– 2 – Jurisprudence –
Logement foyer : Résiliation pour un hébergement non autorisé
Bail en général : Congé irrégulier du preneur: indemnisation du bailleur
Baux commerciaux : Pas de statut faute de clientèle propre / Pas de plafonnement pour les baux ayant duré plus de 12 ans
Voisinage : Le droit d’obtenir l’élagage des arbres du voisin est constitutionnel
– 4 – Au Sénat –
La loi sur la transition énergétique au Sénat : Les objectifs du projet de loi / Vers une obligation de travaux lors d’une vente / Construire en sur-
plomb chez le voisin? / Faciliter l’isolation des bâtiments / Le carnet numérique du logement
– 6 – En bref –
Réactions et propositions: Medef / ARC / CLCV
– 7 – Nominations – Agenda –
Cabinets ministériels / Catastrophes naturelles
– 8 – Rencontre –
Clameur : l’activité du marché locatif privé repart, sans hausse de loyer.
Présentation des résultats par Michel Mouillart, professeur à Paris Ouest
17mars 20152LOGEMENTFOYER-BAUXCOMMERCIAUX▲Logement foyer■Résiliation pour un hébergementnon autorisé(CA Paris, Pôle 1, ch. 2, 5mars 2015,n°13/21649)Une personne était hébergée dans un loge-ment foyer en vertu d’un contrat de résiden-ce de juillet2011. Or le bailleur avait consta-té que l’occupante hébergeait sans autorisa-tion M. D. avec qui elle s’était mariée en jan-vier2012. En juin2012, le bailleur avait doncmis en demeure l’occupante de faire cessercette situation puis l’avait assignée devant lejuge des référés. Celui-ci avait rejeté lademande en raison d’une contestationsérieuse. La cour d’appel infirme la décisionau motif que l’article 849 al. 1 du CPC permetau juge de prescrire des mesures conserva-toires, même en présence d’une contestationsérieuse. L’arrêt se fonde sur l’article R 633-9du CCH qui autorise un hébergement tem-poraire mais limité à trois mois et sur l’articleL 633-3 qui permet la résiliation du contraten cas d’inexécution par l’occupant d’uneobligation lui incombant.“Considérant [que le contrat] n’est pas […]soumis au droit commun du bail défini parle code civil ni au droit des baux d’habitationdécoulant de la loi du 6juillet 1988, de sor-te que le droit d’occupation accordé à unepersonne célibataire ne s’étend pas à sonconjoint en cas de mariage postérieur à laconclusion du contrat d’hébergement etqu’à tout le moins MmeD. a commis un man-quement contractuel en n’informant pasAdoma de son changement de situation:Que le maintien d’un tiers, fût-ce son époux,dans la chambre mise à la disposition deMmeD. ne permet pas de respecter les impé-ratifs fondamentaux d’hygiène et de sécuri-té d’un type de foyer logement du type decelui occupé par l’intimée;Que celle-ci n’établit pas avoir mis à profit laprésente instance en appel pour accomplirde quelconques démarches afin de bénéfi-cier des mesures prévues par la loi sur ledroit au logement opposable, ou à tout lemoins pour se voir attribuer à bref délai unrelogement, fût-il provisoire, compatibleavec sa situation matrimoniale;Considérant que dès lors la résiliation ducontrat d’hébergement et l’expulsion deMmeD. n’apparaissent pas disproportionnéesà son droit au respect de sa vie privé et fami-liale […] et que l’occupation des lieux eninfraction flagrante avec les dispositionscontractuelles liant les parties constitue enelle-même un trouble manifestement illiciteque le juge des référés a le devoir de fairecesser”.Observations:L’article 633-9 du CCH pré-voit les conditions dans lesquelles la person-ne logée en logement foyer peut hébergerdes tiers, en renvoyant pour le détail aurèglement intérieur. La sanction de la viola-tion de cette obligation est rigoureuse,c’est la résiliation du contrat et l’expulsion.Cet arrêt interprète le texte strictement enl’appliquant y compris au conjoint de lapersonne logée, relevant que ni le codecivil (art. 1751) ni la loi de 1989 ne sontapplicables aux logements foyers.Bail en général■Congé irrégulier du preneur;indemnisation du bailleur(CA Paris, Pôle 4, ch. 4, 3mars 2015,n°13/12736)Un bail portant sur 310 m2de bureaux avaitété conclu à compter de janvier 1992 entreune SCI et un centre hospitalier pour 3, 6 ou9 ans, “renouvelable par tacite reconductionavec faculté pour chaque partie de faire ces-ser la location à chacune des périodes trien-nales” avec 6 mois de préavis. Le preneuravait donné congé le 28juin 2010 pour fin2010 afin de “mettre fin à la reconductiondu bail”. Il soutenait que le bail s’était taci-tement reconduit en 2001, pour une duréeindéterminée ce qui lui permettait de don-ner congé avec six mois de préavis, en sefondant sur l’article 1736 du code civil. Lacour d’appel rejette cette prétention enappliquant le bail relevant du code civil. “Considérant […] qu’il résulte des termesmêmes de cette clause […] que le bail s’esttrouvé reconduit dans les mêmes termesque le bail initial successivement le 1erjanvier2001 et le 1erjanvier 2010, par périodes trien-nales, la faculté pour chacune des parties dedonner congé à chacune des périodes trien-nales au moins six mois à l’avance étant clai-rement stipulée aussi bien pour l’exécutiondu bail initial que pour celle du bail tacite-ment reconduit, comme en l’espèce;Qu’enfin, […] l’établissement public de san-té de Ville Evrard ne peut se prévaloir du sta-tut des baux professionnels, alors qu’il estspécifié au […] bail que le preneur devra uti-liser les locaux à usage exclusif de bureaux;Qu’en conséquence, [le preneur] n’était pasfondé à donner congé pour le 31décembre2010, la date d’effet de son congé devantêtre reportée au 31décembre2012”.La cour rejette la demande de requalificationen bail commercial, au motif que le bail faitréférence au code