes nouvelles.Trois facteurs positifsGuy Marty insiste sur les trois élémentspositifs immédiats: 1. La baisse des prix dupétrole. Nous étions depuis 2007 dans unchoc pétrolier et celui-ci est arrivé à sa fin.2. La baisse de l’euro. Elle aide la compétiti-vité des entreprises et tempère l’effet défla-tionniste. 3. Les taux d’intérêt faibles. LaBCE inondant le marché de monnaie, c’estune condition favorable à la reprise du cré-dit bancaire et donc de l’investissement.Voici donc trois facteurs devraient per-mettre une reprise forte de la croissance.Mais il existe aussi des risques d’ajuste-ment. Le retournement brutal des prix dupétrole, pourrait provoquer des accidentsdans la sphère bancaire. L’évolution del‘euro comporte des risques pour les paystrès endettés en dollars; les taux d’intérêtfaibles comportent des risques à long ter-me. Ils provoquent notamment des effetspervers avec des transferts monstrueux despauvres vers les investisseurs riches.Mais en résumé, les conditions tant à longterme qu’à court terme sont très favo-rables et devraient permettre à la Francede connaître un taux de croissance de 2 ou2,5%. Il ne manque qu’un déclic !Sur la question de l’énergie, s’il note la pri-se de conscience utile des méfaits de lapollution, Guy Marty balaie les critiquesrelatives à l’épuisement des ressources: ilestime qu’on sera sorti de l’âge du pétroleavant l’épuisement des gisements et relèveque la première énergie consommée en2015 va rester… le charbon.Paris est devenu un hyper-centreLogements: quels enjeux pour la métropo-le francilienne? En examinant cette ques-tion, Gilbert Emont, senior advisor de l’IEIF,observe d’abord que la réforme territorialequi vient d’être adoptée n’a pas touchél’Ile-de-France. Et pourtant, si on analysel’aire urbaine de l’Ile-de-France, elle com-porte 1798 communes dont 1266 sontdans l’Ile-de-France, mais dont 532, soit untiers, sont hors de l’Ile-de-France. Et laréforme n’a donc pas tenu compte de laréalité économique de l’Ile-de-France.En parallèle, et alors que le départementest décrié, c’est avec les trois départementsde la petite couronne qu’on a créé lamétropole du Grand Paris. De plus, la villede Paris n’a plus de force d’entraînementsuffisante (avec 2,2millions d’habitants),face aux autres départements de l’Ile-de-France dont chacun a plus d’un milliond‘habitants.Il y a un risque d’effet “cocotte minute”qui fait monter les prix dans Paris, qui estdevenu un hyper-centre plus qu’une com-mune.Pour Gilbert Emont, il faudrait travaillersur un ensemble qui englobe tout le mar-ché et mettre en place une structure duGrand Paris. Plusieurs options sont pos-sibles: redonner un moteur puissant à laville centre (ce qui était le projet de Ber-trand Delanoë) ou jouer sur le polycentris-me en développant les grands pôles (Rois-sy, Saclay…). Mais il est surprenant queParis soit bloqué à sa surface actuelledepuis 1919 alors que dans le passé, sonétendue était modifiée plusieurs fois parsiècles.Pierre Schoeffler, senior advisor de l’IEIF,présente alors les prévisions de l’Institutpour 2015.Le contexte international devrait être lesuivant: croissance domestique soutenueaux États-Unis, atterrissage de la croissanceen Chine, situation contrastée chez les paysémergents. En Europe, on s’attend à unepolitique budgétaire expansionniste et unepolitique monétaire accommodante. Onpeut par ailleurs redouter les effets néga-tifs d’un rythme différent de croissanceaux Etats Unis et en Europe, un change-ment de régime de croissance en Chine etdes difficultés en Russie.Le scénario central pour la France serait lesuivant (voir tableau).Pour l’immobilier d’entreprise, l’activitédevait se maintenir, voire s’accélérer, avecune reprise des transactions. L’absorptionnette devrait être en légère croissance