civil et non aux textes gou-vernant le statut des baux commerciaux, que“la destination des locaux à usage exclusif debureaux contractuellement stipulée est sansrapport avec le statut de bail commercial,dont l’appelante prétend avoir cru à l’appli-cation au bail en cause, et ne constitue ni uncritère ni même l’indice de l’application d‘untel statut”. La cour écarte encore les clausessur la mise à charge du preneur de la taxe surles bureaux ou l’usage des périodes triennaleset relève que: “aucune des parties n’avait laqualité de commerçant et qu’aucune activitécommerciale n’était prévue dans les lieuxloués. L’arrêt statue enfin sur l’incidence del’irrégularité du congé:“Considérant que […] c’est aussi à jute titreque le premier juge a condamné l’établisse-ment public de santé de Ville Evrard à payerà la société Faucon la somme de 24297€ àtitre de dommages et intérêts destinée àcompenser la différence entre le loyer qu’ilaurait dû régler et le montant inférieur duloyer du nouveau preneur;Qu’en procédant à cette relocation antici-pée, la société Faucon a en effet diminué lemontant de la créance dont elle pouvait seprévaloir auprès [du locataire] et que lemoindre prix du nouveau loyer est généra-teur pour cette société d’un préjudice quel’appelant est tenu de réparer puisqu’il trou-ve son origine dans son départ prématuréen méconnaissance de ses obligations”.Observations:Plusieurs règles à retenir decette décision.- Sur le régime juridique applicable aucontrat: s’agissant de locaux de bureaux, lalocation entre une société civile et un éta-blissement public de santé qui n’ont ni l’unni l’autre la qualité de commerçant, le statutdes baux commerciaux ne s’applique pas.- Sur l’irrégularité du congé: le congé irré-gulier pour être donné à une date préma-turée voit ses effets reportés à la date àlaquelle il aurait dû être donné (jurispru-dence constante. Exemple: CA Paris, 7 déc.2011, Loyers et copr. 2012, n°238).- Sur l’effet de l’irrégularité du congé: lebailleur peut obtenir indemnisation de laperte du loyer correspondant. S'il reloue leslocaux pendant la période litigieuse, mais àun moindre prix que le loyer du locatairesortant, celui-ci est tenu de l’écart de loyer. Baux commerciaux■Pas de statut faute de clientèlepropre(CA Paris, Pôle 1, ch. 2, 5mars 2015,n°13/21573)Le GIE des commerçants d’un centre com-mercial (Belle Épine) avait conclu avec uneJURISPRUDENCE société Ramtef un contrat lui permettants’assurer un “service voiturier et moturier” àl’entrée du centre. Pour cela, un espace d’ac-cueil à l’entrée de la galerie était mis à sa dis-position, ainsi qu’un parking réservé au voi-turage. Le contrat avait été conclu en 2009pour deux ans puis prolongé par deux ave-nants jusqu’à fin 2012. Or en octobre2012,la société Ramtef demandait le bénéfice dela propriété commerciale.Alors qu’en première instance, le juge desréférés avait rejeté la demande d’expulsionformulée par le bailleur, la cour d’appel infi-me la décision:Comme dans l’arrêt sur le logement foyer(voir page précédente), la cour indique enpréambule que l‘article 809 du CPC permetau juge de référés de prescrire des mesuresde remise en état qui s’imposent pour fairecesser un trouble manifestement illicite etque “l’existence d’une contestation sérieusene fait aucunement obstacle au prononcéde telles mesures”.La cour analyse ensuite si les conditions d’ap-plication de l’article L 145-1 du code de com-merce sont remplies.“Considérant que selon la convention liant endernier lieu le GIE de Belle Épine et la sociétéRamtef l’activité principale de voiturier etmoturier qu’elle exerce dans le centre com-mercial a pour objet “d’assurer un meilleurconfort aux clients du centre”, les véhiculesétant pris en charge à l’arrivée de ceux-ci puis“garés et restitués à leur propriétaire lors deleur sortie de la galerie marchande”;Qu’ainsi, ce service s’adressait exclusive-ment aux clients de centre commercial, dontles véhicules étaient pris en charge pendantle temps de leur présence dans les galeriescommerciales”,Considérant qu’en outre la société Ramtef aété autorisée à mettre en place un “servicemanuel de nettoyage des voitures apparte-nant aux clients du centre commercial” […],service ainsi destiné, selon le contrat, aux per-sonnes se rendant dans le centre commercial,soit pour y effectuer des achats, soit pour s’ypromener, et non à une clientèle personnel-le de la société Ramtef, qui ne produit aucu-ne pièce qui puisse être de nature à corrobo-rer ses affirmations selon lesquelles ellebénéficierait d’une clientèle spécifiquevenue spécialement dans le centre dans l’in-tention première de bénéficier d‘un servicede nettoyage à la main des véhicules,Qu’à cemanque évident de clientèle propres’ajoute l’existence de contraintes incompa-tibles avec le libre exercice des activités de lasociété Ramtef, puisque les tarifs des mis-sions de voiturier et moturier et ceux du ser-vice de nettoyage à main des véhiculesétaient fixés et révisés par la société Ramtef,mais avec l’accord préalable du GIE de BelleEpine”.La cour relève encore que le contrat impo-sait des règles sur l’effectif et la présentationdu personnel et en déduit que “ce faisceaud’éléments suffit à démontrer que la sociétéRamtef n’exploitait pas de fonds de com-merce au sein du centre commercial”. Le GIEétait donc fondé à faire cesser le contrat. Lacour accorde à la société un délai de six moispour cesser ses activités.Observations:Pour bénéficier du statut desbaux commerciaux, le preneur doit exploi-ter un fonds de commerce en ayant uneclientèle propre. Cette règle pose le problè-me des commerçants installés dans