maisinsuffisamment pour exercer une pression àla hausse sur les prix. Les prix devraient êtrelégèrement en baisse dans le QCA. Les tauxde capitalisation devraient rester stables. Laperformance totale des bureaux primedevrait être de 4%.En logement, l’activité immobilière devraitrester déprimée dans le neuf mais les tran-sactions devraient reprendre dans l’ancien.Les prix des logements anciens devraientreculer de 2% en 2015, poursuivant le lentmouvement de baisse des prix.La production de logements devrait aug-menter mais uniquement à partir de2016et2017. Les rendements locatifs devraientremonter avec une stabilité des loyers.Pierre Schoeffler, analysant l’indice de sol-vabilité, observe qu’il ne relève pas de pro-blème de solvabilité pour l’ensemble de laFrance.La déflation est désastreuse pourl’immobilierEt le risque de déflation? Guy Martyindique que nos dirigeants, qui gardent lamémoire des années trente, sont trèsconscients des risques de la déflation etcherchent à l’éviter, mais Pierre Schoefflerdécrit l’expérience japonaise et observeque la déflation qu’a connue le Japon àpartir de 1998 (indice des prix à 97 en 2013pour une base 100 en 1998) a provoqué unécrasement des prix de l’immobilier: ils ontété divisés par deux dans le secteur rési-dentiel et par trois en immobilier d’entre-prise. La déflation est donc désastreusepour l’immobilier.Face à la première tentative de la BCE deracheter de la dette publique, l’expérienceaméricaine est plus encourageante. Eneffet, les Etats Unis ont connu quatrephases d‘achat de dette publique (QE -quantitative easing), mais cela a permis,après un relèvement des taux, une haussedes revenus locatifs. La sortie peut doncêtre vertueuse. 3février 20155PROSPECTIVERENCONTRETaux20152017Croissance0,8%1,2%Inflation0,5%0,7%Taux d’intérêt OAT0,7%0,9%Prévisions IEIFC’est un bel exercice d’optimisme que l’IEIF a proposé aux participants de sa matinée de prospective le 27janvier. Necroyez pas que cette analyse soit construite par le seul impact de volonté: elle est fondée sur des constats objectifs.Mais notre regard est tellement marqué de dépression que nous refusons de croire aux bonnes nouvelles!Guy Marty (IEIF): les conditions sont favorables à la croissance
3février 20156RÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations30 déc. 2014ANp.10830n°56427Daniel Boisserie,SRC, Haute-VienneRecours à l'architecteCultureLa réforme des autorisations d'urbanisme en 2011 amodifié le mode de calcul du seuil de recours obliga-toire à l'architecte, initialement fixé à 170m2deSHON. Un rapport conjoint de l'inspection du min-istère de la culture et de l'inspection du ministère dulogement propose de fixer ce seuil à 150m2de sur-face de plancher. La préconisation a été reprise parun rapport de Patrick Bloche sur la création architec-turale du 2juillet dernier. La concertation se poursuit.La réforme de la loi du 2juillet 2010 a de faitrelevé le seuil par réfé-rence à la nouvelle sur-face de plancher calculéau nu à l'intérieur desbâtiments, contraire-ment à la SHON quiintégrait les murs.30 déc. 2014ANp.10834n°65963Michel Lefait,SRC, Pas-de-CalaisRôle des architectes desBâtiments de FranceCultureL'ABF est chargé de veiller au respect de la réglemen-tation applicable aux espaces protégés. Le projetd'amélioration du processus d'autorisation de travauxen espaces protégés (ATEP) prévoit la mise en placed'un collège ABF sous l'autorité du directeur régionaldes affaires culturelles, notamment pourharmoniserle niveau d'exigence des actes émis.Le député soulignait queles exigences des ABF, par-fois excessives, sur le choixdes matériaux, bloquentcertains projets.30 déc. 2014ANp.10896n°60211Frédéric Lefebvre,UMP, Françaisétablis hors deFranceAssuranceemprunteurFinancesLa loi bancaire du 26 juillet 2013 a