unegalerie commerçante. La Cour de cassationa jugé que bénéficie d’une clientèle proprela station de lavage, implantée en extrémi-té d’un centre commercial, fonctionnant 7jours sur 7, et 24heures sur 24, l’intentionde procéder au lavage de son véhicule nese confondant pas nécessairement avec cel-le de venir faire ses courses (Civ. 3e, 23 nov.2004). À l’inverse, un photomaton dans uncentre commercial n’a pas de clientèle per-sonnelle (CA Nîmes 12janvier2012, AJDI2013, 202).Le locataire doit par ailleurs disposer d’uneautonomie de gestion. Le statut peut êtredénié si l’exploitation du fonds est soumiseà des contraintes incompatibles avec lelibre exercice de son activité (Civ. 3e, 19janv. 2005 pour un commerce intégré à unhôtel). Il existe de nombreux arrêts en cesens. L’arrêt rapporté confirme cette analy-se: privé d’une clientèle propre et soumis àdes contraintes incompatibles avec le libreexercice de son commerce, le locataire nepouvait bénéficier du statut.■Pas de plafonnement pour lesbaux ayant duré plus de 12 ans(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 4mars2015,n°13/04206)Un bail portant sur des locaux de bureauxavait été renouvelé en novembre 1993 ettacitement prolongé à compter denovembre 2002. En octobre 2011, le bailleuravait adressé à son locataire un congé avecoffre de renouvellement à effet de juin2012. Le bailleur avait alors assigné le loca-taire pour obtenir la fixation du loyer à lavaleur locative.La cour d'appel donne gain de cause aubailleur sur le principe mais renvoie à uneexpertise pour la fixation du loyer:“Le jugement en ce qu’il a relevé que le bailayant duré plus de douze années, les dispo-sitions de l’article L 145-34 du code de com-merce qui prévoient le plafonnement duloyer du bail renouvelé en l’absence demodification des éléments mentionnés aux1° à 4° de l’article L 145-34 du code de com-merce ne trouvent pas à s’appliquer et quele loyer doit être fixé à sa valeur locative,doit être approuvé, étant relevé en outreque la destination du bail est susceptible derecevoir la qualification d’activité exclusive-ment de bureaux”.En revanche, le jugement est infirmé en cequ’il avait fixé une valeur locative en se fon-dant sur des documents insuffisants. Il s‘agis-sait de prix moyen fournis par une agenceimmobilière et un descriptif de l’immeubleémanant du notaire ne faisant apparaîtreque “de manière approximative” la surfacequi était louée à ce locataire. La cour désigneun expert pour déterminer la valeur locative.Observations:L’article L 145-34 in fine pré-voit que le plafonnement ne s’applique paslorsque “par l’effet d’une tacite prolonga-tion, la durée du bail excède douze ans”.La Cour de cassation a confirmé la validitéde ce dispositif car tous les preneurs peu-vent à l’expiration de leur bail demander lerenouvellement pour éviter la prolongationtacite (Cass. QPC 5 oct. 2010).Quant aux locaux de bureaux, ils sontexclus du plafonnement en application del’article R 145-11.Voisinage■Le droit d’obtenir l’élagage desarbres du voisin est constitutionnel(Civ. 3e, 3mars 2015, n°356, F-P+B, non-lieu àrenvoi, n°14-40051)La Cour de cassation a rejeté une demandede renvoi au Conseil constitutionnel portantsur l’article 673 du code civil, qui permet àun propriétaire d’exiger de son voisin qu’ilfasse procéder à l’élagage des arbres sur-plombant sa propriété.La Cour de cassation juge que la question neprésente pas de caractère sérieux- au regard de l’article 2 et 17 de la déclara-tion des droits de l’homme car:“les dispositions législatives en cause quin’ont ni pour objet ni pour effet de priver lepropriétaire des arbres de son droit de pro-priété, maisseulement d’en restreindrel’exercice, tendant à assurer des relations debon voisinage par l’édiction de règles rela-tives aux végétaux débordant les limites depropriété, proportionnées à cet objectifd’intérêt général”,17mars 20153BAUXCOMMERCIAUX-VOISINAGE▲JURISPRUDENCE▲ 17mars 20154Les sénateurs ont abordé le 10février l’exa-men du projet de loi relative à la transitionénergétique pour la croissance verte, adoptéle 14octobre par les députés.La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, enprésente les objectifs: réduire les émissionsde gaz à effet de serre, garantir l’indépen-dance énergétique, stimuler l’innovation,protéger le pouvoir d’achat des Français etnous doter d’une législation “qui seraitl’une des plus avancées du monde” (JOSénat 11 fév. p.1343). La ministre salue letravail de ses prédécesseurs, Chantal Jouan-no et Jean-Louis Borloo. Elle se réjouit dusuccès de l’appel à projet “territoires à éner-gie positive pour la croissance verte” qui asuscité les candidatures de plus de 500 terri-toires.Les objectifs sont de réduire la consomma-tion énergétique de 50% entre2012 et2050,baisser la consommation d’énergie fossilede 30% et réduire l’émission de gaz à effetde serre de 40% en 2030. La part des éner-gies renouvelables devrait atteindre 32% dela consommation d’énergie en 2030, enréduisant la part du nucléaire dans la pro-duction d’électricité.La rénovation énergétique des bâtimentsfigure dans le titreII. le texte vise aussi àdiminuer la production de déchets: diminu-tion d’ici 2025 de la moitié des déchets misen décharge et valorisation de 70% desTRANSITIONÉNERGÉTIQUEAUSÉNATLa loi sur la transition énergétique au SénatLes sénateurs ont examiné le projet de loi sur la transition énergétique, précédemment voté par les députés. Le texte a été for-tement complété lors de son passage à l’Assemblée: le texte présenté en séance publique comporte 186 articles. La rénovationdes bâtiments a fait l’objet de débats nourris.- Ni au regard des articles1 à4 de la Chartede l‘environnement car le texte “a un carac-tère supplétif, n’autorise l’élagage desbranches que sous réserve que ces planta-tions ne fassent pas l’objet de stipulationscontractuelles ou d’une protection en appli-cation de règles particulières et qu’eu égardà l’objet et à la portée de la dispositioncontestée, l’élagage des arbres qu’elle pré-voit ne peut avoir de conséquences sur l’en-vironnement”.Observations:Cette décision conforte ledroit du propriétaire d’obtenir l’élagage desarbres du voisin qui surplombent sa proprié-té. La Cour de cassation est vigilante pour lapréservation de ce droit. Elle a par exemplejugé que le droit d’obtenir l’élagage estimprescriptible (Civ. 3e, 16janvier 1991). ●▲déchets du bâtiment. Il est aussi prévu unchèque énergie pour lutter contre la précari-té énergétique.La ministre annonce par ailleurs la simplifi-cation de l’éco-PTZ qui pourra bénéficier à100000 opérations de rénovation cetteannée.■Les apports de la commissionLadislas Poniatowski, rapporteur, rappelleque la France doit accueillir en fin d’année laprochaine conférence sur le climat (COP 21),et que la commission des affaires écono-miques soutient les mesures de rénovationthermique des bâtiments (p.1347). Il s’inter-roge toutefois sur le réalisme des objectifs deréduction de la consommation d’énergie.Le texte initial, 64 articles, en comportait 173après son vote à l’Assemblée et 186 aprèsson passage en commission.Concernant l’isolation des bâtiments parl’extérieur et la faculté de déroger aux règlesd’urbanisme pour la réaliser, la commissiona choisi de laisser aux maires la faculté d’ac-corder la dérogation et de ne pas imposer detechnique particulière d’isolation lors d’unravalement important de façade. La com-mission a précisé le contenu du carnetnumérique de suivi et d’entretien du loge-ment. Il contiendra notamment les diagnos-tics que les particuliers doivent déjà réaliser(DPE, état d’installation intérieure d’électri-cité notamment). Le texte prévoit aussi lamise en place de plateformes territoires de larénovation énergétique pour apporter desconseils aux consommateurs. Dans lescontrats de prestation visant à améliorer laperformance énergétique d’un bâtiment, leprestataire devra s’engager sur un niveau deperformance énergétique ou environnemen-tale.La commission a aussi instauré un régimede sanction administrative en cas de man-quement à l’obligation d’installation du sys-tème de comptage de la consommation dechaleur, d’électricité et de gaz.Pour la garantie décennale, la commission asupprimé la disposition prévoyant sonapplication en cas de non-respect de la régle-mentation thermique.Catherine Morin-Desailly, présidente de lacommission de la culture, évoque le problè-me des bâtiments anciens qu’il faut rénover,soulignant que l’isolation par l’extérieurn’est pas adaptée. Les zones d’intérêt patri-monial, et le bâti ancien dans son ensemble,seraient ainsi écartés de l’obligation d’isola-tion par l’extérieur. Il est proposé par la com-mission qu’il y ait bien une obligation d’iso-lation en cas de rénovation, mais pas d’obli-gation de rénovation par l’extérieur(p.1355).Jean-Pierre Bosino se félicite des mesuresvisant à lutter contre la précarité énergé-tique, de l’harmonisation des dates de la trê-ve hivernale locative et de la trêve énergé-tique ou de la prise en compte de la perfor-mance énergétique dans le critère de décen-ce du logement. Il souligne qu’il faut enga-ger un effort de formation des acteurs de larénovation énergétique et qu’il faut sécuri-ser la filière diagnostique.Joël Labbé souligne les grands défis à rele-ver : 500000 logements par an à construire etautant à rénover d’ici à 2017 (p.1372).Fabienne Keller approuve l’idée de dérogeraux règles d’urbanisme qui font obstacleaux travaux de rénovation énergétique,mais pas au mépris des prérogatives dumaire en matière de délivrance de permis deconstruire (p.1376). Elle souligne aussi lanécessité de rationaliser les aides à la réno-vation énergétique. ■ObjectifsL’article 1erfixe les objectifs de la politiqueénergétique. A titre d’exemple, il prévoit quele parc immobilier doit être rénové en fonc-tion des nomes BBC ou assimilées à l’hori-zon 2050, en menant une politique de réno-vation thermique des logements dont aumoins la moitié est occupée par desménages aux revenus modestes. ElsiabethLamure a proposé de modifier la rédactionde cet alinéa pour le remplacer par un objec-tif de diviser par deux la consommationénergétique des bâtiments rénovés, mais ellea retiré l’amendement (JO Sénat 12 fév.p.1436).L’article, amendé, a été voté. L’article 2indique que les politiquespubliques intègrent les objectifs de l’article1er. Ladislas Poniatowski reconnaît qu’il n’aqu’une portée déclarative (p.1462), l’articlea été adopté avec quelques amendements.Les sénateurs ont ensuite examiné le titreIIintitulé “mieux rénover les bâtiments pouréconomiser l’énergie, faire baisser les fac-tures et créer des emplois”.L’article 3AAfixe comme objectif la rénova-tion énergétique de 500000 logements paran, dont la moitié au moins est occupée pardes ménages aux revenus modestes. JeanClaude Réquier a proposé de supprimer cet-te dernière précision tandis que Marie-Noël-le Lienemann suggérait de porter cette pro-portion aux deux tiers. Ladislas Poniatowskijuge cet objectif par trop ambitieux, rappe-lant que l’Allemagne a réussi à rénover750000 logements par an, mais en n’impo-sant aucun plafond de ressources aux aides;les deux amendements (n°887 et535) ont étéretirés. En revanche, Chantal Jouanno a obte-nu l’adoption de l’amendement n°679 quicomplète