favorisé le libre choix du candidat à l'em-prunt de l'assurance lors de la souscription. L'article 54 de la loi du 17 mars 2014a complété le texte en permettant à l'emprunteur de substituer un contrat d'as-surance présentant le même niveau de garantie jusqu'à 12 mois après la signa-ture du prêt. L'article 54 interdit la perception de frais d'avenant au contrat deprêt consécutif à un changement de contrat d'assurance dans les 12 mois.30 déc. 2014ANp.10897n°60800Pierre Morel-A-L'Huissier,UMP, LozèreTaxe trottoir pourles établissementsbancaires?FinancesDans un arrêt du 31 mars 2014, le Conseil d'Etat a jugé que la seule présencesur le trottoir de la clientèle le temps d'une transaction bancaire ou commer-ciale n'est pas constitutive d'un usage privatif du domaine public. En con-séquence, la commune ne peut pas exiger la perception d'une redevancepour l'occupation du domaine public.30 déc. 2014ANp.10905n°66738Kléber Mesquida,SRC, HéraultGarantie des prêtsimmobiliersFinancesLa garantie de l'emprunteur est assurée soit par un cautionnement, soit par unehypothèque soit par un privilège de prêteur de deniers. Le cautionnementest lemécanisme le plus utilisé car le moins coûteux. L'UFC Que Choisir, à la suite deson étude de septembre 2014, a saisi l'autorité de la concurrence. Le Gouverne-ment examinera si des initiatives doivent être prises après cette expertise.1erjanv. 2015Sénatp.18n°12621Hervé Maurey,UDI, EureContentieux lié auxdécisions des ABFCultureChaque année, 400000 dossiers sont instruits par lesABF, soit 20 % des autorisations de travaux délivréesen France. La moitié fait l'objet d'un avis qui lie l'au-torité compétente pour délivrer l'autorisation detravaux. Le recours administratif préalable obliga-toire permet de contester l'avis de l'ABF. Il y a moinsde 100 recours par an. Le dossier est alors soumis àl'avis de la commission régionale du patrimoine etdes sites. Le préfet émet alors un avis qui se substitueà celui de l'ABF. Quant aux contentieux, ils sont trèsréduits: une dizaine de procédures par an.La réponse confirme quele juge peut condamnerl'Etat à indemniser ledemandeur en cas defaute (CAA Lyon 29novembre 2011).6 janv. 2015ANp.80n°61734Jean-PaulBacquet,SRC, Puy-de-DômeDélai de réalisation destravaux de mise auxnormes de l'assainisse-mentnon collectifEcologieL'obligation de réaliser les travaux dans un délai de 4 ans ne s'appliquequ'aux particuliers en cas de danger pour la santé des personnes ou unrisque avéré de pollution. En cas de non-conformité sans danger, les travauxsont à réaliser sans délai précis, sauf en cas de vente de l'immeuble où lestravaux doivent être faits dans un délai d'un an après la vente. En l'absenced'installations, les travaux doivent être faits dans les « meilleurs délais ». Cedélai est à l'appréciation des SPANC mais il doit êtreinférieur à un an.6 janv. 2015ANp.90n°23254Frédéric Roig,SRC, HéraultIndividualisation desfrais de consommationd’eauEcologieTout service de distribution d'eau est tenu de procéder à l'individualisationdes contrats de fourniture d'eau dans les immeubles collectifs d'habitation, sile propriétaire en fait la demande. Il peut être défini un barème particuliertenant compte du nombre de logements (art. L 2224-12-4 du CGCT). La col-lectivité peut instituer une partie fixe sans méconnaître le principe d'égalité.6 janv. 2015ANp.93n°63813Guénhaël Huet,UMP, MancheSuppression du COSLogementLa loi Alur a supprimé le coefficient d'occupationdes sols pour favoriser la densité. Le législateur n'apas souhaité prévoir de dispositions transitoires.Les projets arrêtés de PLU ayant conservé des COSdoivent donc faire l'objet d'un nouvel arrêt s'ilsn'ont pas été approuvés avant le 27 mars 2014.Le député se plaignaitdes coûts que voientsupporter les communesqui doivent revoir leurprojet.6 janv. 2015ANp.96n°65236Laure de la Rau-dière,UMP, Eure-et-LoirRépartition de la rede-vance d'enlèvement desordures ménagèresEcologieLa répartition de la TEOM incitative doit être faite en fonction de la valeur loca-tive (art. L 1522 bis du CGI). Mais la loi ne prévoit pas de règle de répartitionpour la redevance. Il appartient donc au gestionnaire des résidences d'arrêterles règles de répartition. Il peut être tenu compte du nombre d'habitants, de laconsommation d'eau. Des badges ou des sacs payants peuvent être distribués.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
3février 20157NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAUSÉNATCHIFFRESCabinets ministérielsCulture: Sébastien Soriano quitte sesfonctions de conseiller spécial au cabinetde Fleur Pellerin. (Arrêté du 14janvier 2015,J.O. du 20janvier, @)Justice: Il est mis fin aux fonctions d'EricLafontaine, conseiller affaires réservées aucabinet de Christiane Taubira. (Arrêté du22janvier 2015, J.O. du 23janvier, @).Économie et budget: Pierre Collinquitteses fonctions de conseiller spécial fiscalitétant au cabinet de Michel Sapin qu’aucabinet de Christian Eckert. (Arrêté du22janvier 2015, J.O. du 23janvier, @)Administration centraleOutre-mer: Agnès Fontanaest nomméesous-directrice des affaires juridiques et ins-titutionnelles à la direction générale desoutre-mer, à l'administration centrale duministère de l'intérieur et du ministère desoutre-mer. (Arrêté du 23janvier2015, J.O.du 25janvier, @).MagistratureTGI: Sont nommés présidents de tribu-naux de grande instance: Matthieu Duclos(Avesnes-sur-Helpe), Laurent Sabatier(Mamoudzou) et Cécile Leingre (Papeete).(Décret du 20janvier2015, J.O. du 22janvier,@).Conseil d’État: Denis Piveteauest nom-mé président de sous-section de la sectiondu contentieux du Conseil d'Etat.(Arrêté du 20janvier2015, J.O. du 22, @).Organismes publicsADEME: Nicole Klein est nommée admi-nistrateur de l'Agence de l'environnementet de la maîtrise de l'énergie, représentantle ministre de l'intérieur. (Décret du 19jan-vier2015, J.O. du 21janvier, p.933).Charges locatives: validation del'article L 442-3 du CCHPlus de 200 personnes physiques etdiverses associations de consommateursavaient engagé un recours devant leConseil constitutionnel pour contester lavalidité de l'article L 442-3 du CCH. Ellescritiquaient le mode de récupération descharges de chauffage pour les organismesHLM en ce que le bailleur peut, s'il est faitappel à un réseau (gaz, électricité ou éner-gie calorifique), récupérer la totalité de ladépense, alors que le bailleur ne peutrécupérer qu'une partie de la dépense(combustible, fourniture d'énergie,dépenses d'exploitation, d'entretien etmenues réparations), s'il fait appel à unautre mode de chauffage.Le Conseil constitutionnel valide cetarticle: « Considérant que le principed'égalité devant la loi n'impose pas que lesrègles de récupération des charges loca-tives pour les dépenses liées au chauffagesoient identiques quel que soit le mode dechauffage retenu; que les dispositionscontestées incitent à recourir aux énergiesde réseau dans un but de protection del'environnement; que la différence de trai-tement qui en résulte, s'agissant descharges que l'organisme d'habitations àloyer modéré peut récupérer auprès de seslocataires, est en lien direct tant avec unedifférence de situation qu'avec l'objectifd'intérêt général que le législateur s'estassigné; que le grief tiré d'une atteinte auprincipe d'égalité doit donc être écarté ».La décision valide aussi son application auxcontrats en cours.(Décision n°2014-441/442/443 QPC du 23jan-vier2015, J.O. du 25janvier, p.1151).