l’objectif par une baisse de 15% dela précarité énergétique d’ici 2020 (p.1469).L’article 3Aprogramme un rapport quin-quennalsur la stratégie nationale de maîtri-se de l’énergie dans les bâtiments. il a étévoté.L’article 3Bprévoit qu’avant 2030, tous lesbâtiments privés résidentiels dont laconsommation dépasse 330kWh/m2/andoivent faire l’objet d’une rénovation éner-gétique.Maurice Antiste propose d’avancer la datebutoir à 2020 (amendement n°128) et il a étésuivi (adoption, p.1471). Le 12février, laministre se réjouit du vote raccourcissant ledélai à 5 ans et soutient l’amendementn°588 d’Élisabeth Lamure qui précise quel’objectif de rénovation doit viser “une per-formance de 150kWh/m2/an, si le calculéconomique le permet”. Cet amendement aété voté, la ministre indiquant qu'il faut évi-ter que les opérations restent marginales etqu’il faut au contraire opter pour de la hau-te technologie et accélérer la transition éner-gétique. ■Vers une obligation de travauxlors d’une venteRonan Dantec a alors proposé que lors d’unemutation, à partir de 2030, il soit obligatoirede procéder à la rénovation énergétiqued’un bâtiment privé résidentiel (amende-ment n°719) car il considère que la vente estle moment clé pour réaliser la rénovationénergétique. La ministre souligne qu’enAllemagne, la rénovation est obligatoire lorsd’une mutation et elle approuve l’amende-ment. Le texte aurait pu être modifié pourpréciser “si le calcul économique le permet”,mais cette précision a été rejetée (p.1504) etl’amendement a été voté.■Faciliter l’isolation des bâti-mentsL’article 3concerne la faculté de déroger auxrègles d’urbanisme pour réaliser des tra-vaux d’isolation par surélévation des toi-tures, ou en situation en saillie des façadesou des dispositifs de protection contre lerayonnement solaire en saillie des façades.Marie-Pierre Monier indique que cet articlesuscite des questions en matière de protec-tion du patrimoine. “L’isolation par l’exté-rieur d’un bâtiment ancien revient à gom-mer la spécificité de son architecture, endétruisant tout élément en relief desfaçades” (p.1505). Philippe Bonnecarrèredemande aussi des mesures spécifiquespour le patrimoine. Gérard Longuet ajouteque “la réduction de la consommation éner-gétique ne doit pas être menée au prix detravaux prohibitifs, au risque de découragerl’accès au logement, ou de solutions tech-niques médiocres, au risque de dégradernotre patrimoine”.Une série d’amendements a été présentée àcet article.La ministre indique se rallier à la position dela commission qui a prévu, comme l’indiqueLadislas Poniatowski, de supprimer les dis-positifs de dérogation automatique auxrègles d’urbanisme pour permettre l’isola-tion extérieure des façades notamment, et dela remplacer un régime laissant au maire laliberté de pouvoir déroger aux règles d’ur-banisme. Un amendement (n°2502) a étévoté pour préciser que le maire pourra, danssa décision de dérogation motivée, apporterdes prescriptions destinées à assurer la bon-ne intégration architecturale du projet. Unautre amendement (n°487) également votéprécise que le maire ne pourra pas adopterde mesure dérogatoire pour des édificesconstruits en matériaux traditionnels. L’ar-ticle 3 a été voté (p.1523).■Construire en surplomb chez levoisin?Chantal Jouanno a proposé de compléter lecode civil pour autoriser un propriétaire àisoler un mur par l’extérieur avec un droitde surplomb de la propriété voisine (amen-dement n°643). Il s’agirait d’une servituded’utilité publique autorisant une dérogationde 50cm de surplomb. Ladislas Poniatows-ki observe qu’il s’agit d’une atteinte au droitde propriété. La ministre a indiqué préférerles accords amiables. Jacques Mézard ajoutequ’il s’agirait d’une source de contentieux.L’amendement a été retiré.L’article 4 permet au PLU d’imposer auxconstructions de respecter des performancesénergétiques et environnementales renfor-cées et une production minimale d’énergierenouvelable. Il oblige les constructions nou-velles sous maîtrise d’ouvrage publique àfaire preuve d’exemplarité énergétique. Phi-lippe Mouiller observe que ce texte est sou-vent incantatoire car il prévoit par exempleque les constructions nouvelles sous maîtri-se d’ouvrage publique seront exemplaires“chaque fois que possible”.Ségolène Royal souligne que l’objectif est defavoriser les pratiques vertueuses et que lecoût des constructions à énergie positiveétait supérieur de 15% à celui des autresbâtiments mais qu’aujourd’hui, l’écart a étéramené à 6%.Le vote d’amendement de Chantal Jouanno(n°821) renvoie à un décret le soin de définirles exigences requises d’un bâtiment à éner-gie positive. La ministre a fait voter l’amen-dement n°916 qui vise à empêcher que lalimitation en hauteur des bâtiments puisselimiter le nombre d’étage de façon pluscontraignante d’un système constructif àl’autre. En clair, il s‘agit d’éviter de pénaliserles constructions en bois pour lesquelles lesplanchers doivent être plus épais, et l’article4 a été voté (p.1533).Roland Courteau a obtenu le vote (contrel’avis de la ministre) de l’amendementn°113 qui supprime l’obligation de faire uneétude sur l’opportunité de créer ou de se rac-corder à un réseau de chaleur (modificationde l’article L 128-4 du code de l’urbanisme).L’article 4 bis A, également voté, concerne leconseil d’administration du conseil scienti-fique et technique du bâtiment.17mars 20155TRANSITIONÉNERGÉTIQUEAUSÉNAT 17mars 20156ENBREF◆Livre blanc logementLe Medef a publié un livre blancsur le logement. La FNAIM, qui aactivement participé à sa rédac-tion, indique que la politique dulogement ne doit pas se canton-ner à la construction mais inté-grer le parc existant. Ses pro-positions s’articulent autour de3 axes:- rénovation du parc existant,- rééquilibrage des rapportslocatifs,- stabilisation des dispositifsincitatifs favorisant l’acces-sion d’un logement.