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 588UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.Normes d’hôtellerieGilbert Bouchet interpelle le Gouvernementsur l’asphyxie des hôtels par l’inflation desnormes. Au nom du secrétaire d’État, Mat-thias Fekl, Annick Girardin répond qu’à lasuite des travaux menés par Thierry Man-don, une loi d’habilitation procédera parvoie d’ordonnance pour mettre en place desmesures d’allégement des contraintes et desformalités, en tenant compte des demandesdes professionnels issues des assises du tou-risme. (JO Sénat déb. 21 janv. p.419).Logements sociaux dans lescommunes ruralesDaniel Laurent souligne les difficultés descommunes qui doivent construire des loge-ments sociaux dans les secteurs visés par laloi Littoral. Silvia Pinel répond que le Gou-vernement entend rester ferme sur l’applica-tion de la loi (objectif de logements sociauxa été porté à 25% par la loi du 18jan-vier2013). Or sur les 1022 communes sou-mises à une obligation de construction, 600communes n’ont pas respecté leur objectiftriennal. 200 communes devraient êtreconsidérées comme carencées (JO Sénat déb.21 janv. p.436).Moins de 300000 logements en2014En 2014, il y a eu 381100 logements autori-sés en France, un chiffre en baisse de -12,0%par rapport à 2013. La baisse est particulière-ment sensible dans le secteur de l’individuelgroupé (-26,3%) et dans une moindre mesu-re dans l’individuel pur (-16,3%), alors queles logements collectifs reculent de -8,8%.Quant aux mises en chantier, elles descen-dent à 297500 logements pour l’année 2014(-10,3%). Ce chiffre rassemble les logementsindividuels (126800 logements), en recul de -19,1%, les logements collectifs 147100 loge-ments, en baisse de -6,0%. Seuls les loge-ments en résidence (23700) sont en progres-sion (+26,0%).(Statistiques ministère du logement 27janv. 2015).
3février 20158ACTUALITÉRÉPONSESJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRemise en cause de l'APL pourles étudiants?Le Gouvernement n'envisage pas deremettre en cause le dispositif des aides aulogement dont bénéficient les étudiants,boursiers ou non. L'APL représente un bud-get de 1,7 milliard d'euros pour 800000étudiants. Le Gouvernement a fixé unobjectif de création de 40000 places nou-velles en CROUS pendant le quinquennat.(Rép. du minstère de l’éducation nationale àPatrick Hetzel, J.O. AN Q, 30 déc. 2014,p.10872, n°54164).Garantie universelle des loyers(GUL)Sylvia Pinel répond à François Brottes quele dispositif de la GUL est « relativementcoûteux et lourd à mettre en place ». LeGouvernement a souhaité recentrer ce dis-positif. A la rentrée 2014, la caution locati-ve étudiante (Clé) a été généralisée à tousles étudiants qui n'ont pas de garant, quelsque soient leurs revenus. En décembre2014, les partenaires d'Action logement sesont engagés pour un dispositif à destina-tion des jeunes salariés et de ménages ensituation de précarité. Il doit être opéra-tionnel au plus tard en janvier 2016.(JO AN Q 30 déc. 2014, p.10925, n°64123)Transformation d'une caserne encopropriétéLe statut de la copropriété est incompa-tible avec celui de la domanialité publique.(CE, 11février 1994). Un bien du domainepublic doit donc être déclassé avant d'êtretransformé en copropriété. Le déclasse-ment doit être exprès ; il ne peut être tacite (CE, 15février 2012).(Réponse du ministère de l’intérieur à Marie-Jo Zimmermann, J.O. AN Q, 6 janvier 2015, p.86, n° 60794).Pierres d’Or 2015Xavier Lépine, président du directoirede La Française a reçu le 28janvier, lapierre d’Or 2015 du professionnel del’année. Désigné par les lecteurs d’Im-moweek.Ont également été récompensés cetteannée: la fondation Louis Vuittonpourson bâtiment du bois de Boulogne (prixspécial du jury), Thierry Laroue-Pont,président de BNP Paribas Real Estate(manager), Nathalie Robin, directeurimmobilier de BNP Paribas Cardif (inves-tisseur), Stéphane Theuriau, présidentdu directoire de Cogedim (promoteur),Diane Becker, associée, Heud of interna-tional investment de Catella PropertyGroup (conseil), Dominique Ozanne,directeur général de Foncière des Murs(asset, property, facility manager) etEntrepôt Mac Donald, Icade / BNP Bari-bas Promotion Immobilier d’entreprise /Altarea Cogedim (programme).Moral des professionnelsle Crédit foncier a publié le 7janvier unenouvelle étude portant sur le moral desprofessionnels de l’immobilier.Constat: 61% des professionnels considè-rent que le marché s'est détérioré au coursdes quatre derniers mois. Perspectives: pour 57% des profession-nels, les prix du neuf vont rester stables. Levolume des transactions devrait être stable(40% des réponses) ou diminuer (39%).Ils sont moins nombreux à pronostiquerune baisse des prix dans l’ancien (52%).Quant au volume des ventes dans l’ancienil devrait être stable (48% des réponses)ou en baisse (30%).Les professionnels de l’immobilier sedisent pessimistes (64% et particulière-ment dans le Nord, 73%). La raison invo-quée en premier à l’appui de cette opi-nion est le contexte économique de laFrance, puis l’évolution du pouvoir d’achatdes ménages.(Étude CSA / Crédit Foncier).Le marché de bureaux selonKnight FrankLa demande placée a progressé de 13%en 2014 (2,1millions de m2en Ile-de-Fran-ce); cette hausse s’expliquant par unretour des grands utilisateurs. Le quartierde la Défense a largement bénéficié de ceretour (+133%) avec des loyers assagis(500/m2/an). Le quartier central desaffaires est également en progression(+17%).Le loyer moyen en Ile-de-France est de310/m2/an. Le loyer prime du QCA s’estmaintenu à 750. À la Défense, si le loyerhaut de gamme a légèrement progressé à540, la plupart des transactions se sontréalisées à 500.Le taux de vacance est de 7,3% et l’offredisponible frôle les 4 millions de m2.Pour 2015, le conseil prévoit une demandeen légère hausse (de 2,2 à 2,4millions dem2). Si l’offre est en hausse (1,4million dem2à livrer), l’essentiel est déjà commercia-lisé (70%).Quant au marché de l’investissement, ilest en forte hausse de 43%, avec 16,7mil-liards d’euros investis en Ile-de-France.L’année a été marquée par de grossesopérations comme la vente de ChœurDéfense à Lone Star (1,3milliard d’euros)ou la cession de Beaugrenelle (700mil-lions).Les investisseurs sont Français pour 57%,mais il faut noter le retour des Américains.Pour 2015, Knight Frank estime que lemarché de l’investissement pourraitatteindre 14 à 15milliards d’euros.(Communiqué du 27janvier2015).Transition énergétique Le projet de loi sur la transi-tion énergétique sera examiné parle Sénat à partir du 10février.Sylvia Pinel prend sesdistances sur le rapportlogementA la suite de la publication (lesÉchos du 30janvier) d’un rapportsur le logement qui préconise deréduire les dépenses publiquesdans le secteur (baisse de l’APLnotamment), la ministre du loge-ment a publié un communiqué pourpréciser que ce document n’expri-mait pas la position du Gouver-nement. Sylvia Pinel indiquequ’un groupe de travail sur lesAPL sera constitué la semaineprochaine.Quant à la mutualisation de latrésorerie des HLM, elle est déjàengagée, ajoute la ministre.(Communiqué du 30janvier2015).Hausses des plaintes de locatairesselon la CGLLe baromètre annuel que consacre la CGLaux plaintes des usagers du logementmontre en 2013 une hausse de 30% desréclamations par rapport à 2012.Les trois quarts des demandes concernent lesecteur locatif. Le premier sujet de conten-tieux concerne le dépôt de garantie (non-res-titution par le bailleur (16% des demandes).Viennent ensuite les troubles de jouissance(9%, mais en forte baisse) puis les chargeslocatives. Il s’agit le plus souvent d’unedemande de régularisation de charges sur 5ans. (Etude publiée le 26janvier 2015).