(Communiqué du 9mars 2015)◆Répartiteurs de chaleur:coupe de chaud de l’ARC d L’ARC s’inquiète du coût de lamesure du projet de loi de tran-sition énergétique (art. 6 ter)qui prévoit d’étendre à quasimenttous les immeubles l’obligationde pose de répartiteurs de cha-leur, même si le retour surinvestissement excède 10 ans.l’ARC souligne que ces équipe-ments présentent desdéfaillances sources de conten-tieux.(Communiqué du 9mars 2015).◆Coupure d’eau: critique dela CLCVLa CLCV rappelle que les tribu-naux sanctionnent des distribu-teurs d’eau pour avoir illégale-ment coupé l’eau dans les rési-dences principales. Elle cri-tique la mesure votée au Sénatautorisant à nouveau les coupuresd’eau, remettant en cause ledroit à l’eau qu’avait reconnu lelégislateur en 2006.(Communiqué du 2mars 2015).Élisabeth Lamure a proposé de supprimerl’exigence de fourniture d’un DPE pour lesbâtiments BBC, mais elle a retiré son amen-dement (n°579).L’article 5 bis Avise à imposer que toutcontrat de prestation visant à l’améliorationde la performance énergétiqueou environ-nementale d’un bâtiment précise si le presta-taire s’oblige à un résultat. Il a été supprimépar le Sénat.L’article 5 bis Bimpose au CSTB de fournir lelogiciel établissant l’ensemble des caractéris-tiques thermiques des constructions nou-velles. Il a été adopté.TRANSITIONÉNERGÉTIQUEAUSÉNATL’article 4 bis Bcrée un “Conseil supérieurde la construction et de l’efficacité énergé-tique”. Dominique de Legge interpelle laministre sur la nécessité de créer une nou-velle structure. Le rapporteur StanislasPoniatowski observe au contraire que cetteinstance, très attendue, réunira les profes-sionnels de la construction, les parlemen-taires, des personnalités qualifiées et rendraun avis sur toute réglementation ayant desconséquences sur l’environnement. Laministre ayant répondu que d’autres ins-tances seraient supprimées en contrepartie,Jean-François Husson lui en demande la lis-te… (pas de réponse). L’article a été voté.■Le carnet numérique du loge-mentL’article 4 biscrée un “carnet numérique desuivi et d’entretien du logement” (art. L 111-10-5 du CCH), ce document contiendra ledossier de diagnostic technique. Il s’appli-quera aux logements neufs à compter du1erjanvier 2017 et à tout logement faisantl’objet d’une mutation à compter de 2025. Enrevanche, les logements des HLM ou desSEM en seraient exonérés.Dominique de Legge demande pourquoi lesbailleurs sociaux sont exclus du dispositif etquelle sera la sanction du défaut de mise enplace de ce carnet (p.1538). Il a proposé desupprimer l’article mais son amendement(n°148) a été rejeté.Marie-Noëlle Lienneman indique que pourles logements sociaux, il serait utile de lesinclure dans le dispositif, lorsqu’il est prévude les vendre. Michel Cannevet a proposé de supprimerl’obligation pour les logements anciens maissans succès (rejet de l’amendement n°278).Chantal Jouanno propose au contraire del’étendre aux bailleurs sociaux, soulignantque s’il est utile au secteur privé, il peut êtreaussi pour les logements sociaux.La ministre s’est dite favorable à l’extensionaux bailleurs sociaux, en cas de vente dubien (p.1541).Mais seul l’alinéa prévoyant la rédactiond’un rapport a été supprimé (amendementn°470) et l’article a été voté.L’article 4 tercomplète l’article 6 de la loi du6juillet 1989 pour ajouter le critère de per-formance énergétique minimale à la notionde logement décent.Valérie Létard a voulu renforcer les obliga-tions de performance énergétique à chargedes organismes d’HLM en cas de vente delogements à leurs locataires. Les logementsdevraient alors respecter la norme BBC pourêtre vendus. Elle redoute l’intervention demarchands de sommeil qui loueraient deslogements avec des charges très élevées dufait de l’absence de rénovation énergétique.Ladislas Poniatowski estime que cela exclu-ra d’une possible vente 67% du parc HLM.Marie-Noëlle Lienneman observe que,depuis le 1erjanvier 2015, les logementssociaux ne peuvent être vendus que s’ilsn’appartiennent pas aux catégories F et G(décret paru le 28décembre 2014). Maisl’amendement n°429 a tout de même étévoté.■Performance énergétique desbâtiments existantsL’article 5traite des performances énergé-tiques des bâtiments existants. Rémy Pointe-rau est très critique sur cet article, coupabled’empilement normatif, évoquant parexemple la mesure selon laquelle ”tous lestravaux de rénovation énergétique doiventpermettre d’atteindre, en une ou plusieursfois un niveau de performance compatibleavec les objectifs de la politique énergétiquenationale en se rapprochant le plus possibledes exigences applicables aux bâtimentsneufs”.L’article a été complété d’un amendementimposant, lors de travaux de rénovationimportants, l’installation d’équipementsde gestion active de l’énergiepermettant àl’utilisateur de connaître et maîtriser sesconsommations d’énergie.Élisabeth Lamure a fait voter, contre l’avisde la ministre, un amendement n°270 quivise à orienter les propriétaires vers dessolutions porteuses d’économie d’énergie àl’occasion de travaux de modernisation desascenseurs.Pour les copropriétés, Jean-Claude Réquiera proposé de permettre l’adoption, à lamajorité de l’article 24, de travaux d’amélio-ration des installations énergétiques com-munes lorsqu’elles sont amortissables enmoins de 5 ans (amendement n°457, voté).Enfin, deux rapports dont l’un sur la perfor-mance énergétique, ont été supprimés(amendement n°471) et l’article 5 a été voté(p.1563). 17mars 20157NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSCabinets ministériels➠Premier ministre: Emmanuel Puisais-Jauvinest nommé conseiller affaires euro-péennes au cabinet de Manuel Valls. Il suc-cède à Aurélie Lapidus.(Arrêté des 1eret 2 mars 2015, J.O. du 4mars,p.4119 et du 5mars, p.4174).➠Ville: Livia Saurinest nommée conseillè-re aux politiques d'engagement au cabi-net de Patrick Kanner.(Arrêté du 16février 2015, J.O. du 3mars,@).➠Secrétariat général du Gouvernement:Marc Guillaume, conseiller d’État, est nom-mé secrétaire général du Gouvernement.(Décret du 5mars 2015, J.O. du 6mars, @).PréfetsJean-François Carencoest nommé préfetde la région d'Ile-de-France, préfet deParis; Michel Delpuechest nommé préfetde la région Rhône-Alpes, préfet du Rhôneet Pierre Dartoutest nommé préfet de larégion Aquitaine, préfet de la Gironde.(Décrets du 5mars 2015, J.O. du 6mars, @).Magistrature✓TA: Bernard Cheminest nommé prési-dent des tribunaux administratifs de Saint-Denis et de Mayotte.(Arrêté du 24février 2015, J.O. du 4mars, @).Organismes publics✓Conseil général de l'environnement etdu développement durable: Gabriel Ull-mannest nommé membre associé duCGEDD, membre de sa formation d'autori-té environnementale en raison de ses com-pétences en matière d'environnement.(Arrêté du 23février 2015, J.O. du 3mars,p.4043).✓Autorité des normes comptables: Patrickde Cambourgest nommé président du col-lège de l'Autorité des normes comptables.(Décret du 3mars 2015, J.O. du 4mars,p.4121).✓ANAH: Sont nommés administrateurs:Ghislaine Palix-Cantone (ministère de la san-té) et Nicolas Grivel(directeur général del'ANRU) au titre des représentants de l'Etatet de ses établissements publics, ainsi queBernard Verquerreet Patrice Langinier(UESL) en tant que personnalités qualifiées.(Arrêté du 5mars 2015, J.O. du 6, p. 4230).✓CADA: Philippe Limouzin-Lamothe(Cour des comptes) est nommé membrede la Commission d'accès aux documentsadministratifs. (Décret du 6mars 2015, J.O.du 8mars, p.4312).Au fil du J.O.■Catastrophes naturellesUn arrêté du 3mars 2015 porte reconnais-sance de l'état de catastrophe naturellepour des communes frappées par les inon-dations de l'automne 2014. Un autre arrê-té du même jour refuse au contraire cettereconnaissance, pour des communes ayantsouffert de la sécheresse de l’été 2013 (J.O.du 4mars 2015, p.4113 et4118).■Zones Natura 200022 sites ont été désignés Natura 2000.(Arrêtés des 24, 25 et 27février 2015, J.O. du6mars 2015, p.4212).BULLETIND’ABONNEMENT«PRIVILÈGE»❑OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 € TTC (soit 586,68 € HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 € TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 594UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✁AUFILDUJ.O.Ronan Dantec propose de rétablir l’article5bis Cqui avait été voté par l’Assemblée etqui visait à autoriser les départements àmoduler le taux de taxe de publicité fon-cière en fonction de critère de performanceénergétique des bâtiments. Mais il a retiréson amendement (p.1567).■Rénovation du parc tertiaireL’article 5 bis, également voté, prolonge parpériodes de 10 ans les obligations de réno-vation de performance énergétique des bâti-ments tertiaires.L’article 5 terentend réglementer lescontrats de cotraitance (art. L 111-3-4 duCCH nouveau). Ces contrats devront com-porter des mentions minimales. La commis-sion a ajouté que l’absence de ces indica-tions sera sanctionnée par la nullité ducontrat. Le texte a été voté.Chantal Jouanno propose un rapport sur lesfinancements attribuant des subventions derénovation énergétique pour les ménagesmodestes, son amendement a été voté(n°428, p.1572).L’article 5 quater, également voté, crée unfonds de garantie pour la rénovation éner-gétique. La ministre précise qu’il sera créé àla Caisse des dépôts et consignations et dotédans un premier temps de 10millions d’eu-ros. La Caisse accordera aussi des garantiesaux ménages modestes. En revanche, l’ar-ticle 5 quinquies Aqui prévoyait un rapportsur les aides fiscales pour l’installation defiltres à particules sur l’installation de chauf-fage au bois, a été supprimé. L’article 5 quin-quiestend à renforcer le service public de laperformance énergétique de l’habitat enl’appuyant sur un réseau de plateformesterritoriales de la rénovation énergétique(vote p.1577). Il a été voté avec amende-ments.L’article 6concerne les sociétés de tiersfinancement. Il permet à ces sociétés d’ac-corder des crédits aux particuliers et auxcopropriétés, par exception au principe dumonopole bancaire. À suivre, dans notrenuméro de la semaine prochaine. ●AUSÉNAT 17mars 20158MARCHÉLOCATIFPRIVÉTonalité nouvelle ce 10mars pour la présen-tation des statistiques du marché locatif pri-vé par Clameur. “C’est la reprise” commenteMichel Mouillart, professeur à Paris Ouest.Premier signe: la hausse de la mobilité rési-dentielle des locataires. Alors que la moyen-ne de la mobilité sur longue période est de28,1%, ce taux, qui était de 27,0% en2014, a dépassé la moyenne pour atteindre28,9%. Ce signe est d’autant plus notableque l’activité est ordinairement plus faibleen début d’année.La hausse de la mobilité est observée dans laplupart des régions (16 régions); mais cephénomène est sans lien avec l’évolutiondes loyers. En Ile-de-France et en Rhône-Alpes en revanche, la mobilité recule (res-pectivement -1,1% et -1,3% de 2011 à2015). Cette meilleure mobilité trouve sonexplication dans un redressement du moraldes ménages et dans le changement de dis-cours politique sur le logement qui s’estamorcé à l’été 2014.Cette amélioration se constate par exempleà Marseille où un taux de mobilité très bas(16,5%) en 2013 cède la place à un taux de18,1% début 2015. À Paris en revanche, lasituation continue à se dégrader; le tauxétait de 17,2% en 2014, il chute à nouveauà 16,7% en 2015.Des loyers en baisse de -0,9%En dépit d’une hausse de l’activité, les loyersrestent sages: la variation des loyers de mar-ché est évaluée à -0,9% en glissementannuel, chiffre qui fait suite à une hausse de1,0% en 2014.L’évolution des loyers est cependant diffé-rente suivant la taille du logement; la haus-se est d’autant plus vive que le nombre depièces est important. Pour un 4 pièces, lahausse est de 1,8% et elle atteint 3,5%pour les 5 pièces et plus. À l’inverse les loyersdes 2 pièces reculent de -1,8% et ceux desstudios baissent même de -2,0%. Ceux des3 pièces sont stables (-0,2%).Les loyers reculent dans 14 régions. Ils aug-mentent moins vite que l’inflation en Bre-tagne (+0,5%) et en Bourgogne (+0,2%) etun peu plus vite que l’inflation en Alsace(+1,2%), Auvergne (+2,1%), Centre(+1,1%) et Poitou Charente (+2,2%). C’esten Champagne Ardenne que la hausse estla plus vive (+3,7%). À l’inverse, le recul estle plus accusé et excède -5% en Haute Nor-mandie (-5,6%), elle est moindre en Pays-de-la-Loire (-3,3%).L’analyse des marchés par ville montre unebaisse des loyers dans 53,6% des villes desplus de 10000 habitants (l’an dernier cetteproportion était de 39,2%).Quant aux villes de plus de 148000 habi-tants, elles sont 80% à voir leurs loyersdiminuer. Deux villes sont en augmentation:LeMans (+1,7%) et Reims (+0,6%), troisvilles connaissent des baisses de loyer dépas-sant les 3%: LeHavre (-3,3%), Nice (-3,4%)et Paris (-3,5%).Un effort d’amélioration en reculL’activité du marché locatif privé repart, sans hausse de loyerSigne positif: l’activité du marché locatif reprend des couleurs, sans qu’il en résulted’inflation sur les loyers. Mais l’effort d’entretien des logements est en berne etpèsera sur l’efficacité de la rénovation énergétique du parc de logement locatifs.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786■site internet: jurishebdo.fr■Directeur de la rédaction: BertrandDesjuzeur ■Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr ■Secrétariat: Sabine Petit ■ JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart ■ RCS Nanterre 443034624000 17■ APE 5813Z ■ Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier ■Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129■ Dépôt légal: à parution ■Prix de vente au numéro: 17 €TTC (16,65€HT) ■ Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 €TTC(753,19 €HT) ■ Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur■ Impression: Com-Copie Clamart ■Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRENCONTREÉvolution des loyers de marchéÉvolution des loyers dans lesgrandes villesSource: Clameur février2015En dépit de la hausse de l’activité, l’effortd’amélioration des logements lors de leurrelocation fléchit nettement: alors que lamoyenne des logements faisant l’objet degros travaux d’amélioration et d’entretienavant une relocation est de 23,2% surlongue période, ce taux était tombé l’an der-nier à 16,5%. Il recule à nouveau en début2015 pour s’établir à 12,0%. Cette évolutionest peu propice à une mise en œuvre de larénovation énergétique prônée par les pou-voirs publics souligne Michel Mouillart. Deplus, la vacance locative progresse. Pour unindice base 100 en 1998, la vacance locativeavait fortement augmenté en 2012, passantde 112,2 en 2013 à 127,3 en 2014. L’indiceaugmente encore cette année à 128,7.L’encadrement des loyers profiteraaux ménages aisésLa nouvelle étude de Clameur met l’accentsur l’impact possible de l’encadrement desloyers à Paris. Pour l’ensemble du marché, leloyer de référence minoré devrait être de16,7 € et le loyer de référence majoré de28,7 € (ces prix étant différents en fonctionde la taille du logement). Il en résulteraitpour les 20,4% de logements concernés parl’encadrement, un “rabotage” potentiel de22,5%. En conséquence, le loyer moyendevrait baisser de 4,6%. Par ailleurs, pour les11,8% des logements aux loyers les plusbas, les loyers pourraient être relevés, d’unmontant compris entre 15 à 20%. MichelMouillart confirme donc son analyse suivantlaquelle la baisse des loyers profitera auxménages les plus aisés alors que la haussedes loyers touchera les ménages modestes.Enfin Clameur met en évidence lescontraintes de la collecte des références. Il vafalloir obtenir des références portant sur 20arrondissements, 4 types de logements (sui-vant leur taille) et 4 dates de constructionsoit 320 segments de marché. Considérantqu’il faut atteindre un minimum de 50 réfé-rences par segment, cela impose de disposerde 16000 références. L’exercice va être délicatpuisque seuls les professionnels sontcontraints de donner leurs références (alorsque Clameur rassemble des sources émanantà la fois des professionnels et des particu-liers). Selon Clameur, dans l’état actuel desexigences de référence, une partie des seg-ments de marché, en particulier ceux desgrandes surfaces des petits arrondissementsdu centre de Paris, ne pourront pas être cou-verts par l’observatoire, ce qui est une inad-missible rupture d’égalité entre les citoyens!VillesLoyers 2015(€/m2)Variation 2015en%Le MansReims9,112,61,70,6St EtienneMarseille7,612,50,20,0MontpellierToulonGrenobleToulouseStrasbourgLyonNîmesDijonNantesLilleBordeauxAngersRennesLe HavreNiceParis14,010,812,012,012,713,010,211,312,313,612,710,212,011,114,624,4-0,1-0,1-0,1-0,2-0,4-0,5-0,6-0,7-0,8-1,1-1,3-1,7-2,2-3,3-3,4-3,5